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1 UNICEF Burkina Faso Note Stratégique du Programme Nutrition CP2018 2020 1- Introduction La malnutrition chronique et lanémie restent toujours à des niveaux élevés au Burkina Faso malgré une constante diminution depuis une décennie. Elles touchent respectivement près dun million denfants de moins de 5 ans (ENN, 2015) et 2,5 millions enfants de 6 à 59 mois (ENIAB, 2014). Les causes de ces formes de malnutrition sont multifactorielles et irréversibles et ont des impacts négatifs tout au long du cycle de vie. La multifactorialité des causes de malnutrition oblige à promouvoir une approche multisectorielle. Ainsi, le domaine de Nutrition connait, depuis une ou deux décennies, de profonds changements de paradigme en termes (i) dagenda et de mouvement globaux (Scaling Up Nutrition) prônant une approche multisectorielle et de développement durable, (ii) dintérêts accrus de la part des acteurs de développement et humanitaires, (iii) de nouvelles orientations stratégiques, (iv) de productions majeures dévidences scientifiques et (v) davancées significatives programmatiques. Le Burkina Faso a fait des efforts importants pour saligner avec ces profonds changements depuis quil a adhéré en 2011 au mouvement Scaling Up Nutrition (SUN), ayant pour objectif de renforcer l effort collectif pour améliorer la nutrition des populations. Ces efforts se concentrant sur la fenêtre dopportunités des 1000 jours les plus critiques (de la grossesse à lâge de deux ans) impliquent divers types dacteurs. Dans le cadre du Programme de coopération 2018-2020, lUNICEF appuiera le Gouvernement et ses partenaires pour améliorer létat nutritionnel des filles et des garçons de moins de 5 ans, des adolescentes et des femmes en âge de procréer. Plus précisément, lUNICEF jouera un rôle de catalyseur et coordonnera, avec les autres agences du Système des Nations Unies (SNU), la société civile, les donateurs, le secteur privé et le secteur académique, le renforcement de capacités du Gouvernement et des partenaires des secteurs spécifiques et sensibles en nutrition (Santé, Agriculture, WASH, Education et Protection Sociale). LUNICEF continuera à promouvoir un partenariat dynamique et transparent en étroite collaboration avec le point focal Gouvernemental SUN et les différents réseaux, afin de fournir les orientations stratégiques pour la promotion de lapproche multisectorielle. Dans le cadre du plan de passage à léchelle de promotion des pratiques optimales dAlimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE) du Gouvernement, lUNICEF continuera dutiliser cette plateforme communautaire pour opérationnaliser une approche multisectorielle, concentrée sur la période critique des 1000 jours. Pour renforcer le passage à léchelle des interventions spécifiques en nutrition, les principaux partenaires sont le Ministère de la Santé, notamment la Direction de la Nutrition et les structures décentralisées. Au niveau communautaire, les partenaires clefs sont les agents de santé à base communautaire (ASBC), un ensemble danimateurs communautaires et la société civile (mass-médias, ONGs et organisations à base communautaire). LUNICEF donnera aussi un appui pour augmenter les capacités de mettre à léchelle les interventions sensibles à la Nutrition auprès des secteurs clefs concernés en ligne avec le compendium des actions pour la nutrition du réseau des Nations Unies pour le SUN et linitiative REACH 1 . Les résultats de lévaluation à mi-parcours du plan de passage à léchelle ANJE (2013-2025) et dautres études/suivis programmatiques permettront d’ideŶtifieƌ et de ŵettƌe eŶ œuvƌe les ajusteŵeŶts 1 Compendium of Actions for Nutrition. The UN Network for SUN/REACH Secretariat. 2017.

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1

UNICEF Burkina Faso

Note Stratégique du Programme Nutrition

CP2018 – 2020

1- Introduction

La malnutrition chronique et l’anémie restent toujours à des niveaux élevés au Burkina Faso malgré une

constante diminution depuis une décennie. Elles touchent respectivement près d’un million d’enfants de

moins de 5 ans (ENN, 2015) et 2,5 millions enfants de 6 à 59 mois (ENIAB, 2014). Les causes de ces

formes de malnutrition sont multifactorielles et irréversibles et ont des impacts négatifs tout au long du

cycle de vie. La multifactorialité des causes de malnutrition oblige à promouvoir une approche

multisectorielle.

Ainsi, le domaine de Nutrition connait, depuis une ou deux décennies, de profonds changements de

paradigme en termes (i) d’agenda et de mouvement globaux (Scaling Up Nutrition) prônant une

approche multisectorielle et de développement durable, (ii) d’intérêts accrus de la part des acteurs de

développement et humanitaires, (iii) de nouvelles orientations stratégiques, (iv) de productions

majeures d’évidences scientifiques et (v) d’avancées significatives programmatiques. Le Burkina Faso a

fait des efforts importants pour s’aligner avec ces profonds changements depuis qu’il a adhéré en 2011

au mouvement Scaling Up Nutrition (SUN), ayant pour objectif de renforcer l’effort collectif pour

améliorer la nutrition des populations. Ces efforts se concentrant sur la fenêtre d’opportunités des 1000

jours les plus critiques (de la grossesse à l’âge de deux ans) impliquent divers types d’acteurs.

Dans le cadre du Programme de coopération 2018-2020, l’UNICEF appuiera le Gouvernement et ses

partenaires pour améliorer l’état nutritionnel des filles et des garçons de moins de 5 ans, des adolescentes

et des femmes en âge de procréer. Plus précisément, l’UNICEF jouera un rôle de catalyseur et

coordonnera, avec les autres agences du Système des Nations Unies (SNU), la société civile, les donateurs,

le secteur privé et le secteur académique, le renforcement de capacités du Gouvernement et des

partenaires des secteurs spécifiques et sensibles en nutrition (Santé, Agriculture, WASH, Education et

Protection Sociale).

L’UNICEF continuera à promouvoir un partenariat dynamique et transparent en étroite collaboration

avec le point focal Gouvernemental SUN et les différents réseaux, afin de fournir les orientations

stratégiques pour la promotion de l’approche multisectorielle. Dans le cadre du plan de passage à

l’échelle de promotion des pratiques optimales d’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE)

du Gouvernement, l’UNICEF continuera d’utiliser cette plateforme communautaire pour

opérationnaliser une approche multisectorielle, concentrée sur la période critique des 1000 jours.

Pour renforcer le passage à l’échelle des interventions spécifiques en nutrition, les principaux

partenaires sont le Ministère de la Santé, notamment la Direction de la Nutrition et les structures

décentralisées. Au niveau communautaire, les partenaires clefs sont les agents de santé à base

communautaire (ASBC), un ensemble d’animateurs communautaires et la société civile (mass-médias,

ONGs et organisations à base communautaire). L’UNICEF donnera aussi un appui pour augmenter les

capacités de mettre à l’échelle les interventions sensibles à la Nutrition auprès des secteurs clefs

concernés en ligne avec le compendium des actions pour la nutrition du réseau des Nations Unies pour

le SUN et l’initiative REACH1.

Les résultats de l’évaluation à mi-parcours du plan de passage à l’échelle ANJE (2013-2025) et d’autres

études/suivis programmatiques permettront d’ide tifie et de ett e e œuv e les ajuste e ts 1 Compendium of Actions for Nutrition. The UN Network for SUN/REACH Secretariat. 2017.

2

nécessaires pour améliorer les stratégies et lever les goulots d’étranglement lors de la revue à-mi-

parcours du programme de coopération en 2019.

2- Priorisation des problèmes et domaines

Les différentes formes de malnutrition, affectent plus d’un million d’enfants de moins de 5 ans au

Burkina Faso, et sont une cause sous-jacente de 45% des décès des moins de 5 ans, soit 26 500 décès de

moins de 5 ans par an. Les adolescentes et femmes en âge de procréer sont aussi fortement touchées

par différentes formes de malnutrition (maigreur, carences en micronutriments) (SitAn, UNICEF, 2016).

La situation nutritionnelle est donc caractérisée par des prévalences élevées de malnutrition chronique et

de malnutrition aiguë ainsi que de carences en micronutriments. Près d’un million d’enfants de moins de 5

ans sont affectés par la malnutrition chronique (retard de croissance) dont la prévalence est de 27,3% en

2016 (ENN, 2016).

Les conséquences de la malnutrition chronique qui s’installe lors de la période critique des 1000 jours

entre la conception et l'âge de deux ans de l’enfant sont irréversibles et néfastes sur les personnes

touchées : mortalité infanto-juvénile augmentée, système immunitaire plus faible, développement

intellectuel et cognitif moindre, capacités d’apprentissage diminuées, impact négatif sur la santé de la

reproduction, et susceptibilité aggravée à l’âge adulte aux maladies chroniques non transmissibles liées à

la nutrition (diabète, hypertension, cholestérolémie, cancers, maladies cardiovasculaires, obésité). Ces

enfants souffrant de retard de croissance au cours des deux premières années de la vie auront moins de

capacités à apprendre à l’école, seront moins productifs et auront des revenus moindres à l’âge adulte. Les

conséquences économiques des formes de malnutrition représentent des pertes annuelles de produit

intérieur brut de 10%2, plus importantes que celles subies pendant la crise financière mondiale 2018-2010.

Dés lors, le cycle de la pauvreté se perpétue et le développement du capital humain et la prospérité

globale du Burkina Faso sont entravés depuis des générations.

Les régions qui sont actuellement au-dessus du seuil critique fixé par l’OMS (30% de retard de

croissance) sont les régions de l’Est (34,6%), du Sahel (33,1%), des Cascades (31,1%) et du Centre Est

(30,7%) (ENN 2016).

La prévalence de malnutrition aiguë globale (maigreur) parmi les enfants de moins de 5 ans est de 7,6%

dont 1,4% concerne la forme sévère (ENN, 2016). En 2017, il est prévu que 460 000 enfants de moins de 5

ans (250 000 garçons et 210 000 filles) vont souffrir de malnutrition aiguë (sévère ou modérée) dont 130

000 de malnutrition aiguë sévère (78 000 garçons et 52 000 filles). Les régions qui sont au-dessus du seuil

d’urgence (2% de malnutrition aiguë sévère) sont la région de l’Est (2,4% soit 21 800 enfants MAS

attendus), du Sud-Ouest (2,2% soit 9 000 enfants MAS attendus) et de la Boucle du Mouhoun (2,1% soit 19

700 enfants MAS attendus).

Depuis 2011, la situation nutritionnelle s’est pourtant améliorée, se traduisant par une diminution de

2011 à 2016 des prévalences du retard de croissance (de 34,1% à 27,3%), de la malnutrition aiguë (de

10,2% à 7,6%) et de la malnutrition aiguë sévère (de 2,4 à 1,4%). La réduction annuelle du retard de

croissance entre 2011-2016 a été de 1,1% point de pourcentage correspondant à 18 600 enfants

retardés en croissance en moins par an. Cette réduction annuelle est insuffisante pour atteindre les

objectifs de l’Assemblée Mondiale de la Santé (AMS) en 2025 indiquant une diminution de 40% du

nombre d’enfants retardés en croissance (soit 400 000 enfants en moins correspondant à une

prévalence de 14,4% en 2025). L’estimation de la prévalence du retard de croissance en 2025 avec la

réduction annuelle actuelle (2011-2016) est de 17,1% et l’objectif de l’AMS de 2025 ne pourra pas être

2 International Food Policy Research Institute. 2016. Global Nutrition Report 2016: From Promise to Impact: Ending

Malnutrition by 2030. Washington, DC.

3

atteint. C’est pour cela qu’il est critique d’améliorer et de renforcer la gouvernance en nutrition et le

passage à l’échelle progressif des interventions spécifiques et sensibles en nutrition qui ont le plus

d’impact.

De plus, cette réduction de retard de croissance ne s’est pas produite de façon équitable au sein des

différentes classes socio-économiques et a profité aux plus riches. Entre 1993 et 2010, l’écart de

prévalence du retard de croissance entre le quintile le plus riche et le quintile le plus pauvre de la

population a significativement augmenté passant de 14,3 à 23,3 points de pourcentage. De plus, au

cours de la même période, les prévalences de retard de croissance sont significativement plus élevées

en milieu rural qu’en milieu urbain : 21,3% vs. 37,3%.

Les carences en micronutriments majoritairement représentées par les carences en vitamine A, en iode,

et en fer sont aussi extrêmement prévalentes. L’anémie touche 83,4% des enfants de 6-59 mois (2 545

000) et 89,1% des enfants de 6-23 mois ainsi que 61,9% des femmes en âge de procréer non enceintes

(62,0% pour les femmes de 15-19 ans) et 72,5% des femmes enceintes (ENIAB 2014), soit 3 millions de

femmes en âge de procréer. De plus, parmi les 718 500 naissantes vivantes attendues en 2016, 549 500

nouveau-nés insuffisamment ou non protégées contre la carence en iode (76,5%) risquent de subir un

retard de développement mental entrainant des implications socio-économiques néfastes sur leur vie

future.

Cependant, les indicateurs clefs de l’ANJE ont progressé entre les années 2012 à 2016, notamment grâce

à la mise en place d’un plan national de passage à l’échelle de promotion des pratiques optimales

d’ANJE. Parmi ces indicateurs, l’allaitement maternel exclusif a augmenté de 38,2% (2012) à 55,0%

(2016) et la pratique d’alimentation minimale acceptable chez les enfants âgés de 6 à 23 mois s’est

améliorée passant de 3,2% (2012) à 21,5% (2016). Le pourcentage de nouveau-nés mis au sein

précocement dès la première heure suivant leur naissance a augmenté de 29,2% (2012) à 46,6% (2016)

malgré le fait que 79,8% des femmes ont bénéficié d’un accouchement assisté par un prestataire

qualifié, montrant la nécessité de renforcer les capacités des agents de santé et d’augmenter la

demande parmi les femmes et les familles en termes d’ANJE. Enfin, plus d’un enfant âgé de 6 à 8 mois

sur quatre ne reçoit pas une alimentation de complément en temps opportun (ENN, 2016).

Le Burkina Faso ne peut pas ainsi diminuer la pauvreté, faire des avancées socio-économiques et

renforcer son capital humain sans s’assurer que sa population ne souffre pas des différentes formes de

malnutrition. C’est pourquoi, au niveau politique, le Gouvernement du Burkina Faso avec un appui

régulier de l’UNICEF a entrepris depuis ces dernières années des efforts importants pour améliorer la

oo di atio et la ise e œuv e d’interventions spécifiques et sensibles à la nutrition. Il s’agit de : (i)

Adhésion au mouvement SUN en 2011 et mise en place effective entre 2014-2016 des différents

réseaux3 ; (ii) Engagements de réduction des formes de malnutrition lors du pacte mondial de Nutrition

organisé à Londres en 2013, (iii) Adoption de plans de passage à l’échelle des interventions spécifiques à

la nutrition (curative et préventive) ; (iv) Adhésion à l’Alliance globale pour l'Initiative Résilience (AGIR)

et rédaction du document Priorités Résilience du Burkina Faso en 2015, et (v) Validation du Plan

National de Développement Economique et Sociale (PNDES) 2016-2020 où la Nutrition est reconnue

comme un point essentiel.

Malgré tous les progrès en termes de gouvernance et de mise à l’échelle des interventions spécifiques

en nutrition, la faible couverture des interventions sensibles à la nutrition et le besoin de produire des

évidences scientifiques sur leurs impacts restent des questions clefs pour réduire substantiellement et

durablement les différentes formes de malnutrition. Au Burkina Faso, peu d’enfants reçoivent toutes les

interventions spécifiques et sensibles à la nutrition leur permettant d’atteindre un plein développement

3 Système des Nations Unies, société civile, donateurs, secteur privé, secteur académique et parlementaires.

4

alors que la nutrition est une des dimensions de privation les plus graves. Un enfant en moyenne reçoit

seulement plus ou moins 4 des interventions sur les 18 dont il a besoin pour améliorer/renforcer son

état nutritionnel4. Dans 80% des provinces du Burkina Faso, au moins la moitié des interventions clefs

e t es su les e fa ts so t ises e œuv e Figure 1).

Figure 1. Nombre et couverture des interventions spécifiques et sensibles à la nutrition nécessaires à une

bonne nutrition de l’enfant burkinabé

Source: Initiative REACH, 2015.

Un processus participatif impliquant la majorité des partenaires intervenant en nutrition, a permis

d’identifier deux privations majeures en nutrition :

1. Une proportion importante de nourrissons, d’enfants, d’adolescentes et de femmes en âge de

procréer n’ont pas suffisamment de pratiques optimales de nutrition

2. Une proportion importante de nourrissons, d’enfants, d’adolescents et de femmes en âge de

procréer n’ont pas un accès suffisant aux services de nutrition.

A partir de ces deux privations, le groupe des partenaires a identifié les principaux goulots

d’étranglements communs suivants (Tableau 1) : (i) Barrières socio-culturelles et perceptions néfastes

aux pratiques optimales de nutrition, (ii) Gouvernance en nutrition insuffisante, (iii) Insuffisance dans la

mise à l’échelle des interventions spécifiques et sensibles à la nutrition, (iv) Insuffisance dans la gestion

des intrants nutritionnels ; (v) Insuffisance dans l’offre de service de qualité en nutrition. Ces différents

goulots d’étranglement ont été analysés sur la base des dix facteurs déterminants liés à

l’environnement favorable, l’offre, la demande et la qualité de l’offre. Une analyse des rôles et des

lacunes de capacités a été entreprise pour permettre de réduire ou de lever ces goulots d’étranglement.

Tableau 1. Identification des principaux goulots d’étranglement et des porteurs d’obligations

Principaux goulots Causes Porteurs d’obligations

Barrières socio-

culturelles et

perceptions

néfastes aux

pratiques

optimales de

Perception que la santé de l’enfant est du ressort

de la mère

Perception que le colostrum est un lait sale

Perception que le lait seul ne suffit pas à l’enfant

Influence négative des grand-mères et belles-

mères sur le couple mère-enfant

Parents (mère, père)

Famille (grand-mères, belles-

es…

Communauté (leaders

communautaires et religieux,

asso iatio s, ONG, ASBC…

4 REACH. Cartographie des parties prenantes et des actions clés en nutrition au Burkina Faso. 2015. p. 67.

5

nutrition Méconnaissance des pratiques optimales de

nutrition

Faible pouvoir de décision des femmes

Faible implication des hommes et maris

DRS, MCD, ICP

Gouvernance en

nutrition

insuffisante

Insuffisance de la gouvernance en nutrition

Manque de redevabilités des différents secteurs

impliqués en nutrition

Faible application et suivi des lois (législation sur

les substituts du lait maternel)

L’Etat n’alloue pas suffisamment de ressources

financières pour la nutrition (forte dépendance

des programmes de nutrition aux financements

extérieurs)

Cloisonnement des secteurs (manque de synergie

d’action)

Insuffisance d’intégration des interventions en

nutrition

Barrières financières : moyens financiers limités

des populations (pauvreté)

Analyse insuffisante des données à tous les niveaux

- Une structure

interministérielle de

coordination à déterminer par

le Gouvernement.

- Ministre de la santé,

Directrice de la nutrition

- Ministres de l’Economie, des

Finances et du Développement,

- Ministre de l'Agriculture et

des Aménagements

Hydrauliques,

- Ministre de l'Eau et de

l'Assainissement,

- Ministre de l'Administration

Territoriale et de la

Décentralisation,

- Ministre de l'Education

Nationale et de

l'Alphabétisation,

- Ministre du Commerce, de

l'Industrie et de l'Artisanat,

- Ministre de la Femme, de la

Solidarité Nationale et de la

Famille

- Point focal et réseaux SUN

- PTF

- Députés, maires, gouverneurs

Insuffisance

dans la mise à

l’échelle des

interventions

spécifiques et

sensibles à la

nutrition

Insuffisance de mise à l’échelle des interventions

en nutrition

Faible vision de passage à l’échelle pour les

interventions sensibles à la Nutrition

Faible couverture des interventions sensibles à la

nutrition

Nombre insuffisant d’ASBC pour délivrer le

paquet d’activités

Insuffisance de mobilisation sociale

Prestataires de service (agents de santé, acteurs

- Ministre de la santé,

Directrice de la nutrition

- Ministres de l’Economie, des

Finances et du Développement,

- Ministre de l'Agriculture et

des Aménagements

Hydrauliques,

- Ministre de l'Eau et de

l'Assainissement,

- Ministre de l'Administration

Territoriale et de la

6

communautaires) non qualifiés

Faible couverture des services de nutrition

communautaire (GASPA)

Faible appropriation et implication des

communautés dans les activités de nutrition

Décentralisation,

- Ministre de l'Education

Nationale et de

l'Alphabétisation,

- Ministre du Commerce, de

l'Industrie et de l'Artisanat,

- Ministre de la Femme, de la

Solidarité Nationale et de la

Famille

- PTF (responsables d’ONG et

associations)

- Assemblée nationale (réseau

des parlementaires en

nutrition)

- Maires, gouverneurs

- Association des Municipalités

du Burkina Faso (AMBF)

Insuffisance

dans la gestion

des intrants

nutritionnels

Insuffisance de disponibilité des aliments

diversifiés et en quantité suffisante (les enfants et

les femmes n’ont pas accès à des aliments

diversifiés et en quantité suffisante)

Difficulté d’approvisionnement en intrants

nutrition

- Directrice de la nutrition

- Ministre du commerce

- DRS, MCD, ICP

- COGES

- CAMEG, DGPML

- PTF

- Responsable d’INOFASO et

unités de production de farines

infantiles enrichies

Insuffisance

dans l’offre de

service de

qualité en

nutrition

Faible qualité des services

Insuffisance dans l’organisation des services de

nutrition (intégration et continuité)

Insuffisance en quantité des infrastructures,

équipements, personnel et de l’offre de soins

nutritionnels

Problème d’accueil dans les formations sanitaires

Faible performance du programme MAM

Plateau technique inadapté

Insuffisance d’activité de suivi et de promotion de

la croissance (manque de suivi de la courbe de

croissance dans le carnet de santé)

- Ministre de la santé

- Directrice de la nutrition

- DRS, MCD, ICP, ASBC

- PTF (ONG, OBCE)

-Maires

Le Gouvernement du Burkina Faso, avec l’appui constant des partenaires techniques et financiers dont

l’UNICEF est actuellement le Chef de file, s’est doté en 2016 (i) d’une politique de nutrition intégrant les

cibles nutritionnelles de l’Assemblée Mondiale de la Santé et l’approche multisectorielle, (ii) d’un cadre

7

commun de résultats pour réduire les différentes formes de malnutrition et (iii) d’un plan national

multisectoriel de nutrition budgétisé sur la période 2016-2020 incluant des plans de passage à l’échelle

d’interventions à haut impact en nutrition. Cependant, le cadre de coordination en nutrition toujours

ancré au sein d’un secteur ministériel (Ministère de la Santé) rend la gouvernance en nutrition non

optimale et mène à une implication faible des décideurs politiques des autres secteurs sensibles à la

nutrition.

L’UNICEF au Burkina Faso a de nombreux avantages comparatifs pour pouvoir lever ces goulots

d’étranglement :

(i) L’UNICEF assume un fort leadership en nutrition et un appui clef pour le développement des

politi ues et la pla ifi atio , ise e œuv e et suivi et valuatio e ut itio Chef de file des PTF Nutrition, Vice-Président du réseau SUN pour les Nations Unies, partenaire

privilégié en nutrition) ;

(ii) L’UNICEF a fo te e t appu le Gouve e e t pou la ise e pla e et la ise e œuv e de plans de passage à l’échelle d’interventions à haut impact spécifiques à la nutrition

(curatif et préventif) incluant l’analyse de goulots d’étranglement,

(iii) L’UNICEF assume le leadership ou joue un rôle important dans les secteurs clefs sensibles à la

Nutrition permettant ainsi de supporter le passage à l’échelle d’interventions sensibles à la

nutrition.

Lors du précèdent cycle de programmation 2011-2017, les principales leçons apprises au niveau du

programme Nutrition sont les suivantes :

1. L’UNICEF a promu et renforcé le partenariat en nutrition à travers plusieurs plateformes

(Mouvement SUN, PTF Nutrition, Initiative REACH), ce qui a permis d’avoir un alignement de la

vision en nutrition (approche multisectorielle et passage à l’échelle). Dans le cadre du projet

African Nutrition Security Partnership (ANSP) financé par l’Union Européenne (2011-2016),

l’UNICEF a fait un fort plaidoyer pour l’approche multisectorielle :

a. au niveau stratégique (politique, cadre commun de résultats et plan multisectoriel de

nutrition) et,

b. au niveau opérationnel en renforçant la collaboration entre secteurs sensibles à la Nutrition

au sein de l’UNICEF (Santé, Education et WASH) et en utilisant la plateforme communautaire

du plan national de passage à l’échelle de promotion des pratiques optimales d’ANJE pour

ett e e œuv e des i te ve tio s se si les à la ut itio .

2. Il est important au vu des changements de paradigme pour réduire les différents formes de

malnutrition (Mouvement SUN), que le programme Nutrition évolue d’une approche Nutrition

sectorielle Santé vers une approche Nutrition multisectorielle rendant les autres secteurs plus

redevables en nutrition et permettant ainsi de renforcer le leadership reconnu de l’UNICEF en

nutrition.

3. Il est critique de renforcer l’équipe Nutrition afin de maintenir la capacité de gestion

programmatique et financière et la réputation de l’UNICEF dans ce domaine auprès du

Gouvernement et des donateurs actuels et à venir.

4. L’intérêt et les redevabilités envers la Nutrition ont augmenté au sein de l’UNICEF Burkina Faso en

termes programmatique et financiers au cours du cycle 2011-2017, impliquant une charge de

travail importante au niveau de l’équipe. Entre 2011 et 2016, la composante Nutrition a réussi à

mobiliser de nombreuses ressources financières (47 millions USD), surtout provenant de donateurs

clefs (ECHO, UE, USAID, Coopérations bilatérales) avec très peu de ressources régulières (~6% du

8

montant alloué au bureau UNICEF). La nutrition est ainsi le domaine le plus financé au sein de

l’UNICEF Burkina Faso mais l’augmentation importante des fonds a généré un déséquilibre en

termes de redevabilité et de charge de travail au sein de la section Santé Nutrition d’autant plus

que l’UNICEF joue actuellement un rôle de levier pour d’autres ressources auprès de partenaires au

d veloppe e t de ise e œuv e : Appui udg tai e se to iel de l’UE (10 millions d’euros sur 3

ans) et l’UE Trust Fund (25 millions d’euros sur trois ans) pour investir dans des interventions

préventives (notamment ANJE). Cependant, la visibilité du domaine au sein de l’UNICEF est restée

limitée. La création d’u p og a e Nut itio e d a plus effe tif la ise e œuv e programmatique et la participation au dialogue politique en nutrition plus forte.

Enfin, la Nutrition, suite aux différents plaidoyers, a gagné en intérêt et cela est en train de se traduire

par sa priorisation au niveau du Gouvernement (cf. PNDES) et au sein du prochain UNDAF 2018-2020

par un effet consacré à la Nutrition.

3- Théorie du changement et stratégies

Le Gouvernement du Burkina Faso a dégagé une vision à long terme pour la nutrition par l’adoption

d’une nouvelle politique de Nutrition intégrant les ODD et les cibles nutritionnelles de l’Assemblée

Mondiale de la Santé et l’approche multisectorielle en nutrition. Cette vision permettra de jouer un rôle

clef dans l’amélioration du capital humain et du développement économique et social du pays.

Pour atteindre cette vision, le Burkina Faso s’est engagé, lors des Conférences internationales sur la

lutte contre la malnutrition de Paris et de Londres de 2013 (Pacte mondial de Nutrition pour la

croissance économique et sociale) à:

1. réduire la prévalence de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans de 32,9%

en 2012 à 25,0% en 2020 ;

2. réduire la malnutrition aiguë de 10,9% en 2012 à 8,0% en 2020 ;

3. augmenter le taux d’allaitement maternel exclusif de 38,2% en 2012 à 60,0% en 2020 ;

Ces objectifs seront atteignables seulement si plusieurs actions et stratégies critiques sont mises en

place simultanément sur la période de 2018 à 2020. Le Burkina Faso a besoin (i) d'un environnement

favorable à la coordination multisectorielle, à la planification, à la mobilisation des ressources pour la

Nutrition, au suivi et évaluation permettant de mesurer les résultats et de démontrer l’impact des

actions ; (ii) de planifications concrétisées en passages à l’échelle progressifs des interventions

spécifiques et sensibles à la nutrition ; (iii) d’un accès et d’une utilisation accrue de prestations de

qualité dans les différents secteurs clefs de la nutrition et enfin (iv) de favoriser et de maintenir des

changements de comportement favorables à une nutrition optimale.

L’effet du programme Nutrition de l’UNICEF est défini comme : « D’ici 2020, les adolescentes, les

femmes en âge de procréer particulièrement les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que leurs

enfants de 0 à 59 mois, principalement les moins de deux ans optent pour des pratiques optimales de

nutrition et augmentent équitablement leur utilisation des services de qualité spécifiques et sensibles

à la nutrition, dans un environnement politique et multisectoriel favorable ».

9

Cet effet comme les produits décrits ci-dessous sont en accord avec les stratégies et résultats majeurs

de la stratégie du mouvement SUN 2016-2020, l’objectif 2 de Développement Durable avec la cible 2.25

et les aut es o e es ODD , , , , , … , la st at gie glo ale de Nut itio de l’UNICEF.

L’UNICEF appuiera les priorités du Gouvernement en collaboration avec les partenaires des secteurs

spécifiques et sensibles en Nutrition, : (i) en promouvant le dialogue intersectoriel, la coordination

multisectorielle et une gouvernance optimale en nutrition (ancrage supra-sectoriel, plaidoyer,

mobilisation des ressources, suivi et évaluation), (ii) en renforçant les cadres et les capacités

gouvernementales permettant une planification et une vision pour passer à l’échelle les interventions

spécifiques et sensibles à la nutrition, (iii) en renforçant les capacités des acteurs opérationnels des

secteurs clefs permettant d’offrir des services de qualité de Nutrition, et (iv) en favorisant l’adoption de

pratiques optimales en matière de nutrition maternelle, du nourrisson et du jeune enfant auprès des

adolescentes, des femmes en âge de procréer, de l'entourage familial incluant les hommes et les leaders

communautaires et religieux.

Produit : D'ici fi 9, le Gouver e e t a les capacités de ettre e œuvre, suivre et coordo er

l’approche multisectorielle en nutrition aux niveaux central, régional et communal.

Le produit 1 sera atteint à travers les stratégies suivantes :

(1) le e fo e e t du dialogue politi ue et du plaido e pou la ise e œuv e de la politi ue de nutrition, la création et le fonctionnement optimal d’un cadre national de coordination

multi-acteurs & multi-secteurs avec un ancrage supra-sectoriel (à déterminer) et la création et

le fonctionnement de cadres régionaux de coordination multi-acteurs & multi-secteurs avec

un ancrage supra-sectoriel (à déterminer),

(2) le renforcement du leadership collaboratif, du partenariat, de l’intégration et des liens

intersectoriels et des actions collectives liés au Mouvement SUN (Point focal Gouvernemental

et réseaux),

(3) la gestion des connaissances et échanges, génération d’évidences, intégration et liens

intersectoriels, et le partenariat pour continuer le suivi des investissements en Nutrition

(spécifiques et sensibles) et améliorer la méthodologie, ainsi que pour actualiser la

cartographie des intervenants et des interventions spécifiques & sensibles à la nutrition,

(4) le développement et le renforcement de capacités des décideurs politiques, des

parlementaires, des collectivités territoriales et acteurs clés des secteurs spécifiques et

sensibles à la nutrition en coordination au niveau central et régional,

(5) l’appui aux échanges Sud-Sud en lien avec le niveau d’ancrage et la coordination

multisectorielle (Côte d’Ivoi e, S gal, Ta za ie…. , (6) le développement et le renforcement de capacités pour la mise en place d’un système de suivi

et évaluation multisectorielle de nutrition,

(7) la production d'évidences auprès du Gouvernement et acteurs clefs pour un meilleur ancrage

institutionnel et une mobilisation accrue de fonds pour la nutrition.

Produit 2 D'ici fin 2020, les acteurs des secteurs clefs de la nutrition au niveau stratégique ont les

capacités techniques pour concevoir les passages à l’échelle des interventions spécifiques et sensibles

à la nutrition.

Les stratégies suivantes permettront d’atteindre le produit 2 :

5 Cible 2.2 : Mettre fin à toutes les formes de malnutrition, y compris en réalisant d'ici 2025 les objectifs relatifs aux retards de

croissance et à l'émaciation (amaigrissement) parmi les enfants de moins de 5 ans arrêtés à l'échelle internationale, et répondre

aux besoins en matière de nutrition des adolescentes, des femmes enceintes ou allaitantes et des personnes âgées.

10

(1) le dialogue politique/plaidoyer, le partenariat, l’intégration et les liens intersectoriels, le

soutie te h i ue pou la ise e œuv e du ad e o u de sultats et l’intégration de la

nutrition dans les planifications des secteurs clefs de la Nutrition (Santé, Agriculture, WASH,

Education, Protection Sociale, Autonomisation des femmes, etc.),

(2) le développement et le renforcement de capacités des décideurs politiques, des

parlementaires, des collectivités territoriales et acteurs clefs des secteurs spécifiques et

se si les à la ut itio e pla ifi atio , udg tisatio , ise e œuv e et suivi & valuatio , au niveau central et régional,

(3) le dialogue politique/plaidoyer, le partenariat, l’intégration et les liens intersectoriels, le

soutien technique et financier pour le développement et l’application des lois, décrets et

règlements favorables à la Nutrition incluant le Code de commercialisation des substituts du

lait maternel (Secteurs Santé - Commerce, Industrie et Artisanat – Communication) et le

renforcement du contrôle à l’importation, au stockage et à la distribution du sel iodé (Secteurs

Santé - Agriculture - Commerce, Industrie et Artisanat - Communication),

(4) le dialogue politique/plaidoyer, le partenariat, l’intégration et les liens intersectoriels, le

soutien technique et financier pour le développement et la mise en place de curricula en

nutrition pour les secteurs clefs de la Nutrition (Santé, Agriculture, Education, etc.),

(5) la production d’évidences, le dialogue politique/plaidoyer, le soutien technique et financier

pour la supplémentation en micronutriments (SVA, PMN, défiscalisation des Premix, etc.),

Produit 3 : D'ici 2020, les acteurs au niveau opérationnel intervenant dans les secteurs spécifiques et

sensibles en nutrition ont les capacités d'offrir des services de qualité en nutrition

L’atteinte du produit 3 se fera à travers les stratégies suivantes :

(1) le développement et le renforcement de capacités des agents de santé pour les interventions

spécifiques de nutrition (PCIMA, ANJE, lutte contre les carences en micronutriments) et

d’autres acteurs des secteurs sensibles en nutrition (enseignants, responsables de

développement rural, etc.). Des stratégies innovatrices de supplémentation en

i o ut i e ts se o t ises e œuv e pou ad esse l’anémie des adolescentes en fonction

de leur statut de scolarisation,

(2) la production d'évidences, dialogue politique/plaidoyer envers les décideurs politiques et

collectivités territoriales pour le renforcement de la qualité de l’offre de services en nutrition,

(3) le développement et le renforcement de capacités des acteurs communautaires (ASBC, OBCE,

personnes ressources volontaires, animateurs, agents de développement rural, media

communautaires) pour les interventions spécifiques (ANJE) et sensibles à la nutrition

(Agriculture, Développement du Jeune Enfant, WASH),

(4) le développement et le renforcement de capacités, les innovations technologiques, la

prestation de services, dialogue politique/plaidoyer pour le cofinancement du Gouvernement,

le suivi, la gestion de la chaîne d'approvisionnement des intrants essentiels en nutrition,

(5) le dialogue politique, le plaidoyer auprès du PAM, de la FAO et de l’OMS pour assurer

pleinement leurs rôles dans les programmes de nutrition (PCIMA, Interventions d’agriculture

sensibles à la Nutrition).

Produit 4 : D'ici fin 2020, les adolescentes, les femmes en âge de procréer, l'entourage familiale

incluant les hommes et les leaders communautaires et religieux ont des connaissances et usages

favorables aux pratiques optimales de nutrition

Le produit 4 sera atteint à travers les stratégies suivantes :

11

(1) la communication pour le développement via la plateforme communautaire et

multisectorielle appelée Groupe d’Apprentissage et de Suivi des Pratiques d’ANJE (GASPA) de

femmes enceintes et allaitantes (ANJE, Sécurité alimentaire, WASH, DJE), avec un focus

particulier sur la promotion de l’engagement des hommes dans les stratégies, en lien avec la

composante communautaire du plan de passage à l’échelle de promotion des pratiques

optimales d’ANJE,

(2) le renforcement du partenariat avec les acteurs de la communication pour le changement

comportemental, notamment les associations locales, les ONG de développement, les ASBC,

les Personnes Ressources Volontaires dans les villages (hommes, maris, belles-mères, grand-

mères, etc.), le club des journalistes pour la nutrition, les radios locales, institutions

religieuses, clubs scolaires,

(3) La communication pour le développement envers les groupes de population (maris, hommes,

belles-mères, grands-mères, chefs traditionnels et religieux, tradipraticiens) empêchant

l’adoption et l’usage des pratiques optimales de nutrition,

(4) La communication pour le développement en lien avec le plan ANJE pour la promotion de

pratiques optimales de nutrition concernant les adolescentes impliquant des stratégies en

milieu scolaire,

(5) les partenariats et alliances pour une synergie d’actions dans la communication en direction

des enfants, des adolescentes, familles et communautés,

(6) le dialogue politique/plaidoyer pour une nutrition optimale envers les autorités politiques,

administratives, leaders religieux et coutumiers, collectivités territoriales,

(7) la génération d’évidences, gestion et échange de connaissances sur les pratiques optimales de

nutrition incluant les normes et barrières sociales afférentes.

La théorie du changement ci-dessous décrit l’effet, les produits, les stratégies, les hypothèses et risques

ainsi que les processus de changement pour réduire les différentes formes de malnutrition (Figure 2).

Elle est basée sur la construction suivante :

SI le Gouvernement a les capacités d'opérationnaliser l’approche multisectorielle en nutrition

oo di atio et suivi de la ise e œuv e au iveau e t al et gio al,

SI les acteurs des secteurs clés de la nutrition à tous les niveaux ont les cadres et les capacités

techniques de mettre à l'échelle les interventions spécifiques et sensibles à la nutrition,

SI les acteurs au niveau opérationnel intervenant dans les secteurs spécifiques et sensibles en nutrition

ont les capacités d'offrir des services de qualité en nutrition,

SI les adolescentes, les femmes en âge de procréer, l'entourage familial incluant les hommes et les

leaders communautaires et religieux ont des connaissances et usages favorables aux pratiques

optimales de nutrition,

ALORS les adolescentes, les femmes en âge de procréer, particulièrement les femmes enceintes et

allaitantes, ainsi que leurs enfants de 0 à 59 mois, principalement les moins de deux ans, augmentent

équitablement leur utilisation des services de qualité spécifiques et sensibles à la nutrition, dans un

environnement politique et multisectoriel favorable

PARCE QUE (i) la politique de nutrition et le plan national multisectoriel de nutrition à tous les niveaux

se o t is e œuv e au o e d’une coordination multisectorielle efficace et un système de suivi et

12

évaluation multisectoriel ; (ii) des plans de passage à l’échelle progressif des interventions spécifiques et

sensibles à la nutrition sero t d velopp s et is e œuv e ; (iii) les capacités nécessaires pour délivrer

des services de qualité dans les secteurs clefs de nutrition seront disponibles dans le pays ; (iv) les

différentes stratégies de communication pour le développement ainsi que des approches

o u autai es o pl e tai es, ultise to ielles et s e gi ues se o t ises e œuv e pou renforcer la demande dans le domaine des pratiques optimales de nutrition.

Les interventions appuyées par l’UNICEF des produits 3 et 4 sont soit à l’échelle nationale ou dans

certaines régions prioritaires (notamment la composante communautaire du plan de passage à l’échelle

de l’ANJE : Nord, Sahel, Est, Cascades, Sud-Ouest, Plateau Central).

Stratégies multisectorielles

Les enjeux de nutrition ne sont donc pas seulement une question de santé publique ou d’alimentation

mais une question de développement liée à plusieurs autres secteurs, notamment : Santé, Agriculture,

Eau, Hygiène et Assainissement, Education, Autonomisation de la femme, Développement du Jeune

Enfant, Protection Sociale, Commerce, Emploi et Travail et Réduction de la Pauvreté.

La programmation basée sur le genre sera une stratégie clef pour la composante de Nutrition

notamment à travers des interventions de prévention de l’anémie et de la malnutrition chez les

adolescentes et les femmes enceintes et allaitantes. Sur la base de l’analyse des goulots de

l’étranglement, les interventions de la Communication pour le développement mettront un accent sur :

1) la promotion et la participation des femmes (et adolescentes), 2) l’accès à l’information sur la

nutrition optimale (allaitement maternel et alimentation de complément optimaux), et 3)

l’autonomisation des femmes dans le cadre de l’ANJE à travers de GASPA. Ces interventions cibleront

non seulement les femmes mais aussi les hommes (pères, maris, partenaires) et les personnes ayant

une influence sur les femmes (grands-mères, belles-mères, etc.) afin de promouvoir la promotion

d’engagement et la participation active des hommes dans les pratiques optimales de nutrition pour les

enfants, les adolescentes et les femmes en âge de procréer. Les stratégies en genre dans cette

composante sont alignées avec les actions prioritaires du Plan Global Genre (GAP) de l’UNICEF,

directement avec le pilier de « promotion de santé des adolescents/es avec la perspective de genre »

mais aussi contribuera au pilier de « scolarisation au niveau secondaire des filles » à travers de la

prévention de l’anémie et de la malnutrition chez les adolescentes.

A ce titre le programme Nutrition travaillera en synergie avec les composantes de programme Santé (à

travers la lutte contre le paludisme et certaines options de la stratégie Santé communautaire), WASH

(à travers l’Assainissement Total Piloté par les Communautés et la promotion de pratiques optimales

d’hygiène dans la stratégie communautaire ANJE), Education (à travers les clubs scolaires, le

Développement du Jeune Enfant et la lutte contre l’anémie des adolescentes scolarisées), Protection

et Inclusion Sociale (à travers la mise en place de filets sociaux à visée nutritionnelle notamment en

milieu urbain) afin d’améliorer la qualité des interventions sensibles à la Nutrition et de développer une

vision pour les passer à l’échelle afin de réduire plus rapidement et fortement les différentes formes de

malnutrition au niveaux communautaires et dans les écoles.

Le programme Nutrition renforcera les approches du Développement du Jeune Enfant notamment au

sein du plan ANJE et mettra l’emphase sur de nouvelles programmations concernant l’Adolescence et la

Nutrition (anémie) permettant d’avoir une programmation cycle de vie et de briser le cycle vicieux de la

malnutrition.

13

Le programme Nutrition aborde la Résilience pa les diff e ts p og a es ui so t is e œuv e au niveau communautaire (PCIMA, ANJE, Fortification à domicile, etc.) et aussi par le renforcement du

système multisectoriel de Nutrition et des différents systèmes sectoriels.

De plus, le développement d’évidences scientifiques dans le domaine de l’équité et du genre sera aussi

au œu du p og a e de ut itio 8-2020, notamment par une meilleure compréhension de la

pondération des déterminants de la malnutrition selon les zones écologiques et démographiques, et du

genre (normes sociales en lien avec le statut des hommes et des femmes), permettant au final de mieux

ajuster les programmes de nutrition.

Risques, hypothèses et actions pour l’atténuation

Suite à l’insurrection populaire d’octobre 2014 poussant au départ du Président Blaise Compaoré et la

transition politique jusqu’en décembre 2015, le Burkina Faso connaît des développements et un

renouvellement démocratique intéressant. Le Gouvernement a montré un intérêt fort pour la Nutrition

traduit en priorité dans le Plan National de Développement Economique et Sociale (PNDES) 2016-2020.

Cependant la coordination multisectorielle et la gouvernance en Nutrition ne sont pas optimales ne

permettant pas de rendre visible la problématique de Nutrition, de rendre les différents secteurs

impliqués redevables, notamment ceux sensibles à la Nutrition, et de mobiliser plus de ressources de

l’Etat et des donateurs.

L’UNICEF, avec les autres partenaires notamment les réseaux SUN des Nations Unies, de la Société Civile

et des donateurs, ainsi que le réseau des parlementaires en nutrition va accentuer son plaidoyer envers

le Gouvernement pour lever ces goulots d’étranglement et garder la nutrition au plus haut niveau de

l’agenda politique :

(1) en organisant un forum de haut niveau sur la fenêtre d’opportunité des 1000 jours et l’approche

multisectorielle impliquant des politiques nationaux et internationaux,

(2) en supportant le développement d’un « investment case » en nutrition,

(3) en nouant de nouveaux partenariats avec les donateurs (Fondation Bill et Melinda Gates,

Fondation Children Investment Funds et Banque Mondiale).

La région du Sahel est affectée par l’insécurité liée à l’instabilité au Nord du Mali ayant un impact sur la

délivrance de services sociaux de base et la présence sécurisée des partenaires. Les régions touchées

sont aussi celles extrêmement vulnérables au retard de croissance et à l’anémie. L’UNICEF a un sous

bureau dans la région du Sahel permettant de suivre de façon rapprochée les différents programmes et

de coordonner les partenaires.

Le Burkina Faso est aussi affecté par les changements climatiques ayant notamment un impact sur la

sécurité alimentaire, la nutrition et la résilience des populations. L’UNICEF, avec les partenaires, à

travers un certain nombre d’initiatives concernant la résilience (AGIR, EU Trust Fund, USAID Food For

Peace) va continuer à ett e e œuv e des esu es pou e fo e les apa it s des populatio s et des systèmes aux différents chocs.

14

Figure 2. Théorie du changement en nutrition

Effet : D’ici 2020, les adolescentes, les femmes en âge de procréer particulièrement les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que leurs enfants de 0 à 59 mois, principalement les moins de 2 ans optent pour

des pratiques optimales de nutrition et augmentent équitablement leur utilisation des services de qualité spécifiques et sensibles à la nutrition, dans un environnement politique et multisectoriel favorable

Produit 2: D'ici fin 2020, les acteurs des secteurs

clés de la nutrition au niveau stratégique ont les

capacités techniques pour concevoir les passages

à l’échelle des interventions spécifiques et

sensibles à la nutrition.

Produit 4 : D'ici fin 2020, les adolescentes, les femmes en âge

de procréer, l'entourage familial incluant les hommes et les

leaders communautaires et religieux ont des connaissances et

usages favorables aux pratiques optimales de nutrition

Renforcement du dialogue politique et plaidoyer pour la

ise e œuv e de la politi ue de ut itio

o C atio et fo tio e e t opti al d’u ad e national de

coordination multi-acteurs & multi-secteurs avec un ancrage

supra-sectoriel

o Création et fonctionnement de cadres régionaux de

coordination multi-acteurs & multi-secteurs avec un ancrage

supra-sectoriel j

o Suivi des investissements en nutrition (spécifique et

sensible) et actualisation de la cartographie des intervenant

et des interventions en nutrition

Renforcement du leadership collaboratif, du partenariat e

des actions collectives liés au Mouvement SUN (Point

focal Gouvernemental et réseaux)

Renforcement de capacités des décideurs politiques, des

parlementaires, des collectivités territoriales et acteurs

clés des secteurs spécifiques et sensibles à la nutrition en

coordination au niveau central et régional

Appui aux échanges Sud-Sud en lien avec le niveau

d’a age et la oo di atio ultise to ielle Côte d’Ivoi e, S gal, Ta za ie….

Développement et renforcement de capacités pour la

mise en place d'un système de suivi et évaluation

multisectoriel

Production d'évidences auprès du Gouvernement et acteurs

clés pour un meilleur ancrage institutionnel et une

mobilisation accrue de fonds pour la nutrition

Dialogue politique/plaidoyer, partenariat, intégration et

liens intersectoriels, soutien technique pour la mise en

œuv e du ad e commun de résultats et l'intégration de la

nutrition dans les planifications des secteurs clef de la

Nutrition (Santé, Agriculture, WASH, Education, Protection

So iale, Auto o isatio des fe es, …

Développement et renforcement de capacités des

décideurs politiques, des parlementaires, des collectivités

territoriales et acteurs clés des secteurs spécifiques et

sensibles à la nutrition en planification, budgétisation, mise

e œuv e et suivi et valuatio , au iveau e t al et régional

Dialogue politique/plaidoyer, partenariat, intégration et

liens intersectoriels, soutien technique et financier pour le

développement et l'application des lois, décrets et

règlements favorables à la Nutrition incluant le Code de

commercialisation des substituts du lait maternel (Secteurs

Santé - Commerce - Communication) et le renforcement du

contrôle à l'importation, au stockage et à la distribution du

sel iodé (Secteurs Santé - Agriculture – Commerce –

Communication)

La production d'évidences, le dialogue politique/plaidoyer,

le soutien technique et financier pour la supplémentation

en micronutriments (SVA, PMN, défiscalisation des

P e i …

Dialogue politique/plaidoyer, partenariat, intégration et

liens intersectoriels, soutien technique et financier pour le

développement et la mise en place de curricula en nutrition

pou les se teu s lefs Sa t , Ag i ultu e, Edu atio , …

Communication pour le développement via la

plateforme communautaire et multisectorielle

appelée Groupe d'Apprentissage et de Suivi

des Pratiques d'ANJE (GASPA) de femmes

enceintes et allaitantes (ANJE, Sécurité

alimentaire, WASH, DJE) en lien avec la

composante communautaire du plan de

passage à l'échelle de promotion des

pratiques optimales d'ANJE

Renforcement du partenariat avec les acteurs

de la communication pour le changement

comportemental, notamment les associations

locales, les ONG de développement, les ASBC,

les PRV dans les villages, le club des

journalistes pour la nutrition, les radios

locales, institutions religieuses, clubs scolaires

Partenariats et alliances pour une synergie

d'actions dans la communication en direction

des enfants, familles et communautés

Dialogue politique/plaidoyer pour une

nutrition optimale envers les autorités

politiques, administratives, leaders religieux e

coutumiers, collectivités territoriales

Génération d'évidences, gestion et échange

de connaissances sur les pratiques optimales

de nutrition incluant les normes et barrières

sociales afférentes

Produit 3 : D'ici 2020, les acteurs au niveau

opérationnel intervenant dans les secteurs

spécifiques et sensibles en nutrition ont les

capacités d'offrir des services de qualité en

nutrition

Développement et renforcement de capacités des

agents de santé pour les interventions spécifiques

de nutrition (PCIMA, ANJE, lutte contre les carences

micronutriments) et d'autres acteurs des secteurs

sensibles en nutrition (enseignants, responsables de

d veloppe e t u al, …

Production d'évidences, dialogue

politique/plaidoyer envers les décideurs politiques

et collectivités territoriales pour le renforcement de

la qualité de l'offre de services en nutrition

Développement et renforcement de capacités des

acteurs communautaires (ASBC, OBCE, Personnes

ressources volontaires, animateurs, agents de

développement rural, media communautaires) pour

les interventions spécifiques (ANJE) et sensibles à la

nutrition (Agriculture, Développement du Jeune

Enfant, WASH)

Développement et renforcement de capacités,

innovations technologiques, prestation de services,

dialogue politique/plaidoyer pour le cofinancement

du Gouvernement, le suivi, la gestion de la chaîne

d'approvisionnement des intrants essentiels en

nutrition

Dialogue politique, plaidoyer auprès du PAM, FAO

et de l'OMS pour assurer pleinement leurs rôles

dans les programmes de nutrition (PCIMA,

Interventions d'agriculture sensibles à la Nutrition)

Appropriation, engagement politique et

leadership des acteurs des différents secteurs

spécifiques et sensibles à la Nutrition notamment

l’Agriculture

Produit 1: D'ici fin 2019, le Gouvernement a

les capacités de mettre en œuvre, suivre et coordonner l’approche multisectorielle en

nutrition aux niveaux central, régional et

communal.

Mise e œuvre des activités par le Gouvernement

et les partenaires critiques

Instabilité socio-politique

Crise économique et augmentation des

prix alimentaires

Migrations urbaines avec augmentation

des populations défavorisées

Risque sécuritaire

Changement climatique incluant les

catastrophes naturelles & Epidémies

Les ménages ont un accès financier et géographique pour utiliser

les services sensibles à la nutrition Augmentation et continuité de l’aide publique et de l’aide globale pour mettre en œuvre ces plans de passage à l’échelle

Le dialogue et la coordination

multisectorielle en nutrition sont optimaux

La compréhension de passage à l’échelle et de couverture programmatique est acquise dans les secteurs sensibles à la nutrition

Les secteurs ont l’engagement de renforcer les capacités de leurs acteurs en nutrition.

Les populations mettent en pratique les connaissances

apprises en termes de pratiques optimales de nutrition.

Les communautés n’adhèrent pas aux changements proposés. Le gouvernement ne prend pas en compte la nutrition et les secteurs ne sont pas redevables.

15

4- Structure de résultats

Priorités globales :

ODD2 : D’ici à 2030, mettre fin à toutes les formes de malnutrition, y compris en atteignant d’ici à 2025 les objectifs arrêtés à l’échelle internationale relatifs aux

retards de croissance et à l’émaciation chez les enfants de moins de 5 ans, et répondre aux besoins nutritionnels des adolescentes, des femmes enceintes ou

allaitantes et des personnes âgées

Priorités organisationnelles :

Effet 4 du Plan Stratégique UNICEF 2014-2017: Improved and equitable use of nutritional support and improved nutrition and care practices.

Stratégie Nutrition de l’UNICEF : UNICEF’s Approach to Scaling Up Nutrition for Mothers and their Children

Priorités régionales :

Agenda 2063 de l’Union Africaine : Aspiration 1 - une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable (objectif 3 : les

citoyens seront en bonne santé, bien nourris et auront une longue durée de vie)

Priorités nationales :

PNDES (2016-2020) : Axe 2 - développer le capital humain / EA 2.1.2 : l'état nutritionnel de la population, en particulier des femmes et des enfants, est

amélioré

Plan national Multisectoriel de Nutrition (2016-2020)

Résultats Indicateurs de performance Données de

base Valeur cible

Moyens de

vérification

Responsable

Effet : D’ici 2020, les

adolescentes, les femmes en

âge de procréer

particulièrement les femmes

enceintes et allaitantes, ainsi

que leurs enfants de 0 à 59

mois, principalement les moins

de deux ans optent pour des

pratiques optimales de

nutrition et augmentent

équitablement leur utilisation

des services de qualité

spécifiques et sensibles à la

% d’allaitement maternel exclusif chez les

moins de 6 mois

55,0 % (ENN

2016) 70 % ENN, EDS

Gouvernement,

Partenaires

% d’alimentation minimum acceptable chez

les 6-23 mois

21,5 % (ENN

2015) 30 % ENN, EDS

Gouvernement,

Partenaires

% de sel adéquatement iodé consommé 23 % (ENIAB,

2014) 60 %

EDS Gouvernement,

Partenaires

% d’enfants souffrant de malnutrition aiguë

de moins de 5 ans traité et guéris

53 % (ENDOS

2015) 75 %

Enquêtes de

couverture, ENN,

ENDOS

UNICEF et

partenaires

16

nutrition, dans un

environnement politique et

multisectoriel favorable

Produit 1: D'ici fin 2019, le

Gouvernement a les capacités

de ett e e œuv e, suiv e et coordonner l’approche

multisectorielle en nutrition

aux niveaux central, régional

et communal.

Système national d’information

multisectoriel en nutrition avec données

désagrégées sur la nutrition disponibles

(âge, sexe, provenance urbaine/rurale)

Non Oui

Rapports

plateforme

multisectorielle

d’information en

nutrition

UNICEF et

partenaires

Nombre de rencontres du Conseil National

de Concertation en Nutrition (CNCN) tenues

par an (au niveau national et régional)

02 au niveau

national ; ND

pour régional

02 rencontres

nationaux (une

par semestre) ;

26 régionaux

(une par

semestre par

région)

Rapports

d’activités

UNICEF et

partenaires

Existence de textes règlementaires

instituant un ancrage supra-sectoriel de la

nutrition institué

Non Oui Textes

réglementaires

UNICEF et

partenaires

% de communes ayant intégré des

interventions spécifiques et sensibles à la

nutrition dans leur plan communal de

développement (PCD)

ND 20 %

Plans communaux

de

développement

(PCD)

UNICEF et

partenaires

Produit 2 : D'ici fin 2020, les

acteurs des secteurs clés de la

nutrition au niveau

stratégique ont les capacités

techniques pour concevoir les

passages à l’échelle des

interventions spécifiques et

sensibles à la nutrition.

Un module sur la nutrition est intégré aux

curricula de formation dans les secteurs clés

de la nutrition

Non Oui

Existence de

modules sur la

nutrition

UNICEF et

partenaires

Un guide national de prévention contre les

carences en micronutriments et l’anémie

chez les enfants de moins de 5 ans,

adolescentes et femmes enceintes est

disponible

Non Oui Guide UNICEF et

partenaires

Nombres de rencontres de suivi du code de

commercialisation des substituts du lait

maternel, tenues par an

0 02 Rapports de

rencontres

UNICEF et

partenaires

17

Nombres d’interventions sensibles à la

nutrition ayant un passage à l’échelle clair 00 03

Documents de

Plans de passage

à l’échelle

disponibles

UNICEF et

partenaires

Produit 3 : D'ici 2020, les

acteurs intervenant dans les

secteurs spécifiques et

sensibles en nutrition ont les

capacités d'offrir des services

de qualité en nutrition

% de centre de santé sans rupture de stock

d’Aliments Thérapeutiques Prêts à l’Emploi

(ATPE) au cours de l’année

60 % 90 %

Rapport de

gestion d’intrants

nutritionnels

Rapports de

supervisions

UNICEF et

partenaires

% de centres de santé disposant d’au moins

un agent de santé formé sur la PCIMA &

ANJE

ND 90 % Rapports de

formation

UNICEF et

partenaires

% d’agents de santé à base communautaire

(ASBC) formés sur le paquet intégré des

services d’ANJE

ND 60 % Rapports de

formation

UNICEF et

partenaires

% d’agents de développement rural formés

en nutrition ND 30%

Rapports de

formation

UNICEF et

partenaires

(FAO)

% d’enseignants formés sur les curricula en

nutrition ND 30%

Rapports de

formation

UNICEF et

partenaires

Produit 4 : D'ici fin 2020, les

adolescentes, les femmes en

âge de procréer, l'entourage

familiale incluant les hommes

et les leaders

communautaires ont des

connaissances et usages

favorables aux pratiques

optimales de nutrition

% des femmes en âge de procréer, des

gardiens d’enfant (père, belle-mère, grand-

mère), d’adolescentes et de leaders

communautaires qui connaissent au moins 4

pratiques optimales ANJE

ND 35% enquête CAP UNICEF et

partenaires

% des femmes en âge de procréer, des

gardiens d’enfant (père, belle-mère, grand-

mère), d’adolescentes et de leaders

communautaires qui connaissent au moins 4

pratiques optimales sensibles à la nutrition

(Agriculture, WASH, ECD)

ND 35%

enquête CAP

UNICEF et

partenaires

18

5- Suivi des produits et contribution de l’UNICEF à l’atteinte des résultats

L’UNICEF suivra les différents indicateurs de l’effet et des produits permettant de mesurer les

progrès réalisés, d’évaluer les goulots d’étranglement existants. Les indicateurs sont faciles à

renseigner soit par les indicateurs de l’enquête annuelle nationale de nutrition (ANJE,

supplémentation en vitamine A, déparasitage, etc.), les données de routine de système de

surveillance sanitaire (ENDOS - suivi des indicateurs clefs du programme de prise en charge de la

malnutrition aiguë et de la stratégie de promotion de l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune

Enfant), les rapports administratifs du Gouvernement et des partenaires. Les valeurs cibles pour

2020 des indicateurs de l’effet et des produits ont été définies soit dans le PNDES soit dans le plan

national multisectoriel stratégique de Nutrition (2016-2020), soit lors de discussions avec des

partenaires. Les données de base qui ne sont pas encore disponibles ou non déterminées (ND) dans

la matrice des résultats seront en grande partie déterminées au début du cycle 2018-2020 à travers

une analyse des données administratives et d’enquêtes ad hoc.

L’UNICEF appuiera aussi la mise en place d’un système de surveillance nutritionnelle multisectoriel,

initiative liée au « donor convenor » du SUN (Union Européenne). Ce système de surveillance

nutritionnelle multisectoriel sera basé sur de nombreux acquis en termes de surveillance

nutritionnelle permettant de suivre les programmes du Gouvernement et l’appui des partenaires

comme l’UNICEF : enquête nationale de nutrition (ENN- annuelle), suivi des indicateurs clefs du

programme de prise en charge de la malnutrition aiguë et de la stratégie de promotion de

l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant.

Dans le cadre de renforcement de système national de gestion de l’information en nutrition,

l’UNICEF appuiera aussi la mise en place, au sein du système de surveillance nutritionnelle, d’une

base de données dynamique de supervision des interventions de nutrition, renseignée par les

partenaires permettant :

1. à l’ensemble des acteurs impliqués d’avoir en temps réel des informations sur les

supervisions passées,

2. de suiv e la ise e œuv e des e o a datio s p og a ati ues des diff e ts partenaires,

3. d’a lio e la ualit de la ise e œuv e des i te ve tio s.

La mise en place d’un système de suivi et évaluation multisectoriel intégrant l’utilisation de

nouvelles technologies sera fortement appuyée par l’UNICEF et d’autres partenaires (Union

Européenne, Initiative REACH, OMS, etc.) permettant d’analyser et de trianguler rapidement les

données des différents secteurs, de lever les goulots d’étranglement programmatiques, de suivre les

résultats et de réorienter les stratégies et programmes si nécessaire.

Enfin, l’UNICEF favorisera, à travers des partenariats stratégiques avec le monde académique

(Institut de Recherche pour le Développement (IRD), Innovation for Poverty Action (IPA), Instituts

nationaux, etc.), la génération d’évidences scientifiques et le partage d’expériences sur :

1. l’équité et le genre, notamment par une meilleure compréhension de la pondération des

causes sous-jacentes de la malnutrition selon les zones écologiques et démographiques, et

les normes sociales en lien avec le statut des hommes et des femmes, permettant au final

de mieux ajuster les programmes de nutrition.

2. les programmes critiques notamment le plan de passage à l’échelle de promotion des

pratiques optimales d’ANJE qui sera évalué en documentant le processus de mise en

œuv e, l’intégration du genre et l’approche multisectorielle.

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6- Ressources nécessaires pour atteindre les résultats

Le programme Nutrition aura besoin sur la période 2018-2020 de 17 350 000 de US dollars, répartis

en 5 660 000 US dollars de ressources régulières et 11 690 000 US dollars d’autres ressources

(Tableau 2). Cependant, les fonds d’urgence sont une part importante des appuis financiers en

nutrition (ECHO, USAID/FFP, OFDA, etc.) sur le dernier cycle 2011-2017. Même si une transition

entre un appui par des fonds d’urgence vers un appui par des fonds de développement et

gouvernementaux est amorcée, le montant des fonds d’urgence sur le cycle programmatique 2018-

2020 est estimé à 7,5 millions de US dollars. Pour adresser les gaps financiers du prochain cycle, le

programme Nutrition est en train de nouer plusieurs contacts avec des donateurs critiques de

nutrition (Fondation Bill et Melinda Gates (FBMG), Children's Investment Fund Foundation (CIFF),

etc.) et de développer des propositions de financement (coopération canadienne, MI, BMG).

Tableau 2. Ressources financières (en US dollars)

RR OR

Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 1,455,000 795,000

RR OR

Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 660,000 120,000

RR OR

Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 0 255,000

RR OR

Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 255,000 195,000

RR OR

Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 540,000 225,000

Produit : D'ici fin 9, le Gouvernement a les capacités de mettre en œuvre, suivre et coordonner l’approche multisectorielle en nutrition aux niveaux central, régional et communal.

Total sur 3 ans

98,000

98,000

Renforcement du dialogue politique et du plaidoyer

Strategies

Renforcement du leadership collaboratif, du partenariat, de l’intégration et des liens intersectoriels

Strategies

Dialogue politique/plaidoyer et le partenariat

Production d’évidencesRenforcement de capacités des acteurs

294,000

32,500

653,500

Produit 2 : D'ici fin 2020, les acteurs des secteurs clés de la nutrition au niveau stratégique ont les

capacités techniques pour concevoir les passages à l’échelle des interventions spécifiques et sensibles à la nutrition.

Total sur 3 ans

408,000

1,281,000

233,000

407,000

2,329,000

Produit 3 : D'ici 2020, les acteurs intervenant dans les secteurs spécifiques et sensibles en nutrition ont les

capacités d'offrir des services de qualité en nutrition.

Total sur 3 ans

1,362,000

681,000

341,000

4,086,000

340,000

6,810,000

Produit 4 : D'ici fin 2020, les adolescentes, les femmes en âge de procréer, l'entourage familiale incluant

les hommes et les leaders communautaires ont des connaissances et pratiquesaptitudes favorables aux

pratiques optimales de nutrition.

Total sur 3 ans

1,592,000

2,388,000

531,000

531,000

265,500

Total Programmatique 5,307,500

Génération d’évidencesGestion et échange de connaissances

Total sur 3 ansEffet : D’ici , les adolescentes, les femmes en âge de procréer particulièrement les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que leurs enfants de 0 à 59 mois, principalement les moins de deux ans optent pour

des pratiques optimales de nutrition et augmentent équitablement leur utilisation des services de qualité

spécifiques et sensibles à la nutrition, dans un environnement politique et multisectoriel favorable.

Total Programmatique 15,100,000

Gestion des connaissances et échanges, génération d’évidences, intégration et liens intersectoriels, et le partenariat

131,000

Renforcement de capacités des décideurs

Appui aux échanges Sud-Sud

Total Programmatique

Dialogue politique/plaidoyer

Intégration et les liens intersectoriels

Strategies

Renforcement de capacités des acteurs et partenariat

Dialogue politique et plaidoyer

Production d'évidences

Total Programmatique

Total Programmatique

Prestation de services

Identification et promotion des innovations

Strategies

Communication pour le Développement

Partenariat