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UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE Faculté des sciences appliquées Département de genie civil ETUDE D'UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE PRODUCTION DE BÉTON COMPACTÉ AU ROULEAU PAR ADDITION DE COULIS DE CIMENT DANS UN &LANGE GRANClLAIRE Memoire de maltrise ès sciences appliquées Spécialité : génie civil Sherbrooke (QuCbec), CANADA Serge LEPAGE Juiliet 1996

UNIVERSITÉ DE

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Page 1: UNIVERSITÉ DE

UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

Faculté des sciences appliquées

Département de genie civil

ETUDE D'UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE PRODUCTION DE BÉTON COMPACTÉ

AU ROULEAU PAR ADDITION DE COULIS DE CIMENT DANS UN &LANGE

GRANClLAIRE

Memoire de maltrise ès sciences appliquées

Spécialité : génie civil

Sherbrooke (QuCbec), CANADA

Serge LEPAGE

Juiliet 1996

Page 2: UNIVERSITÉ DE

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Page 3: UNIVERSITÉ DE

SOMMAIRE

Cette étude porte sur la possibilité de fabriquer du béton compacte au rouleau en injectant un

coulis de ciment dans un matériau granulaire. Certains BCR sont fabriqués de fapn

conventionnelle, d'autres par ajout d'un coulis dans le matériau granulaire. Des paramétres

comme l'influence de la teneur en air, du rapport En et du type de matériau cimentaire sont

Cgalement étudiés.

Pour chacun des BCR fabriqués, des essais de maniabilit6 Vebe, de teneur en air, de masse

volumique et de résistance à la compression sont &dis&. De plus. des essais de module

d'élasticité sont effectués sur certains mélanges.

Les résultats du programme expérimentai tendent à montrer que la méthode de fabrication

(conventio~eile ou par ajout de coulis) n'influence pas sigmficativement les propriétés du BCR à

l'état frais ou durci. De plus, les résultats des essais de maniabilité Vebe indiquent qu'il existe une

relation unique entre le temps Vebe et le iaw< de remplissage des vides granulaires (VpNvc).

C'est donc dire que le type de rnaeriau cimentaire, la méthode de fabrication du BCR ou le

rapport En ont un effet plutôt négligeable sur la maniabilité des BCR destinés aux ouvrages

massifs.

L'étude confrmie l'importance de la prise en compte du rapport VpNvc lors de la formulation

d'un BCR, puisqu'il a éte demontré que la maniabilité du BCR est essentiellement fonction de ce

paramètre. Les maniabilit6s optimales sont systématiquement obtenues avec des rapports VpNvc

compris entre 0,95 et 1,OO. De plus, d'autres essais ont confm6 que la masse volumique et les

propriétés mécaniques sont, elles aussi, optimales lorsque le rapport VpNvc est compris dans

cette même plage.

L'air entraîne amtliore la maniabilité et, par consdquent, facilite le compactage du BCR.

Cependant, le volume d'air mesuré avec I'dromètre doit être comg6 avant de l'inclure dans le

calcul du volume de pâte pour connaître le taux de remplissage des vides granulaires. Par ailleurs.

Page 4: UNIVERSITÉ DE

pour les BCR ayant un temps Vebe initial d'au moins 40 secondes. il n'existe pas réellement de

relation entre la résistance à la compression et la teneur en air lorsque celle-ci se situe entre 1 et

6%. Enfin, la capacit6 de !'aérom&tre à mesurer le volume de tous les vides dans le BCR semble

diminuer à mesure que la quantité d'air entrafnd diminue.

Page 5: UNIVERSITÉ DE

REMERCIEMENTS

le desire d'abord exprimer ma plus grande gratitude ii mon directeur de recherche, Monsieur

Richard Gagné, et à mon codirecteur, Monsieur Pierre-Claude Aïtcin, professeurs à l'Université de

Sherbrooke. pour leurs précieux conseils, leurs encouragements et le temps qu'ils ont consacré au

projet qui m'ont grandement aidés pour la dussite de ce mémoire.

J'adresse aussi un merci sincère h ma conjointe, Sandra Martel, pour la correction de ce texte ainsi

que son important soutien pendant les moments difficiles de la maîtrise.

Je tiens remercier également tout le personnel du groupe de recherche sur le béton de

l'Université de Sherbrooke et plus particulièrement Messieurs Mario Rodngue et Jean-Yves Roy

pour leur aide inestimable dans l'exécution des gâchées et des essais, Madame Ghislaine Luc pour

son aide très appréciée dans les essais de module d'élasticité et Messieurs Michel Lessard et Éric

Dallaire pour leur excellente collaboration.

Je remercie spécialement M. Alain Prézeau de Hydro-Québec, M. Stalustio Guman de la

compagnie QiT Fer et Titane inc. et le CRSNG pour leur appui fmancier, par lequel ils ont rendu

possible la réalisation de ce projet

Page 6: UNIVERSITÉ DE

TABLE DES MATIÈRES

.............................................................................. ....................... . 1 0 INTRODUCTION ..

2.0 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE .....................................................................................

2.1 Le bCton compacte au rouleau ..................................................................................

.................................................................................................. 2.2 Les deux approches 2.2.1 L'approche des sols .......................................................................................... 2.2.2 L'approche béton ...........................................................................................

2.3 Le BCR pour les barrages-poids .................................................................... ... .... ................................................................................... 2.3.1 Les avantages du BCR

2.4 Matériaux entrant dans la fabrication du BCR pour les barrages ............................... 2.4.1 Les liants ......................................................................................................... 2.4.2 Les granulats .................................................................................................

.................................................................................................. 2.4.3 Les adjuvants 2.4.4 L'eau ..............................................................................................................

2.5 Les propriétés physico-mécaniques des BCR ...................... .. ................................. 2.5.1 La résistance à la compression .........................................................................

........................................................................ 2.5.2 La résistance au cisadement 2.5.3 Le module d'élasticité ....................................... ... 2.5.4 Le fluage et le retrait .......................................................................................

...................................................................................... 2.5.5 La masse volumique .................................................................................... 2.5.6 La permeabilité à l'eau

2.5.7 La durabilité ....................................................................................................

2.6 Les essais au laboratoire ........................................................................................... 2.6.1 La détermination de la maniabilité ....................................... .. ................ 2.6.2 La confection des Cprouvettes .........................................................................

2.7 Les mdthodes de formulation ........................................................ 2.7.1 La mkthode du BCR pauvre en liant (the lean RCC method) 2.7.2 La mkthode simpmée des sols (the simplifed soils method) 2.7.3 La m6thode du BCR riche en liant (the high-paste method) . 2.7.4 La methode japonaise (the RCD method) ........................................................ 2.7.5 La methode de la corporation des ingenieurs de l'ami& americaine (the 3û

U.S. A m y Corps of Engineers method) ..........................................................

.................................................................................. 2.8 La production du BCR .. .....

Page 7: UNIVERSITÉ DE

3.0 BUT DE LA RECHERCHE ET PROGRAMME DES ESSAIS ..................................... 34

..................................................................................... 3.1 Expost de la problbmatique 3.2 Objectifs du projet ................................................................................................... 3.3 Méthodologie ......... ... ..........................................................................................

4.0 MATÉRIAUX. MÉLANGES . PROCÉDWRES DE MALAXAGE ET DES ESSAIS .....

4-1 Matériaux ............................................................................................................... 4.1.1 Le ciment .................... .... ............................................................................... 4.1.2 Les granulats ..................................................................................................

...................................................................................... . . 4 L 3 Les cendres volantes ................................................................................................. 4.1.4 Les adjuvants

4-2 Les mdlanges ...........................................................................................................

4.3 Procédures de malaxage ................... ..... .... ... .................................................... 4.3.1 La méthode conventionnelle ........................................................................ 4.3.2 La methode par ajout de coulis .......................................................................

4.4 Procédures de essais ................................................................................................ ............................................................................ 4.4.1 L'essai de maniabilité Vebe

4.4.2 La mesure de la teneur en air .......................................................................... 4.4.3 La mesure de la masse volumique ................................................................... 4.4.4 La confection et l'entreposage des t prouvenes ............................................... 4.4.5 La dt5temination du volume des vides compactés dans les granulats (Vvc) .....

5 .O PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ..........................................................................

5.1 Relation entre le taux de remplissage des vides granulaires (VpNvc) et la maniabilité .................................. .. ..........................................................................

5.2 Compacité des BCR en fonction du temps Vebe et du rapport VpNvc .................... 5.2.1 Compacité du BCR en fonction du temps Vebe ........................ ... ................ 5.2.2 Masse volumique du BCR en fonction du rapport VpNvc .............................

5.3 Infiuence de l'air entraîné sur la maniabilité du BCR ..................................... .........

5.4 Relation entre le pourcentage d'air (aérom8tre) et le pourcentage de vides de compac tage ...........................................................................................................

5.5 Prop&és mécaniques des BCR ............................................................................. 5.5.1 Relation entre la résistance la compression et le taux de remplissage des

............................................................................................ vides granulaires 5.5.2 Relation entre la résistance à la compression et le rapport En ........................

Page 8: UNIVERSITÉ DE

5.5.3 Relation entre le module dT61asticité et la résistance iî la compression ............. 5.5.4 Relation entre la r6sistance à la compression et le pourcentage d'air entraîné ..

5.6 influence de 1'OPP sur les propriétés du BCR ........................................................ 5.6.1 Effet sur la maniabilité .................................................................................... 5.6.2 Effet sur la résistance .................. .,. .. ., ...........................................................

6.0 DISCUSSION DES RÉSULTATS ................................................................................

6.1 Faisabilité de la technique de production d'un BCR par ajout d'un coulis de ..................................................................................................................... ciment

6.1.1 RoprWs du BCR fabrique par ajout de coulis de ciment ............................. 6.1.2 Technique de production du BCR fabrique par ajout de coulis de ciment

dans une usine à débit continu ........................................................................ 6.1.2.1 Principe de fonctionnement d'une usine de Mton bitumineux ii débit

continu .............. ...,.,. .......................................... ........................... 6.1.2.2 Avantages d'une usine à béton bitumineux A debit continu pour la

production d'un BCR .........................................................................

6.2 Relation généraie entre la maniabilité du BCR et le taux de remplissage des vides granulaires ............................................................................................................

6.3 Développement d'un modèle mathématique simple pour la prédiction de la résistance à la compression d'un BCR pour barrage ..............................................

6.4 Commentaires à propos de l'influence de l'air entraînk sur la maniabilité du BCR ..

........................................................................ .................................. CONCLUSION .,,

........... ...................*.*...........................................................*..*.......*.. BIBLIOGRAPHIE ,.

Page 9: UNIVERSITÉ DE

LISTE DES F I G W S

Figure 2.1 Barrages en BCR complétés à la fin de l'année 1985 ............................................

.......................................... Figure 2.2 Barrages en BCR complétés à la fui de l'année 1992

Figure 2.3 Comparaisons des coûts de construction des barrages-poids en béton ..................

Figure 2.4 Sections cypiques de barrages-poids .............................................................

Figure 2.5 Relation entre la teneur en eau et la résistance la compression d'un BCR ..........

Figure 2.6 Relation entre la masse volumique d'un BCR et le rapport volumique ........................................................................................................ pâtelrnortier

Figure 2.7 Relation entre la teneur en ciment et la pemtabilité & l'eau d'un BCR .................

.............................. Figure 2.8 Effet du rapport E K sur le coefficient de permeabilité & l'eau

Figure 2.9 Appareillage servant A l'essai Vebe ......................................................................

............................................................................. Figure 2.10 Appareil de type « Kango »

Figure 2.1 1 Usine de béton ii debit continu ...........................................................................

Figure 2.12 Malaxeur de type « pu@ » .............................................................................

Figure 4.1 Courbes granulomttriques des 5 granulats utilisés ................................................

.......... Figure 4.2 Courbes granulornétriques du combiné utilist ainsi que du fuseau de l'AC1

.......... Figure 4.3 Courbes granulom6triques du ciment de type 2OM et des cendres volantes

Figure 4.4 Organigramme de la phase 1 ................................................................................

Figure 4.5 Organigramme de la phase II ...............................................................................

Figure 4.6 Organigramme de la phase III ..............................................................................

............................................................................ Figure 4.7 Organigramme de la phase IV

.................................................. Figure 4.8 Malaxeur utilise pour tous les mClanges de BCR

.......................... Figure 4.9 Représentation schkmatique de l'essai Vebe ... ......................

Page 10: UNIVERSITÉ DE

Figure 4-10 Appareil de type u Kango m ...................-..*.*.....-.-..--...-..-................-.........-..... ...

Figure 4.1 1 Représentation schkmatique de l'appareillage servant à mesurer le volume des vides corn pactés dans les granulats . .- .. . ..................... . .... . ... - -..-.---.-.. . . -. . . .-. -. .

Figure 5.1 Relation entre le taux de remplissage des vides granulaires et le temps Vebe pour les BCR de la phase 1 ............................................................ ..-..-. . ....-.-.- -...

Figure 5.2 Relation entre le taux de remplissage des vides granulaires et le temps Vebe des BCR des phases 1, III, IV ............................................................................ --

Figure 5.3 Relation de la masse volumique mesurée avec l'aéromètre en fonction de la masse volumique mesurée suite à l'essai Vebe .....................................................

Figure 5.4 Relation entre les vides de compactage et le temps Vebe des BCR de la phase 1 ............................. . .............. ....................................................................

Figure 5.5 Relation entre la masse volumique du BCR et le taux de remplissage des vides granulaires ............................... ........................................................ . ......-..

Figure 5.6 Relation entre le temps Vebe et le taux de remplissage des vides granulaires avant la correction sur l'air entraîné -............... .. ...............................................

Figure 5.7 Relation entre le temps Vebe et le taux de remplissage des vides pula i re s après la correction sur l'air entraîne .....................................................................

Figure 5.8 Relation entre les vides de compactage et la teneur en air mesurée sur 1' &rom2 tre . . . . . . , . . . . . . . . . . . . -. . . . . . . . . . - -. . . -. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . -. . . . - - -. - - - . -. -. -. - . . . . . . .

Figure 5.9 Relation enue la résistance à la compression et le taux de remplissage des vides granulaires .... .. . . . . . . . . .. ..... . . . . .... .. .-. .... . . .. ..-. . . . .-. ... -. ... .... ..-...-. .. . ... -. -. . . . . .. ..

Figure 5.10

Figure 5.1 1

Figure 5.12

Figure 5.13

Figure 5.14

Relation entre la résistance à la compression et le rapport En (VpNvc= O , 9 ' i d , O i ) ........................................ .........................................

Relation entre la résistance 2 la compression et le module d'élasticité .................

Relation entre la résistance iî la compression et le pourcentage d'air entraîné.. . . . . .. . . ., .. . . . . . .. . . . . . . . .. ... . . . . ..... . ,. . .. .. . .. . ... .. ...... ... ... ... . ... . . ........-... .. ... . . -. . . . . .,,.

Relation entre le temps Vebe et le taux de remplissage des vides granulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .

Comparaison des résistances il la compression des BCR avec cendres volantes et ceux avec de 1'OPP ................................................................. ,,.,

Page 11: UNIVERSITÉ DE

Figure 6.1 Schéma d'une centrale de type TSE à dtbit continu ............................................. 75

Figure 6.2 Dosage volurnttrique par réglage de la hauteur de la porte .......................... ........ 75

........................... Figure 6.3 Représentation schtmatique d'une usine 2 BCR à débit continu 76

Figure 6 -4 Relation entre le temps Vebe et le taux de remplissage des vides granulaires de plusieurs BCR ................................................................................................ 77

Figure 6.5 Surface de réponse de la résistance à la compression à 9 1 jours en fonction du durapportEnetdutauxderemplissagedesvidesgranulaires ............................ 81

Figure 6.6 Représentation schématique de l'influence de la dimension des vides d'air sur la maniabilité du BCR ................................................................................... 83

Page 12: UNIVERSITÉ DE

LISTE DES T B L E A U X

Tableau 2.1 Caracréristiques typiques des melanges de BCR .................... .. ......................

Tableau 2.2 Comparaison des p~cipaies caractéristiques des BCR selon les deux approches .................................... ... ..................................................................

...... Tableau 2.3 Temps de construction et taux de production de quelques barrages en BCR

Tableau 4.1 Analyse chimique du ciment de type 20M ..........................................................

.............................................. Tableau 4.2 Composition de Bogue du ciment de type 20M

Tableau 4.3 Distribution granulométrique des granulau fms et grossiers et du combiné utilisé (en 8 passant) ................... .. ...............................................................

Tableau 4.4 Analyse chimique des cendres volantes de classe F ............................................

Tableau 4.5 Formulation des mélanges des BCR de la phase I ..................................... ... ......

Tableau 4.6 Formulation des melanges des BCR de la phase II .............................................

Tableau 4.7 Formulation des mélanges des BCR de la phase iII ............................................

............. Tableau 4.8 Formulation des mdlanges des BCR de la phase IV .................... ...

Tableau 5.1 Maniabilité et taux de remplissage des vides granulaires des BCR sans air entraîné (phase 1. III. N) ................................................................................

Tableau 5.2 Masse volumique et compacité des BCR ............................. .. ......................

Tableau 5.3 ProprXxés mécaniques des BCR ........................................................................

Tableau 6.1 Résisiances il la compression mesurées et calculées avec le modèle mathématique ....................................................................................................

Page 13: UNIVERSITÉ DE

1.0 INTRODUCTION

Depuis la création de l'entreprise, Hydro-Quebec a construit de nombreux barrages en béton et en

enrochement. Les premiers developpemen~ des complexes hydroélectriques furent il proximité

des grands centres (le bamge de Beauhamois, par exemple). A cette époque, les barrages-poids

en béton répondaient très bien aux exigences de construction en raison, d'une part, de la faible

perméabilité du matériau et, d'autre part, du faible coût de transport du ciment étant donné la

proximité des cimenteries.

Lors du developpement du complexe de la Baie-James. la solution en béton conventionnel s'est

souvent révélée plus ondreuse en mison de i'tloignement du site de construction et de la courte

saison de bétonnage. Pour pouvoir remédier ce problème géographique, Hydro-Québec s'est

tournée vers une autre technique de construction: les barrages en enrochement

Cependant, aux endroits où tous les matériaux granulaires ne sont pas disponibles a proximité du

site, le coût de consuuction de ces ouvrages en terre augmente très rapidement. C'est ainsi qu'est

apparu un nouveau materiau: le béton compacté au rouleau (BCR). Les avantages reliés à ce

beton sont nombreux et répondent bien aux exigences particulières des chantiers de construction

d'ouvrages hydroélectriques du grand nord québécois:

la plus grande résistance au cisaillement du BCR par rapport au remblai permet une réduction

significative de la section et du volume du barrage. Cet avantage devient trés important lorsque

la p6n& de mise en place des matériaux est courte;

possibilité d'intégrer la centrale et l'évacuateur de crues A la structure même du barrage;

les barrages en BCR n'ont pas besoin d'un noyau d'étanchéité fait de materiaux trh fm. Ces

matériaux fms ne sont pas toujours disponibles sur place dans toutes les régions;

Page 14: UNIVERSITÉ DE

le BCR, de par son faible contenu en ciment permet d'une part, de diminuer les coûts de

transport du ciment sur le site et, d'autre part, de diminuer les risques de fisuration thermique

pendant la consuuction.

Cependant, les techniques de fabrication actuelles de BCR ne permettent pas toujours de fournir

adéquatement l'équipe de mise en place au chantier, ce qui se traduit par des retards importants

sur l'échdancier du projet

Dans ce mkmoire de maîtrise, on tnidiera la possibilité de fabriquer du BCR dans des usines

mobiles de béton bitumineux à debit continu en injectant un coulis de ciment dans le matériau

granulaire. De cette manière, des taux de production très Clevts pourraient être atteints.

Page 15: UNIVERSITÉ DE

2.0 R E W E BIBLIOGRAPHIQUE

2.1 Le béton mmpacté au rouleau (BCR)

Le béton compacté au rouleau est d é f ~ , par I'Amprican Concrete Imtitute (ACI), comme &nt

un beton compacté par des rouleaux vibrateurs compacteurs qui, il 1'Ctat frais, supporte la

machinerie pendant le cornpactage [Amerkm Society of Civil Enginers, 19931. Cr béton est

compose des mêmes ingrédients qu'un beton conventionnel, à l'exception des proportions qui

changent quelque peu pour obtenir un melange sans affaissement. Le BCR à l'état frais doit être

assez consistant pour supporter les huipements de mise en place et de compactage. Pour obtenir

cette consistance tlevée, il s&t d'ajuster la proportion de pâte dans le melange. En f a i ~ le BCR

diffère du sol-ciment, dont la mise en place est similaire, principalement dans le contenu des gros

granulats et par le dt5veloppernent des propriétés mécaniques semblables au bdton conventio~el.

De plus, comme dans les sols granulaires, la qualité du produit est directement reliée à la

granulométrie des granulats fins et grossiers, à la quantité d'eau dans le mklange et au degré de

corn pactage.

Le BCR est le résultat des effons effectués pour formuler un béton économique destiné à la

construction des barrages. En 1960, du bdton a tt6 plad par des <<bulldozers» et consolidé par

des vibrateurs aux barrages de Alpe Gere en Itaiie et de Manicouagan 1 au Canada [AC1

Cornmittee Report, 19881. Cependant, ce n'est qu'en 1970 que l'idée de mettre en place et de

compacter un remblai enrichi de ciment est réellement hise dans une conférence. Dès lors, on

constate que l'augmentation de la résistance au cisaillement d'un matériau granulaire stabilisé par

du ciment peut diminuer passablement la section du barrage comparativement à une section

typique de celui en enrochement Ainsi, puisque la méthode de mise en place est identique, cene

solution permet de diminuer le temps de constniction et, par conséquent, le coût total de

l'ouvrage. Par la suite, quelques travaux en BCR de faible importance ont Cté réaüsés. Au milieu

des années 70, le concept d'un barrage-poids économique a réellement fait un bond en avant

lorsqu'on a découvert que la section d'un barrage en enrochement pouvait être dduite à celle d'un

barrage de béton de masse conventionnel avec une face avale verticale. C'est en 1982 que fût

Page 16: UNIVERSITÉ DE

construit le premier barrage d'importance entiiirernent en BCR, soit celui de Willow Creek, aux

Étatsunis. Depuis ce temps, cette technique de constwtion a Cté fortement utilisée dans le

monde entier comme le montrent les figures 2.1 et 2.2.

Figure 2.1: Barrages en BCR compl&és à la fm de l'annke 1985 [tiré de Dunstan, 19921

Figure 2.2: Barrages en BCR complétés la fui de l'année 1992 [tiré & Dunstan, 19921

Page 17: UNIVERSITÉ DE

lusqu'& maintenant, les BCR sont plincipalement employés dans deux types de constniction: les

barrages et les routes. La formulation ainsi que les proprit5tés désirtes du BCR pour les barrages-

poids sont assez diff6rentes de ceiles des BCR utilisés pour les applications routi8res. Dans le cas

des bamges, le beton contient moins de cimenl plus d'ajouts cimenta& et plus de gros granulats

pour, entre autre, réduire au maximum le dégagement de la chaleur accompagnant l'hydratation du

ciment portland. Étant dom6 que les routes sont soumises à des conditions en semice plus

sévères, comme l'abrasion et les cycles de gel-degel en présence de sels de dbglaçage, et que les

problèmes de ddgagement de chaleur ne se posent pas, la quantité de ciment portland y est

gknkralernent supkrieure. Le tableau 2.1 compare les caracdristiques typiques de ces deux

principales utilisations. Il est important de noter qu'il est possible de rencontrer des valeurs

diffkrentes selon l'endroit ou les critères de performance exigés.

Enfin, étant dome que le projet de recherche porte sur les bétons compactés au rouleau pour les

barrages, la suire de ce chapim est consacrée entièrement aux BCR servant pour ce type de

cons truc tion.

Tableau 2.1 Caractéristiques typiques des rnCIanges de BCR [tiré de Marchand, 19891.

Caractéristiques du Routes Barrages mélange

Teneur en matières cimentaires 250 - 350 70 - 250 @dm3)

Ajouts cimentaires O - 20 O - 70 (9% de la masse de liants)

Dimension du gros granulat 20 50 (mm)

Passant le tamis 5 mm 56 35 (96)

Type de ciment noxmai faible chaleur d'hydratation

Page 18: UNIVERSITÉ DE

2.2 Les deux approches

Dans le développement de la technologie des bétons compact& au rouleau, deux philosophies ou

approches de conception se sont developpées: l'approche des sols et œUe du béton. En fait, il n'y

a pas réellement de frontiere nette entre ces deux approches. À la base. les BCR produits avec

l'approche du béton ont une consistance plus humide et ils sont plus ouvrables que ceux produits

avec l'approche des sols. Cependant. quelle que soit l'approche choisie, le BCR est un béton sans

affaissement. Le tableau 2.2 compare quelques caractéristiques de ces deux types de BCR pour

les banages.

2.2.1 L'approche des sols

Cette approche considère le BCR comme un sol enrichi de ciment pour lequel la conception du

mélange est basée sur la courbe de compactage optimum Proctor. Le bur est d'obtenir la masse

volumique la plus Clevée avec un granulat et une teneur en ciment spécltik De plus, la résistance

2 la compression est maximale lorsque la masse volumique sèche est optimale. Dans cette

approche, la pâte (ciment, ajouts et eau) ne remplit pas tous les vides granulaires après le

compactage, ce qui explique la consistance plutôt sèche du BCR.

Cette approche considère le BCR comme un dritable béton dont les propri6tés mécaniques

proviennent, en partie, du rapport UL. Donc, la résistance du beton compléternent compacte est

inversement proportionnelle au rapport EL. Cette approche est basée nn le concept qu'il faut

suffuamment de pâte dans le BCR pour m p l û cornpDtement les vides granulaires du mélange, et

même un peu plus. Cependant, le BCR ne doit pas contenir plus de pâte qu'il en faut pour que le

beton s'affaisse ou qu'un excès de pâte remonte la surface après quelques passes du rouleau

vibrateur cornpacteur.

Page 19: UNIVERSITÉ DE

Tableau 2.2: Comparaison des principales caracteristiques des BCR selon les deux approches [tiré de Hansen et Reinhardt, LW 11.

Conception de base

Pourcentage de vides

Temps Vebe

Autres noms

Facteurs Sols Béton

Diminution du rapport E L

Gmuiats - Courbe grandométrique

Granulats - 9b de fies (< 0.08 mm)

Quantité de Liant

Résistance au cisaillement

Contrôle de Ia perméabilité

Ségrégation

Compactage

Action premiere des rouleaux vibrateurs

Malaxeur

Épaisseur des couches

Compactage Optimum Roctor

> 2%

>45s

Sols stabilisés, sol-ciment, BCR pauvre en Liant.

* important

> 10 96 de la masse tocale

c 120 kg/m3

< 1.4 MPa

Membrane en amont

Pro blematique

Rouleau vibrateur ou pneumatique

Compactage

Methode japonaise (RCD). BCR riche en Liant.

Tes important pour minimiser les vides granulaires

Moins de fies. spécialement si la teneur en cendres volantes est elevée

> 120 kg/m3

> 1.4 MPa

Le barrage même

Moins problematique

Rouleau vibrateur

Consolidation

a Pugmili B ou cuve

De 300 à 750 mm

2.3 Le BCR pour les barrages-poids

Le rôle premier des BCR utilisés lors de la construction des barrages-poids ou des ouvrages de

masse en géneral, est d'augmenter la vitesse de construction tout en diminuant les coûts au

maximum. C'est pour cette raison que. tout comme les betons de masse, les BCR contiennent une

quantité maximale de gros granulats et une quantité minunale de ciment pour développer les

propri6tés rndcaniques requises au moindre coût et minimiser le dégagement de chaleur.

Page 20: UNIVERSITÉ DE

Cependant, il existe quelques diff6rences qui caractérisent le BCR par rapport au b&on de masse

conventiomel:

l'affaissement nul;

les particules sont entourees par une plus faible quantité de pâte;

I' utilisation de particules fuies pour remplir les vides granulaires;

la mise en place et le compaccage du béton se fait par des tquipements de temassement,

c'est-à-dire comme dans le cas des barrages en enrochement

2.3.1 Les avantages du BCR

L'utiiisation du béton compacte au rouleau dans la constniction de bmages-poids représente une

alternative avantageuse comparativement au béton de masse conventionnel et au matériau de

remblai.

Le principal avantage du BCR par rapport au b6ton de masse se situe au niveau du faible coût de

consuuction qu'offre ce matkriau. Habituellement, des économies de l'ordre de 25 50% sont

réabées selon l'emplacement du site de construction et le volume total de béton nécessaire à la

consuuction du barrage [American Society of Civil Enginers, 19931. Ces économies provie~ent

principalement du temps de construction plus court et d'une technique de mise en place moins

coûteuse. Outres les coûts directs reliés A la construction du barrage, une mtthode de mise en

place plus rapide entraîne d'autres avantages comme la réduction des coûts adrninistracifs, la mise

en service plus rapide du projet et la possibilité de choisir un site ayant des pBriodes de

construction restreintes (comme par exemple le nord québecois). De plus, avec un temps de

consuuction plus court, il est possible de concevoir les batardeaux et les canaux de dérivation en

fonction d'un debit de pointe saisonnier plutôt qu'annuel. Ainsi, il est possible de diminuer

l'ampleur de ces ouvrages [CANMET, 19921. La figure 2.3 montre les coûts de construction de

Page 21: UNIVERSITÉ DE

quelques barrages réalisés jusqu'à maintenant Un autre avantage relie l'utilisation du BCR

comme matériau de construction concerne la fissuration thermique. En effet, puisque la teneur en

ciment d'un BCR est plus faible que celle d'un Wton de masse, les problèmes causés par

l'augmentation de la température l'intérieur de la masse sont lunités ainsi que les coûts reiiés au

transport du ciment.

Vis-à-vis de la solution en enrochement, le BCR est également avantageux. En particulier,

l'augmentation de la résistance au cisaillement du BCR par rapport au remblai, résulte en une

réduction signiticative de la section du barrage comme le montre la figure 2.4. Alors, pour une

méthode de mise en place similaire, la section du barrage est réduite. Ceci permet de construire le

barrage plus rapidement et de Mnéficier des avantages qui s'y rattachent. De plus, la centrale

hydroélectrique et l'évacuateur de c m peuvent être intégrés il la structure même du barrage.

10,000 IOO,OQO 1,000,000 1 O, WO,QOO

Quantity of Concrete (CU yd)

Figure 2.3: Comparaison des coûts de construction des barrages-poids en Mton [tiré de Amencan Society of Civil Engineers, 19941

Page 22: UNIVERSITÉ DE

Cette configuration offre plusieurs avantages techniques par rapport à la solution en remblai où 1

faut souvent prévoir des ouvrages séparés, ce qui entraîne gknéralement des coûts de construction

supplémentaires considérables. Enfin, un ouvrage en BCR est plus s6curitaire en ce qui concerne

l'trosion interne du barrage et les mouvements sismiques [U.S. Army Corp of Engineers, 19931.

En résumé, le BCR relie le meilleur atout du barrage en bCton (matériau) et celui de l'e~ochemen t

(vitesse de construction).

Eau

a) Béton

b) Enrochement

Figure 2.4: Sections ry piques de barrages- poids

Page 23: UNIVERSITÉ DE

2.4 Matériaux entrant duif la fabrication du BCR pour les barrags

En gknéral, les matériaux entrant dans la fabrication du BCR sont: le ciment portiand, les ajouts

cimentaires (en particulier, les cendres volantes), les granulats firu et grossiers, l'eau et les

adjuvants chimiques tels que les réducteurs d'eau, les retardateurs de prise et les agents

entraheurs d'air.

2.4.1 Les liane

Dans cette section, le teme N Liant » comprend la fois le ciment prtland et b ajouts

cimentaires. Tout d'abord, le type et la quantité de ciment dépendent la Fois du volume de la

structure, des propriéds m6caniques requises et de la disponibilité des marériaux cimentaires. Les

teneurs en Liants sont tr&s variables dant de 60 kg/m3 pour le barrage Uruguay-1 construit en

Argentine. jusqu'à 248 kg/m3 pour la construction du barrage Upper Sullwater aux Étaü-unis.

Au Japon, on utilise normalement 120 kg/rn3 de liants comprenant de 20 à 30% de pouzzolanes

mansen et Reinhardt, 199 11.

Le BCR peut être fabriqué avec n'importe lequel des types de ciment podand existanu sur le

marché. Par contre, pour des applications de masse (les barrages, par exemple), un ciment à faible

chaleur d'hydratation est essentiel afin de Limiter les contraintes thermiques dans le b8ton. Au

Québec, un ciment de type 20M ou l'équivalent est habituellement utilisé. De plus, le temps de

prise &nt plus long avec ce type de ciment comparativement A un type 10, la possibilité de créer

un joint froid entre deux couches successives est réduite.

Le choix de la proportion et du type d'ajout en remplacement de ciment dependent de sa

disponibilité, son coût de revient et de la résistance requise. k avantages reliés il l'utilisation

d'une pouzzolane sont nombreux. En effet, la réaction pouzzolanique consomme la chaux

hydratée de la pâte de ciment (source de faiblesse dans le Wton) et participe au gain de résistance

a long terme. De plus, cette réaction est lente. Ainsi, le degagernent de la chaleur d'hydratation

est mieux réparti dans le temps, ce qui contribue diminuer les contraintes thermiques dans la

Page 24: UNIVERSITÉ DE

structure. Si l'ajout cimentaire est disponible proximité du site de construction. celui-ci est

habituellement moins cher que le ciment portland. Enfim. l'ajout Naentaire, qu'il soit

pouaolanique ou non, joue le rôle de mer en remplissant les vides intergrand-. Cet effet

fïller diminue la porosité et la penneabfité du matériau tout en augmentant la compacité de la

matrice. En fait, les BCR riches en particules h e s peuvent être considérés comme de véritables

bétons pour lesquels la résistance et les autres propriétés proviennent du rapport En, mais, en

plus, du degré de cornpactage.

L'utilisation des ajouts cimentaires devient très intéressante dans le cas des ouvrages nécessitant

une résistance à la compression très faible d'environ 3 ou 4 MPa. Au Lieu de concevoir des BCR

avec des pâtes extrêmement fluides comportant beaucoup d'eau et peu de ciment, il est préférable

dans ce cas-ci, de remplacer une partie de l'eau et du ciment par un ajout cimentaire. De cette

manihe. on diminue grandement la pem6abilid et le retrait du béton.

Les pouzzolanes les plus employés dans les formulations de BCR sont les cendres volantes en

raison, entre autre, de la forme sphkrique de leurs particules qui améliorent la maniabilité du béton.

Par aiUeurs, d'autres ajouis comme les laitiers de haut fourneau et les pouzzolanes naturelies ont

été utilisés dans d'autres projets comme en font foi les barrages Arabie et Zaaihoek en Afrique du

Sud (70% de laitier) et celui de Tucurui au Brésil qui a fait appel à l'argile calcinée comme ajout

cimentaire. Jusqu'ii ce jour, la performance des argiles calcinées est similaire ii celle des cendres

volantes utilisées dans d'autres structures de BCR punstan, 19881. Enfin, le barrage des

Olivettes, en France, a été construit avec un mélange de 130 kglm3 de laitier et de cendres volantes

[Bouyge et coll., 19881.

2.4.2 Les aranula&

La granulomCtne et la qualité des granulats innuencent grandement les propriétés des BCR

puisqu'ils sont présents dans une forte proportion dans le mtlange. Étant donné qu'un des buts de

la formulation d'un BCR est de remplir les vides intergranulaires avec de la pâte, une b o ~ e

distribution granulom&rique est importante pour avoir un minimum de vides. Dès lors, on

Page 25: UNIVERSITÉ DE

diminue la quantité de pâte dans le rntlange et, par conséquenf le coût du barrage. Un granulat de

qualité est nécessaire si l'on dksire atteindre de b o ~ e s résistances en compression, c'est-&-dire de

l'ordre de 25 Mea. Mais dans le cas contraire, des granulais ne respectant pas les exigences des

bétons conventionnels peuvent être utilisés dans la mesure 05 les ccirères de conception sont

respectés [AC1 Committee Report, 19881.

Pour ce qui rst de la forme des granulats, il semble maintenant bien établi que les particules de

forme cubique et arrondie adLiorent la compacité du BCR, comparativement un granulat ayant

une forte proportion de particules plates et allongées. En diminuant le volume des vides

compactés, la quantité de pâte nécessaire pour remplir ces vides est egalement réduite. Par

conséquent on obtient un BCR plus économique, moins sensible au retrait, plus maniable ou

necessitant une moins grande quantité de matières cimentaires pour satisfaire les exigences de

performance (maniabilité, propriétés mécaniques, perméabilité, durabilité) [Gagnt et coll., 19951.

La quantité de gros granulats dans un BCR varie en fonction de la dimension du diamètre de celui-

ci (@-). En effet, le pourcentage volumétrique occupé par les gros granula& passe de 63% à

4 5 1 pour un diameue maximal de 150 mm et 10 mm respectivement [AC1 Cornmitte Report,

19931. Dans la plupart des ouvrages, la dimension du gros granulat est limitée ii 150 mm.

Cependant, afin de restreindre les risques de ségregation, la tendance actuelle est de lùniter le @-

il 75 mm et d'augmenter la proportion de sable à 30-3546 du volume total du mtlange Bansen et

Reinhardt, 199 1 1.

E d i , la quantité de particules fines (celles passant le tamis de 80 pm) permise, peut varier de

1'5% 10% selon la Limite de liquidité et l'inaice de plasticité du matériau. Normalement, on

tente de limiter le plus possible la quantité de matériaux argileux [AC1 Committee Report, 19881.

Cependant, ces proportions peuvent changer selon que l'on a utilisé des ajouts cimentains ou pas.

À ce moment là il est possible d'utiliser la partie fine du granulat pour jouer le rôle de fùer dans le

bdton.

Page 26: UNIVERSITÉ DE

2-4.3 Les adiuvants

Comparativement au béton conventionnel, peu d'adjuvanfs sont utilisés dans les BCR en raison de

leur consistance sèche. En fait, ce sont les réducteurs d'eau et les retardateurs de prise qui sont les

plus employés. De bons résultats ont et6 obtenus en introduisant ces adjuvants dans le melange

dans des dosages relativement élevés (entre 0.87 kg et 1,3 kgllûû kg de ciment)[Hansen et

Reinhardt, 199 11. Les avantages reliés à l'utilisation des adjuvants sont, entre autre, d'augmenter

la maniabilité du bCton ainsi que de retarder suffisamment la prise pour Cviter la formation de

joints froids entre deux couches de BCR, particuli5rement lors des périodes chaudes de l'M.

En ce qui concerne les agents entraîneurs d'air, il semble que le peu d'eau présent dans le melange

diminue énormément l'efficacite de cet adjuvant Selon Cannon [1993], il a éte possible

d'entraîner environ 4% d'air, dans un BCR ayant seM pour la construction d'un barrage dans

1'Ctat de New-York, aux États-unis. Pour ce faire, le béton doit avoir un temps Vebe maximal de

30 secondes (cette mesure a tté obtenue sans que la surcharge soit appliquée pendant l'essai). De

plus, le dosage de l'agent entraheur d'air doit être de 2 à 4 fois superieur à ce qu i est normalement

requis pour un béton conventionnel, selon la formulation du melange et l'efficacité de l'adjuvant

Par contre, il a noté des probBrnes de stabilité des bulles d'air. En effet, la perte d'air après les

opkrations de transport et de mise en place était de l'ordre de 2%. D'autre part, il arrive

couramment qu'il soit nécessaire d'augmenter le dosage en agent entraîneur d'air de 5 à 10 fois les

recommandations du fabriquant. Cependant, des Ctudes présentement en cours semblent

demontrer qu'il serait possible d'obtenir un bon réseau de bulles d'air en modifiit la séquence de

malaxage et en augmentant la proportion du granulat passant le tamis 5 mm & 50% Martin, i9961.

2.4.4 L'eau

La seule exigence concernant L'eau de gâchage est qu'elle soit libre de toute quantité excessive

d'alcalis, de matières organiques ou d'acides. La plupart des barrages construits en BCR ont

nécessité de 90 2 120 kg/m3 d'eau, et ce, pour un $- supérieur à 50 mm.

Page 27: UNIVERSITÉ DE

2.5 Les propriétés physico-mécaniques des BCR

Les propriétés physico-mécaniques du BCR dependent principalement de la qualité des matériaux

utibsés. de la formulation du mélange et du degr6 de compactage. Compte tenu de la variabilite

possible de ces paramètres, il n'existe pas de valeurs typiques des propriktés du BCR qui doivent

6tre comprises dans un fuseau. Cette section présente les principales particularitks connues à ce

jour concernant les propri6tés physico-mécaniques des BCR.

2.5.1 La résistance la compression

Dans les BCR , on note que la resistance 2 la compression augmente avec la diminution du rapport

WC, et ce. tant et aussi longtemps que le BCR est entièrement compact6 et qu'il a suffisamment

de pâte pour combler les vides granulaires. Cependant, lorsque la quantité d'eau devient très

faible, le BCR prend alors une consistance trhs sèche et la présence de vides dans le mélange a un

effet négatif plus grand sur la résistance que l'effet bénéfique de la réduction d'eau. Ce

phénomène est illustre à la figure 2.5.

En gt5néral. la résistance A la compression augmente avec le degr6 de compactage, la quantité de

cimen~ la présence de pouzzolanes et la qualité des granula&. Évidemment, comme dans le cas

des bdtons conventionnels, la résistance croit en fonction du temps de mûrissement

Présen tement, il est régulièrement possible d'atteindre des résistances en compression de 1' ordre

de 25 MPa après 91 jours d'hydratation.

La résistance au cisaillement critique se situe au niveau du joint entre deux couches successives.

La cohésion intercouche ddpend de 17adh6rence entre ces deux couches ainsi que de l'angle de

friction interne. Cette cohésion peut être amdliorée en diminuant le temps entre l'application des

deux couches, en augmentant la quantité de ciment ou en utilisant un mortier de Liaisonnement

Page 28: UNIVERSITÉ DE

Figure 2.5: Relation entre la teneur en eau et la résistance la compression d'un BCR [tire de Hansen et Reinhardt, 199 11

Dans bien des cas, ce n'est pas la résistance ii la compression en tant que telle qui est critique pour

la conception, mais bel et bien la résistance au cisaillement à l'interface de deux couches. Des

valeurs de l'ordre de 3 A 4 MPa ont g6néralernent bté mesurées sur des barrages en BCR

construits aux États-unis. Mais elles peuvent être aussi faibles que 0'5 MPa dans le cas des

mélanges maigres [Dunstan, 19881.

2.5.3 Le module d'élasticité

Un BCR fabriqud avec des granulats de bonne quaütk et une quantité reiativement éievée de

ciment et de pouzzolanes peut developper un module d'éiasticité similaire au Mton conventionnel

ou léghnent supérieur, en raison de l'important volume occupe par les granulats dans le BCR.

Page 29: UNIVERSITÉ DE

Cependant, dans les ouvrages de masse. un faible module d' tlastici té est habituellement recherché

pour réduire le potentiel de fisuration sous un cenain niveau de contrainte- Dans ce cas. il est

possible de formuler un BCR maigre, de faible résistance. avec un module aussi faible que 7 GPa.

Pour atteindre ces faibles valeurs, la partie fine du matériau granulaire doit remplacer l'ajout

cimentaire pour jouer le rôle de füer, la teneur en ciment doit être faible et le granulat s61ectio~6

doit présenter une capacité de d6formation blevée.

2.5.4 Le fluage et le retrait

Le fluage est d6f'ini comme Ctant la d6fomation d'un matériau sous une charge constante. il est

fonction de la courbe granuloméuique des granula& et de la quantité de pâte dans le mélange.

Dans les ouvrages de béton de masse, la capacité du matériau ii dissiper les contraintes thermiques

sans se fssurer est souhaitée. Pour ce faire, des BCR ayant un coefficient de fluage 6lev6 sont

réalisés en diminuant la quantité de ciment et la résistance tout en utilisant des Eüers inertes

comme particules fmes [AC1 Cornmittee Report, 19881.

Le retrait est relativement faible dans les BCR en raison de la faible quantité d'eau présente

initialement dans le mélange et des teneurs en ciment typiquement basses.

2.5.5 La masse volumique

La masse volumique depend principalement de la densité des gmulats ainsi que de la quantité de

vides dans le BCR. Puisque les BCR contiennent très peu d'eau initialement et peu de vides (1

2%), ceci se traduit concrètement par la présence d'une quantité de rnati&res solides sup6rieure

dans une unité de volume. Ainsi, la masse volumique des bétons compactés au rouleau est

Mgèrement supkneure à celie des bétons usuels. Des masses volumiques supérieures à 2400 kg/m3

sont couramment rencontrées dans les BCR.

La masse volumique depend egalement du rapport volumique pâtelmortier comme le montre la

figure 2.6. 11 semble que la masse volumique chute rapidement lorsque le rapport pâtdmortier est

Page 30: UNIVERSITÉ DE

plus faible que 0,40. L'explication la plus plausible A ce pht5nornène est que le pourcentage de

vides d'un granulat fin compacté se situe entre 32 et 40%. Lorsque le rapport pâtdmortier est

faible, il n'y a pas suffisamment de pâte pour remplir compPtement les vides granulaires. Donc, 1

est important d'ambliorer la granulométrie du granulat £in pour diminuer la &mande en pâte

punstan, 19871.

* 2 O -3 ~aste/mrtor ratio

Figure 2.6: Relation entre la masse volumique d'un BCR et le rapport volumique pâtdmortier [tiré de Dunstan, 19871

Page 31: UNIVERSITÉ DE

2.5.6 La perméabilité à l'eau

La permeabilitd 2 l'eau d'un béton dépend largement de la porosité de la pâte de ciment hydraté

(pores capillaires, air entrap pé...). GCneralement. la penneabilid d'un béton va de 10'15 à WL2 d s

pour des rapports eaukirnent allant de 0,30 à 0,70 respectivement [Association canadienne du

ciment portiand, 19911. En ce qui concerne les BCR, des permtabilites relativement faibles sont

obtenues lorsqu'il y a suffsarnment de ciment, de particules fines pour remplir les vides granulaûes

et un bon compactage du matériau. En géntral. la penneabilité des BCR maigres se situe entre 10"

et 10'> d s tandis que celle des BCR riches en pâte varie entre IO-'' et 10-" mls [Dunstan, 19881.

La figure 2.7 montre la relation entre la teneur en ciment et la permeabilité d'un BCR.

Figure 2.7: Relation entre la teneur en ciment et la permhbilité à l'eau d'un BCR [tiré de Dunstan, 19921

Page 32: UNIVERSITÉ DE

Les travaux de Banthia et coll. [1992], ont demontré qu'il existe un rapport U C pour lequel le

coefficient de perméabilité est minimum et ce, pour un rnClange d o ~ 6 (fig. 2.8). En effet. il

semble que dans le cas des BCR, un rapport WC plus devé aide au processus de compactage, ce

qui résulte en un béton plus imperméable. Ainsi l'effet positif d'un meilleur degr6 de compactage

entre en compktition avec l'effet negatlf d'une pâte de ciment plus poreuse. Donc, pour un BCR

donné, il existe un optimum de la teneur en eau pour lequel la perméabilité du béton est minimale.

O 27 0.29 0.31 0.33 0.35 Waler 1 cernent ralio

Figure 2.8: Effet du rapport U C sur le coefficient de penneabdité l'eau [tire de Banthia et COU., 19921.

On note cependant que la percolation dans les barrages se produit surtout travers les joints

horizontaux et les fisures de la structure et non il travers la masse de béton. Même l'application

d'un mortier de liaisonnernent a peu d'effet sur la perméabilité d'un barrage en BCR @hnstan,

19881. Cependant, il a Ct6 démonid que le coefficient de perméabilité diminue dramatiquement

avec le temps, en particulier durant les 20 premiers mois [AC1 Committee Report, 19881. Les

Page 33: UNIVERSITÉ DE

explications les plus plausibles sont: la continuité de l'hydratation du ciment, la réaction

pouuolanique des ajouts mineraux et le colmatage des pores par des impure&.

La durabilité des bétons compact& au rouleau face aux cycles de geldegel n'est pas très bien

connue. En fait, la faible quantité d'eau présente dans le mélange complique énonnhent

l'entraînement de l'air. Jusqu'à maintenant., une couche de béton conventionnel air enaaûié est

coulé ii la surface du BCR pour le protéger contre les effets néfastes du gel.

En modiriant La séquence de malaxage, on peut faciliter l'entraînement de l'air dans les BCR. En

effet, de bons lesultats ont Ctt5 obtenus lorsque la pâte ne comportant qu'une petite partie des

granulats est maiaxée en premier Lieu. Le reste des granulats est introduit un peu plus tard

[Guiraud, 1994 et Boisvert, 1993 dans Pigeon 19951. Par contre, cette façon de procéder est plus

onéreuse en raison de l'augmentation du temps de malaxage.

Cependant, même si l'entraînement de l'air est àifficile dans les BCR, on ne remarque pas, jusqu'il

présent, de problèmes strieux de durabilité au gel dans les ouvrages actuels. Ceci s'explique

principalement par I'imperméabilité du matériau et par la présence de vides de compactage qui

peuvent jouer le rôle des buiies d'air entraid. Par ailleurs, quelques ouvrages maigres, c'est-à-

dire des BCR contenant peu de ciment, se sont légi!rement détériorés. Donc, pour amtliorer la

durabilité face aux cycles de geldegel, il faut nécessairement augmenter la teneur en ciment du

béton.

Quant la durabilité à i'abmion ou il l'trosion, elle est proportionnelle la résistance à la

compression du BCR ainsi qu'A la qualité génkrale des granulats. Puisqu'il est plus difficile de

bien cornpacter le matériau prh des coffrages (perte de résistance), le risque de dégradation dû ii

1'6rosion est plus élev6 ii cet endroit Cependant, les essais en laboratoire et les observations en

chantier ne révdent aucun problème face ii ce genre de ddt6rioration.

Page 34: UNIVERSITÉ DE

2.6 Les essais au laboratoire

Puisque le BCR est un matériau relativement nouveau, il existe encore l'heure actueiie quelques

divergences concernant la procédure il suivre de certaines manipulations en laboratoire, comme

par exemple la confection des cylindres destinés il l'essai de résistance la compression. De plus.

l'affaissement nul de ce matériau rend compPtement inutile l'essai au cône d'Abram qui est

normalement effectuk lorsque L'on désire connaître la maniabilitl! d'un béton usuel. Ce chapitre

passera donc en revue, les principales différences en ce qui a trait la d6termination de la maniabilité

et la confection des cylindres des bétons compactés au rouleau.

2.6.1 La détermination de la maniabilité

L'ouvrabilité ou la maniabilité du BCR est la proprikté qui détermine sa capacité il être mis en

place et compact6 adéquatement sans ségrégation néfaste. Donc, ceci réunit les concepts de

compactage et de cohésion. Les parambtres qui influencent la maniabilité des BCR sont les mêmes

que ceux des bétons conventio~els, c'est-à-dire:

la granulométrie ;

la forme des particules ;

la proportion des granulats ;

la teneur en ciment ;

la présence des ajouts mintraux ;

la présence des adjuvants chimiques ;

la teneur en eau ; etc.

Mais, l'effet de chaque facteur ne sera pas nécessairement le même sur les deux bbtons. Comme P

a d6jh étt mentionn6, le BCR est un béton sans affaissement Alors, I'idée de faire l'essai

d'affaissement habituel L'aide du cône d'Abrams devient cornpl5tement inutile. C'est ainsi qu'on

a mis au point un essai adapt6 au BCR pour prédire la maniabilité des bétons raides extrêmement

raides: l'essai de compactage Vebe rnodifik (ASTM C 1 1'70-9 1).

Page 35: UNIVERSITÉ DE

Cet essai consiste à mettre le mélange dans un récipient cyhdnque de 0,01 m3, fbc6 sur une table

vibrante fréquence constante. Pendant l'essai, une surcharge de 22'7 kg est appliquée sur le

BCR. Le temps Vebe est le temps que prend la pâte à remonter 2 la surface lors de la vibration.

La figure 2.9 montre l'appareillage servant ii l'essai Vebe. Donc, le temps Vebe est d'autant plus

klevé que le mélange est sec et peu maniable. De plus, avec cet essai, il est possible de connaître la

masse volumique du béton en pesant la masse de BCR compacté. Le volume de ce dernier est

déterminé en mesurant la masse d'eau nécessaire pour remplir complètement le restant du récipient

cylindrique. Connaissant le volume to ta1 du récipient, il est alors possible de connaître celui du

BCR compacte et de calculer, par la suite, sa masse volumique.

Figure 2.9: Appareillage servant à l'essai Vebe

Page 36: UNIVERSITÉ DE

2.6.2 La confection des é~rouvettes

lusqu'2 présent, il n'existe pas une mkthode mondialement reconnue relative à la préparation des

éprouvettes de laboratoire en vue de determiner les poprittés du BCR. Le probl8me consiste

essentiellement il prtparer une eprouvette au laboratoire ayant le même degré de compactage que

le BCR au chantier où les camions, niveleuses et rouleaux vibrateurs compactent et consolident le

rndlange. La plupart des échantillons sont p r é p h dans un moule cylindrique de 152 x 304 mm

où l'on peut accommoder des gros granulats dont le diamètre maximal est de 50 mm. Pour les

diamétres de granulats plus grands. des moules faits sur mesure peuvent être utilisés. Pour faciliter

le démoulage, on utilise soit des cylindres en plastique que l'on indre dans un moule en acier ou

des cylindres fendus.

À ce jour. il existe trois principales méthodes pour la préparation des eprouvettes de BCR, soit le

compactage par impact, la vibration à la table vibrante, et Le damage. La première méthode est

principalement limitée pour les m6langes secs, c'est-&-dire ceux confectionnés selon l'approche

des sols. L'origine de cette mtthode date de 1960 lors de la consmiction d'un batardeau

Taiwan. Depuis, plusieurs modifications ont et6 proposées pour arnCliorer la cordlation entre les

résultats du chantier et ceux du laboratoire. Le marteau uhlisé et la chute de celui-ci sont les

mêmes que ceux employés pour l'essai de compactage Proctor modifié. Selon la dimension du

diameue du gros granulat, des modifications peuvent être apportées au moule. Le cornpactage

peut se faire en 3 couches de 100 mm ou en 6 couches de 50 mm. Cependant, le nombre de

couches n'est pas aussi important que le type de marteau et l'tnergie de compactage appliquée au

marériau dans le cylindre. En plus d'être limitée aux mélanges secs, cene methode possède les

inconvtnients de fragmenter les gros granula& du BCR et d'être relativement longue en terme de

manipulation. De plus, c'est un équipement qui n'est pas très facile il transporter au chantier.

La deuxième mtthode est limitée aux mélanges contenant plus de pâte que de vides d'air. Un

cylindre en acier de 152 mm de diamhe par 304 mm de hauteur, dans lequel on introduit le béton,

est solidement fixe sur une table vibrante similaire à celle utilisée lors de l'essai Vebe. Le cylindre

est rempli en 3 couches égales qui sont vibrées sous l'application d'une surcharge de 9,l kg. La

Page 37: UNIVERSITÉ DE

vibration est arrêtée lorsqu'un anneau de pâte se forme autour de la surcharge. Cependant la

corrélation entre le compactage au chantier et la vibration ne semble pas très bonne [Arnold et

COL, 19921. Cette méthode est également utilisée au Japon, cependant la dimension du cylindre

differe quelque peu (240 x 200 mm).

Enfin, la troisième méthode consiste à compacter le BCR par damage. Cette méthode consiste à

compacter le BCR dans un moule de 152 x 304 mm en trois couches égaies avec l'aide d'un

marteau de type r Kango » ou « Mti u. La figure 2.10 montre l'appareil de y p e « Kango ». Une

plaque ronde de 140 mm de diamètre est installée au bout du manche de l'appareil pour faciliter le

compactage. La héquence du darneur vibrateur v h e entre 2000 et 2400 impacts par minute

comparativement aux rouleaux vibrateurs qui ont une Mquence se siniant entre 1800 à 2400

vibrations par minute. Cette méthode a comme avantages d'être efficace pour compacter une

gamme vanée de BCR riches ou pauvres en han4 d'être très fade de manutention, de nécessiter

peu de temps pour la préparation des échanallons et surtout de bien corréler le compactage fait au

chantier et celui réalisé au laboratoire [Arnold et colL, 19921.

Figure 2.10: Appareil de type «Kango»

Page 38: UNIVERSITÉ DE

2.7 Les méthodes de formulation

L'objectif premier dans la formulation des melanges de BCR est de produire un béton qui satisfait

les critères de performance, et ce, de la façon la plus économique possible. Si le %CR choisi est

faiblement dos6 en l i a n ~ le critère de conception sera la résistance à la compression ou au

cisaillement De plus, une membrane est normalement installée L'amont pour imperméabiliser le

barrage. Par contre, si le BCR est riche en liant, la section entière est considérée comme

imperméable A I'eau. Par conséquent, la cohésion entre les couches de BCR et la pennéabilid du

béton contrôlent les crithes de conception. Enfin, les barrages qui sont exposés ii des conditions

climatiques skvères doivent être conçus pour rencontrer les critères de durabilité.

Le rapport 207.51 de 1'American Concrete Institute (ACI) sur les bétons compact& au rouleau

qui a étt? repris par Hansen et Reinhardt [1!391], mentionne l'existence de cinq méthodes pour la

formulation de BCR pour les barrages. Ces rntthodes sont: la méthode du BCR pauvR en Lian~

la mtthode simpiifïée, la methode du BCR riche en lians la methode japonaise (RCD method) et

celie de la corporation des ingenieurs de I'amée américaine. Les deux prernihs méthodes sont

inspirées de l'approche des sols tandis que les 3' et 4' méthodes le sont de l'approche béton.

Edm, en ce qui concerne celle de l'année américaine, elle peut être catt5gonsée selon les deux

approches.

Toutes ces méthodes de formulation ont, comme point de départ, les deux mêmes étapes: la

sklection des propriétés désirées du béton et la dbtermination des propri6t6s des matériaux à être

utilisés dans le mélange. De plus, elles nécessitent toutes des gâchées d'essai afin de v6rifier

l'ouvrabilité du BCR pour la mise en place.

2.7.1 La méthode du BCR ~auvre en liant (the lean RCC methodl

Le béton fomult5 avec cette methode contient géneralement moins de 120 kglm3 de Liant La

proportion des ajouts varie de O A 40% et les granulats utilises contiennent une forte proportion de

Page 39: UNIVERSITÉ DE

particules fines [Dunstan, 19881. Les barrages WiUow Creek et Gmdstone Canyon sont des

ouvrages typiques construits avec ce type de BCR.

D'abord, cette mtthode implique le choix d'une courbe granuiom&rique la plus économique

possible, dont le diamétre maximal du gros granulat est habituellement de l'ordre de 75 mm. La

quantite d'eau utiiisée est détermin& en observant la consistance du melange en variant la teneur

en eau et/ou par l'expérience acquise dans le passé. Une fois que la granulometrie et la teneur en

eau sont fmees. des cylindres sont préparés en variant la teneur en ciment (habituellement

comprise entre 60 et LOO kg/m3). Si des ajouts cimentaires sont utilisés, une autre série

d'éprouvettes doit être préparée. Ensuite, des essais de résistance à la compression sont effectués

après 3.7, 14, 28,90, 180 et 365 jours de mûrissement Cependant, si le temps ne permet pas de

cornpleter ce programme expdrimental, les résistances peuvent être préûites en se basant sur

l'allure de la courbe à jeune âge ou en effectuant une cure accBl6rée. Cette série d'essais fournit

une famille de courbes montrant 1-effet de la teneur en ciment sur la résistance à la compression à

différents âges. Dès lors, le mélange correspondant aux critères de conception peut être

sélectionné.

Les résultats obtenus avec cette méthode sont très variables. Par exemple, le coefficient de

variation de la résistance à la compression de six projets aux États-unis, qui ont fait appel A cette

méthode de formulation, variait de 22 ii 28%. Outre la variation des matériaux, la détermination

visuelle de la quantité d'eau et une méthode non-standardisée pour la confection des cylindres sont

les facteurs majeurs qui influencent ces résultats mansen et Reinhardt, 199 11.

2.7.2 La méthode simplifiée des sols (the simplifed soils method)

Cette mtthode ressemble beaucoup à la première en ce sens que la courbe grandométrique du

granulat est f ~ é e dès le départ. Elle implique egalement un programme expérimental pour

d6terminer la quantité de ciment Par contre, plutôt que de d&erminer visuellement la quantité

d'eau il introduire dans le BCR, la courbe de compactage optimum Proctor du matériau granulaire

est utilisée. Pour le reste, cette méthode est identique à celie du BCR pauvre en liant.

Page 40: UNIVERSITÉ DE

2.7.3 La méthode du BCR riche en liant (the hieh-paste method)

Avec cette méthode de formulation. deux exigences conflictuelles doivent être résolues: il faut

suffisamment de Liant pour diminuer au maximum la perméabilité du béton et assurer une b o ~ e

cohésion entre les couches. mais le changement de volume généré par la chaleur d'hydratation doit

être minimis& Par conséquent. cette méthode n&xssite l'utilisation des ajouts cimentaires qui

peut atteindre jusqu'a 75% en remplacement de ciment [Dunstan. 19883. Le barrage Upper

Stillwatwer. aux Étau-unis, a été construit avec ce type de K R . Les principales érapes menant à

Ia formulation du BCR sont les suivantes:

Détermination du rapport EL, du type et de la proportion de l'ajout minérai pour

rencontrer les exigences de resistance et/ou de durabilité.

Détermination, pour 1 m3 de pâte. de la quantité de ciment, d'ajouts minéraux et d'eau.

SClection du rapport pâtdmortier. Habituellement un rapport de 0'39 est utilisk.

Détermination du pourcentage de mortier afin que son volume excède celui des vides par 5

à 10 %.

Le pourcentage de gros granulats peut maintenant être calculé par la soustraction de la

proportion de mortier de 1 m3. Le pourcentage d'air entrappe est estirnt A 1.5%-

Dttemination du temps Vebe l'aide d'une gâchée d'essai. Si la maniabilité n'est pas

satisfaisante, la quantité d'eau doit être corrigée.

Cene mdthode est avantageuse par rapport aux deux premikres en ce sens que le BCR est

spécialement formulé pour avoir tr8s peu de vides et développer une bonne adherence entre les

couches sans nécessiter un traitement de surface. Le coefficient de perméabilité mesuré avec ce

type de BCR est semblable à celui des bétons de masse conventio~els. De plus, si les conditions

Page 41: UNIVERSITÉ DE

climatiques ne sont pas trop sCv&es, il n'est pas nécessaire de protéger le b6ton par une membrane

quelconque mansen et Reinhardt, 19911. Cependant, la maniabilité du BCR ne peut être prédite.

Alors, des essais suppl6mentaires sont nécessaires pour ajuster le rntlange et vérifier si les critères

de performance sont toujours satisfaits.

2.7.4 La methode ia~onaise (the RCD method)

Cette méthode se differencie des autres. notamment par la construction de barrages monolithiques

comme ceux réalisés en bCton conventionnel magataki et coll., 1985 dans Delagrave. 19921.

L'épaisseur des couches varie entre 700 et LOOO mm comparativement il 300 mm pour les autres

méthodes. De plus, la masse intérieure du BCR est protégée par une épaisseur de 2 B 3 mètres de

béton conventionnel. Les barrages Shimajigawa et Tamagawa ont kt6 construits avec cette

methode. Les deux critères de base qui regissent cette methode sont:

le contenu en ciment doit être le plus bas possible. Des cendres volantes sont utilisées pour

Limiter la chaleur d'hydratation et un adjuvant chimique pour diminuer la quantité d'eau de

gâchage;

le rapport (granulat fm)/(total des granulats) est plus dev6 que dans les bktons de masse

conventionnels pour diminuer la ségregation et faciliter le compactage par les rouleaux

vibrateurs.

Le choix de la quantité de matiens cimentaires est fait en fonction des critères de résistance.

Cependant, dans la majorité des projets réalisés avec cette méthode. la teneur en liant a 6te

comprise entre 120 et 130 k g h 3 comportant de 20 à 30% de cendres volantes. La quantité d'eau

est choisie ii l'aide de deux relations, soit celle de la résistance à la compression et celle du temps

Vebe en fonction de la teneur en eau. Normalement, un temps Vebe de 20 secondes est considért5

comme satisfaisant

Page 42: UNIVERSITÉ DE

Pour ce qui est de la granulométrie du gros granulat, des essais la table vibrante sont effectués

afin d'optimiser sa courbe grandornt5trique. Ensuite, quelques BCR sont confectiods en variant

le rapport (granulat fm)/(total des granulars) et en mesurant le temps Vebe. Le BCR ayant le

temps Vebe le plus faible est dlectiom6. Des essais de résistamie il la compression doivent être

refaits pour ajuster la quantité de Liant s ' il y a lieu.

Cette methode est principalement basée sur l'expdrience acquise dans le passe. La fomulation du

BCR se résume dans les Ctapes suivantes:

À partir d'un tableau, le rapport E L maximum est déterminé selon les critères de

performance exigés.

L'air occlus est estimée à 1% du volume total.

La quantité d'eau est maintenant déterminée selon le diamètre maximal du gros granulat

(L) et du temps Vebe. et ce, avec l'aide d'un tableau.

Les volumes respectifs de ciment et d'ajouts cimentaires peuvent maintenant être calculés.

Le pourcentage de gros granulat est determin6 il partir d'un tableau bas6 sur le et le

module de fmesse du granulat fin. À partir de cela, le volume occupé par les granulats fuis

est calculé.

Le rapport pâtdmortier est détermin6 pour s'assurer de remplir tous les vides granulaires.

Normalement, le rapport est supérieur A 0,42.

Le mtlange est ajusté pour obtenir la maniabilité désirée en faisant des gâchées d'essais.

Page 43: UNIVERSITÉ DE

Comme toutes les autres, cette mtthode comporte un inconvenient majeur. La formulation du

BCR se lait à partir d'un critere de résistance ou d'une granulom&rie donnée. Donc. il n'est pas

possible de prédire correctement la maniabilité du BCR, et par conséquent, plusieurs ajustements

sont nécessaires pour faciliter la mise en place du BCR au chantier.

2.8 La production du BCR

Dans la plupart des projets réalisés jusqu'ii maintenant, les mdthodes utüitées pour transporter.

étendre et compacter le BCR n'ont pas affecté la production autant que la vitesse et l'efficacite de

l'étape du malaxage. Pour optimiser la vitesse de construction, la capacité de production du BCR

doit être suptrieure ceiie de la mise en place. Par ailleurs, les malaxeurs à béton conventionnel

n'ont pas 6té nécessairement conçus pour malaxer des BCR qui ont une consistance beaucoup plus

sèche. Donc. pour obtenir un mélange homogène, les volumes de BCR malaxer sont moindres

et le temps de malaxage est rallonge. C'est principalement pour cette raison, qu'au hl des années,

des efforts ont Ctd accrus pour améliorer les taux de production du béton compacté au rouleau.

Le tableau 2.3 montre les temps de construction et les taux de production de BCR pour quelques

barrages construits aux États-unis.

Tableau 2.3 Temps de constmction et taux de production de quelques barrages en BCR [tiré de Hansen et Reinhardt, 199 1 ]

Barrage Volume de Temps de Production BCR cons tniction jounialière (m3) maximum (m3)

WiIlow Creek 331 000 < 5 mois 4460 Copperfreld 140 O00 < 4 mois 2600 Middle Fork * 42 100 45 jom 1530 Galesville * 160 000 10 semaines 5700 Grindstone Canyon* 87 500 55 jours 3670 Monksvi.De * 221 000 < 5 mois 5960 Upper S tillwater * 1 127 000 10 mois 8410 LowerUiaseCreek* 19900 23 jours - EIk Cfeek * 266 000 > 3 mois 9470 S t a g m * 34 000 37 jours 1730 * Ce volume n'mclut pas le béton conventionnel.

Page 44: UNIVERSITÉ DE

Selon les fabricants. on retrouve diffi5rents modeles d'usines à beton. La plupart sont fixes,

d'autres mobiles. Les usines fixes sont éigées près des grands centres et des sources impoltantes

de granulats. Eues sont g6nkraiement ii débit discontinu, c'est-à-dire qu'on fabique le béton en

quantitées ddtenninées, chacune correspondant B une gâchée. Les granulats, le ciment, les ajouts

cimentaires et l'eau sont dosés selon la masse et m&ngé-s entre e u . Comme on peut intervenir à

chaque gâch6e produite, il est alors facile de fournir au client le type et la quantité de Mton qu'il

désire.

Pour leur part, les usines mobiles peuvent être démontées, transportées puis remontées dans

presque tous les endroits accessibles. Ces usines, habituellement à &bit continu, ont une plus

grande capacité de production tout en ayant un même degré de contrôle de la qualité du BCR que

celles fonctionnant par gâchée [ AC1 Cornmittee Report, 19931. La figure 2.1 1 montre une usine

typique fonctionnant debit continu. Dans ce genre d'usine, les granulats, le cimen4 les ajouts et

L'eau sont dosés selon le volume et malaxés graduellement ensemble de façon continue. Ces

usines sont conçues pour produire un seul type de BCR à la fois, mais e k assurent une meilleure

unifonnité du rnat&iau. Donc, elles sont habituellement utilisées pour les travaux importants, loin

des grands centres, aux endroits où l'on doit produire un même type de BCR pendant de longues

p6riodes.

Selon le type d'usine, le malaxeur est soit de type pugrmll~ (gâchée ou continu) ou à cuve

(gâchée). Ce dernier est normalement utilisé pour le malaxage du béton conventionnel et nécessite

moins d'énergie pour le malaxage. Cependant, le malaxeur de type << pugmill est plus rapide,

plus efficace et plus facile il dtplacer. Ann de comparer la capacité de production de ces deux

types de malaxeurs, le temps de rétention de 4,5 m3 de BCR, lors de la construction du barrage de

Ek Creek avec un malaxeur de type « pugmill >D a tté de 38 S. tandis que le temps qu'a nécessité le

malaxeur Zi cuve lors de la construction du barrage de Wiilow Creek, a et6 de 75 s pour 6,8 m3 de

BCR [Hansen et Reinhardt, 199 11. Un malaxeur de type «pugrni& est montre la figure 2.12.

Page 45: UNIVERSITÉ DE

Figure 2.11 Usine de béton en continu'

Figure 2.12: Malaxeur de type « p u g d » [tire de Asphalt Institute, 197 11

Page 46: UNIVERSITÉ DE

3.0 BUT DE LA RECHERCHE ET PROGRAMME DES ESSAIS

3.1 Exposé de la pmblématique

Comme mentionné dans le chapitre 2, iî la sous-section 2.3.1, les avantages reliés au béton

compacté au rouleau sont nombreux et rependent bien aux exigences particulihs des chantiers de

construction d'ouvrages hydroélectriques du grand nord québécois. Cependant, pour pouvoir tirer

pleinement profit des nombreux avantages du BCR pour la construction d'ouvrages

hydroélectriques, certains aspects de la formulation e t de la production des BCR doivent être

optimisés davantage.

En effet, les avantages offerts par le BCR concernant la vitesse de construction sont parfois

atténués par l'incapacité des malaxeurs il Mon approvisionner adéquatement les équipemenu de

mise en place. En fait, les malaxeurs conventionnels à béton n'ont pas été spkcifiquement conçus

pour produire des BCR qui ont une consistance beaucoup plus séche. Pour produire un BCR de

borne qualité et diminuer l'usure des équipements de production, il faut souvent allonger le mnps

de malaxage et diminuer le volume des gâchées.

Par ailleurs, les BCR ont plusieurs points en commun avec les enrobés bitumineux. Les deux

matériaux ont une consistance et des proprittés rMologiques comparables. Dans les deux cas. on

doit porter une attention particulière à la distribution granulorn&rique du mklange granulaire. De

plus, les mCthodes de formulation du BCR et des enrobés bitumineux accordent toutes deux une

grande importance au taux de remplissage des vides granulaires (par le bitume ou par la pâte de

ciment).

La solution envisagée est d'utiliser un procédé de malaxage similaVe à celui des usines de

production de béton bitumineux en mode a continu D. Ces usines qui ont une grande capacité

horaire, produisent un matériau qui est plus uniforme dans le temps et elles sont spécifiquement

conçues pour effectuer un contrôle serré de la granulom&ie. Grâce 2i ce type d'usine, il serait

sans doute possible de remplacer i'alimentation en bitume par un système permettant d'ajouter un

Page 47: UNIVERSITÉ DE

coulis de cimenr Le dosage volumétrique et les paramètres de formulation du coulis pourraient

être ajustés e n fonction des propriétés souhaitees du BCR.

Pour ce qui est de la formulation du BCR, le choix de la méthode est uès important puisque celle-

ci doit fa& en sorte qu'il y aura un minimum de vides de compactage et que le matCriau aura la

consistance requise pour être mis en place rapidement et efficacement Les techniques de

formulation actueues reposent essentiellement sur des methodes approxirnaLives et des travaux de

laboratoires. Ces méthodes comportent toutes le même problihne: il faut gknkralernent corriger le

melange obtenu ii la fin du processus pour s'assurer d'obtenir la maniabilitt! désirée.

Une nouvelle approche plus systématique de formulation, en cours & développement à

L'Université de Sherbrooke, permettra de prédire beaucoup plus précisement la maniabilité d'un

BCR à partir de la notion du taux de remplissage des vides granulaires. Ce taux se definit comme

étant le rapport entre le volume de pâte et le volume des vides du m6lange granulaire calculé à

partir d'un essai de densitk maximale. Grâce cette approche, on peut, d h le début du processus

de formulation, choisir la quantité de pâte nécessaire pour obtenir la maniabilité ddssirée.

3.2 O bjectifk du projet

Avant d'envisager de produire des BCR dans des usines en continu par ajout de coulis de ciment,

on doit d'abord mieux comprendre l'innuence des paramètres de formulation des coulis sur les

proprietés des BCR et ensuite developper une methode de formulation adaptée ii cette technique

de production.

Les travaux consisteront principalement à h d i e r comment choisir le volume et le rapport

eauniant du coulis à ajouter au mélange en fonction de l'indice des vides du mélange granulaire. de

l'humidité des granulats et des propriétés souhaitees du BCR (maniabilité, résistance mécanique

etc.). D'une rnaniere systématique, on comparera les propri6tés du BCR obtenues par ajout de

Page 48: UNIVERSITÉ DE

coulis aux proprit5tés du BCR, de formulation identique, obtenues avec une proc6dure habituelie

de maiaxage.

Le projet de recherche permettra aussi de verifier si l'approche de formulation basée sur le taux de

remplissage des vides granulaires demeure valide pour prédire la maniabilité des BCR produits

avec la nouvelle technique de malaxage avec ajout de coulis. On Cvaluera tgalement dans quelle

mesure on doit inclure le volume occupk par L'air entraîn6 dans celui de la pgte qui est utilisé pour

le calcul du taux de remplissage des vides granulaires.

En dernier Lieu, on ttudiera la possibilid de developper un modèle mathématique simple pour

prédire la résistance à la compression du BCR (50 % ciment - 50% cendre volante) 28 et 9 1

jours, en fonction des principaux parameues de formulation (EL. taux de remplissage des vides

granulaires).

3.3 Méthodologie

La premEre phase des travaux consistera Cvaluer l'influence du mode d'introduction du ciment

et de l'eau dans le malaxeur sur la maniabdit& et les proprikrés mécaniques du BCR (résistance A la

compression et module d'élasticité). Elle permettra d'evaluer dans quelle mesure la production

d'un BCR par ajout d'un coulis dans le mélange granulaire modifie les propri&ks du BCR par

rapport il la procédure habituelle de malaxage.

Pour ce faire, des BCR de même formulation seront fabriqués selon les deux approches. La

séquence habituelle de malaxage comprend d'abord le malaxage des matériau granulaires (y

compris le ciment et les ajouts cimentaires) et, par la suite, l'ajout de l'eau et des adjuvants au

mélange. Pour ce qui est de la production par ajout de coulis, les granula& fins et grossiers sont

d'abord malaxés. Un coulis est fabrique pacaUiYement l'aide d'une h6lice tournant Zi 2500 rpm et

est ensuite versé dans le malaxeur avec les matériaux granulaires. Par la suite, des essais Vebe

(maniabilité) et de teneur en air sont effectués afin de connaître les principales caractéristiques du

Page 49: UNIVERSITÉ DE

BCR frais. Enfui, des cylùidres sont confectionnés pour réaliser des essais de résistance la

compression et de module d'éiasticité.

La seconde phase du projet permettra d'evaluer l'influence de la viscosité du coulis sur la

maniabilité du BCR. Cette partie des travaux consistera il mesurer le temps de cornpactage Vebe

de trois types de BCR contenant des volumes de coulis variables. Plusieurs essais comparatifs

seront effectués en variant la teneur en eau des granulats (secs, SSS, humides) et le rapport En du

coulis avant de les introduire dans le malaxeur.

La troisieme phase des travaux consistera A étudier l'efficacité de l'entdnement de l'air en

fonction du mode d'introduction de l'agent entraîneur d'air (ajoutt5 lors du malaxage du coulis ou

dilut5 dans l'eau de gâchage et ajouté directement dans le malaxeur ap& une pdriode de

prémalaxage). De plus, on vérifiera 9 un volume d'air dom6 est aussi eficace pour améliorer la

maniabilité du BCR qu'un volume de pâte.

La dernihre phase de ce projet sera consacrée la possibilité de fabriquer un BCR, avec la

methode par ajout de coulis, en incorporant de I'OPP (résidu minier de QIT Fer et Titane) sous

forme de galettes humides. Il sera alors possible de comparer les résultats de maniabilité et de

césistance avec ceux obtenus dans un projet antérieur réalise ii l'université de Sherbrooke (OPP à

M a t sec. malaxage habituel) wartin, 19961.

Page 50: UNIVERSITÉ DE

4.0 MATÉRIAUX. MÉLANGES. PROCÉDUEES DE MALAXAGE ET ESSAIS

4.1 Matériaux

4.1.1 Le ciment

Le ciment qui a été utilisé durant tout le programme expérimental est un ciment de type 2OM de la

cimenterie Latarge de St-Constant. L'analyse chimique est montrée au tableau 4.1. La

composition mindralogique de ce ciment a tté calculée à l'ai& des fornules de Bogue et est

présentée à la figure 4.2.

Tableau 4.1 : Analyse chimique du ciment de type 2OM

Tableau 4.2: Composition de Bogue du ciment de type 20M

Coustituants Proportion

(96)

Page 51: UNIVERSITÉ DE

Le gros granulat (> 5 mm) provient de la carriére « Les Sables LG de St-Hypolite, au nord de

Montréal. C'est une pierre granitique d'une densité à l'ttat supeficieilement sec (SSS) de 2,74.

Pour le projet, le gros granulat est le résultat d'un melange de pierres de calibre de 10, 14 et 20

mm. Les proportions sont indiquées dans le bas du tableau 4.3. Quant au granulat fm (< 5 mm). il

est composé d'un sable siliceux naturel de la région de Sherbrooke. Sa densité SSS est de 2,65 et

son coefficient d'absorptivité est de 1.2% (selon la nome CSA A23.2-94). Finalement, une

criblure provenant du concassage du gros granulat a été utilisée pour amtliorer la courbe du

combine total du granulat. Le tableau 4.3 présente la granulomCtrie de chacun des granuiats

utilisés. La figure 4.1 présente les courbes granulom&riques des cinq calibres de granuiats utdisés

pour le projet. Le combi.6 total du grandat, incluant le ciment et les cendres volantes.

accompagné du hiseau granulométrique recommandé par I'ACI concernant les BCR [AC1

Comrnitter Report] est illustré sur la figure 4.2.

Tableau 4.3: Distribution granulomCtrique des granulats h s et grossiers et du combiné utiLis6 (en % passant)

Diameue 20 14 10 Criblute Sable Ccxnbme* AC1

Proporti01i~ 14 % 14 % 18 96 18 96 28 96 - NIA NIA masiques

* le cornbme granuiomt!trique inclus Ie ciment et la cendre volante, en supposant un dosage approximatif de 180 k g h 3 , soit environ 8 96 du meiauge granulaire total.

Page 52: UNIVERSITÉ DE

O, 1 1 10

Dimension du tamis (mm)

Figure 4.1 : Courbes granulomécriques des 5 granulats utilisés

0,Ol 0,1 1 I O

Dimension du tamis (mm)

Figure 4.2: Courbes granulomttriques du combin6 utilise ainsi que du fuseau de l'AC1

Page 53: UNIVERSITÉ DE

41.3 Les cendres volantq

Les cendres volantes, qui ont Ct6 incorporées dans les mtlanges de BCR, sont de classe F. Sa

composition chimique est mon* au tableau 4.4. Pour des fins de comparaison, sa courbe

granulomttrique est représentée la figure 4.4 en compagnie de ceile du ciment de type 20M.

Tableau 4.4: Analyse chimique des cendres volantes de classe F

Oxydes Proportion

(%)

Si02 50.0

A203 29.4

Fez03 15.3

Cao 1.7

M@ O J

NazO équivaient 0.40

Perte au feu 2 2

10 1 O0

Dimension du tamis (pm)

Figure 4.3: Courbes granulomttriques du ciment de type 20M et des cendres volantes

Page 54: UNIVERSITÉ DE

4.1.4 Les adiuvan~

Ce projet de recherche a fait appel deux adjuvants: un réducteur d'eau et un agent entraineur

d'air. Le réducteur d'eau est une solution aqueuse de tignosuifonates modifiés contenant un

catalyseur qui favorise une meilleure hydratation du ciment Podand. Quant l'agent entraîneur

d'air. c'est une résine de Vinsol qui a eté utilisée.

4.2 Les mélanges

Le programme expkrimental, qui comprend au total 28 BCR répartis en 4 phases, est schématisé

sous forme d' organigrammes aux figures 4.5 A 4.8. La première phase regroupe 16 BCR qui ont

servi à comparer les deux mtthodes de malaxages (conventionnelle et ajout de coulis) en plus de

l'effet de la viscosité du coulis sur les propriétés du K R à I'ttat frais et durci. Lz rapport WL de

chaque BCR est de 0,62, dont et la proportion des cendres volantes est demeurée constante et

égale à 50% De plus, le volume de pâte a varié de manith à produire des BCR de maniabilité

differente. Pour diff6rencier chacun des BCR ainsi Fabriqués, nous avons utilise la nomenclature

suivante: les trois premiers chinres de chacun des m6langes représentent la quantité de pâte

(ciment + cendres volantes + eau) en Litres. Les trois prerniéres lettres représentent le type de

malaxage utilis6. Enfin, la dernihe lettre (H ou S) indique si le BCR a kté fait avec du sable

humide ou sec. Par exemple, le BCR 155RefS comporte 155L de pâte par mètre cube de béton, ii

est malaxé de façon conventio~eile et fabrique avec du sable relativement sec.

La phase II regroupe 5 BCR ayant des dosages en agent entraîneur d'air differents. Les trois

premihes lemes nous infornent sur le type de malaxage alors que le chiffre indique la quantité

d'air entraîne dans le béton. Les BCR avec un rapport eau/iiant variable se retrouvent dans la

phase ILI (2 BCR 0.70 et 2 autres 0,80). Finalement, les 3 BCR avec OPP sont regroupes dans

la phase IV. Les trois premiers chiffres de chaque BCR indiquent la quantité, en litres, de pâte

(ciment + OPP + eau). Les formulations détaillées de tous les mdlanges de BCR sont présenth

dans les tableaux 4.4 à 4.7.

Page 55: UNIVERSITÉ DE

Figure 4.4: Organigramme de la phase I

Légende:

Methode de malaxage: Teneur en air (%)

Ref: méthode conventionnelle Cou: méthode par coulis

Figure 4.5: Organigramme de la phase II

43

Page 56: UNIVERSITÉ DE

Légende:

Cou: rné thode par coulis

Figure 4.6: Organigramme de la phase Ln.

Volume de pâtc en Un3 Methode de malaxage: Ajout cimentaire: OPP de BCR Ref: méthode conventiomeiie

Cou: methode par coulis

Figure 4.7: Organigramme de la phase IV

Page 57: UNIVERSITÉ DE

Tableau 4.5: Formulation des mdlanges de BCR de la phase 1 (En = 0,62)

BCR 1SSRcS. 155CouS. 169RcrS. 169CouS. 182RefS. 182CouS. 196RtfS. 196CouS. 155RcfH. 155CouH. 169Rcfl.I. 169CouH. I82Rcfl-i. I82CwH 196RcfH. 196CouH

Eau (kg/m3) 97 107 113 126 Ciment (kk/m3 79 85 9 1 102

Cendres vol- &g/rn'j 79 85 9 1 102 Gros granula ( k g h 1

Picm 20 mm 325 325 320 325 Piem 14 mm 325 325 320 325 Picm 10 mm 434 434 426 434

Granulat fin (kg/m3) Sable 65 1 6!51 640 651

Cnblurt 434 434 426 434 Rd. d'eau (&m)) 440 477 5 LO 57 1

Tableau 4.6: Formulation des BCR de la phase II (EL = 0,62)

BCR Ref 6.0 Cou5.2 Ref4.6 ReD.8 Refl.5 €au (kg/m3) 96 96 97 97 98

Ciment (kg/m3) Cendres vol. @lm') Gros granula< (kglm3)

Pierre 20 mm Pierre 14 mm Pierre 10 mm

Granulat fi (kg/m3) Sable

Criblure Red. d'eau (mUm3)

Ag. ent. d'air (rnUm3) 308 310 23 1 157 79

Tableau 4.7: Formulation des melanges de BCR de la phase III

BCR 0,7Ref 0.7Cou 0,8Ref OJCou Eau 0rg1m3) 121 121 127 126

Ciment &glm3) 86 87 79 79 Cendres vol. (kg/m3) 86 87 79 79 Gros granuiat (kg/m3)

Pierre 20 mm 326 328 327 324 Pierre 14 mm 326 328 327 324 Pierre 10 mm 435 437 435 432

Granuiat fm (kg/m3) Sable 653 656 653 648

Criblure 435 437 435 432 Réd. d'eau (rnUm3) 474 486 444 440

Page 58: UNIVERSITÉ DE

Tableau 4.8: Formulation des melanges de BCR de la phase IV (UL = 0.62)

BCR 169CouOPP 182CouOPP 196CouOPP Eau (kg/m3) 112 122 132

Ciment &glm3) 90 98 107 OPP (kg/m3) 90 98 107

Gros glïmulat &g/m3) Pierre 20 mm 324 324 32 1 Pierre 14 mm 324 324 321 Pierre 10 mm 432 432 428

Granulat fm (kg/m3) Sable 648 648 642

Criblure 432 432 428 Red. d'eau (mum3) 504 549 598

Pour chacun des rnelanges, des essais de maniabilité (Vebe), de masse volumique et de teneur en

air sont effectués sur le BCR frais. De plus, 6 cylindres 150 x 300 mm sont fabriqués pour

mesurer la résistance A la compression Zi 28d et 9 1d. E n f i , en ce qui concerne les mklanges de la

phase 1, deux cylindres supplémentaires sont fabriqués pour mesurer le module d'élasticité. Les

procédures de ces essais sont résumés à la section 4.4.

4.3 Procédures de malaxage

Dans le programme expérimentai. deux procédures de malaxage ont eté exécutées: une mkthode

conventionnelle et une méthode par ajout de coulis. Le malaxeur utilise est un modhle 5 cuve

rotative inclinée, de marque Monarch. d'une capacité d'environ 220 kg. tel que montre Zi la figure

4.8.

4.3.1 La m6thode conventionnelle

Cette méthode, d'une durée totale de 5 minutes, a étk utilisée pour réaiiser les mélanges Refl 2

Ref8, AE1, AE3 A AE5, Refü,7 et Refû.8. La procédure est la suivante:

1. Introduire le sable, le rendre homogène en malaxant pendant 30 secondes, faire une

teneur en eau et apporter les corrections nécessaires sur les quantités d'eau et de sable.

Page 59: UNIVERSITÉ DE

Figure 4.8: Malaxeur utilisé pour tous les mélanges de BCR

Introduire la pierre 20 mm et ensuite celle de 14 mm et poursuivre le malaxage pendant

une minute.

Introduire la pierre 10 mm suivi de la criblure et poursuivre le malaxage pendant une

minute.

Diluer le réducteur d'eau dans 1' eau de gâchage. Introduire, dans 1' ordre, le ciment, les

cendres volantes et l'eau en malaxant pendant 3 minutes. Si désiré, ajouter l'agent

entraîneur d'air dilué au préalable dans une quantité égale d'eau.

Page 60: UNIVERSITÉ DE

4.3.2 La méthode par ajout de coulk

Cette mkthode a Cgalement une du& totaie de malaxage de 5 minutes. Elle a et6 u W pour

réaiiser les mtlanges Cou1 à Cou8, AE2, CouO.7, Cou0.8 et OPP 1 il OPP3. La procddure est la

suivante:

Introduire le sable, le rendre homogène en malaxant pendant 30 secondes, faire une

teneur en eau et apporter les corrections nécessaires sur les quantités d'eau et de sable.

Introduire la pierre 20 mm et la pierre 14 mm, poursuivre le malaxage pendant une

minute. Parallelement, préparer un coulis en malaxant l'eau. le réducteur d'eau, le ciment

et les cendres volantes de 2 à 3 minutes. Si désiré, ajouter l'agent enuaûiew d'air dans le

coulis*

Introduire la pierre 10 mm et la criblure dans le malaxeur et poursuiwe le malaxage

pendant une autre minute.

Ajouter le coulis dans le mblange granulaire en malaxant pendant 3 minutes.

4.4 Procédures des essais

4.4.1 L'essaide rnaniabilitéVebe

Tel que mentiom6 A la sous-section 2.6.1, la mesure de l'affaissement ou de la maniabilité du BCR

ne peut pas se faire de la même manière que pour un béton conventionnel. C'est plutôt un

appareil Vebe, schkmatisb à la figure 4.9, qui est utüisé. L'essai consiste ii introduire 13.4 I 0,7

kg de BCR dans un contenant cylindrique qui est, par la suite. tixk sur une table vibrante. Ensuite,

une surcharge de 22,7 I 0,s kg (50 lb) est déposée & la surface du BCR, puis le tout est vibré.

L'essai consiste à mesurer le temps requis pour qu'un anneau de pâte se forme autour de la plaque

Page 61: UNIVERSITÉ DE

de plexiglas lors de la vibration. C'est ce qu'on appelle le temps Vebe. Donc. plus le BCR est sec

et moins il est maniable (carence en pâte), plus le temps Vebe est Cleve. La nome qui régit cet

essai est la norme ASTM C 1 170-9 1.

4.4.2 La mesure de la teneur en air

La mesure de la teneur en air sur le BCR frais se fait de la même manière que pour les autres types

de btton. Cependant, la mise en place du matériau dans L'aéromètre est diff6rente. On dépose

d'abord le récipient de l'aéromètre sur le vibrateur utilise lors de l'essai Vebe. La mise en place se

fait & l'aide d'une surcharge de 12 kg, similaire à ceiie qui est utilisée pour l'essai Vebe. mais

adaptée aux dimensions de l'aéromètre. Le remplissage du récipient doit se faire en deux couches

d'égale Cpaisseur et chacune d'entre elles doit être vibrée jusqu'il ce qu'un anneau de pâte se

forme autour de la plaque de plexiglas de la surcharge.

Masse Plaque de ;xiglass

Contenant

Table Vibrante

Figure 4.9: Représentation schematique de l'essai Vebe

49

Page 62: UNIVERSITÉ DE

4.4.3 La mesure de la masse volumique

La mesure de la masse volumique se fait de deux façons. La première manière, et cenainement la

plus simple, se fait exactement de la même façon que pour un béton conventionnel. C'est-&-dire

qu'après avoir plad le BCR dans l 'drornhe pour mesurer sa teneur en air, on mesure la masse

du récipient compl&tement rempli de BCR. Connaissant la masse et le volume de l'droml!~e, la

masse volumique peut être facilement calculée.

La deuxieme façon est réalisee ii partir de l'essai Vebe. En effet, il la fm de l'essai. la surcharge est

enlevée et le BCR est de nouveau vibré pendant deux minutes. Pour connaître le volume w u p C

par le BCR dans le récipient, on le remplit avec de l'eau. Di3 lors, en notant la masse d'eau

nécessaire pour remplir le récipient, il est facile de connaître le volume du BCR, et par conséquent,

sa masse volumique.

4.4.4 La confection et l 'entre~osa~e des é o r o u v e ~

La fabrication des cylindres de BCR se fait A l'aide d'un << h g o ». C'est un appareil servant

compacter le BCR comme on peut le voir il la figure 4.10. Le « Kango * est muni d'une plaque

d'acier d'une superficie légèrement iriftirieure à celle du moule cylindrique, en plastique, ayant 150

mm de diamètre et 300 mm de hauteur. La mise en place du BCR se fait en trois couches dans les

moules préalablement huilés. Une gaine extérieure en acier est nécessaire pour assurer la stabilité

du moule et pour empêcher qu'il ne se &forme lors du compactage du béton. Chaque couche de

BCR est compactée jusqu'à ce qu'un excès de pâte remonte à la surface. Aprh le compactage de

la demiere couche, le surplus de BCR est arase et la surface est t5galisée à la truelle de bois. Pour

dviter d'abimer les Cprouvettes, le d6rnodage ne se fait qu'après 3, 4 ou 5 jours selon le type de

mélange. Les Cprouvettes sont ensuite conservées dans l'eau, saturée en chaux, jusqu'il la date de

l'essai, soit 28 ou 9 1 jours.

Page 63: UNIVERSITÉ DE

Figure 4.10: Appareil de type Kango »

4.4.5 La détermination du volume des vides compact& dans les mandats (Vvcl

Cet essai se déroule conformément à celui servant à déterminer les masses volumiques minimales

et maximales des sols pulvérulents de la norme BNQ 2501-062. On se sert de cet essai pour

déterminer le volume des vides après compactage. Ainsi, i l est possible d'améliorer la compacité

du combiné des matériaux granulaires qui sera utilisé dans le BCR.

La représentation schématique de l'appareillage de l'essai est montrée à la figure 4.11. Cet essai

consiste à remplir Iâchement, avec un matériau granulaire, un mode cylindrique d'une capacité de

2830 cm3, qui est ensuite installé sur une table vibrante. Par la suite, le matériau granulaire est

vibré pendant 8 minutes sous une surcharge d'environ 26 kg. À la fi de la vibration, on mesure le

Page 64: UNIVERSITÉ DE

volume du madnau granulaire compacté à l'aide d'un comparateur mécanique. Connaissant la

masse et la densité du granulat dans le moule. le volume occupé par les grains peut facilement être

calculé. Le volume des vides compact& est le résultat de la soustraction du volume des grains à

celui du materiau granulaire, une fois compacté. En fait, le calcul se fait comme ceci:

Vc = [Vrn - (A*h)]

Vc: volume compacté du granulat

Vvc: volume des vides compact& du granulat

Vm: volume du moule

A: aire du moule

h: différence de hauteur entre le granulat 2 l'etat lâche et le granulat une fois compacté

Mg: masse du granulat

dg: densite du granulat

3 pinces e s p a c i c s resenc

plateau

r a b l e

v ibrateur

poignie 1 /1 tige d ' a c i e r

mrnchoa guide

plateau de surcharge

guides exttricurs

inc d e f ixarioa r Lt plateau

vers ta b o t t e de coocrdte ec 11 source Cleccrique

1 1 plancher

Figure 4.1 1: Représentation schématique de l'appareillage servant mesurer le volume des vides compactés dans les granulats [tir6 de BNQ 2501-062]

Page 65: UNIVERSITÉ DE

5.0 PRÉSENTATION DES RÉSLJLTATS

5.1 Relation entre le t au de rempüssage des vides granulaires (VpNvc) et la maniabilité

Le tableau S. 1 présente les résultats obtenus des essais de maniabilitd Vebe effectués sur les BCR

sans air entraîné, c'est-à-dire ceux des phases 1, m. et IV. Le terme Vp détermine le volume de

pâte d'un mélange donné. U est calculé comme ceci:

où: Vp = Volume de pâte

Vc = Volume de ciment

Vac = Volume de l'ajout cimentaire (cendres volantes ou OPP. selon le cas)

Ve = Volume d'eau

Le terme Vvc provient directement de l'essai de la détermination du volume des vides compactés

dans les granulats (Vvc) decrit à la sous-section 4.4.5. Puisque la granulornCtrie des granulats tins

et grossiers a Cté la même pendant tout le programme expérimentai, la valeur du Vvc est constante

dans tous les cas.

La figure 5.1 montre la relation entre le taux de remplissage des vides granulaires et le temps Ve be

pour les BCR de la phase 1, et ce, pour les deux mtthodes de malaxage hdiées. On observe, sur

ce graphique. que le temps Vebe est essentiellement fonction du rapport VpNvc. C'est-à-dire que

plus le taux de remplissage des vides granulaires augmente, plus le temps Vebe diminue. Le

remplissage des vides granulaires, par l'introduction d'une quantité de pâte de ciment, permet

d'écarter les grains et de fluieer en quelque sorte le BCR. Par consequent, le melange est plus

facile à compacter. De plus, on remarque qu'une seule relation est valide queue que soit la

méthode de malaxage utilisée. Donc, du point de vue de la maniabilid, les deux mdthodes de

malaxage sont équivalentes.

Page 66: UNIVERSITÉ DE

Tableau 5.1 : Maniabilité et taux de remplissage des vides granulaires des BCR sans air entraZn6 (phase 1. III. IV).

BCE2 VP Vvc VpNvc Vebe 3 3 (%) ( S)

Par ailleurs, pour un même VpNvc, les résultats semblent un peu plus dispersés dans le cas de la

mtthode par ajout de coulis. En effet, avec cette méthode, le BCR obtenu avec le sable humide

possede systématiquement une maniabilité plus faible que celui obtenu avec le sable sec. Ce

comportement semble s'intensifier au hir et mesure que Le rapport VpNvc diminue. Cependant,

pour les temps Vebe les plus utilisés (10 s < temps Vebe c 20 s) pour construire des barrages-

poids, les diffdrences sont très faibles et ont peu de conséquences pratiques. Pour ces temps

Vebe, le rapport V p N v c est compris entre 0.95 et 1,OO. Edm, on remarque que le temps Vebe

augmente très rapidement lorsque le rapport VpNvc devient Merieur il 0,90.

Page 67: UNIVERSITÉ DE

Figure 5.1 : Relation entre le taux de remplissage des vides granulaires et le temps Ve be pour les BCR de la phase I.

Figure 5.2: Relation entre le taux de remplissage des vides granulaires et le temps Vebe des BCR des phases 1, m. IV.

Page 68: UNIVERSITÉ DE

La figure 5.2 présente la relation entre le tau de remplissage des vides granulaires et le temps

Vebe des BCR des phases 1, III, IV. On observe que la relation décrite précédemment A la figure

5.1 demeure toujours valable quels que soient le rapport En du BCR et les matériaux cimentaires

employés (ciment, cendres volantes, OPP). Donc. la maniabilité du BCR depend uniquement du

rapport VpNvc et non pas du rapport En ou du type de matériau cimentaire utilis6.

On remarque que le BCR avec OPP, marqué d'un astérisque (*), s'écarte quelque peu de la

courbe. Cet écart peut être imputé ii la teneur en eau de 1'OPP qui variait selon l'endroit où il se

situait dans la chaudiére. Donc, la quantité d'eau provenant de l'OPP a probablement et6

surestimée. Par constquent, la quantité totale d'eau dans ce BCR était plus faible que prévue

initialement, ce qui peut expliquer le temps Vebe plutôt tlevk de ce BCR.

5.2 Compacité des BCR en fonction du temps Vebe et du rapport VpNvc

Le tableau 5.2 présente le temps Vebe. les masses volumiques mesurées à partir de l'essai Vebe et

de l'aérométre, la teneur en air et les vides de compactage. Ce qu'on appelle «vides de

compactage » dans le tableau, n'est ni plus ni moins la quantité d'air calculée par la mCthode des

volumes absolus. Cette mtthode implique la co~aissance de la masse de chacune des quantités de

materiaux introduits dans le mklange, la densité de chacun d'entre eux et la masse volumique du

BCR (mesurée avec l'dromètre ou l'appareil Vebe). Dès lors, il est possible de comaftre le

volume occupe par chacun des tltments. Les vides de compactage. en m3, sont calculés comme

ceci:

Vol. vides = 1 - [Vol. (matière. cimentaires) + Vol. (granulau) + Vol. (eau)]

où: Vol. vides = Vides de compactage (m3)

Page 69: UNIVERSITÉ DE

Tableau 5.2: Masse volumique et compacité des BCR

BCR VpNvc Temps Masse vol. Masse vol. Air * Vides de (%) vebe Vebe âérometre

3 3 (W awrpactage*'

( s) (96)

196CouOPP 105.1 2463 2487 1.1

* Mes& avec I'aémx&tre ** Calculés avec les volumes absolus

Page 70: UNIVERSITÉ DE

La figure 5.3 présente la relation entre la masse volumique mesurée avec I'drornétre et celle

mesurée avec l'appareil Vebe.

236û 2380 2400 2420 2440 246û 2480 2500

Masse volumique Vebe (km))

Figure 5.3: Relation de la masse volumique mesurée avec l'aérombtre en fonction de la masse volumique mesurée suite à l'essai Vebe.

Sur cette figure, on observe que, globalement, I'&rom&re donne une masse volumique Iegerernent

plus élevée que la méthode Vebe (environ 1%). Puisque. pour un matériau d o ~ é , il existe une

limite supérieure de compactage que l'on ne peut dépasser, ces résultats tendent à prouver que les

valeurs obtenues avec I'drom&re semblent plus représentatives de la réalité que celles mesurées

avec l'appareil Vebe. En d'autres mots, la masse volumique obtenue avec l'essai Vebe sous-

estime probablement la veritable valeur atteinte lors du compactage du BCR. De plus, la

procedure de l'aérométre est plus simple et mieux adaptée au chantier que celle du Vebe.

Dorénavant, l'analyse des résultats en fonction de la masse volumique ou les calculs impliquant

celle-ci seront effectués avec les résultats obtenus par l'aéromèire.

Page 71: UNIVERSITÉ DE

5.2.1 Compacité du BCR en fonction du temp Vek

La figure 5.4 montre la relation entre les vides de compactage et le temps Vebe. On remarque sur

cette figure que les plus grandes compacités, c'est-à-dire les BCR avec de faibles pourcentages de

vides de compactage, sont obtenues avec les temps Vebe les plus faibles (< 20 s). Il faut se

souvenir que les vides de compactage sont calculés partir de la mtthode des volumes absolus. et

ce. en utilisant la masse volumique mesurée avec l'aéromètre. Ainsi. on peut confumer ce que

l'on savait déjA: les BCR qui ont une bonne maniabilité se cornpactent mieux pour une energie de

compactage donnée. Par constquent, les vides de compactage et la perm6abilité diminuent et les

propriCds mécaniques sont arntliorées. Par ailleurs. lorsque le temps Vebe est élev6 (> 40 s), on

peut remarquer qu'on ne parvient jamais ii diminer les vides même avec une grande Cnergie de

compactage-

Temps Vebe (s)

Figure 5.4: Relation entre les vides de compactage et le temps Vebe des BCR de la phase I (sans air entraîné).

Page 72: UNIVERSITÉ DE

5.2.2 Masse volumiaue du BCR en fonction du rap~ort VpNvç

La figure 5.5 présente la relation entre la masse volumique et le taux de remplissage des vides

granulaires (VpNvc). Avec ces deux paramètres. on obtient une courbe de s type Proctor * comportant un optimum de compacité qui correspond 2 un rapport VpNvc compris entre 0.95 et

'P

5 O 3 u E 1 - B 3 03 z

Figure 5.5: Relation entre la masse volumique du BCR et le taux de remplissage des vides granulaires.

1.0. D'une part, pour des rapports inférieurs à 0.95, il y a un déficit en pâte. ce qui conuibue à

créer des vides residuels d'autant plus nombreux que la quantité de pâte par rapport au volume des

vides est petite. Donc, plus il existe de vides non-remplis par de la pâte, plus la masse volumique

du BCR est faible. D'autre part, pour des rapports VpNvc supérieurs à 1,00, on remarque

dgalement une dimunition de la masse volumique. En effet, lorsqu'une teile valeur est atteinte, la

pâte remplace les granulats. Comme, en gknéral, la densite de la pâte est inf6rieure à celle des

granulats. il s'ensuit alors automatiquement une diminution de la masse volumique du BCR.

Par ailleurs, on constate que pour un même rapport VpNvc, la masse volumique obtenue avec

l'akromètre est assez variable. soit de l'ordre de + 20 kg/m3. En plus de l'erreur de l'essai, cette

variabilité est imputable en majeure partie il l'tnergie de compactage appliquée lors de la vibration

Page 73: UNIVERSITÉ DE

du BCR avec la surcharge sur la table vibrante et aussi au fait que le volume compacte est faible.

d'oh un grand facteur multiplicateur pour der iî des kglm3.

5.3 Influence de l'air entrahé sur la maniabilité du BCR

Le pourcentage d'air entraînk et le temps Vebe des BCR sont présentés dans le tableau 5.2. Dans

un premier temps, on veut d'abord veifier si, dans les BCR à air entraînt, la relation entre le

rappon V p N v c et le temps Vebe des figures 5.1 et 5.2 est toujours valable.

Dans un premier temps, on a calcul6 le rappon VpNvc des BCR air entrâînk en ajoutant dans le

calcul du volume de pâte, tout le volume de l'air entraIn6 mesuré avec l'dromètre. Donc:

Vp = Veau + Vciment + Vcendres volantes + Vair entraîne

Par exemple, pour le calcul du volume de pâte du mélange Ref6,O. on a pour 1 m3 de BCR

(tableau 4.6):

Veau = 95,6 kg I 1,O = 95,6 L

Vciment = 77,l kg 1 3.14 = 24.6 L

Vcendres volantes = 77,l kg 1 2.46 = 3 1,3 L

Vair entraîné = 6,0% = 60 L

On peut voir, la figure 5.6, que les points correspondant aux BCR avec a i . entraîne ne suivent

pas la même relation que ceux des BCR sans air entraîne. Donc, pour un même rapport VpNvc,

la maniabilité des BCR avec air entraîne est nettement plus faible. De plus, on est a même de

Page 74: UNIVERSITÉ DE

constater que le décalage est constant entre la courbe correspondant au BCR avec air entrain6 et

celle des BCR sans air entraînd.

Cela confirme que, dans le cas des BCR avec air enuaîn6. on tend surestimer le volume de pâte

efficace pour le remphsage des vides granulaires. À partir de la figure 5.6, on peut montrer que le

decallage vers La droite correspond ii un écart constant de l'ordre de 25 um3.

A avec AE

Figure 5.6: Relation entre le temps Vebe et le taux de remplissage des vides granulaires avant la comc tion sur l'air entraîné.

On propose donc, dans le cas des BCR avec air entraîne, une mtthode particuli8re du calcul de

Vp. Cette mdthode consiste A retrancher sysdrnatiquement 2'6% du volume d'air mesuré avec

l'drombtre avant de l'inclure dans le calcul de Vp. Par exemple. pour le mélange Ref6,O &rit

la page précédente:

Vp = Veau + Vcirnent + Vcendres volantes + Vair - 26 L

Vp = 95.6 + 24.6 + 3 1,3 +60 - 26

Vp = 185,s L

Page 75: UNIVERSITÉ DE

Avec cette méthode, on remarque la figure 5.7 que les BCR, avec ou sans air entraîne. suivent

alors la même relation generale du temps Vebe en fonction de VpNvc .

r Coulis

Figure5.7: RelationentreletempsVebeetletauxderemplissagedesvidesgranulairesaprèsla correction sur l'air entraîné.

Donc. cette relation entre le temps Vebe et le rapport VpNvc est extrêmement utiie pour prédire

la maniabilité d'un BCR ayant un rapport En de 0'62, avec ou sans air entrah6 et fabnquk de

façon conventionnelle ou par la méthode par ajout de coulis.

Par exemple. si on désire obtenir un BCR contenant 4% d'air et ayant un temps Vebe de 15

secondes, on doit d'abord lire. sur la courbe de la figure 5.7, le rapport VpNvc requis. Dans cet

exemple, on trouve qu'un rapport de 0,97 est nécessaire pour obtenir un temps Vebe de 15

secondes. Suite à l'essai de la d6termination du volume des vides compact& de notre granulat, le

volume de pâte du BCR peut facilement être caicul6. Enfin, en connaissant le rapport EL du

BCR ainsi que la proportion d'ajout cimentaire, les quantités d'eau, de ciment et d'ajout min6rawt

Page 76: UNIVERSITÉ DE

sont calculées en considtrant que le volume d'air efficace est égal L4L (40L - 26L). C'est-à-dire

que :

Vp=Vc+Ve+Vac+Vae

Vp = Vc + Ve + Vac + (ML - 26L)

V p = V c + V e + V a c + 14L

où: Vp = volume de pâte

Vc = volume de ciment

Ve = volume d'eau

Vac = volume d'ajout cimentaire

Vae = volume d'air entraîné

5.4 Relation entre le pourcentage d'air (aéromètre) et le pourcentage de vides de compactage

Les mesures de teneur en air et les calculs de vides de compactage de tous les mélanges sont

présentés dans le tableau 5.2, tandis que la figure 5.8 montre la relation entre les vides de

compactage calculés avec la methode des volumes absolus et le pourcentage d'air mesuré avec

l'aéromètre. Dans le cas des BCR sans agent entraîneur d'air, le pourcentage de vides de

compactage peut varier sans provoquer de variations significatives sur le pourcentage d'air mesuré

sur l'aérom&re. Ceci dit, l'aéromètre est incapable de tenir compte du volume des vides de

compactage ou du volume des vides d'air entrappés. Dès lors, il est inutile de mesurer

systématiquement le pourcentage d'air des BCR sans air entrault5.

Comme le montre la figure 5.8, dans les BCR air entrain& l'aéromètre est beaucoup plus sensible

au volume d'air entraîné. Les volumes d'air mesurés avec l'aéromètre et les volumes des vides de

compactage correspondent assez bien. On remarque cependant, que plus le volume d'air entrahé

diminue, plus la diffi5rence entre Le volume des vides et le pourcentage d'air (aéromètre) devient

Page 77: UNIVERSITÉ DE

importante. La capacité de I'aérornèüe A mesurer le volume de tous les vides semble diminuer à

mesure que la quantite d'air enuaûid diminue.

Teneur en air mesurée avec I'a6rom4rtre (%)

Figure 5.8: Relation entre les vides de compactage et la teneur en air mesurée sur I'aéromèue

5.5 Propriétés mécaniques des BCR

Le tableau 5.3 présente les résultats de résistance A la compression et certains résultats de module

élastique obtenus. On y retrouve tgalement les temps Vebe ainsi que les rapports VpNvc

associés à ces m6langes.

Page 78: UNIVERSITÉ DE

Tableau 5.3: Propriétés mécaniques des BCR

B C R Vp/Vvc Temps Vebe Résistance à la Module (QI (SI compression d' élasticité

28 d 91 d 91 d (Mm (MPa) (GPa)

5.5.1 Relation entre la résistance A la com~ression et le taux de remplissaee des vides e r a n m

La figure 5.9 présente la relation entre la résistance A la compression et le du taux de remplissage

des vides granulaires des BCR de la phase 1.

Page 79: UNIVERSITÉ DE

Figure 5.9: Relation entre la résistance A la compression et le taux de remplissage des vides granulaires.

On remarque que. peu importe L'âge de murissement du BCR, la résistance 2 la compression

atteint un optimum lorsque le rapport VpNvc se situe entre 0.95 et 1,OO. comme dans le cas de la

relation de la masse volumique en fonction du taux de remplissage des vides granulaires présentée

à la figure 5.5.

Lorsque ce rapport est inférieur à 0.95, il n'y a pas assez de pâte pour remplir tous les vides

granulaires. Par conskquent. le compactage es t plus ciSicile, la présence de vides de compactage

augmente et la résistance il la compression diminue. Dans cene gamme de rapport, c'est le degr6

de compactage qui contrôle la résistance. Lorsque Le rapport VpNvc est supérieur à 1,OO. le

volume de pâte est plus grand que celui qui est nécessaire pour remplu les vides grandaires. Dans

ce cas, il y a diminution de la compacité du BCR et on note une 16g&re diminution de la résistance

il la compression. Dans cette gamme de rapport, c'est plutôt le rapport En qui contrôle la

résistance.

Il est important de souligner que ces résultats démontrent li nouveau l'importance de la prise en

compte du rapport VpNvc lors de la formulation d'un BCR. Ce rapport contrôle non seulement

la maniabilité du BCR. mais aussi les caractéristiques mécaniques. En effet, pour un même rapport

Page 80: UNIVERSITÉ DE

EIL. un rapport VpNvc de 0.85 peut entraîner une perte de résistance ii la compression de plus de

25% à. 9 1 jours.

5.5.2 Relation entre la résistance la com~ression et le rapport EL

La figure 5.10 montre la relation entre la résistance à la compression et le rapport En de quelques

BCR avec cendres volantes. Il est important de remarquer que seuls les BCR ayant un taux de

remplissage optimal ont &té retenus. Les autres BCR. dont le rapport VpNvc n'&ait pas optimal.

ont été volontairement 6liminés a h de faire ressortir uniquement l'effet du rapport En sur la

résistance et C h e r l'effet du taux de remplissage des vides granulaires.

Figure 5-10: Relation entre la résistance à la compression a le rapport EL (VpNvc = O,97+O,O 1)

On observe, comme prévu, que la résistance à la compression diminue au hr eet A mesure que le

rapport En augmente. Globalement, pour les BCR contenant des cendres volantes, la résistance à

91 jours est deux fois plus élevée que ceiie à 28 jours. Également, la résistance la compression

double lorsque le rapport E L passe de 0,80 il 0.62.

Page 81: UNIVERSITÉ DE

Pour un même rapport En, on constate qu'il y a une certaine variabilité des résistances à la

compression. Ceci est probablement dû a des variations de i'tnergie de compactage lors de la

fabrication des cylindres au laboratoire.

5.5.3 Relation entre le module d'6lasticité et la résistance à la com~ression

La relation entre la résistance à la compression et le module d'klasticité est présentée à la figure

5.1 1.

1 1 1 15 1 1 I I 1 I I

12 15 18 21 24 27

RBsistance B la compression (MPa)

Figure 5.1 1: Relation entre la résistance ii la compression et le module d'élasticité

serve sur cette figure que, comme dans le cas des bétons ordinaires, le module d'blasticité

augmente il peu près l.in&irernent avec la résistance la compression. De plus, la relation

4500*(f c)% [Association ~ m a d i e ~ e du ciment portland, 19951, utilisée pour estimer le module

des bétons ordinaires, sousestime celui des BCR en raison de la plus grande quantité de granulats

dans ces bétons. En fait, le rapport volumique pâtelgranulat est d'environ 40% plus faible dans les

BCR que dans les bétons ordinaires. Rappelons kgalement que les granulats influencent plus le

module dT&sticité du BCR que celui des bétons ordinaires (comme dans le cas des BHP).

Page 82: UNIVERSITÉ DE

Pour un même niveau de résistance, le module d'élasticit6 varie peu, probablement en raison des

difft5rence.s au niveau de l'tnergie de compactage des cylindres. En effet, artaines Cprouvettes

provenant des BCR ayant un temps Vebe plutôt &levé (> 30 s) possedent un plus grand nombre de

vides de compactage (figure 5.4). Ces vides de compactage n'affectent probablement pas la

résistance ii la compression de la même manière que le module d'tlasticid.

5.5.4 Relation entre la résistance à la com~ression et le ~ourcentaee d'air mualné

La figure 5.12 présente la relation de la résistance à la compression en fonction du pourcentage

d'air entraîne. Les droites plus epaisses représentent la régression imeain: des résultats

experimentaux, tandis que les deux droits fmes montrent la relation empirique de la résistance à la

compression d'un béton normal en fonction de la teneur en air [Lessard et coL (1993)j.

% air entraîne

Figure 5.12: Relation entre la résistance à la compression et le pourcentage d'air entraîné des BCR ayant un temps Vebe supérieur à 40 secondes.

On remarque, à premi8re vue, qu'il n'existe pas réellement de relation entre la résistance la

compression des BCR ayant initialement un temps Vebe supérieur ii 40 secondes et la quantité

d'air entraîne. En effet, dans les bétons ordinaires, la relation empirique indique que l'ajout de 1 %

d'air entraîne fait chuter la résistance la compression de 4% et coli. (1993)l.

Page 83: UNIVERSITÉ DE

Cependant, dans le cas de ces BCR, i'enrrauiement de I'air ameliore considkrablement la

maniabilité. Donc, la baisse potentielle de résistance qui devrait normalement s w e ~ est

probablement compensée par les gains de maniabilité et de compacite obtenus suite 2

l'entraînement de l'air dans le BCR. Il ne faut pas oublier que la résistance à la compression du

BCR ne provient pas uniquement du rapport EL, mais Cgdement du degré de compactage du

matériau. Cependant, lorsque le temps Vebe du BCR est optimal, la résistance la compression

diminue suite l'ajout de l'agent entraîneur d'air [Manin, 19961.

5.6 Influence de I'OPP sur les propriétés du BCR

5.6.1 Effet sur la maniabilité

La relation entre le taux de rempksage des vides granulaires et le temps Vebe est montrée il la

figure 5.13. C'est la mCthode par ajout de coulis qui a été utilisée pour fabriquer ces BCR. Les

cendres volantes étaient sèches lors de leur utisation tandis que I'OPP a kt6 utilise sous fome de

galettes ayant une teneur en eau qui a varie de 12 à 224% environ.

Figure 5.13: Relation entre le temps Vebe et le taux de remplissage des vides granulaires.

Page 84: UNIVERSITÉ DE

On remarque que. pour un même rappon Vpffvc, la maniabilité d'un BCR avec OPP est

équivalente il celle d'un BCR avec cendres volantes. Ces dsultats laissent présager que 1'OPP est

aussi efficace que les cendres volantes en tant que matériau de remplissage des vides granulaires.

ce qui est confome aux r&es;Y~ü de Martin [ 19961.

Par ailleurs, ces résultats confient aussi que la mCthode par ajout de coulis permet de bien

disperser lTOPP. utilisk sous forme de galettes, avec une hélice. L'écart plus important obtenu

dans le cas du rapport VpNvc de 0,89 peut être explique par la de connaiae

précisement la teneur en eau de 1'OPP en galettes entraînant ainsi des imprécisions dans le calcul

du volume de pâte (Vp). Enfin, le nombre d'essais a éte limité par la quantité d'OPP disponible

sous forme de galettes.

5.6.2 Effet sur la résistance

La figure 5.14 compare la résistance à la compression des BCR avec cendres volantes avec ceux

comprenant de I'OPP.

28 jours 91 jours

Age de mQrissement

Figure 5.14: Comparaison de la résistance à la compression des BCR avec cendres volantes et ceux avec de 1'OPP.

Page 85: UNIVERSITÉ DE

Cet histogramme permet d'observer la faible ou la non réactivité de I'OPP par rapport aux cendres

volantes. Aprh 28 jours de mûrissement, il y a peu de différence, car les cendres volantes n'ont

pas réagit cornpl&temenr Cependant, après 91 jours, si on compare les Aistances des BCR

fabriqués avec les deux types d'ajouts. on remarque que la pouzzolanicité des cendres volantes de

classe F commence ii faire effet. Ces résultats sont conformes avec ceux de Martin [1996].

Page 86: UNIVERSITÉ DE

6.0 DISCUSSION DES RÉSULTATS

6. L Faisabilité de la technique de production d'un BCR par ajout d'un coulis de ciment

6.1.1 Proprietes du BCR fabri ué par aiout de coulis de ciment

Les résultats des essais de rnaniabilite effectués sur le BCR frais ont premikrement montré que,

malgré une formulation de mélange identique, le temps Vebe peut différer It5g8rement Ces

diff6rences sont notamment observées lorsque le sable, qui est utilise dans le BCR, est A l'état sec

ou très humide. Néanmoins, les écarts sont faibles et d'un point de vue pratique. cela ne pose pas

de problèmes. Deuxi8memenf pour obtenir une consistance donnée du BCR. on peut facilement

choisir le rappon En du coulis en fonction de l'humidité des granulats et des propriétés

recherchées du BCR. Troisitmement, les proprieds mdcaniques du BCR fabrique avec la

méthode par coulis sont similaires à celles d'un BCR fabriqué avec la méthode conventionnelle de

malaxage.

En résumé, il la suite de ces essais, on peut affirmer que le fait d'ajouter un coulis de ciment dans

un mélange granulaire n'affecte pas signifcaiivement les propribes du BCR frais ou durci par

rapport B celles du BCR fabriqué avec la méthode de malaxage conventionnelie.

6.1.2 Techniaue de ~roduction du BCR fabriaué oar aiout de coulis de ciment dans une usine à débit continu

6.1.2.1 Principe de fonctionnement d'me usine de béton bitumineux à débit continu

Une représentation schématique d'une usine de béton bitumineux de type tambour sécheur-

enrobeur USE) à débit continu est montre à la figure 6.1. Son principe de fonctionnement est

relativement simple. Tout d'abord, les granulaü sont entreposés dans les trémies froides (A). La

premiere ttape, le dosage A fioid, consiste à combiner divers calibres de granulats dans les

proportions &ablies lors de la formulation de l'enrobt5. Le dosage des granulats se fait en réglant

le débit d'écoulement de chaque calibre de pierres de manière ii obtenir pour chacun la masse

Page 87: UNIVERSITÉ DE

désirée (figure 6.2). Ensuite. les granulats sont introduib dans le TSE (E). À ce moment, les

granulars sont chauffés pour réduire leur humidité et augmenter leur température pour faciliter le

compactage au chantier. Le bitume, préalablement chauffé ii une temperature sp8cifiée dans le

réservoir, est injecté dans la deuxieme panie du TSE afin d'être malaxe avec les granulats. Min,

l'enrobé bitumineux est entrepose temporairement dans un silo (N) en attendant d'être achemine

au chantier,

A- Trkmics [roides E- Tambur séchcur 1- T r h i a chaudes M- AIuncntaiinn cn filler B- Élivaicur à galets F- Rbcrvou dc bimme J- Doseur vo~um&rique (gran) N- Malrwur cn continu C- DCpoussidrcur i cyclones G- &vacur à godcu K- Bande ovrsportcuse (gran) D- Chcminéc H- Unit4 & criblage L Pompe h bitume

Figure 6.1: Schéma d'une centrale de type TSE ii debit continu [tiré de Lelièvre, 19941

Figure 6.2: Dosage volumttrique par réglage de la hauteur de la porte [tiré de Asphalt Institute, 19711

Page 88: UNIVERSITÉ DE

6.1.2.2 Avantages d'une usine de béton bitumiheu à débit continu pour la production d'un BCR

Une representation schématique, de ce qui pourrait représenter une usine debit continu pour la

production de BCR, est montrée à la figure 6.3. Les seuls changements par rapport A la procMure

de fabrication du béton bitumineux consistent à remplacer l'ahentation en b i m e par celui du

coulis et de supprimer l'étape du chauffage des granulats dans le tambour secheur-enrobeur.

Les avantages reliés à ce type d'usine sont nombreux. Tout d'abord, les modifications apporter

pour rendre la centrale opérationnelle sont minimes et peu coûteux. En fait, on remplace

simplement l'alimentation en bitume par une alimentation en coulis de ciment De plus, ces usines

sont généralement mobiles. La production à proximité immédiate du site de construction est dors

facilitée. Finalement, en plus d'un taux de production élevé (150 2 200 rn3/heure), l'unifonnid du

mélange est meilleure dans le temps.

Vue Ca plan

r Réservoir P

coulis \

- 4 ----am---* Alimntation Pompe i des bennes cmlk I '-

parchargcu~ - granula~ I

\&

I - t . -h&our I *heur

t Rtxrvoir tampon

__C I malPxeur de BCR t I

Vue en élévation

Figure 6.3: Représentation schématique d'une usine A BCR en continu

76

Page 89: UNIVERSITÉ DE

6.2 Relation générale entre la maniabilité du BCR et le taux de remplissage des vides granulaires

La figure 6.4 présente la relation entre le temps Vebe du BCR et le taux de remplissage des vides

granulaires. Afin de v&ifier la validite de cette relation, on a ajouté. aux résultats de cette étude.

ceux obtenus par Otsama [1996] et Martin [1996]. Avant de parler de dispersion, il est important

de souligner que ces mesures (temps Vebe et volume des vides compact&) ont et6 obtenus par

trois opérateurs diff&ents, avec des rapports VL variables compris entre 0.6 et 0.8. avec

differents types de rnatkriaux fins (ciment, cendres volantes, OPP) et avec plusieurs courbes

granulome triques diHiken tes.

Figure 6.4: Relation entre le temps Vebe et le taux de remplissage des vides granulaires de plusieurs BCR.

Page 90: UNIVERSITÉ DE

Quoiqu'en g é n h l les résultats suivent la même tendance, la variabilité des mesures est plus

importane pour les temps Vebe Clevés. En effet, pour des BCR ayant un temps Vebe superieur 3

40 secondes. on remarque que les points de la figure 6.4 sont plus dispersés. À cet Ctat de

consistance. la quantité de pate est nettement plus faible que le volume des vides du matériau

granulaire et, par conséquent, l'anneau de pâte ne se forme pas automatiquement d'un seul coup

autour de la plaque de plexiglas de la surcharge. Donc, cela laisse plus de subjectivité pour

l'opérateur.

Dans la plage usuelle des temps Vebe (10-20 s), la dispersion est nettement plus faible. Les

résultats indiquent très clairement qu'un taux de remplissage des vides granulaires compris enve

0.95 et 1.00 a toujours pennis de produire un BCR dont le temps Vebe est compris entre 10 et 20

secondes, et ce. quels que soient les matériaux firu ou la methode de malaxage utiliîés.

L'approche de formulation basée sur le taux de remplissage des vides granulaires s'avère donc un

atout très utile et très précis pour prédire la maniabilité d'un BCR pour barrage.

6.3 Développement d'un modèle mathématique simple pour la prédiction de la résistance à la compression d'un BCR pour barrage.

Dans le chapitre 5. on a montré que la résistance à la compression des BCR de cette étude etait

essentiellement fonction du rapport E/L et du taux de remplissage des vides granulaires.

À partir des résultats de la figure 5.10, on peut obtenir la fonction mathematique donnant la

résistance B la compression à 28 et 9 1 jours dans le cas paxticulier des BCR fabriqués avec 50% de

cendres volantes et possédant un rappon VpNvc tout près de 1'00. À l'aide de calculs simples,

basés sur les résultats de la figure 5.10, on obtient les deux fonctions qui donnent les résistances à

la compression à 28d et 9 Id:

Page 91: UNIVERSITÉ DE

avec: Rc = Résistance il la compression En = Rapport En

Les résultats de la figure 5.9 montrent aussi que la résistance ii 28 et 9 1 jours. pour un rapport WL

constant, est aussi fonction du rapport VpNvc. Pour un mSme En, les résistances les plus

&levées sont obtenues avec un rapport VpNvc qui se situe entre 0.95 et 1,O. alors que les

rapports plus faibles ou plus 61evé.s produisent une diminution de la résistance. À partir de ces

résultats. on peut donc déterminer un facteur de correction de résistance à la compression pour

tenir compte du rapport VpNvc. Ces facteurs de correction sont:

avec C: facteur de correction compris entre 0,s et 1.0 VpNvc: taux de remplissage des vides granulaires compris entre 0,8 et 1,l

En combinant les équations 6- 1 et 6-2 avec les Cquations 6-3 et 6-4 respectivement, on peut alors

obtenir une fonction mathkmatique qui permet de prédire les résistances à la compression à 28d et

9 1d en fonction des rapports En et VpNvc. Ceci nous permet d'écrire que:

d'où f c~~~ = 1-io,7 ( V ~ N V C ) ~ + 20,8 (VPNVC) - 9.21 x 12.0 (IYL)- ' .~~ (6-7) f cg1d = [- 13.6 (V~NVC)' + 26,6 (VpNvc) - 12,1] x [6,5 ( ~ n ) - ~ ~ ] (6-8)

Le tableau 6.1 permet de comparer les valeurs de résistances ii la compression mesurées avec

ceiles obtenues avec le modèle math6matique. En examinant les karts entre la résistance à la

compression mesurée et celle calculée, on constate que le modèle mathematique est relativement

Page 92: UNIVERSITÉ DE

bon. Compte tenu que la connaissance ntceuaire de la précision de la résistance à la compression

lors de la conception du banage est plutôt de l'ordre de 1,O MPa, ce modèle math6matique semble

tout fait adéquat pour prédire la résistance d'un BCR comprenant 50% de cendres volanies.

La figure 6.5 présente la surface de réponse de la résistance à la compression 91 jours en

fonction du rapport EL et du taux de remplissage des vides granulaires. L'analyse de cene figure.

montre l'influence prépond6rante du rapport E/L sur la résistance 2 la compression du BCR. Pour

un rapport V p N v c donné, la résistance à la compression augmente rapidement lorsque le rapport

WL diminue. De plus, la figure 6.5 fait clairement ressortir l'idluence du rappon V p N v c sur la

résistance la compression. En effel pour un rappon WL donne, la résistance à 91 jours est

systématiquement maximale lorsque le rappon VpNvc est compris entre 0.95 et 1,W. En dehors

de cette plage, les résistances chutent significativement, notamment lorsque le rapport VpNvc est

inférieur à 0,90.

Ces résultats démontrent aussi l'importance de bien chois* le rappon VpNvc ; en particulier dans

le cas des BCR possédant une résistance à la compression relativement 6levée (En = 0'60; f c >

20 MPa). Dans ce cas, on constate que les résistances sont particulièrement sensibles au taux de

remplissage des vides granulaires. En effet, les proprittés mécaniques chutent alors rapidement

pour des rapports se situant A l'extérieur de la plage comprise entre 0'95 et 1,OO.

Page 93: UNIVERSITÉ DE

Tableau 6.1 : Résistances à la compression mesurées et calculées avec le modèle rnathémahque

BCR VpNvc E/L Résistance à la compression à 28j Résistance à la compression a 91j m a ) W a )

mesur& caiculée écart mesurée calculée écart I53Xef.S 0,830 0,62 8 J 9, 1 04 15,4 1S,4 0,o

Fiope 6.5: Surface de réponse de la résistance à la compression à 91j en fonction du rapport ER. et du taux de remplissage des vides granulaires.

Page 94: UNIVERSITÉ DE

6.4 Commentaires à propos de l'influence de l'air entrahé sur la maniabilité du BCR

À la section 5.3, nos résultats ont démontrk que l'air entraian& améliore la maniabilité. De plus, 2 la

sous-section 5.5.4, on a aussi d6mond que cette amélioration de maniabdit6 due ii l'entraînement

de l'air facilite le cornpactage du BCR, ce qui compense presque complii~ment les pertes de

résistance la compression que provoque habituellement l'air enuaîne dans les bétons ordinaires.

L'analyse des temps Vebe en fonction du rapport VpNvc suggère qu'une certaine proportion du

volume d'air, contenu dans les BCR à air entra%& ne participe pas directement l'am6lioration de

la maniabilid (section 5.3). En effet, pour obtenir une relation unique entre la maniabilité (temps

Vebe) et le rapport VpNvc des BCR avec et sans air entraîné. il faut systématiquement soustraire

26 ~ r n ' au volume d'air total avant de l'inclure dans le calcul du volume de pâte (Vp).

On peut poser comme première hypothèse que les bulles d'air contribuent à améliorer la

rnaniabilit6 du BCR en jouant le rôle de matériau de remplissage des vides granulaires au même

titre que l'eau, le ciment, les cendres volantes et 1'OPP (Figure 6.6). Cependant, tel que le suggère

la figure 6.6, on peut penser que ce sont surtout les plus petites bdes d'air qui ont le plus grand

effet sur la maniabilité. De par leur petit diamètre, elles peuvent se loger entre les granulats et

jouer alors un rôle de remplissage, comme dans le cas de la pâte de ciment

Les vides de compactage et les builes d'air entrappées ont un trop grand ciiam&tre pour pouvoir

occuper l'espace entre les particules de granulats. Il est donc probable que leur effet sur la

maniabilité soit plutôt négligeable puisque ces builes d'air contribuent plus à l'hrkrnent des

particules qu'au remplissage proprement dit des vides granulaires. C'est, notre avis, la raison

pour laquelie on doit soustraire environ 26 L h 3 lors du calcul du volume de pâte effectif (Vp)

pour le remplissage des vides granulaires des BCR à air entraîné. Dans ce cas, ce volume de 26

urn3 correspond probablement au volume des vides de compactage et des plus grosses builes d'air

entrappées.

Page 95: UNIVERSITÉ DE

Air entrappé, vides de compactage ou grosses bulles d'air entraîné. Peu efficace pour remplir les vides granulaires.

Petites bulles d'air pour le remplissage

Granulat

Pâte de ciment

entraxAn6. Très efficace des vides granulaires.

Figure 6.6: Représentation schématique de l'ùinuence de la dimension des vides d'air sur la maniabilité du BCR*

Page 96: UNIVERSITÉ DE

7.0 CONCLUSION

L'objectif premier de cette enide Coit de vérifier la possibilité de fabriquer un béton compact6 au

rouleau en injectant un coulis de ciment dans un matériau granulaire.

Les résultats expérimentaux ont clairement demontré que le temps Vebe est surtout fonction du

taux de remplissage des vides granulaires (VpNvc). Donc. le type de malaxage (conventionnel ou

coulis), la courbe granulomCtrique des granulats ou le type de matériau cimentaire u W ont peu

d'influence sur la maniabdite du BCR. Cene relation devient alors extrêmement utile pour prédire

la maniabilité d'un BCR donné. Dans le cas des BCR avec air entraîné. on doit systématiquement

retrancher 2'6% du volume d'air entraîné, mesuré avec l'aérométre, avant de l'inclure dans le

calcul du volume de pâte (Vp).

Par ailleurs. la masse volumique et les propriétés mt5caniques sont oprimales lorsque le rapport

V p N v c du BCR est compris entre 0.95 et l,OO, et ce. quelle que soit la mtthode de malaxage

choisie. Il est important de tenir compte de ce rapport lors de la formulation d'un BCR car il ne

contrôle non seulement la maniabilité mais également les caractéristiques mécaniques.

En plus d'être plus simples à exécuter, les mesures de la masse volumique obtenues avec

l'aéromèue sont ltgèrement supCrieures et semblent mieux représenter la réalité que celles

mesurées avec l'appareil Vebe.

il a été possible d'entraîner de l'air (4 A 6%) avec des dosages en adjuvant l6gèrement supérieurs à

ce qui est normalement recommandé pour les betons conventionnels (1,5 à 2 fois le dosage).

L'aérornètre est relativement sensible pour mesurer la teneur en air des BCR A air entraîné.

Cependant, la capacité de l'aérométre mesurer le volume de tous les vides semble diminuer A

mesure que la quantité d'air entra216 diminue.

Pour les BCR dont le temps Vebe est initialement élevé (supérieur ii 40 secondes), l'air entraîne

n'a pratiquement pas d'effet sur la résistance ii la compression lorsque la teneur en air varie de 1 à

Page 97: UNIVERSITÉ DE

6%. Le gain de maniabilité compense probablement la baisse potentielle de résistance qui devrait

normalement survenir,

À première vue. il ne semble pas vraiment y avoir de probl2mes ii produire des BCR avec ajout de

coulis. Quelle que soit la methode de malaxage choisie, la maniabilid et les propri6tes mécaniques

du BCR sont equivalentes. De plus, cette mtthode de malaxage pourrait facilement être utihée

avec des usines de béton bitumineux fonctionnant à débit continu avec un minimum de

modifications.

Pour réellement conclure sur L'efficacie de la technique de fabrication par ajout de coulis, il serait

imponant de l'expérimenter sur chantier avec une usine mobile de béton bitumineux debit

continu. À ce moment, il serait plus facile de v6rifer l'influence de l'humidité du sable sur les

caractéristiques du BCR. De plus, des techniques de fabrication de coulis pourront être

exp&imenrérs afm d'augmenter le taux de production du BCR.

Également. il serait très intéressant de v6rifer la variabilité des vides granulaires dans une

production de granulats sur un chantier. Il y a génhlernent variation de la forme des particules et

des granuloméuies lors du concassage.

Enfin. il serait important de poursuivre des enides plus approndies sur l'influence de l'air entraîné

sur la maniabilité des bétons cornpactés au rouleau. En e f fe~ il serait très intéressant d'étudier

l'effet de la distribution de la dimension des bulles d'air sur la maniabilité Vebe et le rapport

VpNvc.

Page 98: UNIVERSITÉ DE

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