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Frank Van Wonterghem Le culte d'Hercule chez les Paeligni. Documents anciens et nouveaux In: L'antiquité classique, Tome 42, fasc. 1, 1973. pp. 36-48. Citer ce document / Cite this document : Van Wonterghem Frank. Le culte d'Hercule chez les Paeligni. Documents anciens et nouveaux. In: L'antiquité classique, Tome 42, fasc. 1, 1973. pp. 36-48. doi : 10.3406/antiq.1973.1691 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antiq_0770-2817_1973_num_42_1_1691

Van Wonterghem - Le Culte d'Hercule Chez Les Paeligni. Documents Anciens Et Nouveaux

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studio sul culto di Ercole presso alcuni popoli italici nel periodo preromano

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Frank Van Wonterghem

Le culte d'Hercule chez les Paeligni. Documents anciens etnouveauxIn: L'antiquité classique, Tome 42, fasc. 1, 1973. pp. 36-48.

Citer ce document / Cite this document :

Van Wonterghem Frank. Le culte d'Hercule chez les Paeligni. Documents anciens et nouveaux. In: L'antiquité classique, Tome42, fasc. 1, 1973. pp. 36-48.

doi : 10.3406/antiq.1973.1691

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antiq_0770-2817_1973_num_42_1_1691

Ίμ

LE CULTE D'HERCULE CHEZ LES PAELIGNI

DOCUMENTS ANCIENS ET NOUVEAUX

Lors de nos recherches topographiques sur le territoire des Paeligni, — zone comprise entre les massifs du Monte Sirente et de la Maiella (province de l'Aquila en Italie centrale) (v. carte, pi. I, fig. 1), — nous avons pu retrouver un grand nombre de témoignages, inédits ou connus seulement par d'anciennes

locales, concernant le culte d'Hercule. Ces attestent le grand succès dont jouissait le fils d'Alcmène

chez ce peuple montagnard. Déjà J. Bayet, dans son étude sur Hercule parue en 1926 1,

présumait la popularité de ce héros parmi les peuples des Abruz- zes, dont les Paeligni, pour lesquels cependant il ne mentionnait que quelques témoignages dans la vallée de PAterno 2. S'il est vrai que beaucoup de documents de la région sont de date

et que d'autres, archéologiques et épigraphiques, sont d'époque assez récente, il est cependant intéressant de les

et de les examiner dans leur cadre géographique, non seulement pour affirmer l'importance de ce culte, mais surtout afin de mieux saisir la signification et le rôle d'Hercule dans les croyances religieuses des Paeligni.

Vu la popularité du héros, il ne peut guère étonner qu'Hercule fut la divinité titulaire du plus grand sanctuaire de la ConcaPeligna, situé à quelques kilomètres de Sulmona (Sulmo), contre le flanc du Monte Morrone [8] *, à la limite entre la pente douce herbue et la paroi rocheuse (pi. II, fig. 2) 3. Ce lieu de culte, qui do-

* Les numéros entre [ ] réfèrent à la carte, pi. I, fig. 1. 1 JJBayet, Les origines de V Hercule Romain, Paris, 1926, p. 121. 2 Ibid., p. 121, n. 2 et p. 310. 3 V. B. Andreae, dans Arch. Anz. 1959, coll. 236-238 ; V. Gianfarani, Santuari

nel Sannio, Ghieti, 1960, pp. 7 sq. (avec bibliographie antérieure) ; Id., Culture Adria- tiche d'Italia, Rome 1970, pp. 84-86 ; A. La Regina, Sulmona, dans Enc. arte ant. VII,

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mine toute la vallée, n'est attesté nulle part dans la tradition littéraire, et même le poète pélignien Ovide, qui doit avoir connu et sans doute visité ces lieux,et dont le nom fut retrouvé griffonné sur une colonne du portique du temple 4, ne mentionne en aucun lieu ce grand sanctuaire herculéen, parmi les nombreux vers consacrés à sa région natale 5 ou à Hercule 6. Depuis le moyen âge, ces vestiges grandioses de l'époque d'Ovide, les plus

de toute la vallée, furent considérés par les habitants de Sulmona comme les restes de la villa du poète 7.

Bien qu'à première vue se dessinent trois étages (pi. II, fig. 2), le complexe se compose — dans son état actuel — de deux parties, très inégales de volume : deux terrasses

avec l'axe longitudinal orienté, comme la montagne même, du nord-ouest au sud-est (pi. Ill, fig. 4). De la première

haute de 13,70 m et longue de 71 m, la partie inférieure du remplissage est retenue par une muraille imposante en opus caementicium avec un beau parement en bandes horizontales dOpus incertum et a' opus quasi reticulatum. Au-dessus de ce mur, 14 chambres voûtées sont épargnées dans le noyau de cette

terrasse (v. pi. II, fig. 2 et pi. Ill, fig. 4). Cette inférieure, se trouvant au niveau de l'entrée du sanctuaire

(v. pi. II, fig. 3), était entourée sur trois côtés par des selon le schéma des grands complexes cultuels latins 8.

C'est au Ier siècle avant notre ère que cette terrasse fut ajoutée au sanctuaire, qui était situé 4,25 m plus haut sur une terrasse artificielle, retenue par un mur en appareil polygonal, avec une orientation légèrement différente. Ces deux terrasses furent

par un escalier monumental au sud. Sur la terrasse supérieure fut dégagé un petit sacellum, construit

Rome, 1966, p. 556 ; Id., Sulmona, dans Studi di Urbanistica Antica {Quad. 1st. Topogr. Ant. Unto. Roma, II), Rome, 1966, pp. 114-115 ; H. Blanck, dans Arch. Anz., 1970, pp. 344-346.

4 V. Archivio Soprintendenza aile Antichità, Ghieti, se. 15-AQ,. 6 V. M. Besnier, Sultno, patrie d'Ovide, dans Mélanges Bousier, Paris, 1909, pp. 57

sq. ; E. T. Salmon, S.M.P.E., dans Ovidiana, recherches sur Ovide, Paris, 1958, pp. 3 sq. 6 V. surtout les Métamorphoses et les Fastes. 7 V. A. De Nino, Ovidio nella tradizione popolare di Sulmona, Casalbordino, 1886. 8 V. e.a. L. Grema, U Architettura Romana {Enc. class., sez. III, vol. XII, tomo I),

Torino, 1959, pp. 49-58 ; A. Boethius-J. B. Ward Perkins, Etruscan and Roman Harmondsworth, 1970, pp. 138-147.

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en briques crues sur une première assise en opus quadratum. Cette chapelle fut ornée, sans doute au moment des agrandissements et des transformations qui datent du Ier siècle avant notre ère, d'un pavement figuré en mosaïque de style hellénistique et de fresques apparentées au second style pompéien. C'est à cet endroit que furent trouvés les témoignages les plus importants du culte, en acquittement des vœux de fidèles.

Devant le sacellum fut découvert un magnifique autel en bronze, couronné d'une frise de bucrania, cornucopiae et objets pour le sacrifice. D'après l'inscription, il fut dédié par C. Septimius Popilianus, « evocatus Augusti». Dans la chapelle même on trouva quelques représentations du héros, reproductions d'œuvres

de la sculpture grecque. Sur un petit pilastre, portant l'inscription dédicatoire de l'affranchi L. Albius, « scalpto sta- tuarius», à Hercules Curinus, était montée une statuette en marbre de Hercules cubans (pi. IV, fig. 5) 9. Une statuette en bronze d'Hercule au repos, copie du type célèbre créé par Lysippe (pi. V, fig. 6) 10, était attachée par des crampons de fer à une petite colonne. L'inscription sur la petite base nous fait

le dédicant, M. Attius Peticius Marsus. A part ces œuvres d'art furent retrouvsé de nombreux ex-voto

en bronze, parmi lesquels de petites massues et des statuettes, représentant le héros, d'un type courant dans les Abruzzes (v. infra et pi. VII, fig. 8) . Des inscriptions votives sont griffonnées sur plusieurs de ces objets, ainsi que sur les enduits couvrant les murs du temple. L'épithète Curinus, répétée dans quelques inscriptions dédicatoires et graffiti u, peut faire penser à une association avec Quirinus 12 ou avec la ville sabine de Cures 1S.

Dans la vallée fertile qui s'étend sous le grand sanctuaire les témoignages sont rares jusqu'à présent. Des dizaines de

statuettes votives sont conservées dans les petits musées de Corfinio et de Sulmona, ainsi que dans de nombreuses

collections particulières, sans oublier la collection de G. Pansa

9 Dimensions: hauteur 0,20m, largeur 0,21 m. 10 Dimensions : hauteur 0,36 m, avec la petite base 0,39 m. 11 V. Gianfarani, Santuari nel Sannio, o.c, p. 11. 12 V. J. Bayet, dans Gnomon, 33 (1961), p. 523. 13 V. Gianfarani, Culture Adriatiche d'Italia, o. c, p. 84.

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de Sulmona, actuellement au musée national de Ghieti 14. Mais à part un petit groupe trouvé à Corfinio 15, l'antique Corfinium, un des principaux centres antiques de la vallée, celles-ci

surtout des pentes montagneuses qui renferment la Conca Pelignaet où se situe également le sanctuaire déjà décrit plus haut, ainsi que des hauts plateaux, au sud de Sulmona, et de la Conca Subequana. Dans ces endroits, fréquentés presque uniquement par des bergers, furent trouvés non seulement un grand nombre de statuettes, sporadiquement dans les pâturages, mais

des dépôts votifs et des inscriptions qui attestent de plusieurs petits lieux de culte herculéen.

Antonio De Nino, l'infatigable explorateur de la vallée à la fin du siècle dernier, signale deux figurines d'Hercule en bronze au lieu dit de Contra [7], sur le Monte Morrone en face de Corfinio 1β, et une autre à S. Giovanni près de Prezza [14] 17. Une statuette hybride, signalée par Dressel comme provenant de Popoli [5], au nord de la vallée, et considérée comme Hercules Iovius 18, peut être écartée de la liste. Il s'agirait en effet d'une figurine de jeune Jupiter, imberbe 19.

Pour plusieurs statuettes d'Hercule, conservées dans des collections particulières, est donnée comme provenance Pa- centro [9], à l'extrémité sud du Monte Morrone, ou Cansano [10], sur un des plateaux alpestres au sud de Sulmona, à l'ombre de la Maiella. Dans les pâturages autour de Cansano affleurent encore les restes de constructions antiques, dont un autel ( ?) , appartenant à un habitat de bergers 20. Dans ces parages furent

14 Une cinquantaine de statuettes au museo civico de Sulmona et une quinzaine au petit antiquario de Gorfinio ; v. aussi Gianfarani, Culture Adr., o. c, pp. 86, 128.

15 De Nino, dans Not. Scavi, 2 (1877), pp. 93 et 127 ; ibid., 21 (1896), p. 170. 16 Ibid., 11 (1886), p. 421. " Ibid., 3 (1878), p. 299. 18 H. Dressel, dans Bull. InsU, 49 (1877), p. 38. Cette interprétation fut par une inscription trouvée à Navelli [1], une dizaine de kilomètres au nord de

Popoli, dans le territoire des Vestini : ibid., 37 (1865), p. 36 (= E. Vetter Handbuch der Italischen Diakkte, Heidelberg, 1953, η. 220). V. aussi A. Furtwaengler, dans Arch. Zeitung, 41 (1883), p. 271.

19 Emeline H. Richardson, The Etruscan Origins of Early Roman Sculpture, dans Mem. Am. Acad. Rome, 21 (1953), pp. 94-95, fig. 10.

20 V. Gianfarani, dans Fasti Arch., 4 (1949), p. 386, n. 3926 ; F. Barreca, dans Not. Scavi, 76 (1951), pp. 84-87.

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retrouvées régulièrement des statuettes d'Hercule 21. Au pied de la Maiella, quoique en dehors du territoire des Paeligni, nous pouvons signaler encore l'important dépôt votif de S. Tommaso (Caramanico) [6], comprenant un grand nombre de statuettes d'Hercule 22. Il est très probable que la belle église romane de S. Tommaso, qui domine la vallée de l'Orta, fut construite sur un sanctuaire d'Hercule.

Sur le territoire de Pettorano [12], dans la vallée du Gizio, furent signalées au siècle dernier deux statuettes d'Hercule 23. Une de celles-ci, trouvée à l'endroit d'un village disparu

[11], sur la crête entre Pettorano et Cansano, représente Hercule avec la peau de lion en partie sur la tête et les épaules, le reste à l'entour et retombant du bras gauche. Ce type esi présent aux musées de Sulmona (pi. VI, fig. 7) et de Corfinio, mais les dimensions (ca 9 cm) et la description des parties

(avant-bras droit avec la massue) ne permettent guère de l'identifier avec un des exemplaires conservés.

Au sud-ouest de Sulmona, dans la vallée du Sagittario, les témoignages du culte en question. D'Introdacqua [13],

au pied des pâturages du Monte Genzana, proviennent des statuettes de bronze dont la représentation ne peut

être précisée 24. Un grand nombre de statuettes, Hercule, fut trouvé sur la pente du Monte Prezza, au lieu

dit S. Giovanni [16], en face de Bugnara 25, et une autre statuette, tout près, à S. Stefano [15], où l'on peut également situer un

antique 26. A Anversa degli Abruzzi (pour distinguer le village d'une ville plus connue) [17], la présence d'une nécropole d'époque républicaine atteste l'existence d'un habitat antique. Au lieu dit S. Vincenzo Antonio De Nino signale trois statuettes d'Hercule 27, mais encore aujourd'hui les villageois en découvrent

21 V. Archivio Soprintendenza aile Antichità, Ghieti, se. 6-AQ,. 22 H. Fuhrmann, dans Arch. Anz. 1941, coll. 630-631, fig. 123 ; V. Cianfarani,

Culture Adr., o. c, p. 128, figg. 91-92. 23 P. Destephanis, Pettorano, dans F. Cirelli, // Regno délie Due Sicilie descritto ed

illustrato, XVI, Naples, 1853, p. 77. 24 De Nino, dans Not. Scavi, 3 (1878), p. 298. 25 Ibid., 19 (1894), pp. 254-255. 26 Ibid., 17 (1892), p. 170. 27 Ibid., 15 (1890), pp. 129-130.

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régulièrement. Nous y avons pu voir e. a. une variante aux figurines connues, avec un arc dans la main gauche du héros 28. Au-dessus d'Anversa, se situe la πόλις Κούκονλον, mentionnée par Strabon29, à l'endroit du hameau Casale di Cocullo [18]. Les nécropoles retrouvées attestent une habitation du moins à partir du ive siècle avant notre ère 30. Au centre du hameau, près de la fontaine, on trouva vers 1930, lors de la construction d'une maison, un grand nombre de statuettes d'Hercule, « un seau rempli», selon des témoignages recueillis sur place.

il s'agit là d'un dépôt votif, malheureusement dispersé, dont la présence près de la fontaine du pagus trouvera des parallèles ailleurs. Le culte d'Hercule y pouvait déjà être présumé par une statuette retrouvée à la fin du siècle dernier 81.

En remontant le Sagittario vers le sud-est, à travers un paysage magnifique, nous atteignons le lac de Scanno, Ces endroits furent fréquentés par des bergers, au plus tard à partir de la fin de l'âge du bronze 32. Sur le rivage méridional du lac [19] on trouva en 1874 quelques statuettes d'Hercule, dont une assez grande, qui attira l'attention de Giuseppe Tanturri. Dans la Gazzetta di Sulmona 33 cet érudit local donna une description détaillée de cette statuette, creuse, qui atteint une hauteur de 27 cm. Le héros, imberbe et avec une musculature développée, est représenté nu et coiffé de la peau de lion, dont les pattes

sont nouées autour du cou. Le restant de la peau de lion pend du bras gauche étendu 34. Dans la main gauche le héros

28 V. p. e. J. Gh. Balty, Note sur un type italique d'Hercule Promachos, dans Bull. Mus. Roy. Art. et Hist., 4e sér., 33 (1961), pp. 24-25 ; G. Golonna, Bronzi wtivi umbro sabellici a figura umana, I, période « arcaico», Florence, 1970, nn. 487, 513, 531.

29 Strabon, Géographie, V, 3, 10. Le problème d'identification de la πόλις sera discuté ailleurs, dans une étude topographique de la région.

80 V. e.a. De Nino, dans Not. Scavi, 24 (1899), p. 240 ; E. Mattiocco, Antkhe sepolture peligne, dans Abruzzo, 7 (1969), pp. 174 sq. La plupart des tombes

sont restées cependant inédites. 31 V. De Nino, /. c. 32 V. e.a· P. Bertolucci, Lago di Scanno, dans Ricerche preistoriche in Abruzzo —

anno 1964, estratto da Atti délia Soc. Tosc. Se. Nat., ser. A — vol. LXXII, Pise, 1965, pp. 6-7.

83 G. Tanturri, Una statuetta di bronzo rappresentante Ercole rinvenuta in quel di Scanno, dans Gazzetta di Sulmona, I, n° 21, 1 août 1874, p. 3.

84 V. p. e. supra p. 40 (pi. VI, fig. 7).

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porte trois boules, qui peuvent être interprétées comme les pommes du jardin des hespérides 35. L'avant-bras droit et les jambes manquent. Cette statuette, qui devait mesurer à

environ 33 cm, a malheureusement disparu aujourd'hui. Il ne peut donc être précisé que le héros était au repos ou qu'il marchait en avant, qu'il avait le bras droit le long du corps (v. p. e. pi. VII, fig. 8) ou soulevé pour brandir la massue.

Le territoire de Scanno, où se situe le pagus Betifulum 36, livra encore d'autres témoignages d'un culte d'Hercule. Au sud du village actuel [20], à l'endroit Fonte Coperta, on trouva en 1838 une trentaine de statuettes de bronze représentant le héros 37. Plus tard on y trouva encore d'autres ex-voto, parmi lesquels des bovidés en terre cuite 38. Ces derniers attestent clairement que Hercule y fut invoqué, près de la source du

comme protecteur du bétail, qui représentait la seule ressource pour les habitants de ces endroits.

Quittant la vallée principale des Paeligni vers le nord-ouest, par les gorges de S. Venanzio, creusées par l'Aterno, on arrive dans le territoire des Paeligni Superaequani, dont le centre Superae- quum fut le troisième municipium pélignien, à côté de Corfinium et Sulmo. Dans la vallée même de l'Aterno, près de Molina [3], au lieu dit Fontanelle, une fois de plus à l'endroit d'une source ou d'une fontaine, des travaux de construction routière mirent au jour les restes d'un petit sacellum et deux cippes avec des inscriptions, datant du dernier siècle de la république 39. Une de celles-ci, en dialecte pélignien, nous fait connaître deux des trois magistrats au pagus qui construisirent ce modeste sanctuaire dédié à Hercule 40. L'autre inscription, en latin, est dédiée à la même divinité 41.

38 V. p. e. E. Nash, Bildlexicon zur Topographie des Antiken Rom, I, Tubingen, 1961, p. 474, fig. 581 {Hercules Victor du Forum Boarium) ; v. aussi Colonna, Bronzi voti- vi, o.c, n. 475.

38 C.I.L., IX, 3088. 37 Tanturri, /. c. 38 A. Colarossi Mancini, Storia di Scanno e Guida délia Valle del Sagittario, L'Aquila,

1921, pp. 24 et 45-46. 39 R. Gavarocchi, dans Not. Scavi, 3 (1878), pp. 140-141 ; H. Dressel, dans Bull.

Inst., 49 (1877), pp. 177-182 (et 235-236). 40 Vetter, Handbuch, o. c, pp. 151-152, n. 216. 41 C.I.L., IX, 3302 (= C.I.L., I, 22, 1796).

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Remontant la vallée du ruisseau qui se jette dans l'Aterno à la hauteur de Molina, on aboutit dans la vaste Conca Subequana. Ici également, dans les pâturages dominés par le Monte Sirente, chaque bourgade avait son lieu de culte herculéen, situé près d'une source ou d'une fontaine. A Castelvecchio Subequo, dans le pagus qui formera, à partir de la fin du Ier siècle avant notre ère, le centre du municipium Superaequum, se trouvait un petit sanctuaire, près de la source qui est actuellement connue sous le nom de Fonte S. Agata. Plusieurs fragments de murs

y sont encore visibles en surface. En 1920 on y retrouva, entre la fontaine et l'église S. Agata, un ensemble de statuettes d'Hercule en bronze (v. pi. VII, fig. 8), de socles de statuettes votives, de cippes et de monnaies, dont une du début du Ier siècle avant notre ère 42. Un des cippes porte deux inscriptions successives à Hercules Victor, en latin archaïque, influencé par le dialecte local (pi. VIII, fig. 9) 43. Une inscription votive à Hercule y fut déjà trouvée auparavant, à la fin du siècle passé M. Deux statuettes, plus grandes et plus modelées que les autres, sont de types moins communs et représentent Hercule au repos, une avec la léontè sur l'épaule gauche et une corne dans la droite, l'autre (v. pi. VII, fig. 8), avec la léontè nouée autour du cou et sur le bras gauche étendu, tient la main droite à la hanche.

Plus au nord, près de Secinaro [2] , au lieu dit Fonte S. Gregorio, furent retrouvés en 1968 une stèle avec une inscription

également Hercules Victor (pi. VIII, fig. 10) et un cippe fragmentaire avec une tête de lion et une massue en relief, qui semblent se référer également au culte du héros grec 45.

Dans la partie méridionale de la vallée de Superaequum, le même culte est attesté dans le pagus Statulae [4], près de Goriano Sicoli, sur la Via Claudia Valeria, par des trouvailles fortuites, jusqu'à nos jours, de figurines en bronze d'Hercule 46.

42 G. Bendinelli, dans Not. Scavi, 46 (1921), pp. 284-290; E. Ricotti, Subequo, Ancône, 1961, pp. 20-22.

43 Vetter, Handbuch, o. c, p. 152, n. 217 (= C.I.L., I, 22, 2486, A. Degrassi, C.I.L., Auctarium, Inscript, lat. liberae rei publ., Imagines, Berlin, 1965, p. 51, n. 75),

44 De Nino, dans Not. Scavi, 23 (1898), p. 76 ; Vetter, Handbuch, o. c, p. 153. 45 E. Ricci, / Peligni Superequani, la Sicinnide e le origini di Secinaro, Sulmona 1969.

pp. 55 (fig. 19) et 71-73 (fig. 29). 48 V. e. a. De Nino, dans Not. Scavi, 3 (1878), p. 321.

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Les éléments datables n'abondent guère parmi le matériel examiné et ils sont d'époques très variées. La phase

du sanctuaire du Monte Morrone peut être datée dans la première moitié ou vers le milieu du ι Γ siècle avant notre ère 47. Les données chronologiques livrées par les inscriptions de

Castelvecchio Subequo et Secinaro, et surtout une monnaie du dépôt votif de Gastelvecchio Subequo 48, nous mènent à la même époque. Par contre plusieurs statuettes conservées au musée de Corfinio, dont quelques-unes certainement trouvées sur place, et au musée de Sulmona, sont classées par G. Colonna parmi les figurines d'époque archaïque (vie-ive siècle av. J. C.)49. A la même catégorie appartiendrait un exemplaire du dépôt votif de Castelvecchio 50, qui attesterait ainsi une assez longue durée du culte à cet endroit. A une époque intermédiaire se situe une très belle statuette de Corfinio (pi. IX, fig. 11), de provenance pélignienne inconnue, qui, par la pose et le modelé, semble sortir de la main du même bronzier qui créa une statuette de guerrier du dépôt votif de Carsoli, datable au 111e siècle avant notre ère 51.

Si la chronologie reste imprécise pour la plupart des la diffusion de celles-ci, examinée plus haut en détail,

démontre nettement le caractère pastoral du culte herculéen chez les Paeligni, et cela pour les quatre ou cinq siècles sur

peuvent s'échelonner les témoignages. Tous les éléments examinés, du grand sanctuaire de Sulmona jusqu'aux humbles figurines trouvées sporadiquement, proviennent des endroits fréquentés essentiellement par les bergers ou du petit centre de Corfinium, un des lieux de rencontre des agriculteurs de la vallée et des bergers des montagnes environnantes. A plusieurs

nous avons pu remarquer la présence d'Hercule, protecteur du bétail, près d'une source ou d'une fontaine, Heu de repos

47 Cianfarani, Santuari net Sannio, o. c, p. 11. 48 Bendinelli, o. c, p. 285. 49 Colonna, Bronzi votivi, o. c, nn. 496, 502, 508, 525-527, 532 : v. aussi J. Gh.

Balty, A propos de quelques séries de bronzes italiques et du culte d'Hercule en Italie centrale. Problèmes et orientation des recherches, dans Alumni, 34, sept. 1965, pp. 46 sq.

50 Golonna, Bronzi votivi, o. c, n. 506. 51 Cianfarani, Culture Adr., o. c, fig. 100 ; ν. L. Rocchetti, Carsoli, dans Enc.

arte ant., II, Rome, 1959, pp. 371-372 (avec bibliographie).

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pour les troupeaux. Cet aspect pastoral du culte d'Hercule est également attesté en Italie méridionale 52, d'où il s'est répandu dans Γ arrière-pays de l'Apennin 53.

Le caractère pastoral du culte d'Hercule chez les Paeligni ainsi démontré, les témoignages de celui-ci pourraient sans doute éclaircir un aspect caractéristique de cette activité d'élevage : la transhumance 54. Pour l'époque pendant laquelle cette pratique fut organisée officiellement, c'est-à-dire à partir du nie-ne siècle av. J.-C, l'enchaînement des lieux de culte, chez les Paeligni et dans les territoires au sud et au nord, pourrait nous permettre de retracer les calles publicae 55, qui reliaient les pâturages d'été dans l'es montagnes des Sabini, Vestini, Marsi, Paeligni, Marrucini, Praetuttii et Samnites, et les pâturages d'hiver dans les Pouilles et en Campanie. Dans la région des Paeligni nous pouvons suivre les bergers qui passent de la vallée de l'Aterno [3], par le bassin de Superaequum, à la vallée du Sagittario, pour descendre par Cocullo [18], Anversa [17] et Scanno [19-20] vers la vallée du Sangro. D'autres troupeaux, arrivant du plateau de Navelli [1] 56, longeaient la pente du Monte Morrone [7-9] et pouvaient choisir à Sulmona entre Cansano [10] ou Pettorano [11-12] pour traverser les hauts plateaux vers la même vallée du Sangro, en passant par Rocca Cinquemiglia [21], où Hercule est attesté dans

62 V. Bayet, Les origines, o. c, pp. 44, 410. Très significative à cet égard est encore une inscription votive à Hercule par un servus pecuarius, trouvée à Gastelluccio Valmaggiore, au bord du Tavoliere de Foggia (C.I.L., IX, 947).

88 V. Bayet, Les origines, o. c, p. 121 ; E. T. Salmon, Sarnnium and the Samnites, Cambridge, 1967, pp. 170-171.

54 V. à ce sujet A. Grenier, La transhumance des troupeaux en Italie et son rôle dans l'histoire romaine, dans Mél. Arch. Hist. Éc. Fr. Rome, 25 (1905), pp. 293-328 ; A. J. Toynbee, Hannibal's Legacy, II, Londres, 1965, pp. 286-295, 568-575 ; E. T. Salmon, Samnium, o. c, pp. 67-70 ; Gianfarani, Culture Adr., o.c, pp. 232-236 ; G. Letta, / Marsi e il Fucino nell 'antichità, Milan, 1972, pp. 18-19 et passim. Pratiquée d'une façon, organisée à partir du me-ne siècle av. J.(G., cette coutume remonte

plus haut dans les traditions protohistoriques. 86 Varron, Renan rust., II, 2, 10 et III, 17, 9 ; v. aussi Ephem. Epigr., VIII (Add.

ad C.I.L. IX-X), 1899, n. 139. Sur la signification du terme callis, v. J. André, Les noms latins du chemin et de la rue, dans Rev. Et. lat., 28 (1950), pp. 105-108 ; sur l'aspect juridique à l'époque impériale v. U. Laffi, L'iscrizione di Sepino (C.I.L. IX, 2438)..., dans Studi Class, e Orient. (Pise), 14 ; 1965), pp. 186-188.

56 V. A. La Regina, Ricerche sugli insediamenti Vestini, dans Mem. Accad. Lined, ser. VIII — vol. XIII, fasc. 5 (1968), p. 404.

46 FR. VAN WONTERGHEM

plusieurs inscriptions votives, qui semblent indiquer l'existence d'un autre lieu de culte 57. Ces deux trajets parallèles étaient sans doute reliés par des sentiers, qui pouvaient passer à Prezza [14], Bugnara [15-16] ou Introdacqua [13].

Comme dans la région examinée — chaînon du réseau des calles publicae — dans tout l'Apennin central, de la

Sabine jusqu'au Pouilles, ces sentiers de transhumance étaient jalonnés par des sanctuaires ou de petites chapelles où était vénéré et invoqué Hercule comme protecteur des troupeaux. Un examen détaillé de tous les documents relatifs au culte d'Hercule en Italie centrale et méridionale ne peut être entrepris dans les limites de cette notice. Il est cependant assez aisé de rassembler, à l'aide de quelques publications 58, un grand

de témoignages archéologiques et épigraphiques pour suivre le tracé des différents calles ou tratturi qui reliaient à travers l'Apennin le bassin de Rieti et l'Italie du sud. Dans les territoires au nord et au sud des Paeligni on remarquera qu'Hercule doit partager en maint endroit son succès avec Silvanus 59. Les deux divinités apparaissent parfois sur la même inscription 60. La diffusion des témoignages de Silvanus avait déjà permis à A. von Domaszewski de délimiter en Italie les zones d'élevage 61.

on pourra constater que le caractère pastoral d'Hercule est attesté en général par une forte concentration dans l'arrière-

" C.I.L., IX, 2795-2796 ; v. De Nino, dans Not. Scavi, 9 (1886), p. 170 (correction de la localisation donnée dans le C.I.L.).

68 V. p. e. les indexes du C.I.L., IX et I, 22 ; Boehm, Hercules, dans RE, VIII, 1, 1912, coll. 585-586 ; Bayet, Us origines, o. c, pp. 121 (n. 2), 310 ; Elisabeth G. Evans, The Cults of the Sabine Territory (Pap. Mon. Am. Âcad. Rome, XI), New York, 1939, pp. 69-79, 107-108 ; La Regina, Vestini, o. c, pp. 376-377, 404, 412 ; Gianfarani, Culture Adr., o. c, passim ; Colonna, Bronzi votivi, o. c, v. carte, p. 198 ; Not. Scavi, 9 (1886), p. 170 et 25 (1900), p. 151.

59 V. e. a. Evans, The Cuits, o. c, pp. 94, 114 ; G. Radke, Vestini, dans RE, VIII, A, 2, 1958, col. 1782 ; La Regina, Vestini, o.<\,pp. 383,393,409, 421. Chez les Paeligni Silvanus n'est attesté qu'une seule fois à Sulmona : C.I.L., IX, 3076. Au sud des Paeligni : L. Mariani, Aufidena, dans Mon. Ant. Lincei, 10 (1900), coll. 252, 260 sq., 633-634 (et C.I.L., IX, 2799) (Alfedena) ; A. Maiuri, dans Not. Scavi, 51 (1926), pp. 248-250 (et C.I.L., IX, 2447) (Sepino). V. aussi Boehm, Hercules, o. c, coll. 590- 593 ; Bayet, Les origines, o. c, pp. 372 sq.

60 C.I.L., IX, 4499 (Gese près de L'Aquila). 61 A. VQnOoMAsZE.V!$K.i,Abhandlungen zur Rômischen Religion, Leipzig-Berlin, 1909,

pp. 67-71.

LE CULTE D'HERCULE CHEZ LES PAELIGNI 47

pays de l'Apennin. Chez une peuplade de la côte, comme les Praetuttii par exemple, le seul sanctuaire d'Hercule connu se situe dans la partie montagneuse de leur territoire, au pied du Gran Sasso, près de Montorio al Vomano 62. Ceci n'est point contredit par les témoignages de la présence d'Hercule à Vasto (Histonium) 63, sur l'Adriatique, qui semblent plutôt

que Vasto était dès .l'antiquité un lieu de rencontre de plusieurs tratturi, qui au départ de ce centre longeaient la côte vers Termoli et la plaine de Foggia (v. p. ex. pi. X, fig. 12). En outre, on remarquera une continuité assez importante entre les calles publicae, retracées à l'aide des chapelles herculéennes, et les tratturi, bracci di tratturi et tratturelle qui reliaient dans le

de Naples les bassins du Fucino et de L'Aquila avec la plaine de Foggia 64. Gomme leurs antécédents antiques, ces pistes et sentiers étaient jalonnés de chapelles, souvent isolées. A cette époque celles-ci étaient dédiées à S. Michèle Arcangelo ou à S. Nicola, deux cultes qui étaient monté aussi de l'Italie méridionale vers l'Apennin central et avaient pris, à des époques différentes 65, la relève du héros à la massue.

Au terme de cette notice, il nous semble impossible de conclure l'étude du culte d'Hercule chez les Paeligni comme un chapitre terminé d'une histoire de croyances religieuses. Par contre, à cause des liens étroits qui unissaient cette tribu avec les autres

62 C.I.L., IX, 5052-5054 (= C.I.L., 1, 2\ 765, 1901-1902) ; Hofmann, Praetuttiana regio, dans RE, XXII, 2, 1954, col. 1656.

63 C.I.L., IX, 2835 ; v. Colonna, Bronzi votivi, o. c, p. 172 (n. 550). 64 Le bassin de Rieti, centre du réseau antique, se trouvait en dehors du royaume

de Naples. Le tracé des tratturi est représenté sur les cartes anciennes de la région (v. p. e. pi. X, fig. 12) et figure encore sur les cartes militaires récentes. V. e.a. B. Marzolla, Carta générale del Regno délie Due Sicilie, diviso in province, valli minori e distretti, Naples, 1830 ; I. G. M., Carta d'Italia, fogli 139-141, 145-148, 152-155, 161- 164.

65 S. Michèle au début du Moyen Age et S. Nicola de Bari au xie-xne siècles ; v. Olga Rojdestvensky, Le culte de Saint Michel et le Moyen Age Latin, Paris, 1922, pp. 9 sq., 15-17 ; F. Sabatini, La regione degli altopiani maggiori d'Abruzzo, Gênes, 1960, pp. 63-64. Si beaucoup de ces chapelles isolées sont aujourd'hui en ruine ou ont

le souvenir en est souvent conservé dans des toponymes ; elles peuvent aussi être retrouvées par les bulles papales du Moyen Age (pour la région des Paeligni v. G. Celidonio, La Diocesi di Valva e Sulmona, III, Gasalbordino, 1911, passim).

48 FR. VAN WONTERGHEM

peuplades de l'Italie centrale et méridionale — liens qui avaient fait pénétrer le culte du fils d'Alcmène jusqu'au cœur des Abruz- zes — cet aperçu s'avère plutôt un point de départ pour une étude approfondie d'Hercule, protecteur des bergers

fondée sur un examen détaillé de la diffusion géographique de témoignages, dont l'importance fut clairement démontrée.

Vlamingenstraat 83, Frank VAN WONTERGHEM 3000 Leuven. Chargé de recherches du F.N.R.S.

PLANCHE I

Fig. 1 . — Carte du territoire des Paeligni.

PLANCHE II

Fig. 2. — Sulmona, vue générale du sanctuaire d'Hercule du Monte Morrone.

Fig. 3. — Sulmona, Monte Morrone, l'entrée au sanctuaire d'Hercule et le sacellum.

PLANCHE III

Fig. 4. — Sulmona, plan et coupe du sanctuaire d'Hercule du Monte Morrone (d'après A. La Regina, Sulmona, Quad. 1st. Topogr. Ant. Univ. Roma, II, p. 1 14, fig. 6).

PLANCHE IV

Fig. 5. — Chieti, Museo nazionale, Hercules cubans du sanctuaire de Sulmona (photo Gabinetto fotogrqfico nationale, neg. Ε 62289).

PLANCHE V

Fig. 6. — Chieti, Museo nazionale, Hercule au repos, du sanctuaire de Sulmona (photo Gabinetto fotografico nazionale, neg. Ε 66256).

PLANCHE VI

Fig. 7. — Sulmona, Museo civico, statuette d'Hercule.

PLANCHE VII

Fio. 8. — Castelvecchio Subequo, Convento di S. Francesco, quelques statuettes du dépôt votif de S. A gâta.

u

ο

w

Fig. 9. — Rom

a, Museo nazionale, cippe

de Castelvecchio Subequo, S. Agata (d'après A. Degrassi, C.I.L., Im

agines, n. 75).

Fig. 10. — Secinaro,

Municipio,

cippe d'Hercules Victor de Fonte S.

Gregorio (photo Soprintendenza aile Antichità,

Chieti).

PLANCHE IX

Fig. 11. — Gorfinio, Antiquario, statuette d Hercule.

Fig. 12. — Carte

de l'Italie

centrale, avec indication

des principaux tralturi

(d'après H. Sw

inburne, Travels in the Two Sicilies in the Years

1777, 1778 1779 and

Π 80,

I-II, Londres,

1783-85).

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