Une Rencontre Avec Ramana Maharshi, Conversations avedc John Sherman

8/14/2019 Une Rencontre Avec Ramana Maharshi, Conversations avedc John Sherman

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Conversations avec John Sherman

UNE RENCONTRE AVEC RAMANA MAHARSHI


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UNE RENCONTRE AVEC RAMANA MAHARSHI

Conversations avec John Sherman

Texte tabli par Carla Sherman

SilentHeart PressOjai, Californie, tats-Unis dAmrique


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UNE RENCONTRE AVEC RAMANA MAHARSHIConversations avec John Sherman

John Sherman. Certainsdroits rservs.

Titre original :Meeting Ramana Maharshi, Conversations with John Sherman.Publi sous forme lectronique (PDF) par SilentHeart Press en (ISBN----).Le texte prsent ici est la traduction franaise de

ldition rvise publie en .

Cette cration est mise disposition selon le Contrat Paternit-Pas dUtili-sation Commerciale-Pas de Modification . tats-Unis disponible en lignehttp://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/us/deed.fr oupar courrierpostaladress Creative Commons, Second Street, Suite ,SanFrancisco,California USA.

Conception graphique par Carla Sherman

Photo de couverture par Tim NoblesTraduit de l'anglais amricain par Carla Sherman

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Ojai, California

tats-Unis d'AmriqueTlphone : + () -

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Le blog de John Sherman est situ http:// www.johnsherman.org

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Sommaire

Attributions ii

Avant-propos vi

Remerciements vii

Prface ix

Trouvez-vous

Labandon de soi et linvestigation

Il ny a nulle part o se tenir Comment contacter John Sherman


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Ce petit livre contient la transcription des rencontres au coursdune journe de retraite avec John Sherman qui a eu lieu au Temes-

cal Gateway Park, dans le village de Pacific Palisades, en Californie,le septembre .


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Ramanashram

Sri Ramana Maharshi


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Avant-propos

Ce livre est un bon exemple du message dsencombr de JohnSherman : cest une entre en matire de faon progressive, suivie dunesimple mise en lumire des fondamentaux, sans superflu verbal.

Dans la situation actuelle, la parole de John rsonne clairement

et les questions poses par les participants le dmontrent. Il noussemble mme que, tout comme Papaji, il pourrait donner naissance une nouvelle gnration denseignants. Ce petit livre mrite dtrelu, surtout par ceux qui ne disposent pas dautres moyens daccsauprs de John.

Robert WolfeOjai, Californie

Le septembre


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Remerciements

Notre sincre gratitude va Laurie Hope qui a gracieusementtranscrit les enregistrements de ces rencontres.

Nous sommes infiniment redevables Robert Wolfe, dont lessuggestions et commentaires ont contribu donner ce livre la formequil a prsent.

Nos remerciements vont galement vous qui avez particip cettejourne. Votre prsence, ainsi que vos commentaires et vos questions,ont rendu ce livre possible.


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Prface

John Sherman a rencontr Gangaji en juin , au cours de sa meanne de dtention dans des prisons fdrales aux tats-Unis, cause dactivits menes au nom de la rvolution arme dans les an-nes . Gangaji avait t invite cette prison pour y conduire unsatsang. Dans sa premire rencontre avec Gangaji, John sest dcouvert

inconditionnellement et ternellement libre.Aprs cette rencontre, il a pass encore trois ans et demi en prison,

avant dtre finalement libr. Au cours de cette priode, il a eu uneprofonde exprience de ce quon appelle la nuit noire de lme . Etquand tout ce quil pensait avoir acquis lors de sa premire rencontreavec Gangaji paraissait svanouir, il est rest avec un sentiment de

vide et de dsespoir. Pendant cette priode de dsespoir, il commena

lire les enseignements de Ramana Maharshi et, dans sa dtresse, il aessay de suivre la lettre ses instructions.

Ce quil a dcouvert, dans une vraie rencontre avec Ramana Ma-harshi, vous est prsent ici travers des dialogues avec des chercheursspirituels venus de tout le pays.


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Une rencontre avec Ramana Maharshi


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Trouvez-vous

Parfois il me semble tellement bte de parler. Rien ne peut treajout ce qui est dj prsent ici, en tant que vous. Il reste nan-moins que nous sommes l. Ce matin, pour commencer, je vais vousparler un peu de mon histoire. La plupart dentrevous connaissentcette histoire sous une forme ou une autre, mais je veux mettre en

contexte cette journe. Lecontexte, cest mon histoire.Aprs avoir pass quinze annes dans diffrentes prisons fd-

rales, un coup de chance, un coup de grce absolument impensablesest prsent moi. Gangaji est venue visiter la prison. Au momento je lai rencontre pour la premire fois, je navais eu que six moisde pratique spirituelle.

La premire fois quelle avait visit la prison, javais t incapable

de la rencontrer, car jtais terrifi. Je ne savaispas sictait elle quiavait dclench cette terreur. Aujourdhui, je ne sais mme pas sil se-rait juste dtablir ce lien. Quoi quil en soit, jai manqu la premireoccasion de la rencontrer cause de cette peur qui me paralysait et,

par la suite, jai commenc une pratique du bouddhisme qui se rv-lerait son tour plutt tronque.

En vrit, je navais jamais ressenti dintrt particulier pour la

pratique spirituelle, ni pour les ides spirituelles. Jtais un adeptedvou et ardent du marxisme-lninisme et, pour moi, la pratiquespirituelle et les ides spirituelles, ctait lanathme. Cette premireoccasion manque, six mois plus tard Gangaji est retourne la pri-son. On ne sattendrait pas a, nest-ce pas ? Non seulement javaiseu loccasion de la rencontrer dans une prison, mais mme aprs avoirmanqu cette occasion, elle est revenue encore une fois !

Quoi quil en soit, entre sa premire visite et la seconde, je mtaisembarqu dans une pratique spirituelle bouddhiste. Les bouddhistestibtains venaient nous rencontrer en prison. Ds les premiers ensei-gnements, javais t surpris de constater que tout ce dont ils parlaient


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me semblait intimement et profondment familier. Les mots et lesconcepts qu'ils utilisaient me procuraient une comprhension intel-

lectuelle de ce que je connaissais dj.C'est alors que, avec tonnement, j'ai commenc la pratique du

bouddhisme tibtain, imbu d'un intrt et d'un zle particuliers. J'taisvu par les moines qui venaient en prison comme ayant une comprhen-sion avance et, pour cette raison, ils ont fait venir un lama tibtain

pour m'offrir les vux de refuge et de bodhisattva.Pendant ces six mois-l, j'tais aussi en contact avec les gens qui

taient lis Gangaji et je ne manquais aucune occasion de la dnoncer.Je savais trs bien que ce qu'elle disait, c'tait des conneries et qu'il nefallait pas l 'couter. J'aimais insister sur le fait que Les bouddhistesse sont occups de tout a depuis au moins ans et ils savent cequ'ils font. Cette femme vient ici pour nous dire de ne rien faireet elle insiste sur le fait que c'est bien ce que nous essayons de faire quireste en travers du chemin et nous empche d'atteindre notre but.

Alors, je l'ai appele la reine de l'imposture. Je ne savais pas queltait son jeu et je ne pouvais pas imaginer ce qui la motiverait de ve-nir dans une prison fdrale. Il n'y avait pour elle ni gain pcuniaireni clbrit dans cette affaire, mais une chose tait claire pour moi :elle tait fausse. C'tait une imposture. Malgr cela, pendant ces sixmois-l, j'ai regard les vidos de ses entretiens publics et, de la mmefaon qu'avec les bouddhistes, je ressentais que je la connaissais dj.

Je ne m'tais pas rendu compte qu'il s'agissait de la mme connaissancesilencieuse et inattendue que j'avais ressentie par rapport aux ensei-gnements bouddhistes. C'tait comme si je l'avais connue autrefoisdans ma vie : pas si bien que a, mais suffisamment bien pour recon-natre ses gestes, son maintien et sa faon de parler. Je n'arrivais pas comprendre comment j'aurais pu la connatre mais, comme a auraitt dans ma vie que je l'aurais connue, cela ne pouvait pas tre de bon

augure pour elle.Lorsqu'elle est retourne la prison en juin , j'ai eu l'occasionde la rencontrer en personne ds son arrive. ce point-l, j'avais unecomprhension trs satisfaisante de la vrit spirituelle ; j'tais tout


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fait satisfait de l'approfondissement continu de ma comprhensionintellectuelle de la ralit spirituelle, qui avait t dclenche par ma

rencontre avec les bouddhistes. Son enseignement elle, toutefois, neme semblait pas concorder avec tout cela.

Le jour de sa seconde visite, j'tais responsable de la prparationde la chapelle. J'avais pris soin de faire les arrangements ncessaires etd'informer les gens qui voulaient rencontrer cette femme hrtique.

J'tais responsable de l'accueillir ds son arrive avec son entourage, deleur dire quelles avaient t les dispositions prises pour la rencontre et

de les conduire la chapelle. Quand elle s'est approche de moi, elle apris ma main et elle m'a regard dans les yeux de faon trs ordinaire.Il n'y avait aucune nergie spirituelle. Elle tait vraiment trs ordinaireet elle m'a dit : Bonjour, vous devez tre John. Elle avait entendu

parler de mes critiques virulentes envers elle. Pendant qu'elle me saluait,j'ai tout simplement ressenti une dissolution totale, dans laquelle lemcanisme de comprhension tout entier, le mcanisme de jugement,

de relation et de maintient du moi a disparu. Tout s'est arrt.Il est tout fait impossible de vous dcrire cette exprience en

mots. En fait, je suis trs confident que vous tous qui tes prsents ici,vous l 'avez prouve aussi : ce clin dil, cette dissolution passagrede l'identit, l'arrt momentan des efforts frntiques de l'esprit quicherche contrler, comprendre, faire quelque chose. Pour le reste,rien d'autre ne s'est pass pendant que Gangaji tait dans la prison.

Quand, le soir venu, elle est partie, jtais tomb amoureux d'elle,d'un amour incontrlable et violent, sans espoir ni contrainte. Quandelle est partie, il m'a sembl qu'on m'avait arrach le cur de la poitrine.

Je n'aurais jamais pu imaginer un tel tourment, une telle douleur et untel sentiment de perte. Six mois aprs cette premire rencontre, j'ai vuGangaji une deuxime fois, avant d'tre libr de prison. Aprs cetteseconde rencontre, il ne m'a pas t donn de la revoir, non pas avant

ma remise en libert, trois ans et demi plus tard.Au cours de la premire anne de notre rencontre, tout ce que jefaisais tait dans l 'intention de faire plaisir Gangaji. Il n'y a rien que

je n'aurais pas fait pour mriter et retenir son attention et son amour.


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J'aurais fait n'importe quoi pour garder son amour et son attentiontourns envers moi. Je lui ai crit plusieurs lettres, des lettres d'amour ;

pendant cette anne-l, j'ai eu des expriences extraordinaires et ma-gnifiques que j'ai dcrites dans mes lettres elle. Elle a lu mes lettresdans ses rencontres, partout o elles la menaient.

Depuis le dbut, j'avais compris que la seule chose qui lui aurait faitvraiment plaisir serait de me voir veill. Rien de plus. Il n'y avait riend'autre qu'elle aurait souhait, si ce n'est de me voir veill et fini de faon permanente. Cette premire anne fut un temps de ravis-

sement et dune intensification indescriptible de ce dsir de lui faireplaisir, de gagner son amour et dtre ce quelle voulait que je fusse.Du moins, cest ce que je pensais. Finalement, aprs une anne, cetdifice de mlodrame spirituel sest effondr tout entier, transformen enfer et tourments. En vrit, javais tout fait pour ne pas lui don-ner ce quelle voulait. Javais tout fait pour ne pas lui obir. Javais faitdes choses qui lui sont apparues comme une trahison. Non pas une

trahison envers elle, mais une trahison envers moi-mme et, en fin decompte, une trahison envers vous. Je me suis trouv dans un enfer quitait plus grand, beaucoup plus inluctable, beaucoup plus horrifiqueque je naurais jamais pu imaginer. Cet enfer tait aussi grand, aussiimmense et intense que navait t lanne au paradis.

Ce fut pendant cette anne en enfer que je tournai finalement monattention vers Ramana Maharshi. Javais simplement ignor Ramana

Maharshi. Je pensais que Ramana ntait pas trs intressant, quilntait pas trs important. Aprs tout, jtais le chouchou de Gangaji.Jtais son favori. Jexprimais mon amour pour elle avec loquence etpassion. Je pouvais entendre la musique qui manait de la pierre ! quoi bon Ramana, le simple desprit Ramana, le Ramana de Quisuis-je ? Je savais qui jtais, je lavais su depuis ma rencontre avecles bouddhistes. Jtais la conscience infinie, innocente et pure

jouant le rle du bien-aim de Gangaji.Mais je vivais dans un tel tourment, cherchant dsesprment regagner ltat de flicit que javais perdu, cherchant dsesprment fuir lenfer qutait devenue ma vie, que je me serais tourn vers


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nimporte qui, mme Ramana, mme ce simplet, le gars du Quisuis-je ? qui navait vraiment rien dintressant dire. ce

point-l, je ne pensais pas quil aurait quoique ce soit dintressant dire. Mais jai finalement dcouvert la profondeur, la clart et lim-mensit de la ralisation de Ramana, ainsi que son dsir de la faire par-tager avec tous.

Ramanapassadouze ans sans parler, fuyant et se cachant desgens. Mais ils ne cessrent de le suivre et de le harceler et, finalement,ilfinitpar capituler.Depuis lors, et jusqu la fin de sa vie, il passa tout

son temps offrir cette ralisation et la mthode qui lui avait permisde se rendre compte de la vrit de son tre, qui est aussi la vrit deotretre. La vrit de touttre.

Jai suivi ses instructions avec le srieux dun homme qui a lescheveux en feu et qui cherche de leau pour lteindre , comme ondit. Mon intention ntait pas aussi pure quelle aurait pu ltre. Ceque je voulais, ctait de mchapper de cet enfer. Mais pure ou pas,

elle tait trs srieuse et charge dune grande nergie et dune im-portance primordiale.

La raison pour laquelle je vous raconte cette histoire, cest parceque tout ce que je vous dis aujourdhui, ou dans nimporte quelleautre rencontre, est le rsultat dune mise en pratique des instructionsde Ramana Maharshi, au cur de limmensit de cet amour questGangaji. Tout ce dont je vous parle vient de cette exprience davoir

suivi la lettre les instructions de Ramana Maharshi, mme quandelles ne me semblaient avoir aucun sens.Ce que javais entendu de Gangaji jusque-l, ctait que je ne de-

vrais rien faire, que je devrais arrter tout ce que jtais en train defaire, alors que ce que javais entendu de Ramana, ctait quil faudraitdployer leffort le plus intense de toute ma vie pour dcouvrir la vritde mon identit. Mais, tant donn mon ignorance cette poque-

l, il me semblait quil sagissait de deux choses diffrentes. Depuisquelque temps, il mavait sembl quen essayant vraiment de faire ceteffort immense que Ramana demandait de nous, je trahirais Gangajien quelque sorte. Mais lenfer que je vivais tait tellement terrifiant


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(un enfer qui consistait vouloir rcuprer lamour de Gangaji, touten pensant que je lavais perdu), et ma dtermination de mchapper

de cet enfer tait si intense, que jaurais fait nimporte quoi, mme sicela signifierait renier le message de Gangaji et adopter lenseignementde Ramana. Cest ainsi que jai suivi les instructions de Ramana. Jeles ai suivies aussi bien que jai pu. Et je suis l aujourdhui pour vous

parler de lexprience davoir suivi ses instructions et pour vous trans-mettre ce que jai appris de lui.

Il se trouve que lenseignement de Ramana ntait pas fait que

de silence comme on aurait tendance limaginer. En vrit, Ramanaa dit beaucoup de choses et, comme tout tre travers qui une trans-mission de la vrit doit se faire, il a dit beaucoup de choses contradic-toires. Tout comme Gangaji, Papaji et tout tre qui essaie de mettreen mots cette ralit innommable, il a dit une chose quelques-unset le contraire dautres.

Alors, ce que vous entendrez de moi, cest ce que jai entendu de

lui. Il ne sagit pas dcritures saintes. Ici, nous nouvrons pas un livrepour en lire les diffrentes parties en disant : Oh, mais voici ce quila dit dans cette partie-l. Ce que je vous offre ici est ce que Gangajima ordonn de vous offrir, cest--dire ma propre exprience. Moi-mme. Mon tre tout entier.

Lune des instructions principales, lune des transmissions les plusfondamentales qui nous viennent de Ramana Maharshi, mais aussi

de Papaji et de Gangaji, est celle-ci : Tout ce que vous savez au su-jet de la spiritualit est sans valeur ici. Tout concept, aussi subtil etapparemment prcis soit-il, aussi extraordinaire et beau soit-il, toutconcept sans exception (tout stra, toute criture sainte, tout mantra,tout enseignement) est sans aucune valeur ici. En fait, ils sont quel-que chose dencore pire. Ils constituent une entrave dbilitante la

possibilit de conclure, ce moment-l et une fois pour toutes, votre

qute de la vrit.Si vous voulez rellement connatre la vrit, vous devez laisserpartir tout ce que vous croyez savoir son sujet : toutes les ides dad-vaita et de non-dualit, toutes les ides de lunit de ltre, toutes les


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ides autour de lexprience de la ralisation. Toute esprance quepeut-tre vous avez, il faut la jeter la poubelle. Ces ides ne vous ser-

vent plus. Peut-tre qu un moment de votre vie, elles vous ont servi.Ramana parle souvent de lutilit de ces enseignements pour vous avoiramen l o vous tes : celle de vous attirer, de vous sduire. Mais iciet maintenant, elles ne vous servent plus.

Ceci est la premire chose que jai vraiment retenue de lensei-gnement de Ramana et, si vous examinez cette instruction, si vous laconsidrez simplement pour une seconde, la vrit de cette affirmation

vous deviendra vidente. Vos concepts ne servent plus rien maintenant.Peut-tre quils reviendront revigors, rajeunis par une nergie nouvelle.Peut-tre quils vous apparatront sous une nouvelle lumire. Mais pource qui nous concerne maintenant, pour aujourdhui, jetez-les.

Les instructions de Ramana concernent linvestigation de la ra-lit de votre identit. Cest ce quil nous encourage de dcouvrir, sansaucun motif. Si vous vous engagez dans cette qute dans lintention

dobtenir quelque chose, vous vous condamnez des temps difficileset dsagrables. Ramana est trs clair : si vous tes arriv ici, ce quidevait tre fait a dj t fait. Si vous pouvez mcouter pendant cinqminutes, sans sortir en courant de la salle, tout ce qui devait tre faita dj t fait.

La seule chose qui importe selon Ramana, cest votre intentionet, selon ma propre exprience, cela est la vrit. Maintenant vous

pouvez voir pourquoi les concepts spirituels nous entravent le che-min. Si je dis le mot intention , vous savez de vos lectures desstras et des critures saintes, ainsi que de tous les commentaires etenseignements, quen vrit lintention nest rien : il ny a personne qui on puisse prter une intention. Malgr cela, Ramana nous ditque la seule condition requise ici, cest que votre intention soit vrai-ment absolue. Ceci est un bon exemple qui nous montre que, mme

si les ides spirituelles peuvent reprsenter une certaine vrit, ellesdoivent tre mises de ct.Il se trouve que Gangaji dit la mme chose, mme si je ne lai pas

entendu de sa bouche au dbut. Lintention qui vous est demande


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(et cest tout ce qui est exig de vous) est une dtermination tout fait srieuse de connatre la ralit de votre identit. Rien de plus. Il

ne sagit pas de lintention datteindre lillumination, ni dobtenirla ralisation de soi, ni de mettre fin lignorance et la souffrance.Cest le dsir de faire terminer la souffrance une fois pour toutes qui

vous a amen l o vous tes. Maintenant il est temps de vous en d-barrasser. La seule chose qui vous est demande est lintention dedcouvrir pour vous-mme la ralit de votre identit. Lintention decesser de gaspiller votre temps et de rpondre une seule question, la

seule qui compte : Qui suis-je vraiment ? Je souponne que tous les tres humains, ignorant cette ques-

tion fondamentale, prtendent en connatre la rponse. Je supposeque je sais qui je suis : Je suis celui qui est en train de faire toutcela. Je suis celui qui a lexprience de ce corps et de cette vie. R-trospectivement, il me semble tonnant que notre ignorance totaledune relation avec un sens vritable de notre identit soit si ignore

et renie. Tout ce que je vous demande, du moins pour le temps quenous passerons ensemble aujourdhui, cest de mettre de ct touteautre proccupation et de vouloir de tout votre cur apprhender laralit de votre identit.

Ramana nous dit, et cest galement mon exprience, que la seulepense qui devrait vous intresser, la seule pense qui devrait attirervotre attention, cest ce quil appelle la pense je , ce qui veut dire

lego. Pour Ramana, les mots ego , je et mental indiquentla mme chose. Le mental est lego, tout comme le je est lego. Envrit, nous ne sommes rien dautre quego.

Une chose est certaine : vous avez un sens didentit, un sentimentdexister, un sens dtre quelque chose, mais vous ne savez pas ce quecest. Ramana appelle ce sens la pense je et il nous dit quaucuneautre pense ne vaut la peine dtre examine. Toute autre pense,

sans aucune exception, peut tre distingue de cette pense essentiellepuisquen ralit, toute autre pense, aussi vicieuse soit-elle, aussi vul-gaire ou leve, aussi merveilleuse dans sa motivation, sa beaut ou sasubtilit soit-elle, toute autre pense a une relation avec le je .


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Toute autre pense que le je a une relation avec le je . Ellemerge du je : ce que jaime, ce que je naime pas, ce que je refuse

daccepter, ce que je fais pour changer les choses, ce que je veux, cedont jai besoin, ce que je ne veux pas et ce dont je dois me dbarrasser.Tout cela, sans exception, retrouve sa source dans la pense je qui,selon Ramana, est lego, ainsi quest la totalit du champ du mental.Par consquent, Ramana nous suggre de refuser de faire attention toute autre pense que la pense je . Ramana nous encourage,nous demande, nous prie, nous supplie de faire attention seulement

la pense je , de refuser de faire attention toutes les autres pensesqui se droulent dans notre esprit et de la retourner vers le penseur,

vers la source des penses.Quand on utilise le mot source , on pense quon sait de quoi

il sagit. Ceci est spcialement vrai dans les cercles spirituels, o le mot source est entendu comme locan infini de la conscience .Cela nest pas ce que Ramana dit. Ramana nous dit que la source de

tout ce qui apparat est lego. Pour cette raison, lobjet de notre investi-gation est lego. Ramana nous demande de chercher lego, de chercherle je . Mais qui va effectuer cette qute ? Lego, bien sr. Cest legoqui fait tout. Cest lego qui est le moteur, lengin grce auquel toutlunivers devient manifeste. Et cest la croyance que lego est monidentit qui est la source de toutes les souffrances et les trahisons,tous les meurtres, toute la haine et la misre humaine. Alors, laissez

lego chercher lego. Cest cela linvitation de Ramana Maharshi.Laissez lego apercevoir sa propre nature, au lieu dessayer de toutcomprendre. Laissez lego chercher soi-mme.

Lego apparat, bien sr. Il nest pas prsent dans le sommeil pro-fond. Dans le sommeil profond, il ny a personne. Il ny a personne,il ny a pas de mental, pas dunivers, pas de moi ni de pense je .Cest ce qui rend le sommeil si agrable : je ne suis plus l. Lego est

une pense qui surgit. Lego est diffrent de toutes les autres penses,car il en est la source. Il surgit en quelque chose. Ce quelque chosedans laquelle il apparat, cest vous-mme, cest--dire le sujet de votrequte : le cur de lego. Alors, on donne lego la tche de se chercher


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soi-mme, de plonger son attention dans sa propre nature, de ne lamaintenir quen soi-mme, tout en refusant de prter attention aux

expressions magnifiques quil produit. Cette recherche de lego parlego est lessence mme de linvestigation de soi. Ainsi vous pouvez

voir que les concepts spirituels nont aucune place ici et ils ne vousservent rien dans cette investigation. Nous savons que lego nexiste

pas. Alors, ne serait-il pas mieux dobserver ma respiration ? Ou bienfaire japa, puja ou faire mes dvotions ? En fait, vous seriez bien mieuxavis de ne rien faire. Vous seriez encore mieux en vous abandonnant

compltement. Mais qui ferait cela ? Qui est l pour se rendre si cenest lego ? Et si vous croyez vous avoir abandonn totalement, quidautre que lego pense cela ?

Sil vous est difficile dentendre ce que je dis, coutez ceci : Ra-mana nous dit que lobjet de notre vie est celui de dcouvrir la ralitde notre identit. Il ny a pas dautre but la vie. Et, selon ma propreexprience, nous passons nos vies faire exactement cela, mme si nous

ne le savons pas toujours. Ou bien nous le nions, car ladmettre seraitle mme quadmettre que Je nai aucune ide de qui je parle quand

je dis le motje. Mais mon exprience dans cette vie, ainsi que celledes gens avec qui jai parl, ma prouv que nous passons tous lessentielde nos vies essayer darriver comprendre qui nous sommes. Celasert corroborer laffirmation de Ramana, quand il dit que cela est leseul but de notre vie. Ramana suggre que nous cessions de faire fausse

route et que nous prtions notre attention directement notre iden-tit. Il nous demande de chercher notre identit de tout notre cur,tout en sachant quon ne la trouvera pas dans les penses, ni dans lesmotions, ni les circonstances, ni le corps, etc. Puis il nous dit, ce quiest galement mon exprience, que linvestigation elle-mme est laralisation que vous cherchez de tout votre cur.

Une certitude demeure : il ny a absolument rien que vous puis-

siez faire pour atteindre la ralisation de la vrit de votre tre. Voustes cela. Vous tes cela et cela ne peut pas tre atteint. La ralisation,lillumination et la vrit ne peuvent pas tre atteintes, non pas parceque la vrit nest pas accessible, mais parce quelle est ce que vous tes.


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Trouvez-vous

Vous, tel que vous tes, et non pas une version imaginaire, purifieet parfaite de vous. Vous, exactement comme vous tes. Alors, il est

clair que cela ne peut pas tre un but atteindre. Et cette investiga-tion consciente, le fait de tourner votre attention vers lintrieur, cette

veille au cur de vous-mme, cest cela la ralisation.Des visions claires instantanes pourraient en merger : ny faites

pas attention. Elles se dissoudront aussi vite quelles ne sont appa-rues. Des peurs horrifiques pourront en jaillir : ny faites pas atten-tion. Elles sont aussi inconsquentes que les moments de clart. Ce

sont tout simplement les reflets de votre moi qui jouent leur jeu surla scne de la vie.

Je vous demande de rester silencieux pendant toute la journe.Cela ne veut pas dire que vous devez vous sentir oblig de ne pas parler.Mais faites honneur au srieux de cette intention qui vous a amen iciet refusez de chercher la conversation afin de vous dcharger de toutce qui prend place en votre cur. Lobjet de cette investigation est de

forcer lesprit se tourner vers lintrieur, loin des techniques et destactiques que nous avons tous adoptes pour nous rassurer de notreexistence. Toutes ces techniques ne nous drangent pas, mais elles nesont daucune utilit au dbut de linvestigation.

Ramana nous dit que cette investigation demande beaucoup def-fort, quelle nest pas le mouvement naturel de lesprit. Elle va dans lesens contraire de la tendance naturelle de lesprit, qui est celle daller

vers lextrieur et de regarder parmi les penses, les souvenirs, les ideset les Bonjour, comment a va ? et toutes les choses que nous fai-sons. Cela est linclinaison naturelle du mental et il ny a pas de mal cela. Mais pour que linvestigation commence vraiment, elle doit treaccompagne dun grand effort pour refuser lesprit son inclinaisonnaturelle et ne pas satisfaire son dsir naturel daller vers lextrieur

pour comparer ce quil croit avoir trouv avec ce dont il se souvient

ou ce quil pense devoir trouver, par exemple. Ramana parle de celacomme le plus grand effort dune vie. Alors, ne croyez pas que cestfacile. Cest pour cela que la sincrit de votre intention est si impor-tante. La fermet de votre intention est la seule condition.


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Rcemment dans une rencontre publique, une des participantesma dit quelle avait vcu une exprience de batitude au moment o

elle avait essay de tourner son attention vers lintrieur. Elle avaitprouv une exprience de lunit de ltre. Ensuite, cette exprienceavait disparu, laissant la place un sentiment de perte et de dcep-tion. Depuis, elle ma dit que si cette exprience-l nest pas ce quellecherche (ce nest vraiment pas) alors elle ne veut rien voir avec leschoses spirituelles. Et bien, a va comme a. Il peut y avoir une grandedsillusion dans cette aventure. Mais je vous dis, du fond du cur,

quaucune exprience, aussi merveilleuse et durable quelle soit, (et audire de Ramana, mme si cela dure des milliers dannes), aussi formi-dable soit-elle, aucune exprience ne peut pas toucher la ralisationconsciente et en permanence de votre tre vritable. Ce dont on parleici na absolument rien voir avec des expriences agrables ou dsa-grables. Absolument rien. Cette ralisation consciente de la vrit de

votre tre est linvestigation ; elle est lesprit tourn vers lintrieur.

Au dbut, cette investigation demande un grand effort. Mais Ra-mana vous promet que si vous persistez, si vous gardez votre attentiontoujours tourne vers lintrieur ; si, lorsque le fil de votre attention serelche (cela vous arrivera, cest certain) et vous vous trouvez en train defouiller dans la boue des comparaisons, si ce moment-l vous ramenez

votre attention vers lintrieur (sans essayer de justifier, dexpliquer,de comprendre, ni de faire quoique ce soit au sujet de ce mouvement

vers lextrieur), aussi long que cet effort puisse vous sembler, il finirapar disparatre et se dissoudre dans lesprit tourn vers lintrieur enpermanence. Voici ce que dit Ramana ce sujet : Si vous amenezlattention de lesprit lintrieur de la zone du cur de votre tre, il

y l a une sorte de magntisme. Une sorte dattraction vous attraperaet tous vos efforts seront finis.

Moi, je dis que lesprit tombe amoureux de cette recherche de

soi ; lesprit en tombe amoureux dune faon inimaginable. Lespritdeviendra ainsi tellement amoureux quil perdra son intrt pourtoute autre chose (et tout ce dont il tait amoureux auparavant), parceque cest cela lhistoire damour quil a toujours cherche et quil na


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Trouvez-vous

jamais su trouver. Je suis en train de parler ici ces egos, ces croyan-ces en lexistence individuelle et je vous indique o trouver votre vrai

dsir. Cest vous-mme. Toute activit qui ne se rapporte pas cetterecherche de votre vraie nature est, sans exception, du temps perdu.Absolument. Et je vous promets, du fond du cur, que tout ce que ditRamana est la vrit. Dans cette investigation, vous trouverez ce que

vous nauriez jamais pu imaginer : cest une histoire damour. Elle estsi profonde, si riche et subtile quelle dpasse tout ce que vous auriez

pu imaginer ou souhaiter dans votre recherche spirituelle auparavant.

Papaji a dit que si la question Qui suis-je ? est pose de faon ap-proprie et juste, on na qu la poser une seule fois. Il vous indiquejustement ce dont je vous parle ici. Il est probable quil vous faudraun certain temps pour russir. Mais je vous promets quune fois quecette intuition vous frappera, elle vous tiendra. Vous ne pourriez plus

vous en chappez.La seule force qui puisse vous garer et vous faire renier la vrit

de votre tre, cest vous-mme. Cest cause de notre ignorance quecela se produit depuis toujours. Mais quand vous dcouvrirez ce que

vous avez vraiment cherch depuis toujours, vous naurez plus aucuneenvie de regarder ailleurs. Vous vous sentirez enfin chez vous. Cela estla caverne du cur et vous la trouverez dans votre propre cur. Dansle cur de ce moi horrible et goste, ce nud qui semble constituer le

problme et que nous vitons tout prix. Regardez l. L seulement.

Cherchez jusqu ce que vous layez trouv. Je peux vous donnerquelques indications : personne ne peut vous dire o vous trouver.Personne ne peut vous dire : Regardez ici, regardez l-bas. Voussavez o vous vous trouvez. Ramana parle du cur. Ramana nousindique que pour ceux dentre nous qui sommes la merci de lide je suis le corps , cette croyance implicite et rarement reconnue se-lon laquelle mon corps est mon identit, le cur (qui nest ni le cur

physique ni le cur motionnel, mais la source de lego, la source detout ce qui existe) est trs probablement peru comme tant quelquepart dans le corps.

Ramana se sert des stras et des critures saintes pour corroborer


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sa propre exprience : tous ces textes nous disent que ce cur, sil estressenti dans le corps, se situe droite de la poitrine. Et si lon croit

lide je suis le corps , cest partir de ce point-l dans le corps quela peur, la flicit, le monde, les penses et, plus fondamentalement, le je apparaissent. Et Ramana nous dit que sil nous faut concentrersur un point du corps, cest bien l quon doit mettre notre attention.(John montre du doigt le ct droit de sa poitrine).

Jhsite un peu de parler de cela car, quand pour la premire foisjai lu ce sujet, cela ma sembl vraiment idiot. Mais plus tard, jai

trouv cette indication trs utile. Peut-tre que pour vous, ce ne serapas le cas. Pour moi, ce point de rfrence a montr son utilit. Mais leplus important est de maintenir votre attention sur quelque chose quevous croyez tre votre moi. Et puisque votre moi est tout ce qui existe,peu importe vraiment ce que vous choisissez. Il ny a aucun moyende dterminer, de dfinir ou de mettre le doigt sur une exprience

particulire qui serait votre moi. Lessentiel est de trouver un endroit

dans le mental qui vous semble tre vous-mme et de maintenir votreattention l, sans vous soucier de toutes les sottises de ladvaita. Je disdes sottises parce que, pour celui qui cherche de tout son cur mettre fin sa croyance en lexprience de sparation, toutes ces idesnont aucun sens. Et pour celui qui se croit lacteur, le penseur ou celuiqui souffre, toutes les ides qui renient lexistence de celui qui souffre,de la souffrance, de lacteur, de laction ou de ce qui a t accompli ne

sont que des balivernes.Vous devez commencer l o vous tes. Faites cet effort pouraujourdhui seulement. Trouvez quelque chose en vous qui vous sem-ble tre votre moi et accrochez-vous cela avec votre attention. Etlorsque votre attention sen loigne, redirigez-la vers ce point. Ramananous fait les promesses suivantes : a) Lentre dans le cur de lego est

vraiment la dissolution de lego, ce qui ne veut pas dire que lego dis-

parat et b) Mme si cela est votre seule motivation, si vous lessayezde tout votre cur, il vous sera impossible dchouer.

Ces derniers temps, il me semble que la qute de moi-mme est une


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constante dans ma vie. Cela commence habituellement avec lego quisobserve, qui regarde les aspects dans la conscience qui ont t abandonns

et les trahisons. Mais ce qui se passe, cest quil ny trouve aucune rponse.Alors, il y a un bouleversement dans ce qui regarde. Cela commence defaon claire : l identit, la personnalit sobserve. Plus elle regarde enprofondeur, plus elle regarde innocemment, ouvertement et sans rien sa-oir. Alors, ce qui regarde devient tout simplement pure amour et paix.

Et on ne peut plus le localiser.

Bien, cest ce qui a t promis.

Mais cela commence toujours avec lidentit qui regarde et puis, ily a une sorte de perception. Je ne sais mme pas qui sen aperoit. Mais cequi regarde est quelque chose qui est toujours en train de regarder.

Oui, cest exact. Ramana dit que la seule diffrence entre un jnani

et un ajnani, entre lesprit ralis et lesprit ignorant est le point de vue.

Au cours de l inestigation, lattention se redirige de faon trs sub-tile... Javais lhabitude de prendre des notes pendant linestigation.

Au dpart, mes notes taient trs personnelles et, tout coup, je ncrivais

mme plus je . Je sens que je disparais, je suis le tout, je suis tout lemonde, je ne suis personne et il ny a que lamour et la paix.

Cest a lintuition. Cest trs utile de voir que, quand on parlede ltat de ralisation, en vrit on parle de lintuition, qui est indes-criptible. Vous trouvez que le monde est encore l, nest-ce pas ?

Le monde est encore l, mais lexprience du monde est totalementdiffrente.

Oui. Cest vrai. Ramana parlait avec les gens qui vivaient enInde, dans le contexte du Vedanta, et qui taient trs bien informsau sujet des diffrentes formes de samadhi. En raja yoga, il est dit que


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ltat ultime de samadhi est le nirvikalpa samadhi qui, selon Ramana,consiste en labsence dobjets. Cet tat ne se distingue pas du sommeil

profond. Ramana dit que le nirvikalpa samadhi est bien, mais ltatque vous recherchez, cest lesahajasamadhi,qui est ltat naturel. Etcest bien lexprience de cet tat que vous nous rapportez.

Quand jai eu cette exprience pour la premire fois, il y a trois ans,ctait comme si je me noyais dans le silence. Ctait vraiment immense

Maintenant il me semble trs normal.

Mais oui, il est normal. Ce nest pas pour rien quon lappelle ltatnaturel, cest vraiment notre tat naturel. Ce nest rien dautre quunchangement de point de vue. Avant, tout tait regard du point de vuede lego, dune identit spare qui a besoin de beaucoup dattention.Et quand le monde est peru du point de vue de lego, on voit les cho-ses de la mme manire quon les voit dans une vie humaine typique,

savoir, la comparaison et la dispute, la souffrance et la dtresse et Je veux ceci et je ne veux pas de cela. Cest une perception par-faitement juste, du point de vue de lego. Il ny a rien de mal cela.

Je suis trs heureux den parler, car je tiens absolument ce que voussaisissiez ce point. Ce nest pas que le point de vue de lego est erron.De l o il voit les choses, cest parfaitement appropri. Mais, toutsimplement, cela nest pas vous. Cela est tout simplement un point

de vue que vous avez adopt et accept. Vu de otrepoint de vue, ladiffrence est sans mesure !

Je crois que je commence comprendre ce quon entend par il nya rien faire , mais jaimerais que ous en parliez plus. Il me sembleque, dans cette inestigation, jose regarder en face les aspects les plus d-testables, les plus effrayants et les plus renis de moi-mme, sans aucune

intention de les changer, les rparer, ou de me dbarrasser de la peinequils me causent. Il y a donc un changement de point de vue et tout cetamour, toute cette compassion et cette comprhension sont l et il ny arien faire. Je commence le oir, tout ce qui avait t dtest et rejet


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auparavant est tremp dans cet amour. Quelque chose se passe dans cequi semble tre l-bas , des choses auxquelles on a tourn le dos et,

dans cette exprience, on sait que ces aspects sont tous la mme chose. Toutcela estune seule chose. Je ne sais pas si transformation est le bonmot, mais cest presque comme dans les contes de fes o, en embrassantla bte, elle montre son vrai visage.

Cela ne veut pas ncessairement dire quelle perdra son apparencede bte. Cest tout ce que je peux ajouter cela.

Moi aussi.

Voici ma question : La bte, na-t-elle pas toujours t plongedans cela ?

Si. La bte a cru ne pas ltre. Mais cest impossible quelle ne soit

pas imprgne de cet amour.

Voici donc la cl qui vous montre pourquoi il ny a vraiment rien faire.

Merci. Il y avait encore ce malentendu, je croyais que la bte ne de-vrait plus tre l, dans son apparence de bte.Cest a. Cela est sa faon

de sexprimer.

Cest sa nature.

Cest nest pas oblig quelle devienne autre chose. Cest ce que javais

du mal comprendre. Cest cela le conte de fes. Cest le mythe selon le-quel la bte sera transforme en quelque chose dautre et vivra dans le

bonheur pour lternit, au lieu d tre simplement un aspect du jeu dela conscience. Mais il sagit ici de la totalit.

Oui. Mais sil vous semble que quelque chose a t change, je


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vous suggrerais de chercher pour qui ce semblant de changement aeu lieu. Voyez-vous cette distinction ? Je ne vous demande pas des-

sayer de trouver quoi que ce soit propos de lapparence daccomplis-sement. Lapparence que quelque chose a t accomplie, quil y a euun changement, cest seulement une apparence. Cela ne pose aucun

problme. Mais quand vous trouverez la croyance en lapparence, de-mandez-vous : Pour qui est-ce quil parat y avoir eu un changement ?Il nest pas ncessaire dliminer lapparencede changement. Rien nechange vraiment.

Cest tout simplement les yeux qui regardent et oient tout dunemanire diffrente.

Il sagit dun point de vue diffrent. Il y a un changement depoint de vue.

Mais si je navais pas eu cette conersation avec ous, je ne lauraisjamais compris de la mme faon.

Alors, vous vous servez bien de moi ! Chaque fois quil vous sem-ble que quelque chose a t transforme par cette perception, il y aune invitation vrifier : Pour qui ce semblant de transformationa eu lieu ? Aucune autre investigation ne vaut vraiment la peine.

Peu importe que lexprience vous semble subtile ou agrable, touteautre question nest quune distraction et un mouvement de lespritvers lextrieur. Qui est affect par tout cela ?

Cest tonnant, car je croyais encore que quelque chose tait relle-ment en train de changer. Mais, en ralit, la seule chose qui tait entrain de changer, ctait celle qui regarde.

Par consquent, il vaut mieux tourner lattention non pas versce qui semble tre en train de changer, mais vers celle qui voit leschangements. Gangaji nous promet quil ny a pas de fin cela, il y a


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toujours encore questionner. Cest ce quelle nous promet. Alors, sivous vous trouvez en train de vous dire : Oh, je comprends. Tout

est diffrent ! , cherchez celle qui comprend.

Jai fait cela des milliers de fois. Et maintenant je comprends ! aa fait tilt tout coup. Plus on porte le regard sur les nuds, le tratre ouce qui a t trahi, le plus grand, le plus subtil ou le plus profond... Cesttellement intressant ... Et cela commence en portant son attention surce qui semble le plus horrible, le plus douloureux et le plus effroyable...

Cest en effet une manire trs utile de le faire. Mais vous savez,chacun trouve son propre chemin. Cest pour cela que javais hsit de

parler du cur et sa sphurana. La sphurana est la pulsation de la vibra-tion de lnergie du cur. Mais vous trouverez votre propre chemin.Qui dautre que vous pourrait savoir o vous trouver ? Alors, dans

votre cas, au dbut de linvestigation, votre attention sest dirige vers

ce qui avait t bless, ce qui est douloureux, et cela est parfaitementappropri. Cela nest pas ncessairement vrai pour tout le monde. Voustous, vous savez o vous vous trouvez. Vraiment. a ne peut pas tre

vraiment dur de chercher vous-mme, nest-ce pas ?

Quand jy porte mon regard, je sens mon cur dans ma poitrine quiest en train de brler, puis il arrive que je ne peux plus le localiser.

Oui, cest exact. Cest un signe de confirmation. Cela peut ressem-bler une sensation brlante. Cest la sphurana, la force de vibrationdu cur dont on parle dans les stras, les Upanishads et les Vedas.Mais il nest aperu comme tel que tant quon le regarde du point de

vue selon lequel Je suis mon corps. Cest parfaitement acceptablede regarder dans la poitrine, puisque cest partir de ce point de vueque vous essayez de vous trouver. Lorsque le point de vue aura chang,la possibilit de vous trouver quelque part que ce soit disparatra. Mais


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elle pourrait rapparatre par la suite. Cela est quelque chose qui sepasse dans le temps. Ramana parle de la diffrence entre la ralisation

progressive et la ralisation instantane. Il dit que pour la ralisation,ces ides nont aucun sens. Cest seulement pour celui qui cherche laralisation que ces ides de progressive et instantane ont unsens. Mais tout a, cest bien. Vous devez commencer l o vous tes.Il ny a aucun intrt dire : Ah, mais je ne me situe nulle part. Jesuis la conscience infinie. Il ny a pas de dualit. Rien de cela ne peut

vous tre utile. Ce qui peut vraiment vous aider, cest dtre honnte

ds le dbut. Gangaji nous dit : Dites la vrit. Commencez hon-ntement l o vous tes, ce qui pour la plupart des gens veut dire

partir du point vue je suis le corps .Il est intressant de noter que Ramana nous renseigne, et a doit

certainement venir de sa propre exprience, que pour le jnani, ce nestpas le concept je suis le corps qui disparat, mais la croyance encette ide. Cette ide est vue alors dun point de vue totalement dif-

frent. Rien ne disparat vraiment. Ce nest pas que vous, en tant quecette force gnratrice de conditionnement, de haine et dgosme,

vous allez devenir pur et limpide comme un saint. Mais tout a nevous contrle plus. On commence en regardant tout dun certainpoint de vue mais, avec le temps, on ne se laisse plus tromper. Lors-que ce point de vue change et disparat, cela ne veut pas dire que laforce gnratrice change de nature, que le scorpion change de nature.

Quest-ce cela vous fait ? Qui tes-vous ? Trouvez-vous. Il ny a riendautre faire. Vous ntes pas venu au monde pour devenir un saint,mais pour trouver vous-mme. Alors, laissez tomber tout a. Je suisheureux dtre avec vous ici. Trouvez-vous. Om Shanti.


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Ramana a dit que la seule et unique chose quil vaille la peine deconnatre et de sen rappeler, cest quil ny a rien dautre que lesoi. Il ny a que le soi. Toutes les choses, les motions, laction et lab-sence daction, tout abandon, toute arrogance, toute ignorance, touteclart, tout, absolument tout ce qui existe nest rien dautre que le soi.

Selon Ramana, cela est la seule connaissance dont vous aurez besoindans cette qute.

Quelquun ma crit pour me dire que le sat dans le mot sat-sang est souvent traduit par vrit . Javais traduit le mot satsang

par association avec le soi . Le mot sanskrit satsang est pluscouramment traduit par association avec la vrit . Et bien, jeconfesse : je lai fait dlibrment.

Ce qui ma plu le plus chez Gangaji, cest quelle est une femmevraiment ordinaire et je crois que cela est une des ses caractristiquesles plus remarquables. Mise part sa splendeur, elle est une femme am-ricaine avec peu dintrt pour les subtilits des ides et des conceptsspirituels. En ralit, elle atrs peu de patience pour des ides et desconcepts spirituels. Alors, dans le contexte de cette rencontre per-manente avec elle, je me suis permis de mettre de ct tout ce que je

trouvais encombrant dans lexpression spirituelle.La seule pratique spirituelle que jai essaye est le bouddhisme ti-btain et je dois vous dire que les bouddhistes dtestent le mot Soi .Un de mes bons amis, qui tait un de mes enseignants bouddhistes en

prison, ma dit que la seule chose qui le drangeait dans lenseignementde Ramana Maharshi, ctait laccent mis sur le Soi. Si on pouvait sup-

primer ce mot, tout le reste serait trs bien son avis. Je dois dire que

ce mot ne me plaisait pas non plus. Le mot Soi avait lair pourmoi dun concept hindou. Soi , toujours avec la majuscule.Alors, pendant trs longtemps, je suis rest inbranlable dans mon

refus dutiliser ce mot, surtout en satsang. Il me semblait que ctait


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un sale petit mot. Voil un bon exemple de linutilit de nos opinions.Ramana nous dit que la seule chose quil faut vraiment savoir, cest

quil ny a rien dautre que le soi. Dans cette rencontre permanenteavec Ramana, dans cette investigation perptuelle, jen suis venu voirque le mot soi , sans la majuscule, est en fait le mot juste. Cest lemot parfait pour parler de ce que vous cherchez.

Je nai pas la moindre ide du sentiment que le mot sanskritatmanvoquait. Personne ne sait probablement ce quoi ce mot sanscritressentait, puisque cette langue est morte et, ma connaissance,

personne ne la parle plus. Mais je sais bien ce que le mot soi voqueen franais. Je sais quoi il fait rfrence. Je connais lexprience, laralit que ce mot indique. Il indique justement ce dont on parleici. Il ne sagit pas de votre Moi suprieur , quoique lon puisselappeler ainsi. Ce nest pas la Vrit en tant quobjet, quoique lon

puisse lappeler comme cela aussi. Dans cette investigation, ce que vouscherchez est prcisment le soi de tous les jours, ordinaire, quotidien et

toujours prsent que vousconnaissez. Alors, jai parl dlibrment desatsang comme une association avec soi car, par mon exprience,cette expression le dcrit parfaitement. Satsang, cest tre en associationavec vous-mme.

Gangaji dit : Je suis votre moi . Elle ne cesse de le rpter.La premire fois que lai entendu dire a, jai cru que a voulait dire : Elle est mon moi .tel que je devrais tre ; elle est le but : son

tat, sa ralisation, sa splendeur sontlobjectif. Bien, je vois maintenantque ce quelle dit, cest la pure vrit. Moi, je vous dis : Je suis votresoi et je le suis vraiment. Que pourrais-je tre dautre ? Si je vous dis : Je suis votre soi , je ne veux pas dire Soi avec une majuscule.Cette forme qui apparat dans votre conscience et qui vous supplie detrouver vous-mme, cest votre soi. Tout, sans exception, est votre soi ;tout est ce soi ordinaire, simple et quotidien que vous tes.

La ralit de votre soi est la cl. Ce nest pas quelque chose quichange. Je suis assis ici sur cette chaise et je vous regarde : vous testous des aspects de mon propre soi. Et, aussi loin je men souvienne, cebonhomme qui est assis ici est exactement le mme que le petit garon


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de trois ans quautrefois on appelait par le mme prnom. Rien, abso-lument rien na chang en moi. Le corps a chang, le mental a chang.

Les circonstances ont chang et continuent de changer. Mais moi,je veux dire par l mon soi, je nai absolument pas chang. Et cest lemme pour vous. Non pas parce que votre soi est semblable aumien, mais parce que cest le mme soi. Ceci (John se montre du doigt)est galement votre soi. Cette forme-ci apparat et disparat en vous.Vous ne pouvez pas le trouver en regardant cette rose qui est sur latable. Mais vous pouvez le trouver en cherchant celui qui regarde la

rose, celui qui peroit la rose, celui qui aime ou dteste la rose. Et ceque vous dcouvrirez l nest rien de nouveau.

Une fois que lintuition, la prise de conscience essentielle et per-manente de votre vraie identit est prsente, sa splendeur est au-delde toute description. Sa libert est inexprimable en mots. Cest pourcela quil est probablement invitable, dans les cercles spirituels oudans un contexte spirituel, quon se livre des expressions de rvrence

comme Ah, le Soi ! En fait, cela est trs appropri. Cette prise deconscience est trs importante. Mais il sagit toujours dune prise deconscience de quelque chose qui est absolument ordinaire. Quelquechose qui est absolument prsente, en permanence. Cest tellementsimple, que les ides prtentieuses autour de cela ne sont que des at-tentes de renchrir sur sa perfection. Et cest du temps perdu !

Qui tes-vous ? Il ny a vraiment rien de plus important. Qui tes-

vous vraiment ? De quoi je parle quand je dis le mot je ? Quest-ce qui dit le mot je ? Au dbut, jai trouv trs utile de rpter lemot je maintes et maintes fois, tout en essayant de saisir son pointdmergence. Tout peut vous tre utile si votre intention est de trouver

vous-mme vritablement. Cest tonnant que cela puisse sembler sidifficile faire. Cest vous-mme, tout comme vous tes.

Ramana dit quil y a seulement deux mthodes pour aboutir cette

prise de conscience. La premire est la recherche de soi et la deuximeest labandon de soi-mme. La recherche de soi, cest quelque choseque lon peut faire ; labandon de soi, a ne se fait pas. Si vous pouviez

vraiment vous abandonner, vous lauriez dj fait.


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Vous mavez dconcert en disant Je suis otre soi et Toutcela est mon soi . Cela me donne lenie dentrer en transe. Jusqu ce

point-l, je ous ai suivi, parce que jen ai eu lexprience moi-mme.

Lorsque vous parlez de moi, de quoi parlez-vous vraiment ? Dequoi parlez-vous ?

De mon exprience de ous, je suppose.

O est-ce que cette exprience apparat ?

En moi.

Le soleil, la lune et les toiles, o apparaissent-ils ?

Mais cela nest pas lexprience mystique de lUnit.

Cela nest pas lexprience mystique de lUnit ! La seule diff-rence entre lexprience mystique de lUnit et lexprience de toutest moi , cest le point de vue. Je vous laffirme, lexprience mystiquede lunit est prcisment votre exprience. Le mystre pour moi, cestque vous continuez le nier. Cest cela le mystre ! Cela est excellent.Cela est trs important. Votre exprience, telle quelle est, cest lex-

prience de tout est un seul et unique soi . Le mystre pour moi,cest que vous continuez dire que ce nest pas le cas.

Peut-tre que je suis plus intime avec mes penses, mes sentiments,ma conscience et mon corps quavec des objets.

Voulez-vous dire que vos penses, vos motions, vos sentiments

et votre corps ne sont pas des objets ? Ne sont-ils pas des objets dansvotre conscience?

Si.


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Cela nest pas une thorie, nest-ce pas ? Il sagit bien de votreexprience.

Oui, cest vrai.

Alors, mis part le fait que vous vous sentez plus intime avectout cela, o est la distinction ? Peut-tre que cette exprience que

vous dcrivez comme une relation plus intime nest rien dautreque ce que Ramana appelle lide je suis le corps . Cela vous laisse

le choix : ou bien vous faites attention ce sentiment dtre plusintime avec vos penses, vos motions, votre corps, etc. , ou bien, si

vous regardez et vous essayez de voir qui ce sentiment dintimitapparat, cela se rvlera comme tant un objet dans la conscience.Vous me suivez ?

Oui. Mais ctait justement a mon exprience, avant que ous ne

commenciez parler de Ramana... Celle que je crois tre est un objetdans ma conscience. Votre exprience avec Gangaji, je ne peux pas savoirce quelle a t... Mais lorsque ous avez commenc parler de Ramanaet de laction de porter lattention sur lego, sur la sensation dun je ,

a ma fait ressentir un bonheur immense et spacieux et cela a rvl uneautre chose aussi...

Votre exprience mme, celle que vous dcrivez comme mespenses, mon corps et mes motions sont dun ordre diffrent de celuidu soleil, de la lune, des toiles et de John Sherman apparaissant dansma conscience , indique celle qui lprouve. Le sentiment dintimitqui sature ces penses, le corps et les motions et vous fait croire quilssont spciaux, est une pense aussi. Cest une exprience. Cette exp-rience, par qui est-elle ressentie ?

Il y a en nous une tentation permanente de porter lattentionvers les objets de la pense. Et plus on sapproche du cur, plus celadevient subtile. Lesprit a vu clair dans tout cela : Je comprends, ceque je pense que je suis est un objet qui apparat dans la conscience .


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La capacit de lesprit se laisser sduire pas des niveaux et des cou-ches nouvelles de subtilits est sans fin, ce qui souvent nous amne

croire quun changement apparent est une affaire importante. Cestcomprhensible. Vous pensez que ce sentiment dintimit est quelquechose de spcial. Cela peut se comprendre aussi. Mais ne vous arr-tez pas l. Trouvez pour qui cette diffrence apparente existe. Celaest vous-mme.

La valeur de laffirmation de Ramana selon laquelle tout est vous-mme et son insistance sur le fait que cela est la seule chose quil vous

faut savoir est celle de vous rappeler. Dans lagitation des changementsdu mental et des manires subtiles dans lesquelles il peut se distrairede ce quil veut faire, cest--dire, trouver soi-mme, la transe peut treinterrompue. La confusion en est un exemple. La confusion est unerupture de la transe. Il ne faut pas rejeter la confusion, car elle est unsigne que vous tes sur la bonne voie.

Dans la tradition o Ramana est apparu, quoiquon lappelle,

on parle des enveloppes qui recouvrent lAtman . Vous dcrivezla croyance qui rsulte de linvestigation autour de la question uisuis-je ? Le dernier enveloppe, le dernier obstacle, le dernier voile

porte le nom danandamaya-kosha : cest lenveloppe de batitude.Cest le dernier obscurcissement qui, pour beaucoup de gens, consti-tue souvent une impasse. Cette femme dont je vous ai parle ce matintait imprgne, noye dans cette batitude de ltre, suite son in-

vestigation de soi. Cette batitude est une exprience : pour qui cetteexprience a lieu ? Cette exprience de flicit que vous connaissez etqui surgit dans linvestigation est remplace par lexprience de confu-sion quand vous tes confronte avec quelque chose qui ne correspond

pas ce que votre esprit avait, peut-tre silencieusement, dcid quelledevrait tre. Par consquent, si la flicit que vous prouvez disparatet la confusion en prend la place, elle nest pas ce que vous cherchez. Si

elle disparat, elle nest pas ce que vous cherchez. Ce que vous cherchez,cest vous-mme : ce qui na jamais chang et qui ne changera jamais.Vous le savez. Ici, on ne trouve rien qui change. Ici, ni la naissance nila mort ne se trouvent pas. Alors, ne vous arrtez pas l.


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Cest cela la beaut du vichara, de linvestigation. Cest cela sasplendeur. Tout peut vous servir de matre : toutes les penses, les sen-

timents, les moments de batitude, les moments de confusion, toutcela vous reconduit directement vers vous-mme. Si seulement vousrenversiez la direction de votre attention et vous la suiviez dans le senscontraire, vers sa source. Tout cela est le gourou lextrieur qui vous

pousse vers le gourou lintrieur, qui est en train de vous attirer.Toutes les penses, toutes les confusions, toutes les erreurs, toutes lesfautes et les bienfaits vous indiquent : L, l !

On nest pas l pour la batitude. La flicit est bien, mais ellenest pas constante. La joie que vous tes, celle-l est permanente.Dans cette joie que vous tes, la batitude ainsi que langoisse jouentleurs rles. Tout dpend de votre intention. Tout dpend de ce que

vous dsirez. Si vous dsirez la batitude, lexprience de la flicit,et bien, cest facile. Cest vraiment trs simple. Il y a des tas densei-gnants avec un grand shakti qui errent un peu partout et qui vous la

donneront. Et si vous narrivez pas en trouver un, il y a toujours delecstasy ou dautres substances chimiques. Je vous laffirme : ce nest

pas la batitude que vous cherchez. Tout au long de notre vie, ce quenous cherchons, cest la rponse la question Qui suis-je ? Cesttout ce que nous faisons ici dans cette vie, dans ces corps, on essaye decomprendre qui nous sommes. Finalement, dans cette rencontre avecRamana, cette qute devient tout simplement consciente. Finalement,

lopportunit est apparue dans votre vie de faire de cette qute, qui esten vous depuis votre naissance, une qute consciente, directe et sansintermdiaire. Qui suis-je ? Pour qui cette flicit apparat ? Pour quicette confusion ? Qui suis-je ? Trouvez-vous !

Il y a quelques instants, ous avez dit que selon Ramana, la seulechose faire est linestigation de soi et labandon de soi ne se fait pas.


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Jai besoin de mieux comprendre cela, car jai toujours eu du mal avecdes mots tels que vigilance , alors que labandon de soi ma

vraiment pntre.

Avant que vous ne puissiez vous abandonner, vous devez dabordrendre celle qui sabandonne.

Il y a des moments, comme maintenant, quand je regarde mespenses ou je me demande Qui suis-je ? et j prouve une sorte

dabandon...

Cest la mme chose. Linvestigation de soi mne labandon desoi. Pendant cette investigation, vous tes en fait en train de laissertomber celle qui croit sabandonner. Ramana dit (et je suis totalementdaccord avec lui) que lorsquon entend que lon peut choisir entrelinvestigation et labandon, on croit souvent que le dernier est plus

facile. Mais cest seulement parce quon ne se rend pas compte quilsagit dun abandon absolu.

a a t trs difficile pour moi de mabandonner et cest le mmeavec la vigilance. Cest trs difficile faire. Quest-ce que a veut dire ?Il a t aussi difficile pour moi de mabandonner. Mais quand je pose laquestion, je la ressens comme un abandon

Cest un signe de confirmation. Les deux mnent la mmefin. Voici ce que Ramana dit : Si vous connaissez Dieu, vous vousabandonnez. Si vous connaissez Dieu, vous aimez Dieu. Il nest

pas possible daimer Dieu et vous abandonner, sans connatre Dieu.Le chemin qui mne la connaissance de Dieu, cest linvestigationde soi. Quand linvestigation vous a pris, vous abandonnez tout avec

bonheur. Vous ne pouvez faire que cela. Vous navez plus le choix. Sitoutefois vous dites : Daccord, je vois, je dois me rendre. Daccord,je me rends ; voici mes vtements, mon argent, voici mon boulot, voilma femme et ma maison. Je vais masseoir dans la fort. Je me rends.


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Je mabandonne. Qui sabandonne ? cette sottise, Papaji rpond : Dabord, renoncez celui qui renonce. Vous avez raison : cette

investigation aboutit labandon de soi. Elle est commence dans ledsir de sabandonner, dans un empressement qui surgit au sein delego-mental de trouver une fois pour toutes la vrit de son identit.Cela est tout labandon dont vous tes capable. Cela est immense,vraiment immense. Voyez-vous son immensit ? On se rend compteque je nai aucune ide de quoi je parle quand je dis je. Je laissetomber. Je vais tout faire pour le dcouvrir. Cest la totalit de

labandon quil vous faut : votre intention.

Je crois que je suis encore coince cause de otre affirmation quelabandon ne se fait pas, quil est impossible de prendre la oie du bhak-ti, car je connais quelquun qui semble vivre dans un total abandon de

soi et il semble avoir vcu un changement dans sa conscience. Selon lui, Si ous dsirez la olont de Dieu plus que otre propre olont, alors

ous serez toujours heureux, car tout ce qui se produit est la olont deDieu.

Je suis tout fait daccord.

Alors, pourquoi dites-vous que cest impossible ?

Je ne peux pas parler de cette personne, car elle nest pas laujourdhui. Mais je peux vous parler et vous demander pourquointes-vous pas encore arrive un tel point dabandon ? Quest-cequi vous empche de le faire ?

Probablement l intrt du corps, de la chair... Dautres intrts.Jaimerais tellement lmuler...

Mais cela na vraiment aucun intrt de parler de lexprience desautres. Cela nest daucune utilit. Quest-ce qui vous intresse vous ?


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Labandon mintresse.

Et avez-vous russi ?

Pas encore.

Et qui est celle qui na pas russi ?

Moi. Moi-mme. Le sentiment je .

O le trouvez-vous ? Pouvez-vous renoncer sur-le-champ tous voseffortsde vous abandonner et dmuler cet tre qui sest abandonnet faire attention seulement ce je ?

Oui, je crois, peut-tre, mais je conteste encore ce que ous affirmez,quand ous dites que lautre oie est impossible.

Alors, oubliez ce que jai dit. Je reprends ce que jai dit !

Je ne veux pas que ous le repreniez. Si cest a ce que ous enseignez...

En vrit, je nenseigne rien. Mon seul espoir est de vous dirigervers votre soi, vers vous-mme. La raison pour laquelle je dis quil est

impossible de sabandonner, et je ne suis pas le seul le dire, cest parceque je ne peux pas imaginer qui serait l pour le faire. Je ne peux pastrouver quiconque qui puisse sabandonner.

Oui. Je ous entends.

Et je suggre vous tous, et vous en particulier, que la voie de

bhakti, la voie de labandon est extrmement sduisante. Elle sembletrs facile. Vue de lextrieur, elle parat trs facile. Ce que je vous dis,cest que cet abandon que vous recherchez peut devenir immdiate-ment une ralit, si vous tes dtermine trouver votre soi, car il ny


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a personne qui vous abandonner, sinon vous-mme. Sil y a un Dieu,cest votre soi. La recherche de votre soi est vritablementla recherche

de Dieu. Et mme dans cette investigation, labandonnest pas quel-que chose que vous faites. En vrit, ce que linvestigation accomplit,cest den finir avec vous.

Et cela ous amne labandon ? Est-ce bien ce que ous dites ?

Cela limine celle qui veut sabandonner, ce qui est bien le but

de la voie de bhakti.

Alors, labandon de celui qui veut sabandonner serait lobjectif.

Ne sagit-il pas alors de llimination de celui qui veut sabandonner ?

Je suppose que nous sommes daccord.

Je pense quen effet nos sommes daccord. La voie de bhakti,ainsi que celle de linvestigation, rsultent en llimination de celuiqui veut sabandonner. La seule diffrence entre les deux, cest que la

voie de linvestigation est faite de faon consciente par lego. Cela estla seule diffrence. Je me souviens avoir lu Saint Jean de la Croix, quiest lun des plus grands bhaktis. Il est vraiment lun des plus grands

bhaktis. En lisantLa nuit obscure, je ne voyais pas o a allait, mais lacomprhension finale de Saint Jean de la Croix na pas t celle de lavie ternelle de lme, mais bien celle de lanantissement de lme,lanantissement de celui qui cherche sabandonner, lanantisse-ment du dvot ainsi que de lobjet de dvotion. Cela est exactementce qui vous est offert dans linvestigation. Ramana nous dit que lesdeux voies sont gales. Elles aboutissent la mme fin.

Merci pour cette clarification. Je comprends maintenant.

Je vous en prie.


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Une semaine sest coule depuis otre satsang le dimanche dernieret jai dcouvert quelque chose.

Oui, je me souviens de vous.

Vous maviez dit de garder mon attention vers l intrieur. Ma pre-mire impression a t que cela est extrmement difficile.

Oui, cest bien le cas. Au dbut, cest trs difficile.

Je trouve a puisant. Je dois appliquer tellement mon attention quetoute mon nergie y est utilise et a me donne enie de mendormir !

Alors, cest bien de ous entendre dire cela, car je pensais quil y avaitun problme avec moi !

Au dpart, cest la chose la plus difficile que vous nayez jamaisfaite. Mais si vous maintenez votre effort, il y a la promesse que lef-fort disparatra. Cest ce que, moi-aussi, je vous promets. Mais cestla chose la plus difficile que vous naurez jamais faire. Cela va len-contre de tout.

Je me demandais si je faisais bien de tourner mon attention vers lapartie postrieure de ma tte, qui est lendroit physique do les pensesmergent.

Oui, cest trs bien.

Je me sens trs neutre en faisant cela. Il y a seulement cette clart

et tout est clair comme de leau de roche. Cest comme si je portais deslunettes sales que jai enfin nettoyes. Il y a comme un sentiment dim-mensit. Cest comme si mon corps devenait transparent. Il est prsent, il

est l en train de respirer. Tout est prsent, mais il y a aussi un sentiment


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de lgret associ au moi ; cest comme si le moi tait une bulle.Mes motions sont trs neutres. Je mattendais une explosion damour

et de compassion, mais cela est trs dtach, trs neutre, juste en tatdobserver tout avec une clart absolue.

Que demandez-vous de plus ? Peut-tre que des motions immen-ses vous viendront. Peut-tre pas. Personne ne peut le prvoir. Ceschoses dpendent exclusivement des prdispositions de lindividu.Peut-tre que des expriences immenses, agrables ou dsagrables,

se prsenteront vous. Peut-tre pas. Votre tche est de garder votreattention vers lintrieur, peu importe si ces motions se prsententou pas. Un des signes de confirmation, cest prcisment cette absencedengagement motionnel, qui est loin dtre une dissociation. Cest

juste de lquanimit. Cest votre tat naturel.

Toute ma vie jai cherch cela et jai toujours pens que ctait

quelque chose de diffrent et vraiment spcial. Mais cest si simple, siordinaire !

Oui ! Merci davoir partag cela avec nous. Jen suis vraiment trscontent. Ce que vous nous avez racont est trs intressant, parce quecest exactement ce dont je parle quand je vous dis que nous croyons tousque nous savons exactement ce que nous cherchons. Nous cherchons

un changement grandiose et explosif. Mais ce genre de changementest inconstant. a va et vient. Je ne cherche absolument pas vousdire ce que vous devriez faire, par exemple : Ce que vous devriezfaire, cest essayer de trouver vous-mme. En fait, nous navons faitque cela toute notre vie. Ce qui est diffrent, cest que nous sommesdevenus conscients de cette qute et maintenant nous sommes capa-bles de la mener avec plus dintelligence.

Je suis trs heureux de recevoir ces nouvelles. Vous ne pouvezpas vous tromper. Voyez-vous cela ? Vous ne pouvez pas vous trom-per. La seule chose qui importe vraiment, cest votre intention. Cestvraiment trs facile. Si votre intention est absolument celle de vous


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trouver vous-mme, vous ne pouvez pas vous tromper. Vraiment. Sivous dcidez de regarder dedans, au lieu de dehors, vous ne pouvez

pas vous tromper. Cest impossible.

Je me sens comme si jtais dans les montagnes du Tibet. Je ny ai

jamais t mais, en otre compagnie et dans cette atmosphre rarfiede Temescal Canyon Park, cest comme si jy tais. Lors de notre pausedjeuner, jai march un peu aux alentours et cet endroit est vraimenttrs beau.Quand je tourne mon attention vers lintrieur, dans un ef-

fort de renerser le courant, je pense : Oh, mon Dieu, pas a encore. Pour moi, le simple fait de porter attention est vraiment ennuyeux. Cette

exprience est trs constante pour moi, elle sest passe aujourdhui, ainsi

que tout au long de ma vie. Une autre exprience qui marrive souvent estune sorte de torpeur. En me tournant vers lintrieur, un court-circuit

se produit : Qui regarde quoi ? Les deux expriences se neutralisent et jesuis pris dune sorte de torpeur ou alors je deviens extrmement clair.

Cest intressant, car il sagit des deux rsultats qui sont le plussouvent rapports. Cette torpeur, quon appelle manolaya, est une

sorte dapaisement, un abrutissement, un engourdissement de les-prit. Souvent, par erreur, on le prend pour ltat recherch, puisquerien ne sy passe. Dans cet tat, il y a une sorte de somnolence quiest accompagne dune absence de souci. Lautre tat, quon appelle

sahaja samadhi,est ltat quelle nous a dcrit, dans lequel il y a uneclart et une absence dengagement motionnel. Mais cette absencedengagement motionnel nest pas ce que lon croit en gnral. Tout

celaest vous-mme.

On nest pas dconnect.


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Oui, on nest pas dconnect. Lorsque ltat de manolayaapparat, ily a la possibilit de vous demander : Pour qui cet tat apparat-il ?

Le deuxime tat ou les deux ?

Le premier tat. Dans le deuxime tat, lattention reste tou-jours sur le soi, elle est tourne en permanence vers lintrieur. Ilsagit dune condition o on ne peut trouver rien d intrieur nid extrieur . Lattention est en retrait, dtendue en permanence :

cest ltat desahaja samadhi. a se ressent comme une clart, uneabsence dengagement motionnel dans lequel tout est parfaitementvident. Alors, lapparition de manolayaest un signe de confirmationdans linvestigation. Cest un bon signe. Mais il ne faut pas le pren-dre au srieux. Cest une invitation lapprofondissement et vousdemander : Pour qui cet engourdissement apparat-il ? En quoiapparat-il ? Do vient-il ? Continuez linvestigation. Car mme dans

cet tat de clart sans engagement motionnel, la vigilance dont nousparle Gangaji est requise. Cest lattention sans cesse tourne vers lin-trieur, cest une bonne volont sans relche de ne pas retomber dansle pige des vieux engouements pour le sens de lengourdissement,et ce que signifieraient la torpeur , la clart , ou l absencedengagement motionnel .

Vous savez, cest lesprit tourn vers lextrieur qui cherche le sens

des choses. Je vous invite refuser de le faire. Cette recherche de sensne vous a fait aucun bien jusquici. Elle ne vous a jamais t utile. Ellene vous mne qu davantage de questions, dexplications, de confu-sion et de subtilit. Arrtez-vous, tout simplement. Cest ce que veutdire arrtez . Arrter veut dire se tourner vers lintrieur.

Je lai dj dit dautres rencontres et je le dit tout le monde :vous navez pas commenc cette pense, par consquent vous ne pou-

vez pas larrter. une certaine tape de linvestigation, cela peut vousaider voir que la pense apparat indpendamment de celui qui laperoit. Mais je vous le dis maintenant quil est parfaitement possibledarrter la pense. La pense sarrte quand on cherche son origine.


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Et je vous dis aussi que tout, absolument tout est pense. Absolumenttout. Par consquent, quelle que soit lexprience qui se prsente

lesprit, la recherche de son origine la dtruit en tant quexprience,en tant quobjet spar.

Jai essay de oir do viennent les penses. Je ne sais pas doviennent les penses, mais je sais quelles ne viennent pas de moi, sinon

je saurais ce que je vais penser dans cinq minutes.

Oui, cest assez vrai. Elles viennent du penseur.

Dites-vous alors que les penses viennent dun certain niveau en moi ?

Elles viennent du penseur, de lego, qui est la source des penses.

Cest pour a quil est utile dessayer de saisir une pense au momentmme quelle apparat. Si, lorsquune pense apparat, au lieu de faireattention son cours et ses ramifications, votre attention retourneau point do la pense surgit, alors votre attention se trouvera lasource de la pense elle-mme.

Je narrive pas comprendre. Par exemple, tout dun coup, je me

rends compte que je suis en train de penser Tom Cruise. Il nest rien pourmoi, mais mon mental gnre des penses au sujet de Tom Cruise.

quoi vos rfrez-vous quand vous dites mon mental ? Cestcela la question. Vous venez juste de dire quil y a quelque chose quignre ces penses. Il y a lexprience dune force gnratrice, un mo-teur qui dbite des penses. Cest cela que je vous demande de faire

attention.

Daccord. Cest ce qui fournit toutes ces penses.


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Oui, exactement. Ce qui fabrique toutes ces penses, cest le pen-seur. Cest un aspect de lego. Un des aspects les plus librateurs que

jai connus de la pratique du bouddhisme est la dcouverte que lespenses ne sont que des objets et quelles ne sont pas moi. Il semblequelles apparaissent spontanment. Elles nont certainement rien faire avec moi. Avant cette dcouverte, on pense ordinairement que je suis mes penses . Et on essaye de lluder, on sefforce de chan-ger ou de faire quelque chose ce sujet, ce qui savre finalement tout fait futile. En ralit, il y a lexprience de quelque chose qui pense

ces penses. Maintenant, votre attention peut tre dirige vers ce quiest en train de fabriquer ces penses et vous pouvez la tenir cet en-droit, sans aucun souci des rsultats, car il nen rsultera vraiment rien.Cest tout simplement que, dans cette qute pour tablir votre vraieidentit, cest l que lattention appartient car, pour la plupart dentrenous, pendant presque toute la vie, le penseur a t ce que nous avonscru tre. Faites attention cela. Tenez-le avec fermet.

Merci.

Jai une question sur les penses. Et si on a une pense tellementeffrayante quon nest pas capable de remonter sa source et on veut tout

simplement larrter ?

Je ne sais pas. Ce que vous dites est trs abstrait.

Jai un problme quand il sagit de prendre lavion. Je naime pastre pige. Je dois me sentir capable de sortir. Et je ne peux pas prendredes mdicaments sans cesse, car je dois tre en mesure de travailler quand

je dbarque de lavion.

La seule faon darrter cette pense, cest de ne pas lalimenter etde faire tout le possible pour ne pas diriger votre attention vers dautres


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penses. Essayez plutt de suivre cette pense jusqu sa source. Voyezdo elle vient. Une fois que vous tes attache lintrieur du cercueil

volant, vous ne pouvez rien y faire. Quand lavion quitte le tarmac,vous tes pige. Vous ne pouvez rien y faire. Si lavion doit tomber, iltombera. Aucune de vos tentatives de vous distraire de cette peur, enfaisant quoi que ce soit, ne vous aideront pas. Dans linstant o lonreconnat de faon mature quil est dj trop tard ( Je naurais jamaisd prendre cet avion, mais il est trop tard maintenant. ), il est aussi

possible de voir que la peur elle-mme est un immense cadeau, cest

une grce, cause de sa grande intensit. Je connais cette grande in-tensit de la peur. Jai chang des coups de feu avec la police. La peuren elle-mme est un don de grce cause de son intensit. cause decette intensit, on ne peut sen dlivrer si facilement. Alors, voyez doelle vient. Cherchez qui est en train de la subir. Cherchez votre soi,cherchez vous-mme. Vous vous tes mise dans une situation o vousne pouvez rien faire, alors autant vous en servir de faon utile.

Ces derniers mois, jai vcu une vie merveilleuse, pleine de joie.Ctait la fois ordinaire et merveilleux. Je ois que souvent je me laisse

prendre au pige de ces expriences leves, mais je suis toujours capablede retourner ce qui est permanent et qui ne change jamais. Mais en

ous coutant, je me suis sentie un peu dboussole. Pendant que jat-tendais que ous ne commenciez parler, je me suis demande : Quisuis-je ? Qui est ceci ? Jai suivi os instructions. Mais jai rencontrde telles vagues de rsistance et de peur qui me disaient : Non, non,non, non ! , que je me suis dcontenance.

Vous ne vous attendiez pas a, nest-ce pas ?

Non, je ne my attendais pas. Puis, je me suis rendue compte que Oh, mon Dieu, il ny a nulle part o je puisse atterrir. Il ny a nulle

part correspondant ce que je cherche. Il y a toujours quelque chose de


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plus. Mais ensuite, je ous ai entendu dire que, ventuellement, on arrive un stade o on vit partir de cela tout le temps. Je narrive pas trouver

les mots justes pour le dire ; cest vident que je nen suis pas encore l.

Effectivement, vous ne lexprimez pas si bien, parce que vous vi-vez dj partir de cela. Il arrive un temps o leffort disparat, quandleffort de continuer veiller se dissout et la vigilance devient votretat ordinaire de conscience.

Jai dj got cet tat et jai compris ce que Gangaji oulait direpar tat de vigilance . Ce nest pas ce que lon imagine. Ce nest pasquelque chose quon accomplit. Dans cet tat, on prouve la pure mer-veille dtre.

Oui, cest une histoire damour avec votre soi. Quand vous aureztrouv lamour absolu de votre vie, cet amour qui est tout ce que vous

aviez toujours recherch, pourquoi le quitter ? Cest de cela quilsagit. Cest un grand signe de confirmation. Comme je lai dj dit,ce nest pas toujours ainsi. Dans certains cas, cest trs simple et sanstrop de remue-mnage motionnel. Pour dautres, cela peut tre lecontraire. Dans ce cas-l, il y avait une peur terrifiante, accompagnede la colre, de la confusion et dun dbordement dmotions. Danstous les cas, il est absolument possible de faire attention seulement

vous-mme. Il vous est absolument possible de vous abstenir de suivrela vague motionnelle qui se lve et de prter attention ce en quoicette motion apparat. Cela aussi, cest vous, cest votre soi. Souvent,au cours de linvestigation, cest comme si on avait ouvert tout duncoup les portes des cellules dans une prison dtat. Toute lhorreur,tous les mchants aux larmes tatoues sur leurs joues se prcipitent

vers lextrieur.

Je suis content dentendre ce que vous avez dit. Cela me rendtoujours heureux dentendre parler de lexprience de remue-mnagemotionnel. Je suis heureux dentendre parler de la clart, de la paix etde la libert aussi. Mais il me plat dentendre parler du remuement,


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car ce quon vous demande dans linvestigation de soi, cest de mettreabsolument tout en jeu. Absolument tout. Je nai aucune ide de quoi je

parle quand je dis je . Je vais dcouvrir ce que cest. Alors, on met touten jeu. Le remuement motionnel nest donc pas du tout surprenant.

Quand je suis alle ma premire retraite avec Gangaji, je laicoute et je me suis dit : Mon Dieu, je dois abandonner tout ce que je

pensais savoir. Comme la plupart dentre nous, je me suis consacrependant des annes comprendre ce quest la spiritualit. Cette nuit-l,

je me suis battue avec mes penses. Jai oulu menfuir. Et ici, cest commesi je vivais presque la mme exprience. Maintenant je me dis : MonDieu, je dois abandonner toutes ides autour de cela. Mais cest ga-lement librateur, car cest dans la conceptualisation et la constructiondimages prconues que nous nous trouvons pigs.

Cest pour cela quune des plus profondes paroles de Papaji est de

ne jamais rsider nulle part dans le mental. Ne sinstaller nullepart dans le mental. Et quand vous entendez cela dans la ralit vi-dente que tout est le mental, o pourriez-vous bien vous trouver une

place ? Y a-t-il une place o demeurer ? Il ny a nulle part o se tenir. Ilny a aucun point de rfrence. Ramana a souvent parl de cela. Toutce qui se produit est un changement de point de vue. Mais, en ralit,le nouveau point de vue dont nous parlons ici nen est pas un. Il nest

nulle part dans le champ du connu. Il na pas de position. Ma propreexprience ma convaincu que cette identification errone, sur laquellese sont greffs des milliards de mots dans des centaines de langues,dcoule tout simplement de la dtermination de saccrocher un pointde vue en particulier. Cest tout. Cest tout simplement a. Et bien, ilny a nulle part o se tenir. Trouvez-vous, tout simplement.

Vous tes un grand cadeau. Merci.


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Jai une question qui me semble triviale, mais je narrive pas lafaire sortir de ma tte.

Cest bien. Il ny a rien de trivial ici.

Nous sommes amens prendre des dcision

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Une Rencontre Avec Ramana Maharshi, Conversations avedc John Sherman