6
Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 108 108 dossier d d d do o do d d d d d d d d d d d d d d d d ss ss ss s ss s s s s s s i ie ie ie i i ie e e r r r Infections virales et endocrinopathies Virus et surrénales Viral infections and adrenal diseases Lucile Moreau-Grangé* , **, Hervé Lefebvre* , ** , *** Points forts Highlights » Les pathologies surrénaliennes d’origine virale méritent d’être dépistées, en particulier chez les patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). En dehors de ce contexte, les virus Ebola et du Nil occidental peuvent entraîner une insuffisance surrénalienne périphérique par destruction bilatérale du parenchyme glandulaire. » L’impact surrénalien du VIH est lié au virus lui-même ou à ses co-infections. Il s’agit principalement d’infiltrations destructrices des glandes par les infections opportunistes (majoritairement le cytomégalovirus et les mycobactéries) et des tumeurs malignes telles que les lymphomes non hodgkiniens favorisés par le virus Epstein Barr et les sarcomes de Kaposi liés à l’herpes virus 8. » L’infection à VIH et le traitement antirétroviral retentissent principalement sur la fonction glucocorticoïde, conduisant à des pseudo-syndromes de Cushing ou à des insuffisances surrénaliennes. Mots-clés : Virus – VIH – Sida – Ebola – Surrénale. Viral adrenal pathologies should be identified, especially in the context of Human Immunodeficiency Virus infection (HIV). It has also been shown that Ebola and West Nile virus can cause primary adrenal insufficiency through bilateral destruction of the glandular parenchyma. HIV adrenal impact is related to the virus itself or its co-infections. The lesions include destructive infiltration of the glands by opportunistic infections (mostly cytomegalovirus and mycobacteria) and malignant tumors such as non- Hodgkin’s lymphoma secondary to the Epstein-Barr virus and Kaposi’s sarcoma promoted by the human herpes virus 8. HIV infection and antiretroviral therapy mainly affect glucocorticoid function, leading to pseudo-Cushing’s syndrome or adrenal insufficiency. Keywords: Virus – HIV – AIDS – Ebola – Adrenal. L es virus sont des éléments réplicatifs bien connus pour leur capacité de propagation. Ils recon- naissent toutefois spécifiquement certains types de cellules et ont des organes cibles. Le retentissement surrénalien de la plupart des virus est actuellement peu connu, en dehors de l’infection par le virus de l’immuno- déficience humaine (VIH). Ils peuvent néanmoins tous favoriser la décompensation aiguë d’une insuffisance surrénalienne de façon physiologique, comme tout stress infectieux, sans qu’il y ait d’atteinte directe du parenchyme glandulaire par les particules virales. Les virus de l’herpès Les virus de l’herpès se divisent en 3 grandes familles : alpha, bêta et gamma. Seuls certains virus des familles bêta et gamma auraient un impact sur les glandes surrénales, notamment en cas d’immunodépression. Les infections herpétiques des glandes surrénales sur- viennent principalement quand la dépression porte sur l’immunité cellulaire : destruction des lymphocytes T CD4+ par le VIH au cours du syndrome d’immunodéfi- cience acquise (sida), traitements immunosuppresseurs anti-lymphocytes T CD8+ pour éviter les rejets de greffe. La présence de plusieurs types de virus de l’Herpès au niveau du tissu surrénalien a été rapportée par différents auteurs. Ainsi, dans une récente série autopsique, le virus de l’herpès 6 (HHV 6 [Human Herpes Virus 6]) a été mis en évidence en phase de latence dans de nombreux tissus, mais dans les surrénales d’un seul patient (1). Le cytomégalovirus (CMV ou HHV 4) peut assez fréquem- ment entraîner une insuffisance surrénalienne primaire par nécrose bilatérale du parenchyme glandulaire chez les patients séropositifs pour le VIH (cf. infra). Quelques cas d’insuffisance surrénale ont aussi été rapportés chez des patients transplantés rénaux infectés par le CMV. Les 2 virus oncogènes, HHV 8 et le virus d’Epstein-Barr * Service d’endocrinologie, diabète et maladies métaboliques, CHU de Rouen. ** CIC-CRB 1404, CHU de Rouen. *** INSERM U982, Mont-Saint-Aignan ; institut de recherche et d’innovation biomédicale, université de Rouen.

Virus et surrénales - Edimark · Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 110909 Virus et surrénales (EBV ou HHV 5) sont

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Virus et surrénales - Edimark · Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 110909 Virus et surrénales (EBV ou HHV 5) sont

Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015108108

d o s s i e rdddd ood odddddddddddddddd s ss ss sss sss sss s ii ei ei eiii eee rrr

Infections virales et endocrinopathies

Virus et surrénalesViral infections and adrenal diseasesLucile Moreau-Grangé*, **, Hervé Lefebvre*, **, ***

Po

int

s f

or

ts

Hig

hl

igh

ts

» Les pathologies surrénaliennes d’origine virale méritent d’être dépistées, en particulier chez les patients infectés par le virus de l’immunodéfi cience humaine (VIH). En dehors de ce contexte, les virus Ebola et du Nil occidental peuvent entraîner une insuffi sance surrénalienne périphérique par destruction bilatérale du parenchyme glandulaire.

» L’impact surrénalien du VIH est lié au virus lui-même ou à ses co-infections. Il s’agit principalement d’infi ltrations destructrices des glandes par les infections opportunistes (majoritairement le cytomégalovirus et les mycobactéries) et des tumeurs malignes telles que les lymphomes non hodgkiniens favorisés par le virus Epstein Barr et les sarcomes de Kaposi liés à l’herpes virus 8.

» L’infection à VIH et le traitement antirétroviral retentissent principalement sur la fonction glucocorticoïde, conduisant à des pseudo-syndromes de Cushing ou à des insuffi sances surrénaliennes.

Mots-clés : Virus – VIH – Sida – Ebola – Surrénale.

Viral adrenal pathologies should be identifi ed, especially in the context of Human Immunodefi ciency Virus infection (HIV). It has also been shown that Ebola and West Nile virus can cause primary adrenal insuffi ciency through bilateral destruction of the glandular parenchyma.

HIV adrenal impact is related to the virus itself or its co-infections. The lesions include destructive infi ltration of the glands by opportunistic infections (mostly cytomegalovirus and mycobacteria) and malignant tumors such as non-Hodgkin’s lymphoma secondary to the Epstein-Barr virus and Kaposi’s sarcoma promoted by the human herpes virus 8.

HIV infection and antiretroviral therapy mainly affect glucocorticoid function, leading to pseudo-Cushing’s syndrome or adrenal insuffi ciency.

Keywords: Virus – HIV – AIDS – Ebola – Adrenal.

L es virus sont des éléments réplicatifs bien connus pour leur capacité de propagation. Ils recon-naissent toutefois spécifi quement certains types

de cellules et ont des organes cibles. Le retentissement surrénalien de la plupart des virus est actuellement peu connu, en dehors de l’infection par le virus de l’immuno-défi cience humaine (VIH). Ils peuvent néanmoins tous favoriser la décompensation aiguë d’une insuffi sance surrénalienne de façon physiologique, comme tout stress infectieux, sans qu’il y ait d’atteinte directe du parenchyme glandulaire par les particules virales.

Les virus de l’herpès

Les virus de l’herpès se divisent en 3 grandes familles : alpha, bêta et gamma. Seuls certains virus des familles bêta et gamma auraient un impact sur les glandes surrénales, notamment en cas d’immunodépression.

Les infections herpétiques des glandes surrénales sur-viennent principalement quand la dépression porte sur l’immunité cellulaire : destruction des lymphocytes T CD4+ par le VIH au cours du syndrome d’immunodéfi -cience acquise (sida), traitements immunosuppresseurs anti-lymphocytes T CD8+ pour éviter les rejets de greff e. La présence de plusieurs types de virus de l’Herpès au niveau du tissu surrénalien a été rapportée par diff érents auteurs. Ainsi, dans une récente série autopsique, le virus de l’herpès 6 (HHV 6 [Human Herpes Virus 6]) a été mis en évidence en phase de latence dans de nombreux tissus, mais dans les surrénales d’un seul patient (1). Le cytomégalovirus (CMV ou HHV 4) peut assez fréquem-ment entraîner une insuffi sance surrénalienne primaire par nécrose bilatérale du parenchyme glandulaire chez les patients séropositifs pour le VIH (cf. infra). Quelques cas d’insuffi sance surrénale ont aussi été rapportés chez des patients transplantés rénaux infectés par le CMV. Les 2 virus oncogènes, HHV 8 et le virus d’Epstein-Barr

* Service d’endocrinologie, diabète et maladies

métaboliques, CHU de Rouen.

** CIC-CRB 1404, CHU de Rouen.

*** INSERM U982, Mont-Saint-Aignan ;

institut de recherche et d’innovation biomédicale,

université de Rouen.

Page 2: Virus et surrénales - Edimark · Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 110909 Virus et surrénales (EBV ou HHV 5) sont

Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 109109

Virus et surrénales

(EBV ou HHV 5) sont souvent responsables de lésions surrénaliennes lors d’une co-infection avec le VIH, favo-risant respectivement le développement d’un sarcome de Kaposi, et d’un lymphome non hodgkinien de haut grade de malignité de phénotype B ou de léiomyomes/ léiomyosarcomes. Ces pathologies seront détaillées plus bas. En dehors du contexte du sida, le virus EBV peut exceptionnellement induire une insuffi sance sur-rénalienne (2 cas rapportés) [2]. Le virus varicelle-zona (VZV ou Herpès virus 3) a été détecté dans les surrénales d’un des 8 patients (séropositif pour le VIH) de la série autopsique de T. Chen et al (1). D’après les auteurs, il pourrait rester en phase de latence dans les cellules ganglionnaires de la médullosurrénale avant une poten-tielle récurrence par réactivation. L’herpes simplex virus de type 1 n’a été rapporté que dans un modèle murin : le virus inoculé se répliquait dans les surrénales avant de s’étendre au système nerveux central (3). Enfi n, il n’a pas été décrit dans la littérature d’impact surrénalien des autres virus de cette famille, herpes simplex virus de type 2 et HHV 7.

Les virus respiratoires, les entérovirus et les virus des hépatites B et C chroniques

Le virus Ebola (Filoviridae), qui sévit en Afrique de l’Ouest depuis décembre 2013 (Guinée-Conakry, Sierra Leone, Liberia, Nigeria) avec un taux de morta-lité très élevé, se dissémine rapidement et largement dans l’organisme. Les études anatomopathologiques réalisées à partir de tissus obtenus lors d’épidémies antérieures ont retrouvé le virus dans les glandes surré-nales, le foie, la moelle osseuse, les poumons, les reins et le tube digestif. L’insuffi sance surrénalienne, par nécrose focale des 2 glandes surrénales, joue donc très probablement un rôle dans les désordres hydroélec-trolytiques et l’état de choc constatés chez les patients infectés (4). Le virus du Nil occidental peut aussi être fréquemment responsable d’insuffi sance surrénalienne asymptomatique (7 patients sur 10) d’après F. Abroug et al. (5). Des études plus approfondies permettront de comprendre à quel niveau le virus retentit sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. À l’inverse, il n’a pas été décrit de retentissement surrénalien des diff é-rents virus grippaux (virus infl uenza), de la rougeole, des oreillons ou de la rubéole.En ce qui concerne les entérovirus, une étude chinoise a révélé la présence d’une insuffi sance surrénalienne chez environ 53 % des enfants infectés par l’entérovirus 71. Sa physiopathologie exacte n’est pas connue, mais elle aggrave fortement le pronostic de ces patients (6).

Enfi n, aucune étude n’a retrouvé de retentissement des hépatites au niveau surrénalien ou hypophysaire, y compris en post mortem.

Le VIH

Contrairement aux autres virus, le lien entre le VIH et les pathologies surrénaliennes est bien connu. Au début de l’épidémie du sida, les manifestations surré-naliennes étaient majoritairement une conséquence des infections opportunistes ou des tumeurs malignes associées au VIH. Actuellement, l’utilisation des traite-ments antirétroviraux a fortement diminué l’incidence de l’infi ltration des glandes surrénaliennes d’origine tumorale ou infectieuse, mais au prix parfois d’une iatrogénie non négligeable (7).

Incidentalomes surrénaliensLes 2 principales causes de lésions surrénaliennes tumo-rales chez les patients atteints du VIH sont le sarcome de Kaposi, lié à une co-infection avec le virus HHV 8, et le lymphome non hodgkinien de haut grade de mali-gnité de phénotype B, qui peut être favorisé par le virus EBV (8). La localisation surrénalienne isolée du sarcome de Kaposi est exceptionnelle ; elle est le plus souvent asymptomatique et associée à d’autres atteintes viscé-rales (foie, rate, adénopathies, tube digestif, poumons). Le lymphome non hodgkinien peut être responsable de lésions surrénaliennes unilatérales ou bilatérales, de 1,5 à 10 cm de diamètre. Des métastases uni- ou bilatérales de cancer du poumon et du sein peuvent être également responsables d’infi ltration des glandes surrénales et d’insuffi sance surrénalienne en cas de destruction bilatérale du tissu surrénalien. Quelques cas de corticosurrénalomes, tous unilatéraux et de stade métastatique, ont aussi été décrits dans la littérature (9). Il s’agit de tumeurs de grande taille, d’évolution plus agressive que chez les patients non immunodéprimés. Enfi n, les autres étiologies de masses surrénaliennes rapportées chez les patients séropositifs au stade sida sont les tumeurs malignes musculaires lisses ou léiomyo-sarcomes le plus souvent secondaires à une co-infection avec EBV, les angiosarcomes et les rhabdomyosarcomes. Des tumeurs surrénaliennes bénignes ont aussi été rapportées. Les tumeurs sécrétantes peuvent corres-pondre à des adénomes responsables d’un syndrome de Cushing ou d’un hyperaldostéronisme primaire, ou à des phéochromocytomes. Deux cas de tumeurs adénomatoïdes dérivées des cellules mésothéliales ont aussi été observés chez des patients séropositifs pour le VIH (10). Le virus du sida, associé ou non à l’EBV, peut

Page 3: Virus et surrénales - Edimark · Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 110909 Virus et surrénales (EBV ou HHV 5) sont

Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015110110

d o s s i e rdddd ood odddddddddddddddd s ss ss sss sss sss s ii ei ei eiii eee rrr

Infections virales et endocrinopathies

Tableau I. Explorations biologiques des lésions surrénaliennes découvertes fortuitement chez les patients séropositifs pour le VIH.

Unilatérale Bilatérale

Ionogramme sanguin (hypokaliémie) Ionogramme sanguin (hypokaliémie)

Glycémie Glycémie

Méta/normétanéphrines plasmatiques ou urinaires (recherche d’un phéochromocytome)

Méta/normétanéphrines plasmatiques ou urinaires(recherche d’un phéochromocytome)

Test de freination à la dexaméthasone (1 mg),cortisol libre urinaire des 24 h,

cortisol plasmatique ou salivaire à minuit, ACTH plasmatique à 8 h

(recherche d’un syndrome de Cushing infraclinique)

Test de freination à la dexaméthasone (1 mg), cortisol libre urinaire des 24 h,

cortisol plasmatique ou salivaire à minuit, ACTH plasmatique à 8 h

(recherche d’un syndrome de Cushing infraclinique)

± recherche d’une hypersécrétion d’aldostérone en cas d’hypokaliémie et/ou d’hypertension artérielle,

dosage des androgènes surrénaliens devant une suspicion de corticosurrénalome ou en cas de signes cliniques

d’hyperandrogénie

Test au Synacthène® (recherche d’une insuffi sance surrénalienne)

17 OH-progestérone (recherche d’un bloc enzymatique en 21-hydroxylase)

ACTH : adrénocorticotrophine.

également favoriser le développement de léiomyomes surrénaliens, qui sont de rares tumeurs de petite taille, dérivées de cellules musculaires lisses, le plus souvent unilatérales et asymptomatiques (11).Les infections opportunistes peuvent parfois se révéler sous la forme d’incidentalomes surrénaliens bilatéraux et entraîner une insuffi sance surrénalienne primaire par destruction bilatérale du parenchyme glandulaire. L’infection la plus fréquemment retrouvée est causée par le CMV, survenant quand le taux de lymphocytes CD4 est inférieur à 50/mm3. Dans les séries autopsiques, 40 à 88 % des patients présentent des inclusions nucléaires et cytoplasmiques dues au CMV dans les tissus surréna-liens (12). Les autres causes d’infi ltration surrénalienne bilatérale, le plus souvent responsables de défi cit surré-nalien, sont les infections bactériennes à Mycobacterium tuberculosis, Mycobacterium avium-intracellulare (MAI), Mycobacterium kansasii et Nocardia, et les infections fongiques à Cryptococcus neoformans, Histoplasma capsulatum, Blastomyces dermatitidis et Coccidioides immitis et posadasii. Des localisations parasitaires intra-surrénaliennes sont également possibles. Il a en eff et été décrit l’existence de kystes hydatiques de la surrénale, le plus souvent dans le cadre d’infections disséminées à Echinococcus granulosus. Ces kystes sont habituellement unilatéraux et asymptomatiques, mais peuvent être res-ponsables de douleurs en cas d’hémorragie, de rupture ou d’infection kystique (13). Les infections à Toxoplasma gondii et à Pneumocystis carinii ont également été mises en évidence au niveau surrénalien. Le tableau I résume les explorations biologiques à réa-liser en cas de lésions surrénaliennes mises en évidence chez un patient atteint du VIH.

VIH et glucocorticoïdesL’insuffi sance surrénalienne est souvent sous-diagnos-tiquée car infraclinique. Sa prévalence apparaît toute-fois plus importante chez les patients atteints du VIH non traités que dans la population générale, estimée à 17 %. Il est donc recommandé de dépister l’insuffi sance surrénalienne chez les patients VIH symptomatiques. En cas d’insuffi sance surrénalienne d’origine basse, la plupart des patients développent des symptômes peu spécifi ques tels qu’amaigrissement, fi èvre, diarrhée, anorexie, asthénie, nausées et/ou vomissements, et hypotension. L’infection par le CMV est l’une des prin-cipales causes de destruction surrénalienne bilatérale et est responsable d’insuffi sance surrénalienne périphé-rique chez 3 % des patients atteints du sida. Les autres infections opportunistes (Mycobacterium tuberculosis et MAI, Cryptococcus neoformans, Histoplasma capsulatum, Pneumocystis carinii et Toxoplasma gondii), les patholo-gies néoplasiques (sarcome de Kaposi et lymphome) et les hémorragies bilatérales des surrénales peuvent aussi être responsables d’insuffi sances surrénaliennes basses (14). Des anticorps antisurrénaliens ont été détectés chez 45 % des patients séropositifs, probablement à la suite d’une activation non spécifi que des lymphocytes B, mais sans retentissement clinique (8). Certaines molécules utilisées dans la prise en charge de ces patients peuvent également entraîner une insuffi sance surrénale, qui peut être réversible à l’arrêt du médicament responsable (tableau II). La rifampicine, antibiotique utilisé essen-tiellement pour les infections à mycobactéries, accélère ainsi le métabolisme du cortisol via son eff et inducteur enzymatique du cytochrome P450, en particulier des isoformes CYP 3A et 2C9 (15). Son usage doit donc être

Page 4: Virus et surrénales - Edimark · Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 110909 Virus et surrénales (EBV ou HHV 5) sont

Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 111111

Virus et surrénales

prudent chez les patients addisoniens, puisqu’elle peut précipiter la survenue d’une insuffi sance surrénalienne aiguë. Cet eff et indésirable peut être prévenu en mul-tipliant systématiquement les doses d’hydrocortisone par 2 ou 3 à l’introduction du traitement. Il est égale-ment préférable d’eff ectuer un test au Synacthène® avant de l’instaurer, la rifampicine pouvant révéler une insuffi sance surrénale partielle méconnue sur un mode aigu. Le kétoconazole peut aussi entraîner une insuffi -sance surrénale de façon dose-dépendante (15). Cet antifongique a été longtemps utilisé pour traiter les candidoses œsophagiennes, fréquentes chez les patients immunodéprimés, mais a été retiré du marché en 2011. C’est un puissant inhibiteur de la stéroïdogenèse sur-rénalienne dont l’action relève d’une inhibition de la 11 β-hydroxylase, enzyme assurant l’étape fi nale de la synthèse du cortisol. Ses propriétés anticortisoliques sont d’ailleurs utilisées comme alternative thérapeutique à la chirurgie hypophysaire dans le cadre des maladies de Cushing. Enfi n, l’itraconazole, autre antifongique d’utilisation fréquente, peut s’associer à une insuffi sance surrénalienne après un traitement prolongé et surtout en cas d’association à une corticothérapie orale ou inha-lée (potentialisation de l’eff et de la corticothérapie via l’inhibition du cytochrome P450) [15].En outre, diff érentes atteintes peuvent être responsables d’une insuffi sance corticotrope ou insuffi sance surréna-lienne d’origine haute : diminution de la réponse hypo-physaire et surrénalienne au CRH (Corticotropin-Releasing Hormone) aux stades avancés du VIH, nécrose ou destruc-tion hypothalamohypophysaire provoquée par les agents infectieux opportunistes (CMV, Mycobacterium tubercu-losis, Toxoplasmosa gondii, Cryptococcus neoformans et Pneumocystis carinii) ou les pathologies tumorales (14). Des nécroses antéhypophysaires, probablement liées à un eff et direct du virus, ont été observées chez 10 % des patients infectés par le VIH (14).La réponse au test au Synacthène® peut être parfois subnormale, en faveur d’une insuffi sance surrénalienne partielle. Cette dernière peut s’exprimer en cas de stress (traumatisme ou infection) par une hypotension arté-rielle, une asthénie importante, une hyperthermie ou des anomalies hydroélectrolytiques. Un traitement substitutif limité aux périodes de stress peut suffi re chez ces patients. À l’inverse, l’hypocortisolémie basale, même asymptomatique, doit être traitée au long cours par supplémentation en hydrocortisone.Par ailleurs, plusieurs symptômes mimant un syndrome de Cushing ont été observés chez les patients VIH traités par antirétroviraux (en particulier les inhibiteurs de protéase et les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse) [tableau II]. La cortisolémie est

parfois élevée ainsi que la cortisolurie des 24 h, mais les tests de freination (faible ou standard) par la dexa-méthasone sont normaux dans la plupart des études. Le terme de pseudo-Cushing est donc souvent utilisé pour défi nir ce tableau clinicobiologique, en l’absence d’hypercortisolisme vrai. J. Sutinen et al (16) ont évo-qué l’hypothèse d’une surexpression de la 11 bêta-hydroxystéroïde déshydrogénase (11βHSD) de type 1 au niveau du tissu adipeux (via les cytokines infl amma-toires), aboutissant à une synthèse accrue de cortisol dans les adipocytes à partir de la cortisone, même en l’absence d’élévation du cortisol plasmatique. Par ail-leurs, plusieurs auteurs ont soulevé l’eff et bloquant des inhibiteurs de protéase sur l’activité de certains cytochromes hépatiques P450, comme le cytochrome 3A4, ayant pour conséquence un ralentissement du métabolisme du cortisol endogène et exogène. Ainsi, des symptômes d’hypercortisolisme sévère peuvent se manifester en cas d’association du ritonavir (puissant inhibiteur de protéase) et de corticoïdes inhalés, en particulier la fl uticasone, avec le risque d’insuffi sance surrénalienne à l’arrêt de la corticothérapie (17). En outre, chez les patients séropositifs non traités, le taux de cortisolémie basale est modérément plus élevé que chez les sujets sains, en étant corrélé néga-tivement au taux de lymphocytes CD4 (8). Plusieurs mécanismes peuvent l’expliquer : premièrement, la glycoprotéine d’enveloppe gp120 du VIH active la production et la sécrétion hypothalamique de CRH et d’arginine vasopressine ; deuxièmement, les cytokines libérées lors de la réponse infl ammatoire à l’infection virale (interleukine [IL] 1β, interféron α [IFN-α], IL-2, l’IL-6, TNF-α [Tumor Necrosis Factor α]) et le stress infectieux lui-même peuvent stimuler l’axe hypothalamo-hypo-physo-surrénalien à diff érents niveaux ; troisièmement,

Tableau II. Retentissement fonctionnel surrénalien des principales molécules utilisées dans la prise en charge des patients atteints du VIH.

Molécules Dysfonctions surrénaliennes

Inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse

Inhibiteurs de protéase (en particulier ritonavir)

Avec une corticothérapie concomittante (fl uticasone, triamcinolone)

Pseudo-Cushing

RifampicinePhénytoïnes

Insuffi sance surrénalienne aiguë chez les patients insuffi sants surrénaliens chroniques

KétoconazoleItraconazole Insuffi sance surrénalienne

Cotrimoxazole Hyporéninisme, hypoaldostéronismeHyperkaliémie

Acétate de mégestrol Syndrome de CushingInsuffi sance corticotrope en cas d’arrêt brutal

Page 5: Virus et surrénales - Edimark · Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 110909 Virus et surrénales (EBV ou HHV 5) sont

Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015112112

d o s s i e rdddd ood odddddddddddddddd s ss ss sss sss sss s ii ei ei eiii eee rrr

Infections virales et endocrinopathies

l’infection à VIH peut s’accompagner d’une réduction du catabolisme du cortisol et d’une augmentation du taux circulant de Cortisol Binding Globulin (CBG) [18]. En retour, l’hypercortisolémie favorisée par le VIH par-ticipe à la modifi cation du profi l des cytokines libérées observée à un stade avancé de la maladie, favorisant la réplication virale, et participe à la cachexie des patients sidéens en stimulant le catabolisme protidique.Le traitement par acétate de mégestrol pris au long cours conduit à un syndrome de Cushing, via une activité cortisol-like intrinsèque (tableau II, p. 111). Il s’agit d’un progestatif de synthèse, utilisé pour ses propriétés orexi-gènes chez les patients dénutris. En cas d’arrêt brutal après une utilisation prolongée, il peut exposer le patient à une insuffi sance corticotrope, du fait d’une freination de la sécrétion d’ACTH au niveau hypophysaire.Enfi n, certains patients atteints du sida présentent un syndrome de résistance périphérique aux glucocorti-coïdes, secondaire à des anomalies acquises du récep-teur aux glucocorticoïdes exprimé par les lymphocytes : la densité de ces récepteurs est augmentée, mais leur affi nité pour leur substrat est diminuée (14, 18). Ces patients ont des taux de cortisol et d’ACTH plasma-tiques élevés avec des signes cliniques paradoxaux d’insuffi sance surrénalienne.

VIH et minéralocorticoïdesLes patients atteints d’insuffi sance surrénalienne primaire ont un défi cit en glucocorticoïdes et en minéralocorti-coïdes, se traduisant par un taux bas d’aldostérone plas-matique et une élévation de la réninémie. Le traitement substitutif associe alors l’hydrocortisone et la fl udrocorti-sone. Dans une étude longitudinale réalisée sur 26 patients VIH en 1993 et suivis sur 2 ans, aucune diff érence signifi ca-tive sur les aldostéronémies basale et après stimulation par l’ACTH n’a pu être mise en évidence chez ces patients par rapport aux sujets témoins séronégatifs pour le VIH (19). Cependant, les auteurs ont noté une tendance à l’émous-sement du pic d’aldostérone après stimulation par l’ACTH, anomalie d’autant plus marquée que l’aff ection progresse.À l’inverse, quelques cas de patients VIH (non traités le plus souvent) atteints d’hypertension artérielle, d’hypokaliémie et mimant biologiquement un tableau d’hyperaldostéronisme primaire ont été décrits. Une des principales hypothèses physiopathologiques rete-nues est celle d’une activité “rénine-like” de la protéase aspartique du VIH (18).Par ailleurs, il semble exister, chez les patients atteints du VIH, une tendance à l’hypoaldostéronisme et l’hyporéni-nisme, bien que les données soient plutôt contradictoires selon les études considérées. Dès le début de l’épidémie du VIH, des hyperkaliémies prolongées et inexpliquées

ont pu être observées, avec des taux d’aldostérone et de rénine plasmatiques abaissés, et une réponse insuf-fi sante à l’orthostatisme et au test de stimulation par le furosémide (12). Ces données ont été néanmoins remises en cause du fait de la prise concomitante de cotrimoxa-zole (sulfaméthoxazole-triméthoprime) chez les patients étudiés. Le cotrimo xazole est le sulfamide le plus utilisé dans le cadre de l’infection à VIH, notamment pour la prévention et le traitement des infections pulmonaires à Pneumocystis jiroveci (tableau II, p. 111). Il aggrave l’hyperkaliémie, via l’eff et bloqueur du triméthoprime sur les canaux sodés épithéliaux du tubule distal (canaux cibles de l’amiloride), indépendamment de toute action relayée par l’aldostérone. De plus, les sulfamides sont généralement pourvoyeurs de néphrite interstitielle chronique, elle-même associée à un hyporéninisme hypoaldostéronisme.

VIH et androgènes surrénaliensLa grande majorité des études s’accorde pour objectiver une baisse du taux circulant d’androgènes surréna-liens au cours de l’infection à VIH, en particulier de la déhydroépiandrostérone (DHEA) [14, 18]. La synthèse des glucocorticoïdes serait en eff et privilégiée au détri-ment des androgènes surrénaliens au cours de cette pathologie chronique.De surcroît, il apparaîtrait que le taux de DHEA soit corrélé à l’évolutivité de la maladie, et notamment au taux de lymphocytes T CD4 (12). Par ailleurs, les lymphocytes T sont capables de stimuler, par contact direct (action paracrine), la production de sulfate de DHEA (S-DHEA) par les cellules corticosurrénaliennes (20). Il a d’ailleurs été montré que des patients exposés à un traitement par des molécules lymphocytotoxiques, tacrolimus ou ciclosporine, présentaient des taux plasmatiques de DHEA signifi cativement plus faibles que les patients témoins, alors que la sécrétion glucocorticoïde était préservée. L’expérience de ces patients peut donc être rapprochée des observations menées chez les sujets atteints par le VIH, avec des mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués vraisemblablement identiques. En outre, la DHEA favorise l’anabolisme protidique et stimule la capacité des lymphocytes T à produire de l’IL-2 et de l’IFN γ. La baisse des androgènes surrénaliens pourrait donc moduler la réponse immunitaire et favoriser le syndrome lipodystrophique et la cachexie des patients atteints du VIH (12). Plusieurs essais randomisés contrôlés ont été eff ectués pour évaluer l’intérêt de l’administration de DHEA chez les “patients VIH”. Ils n’ont malheureusement montré qu’un bénéfi ce discret sur la qualité de vie et la thymie, sans rôle inhibiteur sur la réplication virale, ni sur la composition corporelle (lipodystrophies).

Page 6: Virus et surrénales - Edimark · Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 110909 Virus et surrénales (EBV ou HHV 5) sont

Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX - n° 4 - avril 2015 113113

Virus et surrénales

Lucile Moreau-Grangé déclare ne pas avoir de liens d'intérêts.

Conclusion

En dehors du contexte de sida, peu de virus ont un impact surrénalien. Il s’agit des virus Ebola et du Nil occidental, qui peuvent être responsables d’insuffi sance surrénalienne. Chez les patients atteints du VIH, les affections surrénaliennes sont le plus souvent secondaires aux eff ets directs du virus, aux infections opportunistes au stade sida (en particulier

le CMV), aux tumeurs malignes et bénignes qui sont le plus souvent liées à une co-infection avec HHV 8 ou EBV, et aux effets secondaires des traitements antirétroviraux qui peuvent être réversibles à l’arrêt des médicaments. L’insuffi sance surrénalienne est la principale conséquence et peut passer inaperçue cliniquement, ce qui justifi e l’exploration de la fonction corticosurrénalienne de base chez ces patients séropositifs. ■

1. Chen T, Hudnall SD. Anatomical mapping of human herpes-virus reservoirs of infection. Mod Pathol 2006;19(5):726-37.

2. Lo MC, Woodcock JL. Epstein-Barr Virus–Induced Adrenal Insufficiency, Cardiac Tamponade, and Pleural Effusions. Federal Practitioner 2011;7:23-7.

3. Irie H, Harada Y, Kurokawa E et al. Early adrenal infection by herpes simplex virus type-1 (Miyama + GC strain): special reference to inoculation dose and spread from the adrenal to the central nervous system. Virchows Arch B Cell Pathol Incl Mol Pathol 1987;53(6):325-31.

4. Ansari AA. Clinical features and pathobiology of Ebolavirus infection. J Autoimmun 2014;55:1-9.

5. Abroug F, Ouanes-Besbes L, Ouanes I et al. Adrenal insuffi -ciency in severe West Nile Virus infection. Intensive Care Med 2006;32(10):1636-9.

6. Wu J, Cheng YB, Li ZF et al. [Evaluation of adrenocortical function in children with severe and critical enterovirus 71 infection]. Zhonghua Er Ke Za Zhi 2012;50(4):249-54.

7. Bons J, Moreau L, Lefebvre H. Adrenal disorders in human immunodefi ciency virus (HIV) infected patients. Ann Endocrinol (Paris) 2013;74(5-6):508-14.

8. Brown TT. The eff ects of HIV-1 infection on endocrine organs. Best Pract Res Clin Endocrinol Metab 2011;25(3):403-13.

9. Ferrozzi F, Bova D, Campodonico F et al. Adrenal carcinomas in AIDS. Report of three cases. Clin Imaging 1997;21(5):375-8.

10. Phitayakorn R, Maclennan G, Sadow P, Wilhelm S. Adrenal adenomatoid tumor in a patient with human immunodefi -ciency virus. Rare Tumors 2011;3(2):e21.

11. Gibbs KE, White A, Kaleya R. Laparoscopic management of an adrenal leiomyoma in an AIDS patient. A case report and review of the literature. JSLS 2005;9(3):345-8.

12. Sellmeyer DE, Grunfeld C. Endocrine and metabolic disturbances in human immunodefi ciency virus infection and the acquired immune defi ciency syndrome. Endocr Rev 1996;17(5):518-32.

13. Akçay MN, Akçay G, Balik AA, Böyük A. Hydatid cysts of the adrenal gland: review of nine patients. World J Surg 2004;28(1):97-9.

14. Lo J, Grinspoon SK. Adrenal function in HIV infection. Curr Opin Endocrinol Diabetes Obes 2010;17(3):205-9.

15. Etzel JV, Brocavich JM, Torre M. Endocrine complications associated with human immunodefi ciency virus infection. Clin Pharm 1992;11(8):705-13.

16. Sutinen J, Kannisto K, Korsheninnikova E et al. In the lipo-dystrophy associated with highly active antiretroviral therapy, pseudo-Cushing’s syndrome is associated with increased rege-neration of cortisol by 11beta-hydroxysteroid dehydrogenase type 1 in adipose tissue. Diabetologia 2004;47(10):1668-71.

17. Wood BR, Lacy JM, Johnston C, Weigle DS, Dhanireddy S. Adrenal Insuffi ciency as a Result of Ritonavir and Exogenous Steroid Exposure: Report of 6 Cases and Recommendation for Management. J Int Assoc Provid AIDS Care 2015. [Epub ahead of print]

18. Mayo J, Collazos J, Martínez E, Ibarra S. Adrenal function in the human immunodefi ciency virus-infected patient. Arch Intern Med 2002;162(10):1095-8.

19. Findling JW, Buggy BP, Gilson IH et al. Longitudinal eva-luation of adrenocortical function in patients infected with the human immunodefi ciency virus. J Clin Endocrinol Metab 1994;79(4):1091-6.

20. Wolkersdörfer GW, Lohmann T, Marx C et al. Lymphocytes stimulate dehydroepiandrosterone production through direct cellular contact with adrenal zona reticularis cells: a novel mechanism of immune-endocrine interaction. J Clin Endocrinol Metab 1999;84(11):4220-7.

R é f é r e n c e s

American Diabetes Association

BOSTON5-9 JUIN

2015www.edimark.fr/ejournaux/ADA/2015Site réservé aux professionnels de santé

Attention, ceci est un compte-rendu de congrès et/ou un recueil de résumés de communications de congrès dont l’objectif est de fournir des informations sur l’état actuel de la recherche ; ainsi les données présentées sont susceptibles de ne pas être validées par les autorités de santé françaises et ne doivent donc pas être mises en pratique.Sous l’égide de Correspondances en MHDN - Directeur de la publication : Claudie Damour-Terrasson - Rédacteur en chef : Pr Pierre Gourdy

E-journal en direct

de l’ ADA 2015

SAMEDI DIMANCHE LUNDI

6 JUIN 7 JUIN 8 JUIN

RETROUVEZ-NOUS À PARTIR DU 6 JUIN SUR :

Avec le soutien institutionnel de