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M 1 , séance du 31/01/2017, (14 – 18 H) EXPLOITATION D'UN DOSSIER DOCUMENTAIRE Il est demandé de construire, partir du dossier ci-joint comportant 7 documents et pour une classe de terminale dans le cadre de l’enseignement spécifique, une séquence pédagogique intégrant obligatoirement des travaux réaliser par les élèves. La composition du candidat devra s’appuyer sur des connaissances précises en matière de didactique de la discipline scolaire sciences économiques et sociales, notamment en ce qui concerne la conception des dispositifs d’apprentissage. Extrait du programme de terminale THEME : Classes, stratification et mobilité sociales 1.1. Comment analyser la structure sociale ? Notions : inégalités économiques, inégalités sociales, classes sociales, groupes de statut, catégories socio-professionnelles. I.C. : On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif. On procédera des comparaisons en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés. On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s’interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés post-industrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie). Acquis de première : salaire, revenu, profit, revenus de transfert. SUJET : Le caractère multiforme et cumulatif des inégalités économiques et sociales. Doc 1 : Ces multiples dimensions de la richesse forment système, comme dans le cas de la pauvreté, en se renforçant réciproquement en un processus cumulatif. Les mêmes enchaînements et rétroactions entre les inégalités, qui conduisent l'accumulation de handicaps l'un des pôles de la hiérarchie sociale, produisent une accumulation d'avantages et de privilèges l'autre pôle. Est-il nécessaire de rappeler qu'une position dominante au sein des rapports de production (comme chef d'entreprise, comme cadre de direction, comme gros indépendant ou comme rentier) vaut presque coup sûr son détenteur, tout la fois, de solides revenus primaires, un haut niveau de vie et d'importantes possibilités d'accumulation patrimoniale ; un logement situé dans les « beaux quartiers », spacieux et bien équipé, complété par une (ou même plusieurs) résidence(s) secondaire(s) ; une moindre usure au travail, dont l'effet bénéfique pour la santé sera encore renforcé par des vacances et des loisirs fréquents et variés ; de multiples relations dans le monde des affaires, de la politique ou du spectacle qui, elles seules, sont susceptibles de garantir l'avenir de ses enfants ; en dehors même de la possibilité de leur offrir les meilleures chances de succès scolaire, grâce leur imprégnation précoce de la culture dominante (qui est aussi, pour l'essentiel, la culture académique), une large ouverture au monde, la fréquentation des meilleurs établissements publics ou privés. Autrement dit, de même que le handicap appelle le

· Web viewPour un grand nombre d’indicateurs, les catégories sociales les plus aisées apparaissent, dans les statistiques, comme étant «en meilleure santé». Plusieurs facteurs

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M 1 , séance du 31/01/2017, (14 – 18 H)EXPLOITATION D'UN DOSSIER DOCUMENTAIRE

Il est demandé de construire, a partir du dossier ci-joint comportant 7 documents et pour une classe de terminale dans le cadre de l’enseignement spécifique, une séquence pédagogique intégrant obligatoirement des travaux a réaliser par les élèves. La composition du candidat devra s’appuyer sur des connaissances précises en matière de didactique de la discipline scolaire sciences économiques et sociales, notamment en ce qui concerne la conception des dispositifs d’apprentissage.

Extrait du programme de terminaleTHEME : Classes, stratification et mobilité sociales1.1. Comment analyser la structure sociale ? Notions : inégalités économiques, inégalités sociales, classes sociales, groupes de statut, catégories socio-professionnelles. I.C. : On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif. On procédera a des comparaisons en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés. On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s’interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés post-industrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie). Acquis de première : salaire, revenu, profit, revenus de transfert.

SUJET : Le caractère multiforme et cumulatif des inégalités économiques et sociales.

Doc 1 : Ces multiples dimensions de la richesse forment système, comme dans le cas de la pauvreté, en se renforçant réciproquement en un processus cumulatif. Les mêmes enchaînements et rétroactions entre les inégalités, qui conduisent a l'accumulation de handicaps a l'un des pôles de la hiérarchie sociale, produisent une accumulation d'avantages et de privilèges a l'autre pôle. Est-il nécessaire de rappeler qu'une position dominante au sein des rapports de production (comme chef d'entreprise, comme cadre de direction, comme gros indépendant ou comme rentier) vaut presque a coup sûr a son détenteur, tout a la fois, de solides revenus primaires, un haut niveau de vie et d'importantes possibilités d'accumulation patrimoniale ; un logement situé dans les « beaux quartiers », spacieux et bien équipé, complété par une (ou même plusieurs) résidence(s) secondaire(s)  ; une moindre usure au travail, dont l'effet bénéfique pour la santé sera encore renforcé par des vacances et des loisirs fréquents et variés ; de multiples relations dans le monde des affaires, de la politique ou du spectacle qui, a elles seules, sont susceptibles de garantir l'avenir de ses enfants ; en dehors même de la possibilité de leur offrir les meilleures chances de succès scolaire, grâce a leur imprégnation précoce de la culture dominante (qui est aussi, pour l'essentiel, la culture académique), a une large ouverture au monde, a la fréquentation des meilleurs établissements publics ou privés. Autrement dit, de même que le handicap appelle le handicap, le privilège donne naissance au privilège ; et celui que la fortune favorise sous un angle a toutes les chances de la voir lui sourire sous tous les autres.(Le système des inégalités, A.Bihr, R. Pfefferkorn, Coll. Repères, Ed. La Découverte, 2008)

Doc 2 : Décomposition des inégalités de salaire entre hommes et femmes en 2012 (en %)Les femmes gagnent ...% de moins que les hommes

Ecart tous temps de travail confondus 25,7

Effet du temps partiel - 9,4

Ecart pour des temps complets 16,3

Effet de l'inégale répartition des métiers* - 3,5

Ecart pour des temps complets à métier équivalent 12,8

Effets de structure a métier équivalent (âge, secteur d'activité, taille de l'entreprise, type de contrat de travail) - 2,3

Part non expliquée 10,5Salariés du secteur privé et des entreprises publiques, hors dirigeants d'entreprise et métiers de l'agriculture, de l'administration publique, professions juridiques, armées et police. (Ministère du travail)

Doc 3 : Concentration du patrimoine total des ménages en France en 2010 (en %)

10 % des ménages 020 % des ménages 030 % des ménages 140 % des ménages 250 % des ménages 760 % des ménages 1470 % des ménages 2380 % des ménages 3590 % des ménages 52100 % des ménages 100

(INSEE)

Doc 4 : La représentation des femmes en politique en France

Année Part de femmes (en %)

Députées 2012 26,9

Sénatrices 2014 25

Dans les communes : - conseillères municipales - maires

20142014

40,316

Dans les départements : - conseillères départementales - présidente de conseil départemental

20152015

509,9

(Ministère de l’intérieur)

Doc 5 :

Doc 6 : Proportion d'élèves en retard a l'entrée en sixième a la rentrée 2015 selon l'origine sociale de l'élève (en %)

Garçons Filles

Agriculteur 8,8 5,3

Artisan, commerçant 9,2 6,6

Cadre 3,1 2,1

Profession intermédiaire 6,5 4,7

Enseignant 2,6 2,0

Employé 9,9 7,6

Ouvrier 14,6 11,7

Retraité 15,1 12,5

Inactif 24,2 20,6

Ensemble 10,9 8,6

(Ministère de l'Education nationale)Doc 7 : Les conditions de vie des Français selon leur niveau de vie (en %)

Doc 8 : Pour un grand nombre d’indicateurs, les catégories sociales les plus aisées apparaissent, dans les statistiques, comme étant «en meilleure santé». Plusieurs facteurs sont traditionnellement évoqués pour rendre compte de ces inégalités. D’abord, il existe encore, comme au 19ème siècle, des maladies spécifiques aux professions ouvrières, les «cancers professionnels» ou celles liées a leurs conditions de travail. Ensuite, des habitudes de vie plus répandues dans les milieux populaires sont associées a une mortalité précoce, comme la consommation de tabac ou d’alcool. S’y ajoute aujourd’hui le problème de l’obésité, qui touche plus les enfants d’origine populaire.

Les comportements en matière de santé engagent le rapport au corps, lequel varie selon les milieux sociaux. Le souci de son corps et de sa santé est en grande partie un produit de l’éducation reçue dans la prime enfance, et il n’est jamais aussi prononcé que dans les milieux privilégiés. Simultanément, les différents groupes sociaux n’ont pas le même rapport a la médecine, ce qui contribue aux inégalités de santé. Plus on appartient a un milieu riche et instruit, plus on a tendance a se rendre fréquemment chez le médecin, a adopter des «comportements préventifs», a acheter de la pharmacie sans ordonnance et, lorsqu’une maladie se déclare, a consulter rapidement. Il en résulte que les «cadres et les professions intellectuelles supérieures» fréquentent particulièrement souvent les médecins de ville, les dentistes, les ophtalmologues ou les gynécologues. Les milieux populaires, par contre, sont plus souvent hospitalisés. Ainsi, si les milieux populaires sont en moyenne en moins bonne santé, ils ont aussi tendance a moins recourir au médecin. Les enfants d’ouvriers ont, par exemple plus de caries que les enfants de cadres, mais ils vont moins souvent chez le dentiste. Cette relation, facile a observer en matière de soins dentaires, semble avoir une validité très générale.(Le mythe du « trou de la Sécu », J.Duval, Editions Raisons d’Agir, 2007)