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RAPPORT slJn UNE MISSION SCIENTIFIQUE DANS L'INDE BRITANNIQUE PAR Ml.Lc MENANT (Extrait des No,vdllcs Archives des Missions scientifiques, t. X) PARIS IMPRIMERIE NATIONALE n D es ^r,4 Document I II II Il l III Hil III I 1111111 0000005780310 M DC CCCII

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RAPPORT

slJn

UNE MISSION SCIENTIFIQUE

DANS L'INDE BRITANNIQUE

PAR

Ml.Lc MENANT

(Extrait des No,vdllcs Archives des Missions scientifiques, t. X)

PARIS

IMPRIMERIE NATIONALE

nDes^r,4Document

I II II Il l III Hil III I 11111110000005780310

M DC CCCII

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RAPPORTSUR

UNE MISSION SCIENTIFIQUE

DANS L'INDE BRITANNIQUE.

MONSIEUR LE MINISTRE,

Vous avez bien voulu me confier, par arrêté ministériel en dàtedu 23 juin 1 9 00 , une mission dans I'lndd Britannique à l'effet depoursuivre nies études sur les communautés zoroastriennes duGuzerate et de rechercher (tes documents et des spécimens anthro-pologiques relatifs aux tribus aborigènes qui habitent les monts duTravancore.

Mon séjour dans l'Jnde a duré du i6 octobre ipoo au 6 juin1901, c'est-à-dire trois mois de plus que je ne l'avais prévu Dansune lettre datée du 7 mars 1901, J'ai fait connaftre à M. le Di-recteur de l'Enseignement supérieur l'accident dé voiture qui m'ar-riva le 7 janvier 1901, h Baroda, près de la station deVishwa-mitri, en nie rendant aux Tours du Silence, et qui m'obligea d'allernie faire soigner pendaht près d'un mois à l'hôpital de Surate. Cefâcheux incident retarda mon départ jusqu'au moment de lamousson.

En cc qui concerne le Travaneox-e, j'ai dù renoncer, dès le moisde novembre, à toute exploration dans cette région; La présence duvice-roi à la cour de 'i':rivandru n) et la mort de l'héritier présomptifne inc permettaient pas de rendre visite au Maharajah, sans l'appui

(') Je suis partie de Marseille le 3o septembre 1900 Ù bord (le l'd,u,um(M. 1W) cL je suis revenue le 20 j uil, 190!, Marseille, û bord de l'Indus(Ni. M.). -

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duquel je nà pouvais tenter attcpn travail dans les montagnes et lesdistricts où sont cantonnés les aborigènes. D'un autre côté, à monarrivée dans l'Inde, j'avais remis. à M. Hill, secrétaire de S. E. lordNortiicote, gouverneur de Bombay, la lettre de recommandation deM..Bitchie que votre bienveillance m'avait fait obtenir ( ' ) , M. Hill

t-j nie prévint

, que

. je

I ne, pourrais partir pour le Guerate (foi après le15 décembre, à cause des occupations dont les fonctionnairesangloindiens?aidiit taccablM par suite des travaux de la Famine

Commission et de la surveillance des Iklief.Worhs (2)

En présence de ces obstacles, je résolus sur-le-champ de con-centrer tous mes efforts sur l'étude des communautés zoroastriennes.Néanmoins, pouf essayer de me conformer aux désirs de la Com-mission, je me promis, tout eu parcotitant le Guierate, de neperdre de vue les populations aborigènes des districts que j'allais Ira-vers er.Cespopulations,Katicaris, Warlis, Son-Kolis, Tliakursetc.,,avaient été présentées par M. G. Wattà l'Exposition coloniale etindienne de Londres (voir Guide te die Ethnological- JIodels mutIxhibits shoivn in the Imperial Court, etc. London, W. Cloves,iSSG, in.8 0, et Etudc ethhoçjrephiqaes et archéologiques sur l'Expqsi-

Lion coloniale et,in4ienne de Londres,, par le D' E.-T. Hamy. Paris,1887, p. 87 et suiv.), d'après les documents de W4. A. B. Gupte,J. Griffith et W. F. Sinclair.- En l'absence et à défaut de M. Grif7fath et Sinclair, je me mis en rapport avec M Guptp et sonfrère; puis ., grâce à M. Jivanji Jamshedji Modi, dont l'aide m'atoujours été si précieuse,. je. pris les mesures nécessaires pour meprocurer des: squelettes provenant soit ïhi Grant Medical College,.oit des divers hôpitaux de Bombay.. Je m'assurai, également du

concours d'un photographe et du professeur de modelage de laBombay Sclwol of Art, ce dernier dans le cas où j'aurais à faire exé-enter des moulages de masques, pectoraux, etc. Je partis le 19 dé -ceinture pour le Guzerate; lorsque je revins à Bombay, à la fin defévrier, la peste avait éclaté. Certaines castes campaient au bord dcla mer; une grande perturbation régnait dans les quartiers naLiI.

fi remis cette lettre à M. mit, le aA cctol,rc. k Mahabaleshuar, danste bwigalow dit Gouverneur. -

(') Dès mon arrivée â l3oinbay, j'avais étè invitée par M. Dayaram GidnmalSrsksns Jirdqe., et M. J. K. Kabraji , assisia,tt-roticctoi', à passer quelque temps

(K hand eia ) polir étudier les jilti s; nais les it-avans de ces niessiciirscL Fétat d'ewiLaio:i des tribus m'emp&hèrenL rie proliter de leur lsospilntit&

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Lès études anthropolo giques n'étaient plus possibles; d'autre part,dans le Giizerate et le Kathiavar, la famine. ih'avait entravée;' lesautorités locales étaieht absorbées par leurs devoirs jirôfcssionnels;enfin, pour tout dire, les populations témoignaient une certaine dé-fiance. Les travaux, du recensement ayant coincidé avec la mort deS. M. la Reine-hnpératrice-, les gens s'imaginèrent que i .e recensé-nient n'était qu'un prétexte pour faire unelevée d'hommes; éperdu,ils s'enfuyaient dans la jungle-; Les mensurations: les auraient sou-levés. La vue d'un apfmreilphotographiquô terriliait un village en-.lier. Aussi, c'est avec la plus grande difficulté que j'ai 'pu MW pro-curer ' des crânes de DaMas ( district de. Surate, subdivisioir deBulsar, localité de'.Tithal). Je les ai remis à M. Flaniy, pour' leMusdum, avec quelques explications ( '). 'J'attends des 'sqhele,ttes deKatkaris,- de Kolis et de Bhuls qui m'ont été annoncés et qui incparviendront sous peu, je , l'espère. .'.,.

Je crois de mon devoir de fairen'â'conlirc à laConimissionl'oia-nisation si importante de i'Ethnograp/iicai Sarvey qui a été décidéeà l'occasion du recensement de 1901. . , Jr

Déjà, en 1882, au moment de publier le recensement de 88 a,le:Ccnsus Comrnissioner avait suggéré qu'il' serait à propos de réunirdes renseignements sur les castes. Les gouverneurs locaux, et ies.auutorités locales en furent avisés, et le Gouvernement du Bengale or-dénna' une diwie ethnographique des coutumes des principales dsteSet tribus du Bengale et une étude anthropométrique des caractes-plrysiques.de certaines tribus et castes du Bengale, des. provinces dusNord-Ouest, de l'Aoudh et du Punjali, en s'inspirant des: idées. deBroca. (Les résultats de ces recherches sont consignés dans lesquatre volumes des. Tribes and Castes of l3engal.): En décembre'i.Bqg, la British Association for the Adt'auce,nènt of Science avaitémis le voeu que des travaux analogues fussent repris lors du recen-sement de i qoi.

M. Risley 'se trouvait naturellement désigné pour être le cflef'decc nouveau service..

J'eus le grand regret de ne pas. rencontrer M. llisley à Calcuttapendant le court séjour que j'y fis' (23-30 avril); mais j'y visM. G. Watt. Je lui dois des renseignements utiles, et c'est avec luique j'ai visité les galeries de l'indien jliuseu,n, Sudder street.

W Les e.rl,cs étaient en parfait état de cor.scr'ation

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- 8—— [31.2]Le 23 mai, à Simla, le Gouvernement prit connaissance de la

lettre de Sir Michael Foster, président de l'Association for the Ad-vancement cf Science (L), et l'organisation de l'Ethnographical Surveyfut décidée.

Les travaux devaient porter sur 10 l'Ethnographie, c'est-à-direl'histoire, les traditions, les religions et les usages sociaux des di-verses races, tribuset castes de l'Inde; 201'Anthropornétrieappliquéeà, la détermination, par les mensurations, des types physiques ca-ractéristiques de groupes particuliers. On réclamait l'emploi de laphotographie pour réunir les différents types et pour donner uneidée des industries archaïques.

Voici mainténant le projet proposé par le Gouvernement et sanc-tionné par le Secrétaire d'Etat(2):

10 Les gouvernements locaux devront choisir parmi les fonction-naires celui qui voudra bien se livrer, en dehors de ses occupationsordinaires, aux enquêtes duSarv'. il aura ]e titre de Superintcndentcf Ethnography et recevra un traitement de 200 roupies par mois.Il sera assisté d'un commis;

20 Le Superintendant correspondra avec les fonctionnaires dudistrict. Ceux-ci n'auront qu'à rechercher les personnes qui, dansle district, sont au courant des coutumes, des traditions des tribuset des castes et à mettre lesdites personnes en rapport avec le Super-intendezit qui correspondra directement avec elles, sans avoir besoinde passer par le Collector ou le Deputy Conunissioner;

3 0 Une fois en rapport avec les correspondants locaux, le Super-intendent leur fera parvenir une liste de questions, en désignant lespoints sur lesquels il désire être éclairé (ou ajoutera à celte liste lasérie des questions dont on s'est déjà servi au Bengale);

ira Le Gouvernement de l'Inde décide, en outre, de mettre la

-

• (') Sir Michael Foster recommandait surtout o. l'étude tics Jnnyle "nées,I3liils, Gonds; celle des races des frontières (le l'Assam et de la Birmanie, etenfin celle des castes criminelles; b. un examen approfondi des t,'jl,us dravj.dicli nes , des Rnjpoutes et Jais du Rajpoutana et du Piinjab oriental, polirarriver à définir, si possible, l'origine do ces Irihus et leurs rapports avec lesIn-edo et les races scytlsiqucs; e. la recherche des traces de l'élément a!griwdans certains groupes ethniques de l'Inde.

(1) Gorernuieni 0f' ladin. ïlornc Deparimen t. Etli,iogra,,I, ic Surv ' of l,idin inconnechoh isis!, f/ic Cc,isus o[ 1901 (ii" 3,' -332 ). liant [lic Procccdiitys ij flicc;or'er,,,itt',i t o[ Iii dus in flic home Dr1noli,wnt (Public) . un de, et, t,', Si ada , t ho

mliv i[)oi.

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somme de 2,000 roupies par an à la disposition des gouvernementslocaux pour être partagée à titre d'indemnité entre les personnesqui feront pour le compte du Superintendeat des monographies surles castes, les tribus et les sectes dont elles auront une connaissancespéciale;

5 0 Les renseignements ainsi obtenus seront collationnés par leSuperintendeut et complétés par des enquêtes qu'il dirigera lui-même et par le dépouillement des rapports officiels, mémoires desociétés savantes, etc. (Les Settlements Repdrts, comme l'a démontré,il y a longtemps, sir Henry Maine, sont une mine précieuse que lesfonctionnaires de l'Inde peuvent seuls exploiter.) Le Seperintendt'nrse servira de ces documents pour présenter un travail systématiquesur les tribus et les castes de sa province sous une forme analogueà celle qui a été adoptée pour les Tribes and Castes cf Bengal etqui a été suivie par M. Crooke pour les provinces du Nord-Ouestet de l'Aoudh;

6 0 On estime que quatre à cinq années suffiront pour mener cetravail à bonne fin dans les principales provinces. Les dépenses pourchaque province seront de 5,000 roupies par an, soit 4o,000 rou-pies polir les huit provinces. Si donc ce travail demande cinq- ans,lit sera de 200,000 roupies, et il y a lieu de croire du restequ'il n'exigera pas autant de temps. En Birmanie, par exemple, lapopulation est assez homogène, et le nombre des races et des castesqui réclament une étude spéciale est pins restreint que dans uneprovince purement indienne. Pour les provinces du Nord-Ouest,beaucoup de documents sont déjà publiés dans les 'i'ri bas «ail Castesde Al. Crooke, et il ne faudrait pas plus de quatre ans pour la re-vision de cette oeuvre excellente; au Bengale, une année suffiraitpour compléter les recherches que nécessiterait la publication d'uneseconde édition de l'ouvrage de M. llisley. On peut porter à

1 .50,00o roupies la somme totale des dépense, non compris leshais d'impression qu'il est impossible d'évaluer à présent. Le Gou-vernement de l'Inde estime que cette somme n'est pas trop élevéepour faire face aux dépenses d'une étude ethnographique de l'Indeanglaise. Le Secrétaire d'État a approuvé un devis ne dépassant pasce chiffre.

Ou s'accorde à penser que M. Thurston , dont les -recherchesdli nograpl iques sur I'! ode du Sud sontt t si appréciées, sera nominéSiiperintc:ulcnt pour la présidence de Madras. Quant au reste de

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l'lnde j le choix devra se porter sur titi Civil Hospital Assistant ayantdéjà- été sous les- ordres de M. Risley au Bengale et qui sera au- cou-rant d'un- travail de ce genre; Cette partie du projet coûtera près- de6,000 roupies qui seront placées à la disposition de M. Ristey.-

La proposition de l'Association demandant de mettre dci photo-graphes au service des fonctionnaires n'a pas été prise en. considé-ration..

M. Risley conservera la direction générale. - j o li fera dresserune liste de questions qui servira de modèle pour indiquer la ma-nière dont il convient de classer les castes et les tribus qui devrontêtre mensurées et comment il faudra s'y prendre pour y parvenir(');2° il: arrêtera de concert avec les gouvernements locaux la formesous laquelle les résultats seront présentés; 30 cofin,il donnerasonavis sur toutes les questions qui poûrront surgir..

Son titre officiel sera celui de Director of Et/moçjrapÀty for huila.Tel est le résumé du document officiel qui me fut éomiiuniqué,

dès sa publication, au moment de mon départ.Je me permets de mettresous les-yeux de la Commission quelques

photographies qui ont été prises en s'inspirant de la manière de.procéder -de l'Etlsnographical Survay. Voici dans quelles conditionselles ont été faits

J'avais été trèsfrappée,lors de .mon court séjour àMahabalcsltwar,des types des populations aborigènes, et je- désirais en rapporterquelques spécimens. Mon bhisti (porteur d'eau) et mon mati (jar-dinier), avec leurs femmes- et leurs enfants, auraient suffi pourcontenter untouriste; mais je voulais mieux.

Je m'aidai alors d'un mémoire publié par mon ami, M. Jivanji-Jamshedji Modi, dans les recueils cia Journal of 0w A itthropologicalSoticty of Ijombay (vol. 111, si° 8, p. 47 i-483) sur deux des quatre-tribus aborigènes, les Dhangars et les Dhavai-s, établis à MalcolmPe[h. Ce mémoire répond à la sixième question de la Genei-al Serics,part Il du glossaire de Al. Risley().

Ces- travaux devront être conduits avec la plus grande prudence. Quelquesbons traitements au moment (Id la famine - ont eu raison des Bhuts qui, danscertaines régions, sont devenus moins farouches à cause des secours que lesfonctionnaires leur ont distribués. -

(2) La sixième question portait sur les traditions - s'il en existait - con-cernant l 'origine de la caste; s'r l 'ancêtre commun. sil y en avait lin; sur Ipartie du pays d'où la caste était- supposée venir et l'époque approximative de

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M. J. J. Mcdi s'étai€ adressé: aux chefs des castes et avait dresseclos généalogies.

Pour avoir des photographies de types purs, je n'avais qtfàrechercher les individus cités par M. L J. Mcdi. Je confiai cesoin au major.général. Goodfeliow, qui s'y eniplôya activement etréussit h m'envoyer des photographies. Elles ont un caractèred'authenticité indiscotabbi et pourraient figuercom .me illustrationsdu mémoire de M. J. J. Modi..,

il convient de se souvenir que sept années s'étaient écoulées depuisb visite que M. J. J. M&Ii ayait Itite à.Mahahaleshwar en 1896, aumoment du Diwali.», cf que la tâche du major-généraF GoodUéfloivétait très ingrate.

«Je vous retourne, m'écrivait M. Gaodfellov;,ie 1« mars , 1901,le Journal of flic Anthropologicai Socieçy cf Bûmbay, et je inc suisefForcé de vous satisfaire. Je vous envoie quelques pliotographieed'individus appartenant aux tribus; de D/tavars et de Dhangars de -Mahabalcshwar. -

Chez les- •Dlzarars cités- page 48 du mémoire de M. Modi : , j'airetrouvé

i. Shaikh Lal(1 ), connu sous le nom de Lalml Parel. J'ai pufaire son portrait de face et de profil. Sa femme étant une vci(cd:lady n'a pas voua poser. Labo Patel m'avait dit qu'il m'amèneraitses fils, encore enfants; niais il n'a pas tenu sa promesse.

iJ'ai aussi retrouv6 Pair! Iiooscin(2) ( n' 5, p. 478), établi au vii-

son émigration , indiqn& par le règne d'un roi 011 un événement historique,ainsi que le nombre des générations qui se sont succédé depuis celte époquejusqu'à nos jouit Le 3o janvier 1901, M. J. J. Mmli a lu (levant la S ociétéd'Anthropologie de Bombay un mémoire sur les Tlidknrs de Matheran qu'il avaitétudiés, à ma demande, dans b petit village tliâ&nr de Kervadi, au piedde la montagne, entre Matiieran et Narel. My i mper to-day, ,. dit-il, is in a unesimilar te that of un Jrst paper. I have preparcd iL ai (lie request of my friendMiss Menant, wilo bas corne te ludia , on n speciaiscientifle mission frein (I.eGoverinnent of Fronce. At the desire of Ll.at Goveroineot sIle Lotes an interestin etlinograpliical questions consiected will, our P,tsidency.

Shaikli Lai, fils de Be,, Malionied, fuis do Noor Mahon,ed, fils disrniI,lus de SMh JeliAn , fils (le Pirozcshaw, fils do Fateli Alumeil , lits de Bawa Mu.C'est un homme intelligent, (le 33 nos, et .Patel de Dliavar-vadi, c'est-à-dire duquartier (les Dlunvars établis à Malcolm l'elF. (PI. I.)

(2) Patel llooseio , fils (le Cl,anrloo , fils de Raluiman , fils d'lsméil , fils deBel,eroo, Agé de 75 ans, établi ais village (te Maeliootar, 5.4- milles (le la station,à gauche (le la route (le Salara. (PI. Il.) .

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luge de Macliontar. C'est un vieillard paralytique, donc un modèleeu commode. J'ai essayé toutefois de vous envoyer soi,portrait. Sa

petite-fille était près de lui, et j'ai pu lit à se laisser photo-graphier à côté de son grand-père. La lumière était mauvaise, desorte queles photographies sont peu satisfaisantes. Je vous les envoienéanmoins.

Maintenant, quant , aux Dhangurs, cités pages 473 et suiv. duJournal cf tue Antiirojiological Society, je n'ai pu retrouver que ]afamille de Dhaû('.

LDlIaû est mort, me dit-on, il y a quelques mois; son frèreest maintenant Paie! de Sindola. J'ai pris soit (le face et deprofil ; je vous l'envoie avec une photographie des autres membresde la Ibinifle que j'ai groupés près d'uii mur, non loin de leurdemeure. Ce groupe renferme deux femmes; la plus âgée est lamère de feu Dhaû, et la plus jeune, avec un enfant dans les bras,est la femme du Paie! actuel. Les deux enfants sont à elle; l'hommeassis près'du mur est son frère. (PI. III.)

Je crains fort que ces pauvres gens n'aient.médiocrement goûtéleur séance de photographie. Ils ont une frayeur mortelle du mau-vais oeil. J'ai eu beaucoup de niai à les amener à poser, je vous as-sure (2). .

Bien qu'il ne m'appartienne pas de me prononcer sur des ma-tières aussi délicates ,je me permettrai iéanmoins de fÈiire remarquerque toute étude anthropologique dans l'inde doit être appuyée surune connaissance intime des populations. Au point de vue ethno-graphique, si la caste n 'est pas d'un secours très efficace pour défi-nir la race, son système est très favorable pour les travaux d'an-thropométrie. Chez les Hindous, les conditions du mariageempècheni les croisements; même remarque pour les Musulmans,dont les divisions ressemblent à celles des castes. Les différencesdu type physique que les mensurations tendent à établir sont doncplus persistantes dabs l'Inde que partout ailleurs. C'est ce que ces

Il) Dhia(i, fils de liaglioo, fils de Patsoo, fils de Vagoo, fils de liaboo, fils doMoine âgé dc 65 ans, Potel d'un des villages de Sindola; il vivait dans tille desh uiles qui se trouvent sur le chemin (le la Blet Valley.

t) Le major-général Coodfellow est mort dons Ic courant de l'été de 1901.

la i L LIII iuig&Ileur Lie grand nlérile, ti-és l'on pour les mlatifs. Dans sa retraite àlU al'a lia I us li var ( ïe(mmmlloe) , il cultivait les arts et la fil tém-at LI ce. Un mie ses a ncétrcsuvaït dId J'amiu de Jacquemont.

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messieurs i.fl'un t long ciii eut expl iqiué , avec (les pie uves h fappu itrès convaincaul.es .C-'

Pour les Parsis, au milieu desquels j'ai vécu pendant neuf mois,le système de la caste, qui les a enveloppés dès leur arrivée dansl'Inde, aété bienfhisant à tous égards: - au point de vue religieux,ii leur u accordé cette liberté, cette indépendance, ce isolementauxquels nous devons la conservation des livres religieux de l'iranet la persistance du culte niazdéen dans toutes les autres régions,il y a eu assimilation, rapide et complète, et les Zoroastriens sesont fou do s avec, les popu la Lions environna n tes; - au poilu I. (levue de la race, ce système les a gardés relativement purs au milieudes- classes si mêlées du Guzerate. Je dis relativement purs, parceque, d'après la tradition, il est certain que, pendant ]ongtem p5,le nombre des hommes a été supérieur à celui des femmes, et qu'ilen est résulté des unions avec des nonzoroastriennes. De là û» nié-lange de sang, malheureusement avec des castes inférieures (onn'obtient pas les femmes des castes supérieures !) de là aussi cetype foncé qu'on retrouve surtout dans certaines localités de la côte.Il faut se souvenir encore: j' que beaucoup de Parsis, pour leursaflhires, sont allés souvent s'établir à l'étranger, puis sont revenusramenant avec eux une famille; 2° que la communauté, bienqu'elle s'en défende, a accepté des convertis; 3° que les prêtresont paribis accordé l'investiture du sudrah et du lutai à, des enfantsnés d'unions, illégitimes avec des non-zdroastriens; zi' que, de nosjours enfin, il y a des exemples de mariages avec des Européens.

Les voyageurs, Mandelslo, La Jloullaye le Gouz, F'ryer, Stavo-rinus, etc., ontdonné de la race 1iersahe dans l'inde une idée IbrLavantageuse. Ils insistent généralement sur la blancheur du teint etsui'cepoint', à savoir que les f arsis recherchaient soigneusementdesépouses parmi les fem mes de leur pi'opre race. Dans la classe sacer-dotale, où les mariages se sont faits et se font encore le plus souventdabs la même famille, et où l'on observe plus volontiers l'antiqueusage du Khetuh.das (mariage cii tre cousangu lus), le type est ordinai-renient assez pur et assez noble. Remarquons aussi ques dans le Ma-fussil, les Parsis sont plus forts, pins robustes qu'à Bombay. Lesenfants que j'ai vus dans les écoles, à Dhobi-Talao, par exemple,sont Mves. étiolés. L'intensité de la culture intellectuelle et le sur-menage de l'éducation occidentale les épuisent. Les conditions (le vied'une grande ville o pins de 67,000 Parsis se sont cantonnés ne

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sont pas favorables au développement jhysique de la -eoninmnautéet à son accroissement futur. J'en ai fait l'observation au Secrétairedu Panchayet Parsi, qui, du reste, en est convenu avet moi.

Quant aux Zoroaricns 'de Yezd et de Kirman que j'ai eu l'oc-casion de voir, ils -sont très -misérables. ils viennent à Bombaydemander du travail et mdes secours à leurs riches coreligionnaires.Ils languissent pour la plupart dans des hôtelleries ou d/mrarnshalas-e9. Chez les indigents le type persan est accentué; chez lesquelques gens aisés que j'ai rencontrés il est assez agréable.

Pour résumer, on peut toujours considérer comme parfaitementjuste la définition donnée Ptii' Justice Campbell. D'après lui, lesParsis sont d'un type aryen très prononcé, quoique altéré par leurlongue résidence dans l'Inde et mMse épaissi, si on le compare auxfigures du Nord, plus finement découpées; toutefois on y retrouvegénéralement l'accentuation des traits que nous sommes en droitilattendre d'une extraction originairement persane. (Voir Et/zno-logy ofindia. dans le Journal of the Asialie Society of -Bengai, Sup-plententary number, vol. XXXV, part. ii, P. i40.)

Je n'ai pas à m'excuser -de ne pas rapporter de crânes -bu -desquelettes de Parsis. L'asile des doklunas ( Tours du Silence)est in-violable, et le post morteni exaniinatidn - en exécration chez lesZoroastriens. Les Anglais -eux-mêmes ont dû s'incliner devant cesr6pugnance. Il ne m'appartenait pas de blesser les sentiments d'une-communauté dont je -vcnai étudier -la religion et les -moeurs.

'j- La seconde partie de ma mission comprenait létndc des com-munautés zoroastriennes du Guzerate, comme complément du tra-vaii;dont j'avais publié le premier volume en 1898 dans les Annalesdu Musée Gùimct -(t. VII de la Bibliothèque d'études).- Les savants européens qui sont venus dans l'Inde après Anquetil-D perron avaient rendu visite aux Parsis, -surtout dans le butd'acquérir des manuscrits -et une connaissance plus approfondie 'deleur langue et de leurs livres sacrés. R.sk (182o: et- Westêi'-

(') t'ai ra1porL6 (les photo graphies, faites à rues frais, de ces gens de teii etde Xi rinan - s-ecu ci il s (tans tilt -dius la ,nsha ta , à CIa upafi --' -

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gaard (1811 I ) étaient arrivés sous cc rapport à de médiocres tésitF-

1its. Les -Parsis continuaient à se tenir sur une esirénie réserve.Certains set hies (hommès riches), établis -à Bomba)', •o(fraient liiende temps en temps des fêtes somptueuses aux Européens; mais, -engénéral, les familles restaient aussi fermées que les -temples. Lesprêtres sortirent enfin 4e leur réserve.

'a un missionnaire, lé Dl John Wilson, -qu'on est rede-vable (le ce changement. Ses attaques contre les -livres sacrés deZoroastre eurent le bon résultat d'obliger les -voix les plus autori-sées (le ],a à -s'élever et h protester. On -obtint ainsi,eu réponse à sa Lecture sur le -Vendidad Sadé -(183 7 ), 4e véritablesprofessions de foi zoroastrienne; on put se rendre compte de la ma-nière dont les Parsis interprétaient les doctrines de leur prophète etcontinent ils comprenaient leurs devoirs religieuii. Plus tard, sousl'influence de Bang et par ses soins, il se fit un rapprochement(i85q); un Dastour, 1-loshang Jamaspji, devint le collaborateur dusavant allemand. D'autre part, un bek-din (laïque), M. K. R. Cama,après avoir étudié en Angleterre, en France et -en Allemagne, inau-gurait à Bombay, en iBGi, rios -méthodes d'enseignement et decritique et les appliquait avec succès. il parvint à grouper autour -dclui un certain nombre desprità distingués qui sont devenus desmaîtres à leur tour. Quand Darmesteter vint dans l'Inde, en 1886,cc fuL . à ces hommes vraiment supérieurs qu'il 'adressa. Il leur arendu d'ail-leurs pleine justice. .- -

De gndds changements s'opéraient en mêmemême temps dans la viesociale des Parsis. -L'éducation européenne détachait les jeunes gensd'une roule d'usages hindous adoptés par leursnncêtres,el deux partisse formaient: l'un, libéral et porté pour les réformes; , l'autre, ortho-doxe et rétrograde, fidèle aux vieilles coutumes. De Fa; des -luttesqui ne sont pas finies. Dans, la même famille, dans 'le même ban-galon), elles se perpétuent, parfois ardentes, souvent implacables.J'ai pu m'en apercevoir.

L'histoire d'une petite communauté étrangère, isolée pendant(les siècles au milieu des castes du Guzerate, n'offrirait qu'un mé-diocre intérêt si cette petite communauté n'était dépositaire deslivres sacrés d'un des plus grands peuples de l'antiquité. De nom-breuses pages de son histoire sont malheureusement perduesQuand Anquetil-Duperron donna dans son Discours préliminaire lerécit de l'exode et de l'établissement des Parsis dans l'Inde, pages 328

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16 - [:320]et suivantes, il se servit (le l'an Ioi'iti d'un poèihe persan, le Kissoh-i-Sa;ijau , écrit par Beltmati Kaik'o.bad Sanjana dc Nansari , vers i Goo.Pour le reste, il utilisa les traditions fournies par les mohcds, sanstoutefois nous en indiquer les origines.

Ce fut vers le milieu de ce 'siècle que les Parsis se montrèrentsoucieux de se faire connattre autrement 'que par les récits desvoyageurs européens qui les avaient 'rencontrés dans l'inde.

En 1858, M. Dosahhoy Framjee Karaka publiait soifpetit volume (en anglais) intitulé The Parsecs, their history, inca-tiers, renoms and religion, dont il faisait paraître, en 1884, uneseconde (dition (2 vol. in-81; Dans cette dernière, il avait mis àprofit toits 'les documents enregistrés dans la Parsi Prck6sh deM. B. B. Patell ( ), qui contient, dans un ordre chronologique, lesévénements qui se sont passés depuis le vine siècle jusqu'à la guerre(le 185 7 (2) .-

Un mot sur cette énorme compilation. M. B. B. Pateli y n apportéune méthode et une sagacité 'également dignes de louanges. Quedire de la patience avec laquelle il a feuilleté les vahis (cahiers) deNausari, consulté les j'eherests (listes des familles sacerdotales), leshannasians (calendriers) de Broach, les hando bu,sts (actes) duPan-chayet, relevé les dates et les inscriptions des derimelu-s (temples),des dokhmas (tours (lu silence), etc.

Il a épuisé toutes les sources d'information; parfois même il n'apas dédaigné les plus modestes, tant il était désireux de reconstituerles annales de sa communauté et de montrer à ses coreligionnairesqu'ils avaient une histoire; en cela, il n fait preuve non seulementd'un patriotisme éclairé, mais encore de qualités étrangères à' sarace. On sait, en.elîet, que le persan ,a toujours eu un manque deprécision, bien décevant pour. le savant moderne. Firdousi raconteque, pour retrouver l'histoire des anciens jours, un Pehiewan de lafamille des Dihkaas convoqua les Mohcds et leur fit narrer ce qu'ilsen savaient. Le renseignement traditionnel et oral, souvent défiguré,cela suffisait. Plus tard, le poète s'en empara et. chanta. Aujourd'huiil ne lions reste plus qu 'un poème.

C'està la suite de MM. Karak-a . et Pateli que je rédigeai l'histoiredes l'arsis, dans laquelle je mis en o.suvre les documents sûrs et au-

Publi6c en .1878 . 888.1) La Puni PraïM si, est conlann(ej,.sqi.'on I 873. (Voir fascicule IT ,

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É321] - 17 -

thentiques que j'avais à ma disposition. Le premiet volume tutconsacré à la vie civile des Parsis;- le second devait l'être à l'expo-sition de leurs devoirs religirux. -

Bientôt j 'eus la douleûr de me trouver libre par la perte decelui qui avait été mon seul maître, et je pus aller, accompagnéede ma mère, compléter dans l'Inde l'étude que j'avais commencéeen Europe sous les yeux de mon regretté père.

Ce ne fut pas sans une certaine émotion que je me présentai,moi, étrangère de race et de religion, à une communauté dontj'avais contribué à faire connattre l'histoire; mais, dois-je l'avouer?j'avais confiance à la fois dans les documents qui m'avaient étéfournis et dans les guides que j'avais suivis. D'un autre côté, jem'étais abstenue de généralisations et, dans les cas douteux, j'aviisfait appel aux jugements des hommes éclairés de la communauté.Je ne croyais donc pas avoir commis d'erreurs; je pensais qu'ilpouvait y avoir des lacunes. C'est ce dont je devais me convaincrebientôt; niais ces lacunes seraient facilement comblées dans une se-conde édition, et elles ne détruisent ni le plan ni l'économie dulivre.

Le 16 octobre, dès notre arrivée à Bombay, je fus reçue parM. Behramji M. Malahari, qui nous offrit l'hospitalité dans sonbanyaiow de Bandera (Île de Salsette). Shams u? aima Ervad JivanjiJamshedji Modi, secrétaire du Panchayet parsi, fort estimé de monpère, et mon collaborateur fidèle, se mit immédiatement à ma dis-position pour me faire étudier la vie sociale et religieuse des Parsisà Bombay.

C'est avec lui que je visitai les Temples et les Tours du Silence,les hôpitaux, les écoles, les orphelinats, les dharamshaias; avec luiaussi, et sous ses auspices, que je fis la connaissance des prêtres etdes lettrés. C'est enfin, grâce à lui, le grand dispensateur des au-mônes de la communauté, que je pénétrai dans les intérieurs in-digents et que je pus me rendre compte du modus vivendi des Zoro-astriens h tous les degrés (le l'échelle sociale, depuis les élégantsbungalow européens de Malabar Hill jusqu'aux humbles chauds (k)de la ville native.

Bombay est tout un monde, s'écriait Darmesteter; je le décri-rai peut-être un jour-, ajoutait-il. Il ne le décrivit jamais. En

Maiséns A étages oh sont entasséj,sles familles indigentes.

M" Menant. -

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- 18 :-.-- [322]

effet, il. est (lifTICile j (l'inlaginôr un'iieu où les races soient plusmêlées; - Lotis les: voyageursen- ont'du reste fait la remarque; -mais il faut y vivre pOUF comprendre quel point « ce monde'»,par sa variété; est indescriptible. .Da-ns lei quartiers - natifs, sanscesse sollicité par un aperçu nouveau, on se perdrait volontiers 'enflâneries interminables, et il faut sé faire violence etréagir quandon a un travail bien déterminé qu'ii.impertedc mener à bonnefin. dans ,un • laps de temps assez court.'

Les Parsis ; ' par leur nombre et leur position, occupent à Bombayune plaéè très honorable; ils y ont acquis leur complet développe-ment-(?), et ils y offrent une étude facile h l'étranger qui se contentede les voir, sous léùr aspect modçrne ». lis siègent aux Legislative

Côanbils; ' deux des leurs . :ont représeflté et représentent encore-unecirconscription anglaise au Parlement; 'leurs niercho.ntpriuces ontdoté, la ville d'une partie de ses plus beaux monuments; ils sontknightsfet . barone(s. Leurs femmes affirment partout leur supérioritésur les autres natives; dans lei salohset'aux examens de l'Université.Qu'ils sont loin de leûis 'modestes origines!-

Leur arrivée à Bombay remonte probablement au XVII' siècle;elle, précéda;:dit-çnçvcellef'des Anglais. Rien de précis à ce sujet,du restetSirStrqynsliarn'Master,eni 6 7 1, paHêdeWPrsis eoiiirn'e'« litely coInesince. the .Enbiish ihadtl1ei sland»iFr 'er , eu 1673,,citelaTour du Si]eIice P 1?âtie I au sdmiiietde lirpointe deMaiabarHill commetout'réeeminItfé]evée.'D4ià'SoUs la domination .pôr-tugaie, ôn conmiit' le om d'un Parsii.qni fournit les matériaux:pour la construction des fortifications, maintenant détruitesl'Viditaprès celui . de:Dcitabji Nanàbhail, lelehdf-de la famile Patcl,'égile-ment biepiwides Portugais. et des ,Aflgi,.Pjjis- petit à petit; lesgens du Mofussil.sétàblirent dans la vjlle-qui offrait destavantages.appréciables; des

'débouchés ? nôuveaux''--. le.comnie'rce avec -la

Ctiine; par exemple, devinrent 'la.soùrcede grosses fortunes;'cnfin iedéclin,de'tSurat&et11es famines amenèrcnt-'l'6mi6ration'prequtt complète des 1irincipalés:faiiiilles-dt Gllzerate.

Au commencement duisièffi(-f8i 6) rBombaycopptait 13,155.Parsis; d'après le census de 1891, elle en possédait 4 71 458'reste à.savoit le! résultat du dernier, itt t,,''d-m,'.-j,Nous, avons' aiiicmeimt,-clfcrclmé'.à.obtenirdes renseignements

précis sur la population parsie à diflérenles époques; nous n'avonspas réussi. les: anei'ens.xoyageurs . sont particulièrement dérou-

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Iaiitn tantôt ils -comptent par famille, tantôt - par individu. Eùfait de ststisiiqpe', on n paut se fier qu'aux recensements ôi-doiialiés et suieillés par les autorités; àng1aise»- 'En , 189 i, le nombre des Parsis dans 11Inde 9'é1caii-89,o4;ôitun excédent de /g i sur celui du censas du 17 février 18. 8 t? quicomptait que 85,397. La présidehcc de Bombay figurait seuleout' 76,77/i. Le reste se partageait entre-les Etiikd'u Gàek*a

de Baroda', -les Etats natifs,- le Bengale, etc. Nous atteuidôns lerè:denseniènt de 'go'.- -

Il est- ut important de savoir si, zia pditit dé vue de la pbpu-ltion,- IS Paris sont cii décroisancé off en- voie , d!a .ùgm,entitioil.Il est , certain qde,- dans les' classes Supéi'ieufe-, 'defûis què lèsnîôuirs européennes sont tin partie adoptées, les ffiariagds ne soiePlus ni aussi précoes ni aussi noffibri1x- qu?il l'étaient jadislbrsque les Parsis, fidèles obseivateUrs de kiirs:loi-'rèligiSses; imariaient tous, san g exception. D'ut, autk'e côté; Tes fenXnies, aunl&nfnt-- de leurs c&icbes, Sont mieux soignées qu'a'utfefoii; Làmortalité efft-ayanté qui décimait les jeunes mères diminue, grkèaux prédautions'sanitairès qu'on a cherché mettred'aeeos'd aedles - foiltùniéS religiehses. Pour les indigentes; - lesmdde dins pa1ài5ont même avisé. (Voir les ltepnrt du Lying. in :ilospitaL) -L'acQtisè-inentdelà' population s'eh ressentfra-t4lP

Ve&le milieu-- dc décembre, je me préparai W -partir 'pour"leGûietate ou. ni'appelaicuiV les : sbti%,enità si int&essnt de l'ai$iVJ(les Parsis dans l'inde et les traditions rligkuses' sôignèus&tienïgAidS- dans , c&Uuirs1 centres iniportanl; J'allais'- nie tFou'èr 1 enentïctave tinè - ehiùc de - ZoroùtÏins pld' c6uiservt&,rs, -phifidèles auxaiitiqùs usages: Sons- dé' rappel t, jd h'aias'eh'ànii-epèntirdèm'iih s4jùï*daiis'lès vilhges'de 1a côte et'tlnsies'ioèàl-ités'du Mofiissil.:---»tj-.1/p,- -

Le, Gucratè eniprnd 1è cIistrictKd%laiï dèSïiràtè, BSach-kaiT*; PâneliiMuhal' et: Ahhièdabad,, aVee'un certàin ' noMbré de!.petits Étilts natifs et tout leteftitoirèd Gaekir'd Bai'ôdt, ainsique le Kaihiawar. La population parsie dùGùïêitè;diaji;lé

-S.--census de-i8gi, estde 34;4i- m B.i aes -(?) t), M. B. i Patell,-dans le

') Elle se décompose ainsi: distiict de Surate,- k2,757;8roath;- 3,2;Ahmedabad, 835; Kair,, ;53; Punch Muhal, io8; États du Gaekwar dê Batoda,54,905; (jans le Kachl, , 2,380; Pnlntspur, 205; Mahi-Karitha, 8; Kathiawargc8 ; flewa-Kantita , 386; CamI,a ye 1374 et la- Surat61,8.-

:--2.

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4324]

Zoroosirian Cale;idor(rSS L-1882), pages 54-63, adonné naielistedesprincipaux villages parsis des districts de Surate cl de Sanjan;je nepouvais espérer les visiter tous. Je fus obligée (le me barrer; ici-même je aie citerai que quelques noms, et je ne consignerai quequelques observations, pour marquer les étapes de mon voyage.

Le 19 décembre, je quittai Bombay; je désirais commencer matournée par Sanjaii, lieu où les Parsis atterrirent au vint siècle,en débarquant dans le Guzerate. D'après le conseil de mes amis,je choisis une localité d'où je pouvais rayonner facilement; jem'établis à Umbergaum, petit village de la subdivision de Dlih&nu,dans le district de Thana, à 4 milles à l'Ouest de la station deVevji, à laquelle il est relié par une honné route. Nous nous instal-lâmes dans le bangalow du Collecter situé entre la plage et le maidan;nous étions accompagnées de notre fidèle domestique, FrançoisMonty, chrétien de Pondichéry, qui ne devait plus nous quittertout le temps de notre séjour dans fliade. J'offre ici mes remercie-ments h M. Bezonji N. Hava, de la communauté parsie, Abkari in-spector, pour les soins et les prévenances dont il nous a entourées.C'est à lui que nous devons la sécurité absolue dont nous , avons

Joui, ainsi que les facilités de transport, bulloc/z caris, bateauxpalanquins, qu'il a bien voulu nous procurer.

Nous trouvâmes dans ces parages le gros de la population adonnéaux mêmes travaux que les anciens voyageurs avaient signalés(').Les Parsis s'occupent toujours de l'extraction de la sève du palmier,et .mènent .uie vie sage et familiale.

Nous fmes cordialement reçues par M. Ardeshir, riche zcrnindarparsi, établi à Deviar ou. Dehri, à milles au sud d'lJmber-gaum. Il habite une solide maison en pierre, bâtie à l'entrée de l'an-cienne aidée portugaise, où il vit entouré de ses serviteurs abori-gènes, Warlis•et Dublas, dans l'abondance de ses grands revenus.Le petit village possède deux l'ours du Silence (l'une fondée , parDorabji Furdonji Laskar en i88, ,l'autre par souscription en 1839)et. un agyari4fondé par. Navazhai N. Fakirji en 1855)Le vieux.prêtre nous fit , bon accueil.

Non loin de Deviar, à Jah-Bordi, nous' visitâmes le sanatoriumParsi, que Bai Diaihai N. M. Petit a organisé pour les convales-cent.s deBotubay qui ont beoin

de l'air de la mer.

'1 Voir ;u.i,,aeL.h,; Wicqnerort, pages iSa et stiisarites.

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[325] 21

Le plus fort village pari du Konkan est Nargol; nous y allâmesle 21 décembre. Naxol, à i mille au nord d'Umbergauni,. compteprès d'une centaine de maisons parsies. J'en vis de toutes les sortes;certaines étaient fort anciennes et spacieuses; d'autres très pauvresavec des murs en pisé et des dessins à la craie.

Nous descendîmes chez M. Framji Ehandaria.Nargol possède un agyari fondé par Navazbai N. Modi, en 1787,

et une Tour du Silence, fondée en 1888, qui sert également pourexposer les Parsis du village voisin de Saronda.

Saronda compte une cinquantaine de maisons parsies. L'agj-ariest dû à Curseiji F. Parakh et à Manekji B. Pastakia (i 88o). Nonloin de Bandhikadi, on voit une Tour du Silence 'envahie par lespalmiers. Ces vieilles ruines piquaient nia curiosité et avaient pourmoi in étrange attrait; aussi, un soir, sur la route de Deviar à Jah-Bordi, je pus avec l'aide de mon conducteur Dubla, escalader lesmurailles branlantes d'un dokhma abandonné; l'intérieur me causaune véritable déception. Les pavis ( ') étaient enahis par la végéta-lion et le bhandar- 2) était comblé. Je ne tentai plus de pareillesaventures:

Auquetil-Duperron s'arrêta à Nargol en allant de Surate à Bom-bay. Comme il était malade, son domestique le mena citez • unriche Parse . Cet homme se prêta à ma situation, dit-il; je pas-'sai le reste de la journée suivante dans ma varangue, et quelquesiascs de thé, du repos et de la diète me tirèrent d'affaire.. (Disc.prdt, p. cccLxxvuj.) On m'a montré la maison des descendants duFatel (le cette époque-là, qu'on voudrait identifier avec le e richeParse a, l'hôte d'Anquetil-Duperron. Il est intéressant du reste denoter l'exactitude scrupuleuse dont notre compatriote a fait preuve.-Ainsi, par exemple, de Nargol à Deviar, on peut retrouver les mis-seaux,..ies kari.ç, les routes qu'il indique et faire le trajet dans lemême laps de temps que notre voyageur. (Disc. pré!., p. cccLzxlx.)Il en est ainsi pour tout son itinéraire le long de la côte.• Le 25 décembre, nous fîmes l'excursion projetée à Sanjan(3).Le village moderne, sur la- ligne du chemin de fer B. B. C. J.,est situé à 5 milles au nord-est d'Umbei-gaum. Il est ombragé de

(I) PIare où l'on (l{p05C les morts.Puits central,r-Le SoM-jdI,n (l'liel]Iy Lord.

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22 - fl6]

yiett.x.manguiers, d'arbres hanyansfl de baobabs. Un fort en ruine,vestige de la domination portugaise, commande la riyère.

Nous nous.r,endmes.en bateau à Sanjan, en suivant la mêmeroute qu'avaient prise les Dastours envoyés vers, 'le sage Jadi Rana.

La ville antique, si fameuse, si peuplée ( ' ) , s'étendait pendantplusieurs milles à l'est de la station. C'est maintenant une plainearide, où l'on retrouve des traces de fondations et des briques çaet là, au milieu de bouquets d'arbres, on aperçoit les demeures desaborigènes. A l'est et au nord, la vue est bornée par des ondulationsde terrain..A l'ouest, la paine continue le long de la rivière de -

anjan jusquà Ja mer. e .rt

Du . séjçi.r des Parsis, il ne . reste-plus que l'emplacement d'uneTour du ,Silence; nous eûmes quelque peine à le trouver. De grosarbres eu occupent lai place(?). ,l y asoiiai4e ans 4e mur Øebrique était entier; il y cinquante ans un quart était démoli; il yn trcntecinq ans la ruile s'accentuait, mais quelques marches enbrique subsistaient. La . tradition veut que neufTours du Silenceaient existé à Sanjap..' t ..

Au moment de la conquête musulmane (xiv 0 s.), les Parsis,après avoir aidé ie.prinçe.hu3!Jou défendre sa capitale, s'enfuirentdans les monts de Bahrout, emportant avec eux le :feu sucré, au-

'.quçl ils avaient érigé un.tcmple dès Iepp arrivée à Sanjan (çfijÇ s.).Les ,profils de Sanjan Peak, autrement dits les mont-4 de

Bahrout, sopt visibles de Sanjan même; la montagne s'élève à1,760 pieds (angl.)au'dessus du niveau de la mer, et se trouve ài/i milles au sud de Sanjan. On y voit une rangée de trois grottes;la première mesure 20 pieds de long sur g de large et 6 de haut;la seconde a de. 37 h 4o pieds de long sur io de largc.et 10 delut; la troisième ,est encore plus petite que cette dernière. Si'le leu sacré a jamais été installé dans ces grottes, c'est assurémentdans celle-ci; on y retrouve les traces d'an'angcments faits en' vuede recevoir le l'en tipe puverture d'un pied de large permet decommuniquer 'de l'intérieur, à l'extérieur, et un trou. sembleraitavoir, été percé pour permettre à . la fumée de s'échapper. On ditque le feu sacré resta caché dans ces parages pendant 'près de

D) 11 peut y avoir incertitude sur I'ernpkccment de Sanjan. C'est une ques-ti5n à débattre. Voir J. J. Modi, rn&nnoire lu le 23 août .goo, devant 16 B. B.cf the R. A. Society. '

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t327] - 23 -.

douze ans .(?) (1); après bien des péiégrinatiôns 4 fi est maintenant àUdvada. J.

Tout autour,. il y a des vestiges .d'habïttiôns abandonnées.Doit-n yvoir celles des Parsis groupés auprès de -leur,

Ces localités sont peu ou- point visitées-pat les Européens. Au-quetil-Duperron parle de Sanjans, mais il:n'y alla pas. Sadjam;dit-il, premier -établissement des sParses dans lè Guzérate, ét à3 cosses sudest- dé Nargol.' Cet endroit est aètuellemSt peu coni-dérable; à peine y voit-on quelques Parses. lis -sont tous descendusà Nargol. Si mes forceme.Favaient permis, je-me serais transportédans cette aidée, n (Dise. pté!., P. CCCLXXVIII.)........uI

Le professeur A. V. Williams Jack-son, de Columbia -University,New-York, suivit mon éxemple au .printernps'de i goi--et.vintàSanjan, eseortéties mêmés amis qui m'iitaient fcilité les Pioy&iisde l'aire :unè . eteursion généralement peu tentante, n......

Le 27 décembre, nous partîmes de bonne heure pour .Udvacla,avec une bande de zemindars parsis qui allaient offrir leurs hom-mages à i'Atasl:-Beltram. C'est-.là, domine nous venons de le dire,que se trouve le feu allumé dans l'Inde à l'arrivée des réfugiés àSaojan. Transporté dans les monts de Babrout, de là à Bansdahà Su milles au nord-est de Nausari,puis àNaus -i, à Surate et àBulsar(2), il est enfin li Udvada depuis le 28 octobre 1742. De lastation du chemin dé fer B. u. C. I., nous suivh'nes en palanquinla belle route due h la libéralité de Bai Motlibai Wadia; nous des-eendirnes au bangaiow, que feu SirSir Dih]iaw Petit avait mis à niadisposition. Nous y passâmes la nuit

Le grand temple, aux eliapiteaus dnis te style pseudo-persépo-litain, a été bâti en 1894 par Bai Motiibai \Vàdi; il iemplaceflesquatre temples élevés i° par un Parsi de Natgol pour abriter lefeu quand il fut apporté de. Biilsar; 20 par un Parsi de Surate CII

1770; 30 par un Parsi de.Bonibay en 1812 Ou 1815; 4 0 par lesmembres de la famille Wadia, en i 83o.-

An?juetii Duperion nous en d&ine h description Çct édifiaest couvert d'un double toit,.bord d'un auvent; et n'a pas à l'exté-rieur une forme différente des autres maisons. s (Dise. prôl.,

Les dates de ces événements sont discutables et discutées.(2) it ne suis allée 'ii A-Ban&]ah, ni a Buulnir;je n'avais à y ,'eeueihii-iiucune

tradition , '1114,1n Ves lige d'antiquités.

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p. cccLsxvi.) C'était le premier derimchr bâti par le Parsi deNargot.

Du temps d'Anquetil-Duperron, t'aldée d'Odotïari, au bord dela mer, n'était habitée que par les Panes. Le gros de la populationest toujours parsi, et appartieht à la classe sacerdotale. Les femmestissent le kusti et fabriquent les pains dat-o tins.

J'avais demandé le nombre des prêtres, celui des membres del'Anjuman, des détails sur le service du temple et l'organisationde la communauté; mais je n'ai pu rien obtenir de précis. C'estpar correspondance que j'essaie maintenant de combler ces lacunes.

Voici la généalogie des prêtres d'Iidvada (1), d'après le grand arbregénéalogique des prêtres parsis de l'Inde qui se réclament tous d'unancêtre commun, Shapur Shehriar, lequel, avec ses fils llamyar etDhavai, et ses petits-fils Hormuzdyar et Neriosengh, sont supposésavoir été les premiers immigrants de la classe sacerdotale à Sanjan,au vttC siècle -

+ ShehriarShaptir

Raniyar DbavatHorm.izdyar Nêriosengb

Mofad Movad

Zarthost"r«.KIsi,slmasta(ancêtreKI,OjaStS

I(les prêtresBahnanyarde 13roch) C'),

I K1,t,rsbedKamdinMovad Balrnanyar(ancêtre

•des prêtre I 1I

de Surat [loinet des villages 1Fredun I

•voisins).IIII J

Bana M.,ad Asa Mahiar Chancie Dbanpal Kama ShaerI_I(anc4trcs des trois poli (ancêtres des prêtres(Ancêtres de Nausari).d'(Jdvada, de Eulsar

des deux poli et de SanJon).(le Nausari). -

Voir A gncokqicaI ren,CUIMoncer cf die Bro«cfi Dasrnr farnilj. Bô,,sk1878.

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Je rendis visite au vieux grand-prêtre quihabite une maison' enlkce de l'Atash-bchram. II me reçtit sous l'ot!a ou verandah. Il était en-louré de jeunes prêtres. Je ne pus que lui offrir mes sIdarns; ilne pariait pas anglais.

Je pénétrai dans le con pound du temple et dans celui duderimehr, fondé par Sir Dinshaw Petit etbâti à côté (18g'). LèsPrêtres me montrèrent les instruments du cuite, niais 'fermèrentsoigneusement les volets de l'drvis-gdh; fun d'eux se précipita sousla verandah pour s'assurer si les portes étaient bien closes. Telssont encore les préjugés des mobeds du Mofussil

Il ya, à Udvada, deux l'ours du Silence, l'une bâtie auxvlIe siècle dont on ne se sert plus, et l'autre érigée en :i 83o, quise trouve à droite sur la route en venant de la station.

Pendant que mes amis, dûment préparés, se rendaiciit hi'Akis1t-ehrani,je me promenai dans le village. Ma journée passéeà Udvada fut, je dois le dire, plus féconde en impressions que fer-tile en renseignements..4

Le lendemain, dès A beurs, à l'aubctiiaissauite, nous reprimesnos palanquins et nous regagnâmes la station, puis UmbergaumOÙ nous nous reposâmes tille journée.

Le 3o décembre, nous partimes pour Nausari , OÙ nous fûmesreçues par mon excellent ami M. J. N. Tata et soit M. B. J.Tata, qui nous installèrent dans un joli bangalow dépendant ducompound du grand pavillon de M. J. N. Tata, à Lunlesikai.

Nausari , sur le territoire (lu Gaekwar de Baroda, est bâti surles bords de la Pourna, h 12 milles de la mer, h 18 (le Surate, à

5 de Bombay, sur la ligne du chemin de fer B. B. C. I. Sa po-pulation est en partie composée de Parsis, tisserands pour la plutpart. Je n'ai pas le résultat des derniers recensemejils. Les chiffresne se trouvent nième pas dans l'histoire des Parsis (le M. D. F-Karaka. Le ma.hdl ou division fiscale compte 7,063 Parsis sur les14,9o5 du territoire entier de Baroda.

Nausari joue un rôle important dans les annales de la commu-nauté. Son histoire a été publiée par M. Sorabji MancherjiDesait1.

nqtdk C(MtdL (54&U t(i) etteuqctLv-«ø 'frR Z'9 &(L4. 1C4 (1897.)

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Les Parsis, s'y,établk-çnt à une date fort ancienne. Ih ' étaient<léj.fix&s cal-142, époque à laquelle bu sait qù'un 'niobed,Lamdin Zarthost, \ht de Sanjan pouraccoinplir les cérémoniesreligieuses réclamées par les Zoroastriens de Nziusari..

1 C'est à Nausari que lei Parsis sortirent de l'obscurité dand la-quelle ils, avaient vécu pendant léssiècles qui suivirent leurexode de-Perse. Après la'conpiête musulmane, il semble pie letraditions s'altérèrent Store davantage; l'oubli complet de leur'origine et de leur religion se serait fait, selon. Lord (cet oubliaurait même commerlcéâvant l'invasion) -jusqu'à ne plus savoird'où ils étaient descendus t. Anquetil-Duperron rectifie ce qu'avânceLord et ajoute que la suite de cette histoire (parlant du kissafi-i-Sanjan) prouve le contraire..,

t-Les' Parses-se relâchèrent., oublièrent le Pehlvi; tuais l'espècede fureur avec laquelle ils combattirent les Mahométans faitvoir qu'ils ne méconnaissaient pas les, destrUcteurs de l'Empirede leurs ancêtres. (Dise. prdL, p. cccxxi.). '.r

Au xve siècle, un liommè:riihe et pieux, Un davar, cheî ci Vil,du nom de Changa Asa; se fit remarquer par son zèle et sa' cha-rité. il ranima le sentiment religieux cItez ses coreligionnaires,envoya des émissaires eu l'erse renouer les relations 'avec leursfrères restés dans le Kirman t1 ; il distribua des sud raki et (les kustisaux pauvres, et enfin, transporta le feu sacré de, Bansdah à Nau-sari t2 ... ç,,!••

En ïlji , il fut nommé Desai, 'et - la charge resta dans 54 fa-mille jusqu'en 1595, époque à laquelle cite passa à Kaikobad,fils de Meherji Ba nu, le grand-prètre.,de Nausari.- Les desats deNausari occupent encore une haute position dans la communautézoroastrienne. J'ai déjeuné -avec l'un d'eux, le 12 janvier. Il étaitâgé de 'plus de 80 ans,.el c'était bien le 'plus éveillé, le plus b-q ace des vieillards que j'aie jamais réncontrés.'-

Après Changa Asa, la tradition tapporte que le sage MeherjiIlana, nommé dastour le 12 mars 157(), fut convoqué à Delhipar FempereUr Akb4r pour expliquer au prince les mystères de

WesLergnard estime que, sans les rapports avec la Perse, Anquetil-Du-perron i,'auroit pas trouvé un seul livre. Comme Lord ,WcsLcranrd a beaucou1,--.-- 't'

Cela-...............—ciagéré l'igdanaèo dés Parsisst [oubli de leurs ornts. ' peut se prouver.(') Toutes les dates de Chan"a Asa sont dilîiciks è établir. --

--' o..................j -'jr'rJ) flutouc dr3 Dczruus do :\a 'usa,i; par M. P.;(

14. Desa' - 1887.

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la religion zoroastrienne. Il y n en ce moment une discussion inté-ressante polir savoir si c'est bierai Meherji Rana .qui alla à Delbi ousi c'est le .d.astour du Kirman, Mdasbir Noslurvan qui- seul ,t s'yrendit sur l'ordre de l'empereur •(J) ...•;i ..r 'i.r

Des querelles religieuses troublèrent la '-communauté au%vllr siècle. Nous avons dit qu'en ii /12 Kamdin Zarthost avaitété réclamé par la communauté- de Nàusari poui' accomplir lescérémonies du culte. En 1215, les fils . de Kamdin; -Jlana 'cLMowad, appelèrent un prêtre de Sanjan, Ibm Bahman yar,qui amenavec lui son fils Fredun; celui-ci eut h SeJI tour trois fils qui separtagèrent avec leii fils de Karndin les fonctions et les iéné&es;delà les cinq po!s(familbes) de Nausari; eLle nom de lihagarias;associés, donné aux prêtres des cinq pois jiarce qu'ils partagententre eux les fondions et les bénéfices. (Voir supra,Ip; 2/1.) k'

Or il arriva qu'en i lii9 le feu Bebram de. Sanjan, après avoirété caché dans les monts de Bâhrout,et à .Bansdah, fut apporte àNausari, ainsi que nous 't'àvons vu. Les prêtres accompagnèrentleur feu; suais il fui détiidé qu'ils ne vaqueraient qu'à l'eiltretiende .I'Atas/t-behrarn sans officier dans- les lunules..i,

C'est à- celte époque que remonte la distribution en diocèses oupaniaks des territoires où étaient cantonnés les Zoroastriens. Desrivalités ne tardètent.pas à '2aitre; elles engenditent des contes-tations qui revêtirent un caractère de grftvité exceptionnelle.. Cestainsi qu'en 1635 les prêtres de Nausari tuèrent six laïques, 'quiavaient pris parti pour les prêtres de S.injan. En conséquencedouze des prêtres de Nausari fprent'emmeiés à Surate et y furentemprisonnés. Pendant ce q temps les laïques. de .Nausari •commericèrent à employer les prêtres de Sànjan comme pantaicis; in-êtresde famille. Ces empiètements furent cause de querelles nouvelleset, en. 1733, les prêtres de Sanjan ernpôrtèrSt le feu' sacré hSurate. Trois ails après, ils le rapportèrent 'à 'Naùsari;. maisl'esprit de parti' était si fort qu'ils ne purent yresCer.'En 174 r(lesSanjanas demandèrent au .goûverneui' inzthratte 'la permission dese retirer à Bulsar, .où ' ils séjournèrent pendant un an; eulin,r cii.17112, ils allèréiitdéposer le feu Behrarn à Udvada, où il est encore.

Pour se consoler du départ du feu sacré, les gens de Nausari;

W Voir la Communication de M. J. J. Modi lue devant ta B. B. of the R. À.Society te l 7 ,Ucmhre i cioi.- .

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en.- 17(i5, procédèrent à • la consécration d'u) Atas/z - behram(shahenshai)bMi aux frais de l'anjuman.

De nouveaux troubles éclatèrent au sujet de querelles dcmoindre importance (' ) , mais tout aussi vives, par exemple,.celletic savoir s'il convenait demeure le padam -(sorte de voile) surle visage des morts, ,ou bien encore .de croiser -ou d'étendre lesjambes des défunts en les portant au dokhma. Lorsque Anquâtilétait 'à. Surate, la communauté était divisée en deux sectes, ausujet de la réforme du calendrier.'(Disc. pré!., p. cccxxvlJ.) Nan-sari Subit également les effets de cette lutte.

Les voyageurs européens ont toujours tenu Nausari pour la villelmnk par ekcellencé, où les Zoroastriens avaient leur delabr4lrn;mais la vie sàcerdotale restait lettre close.

Anquetil :Duperron visita Nausari , deux fois. (Dise. pré!.,P. CCCLXJ et CCCcXïVHJ.) Désireux (le rapporter le Niraigis1an,dont il comprenait l'importance liturgique, il était allé conféreravec le dastour u Djemsched ' . Quand Haug était à Nausari, il nese montra pas très satisfait du clergé, qu'il qualifie de « most igno-rant and fanatie in aIl lndia n; mais il se consola en recueillant desmanuscrits. En 1887, Darmesteter put voir que de grands progrèss'étaient accomplis. II fut reçu par l'anjaman et fut très frappé del'aspect de la salle où siégeaient les prêtres, assis sur un tapis; ilpeiisa, nous dit-il, « que .les choses se passaient ainsi daiis la répu-blique sacerdotale de Bagha où régnait le Zarathushtrôte,na

Nausari est, en efîetç une petite république sacerdotale, maisen voie,

' de décadence assurément. Je fus rendre visite à soit

le daslour Darabji Mahiarji Meherji Bana, notre voisin dans Dat-Iurwac!. C'est lui qui. n entre les mains le pouvoir jadis conféré àsoit CU 1579. L'anjuman n gardé certaines de ses fonctionset de ses prérogatives; mais soit décroît, comme celle detous les conseils locaux.

.Nausari possède un Atasli-belirasu fondé en 1765 et quatre ayyaris,dont un bâti en. iOS6 par Minocher Ilomji , bhagaria dissident..- JI nie fut donné dans la matinée du 2 janvier d'assister à unedes phases de la cérémonie du Navar, autrement dite l'ordinationd'un prêtre, si je puis m'exprimer ainsi. Entre 8 et g heures'dumatin, 1c jeune homme se baigne et revêt nu costume blanc

CO Ces querelles avaieni pris naissance à Surate.......-

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tout neuf. Il est coiffli d'un turban également blanc et iw'e unchâle jeté sur l'épaule. A la main droite, il tient le-gurz, c'est-à-dire la massue d'argent à tâte de taureau qui représente celle dontse servit Feridoun pouf abattre Zobak; escorté des prêtres et deses amis; il se rend au temple où le grand-prêtre lé re\oit et l'ad-mât aux dernières cérémonies. Après quoi il est eruad, et. son nomest inscrit dans le felteresi..

Dans la journée, nous allâmes aux Tours du Silence, qui setrouvent à une petite distance en dehors (le la ville. li y en a cinqune tour en brique (ruinée) antérieure à i Soo; une bâtie arManek Changa en 1531, la première construite en pierre; et troisautres érigées en. 1767, 1823, 1878. A noter une sagii fort an-cienne qui date de 1616. I .

Non loin de l'aqyari (Kotwal wad) je visitai la bibliothèque' 'ap-pelée du nom du premier dastour Meherji liana et due à la libéra-lité de l'un des descendants du dastodr, M. Barjorji B. Pdam(r886). Darmesteter en a parlé ainsi que des bibliothèques pri-vées des prêtres.

Centre du pouvoir spirituel, tout au moins dans une certainelimite, Natisari semblerait avoir été désigné, $ur être le sièged'une de ces écoles d'enseignement religieux telles qu'en avaientles brahmanes. Il n'en est rien. Il y a eu, il est vrai, des prêtreslettrés, des copistes exercés, mais aucun ensemble rapjelantfruieécole. . ...ç

Quand l-laug, dont j'aime toujours à citer le témoignage, vintà Nausari('), il fit la comparaison entre les prêtres parsis et lesbrahmanes, et cette comparaison fut toute au désavantage des pre-miers. Il inspecta- le Madressa fondé en 1856 par Sir KaasjiJehangir, fleadymoney et se montra très Peu satisfait (le la manièredont on dirigeait les classes de zend et de pehlvi. C'était podrtantdéjà un réel progrès sur cet enseignement suradné qui consistaità grouper quelques élèves autour de tel ou tel vieux :mâitre. De-puis la visite de Baug, une partie des réformes et des amétiora-tions- suggérées par-le savant professeur sont mises à exécutiondans le Madressa fondé par M. N. R. Tata (1886).. . tu

Le 2 janvier, dans la matinée, on nie conduisit ait Iiaras/tnurnGali, non !?ihm des*.Tours (lui Silence 'et les prêtres accomplirent

Acco pr,,t ?[ o tour in G,t jar-nt iii t)e colJsvasoo of 2563-1864, rie .....

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— 3€I' .— [33(i)

nE ,'en me I'e%pliplanl , la e,éréiuionie du Iiawzsh,àu'i,i , ptihli-

catioit très longue et très fatigante pour le fidèle qui s'y soumet.r Quelques' mots inainleiiaiit. sur l'orgiiûisatiou de la classe

dotale..-..!.L..

Les explications que flarmesteter n données (Z. A.. L 1, p. tsr-Lviii) sont prises dans la Parsi Prakâsli de M. B. B. Pateil, qui lesavait obtenues en compulsant les vahis ou cahiers (les faMilles sa-cerdotalcsdeNausari. Je siâvais qu'il y avait encore (1H grand nombrede. -documents.inédits... .O

Chez les Zoroastriens-, en- effet, les fidèles se sont montrés assezpeu:'soueieux de conserver leurs souvenirs defiurniIIe. les prêtres.',au- contraire-,, ont- eu-plus (le-soin SOUS ce rapport.- A Nausari laclasse sacerdotale peut fournir sa' généalogie' depuis l'arrivée" deZar'lhost' Movad,: le. premier Athor,wu.' Tout mobèd serait 'disqua-lifié si soit ne se-.trouvaittpasinscrit 'dans le fehn7est.. Lorsquele:fJls' d'un Mobcd: clevietit erv#d (prêtre) son .nôm et son surnom'restenteonsignés. dans le fe/tcrest pendant ait «mi1 généra-tions. ,..'On m'avait avertie q&il se préelrait un' grand tnvail' d'après' lefehirest. Quand j'arrivai les renseigueffienls' étaient 'el] partie pi1-

bliés(en:guzeratfl ;par.M..I1astainjihJiD.'Meherjit'àiia.''.,,Ce volume-contient l'explicahbn du partage de la classe sater2

dotale en cinq poli, ouSamilles, la généalogie des prêtres de Nausari'la distribution du travail (les prêtres dans les temples. C'est unesource d'informations très-précieuse; il serait à'souhaiteriuech'a1uecoMmunauté pùt'-faire de pareilles recherches ,, niais les. arebNesdes autres- ocalité'.ne sont imq a- beaucoupprès aussi bien : .cbn_

- servéci que cellesde Nausari. -....'llircssort de l'êxaùiendulivre *'M. 11:3. D;MeherjiIlzna qilé

les bluzyprias r 's'étaien't astreints h uu'ie discipline aseï stricte ai]point- de-vùede- la'disfribution- clutravailr et- dès hénéfices Toukceslrenseignementsseroiitttounés'dans inon-livre;t

Qùant', ait x' cérémonies' qui siint'en.-usage pou 'l'ordination-des- pr6tres' sije' puis me'- servir 'de celte expres'sio'n, on es't's'nrpris

qu'Anquetil-Duperron ifen lait' pas fiât , mention et s'èïi'oittenu

°'*2lZtttfl- 2,ML4.. -une-genealogy q flic 13 hagai'sat li section o)' ri.e j'cw.çec pr'icsts, die.... . hy En-nd E,,s-tarnji Jarnaspji Dnsfoùr'.M1nr.jirons. Naiiari , ' 8 "Ve-i4t iSqe k-C.)

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à des généi'alitds, et qu'il ait. (galenhen t si peu parlé'de l'impor-tance dè Nausari comme siège du grand anjunan et résidence dela puis forte agglomération de la classe sacerdotale. Il faut se sou-venir que son maUre Darab était le premier distour-qadimt, parconséquent, un schismatique. Il semble même qu'il. ne se seraitpas montré . trds soumis, puisque,-à 23 ans, il aurait refusé,dit-on',de, demander à un grancLprètre la-permission de recevoir kpuri-lication du baraslururnPl. Darab,. d'après '.AnquetiluDuperron avaitdu reste des opinions très indpendantes et prenait d'étrangeslibertés,, par exemple, celle d'ordonuei-'rmobed . un siûipleParse ». (Z. A., t. .11,. p. 555.) D'un autre côté, bien qûe Djern-selS «ait assuré à Ânquctil»que Daral était • le plUs- habile des-tour de Pinde;, les rapports entre lecler-géde Narisari et celui deSurate étaient toujours assez tendus; enfni à tontbs les'époques;les prêtres parsis n'ont jamais aimé .à mettre les non-zorôastirie,ù.au courant de leurs affaires.

ausari a un caractère spécial très attachant.': On y trouve: :flflsentiment de la réalité que les textes iilôrts- fie peuvent donner'».Tout un quartier, Motafalia, est habité parles prêtres (2), Je p(néh'ai!dans ' les-intérieurs; où les femmes s'occupent à tisser le kusli, tout'ep vaquant' aux soins du ménage. C'est d'un aspect archaïquereposant La nudité des pièccs, où à peine quelques objets ' rap-pelletÉ' l'Occident', le- costume même, encore' ancien, sauf' de'lé-'gèî'es.. modifications,. permettent 'de-'remon'ter très' haut 'dàns "le'passé èt de reconstituer une société en voie, peut-être, de"disp-raftre.-."

C'est avec le plus grand regret que, -le'2 janvier,' je" quitIai'ns'aimables'hôtes; je'devais revenir pour prendre inoi:même des pho-tographies Les circonstances, ne me l'ont pas perritisi Nausari' est'sur le territoire du'6aekvai'de Baroda .....,,Yarrivaile- 2. janvier 'au, soir 'à Surate, et'je descendis au'

.Banyalote, sur le quai (le ia'Tapti. Malgré les pressantes sollici-tations. de IW; 'Weir, le .Gollecto'r; et'de sa femme, je' n'acceptai pasleur aimable hospitalité; iiavais peu (le tempsh moi-, etjé voulaismettre tous mes instants' à profit; de plus, j'aurais vraiment craint'de gêner M. et W' Wcir qui étaient obligés (le faire leur tournée

I') Souvenir tic la famille Daroli.-N J'en ai rapporté le plan.

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dans le district, camping, comme l'on dit en co/loquinl anglo-indien:

Je partis de Surate . le li ,janvier pour Broacli, et le t o, je revenaisde Baroda me faire soigner au Mororbhai V&b!wokhaitdas Hospital,

wBliaga Talao. Le 7 février. je repartis pour le Rathiaar, et, à monretour, je restai encore deux jours à Surate (16-i 7 février).

Surate; à 167 milles (le Bombay, sur la ligne du chemin de ferB. B. C. 1., est la ville la plus-intéressante au point de vue des sou-venirs de la vie civile des Parsis. En générai, elle est très délaisséepar les voyageurs européens qui n'y sont pas attirés par une étudespéciale. Les incendies, les inondations, l'ont prbgi'essivemeutruinée et ont achevé ce que. le déplacement du commerce avaitcommencé ( ' ). Jadis florissante (800,000 habitants à la fin duxviii' siècle), elle compte 20,229 habitants, dont près de. 7,000 ('Parsis. A la fin du xviii' siècle, on estimait le nombre de cesderniers à 20,000 familles.

Rien de mélancolique comme l'aspect de ces quartiers déserts quine sont que des monceaux de décombres; clans les rues étroites etpoudreuses, les murs s'effritent, les niaisons perdent peu à peu leursdécors de bois sculpté, dont les gens font, par parenthèse, un com-merce fort lucratif.. Les propriétaires sont trop pauvres ou tropavares pour.réparer leurs immeubles, et la municipalité n'en a cure.Çà et là, on retrouve pourtant des traces d'une certaine aisance; maisl'impression générale est d'une tristesse navrante, surtout sur lesbords de la Tapti, vide de bateaux et que commande le vieux châteaudes lieutenants des empereurs de Delhi, maintenant les bureaux del'Administration du. district.

Les Parsis arrivèrent à Surate,vers le xv' siècle (?). Les voyageurseuropéens nous apprennent qu'ils devinrent tisserands, charpentiers,constructeurs de navires, etc. Ils habitaient des quartiers entiersdans lesfaubourgs; ils se montraient industrieux, honnêtes, labo-rieux et amassaient de l'argent . en silence n • A la fin du xviiC siècle,ifs avaient acquis, en plus de la fortune, l'influence et la considé-ration, toutes deux dues en honne.partie à leur contact avec les Euro;péens. En effet, dès, que .Simratc. fut devenue le grand centre des

O) Le g rand incc, (lie ratt I mu en avril 1837 et la Plus forte in ond al in n enao,'mt 1837; elle Colilinenca le 2 q cL dura jusqu'au ." sepLemln.

(') Ce q»i fait 1 2.757, V Compris les Parsis du district.

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airaires commerciales de l'Occident, les Parsis supplantèrent feuà peu les Banians et se liront les courtiers des loges et des facture-ries ( 1 ). Au milieu des Anglais, des Portugais, des Français, des Ar-iUéfliCflS, ils tiraient parti de ces éléments nouveaux. C'est de cetteépoque que datent leurs bons rapports avec les Anglais; ceux-ci leurdoivent l'occupation du château (xvLIlt siècle).

Je n'ai pas à refaire ici l'histoire des Parsis à Surate. Je l'ai donnéedans mon livre.

Les Parsis qui habitent Surate sont en général assez à l'aise. Il yn quelques riches sethias, au nombre desquels figurent le ,nodi ou(lavas; dont je vais avoir l'ocêasion de parler, des fonctionnairesdu Service, des négociants, des commis, des ébénistes, des tisse-rands, etc.

J'ai tenu à être en l'apport avec les représentants de ces diversesclasses. J'ai pris le plus vif intérêt à ma visite aux tisserands de lias-tampura. Les femmes, adroites et joviales, accroupies devant leursmétiers, me reçurent avec une cordialité charmante.

Surate possède 2 Atas1t-behanu, l'un qadimi, l'autre shaheashai,tous deux bâtis en 1823, et douze derirnehrs. tin des plus anciensparmi ces derniers est celui de Goti, situé hors des murs, près de laRafi Btuz, sur les bords de la Tapti.

Je consacrai ]ajournée du 3janvier à la visite des Atash-.Jlehrams.Je fus reçue I'Atash.behram shahenshai pàr le dastour IlastamjiJiunshedji et j'assistai à la cérémonie du Yasna dans le compowvl duTemple. A l'Atash-beltra,n qadimi, les prêtres célébrèrent, éga-lement deux fois, l'une dans le compowtd, l'autre dans une chambrebasse d'une des dépehdances du temple, - la, céréinànie du' toidcui, qui est faite cinq fois par jour pour l'entretien du feu sacré,et celle du bardshnun(purification). Le 3 février, le Dastour Rastamji Jamshedji me fit assister à une autre cérémonie du culte, àla réitation de l'Afringan, dans le diwan-Jchana de l'ancien magasinde Mancherji Seth (Saadayarwdlla), actuellement le local de l'écolede Sir JamshedjiJijibhai et du Panchayet.

Les Tours du Silence sont au iwmbre de onze et sont réparties enplusieurs groupes. Près de Kankra Khan, il y en a trois, en ruineet hors d'usage, et deux en excellent état. Flors de la ville, en sortant

(I) Plusieurs des puts ou quaitiers sont nommés, d'ajr& des Parsis, Raglan,-pina, Nanpurn et Manelserpura. -

MIk Menant. 3

C

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par la Sara gale, il y en a une hàtie par I'anjaman; à Barthana,. ensortant par la porte de Nausari, il y en a quatre, dont deux sontemployées par les Padanias ( 'ceux qui veulent qu'on mette le'l'adam aux morts), et deux autres, d'une date également récente,qui servent aux Zoroastriens non dissidents..

L'anjurnan n'a pas à Surate le même caractère qu'il a à Nausari.Jadis (et actuellement encore dans la partie du territoire qui ap-partient au Gaekvar de Baroda) les contestations religieuses et ci-viles, étaient réglées par des conseils locaux; présentement lesmembres de ces conseils, panchaye1s ou anjurnans, sont réduits aurôle de dispensateurs d'aumônes. Tel est le cas de 'ceux de Suratequi relèvent du Panchayet de Bombay;. les, crimes et délits ressor-tissent des cours anglaises. Les Parsis pendant longtemps ontrefusé de porter leurs différends, devant les juges des pays où ilss'étaient établis.

Les voyageurs parlent, toujours de leurs t. ebefs:civils et religieuxauxquels ils obéissaient.

On me, présenta mi descend?ut. 'de leur davar ou modi, qui,précisément, présidait les assemblées de la caste, si toutefois je puisme servir, de ce mot, quand il est, question des Parsis. Le ,nodi ha-bite une antique maison W, pleine. des souvenirs de son anciennegrandeur. La jeune' génération raille' doucement les regrets de ceCligne homme; volontiers: elle, lui contesterait le droit d'en avoir;elle a 'tort. Le Collecter m'a expliqué la manière dont la justice étaitrendue (des documents sont: là pour en faire foi), et le pouvoir duniodi était bien 'efficace et non illusoire. Dans mon livre (chapitresur 'le.panchayet,. p. 235-291), j'ai commis Ja faute de ne publierque les renseignements qui m'avaient été fournis' par les gens deBombay; je n'avais pas de correspondant à. Surate'.' Or les gens deBombay sont assez jaloux de ceux de 'Surate. Je. n'ai donc pas tenuun. compte suffisant de la vie si curieuse, si spéciale, d'une agglomé-ration de près de 20,000 familles (en prenant les'.évaluations ap-proximatives de la fin du xvni sièçle)., toujours prêtes à échapperautant' qu'elles le pouvaient, aux lois des maîtres hindous, ou mu-sulmans qui les' régissaient...

La visite dans les quartiers parsis me donna une sorte de visionde cette justice à huis-clos, rendue par des fanatiques sectaires,

PQ Wanli Roidi.

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tantrniîu3s dns' &s- qnrtiers pafficuliens où ils -aie lkrnïétIaiet àaucun étranger d'habiter , et barricadés dans leurs dédales de pois.Les châtiments se faisaient- énsecret, itotis- disent- les voyagehrs.La vue deswstes celliers des maMons de Machhiipirfrme suggérwdesidées lugubres; j'y descendis, etje compris que c'étaient là de vraiesprisons ? plus sûres encore que le Nâa-Klzaria (), et que les exécutionspouvaiSt s'y Ihire « , facilement et sans bruit s • Le droit de liantejustice du navab devait être fréquemment méconnu. Maintenantles pois sontdépourvusde portes,et il n'y a plus de p olias (gardiens)zla par britannica les rend inutiles. G- n'est pas comme au teùipde la dividcd raie. Hindous et Musulmans vivent en paix; où dorttranquille

Les de?neùres des Parsis- sont diffdrcntes- sous- certains rapportsde celles des Hindous et de Musulmans. J'en aiai visité un certainnombre appartenant à- diverses époques. Je ne uismalheuïeusemezitdonner une foule de détails intéressants sur cette vie ancienne de lacommunauté zoroastrienne de Surate.

Toute désireuse que je fusse- de recueillir des renseignements, jedevais- pourtant me borner. On comprend combien fétai- avide derechercher les souvenirs qui pouvaient se rattacher au- séjour d'An-quetil-Dùperron et les traditions concernant Darali et Kaus, sesmaîtres,- et Mancherji Seth, le courtier de la loge hollandaise-, siutile à notre zélé- compatriote. Je parlerai seulement ici de Darab.Ses descendants sont maintenant les pi-êtres desservants de 1'A1asi-beitram qadimi. Ils habitent Kanpith, à côté d'un ancien- agyaridun délabrement navrant. Cet agyari serait bâti sur l'emplacementde celui-l'a- ruSe dans lequel pénétra Anquetil-Duperron, -conduitpar le- vieux Darab. Haug, lors de son séjour à Surate, ne levisita-pas. Il était guidé par le dastourdelq secte shahenshaicet ne futpas mis-en rapport avec legrand-prétre de la secte qadimie. Le dais-tour Hoshang, qui l'accompagnait, m'a assuré d'ailleurs qu'il étaitdiffleilede recueillir des- faitsprécis. je m'en suis hienapercue- C'estavec- Wplus grande peine que j'ai obtenu un récit autographe enguzerati des traditions conservées dans la famille de Daiab au sujetd'Anquetil-Duperron. Les narn-gharI?s-et autres papiers importantsont disparu ou péri dans le grand incendie de 1837. La maison du,-du.

Endroit ou sont déposées 'es bières qui servent ii porter les morts û In Tour4,, Silence1

3.

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Daslniii' Dai-ab émit si! iiée près (le l'ayyari et a éIAi brè lée. J'ai prisune pliolog rapliie, de ce groupe dc ruines.• Tout un quartier, celui (te Mulla Cliaklo (67 acres d'étendue)renftrme deiprécieux soûvenirs de l'époque des factoreries euro-

JNon loin du Municipal liai1, jadis une auberge pour les voyageurs

musulmans, on voit, ruine croûlaiite, la Jiackat-Court, l.tie pourles Européens par le Nawab et nu Parsi, Pirozsha Dlianjisha ; toutprès, il va l'emplacement clii convent des Capucins. Derrière s'élevaitJi faciorerie portugaise, et derrière celle-ci la loge française: un peuilùs loinila chapelle arménienne, cette dernière relativement en

assez bon état de conservation Notre pauvre loge n'existe plus. Onne voit que quelques pans de murs et des fondations Une facto-rerie persane devait être bâtie en face. Notre jardin, situé hors de laville, était au bord de la rivière. J'y allai .eui sortant par la porteA tkwa.

L'emplacement de notre loge et notre jardin sont entre les mainsd'honorables Parsis. Je n'ai pas osé demander trop de détails, depeur de froisser des susceptibilités d'un ordre assez particulier.

J'utilisai les quelques promenades que j'ai faites pendant maconvalescence h visiter les endroits intéressants de la localité :.le ci-nieI.ièu'e européen sur la route de Katergaum, les tombes hollaii-daises et arméniennes, le quartier des Bohras, .11uarnpa, où habitele Mutila sahib, et le cimetière des Bohras avec les blanches tombesdes Mullas couvestès de housses de soieries fanées -

C'est du reste à Surate que j'ai été le plus en contact avec lesnatifs, Hindous et Musulmans, depuis les nawabs et begaums, or-fèvres banians, banquiers shravaks, jusqu'aux miséreux des dispen-saires. J'en ai rapporté de . vivesimpressions, et même des souvenirstrès doux .. et très consolants; niais ceci n'a rien h voir avec montravail.

J'arrivai h Broach leu janvier. Je fus reçue par Khan Bahadur N. S.Cinwalla, qui nous installa dans un bangalow hors des murs de laville, sur les bords delaNerbudda, non loin de Vejalpour.

Broach est un des plus anciens établiisements des . Parsis qui yétaient, dit-on, antérieurement à i3oo. Les Parsis y ont occupéet y occupent encore un quartier distinct, Parsiwail.

1) J 'en ni rapj orlé dus p i tu togin plies -

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[3h]] —37—

Quand Brunch était nu port de ebin merce importan t,porL'i il, les Pa risétaient armateurs et courtiers; dès que les niauuûtetui'es s'ouvrirent,ils se firent industriels. Crn'tains étaient d'excellents tisserands; ceux-ci ont presque tous quitté Broaeh. Dans le district, ils s'occupentd'agriculture; Je commerce des spiritueux est pour ainsi dire entreleurs mains. Ils vont jusque sur le territoire dé Rajpipla et dansles forêts des Bhils pour acheter des fleurs de ntowra. Beaucoup ontémigré 'a depuis que lé commerce a décliné: En général,la communauté de Broaeh est assez .prospère.

H y a quatre Tours du Silence, l'une remonte peut-être au Xlt siède (fl . Il y a sept ayyans dans iJa/ierkoM et un dans KIia:-as,t'ad.

Les vieilles familles sacerdotales descendent de Belirani, frère deZarthost (fils de Movad), qui, connue nous L'avons vu, fut la souchedes prêtres de Nausari. - - -

Les annales de la communauté sont moins bien conservées hBroach qu'à Nausari; la Dastarship. jadis héréditaire dans la familledes Kamdin, n'a pas été réclamée par le dernier descendant. (Voirl'arbre généalogique [uans/iavli] dressé par Ardeshir S. DasturKamdina, P. 211, n. i.)

Les souvenirs les plus intéressants se rattachent h Broach. Narimanlloshaiig, l'émissaire de Changa Asa, était un natif de Broach. C'està Broach (lue se déroulèrent les scènes les plus tragiques de la grandequerelle de la habisa (intercalation),, quand les deux sectes, slm Iten-shahs et qadimis, troublèrent si profondément ],a Desmeurtres y furent commis. Le tout Sc termina par la pendaison d'unParsi, considéré comme un martyr pal.' ses coreligionnaires.

En 1857, des nets éclatèrent entre Musulmans et Parsis; (lesscènes de violence et de pillage désolèrent ic quartier parsi. Un vieuxprêtre fut tué sur le seuil de la chambre du feu.

Le 5 janvier, je quittai Broach dans la journée, et le soir j'étais hBaroda, où, en l'absence du Gaekwar S. A. Sayaji Ban, et surl'ordre du Résident, le lieutenant-colonel Ravetxshaw, , je fusreçue auKainati I3agli eu qualité de stale gaest.

Le lundi matin, 7 janvier, cil revenant d'une visite aux Tours duSilence, près de la station de Vishwamitri , la tortga attelée de hul-lochs dans ]aquellej'élais avec un jeune prêtre parsi, M. D. N. Kangaversa, et je fus.grièveinerit blessée. transportée à la station ,j'y reçusles premiersiers soins. Par nu(, fâcheuse coïncidence, le Résident partaitau moment même de, l'accident. Dans ces circonstances, vovari I que

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nia présence cour rue .malade gênait le personnel de la cour, le jeudii janvier de bon matin, je parvins, noir sans de grandes souf-frances, à me faire transporter à Surate. prévenu W Bukli-mahai, directrice du Morarbliai Vij6hoolha;tdas Hospital, BhagaTalao, qui vint nie chercher à la gare, etje fus conduite à l'hôpitaldans un cnfortablc palanquin. Je pris le lit pour près de troissemaines. -

M. et Mrs-Weir accoururent et m'entourèi-ent des àoins les plus em-pressés; ils me mirent immédiatement entre les mains du lieutenant-colonel C. S. Nariman, de I'Indian Medical Service. J'offre ici tousmes remerciements aux amis dévoués que nous avons trouvés, mamère et moi, dans un moment de suprême angoisse. M J-luI apprit,un des premiers, ilion accident, et se hâta de le faire connaitre àM. Malabari, qui eut la bonté de venir me voir le mardi 15 janvier.Dès que je nie sentis assez forte pour continuer mon voyage, je incremis en route pour le Kathiawar. Je n'avais pu assister à la consé-cration de la Tour du Silence de Ilajicot à laquelle j'avai(dté invitée.Cette cérémonie est très importante. Les savants européens ont eurarement l'occasion de la voir. Pour les Zoroastriens, c'est un actede vdritable. piété. On croit que la présence à la consécration effaceles péchés, et que quiconque a assisté à sept de ces crémoiiies vadroit au ciel.

J'avais à coeur de rendre visite à mes amis parsis du Kathiawaret, si possible, d'aller à Diu, première étape des Persans, lors de leurexode de Perse. (Voirie Kissah-i-Sanjan)

Je quittai Surate par le train de nuit, le 5 février. Comme j'étaisencore très faible, j'emmenai avec nous un jeune Parsi, qui voulutbien me servfr de secrétaire Je le remercie de sa complaisance.

Je m'arrêtai à Ahmedabad pour m'y reposer. J'y passai deux jours(6-7 février) en allant, et un jour en revenant (le iS). Je fus logéechezM. C. Cinwalla, dans le quartier de Mirzapur. M. Lely, DeputyGontniissioner, et Airs Lely rn'avhientofrert l'hospitalité au Slialiiliay);mais leurs lettres, adresséesh Baroda, Kanuai Bayb, furent gardées,.et je ne pus profiter de leur gracieuse invitation.

Ahmedabad, sur la Sabarrnati, à .110 mille de Bombay, surla ligne B. B. C. I., était jadis la capitale du (luzerate. Elle futfondée par Ahtned Shah au xvç siècle. Sa population actuelle est hpeu près de 120,000 habitants.

!a colonie pai-uie h Ahmedabad n'est pas très nombreuse; pour-

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tânt il y a un agyari, bâti par Cur&efjiByramji Nana*' Li en 1846 etrebâti par Nowroji et Jehan gir Pestonji Vakil en 18811, et deuxTours du Silence, l'une érigée en 183, par souscription, l'autre euiSSo par Sir Jarnshedji Jijibhi pour recevoir les corps des Parsisqui n'auraient pas été apportés $r les porteurs réglementaires,

Les Parsis occupent à Ahmedabad une position très en vue.vue. J'aipu assister à un mariage chez M. J; R Vakil, magnifique • céré-monie à laquelle étaient conviés les personnages du district et lesnatifs de distinction. C'était le jour métne de la réunion de la

Famine Commission . Le Lieutenant Gouverneur des provinces duNord-Ouest, Sir Antony Mac Donnell, s'y trouvait. A mon retourdu ICathiawar, la maison que j'avais vue si animée, si joyeuse, étaitPlongée dans le deuil par la mort imprévue du chef de famille, etje rendis visite aux parentes éplorées, au moment où. l'on célébraiti'Oot/ntnuza Cerernoiiy qui réunit les hommes de la communautépolir la récitation des prières d'usage et 'la lecture de la liste (lesdonations du défunt, si celui-ci est un homme riche. C'est h ce mo-ment-là aussi que le fils ou le fils adoptif promet, en s'inclinantdevant le grand-prêtre, d'accomplir les rites religieux en mémoirede son père.

Je passe sous silence tout ce qui a rapport aux monuments nui-sulniins et hindous; ceci ne rentre pas dans ma mission; toutefois,je ne puis omettre de mentionner ma visite au quartier de Jainal-pur, où j'ai retrouvé la même organisation en ;ois qu'à Surate.Les pois hindous, encore bien conservés, donnent une idée de cequ'étaient les pois parsis, quand ils étaient habités par une riche cllaborieuse communauté.

Pour gagner ltajkot, on passe par Wadhwau. Les deux fois queje traversai cette localité, je fus reçue par le W Takurdass, leplus aimable et le piuséclairé desdocteurs natifs. La ville, fortifiée,est bâtie à 3 milles du camp, sur les bords de la liliogava; fitulede temps, je restai dans le camp, près de la station, et j'eus legrand regret de ne pas aller saluer la Rani Sahel), pas plus que jene pusvisiter le collège des Grdsias ( Tahzkdari School) où sont élevésles jeunes nobles du Katliiawar.

Le 7 février (le soir), nous arrivâmes à Rajkot. Je 'trouvai h lagare les membres du Zoroastriau Anjuwan, ainsi que le Président,M. Cooverjee S. Koyajee, ancien Diwan de l'EUtt de Dhrangadra,qui 1111115 emmenèrent au da/ç-hangaiow.Le Politkal Agent, le

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lieutenant-colonel W. P. Kennedy, avait envoyé MM. Seddon etXinnaid au devant de nous, pour nous prier de descendre à laRésidence; mais des arrangements avaient été faits au dak-tangalowpar les membres de l'Auj riman, et nous ne voulûmes pas- désobligernos hôtes.

Rajkot, -capitale de l'État de deuxième classe de ce nom, est Mlisur les bords de l'Aji, qui bMgne ses murs. Les diefs sont des JadejaRajpoutes, cadets de Navanagar. Le jeune prince est au Collège deRajkumars. - - - -

Je n'ai pas à m'occuper de la population ni du régime politiquede la Kathidwar Political Agenty, dont Rajkot est le centre. Je par-lerai seulement des Parsis. -

Dans le Kathiawar, ils ne sont pas très nombreux, - un millieren tout; - ils vivent à Rajkot, à Bhaunagar, à Porbander, à Na.vanagar, à Morvi. Les uns sont boutiquiers, les autres marchandsde spiritueux. Certains sont employés dans les bureaux de l'Ayenr.y,quelques-uns sont diwans- (ministres) dans les États natifs. Le pre-mier Parsi qui soit- venu pour ses affaires dans le Kathiawar estShapurji Cuveiji Koaji, le grand-père du président actuel del'Anjuman, entre les années 1790 et 18 14. C'était un riche négociantde Surate qui faisait le commerce -de pierreries et de perles avec laChine et la Perse. Sa maison, h Surate , était située dans une rueau nord de l'agyari de Darab. Ii semble m4ine qu'Anquetil-Duperronait eu des rapports avec les membres de cette famille.-

Ce fut en 1817,- quand le Camp fut fondé-, que les Parsis com-mencèrent il à Rajkot. -

Je visitai i'agyari (Sadvr Gaza?; Parsiwad) bâti par souscriptionet consacré le 1875. Quant à la Tour du Silence (Wadhvan-Road) la grande cérémonie du land (fondation) avait été célébréeen 1895, et la consécration avait eu lieu le 25 décembre igoo parDastur Sahel) Kaikhusru J. Jainaspasana. Comme aucun corps n'yavait été encore exposé, je pus m'en approcher, et l'on inc per.mit de jeter un coup d'oeil à l'intérieur. Jusqu'à présent, lesParsis sont obligés de se servir d'ut) cimetière situé dans Sadar Bazar.Il yen a un certain nombre dans l'inde et à l'étranger. C'est le seulque j'aie vu.- J'ai eu fort h inc louer de la réception du lieutenant-colonel

Xcnnctly, (lui voulut bien donner des ordres poil_t' faciliter 'monpetit voyage dans le Kathiawar. Avant de quitter Ilajkot, je visitai le

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lkijkunaar Golleyc, fondé en 1870 ROUF l'éducation des princes; c'estune institution fort intéressante à tous égards.

Le i février, nous prîmes congé des membres de I'Anjurnan, etnous partimes de bonne heure pour Junagadh. Nous passâmesdevant la ville de Coudai. Le diwan saheb, un Parsi, M. Damri,vint nous saluer à la station et nous demanda de nous arrêter; maisnous avions hâte de savoir si l'excursion à Diu pourrait s'effectuer.Le lieutenant-colonel Kennedy m'avait fait pressentir qu'elle seraitassez pénible.

Nous arrivâmes à Junagadh vers la fin de la journée. .Le diwansakeb avait envoyé son gendre au-devant de nous avec le landau duNawab, dont nous allions être les hôtes, et nous nous installâmesdans le beau bangalow du Lai Bagh, en face du Girnar. Aprèsm'dtre renseignée, je vis qu'il fallait renoncer à aller à Pin; j'étaistrop faible pour supporter la route en shigi-am ou en bullnck-cart àpartir de Venvil

J'oubliai doue la Perse et les Parsis, et, pour la première fois,je me permis de jeter un coup d'oeil sur l'Inde et les Hindous.

Junagadh est un État musulman de deuxième classe, dont lechef est Ilasool Khanji, fils de Sahib Mahabat Khan.-

Le diwan Chunilal est un administrateur de premier ordre.Le 11 février nous fîmes de bonne heure l'ascension du Girnar,

au pied duquel se trouve la pierre d'Asoka, maintenant protégéeIOEr une construction en pierre blanche. Je n'ai pas besoin de dé-crire cette montagne fameuse, qui domine les plaines du Kathiawaret les Ibrêts du tir, ni sa magnifique couronne de temples jainas(2,700 pieds [ang.]).

Ce n'est pas le lieu d'en parler, pas plus que de la ville moderneet de l'antique citadelle, Uperkot.

Je tiens àreinercier le diwan sahcb et soit M. KrishnalalChhaganlal Dhru, des attentions dont nous avons été l'objet, grâceà eux, eu l'absence de Son Altesse le Nawab.

Ne pouvant aller à Die, nous avions le choix ou de retournersur nos pas et de regagner Wadliwan par Rajkot, ou de continuerpar Palitana , dont les temples jainas nous attiraient..Nous primesce dernier parti.

Nous parthnes le 12 février, à 10 heures, et nous arrivâmes hSonghad VCIS 7 heures du soir; la voiture du Thakur Salie]) nousal tendait. Nous franchîmes rapidement les 15 milles qui nous. sé-

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padient dé Palitana. li faisait tin froid intense. Nous Mines logéesdans un bangalow en dehors de la ville.-

Palitana est situé sur la rive droite du Xbari affluent de la ri-vière ShatrùflJ, à i mille de la montagne sainte de Shatrunjayà.

'Dans la matin4, le iS février, nous fîmes l'ascension du pic sacréqui est visible à plus de 25 milles et s'élève à 1,977 pieds (ang.)au-desus du niveau de la mer.'-

Le sommet est couvert de temples jainas; parmi les plus célè-bres, à citer fAdinat4. le Kurnarpal, Je Virna(shah, le Sarnpriti

Raja et le Chomukh.L'ascensioh est 'plus pénible qù'h Girnar; au lieu de gravir des

marches de granit neuves et espdcées, là porteurs escaladent unroc poli et glissant. Depuis quelques saisons, à cause de la peste etde la famine, les fêtes religieuses ne sont plus célébrées, et lesgrands pèlerinages n'avaient pas eu lieu. Nous ne rencontrâmes quequelques pieuses familles et de rares sadhus. Du reste, nous nenous plaintmes pas de cette solitude, qui avait un charme inexpri-mable pour des voyageurs européens.

Dans Iajoiiéc,le Thakur Sabeb, Mansinghji,accompagné de sonaide de camp, vint nous voir avec le Diwan Saheb, Gunpatrao Na-rai llao. Son Altesse se montra désireuse de nous garder encoreun jour; mais j'étais pressée de retourner à Bombay, et même jene crus pas devoir aller à Bhaunagar où nous étions attenduespar le Nawab. Le Captain Carter, Anisant Polizical Agent, que jetrouvai à la station de Songhad, ainsi que sa femme, voulaitm'emmener. Je refusai, quoiqu'il m'en eoutât; et je n'eus que letemps de serrer la main à ces aimables gens.

Le 16 février, j'étais à Surate, et le iS à Bandera.Après quelques jours de repos; je me remis au travail. Le reste

de mon séjour fut entièrement consacré à réunir des documentspour mon prochain volume. Mon voyage dans le Mofussil m'avaitéclairée et m'avait permis de faire bien des comparaisons.

Au point de vue social, les Parsis sont en complète voie de trans-formation. Ils évoluent progressivement vers- l'occident. Dans leMofussil, Id' nombre des orthodoxes est assurément plus élevé qu'àBombay et celui des libéraux plus restreint; mais le type du Parsigradué, le B. A. et le M. A., st le même. C'est le produit de l'édu-cation anglaise. Comme les autres Indiens instruits, les Parsis re-cherchent les fonctions du gouvernement et les carrières libérales,

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de préférence au commerce et à l'industrie, deux branches danslesquelles ils ont été pendant longtemps sans rivaux. La politiqueles attire. L'exemple de M. Dadabhai Naorozji et de Sir M. Bha&nagri, celui de filon. Ph. Mehta et de M. D. E. Wacha leurouvrent de nouveaux horizons. Les Parsis occupent encore mi rangtrès élevé dans la presse indigène;' dont ils peuvent titre considéréscomme les fondateurs, et c'est un Parsi, M. B. M. Malabari, quivient d'éditerla premi4rc grande revue de l'inde, East ami Wese, quiest rédigée en anglais et va de pair avec les meilleurs magazinesd'Angleterre et d'Amérique.- Je me suis appliquée à étudier l'orientation du mouvement in-tcIletuel dans la communauté. J'ai essayé de la faire découler desprincipes in&nes de la religion; je n'y suis pas parvenue. Reste àdéfinir l'influence de la philosophie et de la morale zoroastriennesreste aussi h savoir si la grande quantité d'anciens traités traduitsen guzerati •fl mis en circulation les idées qu'ils contiennent. C'esttrès difficile pour un étranger.

Dans le domaine de la littérature, M. Malabari est toujours unebrillante exception. Beaucoup d'auteurs se recommandent par leurstyle correct et soigné; mais sauf lui aucun ne se distingue par unevéritable originalité.

Très au courant des découvertes modernes, les docteurs et lesingénieurs sont plutût d'excellents spécialistes que des savants. Lesartistes, peintres, sculpteurs, musiciens, n'existent pa. Les architectessoiitd'habiles constructeurs, mais ne pournLi ?nt encore exécuter destravaux analogues à ceux de nos élèves de l'École de home. Toute-fois, il est certain que bien des aspirations vagues ne tarderont pash prendre une forme définie. Le Parsi a les plus brillantes facultésd'assimilation, et il les utilisera, j'en suis sûre.

Les femmes, intelligentes et laborieuses, ont également bénéficiédc l'éducation occidentale; toutes, y compris les indigentes , fré-queutent les écoles; certaines sont des B. f4., des fil. A. et des lady-doclors de talent.

J'ai le regret de dire (lue, chez les hommes et chez les fennncs,- au même degré, - l'instruction religieuse est très négligée.Bien qu'on affiche toujours une grande fidélité au culte des anc4tres,il faut bien reconnaître que les jeunes gens élevés dans les Univer-sités sont touchés, comme d'ailleurs tous les autres natifs en contactavec l'Occident, d'une sorte d'indifférence qui les éloigne des reli-

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gions antiques sans les rapprocher des, religions modernes. Lusfemmes sont dans le même cas. Les vieilles continuent à se monts-ettrès attachées aux formes extérieures; les jeunes s'étonnent de setrouver à leur, insu les dépositaires d'une religion qui se réduit pourelles à quelques formules dont le sens leur échappe.

La communauté réclame donc un autre enseignement que celuiqui est donné par les mères et grand'mères ou par le pantaki (prêtrede fhmille) au moment de la préparation air (investiture duswlrah et du kusti), supérieur même à celui que l'on a inaugurédans Tes écoles. C'est une question très importante de laquelle dé-pend l'avenir de la communauté et qui a besoin de longs dévelop-pements.

Ceci m'amène à parler de.l;t classe sacerdotale. Ce n'est pas unmanque d'organisation que j'y ai trouvé, niais une complète désor-ganisation. Si le rituel est encore suivi, il s'est introduit une sorted'anarchie dans le clergé; de plus, beaucoup (le prêtres. embrassentd'autres carrières. Bref, c'est un moment de transition pareil à celuique traverse la société laïque. Ce qu'il faut à tout prix, c'est quedastours et behdiris s'entendent.

Le nombre des prêtres instruits est pourtant très considérable,us considérable qu'il ne l'a jamais été; mais lellrs travaux sont sur-

tout . confinés clans le domaine de l'épigraphie -et de la philologie(').Quant an desservant du temple, il n'a nullement le caractère (luprêtre, tel que nous le comprenons. Il est resté le mohed des âgesd'ignoraiice il récite, moyennant salaire (asiiodad) , les prières de laliturgie; mais il ne s'adresse jamais au fidèle polir lui expliquer sesdevoirs. Il ne prêche, iii ne console; bien mieux, il ne distribueaucune auinêne. La grande charité des Parsis est l'apanage despa;ic/taj-ets et (les riches set hies.-

L'ère des luttes religieuses étant close, (qadimis et shahenshahisvivent en paix!) le moment serait favorable pour tenter une réorga-nisation qu'appellent les besoins (le l'époque.

J'ai été conviée à beaucoup de fêtes (mariages, naojots, etc.); jen'ai laissé passer aucune occasion d'assister h des cérémonies reli-gieuses, même aux repas (les gahanibars, mais je n'ai jamais pé-nétré dans les temples, , restés inaccessibles aux ,ion-zoroastriens.Je ne suis entrée que dans les cons poanils et les dépendances- J'ai

J'ai rapporté une étude complète sur les prêtres zoroastriens.

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rapporté au Musée .Cuimet des instruments' du culte donnés parMM. J.-l3. Petit et Ranji , et pour 111011 second volume un certainnombre de photographies faites à mes frais (i)

Pour les manuscrits, je n'en ai obtenu aucun; je n'en voulaisque de très rares (les médiocres sont faciles à acquérir); mais cesmessieurs ne se soucient pas de se séparer de leurs trésors. Leursraisons sont excellentes.

Prenons un exemple -Quand Anquelil-Duperron , ayant conscience qu'on ne lui avait

pas communiqué le rituel, avait demandé te Nirangistan, les prêtress' y étaient refusés, alléguant qu'ils ne possédaient plus le manuscrit.Or maintenant, non seulement le Nirangistan est connu, mais encoreil est publié cri photo-zincographie et accessible à tous ( '). Par consé-quent, qu'est-il besoin désormais d'emporter des manuscrits, alorsqu'il y a des moyens si parfaits et si sûrs 'de les mettre à la dispo-sition des savants?

Les bibliothèques publiques prennent un grand développement.J'ai recueilli aveesoiu les catalogues. Celles des prêtres doivent di-minuer. Flang a donné, dans sa brochure sur sa tournée dans leCuzerate en z863, la liste des manuscrits,qui- se trouvaient à sonépoque chez tous les prêtres. Certains de ces manuscrits ont dû ensortir pour faire place à des ouvrages d'un caractère moderne.

J'ai rapporté à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettrès deslivres qùi m'ont été remis par Sir Jamshedji Jijibhai, à la' de-mande de M. t 3. Modi, le jour de ia distribution des : :prix auSirJwnshedji fjih/iai-fl1adrcssa, en même temps qu'on oflVait lespareils au professenr Jdcksôn (2 mars).

Je ne puis terminez- sans relever une très intéressante particula-rité. Il y a lieu de s'étonnerque, depuis le vin , siècle, les Parsisn'aient pas cherché à se créer sur le sol de l'inde un style d'arel]i-tecture qui leur soit propre. Ils se sont accommodés des» habitations

t') Ces instrument., sont ceux qui sont employés pennes cérémonies du dcvi

et de l'Afergsui, et le nrz ou massue éd àrent à tôte de taureau que le r&reporte siIr l'épaule le jour de sa consécration. Une inscription rappelle mn visiteclans l'hidc et lé nom.du donateur, avec une citation de FAvesta.

(2) Niraogisian. A photozincograplied fac-siinite of n ms. belonging (o Shanisul'mima Dastur liosbanjee Jnmaspjee o! Poona. Edited ,vitla an introduction andcollation with an old Iranien ms- in the possession ofErvad Taliinuras D. Anlie-sana, Isy Parai, i)astur Pesi,otan Sanjana. B. A. etc. i84.

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des natifs, en y apportant de très légères modiflcatidiis.. Quant auxtemples, qui ne s'étaient jamais distingués des autres dénieures,on commence seulement à en orner les facades; pour l'intérieur 1 lesdispositions ne sont susceptibles d'aucun changeméut le ritueloblige à les conserver. J'ai.rapporté d'assez belles photographies desprincipaux sanctuaires

La Tour du Silence accuse une originalité qu'elle ne doitqu'à la grande fidélité des Parsis à leurs lois religieuses.. Son ordon-nance n'a pour ainsi dire pas varié.. J'ai vii les anciennes tours deBroach; j'en ai visité dc: tout récemment construites,, une entreantres dans Vile d'Uran, dans laquelle j'ai mtine pénétré avec leProfesseur Jackson et M. J.-J. Modi, le 'g avril. (La tour n'était pasencore consacrée.) Le seul changement très appréciable, c'est en général la bonne tenue deseosnpounds.. Ainsi 1 à Surate, la descriptionde. Stavorinus a cessé d&re exacte('). L'enclos est soigné et propre.Il n'y a nulle puanteur. Une question ne tardera pas à se poser:l'utilité des tours. Il y a lieu de croire que l'usage de la tom- cesseradès que les archéologues et les explorateurs auront prouvé qu'à desépoques-de foi zoroastrienne il y avait d'autres modes de sépultureque les textes laissent entrevoir.

Il me reste à dire quelques mots sur le Cercle liudra'ire fondépar 5fr Dinshaw Petit. Darmesteter, en' 1887, avait assisté à soninauguration. 11 me fut donné de me trouver à Bombay au momentde la mort du généreux fondateur (mai $s)• J'avais eu le plaisir i e'de voir plusieurs fois. 5h- Dinshaw avant mon départ pour . le Guze..rate; Mon deuil m'a empêchée d'accepter une réception au Cercle;toutefois, j'ai pu causer logueinent avec MAI. Pedraza, présidentdu Cercle, et J.-E. Davar,, secrétaire honoraire, qui, depuis 1886,ont travaillé à l'expansion de la langue française aux Indes;

Ils m'ont remis le programme des examens à l'Université. J'aiété très satisfaite de la manière dont les études sont conduites.M. Pedraza est mort peu de jours après mon départ. M. Davar etles membres du Comité continuent avec zèle l'oeuvre commune.Nous devons mentionner M. E. R. Sahiar, professeur de français àfElphinslone Jiigh.School, qui réunit plus de 225 élèves dans saclasse, et qui a publié des ouvrages sur l'enseignement pratique dufra n ca is

.Stnuoriu.js, t. Ii, cli. ii ,.p. in et Siiiv._

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II est de notre devoir de donner de sérieux encouragements à cesmessieurs. La France, au point de vue littéraire, a en eux d'excel-lents anus à Bombay.

Agréez, Monsieur le Ministre, l'assurance de nies sentimentsrespectueux.

D. MENANT.

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\Tïssjr,xs SCJENTIFI( CES. PL. I.

S}-{A[KH LÂL DHAVAR), PATEL DE DUAVAR-VADT.

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