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Une poétique de la récitation: Villiers de l'Isle-Adam. Romantisme et Modernités, No. 31 byAnne Le FeuvreReview by: Warren JohnsonNineteenth-Century French Studies, Vol. 29, No. 1/2 (FALL WINTER 2000-2001), pp. 180-181Published by: University of Nebraska PressStable URL: http://www.jstor.org/stable/23538132 .
Accessed: 12/06/2014 18:52
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Le Feuvre, Anne. Une poétique de la récitation: Villiers de l'Isle-Adam.
Romantisme et Modernités, No. 31. Paris: Honoré Champion, 1999. Pp. 419.
340 FF. ISBN: 2-7453-0153-5 Warren Johnson, Arkansas State University
Les textes insolites de Villiers de l'Isle-Adam font preuve d'une inquiétude face à la
répétition incontournable du langage dont ils sont tissés mais de laquelle ils
s'efforcent de s'échapper. Cette ambivalence à l'égard du discours emprunté,
semblable à l'ambiguïté du cliché dans les romans de Flaubert, forme la cible de
l'analyse détaillée et subtile d'A. Le Feuvre, nouvelle contribution bienvenue à la
floraison des études villiériennes depuis l'entrée du décadent dans la Pléiade voici une
quinzaine d'années.
Les contes, les drames et surtout L'Eve future, roman unique et singulier, montrent
Villiers en proie à de nombreux paradoxes, qui pourraient se résumer en un seul. Au
désir d'un langage limpide, ennemi de l'éloquence dont il faut tordre le cou, se heurte
l'impératif pour le dandy d'éviter la banalité linguistique, le discours éculé, le langage prêt-à-parler. Le verbe moderne, reconnaît Villiers, est déchu, inapte à traduire la
pensée, défaillance liée à ce que Le Feuvre nomme la récitation ou répétition qui
corrompt tout. Pourtant, nés dans ce langage itératif, les personnages et narrateurs de
Villiers n'arrivent jamais à s'en dépêtrer, même lorsqu'ils se croient originaux. En
conséquence, si la vie moderne n'est que répétition, la valeur de cette vie se perd, elle
devient "fausse monnaie" (métaphore récurrente chez Villiers), déchéance qui a pour
résultat la disparition de tout idéal noble et sublime.
L'issue de cette impasse, selon Le Feuvre, se trouve pour Villiers en épousant
précisément la banalité qu'il a en horreur. Bien qu'elle se montre sceptique sur une
évolution dans la pensée villiérienne, Le Feuvre fait remarquer que la distance
ironique pleinement percevable dans la plupart des Contes cruels (1883) s'efface dans
L'Eve future (1886) où l'auteur recourt de plus en plus à l'humour comme principe de
polyphonie ou d'oscillation idéologique. Or cette multiplicité de voix et la déperdition de signification qui s'ensuit, tout comme le comique en général pour Baudelaire, sont
diaboliques, conséquences inéluctables du péché originel du langage qu'est la
répétition. La cure qu'ordonne Villiers ne pourrait donc être qu'homéopathique: en
faisant sienne cette tendance néfaste vers la récitation, en brouillant les frontières entre
instances narratrices, il espère sortir du caractère figé du discours bourgeois,
ânonnant et vide, pour remettre en circulation le langage, retrouvant partant le sens
étymologique de récitation. Par la mise en relief et l'interrogation poussée de la question de la récitation, le livre
de Le Feuvre offre une contribution inestimable à notre lecture de ces textes
déroutants, glissants, voire parfois indéchiffrables. Si l'instabilité de signification dans l'œuvre de Villiers n'est guère une nouveauté pour la critique, Le Feuvre documente
scrupuleusement ses emprunts à ses prédécesseurs, surtout Bertrand Vibert, dont le
Villiers l'inquiéteur (Toulouse: PU du Mirail, 1995) est en fait indispensable à tout étudiant de l'écrivain. Si elle n'ouvre pas de voie radicalement nouvelle, l'étude de Le
Feuvre a le mérite non négligeable de focaliser dans toute sa complexité paradoxale un
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thème difficile (sinon parfois impossible) à démêler. Enfin Une poétique de la récitation élude peut-être le mieux la simple répétition par son style souple, balancé et
habile qui donne un plaisir à lire malheureusement trop rare dans les écrits
académiques.
Jules Verne. Journey to the Centre of the Earth. Translated with an
Introduction and Notes by William Butcher. Oxford: Oxford UP, "The
World's Classics," 1992, reissued as "Oxford World Classics," 1998. Pp.
xxxviii + 234. ISBN 0-19-283675-7
Jules Verne. Around the World in Eighty Days. Translated with an
Introduction and Notes by William Butcher. Oxford: Oxford UP, "The
World's Classics," 1995, reissued as "Oxford World Classics," 1999. Pp. xlv +
247. ISBN 0-19-283778-8
Jules Verne. Twenty Thousand Leagues Under the Seas. Translated with an
Introduction and Notes by William Butcher. Oxford: Oxford UP, "Oxford
World's Classics," 1998. Pp. xlviii+445. ISBN 0-19-282839-8 Arthur B. Evans, DePauw University
In order to better understand the significance of these three Jules Verne
translations from Oxford UP, a brief look to the past is needed. During the late
twentieth century, literary scholarship witnessed a dramatic increase in the number of
studies devoted to Jules Verne—not only in France but also in Great Britain and the
United States. The precise reasons remain unclear. Perhaps this new-found interest in
the legendary "Father of Science Fiction" was somehow linked to the prevalence and
progressive legitimatization of science fiction itself as a genre and its (sometimes contentious) entry into the Western academic canon. Perhaps Verne's sudden
popularity was the direct spin-off of the seminal studies of his Voyages Extraordinaires done by respected French literary critics like Michel Butor and Roland
Barthes during the structuralist and post-structuralist heydays of the 1960s. Or
perhaps it could be interpreted as one social response to an undefinable but growing
sense of "future shock" resulting from the accelerated technological growth of this
particular historical period—generating a subliminal need to revisit Verne's œuvre in
order to understand better our place in the world of tomorrow.
However scholars of the twenty-first century will ultimately choose to explain this
surge of interest in Jules Verne at the dawn of the new millennium, three facts are
certain. First: of the more than 2000 major studies devoted to Verne from the 1860s to
the present, more than eighty percent were written during the final few decades of the
twentieth century. Second: according to the latest UNESCO poll published in its
"Index Translationum" (1998), Verne is now the fifth most translated author in the
world—after Walt Disney Productions, Agatha Christie, the Bible, and Lenin. Third: the growing number of excellent retranslations of Verne's works into English has no
Nineteenth-Century French Studies 29, Nos. 1 & 2 Fall-Winter 2000-2001 181
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