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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ORAN 1 AHMED BEN BELLA FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DEPARTEMENT DE BIOTECHNOLOGIE N° d’ordre : Thèse de DOCTORAT en SCIENCES Option BIOTECHNOLOGIE Spécialité Génie microbiologique CARACTERISATION TECHNOLOGIQUE DE NOUVELLES SOUCHES DE BACTERIES LACTIQUES ISOLEES DU LAIT DE CHAMELLE D’ALGERIE. REALISATION DE FERMENTS LACTIQUES Présentée par Khadidja BELKHEIR Devant le Jury composé de : Présidente Pr ZADI KARAM Halima Université d’Oran 1 Examinateur Pr AOUES Abdelkader Université d’Oran 1 Examinateur Pr DALACHE Fatiha Université de Mostaganem Examinateur Pr BELAHCEN Miloud CU de Témouchent Examinateur Pr BEKADA Ahmed Mohamed Ali CU deTissemsilt Directeur de thèse Pr KARAM Nour Eddine Université d’Oran 1 2017 Soutenue le : 18 /05 /2017

UNIVERSITE D’ORAN 1 AHMED BEN BELLA FACULTE DES SCIENCES DE …theses.univ-oran1.dz/document/14201704t.pdf · de Tissemsilt et Mr Bellahcene Miloud,Professeur au Centre Universitaire

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  • REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE DORAN 1 AHMED BEN BELLA

    FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE

    DEPARTEMENT DE BIOTECHNOLOGIE

    N dordre :

    Thse de

    DOCTORAT en SCIENCES Option BIOTECHNOLOGIE Spcialit Gnie microbiologique

    CARACTERISATION TECHNOLOGIQUE DE NOUVELLES

    SOUCHES DE BACTERIES LACTIQUES ISOLEES DU LAIT

    DE CHAMELLE DALGERIE.

    REALISATION DE FERMENTS LACTIQUES

    Prsente par

    Khadidja BELKHEIR

    Devant le Jury compos de :

    Prsidente Pr ZADI KARAM Halima Universit dOran 1

    Examinateur Pr AOUES Abdelkader Universit dOran 1

    Examinateur Pr DALACHE Fatiha Universit de Mostaganem

    Examinateur Pr BELAHCEN Miloud CU de Tmouchent

    Examinateur Pr BEKADA Ahmed Mohamed Ali CU deTissemsilt

    Directeur de thse Pr KARAM Nour Eddine Universit dOran 1

    2017

    Soutenue le : 18 /05 /2017

  • REMERCIEMENTS

    Je tiens d'emble exprimer ma reconnaissance mon directeur de thse, le

    Pr. Karam Nour Eddine, pour m'avoir accord toute sa confiance dans la

    ralisation de cette recherche. J'ai, au cours de ces annes, t guide par la

    qualit de ses conseils scientifiques, son soutien continu, sa disponibilit et sa

    motivation, qui mont permis de mener au bien mon travail de thse tous les

    niveaux,

    J'aimerais galement tmoigner toute ma gratitude envers, le professeur Javier

    Carballo et le Dr Juan Centeno qui ont accept de maccueillir au sein du

    laboratoire de la technologie des aliments de luniversit de Vigo en Espagne,

    et mis ma disposition tout le matriel, produits et connaissances scientifiques

    ncessaires pour la caractrisation complte des isolats. Je vous serai toujours

    reconnaissante trs chers professeurs pour ce soutien et lintrt port pour

    mon sujet de recherche,

    Je tiens remercier plus particulirement Mme Zadi Karam Halima ,

    Professeur lUniversit dOran1, Mme Dalache Fatiha, Professeur

    lUniversit de Mostaganem, Mr AouesAbdelkader,Professeur lUniversit

    dOran 1, Mr Bekada Mohamed Ahmed Ali, Professeur au Centre Universitaire

    de Tissemsilt et Mr Bellahcene Miloud,Professeur au Centre Universitaire de

    Tmouchent, davoir accept la charge dvaluer ce modeste travail malgr vos

    proccupations et vos tches denseignement et dencadrement. Veuillez trouver

    ici mes sincres sentiments de gratitude et de respect,

    La ralisation de ce projet n'aurait pu tre possible sans la contribution

    financire du Ministre algrien de lEnseignement Suprieur et la Recherche

    Scientifique au financement de cette recherche via l'octroi de bourses dans le

    cadre du programme national exceptionnel (PNE) et l'appui et la contribution

    de plusieurs personnes qui ont marqu de manire trs positive le droulement

    de ce travail,

    Je voudrais galement remercier le personnel et le Directeur du Laboratoire de

    Biochimie de la Sret dOran, pour mavoir permis dutiliser le dispositif de

    HPLC pour lanalyse des polysaccharides,

  • Mes sentiments les plus profonds et remerciements infinis mes collgues du

    Laboratoire de Biologie des Microorganismes et Biotechnologie (LBMB) de

    luniversit dOran1, particulirement au docteur Roudj Salima, docteur

    Boublenza Faiza, docteur Hassaine Omar, et docteur Mohamed Ziane pour

    leurs encouragements, leurs conseils et surtout les relations conviviales,

    fraternelles et professionnelles quils ont su tisser au sein du laboratoire,

    Mes trs spciaux remerciements reviennent mes ami(e)s : Mohamed

    (Merzoug) , Atika, Sabrina et Rahma , pour tous les moments partags

    ensemble, pour leur soutien et leur amiti sincre.

    Egalement Alda, Jorge, Fran, Miriam,Noemy, Josefina, Blanca et Carmen

    pour leur accueil chaleureux, leur gentillesse, leur sympathie et leur soutien

    moral. Grace vous je ne me suis jamais sentie seule durant mon sjour en

    Espagne. Merci beaucoup mes cher(e)s,

    Mes chaleureux remerciements sont adresss galement tous mes collgues du

    Centre Universitaire de Relizane , enseignants, agents et administrateurs,

    Merci tous

  • N Titre

    Page

    I

    II

    III

    IV

    Sommaire

    Liste des abrviations

    Liste des figures

    Liste des tableaux

    i-iv

    v

    vi-vii

    vii-ix

    Introduction Gnrale

    1

    1

    1-1

    1-1-1

    1-1-2

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    1-4

    1-4-1

    1-4-2

    1-4-2-1

    Analyse Bibliographique

    Lait de chamelle

    Gnralits sur le lait de chamelle

    Caractristiques physicochimiques du lait de chamelle

    Transformation du lait de chamelle

    Caractres nutritionnels et thrapeutiques du lait de chamelle

    Microbiologie du lait de chamelle

    Gnralits sur les bactries lactiques

    Dfinition et caractristiques

    Taxonomie des bactries lactiques

    Quelques caractristiques des genres Lactobacillus et Leuconostoc

    Le genre Lactobacillus

    Le genre Leuconostoc

    Utilisation des bactries lactiques

    Protolyse chez les bactries lactiques Rle probiotique des bactries lactiques Mtabolisme des sucres et le pouvoir acidifiant des bactries

    lactiques :

    Pouvoir paississant des bactries lactiques Proprits aromatiques des bactries lactiques Bioconservation par les bactries lactiques

    Culture des bactries lactiques

    Mthodes didentification des bactries lactiques

    Les fermentations

    Historique et dfinitions

    Les types de fermentation

    Composition des ferments lactiques

    Les laits ferments

    Effets thrapeutiques des laits ferments

    Composs volatiles

    Introduction et dfinitions

    Analyse des volatiles

    Analyse des volatiles par lespace tte

    Echantillonnagedes volatiles dj prsents dans lespace tte (static headspace)

    Extraction en purgeant et faisant sortir les volatiles dun chantillon avec un gaz

    Microextraction sur phase solide (SPME)

    Lextraction directe

    Lextraction par espace de tte Autres techniques

    Sparation des composs par chromatographie en phase

    5

    5

    5

    6

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    10

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    54

    54

  • 1-4-3 gazeuseCPG:

    Association de lanalyse des composs volatiles lanalyse sensorielle 56

    2

    2-1

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    2-8-1

    2-8-2

    2-8-3

    Matriel et Mthodes

    Cadre de ltude

    Collecte et transport des chantillons de lait

    Isolement des bactries lactiques

    Prparation des dilutions

    Prparation des cultures

    Purification des souches

    Conservation des isolats

    Conservation de courte dure

    Conservation de longue dure

    Pr-identification biochimique des isolats

    Recherche de lArginine Di Hydrolase (ADH)

    Type fermentaire des isolats

    Profil fermentaire des sucres

    Identification molculaire des souches

    Empreinte protique des cellules

    Extraction des protines

    Quantification des protines dans les chantillons

    Prparation de la courbe talon

    Coloration

    Dosage de la quantit de protine dans les chantillons Sparation des protines par SDS PAGE

    Caractrisation gnotypique des isolats

    Extraction de lARNr 16S

    Amplification

    Purification des produits de la PCR

    Squenage des Amplicons

    Purification des produits de squenage

    Analyse des squences et identification des isolats

    Caractrisation physiologique des isolats

    Croissance diffrentes tempratures

    Croissance en prsence de 6.5% de NaCl

    Croissance pH 4.8

    Caractrisation technologique des isolats

    Activit aromatique des isolats

    Lutilisation de citrate et production de diactyle/actoine

    Evaluation de la production de Diactyle et actone combins Activit protolytique

    Aptitude protolytique exocellualire des isolats

    Activit Aminopeptidase (AP) des cellules

    Diffrenciation entre les souches lentement coagulantes et rapidement coagulantes

    Protolyse dans le lait - Dosage des fonctions -NH2 par la mthode l'Orthophthaldehyde

    (OPA)

    - Prparation des hydrolysats de protine - Prparation du ractif OPA - Prparation de la courbe talon lysine

    57

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    70

    70

  • 2-8-4

    2-8-5

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    3-3

    3-3-1

    3-3-2

    3-4

    Activit acidifiantes

    Activit lipolytique

    Pouvoir paississant des isolats

    Recherche des Exopolysaccharides( EPS)

    Cintique de la production pendant la croissance sur milieu liquide

    Dosage des EPS

    dans le ESM (EPS selection medium) Dans le milieu MRS hypersaccharos Prparation de la courbe talon glucose - Prparation des dilutions - Coloration

    Extraction des polymres et analyse de leur composition

    Antibiogramme en milieu solide

    Etude des interactions inter bactriennes

    Slection des isolats pour la prparation des ferments mixtes

    Prparation des chantillons de lait ferment

    Test sensoriel des laits ferments

    Analyse des produits volatils

    Extraction des composs volatils

    Sparation des volatiles

    Identification des volatiles Analyses statistiques des rsultats

    Rsultats et discussion

    Identification phnotypique des isolats

    Dnombrement

    Examen macroscopique des isolats

    Examen microscopique des isolats

    Pr- Identification des isolats

    Identification numrique des isolats

    Caractrisation technologique des isolats

    Caractres aromatisants des isolats

    Pouvoir protolytique des isolats

    Activit acidifiante des isolats

    Pouvoir paississant des isolats

    Activit lipolytique des isolats

    Relation entre les diffrents paramtres

    Rsistance aux antibiotiques

    Interactions interbactriennes

    Identification molculaire des isolats

    Lanalyse lectrophortique des protines cellulaires totales

    Caractrisation gnotypique des isolats

    Prparation et analyse du lait ferment

    71

    71

    71

    71

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    124

    126

    128

  • 3-4-1

    3-4-2

    3-4-3

    Slection des souches

    Prparation et analyse sensorielle des laits ferments

    Analyse des volatiles

    Conclusion

    Rfrences bibliographiques

    Annexes

    Rsums

    128

    129

    131

    136

  • Les abrviations et appellations des appareils, mthodes ou des techniques utilises feront

    rfrence la dnomination anglo-saxonne pour viter certaines confusions pouvant avoir lieu

    aprs la traduction en franais.

    ADH : Arginine Dihydrolase

    AFLP :Amplified fragment length polymorphism

    BSA: srumalbuminebovine

    B :Bifidobacterium

    CEP:Cell-EnvelopeProteinase

    CMI:concentration minimale inhibitrice

    :diamtre

    dNTP : dsoxyribonuclotide triphosphate

    DO: densit optique

    EPS :exopolysaccharide

    ESM :EPS selection medium

    FAO: Food and Agriculture Organization

    FSDA: Fast Slow Differential Agar

    x g :time gravity

    GC :gas chromatography

    HPLC : high phase liquid chromatography

    :lambda longueur donde

    Lb :Lactobacillus

    Lc :Lactococcus

    Ln :Leuconostoc

    M : molaire

    mM : milli molaire

    TCA : trichloro acetic acid

    UFC : unit formant colonie

    W:Weissella

    MRS :Man, Rogosa, Sharpe

    MS :mass spectrometry

    MSE :Mayeux, Sandine et Elliker

    N :normale

    OMS: Organisation Mondiale de la Sant

    OPA : O-ophtaldi aldehyde

    PCR :Polymerase Chain Reaction

    PFGE: pulsed field gel electrophoresis

    PP :plasmid profiling

    RAPD :Random Amplified Polymorphic DNA

    REA :Restriction Enzyme Analysis

    REP-PCR: repeated sequence extragenic

    palindrome

    RFLP :Restriction fragment length

    polymorphism

    rpm : revolution per minutes

    S:Streptococcus

    SDS-PAGE :sodium dodecyl sulfate

    polyacrylamide gel electrophoresis

    S.E.M.:Standard Error of the Mean

    SPME :solid phase microextraction

    ssp :sous espce

    Uma :unified atomic mass unit

    v/v :volume par volume

    w/v : poids par volume

    https://www.google.dz/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwih5_CluIDOAhWGtxoKHbLHBEsQFgggMAE&url=https%3A%2F%2Fen.wikipedia.org%2Fwiki%2FAmplified_fragment_length_polymorphism&usg=AFQjCNE5BH9pYjDrUIRZAQhRu4chqZ59ng&bvm=bv.127521224,d.d24https://www.google.dz/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwjU4tCEs9PPAhXEyRQKHZPsBJsQFggaMAA&url=http%3A%2F%2Fwww.solabia.com%2Fsolabia%2FproduitsDiagnostic.nsf%2F0%2FD62BA001D82B220BC12574B7004BE600%2F%24file%2FFT_BK087_v4.pdf&usg=AFQjCNETv0ofutJ3ZxUugeL7kmq3MdrkEQ&bvm=bv.135475266,d.d24https://www.google.dz/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=9&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwjH4LrMuYDOAhXKiRoKHatqC6YQFghFMAg&url=http%3A%2F%2Fwww.ncbi.nlm.nih.gov%2Fprobe%2Fdocs%2Ftechrapd%2F&usg=AFQjCNGUr__3-PmZFs-fwyPvpYOHWYXxAA&bvm=bv.127521224,d.d24https://www.google.dz/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiX_u6huYDOAhUDOxoKHQdkA3sQFggzMAI&url=http%3A%2F%2Fwww.apsnet.org%2FEDCENTER%2FK-12%2FTEACHERSGUIDE%2FPLANTBIOTECHNOLOGY%2FPages%2FActivity3.aspx&usg=AFQjCNFbiJPdf8YZxR0K7u0cSrfwBr6rug&bvm=bv.127521224,d.d24https://www.google.dz/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwjWkZCYuoDOAhVHtxoKHTVRAiUQFgguMAQ&url=https%3A%2F%2Fen.wikipedia.org%2Fwiki%2FRestriction_fragment_length_polymorphism&usg=AFQjCNG_31IaT0f5HLM3meMlAFbbG1KANw&bvm=bv.127521224,d.d24https://www.google.dz/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwjWkZCYuoDOAhVHtxoKHTVRAiUQFgguMAQ&url=https%3A%2F%2Fen.wikipedia.org%2Fwiki%2FRestriction_fragment_length_polymorphism&usg=AFQjCNG_31IaT0f5HLM3meMlAFbbG1KANw&bvm=bv.127521224,d.d24

  • Liste des figures

    N de la

    figure

    Titre de la figure

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    15

    16

    17

    Fermentation du glucose : (A) homofermentation via la glycolyse et

    (B)htrofermentation par la voie du 6-phosphogluconate

    Dendrogramme refltant des relations phylogntiques de lordre

    Lactobacillales

    Arbre phylogntique des bactries Gram positives bas sur la comparaison des

    squences de lARNr 16S.

    Arbre phylogntique des principaux genres de bactries lactiques et des genres

    non associs (bactries avec taux lev de G+C dans lADN).

    Les formes btonnet (a) et coque (b,c) des bactries lactiques. Observations au

    microscope lectronique transmission 10000X

    Schma simplifi du co-mtabolisme sucre-citrate de Leuconostoc

    mesenteroides

    Evolution de la structure de la casine au cours de la coagulation acide (30C)

    Les voies de conversion des protines en composs aromatiques dans les

    produits ferments

    Mtabolisme du glucose par Lb brevis

    Localisations cellulaires des polysaccharides produits par les bactries Gram-

    positif et Gram-ngative

    Mtabolisme du Citrate chez les genres Lactococcus et Leuconostoc

    Espace tte statique

    Extraction en purgeant les volatiles (Purge and Trap)

    a)Appareil pour effectuer la microextraction, b)fibre

    Chromatographie en phase gazeuse couple la spectromtrie de masse

    (GC)/MS

    Injecteur avec diviseur

    Courbe talon BSA

    11

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  • N de la

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    Courbe talon de dosage de diactyle

    Courbe talon pour le dosage de la lysine (OPA)

    Courbe talon pour le dosage du glucose (phnol/acide sulfurique)

    Aspect macroscopique des bactries initialement isoles sur milieu Mayeux et

    milieu MRS

    Aspect macroscopique des bactries initialement Isoles sur milieu MRS de

    lisolat 21 et Lb brevis ATCC 14869

    Observation microscopique des isolats au G10 x100, (a) btonnets (coloration

    simple), (b et c) formes Lenticulaire et circulaire (coloration de Gram)

    Arbre hirarchique utilisant la distance moyenne entre les classes dtermine

    avec le carr de la distance Euclidienne

    Croissance des isolats Citrate positives sur agar citrate de calcium (KCA)

    Activit protolytique exocellulaire sur Agar Casinate de Calcium

    Activit protolytique de lisolat 20 sur milieu FSDA

    Aspect mucoide des colonies de lisolat 5 sur milieu MSE

    Evolution du pH et des EPS en fonction de la croissance de lisolat 8

    Chromatogramme obtenu aprs hydrolyse acide de lEPS produit avec lisolat8

    Activit lipolytique des isolats sur agar tributyrine

    Exemples dantibiogrammes obtenus avec les isolats 22, 14, 20 et 21

    Exemples dinteractions obtenues entre les isolats 8 ,21, 22 et le levain

    commercial

    Effet dantibiose des isolats 8,20,21 et 22 contre Staphylococcus aureus(a),

    Proteus sp (b) et Pseudomonas aeruginosa (c)

    Arbre hirarchique analysant le profil lectrophortique SDS-PAGE des

    protines cellulaires totales de quatorze isolats

    67

    70

    73

    81

    81

    82

    91

    95

    100

    100

    106

    107

    110

    111

    115

    121

    122

    125

  • Liste des tableaux

    N du

    tableau

    Titre du tableau page

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    11

    12

    13

    14

    15

    16

    Comparaison entre le lait de vache et le de chamelle pour les paramtres

    physicochimiques

    Quelques lactobacilles associs lindustrie laitire classs selon leur type

    fermentaire

    Classification de Lactobacillus selon les donnes de lARNr 16S

    Espces de bactries lactiques ayant un rle probiotique

    Quelques bactriocines produites par les bactries lactiques starter et

    probiotiques

    Exemples de produits alimentaires ferments non laitiers commercialiss dans

    le monde

    Les principaux laits ferments consomms dans le monde

    Les fibres de la SPME commercialement disponibles

    Diffrentes utilisations alimentaires de la SPME

    Prparation de la courbe talon pour le dosage des protines

    Mlange ractionnel de la PCR

    Mlange du squenage selon le kit BigDye

    Prparation des dilutions de diactyle

    Prparation de la courbe talon glucose

    Caractres morphologiques, physiologiques et biochimiques des isolats

    Rsultats de lidentification phnotypique des isolats complts avec le profil de

    la fermentation des carbohydrates api CH50

    7

    19

    20

    27

    34

    42

    45-46

    51

    53

    61

    64

    64

    67

    72

    84

    85

  • N du

    tableau

    Titre du tableau Page

    17

    18

    19

    20

    21

    22

    23

    24

    25

    Activit protolytique de 16 isolats.

    Activit acidifiante de 7 isolats slectionns

    Rcapitulation des rsultats de quelques proprits technologiques des isolats

    slectionns

    Profils des isolats vis--vis les antibiotiques tests

    Rsultats des interactions entre les diffrents isolats reprsents en diamtre de

    la zone dinhibition

    Rsultats des interactions entre les isolats et les souches pathognes reprsents

    en diamtre de la zone dinhibition

    Comparaison des rsultats de lidentification des isolats 8, 20,21 et 22 par les

    diffrentes mthodes utilises

    Analyse sensorielle des laits ferments prpars avec le levain R704 type O

    pure (contrle) ou en co-culture avec les isolats slectionns.

    Analyse des volatiles dans les laits ferments prpars avec le levain

    commercial R704 type O pure (contrle) et en co-culture avec les isolats

    slectionns

    101

    104

    113

    116

    120

    120

    128

    130

    132

  • Introduction gnrale

    La ncessit de dveloppement de nouveaux produits ferments reprsente une

    proccupation majeure des microbiologistes qui cherchent satisfaire les demandes

    croissantes des consommateurs. Lamlioration et la diversification des produits traditionnels

    nest possible quaprs contrle des fermentations ancestrales. En effet la fabrication des

    produits ferments est un processus impliquant une multitude d'vnements biochimiques

    complexes dirigs par les bactries qui composent le ferment. Mis part leur rle

    d'acidification, ces bactries dploient diffrentes protinases, peptidases et lipases associes

    au dveloppement de la texture et de l'arme des produits finaux.

    Pendant longtemps les ferments alimentaires taient constitus dun mlange inconnu, non

    matris et variable, de plusieurs souches ou espces bactriennes provenant dune

    fermentation naturelle du produit en question. De nos jours lutilisation des microorganismes

    et surtout des bactries lactiques en industrie alimentaire est passe de contaminations

    spontanes et accidentelles, rsultant en des possibilits de conservation des denres

    alimentaires, une incorporation contrle de manire empirique, permettant lexploitation de

    lquipement enzymatique de ces bactries pour modifier laliment et laborer de nouveaux

    produits ou de nouvelles saveurs.

    Il est bien connu que les bactries lactiques occupent une place importante dans les

    technologies laitires qui reprsentent le principal domaine de leur application. Une tude

    rcente a estim une commercialisation globale de 80 milliards deuros de produits laitiers

    dans le monde, avec 20 milliards additionnels pour les bioproduits (Gaspar et al, 2013). Par

    ailleurs les bactries lactiques sont aussi utilises dans la fermentation des viandes et des

    vgtaux ou dans dautres secteurs industriels pour la fabrication d'une large gamme de

  • mtabolites, tels que les acides organiques, les composs aromatiques et antimicrobiens, les

    exopolysaccharides et les biopeptides (Gaspar et al., 2013 ; Landeta et al., 2013).

    Dans l'industrie laitire, les bactries lactiques sont utilises sous forme de ferments mixtes

    qui demeurent les plus utiliss. Cette association complexe de microorganismes ncessite la

    maitrise des facteurs qui peuvent influencer la dynamique et les activits mtaboliques des

    populations bactriennes au sein du ferment. La connaissance des interactions de comptition

    ou de coopration possibles entre ces souches est fondamentale. Des interactions

    microbiennes ngatives peuvent gnrer un dsquilibre et causer des changements

    indsirables dans les produits finaux.

    Lintrt considrable rserv aux ferments lactiques sest dirig vers la slection et

    lutilisation de nouvelles souches bactriennes montrant des caractristiques technologiques

    diffrentes de celles souvent notes pour les ferments traditionnels. Avec le mme

    raisonnement, beaucoup de travaux ont t entrepris en Algrie pour la prparation des

    ferments locaux partir de bactries lactiques indignes isoles de plusieurs produits

    alimentaires traditionnels et laits crus de diffrentes espces animales (vache, chvre, brebis,

    chamelle) (Kacem et al.,2004 ; Badis et al.,2005 ; Zadi Karam et Karam ,2006 ; Idoui et

    Karam, 2008 ).

    Au laboratoire de Biologie des Microorganismes et Biotechnologie de luniversit dOran 1

    un intrt particulier a t rserv la microflore cameline (Hassaine et al., 2007 ; Roudj et

    al., 2009 ; Belkheir et al., 2012). Malgr sa composition riche en lipides, en protines, en

    glucides, en vitamines et en sels minraux, la production laitire cameline reste marginale par

    rapport aux autres espces animales (1.6 millions l de lait de chamelle/580.5 millions l de lait

    de vache) (Barowska et al., 2011). De mme la microflore du lait de chamelle demeure peu

    tudie par rapport la microflore du lait de vache (Ashmaig et al., 2009; Bendimerad et al.,

    2012; Akhmetsadykova et al., 2015).

  • Le prsent travail a t ralis avec lobjectif de prparer un ferment lactique autochtone

    compos de bactrie isoles du lait de chamelle collect dans les rgions de Bchar et Tindouf

    (Sud-Ouest algrien). Ces bactries peuvent possder des caractres technologiques

    intressants atypiques de ceux souvent montrs par les ferments commerciaux, surtout que des

    proprits originales ont t prcdemment rapportes chez des lactocoques isoles de lait de

    chamelle comme la rsistance des concentrations leves de NaCl (Zadi Karam et Karam,

    2006) ; une thermorsistance avec un nouveau profil plasmidique (Drici et al., 2010 ) et des

    peptidases spcifiques chez des souches de Lactobacillus (Belkheir et al., 2012). Cette

    contribution peut attirer lattention des chercheurs et du grand public sur les enjeux

    conomiques de lutilisation du lait de chamelle comme source pour lobtention des bactries

    lactiques technologiquement performantes. Nous avons ax lessentiel de notre travail de

    recherche sur la caractrisation technologique des isolats afin de prparer des nouveaux

    ferments lactiques. Le comportement microbien de ces ferments dans le lait ferment a t par

    ailleurs tudi.

    La premire partie de cette thse consistera en une tude bibliographique compose de trois

    chapitres, le premier rappelant la composition physicochimique du lait de chamelle, la

    production et les diffrentes transformations de ce lait, le deuxime, reprsentant la

    classification des bactries lactiques, leur mtabolisme et leurs principales applications

    industrielles notamment dans lindustrie des ferments lactiques et le troisime traitant la

    prparation et lanalyse des laits ferments.

  • 1.Analyse bibliographique

    1-1) Lait de chamelle

    1-1-1) Gnralits sur le lait de chamelle

    Le dromadaire ou appel aussi tort chameau, est lun des animaux se montrant les mieux

    adapts aux conditions extrmes des zones arides, dans lesquelles les dficits pluviomtriques

    font partie intgrante du climat. Dans cet environnement dsertique, la chamelle est le seul

    animal pouvant produire un lait comme celui des autres mammifres, de composition

    chimique et physique riche permettant au jeune chamelon de couvrir ses besoins nergtiques

    et nutritionnels pendant la premire tape de son existence. Le lait de chamelle reprsente

    aussi une denre alimentaire de haute valeur nutritive pour les populations nomades dans les

    rgions steppiques ou dsertiques comme le Sahara (Boudjenah- Haroun et al., 2012 ; Al-

    Juboori et al., 2013 ; Mohamed et al., 2013).

    Le dromadaire appartient la famille des Camelidae et au genre Camelus. Le genre Camelus

    comprend deux espces : bactrianus et dromedarius (Mohamed , 2006 ; Sisay et Awoke,

    2015). Le dromadaire algrien appartient l'espce dromedarius.

    L'levage camelin occupe une place importante dans le monde. Un total de 19 millions de

    chameaux a t estim dans le monde, avec 15 millions en Afrique et 4 millions en Asie. Dans

    ces estimations, 17 millions sont des dromadaires (une bosse) et 2 millions sont des chameaux

    (deux bosses) (Mohamed, 2006 ; Gizachew et al., 2014 ; Sisay et Awoke, 2015 ; Abera et al,

    2016).

    Leffectif camelin Algrien a t estim plus de 34.400 ttes en 2013. Plus de 70 % du

    cheptel sont localiss dans les wilaya sahariennes (Adrar, Illizi, Ouargla, Ghardaa,

    Tamanraset , El Oued, Bechar et Tindouf), et le reste dans les wilayas steppiques (Biskra,

    Tebessa, Khenchela, Batna, Djelfa, El Bayadh, Naama et Messila, Laghouat) (Rahli, 2015)

  • Llevage du dromadaire dans le monde est orient vers son utilisation pour le transport, la

    production de viande, de peau et surtout de lait (Gizachew et al., 2014). En Algrie, l'levage

    du dromadaire est surtout orient vers la production laitire. Le lait produit est gnralement

    consomm ltat cru ou ferment, ou sert pour sevrer les jeunes chamelons (Boudjenah-

    Haroun et al., 2012).

    1-1-2) Caractristiques physicochimiques du lait de chamelle

    Le lait de chamelle est de couleur blanche mate, avec got un peu sal et un aspect plus

    visqueux que le lait de vache, qui est de couleur jauntre. Ces caractristiques et surtout le

    got du lait de chamelle diffrent selon lalimentation des animaux et la disponibilit en eau.

    Lingestion de fourrages comme la luzerne, donne un got sucr au lait, tandis que

    lalimentation base de plantes halophytes le rend sal. Les conditions environnementales

    ainsi que la priode de lactation peuvent aussi dterminer la composition du lait de chamelle

    (Sboui et al., 2009 ; Jilo et Tegegne, 2016). Compar au lait bovin, le lait camelin se

    caractrise par une acidit plus leve et une densit faible (tableau 1).

    La composition minrale du lait de chamelle diffre peu de celle du lait de vache, beaucoup

    de rsultats ont montr quil y a toutefois un peu moins de sodium, calcium et phosphore, et

    plus de chlore et potassium dans le lait de chamelle. Par contre le lait de vache est plus riche

    en matire protique, matire sche et azote non protique NPN (tableau1) (Kamoun, 1995).

  • Tableau 1 : Comparaison entre le lait de vache et le de chamelle pour les paramtres

    physicochimiques (Kamoun,1995 ; Sboui et al, 2009)

    Paramtres Lait de chamelle

    Moyenne cart type

    Lait de vache

    moyenne cart type

    pH

    Acidit(D)

    Densit

    Composition chimique (g/l)

    Matire sche totale

    Matire grasse

    Matire protique

    Casines

    Composants minraux (g/l)

    Ca

    P

    Na

    K

    CI

    6,410,18

    17,21,03

    1,020,0032

    116 11

    35.07.0

    27.61.1

    19.72.2

    1.160.10

    0.880.01

    0.390.14

    1.760.20

    1.990.53

    6,560,24

    17,120,64

    1,0280,0006

    1243.0

    34.01.5

    30.11.3

    24.81.6

    1.230.13

    0.950.11

    0.500.10

    1.410.15

    1.190.26

    1-1-3) Transformation du lait de chamelle

    Contrairement la plupart des laits issus des mammifres domestiques, le lait de dromadaire

    est peu transform en fromages ou autres dvirs laitiers. Linaptitude la coagulation de ce

    lait par la prsure bovine a entrain une sous exploitation du lait camelin qui est souvent

    consomm ltat cru ou ferment. Cette difficult de transformation du lait de chamelle est

  • due une structure diffrente et teneur rduite en casine kappa (Farah et Farah-Riesen ,

    1985 ; Chaoui-Kherouatou et Attia, 2008).

    Diffrents essais ont t entrepris notamment en Algrie pour pouvoir prparer des fromages

    partir du lait de chamelle. Des tudes ont montr une meilleure aptitude la coagulation du

    lait camelin sous leffet des enzymes gastriques extraites destomacs du jeune dromadaire

    (Boudjenah- Haroun et al., 2012). Parmi les produits drivs traditionnels du lait de chamelle,

    on peut citer les laits ferments (Gariss, Shubat, Tarag, Kefir, Dahi), la poudre de lait et

    certains beurres (Khoa , Rabbri) et fromages artisanaux (Domiati, Afig) (Mohamed, 2006 ;

    Mohamed et al., 2013 ; Asresie et Adugna, 2014).

    1-1-4)Caractres nutritionnels et thrapeutiques du lait de chamelle

    En plus des caractres notionnels, le lait de chamelle est connu aussi pour diffrentes vertus

    thrapeutiques. En effet le lait de chamelle constitue un aliment complet pour une personne

    restant en bonne sant sans consommation de dautres aliments. De par sa composition riche

    en eau et en protine, le lait de chamelle exerce aussi un effet positif sur la microflore

    humaine (Jilo et Tegegne,2016). Le lait de chamelle est galement riche en minraux (Na, K,

    Ca, P Mg Fe, Zn, Cu) et en vitamines (A, E, C et B1) qui constituent des lments cls dans

    les activits enzymatiques et immunologiques (Al Kanhal, 2010 ; Gizachew et al., 2014). La

    concentration en vitamine C dans le lait de Dromadaire est deux fois plus leve que dans le

    lait de vache, ceci confre une certaine stabilit au lait de chamelle en plus du rle

    antioxydant de la vitamine C(Al-Juboori et al., 2013). Le lait de chamelle contient aussi

    diffrentes enzymes effet antimicrobiens (lysozyme, lactoferrine et lactoperoxidase) (Habib

    et al.,2013). Dailleurs leffet anti-tumoral du lait camelin est li ces caractristiques

    antioxydantes et antimicrobiennes qui prvoient une rduction de linflammation du foie. En

    effet Korashy et al., (2012), ont montr linduction de lapoptose des hpatomes humains

    (HepG2) et des cellules cancreuses du sein (MCF7) aprs consommation du lait camelin.

  • Le lait de chamelle possde aussi un effet anticytotoxique et antigenotoxique via linhibition

    de la formation des rythrocytes polycromatiques (MnPCEs) et laugmentation de lindice

    mitotique des cellules souches de la moelle osseuse (Quita et Kurdi, 2010).

    Le lait de chamelle constitue par ailleurs, un bon substituant du lait maternelle humain du fait

    de ses proprits antiallergiques dues labsence des peptides (B-lactoglobuline) responsables

    de la majorit des allergies chez les enfants (Gizachew et al., 2014).

    1-1-5) Microbiologie du lait de chamelle :

    Le lait de chamelle peut contenir diffrentes espces microbiennes. Compar aux laits de

    dautres espces animales, la microflore msophile, les levures et les autres champignons sont

    moins abondants dans le lait de chamelle si lanimale se trouve en bonne sant. Ces

    observations taient expliques sur la base de sa richesse en lysozyme, en acide ascorbique et

    en lactofrrine (Fguiri et al.,2012 ; Verraes et al., 2014 ).

    Les espces pathognes les plus frquemment trouves dans le lait de chamelle appartiennent

    essentiellement Staphylococcus aureus , Streptococcus sp., Escherichia coli et Salmonella

    sp . La prsence de ces germes tait une consquence directe des mauvaises pratiques de

    traite de ce lait (Hadush et al., 2008 ; Abera et al,2016).

    Les analyses microbiologiques du lait de chamelle ont rvles aussi la prsence de

    diffrentes espces de levures comme Candida kefyr, Saccharomyces cerevisiae, Candida

    krusei, Candida glabrata, Kluyveromyces marxianu, Kazahstan uiosporus et Candidda

    etanolica, qui taient gnralement associes lobtention des boissons alcoolises partir de

    ce lait (Shuangquan et al., 2004 ; Rahman et al, 2009)

    Concernant la flore lactique, le lait de chamelle a souvent montr une biodiversit importante

    caractrise par des entrocoques, des lactobacilles, des lactocoques, des leuconostocs, des

    streptocoques et des Weissella. Gnralement des espces appartenant Lb lactis, Lb

    helveticus, Lb delbrueckii ssp bulgaricus, Lb salivarius, Lb plantarum, , Lb acidophilus, , Lb

    casei , Lb bavaricus, Lb sakei, Lb brevis, Lb pentosus, Streptococcus thermophilus,

  • Enterococcus faecium, Enterococcus faecalis, Lactococcus lactis ssp cremoris, Lactococcus

    lactis ssp lactis, Lactococcus lactis ssp lactis biovar. diacetylactis, Leuconostoc lactis et

    Leuconostoc mesenteroides taient souvent isoles de laits crus ou ferments de chamelle

    collects diffrentes rgions du monde (Shuangquan et al., 2004 ; Zadi Karam et Karam,

    2006 ; Yateem et al., 2008 ; Khedid et al., 2009 ; Rahman et al., 2009 ; Drici et al., 2010 ;

    Belkheir et al., 2012 ; Fguiri et al., 2012 ; Benmechernene et al., 2013 ; Hawaz, 2014).

    1-2) Gnralits sur les bactries lactiques

    1-2-1) Dfinition et caractristiques

    Il sagit de bactries Gram positif asporules et immobiles, ne possdant ni catalase ni

    plusieurs exigences nutritionnelles vis vis des acides amins, peptides, vitamines, sels,

    acides gras et glucides fermentescibles (Gaspar et al., 2013).

    Les bactries lactiques dont le nom est en lui-mme vocateur de la caractristique

    emblmatique du mtabolisme de ce groupe bactrien, savoir la production dacide lactique,

    taient souvent traditionnellement associes aux fermentations alimentaires. Leur capacit

    produit final si elles sont homofermentaires (voie dEmbden Meyerhof Parnas) ou la

    bactries entreprennent la voie dite htrofermentaire ou htrolactique connue aussi comme

    et al., 2014).

    oxydase, gnralement anarobies facultatives, dpourvues de nitrate rductase et montrant

    la voie du 6- phosphogluconate ou encore la voie des hexose monophosphates (Figure1) (Liu

    2synthse de CO , dacide actique et dthanol en plus de lacide lactique dans le cas o ces

    dutiliser plusieurs sources carbones conduit soit la formation dacide lactique comme seul

  • Figure 1: Fermentation du glucose

    (A) homofermentation via la glycolyse

    (B) htrofermentation par la voie du 6-phosphogluconate (Axelsson, 1993).

  • Les bactries lactiques sont gnralement reprsentes par les genres Lactococcus,

    critres de la taxonomie moderne considrent les microorganismes appartenant aux genres

    Aerococcus, Vagococcus, Tetragenococcus et Carnobacterium comme appartenant aux

    1-2-2) Taxonomie des bactries lactiques

    La taxonomie des bactries lactiques est en mouvement continuel avec le dveloppement des

    techniques de la biologie molculaire. Les groupes Thermobacterium, Streptobacterium et

    Betabacterium dOrla-Jensen (1919) ont t remplacs par ceux classant les lactobacilles

    selon leur type fermentaire (Durlu-Ozkaya et al., 2001). Des espces, des sous espces ou

    voire mme des genres ont t revus aussi. De cette faon Lb bavaricum est devenu Lb sakei,

    Lb casei ssp rhamnosus est devenu Lb rhamnosus et Lb bulgaricus est devenu Lb delbrueckii

    ssp bulgaricus, Lb kandleri est devenu Weissella kandleri, Leuconostoc paramesenteroides

    est devenu Weissella paramesenteroides et Lb divergens est devenu Carnibacterium

    divergens (Coeuret et al., 2003) (parfois crit Carnobacterium).

    Actinobacteria appartient aussi aux bactries lactiques (Liu et al., 2014).

    bactries lactiques (Axelsson, 1993). Toutefois le genre Bifidobacterium dans le phylum

    Leuconostoc, Lactobacillus, Pediococcus, Enterococcus et Streptococcus. Cependant les

  • Selon les donnes de la classification courante, les bactries lactiques appartiennent au

    phylum des Firmicutes, la classe des Bacilli et lordre des Lactobacillales. Cet ordre est

    compos de six familles qui sont Aerococcaceae, Carnobacteriaceae, Enterococcaceae,

    Leuconostocaceae, Lactobacillaceae, et Streptococcaceae (Figure 2) (Ludwig et al.,2009;

    Gaspar et al., 2013).

    La phylognie base sur la comparaison des squences de lADN ribosomique et sur l'analyse

    de squences signatures dans les protines trs conserves suggre que le monde bactrien

    comprend onze principaux phylums; celui des bactries Gram-positif comprend deux

    subdivisions principales : la subdivision Clostridia et apparents qui regroupe les

    bactries possdant un ADN avec bas taux de guanine et cytosine (GC50%) et la subdivision

    Actinobacteria et apparents qui regroupe les bactries Gram positif et GC suprieur

    50% (Figure 3) (Schleifer et Ludwig, 1995 ; Holzapfel et al., 2001). Dun point de vue

    taxonomique, les bactries lactiques reprsentent un groupe de microorganismes trs

    htrogne compos des genres avec G+C infrieur 50% comme Carnobacterium,

    Lactobacillus, Lactococcus, Leuconostoc, Pediococcus, Enterococcus, Oenococcus,

    Weissella, Aerococcus, Streptococcus et Tetragenococcus. Dans cette classification le genre

    Bifidobacterium est li la branche des Actinobacteria alors quil est physiologiquement

    proche des bactries lactiques. Cette classification montre aussi que les genres Lactobacillus,

    Leuconostoc et Pediococcus, trs distincts morphologiquement, sont trs entremls

    phylogntiquement (Figure 4) (Schleifer et Ludwig, 1995 ; Holzapfel et al., 2001).

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Lactobacillales

  • Figure 2: Dendrogramme refltant des relations phylogntiques de lordre Lactobacillales

    (Ludwig et al., 2009)

    Ordre : Lactobacillales

    Famille I. Lactobacillaceae

    Genre I. Lactobacillus

    Genre II. Paralactobacillus

    Genre III. Pediococcus

    Famille II. Aerococcaceae

    Genre I. Aerococcus

    Genre II. AbiotrophiaVP

    Genre III. Dolosicoccus

    Genre IV. Eremococcus

    Genre V. Facklamia

    Genre VI. Globicatella

    Genre VII. Ignavigranum

    Famille III. Leuconostocaceae

    Genre I. Leuconostoc

    Genre II. Oenococcus

    Genre III. Weissella

    Famille IV. Enterococcaceae

    Genre I. Enterococcus

    Genre II. Melissococcus

    Genre III. Tetragenococcus

    Genre IV. Vagococcus

    Famille V. Streptococcaceae

    Genre I. StreptococcusAL

    Genre II. Lactococcus

    Genre III. Lactovum

    Famille VI. Carnobacteriaceae

    Genre I. Carnobacterium

    Genre II. Alkalibacterium

    Genre III. Allofustis

    Genre IV. Alloiococcus

    Genre V. Atopobacter

    Genre VI. Atopococcus

    Genre VII. Atopostipes

    Genre VIII. Desemzia

    Genre IX. Dolosigranulum

    Genre X. Granulicatella

    Genre XI. Isobaculum

    Genre XII. Marinilactibacillus

    Genre XIII. Trichococcus

  • Figure 3: Arbre phylogntique des bactries Gram positives bas sur la comparaison des

    squences de lARNr 16S.

    La barre indique une divergence de squence 10% (Schleifer et Ludwig, 1995).

  • Figure 4 : Arbre phylogntique des principaux genres de bactries lactiques et des genres

    non associs (bactries avec taux lev de G+C dans lADN).

    La barre indique une divergence des squences estimes 10% (Holzapfel et al., 2001).

  • 1-2-3) Quelques caractristiques des genres Lactobacillus et Leuconostoc

    Les bactries lactiques peuvent avoir des formes en btonnets ou en coques (Figure 5 a, b et

    c). Parmi les 12 genres formant ce groupe bactrien, les lactobacilles et les leuconostocs sont

    les deux principaux genres de bactries lactiques identifis parmi les isolats issus des

    chantillons de lait de chamelle traits dans cette tude.

    a b c Figure 5 : Formes btonnet (a) et coque (b, c) des bactries lactiques.

    Observations au microscope lectronique transmission 10000X (Ehrmann et al.,2009)

    1-2-3-1) Le genre Lactobacillus

    Avec environ 154 espces et 30 sous espces, le genre Lactobacillus est le groupe le plus

    large des bactries lactiques (Siezen et van Hylckama Vlieg, 2011 ; Kicov et al., 2013).

    Le terme Lactobacillus fait souvent rfrence aux petits bacilles isols du lait. Cependant

    certaines espces prennent la forme coccobacille ou la forme bacilles fins et longs et mme

    parfois la forme incurve rappelant celle des corynbactries (Figure 5a). Les lactobacilles

    sont gnralement immobiles, Gram positif et catalase ngative mais quelques espces

    peuvent possder une pseudo-catalase. Sous microscope, les cellules apparaissent isoles mais

    parfois elles sont associes en chainettes. Les lactobacilles sont des microorganismes

    asporuls mais la prsence de granulations ou des inclusions bipolaires dans certaines cellules

    colores par la mthode de Gram ou au bleu de mthylne peut conduire la confusion

    (Coeuret et al., 2003 ; Dicks et Endo, 2009).

    Les diffrentes espces composant le genre Lactobacillus ont t initialement regroupes

    selon leur temprature optimale de croissance et leur profil de fermentation des hexoses en

    trois sous-genres qui sont le sous genre Thermobacterium, le sous genre Streptobacterium et

    le sous genre Betabacterium. La classification ancienne dOrla et Jensen (1919) a t

  • remplace par celle de Kandler et Weiss (1984) qui ont divis les lactobacilles selon leur type

    fermentaire en espces homofermentaires obligatoires, htrofermentaires facultatives et

    htrofermentaires obligatoires (Tableau 2). Dailleurs cette classification est de nos jours

    utilise dans ltude phnotypique des nouveaux isolats. Par la suite en se basant sur les

    donnes de lARNr16S, les lactobacilles ont t diviss en trois autres groupes. Le premier

    connu comme le groupe delbrueckii inclue des espces homofermentaires et certaines espces

    htrofermentaires facultatives. Le deuxime groupe est celui de casei-Pediococcus qui est

    compos des espces homofermentaires strictes, des espces htrofermentaires facultatives et

    htrofermentaires strictes. Le dernier groupe est connu comme celui de Leuconostoc car il

    comprend les genres Leuconostoc, Weissella, et Oenococcus cot de certaines espces

    htrofermentaires strictes du genre Lactobacillus (Tableau 3) (Stiles et Holzapfel, 1997).

    Actuellement, la rcente classification de ce genre bactrien a subdivis le groupe casei-

    Pediococcus en 5 sous groupes (le sous groupe Lb. casei, le sous groupe Lb plantarum, le

    sous groupe Lb reuteri, le sous groupe Lb buchneri et le sous groupe Lb salivarius). Cette

    mme classification a donn au groupe delbrueckii lappellation acidophilus qui est un groupe

    compos exclusivement des lactobacilles homofermentaires strictes comme Lb acidophilus,

    Lb amylovorus, Lb crispatus, Lb johnsonii, Lb helveticus, et Lb gasseri et lespce Lb

    delbrueckii avec ses quatre sous espces delbrueckii, lactis, bulgaricus et indicus, (Giraffa et

    al., 2010).

    Les lactobacilles colonisent diffrentes niches cologiques et sont surtout isols des substrats

    riches en carbohydrates comme les produits laitiers, les produits carns et les vgtaux

    ferments (Krckel ,2013 ; Vasiee et al., 2014 ; Li et al., 2015). Ils sont aussi retrouvs dans

    diffrentes parties du corps humain notamment dans les tubes gastro-intestinal et urognital

    (Siezen et Van Hylckama Vlieg, 2011). Certaines espces sont devenues des habitants

    spcifiques de quelques niches cologiques comme Lb bulgaricus souvent trouv dans les

  • produits laitiers et Lb acidophilus, Lb johnsonii, Lactobacillus reuteri et Lactobacillus

    rhamnosus colonisant principalement le tube digestif humain (Holzapfel et al., 2001).

    Les lactobacilles sont des bactries trs exigeantes dun point de vue nutritionnel. Ils

    ncessitent pour leur croissance un milieu de culture complexe contenant des acides amins,

    des peptides, des drivs dacides nucliques, multiples vitamines, des sels minraux, des

    acides gras ou esters dacides gras et des carbohydrates fermentescibles. La croissance des

    espces formant ce groupe bactrien est optimale des tempratures de 30 40C et des pH

    de 5.5 6.2 units de pH (Dicks et Endo, 2009).

    Tableau 2: Quelques lactobacilles associs lindustrie laitire classs selon leur type

    fermentaire (Giraffa et al., 2010).

    Homofermentaires

    Obligatoires (Groupe I)

    Htrofermentaires

    Facultatifs (Groupe II)

    Htrofermentaires

    Obligatoires (Groupe III)

    Lb delbrueckii subsp. delbrueckii

    Lb delbrueckii subsp. bulgaricus

    Lb delbrueckii subsp. lactis

    Lb delbrueckii subsp. indicus

    Lb acidophilus

    Lb helveticus

    Lb kefiranofaciens

    Lb salivarius

    Lb johnsonii

    Lb crispatus

    Lb animalis

    Lb curvatus

    Lb paracasei subsp paracasei

    Lb plantarum

    Lb rhamnosus

    Lb cypricasei

    Lb casei

    Lb brevis

    Lb fermentum

    Lb hilgardii

    Lb parakefiri

    Lb reuteri

    Lb kefiri

    Lb buchneri

  • Tableau 3 : Classification de Lactobacillus selon les donnes de lARNr 16S, (Schleifer et

    Ludwig, 1995).

    Groupe I. delbrueckii

    Groupe II. casei-Pediococcus Groupe III. Leuconostoc

    Lb delbrueckii

    Lb acidophilus

    Lb helveticus

    Lb crispatus

    Htrofermentaires Facultatifs

    Autres Homofermentaires

    Homofermentaires stricts

    Lb avarius

    Lb salivarius

    Htrofermentaires facultatifs

    Lb casei

    Lb plantarum

    Lb sakei

    Htrofermentaires stricts

    Lb fermentum

    Lb brevis

    Lb sanfrancisco

    Lb buchneri

    Genre Pediococcus

    Htrofermentaires stricts

    Genre Leuconostoc

    Ln Amelibiosum

    Ln carnosum

    Ln Gelidum

    Genre Weissella

    Ln paramesen

    Lb. confusus

    Lb viridescens

    1-2-3-2) Le genre Leuconostoc

    Le genre Leuconostoc regroupe toutes les espces de bactries lactiques non sporules,

    gnralement de frome ellipsodale ou un peu sphrique (Figures 5 b, c). Dans un milieu

  • riche en glucose ou sur milieu solide, les cellules de leuconostocs peuvent prendre une forme

    un peu tire semblable celle des lactobacilles. Les cellules de leuconostocs apparaissent

    soit isoles ou associes en paire, mais elles peuvent former de courtes chainettes. Souvent les

    leuconostocs sont lis une croissance lente ncessitant parfois 3 4 jours dans les conditions

    optimales de pH (6.5) et de temprature (20 30C) pour lapparition des premires colonies

    sur milieu solide. Cette croissance est souvent stimule par laddition de cystine-HCl ou

    dextrait de levure. Le glucose est transform par les leuconostocs en acide lactique, CO2 et

    thanol ou actate selon les espces (Figure 6) (Dicks et Endo, 2009).

    Gnralement les leuconostocs sont peu protolytiques et ne dgradent pas larginine. Ils

    ncessitent alors pour leur croissance des sources exognes dacides amins souvent assures

    par les lactocoques se trouvant en culture mixte avec ces microorganismes (Dicks et Endo,

    2009).

    Au dbut, le genre Leuconostoc comptait seulement quatre espces qui sont Ln mesenteroides

    avec les sous espces mesenteroides, dextranicum, et cremoris, Ln lactis, Ln

    paramesenteroides et Ln dextranicum (Hemme et Foucaud-Scheunemann, 2004). Plus tard,

    avec des critres molculaires, lespce Lb fructosus tait reclasse parmi les leuconostoc

    comme tant Ln ficulneum (Antunes et al., 2002), et les espces gelidum et carnosum isoles

    toutes les deux des produits carns, lespce citreum isole de milieu clinique, lespce fallax

    isole de Sauerkraut, lespce argentinum isole de lait cru collect en Argentine, lespce

    gasicomitatum associe aux contaminations des viandes, les espces kimchii et inhae isoles

    de Kimchi et lespce fructosum isole de la mre, taient additionnes au genre Leuconostoc

    (Hemme et Foucaud-Scheunemann, 2004). Actuellement les nouvelles espces Ln durionis

    isole du condiment malaysien ferment Tempoyak (Leisner et al., 2005), Ln palmae isole

    du vin de palmier (Ehrmann et al., 2009) et Ln rapi isole du rutabaga (navet fourrager) (Lyhs

    et al., 2015) font partie aussi du genre Leuconostoc. Par ailleurs, dans la taxonomie rcente de

    ce groupe bactrien, Ln gasicomitatum apparait comme une sous espce de Ln gelidum

    (Rahkila et al., 2014).

    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Antunes%20A%5BAuthor%5D&cauthor=true&cauthor_uid=11931179

  • La proprit importante caractrisant les leuconostocs est leur capacit de former des colonies

    mucilagineuses aprs synthse dexopolysaccharides. Cette proprit est dailleurs lorigine

    du terme nostoc qui veut dire algue bleue mucilagineuse (Devoyod et Poullain, 1988).

    Les leuconostocs sont trs rpandus dans la nature; ils sont prsents dans les vgtaux qui

    constituent leurs habitats cologiques naturels mais ils sont aussi frquemment rencontrs

    dans le lait et entrent couramment dans la composition des levains utiliss pour la fabrication

    de nombreux produits laitiers (Yuksekdag et al.,2004 ; Ignacio Sanchez et al., 2006 ; Settanni

    et Moschetti, 2010).

    Figure 6 : Schma simplifi du co-mtabolisme sucre-citrate de Leuconostoc mesenteroides ; (1) citrate permase, (2) citrate lyase, (3) oxaloactate dcarboxylase, (4) lactate dshydrognase, (5) -

    actolactate synthase, (6) -actolactate dcarboxylase, (7) dcarboxylation non enzymatique, (8) 2,3-butanediol

    dshydrognase, (9) actate kinase, (10) phosphotransactylase, (11) alcool dshydrognase (Bourel et al., 2001)

    1-2-4) Utilisation des bactries lactiques

  • Lutilisation des bactries lactiques pour une application industrielle donne dpend de leurs

    proprits fonctionnelles et technologiques. L'utilisation des sucres et le mtabolisme des

    sources azotes dans les produits alimentaires sont considrs comme tant des vnements

    biochimiques trs importants dans le dveloppement des caractres organoleptiques et

    texturaux dun aliment donn. De plus la production dacides organiques dans les aliments

    assure une baisse du pH jusqu' une valeur dfavorable pour le dveloppement de la majorit

    des bactries pathognes. La synthse des composs aromatiques et des volatiles avec

    laboration des polymres de sucre dterminent elles aussi certains caractres sensoriels et

    rhologiques dsirs des produits alimentaires.

    Protolyse chez les bactries lactiques

    Le systme protolytique des bactries lactiques est compos de protases associes la paroi

    cellulaire, qui catalysent l'hydrolyse initiale des protines en peptides. Ces peptides sont

    ensuite dgrads par des endopeptidases ou exopeptidases en acides amins et oligopeptides

    facilement transfrables travers les parois cellulaires (Savijoki et al., 2006 ; Liu et al.,2010).

    Dans le lait, la dnaturation des casines laitires conduit leur prcipitation en petits flocons

    puis en caill conduisant la coagulation du lait (Figure 7). La progression de lhydrolyse des

    protines du caill constitue lensemble des phnomnes les plus importants de laffinage des

    fromages. La libration de petits peptides et acides amins durant la maturation fromagre

    contribue directement au dveloppement d'armes ou de ses prcurseurs. En effet les acides

    amins libres ont des saveurs varies certains ont une saveur sucre (glycoccolle, alanine,

    srine), d'autres une saveur amre (leucine, lysine, tryptophane); la tyrosine est insipide, la

    cystine a une saveur de caoutchouc, tandis que les diacides (aspartique, glutamique) ont une

    saveur de bouillon. Ensuite la transformation de ces acides amins en composs spcifiques

    sous laction des lyases, dcarboxylases, dsaminases et transaminases conduit la formation

    des amines, des acides et des aldhydes qui confrent aussi aux fromages leurs proprits

    organoleptiques finales (Figure 8) (Singh et al., 2003). La protolyse dans les produits

  • alimentaires est assure surtout par les enzymes microbiennes des starters initiaux msophiles

    (Lactococcus lactis et Leuconostoc) ou thermophiles (Lb delbrueckii, Lb helveticus et

    Streptococcus thermophilus). Cependant la grande partie de lactivit protolytique est le

    rsultat des enzymes tardives libres dans les fromages par la flore additive homofermentaire

    stricte (Lb farciminis), htrofermentaire facultative (Lb casei, Lb paracasei ,Lb plantarum,

    Lb pentosus, Lb curvatus et Lb rhamnosus) ou htrofermentaire stricte (Lb fermentum, Lb

    buchneri, Lb parabuchneri et Lb brevis) (Settanni et Moschetti, 2010).

    Pontage de 2 submicelles par le

    phosphate de calcium

    Pi Ca

    Solubilisation de P et Ca

    pH 6.7 5.52 5.52 5.31 5.31 5.10 5.10 4.91 4.91 4.38

    Modle de casine

  • Figure 7 : Evolution de la structure de la casine au cours de la coagulation acide ( 30C)

    (Abbas, 2012).

    Figure 8: Voies de conversion des protines en composs aromatiques dans les produits

    ferments (Smit et al., 2005)

    Rle probiotique des bactries lactiques

    Les probiotiques sont classiquement dfinis comme tant toutes prparations microbiennes

    vivantes introduites dans les aliments pour un maintien de lquilibre microbien intestinal

    (Almeida et al. ,2008 ; Settachaimongkon et al., 2014). Les prbiotiques quant eux, sont

    troitement associs aux probiotiques, ils sont gnralement dfinis comme tant les substrats

    pr-ferments par des bactries bnfiques, qui une fois administrs dans le corps humain,

    stimulent la croissance de la flore endogne (Tabasco et al., 2014).

  • Les probiotiques agissent gnralement, aprs contact direct avec la cible, par inhibition des

    bactries indsirables, par neutralisation des produits toxiques, par amlioration de la

    digestibilit alimentaire surtout du lactose, par diminution du cholestrol srique, ou par

    stimulation de l'immunit humaine (Rivera-Espinoza et Gallardo-Navarro, 2010 ; Syukur et

    al., 2013). Linhibition des bactries pathognes tant assure par la synthse des composs

    effet antimicrobien ou par des phnomnes de comptition pour ladhsion aux pithliums

    corporels (Yateem et al., 2008 ; Lee et al., 2013).

    Le rle probiotique des bactries lactiques a t rapport chez plusieurs espces (Tableau 4)

    qui ont montr un rle dans la prvention des cancers (tumeurs coliques diminues par

    Lactobacillus acidophilus, Bifidobacterium longum et vsicales diminues par Lactobacillus

    casei), la prvention et le traitement des diarrhes infectieuses dues Clostridium difficile

    (Bifidobacterium bifidium et Streptococcus thermophilus), le traitement des troubles digestifs

    lis lantibiothrapie (Lactobacillus rhamnosus) et la diminution du cholestrol srique

    surtout sous leffet des probiotiques dnomms LactoSacc (Lactobacillus acidophilus,

    Saccharomyces cerevisiae) (Temmerman et al., 2002 ; Syukur et al., 2013 ; Lee et al., 2013).

    Un intrt spcifique et un budget norme sont rservs aux produits probiotiques laitiers

    (yaourts, laits ferments) ou autres (Sauerkraut, Kimchi, Boza, Tempeh, Killi et Ogi) dont la

    consommation est en augmentation continue dans le monde (Rivera-Espinoza et Gallardo-

    Navarro, 2010 ; Gaspar et al.,2013).

  • Tableau 4: Espces de bactries lactiques ayant un rle probiotique (Holzapfel et al., 2001 ;

    Rivera-Espinoza et Gallardo-Navarro,2010)

    Lactobacillus Bifidobacterium Autres bactries lactiques

    Lb acidophilus ,

    Lb casei

    Lb amylovorus ,

    Lb crispatus

    Lb gallinarum ,

    Lb gasseri

    Lb johnsonii,

    Lb paracasei

    Lb plantarum,

    Lb reuteri

    Lb fermentum ,

    Lb curvaticus

    Lb fructosus,

    Lb salivaticus

    Lb coryniformis

    Lb bulgaricus

    Lb delbrueckii

    subsp. bulgaricus

    Lb brevis ,

    Lb rhamnosus,

    B adolescentis

    B animalis

    B breve

    B bifidum

    B infantis

    B lactis

    B longum

    Enterococcus faecalis

    Enterococcus faecium

    Leuconstoc mesenteroides

    Lactococcus lactis

    Pediococcus acidilactici

    Sporolactobacillus inulinus

    Streptococcus thermophilus

    Mtabolisme des sucres et le pouvoir acidifiant des bactries lactiques

    La fonction acidifiante chez les bactries lactiques se manifeste par la production dacide

    lactique partir de la fermentation des hydrates de carbone au cours de la croissance

    bactrienne. Le mtabolisme des sucres chez les bactries lactiques seffectue selon les voies

    homolactique ou htrolactique (Figure 9) conduisant toutes les deux labaissement du pH

    aprs production dacides organiques. Les bactries lactiques transportent le glucose contenu

    dans les aliments et les milieux de culture lintrieur de la cellule travers des systmes

    spcifiques comme le systme phosphotransferase (PST) ou les permases multiples (Corrieu

    et Luquet, 2008).

  • Les sucres reprsentent la principale source de carbone et dnergie pour les bactries

    lactiques. Cependant, en absence de sucres fermentescibles, les bactries lactiques

    maintiennent leur croissance en utilisant des acides organiques comme le citrate (Dudley et

    Steele, 2005), les carbones drivs de lhydrolyse des macropeptides et des casines laitires

    ou mme les pentoses issus de la lyse dautres bactries (Settanni et Moschetti, 2010).

    Gnralement les lactobacilles et les leuconostocs sont connus pour leur faible potentiel

    acidifiant et leur croissance lente dans le lait (Lucas et al., 2004). Ce problme a t souvent

    rsolu en cultivant ces microorganismes en association avec des bactries rapidement

    acidifiantes comme Lactococcus lactis et Lb delbrueckii ssp bulgaricus qui durant leur

    croissance fournissent des lments qui stimulent les autres bactries (Oliveira et al., 2001).

    Figure 9 : Mtabolisme du glucose par Lb brevis (Bourel et al., 2001).

    Pouvoir paississant des bactries lactiques

    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Dudley%20EG%5BAuthor%5D&cauthor=true&cauthor_uid=15610413http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Steele%20JL%5BAuthor%5D&cauthor=true&cauthor_uid=15610413

  • Le pouvoir paississant ou texturant des bactries lactiques est li leur capacit de produire

    des polysaccharides. Ces polymres de sucre permettent d'augmenter la viscosit et

    l'onctuosit du produit ferment et ont la capacit dempcher la prcipitation au fond des

    fruits additionns aux yaourts, rendant ainsi la prsentation des laits ferments agrable

    (Vijayendra et Sharath Babu, 2008).

    Les sucres synthtiss par les bactries lactiques sassocient avec les glycoprotines pour

    former autours de la cellule une fine couche connue souvent sous le nom de glycocalyx

    (Figure 10) (Ruas-Madiedo et De los Reyes-Gavilan, 2005).

    Le rle physiologique exact des exopolysaccharides (EPS) pour les microorganismes

    producteurs reste mal connu, mais plusieurs hypothses suggrent la rutilisation de ces

    polymres par le microorganisme producteur aprs puisement de la source de carbone. Une

    rsistance aux phages et aux conditions de dessiccation ou des proprits adhsives sont aussi

    probablement associes aux EPS bactriens (Palomba et al., 2012).

    Les bactries lactiques forment ces polymres de sucre par succession de rsidus

    monosaccharidiques relis entre eux par des liens osidiques. Selon le site de synthse et la

    nature des prcurseurs introduits dans les EPS, les bactries lactiques produisent soit des

    homopolysaccharides librs hors la cellule ou des htropolysaccharides qui restent lis la

    membrane cellulaire. Les bactries Ln mesenteroides, S mutans et S salivarius produisent

    respectivement les homopolysaccharides suivants : dextranes, mutanes et levanes. Les

    bactries lactiques msophiles comme Lc lactis, Lc cremoris et Lb. casei ou les bactries

    thermophiles comme Lb bulgaricus et S thermophilus sont connues pour leur synthse

    dhtropolysaccharides (Nguyen et Nguyen, 2013)

  • Figure 10 : Localisations cellulaires des polysaccharides produits par les bactries Gram-

    positif et Gram-ngative. CPS = polysaccharides de la capsule (capsule). (Ruas-Madiedo et De los Reyes-Gavilan, 2005)

    Proprits aromatiques des bactries lactiques

    Le diactyle (2,3-butanedione) est le principal compos qui participe l'arme de trs

    nombreux produits laitiers. La prsence de ce compos carbonyl dans le beurre, les laits et

    les crmes ferments, dans certains fromages et, pour le diactyle, dans les margarines est

    dsirable et mme indispensable la flaveur caractristique de ces produits. Ce compos

    volatile l'arme de beurre est issu du mtabolisme du citrate par diffrentes espces de

    bactries lactiques (Figure 11).

    Le mtabolisme du citrate par les bactries lactiques dbute par son transport lintrieur de

    la cellule travers la citrate permase. A lintrieur de la cellule le citrate est transform en

    oxaloactate et en actate par la citrate lyase. L'oxaloactate est par la suite converti en CO2 et

    pyruvate par l'enzyme oxaloactate dhydrognase (OADH). La formation de l'-actolactate

    est effectue en 2 ractions distinctes catalyses par l'enzyme l'-actolactate synthase (ALS).

    Avec la thiamine pyrophosphate (TPP) agissant titre de coenzyme, une molcule de

    pyruvate est dabord dcarboxyle, rsultant en la formation d'hydroxythyl-TPP ou

  • actaldhyde actif. Cet intermdiaire ragit ensuite avec une seconde molcule de pyruvate,

    assurant la formation d-actolactate. Celui-ci est immdiatement dcarboxyl en actone

    par l'-actolactate dcarboxylase (ALD) ou de faon oxydative en diactyle. L'actone et le

    diactyle produits peuvent par la suite tre respectivement rduits en 2,3-butanediol ou

    actone par les rductases. L'actate, le formate, l'thanol et le lactate sont galement forms

    en quantits varies partir du pyruvate via les enzymes pyruvate formate lyase (PFL),

    pyruvate dshydrognase (PDH) et lactate dshydrognase (LDH) (Papagianni, 2012).

    Lintrt pour ces composs a suscit la recherche de bactries fortement productrices.

    Lobtention de ces bactries est possible en suivant des stratgies visant une production

    accrue de diactyle par les bactries lactiques. Lune de ces stratgies est la redirection des

    voies du catabolisme du pyruvate avec accumulation d'une plus grande quantit d'-

    actolactate pour la production de diactyle (Bourel et al., 2001).

  • Figure 11 : Mtabolisme du Citrate chez les genres Lactococcus et Leuconostoc (Valenzuela

    et al.,2015) .

    Bioconservation par les bactries lactiques

    Le dveloppement de la flore indsirable dans les produits alimentaires peut tre limit par

    lutilisation des additifs vivants ayant la capacit dinhiber la croissance de ces germes. La

    technologie de bioprservation fait appel, dans la plupart des cas, aux bactries du groupe

    lactique, bien connues pour leurs pouvoirs bactricides et bactriostatiques. En effet ces

    bactries produisent souvent des composs inhibiteurs comme des acides organiques, du

    peroxyde d'hydrogne, du gaz carbonique et du diactyle pendant leur croissance (Tuma, et

    al., 2008).

    La production dacides organiques par les bactries lactiques, conduit labaissement du pH

    extrieur et cytoplasmique. Cette acidification inhibe lactivit de la majorit des enzymes

  • cytoplasmiques. De plus, les acides organiques comme lacide lactique se dissocient

    faiblement. Une fois accumuls dans le milieu de culture, ces acides sassocient aux

    phospholipides de la membrane entrainant ainsi un dysfonctionnement des systmes de

    transports membranaires (Ammor et al., 2006).

    Leffet antimicrobien du peroxyde dhydrogne est li loxydation des groupements

    sulfhydriles des enzymes cellulaires. Cette oxydation conduit la dnaturation puis la perte

    de lactivit enzymatique. Le peroxyde dhydrogne est aussi le prcurseur principal des

    groupements superoxydes (O-2) et des groupements hydroxyles (OH) qui provoquent des

    dommages irrversibles dans lADN bactrien (Ammor et al., 2006).

    Le diactyle est un compos issu du mtabolisme du citrate par les bactries lactiques. Ce

    compos affecte la croissance des bactries Gram ngatif en agissant sur lutilisation de

    larginine par ces bactries (Jay, 1982).

    Le dioxyde de carbone (CO2) est lun des produits rsultants du mtabolisme

    htrofermentaire des bactries lactiques. Laccumulation du CO2 dans le milieu provoque le

    dysfonctionnement des lipides membranaires et conduit la dcarboxylation des enzymes

    cellulaires des bactries cibles (Ammor et al., 2006).

    Outre les mcanismes suscits, les proprits antimicrobiennes des bactries lactiques sont

    aussi associes leur capacit de synthtiser des bactriocines. Ces peptides de faible poids

    molculaire interagissent avec la membrane plasmique de la bactrie cible par des interactions

    lectrostatiques. Ces liaisons conduisent la formation de pores dans la membrane de la

    bactrie cible. Diffrentes bactriocines produites par les bactries lactiques sont actuellement

    utilises dans le domaine de bioconservation alimentaire (Tableau 5). Parmi ces bactriocines

    ont peut citer la plantaricine J produite par Lb plantarum, la Lactococcine G, la lactacine Q et

    la Lactacine Z produites par Lb. lactis QU 5 et Lb. lactis QU14, lEntrocine L50 produite par

    E faecium L50, la Lactococcine A, la Lactococcine B et la Lactococcine M produites par Lc

    lactis lactis ssp cremoris 9B4, la Thermophiline A et la Bovicine 255 produites

  • respectivement par Streptococcus thermophilus ST134 et Streptococcus gallolyticus

    LRC0255, la Durancine TW-49M produite par Enterococcus durans QU, la

    Carnobactriocine A et la Piscicoline 61 synthtises respectivement par Carnobacterium

    piscicola (Cb piscicola) LV17A et Carnobacterium piscicola (Makhloufi, 2011).

    Tableau 5 : Quelques bactriocines produites par les bactries lactiques starter et

    probiotiques. (Tamime,2002) Genre- microorganismes Bactriocines PM (kDa)

    I. Lactococcus

    Lc lactis ssp lactis

    Lc lactis ssp lactis biovar diacetylactis

    (ou ssp cremoris )

    II. Leuconostoc

    Ln mesenteroides ssp mesenteroides

    III. Streptococcus

    S thermophilus

    IV. Lactobacillus

    Lb acidophilus

    Lb johnsonii

    Lb. gasseri

    Lb reuteri

    Lb casei

    Lb plantarum

    Lb rhamnosus

    Lb delbrueckii ssp bulgaricus

    Lb delbrueckii ssp lactis

    V. Enterococcus

    Lactostrepcine, Nisine, Lacticine, Bacteriocine, Dricine,

    Lactococcine

    Bacteriocine, Lactococcine, Lactocine, Diacetine Lactococcine,

    Bacteriocine, Diplococcine

    Mesenterocine, Leucocine

    Bacteriocine, Thermophiline

    Lactacine, Acidophiline, Acidophilicine, Acidocine, Acidoline

    Lactacine

    Bacteriocine, Gassericine

    Reutericycline, Reutericine

    Caseicine

    Plantaricine

    Bacteriocine

    Bulgaricane

    Lacticine, Lactobacilline

    1.3 >10

    3.4 5.8

    3.4 8.5

    2.5 100

    0.2 50

    2.5 >300

    4.5 5.6

    0.4 >200

    41

    1 5.9

  • E faecalis

    E faecium.

    VI. Bifidobacterium

    Bifidobacterium sp

    B longum

    B bifidum

    VII. Pediococcus

    P acidilactici

    Enteroccine

    Enterocine

    Bacteriocine

    Nouvelle protine

    Bifidocine

    Pediocine

    -

    3.3 104

    -

    -

    2.5 4.6

    1-2-5) Culture des bactries lactiques

    Les bactries lactiques exigent pour leur croissance la prsence de diffrents nutriments dans

    les milieux de culture. Outre les sucres fermentescibles, ces bactries ncessitent certains

    acides amins essentiels comme le glutamate et la mthionine, des acides gras, des sels, des

    vitamines et des conditions gnralement pauvres en oxygne pour donner une bonne

    croissance sur les milieux synthtiques (Letort et al., 2002 ; Manca de Nadra, 2007). Ces

    bactries sont gnralement cultives sur des milieux complexes comme les milieux MRS et

    M17, qui taient souvent utiliss pour lisolement et le dnombrement des bactries lactiques

    de diffrentes niches cologiques (Gemelas et al., 2013). Lutilisation dagar au lait crm a

    permis aussi lisolement de Lb bulgaricus et Streptococcus thermophilus partir de yaourt

    (Coeuret et al.,2003). Cependant lenrichissement de ce milieu par lextrait de levure ou les

    hydrolysats de casine a t souvent ncessaire pour lisolement des autres espces (Centeno

    et al.,1996 ; Olmos-Dichara et al.,1997). En industrie, lutilisation des milieux enrichis pour

    les fermentations peut conduire plus de 60% de pertes conomiques (Coelho et al., 2011).

    Les leuconostocs se trouvant en co-culture avec dautres genres lactiques sont gnralement

    isols seuls sur le milieu MRS additionn de 30 mg/ml de vancomycine. Le milieu M17

    contenant 5% de glucose peut permettre lisolement des leuconostocs qui ncessiteront entre

  • 24 48h pour donner les premires colonies. Ce mme milieu permet lapprciation du

    caractre mucoide des leuconostocs quand il est additionn de 5% de sucrose (Hemme et

    Foucaud-Scheunemann, 2004). Le milieu glucose-extrait de levure, le bouillon extrait de

    levure-glucose-citrate (YGC), le milieu Ttrazolium-sucrose (TS) ont t aussi utiliss pour

    lisolement des leuconostocs des vgtaux (Dicks et Endo, 2009).

    1-2-6) Mthodes didentification des bactries lactiques

    Pendant des dcennies la diffrenciation entre les genres lactiques tait base sur les

    caractres phnotypiques, morphologiques, physiologiques et biochimiques des bactries.

    Sous le microscope photonique les bactries lactiques sont des coques ou bacilles Gram

    positif de formes irrgulires, immobiles et non sporuls. Cependant la morphologie cellulaire

    est souvent instable et peut tre identique pour plusieurs genres. Par exemple les lactobacilles

    et quelques genres proches comme Carnobacterium et Weissella apparaissent sous diffrentes

    formes variant de bacilles longs ou incurvs aux formes de corynbactries ou cocobacilles.

    Afin de sparer les genres voisins il a fallu se baser sur dautres caractres comme la non

    utilisation dactate par Carnobacterium et la structure de la paroi de Weissella qui diffre de

    celle des Lactobacilles htrofermentaires (Coeuret et al., 2003).

    La caractrisation physiologique des bactries lactiques fait un trait sur leur type respiratoire,

    leur mobilit, leur croissance diffrentes tempratures et en prsence de divers pH et

    concentrations de NaCl. La caractrisation biochimique sintresse leur type fermentaire

    (homo/htrofermentaire), leur capacit dutiliser les carbohydrates ou larginine et leur

    susceptibilit aux antibiotiques. Dautres caractres particuliers, comme lactivit

    hmolytique alpha ou bta (pour les souches pathognes), rduction du tellurite de potassium,

    dcarboxylation de la tyrosine, la lipolyse, la mobilit lectrophortique, la production

    disomre optique de lacide lactique, lhydrolyse de lesculine et de lure, la synthse

  • denzymes spcifiques comme la catalase, la pseudocatalase ou la phosphatase alcaline sont

    parfois recherchs (Facklam et Elliott, 1995 ; Cortez Sawitzki et al., 2007 ; Franciosi et al.,

    2009 ; Terzic-Vidojevic et al., 2009 ; Alaoui Ismaili et al., 2016).

    Les bactries lactiques sont des microorganismes chimio-organotrophes ce qui signifie

    qu'elles utilisent comme source nergtique des substances hydrocarbones telles que les

    sucres, les alcools et les acides organiques. Elles possdent souvent des exigences

    nutritionnelles complexes en terme d'acides amins, de peptides, de vitamines, de sels,

    d'acides gras et de sucre (Durlu-Ozkaya et al., 2001)

    Lempreinte des protines cytoplasmiques totales ou lanalyse lectrophortique des enzymes

    sont des mthodes phnotypiques permettant la discrimination des bactries au niveau de

    lespce ou de la souche. Cependant pour certaines espces, le pouvoir discriminatoire de ces

    techniques est limit, cest le cas compliqu des groupes (Lb plantarum, Lb paraplantarum et

    Lb pentosus), (Lb casei, Lb rhamnosus, et Lb paracasei), Lb brevis et Lb buchneri. Pour cela

    ces techniques sont gnralement utilises pour complter dautres (De Angelis et al.,

    2001 ; Durlu-Ozkaya et al., 2001 ; Corsetti et al., 2003). Si la croissance des bactries est

    ralise dans des conditions standardises des rsultats reproductibles peuvent tre obtenus.

    Llectrophorse des protines cellulaires totales en gel de polyacrylamide est lune des

    techniques simples raliser en conditions natives ou dnaturantes. Une sparation des

    protines cellulaires selon leur charge ou leur poids molculaire permet lobtention des profils

    qui peuvent tre ensuite stocks dans les bases de donnes aprs leur analyse (Coeuret et al.,

    2003).

    Les techniques bases sur lanalyse de l'ADN permettent une meilleure diffrenciation des

    micro-organismes diffrents niveaux, allant du genre jusqu la souche en fonction des

    mthodes utilises. En gnral, elles ont l'avantage de ne pas tre influences par les

  • conditions de culture. Lhybridation ADN/ADN, le squenage, le ribotypage, le

    polymorphisme de taille des fragments de restriction (RFLP), lanalyse de restriction

    enzymatique (REA), lamplification alatoire d'ADN polymorphe (RAPD), la raction en

    chane par polymrase des squences palindromiques extra-gniques rptes (REP-PCR), le

    polymorphisme de longueur des fragments amplifis (AFLP), le profil plasmidique (PP) et

    llectrophorse sur gel en champ puls (PFGE) peuvent dterminer lespce puis la souche

    laquelle une bactrie peut appartenir avec un degr lev de certitude si les conditions de

    lexprience et les amorces sont bien optimises (Nigatu, 2000 ; Singh et al., 2009 ; Saito et

    al, 2011 ; Felis et Dellaglio, 2015).

    Lanalyse des squences de lADNr 16S ribosomique procure un moyen rapide pour

    lidentification des bactries. La squence obtenue dun isolat est rapidement compare aux

    squences des bases de donnes. La spcificit dun gne isol de Lactobacillus se trouvant

    entre lARN ribosomique 16S et 23S a permis une amplification positive avec des gnes

    isols de souches du mme genre bactrien parmi un mlange contenant 23 souches de

    lactobacilles de diffrentes origines, une souche dEscherichia coli, deux souches de

    Leuconoctoc sp, une souche de Carnobacterium piscicola, une souche de Pediococcus

    pentosaceus, une souche de Bifidobacterium bifidum, une souche de Weissella confusa, une

    souche dEnterococcus faecalis, une souche de Staphylococcus aureus et une souche de

    Listeria monocytogenes (Coeuret et al.,2003).

    1-3) Les fermentations

    1-3-1) Historique et dfinitions

    La fermentation est un processus connu depuis des milliers de sicles. Les premires

    fermentations sont apparues au Moyen Orient avec la domestication des animaux o la

    fermentation des produits alimentaires tait ralise dans une vaisselle en bronze ou des jarres

    avec la flore naturelle du lait. Ces fermentations traditionnelles sont devenues populaires dans

    https://www.google.dz/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwi0xcOltIDOAhUG7RQKHciiD1kQFggiMAA&url=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FAmplification_al%25C3%25A9atoire_d%27ADN_polymorphe&usg=AFQjCNH-G46KPdjRbgfVmhbxr35GXqMm3w&bvm=bv.127521224,d.d24https://www.google.dz/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiL9bCUtoDOAhXGaxQKHWZyCIAQFggfMAA&url=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FPolymorphisme_de_longueur_des_fragments_amplifi%25C3%25A9s&usg=AFQjCNFuyQ3iVy24gZZ-A0YmL_2oZ-b51g&bvm=bv.127521224,d.d24

  • les communauts indignes qui les transmettaient dune gnration une autre. Une petite

    quantit dun ancien produit ferment tait alors utilise comme levain pour la fermentation

    du nouveau produit. Actuellement les fermentations sont ralises grande chelle en utilisant

    des ferments bien slectionns et un quipement industriel trs dvelopp (Marshall et Mejia,

    2012 ; Lopez-Chaves et al., 2014).

    La fermentation est dfinie comme tant la raction biochimique conduisant la libration de

    lnergie partir dun substrat organique sous laction denzymes microbiennes. Ces ractions

    ne font pas intervenir doxygne (O2), elles se droulent en prsence de microquantits ou en

    absence totale doxygne (anarobiose). Ces ractions sont lorigine dun faible rendement

    nergtique et une diversit des produits synthtiss (Steinkraus, 2002). Elles sont aussi

    lorigine dun phnomne dit fevere par rfrence au dgagement gazeux bouillant not

    lors dune fermentation (Ray et Joshi, 2014).

    Un levain est introduit dans laliment avec un nombre lev de cellules vivantes (par exemple

    au moins 107 bactries/g de lait sont exiges dans le yaourt en France) (Mission scientifique

    de Syndifrais, 1997). Ces microorganismes acclrent la fermentation du produit en question

    avec dveloppement des modifications dsirables de texture, de flaveur et darme.

    Initialement les ferments sont slectionns sur la base de leurs capacits acidifiantes. Mais

    une meilleure comprhension du mtabolisme et de lquipement gntique conduit souvent

    un bon contrle de ces microorganismes pendant les fermentations (Bourdichon et al., 2012).

    En Afrique et notamment en Algrie les fermentations spontanes des tempratures

    ambiantes sont souvent utilises la maison pour la prparation dun grand nombre de

    produits alimentaires dont la qualit hyginique est souvent nglige (Yao et al., 2009 ;

    Tamang et al., 2016 ).

    1-3-2) Les types de fermentations

    Les principales fermentations incluent la fermentation alcaline, la fermentation lactique et la

    fermentation alcoolique. Ces fermentations sont lorigine dune large gamme de produits

  • alimentaires (Tableau 6) consomms depuis des milliers d'annes en raison de leur got

    agrables et de leur bonne dure de conservation mais de nos jours leur popularit est plutt

    associe leurs effets positifs sur la sant.

    La fermentation lactique peut tre dfinie comme un procd de fermentation dans lequel

    interviennent les bactries lactiques, qui croissent sous des conditions anarobies en utilisant

    les carbohydrates pour produire de lacide lactique comme seul ou majeur acide organique.

    Cette transformation gnre de 1 ou 2 molcules dATP, en fonction de la voie mtabolique

    homo ou htrolactique (Yao et al.,2009). Laction des bactries lactiques essentiellement des

    genres Lactobacillus, Leuconostoc, Pediococcus et Streptococcus au cours de la fermentation

    est dabord associe llaboration de larme et de la texture du produit final mais aussi au

    maintien dune bonne scurit alimentaire grce aux acides organiques produits. Des

    proprits probiotiques sont aussi lies la prsence de ces bactries dans les produits

    ferments (Beltrn-Barrientos et al., 2015).

    En Afrique et en Asie une large gamme de produits alimentaires est soumise la fermentation

    alcaline. Dans cette fermentation, diffrentes espces appartenant principalement au genre

    Bacillus (Bacillus amyloliquefaciens, Bacillus circulans, Bacillus coagulans, Bacillus firmus,

    Bacillus licheniformis, Bacillus megaterium, Bacillus pumilus, Bacillus subtilis, Bacillus

    subtilis varit natto et Bacillus thuringiensis) qui produisent par protolyse une grande

    quantit damines crant ainsi des conditions alcalines favorables la fermentation des

    produits alimentaires de diffrentes origines (Tamang et al., 2016)

    Le vin de miel, de raisin ou de palmier, le pulque mexicain, le boza gyptien, la bire

    davoine ou de mais, et le sak, ou en gnral tous les liquides alcooliss sont issus de laction

    mtabolique anarobique de plusieurs espces de levure (Brettanomyces, Candida,

    Cryptococcus, Debaryomyces, Dekkera, Galactomyces, Geotrichum, Hansenula,

    Hanseniaspora, Hyphopichia, Issatchenkia, Kazachstania, Kluyveromyces, Metschnikowia,

  • Pichia, Rhodotorula, Rhodosporidium, Saccharomyces, Saccharomycodes,

    Saccharomycopsis, Schizosaccharomyces, Sporobolomyces, Torulaspora, Torulopsis,

    Trichosporon, Yarrowia et Zygosaccharomyces) qui transforment le sucre en thanol et

    dioxyde