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Le mythe de Bodhidharma Bodhidharma (460-534), un moine originaire d’inde. Il semblerait qu'en l'an 520, un moine indien originaire de kanchipuram, près de Madras, se rendit dans la ville de Kouang (Canton), où il fut reçu en audience par Wou-ti, empereur de la dynastie des Liang. De là, il prit la route d'un monastère du royaume de Wei, où il passa des jours entiers en méditation. Si la légende est vraie et si Bodhidharma a véritablement visité le monastère de Shaolin, ce personnage serait doublement important pour l'histoire des arts martiaux, car il aurait non seulement fondé la boxe de Shaolin, mais aurait été aussi le premier patriarche du bouddhisme ch'an ou zen.

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Le mythe de Bodhidharma

Bodhidharma (460-534), un moine originaire d’inde.

Il semblerait qu'en l'an 520, un moine indien originaire de kanchipuram, près de Madras, se rendit dans la ville de Kouang (Canton), où il fut reçu en audience par Wou-ti, empereur de la dynastie des Liang. De là, il prit la route d'un monastère du royaume de Wei, où il passa des jours entiers en méditation. Si la légende est vraie et si Bodhidharma a véritablement visité le monastère de Shaolin, ce personnage serait doublement important pour l'histoire des arts martiaux, car il aurait non seulement fondé la boxe de Shaolin, mais aurait été aussi le premier patriarche du bouddhisme ch'an ou zen.

Bodhidharma en méditation

C'est à ce titre qu'il est vénéré comme le saint patron des arts martiaux par les Japonais, qui l'appellent Dharuma et exposent son portrait à la place d'honneur dans leurs dojos (salles d'entraînement). Ces portraits nous le représentent invariablement sous les traits d'un homme très laid, barbu, les cheveux sombres, hirsutes et bouclés, les yeux d'un bleu d'acier.

Temple Shaolin, visité par Bodhidharma

Le fondateur de la boxe de Shaolin est un personnage mystérieux. Nous ne possédons sur lui qu'un seul témoignage oculaire que nous devons à Yang Hsuan-chih, habitant de Lo-yang, dans l'actuel Honan. Ce récit daté de 547 est intitulé Lo-yang chia-Lan-chi (Annales des monastères de Lo-yang).

Boxe chinoise de Shaolin

L'auteur raconte qu'il rencontra Bodhidharma un jour qu'il montait au grand temple Yung Ning avec le préfet de la ville de Lo-yang : « ... à l'époque s'y trouvait aussi le Sramana des terres occidentales, Bodhidharma, fondamentalement un Hon du royaume de Poss'eur (Perse). Devant les merveilles du temple, il dit qu'il était âgé de cent cinquante ans, qu'il avait parcouru en tous sens de nombreux royaumes différents et que rien

n'égalait ce temple en beauté. »Cette référence qui paraît confirmer l'existence de Bodhidharma est précieuse, mais il faut la prendre cependant avec une certaine prudence, car les textes chinois furent copiés d'innombrables fois et les erreurs de transcription n'étaient pas rares. De plus, d'autres erreurs peuvent se produire lorsque ces textes sont traduits dans une langue occidentale. A supposer que la traduction soit fidèle, quelle est sa signification? De quelle langue se servit Bodhidharma lorsqu'il s'adressa à l'auteur? Parlait-il couramment le chinois? Voulait-il vraiment dire qu'il avait cent cinquante ans? Si c'est le cas, Bodhidharma disait-il ce qu'il croyait être la vérité, ou parlait-il par énigmes, à la manière qu'adopteront plus tard les moines ch'an et zen?

En regardant cette photo on aperçoit Dharuma (Bodhidharma en japonais) qui est exposé dans la salle du dojo japonais.

L'expression« fondamentalement un Hon du royaume de Poss'eur » signifie-t-elle qu'il était perse ou qu'il ressemblait à un Perse? Un orientaliste estime qu'elle signifie « le Hon aux yeux bleu-vert ». Dans ce cas, le personnage ainsi décrit aurait pu être un Indien, même s'il avait la peau claire, car le teint clair et les yeux bleus ne sont pas rares dans le nord-ouest de l'Inde.Les textes ne disent ensuite pratiquement plus rien de Bodhidharma pendant près de cinq cents ans. Même Hsüan-tsang, le lettré pèlerin chinois du VIIe siècle qui visita les temples de Shaolin et de Kanchipuram cent ans plus tard n'en fait pas mention. Puis tout à coup, vers le XIe siècle, apparaissent des ouvrages qui décrivent longuement son séjour en Chine et son enseignement.

Ce portrait qui se trouve dans le temple Sangen-in, à Kyoto,représente Bodhidharma sous les traits d'un personnage patibulaire, comme le veut la tradition. Il est l'œuvre d'un peintre de la période

de Momoyama, Ukkoku Togan (1565-1608)

Cette lacune de quatre siècles paraît inexplicable. Une théorie qui concorde avec les faits connus pourrait cependant fournir une explication.Les enseignements du bouddhisme ch'an ou zen, lorsqu'ils commencèrent à se répandre, étaient certainement considérés comme très radicaux et peut-être même hérétiques. En effet, les lettrés chinois de l'époque consacraient leur vie entière à l'étude des manuscrits, et leurs pratiques religieuses consistaient à célébrer des rituels très élaborés.En revanche, dans la secte ch'an, les pratiques religieuses étaient très simples, les manuscrits inexistants, et même le Bouddha ne répondait à aucune nécessité particulière. La doctrine du bouddhisme ch'an dit : « Tu trouveras le Bouddha si tu sais voir "clair dans ta propre nature. » Le bouddhisme ch'an, une religion dans laquelle le postulant cherche à atteindre le choc brutal de l'illumination intérieure, ne connaît pas d'objets de vénération.Une citation datant de 840 environ confirme ce point de vue. Un maître ch' an, Hsuan-Chien, aurait dit: « Il n'y a pas de Bouddhas, pas de patriarches. Bodhidharma n'était qu'un vieux barbare barbu... les enseignements sacrés... des feuilles de papier tout juste bonnes à essuyer le pus de vos clous. »

Selon la légende,Bodhidharma,aprés son arrivée au monastère de Shaolin, passa neuf ans à contempler le plafond d'une grotte

"écoutant les fourmis hurler".Un moine en fut si frappé qu'il se coupa une main en témoignage symbolique de sympathie.Ce rouleau peint

au XII siècle sous la dynastie Song, représente la scène.

Le ch'an finit par s'imposer à l'époque où d'autres sectes bouddhistes furent persécutées en Chine vers 845. Ce mouvement de réaction s'insurgeait contre la richesse et la puissance des monastères. Toutefois, comme le ch'an ne cherchait pas l'accumulation des richesses matérielles, la secte échappa à la persécution. Le ch'an cessa donc d'être considéré comme une doctrine hérétique. Il survécut, prospéra, et ses moines, comme tous les religieux, éprouvèrent sans doute le besoin de relater la vie de leur grand fondateur et de répandre sa parole.

Gravure ancienne représentant la méditation dans la grotte dans laquelle il séjourna pendant neuf ans.

Les ouvrages dans lesquels sont exposés les enseignements de Bodhidharma furent tous écrits longtemps après sa mort, et les livres d'exercices le furent vraisemblablement mille ans plus tard. Les fragments de son enseignement des arts martiaux qu'ils peuvent

contenir ont donc certainement été modifiés et dilués durant des siècles et des siècles, au point d'en être méconnaissables aujourd'hui.Comme toutes les archives du temple de Shaolin ont brûlé en 1928, il est peu probable qu'on trouve jamais d'autres documents prouvant que Bodhidharma mérite sa place de patriarche du ch'an, du zen et des arts martiaux. Mais ses enseignements survivent.

Pierre gravée relatant la méditation de Bodhidharma face au mur.

C'est un maître des arts internes chinois, le maître Hung Yi-hsiang, qui nous fait finalement comprendre la signification réelle des enseignements de Bodhidharma.Le maître explique que c'est Bodhidharma qui a introduit en Chine la notion de wu-te, la vertu martiale. Par là, il faut entendre les qualités de discipline, de retenue, d'humilité et de respect de la vie humaine du véritable guerrier : «Avant l'arrivée de Ta-Mo (Bodhidharma), ceux qui pratiquaient les arts martiaux en Chine s'entraînaient surtout pour se battre et ils passaient leur temps à brutaliser les faibles. Ta-Mo apporta le wu-te, qui enseigne que les arts martiaux, loin d'être pratiqués dans un esprit combatif, ont en réalité pour vocation d'encourager le développement de l'esprit et du corps. »

Le Karaté, une vieille histoire

Le Karaté a une très vieille histoire et remonte loin dans le passé à une époque ou la loi n'offrait pas la même protection qu'aujourd'hui .Ainsi l'autodéfense était vitale pour la survie.

Les premières traces de techniques de coups de poing ou de pied, remontent jusqu' à la Chine ancienne ou un moine bouddhiste Bodhidharma (également connu sous les noms de Daruma en japonais, ou Da Mo) venu de l'Inde au début du VI siècle, passa par le célèbre « monastère de la jeune forêt» (Shaolin en chinois, ou Shorinji en japonais).

Bodhidharma (460-534) Moine bouddhiste amena en Chine les bases d’un art martial à main nue

Il laissa à ses moines les premières techniques appelées « boxe de Shaolin » (Shaolin-chuan) ou encore (quanfa -méthode poings) et applicables au combat à main nue. Le monastère fut réputé au cours des siècles suivants pour les techniques de combat craintes et respectées dans toute la Chine.

Histoire du Karaté d'Okinawa

Les archives de karaté sont précieusement gardées dans les écoles d’Okinawa et racontent l’histoire détaillée de cet art martial aujourd’hui connu sur tous les continents.

Les archives du karaté d'Okinawa précieusement gardées

Xe siècle: Premiers contacts des Ryukyu avec la Chine1e moitie VIIIe siècle: Les Ryukyu sont une terre d'exil pour un nombre important de Samouraï, de moines bouddhistes et de lettrés fuyant les guerres civiles au Japon.XIIIe siècle: Okinawa est divisée en trois provinces autonomes, Hokuzan (1) montagnes du nord, Chuzan (2) montagnes du centre et Nanzan (3) montagnes du sud. Celles ci payent le tribut à la Chine et au Japon.

Les 3 provinces et Naha, la capitale d'Okinawa

XIV e siècle : La tradition dit qu’à cette époque il éxiste des techniques de combat de sources chinoises, connues sous le nom de Ti.

Idéogramme Ti (ou Te, De, ou encore Tode).

Il se noue par la suite d'étroits contacts entre les experts d'arts martiaux chinois et Okinawaïens. Les relations qui y furent nouées au cours du temps permirent aussi à de nombreux okinawaïens de faire le voyage en sens inverse, pour étudier les arts martiaux à la source même.

Boxe Chinoise (Quan-fa)

A partir du XVIe siècle : La technique okinawaïenne du Te se précise et s’imprègne de plus en plus d'éléments pris aux nombreux styles de boxe chinoise (Quan-fa) et qu'elle mérita de plus en plus l'appellation de To-de, (main chinoise « To = Chine,Te = main » ).Fin du XVe siècle : le roi Sho-Shin proscrit la possession de tout ce qui pouvait ressembler à une arme. Les armes furent confisquées et stockées dans des entrepôts royaux sévèrement gardés. Les historiens d'arts martiaux voient dans cette décision de Sho-Shin l'élément capital qui va décider de l'orientation originale des techniques de combat produites dans l'île: non seulement les techniques à main nue (Te, puis Tode), dont les premiers embryons existaient déjà, sans que l'on puisse en définir les contours, mais on se mit à considérer avec un nouvel intérêt les ustensiles à usage domestique qu'avec un peu d'ingéniosité il serait facile de convertir en armes redoutables.

Le roi Shoshin-O (1477-1526) parmi sa cour

Les pêcheurs et les paysans se mirent tout d'abord à improviser avec leurs outils de travail, d'apparence pourtant anodine pour la plupart, puis, les siècles passant, à perfectionner de véritables techniques structurées, largement inspirées de celles du Te, et actuellement impossibles à distinguer des mouvements présents dans les vieilles danses populaires d'Okinawa (Odori). Ce fut l'origine du Ti-gua, ancêtre du Ko-bujutsu (Jutsu=ensemble de techniques, Bu=guerrières, Ko=anciennes) puis Kobudo (Ko=ancien, Budo=voie du combat ou voie du guerrier).

Paysan Okinawaïen armé d’une faucille (Kama) et d’unelance rustique en bambou, à l’origine du Ko-Bujutsu

Début du XVIIe siècle : Première trace de l’appellation de l’Okinawa-te .Fin du XVIIe siècle : Les Satsuma envahissent Okinawa avec 3000 guerriers ,on interdit une nouvelle fois toute possession d'armes, ainsi que toute pratique à caractère martial. On est certain qu'une nouvelle fois les Okinawaïens bravèrent l'interdiction. Ce fut l'éclosion rapide des techniques de combat. Le Tode ainsi que le Ti-gua se développent à l'abri des yeux de l'occupant. Les entraînements ont lieu dans le plus grand secret, de nuit, et la transmission des techniques ne se font qu'oralement. Petit à petit cependant, des experts plus doués émergent du lot des pratiquants, des styles se diversifient et des maîtres, chefs de file, codifient leur enseignement, laissant de moins en moins place à l'improvisation.

Les samourais envahissent Okinawa au début du XII siècle et influencent l’histoire du karaté.

Au cours du XIXe siècle : Les écoles prendront le nom de la localité où demeurent les adeptes, Shuri-té pour désigner l’école de Sokon Matsumura (1809-1899) et ses contemporains, Tomari-té pour désigner une autre école qui se développe sans le village voisin, et Naha-té pour désigner l’école des chinois du village de Kumé qui faisait partie de Naha. Le Tomari-té ressemble beaucoup au Shuri-té. Ces deux écoles présentent directement un art de combat produit par la culture d’Okinawa.

En rouge les 3 provinces : Tomari, Shuri et Naha

Après 1868 : Une nouvelle fois tout ce qui ressemble de près ou de loin à une activité martiale est proscrit dans l'ensemble de l'Empire.En 1879 : Okinawa devient officiellement une préfecture japonaise. L'ordre nippon y règne et les vieux arts martiaux faillirent bien disparaître. Quelques vieux maîtres pratiquent encore dans une centaine d'écoles, dépositaires du patrimoine menacé.En 1900 : L’étude de L’Okinawa-té apparut dans les programmes de cultures physiques des écoles de l’île, comme moyen d’éducation pour les jeunes. Itosu Anko et Kanryo Higaonna en furent les pionniers. L’évolution et la modernisation l’Okinawa-te par la suite, est devenu définitivement le Karaté quand cette technique fut transmise au Japon.En 1903 : Première démonstration publique, à Okinawa, des arts martiaux jalousement préservés jusque-là de la curiosité des Japonais, toujours considérés comme des « étrangers ». Ce fut une révélation.En 1904 : Le gouvernement de Tokyo autorise la pratique du Karaté dans les écoles, comme faisant partie de l'éducation physique et sportive. Les Kobudo furent, par la même occasion, sauvés de l'oubli.1913 : Resté longtemps secret à Okinawa le karaté ne fut dévoilé aux yeux du public qu’au début du XXe siècle

Sur ce cliché on peut voir Kanryo Higaonna (assis, 2e en partant de la droite) et ses disciples Chojun Miyagi (debout au centre) et Juhatsu Kyoda (4e en partant de la droite)

1914 : La loi du silence est brisée et le Karaté avec Funakoshi Gichin est enfin enseigné hors d'OkinawaDès 1914 et 1915 : Kenwa Mabuni, Chotoku Motobu, Chotoku Kyan, Ogusuku, Shinpan Shiroma, Seitoku Ishikawa, Moden Yabiku et Funakoshi se relayèrent dans une série de démonstrations publiques à travers l’île d’okinawa.

Gichin Funakoshi dans son style Shotokan Ryu exécutant le kata Tekki shodan

1921 : À l’occasion de la venue du prince impérial sur l’île d’Okinawa, Gichin Funakoshi est chargé de diriger une démonstration de karaté faite par des écoliers.1922 : Un an après cet événement, une exposition nationale d’éducation physique est organisée à Kyoto et Gichin Funakoshi est envoyé pour présenter le karaté d’Okinawa. Après cette démonstration et avec l’appui de Jigoro Kano il finit par rester à Tokyo pour y diffuser son art. C’est à cette période aussi que Jigoro Kano fit un voyage sur l’île d’Okinawa et son discours sur le Budo japonais provoqua chez les adeptes d’Okinawa, une réflexion sur la qualité culturelle de leur art et la conscience de leur vocation. Il faut savoir en effet qu’à cette période, les habitants de l’île vivaient dans une situation d’infériorité par rapport à la culture Japonaise.

Jigoro Kano (--) fondateur du Judo et une des plus grandes figures du Budo Japonais de l’époque. L’attitude de Jigoro Kano était

à l’opposé du sectarisme, pour lui, son art le Judo faisait partie du budo, entendu au sens général du terme. Ce qui diffère considérablement de l’attitude des pratiquants de nos jours.

1926 : A la demande du préfet un groupe de maîtres d’Okinawa organisèrent une démonstration de karaté en l’honneur de la deuxième venue de Jigoro Kano sur lîle et c’est le maître Chojun Miyagi tout juste agé de 28 ans (fondateur de l’école Goju Ryu) qui fut chargé de la lui commenter. Le groupe était composé par les maîtres : Chojun Miyagi, Juhatsu Kyoda, Chotoku Motobu, Chomo Hanashiro, Chosho Oshiro, Choshin Chibana et K Go (Chinois).L’explication du Shuri-té est faite par Kenwa Mabuni et celle du Naha-té par Chojun Miyagi. A l’issue de cette démonstration Jigoro Kano dit à Chjun Miyagi et Kenwa Mabuni : « je pense qu’au point de vue de l’éducation physique et morale l’art du combat d’Okinawa doit être développer à grande échelle dans l’avenir et diffuser à Hondo ( l’île principale du Japon) »

Chojun Miyagi (à droite) à l’entraînement avec son élève Eiichi Miyazato.

1928 : Tout comme Gichin Funakoshi, Kenwa Mabuni quitte seul l’île d’Okinawa pour Tokyo.

1929 : Kenwa mabuni s’implante difinitivement à Osaka avec toute sa famille.

Kenwa Mabuni dans son style bien particulier, le Shito-ryu.

1937 : Démonstration de karaté dans la cours du chateau Shuri-Jo

Démonstration de karaté sous la direction de Shinpan Shiroma. On peut remarquer quà cette époque les disciples n'avaient pas encore le Kimono.

Un document exceptionnel : au premier plan, sur l’estrade, se trouve le maître Juhatsu Kyoda dirigeant un entraînement collectif de karaté d’une école d’Okinawa.

Huit maîtres de karaté posent pour la postérité. Assis de droite à gauche : Chojun Miyagi, Chomo Hanashiro, Kentsu Yabu, Chotoku Kyan.

Debout de droite à gauche : Genwa Nakasone, Choshin Chiban, Choryo Maeshiro, Shinpan Shiroma

1939 à 1945 : Okinawa dévastée par la guerre et nombre d'experts, archives vivantes des arts martiaux, disparaissent. C’est aussi à ce moment la que les premiers Japonais se mirent à l'étude de ces curieuses techniques inventées autrefois par ces paysans méprisés de leur lointaine colonie d'Okinawa. Le relais est pris et la relève enfin assurée.1950 :

Choshin Chibana (assis au centre), du karaté Shorin ryu, entouré de ses disciples à l’occasion d’une grande rencontre annuelle.

Après 1950 : Les experts d'Okinawa s'organisent en fédérations plus ou moins rivales, achevant de codifier leur enseignement sur des bases nouvelles, incorporant, modifiant,

voire créant des Kata nouveaux. Parallèlement, des experts japonais créent leurs propres styles avec d'autres modifications... Mais les deux groupes d'experts se réclament toujours, aussi farouchement l'un que l'autre, de la lignée des anciens maîtres d'Okinawa1960 :

Le maître choshin Chibana vient de recevoir le prix de l’Okinawa Times Atlhetic Service. Autour de lui se trouvent de grands maîtres d karaté. Katsuya Miyahira, Shoshin Nagamine,

Chochin Chibana, Yuchoku Higa, Meitoku Yagi, Shinei Kyan et kanei Uechi. Debout, Seiki Itokazu, Seiko Fukuchi, Hohan Soken, Shugoro Nakazato ,Sikichi Toguchi.

1997 : 1er championnat du monde de karaté et de Kobudo à Okinawa organisé à Naha (capitale d’Okinawa) 1997.

Ce championnat fut l’occasion, notamment pour les délégations étrangères d’assister à des démonstrations techniques et

de participer à des stages dirigés par par les plus grands maîtres d’Okinawa du moment.

Aujourd’hui, depuis la création de ce 1er championnat du monde, le Karaté s’est divisé

en deux pôles : le Budo et le sport. Le problème fondamental est la confusion entre ces deux pôles, c'est-à-dire deux disciplines qui portent le même nom mais dont les compétences requises dans leur domaine sont différentes. En tant que sport le Karaté est bien constitué .En tant que Budo le Karaté est un processus inachevé, et toujours en cours.

Les 4 grandes Ecoles de Karaté

Shito-ryu « l'art de l'esquive»

Kenwa Mabuni (1889-1952), né à Shuri ,Okinawa, fondateur de l’école Shito-ryu, crée en 1938

Le Shito-ryu est un héritage du Shuri-té et du Naha-té . Ces techniques sont marquées par la subtilité. Comparativement à d'autres écoles elle peut manquer parfois d'expression de puissance mais elle le compense largement par la vitesse et la subtilité technique. Les adeptes de cette école excellent souvent dans les techniques qui s'appuient sur la mobilité du bassin, les déplacements du corps et les techniques de déviation des attaques. Lors de rencontres les courants des écoles Shito-ryu et Wado-ryu obtiennent souvent de meilleurs résultats. L'habileté technique du Shito-ryu est parfois qualifiée de surperficielle par les adeptes du Shotokan qui cherchent l'éfficacité par des positions plus basses.

Emblème de la famile Mabuni, aujourd'hui présent dans toutes les écoles Shito-ryu du monde

Kenwa Mabuni ne se contente pas de juxtaposer deux courants, mais il systématise les méthodes d'entraînement avec un fondement rationnel et scientifique .Ces recherches lui ont permis s'améliorer et il a au cours de ses années affiné les techniques notamment dans les katas et c'est peu être cela qui donne à ce karaté son style pur et précis et son aspect esthétique .Les katas Shito-ryu sont aujourd'hui trés bien représentés dans les compétitions techniques.

Chojun Miyagi , ami de Kenwa Mabuni, le présente à Kanryo Higaonna afin d'étudier l'art du Naha-té

Kenwa Mabuni nomma son style Hanko-ryu puis Shito-ryu en hommage à ces deux maîtres. En japonais le nom d’Itosu s’écrit avec les deux idéogrammes Ito et Su. L'idéogramme Ito se lisant également Shi.

Anko Itosu apporte le style Shuri-té étudié avec le maître Sokon Matsumura (1800-1896) .

Celui de Higaonna avec les trois idéogrammes Higa, on, et na. L'idéogramme Higa se lisant également To.

Kanryo Higaonna apporte le style Naha-té et devient après la mort de som maître Waichinzan

(expert de boxe chinoise : Quan-fa) l'expert le plus célèbre.

En japonais un même idéogramme peut se prononcer de plusieurs manières. Ainsi la combinaison des premiers idéogrammes des noms des deux maîtres forment le mot Shito , Shito-ryu signifie donc l’école issue des deux maîtres.

Il meurt le 23 Mai 1952, à l'âge de 63 ans. C'est son fils Kenei Mabuni qui lui succède à la direction de l'école centrale de Shitô-ryu.Mabuni forma plusieurs élèves qui devinrent célèbres à leur tour :Uechi Kanei (qui créa Uechi-ha Shito-ryu)Sakagami Ryusho (qui créa Itosukai-ryu)Hayashi Terue (qui créa Hayashi-ha Shito-ryu)Tani Chojiro (qui créa Shukokai-ryu )Kaneshiro Kensei (qui créa Tozan-ryu )Kuniba Kosei (Seishinkai-ryu )Iwata Manzo (Shitokai )

Après le décès de Kenwa Mabuni, ses deux fils Kenei et Kenzo, ont poursuivi

l'enseignement du style de leur père. L’école Shito-ryu s’est développée principalement dans la région du Kansaï, au sud-ouest du Japon.Soke Kenei Mabuni , 1er fils fils du fonfateur : l'heritier du Shito-ryu

Kenei Mabuni 10e Dan , 1er fils du fondateur, né le 13 février 1918 à Shuri à Okinawa.

Il succède à Kenwa Mabuni à la direction de l’école principale du Shito-ryu. Dés son enfance, un grand nombre de karatéka fréquentait la maison et il a appris auprès de son père les différentes sortes de Karaté et le Jujutsu. C’est le maître Konishi qui lui a enseigné l’art du Kendo et le Judo. Il a appris de maître Seiko Fujita ce qu’est le Ninjutsu.

Maître Mizogushi et Soke Mabuni

Kenei Mabuni a aussi étudié les autres arts martiaux classiques. Il devient conseillé technique de la Fédération de Karaté Do au Japon et dans la commission de la Fédération de la ville d’Osaka. Il enseigne par la suite dans différents Dojo de Karaté do universitaires et entre autre au Yoshu-kan Dojo.En 1962, répondant à une invitation, il est allé enseigné au Mexique, et depuis en Amérique Centrale et Latine, dans différents pays d’Asie et en Europe.

Soke Kenzo Mabuni, le 2e fils du fondateur,

Kenzo Mabuni 10e Dan , 2e fils du fondateur (1927-2005)

Avec la permission de son père Kenwa il a joint l'école Shito-ryu quand il avait 13 ans et pendant plus de 60 années a enseigné et préservé un karaté Shito-ryu pur et vrai de la lignée de son père. Il a obtenu son SHODAN (1er Dan) 1 août 1943 et été JYUDAN (10ème Dan). Il est devenu un maître bien respecté non seulement au Japon mais également dans le monde entier.

Son organisation, NIPPON KARATE DO KAI (autrefois connu sous le nom de DAI NIPPON KARATE DO KAI) a été fondée par son père en 1939. Il a suivi exactement son programme, c'est pourquoi il l'a appelé SEITO SHITO-RYU ou SHITO-RYU PUR et VRAI.

En 1993, sur la demande de son bon ami Osamu Ozawa (maître de Shotokan), Kenzo Mabuni a voyagé à Las Vegas et a exposé le monde à Seito Shito (pur) Ryu, le karaté vrai de son père, Kenwa Mabuni. En avril 1994, Kenzo Mabuni a conduit des conférences à Albany, à New York et à Phoenix, Arizona.

L'organisation de Kenzo Mabuni, Shito-Ryu International Karate Do Kai, a maintenant des branches en Amérique du nord et du sud, Europe, en Asie et les régions d'Océanie.

Kenzo Mabuni souligne que le KATA est l'essence du karaté et dans la formation, on devrait suivre sa théorie : 75% Kata et 25% Kumite , sans compter le KIHON régulier (fondation de base du karaté ) , qu'il a exercé sous l'oeil attentif de son père.

Shotokan-ryu « l’école de la maison de shoto »

Gichin Funakoshi (1869-1957) né à Yamakawa ( Shuri ) - Okinawa,fondateur du style Shotokan-ryu, crée en 1930.

Le Shotokan-ryu plus généralement appellée « Shotokan », fait partie des écoles de Karaté les plus répondues au monde. Le Shotokan est un héritage du Shuri-té et du Tomari-te. Cette école est marquée par positions dures et profondes, très basses, l’aspect de ses mouvements est très dynamique. Les gestes sont poussés presque jusqu’à la limite, ce qui rend difficile les variations et ne facilite pas l’évolution personnelle qui devrait normalement trouver sa place à partir d’un certain age. Actuellement, dans nombre de Dojo on trouve la photo de Gichin Funakoshi. Des centaines de milliers de karatékas à travers le monde se réclament du style « Shotokan » mais ils ignorent le plus souvent la façon dont pratiquait réellement Funakoshi père. Ils pratiquent en fait la technique de son fils Yoshitaka. Mais ce que l’on oublie, c’est que Yoshitaka était atteint de tuberculose, ce qui à l’époque signifiait condamné à plus ou moins brève échéance. Le sachant, il s’entraînait comme un fou afin d’atteindre le plus haut niveau possible avant sa mort.

Yoshitaka Funakoshi à l’époque ou il dirigeait le Dojo Shotokan de Tokyo S’exerçant au Makiwara

Effectivement, il a réussi à atteindre un très haut niveau, mais en poussant l’entraînement à l’extrême voir l’épuisement…Son père visait le long terme, il est mort à quatre-vingt-sept ans. Yoshitaka lui est mort jeune vers 1948, il avait alors une quarantaine d’années. On peut s’interroger sur ce qu’aurait été son état de santé vers la soixantaine, vu la façon dont il s’entraînait ? Or de nos jours, des milliers de personnes s’entraînent comme si elles devaient jamais dépasser l’âge de trente-cinq ans ! De plus Yoshitaka était chef instructeur du Shotokan à l’époque de la seconde guerre mondiale. Ce contexte ne favorisait guère les recherches spirituelles.

Crée dans les années 1930 par Gichin Funakoshi (considéré comme le père du Karaté moderne), son enseignement à la base très proche des traditions Okinawaiennes et Chinoises, évolua rapidement surtout entre les années 1938 et 1945 vers un concept de Karaté plus sportif (orienté vers la compétition) que martial. Ce changement valut aussitôt l’hostilité des anciens maîtres d’Okinawa. La JKA « Japan Karaté Association » ou Nihon Karate Kyoukai en japonais voit le jour en 1949, fondée par Isao Obata, un des principaux disciples de Funakoshi. Elle introduit le « Jiyu-Kumite » dans les passages de grades en 1951, donc du vivant du maître. Obata, en désaccord avec la politique prônée par les « jeunes loups », Nishiyama et Nakayama, quitte la présidence de la J.K.A en 1954. Gichin Funakoshi meurt en le 26 avril 1957. Deux mois après ont lieu les premiers championnats du Japon qui seront remportés par Hirokasu Kanazawa…l’évolution est alors inéluctable.

Dés 1977, maître Hirokazu Kanazawa crée la SKI « Shotokan Karaté International » .Il est l’un des plus important et des plus appréciés ambassadeur du style Shotokan qu’il veut plus prés de la tradition tout en l’ouvrant sur des Championnats à caractères sportifs.

Emblème SKIF : Shotokan Karaté-do International

Gojo-ryu « la voie de la force alliée à la souplesse »

Chojun Miyagi (1888-1953 ), né à Naha - Okinawa,fondateur du style Gojo-ryu créé en 1935.

Cette école prend ses origines dans le Naha-te de Higaonna Kanryo, alliant tout aussi bien la force « Go », à la souplesse « ju » .Chojun Miyagi adopte le nom de son école en partant des huit préceptes de l’art du combat « Kenpo taiyo hakku » qui se trouvent dans le livre traditionel du Naha-te appelé « Bubishi ». Et c’est à partir du troisième « Essentiels sont l’inspiration et l’expiration en force (go) et en souplesse (ju) » que C.Miyagi a formé le nom Goju auquel il a ajouté le suffixe ryu .

Les techniques de l’école Goju-ryu s’apparentent aux techniques de boxe (Quan-fa) du sud de la Chine, ou l’accent est mis sur l’utilisation des membres supérieurs. Les techniques de poings sont courtes et rondes, puissantes, recherches du corps à corps, positions statiques, coups de pied bas, maîtrise de la respiration et qui sont trés imprégnés des recherches sur l’énergie interne ( Qi-gong ).

Emblème du Goju-ryu

Bien que le nom de Goju-ryu représente la force et la souplesse, la prédominance de la force est indéniable dans cette école.

Le Karaté de C Miyagi est l’héritier direct de l’art du combat développé à Naha. Ce cliché de 1914 montre un entraînement dans le Dojo de Chojun Miyagi.

Le maître se tient de face à gauche. A l’arrière plan celui qui effectue le coup de poing au visage est Seikichi Togushi. Notez bien les tenues vestimentaires :

karaté-gi et ceinture en tissu nouée pour Miyagi, pantalon à l’occidentale et ceintures de cuir pour les élèves.

Miyasato, un disciple de Miyagi, écrit : « Maître Miyagi nous entraînait de la manière suivante. En ce qui concerne l’attaque il fallait que nous puissions terrasser l’adversaire en donnant les coups de poing ou de pied sur n’importe qu’elle partie de son corps. En ce qui concerne le défense, il fallait nous renforcer pour être capable de faire rebondir les attaques reçues sur n’importe quelle partie du corps. C’est pourquoi il n’était pas rare de faire seulement un entraînement pour renforcer le corps, sans rien faire d’autrre. Le maître nous disait que le Karaté n’est rien de plus qu’une danse si le corps manque de puissance et de résistance. »

De fait, en suivant l’entraînement typique de cette école, de nombreux adeptes ont réussi à renforcer leur corps à un degré parfois surprenant.

Voici ci-dessous les noms et l’âge des principales figures de l’école Goju-ryu :k. Higaonna 1852-1915. 63ansC. Miyagi 1888-1953. 65 ans S. Kyoda 1888-1968. 80 ansS.Higa 1898-1966. 68 ansS. Fukuchi 1919-1975. 56 ans

L’école Goju-ryu s’est principalement développée dans la région du Kansai (Kyoto, Osaka, Hyogo, etc.), car c’est là que se rendait le plus souvent C Miyagi lors de ses séjours à Hondo.

Wado-ryu « la voie de l'armonie »

Hironori Otsuka (1892-1982), né à Shimodate - Ibarakifondateur du style Wado-ryu créé en 1939.

Wado Ryu « la voie de l’harmonie ». Cette école est davantage basée sur la flexibilité et l’esquive que le Shotokan de maître Funakoshi. La Wado Ryu fut le premier Karaté japonais par opposition aux styles importés d’Okinawa.Le Wado Ryu est le style qui utilise le plus les techniques du Ju Jitsu ( projection de l'adversaire ) .Il possède aussi des influences provenant du Kendo. C’est le seul style de Karaté ou le sabre est utilisé.Le Wado-ryu est une synthèse du Judo, du Karate, de l'Aikido et du Kendo .

Emblème de l’école Wado-ryu

Qu'est ce que le Karaté

En japonais le mot KARATE signifie KARA ( vide ) et TE ( main ).Le Karaté Do c’est trois syllabes qui signifient KARA ( vide ), TE ( main ) et DO

( voie ).D’une manière générale c’est l’art du combat à main nue et de l’auto défense pour vaincre son ennemi par des techniques efficaces transmit depuis longtemps dans

l’île d’Okinawa ( principale île de l’archipel japonais Ryuku et à mi chemin entre le japon et taïwan ) .

Coup de pied circulaire : Ura mawashi

Le karaté est avant tout un sport de combat japonais (un des sports de combat les plus rapides au monde , car tous les sens sont en éveils et pendant une compétition ça se joue à des dixièmes de secondes ) car les gestes utilisés sont d'origines martiales .Le karaté utilise uniquement les techniques de combat sans autres armes que les armes naturelles du corps humain comme les mains , les coudes , les genoux et les pieds .C'est devenu au cours de ces années un sport populaire auprés du public .

Kata par équipe : style Shotokan-ryu

Et c'est enfin une remarquable école de la discipline , du respect , de la tolérance .Une école de la paix contre la violence.Le karaté fait et fera toujours parti de notre vie et nous permettra avec les années d'acquérir la sagesse .

Le sens du karaté en tant qu'éducation mentaleParmis les arts martiaux, le karaté est la discipline qui met le plus en avant la valeur de la vigueur mentale. Bien sûr, le karaté n'est pas le seul art martial qui nourrit la force mentale.Progresser dans le domaine du judo ou du kendo ( art martial issu de la culture des samouraïs, qui est basé sur le combat de bâton,shi naï,confectionné avec un bambou) nécessite aussi le développement de cette force. Ainsi pour l'iaï-do (art martial qui se résume comme l'art de dégainer et de rengainer le sabre ) le plus important est de faire disparaître le trouble dans sa pensée et d'obtenir une concentration extrême .

Mais pour ces disciplines, la force physique joue un rôle non négligeable, et elles sont souvent plus difficiles pour ceux qui sont moins forts physiquement. La marge de

progression dans chacune de ces disciplines dépend souvent de la force physique des pratiquants, ceux qui sont forts physiquement faisant aussi des progrès plus rapides.

De ce point de vue, le souci essentiel du karaté est de savoir mieux se protéger à mains nues et avec les seuls coups de poing et de pied. Et, pour mieux faire face à l'attaque fortuite de l'autre, il faut posséder comme condition préalable la faculté de juger la situation d'une manière adéquate et, en même temps, faire des gestes rapides.

Dans une telle perspective, le plus important n'est pas de posséder une force physique propement dite mais la force mentale qui nous permet de conserver notre sang-froid.

De plus, les techniques d'attaque-défense du karaté sollicitant toutes les parties du corps, son entraînement permet rapidement au pratiquant de se fortifier physiquement.

Le karaté et sa méthode respiratoire naturelle

Que l'on soit timide ou que l'on ait pas une constitution physique solide, et même si la durée de l'entraînement n'est pas importante, la pratique régulière du karaté permet de forger son mental.

On sentira plein d'énergie dans son corps et de confiance en soi au fond de son ventre (le " ventre " : hara est considéré dans la culture traditionnelle extrême-orientale, toujours en vigueur, du moins au japon, comme la source de toutes force, y compris la force mentale. Chez les samouraïs, le hara-kiri était considéré comme socialement obligatoire lorsqu'un samouraï ou le membre de sa famille commettait une faute grave ou un acte prohibé par le code de conduite de cette classe sociale. L'important ne résidait pas dans la mort elle même, mais dans le fait de se donner la mort en se coupant le ventre, c'est à dire en procédant à la destruction de sa propre force et de sa personnalité. Et en retour de ce sacrifice, son honneur et celui de sa familleétaient saufs et lavés Cet exemple montre le sens symbolique attribué au ventre: hara.Dans la culture française aussi, le ventre n'est pas seulement une partie du corps, mais il est également associé au courage ou à un éta d'esprit et mental car on dit " montrer ce qu'on a dans le ventre " ou " se battre avec ses trippes " expressions qui peuvent nous aider à mieux saisir le sens de la représentation symbolique que se donnent les japonais à l'idée de hara ) , et on deviendra naturellement un homme calmeet posé.Une telle influence naturelle de cet art martial sur l'homme est trés appréciable et salutaire.Si la voie du karaté est particulièrement efficace pour travailler la concentration d'esprit, c'est grâce notamment à la technique respiratoire appelée " technique du souffle vital " , kisoku-ho, que l'on retrouve dans les katas du naha-te .La question dusouffle vital n'est certes pas un thème propre au karaté, mais une préocupation commune à d'autres arts martiaux.

Cependant contrairement à ces derniers le karaté introduit d'une manière consciente des exercices de technique respiratoire dans son entraînement. En effet, la respiration est étroitement liée à la question de la vie de de la mort et d'ailleurs, comme on peut le constater dans la langue japonaise, les termes " respirer " iki wo suru , et " vivre " iki-ru, ont la même racine étymologique

Le Karaté do, la voie de l'art martial

Le karatéka qui pratique le Karaté Do pratique avant tout un Budo ( art martial ) .La pratique du Budo c'est autre chose qu'un simple sport, c'est un comportement avec des règles bien précises , des rituels comme le comportement dans un Dojo :on ne saluera jamais son adversaire et Sensei sans avoir au préalable rectifié sa tenue , le respect du partenaire en le saluant toujours en début et fin d'exercice .Tous ces gestes et comportements feront toujours la différence par rapport à un simple sportif

Shoshin Nagamine dans la posture Zazen :Grand maître d'Okinawa né à Naha. Il accepta en 1996 la distinction de membre à vie du comité des sages de l'institut

des études zen. Plus tard dans la même année, il fut distingué par le dojo zen international de Daihonzan Chozen-ji pour son accompagnement au travers du Ken Zen Ichiyo et reçut

le nom de Dharma de Kenzan, ou le "poing Montagne".

Le karaté do est un art martial depuis sa fondation jusqu'à nos jours.Il est pratiqué par des gens qui aspirent à la stabilité et à la paix par le développement de l'esprit et du corps .Maître Funakoshi ,dans son ouvrage Karaté do Kyohan, donne une définition du terme Budo que de "nombreux responsables fédéraux feraient bien de méditer de temps à autre : " Budo " est écrit avec un ancien caractère chinois qui signifie " arrêter " accolé à un autre caractère symbolisant une hallebarde .Le caractère complet signifie donc " arrêter la violence" , " faire cesser tout conflit ".Depuis que le Karaté do est devenu un Budo , cette signification doit primer sur toute autre .

Généalogie du Karaté Shito-ryude Maître Kenwa Mabuni

Maître Kenwa Mabuni a créé son école à la mémoire de ses 2 maîtres Anko Itosudu Shuri-té et Kanryo Higaonna du Naha-té . La généalogie du Karaté Shito Ryu

puise ses origines aussi dans le Tomari-té par Maître Aragaki Ankichi ainsique dans le Chine-té par kenki Go .

Liste des Kata Shito-ryu

Maître Kenwa Mabuni

Les Kata du Shito-ryu

L'école Shito Ryu est aujourd'hui celle qui compte le nombre de kata le plus élevé sur les 5 principales écoles de karaté: Wado-ryu, Shorin-ryu, Shotokan, Gojo-ryu, Shito-ryu.

Ce nombre est surprenant, surtout si l'on se rapproche de la démarche de Kanbun Uechi qui, presque à la même période a fondé l'école Uechi Ryu avec seulement trois kata : Sanchin, Sesan, Sanseryu. Aucune autre école, n'enseigne un aussi grand nombre de

kata, c'est le registre du savoir technique constitué par la recherche personnelle de Kenwa Mabuni. Son travail est d'autant plus remarquable qu'il a reccueilli des katas de

différentes origines à une époque où l'attitude dominante des adeptes était d'approfondir quelque kata seulement. A cette époque à Okinawa la plupart des adeptes considéraient

que la conaissance d'un nombre important de kata n'était pas compatible avec la recherche en profondeur d'un kata. Certains maîtres méprisaient ostensiblement ceux qui

désiraient connaître en un temps limité plusieurs kata. Il a fallu à Kenwa Mabuni, non seulement l'avantage que lui conférait sa situation de policier local, mais surtout une

passion pour sa recherche.

La liste des Kata

Les kata shito-ryu sont nombreux, certaines écoles en comptent moins, d'autres beaucoup plus. La liste des Kata ci dessus est celle de l'école Shitokai Europe dirigée par

Maître Jasunari Ishimi 9 Dan, élève de Kenei Mabuni et Yoshiaki Tsujikawa.

Shitokai Ishimi ( Site officiel sensei Yasunari Ishimi ) - Espagne

Anko Itosu1832 - 1916

Kata du Shuri-té - Naifanchin (3):Shodan, Nidan, Sandan- Pinan ou Heian (5): Shodan, Nidan, Sandan, Yodan, Godan- Bassai (2) :Dai, Sho- Kosokun (2): Dai, sho, - Shiho-Kosokun- Jitte- Jion- Jiin (origine Tomari-Te)- Rohai (3): Shodan, Nidan, Sandan- Wansyu- Wankan- Wandan- Chintei- Chinto (Gankaku)- Chinsyu- Goju Shiho (Useishi)

Seisho Aragaki(kamadeunchu)

1840 - 1920

Kata du Tomari-té

- Nisheishi (Nijyushiho)- Shochin- Unsyu (Unshu)

Sokon Matsumura1792 - 1896

- Matsumura no Bassai- Matsumura no Rohai- Matsumura no Wankan- Matsumura no A-nan

Autres Kata du Tomari-té- Tomari no Wansyu (Empi)- Tomari no Bassai- Tomari Chinto- Tomari no Rohai

Kanryo Higaonna1853 - 1916

Kata du Naha-té - Sanchin- Seienchin- Seisan- Saifa- Sanseiru - Seipai- Shisochin- Kururunfa- Suparinpei

Miyagi Chojun1888 - 1953

- Gekisai (2):Dai Ichi, Dai Ni- Tensho

Kenwa mabuni1889 - 1952

Kata de Kenwa Mabuni- Shinsei dai ichi - Shinsei dai ni- Miojyo- Aoyagui (Seiryu)- Jyu Roku- Matsukaze (Wankan)

Go Kenki ( Wu Xian Hui )1886 - 1940

Kata Chinois- Haffa- Hakkaku- Papporen- Nipaipo

Nakaima Norisato1850 - 1927

- Pachyu- Heiku- Paiku- A-nan

Autres Kata

- Matsumora no Sesyan (Hangetsu)- Chantanyara no Kushyanku- Chibana no Kusyanku- Ishimine no Bassai- Kihan no Bassai- Oyadomari no Bassai- Shinpa- A-nanko

Sensei Yasunari Ishimi - Kyoshi

Maître Yasunari Ishimi est le représentant de l'école Shito-Kai pour l'Europe .Il a été nommé par le maître Iwata, Président de l'école Shito-Kai.

Le Maître

Yasunari Ishimi est né le 30 octobre 1943 au Japon à Hyogo (près d'Osaka) . Il est diplômé en philosophie et en lettres de la faculté des langues étrangères de Kobe

(Kobe Gaidai).Il est actuellement 7 Dan de Karaté par la Fédération japonaise et 9 Dan par la Fédération

Espagnole .

Son parcours

1956 : Commence à pratiquer Karate, style Kushin-Ryu, avec le maître Matsukazi. 1959 : Études de Baccalauréat. Il se forme au Karaté style Goju-Ryu.

1960 : Il commence avec le style Shito-Ryu avec le maître Tsujikawa, et par sa recommandation il commence à la fois à se former avec le maître Kenei Mabuni, fils du

fondateur ( Kenwa ) de l'école Shito-Ryu.

Kenwa Mabuni, Yoshiaki Tsujikawa et Soke Kenei Mabuni, le fils du fondateur du shito ryu

1961 : Il commence des études universitaires à Kobe. C'est la qu'il obtient son 1 Dan par la Fédération japonaise de Karaté.1962 : Il est capitaine de l'équipe universitaire de Karaté de Kobe. Il termine Champion territorial par équipe à Kobe. Il obtient aussi son 2 Dan de la Fédération japonaise de Karaté.1965 : Il termine second en individuel dans le Championnat National Universitaire au Japon. 1967 : Il obtient son 3 Dan par la Fédération japonaise de Karaté. C'est aussi à cette dâte qu'il arrive enl'Espagne. Il donne des cours dans plusieurs gymnases de Madrid, jusqu'à monter son propre dojo. 1969 : Il retourne au Japon pour son examen du 4 Dan devant la Fédération japonaise de Karaté. 1970 : Ouverture à madrid du "Gymnase Ishimi". Son 5 Dan il le passera devant la Fédération espagnole de Karaté. Il fonde cette même année l'Association Shito-Ryu Espagne.Il est nommé entraîneur National de la Fédération espagnole de Karaté.1973 : Retour au Japon pour son examen du 5 Dan de la Fédération japonaise de Karaté. 1979 : Il passe son 6 Dan devant la Fédération japonaise de Karaté, de même que son 6 Dan devant la Fédération espagnole de Karaté. 1980 : Lors des championnat du Monde de Karaté en Espagne il devient juge mondial de Kata. 1983 : Il obtient son titre de Juge International ainsi que juge Mondial de Kumite. Cette même année il devient 7 Dan devant la Fédération espagnole de Karaté. 1985 : Il devient 7 Dan devant la Fédération japonaise de Karaté. L'enseignant Kenei Mabuni ( fils du fondateur du shito ryu ) lui accorde le titre Kyoshi (Maître de Shito-Ryu). 1988 : Il est nommé représentant de l'école Shito-Kai pour l'Europe par le maître Iwata, Président de l'école Shito-Kai.

Maître Iwata Manzo (1924-1993) est né à Tokyo ( japon)

1995 : En juin il devient 8 Dan devant la Fédération espagnole de Karaté.2005 : Il obtient son 9 Dan devant la Fédération espagnole de Karaté .

Aujourd'hui

Il réside actuellement à Madrid et il se consacre entièrement à l'enseignement et la pratique du Karaté Do dans son Dojo.Il dirige aujourd'hui les activités de l'Association Shitokai en Europe dont sont affiliés de nombreux pays ( Suisse, Portugal, France,..etc ) tous dans le même esprit des arts martiaux .

Ses Stages

Les stages proposés par maître Ishimi sont un regard enrichissant sur le Karaté Do et ses origines.Maître Ishimi enseigne avec une pédagogie remarquable un karaté à l'esprit originel, plus proche des vraies valeurs et dénué de l'esprit de pure compétition trop présent dans le karaté moderne.