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Utilisation des engrais par culture en Algérie

Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

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Utilisation des engrais

par culture en Algérie

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Utilisation des engrais par culture

en Algérie

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE

Rome, 2005

Service de la gestion des terres et de la nutrition des plantes

Division de la mise en valeur des terres et des eaux

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© FAO 2005

Utilisation des engrais par culture en Algérie Premiere édition, publiée par la FAO, Rome, 2005

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Viale delle Terme di Caracalla00100 Rome, ItalieTél.: +(39) 06 57051Téléfax: +(39) 06 57053360Courrier électronique: [email protected]: www.fao.org

Tous droits réservés. Les informations ci-après peuvent être reproduites ou diffusées à des fi ns éducatives et non commerciales sans autorisation préalable du détenteur des droits d’auteur à condition que la source des informations soit clairement indiquée. Ces informations ne peuvent toutefois pas être reproduites pour la revente ou d’autres fi ns commerciales sans l’autorisation écrite du détenteur des droits d’auteur. Les demandes d’autorisation devront être adres sées au Division de l’information, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie ou, par courrier électronique, à [email protected]

Les appellations employées dans cette publication et la pré sen ta tion des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’ Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

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Table des matières

Préface viiSommaire ixSignification de certains termes ou expressions xiListe des abréviations xiii

Remerciements xv

1. Introduction 1

2. La répartition et l’occupation des terres 5L’occupation des terres agricoles 5

3. Les différentes étapes traversées par le secteur de l’agriculture 7

4. Les exploitations agricoles 9Nombre et taille des exploitations 9

Nature juridique des exploitations 10Statuts juridiques des terres 11

5. Les différentes zones agroécologiques et leurs systèmes de cultures 15Différentes zones agroécologiques 15

Systèmes de cultures 16

6. L’utilisation des engrais et du fumier en Algérie 19Céréales 19

Pommes de terre 21

Cultures maraîchères 22

Cultures industrielles 23

Arboriculture 24

Plasticulture 25

Pourcentages des terres fertilisées 25

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iv

Le programme national de développement de l’agriculture (PNDA) 26

Utilisation des engrais en Algérie 27

Place du fumier 31

7. La production et le prix des engrais 33Production nationale 33

Importation et exportation 34

8. La distribution des engrais 37Problèmes d’accès aux intrants 39

Prix des engrais 39

Relation entre grain et unité fertilisante 40

Références bibliographiques 43

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v

Liste des figures

1. Zones physiographiques du nord de l’Algérie 1

2. Répartition des précipitations dans le nord de l’Algérie 2

3. Classification morphologique du Nord de l’Algérie 3

4. Les grandes zones écologiques 3

5. Carte des sols dominants de l’Algérie 4

6. Répartition de la superficie totale de l’Algérie 5

7. Occupation des terres agricoles 6

8. Nombre et surface des exploitations en fonction de leur taille 10

9. Exploitations selon le statut de la terre 12

10. Répartition de la SAU selon le statut de la terre 13

11. Tendance de l’utilisation des engrais en Afrique du Nord (1990-2000) 27

12. Evolution de la consommation de N + P2O5 + K2O 28

13. Evolution de la consommation d’engrais azoté 29

14. Evolution de la consommation d’engrais phosphaté 29

15. Evolution de la consommation d’engrais potassique 30

16. Evolution de la consommation en tonnes d’engrais 30

17. Evolution de la production des engrais chez ASMIDAL 34

18. Evolution des exportations d’engrais chez ASMIDAL 35

19. Circuit de fabrication, stockage et distribution des engrais 38

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vi

Liste des tableaux

1. Nombre et taille des exploitations selon la tranche de SAU 9

2. Nombre et superficie des exploitations selon la nature juridique 11

3. Nombre et superficie des exploitations selon le statut juridique de la terre 12

4. Doses d’azote et de phosphore en fonction de la pluviosité 19

5. Eléments d’intensification des techniques culturale 20

6. Fertilisation NPK de la pomme de terre dans cinq régions, 2004 21

7. Pomme de terre. Recommandations de fertilisation 22

8. Recommandations de fertilisation pour certaines cultures maraîchères (irriguées) de plein champ 23

9. Recommandations de fertilisation pour certaines cultures maraîchères sous serre 23

10. Cultures industrielles. Recommandations de fertilisation 24

11. Certaines espèces arboricoles. Recommandations de fertilisation 24

12. Plasticulture. Recommandations de fertilisation 25

13. Céréales. Superficie, production, rendement et importations 26

14. Evolution de l’utilisation d’engrais 31

15. Structures des élevages 31

16. Prix des engrais vendus dans les magasins Fertial-ASMIDAL 40

17. Evolution du prix à la production des céréales et des engrais en Dinar algérien 40

18. Rapports entre les prix des unités d’engrais et du blé, 2004 41

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vii

Préface

Cette étude, demandée par l’Organisation des Nations Unies pour

l’alimentation et l’agriculture (FAO), fait partie d’une série de publications

traitant de l’utilisation des engrais pour les cultures dans différents pays.

Le but de la série est de présenter les conditions agroécologiques,

la structure des exploitations, les types de systèmes de culture, la

disponibilité et l’utilisation des éléments nutritifs minéraux et organiques

pour les végétaux, l’économie des engrais, les besoins en recherche

et conseil et les autres facteurs qui ont abouti à la situation actuelle

d’utilisation des engrais. Les rapports étudient, pays par pays, les facteurs

qui détermineront – ou devraient déterminer – le développement futur en

matière de nutrition des plantes.

Pendant les deux dernières décennies, une attention croissante a été

prêtée aux effets défavorables pour l’environnement de la sous-utilisation

et de l’utilisation excédentaire des éléments nutritifs des cultures.

L’utilisation efficace des éléments nutritifs des plantes, que ce soit à partir

des engrais minéraux ou d’autres sources, implique une responsabilité

partagée de beaucoup de segments de la société, y compris les organismes

internationaux, les gouvernements, l’industrie des engrais, la recherche

agricole et les organismes de conseil, les commerçants et les agriculteurs.

Les publications de cette série s’adressent à toutes ces parties.

L’utilisation d’engrais n’est pas une fin en soi. C’est plutôt un moyen

d’augmenter la production de nourriture et de fibre. L’augmentation

de la production agricole et de la disponibilité de nourriture peut, par

contre, être vue comme objectif pour le secteur agricole dans le contexte

de la contribution aux objectifs macro-économiques plus larges de la

société. Les options disponibles pour les décideurs sont présentées dans

la publication «Stratégies en matière d’engrais» préparée en 1999 par

l’Association Internationale de l’Industrie des Engrais et la FAO.

Le contenu des études de cette série varie considérablement d’un

pays à l’autre, en raison de leur structure différente, de leur histoire et

de leur situation alimentaire. Mais, dans chaque cas, le but est d’arriver

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viii

à une meilleure compréhension de la nutrition des cultures dans le pays

concerné.

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ix

Sommaire

La superficie totale de l’Algérie s’élève à 238 millions d’hectares dont

191 millions sont improductifs. La surface agricole est de 8,2 millions

d’hectares dont presque la moitié est habituellement mise en jachère. Les

cultures herbacées couvrent 3,8 millions d’hectares.

La polyculture est concentrée dans la riche zone pluvieuse du nord du

pays. On y cultive céréales, légumes et fruits et y pratique l’élevage semi-

intensif, produisant surtout du lait et de la viande.

L’Algérie compte un million d’exploitations dont 70 pour cent ont

une surface inférieure à 10 ha. L’exploitation individuelle prédomine, avec

83 pour cent du nombre total des exploitations occupant un quart de la

surface agricole utile.

Le pays est riche en ressources naturelles dont deux des principales

matières premières nécessaires à la fabrication des engrais, le phosphate

naturel et le gaz naturel. La fabrication des engrais azotés et phosphatés

satisfait non seulement les besoins du marché intérieur mais permet

aussi l’exportation. La gamme des produits fabriqués inclue le nitrate

d’ammonium, l’urée, les superphosphates et les engrais composés binaires

et ternaires.

De 1986 à 1998, la consommation d’engrais a fortement chuté.

Un «ajustement structurel» a impliqué une redistribution des terres,

la libéralisation des marchés, une réduction des subventions et, par

conséquent, une augmentation du prix des engrais. En 1993, moins d’un

kilogramme de blé dur suffisait à l’achat d’un kilogramme d’azote ou de

phosphate. En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004,

environ trois.

Un quart seulement des exploitations céréalières applique des engrais

et/ou du fumier. La moyenne des rendements céréaliers, principalement

du blé, avoisine 1 200 kg/ha alors que des rendements de 5 000 kg/ha sont

souvent atteints. Les importations de céréales ont été multipliées par 10

depuis le début des années 1970.

Depuis quatre ans, le Programme national de développement de

l’agriculture (PNDA) favorise l’intensification agricole. Il prévoit la mise

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x

en place de systèmes de cultures en fonction des zones agroécologiques

du pays et encourage une réduction de la jachère. Toutefois, un effort de

vulgarisation est à faire pour promouvoir une fertilisation plus adaptée et

équilibrée. Surtout dans les zones céréalières, le phosphore et le potassium

sont essentiels pour augmenter la tolérance à la sécheresse et favoriser

l’assimilation de l’azote.

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xi

Signification de certains termes ou expressions1

Biens wakfs ou habous

Terme de droit musulman désignant des biens non vendables. Il sera

distingué les biens privés et les biens publics des Habous. Les biens habous

peuvent être donnés en location ou donnés en gérance pour exploitation,

voire être exploités directement par un représentant des habous.

Domaine privé de l’etat

Il comprend les ex-terres communales, arch (tribales), de la Révolution

Agraire (ex-FNRA), ainsi que les terres des anciens domaines autogérés

(actuellement EAC, EAI).

Domaine public de l’etat

Il comprend le plus souvent les forêts et maquis, nappes alfatières: steppes

à Alfa (Stipa tenacissima).

Exploitation agricole collective (EAC)

C’est une exploitation de type collectif créée dans le cadre de la Loi 87-19

sur les terres des anciens domaines autogérés et les anciennes terres arch

et communales.

Exploitation agricole individuelle (EAI)

C’est une exploitation de type individuel créée dans le cadre de la Loi

87-19 sur les terres des anciens domaines autogérés et les anciennes terres

arch et communales.

Melk personnel titré

La propriété Melk personnel titré se définit comme un droit d’user et de

disposer d’un bien d’une façon exclusive, sous certaines réserves définies

par la loi. Aussi la propriété individuelle titrée donne ce droit à un seul

individu par le biais d’un acte délivré par l’administration.

Melk personnel non-titré

Le Melk personnel non titré est une propriété individuelle qui n’a pas fait

l’objet d’un acte de propriété délivrée par l’administration.

1 Selon le recensement général de l’agriculture (MADR, 2004).

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xii

Melk en indivision titré

La propriété Melk en indivision titré donne ce droit à un groupe

de personnes liées par le sang (héritiers). L’indivision titrée est une

copropriété, faisant l’objet d’un acte délivré par l’administration, dans

laquelle il n’y a pas de division matérielle en parts.

Melk en indivision non-titré

La propriété Melk en indivision non-titré est une copropriété dans laquelle

il n’y a pas de division matérielle en parts, mais ne faisant pas l’objet d’un

acte délivré par l’administration.

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xiii

Liste des abréviations

ANRH Agence nationale des ressources hydrauliques

APFA Accession à la propriété foncière agricole

ASMIDAL Entreprise nationale des engrais

CASSAP Coopérative agricole de services spécialisés et

d’approvisionnement

CCLS Coopérative des céréales et des légumes secs

DA Dinar algérien

EAC Exploitation agricole collective

EAI Exploitation agricole individuelle

EPA Etablissement public à caractère administratif

EPE Entreprise publique économique

EPIC Etablissement public à caractère industriel et commercial

EURL Exploitation uninominale à responsabilité limitée

FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et

l’agriculture

FERPHOS Entreprise nationale du fer et du phosphate

FNRA Fonds national de la révolution agraire

FNRDA Fonds national pour la régulation du développement

agricole

INVA Institut national de la vulgarisation agricole

ITCMI Institut technique des cultures maraîchères et industrielles

ITGC Institut technique des grandes cultures

MADR Ministère de l’agriculture et du développement rural

PNDA Programme national de développement de l’agriculture

SARL Société anonyme à responsabilité limitée

SAT Superficie agricole totale

SAU Superficie agricole utile

AN Nitrate d’ammonium

DAP Phosphate diammonique

NP Engrais binaire N et P2O

5

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xiv

NPK Engrais ternaire N, P2O

5 et K

2O

PK Engrais binaire P2O

5 et K

2O

SSP Superphosphate simple

TSP Superphosphate concentré

UAN Urée ammonium nitrate

N Azote

P2O

5 ou P Phosphate*

K2O ou K Potasse*

* Phosphate et potasse peuvent être exprimés soit sous forme d’éléments P et K soit en oxydes P

2O

5 et K

2O. L’azote est toujours exprimé en termes de N. Dans cette étude,

phosphate et potasse sont décrits sous leurs formes oxyde.

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xv

Remerciements

Cette étude a été préparée par MM. A. Abdelguerfi, chercheur de l’Institut

national agronomique et A. Zeghida, Directeur général de l’Institut

technique des grandes cultures.

L’étude a bénéficiée des contributions de K. Isherwood (consultant

FAO), J. Poulisse, T. van den Bergen (FAO) et D. Montange, Centre

de coopération internationale en recherche agronomique pour le

développement (CIRAD).

Les photos ont été fournies par la FAO Mediabase: fond (FAO/22194/

O. Thuillier), légumes secs (FAO/19335/R. Faidutti) et par EcoPort

luzerne (A. L. Anderberg) et fleurs de pomme de terre (P. Griffee).

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1

Chapitre 1

Introduction

L’Algérie, par sa position et l’immensité de son territoire, constitue un

élément important de l’Afrique du Nord. Sa superficie totale est d’environ

238 millions d’hectares.

Au nord, le relief est souvent accidenté, au sud le Sahara occupe une

importante superficie. Les grandes chaînes de montagnes sont les Atlas

Tellien et Saharien (figure 1) et les montagnes des régions sahariennes

(Ahaggar et Tassili).

La classification bioclimatique d’Emberger et de Sauvage a été

largement adoptée en région méditerranéenne. Sur la base de Q1, cinq

GHARDAIA

Monts des Ksours

Chottes CherguiMonts d

es Ouled Nail Massif d

es Aurès

M. de Nem

entch

a

Dj. Onk

M. de

Belezma

Djebel Amour

Mts de Tlemcen

M. de Trara

Dabra

Massif des Ouarsenis M. du Hodna

TOUGGOURT

LAGHOUAT

SAIDA

TLEMCEN

ORAN

TIARET

MEDEA

ALGER

BOUFRA

DJELFABISKRA

BATNA

BEJAIA

SETIF

ANNABA

TEBESSA

EL OUED

GRAND ERGORIENTALGRAND ERG

OCCIDENTAL

M E R M E D I T E R R A N E E

N

S A H A R AS E P T E N T R I O N A L

H A U T E SP L A I N E S

A T L A S S A H A R I E NA T L A S T E L L I E N

OUARGLA

FIGURE 1Zones physiographiques du nord de l’Algérie

1 Q = 2000 P/(M2 - m2 ); P: moyenne des précipitations annuelles en mm; M: moyenne des

températures maximales du mois le plus chaud en degrés Kelvin (°K); m: la moyenne des

températures minimales du mois le plus froid en degrés Kelvin.

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Utilisation des engrais par culture en Algérie2

étages du bioclimat méditerranéen ont été définis pour l’Algérie: saharien,

aride, semi-aride, sub-humide et humide. Ils sont subdivisés en variantes

sur la base des seuils thermiques de la température du mois le plus froid

(m). Les variantes intéressantes pour la production végétale sont les

suivantes:

hiver froid, à gelées durant de longues périodes, -3<m<0°C;

hiver frais, à gelées très fréquentes, 0<m<3°C;

hiver tempéré, à gelées fréquentes, 3<m<5°C;

hiver doux, à gelées rares, 5<m<7°C;

hiver chaud, à gelées absentes, 7<m<10°C.

Outre les moyennes des températures en hiver, les fortes températures

de l’été et la sécheresse estivale sont des freins incontournables pour la

production végétale.

Les précipitations diminuent du nord au sud et d’est en ouest (figure 2).

Les moyennes pluviométriques annuelles varient de moins de 25 mm dans

les régions sahariennes à plus de 1 500 mm dans certaines localités du nord.

Cette variation dans l’espace dépend de la latitude, de la continentalité et

du relief.

L’altitude a un effet sur la pluviosité. En outre, une dissymétrie très

nette existe entre les versants. Les versants exposés au nord sont les mieux

arrosés, les versants exposés au sud sont les plus secs.

Les grandes régions écologiques se distinguent relativement bien (figures

3 et 4). Au nord, se trouve la zone de culture (littoral, les plaines sublittorales,

MASCARA

RELIZANE TISSEMSILT

AIN-DEFLAMEDEA

M'SILA

TIPAZAALGER

BLIDA

BOUIRA

TIZIOUZOU BE JAJA

B.B. ARRERIDJ

BISKRA

BATNA

KHENCHELATEBESSA

OUM ELBOUAGHI

SOUK-AHRAS

EL-TARFANNABA

SKIKDAJIJEL

SETIF

CONSTANTINEGUELMA

MILA

BOUMERBES

SIDI BELABBES

TIARET

N

SAIDA

TLEMCEN

AIN-TEMOUCHENT

ORAN

CHLEF

MOSTAGANEM

DJELFA

Légende en mm:< 99198296395494593692791889988

1087118612851384148215811680

FIGURE 2Répartition des précipitations dans le nord de l’Algérie

Page 19: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 1 – Introduction 3

MASCARA

RELIZANE TISSEMSILT

AIN-DEFLA MEDEA

M'SILA

TIPAZAALGERBLIDA

BOUIRA

TIZIOUZOU BE JAJA

B.B. ARRERIDJ

BISKRA

BATNA

EL OUED

KHENCHELATEBESSA

OUM ELBOUAGHI

SOUK-AHRAS

EL-TARFANNABA

SKIKDAJIJEL

SETIFCONSTANTINE

GUELMA

MILA

OUARGLA

BOUMERBES

SIDI BELABBES TIARET

EL BAYADH

BECHAR

100

N

S

W E

100 200 Kilometers0

NAAMA

SAIDA

TLEMCEN

AIN-TEMOUCHENT

ORAN

CHLEFMOSTAGANEM

LAGHOUAT

GHARDAIA

Zone steppique

DJELFA

MASCARA

RELIZANE TISSEMSILT

AIN-DEFLAMEDEA

M'SILA

TIPAZAALGERBLIDA

BOUIRA

TIZIOUZOU BE JAJA

B.B. ARRERIDJ

BISKRA

BATNA

KHENCHELATEBESSA

OUM ELBOUAGHI

SOUK-AHRAS

EL-TARFANNABA

SKIKDAJIJEL

SETIFCONSTANTINE

GUELMA

MILA

BOUMERBES

SIDI BELABBES

TIARET

N

SAIDATLEMCEN

AIN-TEMOUCHENT

ORAN

CHLEF

MOSTAGANEM

DJELFA

Plaines (0 – 300 m)Hautes plaines (300 – 750 m)Hautes plaines (> 750 m)Collines doucesCollines accidentéesCollines-montagnesMontagnesDepression

FIGURE 4Les grandes zones écologiques

FIGURE 3Classification morphologique du nord de l’Algérie

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5

Chapitre 2

La répartition et l’occupation des terres

Les terres se répartissent de la façon suivante (figure 6):

Terres improductives estimées à 191 millions d’hectares. Terres forestières couvrant environ une superficie de 4,3 millions d’hectares.

Les parcours et la steppe couvrent environ 34,3 millions d’hectares.

La superficie agricole totale (SAT) couvre 8,2 millions d’hectares, dont environ 880 000 hectares de terres non productives (bâtiments, chemins, etc.).

L’OCCUPATION DES TERRES AGRICOLES La superficie agricole totale, représentant trois pour cent de la superficie

totale de l’Algérie, est la zone d’activité agricole, comprenant (figure 7):

Cultures herbacées: 3,8 millions ha

Terres

improductives

81%

Forêts

2%

Steppe et

parcours

14%

SAT

3%

FIGURE 6Répartition de la superficie totale de l’Algérie

Page 22: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie6

Terres au repos (jachères): 3,7 millions ha Plantations fruitières: 576 990 ha Vignobles: 81 550 ha Prairies naturelles: 23 640 ha

7,1%5%

45,2%

0,3%

46,4%

Plantations fruitières Prairies Jachère Vignobles Cultures herbacées

FIGURE 7Occupation des terres agricoles

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7

Chapitre 3

Les différentes étapes traversées par le secteur de l’agriculture

L’agriculture algérienne a connu depuis 1973 des changements importants

qui se sont traduits par des modifications significatives des structures

agraires.

C’est ainsi que les mesures de nationalisation et de limitation de la

propriété, engagées dans le cadre de la révolution agraire durant les années

1970, ont donné naissance à environ 6 000 coopératives agricoles, sur les

400 000 ha distraits de la propriété privée.

La restructuration, en 1981, des terres du domaine national – réparties

alors en 2 000 domaines autogérés – a entraîné une réduction de leurs

superficies et une intégration à leur patrimoine de 6 000 coopératives,

portant ainsi le nombre des domaines autogérés à 3 400.

En 1983, la Loi 83-12 du 13 août 1983, portant accession à la propriété

foncière agricole par la mise en valeur, a donné naissance à de nouvelles

exploitations. Les dispositions de cette loi ont également libéré les

transactions foncières sur les terres de statut privé, suspendues depuis la

mise en œuvre de la révolution agraire, modifiant ainsi la consistance et le

parcellaire de nombreuses propriétés.

En 1987, la Loi 87-19 du 8 décembre 1987 a conduit au démantèlement

des 3 400 domaines autogérés et à la mise en place d’un nouveau mode

de gestion des terres du domaine national, à travers la création de 3 000

exploitations agricoles collectives (EAC) et 60 000 exploitations agricoles

individuelles (EAI).

En 1990, la restitution des terres nationalisées par la Révolution

agraire à leurs anciens propriétaires, opérée dans le cadre de la Loi 90-25

du 18 novembre 1990, a donné naissance à de nouvelles exploitations de

statut privé, réduisant ainsi la superficie des terres relevant du domaine

national.

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Utilisation des engrais par culture en Algérie8

Outre ces modifications des structures agraires, il faut ajouter les

nombreuses terres agricoles abandonnées au profit de l’urbanisation,

puisque 200 000 ha étaient déjà concernés à la fin de 1995.

Il faut enfin rappeler que l’Algérie a connu trois découpages

administratifs de grande importance depuis l’indépendance, faisant passer

le nombre de wilayas de 15 en 1966 à 31 en 1974 et à 48 en 1984, le nombre

de communes étant passé respectivement de 670 à 703 et 1 541.

Toutes ces restructurations agraires et territoriales ont souvent

déstabilisé le secteur agricole et la profession dans son ensemble, tout

en rendant caduques à chaque fois les données statistiques relatives aux

structures agraires. Les données concernant la conduite des exploitations

ne sont disponibles que pour les terres du domaine national.

Enfin, il faut relever que les données statistiques récentes relatives aux

surfaces détenues par le secteur privé et aux cultures qui y sont pratiquées,

sont, elles aussi, souvent incomplètes. Ces données, à l’instar de celles du

secteur étatisé, sont présentées par groupes de cultures et ne sont donc pas

individualisées.

Il a fallu attendre 2004 pour avoir une vue d’ensemble relativement

claire du secteur agricole, grâce au travail mené en 2001 dans le cadre du

recensement général de l’agriculture.

Page 25: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

9

Chapitre 4

Les exploitations agricoles

En 2004, le secteur agricole compte 1 023 799 exploitations agricoles dont

55 935 orientées vers des activités conduites en hors sol et 967 864 réparties

sur les 8 458 680 ha de superficie agricole utile (SAU). Ces exploitations se

distinguent par un ensemble de critères parmi lesquels:

La taille (ou la dimension). La nature juridique. Le statut juridique des terres.

NOMBRE ET TAILLE DES EXPLOITATIONS Le tableau 1 et la figure 8 permettent de faire ressortir les considérations

suivantes:

70 pour cent de «petites» exploitations, avec une superficie comprise entre 0,1 et 10 ha, occupent 25,4 pour cent de la SAU totale.

TABLEAU 1Nombre et taille des exploitations selon la tranche de SAUClasse de SAU Nombre

d’exploitationsSuperficie Taille moyenne

(ha) (milliers) (milliers d’ha) (ha)

0,1 < 0,5 88,9 20,1 0,2

0,5 < 1 78,3 50,4 0,6

1 < 2 128,9 162,3 1,3

2 < 5 239,8 722,3 3,0

5 < 10 181,3 1 200,7 6,6

10 < 20 143,0 1 896,5 13,3

20 < 50 88,1 2 485,0 28,2

50 < 100 14,3 930,8 66,1

100 < 200 4,1 632,1 131,0

200 et + 1,2 458,6 369,3

Total 967,9

Hors sol1 55,9

Total 1 023,8 8 458,8 8,31 Hors sol : agriculteurs qui n’ont pas de terres mais ont un élevage et des activités agricoles.

Source : MADR, 2004.

Page 26: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie10

22,6 pour cent d’exploitations «moyennes», avec une superficie comprise entre 10 et 50 ha, couvrent 51,8 pour cent de la SAU totale.

1,9 pour cent de «grandes» exploitations, avec une superficie égale ou supérieure à 50 ha, représentent 22,7 pour cent de la SAU totale. Dans cette catégorie, les exploitations de 200 ha et plus, occupant 5,4 pour cent de la SAU totale, ne représentent que 0,1 pour cent du nombre total d’exploitations.

NATURE JURIDIQUE DES EXPLOITATIONSIl ressort du tableau 2 les éléments suivants:

L’exploitation individuelle prédomine avec 83,1 pour cent du nombre total des exploitations et occupe 79,7 pour cent de la SAU totale. Elle est représentée par:

2,8 pour cent d’exploitations sur les terres de propriété privée (65,7 pour cent de la SAU totale).

10,2 pour cent d’exploitations individuelles à gestion privative (EAI) sur les terres du domaine privé de l’Etat (14 pour cent de la SAU totale).

L’exploitation collective, en société ou en coopérative, représente 5

pour cent de toutes les exploitations et couvre 14 pour cent de la SAU

totale. Les exploitations agricoles collectives à gestion privative (EAC)

0

50

100

150

200

250

300

Nombre Surface

0,1 < 0,5 0,5 < 1 1 < 2 2 < 5 5 < 10 10 < 20 20 < 50 50 < 100 100 < 200 200 et + Hors sol

Taille des exploitations (ha)

No

mb

re ('0

00) et su

rface ('0

00 h

a)

FIGURE 8Nombre et surface des exploitations en fonction de leur taille

Page 27: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 4 – Les exploitations agricoles 11

constituent 68,8 pour cent des exploitations et 78,1 pour cent de la SAU

de cette catégorie. Il est à noter que les EAC représentent 3,4 pour cent du

total des exploitations et couvrent près de 11 pour cent de la SAU totale.

Statuts juridiques des terresLe tableau 3 présente la répartition des terres selon leur statut juridique.

Quatre statuts caractérisent les terres des exploitations: Melk, domaine

privé de l’Etat, domaine public et Wakf.

Le tableau 3 et les figures 9 et 10 permettent de mettre en évidence les

aspects suivants.

75,9 pour cent des exploitations sont érigées sur des terres Melk et

couvrent 69,3 pour cent de la SAU totale. Parmi ces exploitations:

39,6 pour cent sont dans l’indivision: elles représentent 46,3 pour cent de la SAU totale.

TABLEAU 2Nombre et superficie des exploitations selon la nature juridique

Source : MADR, 2004.

Type de statut Milliers d’exploitations SAU (‘000 ha)

Exploitations individuelles privées 745,7 5557,0

APFA 41,1 298,3

Concession 5,2 33,0

Avec location de terre 14,6 151,3

Avec association de terre 4,2 38,5

Hors sol 55,9 -

EAI 105,2 1 187,7

Société civile 5,4 26, 0

Société familiale 9,0 72,1

SARL 0,3 5, 8

EURL 0,2 7, 5

EAC 35,3 929,5

Coopérative 0,6 17,7

Groupement 0,1 2, 8

Ferme pilote 0,2 117,2

Ferme ou station EPE 0,1 3,4

Ferme ou station EPA 0,1 5,6

Ferme ou station EPIC 0,04 2,6

Total partiel 1 023,2 8 456,0

Indéterminé 0,5 2,7

Total 1 023,7 8 458, 7

Page 28: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie12

50,1 pour cent sont sans titre: elles représentent 41,1 pour cent de la SAU totale.

17,7 pour cent des exploitations sont érigées sur les terres du domaine privé de l’Etat et couvrent 30 pour cent de la SAU totale.

TABLEAU 3Nombre et superficie des exploitations selon le statut juridique de la terre

Source : MADR, 2004.

Origine des terres Milliers d’exploitations Superficie ('000 ha)

Melk personnel titré 120,1 1 090,2

Melk personnel non-titré 252,3 847,9

Melk en indivision titré 143,9 1 294,7

Melk en indivision non- titré

261,0 2 624,5

Domaine privé de l’Etat 181,2 2 541,9

Domaine public 5,4 24,3

Wakfs privé 2,2 24,1

Wakfs public 0,6 4,8

Non déclaré 1,1 6,4

Total 967,9 8 458,7

Hors sol 55,9 -

Total 1 023,8 8 458,680

Melk personnel titré

Melk en indivision non-titré

Non declaré

Wakfs privé

Melk personnel non-titré

Domaine privé de l'Etat

Wakfs public

Domaine public

Melk en indivision titré

Hors sol

17,7%

17,7%

25,5%

0,5% 5,5% 11,7%0,1%

24,7%

0,1 %

14,1%

FIGURE 9Exploitations selon le statut de la terre

Page 29: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 4 – Les exploitations agricoles 13

Melk personnel titré

Wakfs public

Melk en indivision non-titré

Melk personnel non-titré

Non declaré

Wakfs privé

Domaine public

Melk en indivision titré

Domaine privé de l'Etat

30,1%

31,0%

0,1%

0,1%

15,3%

0,3%

10,0%0,3 %

12,9%

FIGURE 10Répartition de la SAU selon le statut de la terre

Source : MADR, 2004.

Page 30: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

15

Chapitre 5

Les différentes zones agroécologiques et leurs systèmes de cultures

DIFFÉRENTES ZONES AGROÉCOLOGIQUESLa figure 2 délimite les zones d’exploitation agricole. La polyculture ou

activités agricoles diversifiées, est concentrée dans la zone nord du pays.

Les cultures dominantes sont les cultures annuelles et particulièrement

les grandes cultures (céréales, fourrages et légumineuses alimentaires,

pomme de terre). Les grands ensembles écologiques naturellement

délimités orientent les activités agricoles et les systèmes de production

pratiqués:

La zone pluvieuse du nord reste le pourvoyeur de produits agricoles diversifiés: céréales, légumes et fruits ainsi que ceux de l’élevage semi intensif (surtout lait et viande).

La zone intermédiaire sert de parc à ovins de par ses espaces étendus de parcours (steppe et pâturages extensifs).

Le troisième ensemble écologique improductif représente le désert saharien où les seules activités agricoles reposent sur l’agriculture oasienne et l’exploitation du palmier dattier.

D’une manière plus détaillée, on distingue les zones agroécologiques

suivantes:

Le Sahel avec l’ensemble des zones littorales. Les plaines sublittorales. Les plaines intérieures, les hautes plaines et certains hauts plateaux.

La région steppique. Le Sahara avec l’ensemble de ses oasis.

Page 31: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie16

SYSTÈMES DE CULTURESLe Sahel et les zones littorales, grâce à des conditions climatiques très

favorables (hiver généralement doux), sont occupées par les cultures

maraîchères et plus particulièrement par la plasticulture. A titre d’exemple,

on peut citer la région de Tipaza, d’Alger et de Jijel. Au niveau de cette

zone agroécologique, toutes les cultures maraîchères sont pratiquées. Le

système de production est généralement intensif, l’assolement est triennal,

quadriennal et parfois quinquennal. L’utilisation des pesticides et des

engrais est relativement importante pour les cultures menées sous serre.

Les plaines sublittorales constituent des zones agroécologiques

assez particulières, compte tenu du fait que les sols sont généralement

lourds mais le climat reste relativement favorable. Dans ces plaines,

la polyculture et l’élevage bovin constituent les principales activités.

Les cultures maraîchères, les cultures fourragères, les céréales et

l’arboriculture fruitière se côtoient en fonction des disponibilités en eau,

des besoins de la région et de l’adaptation des cultures pratiquées. Dans

ces plaines sublittorales, l’assolement est généralement triennal, parfois

biennal et rarement quadriennal. L’eau d’irrigation provient des barrages

mais surtout des puits (nappes phréatiques); cet important facteur de

production conditionne l’intensification et le système de culture mis en

place. A titre d’exemple, on peut citer la plaine de Annaba et la plaine

de la Mitidja (Alger). L’ensemble des plaines sublittorales est menacé par

l’urbanisme et par la mise en place d’infrastructures routières, ferroviaires,

industrielles et autres.

Les plaines intérieures, certains hauts plateaux et les hautes plaines

céréalières ont des microclimats généralement contraignants (hiver froid

à très froid, été chaud à très chaud et sec). La pluviosité est généralement

limitée et l’eau constitue l’élément clé des systèmes de culture mis en place.

Au niveau des plaines où l’eau d’irrigation est disponible, on rencontre les

cultures maraîchères de plein champ (saison et arrière saison), les cultures

fourragères, les céréales et l’arboriculture fruitière (en irrigué). Là où

l’eau est absente, l’assolement est généralement biennal (céréale-jachère),

rarement triennal avec une rotation céréale-fourrage-jachère. Les cultures

maraîchères de saison peuvent occuper une place relativement réduite.

L’arboriculture fruitière rustique est relativement importante dans ces

régions. La céréaliculture dans les hautes plaines et certains hauts plateaux

Page 32: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 5 – Les différentes zones agroécologiques et leurs systèmes de cultures 17

est généralement associée à l’élevage, système séculaire qui permet, au vu

de l’incertitude du climat, de minimiser les risques des aléas climatiques

et de stabiliser les revenus des agriculteurs éleveurs. Plus la pluviosité

diminue, moins les systèmes de culture sont diversifiés (orge, rarement

blé).

La steppe constitue une zone agroécologique particulière. Elle s’étend

de l’est à l’ouest du pays. Elle est limitée par l’isohyète 400 mm au nord

et 100 mm au sud. Elle constitue une zone intermédiaire entre le Nord

du pays au climat humide, subhumide ou semi-aride et le sud du pays

au climat aride (parcours présaharien) et saharien (présence d’oasis). La

vocation de la steppe est l’élevage ovin, caprin et camelin. Les cultures

céréalières (principalement l’orge) n’étaient cultivées que dans les zones

d’épandage des crues. Actuellement, avec la mise en place des puits, il y a

un développement de l’arboriculture et de certaines cultures maraîchères.

Le système de cultures oasien est basé sur les cultures en étage. Il

est très intensif (palmier, arboriculture fruitière, maraîchage, céréales,

fourrages). Les surfaces sont réduites et l’eau et le sel (salinisation des

sols) constituent les facteurs limitants de la production.

Pour toute la zone saharienne, depuis les années 1980, deux éléments

importants se sont développés et ont pris de l’ampleur: la plasticulture

(particulièrement dans la région de Biskra) et l’irrigation sous pivot.

La plasticulture a pris une importance particulière grâce au type

de sols (sableux) et à la disponibilité en eau. Les agriculteurs cultivent

principalement des solanacées (poivron, tomate) pendant plusieurs

années. Quand les problèmes de nématodes, de maladies et de salinisation

deviennent contraignants, il suffit d’aplanir le sol à côté et de déplacer

carrément les chapelles de la serre.

Grâce à l’introduction du système d’irrigation au goutte à goutte,

les pratiques ont légèrement changé. L’utilisation des engrais est assez

importante.

Page 33: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

19

Chapitre 6

L’utilisation des engrais et du fumier en Algérie

Compte tenu du manque de bases de données et/ou de publications

se rapportant à la fertilisation d’une manière générale et à l’utilisation

des engrais par culture en particulier, il n'a pas été possible d’accéder à

certaines informations. L’utilisation des engrais par l’agriculture n’est pas

connue exactement, sauf pour les agriculteurs chargés du programme

d’intensification des céréales et pour les agriculteurs cultivant la pomme

de terre.

Le tableau 4 présente les doses d’azote et de phosphore recommandées

en fonction de la pluviosité de la zone.

CÉRÉALESSelon les données collectées pour la période 1983-91 par Djenane (1992),

aussi bien pour la zone nord que pour la zone sud des hautes plaines

sétifiennes, les engrais les plus utilisés sont l’ammonitrate (33,5 pour cent)

puis le TSP; les engrais NPK, PK et DAP sont d’usage aléatoire. Pour

des raisons de disponibilité sur le marché et d’autres raisons (dont le prix,

Pluviosité < 400 mm 400-600 mm > 600 mm

Elément fertilisant N P2O5 N P2O5 N P2O5

kg/ha

Jachère travaillée 34 46 67 92

Fourrages 34 46 67 92 100 92

Légumes secs 67 92 100 92

Pomme de terre irriguée

34 46 67 92

Blé 34 46 67 46 100 92

Source: INVA-ITGC, 1997.

TABLEAU 4Doses d’azote et de phosphore en fonction de la pluviosité

Page 34: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie20

le transport, etc.), dans toute la région de Sétif, les quantités d’engrais

apportées sont variables aussi bien dans le temps que dans l’espace.

Durant cette période, ces quantités n’étaient, en aucun cas, définies ni en

fonction des quantités d’éléments présentes dans le sol, ni en fonction des

propriétés des sols, notamment leur possibilité de stockage et leur pouvoir

fixateur.

Dans un travail mené durant les années 90 sur le statut du phosphore dans

les sols céréaliers des hautes plaines sétifiennes, la fertilisation phosphatée

dans ces sols, telle que pratiquée, entraînait un certain gaspillage. Elle ne

profite pas totalement à la plante du fait du fort pouvoir fixateur des sols

vis-à-vis de cet élément. Pour l’azote, il est difficile d’apprécier l’effet des

doses proposées (34 et 67 unités) car, d’une part, on n’était pas sûr qu’elles

étaient respectées, d’autre part, on ignorait, à l’époque, le contenu azoté

initial des sols. En conditions expérimentales, il était établi, dans la région,

que la dose de 34 unités favorise le rendement en grains alors que la dose

de 67 unités favorise la biomasse et donc la production de matière sèche.

Pour le potassium, on ne disposait, à l’époque, d’aucune information.

Le tableau 5 présente les éléments d’intensification des techniques

culturales dans les exploitations céréalières. Environ un quart des

exploitations céréalières utilise des engrais et/ou du fumier.

La jachère reste une technique culturale fréquemment utilisée: 286 915

exploitations céréalières, soit 48,7 pour cent, la pratiquent.

Les techniques culturales recommandées - et appliquées dans les zones

potentielles soumises à des programmes d’intensification - ont permis une

meilleure productivité. Dans le domaine céréalier, la moyenne de rendement

avoisine les 1 200 kg, alors que

des pointes à 5 000 kg sont

souvent obtenues. La moyenne

conseillée d’utilisation des

deux principaux engrais (N

et P2O

5) oscille entre 50 et

100 kg d’éléments nutritifs

pour les deux types d’engrais.

Cependant cette pratique

n’est pas généralisée. Elle

n’est effective que chez les

Exploitations utilisant: Nombre Pour cent*

Semences sélectionnées 87 442 14,9

Semoir 62 193 10,6

Fumier 136 416 23,2

Engrais N et P2O5 142 462 24,2

Herbicides 87 486 14,9

Pratiquant la jachère 286 915 48,7

* Pour cent par rapport au nombre des exploitations céréalières.

TABLEAU 5Eléments d’intensification des techniques culturale

Page 35: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 6 – L’utilisation des engrais et du fumier en Algérie 21

agriculteurs avertis et uniquement au niveau des zones «potentielles» et

pour une diversité de cultures annuelles assez conséquente. La pratique

de techniques de conduite plus rationnelles des cultures a stabilisé la

production à un niveau appréciable mais qui reste en deçà des potentialités.

L’utilisation des engrais (en plus de la lutte contre les adventices) est

sûrement la technique qui a contribué le plus à l’augmentation des

rendements des céréales.

Il en est de même pour la pomme de terre, où on assiste à une

utilisation intensive des engrais (NPK 15-15-15) et dont les rendements

oscillent entre 15 et 40 tonnes par hectare en fonction des zones et des

degrés d’intensification et de conduite. La superficie allouée à la pomme

de terre est certes réduite par rapport aux céréales (100 000 ha par rapport

à 3,5 millions d’ha) mais elle est très consommatrice d’engrais.

Dans toutes les conditions, l’engrais azoté reste le plus utilisé,

probablement de par son effet instantané et remarquable sur les cultures

de céréales et dont l’impact sur la culture est mesurable (visible), à l’inverse

des autres engrais dont l’effet sur les cultures n’est pas apparent. Un effort

de vulgarisation est à faire dans ce sens pour mettre en exergue la synergie

et la complémentarité des engrais. Dans les zones arides et semi-arides,

le phosphore et le potassium sont essentiels pour l’amélioration de la

tolérance à la sécheresse et l’assimilation de l’azote.

POMMES DE TERREL’Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI) a

mis en place très récemment un réseau d’information sur la fertilisation

de la culture de la pomme de terre (tableau 6) et ce, au niveau d’un certain

nombre d’agriculteurs dans cinq régions: Sétif, Milan, El Oued, Batna

et Tébessa. Ce début de travail, bien qu’intéressant, reste relativement

incomplet.

Les agriculteurs de Sétif et de Tébessa semblent utiliser beaucoup plus

d’engrais que leurs homologues d’El Oued (zone saharienne, sol sableux).

TABLEAU 6Fertilisation NPK de la pomme de terre dans cinq régions, 2004

Région: Sétif Mila El Oued Batna Tébessa

Nombre d’agriculteurs 10 10 13 11 14

Moyenne en kg de 15-15-15 par ha 1 200 960 220 720 1 120

Page 36: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie22

Les agriculteurs des régions de Mila et de Batna occupent une position

intermédiaire.

CULTURES MARAÎCHÈRESPour le maraîchage, l’Institut national de la vulgarisation agricole (INVA)

et l’ITCMI conseillent les doses présentées dans le tableau 8 pour

différentes cultures. Ces doses sont largement suivies par les agriculteurs

ayant des surfaces assez importantes de maraîchage et tournés vers la

commercialisation. Cependant, beaucoup de précisions manquent quant à

la période des apports d’engrais et à la composition de ces derniers.

Ces informations ne concernent pas les petits agriculteurs pratiquant

une agriculture de subsistance où la fertilisation est pratiquement

inexistante, à l’exception du fumier dans certains cas s’il est disponible au

niveau de l’exploitation.

Les cultures sous serre sont relativement bien conduites au niveau de

l’ensemble du territoire, compte tenu des investissements engagés. La

fertilisation est généralement bien menée et les rendements sont assez

intéressants (tableau 9).

L’introduction de l’irrigation au goutte à goutte, grâce aux appuis

financiers fournis par les pouvoirs publics (PNDA), a permis non

seulement l’utilisation plus rationnelle des engrais mais aussi de meilleurs

rendements.

TABLEAU 7Pomme de terre. Recommandations de fertilisation

Culture Fumure de fond/entretien

Fumier N P2O5 K20 Rendement (fumier + engrais)

kg/ha

Pomme de terre saison

Fond 30 000 800 22 000

Entretien 200 100

Pomme de terre primeur

Fond 25 000 1 200

Entretien 200 200 17 000

Pomme de terre de semence

Fond 30 000 800 18 000

Entretien 300

Source: INVA-ITCMI, 2002.

Page 37: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 6 – L’utilisation des engrais et du fumier en Algérie 23

CULTURES INDUSTRIELLESLes cultures industrielles sont représentées en Algérie par la tomate et

le tabac. La tomate industrielle a pris un essor très important durant

les dernières années, particulièrement à l’est du pays (Annaba). Les

rendements sont importants (tableau 10). La main d’œuvre utilisée est

généralement constituée d’adolescents et de femmes.

TABLEAU 8Recommandations de fertilisation pour certaines cultures maraîchères (irriguées) de plein champ

Source: INVA-ITCMI, 2002.

Culture Type de fumure Fumier N P2O5 K20 Rendement (fumier + engrais)

kg/ha

Concombre 35 000 400 30 000

Poivron Fond 35 000 600 18 000

Couverture 200 200

Haricot 20 000 300 5 000

Oignon 800 20 000

Chou 30 000 300 25 000

Aubergine Fond 40 000 400 30 000

Entretien 200

Laitue 40 000 300 200 400 30 000

Carotte Fond 20 000 500 20 000

Couverture 300

Pastèque Fond 30 000 400 25 000

Couverture 200

TABLEAU 9Recommandations de fertilisation pour certaines cultures maraîchères sous serre

* Irrigation goutte à goutte.Source: ITCMI, 1995; INVA-ITCMI, 2002.

Culture Fumure de fond/entretien

Fumier N + P2O5 + K2O Rendement (fumier + engrais)

kg/ha

Concombre 40 000 800 90 000

Poivron* 35 000 800 60 000

Courgette Fond 30 000 300 30 000

Entretien 150

Melon 50 000 1 000 62 500

Fraises 40 000 1 000 30 000

Tomate* 40 000 800 30 000

Page 38: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie24

ARBORICULTUREPour l’arboriculture, certains agriculteurs pratiquent une fertilisation plus

ou moins adéquate (tableau 11), en fonction de leurs moyens et du degré

d’intensification de la culture.

Le Fonds national pour la régulation du développement agricole

(FNRDA) a permis un réel essor du développement de l’arboriculture

fruitière. Cependant, il est indispensable de compléter les actions du

FNRDA par d’autres éléments, tel le crédit de campagne. Ce dernier

devrait être lié à l’investissement réalisé par l’agriculteur au niveau de

TABLEAU 10Cultures industrielles. Recommandations de fertilisation

1Irrigation à la raie.2Irrigation goutte à goutte.3Tabac à fumer blond.Source: ITCMI, 1995; INVA-ITCMI, 2002.

Culture Fumure de fond/entretien

Fumier N + P2O5 + K2O Rendement (fumier + engrais)

kg/ha

Tomate1 Fond 800 30 000

Tomate2 Fond 400 50 000

Tabac3 Fond 20 000 500 1600

(blond) Entretien 300

Tabac à priser Fond 15 000 400 1 500

Entretien 200

TABLEAU 11Certaines espèces arboricoles. Recommandations de fertilisation

Source: INVA-ITCMI, 2002.

Culture Fumure de fond/entretien

N P2O5 K2O

kg/ha

Olivier 400 400

Entretien (sec) 200 200

Entretien (irrigué) 300 300

Pommier 400-1 000 1000-2000

Entretien 400 150 250

Pêcher 400-1 000 1 000-2 000

Entretien 150-200 300-400

Agrumes 800 400 150

Page 39: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 6 – L’utilisation des engrais et du fumier en Algérie 25

l’exploitation. A titre d’exemple, l’attente de l’entrée en production de

l’arboriculture nécessite un appui des pouvoirs publics durant au moins

les trois premières années. Une telle action encouragerait les agriculteurs à

ne pas hypothéquer l’avenir de leurs jeunes plantations par l’introduction

de cultures intercalaires ou tout simplement par le non-désherbage (ou

absence de travaux du sol) des vergers en vue d’une exploitation de l’herbe

(qui pousse spontanément), comme aliment pour le cheptel.

Par ailleurs, à travers les différents fonds existant, il est indispensable

de penser à régler certains problèmes comme la mise en place des

clôtures (à subventionner) ou comme le greffage et le palissage pour

les vignobles. Le coût de ces opérations entraîne le délaissement de la

viticulture.

PLASTICULTUREPour la plasticulture, dont la superficie nationale est de 6 100 ha selon les

informations recueillies, les quantités d’engrais recommandées figurent au

tableau 12.

POURCENTAGES DES TERRES FERTILISÉESLes pourcentages de terres fertilisées ne montrent pratiquement que peu

de changement pour l’élément P. Par contre, la consommation montre

une utilisation meilleure au niveau de l’azote. L’utilisation de la potasse

a changé dans la dernière décade, suite à une intensification des cultures

maraîchères (plasticulture et culture hors saisons) et surtout de la pomme

de terre et de la tomate industrielle. Malgré les efforts d’intensification,

les pourcentages des terres fertilisées restent faibles, stables, en deçà des

espérances, malgré le soutien.

TABLEAU 12Plasticulture. Recommandations de fertilisation

Type d’engrais Quantité utilisée (kg/ha)

Quantité totale utilisée (tonnes)

NPK 15-15-15 1 200 7 300

Urée 300 1 830

K2O 200 1 220

Page 40: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie26

LE PROGRAMME NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE La production de céréales varie fortement d’une année à l’autre, surtout à

cause des conditions climatiques, mais, suivant les statistiques de la FAO,

la tendance vers une augmentation des importations est claire.

Le PNDA, qui a débuté en 2000, est venu consolider l’intensification

l’agriculture, à travers l’adoption et l’application d’itinéraires techniques

appropriés. Il vise une reconversion de systèmes de cultures adaptés en

fonction des zones agro écologiques du pays. Les agriculteurs doivent

appliquer volontairement les itinéraires techniques préconisés. Les

perspectives entrent dans un cadre de sécurité alimentaire et projettent les

superficies suivantes en 2004 pour les cultures dites stratégiques:

Grandes cultures (céréales, légumineuses à graines et fourrages): 5,5 millions ha.

Arboriculture (toutes espèces confondues): 1,02 million ha. Pomme de terre: 0,95 million ha.

En matière d’engrais, l’utilisation a été un peu plus intense du fait du

soutien accordé par l’état quant à l’adoption d’un itinéraire technique

approprié (conduite de la culture, utilisation d’intrants etc).

Les agriculteurs sont encouragés et fortement incités à:

faire réaliser une analyse des sols avant la fertilisation. utiliser des engrais et différents autres intrants. équiper leurs exploitations. mettre en place de l’irrigation et plus particulièrement du goutte à goutte.

réduire la jachère (qui occupe autour de 50 pour cent de la SAU).Par ailleurs, grâce à la politique agricole menée, les agriculteurs ont

bénéficié de plusieurs subventions à la production agricole:

TABLEAU 13Céréales. Superficie, production, rendement et importations

Moyennes 1970-72 1980-82 1990-92 2000-2003

Superficie récoltée ‘000 ha 3 253 2 862 3 105 2 332

Production ‘000 tonnes 2 052 2 259 2 922 2 433

Rendement kg/ha 632 667 915 1 028

Importations ‘000 tonnes 805 3 409 4 925 6 275

Page 41: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 6 – L’utilisation des engrais et du fumier en Algérie 27

Fonds de garantie des prix à la production (pour les céréales principalement).

Subvention aux investissements agricoles. Exonération d’impôts directs sur la production. Primes d’incitations à la production. Bonification des taux d’intérêt.

UTILISATION DES ENGRAIS EN ALGÉRIEL’Algérie, malgré ses richesses, ses potentialités et ses capacités, utilise

peu d’engrais comparativement au Maroc (figure 11). L’utilisation semble

se stabiliser autour de 45 unités d’éléments nutritifs/ha, mais reste en

deçà des normes d’intensification des cultures et d’amélioration de la

productivité. Au long des années, ce manque n’est expliqué que par la

pluviosité, certes un facteur prépondérant, mais mal mise à profit par la

faiblesse d’utilisation des engrais, paramètre essentiel de productivité et

de qualité.

Actuellement l’agriculture algérienne ne consomme que 100 000

tonnes d’éléments fertilisants environ par an alors que, selon la moyenne

mondiale, la consommation devrait se situer à 850 000 tonnes par an

(ASMIDAL, 2004b).

-

50

100

150

200

250

Maroc

Tunisie

Algérie

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Années

'00

0 t

on

ne

s N

FIGURE 11Tendance de l’utilisation des engrais en Afrique du Nord (1990-2000)

Page 42: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie28

A titre d’exemple, les besoins des 2,5 millions d’hectares de cultures

céréalières, à raison de 72 kg de N, 27 kg de P2O

5 et 65 kg de K

2O par

hectare, seraient de 410 500 tonnes d’éléments nutritifs (2,5 millions de

tonnes d’engrais) dont N 180 000 tonnes, P2O

5 68 000 tonnes et K

2O

162 500 tonnes.

L’évolution de la consommation d’engrais (N, P, K) n’est pas régulière

(figure 12). Elle a été, durant les 40 dernières années, modifiée suite aux

différentes politiques agricoles et aux différentes phases et étapes ayant

marqué la restructuration du secteur agricole.

L’utilisation des engrais a connu trois périodes distinctes:

Une période «post indépendance» où les engrais étaient méconnus et très peu utilisés (1961-1970), période d’agriculture de subsistance.

Une période «d’utilisation très marquée» (1971-1986), période de développement de l’industrie chimique et de développement des hydrocarbures, coïncidant avec l’application de la réforme agraire et la nationalisation des terres. Les engrais produits en Algérie étaient subventionnés et appliqués à prix réduits sur des terres appartenant à l’État. Cet État de fait a vu une utilisation importante d’engrais sans impact sur la production.

Une période (1988 à 2002) de «restructuration du secteur agricole et de libéralisation du marché», ainsi que la restitution des terres

-

50

100

150

200

250

300

1961

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1965

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2001

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s

Courbe de tendance

FIGURE 12Evolution de la consommation de N + P 2O5 + K2O

Page 43: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 6 – L’utilisation des engrais et du fumier en Algérie 29

nationalisées, pendant laquelle on assista presque à l’abandon des engrais. Cette période a été marquée par une redistribution et un démembrement des terres, période qui a vu une augmentation des prix des engrais coïncidant avec une dévaluation de la monnaie locale.

Ces trois périodes sont identiques pour les trois produits essentiels, tels

que le montrent les figures suivantes (figures 12, 13, 14, 15 et 16; source

ASMIDAL et FAOSTAT).

N

-

20

40

60

80

100

120

1961

1963

1965

1967

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1973

1975

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1981

1983

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1987

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1991

1993

1995

1997

1999

2001

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0 t

on

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s

Courbe de tendance

FIGURE 13Evolution de la consommation d’engrais azoté

P2O5

-

20

40

60

80

100

120

140

160

1961

1963

1965

1967

1969

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

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1991

1993

1995

1997

1999

2001

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s

Courbe de tendance

FIGURE 14Evolution de la consommation d’engrais phosphaté

Page 44: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie30

K2O

-

10

20

30

40

50

60

1961

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1965

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1981

1983

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1987

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1991

1993

1995

1997

1999

2001

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ne

s

Courbe de tendance

FIGURE 15Evolution de la consommation d’engrais potassique

0

20

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120

140

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1961

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1991

1993

1995

1997

1999

2001

'00

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on

ne

s

FIGURE 16Evolution de la consommation en tonnes d’engrais

L’utilisation des engrais a très fortement chuté entre 1987 et 1997 à

cause de la disparition des subventions implicites ou explicites et donc de

la hausse des charges supportées par les exploitations (Bedrani et Chehat,

2001). Il est possible que la chute brutale entre 1995 et 1998 serait due en

outre, probablement, à l’absence d’ammonitrate sur le marché (pour des

raisons de sécurité). Une reprise de l’utilisation d’engrais s’amorce en 1999

(tableau 14), probablement grâce au soutien apporté à la fertilisation des

Page 45: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 6 – L’utilisation des engrais et du fumier en Algérie 31

céréales, et se confirme en 2000 malgré la sécheresse qui a marqué l’année

(Bedrani et Chehat, 2001).

PLACE DU FUMIERLe fumier est très recherché en Algérie compte tenu du besoin important

mais aussi des techniques d’élevage, qui ne permettent pas souvent une

production importante de fumier.

Dans toutes les régions montagneuses de l’Algérie, particulièrement

le nord-est du pays, une grande partie du cheptel bovin est quasi en

permanence dans les maquis et au niveau des forêts, où l’accumulation

et/ou la récupération du fumier est pratiquement très faible.

Par ailleurs, une grande partie du cheptel, surtout ovin et caprin, passe

la nuit dans des enclos temporaires (zriba) (tableau 15), où la récupération

du fumier est très rare, voir parfois impossible. Enfin, il ne faut pas

oublier qu’une grande partie du cheptel ovin, caprin et surtout camelin

est soumise à des transhumances annuelles, ce qui rend aléatoire voire

impossible la récupération du fumier.

TABLEAU 14Evolution de l’utilisation d’engrais

Source : Statistiques agricoles.

Année 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993

Milliers de tonnes d’éléments nutritifs

Quantités 232 191 149 120 119 96 129

Année 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Milliers de tonnes d’éléments nutritifs

Quantités 113 83 49 45 49 113 155

TABLEAU 15Structures des élevages

* Enclos fait de branchage et/ou de fils de fer barbelés (généralement provisoire).Source: MDAR, 2004 (modifié).

Bâtiments Milliers d’exploitations

Milliers de structures

Surface ('000 m2)

Surface moyenne (m2)

Bergerie 134,9 142,1 9 733 68

Etable 122,9 129,7 10 030 77

Ecurie 7,9 9,3 558 60

Poulailler 25,6 30,3 10 642 351

Total 291,3 311,4 30 963 99

Zriba* 190,6 204,1 15 865 8 78

Page 46: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie32

Trente neuf pour cent des exploitations ovines disposent d’une bergerie

et 57 pour cent des exploitations bovines ont une étable. Trente huit pour

cent des exploitations d’élevage ne disposent que de zriba.

D’une manière générale, pour l’ensemble des troupeaux vivant dans

des structures classiques (bergerie, étable, écurie), l’utilisation de la paille

comme litière est peu importante. La paille est considérée comme une

ressource alimentaire pour le cheptel durant une grande partie de l’année.

Le prix de la paille est parfois assez élevé (année de sécheresse) et les

éleveurs l’utilisent prioritairement comme aliment et non comme litière.

Toutes les régions littorales (région des cultures maraîchères sous abris

et en plein champ) et sublittorales (région de polyculture) ont des besoins

importants en fumier. Les agriculteurs de ces régions sont souvent amenés

à aller en acheter vers l’intérieur du pays (hautes plaines) pour pouvoir

couvrir une partie de leurs besoins.

Dans les régions céréalières, où le système de culture est basé sur

les céréales, les fourrages et la jachère, le fumier est souvent utilisé au

niveau des parcelles les plus proches des habitations, essentiellement pour

améliorer les rendements de l’orge et des cultures fourragères. Par ailleurs,

le fumier est aussi utilisé au niveau des parcelles irriguées réservées aux

cultures maraîchères et à quelques espèces d’arbres.

L’arboriculture rustique (sans irrigation) bénéficie rarement d’un

apport de fumier ou d’engrais minéraux.

Dans les oasis, le cheptel, bien que souvent très réduit en effectif,

permet une valorisation des sous-produits de l’oasis, tels que l’utilisation

des plantes adventices, des sous-produits du maraîchage, des feuilles

mortes de l’arboriculture, déchets de dattes etc. Les cultures fourragères,

principalement de la luzerne (bersim), de l’orge et de l’avoine, sont

conduites, exploitées et commercialisées comme les cultures maraîchères.

Le fumier est très bien valorisé dans les oasis, dont le système de cultures

est basé sur les cultures en étage; le palmier dattier, l’arboriculture fruitière

et enfin les cultures maraîchères, fourragères et céréalières.

Les systèmes d’élevage, les types de conduites des troupeaux et

l’utilisation de la paille comme aliment du cheptel, ne permettent pas une

production importante de fumier en Algérie. Ceci est d’autant plus grave

que l’ensemble des sols algériens est pauvre en matière organique.

Page 47: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

33

Chapitre 7

La production et le prix des engrais

L’Algérie recèle des ressources phosphatées importantes, ce qui permet

de satisfaire les besoins de l’agriculture en engrais et l’exportation d’une

quantité appréciable. La structure d’exploitation minière, l’Entreprise

nationale du fer et du phosphate, FERPHOS, est en mesure de fournir

à ASMIDAL, l’entreprise de transformation et de production, des

quantités de phosphate naturel couvrant ses besoins, avec un surplus pour

l’exportation.

S’agissant de l’azote, les ressources en gaz de l’Algérie (cinquième

rang mondial) permettent la couverture de la totalité de ses besoins et la

possibilité d’exporter gaz et engrais azotés.

Avec l’ouverture économique et la libéralisation du marché, ASMIDAL

n’est plus le seul pourvoyeur d’engrais; des sociétés privées ont investi le

marché national (importation et reformulation d’engrais en fonction de la

demande) mais leur impact est encore très limité.

PRODUCTION NATIONALEEn Algérie, le groupe ASMIDAL est spécialisé dans la production, la

commercialisation et le développement des engrais, de l’ammoniac et

dérivés. Le groupe (ASMIDAL, 2004a) dispose de capacités de production

annuelles de:

1 million de tonnes d’ammoniac

825 000 tonnes d’ammonitrates

240 000 tonnes de UAN

800 000 tonnes d’engrais phosphatés (toutes formules confondues)1.

En 30 ans, le groupe ASMIDAL a développé une gamme d’engrais

assez large et relativement adaptée aux besoins de l’agriculture. Le groupe

apporte aux agriculteurs un conseil d’expert afin d’accompagner les

1 NPK 15-15-15 à base de sulfate de potasse; NPK 15-15-15 à base de chlorure de potasse;

PK 0-20-25; TSP 0-46-0; NP 26-13-0; NP 26-10-0; SSP 0-20-0.

Page 48: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie34

performances des exploitations agricoles et préserver l’environnement,

par l’utilisation rationnelle et au bon moment des engrais. La production

globale d’engrais par ASMIDAL a connu une augmentation régulière,

depuis sa création jusqu’à nos jours (figure 17).

La conjoncture qu’a traversé l’Algérie a fait que la gamme de

formulations d’engrais azotés a été réduite au profit de l’urée et de l’UAN.

Le groupe projette de diversifier sa gamme dans les prochaines années à

travers ses filiales.

IMPORTATION ET EXPORTATIONL’ASMIDAL arrive largement à satisfaire les besoins de l’agriculture

algérienne et à occuper une place importante en matière d’exportation

hors hydrocarbures (figure 18).

FERPHOS a lancé en juin 2004 un appel à la manifestation

d’intérêt pour la réalisation d’un pôle industriel pour la fabrication

d’acide phosphorique et d’engrais phosphatés (DAP, NPK, phosphate

partiellement solubilisé), avec des modules d’acide sulfurique et un

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Engrais azotés Engrais phosphatés Ammoniac

FIGURE 17Evolution de la production des engrais chez ASMIDAL

Page 49: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 7 – La production et le prix des engrais 35

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Engrais azotés Ammoniac

FIGURE 18Evolution des exportations d’engrais chez ASMIDAL

module d’ammoniac (FERPHOS, 2004). Ce pôle industriel sera implanté

dans la Wilaya de Jijel, ville côtière au nord-est de l’Algérie.

Ce pôle comprendra:

Un complexe de trois modules de production d’acide phosphorique et

trois modules d’acide sulfurique, d’une capacité de:

1 000 tonnes P2O

5 par jour/module pour l’acide phosphorique

3 200 tonnes P2O

5 par jour/module pour l’acide sulfurique

Une unité de production d’ammoniac d’une capacité de 2 000 tonnes/jourUn module de production d’engrais composés et de phosphate partiellement solubilisé d’une capacité de 1 000 tonnes/jourUn complexe de deux modules de production de phosphate diammonique, (DAP), d’une capacité de 1 500 tonnes par jour/module.

Dans le même appel d’offre, FERPHOS a lancé aussi la mise en place

d’un terminal portuaire au niveau du port de Djen Djen de Jijel, afin

d’augmenter ses capacités d’exportations.

Page 50: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

37

Chapitre 8

La distribution des engrais

En plus du réseau ASMIDAL, présent dans les grandes villes, la distribution

pour les grandes cultures se fait à travers le réseau des Coopératives des

céréales et légumes secs, (CCLS), présentes dans toutes les wilayate de

l’Algérie. Le système de crédit, entre la CCLS et l’agriculteur, se fait au

même titre que la semence et d’autres intrants. Ce réseau fonctionne bien

et a permis de mettre à profit la proximité des CCLS et d’en faire un

organisme stockeur - vendeur d’intrants. Ce type de fonctionnement ne

s’opère que pour les engrais phosphatés (TSP 46 pour cent) et azotés (urée

46 pour cent).

La Coopérative agricole de services spécialisés et d’approvisionne-ment, la CASSAP, structure semi-privée, est un autre réseau de distribution d’engrais pour toutes les cultures et sous différentes formulations. Il couvre pratiquement l’ensemble du territoire nord du pays. Ce réseau est spécialisé dans la revente et l’importation les engrais, des produits phytosanitaires, des semences potagères, de la semence de pomme de terre ainsi que d’autres prestations de services relatives au domaine agricole. C’est au niveau de ce réseau que les engrais composés sont disponibles (15-15-15, 0-20-25, oligo-éléments, etc.).

En plus de ces circuits de distribution, il y a évidemment des entreprises privées spécialisées dans les produits phytosanitaires, les engrais composés et les semences potagères, qui généralement sont présentes dans tous les marchés hebdomadaires et dans les agglomérations. Ce réseau, de par son utilité dans le circuit de distribution et son contact quotidien avec le monde de l’agriculture, pourrait servir de moyen de vulgarisation et d’information au service des petits agriculteurs et surtout du monde rural, s’il est exploité à bon escient.

L’ASMIDAL, est le principal et unique fabriquant de formulations d’engrais (figure 19).

Page 51: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie38

Le réseau de disponibilité des engrais s’articule autour de quatre réseaux, tous liés à ASMIDAL:

ASMIDAL (réseau 1) Fabrication – importation/exportation – stockage – distribution.CASSAP (réseau 2) Importation – stockage – distribution.CCLS (réseau 3) Stockage – distribution.Revendeurs (réseau 4) (privés, représentants de firmes étrangères etc.)

FIGURE 19Circuit de fabrication, stockage et distribution des engrais

Page 52: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Chapitre 8 – La distribution des engrais 39

L’importation, autorisée dans le cadre de la libéralisation du marché, ne touche généralement que les formulations non confectionnées par ASMIDAL et les oligo-éléments. Elle est ouverte à tous les opérateurs qu’ils soient étatiques ou privés.

Les clients d’ASMIDAL sont : Agriculteurs individuels Coopératives agricoles Fermes pilotes Stations de recherche et d’expérimentation Revendeurs ou distributeurs comme les CCLS et les CASSAP.

PROBLÈMES D’ACCÈS AUX INTRANTSEn Algérie, il existe beaucoup de petites exploitations agricoles,

généralement isolées, qui utilisent très rarement des engrais.

Les agriculteurs ayant des exploitations de taille moyenne à importante,

les fermes pilotes et les coopératives arrivent à s’approvisionner

relativement correctement grâce à la présence des CCLS (au niveau de

chaque wilaya) et quelques CASSAP.

La mise en place d’un programme de développement rural (ouverture

de routes, de pistes, etc.) et d’un programme de développement de

proximité, va permettre le désenclavement des petites exploitations

isolées. Le programme permettra leur intégration dans le processus de

développement de l’agriculture (intensification), tout en leur facilitant

l’accès au progrès technique et l’utilisation des intrants, en particulier les

engrais.

PRIX DES ENGRAISEn 2004, ASMIDAL a mis à la disposition de ses clients une gamme de

produits dont les prix sont présentés dans le tableau 16, accordant à ses

principaux et fidèles clients des ristournes conséquentes. Par ailleurs, à

l’occasion des lancements des campagnes agricoles, ASMIDAL encourage

ses clients à enlever les produits à des prix intéressants (ASMIDAL,

2004a).

Le tableau 17 présente l’évolution des prix à la production des céréales

et des principaux engrais de 1981 à 2004.

Page 53: Utilisation des engrais par culture en Algérie · En 1997, deux kilogrammes étaient nécessaires et, en 2004, environ trois. Un quart seulement des exploitations céréalières

Utilisation des engrais par culture en Algérie40

RELATION ENTRE GRAIN ET UNITÉ FERTILISANTEEn 1997, l’unité d’azote et celle de phosphore représentaient,

respectivement, 19,1 et 20,0 DA, soit l’équivalent de 2 kg de blé (INVA-

ITGC, 1997). En 2004, l’unité d’urée, de potassium et de phosphore

représentent, respectivement, 65, 54 et 72 DA, soit l’équivalent de 3,4, 2,8

et 3,8 kg de blé dur (tableau 18).

TABLEAU 16Prix des engrais vendus dans les magasins Fertial-ASMIDAL

* DA: Dinar algérien (1 US$ = 88 DA, début 2004).Source: Fertial-ASMIDAL, 2004.

Distributeurs Utilisateurs

Produits Prix TTC (DA)* par tonne Prix TTC (DA) par tonne

NPK (15-15-15) (K2SO4) 26 698 27 233

NPK (15-15-15) (KCl) 23 865 24 342

NPK (10-10-10) (K2SO4) 19 305 19 691

NP 20-10-0 20 475 20 885

PK 0-20-25 29 250 29 855

Urée 29 250 29 835

Sulfate d’ammonium 16 146 16 469

TSP 22 230 22 675

SSP 14 040 14 321

Sulfate de potasse 26 430 26 962

UAN (Urée ammonium nitrate) 16,65 le litre 16,98 le litre

TABLEAU 17Evolution du prix à la production des céréales et des engrais en Dinar algérien

* NPK :15-15-15.

Prix des céréales (agriculteur) Prix des engrais, à l’agriculteur

Année Blé dur Blé tendre Orge Nitrate ammonium

TSP NPK 12-18-18

PK 0-20-25

1981 1 250 1 150 800 302 414 505 552

1985 2 000 1 900 1 400 706 839 1 006 794

1990 5 000 3 300 2 300 1 109 1 478 1 637 1 676

1993 10 250 9 100 4 700 2 700 3 900 3 900 3 900

2004 19 000 19 000 - - 22 675 27 233* 29 855

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Chapitre 8 – La distribution des engrais 41

TABLEAU 18Rapports entre les prix des unités d’engrais et du blé, 2004

1 Ammonitrate : prix de 1993.2 En tenant compte seulement du ou des éléments principaux, N, P2O5 et K2O.

Type d’engrais Prix de l’unité d’engrais (DA)

Equivalent en grain (kg)2

Blé dur Blé tendre

Ammonitrate 33,5% N 8,061 1,01 0,91

Urée 46% N 64,85 3,41 3,8

Sulfate de Potasse 50% K2O 53,92 2,84 3,2

NP 26-10-0 58,01 3,05 3,4

NPKc 15-15-15 (chloré) 54,09 2,84 3,2

Superphosphate simple (20 % P2O5) 71,60 3,77 4,2

NPKs 15-15-15-8 (sulfaté) 60,51 3,18 3,562

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Références bibliographiques

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ASMIDAL. 2004a. L’année 2003 par les chiffres. ASMIDAL infos, 22 (janvier).

ASMIDAL. 2004b. La nouvelle stratégie commerciale. ASMIDAL infos, 22

(janvier).

Bedrani, S. et Chehat, F. 2001. L’agriculture algérienne en 2000. Une révolution

tranquille.

PNDA. Perspectives Agricoles (INRAA), N°1 : 6-60.

Djenane, A.M. 1992. Quelques résultats du programme de la vulgarisation de

l’intensification céréalière dans la région des Hautes Plaines Sétifiennes.

Séminaire maghrébin La vulgarisation agricole au Maghreb: théorie et pratique, avril 1992. Alger.

Fertial-ASMIDAL. 2004. Prix des engrais pour la campagne 2004-2005.

INVA-ITGC. 1997. La fertilisation du blé.

ITCMI. 1995. Guide pratique: la culture de la tomate sous serre.

ITGC. 2000. Classification morphologique du Nord de l’Algérie. ITGC, Alger.

INVA-ITCMI. 2002. Recueil des fiches techniques valorisées.

MADR. 2004. Le recensement général.

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La production agricole d’Algérie, céréales, pommes

de terre, arboriculture fruitière, maraîchage, etc. est

concentrée dans la riche zone pluvieuse du nord du

pays. Les ressources en matières premières du pays

permettent une production rentable d’engrais azotés

et phosphatés, destinés au marché intérieur et à

l’exportation. Toutefois l’utilisation des engrais en

Algérie reste en deçà des besoins. Les importations

de céréales ont été multipliées par dix depuis 1970.

Une fertilisation adaptée et équilibrée permettrait non

seulement des rendements plus élevés mais aussi

une meilleure résistance à la sécheresse et une

assimilation plus élevée de l’azote.

TC/D/Y5953F/1/03.05/300