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Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

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La connaissance et la sensibilisation aux espèces d’oiseaux des bords de rivièrecontribuent à la protection de notre environnement et font partie intégrantede la politique de restauration et d’entretien conduitepar l’agence de l’eau Loire-Bretagne.Les interventions sur la végétation des berges constituent un enjeu important enfaveur de la conservation de la biodiversité par la restauration et la préservationdes habitats concernant l’alimentation, la nidification et l’abri de l’avifaune.Dans les études et la mise en oeuvre des travaux sur les sites à entretenir, il est doncindispensable d’intégrer, dès que possible, les contraintes inhérentesà la protection des oiseaux et de leurs habitats.Cet ouvrage devrait nous aider à mieux prendre en compte les exigences desoiseaux dans les programmes de restauration et d’entretien des rivières.

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Page 1: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Une place pour les oiseauxdes boisements de rivière

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Les oiseaux des boisements riverains de cours d’eau

La connaissance et la sensibilisation aux espèces d’oiseaux des bords de rivière

contribuent à la protection de notre environnement et font partie intégrante

de la politique de restauration et d’entretien conduite

par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Les interventions sur la végétation des berges constituent un enjeu important en

faveur de la conservation de la biodiversité par la restauration et la préservation

des habitats concernant l’alimentation, la nidification et l’abri de l’avifaune.

Dans les études et la mise en œuvre des travaux sur les sites à entretenir, il est donc

indispensable d’intégrer, dès que possible, les contraintes inhérentes

à la protection des oiseaux et de leurs habitats.

Cet ouvrage devrait nous aider à mieux prendre en compte les exigences des

oiseaux dans les programmes de restauration et d’entretien des rivières.

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Sommaire

Une place pour les oiseaux p. 2

Les boisements de rivière, milieu de vie des oiseaux p. 6

l Des lieux de nidification p. 6l D’abondantes ressources alimentaires p. 10l Des dortoirs saisonniers p. 14l Un trait d’union entre régions p. 14l Des espèces remarquables exigeantes p. 16

La structure des boisements de rivière et les communautés d’oiseaux p. 20

l Une grande diversité d’espèces p. 20l Une physionomie originale p. 21l Les torrents d’altitude p. 23l Les ruisseaux et petits cours d’eau rapides p. 24l Les rivières à fond mobile p. 26l Les petites rivières lentes de plaine p. 28l Impact de l’entretien des berges sur les oiseaux p. 29

1. Evaluation de l’impact d’un chantier local p. 302. Evaluation de l’impact à l’échelle d’un cours d’eau p. 31

ou d’un réseau hydrographiquel Cas concret : le Thouet p. 32-33l Une place pour les chauves-souris p. 34

Mini-guide p. 35

l Habitat des oiseaux des boisements de rivière p. 35l Planches de reconnaissance des oiseaux p. 36-37-38

Bibliographie p. 39

Adresses utiles p. 40

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Une place

pour les oiseaux

L’entretien régulier des rivières est une nécessité, spécialement le long des petits et moyens cours d’eau. Une enquête récente (Concept Coursd’Eau 1998) a montré que les premiersobjectifs poursuivis sont l’améliorationde l’écoulement des eaux, le développement des loisirs (pêche), la valorisation du paysage. Les boisements riverains (ripisylves)qui prennent des formesextrêmement variables (forêts desaules, bosquets, haies riveraines,simples alignements d’arbrestêtards,…) sont au cœur de tellespréoccupations. Ils sont aujourd’huil’objet de nombreux chantiersréalisant principalement l’enlèvementd’embâcles, l’abattage d’arbres, le débroussaillage des rives.

Or une grande variété d’oiseauxhabitent le long des cours d’eau, dansle lit et plus encore sur les rives. Ils sontd’autant plus exposés à l’entretien des

berges que ces travaux s’exercent àl’échelle de leur territoire et modifient

la structure de la végétation, facteur de premièreimportance pour eux en période de nidification.

Divers guides techniques, les uns consacrés à lagestion de la végétation des fonds de vallée ou à celle des boisements de rivière, d’autres à laréalisation de petits aménagements piscicoles etc.,permettent désormais aux travaux d’entretien des’effectuer dans le cadre d’une méthodologieraisonnée soucieuse d’atteindre des objectifscohérents et de réduire les impacts surl’environnement. Mais aucun n’aborde lesproblèmes spécifiques de la conservation despeuplements d’oiseaux qui contribuent pourtantlargement à la diversité du monde vivant au borddes rivières et nous gratifient, en outre, d’unequalité de paysages, visuels et sonores,remarquable.Qui n’a vu l’éclair bleu du martin pêcheur filer le long de la rive ou entendu le sifflementfluide du loriot dans les frondaisons ?

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La biologie de ces oiseaux commence pourtant à être bien connue. Le premier objectif de cette brochure est donc de dresser un portrait des communautés d’oiseaux des boisements de rivière. Quelles espèces s’y rencontrent ? Quels rôles la ripisylve joue-t-elle pour eux ?Quelles caractéristiques de ces milieux déterminentla nature et la diversité des espèces qui leshabitent ?

Faute de guide pratique, la prise en compte des oiseaux dans les techniques d’entretien desboisements de rivière est donc restée mêlée auxpréoccupations plus générales de conservation dela faune. C’est pourquoi des recommandations plusprécises et un cas concret sont présentés ici. Une méthodologie pour l’évaluation de l’impactornithologique des travaux est aussi proposéede sorte que les expérimentations qui pourraientnaître localement puissent déboucher sur desbilans ornithologiques rigoureux et ainsipermettrent d’affiner les techniques d’entretiendes berges.

Les oiseaux sont exposés le long des rivières à de multiples interventions humaines dontl’entretien des boisements de berges n’est pourtantqu’un aspect. Leur véritable prise en compte lelong des cours d’eau nécessiterait d’appréhenderplus globalement les impacts de nombreux usageset aménagements touchant l’ensemble des habitatsfluviaux : lit et berges, milieux aquatiques annexes,fonds de vallée. Ainsi, dans un cadre plus large, les oiseaux ont-ils une voix à faire entendre dans le débat sur une gestion cohérente des cours d’eau. Intégrateursde la qualité du paysage, ce sont de bons indicateursdu fonctionnement tout entier du système fluvial et

de son évolution.

3

Guêpier d'europe

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Diversité des boisements riverains

4

cordon boisé morcelé

île boisée

boisement pionnier de zone humide

massif boisé

peupleraie

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La forêt qui couvrait au Néolithique d’immenses territoires en région tempérée s’estconsidérablement réduite avec le développement des activités humaines, mais elle a prisle long des cours d’eau des formes très variées : reliques des forêts ancestrales, boisements à vocation agricole ou sylvicole.

alignement d’arbres «tétards»

plantation isolée

haie

ourlet riveraind’un bras mort

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1. Les espèces strictement forestières

Les boisements riverains offrent de multiples sitesde nidification : dans la frondaison des grandsarbres (pigeon ramier, loriot d’Europe, pinson des arbres…), à la base des branches maîtresses(buse variable), dans les troncs et branchesmortes (pics, chouettes, mésanges, sittelletorchepot), sous les écorces (grimpereaux), dans les fourrés du sous-étage (merle noir…) ou même au sol (pouillots, rougegorge familier).Certaines espèces y sont sédentaires (pics, chouettes, grimpereaux), d’autres ne la fréquentent qu’au printemps/été pour sereproduire (loriot d’Europe, tourterelle des bois).

2. Les espèces de lisière

Linéaires, morcelés, localement abattus par lescrues, les boisements riverains présentent unegrande hétérogénéité paysagère et de longueslisières. Ils possèdent une diversité de milieux à végétation dense et basse où nombre d’espècesdes fourrés se reproduisent et installent leurs nidsà faible hauteur voire au sol.

n dans les clairières ouvertes par les crues nichent le serin cini, le bouvreuil pivoine, la fauvette des jardins, l’accenteur mouchet,l’hypolaïs polyglotte.n les saulaies pionnières des grèvessont appréciées des linottesmélodieuses et très localement de la gorgebleue à miroir (Bas-Doubs, Haut-Rhône).n les ourlets forestiers bordantl’eau courante offrent d’excellentshabitats au troglodyte mignon, aurossignol philomèle, à la bouscarlede Cetti.n les lisières ouvertes sur les champs attirent le fauconhobereau, le bruant jaune, le chardonneret élégant, le verdier d’Europe.n les fourrés riverains en dépriseagricole sont prisés par les fauvettesgrisette et babillarde, le traquetpâtre, la pie-grièche écorcheur.

6

Les boisements

de rivière,

milieu de vie

des oiseaux

Des lieux de nidification

Les boisements de rivière étant des milieux forestiers, morcelés et humides, trois cortègesprincipaux d’oiseaux nicheurs s’y rencontrent.

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Les forêts alluviales sont sans doute un habitat originel pour beaucoup d’espèces, les fringilles et lesfauvettes notamment, dont l’abondance y est particulièrement élevée. Aujourd’hui, elles constituentaussi un refuge dans les régions de grandes cultures largement défrichées et soumises à uneexploitation intensive.

Une multitude d’espèces cavernicoles au bord des rivières

Espèces forantleur trou de nidification

Site de nidification Dans le bois Dans la berge

Espèces

exploitant

des cavités

existantes

l Moineaux

l Chouette chevêche

l Choucas des tours

l Pigeon colombin

l Pics (6 espèces)l Mésange boréale

l Martin pêcheurl Hirondelle de rivagel Guépier d’Europe

l Mésanges (6 espèces)l Chouettes hulotte et

effraiel Sittelle torchepotl Torcol fourmilierl Pigeon colombinl Rollier d’Europel Gobemouchesl Rougequeue

à front blancl Etourneau sansonnetl Choucas des toursl Moineaux domestique

et friquetl Harle bièvre

3. Les espèces aquatiques

Si tous les oiseaux d’eaus’alimentent, au moins une partiede l’année, en milieu aquatique,quelques-uns ne s’y reproduisentpas, préférant nicher en milieuforestier, notamment dans lesboisements des bords de rivière ou à leur lisière.

Dans les grands arbres, les héronsinstallent leurs colonies (héronscendré et bihoreau, aigrettegarzette) de même que le milannoir et plus rarement les cigognes,la noire surtout.

Farouches, ces espèces profitent de la tranquillité offerte par unevégétation difficilement pénétrable. Les colverts nichent parfois dans lesarbres têtards échappant ainsi auxinondations.Les ourlets de végétation quipendent dans l’eau sont aussi des sites de nidification de la pouled’eau.Souches, troncs morts, racines, s’ilsdominent le courant, supportentparfois le nid du cincle plongeur.

Aigrette garzette

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8

Sites de nidification des oiseaux

dans les boisements et les berges de rivière

12 3

4

5

6

1

2

3

4

5

martin pêcheur, hirondelle de rivage

poule d’eau

cincle, troglodyte

pics, sittelle, grimpereau

mésanges, chouettes

berge abrupte friable

frondaisons dans l’eau

sous-berge

troncs

cavités naturelles

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6

7

8

910

6

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8

9

10

loriot, geai, grives

rouge-gorge, pouillots

rapaces diurnes, héron cendré, héron bihoreau

fauvettes

traquet pâtre, pie-grièche écorcheur.

ramure secondaire

ramure principale

tapis herbacé

frondaison basse(lisière) fourrés épineux

haies

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Du sol aux frondaisons

En période de reproduction, les ressourcesproviennent de tous les étages de végétation :grives et merles grattent la litière en quête de vers,fauvettes, gobemouches et pouillots traquent les insectes dans les feuillages, les mésangespicorent les araignées et les chenilles sur lesramilles, pics et sittelles martèlent les bois mortsen quête de larves d’insectes xylophages et le faucon hobereau pourchasse hannetons etlibellules au-dessus des frondaisons.

A l’automne, cette riche production en invertébrésest relayée par d’abondantes fructifications.

Les arbustes nitrophiles (sureau, troène,

prunellier) qui croissent vigoureusement sur les sols de ces boisements fertilisés parles crues jouent alors un rôle important.Merles, grives, fauvettes, mésangestrouvent dans leurs baies une nourriturebienvenue au cours de la migration.

En hiver, les ressources viennentessentiellement de la faune des troncs et des branches (insectes, araignées) queseules quelques espèces sédentairesexploitent (pics, sittelle, grimpereau,…).Aulnes et bouleaux produisent aussi desgraines très recherchées par les tarins.

D’abondantes ressources alimentaires

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La forte productivité biologique des boisements bordant les rivières fournit aux oiseaux demultiples ressources alimentaires, invertébrés et baies notamment.

Diverses espèces nichant dans ces boisements s’y alimentent peu, préférantrechercher leur nourriture dans la vallée. Les unes sont granivores(pigeons, tourterelles, fringilles, moineaux), les autres omnivores (corneillenoire, pie bavarde, choucas des tours, corbeau freux) ou prédatrices

(chouettes, hérons, buse variable). Leur nidification en bord de rivière dépendra donc aussi des disponibilitésalimentaires des milieux environnants (abondance des prairies et des zoneshumides notamment).A l’inverse, quelques espèces étrangères aux boisements des rives viennent ychasser (hirondelles, martinets). Très peu nombreuses, elles fréquentent le plussouvent les lisières et le lit de la rivière où elles profitent, au printemps, de l’émergence de nombreux insectesaériens.

Le lierre fournit l’une des rares baies Âdisponibles pour les oiseaux au printemps

Les boisements des rives, une table délaissée…

ou convoitée

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Entre terre et eau

Au-delà de la pleine forêt, divers milieux, souvent entre terre et eau, jouent un rôle dans l’alimentation

des oiseaux terrestres et même aquatiques.

Les bergesn Le rebord du lit sapé par le courant et son treillis de racines sont des lieux privilégiésd’alimentation pour les insectivores (troglodytemignon, merle noir, rouge-gorge familier,…)n Les branches mortes pendant sur l’eau sontdes postes de pêche appréciés du martinpêcheur, des hérons cendré et bihoreau qui pêchent en eau courante.n Les grands arbres morts de la rive sont très recherchés par les milans et le balbuzardpour consommer leur proie après la pêche.

Les grèvesD’abord dénudées elles sont souventcolonisées par des ligneux pionniers (saulespourpre et blanc…). Ces stades précurseursdes boisements riverains, très exposés auxvariations de niveau d’eau, filtrent le courantlors des crues et fixent une partie de labiomasse dérivante (graines, invertébrés).C’est pourquoi ils attirent de nombreux petitspassereaux granivores (fringilles) et insectivores (pouillots, mésanges,bergeronnettes, gorgebleue) une fois exondés.

Les bras mortsCe sont des plans d’eau de pêche pour les

oiseaux aquatiques ayant leur nid dans les bois ousur les rives (hérons arboricoles, milan noir, poule

d’eau).

11

Les bois morts tombés dans l’eau offrent des postes d’alimentation

Héron cendré

Gorgebleue à miroir blanc

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1

2

3

4

gorgebleue

martin pêcheur, héron bihoreau

pics, sittelle, grimpereau

grives, merles, buse

12

3

3

4

8

Sites d’alimentation des oiseaux

dans les boisements riverains des cours d’eau

espace aérien

eau courante

troncs et branches

sol

banc de vase sous couvert

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5

6

7

8

mésanges, pouillots, gobemouches

fauvettes

hérons, poule d’eau, cigognes

hirondelles, martinets, faucons, épervier

6

7

5

fourrés

berge marécageuse

frondaisons

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Les boisements riverains,

souvent étroits, offrent auxoiseaux une lisière aquatique et

une lisière terrestre

Etirés le long des cours d’eau, les boisements des rives assurent une continuité écologiqueentre des massifs forestiers éloignés. Cette trame le long des réseauxhydrographiques est largement empruntéepar les migrateurs forestiers à petitesétapes, comme les passereaux, qui ytrouvent de multiples haltes dans unenvironnement boisé. Au printemps, ellefavorise sans doute aussi les échangesentre populations reproductrices d’unmassif forestier à l’autre. Son rôle estimportant là où les boisements sontrares et morcelés (Beauce,Champagne…) et en bien des régionsoù le maillage du bocage se déchire.

En zone méditerranéenne, les forêtsalluviales offrent un microclimat estival frais et humide qui permet à de nombreuses espèces d’Europetempérée (loriot d’Europe, rougegorgefamilier, grimpereau des jardins, sittelletorchepot…) de nicher au cœur derégions climatiquement peu favorablespour elles. La densité de leur populationy est toutefois plus faible qu’au nord.

Dortoirs saisonniers

En hiver, les grands arbres des rives constituent des perchoirs où diverses espèces se rassemblent pour dormir : cormorans,aigrettes, hérons gardeboeufs se groupent ainsi, parfois parcentaines, sur quelques arbres seulement. Les arbustes et lianesà feuillage persistant qui offrent un microclimat moins froid jouentun rôle analogue pour les passereaux : fauvettes à tête noire etautres pouillots se réfugient ainsi la nuit contre les troncs envahispar le lierre.Au cours de la migration, les arbres morts ou dégarnis servent de poste de repos aux milans et balbuzards qui suivent les axesfluviaux.

Un trait d’union entre régions

14

Aigrettes garzettes arrivant au dortoir

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15

Les hauts bassins versants

sont des réservoirs depopulations pour des dizainesd’espèces d’oiseaux forestiers.

La forêt linéaire des rives assure lacontinuité de l’habitat entre montagnes et

plaines (effet «corridor»).

Les forêts alluviales,

originales car inondables, sontaujourd’hui très morcelées.

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Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept

l s

ll n l s

ll n l s

ll l

l n s

ll n l s

l n s

ll n s

l n s

l s

n

(1) : Oiseaux menacés de France (ll : fortement, l : modérément) d’après Rocamora et Yeatman-Berthelot (1999). n : Annexe I de la Directive européenne 79/409 sur la conservation des oiseaux sauvages (1979).l : Annexe II de la Convention de Bonn sur la conservation de la faune migratrice (1979).s : Annexe II de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage (1979).

Espèces pouvant nicherdans les boisements

et berges des rivières

Exigences des espèces nicheuses remarquables des boisements et berges de rivière

Liste rouge France

(1)

Listes rougesEurope

Période de nidification

Besoinsen bois

mort pour le nid

Besoins en cavités

pour le nid

Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept

Espè

ces

fore

stiè

res

(29)

Espè

ces

aqua

tiqu

es (

11) Cincle plongeur

Balbuzard pêcheur l l

Cigogne blanche l l

Harle bièvre l l

Martin pêcheur l

Cigogne noire l l

Héron bihoreau l l

Héron crabier l l

Aigrette garzette l l

Hirondelle de rivage l l

Grand Cormoran l l

l s

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l

l n s

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l l s

l s

n l s

ll n l s

Fort besoin de

tranquillité

Chouette effraie l

Autour des palombes l l

Traquet pâtrePigeon colombin l

Milan noir l l

Milan royal l l

Pic cendré l

Pic mar l

Pic noir l l

Pic vert l

Faucon crécerelleGorgebleue à miroirHuppe fasciée l

Aigle botté l l

Chouette chevêche l

Mésange rémizBruant jauneMoineau friquet l

Gobemouche gris l

Torcol fourmilier l

Gobemouche à collier l

Rougequeue à front blanc l

Tourterelle des boisPie-grièche écorcheurHypolaïs ictérineGuêpier l l

Faucon hobereau l

Bondrée apivore l l

Rollier l l

Page 19: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Un entretien des berges de rivièrefavorable à la conservation des oiseauxremarquables doit prendre en comptequatre exigences :

n Les besoins en cavités (18 espècessur 40) : ils sont assurés par lesarbres morts et têtards ou par lespans de berges friables faciles à creuser.

n Les besoins en bois morts : ilssont importants pour les espècesde grande taille construisant desnids volumineux (rapaces,cigognes) et pour les oiseauxcoloniaux (hérons). Arbresmourants et branches au sol sontla source d’approvisionnement.

n Les besoins en perchoirs :buissons et arbres mortsfournissent des postes de chant,de pêche, de consommation desproies ou de simples postes de repos.

n Le besoin de tranquillité :l’absence de dérangement pendantles phases de construction du nid

et d’incubation est indispensable aubon déroulement de la reproduction.

Quarante espèces plus ou moins menacées peuventnicher dans les boisements des rives ou le long desberges. S’y ajoutent quelques espèces trèscaractéristiques de ces milieux comme la bouscarlede Cetti, le loriot d’Europe, le pic épeichette, le gobemouche gris, le héron cendré.

17

Des espèces remarquables exigeantes

Héron bihoreau

Pie-grièche écorcheur

Bon

drée

apivo

re

Pic

noir

Page 20: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Exigences en habitat des oiseaux remarquables

des bords de rivière

• martin pêcheur• hirondelle de rivage

• guêpier• chouette chevêche

BERGE ABRUPTE, FRIABLE, DÉGAGÉE

• balbuzard pêcheur• milan noir

ARBRES MORTS DRESSÉS

• hérons• rapaces• cicognes

GRANDS ARBRES À FORTE RAMURE

• pics

PETITS ARBRES MORTS DIPSERSÉS

18

Page 21: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Alimentation

Nidification

Repos

• huppe• pigeon colombin

• chouettes

ARBRES TETARDS

• martin pêcheur• héron bihoreau• héron cendré

BOIS MORTS SURPLOMBANT L’EAU

• poule d’eau

OURLET DE VÉGÉTATION TOMBANTDANS L’EAU

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Page 22: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

En région tempérée, les bords de rivièrepossèdent, avec les bords d’étangs, descommunautés d’oiseaux nicheurs bien plus richesque celles des paysages agraires ou strictementforestiers (Figure). En un point du cours d’eau, il n’est pas rare d’inventorier, au printemps, 25 ou 30 espèces parfois même plus de 40 ! Des dénombrements ont montré que 60 à 70 %

de ces espèces (et 80 à 85 % des couples) sontdépendantes des milieux forestiers pour nicher.C’est dire l’importance des boisements riverainsdans la conservation de l’avifaune des rivièreset des vallées. Cependant cette richesse varie fortement d’un

secteur à l’autre ou d’un cours d’eau à l’autre.

La structure

des boisements

de rivière et

les communautés

d’oiseaux

20

Une grande diversité d’espèces

Lisière

Bord d’un grand cours d’eau

Bord d’étang dansle bocage

• Loire moyenne 34• Doubs inférieur 32• Saône inférieure 31

• Dombes 36• Forez 35• Bresse 35

24

Nombre moyen d’espèces* d’oiseaux nicheurs dans quelques paysages de plaine

Page 23: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Une forêt linéaire

Les boisements riverains se présentent aux oiseaux comme un habitat linéaire, morcelé, en contact étroit avecl’environnement. Les lisières étendues entre forêt et plainealluviale, entre forêt et eau courante, les clairières intra-forestières créées par les crues diversifient fortement l’habitatet sont à l’origine d’une grande richesse en oiseaux nicheurs.En même temps, l’étroitesse extrême de ces boisements -dans nos régions au moins - les rend peu attractifs pour la nidification des grandes espèces (rapaces, cigognes,hérons…) très sensibles à la tranquillité que procurent desforêts plus massives. Ce sont donc des milieux riches carhétérogènes, mais souvent dépourvus d’espèces rares cartrop exigus. D’une manière générale, la largeur des boisements riverainsest un facteur essentiel de conservation de leur faune.

Une dynamique naturelle

Colonisant les dépôts alluviaux des cours d’eau, les saulaiesarbustives forment les ripisylves les plus jeunes où nichentquelques oiseaux pionniers tels que linotte et gorgebleue. Avec la stabilisation du substrat, ce taillis de bois tendreévolue vers une végétation arborée moins humide, (à basede frêne, de chêne, d’orme) où la végétation se structureprogressivement en strates. A mesure que les troncs, les branches, les frondaisons et unevégétation de sous-étage se développent, mésanges, pics,pigeons, rapaces, etc, s’installent. Ils sont depuis longtemps adaptés à ces successions végétalesdynamiques qui échappent grandement à l’exploitationforestière. Au terme de leur évolution, les vieux boisementsde rives possèdent des communautés d’oiseaux nicheurs assezsemblables à celles des taillis sous-futaie de plaine.

21

Une physionomie

et un fonctionnement original

Boqueteau isolé

Massif forestier Grande plainecultivée

Plaine de la Saône

20 21 17

* Les valeurs présentées sont la moyenne des résultats de plusieurs dizaines de «points d’écoute» de40 mn (IPA) réalisés dans chaque type de milieu.

Page 24: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

22

De multiples pressions humaines

Etroits, les boisements riverains n’en sontque plus sensibles au développementdes activités humaines dans la vallée.L’extension des cultures au détrimentdes prairies alluviales, le défrichementau profit de peupleraies drainées sanssous-bois, un développement urbaintrop proche, une fréquentation accruepour les loisirs sont autant de facteurssusceptibles de favoriser les espècesbanales et de réduire la valeur dupeuplement d’oiseaux nicheurs.En revanche, certaines formes degestion des bois - taille des arbres entêtards, maintien d’un sous-étage dansles plantations - sont propres àconserver leur valeur ornithologique parles habitats qu’elles génèrent (cavités,frondaisons stratifiées).

Des boisements riverains à toutes les altitudes

Aux altitudes élevées, ces boisements, quand ils existent, se réduisent à des fourrés de saules bordant les torrents. Seules quelques espèces y nichent (fauvette des jardins, accenteurmouchet...). La richesse du peuplement s’accroît à mesure quel’altitude décroît. Les forêts alluviales de plaine (aulnaies, frênaies…)accueillent ainsi une trentaine d’espèces.

L’altitude a pour autre effet de retarder la saison de nidification et de la raccourcir. Nombre de passereaux effectuant deux pontes enplaine n’en font qu’une seule en montagne.

Page 25: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Impact sur les oiseaux étrangersaux boisements riverains

Le Cincle plongeur, caractéristique dece type de cours d’eau, commence à pondre dès la fin de février. Bienque peu tributaire des boisementsriverains pour nicher, il est trèssensible au dérangement à cettepériode. La fréquentation du lit etdes berges est mieux supportée dèsla mi-mai après l’envol des jeunes de la seconde ponte. Les travaux prolongés à proximitédes lieux de nidification (passerelles,ponts, chaussées de moulins,anciennes usines hydrauliques …)sont donc à éviter en début deprintemps.

Le traquet tarier et la rousserolleverderolle (peu communs) occupent les mégaphorbiaies et prairieshumides riveraines du torrent. Au printemps, la circulation dans cesmilieux, surtout avec de gros engins,peut provoquer l’échec de la reproduction.

Boisements riverains caractéristiques

En montagne, ce sont souvent des ourletsd’aulnes et des fourrés de petits saules,parfois interrompus ou doublés par desmassifs de plantes herbacées hygrophileshautes et denses, les « mégaphorbiaies ».

Oiseaux exposés

Plusieurs petits passereaux nichent, avec des densités assez fortes, dans ces milieux : fauvette des jardins,accenteur mouchet, troglodyte. Ces espèces, aux territoires denidification de quelques ares seulement,sont sensibles aux transformationslocales de leur habitat.

Période de travaux à éviter

n Au-dessus de 700 m d’altitude : de mi-avril à fin juin

n Au-dessous de 700 m : de mi-mars à mi-juin

Types de travaux à éviter

n L’élimination des fourrés sur les deuxrives simultanément afin de maintenir uncorridor aussi continu que possible pour les

petits passereaux nicheurs.n Le morcellement trop important

des fourrés.

Les torrents d’altitude

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Mesures favorables aux oiseaux

La pose de nichoirs pour le Cincleplongeur, sous les petits ponts, est efficace et offre de bonnesconditions de reproduction.

Cincle plongeur

Page 26: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Boisements riverains caractéristiques

Ces cours d’eau de piémont coulent souvent dans des paysages semi-ouverts, les bocages notamment. Les boisements, en principe plus larges que le longdes torrents d’altitude, sont aussi plus variés, tantpar le mélange d’essences (aulnes, saules,

peupliers...) que par la structureassociant souvent degrands arbres et unsous-étage de buissons.

Oiseaux exposés

L’avifaune aquatique(poule d’eau,bergeronnette desruisseaux, martinpêcheur) comme celle

des milieux ouverts (alouettes) étant ici peuvariée, les oiseaux forestiers constituentl’essentiel du peuplement d’oiseaux nicheurs.Aux espèces des fourrés (fauvettes, pie-grièches, rossignol philomèle, traquet pâtre…)s’ajoutent d’autres plus arboricoles commepigeons et tourterelles, grives et merles, pics,mésanges, fringilles…

Période de travaux à éviter

La grande majorité des espèces forestièresnichant précocément, la période sensibles’étale de mi-mars à mi-juin. Quelques espècesmigratrices peu abondantes sereproduisent plus tardivementde fin avril à début juillet :pie-grièche écorcheur,hypolaïs polyglotte,tourterelle des bois,gobemouche gris…

Les ruisseaux et petits cours d’eau rapides

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Hypolaïs polyglotte

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Types de travaux à éviter

n L’arasement étendu des arbres créant unmorcellement du boisement riverain.n La suppression des petites friches etronciers de bords de rivière.

Impact sur les oiseaux étrangers auxboisements riverains

Le chevalier guignette qui niche parfois surles grèves de graviers est très sensible audérangement pendant la période de paradeet de couvaison. Il est rare en France (moinsde 1 000 couples) et particulièrementexposé aux travaux réalisés de mi-avril à mi-juin.

Mesures favorables aux oiseaux

n Le maintien de postes de pêche

au-dessus du lit pour le martin

pêcheur (branches, arbustes

penchés).

n Le maintien d’une végétation

pionnière basse clairsemée

(ligneuse et herbacée)

sur les grèves, favorable à la

nidification du chevalier guignette.

n La conservation de quelques gros

arbres morts en retrait de la rive

pour les pics, la sittelle torchepot…

Martin pêcheur

Troglodyte mignon

Page 28: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Boisements riverains caractéristiques

Leur lit est constitué de dépôtsalluviaux fortement remaniés chaqueannée par les crues entre lesquels la rivière divague en formant souventdes tresses. Dans la vallée, ellesabandonnent des bras morts plus oumoins importants et isolés du coursprincipal. Les boisements sontessentiellement des saulaies : saule pourpre sur les dépôts les plusexposés aux crues, saule blanc sur ceux plus abrités ou surélevés. En retrait, s’observe également unepeupleraie, voire une forêt alluvialede bois durs à base de frêne, d’orme,de chêne ayant un riche sous-boisd’arbustes (fusain, troène, sureau…).Ces ripisylves représentent parfois debelles surfaces spécialement au niveaudes confluences.

Oiseaux exposés

Ces bords de rivière sont les plus riches en oiseaux car ils associent denombreuses espèces aquatiques nichantsur les arbres (hérons arboricoles, milannoir, balbuzard), les bancs de graviers(gravelots, sternes), ou dans la berge(martin pêcheur, guêpier d’Europe,hirondelle de rivage) à un peuplementtrès diversifié d’oiseaux forestiers (pics, pigeons, gobemouches, rapaces diurnes et nocturnes, loriot d’Europe,…).

Période de travaux à éviter

n De mi-mars à fin juin, mais dès finfévrier à proximité des héronnières vu la

précocité de reproduction de ces espèceset leur grande sensibilité au dérangement.

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Les rivières à fond mobile

Ponte de petit gravelot

Page 29: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Mesures favorables aux oiseaux

n Le dégagement des falaisesde sable ou de terre envahiesde végétation pour offrir deslieux de reproduction auxoiseaux cavernicoles (martin-pêcheur, guêpier d’Europe,hirondelle de rivage...)

n L’enlèvement des grosembâcles dans les bras mortsen vue de faciliter la remise en eau et les échanges entrela rivière et ses annexes.

n L’ouverture du couvertforestier dans les bras mortstrop ombragés pour faciliter la pénétration de la lumière…et des oiseaux.

Types de travaux à éviter

n La suppression de tout le sous-étage(buissons et arbustes).n La suppression systématique des arbresmalades ou morts.n Le sciage des lianes grimpant sur lesarbres morts ou vifs (lierre notamment).n Le remplacement des boisementsspontanés par des plantations de peupliers.n L’enrochement des rives sur de grandeslongueurs.n L’effondrement des berges abruptesfriables lors de la circulation des engins.

Impact sur les oiseaux étrangers auxboisements riverains

Les dépôts alluviaux dans le lit sont des lieux de nidification pour plusieursespèces remarquables. Les chevaliersguignettes pondent en marge des grèvesde graviers près de la rive, les petitsgravelots sur les parties hautes desdépôts sablo-graveleux. Sur les grandscours d’eau larges, des colonies de sternes, des oedicnèmes, peuvents’installer. Eviter le piétinement des grèves, par l’homme ou par lesengins, est indispensable à la survie de toutes ces espèces rares dont lareproduction est déjà très exposée auxcrues.

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Petit gravelot

Page 30: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Impact sur les oiseaux étrangers auxboisements riverains

La foulque, les grèbes huppés et castagneux se reproduisent parfois sur des rivières calmesgénéralement assez tard au printemps.La conservation des zonesmarécageuses est pour elles d’un grand intérêt.

Mesures favorables aux oiseaux

n Le maintien de frondaisons pendantes dans l’eau,support des nids de poule d’eau.

n L’entretien des vieux arbres têtards et la plantationde jeunes en vue d’un renouvellement.

n L’entretien d’une bande, entre boisement riverain etcultures, gérée selon un cahier des charges incluantles exigences reproductrices des oiseaux (jachère).

Boisements riverains caractéristiques

Ce sont en général des lignes d’arbres - plus que de véritables boisements - à base d’aulnes,de peupliers, d’arbres têtards (chênes, frênes,saules, ormes) avec des buissons intercalés. De petits bois apparaissent de temps à autre le long du cours, plus souvent encore des plantations de peupliers.

Oiseaux exposés

Malgré une largeur modeste et des boisementsriverains très étroits, ces cours d’eau accueillentdiverses espèces peu abondantes maisrégulièrement nicheuses : pics (vert, épeiche etsouvent l’épeichette), loriot d’Europe, busevariable, milan noir, parfois le gobemouche gris.Le cours d’eau lui-même est fréquenté par leshérons cendré et bihoreau, le colvert, la pouled’eau, le martin-pêcheur, l’hirondelle de rivage,parfois le guêpier, le grèbe castagneux.

Période de travaux à éviter

n De début avril à fin juin

Type de travaux à éviter

n Le morcellement important des bandesboisées riveraines.n L’élimination systématique des bois morts.n La multiplication des accès à la rive (conserver des zones de tranquillité).n Le curage des dépôts de vase, zones de nourrissage à l’étiage, où ledéveloppement d’une végétation palustre(iris, carex, massettes...) pourra offrir dessites de nidification aux canards, poulesd’eau, grèbes castagneux...

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Les petites rivières lentes de plaine

Poule d’eau

Page 31: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Cet impact est actuellement très mal connu. C’est en période de nidification, alors que lesbesoins des oiseaux sont les plus forts, que lesrisques de perturbations sont les plus élevés.Si les conseils procurés sur le terrain peuventatténuer ici ou là certains impacts, il est plusjudicieux de rapprocher dès que possible lespartenaires impliqués : élus, propriétaires,techniciens de rivière, ornithologues locaux... Seule une approche multipartenariale, mise enplace en amont de toute opération, peutpermettre de définir des objectifs de gestioncompatibles avec la conservation des oiseaux.

Réaliser un état initial

Cet inventaire, effectué avant les travaux, est intéressant à double titre :n Il fournit des informations susceptibles d’orienterles travaux dans l’espace et dans le temps : sitesd’alimentation, repérage de nids, d’espèces rares ou particulièrement sensibles au dérangement, appréciation de la diversité des espècesprésentes…

n Il sert de base à toute évaluation futurepour peu que des inventaires soient ensuiteréalisés avec la même méthode.

Effectuer un suivi

La condition de réussite de cette opérationest d’employer une méthode standardiséeet reproductible, d’année en année parexemple. Les impacts potentiels des travauxd’entretien des berges sont variés (cf. encadré). Le plus facilementmesurable est l’impact sur le nombre etl’abondance des espèces nicheuses. Cetteévaluation ne s’effectue, en toute rigueur,qu’en dénombrant parallèlement une zonesoumise aux travaux et une zone témoin.Les populations d’oiseaux nicheurs peuventen effet fluctuer d’une année à l’autre sousl’influence d’autres facteurs que celui étudié(mortalité migratoire, expansion de lapopulation, chasse, météorologie,…).

Impact de l’entretien des berges sur les oiseaux

Pendant lestravaux

n Abattagesd’arbres,enlèvement devégétation, feux… : destruction desnids, des œufs oudes poussins.

n Présence durable,dérangement :abandon de la ponte voire des poussins, retard dans

l’élevage et la croissance des jeunes,déplacement des couples versd’autres territoiresmoins favorables.

n Traces dans la végétation,ouverture du milieu :augmentation des risques deprédation.

Après les travaux

n Destruction des habitats : perte de sitesd’alimentation et de nidification.Pour certainesgrandes espècessensibles (rapaces,hérons), un dérangement en période dereproduction peutconduire àl’abandon définitifdu site.

Les chantiers de printemps

Les exigences d’habitat et les besoins de tranquillité sont forts àcette période. Des travaux sur la végétation des berges ou du lit peuvent avoir plusieurs conséquences :

29

Page 32: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

1. Evaluation de l’impact d’unchantier local

Sur une section de cours d’eau dequelques kilomètres au plus, il estpossible de réaliser unecartographie précise des territoiresdes espèces présentes associée àune description de la végétation(méthode des « plans quadrillés »).Le territoire de chaque coupled’oiseau sera cartographié par l’observation répétée desindividus. Cette méthode fournitle nombre de couples de chaqueespèce présente sur le tronçon derivière et visualise l’emplacementdes territoires par rapport àcertains éléments du milieu(bosquet, clairière, lisière, arbre

mort…).

En répétant de tels inventaires deprintemps, avant et après travaux, il est possible de comparer :n la liste des espèces présentes,n l’abondance de chaque espèce,n la localisation des territoires.L’interprétation des différencesobservées s’appuie ici sur lacartographie des milieux, avant et après travaux, mais ne peutrecourir à un traitementstatistique des résultats. Aucune généralisation n’est donc possible.

30

Cette cartographie souligne la place prise par la rive dans le territoire de chaque couple. Il fournit aussi, pour chaqueespèce, une bonne indication de la densité de sa population(nombre de couples/km).

Section de rivière avec dessins de territoires

et éléments du milieu superposés

100 m

Page 33: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

2. Evaluation de l’impact à l’échelle d’uncours d’eau ou d’un réseauhydrographique

Dénombrer les oiseaux en un tempsraisonnable sur des dizaines dekilomètres de rivières soumis à destravaux d’entretien nécessite uneméthode rapide. Les « pointsd’écoute » sont des inventairesadaptés à cet objectif et éprouvésdepuis 30 ans dans unemultitude de milieux naturels.Ils ne durent que quelquesminutes. Réalisés selon un protocole standardisé etrépétés en de nombreux sites,selon un échantillonnagestructuré, ces sondagespermettent d’effectuer untraitement statistique élaborédes résultats. Ils conviennentmieux à l’évaluation de lapratique de l’entretien desberges dans son ensemblequ’à celle de travaux réalisés à

tel ou tel endroit de la rivière.

Ainsi, avec la technique des IPA (Indices Ponctuelsd ‘Abondance), la valeur moyenne de certainsparamètres peut-elle être comparée avant et aprèstravaux :

n nombre d’espèces,n nombre de couples d’espèces différentes,n abondance totale des oiseaux.

L’interprétation sera plus aisée si des sites témoinssont inventoriés durant les mêmes années. Il seraalors possible d’aborder des questions telles que : « Le nombre moyen d’espèces ou de couples parsondage a-t-il varié de manière significativementdifférente sur les sites témoins et sur les sitessoumis à travaux ? » (exemple p.33).

31

Une multitude de points d’écoute réalisés surdes sites soumis à un entretien des berges(orange) et sur des sites témoins (bleu) permetd’évaluer l’impact d’une pratique surl’ensemble d’un bassin hydrographique.

Répartition des points d’écoute

le long d’un réseau hydrographique

Page 34: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Le Thouet est un affluent en rive gauche de laLoire, au cours lent, sinueux, barré de nombreuseschaussées de moulins. Les boisements riverains se composent de cépéesd’aulnes, de quelques frênes et saules et depeupliers en linéaire.Par endroit, la strate arbustive est relativementbien représentée et constitue un refuge pour les oiseaux. Outre les berges aménagées pourles loisirs (cabanons de pêche), on note sur lavallée une occupation agricole très importante(élevage, céréales). Le Syndicat Mixte de laVallée du Thouet mène sur cette rivière unepolitique d’entretien des berges. Avec l’appui del’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, une étude surla prise en compte des oiseaux dans les travauxy a été menée du printemps 1998 auprintemps 2000.

1. Travaux prévus par le syndicat

n coupe des aulnes dépérissants,n dégagement sélectif des embâcles,n replantations et mise en valeur des zones naturelles,n contrôle des plantes envahissantes (ailanthe,balsamine de l’Himalaya, Jussie).

2. Etat initial de l’avifaune nicheuse

En 1999, 25 sondages, sont réalisés, sur 25 kilomètres du Thouet. 58 espèces sont contactées et classées enfonction de leur abondance. Deux points sedégagent :

n Les espèces dominant le peuplement sont despassereaux nichant dans la ripisylve : fauvette àtête noire, troglodyte mignon, pinson des arbres,merle noir…

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Cas concret : le Thouet

n L’abondance d’aulnes morts ou dépérissantspermet la nidification de diverses espècescavernicoles : pics (vert, épeiche, épeichette),mésanges (bleue, nonnette, charbonnière),gobemouche gris…

Aucune espèce rare n’est détectée, maisl’abondance importante d’oiseaux communsincite le gestionnaire à prendre en comptel’avifaune lors de la réalisation des travaux.

3. Actions proposées en faveur des oiseaux

n Pas de travaux en saison de reproduction.n Maintien de tous les arbres morts ou trouésne présentant pas un danger immédiat.n Recépage ciblé des aulnes permettant deconserver l’ensemble des classes d’âge.n Marquage des arbres à préserver et visitedu site en compagnie des chefs de chantier.

4. Evaluation ornithologique

Au printemps suivant les travaux (2000), les25 sondages sont à nouveau réalisés avec lamême technique (IPA) aux mêmes endroits.12 sites ont fait l’objet d’un entretien de laberge. 13 autres, sans travaux, servent detémoins.

Sur l’ensemble du tronçon étudié, les espècesinventoriées présentent peu de variationsd’effectifs de sorte que l’abondance globalede l’avifaune (toutes espèces confondues)reste stable : une différence minime de 1,5 couples en moyenne par point d’écouteest observée entre les sites ayant fait l’objetd’un entretien et les sites témoins.

Page 35: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

-1,2

-0,8

-0,4

0

+0,4

Etourneau Pigeonramier

Fauvette àtête noire

Merle noir Pic vert Troglodyte

33

Différence entre les nombres moyens de couples par sondageobservé en 1999 et 2000au bord du Thouet.

Fourré de rive à respecter

Tronc mort à déplacerhors zone inondable

1

23

Arbre creux penché à étêter en partie

Aug

men

tatio

n de

s ef

fect

ifsRé

duct

ion

des

effe

ctifs

Sites témoins

Sites avec travauxd’entretien sur laberge

La prise en compte des oiseaux nicheursdans ce chantier a donc été réaliséeefficacement. Toutefois, quelquesdifférences persistent pour plusieursespèces des arbres et arbustes (pigeonramier, fauvette à tête noire, merle noir)ou nichant dans des cavités (pic vert,étourneau sansonnet). D’autres aucontraire, comme le troglodyte mignon,semblent favorisés par les travaux réalisés.

Une analyse plus détaillée des résultatspermettra de mieux comprendre cesdifférences et, le cas échéant, d’affiner la technique d’entretien en fonction des objectifs ornithologiques recherchés.

Page 36: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Evaluation ornithologique

Mammifères insectivores peu connus, les chauves-souris n’en sont pas moins des espècesremarquables, qui jouent un rôle important dansle fonctionnement des écosystèmes fluviaux. Sur les 26 espèces se reproduisant en France la plupart se rencontrent régulièrement le longdes rivières. Certaines utilisent la ripisylve pourla chasse, d’autres pour s’y reproduire etcertaines y passent même l’essentiel de leurexistence.

La ripisylve : site de reproductionLes vieux arbres sont colonisés par plusieursespèces de chauves-souris : les murins deNatterer et de Bechstein par exemple, quicolonisent les trous de pics, les fentes et autrescavités naturelles. De mai à août tous les arbresfavorables sont susceptibles de contenir des colonies comprenant femelles et jeunes. La sérotine, les noctules commune et de Leislerou encore l’oreillard roux s’y rencontrent trèsrégulièrement et passent également l’hiver

dans leur trou : elles sont sensibles aux travauxforestiers toute l’année.

Un milieu idéal pour la chasseCertaines espèces, anthropophiles, s’établissentdans les villages, de préférence à proximité d’uncours d’eau qui leur offrira une nourritureabondante. Ainsi, pour le Petit Rhinolophe (espècemenacée en Europe) les ripisylves, les bois ou haiesriveraines d’étangs ou de cours d’eau sontconsidérés comme les milieux les plus favorables.

Un trait d’union entre les gîtes et les zones dechassePour des espèces telles que le petit rhinolophe, les routes de vol entre gîtes et terrains de chassesuivent systématiquement les haies et cours d’eauboisés. D’autres espèces utilisent fréquemment la ripisylve pour se déplacer : le grand rhinolophe,le murin à oreilles échancrées, …

34

Une place pour les chauves-souris

Quelques actions simples

Conserver les arbres au tronc creux, troué ou fendu.Si un arbre favorable doitêtre abattu, vérifier qu’iln’est pas occupé (crisaigus, petites crottestombées au pied del’arbre, envol d’animaux à la tombée de la nuit).Eviter d’intervenir enpériode de reproduction(avril à juillet).

S’il vous arrivait d’abattreun arbre occupé, prévenezimmédiatement la SociétéFrançaise pour l’Etude et la Protection des Mammifères : un réseau est à votredisposition pour organiserle sauvetage des animaux.Contact SFEPM :Tél. : 02 48 70 40 03

Noctule commune

Page 37: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

Oiseaux des buissons, taillis, lisières

Fauvette passerinetteGrive litorneHypolais polyglotteLinotte mélodieuseLocustelle tachetéeMésange boréaleMésange à longue queuePie bavardePie-grièche à tête roussePie-grièche grisePouillot fitisPouillot véloceRossignolSerin ciniTorcol fourmilierTourterelle turqueTroglodyteVerdier

Accenteur mouchetBouvreuil

Bruant fouBruant ortolan

Bruant ziziBusard cendré

Busard St MartinChardonneretCorbeau freux

CorneilleCoucou

Etourneau sansonnetFaisande Colchide

Fauvette babillardeFauvette des à tête noire

Fauvette des jardinsFauvette grisette

Fauvette mélanocéphale

Mésange bleueMésange charbonnièreMésange huppéeMésange noireMésange nonettePic épeichePic épeichettePinson des arbresPipit des arbresPouillot de BonelliPouillot siffleurRoitelet huppéRoitelet triple bandeauSittelle torchepotTarin des aulnes

Habitat des oiseaux des boisements de rivière*(* sauf les espèces remarquables répertoriées p.16)

Bec croiséBuse

Chouette hulotteEpervier

GeaiGobemouche noir

Grimpereau des boisGrimpereau des jardins

Grive draineGrive musicienne

Gros bec Hibou moyen duc

Hibou petit ducLoriot

Merle noir

35

Oiseaux arboricoles

Mini-guide

Page 38: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

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Mini-guide

Rollierd’Europe

Chouette chevêche

Pigeon colombin

Guêpier d’Europe

Loriot d’Europe

Pic vert

Huppe fasciée

Page 39: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

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Mini-guide

Torcol fourmilier

Pic épeichette

Rossignol philomèle

Mésange boréale

Hirondelle de rivage

Bouscarde de Cetti

Rougequeue à front blanc

Page 40: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

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Mini-guide

Faucon hobereau

Milan noir

Balbuzard pêcheur

Héron bihoreau

Héron cendré

Page 41: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

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Bibliographie

n Guide des oiseaux d’Europe. Peterson R., Montfort G. et Hollom P.A.D. Editions Delachaux etNiestlé.

n Oiseaux menacés et à surveiller en France. Rocamora G. et Yeatman-Berthelot D. 1999, EditionSociété d’Etude Ornithologique de France et Ligue pour la Protection des Oiseaux, Paris, 560 p.

n Les fonctions des zones humides pour les oiseaux. Frochot B. et Roché J. 2000. In « Fonctionset valeurs des zones humides, Fustec E . et Lefeuve J.C., Edition Dunod », p. 261 - 276.

n Les peuplements d’oiseaux nicheurs indicateurs de l’état de santé des écosystèmes d’eaucourante. Frochot B., Faivre B et Roché J. 2000. In « Synthèse du programme de recherche surl’état de santé des écosystèmes d’eau courante. GIP Hydrosystèmes/Ministère del’environnement », p. 125 – 149.

n Etude de définition des indicateurs de la politique milieux aquatiques. Juin 2001 - Agence del’eau Loire-Bretagne.

n Méthodes d’étude des peuplements d’oiseaux. Fonderflick J., CEP Florac, 25 p.

n La méthode des indices ponctuels d’abondance (I.P.A.) et des relevés d’oiseaux par «stationsd’écoute». Blondel J., 1970. Alauda 41 : 55 – 71.

n Bird Census Techniques. Bibby C.J., Burgess N.D., Hill D.A., 1992. BTO/RSPB, Londres, 257 p.

n La végétation aux abords des rivières : source de vie et d’équilibre. Maridet L., Collin-HuetM.P., 1994. Ministère de l’Environnement, Paris

n La gestion des boisements de rivière. Concept Cours d’Eau, 1998. Agence de l’Eau RhôneMéditerranée Corse.

n Gestion patrimoniale des milieux naturels fluviaux. Guide technique. Michelot J.L. 1995.Réserves Naturelles de France/Atelier technique des Espaces Naturels, 67 p.

n Gestion de la végétation des fonds de vallée. Guide méthodologique - 1998. Agence de l’eauLoire-Bretagne.

n Ripisylves méditerranéennes. Décamps H et O, 2002. Medwet, Tour du Valat, Arles, 140 p.

Page 42: Une place pour les oiseaux des boisements de rivière

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Adresses Utiles

n Agence de l’eau Loire-BretagneAvenue de Buffon, BP 6339,45063 Orléans cedex 02Tél : 02 38 51 73 73 - Fax : 02 38 51 74 74Site internet : www.eau-loire-bretagne.fr

n Conservatoire des Rives de la Loire et de ses affluents1, rue de la Loire, 44266 Nantes cedex 2Tél : 02 40 41 62 76 - Fax : 02 40 41 62 80Espaces Naturels de France (ENF)6, rue Jeanne d’Arc, 45000 OrléansTél : 02 38 24 55 00 - Fax. : 02 38 24 55 01E-mail : [email protected] internet : www.enf-conservatoires.org

n Ligue Française pour la Protection des Oiseaux(LPO)Corderie Royale, BP 263, 17305 Rochefort cedexTél : 05 46 82 12 34 - Fax : 05 46 83 95 86Site internet : www.lpo-birdlife.asso.fr

n Ministère de l’Ecologie et du DéveloppementDurableDirection de l’eau20 avenue de Ségur, 75302 Paris 07 STTél : 01 42 19 20 21Site internet : www.environnement.gouv.fr

n Observatoire National des Zones Humides / IFEN61, bd. Alexandre Martin, 45058 Orléans cedex 1Tél : 02 38 79 78 78 - Fax : 02 38 79 78 70Site internet : www.ifen.fr/zoneshumides

n Réserves naturelles de France (RNF) / Groupe«Réserves fluviales»6 bis rue de la Gouge, BP 100, 21803 Quetigny cedexTél : 03 80 48 91 00Email : [email protected] internet : www.reserves-naturelles.org

n Société Française pour l’Etude et la Protectiondes Mammifères (SFEPM)Muséum d’Histoire NaturelleParc St-Paul, 18000 BourgesTél : 02 48 70 40 03E-mail : [email protected] internet : www.museum-bourges.net

n Société Nationale de Protection de la Nature(SNPN)9, rue Cels, 75014 PARISTél : 01 43 20 15 39 - Fax. : 01 43 20 15 71Site internet : www.snpn.com

n World Wildlife Found (WWF) France188, rue de la Roquette, 75011 ParisTél : 01 55 25 84 84 - Fax : 01 55 25 84 74

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Publication : Agence de l’eau Loire-BretagneRédaction et coordination : Xavier Bourrain - Agence de l’eau Loire-Bretagne,Jean Roché Consultant - Tél : 04 90 97 27 34 - E-mail : [email protected]

Collaboration : LPO Anjou, LPO AuvergneCrédits photos : Jean Roché sauf Agence NATYS (17bg et bd, 25h), Franck Noël (33), Laurent Arthur (34)

Illustrations : Serge Nicolle - Tél : 04 68 91 11 16Conception graphique - réalisation : Peggy Chopin - Tél : 06 74 29 48 25 - E-mail : [email protected]

Impression : Imprimerie NouvelleDépôt légal : Octobre 2002

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Agence de l’eau Loire-BretagneAvenue de Buffon - BP 6339 - 45063 Orléans cedex 02

Tél : 02 38 51 73 73 - Fax : 02 38 51 74 74Site Web : http://www.eau-loire-bretagne.fr Pr

ix :

10 €