Vernimmen Lettre Numero 132

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    COMPLETE LOUVRAGE, lAPPLI iPhone et iPad,

    ET LE SITE WWW.VERNIMMEN.NET

    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 132 juillet 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    Au sommaire du

    prochain numro :

    Actualit : Lanalyse

    nancire des groupes

    ots amricains

    Tableau : Dcote dans

    es augmentations de

    apital par DPS

    Recherche : Les

    gences de rating

    Question-rponse: Les

    carts de conversion

    LA LETTRE VERNIMMEN.NET :

    ACTUALIT

    Du ct de laffacturage

    our la premire fois, fin 2014, Total a mis

    en place un programme daffacturage

    pour un 1 Md. Certes Total nest pas le

    premier grand groupe franais utiliserlaffacturage puisque cest IBM France qui a

    initi le mouvement dans les annes 1990,

    ensuite Pernod Ricard y a recours depuis

    2008, Sanofi depuis 2012, etc. Mais que le

    premier groupe franais y fasse appel est

    une forme de conscration. Quil est loin letemps o nous nous interrogions,

    ACTUALIT Du ct de laffacturage 1-5

    ACTUALIT

    Des nouvelles de notre dernire initiative pdagogique

    5

    GRAPHIQUE DUMOIS

    Multiple de transaction et niveau des cours de bourse 5-6

    RECHERCHE Les vertus de la titrisation 6-7

    QUESTION ETRPONSE

    Quest-ce que les transferts de charges ? 7

    NOS LECTEURS

    ECRIVENT

    Gestion du risque de taux en zone euro, lexprience

    japonaisepar Antoine Jacquemin

    8-12

    P

    0

    50

    100

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    200

    250

    1995 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

    o ume annue es op rat ons a acturage en rance en

    Source : Association franaise des socits financires.

    http://www.vernimmen.net/http://www.vernimmen.net/http://itunes.apple.com/fr/app/vernimmen-finance-dentreprise/id402181554?mt=8http://www.vernimmen.net/http://itunes.apple.com/fr/app/vernimmen-finance-dentreprise/id402181554?mt=8http://www.vernimmen.net/
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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 132 juillet 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    rhtoriquement, pour savoir si laffacturage

    tait sorti du ghetto1!

    En fait, cest probablement le moyen de

    financement qui sest le plus dvelopp en

    France : + 11% par an depuis 1995.

    Si bien que dans les concours court terme

    aux entreprises, sa part est passe en 15 ans

    de moins du sixime plus du tiers.

    Cette croissance nest pas limite la France,

    puisquon lobserve au niveau mondial peu

    1La Lettre vernimmen.net n 38 de mai 2005.

    prs au mme rythme : + 9,4 % par an depuis

    1993.

    Plusieurs raisons expliquent cette

    croissance :

    Avec le durcissement des normes

    comptables en matire de montages

    dconsolidants, laffacturage dans sa

    version sans recours est devenu la

    technique de dconsolidation la plus

    simple mettre en uvre sans que

    http://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_38.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_38.html
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    et Yann Le Fur

    lIASB ny trouve rien redire! Dailleurs

    et sans vouloir tre factieux, lIASB

    serait mieux fond en exiger lareconsolidation quil ne lest vouloir

    avec enttement imposer la

    consolidation au bilan des locations

    oprationnelles2. . .

    Ensuite les banques prfrent cette

    forme de concours court terme car il

    est mieux garanti pour elles quun

    dcouvert en blanc ou un crdit court

    terme, puisquelles possdent lactifsous-jacent dont elles ont pu apprcier

    la qualit et quelles ne lacquirent que

    sous dduction dune rserve de

    garantie le plus souvent. Les contraintes

    prudentielles qui sappliquent elles3

    ont acclr cette volution puisque

    laffacturage est moins consommateur

    de capitaux propres rglementaires. En

    France, ceci est facilit par le fait que les

    principales socits daffacturage sont

    filiales des groupes bancaires (lexception pour linstant de GE Facto

    France qui a t mis en vente par sa

    maison mre) qui les refinancent.

    Sous un mme terme, plusieurs

    produits co-existent et offrent un choix

    large aux clients : le financement bien

    sr, mais aussi la dconsolidation,

    lassurance-crdit (affacturage sans

    recours) et les services de gestion et de

    recouvrement du poste clients. Ctait

    ainsi ce service qui avait attir IBM

    France vers laffacturage.

    Les factors ont bien su grer leur

    croissance et faire baisser leurs cots

    unitaires dans une logique industrielle :

    effets dchelle des volumes croissants

    2Voir La Lettre vernimmen.net n 117 de septembre20133Voir La Lettre vernimmen.net n 123 davril 2014

    (BNP Paribas Factor, le leader du

    march franais avec 18 % de part de

    march, emploie un peu plus de 400personnes), mise en commun pour

    certains de leur plate-forme

    informatique (CM-CIC Factor et GE

    Facto France).

    Le secteur a innov rgulirement, en

    particulier avec le reverse factoringqui

    est un contrat entre un factor et un

    grand client dfinissant les conditions

    dans lesquelles les fournisseurs de ceclient peuvent bnficier de prestations

    daffacturage pour leur chiffre daffaires

    ralis avec ce grand client4.

    Laffacturage invers est ancr dans la

    pratique de certains pays (Espagne,

    Japon). Si le reverse factoringrduit le

    risque de fraude aux factures, il nest

    cependant pas sans risque car si le

    grand client fait faillite, la perte est

    importante pour le factor (sans recours)

    ou peut enclencher un effet dominoparmi ses fournisseurs (avec recours).

    En bonne gestion, laffacturage invers

    est donc rserv aux groupes dont la

    solvabilit ne fait pas de doutes.

    Enfin laffacturage a bnfici de la

    mauvaise image de la titrisation depuis

    2007 (subprime), mme si la titrisation

    des crances commerciales est bien

    diffrente de celles de prts

    hypothcaires amricains.

    Au niveau mondial, le taux de croissance est

    similaire celui du march franais : + 10 %

    par an depuis 19935. Mais cette forte

    croissance na pas t la mme pour tous les

    4Voir la Lettre vernimmen.net n 46 de mai 20065Selon Factors Chain International

    http://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_117.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_117.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_117.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_123.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_46.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_46.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_123.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_117.html
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    et Yann Le Fur

    pays, la Chine a littralement explos avec

    un taux de croissance annuel de 43 % depuis

    2007 :

    La croissance chinoise de laffacturage nest

    pas sans risque pour ceux qui le pratiquent

    car les audits des clients sont quasi

    inexistants alors quils doivent permettre de

    dtecter des organisations permables la

    fraude qui nest pas quun risque thorique.

    Ainsi Citi a perdu 400 M$ au Mexique.

    On pourra tre surpris de la faible part de

    march des Etats-Unis, moins du double de

    celle de la Belgique, alors quils ont donn un

    essor considrable laffacturage aux 18

    me et 19 me sicles dans le secteur textile

    et sont lorigine de limplantation de cette

    technique en France au dbut des annes

    1960. En fait, marqu par son histoire,

    laffacturage a dclin paralllement

    lindustrie textile amricaine dans un pays

    o les financements sur actifs (asset based

    lending) sont importants, la facture tant

    une garantie parmi dautres.

    Bien videmment, ce secteur nest pas

    labri de la digitalisation de lconomie avec

    lapparition de plateformes de

    dsintermdiation (Finekcap, Advanon, etc.)

    mettant en relation des investisseurs voulant

    financer des factures et des entreprises

    voulant cder des factures. Leur tche nest

    pas aise : comment convertir en parallle etpour des montants peu prs similaires

    investisseurs et entreprises ? Comment avoir

    un volume suffisant en partant daffacturage

    factures par factures et non dun

    engagement dans la dure portant sur un

    volume rcurrent de factures ? Comment

    dvelopper des outils efficaces de mesure du

    risque de crdit tests sur plusieurs annes

    alors que comme tout nouveaux entrants, ils

    risquent dattirer en priorit les moins bons

    risques ? Comment dvelopper des

    processus efficaces de lutte contre la fraude

    (fausse facture) ?

    Comme dans tous secteurs, certains

    perceront parce quils auront su innover en

    partant dune page blanche (dveloppement

    de plateformes plug and play sur les

    systmes des entreprises), dautres seront

    rachets par les acteurs en place pour tenter

    dacclrer leur mutation et enfin beaucoup

    disparaitront.

    ***

    Cet article a t nourri dune interview de

    Patrick de Villepin, historien, dirigeant du

    premier factor franais, prsident de la

    commission affacturage de lassociation

    franaise des socits financires et auteur deLa success story du factoring, publie par

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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 132 juillet 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    lAssociation pour la promotion et lhistoire du

    factoring. Nous ne saurions trop conseiller

    notre lecteur intress par laffacturage de se

    procurer cet ouvrage en contactant :

    [email protected]. Cest la fois un

    livre dhistoire, un livre de finance, un livre de

    stratgie et surtout un livre attachant car

    centr sur les hommes et les femmes qui ont

    fait merger depuis une quarantaine dannes

    cette solution simple et efficace de

    financement des entreprises de toutes tailles.

    ACTUALITE

    Des nouvelles de notredernire initiative

    pdagogique

    Nous avons conu pour HEC Paris et First

    Finance un programme certifiant de finance

    dentreprise entirement digital qui permet

    ceux dentre vous qui veulent rafraichir leurs

    connaissances en finance dentreprise, ou

    acqurir un niveau similaire celui que nous

    transmettons nos tudiants dHEC Paris, de

    pouvoir le faire leur rythme sur 5 mois.

    Prs de 400 personnes ont suivi sur le premier

    semestre avec un haut niveau de satisfaction

    cette formation innovante qui dbouche sur

    une certification dHEC Paris en finance

    dentreprise : lICCF @ HEC Paris.

    Le programme couvre lessentiel de la finance

    dentreprise : analyse financire, valuation

    de socit, choix dinvestissement et de

    financement. Il sarticule autour de sessions

    de cours par vidos, dtudes de cas

    dapplication, dchanges en direct avec

    Pascal Quiry travers des classes virtuelles

    hebdomadaires ainsi que dchanges actifs sur

    le forum entre les participants et Pascal Quiry.

    Ce programme est donc aussi un lieu unique

    dinteractions riches entre professionnels et

    passionns de finance dentreprise.

    Chacun des trois thmes traits se termine par

    ltude dun cas rel et rcent; lensemble du

    programme se termine par un test final.

    La seconde promotion commence mi-

    septembre.

    Pour en savoir plus sur ce programme, couter

    les tmoignages des participants de la

    premire promotion, voir

    http://hecparis.fbmx.net ou la bote aux

    lettres du site vernimmen.net pour changer

    avec nous sur ce programme, destin

    partager efficacement les connaissances et

    pratiques accumules, selon un format adapt

    votre agenda professionnel ou priv.

    TABLEAU DU MOIS

    Multiple de transaction etniveau des cours de bourse

    n lecteur novice pourrait croire que le

    march de la vente et de l'achat

    d'entreprises est un march spcifique, ayant

    sa propre logique de fonctionnement, sespropres quilibres, ses propres mthodes

    d'valuation, ses propres intervenants.

    En ralit, il n'en est rien : le march des

    transactions dentreprises n'est qu'un

    compartiment d'un march financier

    beaucoup plus global. Et les mthodes

    d'valuation utilises ont le mme fondement

    et la mme logique que celles qui sont mises

    en uvre pour l'valuation d'un actif

    U

    http://hecparis.fbmx.net/courses/analyse-financiere/http://hecparis.fbmx.net/courses/f2-evaluation-de-societe/http://hecparis.fbmx.net/courses/f2-evaluation-de-societe/http://hecparis.fbmx.net/courses/f3-politiques-de-financement-et-dinvestissement/http://hecparis.fbmx.net/courses/f3-politiques-de-financement-et-dinvestissement/http://hecparis.fbmx.net/courses/f3-politiques-de-financement-et-dinvestissement/http://www.vernimmen.net/Contact.phphttp://www.vernimmen.net/Contact.phphttp://www.vernimmen.net/Contact.phphttp://hecparis.fbmx.net/http://hecparis.fbmx.net/courses/f3-politiques-de-financement-et-dinvestissement/http://hecparis.fbmx.net/courses/f3-politiques-de-financement-et-dinvestissement/http://hecparis.fbmx.net/courses/f2-evaluation-de-societe/http://hecparis.fbmx.net/courses/f2-evaluation-de-societe/http://hecparis.fbmx.net/courses/analyse-financiere/
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    N 132 juillet 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    financier6. Notre exprience nous prouve

    qu'une entreprise se vendra un prix d'autant

    plus lev entre industriels que la Bourse

    affiche des niveaux de valorisation levs.

    Cest ce quillustre le graphique suivant:

    RECHERCHE

    Les vertus de la titrisation

    avec la collaboration de Simon Gueguen -

    Enseignant-chercheur Paris Dauphine

    a titrisation, bien que devenue une

    importante source de financement

    pour les entreprises, peut induire des effets

    ngatifs. Des articles sur le sujet ont montr,

    dans le cas de titrisation de crdit

    hypothcaire par des institutions financires

    6Pour plus de dtails voir le chapitre 35 du Vernimmen7M.LEMMON, L.X.LIU, M.Q.MAO et G.NINI (2014),

    Securitization and capital structure in nonfinancial

    (mortgage-backed securitizationou MBS) que

    cette pratique pouvait conduire une moins

    bonne slection des emprunteurs ou des

    obstacles la rengociation en cas de

    difficults. Larticle que nous prsentons ce

    mois7se montre lui trs positif concernant la

    titrisation dactifs non hypothcaires (asset-backed securitizationou ABS) par des entits

    non financires. LABS permet en effet de

    rduire les cots de financement, ce qui se

    traduit par une rentabilit anormale positive

    pour les actionnaires sans perte de valeur

    pour les cranciers.

    firms : an empirical investigation, Journal of Finance,vol.69, n4, pages 1787 1825

    L

    7,8x

    9,1x

    8,4x

    6,2x

    6,6x

    7,7x

    6,3x

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    7,8x 7,9x8,1x

    7,5x

    0

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    8,5x

    9,0x

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    10,0x

    dc-04 jui-05 dc-05 jui-06 dc-06 jui-07 dc-07 jui-08 dc-08 jui-09 dc-09 jui-10 dc-10 jui-11 dc-11 jui-12 dc-12 jui-13 dc-13 jui-14 dc-14

    EV / EBITDA historique STOXXEurope Mid 200

    u t p e va eur e act conom que pour es cess ons e contr ed'entreprises valant entre 15 Met 150 Met niveau des cours de bourse

    Source : Argos Soditic et Datastream

    http://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_3_La_valeur/Chapitre_35_La_pratique_de_l_evaluation_de_l_entreprise_.htmlhttp://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_3_La_valeur/Chapitre_35_La_pratique_de_l_evaluation_de_l_entreprise_.html
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    Les vertus de la titrisation proviennent de la

    sparation du risque de lactif titris de celui

    de lentreprise dorigine. Ceci prsente deux

    avantages. Dune part, si lentreprise possde

    un risque de crdit assez lev, elle na peut-

    tre pas accs tous les types dinvestisseurs

    sur les marchs de la dette, notamment ceux

    qui ont des restrictions sur les obligations

    risques. En isolant des actifs faible risque

    dans une entit ad hocet en faisant porter la

    dette par cette entit, lentreprise a accs

    davantage dinvestisseurs. En cas de marchs

    de la dette segments, ceci peut faire baisser

    son cot de financement. Dautre part,

    sparer un actif du reste du bilan rduit les

    cots lis au stress financier.

    Ltude empirique prsente confirme cet

    effet positif. Sur un chantillon de 231

    entreprises ayant procd des titrisations

    entre 1996 et 2009, la cration de valeur pour

    les actionnaires (mesure par la rentabilit

    anormale autour de linitiation du programme

    de titrisation) est de 1,09%. Ceci est dautant

    plus notable que le recours dautres formes

    de financement externe se traduit

    gnralement par des rentabilits anormales

    ngatives.

    Une autre consquence, ngative celle-ci, de

    lABS peut tre une augmentation du risque de

    lentreprise. La dette issue de lABS a

    naturellement priorit sur lactif titris en cas

    de dfaut. Puisque les actifs titriss sont le

    plus souvent des actifs risque modr, il est

    possible que les cranciers de lentreprise

    voient le risque de la dette augmenter et se

    retrouvent perdant en cas dimpossibilit de

    rengocier. Dans ce cas, une partie de la valeur

    obtenue par les actionnaires proviendrait

    indirectement dun transfert de la part des

    cranciers. Les auteurs rejettent cettepossibilit pour lchantillon tudi. La

    rentabilit anormale pour les dtenteurs

    dobligations autour de la date dinitiation est

    trs proche de zro (- 0,03 %). Et il ny a pas de

    dgradation significative de la notation de

    crdit dans les 90 jours suivants.

    Les auteurs tudient par ailleurs les

    caractristiques des entreprises qui ont

    recours cette technique de lABS. En termes

    de notation de crdit, ils constatent que les

    entreprises affichant une note moyenne (BBB)

    ont 50% de plus de chance dinitier un

    programme dABS que les entreprises notes

    A. Typiquement, les entreprises trs bien

    notes recourent peu lABS. Elles ont dj

    accs lensemble des investisseurs ; les

    avantages de cette technique sont pour elles

    limits. De mme, les entreprises trs mal

    notes nutilisent pas lABS, mais pour

    dautres raisons. Leurs cranciers craignent la

    sortie dactifs du bilan et posent des

    contraintes dans les contrats de prt. En outre,

    les entreprises qui procdent la titrisation

    dactifs ont tendance tre plus grandes et

    possder plus de comptes de crances

    recouvrir (type dactif souvent titris).

    En matire de titrisation, beaucoup a t dit

    concernant la MBS. Lintrt de cet article est

    de porter un regard particulier (et positif) sur

    lABS, dont les avantages semblent suprieurs

    aux inconvnients.

    QUESTION-RPONSE

    Quest-ce que les transfertsde charges ?

    l s'agit de pures critures comptables

    propres aux normes franaises que l'on neI

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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

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    retrouve pas dans les comptes IFRS.

    Les entreprises enregistrent parfois encharges des lments qui n'en sont pas, soit

    qu'ils servent la cration d'une

    immobilisation de l'entreprise pour elle-

    mme, soit qu'ils aient t acquitts pour le

    compte de tiers. De mme, les entreprises ne

    sont pas toujours capables de prciser au

    moment de leur inscription le caractre

    (courant, financier, exceptionnel) de certaines

    charges. En fin d'exercice, des charges seront

    transfres d'un poste du compte de rsultat

    un autre poste de ce compte par

    l'intermdiaire du poste transfert de charges

    . Celui-ci se dcompose en trois catgories :

    transfert de charges d'exploitation ; transfert

    de charges financires ; transfert de charges

    exceptionnelles.

    Les charges peuvent galement tre

    transfres un poste du bilan et notammenten immobilisations (cot des immobilisations

    produites par l'entreprise), en crances sur

    des tiers (pour les charges supportes pour

    compte de tiers), en compte de rgularisation

    pour les charges rpartir sur plusieurs

    exercices.

    Lorsque les transferts de charges ne sont pas

    rattachs aux comptes concerns, les soldes

    prsents ne sont pas homognes. Ce pointest fondamental. En effet, il est trs facile de

    modifier la physionomie d'un compte de

    rsultat et le rsultat net, en procdant des

    transferts de charges importants.

    Cependant, l'affectation un compte

    particulier n'est pas toujours possible. Les

    transferts de charges concernent parfois

    plusieurs postes, comme par exemple la

    refacturation d'une quote-part de frais

    gnraux (charges de personnel, autres

    services externes...). L'efficacit des

    techniques d'analyse financire devient alors

    trs rduite. Si les montants sont importants,

    nous conseillons de se rapprocher de

    l'entreprise pour comprendre les choix

    comptables effectus. En comptes consolids,

    le rattachement des transferts de charges aux

    comptes concerns est dj ralis dans la

    plupart des cas.

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    sur les carrires en finance, sort son Guide

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    NOS LECTEURS ECRIVENT

    Gestion du risque de taux enzone euro, lexprience

    japonaisepar Antoine Jacquemin

    responsable du Market Risk Advisoryclients corporate la Socit Gnrale

    L

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  • 7/23/2019 Vernimmen Lettre Numero 132

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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 132 juillet 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    Depuis la crise financire les taux dintrtnont cess de baisser en zone euro, la mise

    en place rcente de la politiquedassouplissement quantitatif de la BCE ayantpouss les taux dintrtcourt terme et longterme sur des niveaux historiquement bas.Au-del des dbats macroconomiques, leparallle avec la situation japonaise de ces 20dernires annes apporte un clairageintressant pour les trsoriers dentreprise,

    permettant didentifier les trends depolitiques de gestion ainsi que la dynamique

    de la courbe des taux dans un environnementde taux 0.

    La baisse des taux dintrt euro depuis la

    crise financire peut se comparer celle des

    taux japonais dans les annes 90.

    Le scenario japonais se caractrise par un

    indice Libor infrieur 1% et voluant en

    dessous de 0.50bp pendant une priode

    prolonge. Le taux de swap 10 ans valuant lui

    en dessous de 2.00%, principalement dans un

    range 1.00% - 1.50% avec des pics proches de2% et en dessous de 0.70%.

    7 ans aprs le dbut de la crise financire, les

    taux euro sont plus bas que les taux japonais

    ne ltaient 7 ans aprs le cycle dbut en

    1990.

    Taux dintrtcourt terme EUR et JPYT= 01/01/90 pour le Libor JPY et T= 01/01/08

    pour lEuribor

    Taux dintrtlong terme EUR et JPYT= 01/01/90 pour le swap 10 ans JPY et T=

    01/01/08 pour le swap 10 ans EUR

    Cela sexplique bien entendu par des

    diffrences macroconomiques entre les

    priodes et les zones conomiques, mais aussi

    par des niveaux de dpart trs diffrents

    (rgime dinflation et de croissance

    conomiques trs basse puis ngative

    pendant plus dune dcennie au japon,chmage structurellement plus lev en

    Europe,..) .

    Au-del de ces aspects macroconomiques,

    lexprience japonaise permet danalyser

    comment les entreprises locales endettes en

    JPY ont gr le risque de taux JPY pendant

    cette longue priode de taux durablement bas

    et de faible volatilit.

    Comment se sont adaptes les entreprisesjaponaises ?

    Le premier constat est quil ny a pas de

    rponse universelle ! Mme aprs plus de 20

    ans de taux dintrt structurellement bas,

    nous observons toujours diffrentes

    politiques de gestion et diffrents ratios de

    taux fixe / taux variable.

    Cela reflte une politique de gestion desrisques propre chaque entreprise, qui trs

    souvent ne fait pas intervenir de

    considrations lies aux niveaux de march et

    aux anticipations.

    Il est important de prciser que lanalyse se

    fait aprs la prise en compte des swaps de taux

    dintrtmis en place pour convertir la dette

    taux variable en dette taux fixe et vice versa.

    Ainsi la position de chaque entreprise nest

    pas simplement le reflet de son accs au

    march du crdit (dette bancaire tauxvariable vs. dette obligataire taux fixe) mais

    0%

    1%

    2%

    3%

    4%

    5%

    6%

    7%

    8%

    9%

    T

    T+1

    T+2

    T+3

    T+4

    T+5

    T+6

    T+7

    T+8

    T+9

    T+10

    T+11

    T+12

    T+13

    T+14

    T+15

    T+16

    T+17

    T+18

    T+19

    T+20

    T+21

    T+22

    T+23

    T+24

    T+25

    6M JPY LIBOR 6M EURIBOR

    0%

    1%

    2%

    3%

    4%5%

    6%

    7%

    8%

    T

    T+1

    T+2

    T+3

    T+4

    T+5

    T+6

    T+7

    T+8

    T+9

    T+10

    T+11

    T+12

    T+13

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    10Y JPY SWAP RATE 10Y EUR SWAP RATE

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    N 132 juillet 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    bien le rsultat dune politique de gestion qui

    permet de rquilibrer la sensibilit au risque

    de taux afin darriver au niveau cible choisi parlentreprise.

    Ainsi nous observons aujourdhui au Japon

    une plus grande proportion de dette taux

    variable dans les entreprises cycliques, alors

    que les secteurs plus dfensifs ont tendance

    favoriser la dette taux fixe. Cela est cohrent

    avec la pratique des grandes entreprises de la

    zone euro sur leur dette en euro.

    Ratio taux fixe / variable moyen pour unchantillon dentreprises japonaises

    cycliques

    Ratio taux fixe / variable moyen pour unchantillon dentreprises japonaises

    dfensives

    Par ailleurs durant cette longue priode de

    taux durablement bas, les entreprises

    japonaises cycliques ont eu tendance

    augmenter leur dette taux variable tandis

    que les dfensives ont plutt augment leur

    part de dette taux fixe.

    En effet, mme dans le scenarios japonais de

    taux durablement bas, les taux longs ont eu

    tendance fluctuer gnrant ainsi desfentres de march favorables un

    rebalancement taux variable et dautres plus

    propices la mise en place de stratgies de

    taux fixe.

    A quel moment intervenir si les taux restent bas ?

    Pour apprcier le timing de ce type de

    rebalancement il est ncessaire danalyser le

    cout de portage lie ce type de stratgie. Il est

    mesur par limpact immdiat enregistr par

    lentreprise sur la premire chance

    dintrt. Il correspond la pente de la

    courbe, c'est--dire la diffrence entre letaux court terme (par exemple Libor 6 mois) et

    le taux long terme (par exemple le swap 10

    ans). Dans un scenario classique de courbe

    pentue, le taux 10 ans est suprieur au taux 6

    mois. Ainsi lentreprise qui passe de taux

    variable taux fixe enregistre un cout

    immdiat, pour un gain potentiel futur si les

    taux courts venaient monter ; alors que

    passer dun taux fixe un taux variable gnre

    un abaissement immdiat des charges

    financires, contre un risque de hausse futuresi le Libor venait monter.

    Taux courts, taux longs et cout de portageen JPY

    Depuis le 01/01/90

    La dynamique de la baisse des taux sest

    dabord traduite par une augmentation du

    cout de portage (les taux courts baissant plus

    vite que les taux longs) avant de voir celui-ci

    baisser fortement des lors que les taux courts

    avaient atteint un niveau proche de 0%.

    Sur les 25 dernires annes, la mdiane du

    taux 10 ans japonais est de 1.75%. Dans lesscenarios de taux bas (10 ans en dessous de

    End of the 90s... ...15 years later

    Fixe

    57%

    Variable

    43%

    Fixe

    44%

    Variable

    56%

    Fixe

    59%

    Variable

    41%

    Fixe

    68%

    Variable

    32%

    End of the 90s... ...15 years later

    Mediane

    swap 10

    ans

    1.75%-2.0%

    -1.5%

    -1.0%

    -0.5%

    0.0%

    0.5%

    1.0%

    1.5%

    2.0%

    2.5%

    3.0%

    3.5%

    0%

    1%

    2%

    3%

    4%

    5%

    6%

    7%

    8%

    9%

    10%

    90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12 14

    10y carry (rhs) JPY 6m Libor (lhs) 10y Sw ap (lhs)

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    1.75%), le cout de portage a volu 1/3 du

    temps entre 110bp et 65bp, 1/3 du temps en-

    dessous de 65bp et le dernier tiers au-dessusde 110bp.

    Ces niveaux permettent de donner des

    indications de timing de march pour ajuster

    le portefeuille de taux fixe / variable dans un

    environnement de taux durablement bas.

    Ainsi pour les entreprises cherchant

    augmenter le taux variable, il est plus optimal

    dintervenir lorsque le portage est un niveau

    lev (donc au-dessus de 110bp 10 ans dans

    le scenario japonais) ; alors que les entreprises

    souhaitant rebalancer vers du taux fixe ontplus intrt viser un cout de portage faible

    (typiquement en dessous de 65bp).

    Cout de portage en JPY et en EURT= 01/01/90 pour le JPY et T= 01/01/08pour

    lEUR

    En EUR, les mouvements rcents de taux long

    terme (baisse continue depuis plus dun an,

    puis vive remonte lors des 2 derniers mois)

    mettent galement en avant le caractre

    volatile des taux long terme mme lorsque les

    taux court terme restent sur des niveaux

    proches de 0.

    Taux courts, taux longs et cout de portageen EUR

    Sur le 2 dernires annes

    Ainsi, mme dans un contexte de taux bas,

    lvolution du cout de portage fait apparaitredes opportunits de march pour ajuster le

    ratio taux fixe / taux variable.

    Le rebond rcent des taux courts en zone euro

    peut donc constituer une fentre de march

    intressante pour les trsoriers souhaitant

    augmenter la part de taux variable. En effet,

    les couts de portage 5 ans et 10 ans

    atteignent dsormais des niveaux levs

    par rapport au benchmark japonais.

    Il appartient chaque trsorier de dfinir lapolitique la plus pertinente pour lentreprise

    en prenant notamment en compte le secteur

    et lenvironnent de lentreprise, la situation de

    trsorerie, la gnration de cash et la

    dynamique de lactivit, les ratios de crdit,

    etc Ensuite lanalyse des niveaux de march,

    dans un contexte de taux bas proche des taux

    japonais, permet doptimiser le timing du

    rebalancement.

    -200 bps

    -150 bps

    -100 bps

    -50 bps

    0 bps

    50 bps

    100 bps

    150 bps

    200 bps

    250 bps

    300 bps

    350 bps

    T

    T+1

    T+2

    T+3

    T+4

    T+5

    T+6

    T+7

    T+8

    T+9

    T+10

    T+11

    T+12

    T+13

    T+14

    T+15

    T+16

    T+17

    T+18

    T+19

    T+20

    T+21

    T+22

    T+23

    T+24

    T+25

    J PY 10 Y C ar r y EU R 10 Y C ar r y

    110bp

    65bp

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