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Conclusion.– Ce travail nous a permis d’e ´valuer l’ambiance thermique chaude de travail en milieu industriel au niveau de ces deux unite ´s sur la base de l’indice WBGT (qui est actuellement le seul parame `tre demande ´ dans plusieurs pays notamment au Japon et dans certains pays anglo- saxons). L’e ´tude a montre ´ un grand e ´cart par rapport aux normes internationales en matie `re d’ambiance thermique de travail. Cet e ´cart s’e ´largit encore plus en saison chaude (chaleur excessive, humidite ´ e ´leve ´e). L’inconfort et la contrainte thermique par la chaleur pre ´domi- nent presque tout au long de l’anne ´e au niveau de ces deux unite ´s. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.648 T9-P277 Vibrations mains-bras : contribution d’un SST a ` la mise en œuvre du de ´cret du 4 juillet 2005 M.-L. Llaona, H. Ben Ayed, B. Girard* CISTT, Pierrelatte, France * Auteur correspondant. Le de ´cret n o 2005-746 du 4 juillet 2005, relatif aux prescriptions de se ´curite ´ et de sante ´ applicables en cas d’exposition des travailleurs aux risques dus aux vibrations me ´caniques, impose a ` l’employeur l’e ´valuation du niveau des vibrations auquel peuvent e ˆtre soumis leurs salarie ´s. Cela comprend l’identification des sources de vibrations, l’analyse du risque et l’e ´valuation de l’exposition quotidienne. Par ailleurs, d’apre ` s un constat effectue ´ parmi nos adhe ´rents, pour un tiers ce risque est notoirement sous e ´value ´, en particulier dans le document unique. Aussi le Centre interentreprises de sante ´ au travail du Tricastin a-t-il propose ´ aux adhe ´rents concerne ´s, c’est-a `-dire 69 entreprises presta- taires, soit 1600 salarie ´s, une e ´tude destine ´e a `e ´valuer le risque et a ` les aider a ` mettre en œuvre les mesures re ´glementairent fixe ´es. Ceci gra ˆce a `: – une enque ˆte me ´dicale au cabinet a ` l’aide d’un auto-questionnaire reprenant : l’a ˆge, le sexe, l’anciennete ´ et les activite ´s au poste de travail, les habitudes tabagiques, l’exposition au bruit, au froid et a ` l’humidite ´, les activite ´s extra-professionnelles. Les signes cliniques sont e ´galement recense ´s : - vasculaires : pa ˆleur, fourmillements, - oste ´oarticulaires : douleurs aux doigts, aux poignets, difficulte ´ de pre ´hension. Le questionnaire est repris par le me ´decin avec le salarie ´ lors de la consultation. A ` l’issue, le salarie ´ peut e ˆtre oriente ´ vers son me ´decin ge ´ne ´raliste pour des explorations comple ´mentaires. – Une enque ˆte technique re ´alise ´e par l’intervenante en pre ´vention des risques professionnels : mesurages au poste de travail gra ˆce a ` un acce ´le ´rome `tre triaxial dont s’est dote ´ le service, mesurages qui se sont de ´roule ´s entre 2009 et 2011. Au total : 941 questionnaires ont e ´te ´ exploite ´s (deux populations sont de ´crites : salarie ´s expose ´s (742 personnes) et salarie ´s non expose ´s (199 personnes)) ; – les pre ´valences des plaintes et sympto ˆmes ont e ´te ´e ´tudie ´es. A ` notre connaissance, 12 maladies professionnelles ont e ´te ´ de ´clare ´es ; – 150 outils ont e ´te ´ teste ´s et les re ´sultats compare ´s avec les donne ´es des fabricants et les valeurs re ´glementaires. L’e ´tude a fait l’objet d’une discussion critique. Elle a permis de de ´gager des axes de pre ´vention : technique (choix du meilleur outil), organisationnel et humain. Les re ´sultats sont pre ´sente ´s a ` chaque entreprise sous forme d’un rapport. Cette e ´tude a e ´galement permis la constitution d’une base de donne ´es des outils afin de guider les entreprises dans leur choix. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.649 T9-P278 Vie, travail et sante ´ des salarie ´s de la sous-traitance du nucle ´aire J.-M. He ´mery a, *, C. Wargon a , D. Barbat a , D. Bejeau a , F. Bergaut a , M.-H. Boulay a , M.-J. Devaux a , L. Diem-lam a , B. Loussert b , A. Meyer a , P.Y. Monte ´le ´on a , A. Rousselet a , J. Sauvage `re a , R. Sud a , B. Thomas a , M.-L. Vibert b , B. Wilbert b , A.-M. Zimmermann a a ACMS, Suresnes, France b APST, Bourg-La-Reine, France * Auteur correspondant. Objectifs.– Explorer les contraintes de travail, de vie spe ´cifiques au travail de sous-traitance nucle ´aire, leur ve ´cu ; l’e ´tat de sante ´ ; les difficulte ´s de maintien au poste, les perspectives professionnelles. Me ´thode.– E ´ tude transversale descriptive, analytique, questionnaire propose ´ en 2008-2009, par les me ´decins du travail, aux salarie ´s d’entreprises sous-traitantes d’installations nucle ´aires de base lors de leur visite me ´dicale. Re ´sultats et discussion.– Un total de 853 questionnaires a e ´te ´ analyse ´. La mobilite ´ et certains crite `res de pe ´nibilite ´, caracte ´ristiques de ´crites dans ce secteur, sont retrouve ´es. Les salarie ´s qui se prononcent (594) sont 40,7 % a ` conside ´rer le travail en secteur nucle ´aire plus pe ´nible que hors nucle ´aire, 13,5 % pense qu’il est plus pe ´nible de travailler hors secteur nucle ´aire et 45,8 % qu’il n’est pas plus pe ´nible de travailler dans le nucle ´aire que hors nucle ´aire. La majorite ´ des salarie ´s (61 %) de ´clare ne pas s’e ˆtre sentie toujours en se ´curite ´ lors du travail en zone contro ˆle ´e ou surveille ´e. La moitie ´ des salarie ´s estime ne pas avoir toujours eu d’informations radiologiques fiables en de ´but de chantier. Travailler dans l’urgence est associe ´a ` une pe ´nibilite ´ ressentie. Ce facteur, ne pas de ´jeuner a ` la cantine ( p < 0,05), avoir des horaires atypiques, des ordres de mission transmis insuffisamment a ` l’avance ( p < 0,01), ne pas se sentir en se ´curite ´ en zone, sont des facteurs associe ´s, chez 39 % des salarie ´s, au fait de souhaiter changer de travail. Le nomadisme induit par l’organisation du travail – 70 % ne rentrent pas chez eux tous les soirs – a un impact sur la vie sociale de ces salarie ´s et sur la fac ¸on dont ils s’alimentent, font du sport ; se soignent : 36 % des salarie ´s ont des difficulte ´s d’acce `s aux soins. Les me ´decins qui ont identifie ´ des pathologies chez 43 % des salarie ´s, me ´taboliques, cardiovasculaires, rhumatologiques sont confronte ´s a ` des difficulte ´s de maintien au poste. Ils ont estime ´ que ces maladies e ´taient lie ´es au travail pour 11 % des salarie ´s. Parmi les salarie ´s ayant des pathologies ge ˆnantes pour le travail en nucle ´aire et en rapport avec le travail, on retrouve 18 fois plus de ces pathologies si le salarie ´ souffre de troubles rhumatologiques ( p < 0,001) et trois fois plus, s’il juge son e ´tat de sante ´ mauvais ( p < 0,01). Se juger en bonne sante ´, est associe ´ significativement a ` une moindre pe ´nibilite ´ ressentie. Les affections rhumatologiques, l’avis des salarie ´s sur leur sante ´, s’en re ´fe ´rant a ` leur me ´decin du travail, potentiels indicateurs de sante ´ au travail, voire de pe ´nibilite ´, confortent la place du me ´decin du travail pour faire le lien entre le travail et la sante ´. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.650 T9-P279 A ` propos des travailleurs handicape ´s dans l’entreprise : enque ˆte sur la situation professionnelle des travailleurs handicape ´s salarie ´s en I ˆ le-de-France C. Vilaine*, A. Munier, P.-Y. Monte ´le ´on, C. Wargon ACMS, Suresnes, France * Auteur correspondant. Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:557-592 566

Vie, travail et santé des salariés de la sous-traitance du nucléaire

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Page 1: Vie, travail et santé des salariés de la sous-traitance du nucléaire

Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:557-592

Conclusion.– Ce travail nous a permis d’evaluer l’ambiance thermiquechaude de travail en milieu industriel au niveau de ces deux unites sur labase de l’indice WBGT (qui est actuellement le seul parametre demandedans plusieurs pays notamment au Japon et dans certains pays anglo-saxons). L’etude a montre un grand ecart par rapport aux normesinternationales en matiere d’ambiance thermique de travail. Cet ecarts’elargit encore plus en saison chaude (chaleur excessive, humiditeelevee). L’inconfort et la contrainte thermique par la chaleur predomi-nent presque tout au long de l’annee au niveau de ces deux unites.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.648

T9-P277Vibrations mains-bras : contribution d’un SST a lamise en œuvre du decret du 4 juillet 2005M.-L. Llaona, H. Ben Ayed, B. Girard*CISTT, Pierrelatte, France

* Auteur correspondant.

Le decret no 2005-746 du 4 juillet 2005, relatif aux prescriptions desecurite et de sante applicables en cas d’exposition des travailleursaux risques dus aux vibrations mecaniques, impose a l’employeurl’evaluation du niveau des vibrations auquel peuvent etre soumisleurs salaries. Cela comprend l’identification des sources de vibrations,l’analyse du risque et l’evaluation de l’exposition quotidienne.Par ailleurs, d’apres un constat effectue parmi nos adherents, pour untiers ce risque est notoirement sous evalue, en particulier dans ledocument unique.Aussi le Centre interentreprises de sante au travail du Tricastin a-t-ilpropose aux adherents concernes, c’est-a-dire 69 entreprises presta-taires, soit 1600 salaries, une etude destinee a evaluer le risque et a lesaider a mettre en œuvre les mesures reglementairent fixees. Cecigrace a :– une enquete medicale au cabinet a l’aide d’un auto-questionnairereprenant : l’age, le sexe, l’anciennete et les activites au poste detravail, les habitudes tabagiques, l’exposition au bruit, au froid et al’humidite, les activites extra-professionnelles. Les signes cliniquessont egalement recenses :- vasculaires : paleur, fourmillements,- osteoarticulaires : douleurs aux doigts, aux poignets, difficulte deprehension.Le questionnaire est repris par le medecin avec le salarie lors de laconsultation. A l’issue, le salarie peut etre oriente vers son medecingeneraliste pour des explorations complementaires.– Une enquete technique realisee par l’intervenante en prevention desrisques professionnels : mesurages au poste de travail grace a unaccelerometre triaxial dont s’est dote le service, mesurages qui se sontderoules entre 2009 et 2011.Au total :– 941 questionnaires ont ete exploites (deux populations sontdecrites : salaries exposes (742 personnes) et salaries non exposes(199 personnes)) ;– les prevalences des plaintes et symptomes ont ete etudiees. A notreconnaissance, 12 maladies professionnelles ont ete declarees ;– 150 outils ont ete testes et les resultats compares avec les donneesdes fabricants et les valeurs reglementaires.L’etude a fait l’objet d’une discussion critique. Elle a permis dedegager des axes de prevention : technique (choix du meilleur outil),organisationnel et humain. Les resultats sont presentes a chaqueentreprise sous forme d’un rapport. Cette etude a egalement permisla constitution d’une base de donnees des outils afin de guider lesentreprises dans leur choix.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.649

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T9-P278Vie, travail et sante des salaries de la sous-traitancedu nucleaireJ.-M. Hemerya,*, C. Wargona, D. Barbata, D. Bejeaua, F. Bergauta,M.-H. Boulaya, M.-J. Devauxa, L. Diem-lama, B. Loussertb, A. Meyera,P.Y. Monteleona, A. Rousseleta, J. Sauvagerea, R. Suda, B. Thomasa,M.-L. Vibertb, B. Wilbertb, A.-M. Zimmermanna

a ACMS, Suresnes, Franceb APST, Bourg-La-Reine, France

* Auteur correspondant.

Objectifs.– Explorer les contraintes de travail, de vie specifiques autravail de sous-traitance nucleaire, leur vecu ; l’etat de sante ; lesdifficultes de maintien au poste, les perspectives professionnelles.Methode.– Etude transversale descriptive, analytique, questionnairepropose en 2008-2009, par les medecins du travail, aux salariesd’entreprises sous-traitantes d’installations nucleaires de base lorsde leur visite medicale.Resultats et discussion.– Un total de 853 questionnaires a ete analyse.La mobilite et certains criteres de penibilite, caracteristiques decritesdans ce secteur, sont retrouvees.Les salaries qui se prononcent (594) sont 40,7 % a considerer le travailen secteur nucleaire plus penible que hors nucleaire, 13,5 % pense qu’ilest plus penible de travailler hors secteur nucleaire et 45,8 % qu’il n’estpas plus penible de travailler dans le nucleaire que hors nucleaire.La majorite des salaries (61 %) declare ne pas s’etre sentie toujours ensecurite lors du travail en zone controlee ou surveillee. La moitie dessalaries estime ne pas avoir toujours eu d’informations radiologiquesfiables en debut de chantier.Travailler dans l’urgence est associe a une penibilite ressentie. Cefacteur, ne pas dejeuner a la cantine ( p < 0,05), avoir des horairesatypiques, des ordres de mission transmis insuffisamment a l’avance( p < 0,01), ne pas se sentir en securite en zone, sont des facteursassocies, chez 39 % des salaries, au fait de souhaiter changer de travail.Le nomadisme induit par l’organisation du travail – 70 % ne rentrentpas chez eux tous les soirs – a un impact sur la vie sociale de cessalaries et sur la facon dont ils s’alimentent, font du sport ; sesoignent : 36 % des salaries ont des difficultes d’acces aux soins.Les medecins qui ont identifie des pathologies chez 43 % des salaries,metaboliques, cardiovasculaires, rhumatologiques sont confrontes ades difficultes de maintien au poste. Ils ont estime que ces maladiesetaient liees au travail pour 11 % des salaries.Parmi les salaries ayant des pathologies genantes pour le travail ennucleaire et en rapport avec le travail, on retrouve 18 fois plus de cespathologies si le salarie souffre de troubles rhumatologiques( p < 0,001) et trois fois plus, s’il juge son etat de sante mauvais( p < 0,01).Se juger en bonne sante, est associe significativement a une moindrepenibilite ressentie.Les affections rhumatologiques, l’avis des salaries sur leur sante, s’enreferant a leur medecin du travail, potentiels indicateurs de sante autravail, voire de penibilite, confortent la place du medecin du travailpour faire le lien entre le travail et la sante.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.650

T9-P279A propos des travailleurs handicapes dansl’entreprise : enquete sur la situation professionnelledes travailleurs handicapes salaries en Ile-de-FranceC. Vilaine*, A. Munier, P.-Y. Monteleon, C. WargonACMS, Suresnes, France

* Auteur correspondant.