Vers une nouvelle politique de recherche et d’innovation ... · Vers une nouvelle politique de recherche et d’innovation au Québec : ... Identité et coordonnées complètes

Mémoire de la Société des arts technologiques (SAT]

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Vers une nouvelle politique de recherche et d’innovation au Québec : Le point de vue de la Société des arts technologiques (SAT) Mémoire déposé à l’ACFAS (15 août 2012)


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Partie 1 Nom de l’organisation : Société des arts technologiques (SAT) Description de la mission de l’organisation : La recherche est au cœur de la mission de la Société des arts technologiques (SAT) de favoriser l’émergence de nouvelles générations d’auteurs en arts technologiques, de soutenir la relève et d’aider à générer une nouvelle économie qui reconnait et valorise leur travail. Pour ce faire, la SAT invite les milieux académiques, artistiques et l’industrie dans ses activités de recherche et d’innovation trans-disciplinaires, trans-sectoriels et trans-nationaux; elle favorise ainsi le transfert de connaissances et l’émergence de projets porteurs au bénéfice de la société. En misant sur les rapports dynamiques entre l’art, la technologie et la société, la SAT est une fenêtre sur la culture numérique émergente et sur l’innovation dans une société en mutation. Reconnue, comme le premier Living Lab en Amérique du Nord par l’European Network of Living Lab (ENOLL) la SAT réfléchit et participe activement au développement des processus de co-création et d’innovation ouverte et continue. Si la SAT à fêté en 2011 le 15 anniversaire de sa fondation, elle peut souligner en 2012 les 10 ans de la création du Métalab, la constitution d’une équipe de recherche permanente et ses efforts continus pour appuyer la création numérique et le développement des ses formes exemplaires. La SAT de 2012 en est le résultat concret avec son dôme immersif unique au monde, son réseau international d’utilisateurs SCENIC en voie de révolutionner l’art de la scène, l’invention d’une plateforme de téléprésence immersive et, surtout, le travail d’une génération de créateurs qui illustrent magnifiquement le potentiel du numérique. La SAT joue ainsi pleinement son rôle de hub et de passerelle pour les jeunes créateurs-chercheurs qui choisiront, à terme, de vivre de leur art, de former leur entreprise, de joindre les rangs des industries créatrices ou de retourner aux études. Elle contribue ainsi à perpétuer la grande tradition montréalaise d’innovation technologique et à faire de Montréal un des plus importants centres de création et de diffusion numérique dans le monde. Identité et coordonnées complètes de la personne représentant l’organisation : Monique Savoie Présidente fondatrice Société des arts technologiques (SAT) 201 boul. St-Laurent Montréal (Québec) H2X 2S6 [email protected] http://www.sat.qc.ca


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Partie 2 1. LE RÔLE DE LA RECHERCHE PUBLIQUE ET PRIVÉE Quelles nouvelles approches ou changements significatifs seraient à privilégier pour permettre aux acteurs de la recherche et de l’innovation, de réaliser des activités de recherche de calibre international tout en maximisant l’impact sur la société québécoise? Aujourd’hui, avec la complexification de la science et des technologies et une plus grande dispersion des savoirs, on assiste à l'émergence de nouvelles formes d’innovation. Non plus une innovation de type linéaire où la simple concentration d’actifs et de talents suffit au développement économique, mais à une innovation plus complexe, où la diversité, la connectivité et l'équilibre non linéaire entre technologie, art et société représentent les nouvelles arcanes du développement recherché. (Frangioni et Dubé, 2012). Innovation ouverte: L’innovation ouverte est une manière de faire plus avec moins, souvent centrée sur l’innovation technologique et ayant pour but de livrer un produit, un service ou une œuvre. Son principe de base est que, pour maintenir son potentiel d’innovation, un organisme est à même de trouver plus d’idées nouvelles en dehors de sa propre structure qu’en dedans et de les trouver plus rapidement via des réseaux ou communautés d’«experts» identifiables. Fonctionner en innovation ouverte demande à l’organisation de savoir rester «ouverte» à toutes ses parties prenantes, de pouvoir maitriser ses processus et de se donner le droit d’expérimenter et de se tromper dans des cycles créatifs essai/erreur accélérés. Ceci permet également instantanément à une organisation locale d’échapper à ses frontières et d’accéder à des ressources internationales. Innovation sociale: Fortement portée dans un premier temps par les OBNL et les milieux communautaires, l’innovation sociale nait dans l’approche radicalement nouvelle des problématiques avec une recherche de solutions par la communauté et pour la communauté. Jumelée à l’innovation technologique dans un cycle continu, elle peut devenir l’approche idéale pour formaliser de nouveaux produits, services ou œuvres issus de l’expression de problématiques sociale et conçus pour répondre à des besoins avérés (la satisfaction de la communauté devient un indicateur de réussite). Innovation immatérielle: L’innovation immatérielle renvoie non seulement aux composantes non tangibles d’un nouveau produit, service ou œuvre pouvant pourtant être reconnus comme des atouts concurrentiels avérés (esthétique formelle, qualités fonctionnelles, expérience qualifiable, etc.) mais englobe également ce qui traite de la gestion de l’imagination et de la créativité, deux vecteurs forts et positifs en innovation et qui doivent également être pris en compte. Pour opérationnaliser ces modèles d’innovation au sein des organismes publics et privés, il faut transformer les façons de faire et adapter les modèles de soutien à la recherche. Les processus d’innovation ouverte et continue et les approches de co-création qui caractérisent ces nouveaux modèles placent les organismes de liaison et de transfert, comme la SAT dans son domaine, aux premières lignes de la recherche et de l’innovation. Leur rôle désormais central doit être reconnu et soutenu à sa juste valeur. Aussi, le processus linéaire de la valorisation, depuis la recherche académique vers la société en passant par les agences de valorisation et la R&D industrielle, doit être remplacé par un modèle plus circulaire et itératif propre à la co-création et à l’innovation ouverte et continue (voir page 9). Ces mesures auront pour effet de


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donner un nouveau souffle à la recherche et à l’innovation au Québec et de positionner ses organismes dans le peloton de tête à l’international.

2. LES ENJEUX ET PRIORITÉS DE LA NOUVELLE SQRI Quels sont les domaines (ex.: sciences de la vie, aérospatiale, innovation sociale, art et média, etc.), les enjeux sociétaux (ex.: développement durable, vieillissement de la population, etc.) et les enjeux économiques (ex.: productivité, compétitivité, etc.) qui devraient être priorisés par la SQRI et pourquoi (ex.: masse critique de personnel hautement qualifié présente au Québec, avantage compétitif du Québec, leadership mondial, etc.)? En invitant les créateurs de toutes disciplines et de toute affiliation (milieux académiques, industries, indépendants) à définir les formes exemplaires des cultures numériques, la SAT contribue à donner forme aux nouveaux modèles sociaux et économiques fondés sur les technologies de l’information et de la communication. Les changements qui ont cours sont profonds et durables; les OBNL d’innovation ouverte comme la SAT sont bien positionnés pour imaginer, tester et valider des initiatives nouvelles et les modèles émergents. Par son action, la SAT poursuit la grande tradition d’innovation qui, avec le Ouimetoscope, RCA Victor, l’ONF, Expo67, Softimage, l’industrie des effets spéciaux, l’industrie des jeux vidéos, et l’effervescence de talents en arts numériques, a fait et continue de faire rayonner Montréal dans le monde. Par son rôle de hub qui s’inscrit dans un réseau international d’organismes partageant sa vision, la SAT interpelle plus particulièrement les jeunes qui se sentent investis de la mission de créer une culture qui leur ressemble et grâce à laquelle ils rayonneront dans le monde. La mesure ultime de valeur pour la SAT est attachée à sa mission : elle combine société, art, et technologie pour faire en sorte que la recherche et l’innovation, qui met la technologie au service des arts, profite ultimement à la société. Si la Société des arts technologiques est née de la nécessité de repenser les processus de la recherche-création dans le contexte des bouleversements technologiques, ses champs d’intérêts et ses méthodes sont fondamentalement trans- disciplinaires et trans-sectoriels. La SAT adopte ainsi les approches de co-création et d’innovation ouverte et continue propres à l’approche Living Lab à laquelle elle adhère. Pour affirmer cette approche en recherche et innovation, voici quelques champs d’intervention et mesures concrètes qui pourraient être priorisés par la SQRI : Innovation ouverte trans-sectorielle : - Formations spécifiques à l’innovation ouverte. - Mise en place d’un réseau d'espace d'intermédiation à même de catalyser l’IO

dans des projets trans-sectoriels, trans-générationnnels, trans-cutlurels avec un programme de financement adéquat.

- Redéfinition du rôle des agents de développent économique de sectoriel à innomédiaire (intermédiaire innovant) systémique.

- Redéfinition de ce qu’est un innomédiaire. - Définition d'indicateurs de performance dans un contexte d'innovation ouverte. Industries créatives - Utiliser les créatifs comme déclencheurs de l’imagination et de la créativité pour

d’autres entreprises.


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- Intégrer les secteurs créatifs aux chaines de valeurs industrielles en terme de développement économique.

- Favoriser le développement de la relève créative. Mesures particulières : - Programmes de rencontres designers/artistes-industries débouchant sur une

création produit/service/œuvre (approche de type service design). - Crédits créatifs pour l’incitation à l’utilisation d’entreprises créatives (ex:

« creative credits » de Manchester, UK). Enjeux sociétaux: développement durable : - Création de chaines de valeurs hybrides entre créateurs et industries. - Incitation des entreprises à combiner responsabilité sociale et développement

durable. - Incitation à la participation citoyenne. Enjeux économiques : « Agiliser » les organisations. - Nécessité de développer des pratiques d’adaptation rapide permettant de saisir les opportunités d’affaires dans une économie turbulente. - Miser sur la flexibilité et l'adaptation plutôt que sur la planification. Mesures particulières : - Soutien à l’utilisation de l’innovation ouverte par des programmes adéquats. - Mise en place d’une place de marché de l’innovation (appels à opportunités et solutions innovantes). Enjeux économiques : Mise en réseau des organisations innovantes : - Communiquer les meilleures pratiques avec d’autres organismes. - Échanger autour des expériences (bonnes ou mauvaises). Mesures particulières : - Organiser des workshops et des groupes de travail apprenants sur l’innovation sous toutes ses formes (ouverte, sociale, immatérielle, etc.). - Favoriser la mise en place de projets collectifs (et ouverts). Quels sont les enjeux majeurs auxquels le Québec est confronté en ce qui a trait à son positionnement international en recherche et innovation? Le Québec doit accroitre sa présence et sa notoriété sur les tribunes internationales de la recherche et de l’innovation. C’est en accueillant ici des créateurs-chercheurs de calibre international et en ouvrant nos problématiques de recherche aux enjeux trans-nationaux, qu’on y parviendra. La mise en place de plates-formes collaboratives (voir page 12) facilitant les nouvelles stratégies de co-création et d’innovation ouverte permettra d’opérationnaliser ces initiatives à l’international et de confirmer l’excellence des approches et des résultats de la recherche et de l’innovation québécoise. En matière de recherche et d’innovation, il ne faut pas hésiter à exprimer nos valeurs et nos approches. Quels moyens la SQRI devrait adopter pour faire face à ces enjeux? Puisque l’innovation est d’abord un processus, nous sommes d’avis que les grands enjeux sociétaux ne doivent pas être priorisé par domaine de recherche ou secteur économique, mais plutôt organisés autour des enjeux d’intégration des processus de co-création pour l’ensemble des acteurs de l’innovation. Voici en vrac quelques initiatives et approches pour appuyer le développement d’une culture de recherche et d’innovation québécoise capable de rayonner dans le monde :


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- Constituer un réseau trans-national pour chaque initiative. - Développer des plateformes de collaboration trans-linguistique. - Développer des savoir-faire en participation citoyenne aux projets innovants co-

créatifs qui utilisent des plates-formes numériques. - Accroitre les compétences en évaluation du risque et du ROI des projets

découlant de ces nouveaux modes d'innovation. - Former les TPME aux nouvelles formes de gestion de l’innovation (innovation

ouverte, innovation sociale, innovation immatérielle). - Promouvoir la création de valeur plutôt que de richesse. - Financer adéquatement les organismes d'intermédiation dédiés à l'innovation sur

le terrain. - Repenser le modèle qui se limite d’un côté au monde académique et de l’autre au

privé en ne considérant la société que comme bénéficiaire. La société est en fait l’origine et la finalité des activités de recherche et d’innovation. C’est le principe fondateur de la Société des arts technologiques.

- Soutenir des projets d'innovation trans-sectoriels. Ex. : Programmes Passerelles (OSEO- France) et « Creative credits » (Manchester,UK), programmes Tech&Design (R3iLab-France).

- Offrir un soutien accru aux espaces d'intermédiation fonctionnels sur le terrain comme la SAT.

- Financer et mettre en place d’un réseau de Living Lab permettant de repérer et de catalyser les processus d’innovation. La SAT pourrait jouer un rôle de premier plan sur cette question.

- Créer des résidences d'entreprise ayant un potentiel en termes d'investissement au sein d'espaces d'intermédiation afin de raffiner l'évaluation du risque d'investissement et de minimiser le "time to market" et le "cost to market".

- Développer des workshops ouverts sur l’innovation ouverte, sociale, artistique et immatérielle pour les différents publics de l'innovation (PPPP).

- Effectuer une refonte du rôle des agents de développement économique en résonnance avec ces nouveaux modes d'innovation et monter des formations en conséquences.

- Établir les indicateurs de réussite liés à ces nouveaux modèles d'innovation pour chacun des projets à partir de la connaissance intime des objets de recherche et des moteurs de l’innovation.

Une des mesures structurantes cabale de regrouper un ensemble de ces actions serait de créer une plateforme neutre de l’innovation québécoise (voir page 12) ayant pour mission de: - Promouvoir l’innovation en tant que processus. - Promouvoir des processus de co-création en partenariat avec l’utilisateur. - Promouvoir l’intégration ces processus à l’ensemble des acteurs de l'innovation par la création et la diffusion d’outils servant à: - Identifier et améliorer l'accessibilité aux ressources et aux expertises de l’ensemble des acteurs de l’innovation. - Faciliter le réseautage et création de nouveaux partenariats. - Développer des outils de diagnostique pour aider les acteurs à identifier et surmonter les obstacles à l’intégration de processus de co-création. - Diffuser les approches et les idées innovatrices pour prévenir que chacun cherche à réinventer la roue. - Identifier, les acteurs existants de l’innovation au Québec qui emploient des processus co-créatifs centrés sur l’utilisateur. - Soutenir, encourager et s’inspirer de ces acteurs. - Identifier, échanger et s’inspirer des acteurs à l’international ayant déjà intégrés des processus d’innovation co-créatifs.


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3. LE DISPOSITIF DE LIAISON, VALORISATION ET TRANSFERT EN MATIÈRE DE RECHERCHE ET D’INNOVATION QUÉBÉCOIS Comment la prochaine SQRI pourrait-elle améliorer la performance de ce dispositif? Alors que les nouveaux processus d’innovation ne se font plus pour l’utilisateur, mais plutôt avec lui, en co-création avec une multitude d’acteurs, le dispositif sous sa forme actuelle perd de sa pertinence. Nous sommes d’avis que l’impact du la SQRI sera renfoncé par des mesures comme celles-ci : - Analyser les comportements d’intermédiation des acteurs du dispositif en place

et repenser la fonction des agents de développement, d'un focus sectoriel à un focus d'innomédiaire.

- Soutenir explicitement les autres intermédiaires sur le terrain pouvant proposer aux acteurs économiques de leurs milieux une image plus pragmatique, compréhensible et structurante des nouvelles formes d'innovation.

- Favoriser la mise en relation des acteurs d’intermédiation sur le terrain en stabilisant leurs opérations reliées à l’innovation avec des budgets spécifiques et en leur donnant les moyens et la liberté de mettre en place des métaprojets structurants collectifs s'inscrivant dans la mouvance internationale des nouvelles formes d'innovation.

Comment la prochaine SQRI pourrait-elle faciliter les liens entre les producteurs et les utilisateurs de connaissances? Le nouveau défit de la co-création et de l’innovation ouverte est de créer et maintenir de relations durables et productives entre tous les partenaires du processus, incluant les bénéficiaires. Pour ce faire, il faut : - Mettre en place des espaces d'intermédiation, de découverte et d’innovation

ouverte (de type Living Lab) favorisant une dynamique d’interaction en réseau et à même de traiter des problématiques qui encouragent un va-et-vient entre innovation sociale, innovation technologique et créativité artistique.

Comment la prochaine SQRI pourrait-elle renforcer le soutien en matière de valorisation, de transfert et d’utilisation des résultats de la recherche, qu’elle soit technologique ou sociale? Pour ce faire il faut : - Sensibiliser les bailleurs de fonds aux différentes formes d’innovation (ouverte,

sociale, immatérielle) par des formations adaptées. - Favoriser les collaborations et les partenariats chercheurs-utilisateurs par des

programmes de financement adaptés. - Financer l’utilisation de l’innovation par les TPME (crédits créatifs) avec des outils

adaptés et par la mise en place de projets collectifs ponctuels ou récurrents (OBNL, regroupement sectoriel).

- Reconnaitre la SAT comme un centre de liaison et de transfert. 4. LA CULTURE DE L’INNOVATION Quels moyens la SQRI devrait-elle mettre en œuvre, pour accélérer davantage le développement d’une telle culture de l’innovation, chez les différent acteurs de la société québécoise? Nous croyons à la SAT que c’est par la pratique qu’on apprend. La co-création, lorsque pratiquée en partenariat avec l’utilisateur, permet de vivre l’innovation, d’y participer, plutôt que de l’étudier. Cette méthodologie de co-création peut


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aujourd’hui, grâce à des plateformes collaboratives sur le web, être étendue à un bassin d’acteurs beaucoup plus large, allant jusqu’à impliquer la communauté internationale dans ce processus en particulier les plus jeunes générations. En plus de valoriser la recherche et l’entreprenariat aux yeux de la société, le potentiel d’innovation y est démultiplié. Il s’agit ici de beaucoup plus que de simples efforts de consultation. Ces nouveaux outils technologiques – qui ont déjà prouvé leur potentiel ex. http://www.openinnovators.net/list-open-innovation-crowdsourcing-examples/ - rendent possible l’implication de la communauté en tant que véritables partenaires de co-création. Nous sommes d’avis que les ressources du MDEIE devraient d’abord être consacré à l’implantation de processus co-créatifs ouverts en tant que levier efficace de démocratisation de l’innovation au Québec. À quoi bon promouvoir une culture d'innovation, lorsque celle-ci évolue en cercles fermés ? En structurant leur collaboration à partir d’opportunités ou de problématiques de terrain, la SAT propose un processus co-créatif structuré (voir page 12) qui implique tous les acteurs de la société québécoise vers un nouveau type de collaboration horizontale capable de traverser les frontières sectorielles et d’intégrer la participation citoyenne. Cette approche est aussi désignée par « les quatre P » pour partenariats publics privés citoyens (public, private, people, partnerships). 5. LE SOUTIEN À L’INNOVATION DANS LES ENTREPRISES Selon vous, ces mesures visent-elles les bonnes cibles? Afin de maximiser l’impact et la valeur ajoutée du soutien public aux efforts d’innovation et l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des entreprises, quelles sont vos recommandations? Pour ce qui touche à l’innovation en entreprise il faut selon nous: - Identifier les entreprises ouvertes au processus d'intermédiation PPPP naturel

dans le secteur de la créativité et de l'innovation et en faire de véritables partenaires dans des projets concrets.

- Inciter les organisations à tirer profit des avantages de l’innovation ouverte et continue, trans-sectorielle, trans-générationnelle, transculturelle.

- Partager les expériences par la création de programmes de formation sur les pratiques innovantes et inciter les organisations à faire la promotion de leurs expériences.


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Partie 3 1. Quels sont les deux ou trois grands principes qui devraient sous-tendre une politique de la recherche et de l’innovation? « 21st Century innovation is all about partnerships. The pace of change, particularly technological change, is too fast for one organization to have all the expertise. We need to partner and collaborate to stay in the game. » Dre Sarah Pearson, lors du séminaire d’Open Innovation du Department of Industry, Innovation, Science, Research and Tertiary Education d’Australie (DIISRTE) le 6 août 2012. URL: http://innovation.govspace.gov.au/2012/08/08/open-innovation-it’s-in-the-box- out-of-the-box-and-off-the-planet/ 1.1 Reconnaitre le mérite de l’innovation ouverte et continue, de la co-création et du développement Agile. Il y a de nouvelles façons de faire en recherche et en innovation. Elles sont le résultat d’une part des technologies qui permettent des formes inédites de collaboration et, d’autre part, des approches renouvelées dans la définition les objets de recherche, des processus de développement et de mesure des résultats. Ces façons de faire sont souvent associées aux jeunes générations de créateurs-chercheurs qui voient la nécessité de coller à la réalité pour accélérer les cycles d’innovation et pour augmenter l’impact des initiatives en recherche et innovation. Ces jeunes « générations créatives » se rassemblent souvent autour des enjeux en art numérique en raison de la liberté qu’on y trouve pour repenser le monde. Le résultat de leurs expérimentations sont souvent à la base des modèles sociaux et économiques émergents. 1.2 Transformer le modèle linéaire de la recherche et de l’innovation par un modèle plus ouvert (trans-disciplinaire et trans-sectoriel, trans-national) de type Living Lab auquel adhère la SAT. Modèle d’innovation linéaire actuel

Recherche académique

Valorisation et transfert

Recherche en

entreprise Utilisateur


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Modèle d’innovation co-créatif centrée sur l’utilisateur impliquant la société

La co-création est au cœur des nouvelles approches en recherche et en innovation. En remplaçant les processus linéaires actuels par des processus d’interactions multiples qui prennent appui sur les utilisateurs et la société, l’approche co-créative permet de renouveler le choix des objets de recherche et des processus. C’est dans le choix des objets de recherche, des processus mis en œuvre pour les atteindre, et des modes d’évaluation des résultats que se situe aujourd’hui l’essentiel de l’innovation. Cette innovation origine d’un besoin, d’une intuition, d’une opportunité, d’un désir, formulé le plus souvent par les bénéficiaires éventuels. C’est le passage à l’action qui est à la base non plus seulement de création de richesse mais aussi et surtout peut-être de création de valeur. Le modèle des Living Labs, créé en Europe pour contrer la tendance top-down trop lourde et favoriser une approche bottom-up, est un exemple éloquent de cette tendance. Reconnue, comme le premier Living Lab en Amérique du Nord par l’European Network of Living Lab (ENoLL) la SAT réfléchit et participe activement aux développement des processus d’innovation ouverte et de co-création dans le secteur des arts numériques. Le modèle Living Lab propose une approche fondée sur la société, ses besoins et ses aspirations ; ce modèle implique du début à la fin toutes les parties concernées dans le processus. Pour opérer ces changements d’approche en recherche et innovation, il faut : - Reconnaitre que les problèmes complexes d’aujourd’hui ne peuvent plus être résolus par des acteurs ou groupes d’acteurs isolés. - Reconnaitre l’innovation comme un processus plutôt qu’une résultante. - Reconnaitre que le processus de co-création est aujourd'hui une nécessité. - Reconnaitre la nécessité de promouvoir l’utilisateur en tant qu’instigateur et partenaire de ce processus co-créatif. - Reconnaitre les risques et les échecs en tant qu’éléments inhérents à partir desquels nous avons beaucoup à apprendre. Dans ce modèle d’innovation circulaire de type Living Lab qui place l’utilisateur (et le contexte d’intervention) au centre des préoccupations en l’impliquant à toutes les étapes, les indicateurs de réussite sont établis, pour chacun des projets, à partir d’une connaissance intime des objets de recherche et des moteurs de l’innovation. Les organismes de terrain comme la SAT dans le domaine des arts numériques sont

Utilisateur

Société

Recherche en

entreprise Recherche académique


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bien placés pour mettre en œuvre ces approches en recherche et innovation. 1.3 Désenclaver la recherche et l’innovation des milieux académiques et industriels. Les recherches en milieu académique souffrent souvent d’un manque de prises sur le réel, et les recherches en industrie sont liées, pour le meilleur et pour le pire, au principe du retour sur investissement. En élargissant le concept de centre de liaison et de transferts indépendants par l’accueil d’organismes à but non lucratif comme la SAT au sein de la politique québécoise de recherche et d’innovation, le Gouvernement du Québec démontre sa volonté de diversifier ses approches pour l’atteinte de l’excellence et l’augmentation du rayonnement international. La nouvelle politique de recherche et d’innovation devra offrir à ces centres les moyens de remplir pleinement leur mission et d’inviter toutes les parties prenantes (universités, industrie, créateurs indépendants) au cœur des processus d’innovation ouverte et de co-création. 2. Quelles devraient être les orientations et les priorités du Fonds Recherche Québec (FRQ), afin de développer la recherche et l’innovation, les collaborations recherche – milieu, l’intersectorialité et la relève scientifique? Pour désenclaver la recherche et l’innovation des universités et de l’industrie, et pour se rapprocher des utilisateurs dans des processus d’innovation ouverte et de co-création, il faut renforcer la position d’organismes indépendante et à but non lucratif comme la SAT dans la chaine de valeur en recherche et en innovation. Ces organismes de terrain (la création numérique dans le cas de la SAT) sont mieux en mesure de faciliter les nouvelles pratiques et d’identifier à la fois les objets de recherche au sein des milieux auxquels ils appartiennent, les processus qui conviennent et les modes d’évaluation des résultats. Nous croyons que cette initiative du FRQ permettrait d’accélérer les cycles d’innovation dans divers secteurs prioritaires, d’améliorer les retombées de la recherche et son rayonnement international. Une plateforme collaborative est en cours d’élaboration à la SAT. Inspirée des pratiques en art numérique et des technologies qui ont vu le jour pour les soutenir, elle propose des processus structurés permettant d’impliquer tous les acteurs de la société québécoise dans un nouveau type de collaboration horizontale qui brise les cadres sectoriels et intègre la participation citoyenne. Cette plate-forme collaborative est un bon exemple de la façon dont les projets de terrain en art numérique peuvent être élargis pour s’appliquer à d’autres secteurs. Le HUB (voir le diagramme ci-après) est un modèle collaboratif mettant en interaction les « quatre p » pour partenariats publics privés citoyens (public, private, people, partnerships) autour de projets issus du milieu auxquels ils sont destinés et faisant appel à toute l’intelligence et à l’expérience mondiale dans le domaine concerné. Le financement d’une telle initiative permettrait de donner un élan au développement de cette plateforme générique ouverte capable de s’adapter à toutes les conditions des pratiques en co-design et en innovation ouverte.


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3. Quelles dispositions devrait prendre le gouvernement du Québec afin d’outiller le mieux possible les chercheurs québécois dans leur participation à des recherches internationales? Même s’ils originent de préoccupations locales ou ponctuelle, les objets de recherche et les processus qui naissent de la co-création et de l’innovation ouverte ont nécessairement des répercussions sur l’ensemble des sociétés humaines et sur les stratégies globales de développement soutenable. Aussi, toute initiative en recherche et en innovation est globale et trans-nationale. Les équipes de recherche et d‘innovation, ainsi que les structures qui les accueillent et les organismes facilitateurs, doivent être ouverts à cette réalité. Ils favoriseront la composition d’équipes internationales et les réseaux d’échange de personnes et d’idées. L’adhésion à des réseaux existants comme l’European Network of Living Labs (ENoLL) ou le réseau des utilisateurs SCENIC (une suite logicielle pour la téléprésence créée par la SAT) permettent une circulation à la fois des idées, des expériences et des personnes. Il ne faut cependant pas négliger de construire pour chaque projet le réseau trans-national, trans-disciplinaire et trans-sectoriel qui sera le plus en mesure de soutenir l’initiative. Les organismes comme la SAT dans le domaine des arts numériques ont ainsi besoin de moyens pour créer, activer et mettre ces réseaux à contribution : - Des budgets d’appariements permettront de participer à des projets européens ; - Des budgets de voyage permettront d’inviter des spécialistes étrangers au sein de

nos équipes ; - Des budgets d’infrastructure permettront de créer et de maintenir les réseaux de

communication et de collaboration à distance.

HUBPLATEFORME D’INNOVATION COLLABORATIVE POUR DES OPPORTUNITÉS / PROBLÉMATIQUES LOCALES

RELIANT LES FORCES DE LA COLLABORATION PRÉSENCIELLE ET VIRTUELLE

OPPORTUNITÉ /PROBLÉMATIQUE

LOCALE

ÉVÈNEMENTS BRANCHÉS DE PRÉSENTATION DE

PROJETS / IDÉES

COURTES CONFÉRENCES /

RENCONTRES

ENCOURAGER LA COMMUNAUTÉ À

COLLABORER --

VIA PLATEFORME WEBD’INNOVATION OUVERTE

+

ATELIERS

PROPOSITIONS DE CONCEPTS

--VIA PLATEFORME WEB

D’INNOVATION OUVERTE

+

ATELIERS

VOTE COLLECTIF

--VIA PLATEFORME

WEBD’INNOVATION

OUVERTE

EXÉCUTION DES CONCEPTS

GAGNANTS

SOUTENU PAR PARTENAIRE

PRIVÉ / PUBLIC

PHASE D’INSPIRATION PHASE DE CONCEPTUALISATION

PHASE D’EXÉCUTION


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4. Quelles pourraient être des sources publiques de financement de la recherche publique, à part celles déjà existantes? En reconnaissant la valeur des approches et de l’innovation ouverte et de la co-création pratiquées dans les OBNL comme la SAT, les fonds publics existants seront bien dépensés. En ce qui concerne les nouvelles sources de soutien public, il faut inventer pour les organismes à but non lucratif l’équivalent des crédits d’impôts du secteur privé. Ces sources publiques pourraient prendre la forme par exemple de « crédits créatifs » lorsque les partenaires de la SAT provenant du secteur privé sont récompensés pour leur participation. Leurs contributions en nature et en espèce aux divers projets pourrait alors représenter une réelle valeur autant pour les organismes du privé que pour les organismes comme la SAT. En poussant cette logique plus loin, pourquoi ne pas imaginer des programmes de résidences industrielle et académiques à la SAT? Celles-ci auraient pour avantage de constituer une nouvelle source de financement, tout en permettant à ces industriels et académiciens en résidence de se familiariser avec le milieu et les méthodes d’innovation ouverte et de co-création pratiquées à la SAT. En raison de la complexité des technologies et de la nécessité de leur validation auprès du public, la communauté des créateurs-chercheurs en art numérique et les pratiques qu’ils développent et appliquent sont souvent à l’origine des nouvelles approches en recherche et en innovation. 5. Y a-t-il d’autres enjeux ou priorités que vous souhaiteriez mettre de l’avant? La communauté des créateurs-chercheurs en art numérique et des organismes qui les accueillent constitue un bassin et un réseau international important de recherche et d’innovation. Les OBNL d’innovation ouverte comme la SAT qui s’inscrivent dans ce réseau sont bien positionnés pour imaginer, tester et valider des initiatives nouvelles et les modèles émergents. Les arts numériques constituent un secteur stratégique pour l’innovation face aux enjeux économiques et sociaux liés à l’intégration des technologies de l’information et de la communication. Dans la stratégie de recherche et d’innovation de la SAT, qui favorise les approches trans- (trans-disciplinaire, trans-sectoriel, trans-national, etc.), il y a une préoccupation centrale de faire une place aux jeunes créateurs-chercheurs qui se reconnaissent dans ces pratiques. Dans une époque en profonde mutation, les jeunes portent le lourd défit de façonner leur propre avenir et celui de la société. La mission première de la SAT est d’être attentive à leurs besoins et de soutenir leurs démarches. Pour ce faire elle convoque toutes les générations de créateurs chercheurs et toutes les forces vives de la société autour du grand défi de construire une société juste et viable.

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