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Web viewHorizons du libéralisme, premier livre publié par Zambrano au mois de septembre 1930, ... Devenue professeur auxiliaire d’Histoire de la Philosophie,

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QUETZALCOATL

María Zambrano (Vélez-Málaga, 1904—Madrid, 1991). Disciple d’Ortega y Gasset et admiratrice d’Unamuno, elle est une des essayistes et philosophes les plus importants en langue espagnole du XXe

siècle. Après avoir eu son Bac, María Zambrano s’inscrit en Philosophie, en 1921, à l’Université Centrale de Madrid. À l’Université, les femmes sont une minorité. Ce n’est pas un hasard si les premiers articles qu’elle publiera en 1928 dans le journal El Liberal montrent un vif intérêt pour la situation et le rôle de la femme dans les sociétés modernes. Horizons du libéralisme, premier livre publié par Zambrano au mois de septembre 1930, est un essai politique qui marque un éloignement par rapport à Ortega y Gasset et le rapproche plutôt des milieux socialistes. Devenue professeur auxiliaire d’Histoire de la Philosophie, à l’Université de Madrid, elle publie plusieurs articles à la Revista de Occidente, revue dirigée par Ortega, et à Cruz y Raya, revue catholique et républicaine, dirigée par l’intellectuel José Bergamín. Dès le début de la Guerre d’Espagne, María Zambrano s’engage pleinement, dans une sorte de « mystique politique », en faveur de la République et signe le 1er août 1936 le « Manifeste de l’Alliance d’Ecrivains Antifascistes pour la Défense de la Culture », avec Alberti, Buñuel, Bergamín et bien d’autres intellectuels et artistes. La guerre est aussi une rupture dans sa vie, pleine de souffrances : la mort de son père, l’exécution du compagnon de sa sœur, les problèmes psychologiques de celle-ci qui s’en suivent, et dont elle devra s’occuper toute sa vie, la thèse interrompue qu’elle préparait sur Spinoza, sous la direction d’Ortega. L’exil la menera au Mexique, à Cuba, à Porto Rico, en Italie, en France et en Suisse. C’est dans ce nomadisme permanent qu’elle écrira ses livres les plus importants : son autobiographie Délire et destin (1952), l’œuvre dramatique Le tombeau d’Antigone (1967) et plusieurs essais philosophiques décisifs dont L’homme et le divin (1955) et Personne et démocratie (1958). En 1984, elle rentre en Espagne, s’installant à Madrid. Grâce a plusieurs jeunes disciples, elle réussit à publier deux livres importants De l’aurore (1986) et Notes d’une méthode (1989). L’autre chef-d’œuvre, Les rêves et le temps (1992), apparaît déjà d’une manière posthume.

« De todas las acciones trascendentes del hombre, la mayor es, sin duda alguna, más que el morir, el nacer, cuando el nacer no es el hecho mudo de haber nacido, el “  estar” aquí  (Dasein) heideggeriano, sino el nacer activo y trascendente, cumplido por Quetzalcóatl en la forma arquetípica del sacrifico » (…) « Quetzalcóatl, “Señor de la Aurora” simboliza y es a su modo, la aurora del hombre. La permanente aurora del hombre. Ya que lo mejor de lo humano es lo de que auroral tiene, esa su reiterada salida al alba ; ese su alborear, María Zambrano, « El camino de Quetzalcóatl », reseña del libro de Laurette Séjourné, El universo de Quetzalcóatl, en Cuadernos Americanos, marzo-abril de 1964.

Agustí Bartra (Barcelone, 1908—Tarrasa, Catalogne, 1982). Écrivain en langue espagnole, mais surtout poète en langue catalane, il part en exil en 1939. Son expérience du camp de concentration d’Argelès-sur-Mer va être l’objet d’un livre en catalan, Xabola, puis d’un texte remanié en espagnol, Cristo de 200 000 brazos. Au Mexique, il fonde la revue Lletres, en catalan. Dans ses long poèmes, ils s’inspire de la mythologie grecque (Odiseo, 1955, Marsias i Adila, 1957, Deméter, 1961) et amérindienne (Quetzalcoatl, 1960) pour exprimer le dépaysement et l’exil, mais aussi, comme essayiste et traducteur, il s’intéresse à d’autres mythes (Poema de Gilgamesh, 1986) et publie un dictionnaire de mythologie. Par ailleurs, il est un traducteur remarquable de poésie nord-américaine, anglaise (Blake, T.S. Elliot) et française (Breton). Il rentre en Espagne en 1970. Son fils, Roger Bartra (1942—), est un célèbre anthropologue et essayiste mexicain.

« No creo que en ningún otro mito del mundo haya nada tan bello y cargado de símbolo trascendental como el momento en que de las cenizas del corazón de Quetzalcoatl sale su espíritu en forma de estrella y asciende al cielo. Si Quetzalcoatl es el dador, hombre y dios solar, símbolo del eterno retorno, estrella que muere y astro que resucita, en una palabra, conciencia y creación, Tezcatlipoca, en cambio, es la noche, el que roba y asalta en las encrucijadas, el destructor, el frío del Norte negro, el jaguar, la fuerza ciega de la naturaleza. Quetzalcoatl es, para mí, la encarnación de una grandeza que quiere ser, y es, un poder, mas no una voluntad de poder, como diría Buber. Los contenidos de su fuerza

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espiritual le impedirían, si por otra parte no estuviera lleno de amor, traicionar su meta por medio de falaces justificaciones. Es un codificador del alma. Tezcatlipoca representa la lucha continua del poder vacío y maniqueo que sólo tiende a su propio acrecentamiento y que si cesara en su acción sin misión se derrumbaría como un espectro de corteza en medio del estrépito de los acontecimientos. En cierto modo, Tezcatlipoca es la historia en su aspecto deshumanizado: lo que se cierra para devorar lo que ha apresado. Veo a Quetzalcoatl como el héroe espiritual que se niega a combatir la violencia con la violencia. Ha de crearse por la palabra y por la acción luminosa, se derrama, abraza, conquista espíritus, canta la vida porque la vive en la plenitud del yo-tú-él, grávido de conciencia terrestre y de verdades atravesadas por el espíritu. Si frente a Tezcatlipoca su actitud es prometeica, la conciencia de su condición humana le evita toda desmesura. Así, lo acompañan Nanotzin, la mujer, y Xelhua, el discípulo más amado », prólogo de Agustí Bartra a su Quetzalcóatl.

« Soy Quetzalcoatl de luz y de viento, Nanotzin. De mi fin nacerá mi principio.Respiraré en el tiempo, moraré en mi Estrella y en mi último vuelo me acompañarán las gaviotas. Hundiré mi coa de fuego en la sementera de la eternidad y de mi semilla brotarán nuevas milpas de astros », Agustí Bartra, Quetzalcóatl.+++++++++++++

Luis Cernuda (1902, Séville—Mexico, 1963). Né à Séville, Cernuda fréquente l'Université de Séville où il rencontre Pedro Salinas, qui le met en contact avec Emilio Prados et Manuel Altolaguirre du magazine Litoral qui publient ses premiers poèmes. De 1929 à 1938, il a vécu à Madrid, où il a travaillé dans les Missions pédagogiques de la République et publié plusieurs ouvrages inclus dans la première édition de La realidad y el deseo (1936). Son dépit amoureux, provoqué par le comédien Serafín Fernández, l’inspire deux recueils de poèmes : Donde habite el olvido et Los placeres prohibidos. Cette homosexualité assumée donna à son parcours, dans le contexte catholique et traditionaliste de l’époque, une facette indéniable de rebelle. Défenseur de la cause républicaine, pendant la guerre civile, en 1938, il est parti en exil au Royaume-Uni, puis aux États-Unis et, enfin, au Mexique. Malgré son caractère réservé, il est attaché à ses amis, exilés comme lui, qu’il rencontre au Mexique: María Zambrano, José Moreno Villa, Manuel Altolaguirre, Concha Méndez. Partagé entre l’influence surréaliste, au début, la poésie française contemporaine et la lyrique romantique anglaise, sa poésie, méditative et élégiaque, s’inscrit tout de même dans une lignée nettement hispanique : Garcilaso de la Vega, Fray Luis de León, Bécquer et, à certains égards, Juan Ramón Jiménez. La solitude, l’amour, la rupture entre le désir et la réalité, l’exil, son mépris de l’Espagne bigote, sont des thématiques constantes dans son œuvre. Cernuda est un poète décisif de la génération de 1927, avec Lorca et Aleixandre. Il a eu une influence durable et profonde dans la poésie et littérature espagnoles de la seconde moitié du XXe (Pablo García Baena, Gil de Biedma, Juan Goytisolo) et dans la poésie mexicaine (Octavio Paz).

« …..Pobre rey Moctezuma, golondrinaRezagada que sorprende el invierno,Mojada y aterida el ala ya sin fuerza,Pero no es rey quien nace, y Cortés lo sabía.¿Por qué lo olvidó luego, emulando con duquesEn la corte lejana, él, cuyos pies se hicieronPara besarlos príncipes y reyes ?Cuando él se abandonó también Dios le abandona.

Ahora amigos y enemigos están muertos

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Y yace en paz el polvo de unos y otros,Menos yo : en mi existencia juntas sobrevivenVictorias y derrotas que el recuerdo hizo amigas,¿Quién venció a quién ?, a veces me pregunto.

Nada queda hoy que hacer, acotada la tierraQue ahora el traficante reclama como suyaNegociando con cuerpos y almas ;Ya sólo puede el hombre hacer dinero o hijos,Y en un rincón al sol de este suelo, más míoQue lo es el otro allá en el mundo viejo, solo, pobreTal vine, aguardo el fin sin temor y sin prisa. 

Del viento nació el dios y volvió al vientoQue hizo de mí una pluma entre sus alas.Oh, tierra de la muerte, ¿dónde está tu victoria ? »,Luis Cernuda, versos finales de su poema, Quetzalcóatl,.