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UNICEF Burkina Faso
Note Stratégique du Programme Nutrition
CP2018 – 2020
1- Introduction
La malnutrition chronique et l’anémie restent toujours à des niveaux élevés au Burkina Faso malgré une
constante diminution depuis une décennie. Elles touchent respectivement près d’un million d’enfants de
moins de 5 ans (ENN, 2015) et 2,5 millions enfants de 6 à 59 mois (ENIAB, 2014). Les causes de ces
formes de malnutrition sont multifactorielles et irréversibles et ont des impacts négatifs tout au long du
cycle de vie. La multifactorialité des causes de malnutrition oblige à promouvoir une approche
multisectorielle.
Ainsi, le domaine de Nutrition connait, depuis une ou deux décennies, de profonds changements de
paradigme en termes (i) d’agenda et de mouvement globaux (Scaling Up Nutrition) prônant une
approche multisectorielle et de développement durable, (ii) d’intérêts accrus de la part des acteurs de
développement et humanitaires, (iii) de nouvelles orientations stratégiques, (iv) de productions
majeures d’évidences scientifiques et (v) d’avancées significatives programmatiques. Le Burkina Faso a
fait des efforts importants pour s’aligner avec ces profonds changements depuis qu’il a adhéré en 2011
au mouvement Scaling Up Nutrition (SUN), ayant pour objectif de renforcer l’effort collectif pour
améliorer la nutrition des populations. Ces efforts se concentrant sur la fenêtre d’opportunités des 1000
jours les plus critiques (de la grossesse à l’âge de deux ans) impliquent divers types d’acteurs.
Dans le cadre du Programme de coopération 2018-2020, l’UNICEF appuiera le Gouvernement et ses
partenaires pour améliorer l’état nutritionnel des filles et des garçons de moins de 5 ans, des adolescentes
et des femmes en âge de procréer. Plus précisément, l’UNICEF jouera un rôle de catalyseur et
coordonnera, avec les autres agences du Système des Nations Unies (SNU), la société civile, les donateurs,
le secteur privé et le secteur académique, le renforcement de capacités du Gouvernement et des
partenaires des secteurs spécifiques et sensibles en nutrition (Santé, Agriculture, WASH, Education et
Protection Sociale).
L’UNICEF continuera à promouvoir un partenariat dynamique et transparent en étroite collaboration
avec le point focal Gouvernemental SUN et les différents réseaux, afin de fournir les orientations
stratégiques pour la promotion de l’approche multisectorielle. Dans le cadre du plan de passage à
l’échelle de promotion des pratiques optimales d’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE)
du Gouvernement, l’UNICEF continuera d’utiliser cette plateforme communautaire pour
opérationnaliser une approche multisectorielle, concentrée sur la période critique des 1000 jours.
Pour renforcer le passage à l’échelle des interventions spécifiques en nutrition, les principaux
partenaires sont le Ministère de la Santé, notamment la Direction de la Nutrition et les structures
décentralisées. Au niveau communautaire, les partenaires clefs sont les agents de santé à base
communautaire (ASBC), un ensemble d’animateurs communautaires et la société civile (mass-médias,
ONGs et organisations à base communautaire). L’UNICEF donnera aussi un appui pour augmenter les
capacités de mettre à l’échelle les interventions sensibles à la Nutrition auprès des secteurs clefs
concernés en ligne avec le compendium des actions pour la nutrition du réseau des Nations Unies pour
le SUN et l’initiative REACH1.
Les résultats de l’évaluation à mi-parcours du plan de passage à l’échelle ANJE (2013-2025) et d’autres
études/suivis programmatiques permettront d’ide tifie et de ett e e œuv e les ajuste e ts 1 Compendium of Actions for Nutrition. The UN Network for SUN/REACH Secretariat. 2017.
2
nécessaires pour améliorer les stratégies et lever les goulots d’étranglement lors de la revue à-mi-
parcours du programme de coopération en 2019.
2- Priorisation des problèmes et domaines
Les différentes formes de malnutrition, affectent plus d’un million d’enfants de moins de 5 ans au
Burkina Faso, et sont une cause sous-jacente de 45% des décès des moins de 5 ans, soit 26 500 décès de
moins de 5 ans par an. Les adolescentes et femmes en âge de procréer sont aussi fortement touchées
par différentes formes de malnutrition (maigreur, carences en micronutriments) (SitAn, UNICEF, 2016).
La situation nutritionnelle est donc caractérisée par des prévalences élevées de malnutrition chronique et
de malnutrition aiguë ainsi que de carences en micronutriments. Près d’un million d’enfants de moins de 5
ans sont affectés par la malnutrition chronique (retard de croissance) dont la prévalence est de 27,3% en
2016 (ENN, 2016).
Les conséquences de la malnutrition chronique qui s’installe lors de la période critique des 1000 jours
entre la conception et l'âge de deux ans de l’enfant sont irréversibles et néfastes sur les personnes
touchées : mortalité infanto-juvénile augmentée, système immunitaire plus faible, développement
intellectuel et cognitif moindre, capacités d’apprentissage diminuées, impact négatif sur la santé de la
reproduction, et susceptibilité aggravée à l’âge adulte aux maladies chroniques non transmissibles liées à
la nutrition (diabète, hypertension, cholestérolémie, cancers, maladies cardiovasculaires, obésité). Ces
enfants souffrant de retard de croissance au cours des deux premières années de la vie auront moins de
capacités à apprendre à l’école, seront moins productifs et auront des revenus moindres à l’âge adulte. Les
conséquences économiques des formes de malnutrition représentent des pertes annuelles de produit
intérieur brut de 10%2, plus importantes que celles subies pendant la crise financière mondiale 2018-2010.
Dés lors, le cycle de la pauvreté se perpétue et le développement du capital humain et la prospérité
globale du Burkina Faso sont entravés depuis des générations.
Les régions qui sont actuellement au-dessus du seuil critique fixé par l’OMS (30% de retard de
croissance) sont les régions de l’Est (34,6%), du Sahel (33,1%), des Cascades (31,1%) et du Centre Est
(30,7%) (ENN 2016).
La prévalence de malnutrition aiguë globale (maigreur) parmi les enfants de moins de 5 ans est de 7,6%
dont 1,4% concerne la forme sévère (ENN, 2016). En 2017, il est prévu que 460 000 enfants de moins de 5
ans (250 000 garçons et 210 000 filles) vont souffrir de malnutrition aiguë (sévère ou modérée) dont 130
000 de malnutrition aiguë sévère (78 000 garçons et 52 000 filles). Les régions qui sont au-dessus du seuil
d’urgence (2% de malnutrition aiguë sévère) sont la région de l’Est (2,4% soit 21 800 enfants MAS
attendus), du Sud-Ouest (2,2% soit 9 000 enfants MAS attendus) et de la Boucle du Mouhoun (2,1% soit 19
700 enfants MAS attendus).
Depuis 2011, la situation nutritionnelle s’est pourtant améliorée, se traduisant par une diminution de
2011 à 2016 des prévalences du retard de croissance (de 34,1% à 27,3%), de la malnutrition aiguë (de
10,2% à 7,6%) et de la malnutrition aiguë sévère (de 2,4 à 1,4%). La réduction annuelle du retard de
croissance entre 2011-2016 a été de 1,1% point de pourcentage correspondant à 18 600 enfants
retardés en croissance en moins par an. Cette réduction annuelle est insuffisante pour atteindre les
objectifs de l’Assemblée Mondiale de la Santé (AMS) en 2025 indiquant une diminution de 40% du
nombre d’enfants retardés en croissance (soit 400 000 enfants en moins correspondant à une
prévalence de 14,4% en 2025). L’estimation de la prévalence du retard de croissance en 2025 avec la
réduction annuelle actuelle (2011-2016) est de 17,1% et l’objectif de l’AMS de 2025 ne pourra pas être
2 International Food Policy Research Institute. 2016. Global Nutrition Report 2016: From Promise to Impact: Ending
Malnutrition by 2030. Washington, DC.
3
atteint. C’est pour cela qu’il est critique d’améliorer et de renforcer la gouvernance en nutrition et le
passage à l’échelle progressif des interventions spécifiques et sensibles en nutrition qui ont le plus
d’impact.
De plus, cette réduction de retard de croissance ne s’est pas produite de façon équitable au sein des
différentes classes socio-économiques et a profité aux plus riches. Entre 1993 et 2010, l’écart de
prévalence du retard de croissance entre le quintile le plus riche et le quintile le plus pauvre de la
population a significativement augmenté passant de 14,3 à 23,3 points de pourcentage. De plus, au
cours de la même période, les prévalences de retard de croissance sont significativement plus élevées
en milieu rural qu’en milieu urbain : 21,3% vs. 37,3%.
Les carences en micronutriments majoritairement représentées par les carences en vitamine A, en iode,
et en fer sont aussi extrêmement prévalentes. L’anémie touche 83,4% des enfants de 6-59 mois (2 545
000) et 89,1% des enfants de 6-23 mois ainsi que 61,9% des femmes en âge de procréer non enceintes
(62,0% pour les femmes de 15-19 ans) et 72,5% des femmes enceintes (ENIAB 2014), soit 3 millions de
femmes en âge de procréer. De plus, parmi les 718 500 naissantes vivantes attendues en 2016, 549 500
nouveau-nés insuffisamment ou non protégées contre la carence en iode (76,5%) risquent de subir un
retard de développement mental entrainant des implications socio-économiques néfastes sur leur vie
future.
Cependant, les indicateurs clefs de l’ANJE ont progressé entre les années 2012 à 2016, notamment grâce
à la mise en place d’un plan national de passage à l’échelle de promotion des pratiques optimales
d’ANJE. Parmi ces indicateurs, l’allaitement maternel exclusif a augmenté de 38,2% (2012) à 55,0%
(2016) et la pratique d’alimentation minimale acceptable chez les enfants âgés de 6 à 23 mois s’est
améliorée passant de 3,2% (2012) à 21,5% (2016). Le pourcentage de nouveau-nés mis au sein
précocement dès la première heure suivant leur naissance a augmenté de 29,2% (2012) à 46,6% (2016)
malgré le fait que 79,8% des femmes ont bénéficié d’un accouchement assisté par un prestataire
qualifié, montrant la nécessité de renforcer les capacités des agents de santé et d’augmenter la
demande parmi les femmes et les familles en termes d’ANJE. Enfin, plus d’un enfant âgé de 6 à 8 mois
sur quatre ne reçoit pas une alimentation de complément en temps opportun (ENN, 2016).
Le Burkina Faso ne peut pas ainsi diminuer la pauvreté, faire des avancées socio-économiques et
renforcer son capital humain sans s’assurer que sa population ne souffre pas des différentes formes de
malnutrition. C’est pourquoi, au niveau politique, le Gouvernement du Burkina Faso avec un appui
régulier de l’UNICEF a entrepris depuis ces dernières années des efforts importants pour améliorer la
oo di atio et la ise e œuv e d’interventions spécifiques et sensibles à la nutrition. Il s’agit de : (i)
Adhésion au mouvement SUN en 2011 et mise en place effective entre 2014-2016 des différents
réseaux3 ; (ii) Engagements de réduction des formes de malnutrition lors du pacte mondial de Nutrition
organisé à Londres en 2013, (iii) Adoption de plans de passage à l’échelle des interventions spécifiques à
la nutrition (curative et préventive) ; (iv) Adhésion à l’Alliance globale pour l'Initiative Résilience (AGIR)
et rédaction du document Priorités Résilience du Burkina Faso en 2015, et (v) Validation du Plan
National de Développement Economique et Sociale (PNDES) 2016-2020 où la Nutrition est reconnue
comme un point essentiel.
Malgré tous les progrès en termes de gouvernance et de mise à l’échelle des interventions spécifiques
en nutrition, la faible couverture des interventions sensibles à la nutrition et le besoin de produire des
évidences scientifiques sur leurs impacts restent des questions clefs pour réduire substantiellement et
durablement les différentes formes de malnutrition. Au Burkina Faso, peu d’enfants reçoivent toutes les
interventions spécifiques et sensibles à la nutrition leur permettant d’atteindre un plein développement
3 Système des Nations Unies, société civile, donateurs, secteur privé, secteur académique et parlementaires.
4
alors que la nutrition est une des dimensions de privation les plus graves. Un enfant en moyenne reçoit
seulement plus ou moins 4 des interventions sur les 18 dont il a besoin pour améliorer/renforcer son
état nutritionnel4. Dans 80% des provinces du Burkina Faso, au moins la moitié des interventions clefs
e t es su les e fa ts so t ises e œuv e Figure 1).
Figure 1. Nombre et couverture des interventions spécifiques et sensibles à la nutrition nécessaires à une
bonne nutrition de l’enfant burkinabé
Source: Initiative REACH, 2015.
Un processus participatif impliquant la majorité des partenaires intervenant en nutrition, a permis
d’identifier deux privations majeures en nutrition :
1. Une proportion importante de nourrissons, d’enfants, d’adolescentes et de femmes en âge de
procréer n’ont pas suffisamment de pratiques optimales de nutrition
2. Une proportion importante de nourrissons, d’enfants, d’adolescents et de femmes en âge de
procréer n’ont pas un accès suffisant aux services de nutrition.
A partir de ces deux privations, le groupe des partenaires a identifié les principaux goulots
d’étranglements communs suivants (Tableau 1) : (i) Barrières socio-culturelles et perceptions néfastes
aux pratiques optimales de nutrition, (ii) Gouvernance en nutrition insuffisante, (iii) Insuffisance dans la
mise à l’échelle des interventions spécifiques et sensibles à la nutrition, (iv) Insuffisance dans la gestion
des intrants nutritionnels ; (v) Insuffisance dans l’offre de service de qualité en nutrition. Ces différents
goulots d’étranglement ont été analysés sur la base des dix facteurs déterminants liés à
l’environnement favorable, l’offre, la demande et la qualité de l’offre. Une analyse des rôles et des
lacunes de capacités a été entreprise pour permettre de réduire ou de lever ces goulots d’étranglement.
Tableau 1. Identification des principaux goulots d’étranglement et des porteurs d’obligations
Principaux goulots Causes Porteurs d’obligations
Barrières socio-
culturelles et
perceptions
néfastes aux
pratiques
optimales de
Perception que la santé de l’enfant est du ressort
de la mère
Perception que le colostrum est un lait sale
Perception que le lait seul ne suffit pas à l’enfant
Influence négative des grand-mères et belles-
mères sur le couple mère-enfant
Parents (mère, père)
Famille (grand-mères, belles-
es…
Communauté (leaders
communautaires et religieux,
asso iatio s, ONG, ASBC…
4 REACH. Cartographie des parties prenantes et des actions clés en nutrition au Burkina Faso. 2015. p. 67.
5
nutrition Méconnaissance des pratiques optimales de
nutrition
Faible pouvoir de décision des femmes
Faible implication des hommes et maris
DRS, MCD, ICP
Gouvernance en
nutrition
insuffisante
Insuffisance de la gouvernance en nutrition
Manque de redevabilités des différents secteurs
impliqués en nutrition
Faible application et suivi des lois (législation sur
les substituts du lait maternel)
L’Etat n’alloue pas suffisamment de ressources
financières pour la nutrition (forte dépendance
des programmes de nutrition aux financements
extérieurs)
Cloisonnement des secteurs (manque de synergie
d’action)
Insuffisance d’intégration des interventions en
nutrition
Barrières financières : moyens financiers limités
des populations (pauvreté)
Analyse insuffisante des données à tous les niveaux
- Une structure
interministérielle de
coordination à déterminer par
le Gouvernement.
- Ministre de la santé,
Directrice de la nutrition
- Ministres de l’Economie, des
Finances et du Développement,
- Ministre de l'Agriculture et
des Aménagements
Hydrauliques,
- Ministre de l'Eau et de
l'Assainissement,
- Ministre de l'Administration
Territoriale et de la
Décentralisation,
- Ministre de l'Education
Nationale et de
l'Alphabétisation,
- Ministre du Commerce, de
l'Industrie et de l'Artisanat,
- Ministre de la Femme, de la
Solidarité Nationale et de la
Famille
- Point focal et réseaux SUN
- PTF
- Députés, maires, gouverneurs
Insuffisance
dans la mise à
l’échelle des
interventions
spécifiques et
sensibles à la
nutrition
Insuffisance de mise à l’échelle des interventions
en nutrition
Faible vision de passage à l’échelle pour les
interventions sensibles à la Nutrition
Faible couverture des interventions sensibles à la
nutrition
Nombre insuffisant d’ASBC pour délivrer le
paquet d’activités
Insuffisance de mobilisation sociale
Prestataires de service (agents de santé, acteurs
- Ministre de la santé,
Directrice de la nutrition
- Ministres de l’Economie, des
Finances et du Développement,
- Ministre de l'Agriculture et
des Aménagements
Hydrauliques,
- Ministre de l'Eau et de
l'Assainissement,
- Ministre de l'Administration
Territoriale et de la
6
communautaires) non qualifiés
Faible couverture des services de nutrition
communautaire (GASPA)
Faible appropriation et implication des
communautés dans les activités de nutrition
Décentralisation,
- Ministre de l'Education
Nationale et de
l'Alphabétisation,
- Ministre du Commerce, de
l'Industrie et de l'Artisanat,
- Ministre de la Femme, de la
Solidarité Nationale et de la
Famille
- PTF (responsables d’ONG et
associations)
- Assemblée nationale (réseau
des parlementaires en
nutrition)
- Maires, gouverneurs
- Association des Municipalités
du Burkina Faso (AMBF)
Insuffisance
dans la gestion
des intrants
nutritionnels
Insuffisance de disponibilité des aliments
diversifiés et en quantité suffisante (les enfants et
les femmes n’ont pas accès à des aliments
diversifiés et en quantité suffisante)
Difficulté d’approvisionnement en intrants
nutrition
- Directrice de la nutrition
- Ministre du commerce
- DRS, MCD, ICP
- COGES
- CAMEG, DGPML
- PTF
- Responsable d’INOFASO et
unités de production de farines
infantiles enrichies
Insuffisance
dans l’offre de
service de
qualité en
nutrition
Faible qualité des services
Insuffisance dans l’organisation des services de
nutrition (intégration et continuité)
Insuffisance en quantité des infrastructures,
équipements, personnel et de l’offre de soins
nutritionnels
Problème d’accueil dans les formations sanitaires
Faible performance du programme MAM
Plateau technique inadapté
Insuffisance d’activité de suivi et de promotion de
la croissance (manque de suivi de la courbe de
croissance dans le carnet de santé)
- Ministre de la santé
- Directrice de la nutrition
- DRS, MCD, ICP, ASBC
- PTF (ONG, OBCE)
-Maires
Le Gouvernement du Burkina Faso, avec l’appui constant des partenaires techniques et financiers dont
l’UNICEF est actuellement le Chef de file, s’est doté en 2016 (i) d’une politique de nutrition intégrant les
cibles nutritionnelles de l’Assemblée Mondiale de la Santé et l’approche multisectorielle, (ii) d’un cadre
7
commun de résultats pour réduire les différentes formes de malnutrition et (iii) d’un plan national
multisectoriel de nutrition budgétisé sur la période 2016-2020 incluant des plans de passage à l’échelle
d’interventions à haut impact en nutrition. Cependant, le cadre de coordination en nutrition toujours
ancré au sein d’un secteur ministériel (Ministère de la Santé) rend la gouvernance en nutrition non
optimale et mène à une implication faible des décideurs politiques des autres secteurs sensibles à la
nutrition.
L’UNICEF au Burkina Faso a de nombreux avantages comparatifs pour pouvoir lever ces goulots
d’étranglement :
(i) L’UNICEF assume un fort leadership en nutrition et un appui clef pour le développement des
politi ues et la pla ifi atio , ise e œuv e et suivi et valuatio e ut itio Chef de file des PTF Nutrition, Vice-Président du réseau SUN pour les Nations Unies, partenaire
privilégié en nutrition) ;
(ii) L’UNICEF a fo te e t appu le Gouve e e t pou la ise e pla e et la ise e œuv e de plans de passage à l’échelle d’interventions à haut impact spécifiques à la nutrition
(curatif et préventif) incluant l’analyse de goulots d’étranglement,
(iii) L’UNICEF assume le leadership ou joue un rôle important dans les secteurs clefs sensibles à la
Nutrition permettant ainsi de supporter le passage à l’échelle d’interventions sensibles à la
nutrition.
Lors du précèdent cycle de programmation 2011-2017, les principales leçons apprises au niveau du
programme Nutrition sont les suivantes :
1. L’UNICEF a promu et renforcé le partenariat en nutrition à travers plusieurs plateformes
(Mouvement SUN, PTF Nutrition, Initiative REACH), ce qui a permis d’avoir un alignement de la
vision en nutrition (approche multisectorielle et passage à l’échelle). Dans le cadre du projet
African Nutrition Security Partnership (ANSP) financé par l’Union Européenne (2011-2016),
l’UNICEF a fait un fort plaidoyer pour l’approche multisectorielle :
a. au niveau stratégique (politique, cadre commun de résultats et plan multisectoriel de
nutrition) et,
b. au niveau opérationnel en renforçant la collaboration entre secteurs sensibles à la Nutrition
au sein de l’UNICEF (Santé, Education et WASH) et en utilisant la plateforme communautaire
du plan national de passage à l’échelle de promotion des pratiques optimales d’ANJE pour
ett e e œuv e des i te ve tio s se si les à la ut itio .
2. Il est important au vu des changements de paradigme pour réduire les différents formes de
malnutrition (Mouvement SUN), que le programme Nutrition évolue d’une approche Nutrition
sectorielle Santé vers une approche Nutrition multisectorielle rendant les autres secteurs plus
redevables en nutrition et permettant ainsi de renforcer le leadership reconnu de l’UNICEF en
nutrition.
3. Il est critique de renforcer l’équipe Nutrition afin de maintenir la capacité de gestion
programmatique et financière et la réputation de l’UNICEF dans ce domaine auprès du
Gouvernement et des donateurs actuels et à venir.
4. L’intérêt et les redevabilités envers la Nutrition ont augmenté au sein de l’UNICEF Burkina Faso en
termes programmatique et financiers au cours du cycle 2011-2017, impliquant une charge de
travail importante au niveau de l’équipe. Entre 2011 et 2016, la composante Nutrition a réussi à
mobiliser de nombreuses ressources financières (47 millions USD), surtout provenant de donateurs
clefs (ECHO, UE, USAID, Coopérations bilatérales) avec très peu de ressources régulières (~6% du
8
montant alloué au bureau UNICEF). La nutrition est ainsi le domaine le plus financé au sein de
l’UNICEF Burkina Faso mais l’augmentation importante des fonds a généré un déséquilibre en
termes de redevabilité et de charge de travail au sein de la section Santé Nutrition d’autant plus
que l’UNICEF joue actuellement un rôle de levier pour d’autres ressources auprès de partenaires au
d veloppe e t de ise e œuv e : Appui udg tai e se to iel de l’UE (10 millions d’euros sur 3
ans) et l’UE Trust Fund (25 millions d’euros sur trois ans) pour investir dans des interventions
préventives (notamment ANJE). Cependant, la visibilité du domaine au sein de l’UNICEF est restée
limitée. La création d’u p og a e Nut itio e d a plus effe tif la ise e œuv e programmatique et la participation au dialogue politique en nutrition plus forte.
Enfin, la Nutrition, suite aux différents plaidoyers, a gagné en intérêt et cela est en train de se traduire
par sa priorisation au niveau du Gouvernement (cf. PNDES) et au sein du prochain UNDAF 2018-2020
par un effet consacré à la Nutrition.
3- Théorie du changement et stratégies
Le Gouvernement du Burkina Faso a dégagé une vision à long terme pour la nutrition par l’adoption
d’une nouvelle politique de Nutrition intégrant les ODD et les cibles nutritionnelles de l’Assemblée
Mondiale de la Santé et l’approche multisectorielle en nutrition. Cette vision permettra de jouer un rôle
clef dans l’amélioration du capital humain et du développement économique et social du pays.
Pour atteindre cette vision, le Burkina Faso s’est engagé, lors des Conférences internationales sur la
lutte contre la malnutrition de Paris et de Londres de 2013 (Pacte mondial de Nutrition pour la
croissance économique et sociale) à:
1. réduire la prévalence de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans de 32,9%
en 2012 à 25,0% en 2020 ;
2. réduire la malnutrition aiguë de 10,9% en 2012 à 8,0% en 2020 ;
3. augmenter le taux d’allaitement maternel exclusif de 38,2% en 2012 à 60,0% en 2020 ;
Ces objectifs seront atteignables seulement si plusieurs actions et stratégies critiques sont mises en
place simultanément sur la période de 2018 à 2020. Le Burkina Faso a besoin (i) d'un environnement
favorable à la coordination multisectorielle, à la planification, à la mobilisation des ressources pour la
Nutrition, au suivi et évaluation permettant de mesurer les résultats et de démontrer l’impact des
actions ; (ii) de planifications concrétisées en passages à l’échelle progressifs des interventions
spécifiques et sensibles à la nutrition ; (iii) d’un accès et d’une utilisation accrue de prestations de
qualité dans les différents secteurs clefs de la nutrition et enfin (iv) de favoriser et de maintenir des
changements de comportement favorables à une nutrition optimale.
L’effet du programme Nutrition de l’UNICEF est défini comme : « D’ici 2020, les adolescentes, les
femmes en âge de procréer particulièrement les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que leurs
enfants de 0 à 59 mois, principalement les moins de deux ans optent pour des pratiques optimales de
nutrition et augmentent équitablement leur utilisation des services de qualité spécifiques et sensibles
à la nutrition, dans un environnement politique et multisectoriel favorable ».
9
Cet effet comme les produits décrits ci-dessous sont en accord avec les stratégies et résultats majeurs
de la stratégie du mouvement SUN 2016-2020, l’objectif 2 de Développement Durable avec la cible 2.25
et les aut es o e es ODD , , , , , … , la st at gie glo ale de Nut itio de l’UNICEF.
L’UNICEF appuiera les priorités du Gouvernement en collaboration avec les partenaires des secteurs
spécifiques et sensibles en Nutrition, : (i) en promouvant le dialogue intersectoriel, la coordination
multisectorielle et une gouvernance optimale en nutrition (ancrage supra-sectoriel, plaidoyer,
mobilisation des ressources, suivi et évaluation), (ii) en renforçant les cadres et les capacités
gouvernementales permettant une planification et une vision pour passer à l’échelle les interventions
spécifiques et sensibles à la nutrition, (iii) en renforçant les capacités des acteurs opérationnels des
secteurs clefs permettant d’offrir des services de qualité de Nutrition, et (iv) en favorisant l’adoption de
pratiques optimales en matière de nutrition maternelle, du nourrisson et du jeune enfant auprès des
adolescentes, des femmes en âge de procréer, de l'entourage familial incluant les hommes et les leaders
communautaires et religieux.
Produit : D'ici fi 9, le Gouver e e t a les capacités de ettre e œuvre, suivre et coordo er
l’approche multisectorielle en nutrition aux niveaux central, régional et communal.
Le produit 1 sera atteint à travers les stratégies suivantes :
(1) le e fo e e t du dialogue politi ue et du plaido e pou la ise e œuv e de la politi ue de nutrition, la création et le fonctionnement optimal d’un cadre national de coordination
multi-acteurs & multi-secteurs avec un ancrage supra-sectoriel (à déterminer) et la création et
le fonctionnement de cadres régionaux de coordination multi-acteurs & multi-secteurs avec
un ancrage supra-sectoriel (à déterminer),
(2) le renforcement du leadership collaboratif, du partenariat, de l’intégration et des liens
intersectoriels et des actions collectives liés au Mouvement SUN (Point focal Gouvernemental
et réseaux),
(3) la gestion des connaissances et échanges, génération d’évidences, intégration et liens
intersectoriels, et le partenariat pour continuer le suivi des investissements en Nutrition
(spécifiques et sensibles) et améliorer la méthodologie, ainsi que pour actualiser la
cartographie des intervenants et des interventions spécifiques & sensibles à la nutrition,
(4) le développement et le renforcement de capacités des décideurs politiques, des
parlementaires, des collectivités territoriales et acteurs clés des secteurs spécifiques et
sensibles à la nutrition en coordination au niveau central et régional,
(5) l’appui aux échanges Sud-Sud en lien avec le niveau d’ancrage et la coordination
multisectorielle (Côte d’Ivoi e, S gal, Ta za ie…. , (6) le développement et le renforcement de capacités pour la mise en place d’un système de suivi
et évaluation multisectorielle de nutrition,
(7) la production d'évidences auprès du Gouvernement et acteurs clefs pour un meilleur ancrage
institutionnel et une mobilisation accrue de fonds pour la nutrition.
Produit 2 D'ici fin 2020, les acteurs des secteurs clefs de la nutrition au niveau stratégique ont les
capacités techniques pour concevoir les passages à l’échelle des interventions spécifiques et sensibles
à la nutrition.
Les stratégies suivantes permettront d’atteindre le produit 2 :
5 Cible 2.2 : Mettre fin à toutes les formes de malnutrition, y compris en réalisant d'ici 2025 les objectifs relatifs aux retards de
croissance et à l'émaciation (amaigrissement) parmi les enfants de moins de 5 ans arrêtés à l'échelle internationale, et répondre
aux besoins en matière de nutrition des adolescentes, des femmes enceintes ou allaitantes et des personnes âgées.
10
(1) le dialogue politique/plaidoyer, le partenariat, l’intégration et les liens intersectoriels, le
soutie te h i ue pou la ise e œuv e du ad e o u de sultats et l’intégration de la
nutrition dans les planifications des secteurs clefs de la Nutrition (Santé, Agriculture, WASH,
Education, Protection Sociale, Autonomisation des femmes, etc.),
(2) le développement et le renforcement de capacités des décideurs politiques, des
parlementaires, des collectivités territoriales et acteurs clefs des secteurs spécifiques et
se si les à la ut itio e pla ifi atio , udg tisatio , ise e œuv e et suivi & valuatio , au niveau central et régional,
(3) le dialogue politique/plaidoyer, le partenariat, l’intégration et les liens intersectoriels, le
soutien technique et financier pour le développement et l’application des lois, décrets et
règlements favorables à la Nutrition incluant le Code de commercialisation des substituts du
lait maternel (Secteurs Santé - Commerce, Industrie et Artisanat – Communication) et le
renforcement du contrôle à l’importation, au stockage et à la distribution du sel iodé (Secteurs
Santé - Agriculture - Commerce, Industrie et Artisanat - Communication),
(4) le dialogue politique/plaidoyer, le partenariat, l’intégration et les liens intersectoriels, le
soutien technique et financier pour le développement et la mise en place de curricula en
nutrition pour les secteurs clefs de la Nutrition (Santé, Agriculture, Education, etc.),
(5) la production d’évidences, le dialogue politique/plaidoyer, le soutien technique et financier
pour la supplémentation en micronutriments (SVA, PMN, défiscalisation des Premix, etc.),
Produit 3 : D'ici 2020, les acteurs au niveau opérationnel intervenant dans les secteurs spécifiques et
sensibles en nutrition ont les capacités d'offrir des services de qualité en nutrition
L’atteinte du produit 3 se fera à travers les stratégies suivantes :
(1) le développement et le renforcement de capacités des agents de santé pour les interventions
spécifiques de nutrition (PCIMA, ANJE, lutte contre les carences en micronutriments) et
d’autres acteurs des secteurs sensibles en nutrition (enseignants, responsables de
développement rural, etc.). Des stratégies innovatrices de supplémentation en
i o ut i e ts se o t ises e œuv e pou ad esse l’anémie des adolescentes en fonction
de leur statut de scolarisation,
(2) la production d'évidences, dialogue politique/plaidoyer envers les décideurs politiques et
collectivités territoriales pour le renforcement de la qualité de l’offre de services en nutrition,
(3) le développement et le renforcement de capacités des acteurs communautaires (ASBC, OBCE,
personnes ressources volontaires, animateurs, agents de développement rural, media
communautaires) pour les interventions spécifiques (ANJE) et sensibles à la nutrition
(Agriculture, Développement du Jeune Enfant, WASH),
(4) le développement et le renforcement de capacités, les innovations technologiques, la
prestation de services, dialogue politique/plaidoyer pour le cofinancement du Gouvernement,
le suivi, la gestion de la chaîne d'approvisionnement des intrants essentiels en nutrition,
(5) le dialogue politique, le plaidoyer auprès du PAM, de la FAO et de l’OMS pour assurer
pleinement leurs rôles dans les programmes de nutrition (PCIMA, Interventions d’agriculture
sensibles à la Nutrition).
Produit 4 : D'ici fin 2020, les adolescentes, les femmes en âge de procréer, l'entourage familiale
incluant les hommes et les leaders communautaires et religieux ont des connaissances et usages
favorables aux pratiques optimales de nutrition
Le produit 4 sera atteint à travers les stratégies suivantes :
11
(1) la communication pour le développement via la plateforme communautaire et
multisectorielle appelée Groupe d’Apprentissage et de Suivi des Pratiques d’ANJE (GASPA) de
femmes enceintes et allaitantes (ANJE, Sécurité alimentaire, WASH, DJE), avec un focus
particulier sur la promotion de l’engagement des hommes dans les stratégies, en lien avec la
composante communautaire du plan de passage à l’échelle de promotion des pratiques
optimales d’ANJE,
(2) le renforcement du partenariat avec les acteurs de la communication pour le changement
comportemental, notamment les associations locales, les ONG de développement, les ASBC,
les Personnes Ressources Volontaires dans les villages (hommes, maris, belles-mères, grand-
mères, etc.), le club des journalistes pour la nutrition, les radios locales, institutions
religieuses, clubs scolaires,
(3) La communication pour le développement envers les groupes de population (maris, hommes,
belles-mères, grands-mères, chefs traditionnels et religieux, tradipraticiens) empêchant
l’adoption et l’usage des pratiques optimales de nutrition,
(4) La communication pour le développement en lien avec le plan ANJE pour la promotion de
pratiques optimales de nutrition concernant les adolescentes impliquant des stratégies en
milieu scolaire,
(5) les partenariats et alliances pour une synergie d’actions dans la communication en direction
des enfants, des adolescentes, familles et communautés,
(6) le dialogue politique/plaidoyer pour une nutrition optimale envers les autorités politiques,
administratives, leaders religieux et coutumiers, collectivités territoriales,
(7) la génération d’évidences, gestion et échange de connaissances sur les pratiques optimales de
nutrition incluant les normes et barrières sociales afférentes.
La théorie du changement ci-dessous décrit l’effet, les produits, les stratégies, les hypothèses et risques
ainsi que les processus de changement pour réduire les différentes formes de malnutrition (Figure 2).
Elle est basée sur la construction suivante :
SI le Gouvernement a les capacités d'opérationnaliser l’approche multisectorielle en nutrition
oo di atio et suivi de la ise e œuv e au iveau e t al et gio al,
SI les acteurs des secteurs clés de la nutrition à tous les niveaux ont les cadres et les capacités
techniques de mettre à l'échelle les interventions spécifiques et sensibles à la nutrition,
SI les acteurs au niveau opérationnel intervenant dans les secteurs spécifiques et sensibles en nutrition
ont les capacités d'offrir des services de qualité en nutrition,
SI les adolescentes, les femmes en âge de procréer, l'entourage familial incluant les hommes et les
leaders communautaires et religieux ont des connaissances et usages favorables aux pratiques
optimales de nutrition,
ALORS les adolescentes, les femmes en âge de procréer, particulièrement les femmes enceintes et
allaitantes, ainsi que leurs enfants de 0 à 59 mois, principalement les moins de deux ans, augmentent
équitablement leur utilisation des services de qualité spécifiques et sensibles à la nutrition, dans un
environnement politique et multisectoriel favorable
PARCE QUE (i) la politique de nutrition et le plan national multisectoriel de nutrition à tous les niveaux
se o t is e œuv e au o e d’une coordination multisectorielle efficace et un système de suivi et
12
évaluation multisectoriel ; (ii) des plans de passage à l’échelle progressif des interventions spécifiques et
sensibles à la nutrition sero t d velopp s et is e œuv e ; (iii) les capacités nécessaires pour délivrer
des services de qualité dans les secteurs clefs de nutrition seront disponibles dans le pays ; (iv) les
différentes stratégies de communication pour le développement ainsi que des approches
o u autai es o pl e tai es, ultise to ielles et s e gi ues se o t ises e œuv e pou renforcer la demande dans le domaine des pratiques optimales de nutrition.
Les interventions appuyées par l’UNICEF des produits 3 et 4 sont soit à l’échelle nationale ou dans
certaines régions prioritaires (notamment la composante communautaire du plan de passage à l’échelle
de l’ANJE : Nord, Sahel, Est, Cascades, Sud-Ouest, Plateau Central).
Stratégies multisectorielles
Les enjeux de nutrition ne sont donc pas seulement une question de santé publique ou d’alimentation
mais une question de développement liée à plusieurs autres secteurs, notamment : Santé, Agriculture,
Eau, Hygiène et Assainissement, Education, Autonomisation de la femme, Développement du Jeune
Enfant, Protection Sociale, Commerce, Emploi et Travail et Réduction de la Pauvreté.
La programmation basée sur le genre sera une stratégie clef pour la composante de Nutrition
notamment à travers des interventions de prévention de l’anémie et de la malnutrition chez les
adolescentes et les femmes enceintes et allaitantes. Sur la base de l’analyse des goulots de
l’étranglement, les interventions de la Communication pour le développement mettront un accent sur :
1) la promotion et la participation des femmes (et adolescentes), 2) l’accès à l’information sur la
nutrition optimale (allaitement maternel et alimentation de complément optimaux), et 3)
l’autonomisation des femmes dans le cadre de l’ANJE à travers de GASPA. Ces interventions cibleront
non seulement les femmes mais aussi les hommes (pères, maris, partenaires) et les personnes ayant
une influence sur les femmes (grands-mères, belles-mères, etc.) afin de promouvoir la promotion
d’engagement et la participation active des hommes dans les pratiques optimales de nutrition pour les
enfants, les adolescentes et les femmes en âge de procréer. Les stratégies en genre dans cette
composante sont alignées avec les actions prioritaires du Plan Global Genre (GAP) de l’UNICEF,
directement avec le pilier de « promotion de santé des adolescents/es avec la perspective de genre »
mais aussi contribuera au pilier de « scolarisation au niveau secondaire des filles » à travers de la
prévention de l’anémie et de la malnutrition chez les adolescentes.
A ce titre le programme Nutrition travaillera en synergie avec les composantes de programme Santé (à
travers la lutte contre le paludisme et certaines options de la stratégie Santé communautaire), WASH
(à travers l’Assainissement Total Piloté par les Communautés et la promotion de pratiques optimales
d’hygiène dans la stratégie communautaire ANJE), Education (à travers les clubs scolaires, le
Développement du Jeune Enfant et la lutte contre l’anémie des adolescentes scolarisées), Protection
et Inclusion Sociale (à travers la mise en place de filets sociaux à visée nutritionnelle notamment en
milieu urbain) afin d’améliorer la qualité des interventions sensibles à la Nutrition et de développer une
vision pour les passer à l’échelle afin de réduire plus rapidement et fortement les différentes formes de
malnutrition au niveaux communautaires et dans les écoles.
Le programme Nutrition renforcera les approches du Développement du Jeune Enfant notamment au
sein du plan ANJE et mettra l’emphase sur de nouvelles programmations concernant l’Adolescence et la
Nutrition (anémie) permettant d’avoir une programmation cycle de vie et de briser le cycle vicieux de la
malnutrition.
13
Le programme Nutrition aborde la Résilience pa les diff e ts p og a es ui so t is e œuv e au niveau communautaire (PCIMA, ANJE, Fortification à domicile, etc.) et aussi par le renforcement du
système multisectoriel de Nutrition et des différents systèmes sectoriels.
De plus, le développement d’évidences scientifiques dans le domaine de l’équité et du genre sera aussi
au œu du p og a e de ut itio 8-2020, notamment par une meilleure compréhension de la
pondération des déterminants de la malnutrition selon les zones écologiques et démographiques, et du
genre (normes sociales en lien avec le statut des hommes et des femmes), permettant au final de mieux
ajuster les programmes de nutrition.
Risques, hypothèses et actions pour l’atténuation
Suite à l’insurrection populaire d’octobre 2014 poussant au départ du Président Blaise Compaoré et la
transition politique jusqu’en décembre 2015, le Burkina Faso connaît des développements et un
renouvellement démocratique intéressant. Le Gouvernement a montré un intérêt fort pour la Nutrition
traduit en priorité dans le Plan National de Développement Economique et Sociale (PNDES) 2016-2020.
Cependant la coordination multisectorielle et la gouvernance en Nutrition ne sont pas optimales ne
permettant pas de rendre visible la problématique de Nutrition, de rendre les différents secteurs
impliqués redevables, notamment ceux sensibles à la Nutrition, et de mobiliser plus de ressources de
l’Etat et des donateurs.
L’UNICEF, avec les autres partenaires notamment les réseaux SUN des Nations Unies, de la Société Civile
et des donateurs, ainsi que le réseau des parlementaires en nutrition va accentuer son plaidoyer envers
le Gouvernement pour lever ces goulots d’étranglement et garder la nutrition au plus haut niveau de
l’agenda politique :
(1) en organisant un forum de haut niveau sur la fenêtre d’opportunité des 1000 jours et l’approche
multisectorielle impliquant des politiques nationaux et internationaux,
(2) en supportant le développement d’un « investment case » en nutrition,
(3) en nouant de nouveaux partenariats avec les donateurs (Fondation Bill et Melinda Gates,
Fondation Children Investment Funds et Banque Mondiale).
La région du Sahel est affectée par l’insécurité liée à l’instabilité au Nord du Mali ayant un impact sur la
délivrance de services sociaux de base et la présence sécurisée des partenaires. Les régions touchées
sont aussi celles extrêmement vulnérables au retard de croissance et à l’anémie. L’UNICEF a un sous
bureau dans la région du Sahel permettant de suivre de façon rapprochée les différents programmes et
de coordonner les partenaires.
Le Burkina Faso est aussi affecté par les changements climatiques ayant notamment un impact sur la
sécurité alimentaire, la nutrition et la résilience des populations. L’UNICEF, avec les partenaires, à
travers un certain nombre d’initiatives concernant la résilience (AGIR, EU Trust Fund, USAID Food For
Peace) va continuer à ett e e œuv e des esu es pou e fo e les apa it s des populatio s et des systèmes aux différents chocs.
14
Figure 2. Théorie du changement en nutrition
Effet : D’ici 2020, les adolescentes, les femmes en âge de procréer particulièrement les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que leurs enfants de 0 à 59 mois, principalement les moins de 2 ans optent pour
des pratiques optimales de nutrition et augmentent équitablement leur utilisation des services de qualité spécifiques et sensibles à la nutrition, dans un environnement politique et multisectoriel favorable
Produit 2: D'ici fin 2020, les acteurs des secteurs
clés de la nutrition au niveau stratégique ont les
capacités techniques pour concevoir les passages
à l’échelle des interventions spécifiques et
sensibles à la nutrition.
Produit 4 : D'ici fin 2020, les adolescentes, les femmes en âge
de procréer, l'entourage familial incluant les hommes et les
leaders communautaires et religieux ont des connaissances et
usages favorables aux pratiques optimales de nutrition
Renforcement du dialogue politique et plaidoyer pour la
ise e œuv e de la politi ue de ut itio
o C atio et fo tio e e t opti al d’u ad e national de
coordination multi-acteurs & multi-secteurs avec un ancrage
supra-sectoriel
o Création et fonctionnement de cadres régionaux de
coordination multi-acteurs & multi-secteurs avec un ancrage
supra-sectoriel j
o Suivi des investissements en nutrition (spécifique et
sensible) et actualisation de la cartographie des intervenant
et des interventions en nutrition
Renforcement du leadership collaboratif, du partenariat e
des actions collectives liés au Mouvement SUN (Point
focal Gouvernemental et réseaux)
Renforcement de capacités des décideurs politiques, des
parlementaires, des collectivités territoriales et acteurs
clés des secteurs spécifiques et sensibles à la nutrition en
coordination au niveau central et régional
Appui aux échanges Sud-Sud en lien avec le niveau
d’a age et la oo di atio ultise to ielle Côte d’Ivoi e, S gal, Ta za ie….
Développement et renforcement de capacités pour la
mise en place d'un système de suivi et évaluation
multisectoriel
Production d'évidences auprès du Gouvernement et acteurs
clés pour un meilleur ancrage institutionnel et une
mobilisation accrue de fonds pour la nutrition
Dialogue politique/plaidoyer, partenariat, intégration et
liens intersectoriels, soutien technique pour la mise en
œuv e du ad e commun de résultats et l'intégration de la
nutrition dans les planifications des secteurs clef de la
Nutrition (Santé, Agriculture, WASH, Education, Protection
So iale, Auto o isatio des fe es, …
Développement et renforcement de capacités des
décideurs politiques, des parlementaires, des collectivités
territoriales et acteurs clés des secteurs spécifiques et
sensibles à la nutrition en planification, budgétisation, mise
e œuv e et suivi et valuatio , au iveau e t al et régional
Dialogue politique/plaidoyer, partenariat, intégration et
liens intersectoriels, soutien technique et financier pour le
développement et l'application des lois, décrets et
règlements favorables à la Nutrition incluant le Code de
commercialisation des substituts du lait maternel (Secteurs
Santé - Commerce - Communication) et le renforcement du
contrôle à l'importation, au stockage et à la distribution du
sel iodé (Secteurs Santé - Agriculture – Commerce –
Communication)
La production d'évidences, le dialogue politique/plaidoyer,
le soutien technique et financier pour la supplémentation
en micronutriments (SVA, PMN, défiscalisation des
P e i …
Dialogue politique/plaidoyer, partenariat, intégration et
liens intersectoriels, soutien technique et financier pour le
développement et la mise en place de curricula en nutrition
pou les se teu s lefs Sa t , Ag i ultu e, Edu atio , …
Communication pour le développement via la
plateforme communautaire et multisectorielle
appelée Groupe d'Apprentissage et de Suivi
des Pratiques d'ANJE (GASPA) de femmes
enceintes et allaitantes (ANJE, Sécurité
alimentaire, WASH, DJE) en lien avec la
composante communautaire du plan de
passage à l'échelle de promotion des
pratiques optimales d'ANJE
Renforcement du partenariat avec les acteurs
de la communication pour le changement
comportemental, notamment les associations
locales, les ONG de développement, les ASBC,
les PRV dans les villages, le club des
journalistes pour la nutrition, les radios
locales, institutions religieuses, clubs scolaires
…
Partenariats et alliances pour une synergie
d'actions dans la communication en direction
des enfants, familles et communautés
Dialogue politique/plaidoyer pour une
nutrition optimale envers les autorités
politiques, administratives, leaders religieux e
coutumiers, collectivités territoriales
Génération d'évidences, gestion et échange
de connaissances sur les pratiques optimales
de nutrition incluant les normes et barrières
sociales afférentes
Produit 3 : D'ici 2020, les acteurs au niveau
opérationnel intervenant dans les secteurs
spécifiques et sensibles en nutrition ont les
capacités d'offrir des services de qualité en
nutrition
Développement et renforcement de capacités des
agents de santé pour les interventions spécifiques
de nutrition (PCIMA, ANJE, lutte contre les carences
micronutriments) et d'autres acteurs des secteurs
sensibles en nutrition (enseignants, responsables de
d veloppe e t u al, …
Production d'évidences, dialogue
politique/plaidoyer envers les décideurs politiques
et collectivités territoriales pour le renforcement de
la qualité de l'offre de services en nutrition
Développement et renforcement de capacités des
acteurs communautaires (ASBC, OBCE, Personnes
ressources volontaires, animateurs, agents de
développement rural, media communautaires) pour
les interventions spécifiques (ANJE) et sensibles à la
nutrition (Agriculture, Développement du Jeune
Enfant, WASH)
Développement et renforcement de capacités,
innovations technologiques, prestation de services,
dialogue politique/plaidoyer pour le cofinancement
du Gouvernement, le suivi, la gestion de la chaîne
d'approvisionnement des intrants essentiels en
nutrition
Dialogue politique, plaidoyer auprès du PAM, FAO
et de l'OMS pour assurer pleinement leurs rôles
dans les programmes de nutrition (PCIMA,
Interventions d'agriculture sensibles à la Nutrition)
Appropriation, engagement politique et
leadership des acteurs des différents secteurs
spécifiques et sensibles à la Nutrition notamment
l’Agriculture
Produit 1: D'ici fin 2019, le Gouvernement a
les capacités de mettre en œuvre, suivre et coordonner l’approche multisectorielle en
nutrition aux niveaux central, régional et
communal.
Mise e œuvre des activités par le Gouvernement
et les partenaires critiques
Instabilité socio-politique
Crise économique et augmentation des
prix alimentaires
Migrations urbaines avec augmentation
des populations défavorisées
Risque sécuritaire
Changement climatique incluant les
catastrophes naturelles & Epidémies
Les ménages ont un accès financier et géographique pour utiliser
les services sensibles à la nutrition Augmentation et continuité de l’aide publique et de l’aide globale pour mettre en œuvre ces plans de passage à l’échelle
Le dialogue et la coordination
multisectorielle en nutrition sont optimaux
La compréhension de passage à l’échelle et de couverture programmatique est acquise dans les secteurs sensibles à la nutrition
Les secteurs ont l’engagement de renforcer les capacités de leurs acteurs en nutrition.
Les populations mettent en pratique les connaissances
apprises en termes de pratiques optimales de nutrition.
Les communautés n’adhèrent pas aux changements proposés. Le gouvernement ne prend pas en compte la nutrition et les secteurs ne sont pas redevables.
15
4- Structure de résultats
Priorités globales :
ODD2 : D’ici à 2030, mettre fin à toutes les formes de malnutrition, y compris en atteignant d’ici à 2025 les objectifs arrêtés à l’échelle internationale relatifs aux
retards de croissance et à l’émaciation chez les enfants de moins de 5 ans, et répondre aux besoins nutritionnels des adolescentes, des femmes enceintes ou
allaitantes et des personnes âgées
Priorités organisationnelles :
Effet 4 du Plan Stratégique UNICEF 2014-2017: Improved and equitable use of nutritional support and improved nutrition and care practices.
Stratégie Nutrition de l’UNICEF : UNICEF’s Approach to Scaling Up Nutrition for Mothers and their Children
Priorités régionales :
Agenda 2063 de l’Union Africaine : Aspiration 1 - une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable (objectif 3 : les
citoyens seront en bonne santé, bien nourris et auront une longue durée de vie)
Priorités nationales :
PNDES (2016-2020) : Axe 2 - développer le capital humain / EA 2.1.2 : l'état nutritionnel de la population, en particulier des femmes et des enfants, est
amélioré
Plan national Multisectoriel de Nutrition (2016-2020)
Résultats Indicateurs de performance Données de
base Valeur cible
Moyens de
vérification
Responsable
Effet : D’ici 2020, les
adolescentes, les femmes en
âge de procréer
particulièrement les femmes
enceintes et allaitantes, ainsi
que leurs enfants de 0 à 59
mois, principalement les moins
de deux ans optent pour des
pratiques optimales de
nutrition et augmentent
équitablement leur utilisation
des services de qualité
spécifiques et sensibles à la
% d’allaitement maternel exclusif chez les
moins de 6 mois
55,0 % (ENN
2016) 70 % ENN, EDS
Gouvernement,
Partenaires
% d’alimentation minimum acceptable chez
les 6-23 mois
21,5 % (ENN
2015) 30 % ENN, EDS
Gouvernement,
Partenaires
% de sel adéquatement iodé consommé 23 % (ENIAB,
2014) 60 %
EDS Gouvernement,
Partenaires
% d’enfants souffrant de malnutrition aiguë
de moins de 5 ans traité et guéris
53 % (ENDOS
2015) 75 %
Enquêtes de
couverture, ENN,
ENDOS
UNICEF et
partenaires
16
nutrition, dans un
environnement politique et
multisectoriel favorable
Produit 1: D'ici fin 2019, le
Gouvernement a les capacités
de ett e e œuv e, suiv e et coordonner l’approche
multisectorielle en nutrition
aux niveaux central, régional
et communal.
Système national d’information
multisectoriel en nutrition avec données
désagrégées sur la nutrition disponibles
(âge, sexe, provenance urbaine/rurale)
Non Oui
Rapports
plateforme
multisectorielle
d’information en
nutrition
UNICEF et
partenaires
Nombre de rencontres du Conseil National
de Concertation en Nutrition (CNCN) tenues
par an (au niveau national et régional)
02 au niveau
national ; ND
pour régional
02 rencontres
nationaux (une
par semestre) ;
26 régionaux
(une par
semestre par
région)
Rapports
d’activités
UNICEF et
partenaires
Existence de textes règlementaires
instituant un ancrage supra-sectoriel de la
nutrition institué
Non Oui Textes
réglementaires
UNICEF et
partenaires
% de communes ayant intégré des
interventions spécifiques et sensibles à la
nutrition dans leur plan communal de
développement (PCD)
ND 20 %
Plans communaux
de
développement
(PCD)
UNICEF et
partenaires
Produit 2 : D'ici fin 2020, les
acteurs des secteurs clés de la
nutrition au niveau
stratégique ont les capacités
techniques pour concevoir les
passages à l’échelle des
interventions spécifiques et
sensibles à la nutrition.
Un module sur la nutrition est intégré aux
curricula de formation dans les secteurs clés
de la nutrition
Non Oui
Existence de
modules sur la
nutrition
UNICEF et
partenaires
Un guide national de prévention contre les
carences en micronutriments et l’anémie
chez les enfants de moins de 5 ans,
adolescentes et femmes enceintes est
disponible
Non Oui Guide UNICEF et
partenaires
Nombres de rencontres de suivi du code de
commercialisation des substituts du lait
maternel, tenues par an
0 02 Rapports de
rencontres
UNICEF et
partenaires
17
Nombres d’interventions sensibles à la
nutrition ayant un passage à l’échelle clair 00 03
Documents de
Plans de passage
à l’échelle
disponibles
UNICEF et
partenaires
Produit 3 : D'ici 2020, les
acteurs intervenant dans les
secteurs spécifiques et
sensibles en nutrition ont les
capacités d'offrir des services
de qualité en nutrition
% de centre de santé sans rupture de stock
d’Aliments Thérapeutiques Prêts à l’Emploi
(ATPE) au cours de l’année
60 % 90 %
Rapport de
gestion d’intrants
nutritionnels
Rapports de
supervisions
UNICEF et
partenaires
% de centres de santé disposant d’au moins
un agent de santé formé sur la PCIMA &
ANJE
ND 90 % Rapports de
formation
UNICEF et
partenaires
% d’agents de santé à base communautaire
(ASBC) formés sur le paquet intégré des
services d’ANJE
ND 60 % Rapports de
formation
UNICEF et
partenaires
% d’agents de développement rural formés
en nutrition ND 30%
Rapports de
formation
UNICEF et
partenaires
(FAO)
% d’enseignants formés sur les curricula en
nutrition ND 30%
Rapports de
formation
UNICEF et
partenaires
Produit 4 : D'ici fin 2020, les
adolescentes, les femmes en
âge de procréer, l'entourage
familiale incluant les hommes
et les leaders
communautaires ont des
connaissances et usages
favorables aux pratiques
optimales de nutrition
% des femmes en âge de procréer, des
gardiens d’enfant (père, belle-mère, grand-
mère), d’adolescentes et de leaders
communautaires qui connaissent au moins 4
pratiques optimales ANJE
ND 35% enquête CAP UNICEF et
partenaires
% des femmes en âge de procréer, des
gardiens d’enfant (père, belle-mère, grand-
mère), d’adolescentes et de leaders
communautaires qui connaissent au moins 4
pratiques optimales sensibles à la nutrition
(Agriculture, WASH, ECD)
ND 35%
enquête CAP
UNICEF et
partenaires
18
5- Suivi des produits et contribution de l’UNICEF à l’atteinte des résultats
L’UNICEF suivra les différents indicateurs de l’effet et des produits permettant de mesurer les
progrès réalisés, d’évaluer les goulots d’étranglement existants. Les indicateurs sont faciles à
renseigner soit par les indicateurs de l’enquête annuelle nationale de nutrition (ANJE,
supplémentation en vitamine A, déparasitage, etc.), les données de routine de système de
surveillance sanitaire (ENDOS - suivi des indicateurs clefs du programme de prise en charge de la
malnutrition aiguë et de la stratégie de promotion de l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune
Enfant), les rapports administratifs du Gouvernement et des partenaires. Les valeurs cibles pour
2020 des indicateurs de l’effet et des produits ont été définies soit dans le PNDES soit dans le plan
national multisectoriel stratégique de Nutrition (2016-2020), soit lors de discussions avec des
partenaires. Les données de base qui ne sont pas encore disponibles ou non déterminées (ND) dans
la matrice des résultats seront en grande partie déterminées au début du cycle 2018-2020 à travers
une analyse des données administratives et d’enquêtes ad hoc.
L’UNICEF appuiera aussi la mise en place d’un système de surveillance nutritionnelle multisectoriel,
initiative liée au « donor convenor » du SUN (Union Européenne). Ce système de surveillance
nutritionnelle multisectoriel sera basé sur de nombreux acquis en termes de surveillance
nutritionnelle permettant de suivre les programmes du Gouvernement et l’appui des partenaires
comme l’UNICEF : enquête nationale de nutrition (ENN- annuelle), suivi des indicateurs clefs du
programme de prise en charge de la malnutrition aiguë et de la stratégie de promotion de
l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant.
Dans le cadre de renforcement de système national de gestion de l’information en nutrition,
l’UNICEF appuiera aussi la mise en place, au sein du système de surveillance nutritionnelle, d’une
base de données dynamique de supervision des interventions de nutrition, renseignée par les
partenaires permettant :
1. à l’ensemble des acteurs impliqués d’avoir en temps réel des informations sur les
supervisions passées,
2. de suiv e la ise e œuv e des e o a datio s p og a ati ues des diff e ts partenaires,
3. d’a lio e la ualit de la ise e œuv e des i te ve tio s.
La mise en place d’un système de suivi et évaluation multisectoriel intégrant l’utilisation de
nouvelles technologies sera fortement appuyée par l’UNICEF et d’autres partenaires (Union
Européenne, Initiative REACH, OMS, etc.) permettant d’analyser et de trianguler rapidement les
données des différents secteurs, de lever les goulots d’étranglement programmatiques, de suivre les
résultats et de réorienter les stratégies et programmes si nécessaire.
Enfin, l’UNICEF favorisera, à travers des partenariats stratégiques avec le monde académique
(Institut de Recherche pour le Développement (IRD), Innovation for Poverty Action (IPA), Instituts
nationaux, etc.), la génération d’évidences scientifiques et le partage d’expériences sur :
1. l’équité et le genre, notamment par une meilleure compréhension de la pondération des
causes sous-jacentes de la malnutrition selon les zones écologiques et démographiques, et
les normes sociales en lien avec le statut des hommes et des femmes, permettant au final
de mieux ajuster les programmes de nutrition.
2. les programmes critiques notamment le plan de passage à l’échelle de promotion des
pratiques optimales d’ANJE qui sera évalué en documentant le processus de mise en
œuv e, l’intégration du genre et l’approche multisectorielle.
19
6- Ressources nécessaires pour atteindre les résultats
Le programme Nutrition aura besoin sur la période 2018-2020 de 17 350 000 de US dollars, répartis
en 5 660 000 US dollars de ressources régulières et 11 690 000 US dollars d’autres ressources
(Tableau 2). Cependant, les fonds d’urgence sont une part importante des appuis financiers en
nutrition (ECHO, USAID/FFP, OFDA, etc.) sur le dernier cycle 2011-2017. Même si une transition
entre un appui par des fonds d’urgence vers un appui par des fonds de développement et
gouvernementaux est amorcée, le montant des fonds d’urgence sur le cycle programmatique 2018-
2020 est estimé à 7,5 millions de US dollars. Pour adresser les gaps financiers du prochain cycle, le
programme Nutrition est en train de nouer plusieurs contacts avec des donateurs critiques de
nutrition (Fondation Bill et Melinda Gates (FBMG), Children's Investment Fund Foundation (CIFF),
etc.) et de développer des propositions de financement (coopération canadienne, MI, BMG).
Tableau 2. Ressources financières (en US dollars)
RR OR
Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 1,455,000 795,000
RR OR
Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 660,000 120,000
RR OR
Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 0 255,000
RR OR
Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 255,000 195,000
RR OR
Staff and Technical Assistance UNICEF personnel, Temporary Assistance 540,000 225,000
Produit : D'ici fin 9, le Gouvernement a les capacités de mettre en œuvre, suivre et coordonner l’approche multisectorielle en nutrition aux niveaux central, régional et communal.
Total sur 3 ans
98,000
98,000
Renforcement du dialogue politique et du plaidoyer
Strategies
Renforcement du leadership collaboratif, du partenariat, de l’intégration et des liens intersectoriels
Strategies
Dialogue politique/plaidoyer et le partenariat
Production d’évidencesRenforcement de capacités des acteurs
294,000
32,500
653,500
Produit 2 : D'ici fin 2020, les acteurs des secteurs clés de la nutrition au niveau stratégique ont les
capacités techniques pour concevoir les passages à l’échelle des interventions spécifiques et sensibles à la nutrition.
Total sur 3 ans
408,000
1,281,000
233,000
407,000
2,329,000
Produit 3 : D'ici 2020, les acteurs intervenant dans les secteurs spécifiques et sensibles en nutrition ont les
capacités d'offrir des services de qualité en nutrition.
Total sur 3 ans
1,362,000
681,000
341,000
4,086,000
340,000
6,810,000
Produit 4 : D'ici fin 2020, les adolescentes, les femmes en âge de procréer, l'entourage familiale incluant
les hommes et les leaders communautaires ont des connaissances et pratiquesaptitudes favorables aux
pratiques optimales de nutrition.
Total sur 3 ans
1,592,000
2,388,000
531,000
531,000
265,500
Total Programmatique 5,307,500
Génération d’évidencesGestion et échange de connaissances
Total sur 3 ansEffet : D’ici , les adolescentes, les femmes en âge de procréer particulièrement les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que leurs enfants de 0 à 59 mois, principalement les moins de deux ans optent pour
des pratiques optimales de nutrition et augmentent équitablement leur utilisation des services de qualité
spécifiques et sensibles à la nutrition, dans un environnement politique et multisectoriel favorable.
Total Programmatique 15,100,000
Gestion des connaissances et échanges, génération d’évidences, intégration et liens intersectoriels, et le partenariat
131,000
Renforcement de capacités des décideurs
Appui aux échanges Sud-Sud
Total Programmatique
Dialogue politique/plaidoyer
Intégration et les liens intersectoriels
Strategies
Renforcement de capacités des acteurs et partenariat
Dialogue politique et plaidoyer
Production d'évidences
Total Programmatique
Total Programmatique
Prestation de services
Identification et promotion des innovations
Strategies
Communication pour le Développement
Partenariat