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Date : Vendredi 24 février 2017 AP : INITIATION A LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE Séance 3 : Traiter les informations contenues dans les documents Objectifs : Comprendre ce qu’est, lors d’une recherche documentaire, l’étape du traitement de l’information. Savoir effectuer une lecture rapide d’un article. Savoir établir le plan détaillé d’un article par l’intervention active sur le texte et la prise de notes. Savoir sélectionner, extraire les informations essentielles et pertinentes dans les documents. I) Le traitement de l’information, une compétence de la recherche documentaire, à développer A) Ce qu’est l’étape du traitement de l’information lors d’une recherche documentaire Le traitement de l’information trouvée est une étape et une compétence nécessaires de la recherche documentaire qui consiste à traiter intellectuellement l’information . Il s’agit de la lire, ou de la regarder (image), synthétiquement et analytiquement , de la comprendre, de se l’approprier, de hiérarchiser les informations , en soulignant , en mettant en gras, en utilisant des couleurs sur un texte, en y insérant des titres de parties , en y supprimant, si besoin, des éléments de connaissance inutiles, le tout, pour en dégager un plan détaillé , adapté à son objectif initial de recherche. La compréhension d’un texte nécessite souvent de rechercher des informations supplémentaires pour obtenir des explications . Par exemple, il faut trouver la définition d’un mot dont on ne saisit pas bien le sens. Lorsqu’on a réuni un corpus , il s’agit, ensuite de croiser , de confronter les documents. Il peut être nécessaire, enfin, d’établir une synthèse des divers documents . Le processus d’identification du document et de la, notation de ses références a fait partie de la fin de l’étape précédente qui est 1

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Page 1: Web viewEt il ne plaisante pas avec les contempteurs des dieux de la cité – un Socrate ou un Euripide – contre lesquels il défend avec vigueur,

Date : Vendredi 24 février 2017

AP   : INITIATION A LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Séance 3 : Traiter les informations contenues dans les documents

Objectifs : Comprendre ce qu’est, lors d’une recherche documentaire, l’étape du traitement de l’information. Savoir effectuer une lecture rapide d’un article. Savoir établir le plan détaillé d’un article par l’intervention active sur le texte et la prise de notes. Savoir sélectionner, extraire les informations essentielles et pertinentes dans les documents.

I) Le traitement de l’information, une compétence de la recherche documentaire, à développer

A) Ce qu’est l’étape du traitement de l’information lors d’une recherche documentaire

Le traitement de l’information trouvée est une étape et une compétence nécessaires de la recherche documentaire qui consiste à traiter intellectuellement l’information. Il s’agit de la lire, ou de la regarder (image), synthétiquement et analytiquement, de la comprendre, de se l’approprier, de hiérarchiser les informations, en soulignant, en mettant en gras, en utilisant des couleurs sur un texte, en y insérant des titres de parties, en y supprimant, si besoin, des éléments de connaissance inutiles, le tout, pour en dégager un plan détaillé, adapté à son objectif initial de recherche.

La compréhension d’un texte nécessite souvent de rechercher des informations supplémentaires pour obtenir des explications. Par exemple, il faut trouver la définition d’un mot dont on ne saisit pas bien le sens.

Lorsqu’on a réuni un corpus, il s’agit, ensuite de croiser, de confronter les documents. Il peut être nécessaire, enfin, d’établir une synthèse des divers documents.

Le processus d’identification du document et de la, notation de ses références a fait partie de la fin de l’étape précédente qui est celle de l’évaluation, de la critique, de la sélection des documents.

B) La catégorie « Traitement de l’information » sur le blog du CDI

Traitement de l'information

II) Lecture synthétique de l’article « GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - Théâtre et musique »1

A) Théorie de la lecture synthétique2

Avant de commencer à lire l’article dans son intégralité, il convient :

- d’abord, de bien lire le titre général de l’article, en l’analysant brièvement dans ses mots clés ;

- puis, d’observer le plan du texte, c’est-à-dire seulement les titres des parties ;- enfin, d’examiner l’introduction et la conclusion.

1 Jacques CHAILLEY, François JOUAN, « GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - Théâtre et musique ». In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopædia Universalis, consulté le 29 septembre 2016. Disponible sur http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/grece-antique-civilisation-theatre-et-musique/2 Les expressions de « lecture rapide » et de « lecture en diagonale » sont plus habituellement utilisées que celle de lecture synthétique qui est choisie ici. 

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Page 2: Web viewEt il ne plaisante pas avec les contempteurs des dieux de la cité – un Socrate ou un Euripide – contre lesquels il défend avec vigueur,

B) Pratique de la lecture synthétique à partir de l’article « GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - Théâtre et musique » 

http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/grece-antique-civilisation-theatre-et-musique/

III) Prendre des notes à partir d’un article, en sélectionnant, en extrayant les informations essentielles et pertinentes dans les documents, en les organisant soi-même sous la forme d’un plan détaillé.

A) Observation d’un exemple de traitement de l’information pour l’introduction contenue dans l’article « GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - Théâtre et musique »3

Lien pour accéder, à partir du lycée, à la version payante d’Encyclopaedia Universalis

B) Exercice de traitement de l’information par l’intervention sur le texte et la prise de notes à partir de l’article « GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - Théâtre et musique »4

Consignes de travail :

Vous devez:

Vous mettre en groupe de deux, et vous répartir les extraits. (Il s’agit d’apprendre à travailler efficacement en groupe).

Enregistrer chacun ce document sur l’ordinateur.

Intervenir, dans un processus d’analyse et de synthèse, sur chaque extrait en utilisant des couleurs selon votre choix. Par exemple, le violet pour une idée principale, le bleu pour une idée secondaire par rapport à l’idée principale, le vert, comme une sous idée de l’idée secondaire. Mettez en gras et souligner pour vous repérer dans le texte.

Transformer le texte en un plan détaillé, en y mettant des titres, en numérotant des parties, et des sous-parties:

Vous pouvez omettre, éliminer des informations qui vous semblent accessoires, c’est-à-dire insuffisamment importantes.

Extrait 1

« Les sujets et l'action

Les sujets tragiques sont empruntés au vaste répertoire mythique popularisé par les épopées anciennes, dont il ne nous reste que L'Iliade et L'Odyssée. Le cycle légendaire le plus productif était précisément celui de la guerre de Troie, qui a fourni la matière de l'Ajax et du Philoctète de Sophocle, d'Iphigénie à Aulis, d'Hécube et des Troyennes d'Euripide. Les retours des héros victorieux et leurs malheurs ultérieurs ont inspiré L'Orestie d'Eschyle, les deux Électre de Sophocle et d'Euripide et, toujours de ce dernier, Oreste, Hélène, Andromaque et Iphigénie en Tauride. L'Odyssée avait également fourni le sujet du drame satyrique du Cyclope. Très riche était aussi le cycle thébain : Thèbes était la patrie de Dionysos (Les Bacchantes d'Euripide), d'Œdipe (Œdipe roi et Œdipe à Colonne de Sophocle), le roi maudit dont les fils déclenchèrent par leur discorde le fameux siège de la ville, illustré par Les Sept contre Thèbes d'Eschyle, Antigone de Sophocle, Les Phéniciennes et Les Suppliantes d'Euripide.

3 Ibid.4 Ibid.

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Celui-ci s'intéresse beaucoup aux légendes attiques qui exaltent, à travers Thésée et les autres rois mythiques d'Athènes, les vertus dont se targuaient les Athéniens : Les Héraclides, Ion, Hippolyte. Les légendes locales, souvent associées à la présence ou au passage d'un héros, fournissent aussi beaucoup de sujets : ainsi l'Argolide (Les Suppliantes d'Eschyle) ; la Thessalie (Alceste d'Euripide) ; Delphes (Ion) ; autour d'Héraclès, Trachis (Les Trachiniennes de Sophocle) ou Thèbes (Héraclès d'Euripide) ; Corinthe, terre d'asile de Jason (Médée d'Euripide).

Les mythes, sous leurs formes littéraires ou populaires, comportaient de nombreuses variantes. L'adaptation scénique, qui constitue une véritable recréation des légendes, contraint le poète à faire des choix, parfois complexes, entre ces variantes. Il doit procéder à une concentration de la matière mythique dans le temps et dans l'espace, opérer un tri parmi les personnages, construire une intrigue assurant une progression dramatique, développer des caractères souvent restés sommaires dans les poèmes anciens, enfin mettre en évidence les leçons universelles qui découlaient de telle aventure particulière. Le succès des drames les plus populaires contribuera ainsi à fixer pour les siècles à venir la figure et la légende de nombreux héros : la postérité verra Prométhée à travers Eschyle, Antigone ou Œdipe à travers Sophocle, Médée ou Phèdre à travers Euripide.

L'action tragique est, à l'origine, très simple, et il y a peu de mouvement : ainsi dans le Prométhée ou dans Les Perses, d'Eschyle. Elle se compliquera peu à peu chez ses successeurs, parfois au détriment de l'unité dramatique, dans les pièces dites diptyques, qui juxtaposent deux actions plus ou moins bien liées, comme Ajax, Héraclès ou Andromaque. Les situations dramatiques n'étant pas en nombre infini, certains types de scènes se répètent avec quelques variantes d'une pièce à l'autre : supplications, fuite à l'autel d'un personnage menacé, arrivée inopinée d'un sauveur, « reconnaissances », récits de messagers, scènes d'agôn (conflit de paroles organisé suivant des schémas qui évoquent les débats judiciaires), intervention in fine d'un deus ex machina, surtout chez Euripide. En regard, on notera le talent avec lequel un Aristophane reproduit pour s'en moquer les artifices dramatiques dont usent les poètes tragiques, et surtout Euripide. Cet usage de la parodie est un des aspects les plus subtils de sa verve comique. »

Extrait 2

« Théâtre et religion

Le théâtre grec est resté profondément marqué par ses origines religieuses. La représentation est intégrée au culte de Dionysos, le théâtre est une dépendance de son temple et son prêtre préside au spectacle. Les actes du culte y sont souvent mis en scène : offrandes, sacrifices, consultations d'oracles. Les problèmes liés aux pratiques funéraires – sépulture, culte du tombeau – sont au centre de plusieurs drames (Les Choéphores, Antigone, Les Suppliantes d'Euripide). Par ailleurs, les mythes eux-mêmes impliquent toujours les rapports entre hommes et dieux. Le sacré est donc au cœur du drame, même si chacun des trois grands poètes en a une conception propre. Dans l'univers d'Eschyle cohabitent encore les terrifiantes divinités primordiales, Titans, Érinyes, Malédictions, et les dieux plus jeunes, les Olympiens, qui établissent difficilement leur primauté (le Zeus du Prométhée, l'Apollon et l'Athéna des Euménides). L'homme est menacé de toute part : il subit les effets de ses fautes personnelles, de la malédiction éventuelle de la race, parfois d'un simple caprice divin (Io, Cassandre). Zeus peut pourtant, par la souffrance, les mener à la sagesse et à une certaine sérénité.

La piété de Sophocle, longtemps célébrée, comporte certaines zones d'ombre. Expert en matière de cultes, le poète reconnaît par ailleurs l'harmonie d'un monde soumis à l'ordre divin, à la justice de Zeus et de son fils Apollon. En revanche, il propose à son public des énigmes religieuses dont il ne donne pas la clé. Des contempteurs des lois divines, comme le Créon d'Antigone, sont justement punis. Mais Œdipe ou Ajax méritent-ils vraiment leur terrible châtiment ? Est-il normal que la punition de Créon entraîne la mort de sa femme et de son fils ? Pourquoi Philoctète se trouve-t-il en définitive humilié et contraint de rejoindre ses persécuteurs devant Troie ? Ce sont, il est vrai, les données du mythe, mais

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on peut penser que Sophocle se range plutôt du côté des victimes humaines que des « justiciers » divins.

Le cas d'Euripide est plus troublant encore. Même si son théâtre traduit une certaine « laïcisation » du drame, on ne croit plus guère à un Euripide athée, utilisant la tragédie comme une arme contre la religion. Il est aussi, à sa manière, un esprit religieux. Mais les exigences de sa pensée ne se satisfont pas de l'image des dieux que lui présente le mythe, en sorte qu'on est tenté de lui attribuer la révolte de nombre de ses héros contre l'injustice divine. On trouve pourtant chez lui des dieux qui protègent et aiment les hommes. L'abandon des bacchantes à Dionysos engendre à la fois l'extase et le crime : signe d'une ambivalence dont le poète semble chercher en tous sens des explications qui le fuient.

La comédie ne fait pas moins de place aux dieux, même s'il lui arrive de leur témoigner une familiarité goguenarde. Comme les tragiques, Aristophane aime représenter le rituel : dévotions domestiques, cérémonies civiques, fêtes de femmes, rites d'initiation. Et il ne plaisante pas avec les contempteurs des dieux de la cité – un Socrate ou un Euripide – contre lesquels il défend avec vigueur, devant son public, la « religion des ancêtres ».

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