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L’inspection Réalités et Prospective Syndicat de l’Inspection de l’Education Nationale Bulletin mensuel n° 65 9 février 2000 N SI UNSA Les propositions du SI.EN pour la mise en place d’un corps unique d’inspection www.fen.fr/sien Toute l’actualité syndicale en permanence mise à jour Editorial Notre ministre aime la morale. Loin de moi l’idée de l’en blâmer, je vais même sacrifier à ce qui pourrait devenir une nouvelle mode pédagogique en vous proposant une petite « leçon de morale »… syndicale ! Dans un département imaginaire (mais que certains reconnaîtront sans peine) arriva un nouvel IA-DSDEN. Sans doute prévenu de la force et de la représentativité du SI.EN-FEN, il reçut sans délai son responsable départemental et écouta ses propos avec beaucoup d’at- tention. Il s’engagea même à se montrer particulièrement bienveillant à l’égard de certaines demandes, formulées au nom des collègues syndiqués. Las!, peu de temps après, il se rendit compte que dans ce département (il en existe peu, mais ce peu est déjà trop) le SI.EN-FEN ne faisait pas recette, pas plus que d’autres syndi- cats du reste ; les inspecteurs préféraient gérer leurs « trajectoires personnelles » comme disent les cadres dynamiques (jeunes ou vieux, peu importe, car comme le disait Brassens « le temps ne fait rien à l’affaire… »). Dès lors le ton changea, les actes d’autoritarisme et les remarques blessantes se multiplièrent, chacun baissait la tête ou s’efforçait de flatter le « prince »… des trajectoires personnelles vous dis-je… Dans un autre département imaginaire (mais que d’autres reconnaîtront tout aussi aisé- ment) arriva un nouvel IA-DSDEN. Sans doute ignorant de la force et de la représentativité du SI.EN-FEN, il ne jugea pas urgent de recevoir son responsable départemental, malgré les demandes réitérées de ce dernier. Las! (pour l’IA-DSDEN cette fois), tous les inspecteurs du département étaient syndi- qués au SI.EN-FEN. Ils pensaient que la solidarité au sein du corps était une valeur essen- tielle et un rempart contre l’autoritarisme. Aussi, quand le « prince » attaqua l’un d’entre eux en conseil d’inspecteurs, tous se levèrent comme un seul homme et quittèrent la réunion ! Depuis cette aventure, l’IA-DSDEN, prudent, est revenu à des comportements acceptables. Dire qu’il ait compris l’intérêt pour le système éducatif de disposer d’un corps d’inspecteurs unis et solidaires, capables de faire front commun face aux conflits, capables aussi d’œuvrer collectivement pour promouvoir sereinement des pratiques ou des stratégies à même de rendre le service public d’éducation plus juste et plus efficace, serait peut être trop optimiste, mais il a compris a minima qu’il lui faudrait composer avec des inspecteurs soudés entre eux et se reconnaissant dans les mêmes valeurs. Moralité : je ne vous ferai pas l’affront de tirer les conclusions de cette historiette sim- plette et totalement imaginaire (mais dans laquelle « certains » et « d’autres » se reconnaî- tront), car c’est là la force de la morale : elle est tellement évidente qu’il est impossible de ne pas conclure… qu’il est urgent de convaincre tous les inspecteurs qui ne sont pas encore syndiqués au SI.EN-FEN qu’ils doivent nous rejoindre ! En outre, la morale est universelle (là, je suis sûr que certains me trouveront excessif, et je dois reconnaître qu’ils n’ont pas tort car la morale est toujours référée à un système de valeurs, et donc variable par nature d’un groupe social à l’autre), il suffit de changer les termes. Tenez, remplacez si vous le voulez IA-DSDEN par DAET, ou DAFCO, ou IGEN, ou recteur, ou « petit chef »… et vous arriverez à la même conclusion. Décidément, Monsieur le Ministre, j’aime la morale (syndicale, au moins) ! Et si demain vous nous annoncez le corps unique aux missions diversifiées et identifiées, je puis vous prédire que comme un seul homme les inspecteurs se lèveront pour vous acclamer d’avoir su (enfin !) trouver une conclusion « morale » à leur long combat. Mais là (et les détracteurs de l’universalité vont s’en réjouir) il ne faut surtout pas changer les termes. Ainsi, si vous annon- ciez un « corps unique à deux grades », les inspecteurs se lèveraient aussi comme un seul homme, mais pas avec les mêmes intentions… P. ROUMAGNAC - 9 février 2000

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L’inspectionRéalités et Prospective

Syndicat de l’Inspection de l’Education Nationale

Bulletin mensuel n° 659 février 2000

NSIU

NS

A

Les propositionsdu SI.EN pour lamise en placed’un corps uniqued’inspection

www.fen.fr/sienToute l’actualité syndicale en

permanence mise à jour

EditorialNotre ministre aime la morale. Loin de moi l’idée de l’en blâmer, je vais même sacrifier à

ce qui pourrait devenir une nouvelle mode pédagogique en vous proposant une petite « leçonde morale »… syndicale !

Dans un département imaginaire (mais que certains reconnaîtront sans peine) arriva unnouvel IA-DSDEN. Sans doute prévenu de la force et de la représentativité du SI.EN-FEN, ilreçut sans délai son responsable départemental et écouta ses propos avec beaucoup d’at-tention. Il s’engagea même à se montrer particulièrement bienveillant à l’égard de certainesdemandes, formulées au nom des collègues syndiqués.

Las!, peu de temps après, il se rendit compte que dans ce département (il en existe peu,mais ce peu est déjà trop) le SI.EN-FEN ne faisait pas recette, pas plus que d’autres syndi-cats du reste ; les inspecteurs préféraient gérer leurs « trajectoires personnelles » commedisent les cadres dynamiques (jeunes ou vieux, peu importe, car comme le disait Brassens« le temps ne fait rien à l’affaire… »). Dès lors le ton changea, les actes d’autoritarisme et lesremarques blessantes se multiplièrent, chacun baissait la tête ou s’efforçait de flatter le« prince »… des trajectoires personnelles vous dis-je…

Dans un autre département imaginaire (mais que d’autres reconnaîtront tout aussi aisé-ment) arriva un nouvel IA-DSDEN. Sans doute ignorant de la force et de la représentativité duSI.EN-FEN, il ne jugea pas urgent de recevoir son responsable départemental, malgré lesdemandes réitérées de ce dernier.

Las! (pour l’IA-DSDEN cette fois), tous les inspecteurs du département étaient syndi-qués au SI.EN-FEN. Ils pensaient que la solidarité au sein du corps était une valeur essen-tielle et un rempart contre l’autoritarisme. Aussi, quand le « prince » attaqua l’un d’entre euxen conseil d’inspecteurs, tous se levèrent comme un seul homme et quittèrent la réunion !Depuis cette aventure, l’IA-DSDEN, prudent, est revenu à des comportements acceptables.Dire qu’il ait compris l’intérêt pour le système éducatif de disposer d’un corps d’inspecteursunis et solidaires, capables de faire front commun face aux conflits, capables aussi d’œuvrercollectivement pour promouvoir sereinement des pratiques ou des stratégies à même derendre le service public d’éducation plus juste et plus efficace, serait peut être trop optimiste,mais il a compris a minima qu’il lui faudrait composer avec des inspecteurs soudés entre euxet se reconnaissant dans les mêmes valeurs.

Moralité : je ne vous ferai pas l’affront de tirer les conclusions de cette historiette sim-plette et totalement imaginaire (mais dans laquelle « certains » et « d’autres » se reconnaî-tront), car c’est là la force de la morale : elle est tellement évidente qu’il est impossible de nepas conclure… qu’il est urgent de convaincre tous les inspecteurs qui ne sont pas encoresyndiqués au SI.EN-FEN qu’ils doivent nous rejoindre !

En outre, la morale est universelle (là, je suis sûr que certains me trouveront excessif, etje dois reconnaître qu’ils n’ont pas tort car la morale est toujours référée à un système devaleurs, et donc variable par nature d’un groupe social à l’autre), il suffit de changer lestermes. Tenez, remplacez si vous le voulez IA-DSDEN par DAET, ou DAFCO, ou IGEN, ourecteur, ou « petit chef »… et vous arriverez à la même conclusion.

Décidément, Monsieur le Ministre, j’aime la morale (syndicale, au moins) ! Et si demainvous nous annoncez le corps unique aux missions diversifiées et identifiées, je puis vousprédire que comme un seul homme les inspecteurs se lèveront pour vous acclamer d’avoir su(enfin !) trouver une conclusion « morale » à leur long combat. Mais là (et les détracteurs del’universalité vont s’en réjouir) il ne faut surtout pas changer les termes. Ainsi, si vous annon-ciez un « corps unique à deux grades », les inspecteurs se lèveraient aussi comme un seulhomme, mais pas avec les mêmes intentions…

P. ROUMAGNAC - 9 février 2000

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Page 2 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

Vie syndicale

L’inspection n° 65Directeur de la publication :Patrick ROUMAGNACMaquette : Daniel GAUCHONCommission paritaire : 3 323 D73 SISSN : 1251-2028Imprimerie et photocomposition : FENLe prix du numéro est compris dans lacotisation syndicale. Pour lespersonnes extérieures au secteur desyndicalisation couvert par le SIEN, leprix du numéro est de 50 F, l’abonne-ment annuel de 400 F.

SI.EN - Fen23 Rue Lalande - 75014 PARIS

Tél : 01 43 22 68 19

Agenda19 janvier* MEN / Commission spécialisée Lycées (M.-P.COLLET)

19 et 20 janvier* FEN / Conseil fédéral national (P. ROUMAGNAC)

20 janvier* Rencontre avec le SNPSYEN – FEN(P. ROUMAGNAC)

24 et 25 janvier* Bureau National

26 janvier* Conseil national de l’UNSA (P. ROUMAGNAC)

27 janvier* Conseil Supérieur de l’Education (M.-P. COLLET– B. DE GUNTEN)* FEN / Réunion de coordination du Comité consul-tatif Hygiène et Sécurité (A. CADEZ)* Rue Lalande / Réunion intersyndicale (SGEN-CFDT,SI.EN-FEN, SNPIEN fsu, SNIA-IPR)(R. HASIAK – D. GAUCHON – P. ROUMAGNAC)

2 février* Réunion de la section académique de TOULOUSE(P. ROUMAGNAC)

4 février* Conseil Supérieur de l’Education (D. GAUCHON)* Audience à la DPATE(R. HASIAK – P. ROUMAGNAC)* FEN / Réunion des Secrétaires généraux des syn-dicats nationaux de la FEN (P. ROUMAGNAC)

Elie DUMAS

Elie DUMAS, IEN retraité en AVEYRON, nous a quittés...Né en 1922, Instituteur en Ardèche après la libération de la

France à laquelle il a participé activement dans le Maquis, il estdevenu professeur à l’Ecole Normale de PRIVAS puis IEN en1959 à VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE où il a accompli toutesa carrière

De lui, tous les collègues garderont le souvenir d’un mili-tant laïque exemplaire, d’un inspecteur exigeant pour les autrescomme il l’était pour lui-même, avec un sens humain très dé-veloppé, d’un homme droit, courageux, consciencieux, cour-tois et discret, n’acceptant jamais les compromissions.

Que son épouse et sa famille trouvent ici l’expression denos plus sincères condoléances.

Michel HUCHARDIEN Espalion - RD Aveyron

Communique de presseUNSA Fonctionnaires - 9 février 2000

ARTT : coupe à moitié pleineou à moitié vide ?

Les conditions d’un accord pour l’emploi sont-elles réunies ?Incontestablement des avancées existent : perspectives de créations

d’emplois, résorption de la précarité, plafonnement à 1600 heures maxi-mum du temps de travail annuel.

Pourtant des insuffisances demeurent : incertitudes sur les conditionsdes créations d’emplois, absence de référence légale pour les 35 heures,timidité des mesures en direction des cadres.

La coupe est-elle à moitié pleine ou à moitié vide ? A nos collègues dele dire dans les trois semaines de consultation dans lesquelles nous nousengageons.

Manifestement la négociation aurait pu aller plus loin sans les réticen-ces et les atermoiements du gouvernement. Elle aurait pu aussi se dé-rouler de façon plus sereine si le gouvernement l’avait engagée plus tôt.

Quelle que soit la décision que nos collègues nous demanderont deprendre, l’UNSA-Fonctionnaires ne laissera pas se perdre les acquis desdiscussions, en particulier dans l’élaboration du travail législatif et régle-mentaire auquel le gouvernement sera contraint.

Nous appellerons alors nos organisations au plus près du terrain, às’engager dans des négociations dans chaque fonction publique, danschaque ministère pour l’aménagement et la réduction du temps de travailcréateurs d’emplois.

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Page 3 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

Vie syndicale

SommaireAgenda page 2Hommage à Elie Dumas page 2Eléments pour un corps unique pages 3 à 5Conseil Supérieur de l’Education page 6Réunion intersyndicale page 6Mouvement 2000 page 7Conseil Fédéral National page 8Frais de déplacement page 8Salaires et indemnités page 9L’inspecteur et la recherche page 10Inspection individuelle et d’établissement page 11Fiche syndicale de mutation page 12

A l’issue de notre dernière rencontreavec J.-R. CYTERMANN, directeur adjointdu cabinet de Claude Allègre, celui-ci nousa demandé de lui faire parvenir au plus viteun texte de présentation de nos revendi-cations. Ce texte devait regrouper à la foisdes éléments relatifs au statut et d’autresayant trait aux missions des inspecteurs.Enfin, il était souhaitable qu’il soit conclupar une proposition en matière d’indices.

Pour satisfaire à cette demande, le BNa travaillé à partir de nos motions de con-grès, tout en prenant en compte les évolu-tions de nos dernières discussions avecle ministère et avec nos partenaires syn-dicaux. Enfin, un groupe de travail restreinta mis la dernière main au document quevous trouverez ci-après.

Fidèles à l’esprit de nos motions decongrès, nous avons affirmé l’urgente né-cessité de mettre en œuvre sans délaisun corps unique d’inspection aux missionsdiversifiées et identifiées. Nous sommesrestés relativement imprécis sur certainesquestions pour deux raisons : d’une part,

Eléments pour la mise en place d’un corps unique d’inspectionLe Bureau National a présenté ses propositions dans un document adressé au ministère (voir pages 4 et 5)

nous ne pouvions pas nous engager surdes points qui n’ont pas fait l’objet d’échan-ges suffisamment approfondis au sein denotre syndicat, d’autre part nous considé-rons que nous n’avons pas à nous substi-tuer au ministère en matière de proposi-tions statutaires et fonctionnelles.

Ceci posé, nous avons néanmoins étéamenés à interpréter certaines motions decongrès pour donner de la consistance etde la cohérence à nos demandes. C’estainsi que nous avons bâti une grilleindiciaire :

- qui assure à tout IEN la possibilitéd’accéder à la HE A sans obstacles insti-tutionnels ;

- qui permette à chaque inspecteurde bénéficier immédiatement d’un gainindiciaire significatif par le truchement desmodalités d’intégration au sein du nouveaucorps ;

- qui évacue les problèmes posésactuellement par la hors-classe du faitd’une gestion inique des promotions ;

- qui permette un accès élargi desIA-IPR actuels à la HE B ;

- et enfin, qui assure aux retraitésune bonification indiciaire substantielle dontils n’ont jamais pu profiter jusqu’alors.

Nous avons dû agir dans l’urgence etnous avons longuement réfléchi sur les ter-mes et la teneur de notre document. Nousavons par exemple renoncé - dans ce pre-mier jet - à évoquer l’évaluation des corpsd’inspection, problématique certes incon-tournable mais pour laquelle il nous sem-ble indispensable de consulter largementtous les syndiqués avant de prendre posi-tion. Au bout du compte, ce document aété affiché sur notre site Internet (partieréservée aux seuls syndiqués) et les pre-mières réactions nous laissent penser quenous avons été assez fidèles aux aspira-tions des syndiqués. Il n’en demeure pasmoins qu’il ne s’agit que d’un documentd’étape pouvant servir de base à des né-gociations plus poussées. Vos réactionsnous permettront de l’amender autant quenécessaire.

P. ROUMAGNAC

Mouvement 2000Le projet de note de service relatif au mouvement 2000

pévoit un retour des demandes de mutation pour le31 mars 2000.

Vous trouverez en dernière page de ce bulletin unefiche syndicale de mutation qui permettra aux représen-tants du SI.EN à la CAPN de défendre vos droits. Vouspouvez y joindre une copie de tous les documents justi-fiant une situation particulière.

Les résultats du mouvement seront disponibles dèsle soir de la CAPN sur le site internet du SI.EN, dans l’es-pace réservé aux adhérents.

Pour y accéder, vous devez demander dès mainte-nant votre mot de passe, exclusivement par courrier élec-tronique, adressé à [email protected], message intitulé «de-mande de mot de passe».

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Page 4 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

Vie syndicale

La réflexion de notre syndicat et lespropositions qui en découlent pour la miseen place d’un nouveau statut pour les ins-pecteurs, assortie d’une définition claire deleurs missions, s’inscrivent dans une logi-que visant à améliorer l’efficacité du ser-vice public d’éducation, condition indispen-sable pour réduire les inégalités sociales.Ce défi majeur pour le XXIème siècle im-pose à l’école de permettre à chaque élèvede développer toutes ses potentialités, cequi contribuera à faciliter ultérieurementson insertion sociale tant par les connais-sances acquises que par la citoyennetéconstruite au fil de sa scolarité.

Il serait inutile de développer ici ce quenous avons affirmé de manière réitérée :le déclassement indiciaire dont sont victi-mes les Inspecteurs de l’Education Natio-nale par rapport aux corps enseignantsdont ils sont issus, le flou qui prévaut dansla définition des missions qui leur sont con-fiées, le manque d’articulation entre leursactions aux différents niveaux de la scola-rité (1er et 2nd degrés, enseignement géné-ral et enseignement professionnel) sontautant de freins pour mettre en œuvre lesréformes initiées par le ministère. Une cla-rification des missions et une revalorisa-tion des statuts seraient seules à même,aujourd’hui, de relancer le processusd’évolution dont le système a besoin. A cetégard, nous souscrivons donc sans ré-serve à l’affirmation de M. Pierre DASTÉqui déclare, dans son rapport remis auministre, qu’un corps unique d’inspecteursconstitue « la seule solution conforme àl’évolution pédagogique du système clai-rement mise en œuvre actuellement ».

Nous ajoutons que ce corps unique doitprendre en compte le caractère diversifiéet identifié des missions qui sont confiéesaux inspecteurs ; si nous affirmons l’égaledignité des missions d’inspection quels quesoient les niveaux ou les spécialités danslesquels elles s’exercent, nous ne négli-geons pas pour autant leur caractère spé-cifique lié à la variété des personnelsauprès desquels nous exerçons nos mis-sions.

Eléments pour la mise en place d’un corps unique d’inspection Les propositions du SI.EN

1. – Les missions

Les inspecteurs sont des relais indis-pensables pour que soit effectivementmise en oeuvre la politique arrêtée par leministre de l’Education nationale. Ils doi-vent en assurer la diffusion en prenant encompte les spécificités locales.

Pour assurer la continuité et la cohé-rence du service public d’éducation, ils ontà travailler en équipe afin de gérer d’unemanière optimisée les passages qui scan-dent la vie des élèves et leur permettentde construire progressivement leur iden-tité scolaire et citoyenne. Les ruptures queconstitue le changement de structure édu-cative (école / collège – collège / lycée –enseignement général / enseignement pro-fessionnel) jouent un rôle déterminant pourla construction d’un individu. Elles doiventdonc légitimement faire l’objet d’une atten-tion particulière et nécessitent des amé-nagements pour respecter la loi d’orienta-tion de 1989 qui postule que l’école doit êtreadaptée aux élèves. Les échanges, le tra-vail en commun d’inspecteurs de différen-tes spécialités sont incontournables pourassurer la cohérence globale du systèmeéducatif et pour la rendre lisible aux usa-gers.

Ce besoin de mutualiser les compé-tences spécifiques des inspecteurs est, dureste, totalement cohérent avec la défini-tion de leurs missions fixée par le décretde 1990, et reprise par M. Pierre DASTÉdans son rapport au ministre :

• impulsion (animation, innovation,formation) ;

• évaluation du système et de l’ac-tion des personnels (contrôle de confor-mité – objectifs et programmes –, analyseconcertée du fonctionnement et recherchedes modalités d’amélioration des disposi-tifs éducatifs) ;

• participation aux divers modesd’évaluation des acquis (examens, con-cours, validation des acquis profession-nels…) par l’élaboration et le suivi des dis-positifs d’évaluation mis en œuvre ;

• prise en charge de missions et/oude responsabilités spécifiques confiées parle recteur.

2. – Organisation du travail

Les inspecteurs, dans l’académie, doi-vent travailler en réseaux ; ils exercent ainsileurs missions collégialement, sur desunités géographiques ou fonctionnelles.Selon la taille de l’académie, un ou plusieurscoordonnateurs sont nécessaires pourgarantir l’efficacité et la cohérence du dis-positif. Ces animateurs – qui n’ont aucunevocation hiérarchique – sont choisis parleurs pairs.

Sur un secteur géographique, les ins-pecteurs ont à participer collégialement àl’évaluation des établissements ; ils doiventaussi exercer des responsabilités théma-tiques spécialisées (discipline ou niveaud’enseignement).

Afin d’assurer le suivi des personnelset des établissements, et d’accompagnerles remédiations nécessaires, identifiéeslors de l’évaluation, les inspecteurs doiventêtre secondés par des conseillers péda-gogiques à tous les niveaux d’enseigne-ment et dans toutes les spécialités. Ils doi-vent aussi intégrer dans leurs pratiques lesévolutions technologiques actuelles et dis-poser – de facto – d’un équipement maté-riel cohérent avec les ambitions du sys-tème éducatif. Enfin, ils doivent pouvoirs’appuyer sur un secrétariat suffisant etcompétent, formé à la complexité des tâ-ches à accomplir.

Pour participer activement à l’optimisa-tion des ressources éducatives (organisa-tion des enseignements, développementdu travail en équipe des enseignants,meilleure adaptation des structures d’en-seignement aux réalités socio-géographi-ques…) les inspecteurs doivent être trèsprésents dans les établissements ; cecisuppose que leurs déplacements soientpris en charge de manière intégrale, quelque soit le dispositif retenu (véhicule deservice ou avance sur frais de déplace-ment).

3. – Recrutement des inspecteurs

Les inspecteurs doivent être recrutésdans le cadre d’un concours qui assure lapossibilité à tous les candidats d’exprimer

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Page 5 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

Vie syndicale

leurs compétences et leurs potentialités.Ce concours doit impérativement compor-ter une épreuve écrite anonymée qui ga-rantisse l’équité qui sied au recrutementde cadres du système éducatif. Le dos-sier et l’épreuve orale permettront de com-pléter l’analyse des compétences des can-didats et contribueront ainsi à assurer unrecrutement de qualité.

Les postes offerts au concours doiventprendre en compte les besoins du sys-tème. Il est donc indispensable de mainte-nir un recrutement par spécialité (niveaud’enseignement, disciplines, type d’ensei-gnement [général, professionnel, techni-que], missions particulières information etorientation, vie scolaire,…).

Le nombre d’inspecteurs doit être suf-fisant pour assurer d’une manière satis-faisante l’ensemble des missions qui leursont dévolues. Le nombre de faisant-fonc-tion d’inspecteur ou de chargés de mis-sion d’inspection est actuellement tropélevé. Nous reprenons volontiers à notrecompte les observations de M. le recteurMONTEIL selon lesquelles un effort de re-crutement est indispensable, tout en affir-mant que cet effort ne saurait se limiter ausecond degré mais doit concerner l’en-semble du système éducatif.

4. – Formation

La formation initiale, diplômante, doitprendre en compte les acquis profession-nels et les compléter par une adaptation àl’emploi qui nécessite l’élaboration de « ré-férentiels / métier ». S’adressant à uncorps unique aux missions diversifiées etidentifiées, cette formation initiale doit pren-dre en compte le futur travail en équipe enfacilitant l’émergence des complémenta-rités dans le cadre d’un tronc commun. Elledoit aussi préparer à l’expertise relative auxmissions spécifiques en prenant encompte leurs aspects transversaux.

Les évolutions et les mutations du sys-tème éducatif imposent de mettre en placeune formation continue conçue pour répon-dre d’une part aux orientations décidéesau niveau national, d’autre part aux be-soins identifiés par les équipes d’inspec-

teurs. Elle devrait, en outre, faciliter leséchanges entre les autres personnels im-pliqués dans l’encadrement du système(chefs d’établissement, responsables ad-ministratifs…) et dans la formation (pro-fesseurs d’IUFM, conseillers pédagogi-ques).

Par ailleurs, il est nécessaire de met-tre en place des dispositifs permettant auxpersonnels d’encadrement d’envisagerdes évolutions professionnelles.

5. – Statut et indices

Seule la solution n° 3 proposée parPierre DASTÉ nous paraît envisageable euégard aux orientations que nous venonsde définir.

Le corps unique proposé nécessite deredéfinir la grille indiciaire affectée aux Ins-pecteurs Pédagogiques Académiques(IPAC, selon l’appellation proposée parPierre DASTÉ). Pour bien marquer l’uni-cité du corps, nous estimons qu’il seraitsouhaitable de prévoir une grille unique àsept échelons complétés par un échelon

fonctionnel. L’accès à cet échelon fonction-nel serait limité à 20% du corps et la listedes promus serait élaborée dans le cadred’une commission administrative paritairenationale qui remettrait ses propositions auministre de l’Education nationale.

6. – Dispositions transitoires

Nous proposons les dispositions sui-vantes :

• à la date d’effet du décret statutaire,tous les actuels IEN et IA-IPR sont inté-grés dans le nouveau corps des « IPAC » ;

• dès leur intégration, les intéresséssont classés dans leur nouveau corps àl’échelon doté d’un indice immédiatementsupérieur à l’indice afférent à l’échelonqu’ils détenaient dans leur corps d’origine ;

• dans la limite de l’ancienneté maxi-male exigée pour accéder à l’échelon su-périeur, ils conservent l’ancienneté qu’ilsavaient acquise dans leur ancien grade.

Eléments pour la mise en place d’un corps unique d’inspection Les propositions du SI.EN

Echelonnement indiciaire

indices indicesmajorés bruts

Echelonfonctionnel B

7ème A

6ème 815 (1010)

5ème 775 (958)

4ème 725 (891)

3ème 679 (831)

2ème 630 (766)

1er 581 (701)

La durée de passage d’un échelonà l’autre jusqu’au 7ème échelon devraitêtre fixée à deux ans pour permettre àla plupart des inspecteurs d’atteindrel’échelon terminal du corps.

Le dispositif actuel des indemnitésspécifiques de fonction est lourd etcomplexe. Nous proposons que dansle cadre du corps unique soit mise enplace une indemnité unique. Celle-cidevrait être associée au salaire sousforme d’une bonification indiciaire men-suelle de 150 points d’indice.

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Page 6 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

Vie syndicale

Parmi les nombreux projets soumis au Con-seil Supérieur de l’Education du 27 janvier figu-raient ceux relatifs à la mise en oeuvre de lacharte pour l’enseignement professionnel inté-gré.

Lors des déclarations liminaires, les orga-nisations ont, dans leur majorité, regretté le faitque se déroulait en parallèle la conférence depresse des deux ministres de l’Education na-tionale, relative au plan sur la violence, commesi l’on souhaitait écarter le CSE de ce plan alorsqu’il devrait être consulté. Une fois de plus, l’ab-sence de concertation a été constatée et dé-noncée.

Pour ce qui est des arrêtés relatifs à l’orga-nisation et aux horaires des enseignements dis-pensés dans les formations préparant aux bre-vets d’études professionnelles et aux baccalau-réats professionnels, Catherine MOISAN, rap-porteur du projet, a présenté les nouveaux ho-raires en rappelant les objectifs de la charte pourl’enseignement professionnel intégré.

Le rapporteur a d’abord précisé que pourles CAP la réflexion sur les contenus était encours et que la réforme ne s’appliquerait qu’à larentrée 2001. Pour l’ensemble des autres for-mations, des circulaires seront diffusées pro-chainement pour une mise en application à larentrée 2000.

Interrogée sur les seuils de dédoublement,Madame MOISAN a rappelé qu’ils avaient étéfixés à partir des constats des inégalités ma-jeures relevées entre lycées et entre académies.

De façon générale, les organisations ontregretté la mise en oeuvre précipitée de cetteréforme tout en réaffirmant sa nécessité. A cetteremarque, le rapporteur a rappelé les discus-sions existant depuis plus d’un an et insistésur le fait qu’il n’était pas possible de faire at-tendre les élèves des lycées professionnels,alors que, pour l’enseignement général et tech-nologique, la réforme a débuté à la rentrée 99.

Il est à noter l’absence du nouveau direc-teur de l’enseignement scolaire et du conseillerdu ministre lors de la présentation de ces tex-tes. Catherine MOISAN a dû faire face, seule,avec beaucoup de patience et de courage, àl’avalanche de remarques - pleines de bon sens- émises par les membres du CSE !

Après un long débat, dans une atmosphèrelourde et tendue, les textes ont été soumis auvote des conseillers... Tous les projets rela-tifs à l’organisation et aux horaires ont étérejetés à l’unanimité. (Rappel : le CSE n’émetqu’un avis, mais en tenir compte relève de lasagesse...). La F.E.N. et ses syndicats natio-naux - dont le SI.EN, le SNPDEN - ont refuséde voter afin de ne pas cautionner une mise enoeuvre dans la précipitation, sans expérimenta-tion sérieuse et sans concertation.

Marie-Paule COLLETBernard DE GUNTEN

Conseil supérieurde l’éducation

Réunion intersyndicaledu 27 janvier 2000

Participants

Pour le SGEN-CFDT- Christian LAVIGNOTTE- Laurent SIRANTOINE

Pour le SI.EN-FEN- Daniel GAUCHON- Renée HASIAK- Patrick ROUMAGNAC

Pour le SNIA-IPR- Michel DOFAL- Michel LE BELLEGARD

Pour le SNPIEN-FSU- Jean-Claude GABIN- Catherine LECOINTE- Marc STAREK

Invités et excusés :- SNIA- SNIA-CR- SNIPRIA

Invités :- CGT- FO

Une nouvelle fois les participants sesont félicités de cette rencontre qui a per-mis de confronter les points de vue et derechercher des bases communes à nosrevendications, sans pour autant exclurece qui fait la spécificité de chacun des syn-dicats présents.

Tous les participants ont souhaité queces échanges soient poursuivis, mais ilapparaît clairement qu’eu égard à l’urgencede la situation il ne serait pas opportun d’ap-profondir les débats sur des sujets commeles missions dont la complexité demande-rait plus de temps pour harmoniser nospositions.

L’axe de notre action commune doitdonc porter sur ce qui est reconnu parchacun comme une priorité : la nécessitéde revaloriser le statut des inspecteursavec une amélioration indiciaire pour tous,comme cela avait déjà été affirmé lors denotre précédente rencontre.

Ainsi, tous les participants se sont ac-cordés à considérer qu’il était particulière-ment urgent de revaloriser le statut desactuels IEN, pour lesquels l’écart indiciaireavec les corps viviers est devenu quasiinexistant (et parfois même négatif !).

De la même manière, l’accès des ac-tuels IA-IPR à la HE B doit être élargi. Enoutre, il serait souhaitable de prévoir undébouché pour les inspecteurs qui attei-gnent la HE B , ce qui pourrait s’envisagerpar une intégration « fonctionnelle » dansle corps des inspecteurs généraux.

Les débats ont permis d’avancer surl’idée d’une lettre au ministre insistant surl’urgence de la situation et sur la néces-sité de concevoir au plus vite une solutionacceptable pour les inspecteurs. Une let-tre est transmise pour étude aux instan-ces nationales des syndicats invités à cetterencontre. La version définitive sera pro-chainement arrêtée (suite aux réactions dechaque syndicat qui souhaitera s’engagerdans ce courrier collectif) et proposée à lasignature des secrétaires généraux.

Rapporteur :Patrick ROUMAGNAC

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Page 7 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

Vie syndicale

Paris le 7 février 2000

Madame Béatrice GILLEDirectrice de la DPATE

Objet : note de service relative aux opérationsde mutation des inspecteurs de l’Education nationale

Madame la Directrice,

Suite à l’audience que nous avons eue avec M. François CUISINIER, le vendredi 4 février, nousvoudrions insister sur la profonde hostilité que manifestent nos syndiqués face à la mise en placedes postes à profil.

Nous avons développé des arguments pour expliquer pourquoi ce dispositif était selon nousinapplicable car conduisant inévitablement à des dérives que nous dénonçons par ailleurs dans lecadre des CAPN.

Ceci nous conduit à faire un certain nombre de propositions que nous soumettons à votrebienveillance, en espérant très sincèrement que vous saurez entendre ces demandes qui sontcelles de la très grande majorité des inspecteurs.

1. Les seuls profils acceptables sont :pour le 1er degré : - postes d’IEN adjoint à l’IA-DSDEN

- postes d’IEN affecté en IUFMpour le secteur ET : - postes d’IEN EG Administratif et Financierpour le secteur IO : - postes d’IEN IO affecté auprès de l’ONISEP

2. Pour ces postes à profil l’autorité hiérarchique concernée précise les compétences atten-dues en les référant aux missions à accomplir. A partir de ce descriptif, les inspecteurs rédigent unelettre de motivation qui servira de base à un entretien devant une commission ad hoc. Cette commis-sion rangera les candidats selon deux catégories : avis favorable ou avis défavorable (la motivationd’un avis défavorable sera communiquée au candidat).

3. La participation d’un candidat à un entretien ouvrira droit au remboursement des frais dedéplacement et, le cas échéant, de séjour, selon les modalités en vigueur pour les missions.

4. Les avis portés par le recteur et l’inspection générale sur les dossiers de demande demutation seront portés à la connaissance des intéressés.

5. Les situations particulières seront traitées en amont de la CAPN par une commissiontechnique réunissant des représentants de l’administration et du personnel. Cette commission auraà se prononcer sur l’opportunité de conférer un caractère prioritaire à ces demandes. Elle pourra, encas de nécessité, solliciter l’avis d’experts (médecin, assistante sociale…) pour fonder ses avis.

Vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien accorder à ces requêtes, jevous prie d’agréer, Madame la Directrice, l’assurance de mon très respectueux dévouement.

Patrick ROUMAGNACSecrétaire général

Mouvement 2000 - Audience du 4 févrierConsulté sur le projet de note de service

relative aux opérations de mutation des inspec-teurs de l’Education nationale, le SI.EN-Fen asollicité une audience au cours de laquelle sesreprésentants se sont montrés très critiques àl’égard du texte proposé.

La délégation, composée de RenéeHASIAK et Patrick ROUMAGNAC, a été reçuepar M. CUISINIER, directeur adjoint de laDPATE, en présence de M. PRESSAC, chefde service, et de Mme MAES, le vendredi 4 fé-vrier.

Nous avons tout d’abord protesté contre leconcept de profil qui ne nous paraît pas compa-tible avec les compétences et le niveau de maî-trise professionnelle des inspecteurs. Ces der-niers sont régulièrement sollicités, par des ins-tances hiérarchiques locales ou nationales, pourrépondre dans l’urgence à des commandes pourle moins variées ! Comment ne pas penser dèslors que chacun d’entre eux est tout à fait apteà occuper tout poste susceptible d’être proposéau mouvement ? Sans doute certains de cespostes nécessitent-ils des compétences spé-cifiques, mais celles-ci peuvent être acquisesrapidement sur le terrain ou bâties progressive-ment dans le cadre d’une formation adaptée (casde l’AIS par exemple).

Quel est l’intérêt actuel de la stratégie duprofil pour l’administration ? Disposer de person-nels compétents et rapidement opérationnelssur des postes difficiles ? Comment le croirealors que ces mêmes postes, quand ils ne sontpas demandés par des titulaires, sont confiés àdes stagiaires en changeant d’appellation, c’est-à-dire en devenant des « postes prioritaires ».Cette hypothèse exclue, il ne reste plus qu’uneexplication possible : l’attribution d’un profil sansdéfinir les compétences requises permet à l’ad-ministration de justifier ce qui n’est in fine quele « fait du prince ». Tel inspecteur est jugé apteà occuper un poste spécifique parce qu’il a suse mettre en valeur avec subtilité (ou parce qu’ila su faire preuve de la servilité nécessaire…),tel autre est écarté au motif qu’il a simplementaccompli son travail consciencieusement, maissans chercher à flatter le « prince »…

Que dire de la lettre de motivation ? Com-ment un inspecteur pourrait-il se prétendre mo-tivé par un poste identifié seulement avec uneconnotation positive (IEN adjoint IA) ou néga-tive (ZEP, zone sensible ou zone violence) ? Ilne s’agit au mieux que d’un subtil subterfugepermettant de fonder l’arbitraire d’un choix sou-vent opéré a priori. Mais, me direz-vous, il restel’entretien avec « l’autorité hiérarchique concer-née ». Ceux d’entre vous qui ont déjà participéà ces rencontres y ont rarement décelé des pra-tiques relevant d’un véritable entretien d’évalua-tion.

A l’issue de ces filtres, l’autorité hiérarchi-que émet un avis « motivé » (non, non, ne sou-riez pas !) qui doit être conclu par une apprécia-tion selon 3 items : « Très favorable », « Favo-

rable » et « Défavorable ». Quelle hypocrisie !Comment pourrions-nous ne pas voir que lesavis favorables ne sont que des leurres permet-tant à l’administration de justifier que soit re-tenu un candidat bénéficiant d’un avis très favo-rable, tout en évitant d’expliciter les critères quiont conduit à écarter les autres candidats, puis-que ces derniers « bénéficient » d’un avis favo-rable.

L’audience s’est certes passée « à fleuretsmouchetés », comme il sied entre gens debonne compagnie… mais la colère est grandechez les inspecteurs ! Comment accepteraujourd’hui que notre corps – qui, jusqu’à plusample informé, fait partie du service public – soit

géré avec des méthodes que ne désavoueraitpas le plus réactionnaire des « patrons » ?

Face à l’obstination de l’administration, leSI.EN-Fen a présenté des revendications clai-res qui correspondent aux aspirations de tous.(voir ci-dessous la lettre adressée à la direc-trice de la DPATE).

Nous saurons très prochainement si nousavons été entendus lors de cette audience, etsi tel n’a pas été le cas il nous faudra prévoirune réponse adaptée. D’ores et déjà le SI.EN-Fen appelle tous ses syndiqués, et plus large-ment tous ceux qui se reconnaîtraient dans cecombat, à se tenir prêts à réagir contre lesmanœuvres inacceptables qui divisent notrecorps.

P. ROUMAGNAC

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Page 8 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

Vie syndicale

Paris, le 1er février 2000

Monsieur Gilbert SANTELDirecteur à la DGAFP32, rue de Babylone75700 PARIS SP 07

Objet : frais de déplacement

Monsieur le Directeur Général,

Nous avons rencontré M. Chevalier, le 27 janvier dernier, sur la question des fraisde déplacement. A l’issue de cette réunion, au cours de laquelle nous avons passé enrevue les difficultés liées à l’application du nouveau décret sur les frais de déplacement, ilnous a été demandé de faire connaître, par écrit, notre position et nos propositions.

Pour l’UNSA-Fonctionnaires, il apparaît que le décret 99-744 du 30 août 1999, etla circulaire d’application en cours de rédaction sont source de confusion et de mauvaisecompréhension. Dans la mesure où le côté forfaitaire des indemnités journalières estréaffirmé, nous pensons qu’il convient de modifier le décret en ce sens et de remplacer laformule « de la durée réelle du déplacement et de l’effectivité de la dépense » par « de ladurée réelle du déplacement et de l’effectivité de la mission ».

Par ailleurs, nous récusons tout ce qui, dans le projet de circulaire d’application,prévoit des modalités de contrôle différentes pour l’hébergement et pour la restauration. Eneffet, l’article 10 du décret 90-437 du 28 mai 1990 sur les frais de déplacement stipule tantpour l’indemnité de repas que pour l’indemnité de nuitée, qu’elle n’est pas due lorsque lerepas est fourni gratuitement ou que l’agent est logé gratuitement.

Pourquoi, dans ces conditions, introduire arbitrairement, par voie de circulaire,des modalités différentes de contrôle ? Nous demandons que les modalités prévues pourla restauration (déclaration) soient également prévues pour l’hébergement (déclaration),puisque le caractère forfaitaire du remboursement est réaffirmé.

Nous demandons la prise en compte de ces modifications dans le décret et dansla circulaire, et la réaffirmation que l’objectif à moyen terme est bien la prise en chargedirecte et complète des frais de déplacement par l’administration, dans le cadre de con-ventions avec des hôtels, agences de voyages ou structures d’hébergement.

L’UNSA-Fonctionnaires est très attachée à ce que soit réglée au mieux des inté-rêts des personnels et du service public cette délicate question des frais de déplacement.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de mes salutationsdistinguées.

Jean-Paul ROUXSecrétaire Général

Frais de déplacementLes problèmes relatifs à l’application du décretdu 30 aout 1999 ne sont pas encore réglés

S’il est ultra majoritaire parmi les IEN et s’ilcommence à s’implanter chez les IA-IPR (plusde 10% des voix pour une première participa-tion aux élections professionnelles de ce corps),le SI.EN-FEN ne pourra jamais être « numéri-quement » fort du fait de sa base desyndicalisation. Comme d’autres « petits » syn-dicats, nous avons subi de plein fouet ce qui futressenti comme du mépris de la part du minis-tère.

La surcharge de travail permanente desinspecteurs, la gestion déplorable et inique despromotions, la lassitude des syndiqués de nepas voir avancer notre dossier, sont autant defacteurs qui auraient pu conduire à ladésyndicalisation. Ajoutons à cela un congrèsdifficile en mars 1999 et on peut dès lors sedemander comment le SI.EN progresse, com-ment il a réussi à se faire entendre du ministèreet comment il espère déboucher très prochai-nement sur le corps unique d’inspection quePierre DASTÉ, dans son rapport au ministre,considère comme « la seule solution conformeà l’évolution pédagogique du système clairementmise en œuvre actuellement ».

La réponse est claire : nous avons toujoursbénéficié d’un soutien sans faille de notre Fé-dération et de son Secrétaire général, Jean-PaulROUX, que je tiens à remercier très chaleureu-sement aujourd’hui. Son implication personnellea été déterminante pour les avancées que nousenregistrons depuis quelque temps.

Ceci ne peut que nous renforcer dans notrefidélité à la FEN et nous persuader que les va-leurs que nous défendons en son sein finirontpar triompher.

Notre ambition aujourd’hui est d’œuvrer avecnos camarades des autres syndicats de la FENpour promouvoir un service public d’éducationplus efficace et plus à même d’assurer unemeilleure justice sociale, tout en continuant àdéfendre les personnels et leur légitime promo-tion.

Quand d’autres se contentent d’être uneforce d’opposition avec des arguments qui fri-sent parfois le populisme, le SI.EN réaffirme savolonté d’être une force de proposition, au seinde sa fédération et face au ministère, et d’œuvrerainsi pour le progrès social inscrit dans nos va-leurs et fondateur de l’Union des syndicats auto-nomes de la FEN.

Conseil fédéralnationalIntervention de Patrick ROUMAGNAClors du CFN du 19 janvier 2000

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Page 9 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

Vie syndicaleSalairesau 1er

décembre1999

IndemnitésTaux au 1/12/99 - BO n°3 du 20 janvier 2000

Ind. de résidence Retenues

Zone 1 Zone 2 Retraite MGEN (2,5 %) CSG + CRDS (8 %)

3% 1% 7,85% Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 1 Zone 2 Zone 3

IEN Classe normale

1 367 10 220,66 306,62 102,21 802,32 263,18 258,07 255,52 800,07 784,54 776,77

2 398 11 083,98 332,52 110,84 870,09 285,41 279,87 277,10 867,65 850,81 842,38

3 438 12 197,95 365,94 121,98 957,54 314,10 308,00 304,95 954,86 936,31 927,04

4 491 13 673,96 410,22 136,74 1 073,41 352,10 345,27 341,85 1 070,40 1 049,61 1 039,22

5 549 15 289,22 458,68 152,89 1 200,20 393,70 386,05 382,23 1 196,84 1 173,60 1 161,98

6 618 17 210,81 516,32 172,11 1 351,05 443,18 434,57 430,27 1 347,26 1 321,10 1 308,02

7 657 18 296,93 548,91 182,97 1 436,31 471,15 462,00 457,42 1 432,28 1 404,47 1 390,57

8 710 19 772,94 593,19 197,73 1 552,18 509,15 499,27 494,32 1 547,83 1 517,77 1 502,74

9 733 20 413,47 612,40 204,13 1 602,46 525,65 515,44 510,34 1 597,97 1 566,94 1 551,42

IA-IPR / IEN Hors classe

3/4 678 18 881,76 566,45 188,82 1 482,22 486,21 476,76 472,04 1 478,06 1 449,36 1 435,01

4/5 733 20 413,47 612,40 204,13 1 602,46 525,65 515,44 510,34 1 597,97 1 566,94 1 551,42

5/6 782 21 778,08 653,34 217,78 1 709,58 560,79 549,90 544,45 1 704,79 1 671,69 1 655,13

6/7 820 22 836,35 685,09 228,36 1 792,65 588,04 576,62 570,91 1 787,63 1 752,92 1 735,56

A1 880 24 507,30 735,22 245,07 1 923,82 631,06 618,81 612,68 1 918,43 1 881,18 1 862,56

A2 915 25 482,03 764,46 254,82 2 000,34 656,16 643,42 637,05 1 994,73 1 956,00 1 936,63

A3 962 26 790,94 803,73 267,91 2 103,09 689,87 676,47 669,77 2 097,19 2 056,47 2 036,11

Ech Ind.Traitement

brut

Indemnité Montant Texte de référence

Indemnité de charge administratives Décret n° 90-427 du 22/5/90

IA-DSDEN 1ère catégorie 67 353 F

IA-DSDEN 2ème catégorie 62 838 F

IA-DSDEN 3ème catégorie 56 955 FIA adjoints, Inspecteurs de l'académie de Paris, DAET, DAFCO, CSAIO 44 880 F

IA-IPR 40 392 F

IEN-ET et IEN-IO 33 651 F

IEN-CCPD 14 259 F

Indemnité de circonscription (IEN-CCPD) 7 131 F Décret n° 90-428 du 22/5/90

Indemnité de coordonnateur (IEN adjoint IA) 4 647 F Décret n° 91-228 du 27/2/91

Cette grille tient compte desmodifications intervenues depuis jan-vier 1998 où la retenue de sécuritésociale a été remplacée par uneCSG à 7,5% comprenant une partdéductible du revenu imposable(5,1%) et une part non déductible(2,4%).

La CSG s’applique à 95%de l’ensemble des rémunérations(traitement brut, indemnités, émo-

luments, salaires, allocations, pen-sions, y compris les majorations et bo-nifications pour enfants, à l’exceptiondes allocations familiales) : les chiffresindiqués ici sont calculés uniquementsur le traitement brut.

La CRDS (contribution pour leremboursement de la dette sociale)s’applique dans les mêmes conditionsque la CSG à l’ensemble des rémuné-rations, allocations familiales compri-

ses : là aussi, les chiffres indiqués sontcalculés uniquement sur le traitementbrut.

Nota : la contribution de soli-darité de 1% s’applique à la rémunéra-tion mensuelle nette (rémunérationmensuelle brute augmentée de l’indem-nité de résidence et diminuée des coti-sations de sécurité sociale obligatoireset des prélévements pour pension).

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Page 10 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

L’Inspecteur du XXIème siècle

Officiellement, l’Inspecteur de l’Educa-tion Nationale est un expert chargé nonseulement de dire si l’enseignement estassuré dans les conditions satisfaisantes,mais aussi et surtout d’impulser, de for-mer, de suivre et d’évaluer les enseignantset ce, à tous les niveaux de l’école primaireet dans toutes les disciplines.

De même que les enseignants sontréputés performants dans tous les domai-nes d’enseignement, les inspecteurs sontdes experts polyvalents. C’est nous fairebeaucoup d’honneur que de l’affirmer,même si la reconnaissance n’est pas tou-jours marquée matériellement.

Dans la réalité, qu’en est-il ? Nous sa-vons très bien que les enseignants ne dis-posent pas, quoi qu’ils en pensent, de toutela maîtrise didactique et pédagogique, nonpas pour enseigner, mais pour faire appren-dre à tous les élèves et dans tous les do-maines : il ne suffit pas de savoir lire pourapprendre à lire, ni de savoir compter pourfaire passer le concept de quantité enmaternelle.

Ce serait cependant nous voiler la faceque de prétendre qu’en tant qu’inspecteurnous disposons de tous ces savoirs et quenous pouvons analyser et conseiller à tousles niveaux. Nous avons nos préférenceset nos champs de compétences, ce queles enseignants qualifient de «marotte».D’une année sur l’autre, d’une circonscrip-tion à une autre, l’accent est mis sur le lan-gage oral, sur l’expression écrite, sur la lit-térature, sur l’ouverture culturelle, sur l’éva-luation, etc…, selon l’inspecteur. Et mêmedans nos domaines de prédilection, som-mes-nous sûrs d’avoir raison dans lesorientations que nous prenons et «impo-sons» ? Améliore-t-on la maîtrise de la lan-gue en développant la technique, en privi-légiant l’oral, ou en faisant de l’interdisci-plinaire ? Facilite-t-on la réussite pour tousen créant des groupes de besoins, en ins-tallant une B.C.D. ou un site informatiqueou en ajoutant des heures de soutien oud’aide au travail ?

A de nombreux niveaux, chacun enreste au stade de l’imprécation et les dis-cussions pédagogiques sont toujours lesplus douloureuses, ou les plus courtes…

L’inspecteur et la rechercheContribution au colloque de DouaiMichel VOLCKRICK, IEN Douai - Waziers

Il existe, par ailleurs, des recherchesqui sont effectuées par des universitairespsychologues, sociologues, didacticiens,parfois sous forme d’observations, parfoisen tant que recherches-actions. Ces spé-cialistes travaillent en équipe, avec desprofesseurs d’IUFM et des enseignants. Cesont des recherches ponctuelles, trèspointues parfois, mais d’une grande ri-chesse.

Nous sommes sollicités pour autoriserces recherches, nous sommes informésde leur teneur, parfois associés, mais celava rarement plus loin. Il est d’ailleurs parti-culièrement étrange que les professionnelsreconnus par l’IUFM et rémunérés commetels pour ces recherches, relèvent de nom-breuses catégories, mais que les inspec-teurs n’en font pas partie. Les enseignantsdu premier et du second degrés, les con-seillers pédagogiques, les professeursd’IUFM, peuvent participer à des recher-ches sur le système éducatif, les inspec-teurs ne le peuvent pas (ou alors cela re-lève du bénévolat pur et simple).

Comment peut-on être expert dans ledomaine si difficile, si controversé, qu’estl’enseignement, si l’on ne parvient pas àparticiper à la réflexion multiforme qui estmenée. Nous sommes, pour améliorer noscompétences, contraints à l’autoformationou à des stages de formation pas forcé-ment adaptés à nos missions.

A l’inverse, les universitaires prennentrarement en compte les observations quenous effectuons en classe vis-à-vis desenfants ou des enseignants pour cons-truire leurs recherches.

S’il m’est difficile de me considérer ex-pert dans tous les domaines de l’école, j’aile sentiment, par contre, de bien compren-dre, à présent, les enseignants, leurs pra-tiques et leurs difficultés. Au-delà des in-cantations habituelles, au-delà des débatsaussi stériles que celui sur la saignée oula purge en médecine au 17e siècle, nouspouvons avoir avec les universitaires et lesinspecteurs généraux des avis à donner,nous pouvons les aider à mettre en œuvredes recherches-actions, travailler avec eux,progresser et faire progresser le systèmeéducatif.

Certes, la recherche est coûteuse enénergie et en temps ; certes, elle est malrémunérée, et nos missions sont nom-breuses. Mais, à une époque où les idéesretenues sont plus celles des journalisteset des médias que celles des profession-nels, à une époque où l’on peut dire tout etson contraire sur la «crise» du systèmeéducatif, il serait bon que ceux qui sont trèsprésents dans les classes, tout en bénéfi-ciant de la diversité des observations quipermet la prise de distance, puissent tra-vailler en équipe avec des universitaires,spécialistes des sciences de l’éducation.

L’Inspecteur n’a pas vocation à être unchercheur, ce n’est pas son rôle, mais ilne peut pas ignorer la recherche. Il ne peutpas être à côté des travaux, des constatsqui sont effectués et des pistes d’amélio-ration prometteuses et fiables. Mais l’ins-pecteur a aussi, de par son vécu et sonexpérience, des idées sur ce qu’il faudraitfaire pour améliorer les pratiques des en-seignants. Il serait bon qu’il ne soit pas toutseul pour les mettre en œuvre. Les ensei-gnants seraient très certainement plusenclins à les prendre en compte s’ils sa-vaient que cela ne relève pas de la simple«marotte» mais que cela s’inscrit dans unprocessus de recherche sur lequel on dis-pose de connaissances et pour lequel onformule des hypothèses que l’on tente devérifier.

La médecine du 17e siècle était routi-nière et les débats qui l’entouraient, stéri-les. La pédagogie et la didactique auraientbien besoin, aujourd’hui, de prendre leurenvol. Les inspecteurs ne doivent pas secontenter d’observer et d’évaluer l’évolu-tion du système éducatif. Ils ne pourrontêtre de véritables experts que s’ils partici-pent activement aux multiples travaux derecherche qui sont menés dans tous lesdomaines de l’enseignement et de l’édu-cation en général.

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Page 11 - SI.EN-FEN - L’Inspection n° 65 - Février 2000

L’Inspecteur du XXIème siècle

Le sujet mériterait, sans doute, quel-ques réflexions liminaires quant à l’emploiet à la signification des deux termes, ins-pection et évaluation, déjà distingués parle statut des inspecteurs, différenciés aussipar les chercheurs et sociologues. Onpourrait aussi analyser l’expression «éva-luation d’établissement», alors que lemême décret évoque l’évaluation «deséquipes» et des «unités d’enseignement».Ce sont bien les finalités et les enjeux d’unepratique complexe qui sont questionnés ici,qu’elle soit référée à l’enseignant, à l’équipeou à l’établissement.

Poser le problème, c’est d’une certainemanière admettre que les pratiques tradi-tionnelles de l’inspection, du contrôle et deses évolutions «modernes» sous la formed’audit ou de mesure statistique informati-sée ont trouvé leurs limites, quand il nes’agit pas de dérives telles que le forma-lisme bureau et technocratique, ou les ef-fets pervers de la médiatisation de «résul-tats»…

L’évaluation, aujourd’hui, ne peut se li-miter à un acte technique et procédural.Elle est, avec l’aide d’un certain nombrede repères si nécessaire (référents, tex-tes, indicateurs…), une pratique qui com-bine écoute, éthique et technique sans qu’àaucun moment soit perdue de vue la va-leur des actes ni minimisée la parole deceux qui en sont les auteurs. C’est ainsi,probablement, que le travail d’évaluationdes équipes est lié au travail d’évaluationdes individus. C’est peut-être à la croiséede l’individuel et du collectif, de l’autono-mie et de la dépendance, dans les tensionsqui se disent ou s’occultent que l’évaluateurpeut trouver sa place. Ce qu’exprimait Nor-bert ELIAS : «La combinaison spécifiqued’indépendance et de dépendance, de né-cessité ou de possibilité de décider poursoi-même de façon autonome et d’impos-sibilité de décider pour soi-même de fa-çon autonome, de responsabilité indivi-duelle et de discipline peut provoquer deconsidérables tensions».

Là se trouve sans doute, pour l’inspec-teur, une piste de travail qui consiste, àpartir de l’inspection –évaluation indivi-

Quelles articulations entre inspection individuelleet évaluation d’établissement ?Contribution au colloque de DouaiGeorges GAUZENTE - IEN Châlons en Champagne

duelle, à donner à l’entretien une placeessentielle dans le processus : l’ensei-gnant est écouté dans un contexte déon-tologique qui l’invite à exprimer ses réus-sites et ses difficultés, ses valeurs, sespoints de vue, ses engagements, ses dou-tes, son ressenti dans le contexte del’école ou de l’établissement, du cycle oude l’équipe éducative. Ce travail d’évalua-tion devrait aboutir à dégager quelques pro-blématiques qui ont quelque chance d’êtrepartagées. Se limiter à comparer l’actionde l’enseignant à des référentiels pré-existants, c’est prendre le risque de fairetable rase de l’acteur lui-même et des voiespossibles de son engagement dans l’ac-tion collective.

Dans cette perspective, c’est l’évalua-tion d’équipe, plus que l’évaluation d’éta-blissement, qui est visée. C’est, à partir dequelques problématiques en nombre limitéqui ont émergé des entretiens (autour del’écrit, autour de la socialisation, autourd’une didactique, autour de l’évaluation desélèves…) que l’inspecteur propose àl’équipe réunie des axes et des perspecti-ves que celle-ci discutera, s’approprieraavant de décider en pleine responsabilitédes suites à donner. L’évaluation, ainsiconduite, ne s’inscrit pas dans une dimen-sion hiérarchique. Elle n’est pas, non plus,un acte de pure expertise avec ses certi-tudes et ses tendances rationalisantes.Edgar MORIN («La tête bien faite» – Seuil– 1999) en appelle à la «réforme de la pen-sée» : «il y a nécessité d’une pensée

• qui saisisse que la connaissancedes parties dépend de la connaissance dutout et que le tout dépend de la connais-sance des parties ;

• qui reconnaisse et traite les phé-nomènes multidimensionnels au lieu d’iso-ler de façon mutilante chacune de leursdimensions ;

• qui reconnaisse et traite les réali-tés qui sont à la fois solidaires et conflic-tuelles (comme la démocratie elle-même,système qui se nourrit d’antagonismestout en les régulant) ;

• qui respecte le divers tout en re-connaissant l’un…».

Aujourd’hui la question de l’évaluationdes équipes et des unités d’enseignementsest posée (cf discours de Mme S.ROYAL :«évolution des pratiques d’inspection versdes actions plus collectives d’accompa-gnement et d’animation des équipes»),cependant que la «culture de l’évaluation»réduite à sa dimension statistique et quan-titative subit des critiques justifiées quantà sa fiabilité et à sa prétention à setransmuter en outil de pilotage (le récentrappel de la fonction initiale des évaluationsCE2 et 6e marque sans doute le terme del’illusion technocratique que ces outils, parailleurs éclairants, ont pu créer chez cer-tains «pilotes»..). Cela signifie, aussi, quedes protocoles sont à construire qui, pourla plupart, se distingueront des précédentspar des orientations telles que :

• la prééminence des acteurs, ensei-gnants et éducateurs ;

• la valeur attribuée à leurs actes ;

• l’incertitude des procédures et desrésultats de ce travail qui s’inscrit dans deslogiques de changement, selon une tem-poralité longue, et non dans des logiquesde conservation.

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NOM ……………………………………………

Née ………………………………………………

Prénom …………………………………………

Célibataire Veuf (ve)

Marié(e) Divorcé(e)

Date de Naissance ……………………………

Nombre d'enfants à charge ……………………

Profession du conjoint ……………………………

Lieu d'exercice ……………………………………

Grade et discipline* ………………………………

Adresse personnelle ………………………………...…………………………………………………………………………………………………………tél …………………………………………………

Situation particulière

Date………………………………………Signature

* S’il est fonctionnaire de l’Education Nationale

NSI

Spécialité :Premier degréEnseignement Technique : option …………………Enseignement généralInformation-Orientation

Poste actuel

………………………………………………………Date de nominationdans le poste actuel …………………………………

Date de nominationdans l'emploi ………………………………………

Corps d'origine ……………………………………

Discipline : ..………………………………………

Ancienneté généraleau 1er septembre 2000 ……………………………

Titres universitaires

Titres Discipline Date d'obtention

Postes demandés

1 …………………………………………………

2 …………………………………………………

3 …………………………………………………

4 …………………………………………………

5 …………………………………………………

6 …………………………………………………

à retourner au SI.EN - 23 rue Lalande - 75014 PARIS

Fichede mutation

unsa

Attention : la date d’arrivée des demandes de mutation à l’administration centrale est prévue au 31 mars 2000