12
&grandes écoles universités Ni crack ni cancre : difficile de noter Les candidats moyens, réservés ou trop confiants embarrassent lesjurys, qui ont parfois bien de la peine à les évaluer PAGE 7 Assistez donc aux oraux des grandes écoles ! Ouvertes au public, les épreuves d’admissibilité de plusieurs institutions attirent un public nombreux… et studieux PAGE 12 Ces entretiens qui jouent collectif L’oral à plusieurs candidats permet d’apprécier l’aptitude au travail d’équipe. Côté élèves, l’exercice a de quoi inquiéter PAGE 4 E tre bien classé à l’écrit des concours ne sert à rien si c’est pour perdre toute son avance à l’oral. Pour éviter le cauche- mar qui consiste à passer du peloton de tête des admissibles à la liste des ajournés, il faut se préparer. Les oraux réservent en effet leur lot de sur- prises. Le premier de la classe, celui qui n’a jamais connu l’angoisse de la feuille blanche, qui est incollable sur tout le programme, n’est pas forcément le mieux armé face aux regards inquisiteurs d’un jury. Franchir la barrière des écrits, c’est garantir qu’on maîtrise des connais- sances de base suffisantes pour construire un savoir professionnel ; passer le cap de l’oral, c’est bien autre chose, car ces épreuves servent aussi à sélectionner des personnalités. Ecoles de management, d’ingénieurs, d’art, de sciences politiques et même de la magistrature : presque toutes les grandes familles d’établissements ont rénové leurs dispositifs d’admission ces dernières années, pour prendre cette dimension en compte. Désormais, à côté du sujet classique, on peut évaluer en groupe. Et, parfois, faire jouer suc- cessivement plusieurs rôles, comme pour le fameux « triptyque », passage obligé pour la prestigieuse HEC. De quoi déstabiliser, ou dédramatiser : tout dépend du profil du candi- dat. Ce qui est sûr, c’est qu’il vaut mieux ne pas arriver les mains dans les poches. Or, si les classes préparatoires excellent dans la préparation (académique), toutes ne sont pas en pointe pour les oraux, d’autant plus que bien des candidats ne se projettent pas très en amont dans cette échéance. C’est souvent dans les jours qui séparent les écrits d’admissibilité et les oraux d’admission que se préparent ces épreuves, qui mériteraient pour- tant d’être anticipées. Cela explique qu’un marché parallèle se développe. Coaching ou autres types d’entraî- nement, de nombreuses formules se sont fait une place sur le marché. Ponctionnant au pas- sage les comptes en banque des parents, déjà mis à mal par les inscriptions aux concours – mais les rassurant aussi ! Pour autant, si l’on exclut les quelques très grandes écoles que seuls quelques-uns visent vraiment, l’oral est le plus souvent un jeu gagnant-gagnant, où l’étudiant choisit l’école autant que l’école le choisit, dans un paysage qui offre plus de places qu’il n’y a de postu- lants. Cela, du moins, est vrai pour une bonne partie des 36 000 sortants de classes prépara- toires et des 70 000 autres qui vivent les oraux comme une occasion de trouver une école qui les séduise ; pas pour ceux qui n’ont qu’un nom en tête, depuis toujours. p Maryline Baumard L’oral est le plus souvent un jeu gagnant-gagnant, où l’étudiant choisit l’école autant que l’école le choisit QUENTIN BERTOUX POUR « LE MONDE » Concours : tout se joue à l’oral En fin de lycée comme à bac+ 2, les entretiens sont le moment décisif. Encore trop mal préparés par rapport aux écrits, ils ne s’improvisent pourtant pas Cahier du « Monde » N˚ 21173 daté Jeudi 14 février 2013 - Ne peut être vendu séparément

universités grandesécoles - Aux-concours.comuniversités & grandes écoles Concours .com Serenseigner,s'inscrire,sepréparer: ATOUT+3 L„coecoudcd'„etd‘„ „eBach„lod T„dmieal„coutitulaid„cd'ueBac

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&grandes écolesuniversités

Ni crackni cancre:difficile denoterLescandidatsmoyens,réservésoutropconfiantsembarrassentlesjurys,quiontparfoisbiendelapeineàlesévaluerPAGE 7

Assistez donc auxorauxdes grandes écoles !Ouvertes aupublic, les épreuvesd’admissibilitédeplusieursinstitutionsattirentunpublicnombreux…et studieuxPAGE 12

Ces entretiensqui jouent collectifL’oral à plusieurs candidatspermet d’apprécier l’aptitudeau travail d’équipe. Côté élèves,l’exercice a de quoi inquiéterPAGE 4

Etre bien classé à l’écrit des concours nesert à rien si c’est pourperdre toute sonavance à l’oral. Pour éviter le cauche-marqui consiste àpasserdupelotonde

tête des admissibles à la liste des ajournés, ilfaut se préparer.

Les oraux réservent en effet leur lot de sur-prises. Le premier de la classe, celui qui n’ajamais connu l’angoisse de la feuille blanche,qui est incollable sur tout le programme, n’estpas forcément lemieuxarmé face aux regardsinquisiteurs d’un jury. Franchir la barrière desécrits,c’estgarantirqu’onmaîtrisedesconnais-sances de base suffisantes pour construire unsavoir professionnel ; passer le cap de l’oral,c’estbienautre chose, car ces épreuvesserventaussi à sélectionnerdes personnalités.

Ecoles de management, d’ingénieurs,d’art, de sciences politiques et même de lamagistrature : presque toutes les grandesfamilles d’établissements ont rénové leursdispositifs d’admission ces dernières années,pour prendre cette dimension en compte.

Désormais, à côté du sujet classique, on peutévaluer en groupe. Et, parfois, faire jouer suc-cessivement plusieurs rôles, comme pour lefameux «triptyque», passage obligé pour laprestigieuse HEC. De quoi déstabiliser, oudédramatiser: toutdépendduprofilducandi-

dat. Ce qui est sûr, c’est qu’il vaut mieux nepas arriver lesmains dans les poches.

Or, si les classes préparatoires excellentdans la préparation (académique), toutes nesont pas en pointe pour les oraux, d’autantplus que bien des candidats ne se projettentpas très en amont dans cette échéance. C’estsouvent dans les jours qui séparent les écrits

d’admissibilitéet lesorauxd’admissionquesepréparentcesépreuves,quimériteraientpour-tant d’être anticipées.

Cela explique qu’un marché parallèle sedéveloppe. Coaching ou autres types d’entraî-nement, de nombreuses formules se sont faitune place sur lemarché. Ponctionnant au pas-sage les comptes en banque des parents, déjàmis à mal par les inscriptions aux concours –mais les rassurant aussi !

Pour autant, si l’on exclut les quelques trèsgrandes écoles que seuls quelques-uns visentvraiment, l’oral est le plus souvent un jeugagnant-gagnant, où l’étudiant choisit l’écoleautant que l’école le choisit, dans un paysagequi offre plus de places qu’il n’y a de postu-lants. Cela, dumoins, est vrai pour une bonnepartie des 36000 sortants de classes prépara-toires et des 70000 autres qui vivent lesoraux comme une occasion de trouver uneécole qui les séduise ; pas pour ceux qui n’ontqu’unnomen tête, depuis toujours.p

MarylineBaumard

L’oralestleplussouventunjeugagnant-gagnant,

oùl’étudiantchoisit l’écoleautantquel’écolelechoisit

QUENTIN BERTOUX POUR «LEMONDE»

Concours: toutse joueà l’oral

Enfindelycéecommeàbac+2,lesentretienssontlemomentdécisif.Encoretropmalpréparés

parrapportauxécrits,ilsnes’improvisentpourtantpas

Cahier du «Monde »N˚ 21173 daté Jeudi 14 février 2013 - Ne peut être vendu séparément

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u n i v e r s i t é s

& g r a n d e s é c o l e s Concours

Plustôtpréparé,premier

àbienparlerAttendrederéussir lesécritspours’entraîner

auxoraux?C’est troptard.Entre jeuxderôle

etculturegénérale, lesCordéesde la réussite

formentdes lycéenspeurompusà l’exercice

Les oraux des concoursdes grandes écoles nepeuvent pas se prépareren trois jours, il faut lesaborder leplustôtpossi-ble», affirme Christine

DiDomenico, professeure asso-ciée à l’Ecole demanagement (EM)deLyon,oùelle estaussi responsa-ble du programme d’ouverturesociale. Undes dispositifs de l’éco-le, Trait d’union Prépas, s’adresseaux élèves de classes préparatoi-res.Ilsbénéficientd’untutoratheb-domadairepardesétudiantsd’éco-les, afin depréparer les concours.

Les oraux sont travaillés dès lapremière année, pendant plu-sieurs journées durant les vacan-ces scolaires. Tests de personnali-té, jeux de rôle, simulation d’oral,coaching, enregistrement vidéo,ateliersspécifiquesen fonctiondustyle des épreuves dans chaqueécole : l’entraînement n’a rien àenvier auxpréparationsprivées.

«Les élèves doivent avoir deschosesà raconteràun jury,unver-nis ne suffit pas, souligneMmeDiDomenico. Aussi, nous lesencourageons à trouver un jobd’étéouàpartir en séjour linguisti-que, nous leur organisons des acti-vitésculturellesatypiques…Autantd’expériences qu’ils pourront valo-riser lors d’un entretien.»

En«PREP»,des classesprépara-toiresdequatre lycéesde la régionparisienne où HEC assure unaccompagnement intensif, les élè-ves profitent d’un coaching, decours complémentaires, de sémi-naires sur le campus de l’école, deséjours linguistiques, d’un parrai-nageparuncadred’entreprise…Lapréparation de l’oral est aussi au

programme, à raison de deuxépreuves blanches trois moisavant le concours.

«Nous nous préparons en coursd’annéeavecnosprofesseurs,maisêtre mis en situation avec des étu-diants et des professionnels quenous ne connaissons pas est unentraînement encore différent»,souligne Lamya Ilahiane, étudian-te en première année à l’EM Nor-mandie, qui a bénéficié de ce pro-grammependant sa prépa.

Comme Trait d’union Prépas,PREP est une des Cordées de laréussite. Ce dispositif duministè-remet en relationétablissementsd’enseignement supérieur,lycées et classes préparatoirespour promouvoir auprès deslycéens la poursuite d’études etles filières d’excellence.

Les «cordées» – on en dénom-brait 326 en 2012, au bénéfice deprèsde49000élèves–n’intègrentpas toutes des préparations aussipoussées. Leur principal objectifestd’encourager les élèves issusdemilieux défavorisés à emprunterlechemindel’enseignementsupé-rieur, sans se refuser les voies lesplusprestigieuses.Outre le tutoratet les parrainages, cela passenotamment par des sorties cultu-relles et desvisitesd’entreprises.

«Les sorties au théâtre ou auconcert permettent de construire

un argumentaire et de sortir du“j’aime-j’aimepas”, ce qui se révèleutile plus tard face à un jury ou àdes professionnels», assure Nico-las Bazin, responsable des projetsd’entrepreneuriat à l’Ecole supé-rieure d’ingénierie et des travauxde la construction (ESITC)deCaen.

Apprendre à débattre ou pré-server sa spontanéité en public :cela fait partie du programmed’études intégrées mis en œuvrepar les instituts d’études politi-ques (IEP) de région. Pourtant, le

concours d’entrée ne comporteque des épreuves écrites. «Tousn’intégreront pas Sciences Po, ilsdoivent donc acquérir un ensem-bledecompétences»,explique Jac-ques Staniec, conseiller du direc-teuret chargédesprogrammesdedémocratisation à l’IEP de Lille.«Tantque lesgrandsconcours res-teront ce qu’ils sont, il faut que lecandidats’emparedescodesqu’at-tend le jury.»

«Nous organisons dès la classede 3edes débats sur des sujets d’ac-

tualité, les élèves de seconde expo-sent en public un travail thémati-que, puis en première ils présen-tent leur projet d’étude à des pro-fessionnels», détaille pour sa partPaul Vinachès, coordonnateur deDispo, le programme d’égalitédes chances de SciencesPo Tou-louse. «Nous instaurons ces diffé-rents temps de parole dans deslieux prestigieux, hémicycle deconseil régional ou théâtre, pourleur donner confiance en eux etdans leur prise de parole.»

L’aisance à l’oral n’est pas plusnégligéedans lescordéesscientifi-ques qui préparent aux écolesd’ingénieurs. Les élèves des clas-sespréparatoiresdu lycée Janson-de-Sailly (Paris-16e), qui participeà la cordéeNouvel Elan avec ParisTech, abordent ainsi l’expressionpar le théâtre. « Je commence pardes exercices ludiques, puis je leurparle des examens : le manqued’assurance à l’oral se répercutesur le fond de l’exercice imposé etfait penser à l’examinateur que le

Prendreuncoach, le luxed’uneformationindividuelle

Desprofessionnels vendent cher leurs conseils personnaliséspour réussir l’oral.Dequoi rassurer lesparents

12 grandes écoles d’ingénieurs1 seul concours, 2000 places offertes

Inscriptions sur www.admission-postbac.fr

En savoir plus www.concourspuissance11.fr

CPE Lyon - EPMI Cergy-Pontoise - ESCOM Compiègne - ESEO Angers, Paris, Dijon - ESIEE Amiens

ESIEE Paris - ESIGELEC Rouen - HEI Lille - ISEN Brest, Rennes - ISEN Lille - ISEN Toulon - ISEP Paris

entrer dans le mondedes grandes écoles après le bac ! Q

uelles sont vos trois qualitésprin-cipales? Vos principaux défauts?Où vous voyez-vous dans cinqans ? Quel est votre plus grand

rêve, votre plus grande peur, pourquoichoisir notre école? Lamotivation, le pro-jet personnel, les qualités et les défauts.Sans généraliser outre mesure, les orauxdes écoles de commerce se ressemblent. AladifférencedesépreuvesdeNormaleSupoudesécolesd’ingénieurs, ils’agitd’entre-tiens de personnalité qui permettent aujurydesonder lecandidat.Gareànepassecalersurunprofil imaginaireoutropstan-dardisé: les jurys ne sont pas dupes.

Depuisquelquesannées,descoachspri-véssesontengouffréssurcenouveaumar-ché. « J’ai de plus en plus de demandesdepuis 2008, reconnaît ainsi Gabriel Bra-bant.Ce sont les parentsquime contactentleplus souvent, et deux fois sur trois c’est lamaman, parce qu’elle trouve son enfanttrop stressé.» Cet ingénieur de formationse souvient d’ailleurs que les orauxn’étaient pas son fort et qu’ils l’avaientmême fait chuterdans les classements.

Quatremois avantdepasser lesoraux,Léa Schlegel, 20ans, a fait appel à SophieDegât, une ancienne de l’Essec, aujour-d’huiprofesseureauxEtats-Unis.«Lesys-

tème scolaire n’incite pas les élèves à par-ler de soi : on n’apprend jamais à mettreen avant nos qualités. Or, dans le mondeprofessionnel, c’est exactement ce quel’on va devoir faire. J’avais besoin d’unetiercepersonnequi neme connaissait paset qui pourrait m’aider à mieux meconnaître», explique la jeune fille, étu-diante à l’Ecole de management (EM) deLyon depuis septembre2012.

Elle y a laissé ses étrennes de Noël–200euros les deux séances –, mais l’in-vestissement a été bénéfique. Ainsi, à laReims Management School, « j’ai tout desuite remarqué que les membres du juryessayaient de me déstabiliser. Ils regar-daient leurmontre, leurportable…»Chan-gementd’ambianceà l’oral d’espagnoldel’Edhec. «Le jury m’a demandé: qu’est-ceque vous pouvez apporter à l’école ?» Cejour-là, Léa était habillée avec des cou-leurs vives. «Du soleil, a-t-elle répondu.Et, si vous voulez, je peux vous apprendrele rock de salon. » Osé ! La candidate aentraîné un professeur ; il a joué le jeu.Quandelle a racontécela à sesproches, ilsétaientsoufflés.Mais c’est à cetoralqu’el-le a obtenu sameilleure note…

Pour Yves Gautier, coach spécialisédans les entretiens d’embauche et de

«Lesélèvesdoiventavoirdeschosesàraconteràun

jury,unvernisnesuffitpas»Christine DiDomenico

professeure associée à l’Ecole demanagement deLyon

2 0123Jeudi 14 février 2013

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Concours u n i v e r s i t é s

& g r a n d e s é c o l e s

TémoignageSciencesPo«J’aicomplètementimprovis黫SOIGNERSAPRÉSENTATIONetinsister sur ses expériencesprofes-sionnellesest essentielpour sedis-tinguerdesautres candidats»,assureMaïtéAllain, 24ans, qui aeffectuéunehypokhâgneet deuxkhâgnesau lycéeBalzac(Paris-17e), avantd’intégrer lemas-terenmarketingdeSciencesPoParisen2009.

«A l’oral, seules lapersonnalitéet l’expériencecomptent.Des élè-vesbrillants issusdes classesprépa-ratoires, les jurys envoientbeau-coup.Pour faire ladifférence, ilfautvaloriser sesactivités endehorsdes cours, stages, jobs étu-diants, engagementsassociatifsoumêmevoyages,expli-que-t-elle. J’avais travailléunétédans l’événementielà Londres etquelques semainesdansunegale-riedemeublesàMiami, et j’ai insis-té sur l’aspect international, quiabienpluàSciencesPo.»

«Rester clair dans ses idées»Deux expériences qu’ellemet

en rapport avec son projet pro-fessionnel, «qui doit être trèsprécis», et qui consistait à impor-ter en France un concept de soi-rées découvert dans les nuitslondoniennes. Durant les vingtminutes de l’oral, la présenta-tion, qui précède le fameuxentretien tant redouté, s’avèreune étape décisive.

«J’avais travaillé rigoureuse-mentmaprésentation,enpassantdesorauxblancsavecdeuxprofes-seursquim’avaient conseilléd’êtreplus succinctepourpouvoirdévelopperd’autrespointspar lasuite. Il n’estpas inutilede s’entraî-ner chronomètreenmain.»

Viennent ensuite les ques-tionsdu jury, qui teste la réactivi-téde la candidate. Lorsqu’elle évo-queses origines sénégalaise, béni-noise et bretonne, ses deux inter-locuteurs lui demandentde com-parer les deuxpays africains.

« Je leur ai réponduque je n’yétais jamais allée, puis j’ai com-plètement improvisé unpetitexposé. J’ai utilisé de vagues sou-venirs de discussions familiales,en finissant par leur dire que jepouvais davantage leur parler dela Bretagne», dit-elle en insis-tant sur le fait que SciencesPocherchedes personnes avec durépondantet une capacité à argu-menter et convaincre,mêmequand les connaissances fontdéfaut. «Il ne faut pas se laisserdéstabilisermais rester clair dansses idées tout en tenant comptede ce que l’autre dit.»

Garder le sourire, aussi facticepuisse-t-il être, se révèle toutaussi important. «Psychologi-quement, ça empêche de répon-dre agressivement et cela donneun côté serein. C’est en sortant dela salle que j’ai paniqué et que jeme suis énervée en repensant àtoutes les questions pièges quim’avaient été posées.»p

SabrinaBouarour

Le Concours Commun d’entréeaura lieu le samedi 25 mai 2013en même temps dans les 6 villes.

Cré

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ditphoto

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ulouse

-Documentnoncontractuel

Concours Commun 20131 concours, 6 voies de réussitepour intégrer le cursus en 1ère annéede Sciences Po Aix, Lille, Lyon, Rennes,Strasbourg et Toulouse.

Renseignements et inscriptions sur :

www.sciencespo-concourscommun.fr

AIX-EN-PROVENCE

LILLE

LYON

RENNES

STRASBOURG

TOULOUSE

> Public concerné : bacheliers 2012 et 2013

> Inscriptions du 1er février au 30 avril 2013

> 1100 places proposées,réparties entre les six Instituts d'Etudes Politiques.

> Chaque candidat formule un ordre de priorité entre les six Instituts.Près de 90 % des admis obtiennent leur 1er ou 2e choixd'affectation en fonction de leur rang de classement.

INSTITUT D’ÉTUDES POLITIQUES

candidat ne l’a pas compris »,explique Stéphane Lainé, à la têtedu théâtre L’Eponyme et ancieningénieur chimiste.

Bien des élèves gagnent aussi àdémythifier les oraux. Au lycéeAlbert-Schweitzer de Mulhouse,enseignants, étudiants tuteurs etlycéens partent à Paris pour assis-ter à des épreuves de grandes éco-les d’ingénieurs. « J’ai pu suivredeux oraux l’an dernier, un quis’est bien passé pour le candidat etun autre où c’était plus difficile…

C’est une épreuve qui m’impres-sionne encore», témoigne AurélieDecker, élève en terminaleS.

ARouen, l’Esigelec,écoled’ingé-nieurs généralistes, propose sasimulationd’entretien.«Lesélèvesissus des classes prépa sont d’unbon niveau, aussi l’entretien sejoue-t-il à quelques points deculture générale, ou dans la façondont le candidat semet envaleur»,assure Annick Fouquet, responsa-ble de l’ouverture sociale et del’égalité des chances à l’Esigelec.

«L’idée de l’oral blanc est de rassu-rer le jeune,de luiapprendreàposi-tiver sonparcours.»

PourChantalDardelet,responsa-ble des programmes d’égalité deschances à l’Essec et du groupe«Ouverturesociale» à laConféren-ce des grandes écoles, «les Cordéesdelaréussiteagissentsurlaconfian-cedujeune,sonambition.Lesélèvesapprennentàseforgeruneopinion,àadopter lescomportementsadap-tésà certaines situations.»p

CoralieDonas

motivation, le sentimentdu jury «se fon-de dès les premières minutes. Il faut êtrebondèsqu’onentredans la salle. Le langa-ge corporel est très important : il fautregarder le jury dans les yeux, se tenirdroit, parler lentement, être souriant». Leprofessionnel a recensé dix pièges à évi-ter, comme la présentation bateau, lemanque de répondant, l’absence deconnaissance sur l’école ou encore unevoixmonocorde.Sa formuledebasen’estpas donnée: 470euros pour quatre heu-res de formation et une séance vidéopour apprendre à se présenter.

En classes préparatoires, les étudiantsmisent beaucoup sur l’écrit. Même s’ilssontpréparésà l’oral, ilspeuventpasseràcôté. «Souvent, ils donnent tout ce qu’ilspeuvent à l’écrit et s’écroulent ensuite. Et,trois mois plus tard, il faut trouver l’éner-gie pour passer l’oral», souligne GabrielBrabant. Sophie Degât évoque un autreproblème: « Ils n’ont pas toujours pris letempsde réfléchirà leurs expériencespas-sées, à leurs envies.» Elle conseille de pré-parer un petit texte pour organiser sapensée et argumenter. Mais, surtout, nepas le réciter !

Dans ses séances (150euros), GabrielBrabantutiliseparfoislaPNL(programma-tion neurolinguistique) et les procédés devisualisationquivontavec.«Jedemandeàmes étudiants de visualiser leur stress. Engénéral, cette technique marche mieuxavec les littéraires qu’avec les matheux!Eux, ils ont besoin qu’on leur trouve dessolutions.» La finalitéde ces séancesestdemodifierlaposturedel’étudiant :«L’objec-tif est de passer du “Je n’y arriverai pas” à“Je vais faire de mon mieux”. En oral de

mathématiques,parexemple,certainsétu-diants, s’ils sont bloqués devant un exerci-ce,vont tournerenrondsanspouvoir sortirde cette situation.»

Pour bien se préparer, l’idéal est de selivrer à un ou deux essais dans l’année.«Celapermetdecorrigercertainstics :bou-ger trop les mains, répéter les mêmesmots», explique Eric Cobast. Ce profes-seur agrégé, qui enseigne la littérature enkhâgne, est le «M. Culture générale» desclasses prépa. Chaque année, ils sont descentaines d’étudiants à suivre les conseilsqu’il prodigue sur sonblog.

Pour réussir son oral, il faut selon luiêtre énergique, positif, volontaire, et enadéquation avec sa lettre de motivation.«L’important est de montrer que l’écolerépondà sonprojet, qu’on n’y vapas pourfaire plaisir à papa et maman ou parcequeçaferabiensursonCV», insiste-t-il. Lespécialiste conseille par ailleurs d’assis-ter à des oraux en spectateur.

Quid des nouveaux coachs? Pas ten-dre,EricCobast considèrequ’ils représen-tent unemode de plus. «Après les coachsdiététiques, les coachs sportifs, aujour-d’hui, il y a les coachs privés pour lesconcours… Une façon de facturer cher desconseils prétendument pédagogiques.»p

NathalieBrafman

QUENTIN BERTOUX POUR «LE MONDE»

«Ilfautêtrebondèsqu’onentredanslasalle:lelangagecorporel

esttrèsimportant»Yves Gautier

coach spécialisé dans les entretiens d’embauche et demotivation

Maïté Allain, 24ans

30123Jeudi 14 février 2013

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-Créditphotos:CamilleLambrecq,ESCSaint-Etienne,PaulRobin,PatrickBogner,AgencePrisme/PierreJayet-DR

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EMNormandie

EMStrasbourg

ESCDijon

ESC Saint-Étienne

Grenoble École deManagement

Groupe ESC Pau

Groupe Sup de Co La Rochelle

Novancia Business School Paris

TélécomÉcole deManagement

écol�

Management

épreuves écrit

es

pourles bour

siersgratuites

Unpeumoins seuls faceau juryLesentretienscollectifssuscitentdesinteractionsentrecandidatspourévaluerleuraptitude

àtravaillerenéquipe.L’exercice,moinsformatéquel’oral traditionnel,peutfairepeur

Votre commune souhaiteréglementerlacirculationducentre-ville et fait appel àvotre classe pour sensibiliserles habitants. » Voilà unesituation dans laquelle les

candidats aux formations en manage-ment de l’Essca, à Angers, peuvent êtreamenésàseprojeter lorsde leurentretien.Pourélaborerleurargumentaire,ilsdispo-sent dequaranteminutes.

Un format plutôt classique pour unoral, à ceci près que l’épreuve réunit cinqou six lycéens. «Cet entretien nous per-met d’apprécier la capacité d’écoute desjeunes et leur aptitude à travailler avecd’autres»,notePascaleMoreau,directricedurecrutementetdesconcoursde l’école.Des points d’autant plus importants que«dès lapremièreannée, les étudiants s’im-pliqueront dans des projets de groupepour des entreprises.»

A SciencesCom, on scrute aussi cescompétences, et l’entretien collectif a étégénéraliséàtouteslesvoiesd’entréedecetétablissement nantais. S’agissant de cur-suspréparantauxmétiersdelacommuni-cation, l’exercice est opportun. Il présente

aussi l’avantage d’être «moins formaté»,selon la directrice, Valérie Claude-Gau-dillat: «Lors des entretiens individuels, lescandidats sont trèspréparés et il y apeudesurprises.» Un effet de répétition mis àmalpar les interactions en groupe.

«Lenaturel ressortbeaucoupplus faci-lement en entretien collectif», confirmeDavidWantz,directeurde lacommunica-tion de Sup de Co LaRochelle, qui propo-se cette épreuve aux concours deniveauxbacetbac+2.Notantquecelle-ciest «souvent bien perçue par les candi-dats, conscients de la dimension socialedes écoles», il relève tout de même desappréhensions.

Le principal objet d’inquiétudeest dedevoir composeravecdes inconnus.Celapeut sembler d’autant plus difficile qu’ilest impossible de s’appuyer sur lesremarques ou les questions du jury : laplupart du temps, celui-ci reste dans unrôle d’observation, quel que soit le stylede sujet choisi par l’école.«Engénéral, lescandidats sont assez stressés, et, sur lesSalons, nous recevons beaucoup de ques-tions à propos de l’entretien collectif,notamment sur l’attitude à adopter»,poursuit Valérie Claude-Gaudillat. Unepréoccupation dont il vaut mieux seméfier: en s’enfermantdansuneposture,on risque de perdre de vue les circonstan-ces et l’enjeumêmede l’épreuve.

A l’Essca, par exemple, au terme dutemps imparti, le jury attend «une solu-tionconstruiteetcrédible», indiquePasca-

le Moreau. «Le jury évaluera la contribu-tion du candidatpar rapport à la conclu-sion proposée par le groupe», ajouteDavidWantz. Son conseil : «Toujours s’ef-forcer de faire avancer le groupe, que cesoitparunaccordouuneobjection.»Bref,il faut seconcentrersur lesujetet interve-nir avec à-propos. «Si l’on arrive le jour Jen décidant de jouer tel ou tel rôle, on nepourrapass’adapterà lasituation»,pour-suitDavidWantz.

Ces épreuves n’exigent pas une gran-de préparation, mais on peut se rensei-gner en amont sur les spécificités de cha-que école. A l’ESRA, qui forme auxmétiers techniques du cinéma, l’entre-tien collectif prend ainsi un tour particu-lier : à partir d’un extrait de film, il s’agitde débattre pendant près d’une heure etdemie. Là non plus, pas de programme à

réviser. Le jury n’évalue pas les connais-sances cinématographiques, il s’attacheà la «manière dont les candidats se posi-tionnent dans un groupe», précise ledirecteur, DenisMorel.

Pour noter les prestations, il s’appuie-ranotammentsur lenombredeprisesdeparole, l’assurance du candidat et lamanièredont il exposeses idées.Commedans toutoral, reste à garderunœil sur lamontre. «Certains démarrent très vitemais s’essoufflent,d’autresaurontbesoinde plus de temps pour se lancer. Mais lejury, vigilant, apprécie le candidat sur latotalité des quarante minutes», rappellePascaleMoreau.Pour réussir l’exercice, iln’existe donc pas d’autre recette que dejouer le jeuetd’oublier –unpeu– lapres-sion du concours.p

AurélieDjavadi

«Ilfauts’efforcerdefaireavancerlegroupe,quecesoit

parunaccordouuneobjection»DavidWantz

directeur de la communication de Sup de Co LaRochelle

Convaincre,répondre,observer:l’oralàtroisvoixdeHEC

QUENTIN BERTOUX POUR «LE MONDE»

SI LES ENTRETIENSdeperson-nalité se sont généralisés àl’ensembledes écoles d’ingé-nieurs et demanagement,HECentend cultiver sa spécifi-cité enproposantune alterna-tive à cet exercice devenufamilier: le «triptyque»,auparavantappelé«face-à-face». D’anciens can-didats ayant intégré l’écoletémoignent.

Voici la donne: au coursd’unedemi-journée, chaqueétudiant assume trois rôlessuccessivementet dansunordre aléatoire. Le convain-cant, qui a tiré auhasard l’undes nombreux sujets prévus,expose sonpoint de vue pen-dant quatreminutes, aprèss’être préparé pendant dixminutes. Face à lui, le répon-dant, qui prend connaissancede l’énoncé audébut de l’ex-

posédu convaincant, doitdébattre avec son interlocu-teur pendant cinqnouvellesminutes, en défendant la thè-se opposée ou en complétantson analyse par une appro-chenouvelle.

Enfin, celui ou celle quijoue le rôle de l’observateurassiste à deux discussions dece type, puis se retrouve seulface au jury. Répondant auxquestions qui lui sontposées, il doitmettre envaleur la contributiondes dif-férents candidats et exposerune analyse critique de cha-cune des deux disputes.

Débattrepour s’entraînerLe triptyqueest régi par

des codes et des attentes queles candidatsmaîtrisentplusoumoins bien.«Pourmapart, j’avais tout auplus un

entraînement tous les deuxmois, organisé parma classeprépa», expliqueManuel.Mais il existe d’autresmoyensde s’entraîner. Enfait, «toute occasiondedébat-tre permet de s’aguerrir» envued’une épreuvequi évalued’abord«les qualités deréflexion, de jugement etd’orateur du candidat».

Toutefois, «beaucoupnes’y préparent pas avant lesrésultats des écrits, estimantne pas avoir le niveaupourêtre admissibles», expliquePierre. Après, on peut encores’entraîner avec ses ensei-gnants ou ses camara-des.Cela dit, « les professeursconnaissent assezmal l’épreu-ve, constate Lionel, et lessimulations entre amis, dansles conditions du concours,sont souvent plus efficaces».

Chaque année, pourtant,des erreurs récurrentes sontcommises. «Il faut engagerun dialogue, une discussion,et éviter de tomber dans l’af-frontement ou la joute oratoi-re», explique Pierre. La quali-té d’écoute et lamaîtrise desoi restent primordialespour réussir l’épreuve, et lesétudiants considèrent tropsouvent que leurs idées doi-vent triompher.

Pour autant, « il convientde ne pas tomber dans lacomplaisance et la recherchesystématique du compro-mis», complète Lionel. La dis-cussion doit être naturelle,résumeMarie, qui soulignequ’il faut «éviter les formulestoutes faites qui rendent ledébat convenu et artifi-ciel».p

VincentCoste

4 0123Jeudi 14 février 2013

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TémoignageBeaux-Arts«Onm’ademandédemontrerautrechose»«QUANDJ’AI PASSÉ l’entretienpour intégrer les Beaux-Arts,onm’aaccordé dixminutespourprésentermon travail»,se souvientCharlotteBayer,24ans, aujourd’hui étudianteenquatrièmeannéedansl’école. Aprèsuneprépa litté-raire avecoption cinémaaulycée Jean-Pierre-VernantdeSèvres (Hauts-de-Seine) et unmaster 1 de cinémaà l’univer-sitéParis-III-Sorbonnenouvel-le, elle décidede troquer lathéorie contre la pratique.

Pour intégrer lesBeaux-ArtsdeParis, elle déposeundossierde création librequirassembleses travauxvidéo.Elle est admissible, et convo-quéedevantun juryd’artis-tes, deprofesseurs et de théo-riciensde l’art, soitquinzeexa-minateursà convaincreenmoinsdeminutesqu’il n’y ad’interlocuteurs!

«Officiellement, l’oral estcensé durer vingtminutes,mais, dans les faits, il a ten-dance à durer entre cinq etdixminutes. Pour présentervite le cœur de son travail, onest obligé d’être consensuel,explique l’étudiante. Il fautdéfendre son projetmais aus-

si s’infléchir unminimumauxattentes du jury en semontrant réceptif à ses inter-prétations.»

Savoirvendre son travailElle reprend le contenu de

son dossier de candidatureen explicitant saméthode etles problématiques qu’elleaborde. «Je travaillais sur lamanière dont les corps s’ins-crivent dans des lieux aplanispar l’image numérique.Comme il faut avoir un pro-pos englobant et l’illustreravec quelque chose de précis,j’aimontré un extrait vidéod’une adaptation d’une piècede Beckett. Au bout de quel-ques secondes, onm’ademandé demontrer autrechose, alors que la vidéo étaitlente et demandait davanta-ge de temps.»

Elle s’exécute et profite duvisionnagepourdéveloppersondiscours, quitte à le lisserpar souci de concision.«Jen’ai pas exposé toutesmesvidéos d’unbloc, tout étaittrès construit. J’aimontré queje pouvais avoir undiscoursthéorique cohérent surmontravail en les rassemblant tou-tes autour de lamêmeproblé-matique.Onmedemandaitde faire comme si je n’étaisplus étudiante, comme si lesquestionnements liés àmontravail avaient disparu.»

La stratégie s’avère effica-ce: CharlotteBayer est admi-se directementen troisièmeannée, unepossibilité rare-ment accordée aux candidatsqui ne sontpas passésparune école ouuneprépad’art.«L’oral est un exercice rhétori-que qui correspondbien à laperspectivedumarchédel’art: il faut être capable de sevendre et de présenter rapide-mentunprojet à unegalerie.C’est finalement plus proched’unentretiendepersonnalitéen école de commercequedecelui auquel onpeut s’atten-dre pour ce type d’école.» p

SabrinaBouarour

Concours u n i v e r s i t é s

& g r a n d e s é c o l e s

Charlotte Bayer, 24ans

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Qu’elles soient privées,publiques ou consulai-res, les formations dephoto, design, cinéma,paysage, musique ouencore architecture atti-

rentunnombregrandissantdecandi-dats. Elles mettent donc en place desprocéduresdesélectionsouventorigi-nales qui veulent détecter la créativi-té, l’inventivité et l’adéquation despostulants à la singularité de l’ensei-gnementqu’ellesproposent.

«Le concours est une rencontre.L’école choisit certes ses étudiantsmais l’étudiant doit aussi être séduitparuncursus,un lieu,uneville. Ilsdoi-vent se plaire mutuellement», expli-que Emmanuel Tibloux, directeur del’Ecole nationale supérieure desbeaux-arts (Ensba) de Lyon et prési-dent de l’Association nationale desécoles supérieuresd’art (Andea).

Ainsi, après une présélection surdossier–quicomprendlesprojetsper-sonnels – et une éventuelle lettre demotivation, de nombreuses écolesorganisentdesmisesensituation,par-fois surune journéeentière.

C’est le cas du concours commundes Ecoles nationales du paysage deVersailles-Marseille, Bordeaux etLille, qui n’offrent qu’une centaine

de places pour plus de mille candi-dats. Lesquels sont convoqués, avecleur pique-nique, un matin de prin-temps à sept heures, et embarquésen car vers un lieu tenu secret. «Onnousaemmenésdansuneîledesbou-cles de la Seine, en nous laissant nouspromenerpourobserver lepaysageetfaire des croquis, mais pas de photos,

durant trois heures, se souvient uneélève.L’après-midi, regroupésdans lagrande salle d’une caserne proche del’école, nous avions deux heures tren-te pour rédiger une description dulieu et encore deux heures et demiepour le dessiner en imaginant qu’ilétait recouvert par les eaux… Nousdevions, enfin, commenter un textetiré d’un des trois livres annoncés àl’avance,défendrenotredessinde l’îleengloutie et répondre aux questionsplus personnelles sur notre envie dedevenir paysagiste.»

De son côté, l’école d’architecturede Versailles a récemment fait évo-luer sonconcours.«Nousn’étionspassatisfaits de notre recrutement, tropacadémique, et avons inauguré, à larentrée 2012, unnouveaudispositif: ledossier scolaire ne compte désormaisquepour40%–au lieude60%–danslanote finale, auprofit d’unenouvelleépreuved’imagination», raconteVin-centMichel, sondirecteur.

Les candidats ont visionné l’undessketchesdufilmCoffeeandCigarettesde Jim Jarmusch; ensuite, dans unerédaction, ils ont imaginé la suite duscénario puis, à l’aide de gobelets, de«touillettes», de papier à cigarette etdecolle, ils ontdûconstruireunobjeten volume. Un dialogue avec le jurypermet enfin d’expliquer la démar-cheet le lienentretexteetobjet.«Cer-tainesdecesmaquettesnousontéton-nés et ont permis de repêcher des jeu-nesgenspeut-êtremoinsformatéssco-lairementmais imaginatifs et habilesà penser en volume, commente Vin-cent Jacques, professeur dans cetteécole. En modifiant notre concours,nousavonsaussiadresséunsignal surla spécificitédenos formations.»

Organiser ces épreuves originalesdemande un travail administratif etpédagogiqueconsidérable.Lavingtai-ne d’écoles nationales d’architectureproposent 2690 places pour près de100000dossiers, qui ne correspon-dent, en réalité, qu’à environ 25000candidats réels. «Chaque école culti-vant sa spécificité, et en l’absence

d’une procédure harmonisée, unmême étudiant postule en fait à troisou quatre écoles, ce qui multiplie lesdossiers»,déplore Jean-PierreBoben-riether, directeur de la très courueécole d’architecture de Belleville, àParis. Ici aussi, commentaire de film,dessin et construction en volumeconstituent désormais le cœur desépreuvesd’admission.

L’Ecoledel’imagedesGobelins,trèssélectiveelle aussi, proposeautantdeprocessus de sélection que de cursusd’enseignements,soitdix-huit.«Pourle cinémad’animation,quin’offreque25places pour 600candidats, nousavons remplacé l’épreuve écrite decommentairedefilmparuneprésenta-tion orale de projet personnel, avecesquisses et synopsis. Il nous importeplusd’apprécier la visiondumonde etl’univers du candidat que sa culture

cinématographique», détaille CélineJohnsson, chargéedesconcours.

L’Ecole nationale supérieure desarts décoratifs (Ensad), rue d’Ulm àParis, amis en place un vrai parcoursducombattantpourles700étudiantsquipostulentà ses90places. Ils n’ontqu’un long week-end, début mars,pour rendreuntravaildessinéenunedizaine de planches. S’ensuivent unoraldeculturegénérale,qui faitappelà quelques textes imposés, puis uneautre épreuvededessin et undernierentretien au cours duquel « le juryveut évaluer la démarche personnelleducandidatetluidemande,parexem-ple, quelle est la dernière expositionqu’il a vue, préférant sans doute qu’ils’agisse d’une manifestation ou d’unvernissage, même confidentiel mais

passionnant, plutôt que de la grandeexpo du moment», précise RenéLesné,directeurdes études.

C’est sans conteste l’Ecole nationa-le supérieure de création industrielle(Ensci), près de la Bastille à Paris, quiva leplus loindans l’originalité.Véro-niqueEicher,responsabledesadmissi-ons,neveutd’ailleurspastropendire,mais une des épreuves du recrute-ment consiste à résoudre un problè-

me de construction en équipe. «Engénéral, les ingénieurs y excellent»,note-t-elle. Un objet du quotidien estaussiproposéà l’analyseducandidat,prié de le décrire mais aussi de leraconter à sa manière. Tous ces testsmontrentcombienlesécolesd’artontà cœur de composer une promotionriche d’une stimulante diversité… etde repérer lepetit géniededemain.p

IsabelleRey-Lefebvre

«Leconcoursestunerencontre.Etudiantetcursusdoiventse

plairemutuellement»Emmanuel Tibloux

président de l’Association nationale

desécoles supérieures d’art

«Racontez-nousvotre île engloutie»:lesnouveauxorauxdesécolesd’art

Desformationsenarchitectureoupaysageontsupprimél’entretienclassique, jugéinapteàrepérer lesprofilscréatifs.

Poursélectionnerleursfutursélèves,ellespréfèrentplacer lescandidatsdansdessituationsd’invention

Desaspirantsarchitectesdoiventcréeretpromouvoir

unobjetfaitdegobeletsetdepapier

àcigarette

50123Jeudi 14 février 2013

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u n i v e r s i t é s

& g r a n d e s é c o l e s Concours

TémoignageNormale-Sup«Jen’aipasassezjouélejeu»

Al’ENM,onsuit lavoixduplus fortPouraccéderàl’Ecolenationaledela

magistrature, il fautpasserderedoutables

orauxoùl’onneparlepasquededroit

LORSDESCONCOURS, les auspicesnesontpas toujours favorables aux candi-dats.MathieuBeaujour, 25ans, en a faitles frais lorsqu’il a passépour la troisiè-me fois le concours de l’ENS Lyon. Aprèsavoir failli réussir les écrits à unpointprès au termede sa secondekhâgne, ildécidede «bicater» – c’est-à-dire suivreune troisièmekhâgnepour repasser leconcours – au lycée Condorcet (Paris 9e).

Aprèsdes épreuvesécritesmarquéespar laperted’unecopiedegéographie,qui aobligé les candidatsà composerdenouveau, le jeunehommes’avèreadmis-sible.Mais lamalédictionsepoursuit lorsde l’oralprésentant l’undesplus fortscoefficients.«Pour l’épreuvedephiloso-phie, onm’avaitdit qu’il n’y avait aucunechancepourque les notionsauprogram-medu tronc communetdes coursde spé-cialité soientmélangéesdansunmêmesujet.Or, elles l’ont été, raconte le candi-dat, dépité.Commej’étais déstabilisé, j’aidemandéunautre sujet.Avecdu recul, jemedis que j’auraismieux réussi le premierque le second. Je n’aipas assez joué le jeu.»

PasdedésistementAunpointetdemiprès, il rate l’admis-

sionet arrivedeuxièmesur la liste com-plémentaire.Hélas, aucundes reçussur la

listeprincipalenesedésisteen2009.L’étu-diantavait aussidéposéunecandidatureàl’ENSde la rued’UlmàParis, viaunevoieparallèleauconcours traditionnelquiper-metd’intégrer l’écoleet d’yvaliderdescours,maisquin’ouvrepasdroit ausalai-re et aucontratdedixansavec l’Etat réser-vésauxélèves«depleindroit».

Dès son retour de Lyon, il est convo-qué à Normale-Sup pour un entretienvisant à compléter la lettre demotiva-tion dans laquelle il avait présenté sonsujet de recherche. «A l’oral, j’ai expli-qué pourquoi j’avais besoin de l’ENSpour réalisermon projet et ce que j’allaisaussi apporter à l’établissement. C’estun exercice de style où il faut démontreren quoi son profil est différent de celuides autres dans un sens qui flatte lescaractéristiques de l’école. »

Il joue la carte de la pluridisciplinari-té, et propose des travaux quimêlentphilosophie des sciences, psychiatrie etneurosciencesdans la perspective de sui-vre des études demédecine, ce à quoi ilest finalement parvenu. «Commedansun entretien d’embauche, il faut semon-trer ambitieux,motivé et courageux. J’aidéfendu l’idée que cette école était pourmoi un tremplin vers lamédecine, carma vision de la philosophie des sciencesétait indissociable de la pratique.»p

SabrinaBouarour

JustineVérité ne garde pas untrès bon souvenir des épreu-ves orales qu’elle a dû passerpour intégrer la prestigieuseEcole nationale de la magis-trature (ENM): «C’est psycho-

logiquement plus éprouvant quel’écrit, il y a le stress de passerdevant un jury et, en plus, il est trèsdifficile de se remettre au travailaprès s’être tellement investi pourl’écrit.»Seseffortsontpourtantétépayantspuisque,à24ans,elleafaitsa rentrée ce 4 février en tantqu’auditrice de justice (l’appella-tion des élèves futurs magistrats).Après avoir obtenu unmaster2 dedroit privé fondamental et ensciencescriminelles, la jeune fille aété admise au rang 39.

En2012, leministèredela justicea décidé d’ouvrir 270 postes pourles trois concours confondus. L’und’entre eux est destiné aux étu-diants, le deuxième aux fonction-naireset letroisièmeàceuxquijus-tifientdehuitansd’activitédansledomaine privé. Enfin, une partiedes auditeurs de justice est recru-tée sur titres après quatre annéesd’expérience,dansledomainejuri-dique ou économique et social, etunemaîtrise dedroit.

En 2012, 2314 candidats se sontprésentés et 212 ont été recrutés.72%sontpassésparleconcoursétu-diant, pour lequel ils étaient 1248 àconcourir. Au final, 344 ont passéles oraux et 181 d’entre eux ont étéadmis. «Le concours est exigeantmais pas impossible, selon Jean-David Cavaillé, directeur adjointchargédesrecrutements.Nouscher-chons de bons juristes qui ont unepersonnalité équilibrée. L’ENMn’estpasuneécoledudroitniuneuniver-sité bis, mais une école où l’on

apprend à mettre en œuvre desconnaissances.»

En effet, durant leurs 31mois deformation, les auditeurs vont pas-ser70%deleurtempssur le terrainavecunmagistratquiseraleurmaî-tre de stage. Jean-David Cavailléassure que toutes les épreuves ontétéconçuespourdéceler lescapaci-tés de l’étudiant. Ce dernier doitpouvoir«garantirlecadreprocédu-

ral, fairepreuved’espritdesynthèse,rendreclairesdesinformationscom-plexes et les hiérarchiser. Lors desoraux, on évalue si le candidatmaî-trise la langue française». Etre unbon juristene suffitpas.

Elsa Rougegrez l’a appris à sesdépens. Entre septembre2011 etjuin2012, la jeune fille de 23ans aorganisésavieautourduconcours.Pour un résultat décevant puis-qu’ellen’estpasadmissibleàl’issuedes épreuves écrites. «J’y passaisneuf heures presque tous les jours,j’ai perdu du poids et j’étais K.-O.»,confie-t-elle.Malgrétout,elleadéci-dé de tenter une nouvelle fois sachance en juin.Titulaire d’unmas-ter1endroitprivéetsciencescrimi-nelles, elle a intégré l’Institutd’étu-des judiciaires (IEJ) deBordeaux.

Mais pour elle, ce n’est pas suffi-sant. Afin de maximiser ses chan-ces cette année, elle a opté pourune prépa à 3000euros. «Le sujetde culture générale qui est tombé

cette année avait été vu par les étu-diants qui l’ont suivie », affir-me-t-elle. Au programme: des caspratiques, des dissertations, et sur-tout l’impression d’être encadrée.«A l’université, onnenousa jamaisdit qu’il fallait regarder ailleurs quedans nos livres de droit, ils ne nousapprennent pas à réfléchir mais àrecrachernoscoursapprisparcœurpour les partiels.»

Unefoispassé lefiltredesépreu-ves écrites, l’étudiant admissibleplanchesurunesynthèse,puispas-se des oraux techniques en droitsocial et commercial suivis d’unautreendroit européenet interna-tional. Ces épreuves ont été per-çues par Justine Vérité comme du«simple bachotage». « Il suffit derestituer des connaissances de

cours, ça ressembleà cequ’on fait àla fac. J’aurais été déçuede les raterpuisqu’enthéorieondoit connaîtrenotre cours.» Puis le candidat pas-se unoral d’anglais et un entretienavec un psychologue qui doit vali-derlacapacitédescandidatsàdeve-nirmagistrats.

Maiscequelanouvelleauditricede justice a leplusappréhendéres-te « le grand oral » et son coeffi-cient6.Horsdequestiond’ytraiterson sujet sous un angle purementjuridique. «C’est le piège ! Commeje suis tombée sur la loi qui interditles signes religieux ostensibles, j’aiinsisté sur lamutationde la sociétéengendrée par la loi et j’ai aussibeaucoupparlé de laïcité.»

Vient ensuite la mise en situa-tion, sous forme d’une épreuve

collective.Avecdeuxautrescandi-dates, sanspréparationnipossibi-lité de concertation, Justine a dûsemettredans la peaudedirectri-ce d’un centre de vacances oùunecolonie pose problème. L’enjeude cette épreuve est, selonM.Cavaillé, de voirqui se compor-te en meneur ou au contraire quis’efface totalement, et surtout derecruter des personnalités aptes«à argumenter, à formuler unepensée claire».

Il ne lui restait ensuite que l’en-tretienconsacréàsonparcoursuni-versitaire et sa personnalité. Justi-ne estime avoir su convaincre :«Pourmoi, l’oraldonnevraiment lemoyen de montrer qui on est. Onpeut décider le jury.»p

Faïza Zerouala

«Nouscherchonsdebonsjuristesquiontunepersonnalité

équilibrée»Jean-David Cavaillé

directeur adjoint de l’ENM

QUENTIN BERTOUX POUR «LE MONDE»

MathieuBeaujour, 25ans

6 0123Jeudi 14 février 2013

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Concours u n i v e r s i t é s

& g r a n d e s é c o l e s

Passage obligé de la plu-part des concours d’en-trée,l’entretiendeperson-nalitéestunexercicedéli-cat pour les candidats. Ill’estaussipourlesinstitu-

tions et leurs jurys, car la subjectivitéy tientuneplace importante. Les éco-les saventqu’il estmalaisé, sinonpré-somptueux, de prétendre jauger uncandidat en une demi-heure d’unéchangeplus oumoins convenu. «Lerecrutement n’est pas une scienceexacte», rappelle Béatrice Nerson,directrice adjointe de l’ESC Grenoble.«Commenos candidats sont jeunes, ilest souvent difficile de juger de leurpotentiel.»

Si la grandemajorité des étudiantsne pose pas de difficulté particulièred’évaluation, il arrive que tel ou tel, àl’issuedesaprestation,laisselesmem-bres du jury dans un grand embarras,voirequ’illesdivisefortement,notam-ment s’il s’est montré timide ou sim-plementmoyen.

Pour pallier ces difficultés, les éta-blissements s’entourent de précau-tions.Al’ESCPEurope,onveilleàdiver-sifier autant que possible les profilsdes troismembres des jurys. L’ICN deNancy propose aux candidats un jeudecartesafinqu’ilsselivrent,pouraffi-cher leur potentiel et leurmotivation.L’Edhec a renoncé àmettre des notes:«Nousutilisonsunegrilledehuit critè-

res qui pousse les jurys à revenir à desaspects concrets et à prendre posi-tion»,préciseAnneZuccarelli,directri-cedesprogrammesacadémiques.

Cas de conscience

A l’Essec, la duréemêmede l’entre-tien – quarante-cinq minutes, voiredavantage – limite les risques. «Maisnous savons que nous passons parfoisà côté de trèsbons candidats,admet ladirectricegénéraleadjointe, FrançoiseRey. C’est inévitable.» «En moyenne,nous avons un cas de conscience parjury,surdixàdouzecandidats»,recon-naît FranckMoreau, directeur dupro-gramme grande école de la businessschool Skema. «Nous utilisons deux

moyens : la grille d’évaluation, quinous oblige à “objectiver” ; et nousnous demandons si nous avons envied’accompagner l’étudiant dans sonparcours.»SciencesPoParis s’épargnecesaffres:«Nousavonsuntelaffluxdecandidatsquenousne prenonsque lesplus convaincants», expliqueFrançoi-seMélonio,doyenneducollègeuniver-sitaire de l’établissement. «Et nousavonspeudecas vraimentdouteux.»

Mais si le désaccord persiste? Pres-que toujours, les écoles imposent àleurs examinateurs de trouver uncompromis.Lanégociationestparfoislongue et laborieuse, et les candidatsn’imaginent pas à quelles férocesempoignades peut donner lieu leur

prestationunefoisqu’ilssontsortisdela salled’entretien…

Reste qu’un jury peut avoir ses fai-blesses et ses biais d’appréciation:après trois ou quatre candidats fai-blardsoujugésennuyeux,celuioucel-le qui relèveunpeu le niveauade for-tes chancesde bénéficier d’une certai-ne bienveillance… La chance et lehasard de l’ordre de passage peuventainsi jouerunrôle.

Demême, le simple fait de semon-trer souriant et ouvertpermetparfoisdegrappillerdeprécieuxpoints, com-mepour un recrutement en entrepri-se: l’entretien reste aussi un exercicedeséduction.p

Jean-ClaudeLewandowski

LE CAS le plus répandu est celui ducandidat ni brillant ni vraimentmauvais: quelle note lui attribuer?Autour de lamoyenne, entre8et12sur20. L’ennui, c’est que cesnotes ne sont pas éliminatoires, engénéral, et ne constituent pas nonplus un coup de pouce. Cela revientà ne pas trancher, et les établisse-ments souhaitent limiter ces notesmoyennes: «Nous demandons ànos examinateurs de se positionnerclairement», confirmeClaudine Ber-tin, directrice du programme«Mas-ter enmanagement-grande école»à l’ESCP Europe.p

AUTRESPÉCIMENproblématique, etpas très éloignéduprécédent: celuidu candidatqui ne se dévoile pas –lerobinetd’eau tiède, en quelque sor-te. Impossible de savoir qui est cetélève, difficile de déterminer les rai-sonsde l’intégrerdans l’école oudele refuser. «Est-ce l’étudiant qui n’estpasbon, ou le jury qui ne pose pas lesquestionsqui lui permettraientde semettre en valeur?Difficile desavoir»,observeClaudineBertin, del’ESCPEurope. Et donc, difficile pourles auditeursdenoter la prestation,dansun sensoudans l’autre…p

Legagneur L’effarouché LavedetteLESCANDIDATS surentraînés ontmultiplié les entretiens «àblanc»,étudié les techniquesdes recruteurs,prévudes parades à toutes leursquestionspièges…Quelques-unsontaussi bénéficié des conseils d’unpro-fesseur oud’unprofessionneldurecrutement, voire d’un coach. Ilsdéroulent confortablement leurleçonbien apprise. Les jurys détec-tent en général ce typed’attitudeetdemandentau candidat de répondrede façonplus spontanée, quittepourcela à lui poser deuxou trois ques-tions insolites.Mais certains élèvesmaîtrisent si bien l’exercicequ’ilssont capables denepas (trop) affi-cher leur virtuosité!p

IL EST FACILEde repérerungrandtimide: rougeurs, transpiration,mainsmoites, petits tremblements,propos saccadés ouhésitants…Faut-il ounon tenir comptede cetrait de caractère, qui est un élémentde la personnalité? En règle généra-le, les écoles donnentpour consigneà leurs examinateursdemettre lescandidats à l’aise. Paradoxalement,il peutmêmearriver que le postu-lant se voie bénéficierd’une sorte debonusoud’une certaine indulgence,simplementparce qu’il s’estmontréintimidé…p

RESTELECANDIDAT sûr de lui aupointd’en devenir arrogant. Cer-tains trouveront ce comportementirritant, voire insupportable, quandd’autres apprécieront l’aisance et lafluidité dupropos. Le plus souventcependant, cette attitude serapénali-sée: les jurysont tendanceàn’appré-cier quemodérément les personnali-tésunpeu trop fortes, estimantqu’elles aurontdumal à s’intégrerdansune classe.«Cela peut jouer enleur défaveur», admetBéatriceNer-son, de l’ESCGrenoble.Mieuxvautdonc «la jouermodeste»,même siles écoles assurent qu’elles sont enquêtedepersonnalités affirmées…p

J.-C.L.

70123Jeudi 14 février 2013

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L’oral, un moment destress, de choix et derévisions? Certes. Maisnelerésumezpasseule-ment à d’austèresamphis ou à de sour-

cilleux jurys. C’est aussi lemoment où un candidat choisitson école.

Il s’agit de confronter sesmoti-vations aux possibilités qu’ouvrel’école, pour « éviter ensuite lesdéceptions, d’un côté comme del’autre », résume Théo Haber-busch,directeurdelacommunica-tion de l’Ecole de management(EM) de Strasbourg. L’établisse-ment met ainsi en avant son sta-tut d’école universitaire, et donclescontactsquecela supposeavecla recherche.Quantà l’ESCP-Euro-pe, elle rappelle sa situation aucœur de Paris et ses campus àl’étranger.

« A ce stade, les familles seposent des questions très concrè-tes», souligne Solène Heurtebis,chargée de communication et depromotion à l’EM Normandie. Lelogement, le financementdesétu-des, les liaisons en transports :autant de sujets qu’elle a abordésavec les parents accueillis lors desconcours 2012.

Ayantnotéquelesaccompagna-teurs des candidats de niveau bacrestaient lors des épreuves, l’écoleleuraconcoctéunerencontreavecle responsable et l’équipe de com-munication, ainsi qu’une visite

deslocauxetdelaville.«Leséchan-gesneportentpasquesurl’EMNor-mandie, on est là pour parlerd’orientation avec eux», préciseSolèneHeurtebis.

Untiersdesenfantsdesquaran-te à cinquante participants ontfinalement intégré l’école. «Biensûr, j’aurais aimé que le taux detransformation soit plus élevé»,reconnaît Solène Heurtebis, quijugeque cela a néanmoinspermisde«créeruneproximitéetd’identi-fier les questions qui préoccupentlesparents».Enprévisiondelapro-chaine édition

Pour attirer, les écoles s’affi-chent sur le Web, entre l’humour

des clips de bienvenue –commeavec ce candidat qui joue lesagents secrets à l’EM Lyon– et lesvidéossouvenirsponctuéespar leschorégraphiesdeséquipesde l’ESCClermontoud’AudenciaNantes.

Quant aux sites Internet desti-nés aux admissibles, ils dispen-sent bien sûr conseils et informa-tions, mais on peut aussi y pro-

grammer ses dates d’oral, prévoirun hébergement ou réserver sontransport de la gare au lieu d’exa-men.«Lorsquej’aiappelé lenumé-ro indiqué sur le site de l’école, j’aiété très bien reçue et on m’ademandési j’avaisdes inquiétudesou des questions sur l’entretien»,se souvient Hélène Fétis, en pre-mière année à l’EM Strasbourg.

Les écoles veulent «mettre lescandidatsàl’aisepourleurpermet-tre de passer ces épreuves dans lesmeilleures conditions possibles»,selon Akila Hadjadj, responsabledes concours et des admissions àl’école d’ingénieurs Télécom SudParis. Cela impliqueun importanttravail d’organisation en coulis-ses, avec l’appui d’élèves recrutéscomme stagiaires pour l’occasion,appelés «admisseurs».

«C’est une sacrée machine,d’autant que le nombre de candi-dats a explosé, confirme ThéoHaberbusch. En 2012, nous avonsaccueilli 3 725admissibles sur sixsemaines, contre 1900en2007. Il afallu renforcer le staff, qui compteprès de 60personnes. Dès le moisde février, nous commençons àrecruter les managers d’équipes.Toute l’école se mobilise, notam-ment le service des relations avecles entreprises, auprès des jurys.»

Enplusdecesdispositifs, lesins-titutions déploient un éventaild’animations, de la découverte ducampus ou de la ville à des activi-tés sportives. En 2012, dans le

cadre de son opération «Be &Become», l’ESC Toulouse propo-sait même de terminer la journéepar un pique-nique sur les bordsde la Garonne et de visiter la villeenpéniche.

«Je fais partie des personnes quiont passé le plus d’oraux dans maprépa, raconte Alice, inscrite àAudencia Nantes. C’était un vraimarathon, j’ai voyagédans dix vil-les. A Audencia, l’accueil était trèsenthousiaste, il y avait des jeux etdes sketchs, cela permet d’oublierun peu la fatigue et l’ambiance deconcours entre les épreuves, maisaussi de recueillir différents pointsde vue sur l’école.»

Certes, les candidats ont déjàforgé leurs préférences ou s’ap-puient sur des critères externes,commelesclassements.Iln’empê-che que l’étape des oraux est déci-sive pour les écoles, quels quesoient le rang et la réputation del’établissement.

«Certains des candidats quenous recevons auront à faire unchoix. Dans une offre très large, ilfautqu’ilspuissentbien repérer lesspécificités de chaque établisse-ment», explique Claudine Bertin,directrice du programme «Mas-ter en management-grande éco-le» de l’ESCP-Europe. Et de souli-gner l’importance des témoigna-

ges que peuvent apporter lesmembres du bureau des étu-diants qui gèrent l’accueil.

TélécomParisSudveilleàcequeles différentes filières et associa-tionssoient représentéesparmi lesadmisseurs–dequoiouvrirledialo-gue avec les candidats et leur per-mettre de se projeter dans lesannées à venir. «Lorsqu’ils arriventaux oraux, les jeunes n’ont qu’uneidée abstraite de l’établissement,jugeAkilaHadjadj.Atraverslesvisi-tesdeslabos,deséquipements,et lesrencontresavecdifférentsinterlocu-teurs, on leur permet de passer del’imaginaireà la réalité.»p

AurélieDjavadi

«AAudenciaNantes,ilyavaitdesjeuxetdessketchs.

Çapermetd’oublierunpeulafatigue»

Alice

étudiante enmanagement

ALORSQUECERTAINESÉCOLEScommu-niquentbeaucoupsur leurs concoursetmultiplient les supportsdepréparation,entreguidespapierpour lesadmissiblesetvidéosde conseils sur leWeb, d’autressontplusdiscrètes. Il arrivealorsqueleursélèvesprennent l’initiatived’infor-mereux-mêmes les candidats.

Ainsi, « l’Oral aNormal» est un guidequ’éditent chaque année des élèves desEcoles normales supérieures (ENS) àl’attentiondes prépas BCPST (biologie,chimie, physique et sciences de la terre).«C’est un projet fondé sur le volontariat.Le but est de démystifier le concours, de

présenter chaquematière et d’expliquercomment appréhender les épreuves»,selonGuillaume, qui va coordonnerl’édition 2013.

Entre les présentations d’écoles, lesconseils pratiques pour organiser sesrévisions et lesmoyens de rejoindre lesétablissements le jour J ou de se repérerdans les résultats, ce document s’avèretrès complet. Ilmet aussi en avant desexpériences personnelles, de quoi aiderles candidats à semettre en situation.p

A.Dj.

http://oralanormal.free.fr

8 0123Jeudi 14 février 2013

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Si les écoles de gestionsélectionnent leurs élè-ves, l’inverse est vraiaussi. Pour les candi-dats, « l’ambiance, laqualité de vie, le charme

delaville fontaussipartiedescritè-res de choix d’une institution»,selon Béatrice Nerson, directriceadjointe de l’ESC Grenoble. « Ilssavent qu’ils vont y vivre pendantdeux, trois ou quatre ans.»

Aussi nombre d’écoles, surtouten province, s’efforcent-elles defaire valoir auprès des candidatsles atouts de leur territoire : sesrichesses architecturales, sonoffre culturelle, ses loisirs…Dépliants touristiques, plan del’agglomération et même bons deréduction pour les restaurants oules visites demonuments se trou-vent couramment dans la pochet-

te remise aux candidats lors deleurvenuepourl’oral,enplusdelaplaquette de l’école et des docu-ments administratifs.

Les établissements rivalisentd’imagination pour mettre enavant leur ville et ses environs. ASophia-Antipolis, dans les Alpes-Maritimes, on dégaine les beautésde la Côted’Azur : une fois passéel’épreuve, les élèves de l’école decommerce Skema emmènent lescandidats à la plage. «Nous assu-rons lapromotiondenotre territoi-re», déclare sans détour FranckMoreau, directeur du programmegrandeécole de l’établissement.

Pour sa part, l’Ecole demanage-ment (EM) de Strasbourg offre desexcursions en bateau sur lescanauxdel’Illoudesbaladesàvéloet propose des virées dans les«winstubs» (restaurants typiques

alsaciens) avec remise sur l’addi-tion. L’école héberge même unstand de l’opération «Strasbourgaimesesétudiants»,organiséeparla municipalité. Laquelle est l’unedes plus conscientes que les étu-diants –qui représentent 15%de lapopulation de la ville – sont à la

foisunvecteurd’imageetunenjeuéconomiquenonnégligeable.

D’autres écoles poussent ladémarcheencoreplus loin: profi-tant du passage, chaque annéeentre mai et juillet, de plusieursmilliers de candidats aux oraux,elles mettent sur pied de vérita-

bles campagnes de promotiontouristiqueàleur intention.L’offi-ce du tourisme est souvent mis àcontribution: à Grenoble, il for-mependantunedemi-journéelescinquante élèves chargés d’ac-cueillir les candidats à la BusinessSchool. Au menu, découverte dela ville et de ses quartiers les plusanimés. Même chose à l’ICN deNancy, histoire de faire apprécierla place Stanislas et les bâtimentsArtnouveau de la cité.

Un programme identique seretrouve encore à l’EM Norman-die, qui offre en prime un passepour le Mémorial de Caen ou destickets de réduction pour leMusée André-Malraux duHavre,sans oublier la location de vélos àtarif réduit. Un chocolatier localdistribue même des ballotins desesproduits.Répertoiredesactivi-

tés sportives, guide des « bonsplans» et magazine touristiquesontausside lapartie.«Nousmet-tonsenavanttoutcequenouspou-vons proposer sur nos différentssites, tant auHavrequ’àCaenouàDeauville», résume Christine Cif-froy, directrice de la communica-tionetdelapromotionà l’EMNor-mandie.

«Après tout, les candidats nechoisissentpasseulement leuréco-le pour son rang dans les classe-ments. Ils sont forcément sensiblesaussi à l’accueil et à l’agrément dela localité», observe Eric Baudet,directeurde la communicationdel’office de tourismeduHavre. «Et,même s’ils ne sont pas intégrés, ilsrepartiront avec un bon souvenirde leur séjour chez nous. Cela nepeutpas faire demal…»p

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Ma fille était la meilleureélève de sa prépa, etpourtant elle n’est pasadmise.C’est incompré-hensible.» Des messa-ges de ce genre, véhé-

mentsouéplorés,parviennentparfoisauxgrandes écoles après la proclamation desrésultats d’admission. Les concours génè-rentleurlotdedéçus,voiredemécontents,d’autant que certaines épreuves orales,comme l’entretien de personnalité, lais-sent une large place à la subjectivité etdoncaux interprétationsdivergentes.La plupart des éconduits digèrent leur

échec en silence, mais uneminorité n’ac-cepte pas le verdict et tente de l’inverser,en demandant par exemple à repasserune épreuve. Avec des arguments parfoissurprenants : « Je suis très motivé : vousdevez absolument me prendre », ou«C’était un accident, je vous l’assure»…Ces réclamations ne sont pas très nom-

breuses. «A peine quelques-unes par an»,indique-t-on à l’Ecole de management(EM)deGrenoble.Unequarantaineen2011à l’ESCP-Europe, et une petite soixantaineen 2012, pour près de 1400candidats àl’oral. A l’Edhec, on compte une vingtainede «demandes d’éclaircissements», dontquelques-unes seulement peuvent être

qualifiées d'« insistantes», sur plus de2000candidats. A l’Essec, on ne comptepas plus d’un ou deux appels par an, pour850entretiens. «Parfois, le candidat veutsimplement comprendre pourquoi il a étémalnoté»,préciseFrançoiseRey,directricegénérale adjointe de l’école. Quant à l’oralde HEC, il ne suscite guère que dix à vingtdemandesdevérificationchaqueannée.Leplus souvent, ce sont les parentsqui

montent au créneau. « Et parfois lesgrands-parents», ajoute-t-on à Scien-cesPo. « Il nous est même arrivé qu’unpère, au téléphone, se fasse passer pourson fils candidat. Mais il a fini par se tra-hir»,sesouvientBéatriceNerson,directri-ce adjointe de l’ESCGrenoble.Cettemobilisationpermet demesurer

l’importance de l’enjeu pour les familles,et la très forte pressionqui s’exerce sur lecandidat dans certains milieux. «Cer-tains se sentent réellement investis parleur entourage de la responsabilité d’inté-grer une école prestigieuse, observeClaudine Bertin, directrice du program-meMaster enmanagement-grandeécolede l’ESCP-Europe. S’ils échouent, ils ontbeaucoupdemal à assumer.»L’échec peut aussi avoir un goût amer

pour les candidats qui ont « cubé »,c’est-à-dire redoublé leur deuxième

annéedeprépa: ils saventqu’ils ont laissépasser leur dernière chance. Le coup estencore plus rude pour ceux qui avaientété admis dans un établissement l’annéeprécédente mais avaient choisi de cuberdans l’espoir de décrocher une école pluscotée, et ont raté l’objectif.

«En général, les déçus se contentent dedemander des explications sur leur note.Seuls quelques-uns, entre dix et vingt paran,vontunpeuplus loin»,préciseFrançoi-seMélonio, doyenne du collège universi-taire de SciencesPo. «Plus que des vraiescontestations,nousavonsparfoisdesques-tions, confirmeMichèle Bornert, respon-sabledesconcoursà l’ENA.“Etes-voussûrsque j’ai bien eu 4 sur 20?”, nous deman-de-t-on parfois.» Il est vrai que le fameuxgrand oral est public, et que son jury

compte cinq membres. De quoi limiterles erreurs d’appréciation et, par consé-quent, les litiges.Pour d’autres au contraire, la décep-

tion vire à la paranoïa. «Certains se met-tentà instruire leprocèsde l’école», racon-te Thierry Debay, directeur des concourset des admissions à la chambre de com-merce et d’industrie de Paris. «Ils voientdes magouilles partout, invoquent desfaits dérisoires, mais qu’ils jugent révéla-teurs…Nous recevonsunedizainede cour-riers de ce type par an.»Il arrive aussi que l’affaire prenne une

tournure franchement conflictuelle. Desparents dépités se fendent parfois d’uncourrier–enrecommandé,pourfairebon-ne mesure– à la direction de l’établisse-ment. «Quelques-uns parlent de prendreun avocat et d’aller en justice. En général,ils renoncent très vite», note Béatrice Ner-son. Au passage, certains n’hésitent pas àsignaler leurs relations haut placées: «Jetravaillemoi-mêmeà la chambre de com-merce», qui est l’organisme de tutelle denombreuses business schools ; « Jeconnais personnellementuntel»…Deleurcôté,députés,sénateursoucélé-

brités en tous genres acceptent parfoisd’attirer l’attention des examinateurs surle cas de tel ou tel candidat recalé. «Celanous fait sourire, et nous ne donnons évi-demment pas suite », indique-t-on àl’Edhec. Il s’agit là de cas extrêmes qui secomptent sur les doigts d’unemain.A l’ENA, le dernier vrai contentieux

remonte à 2009. Il a débouché sur unrecours devant le tribunal administratif.L’affaire n’est toujours pas jugée. HECn’a connu ces dernières années qu’uneseule plainte, d’ailleurs aussitôt éteintepour vice de forme.Face à ces réclamations, les écoles

jouent la carte de l’intransigeance cour-

toise. «Pas question de revenir sur lesdécisions des jurys, assure FranckMoreau, directeur du programme gran-de école de la business school Skema. Ceserait la porte ouverte à toutes les déri-ves. » A l’EMNormandie, il arrive que leprésident du jury ressorte la fiche d’ap-préciation du candidat et s’en expliqueavec l’intéressé. Rien de plus.

«Il faut être clair : il n’y a aucun recourspossible sur les notes attribuées par lesjurys,martèle Anne Zuccarelli, directricedes programmes de l’Edhec. Cependant,nousrépondonstoujoursauxétudiantsouà leurs parents qui nous demandent d’ex-pliquerunenote,car ilpeutêtretrèspertur-bant, pour un jeune de22 ou 23ans, de nepas comprendre pourquoi il a échoué.Nous lui expliquons qu’un entretien raténe remet pas en cause sa valeur, nousessayonsde le rassurer.»Mêmestratégie à SciencesPo : ondon-

ne une réponse aimablemais ferme, quisuffit dans la plupart des cas à désamor-cer les tensions sans revenir sur lesnotes. Une seule exception, il y a quel-quesannées:une«erreurde calculmani-feste» avait été corrigée.Pour faire face auxmécontents, les éta-

blissements disposent d’un argument depoids:«Lasouverainetédujuryestunprin-cipe absolu, rappelle FrançoiseMélonio. Sion touchait à ce principe, plus un seul juryne serait à l’abri. C’est tout le système desconcours qui serait menacé.» La plupartdes écoles ont d’ailleurs pris leurs précau-tionsensedotantd’unrèglementqui limi-te les possibilités de recours. Ainsi duconcoursMines-Ponts,danslequellesrécla-mations pour l’oral ne peuvent concerner«quelescontrôlesmatérielsoulaconformi-téauxprogrammes»,etoù«seuleslesrécla-mations faites par les candidats eux-mêmessontprises enconsidération».Quant à l’ENA, elle a trouvéuneparade

originale et constructive en organisant

desrencontresentre laprésidentedujury,avecsesassesseurs,et lesadmissiblesreca-lés à l’oral. «Ces échanges sont un levierd’amélioration pour les candidats», esti-meMichèleBornert.Curieusement, même des candidats

qui ont réussi le concours et intégré l’éco-le de leur choix demandent parfois desexplications au jury. Ils ne sont pasmécontents de leur note, mais veulentmieux comprendre ce que les examina-teurs ont apprécié dans leur prestation.«C’est une façon pour eux de mieux seconnaître, constate Béatrice Nerson. Celapeut leur être utile pour la suite… ou pourchoisir leur école.»p

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«Nousexpliquonsqu’unentretienraténeremetpas

encauselavaleurdel’étudiant»Anne Zuccarelli

directrice des programmes de l’Edhec

«Certainssemettentàinstruireleprocèsdel’école. Ilsvoientdesmagouillespartout»

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Ecoles d’ingénieurs Les étudiants bour-siers sont partiellement ou totalementexonérés de frais d’inscription pour lesconcours des plus grandes écoles d’ingé-nieurs. C’est le cas pour la banqued’épreuvesdes concours communsCen-trale-Supélec etMines-Ponts.

Les boursiers échappent aux 92eurospar école demandés par la banqueCentra-le-Supélec, qui rassemble les Ecoles cen-trales de Paris, Lille, Lyon,Marseille etNantes, Supélec, ainsi que l’Ecole navale,l’Ecole nationale supérieure d’informati-que pour l’industrie et l’entreprise(Ensiie), l’Ecole nationale supérieure del’électronique et de ses applications(Ensea) et l’Institut d’optique.

Egalement très prisé, le concoursMines-Ponts exempte les boursiers des265euros normalement demandés pourpasser les concours des établissementsdu campus Paris Tech, tels que l’Ecole desponts, lesMines de Paris, Télécom, l’Eco-le nationale supérieure de techniquesavancées (Ensta) et l’Ecole nationale supé-rieure de la statistique et de l’administra-tion économique (Ensae), ainsi que lesMines Saint-Etienne et Nancy, Supaéro etTélécomBretagne.

Les 34établissements regroupés dansles concours communs polytechniques(CCP, à ne pas confondre avec la célèbreécole) fixent quant à eux des frais de 0 à26euros selon l’école. Enfin, si les bour-siers peuvent s’inscrire gratuitementaux écrits de la banque E3A, qui rassem-ble 75établissements privés et publics, il

leur reste à payer l’examen oral, soitentre 0et 16euros suivant les établisse-ments.

Ecoles demanagement Les frais de dos-siers sontofferts auxboursiersqui présen-tent la banque communed’épreuves(BCE), qui gère les concours des étudiantsdeprépas auxgrandes écoles demanage-ment telles queHEC, l’Essec, l’Edhec etquelquesécoles de commerceen région.Ces frais se situent engénéral autourde140euros.Mêmechosepour la banqueEcricome,où le forfait appliqué auxautres étudiants varie de 300à430eurosselon le nombred’écoles qu’ils tentent.

Certains concours facturentdes frais àtous, boursiersounon. C’est le casdesban-quesd’épreuvesdestinées auxadmissionsparallèlesd’étudiants titulairesd’unDUT,d’unBTSoud’une licence. Par ailleurs, leconcours communTremplinproposeuneréductionde50%auxboursiers sur lesécrits et lesoraux, cequi établit la facture à150eurospouruneécole et 190eurospourcinqétablissements.Enfin, la banquePas-serelleexonère les boursiersde son forfaitd’épreuvesécrites à 315euros et pratiqueune réductionde50%sur les oraux– soit25euros chacun.

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exigentunbudgetrondeletdescandidatsàplusieursécoles.Lasolidaritéétudiantepeutalléger lafacture

Aumoment des écritsdes concours, toutparaît simple ! C’estaprès que ça se com-plique. La plupartdes écoles mutuali-

sent en effet ces tests en les répar-tissant en «banques d’épreuves»communes,dansdescentresd’exa-mensinstallésdanslesgrandesvil-les de l’Hexagone– cela permetdelimiter les déplacements. Maisl’annonce des admissibilités mar-que le débutd’unautre investisse-ment, à la fois psychologique etfinancier: les oraux, qui imposentbien souvent à l’étudiant de sedéplacer, à sa charge, sur chacundes campus.

Etudiante en première année àl’ESCDijon,LouiseToeroeksesou-vient de cet onéreux périple. En2012, la jeune fille, titulaire d’unDUT en techniques de commer-cialisation, passe les banques deconcours Passerelle et Tremplin.

Admissible dans 19 établisse-ments, elle opte pour seulementcinq oraux. «C’est un pari risqué,mais cela aurait été financière-ment impossiblepourmoide tousles tenter», explique-t-elle.

Chambéry, Dijon, Clermont-Ferrand,MarseilleetMontpellier:Louisenesélectionnequedeséco-les de l’est et du sud de la France,soit les plus proches d’Annecy, savilled’origine.Malgrécetterestric-tion, la facture est lourde. «Mamère m’a conduite de ville en villeen voiture… Nous avons fait lescomptes: entre les frais d’oraux à50euros, lesnuitsà l’hôtel, l’essenceet les repas, cela nous a coûté prèsde 1000euros sur une semaine.»Uneporte-paroleduconcoursPas-serelle confirme l’influence desprixsur le choixdesécoles:«Selonnoscalculs, lescandidatstententenmoyenne trois oraux,même si cer-tains sont admissibles dans unedizained’écoles.»

Pour les ingénieurs aussi, lesfrais sont élevés. Etudiant en pre-mièreannéeàSupélec,TomStrin-ger a dépensé 2 000euros endroits d’inscription pour tenterles banques d’épreuves en 2012.Sarah Renault, en deuxièmeannée de prépa maths-physique(MP) dans un lycée de Melun,s’est inscrite à trois banquesd’épreuves. « J’ai déjà dépensé500euros de frais pour passer les

concours, souligne-t-elle. A celas’ajoutent les hôtels, qui, sur deuxsemaines de concours, vont mecoûterextrêmementcher.Heureu-sement que ma famille les prendencharge.Du faitde ces coûts, cer-

tains amis de prépa sont obligésde limiter leur choix d’écoles, endépit de leurs envies.»

Dans laplupartdescas, les fraisde dossier tout compris exigéspar les banques d’épreuves vontde 70à 450euros. Lorsqu’ils nesont pas compris avec les écritsdansun forfait, les oraux coûtentenviron 50 euros chacun. Lesboursiers sont exonérés de fraispour la plupart des concours, ouen paient lamoitié.

Bernard Belletante, présidentduChapitredesgrandesécolesdemanagementet directeurd’Euro-med-Marseille, justifie ces mon-tants:«Si les concoursétaientgra-tuits, il yauraitunrisquedesurins-cription.De nombreuxpostulantsne se déplaceraient même pas à

certainesépreuves. La facturationpermet de limiter l’afflux et deretenir les candidats réellementmotivés. Quant au prix, il est évi-dent qu’entre la rémunérationdes correcteurs et la location dessalles, le coût réel des concours estbeaucoup plus élevé que les fraisengagés par l’étudiant.»

Les candidats aux grandes éco-les d’ingénieurs, majoritaire-ment publiques, peuvent seconsoler en considérant qu’unefois inscrits ils paieront en géné-ral six fois moins de frais scolai-res que dans les écoles de com-mercedestatutprivé.Deplus,cer-taines banques d’épreuves orga-nisent des oraux communs en

région parisienne, limitant ainsiconsidérablement les frais dedéplacement.

Certains établissements ten-tent d’alléger la facture. Centrale-Supélec permet aux candidats deloger dans les résidences du cam-pus, moyennant 20 euros parnuit, et les repas y sont proposésau tarif de 3euros dans les restau-rants universitaires. Dans certai-nes formations en management,desétudiantsaccueillentaussi lescandidats pour leur faire décou-vrir le campus et les rassurer surlesépreuves,maissurtout lessou-lager de certaines dépenses.

Etudiante en master 1 et res-ponsable du «staff admissibles»

d’Euromed-Marseilleen2012,Elo-die Özen détaille : «Nous négo-cions en amont les tarifs avec desrestaurants et hôtels partenaires ;sinon, beaucoup de candidatssont hébergés chez des élèves denos promotions.»

Pour la jeune fille, ça a été ladébrouille : il a fallu trouver desastuces, comme le covoituragequi lui a permis d’éviter le train,beaucoup trop cher. Malgré tout,pour les huit écoles qu’elle a ten-tées, elle a dépensé 600euros.Alors, aujourd’hui, elle attend lesadmissibles à la gare «pour lesguider et leur distribuer des tic-kets demétro».p

AdrienMaillard

MESES AL A R É F É R E N C E D E P U I S 1 9 9 2

7 écoles de commerce et de management internationalouvertes aux bacheliers et futurs bacheliersDiplômes visés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur

concours POST-BAC

SESAME

•Créditp

hoto

:Corbis

BBA ESSEC(Cergy-Pontoise)

CESEM ReimsReims Management School (Reims)

CeseMedEuromed Management (Marseille)

EBP InternationalBEM Bordeaux Management School(Bordeaux)

EM NormandieÉcole de Management de Normandie(Caen - Deauville - Le Havre)

ESCE Paris, LyonLaureate International Universities

Rouen Business SchoolBSc in International Business (Rouen)

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«Lafacturationpermetderetenirlescandidats

réellementmotivés»Bernard Belletante

président du Chapitre des grandes

écoles demanagement

«Dufaitdecescoûts,certainssontobligésdelimiterleurchoixd’écoles,endépitdeleursenvies»

Sarah Renault

étudiante en prépamaths-physique

110123Jeudi 14 février 2013

Page 12: universités grandesécoles - Aux-concours.comuniversités & grandes écoles Concours .com Serenseigner,s'inscrire,sepréparer: ATOUT+3 L„coecoudcd'„etd‘„ „eBach„lod T„dmieal„coutitulaid„cd'ueBac

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TémoignageENSParis«Ilfautqueçasentelasueur»

Lesgrandesécoles font leur spectacleQuiveutentendrerésoudreunarduproblèmedegéométrie,ousuivreunexposédelittérature?

Ilestpossible,danscertainesinstitutionsparmilesplusprestigieuses,d’assisterauxauditionsdesadmissibles

SI LE STRESSEST INHÉRENTà tou-teprestationorale, il est encoreplusdifficiled’y échapper lors-qu’unpublic s’ajoute au jury. Etu-dianten classepréparatoire let-treset sciences sociales –commu-némentappelée«B/L»– au lycéeHenri-IV,KamilTalbiyaété triple-mentconfronté.A la fois admissi-bleà l’ENSde la rued’UlmàParis,à l’ESCPet àHEC, il adécouvertles joiesd’avoirunpublic«devantouderrière soi»pen-dant lesépreuves, cequin’apasmanquéd’accroître sonanxiété.

«Pour l’ENS, tout était très codi-fié et formel. Le port d’une chemi-se, d’uneveste, voired’une crava-te, surtoutà l’oral de littérature,estpresqueobligatoire»,décritl’étudiant,peuhabituéà ces vête-ments. Il se rappelle l’angoissequi l’a saisi aumomentde se ren-dredans la salle d’examen:accompagnéparunappariteurauxpetits soins, il a quitté le cou-loir oùétaient alignés surdeschaises tous les étudiants sur lepointdepasser l’oral; au-dessusde leur tête, uneétiquette avec lenomde lamatièrequ’ils s’apprê-taient àpasser.

«Bonbagoutprivilégié»Pour l’occasion, la zone a été

rebaptisée«couloir de lamort»,une expressionà lahauteurduharassementcausépar cette pha-se des épreuves.«J’étais très fati-gué pendant mes oraux. J’avaisenchaînéun mois de concoursentre les écrits de l’ENS et ceux desécoles de commerce, puis j’airepris tout de suite les cours en

passant en moyenne une colle[oral blanc]par matière», expli-queKamil Talbi, qui a vu filer letemps, pourtant géré aumoyend’unplanning très serré danslequel il avait établi, heureparheure, toutes les relectures et lesexercices à refaire.

«PourUlm, les résultats sonttombés lemercredi, j’ai eumaconvocation le samediet je suispasséà l’oral le lundi, aprèsavoirconsacrémonweek-endà repas-serdes colles avecmesprofes-seurs.»Etd’ajouter, fortde sadou-bleexpérience:«A l’orald’Ulm, ilfaut que ça sente la sueur et letravail, que l’exposé soit fouillé. Al’ESCPet à HEC, c’était l’esprit desynthèse, la capacité à avoirunavis argumenté sur des questionsd’actualité et un bon bagoutquiétaientprivilégiés.D’un côté, onforme des futurs professeurs defac, de l’autre des professionnels.»

Admis à l’ESCP et à l’ENS, il achoisi cette dernière sans hési-ter, et a découvert ses notesd’oral avec surprise. « J’ai raté làoù je ne m’y attendais pas etréussi là où je ne l’aurais jamaisimaginé! En espagnol, ma lan-gue était bonne mais j’étais per-suadé d’être hors sujet. C’était lecas, mais j’ai obtenu 15. La notecorrespond à du travail et à de laméthode. Mais la chance tientaussi un rôle considérable.»p

SabrinaBouarour

Mieux vaut êtreaverti : décro-cher une placepour assister àun oral del’ENA, voire au

mythique«grandoral», demandepresque autant de ténacité qu’ob-tenirunbilletpourunconcertuni-quedeMadonna.

«L’inscription se fait sur notresite Internet, après la publicationdes listes des candidats admissi-bles et la mise en ligne des épreu-ves», détaille Michèle Bornert,chef du service des concours etdes examens de l’école. «Grâce àdifférentes entrées, il est possiblede choisir d’assister à l’oral d’uncandidatenparticulieroudesélec-tionner certaines matières. Maisle site est vite saturé et les inter-nautes doivent régulièrementréactualiser la page pour trouverun créneau.»

Pendant plus d’un mois, envi-ron 5000personnes viennentoccuper les places réservées àl’auditoirelorsdesorauxdel’Ecolenationale d’administration. Etant

donnéqu’ elles relèventde la fonc-tion publique, ces épreuves desconcours de l’ENA, de Polytechni-queoudeNormaleSupsontouver-tes aupublic.

Même régime pour les écolesd’ingénieurs relevant des ban-ques de concours des Mines, de

Centrale-Supélec, des concourscommuns polytechniques (CCP)et des banques E3A et Physique-Chimie (PT).

Les écoles imposent des règlesde bon déroulement, notammentun nombre limité de personnespar examen. «Nous demandonstoujours au candidat s’il est d’ac-cord pour qu’une personne exté-rieureassisteàsonépreuve»,préci-se Cédric Testanière, secrétaire duconcours commun des Ecoles desmines. «L’élève reste prioritaire,même s’il est important pour nousque le public puisse accéder auxoraux.Nousautorisonsuneperson-neparsalleet luiaffectonsunhorai-re de passage.»

A HEC, des tickets sont impri-més pour canaliser les specta-teurs. Le public ne peut pas assis-terà laspécialitédel’école, le«trip-tyque» – une confrontation entrecandidats destinée à évaluer lescapacitésde raisonnementet d’in-teraction –, mais l’épreuve estretransmise par vidéo dans plu-sieurssalles.A l’ENA,desmembresdu personnel préparent et accom-pagnent le public ; l’auditoire estensuite constamment sous sur-veillance pour qu’aucun bruit neviennegêner les candidats.

Lors de son dernier concours,Polytechniquea tenu des statisti-ques afin demieux connaître cespersonnes qui restent assises ensilence au fond d’une salle, pen-dant trente à cinquanteminutes,pour entendre résoudre un pro-blème demathématiques ou sui-vre un exposé de français. Sur244auditeurs, l’école a comptésanssurprise228étudiants,majo-ritairementenclassespréparatoi-res, douze enseignants de cesmêmesclasses, et quatre curieux.A ce public, qui se retrouve dans

lesorauxdesautresécoles, s’ajou-tent encore quelques parents decandidats.

Lesélèvespeuventainsidécou-vrir les épreuves qui les atten-dent en cas d’admissibilité, et lesenseignants viennent mettre àjour leurs connaissances des pra-tiquespourmieuxpréparer leursclasses. «Les professeurs de prépaportent une attention particuliè-re aux grands concours, nousdevons donc être irréprochables»,rapporte Olivier Abillon, direc-teur des études de sciences àNor-male-Sup Paris. «Nous les retrou-vons d’ailleurs chaque annéeaprès les épreuves,pouraméliorerles procédures.»

Les institutions trouvent ellesaussi leur compte dans l’ouvertu-redes épreuvesorales.«Le fait que

le concours se passe en publicgarantit le caractère objectif deséchanges et permet de limiter lecontentieux», analyse MmeBor-nert, de l’ENA.

Michel Gonin, directeur duconcours d’admission de l’Ecolepolytechnique, abonde dans lemêmesens : «Nous n’avons rien àcacher de nos oraux. Nous effec-tuons une sélection rigoureuse de

nos examinateurs, et les élèves etprofesseurs qui assistent auxépreuvespeuvent se rendre comp-te de leur très bon niveau.»

Toutefois,desexamensdemeu-rent interdits au public. Dans lesécolesdecommerce, lesorauxpor-tant sur la personnalité et lamoti-vation du candidat restent sou-vent à huis clos. «Le candidat estinterrogésursonparcours,sesaspi-rations, ses échecs aussi, sa visionde la vie… Il accumuledéjà une cer-tainetensionfaceaujury,quipour-rait s’accroître si d’autres person-nes s’ajoutaient», justifie Jean-FrançoisFiorina,directeurde l’ESCGrenobleetmembredelacommis-siondesconcoursdelaConférencedes grandes écoles.

Enfin, il ne faut pas s’attendreà des jeux du cirque en allant

assister à une épreuve orale, pré-vient Hugues Contant, directeuradjointà ladirectiondesadmissi-ons et des concours de la Cham-bre de commerce et d’industriede Paris, qui organise le concoursd’HEC. « Il y a eu un temps où lepublic venait assister à un specta-cle, avec un jury qui s’amusait àjouerdes rôles pour déstabiliser lecandidat, rappelle-t-il. Ce côtéextravagantadisparudepuisplu-sieurs années : les oraux remplis-sent un objectif technique d’éva-luation et de sélection des candi-dats». Pour les spectateurs, l’inté-rêt de l’ouverture au public estdonc aussi de faire tomber cer-tains mythes, et de rappeler enquoi consiste précisément cerituel.p

CoralieDonas

Chaqueannée,pendantplusd’unmois,

5000personnesassistentauxoraux

del’ENA

Danslepublic,quelquescurieux,maissurtout

desenseignantsetdesétudiantsbientôtcandidats

Kamil Talbi, 22ans

12 0123Jeudi 14 février 2013