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Fafsea n˚114 janvier-mars 2016 Fafsea Le magazine des entreprises adhérentes du Fafsea { DOSSIER } Des métiers de plus en plus qualifiés C’EST À SAVOIR Baromètre de conjoncture IFOP/FNSEA P. 02 DES FORMATIONS, DES RÉGIONS Conduite de matériel agricole en Bretagne P. 18 FICHE PRATIQUE Aider vos salariés à choisir le bon dispositif P. 22 PARCOURS DE PRO Frédéric Dupré, ÅL\YPZ[L KL JVTWt[P[PVU P. 24 VISION Pour que les salariés valident enfin le socle

VISION Pour que les salariés valident enfin le socle … · clés. Le meilleur moyen, c’est d’essayer, seul(e) ou avec nous ! Et pourquoi pas au salon de l’agriculture ? Les

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Le m

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{ DOSSIER }

Des métiers de plus en plus qualifiés

C’EST À SAVOIRBaromètre de conjoncture IFOP/FNSEA P. 02

DES FORMATIONS, DES RÉGIONSConduite de matériel agricole en BretagneP. 18

FICHE PRATIQUEAider vos salariés à choisir le bon dispositifP. 22

PARCOURS DE PRO Frédéric Dupré,

P. 24

VISION

Pour que les salariés valident enfin le socle

c’est à savoir

>>> L’étude de l’institut de sondage IFOP sur l’emploi dans les exploitations agricoles montre la fragilité du secteur, mais aussi des perspectives d’embauche à l’horizon 2016.

IFOP / FNSEA

Baromètre de conjoncture

Le taux d’embauche en CDI s’est maintenu en 2014-2015 et a légèrement progressé pour les CDD (+ 1 point sur la même période) avec des situations très diverses selon les filières de production.

Sur la période octobre 2014-2015, le taux d’embauche en CDD a progressé d’un point, passant de 17 % à 18 % avec de fortes variations selon les productions : 47 % des viticulteurs et des arboriculteurs ont recruté au moins un salarié en CDD au troisième trimestre 2015 (soit respectivement + 6 et 7 points par rapport à octobre 2014) ; 32 % des maraîchers (- 1 point) et 22 %

des horticulteurs ont également embauché à durée déterminée (- 2 points).1

60 % environ des entreprises emploient moins d’un équivalent temps plein (ETP) ; 3 % d’entre elles emploient plus de 10 ETP, notamment dans les cultures spécialisées et la viticulture.

+ 7 % C’est le taux de progression des embauches en CDI dans la filière porcins-volailles en cinq ans. Le niveau d’embauche en CDI est également particulièrement élevé au sein des cultures spécialisées mais aussi en viticulture (+5 %) et arboriculture (+ 5 %).

La part, chiffrée à 3 %, d’exploitants qui ont intégré un salarié en CDI sur cette même période 2014-2015 témoigne d’un niveau d’embauche globalement

stable. Le niveau de recrutement à durée indéterminée est notablement plus élevé au sein des cultures spécialisées, comme dans le domaine de la viticulture, de l’élevage porcin ou des volailles. Ce taux a progressé d’un point en cinq ans.

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N° 114 - JANVIER-MARS 2016

La FNSEA publie régulièrement, dans le cadre de sa gestion prévisionnelle des emplois, un observatoire emploi, formation, compétences. Objectif : affiner les connaissances sur les besoins en compétences des salariés agricoles et identifier les besoins des employeurs. Les critères et les méthodes de l’enquête sont stables, pour pouvoir bénéficier de données comparables.

À savoir

Fafsea

{ Interview }

Jérôme Volle, Président de la commission Emploi de la FNSEA

Comment évolue l’emploi dans la production agricole ?Nous observons depuis plusieurs années une diminution du nombre d’exploitations et une baisse des effectifs non-salariés. La population des chefs d’exploitation est vieillissante et son renouvellement est une préoccupation essentielle. D’autre part, depuis les années 2000, le nombre de salariés ETP n’a cessé de progresser. Enfin, les évolutions structurelles et les mutations du monde agricole ont favorisé la croissance d’établissements, avec des volumes importants d’emplois.

Qu’en est-il de la qualification ?Nos métiers évoluent et font appel à de plus en plus de technicité. Le développement de certains services comme la vente directe et la transformation influe sur les compétences et la qualification des salariés, tout comme sur l’agrandissement des établissements agricoles. Notre étude sur les rémunérations met en exergue le lien – en volume d’emplois – entre la présence de salariés qualifiés et la taille de l’entreprise. Sachant que les entreprises agricoles s’agrandissent, ce phénomène s’accentuera.

« Nos métiers évoluent vers plus de technicité »

Les intentions d’embauche pour le quatrième trimestre 2015 augmentent légèrement en CDI et se stabilisent en CDD. Pour les CDI, les perspectives de recrutement concernent 3 % des exploitants, parmi lesquels 7 % des viticulteurs, 6 % des arboriculteurs, 6 % des éleveurs de porcins et de volailles, 5 % des maraîchers et 4 % des horticulteurs. Côté CDD,

8 % des exploitations envisagent une embauche au quatrième trimestre. Les recrutements devraient s’effectuer essentiellement en viticulture (33 %), en arboriculture (22 %) et en maraîchage (11 %).

3La structure des exploitations est en évolution, avec des unités plus importantes qui emploient de

plus en plus. Actuellement, près de la moitié des exploitations professionnelles emploie au moins un salarié. Cette demande devrait encore progresser, même si subsistent plusieurs freins au développement de l’emploi : l’attractivité des métiers – et notamment la difficulté d’attirer des jeunes – ainsi que le coût du travail. La compétitivité des entreprises et la sécurisation des parcours professionnels (flexi-sécurité) sont deux enjeux majeurs pour l’emploi en production agricole, selon la FNSEA.

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retour sur l’actu

Fafsea Infos est une publication du Fonds national d’assurance formation des salariés des exploitations et entreprises agricoles (OPCA-OPACIF-OCTA).Directeur du Fafsea, directeur de la publication : Yves Honoré.Rédactrice en chef : Sabine Defrémont.Comité de rédaction : Christine Clopeau, Sabine Defrémont, Élisabeth Despointes, Jean-Alain Fougerit, Yves Honoré, Spécifique. Rédaction : Cyrille Desombre, Frédérique Paganessi, Ximena Tromben/Spécifique, Fafsea.Recherche iconographique : Fafsea. Conception-réalisation : - www.specifique.com Crédits photos : FotolEdhar ; Cirque d’Esprit ; Popov48 ; Martin Lisner ; Dominique Luzy ; Auremar ; Food-Pictures ; Nitr ; Talsen ; Gerd Gropp ; Foto_Tech ; Elonore H ; Branex ; X. Beguet/Fotolia ; Jeff Bergen ; Dmitry Kaminsky/Istock ; Richard Pak ; Franck Harscouet ; Thomas Louapre ; Florent Varley ; Géroldine Aresteanu ; DR.Impression : Val Production Graphique, Saint-Aignan (41). N° 114 : janvier 2016. N° ISSN : 0398-1886. Dépôt légal en cours.Pour contacter le service communication : FAFSEA153, rue de la Pompe, 75179 Paris Cedex 16Tél. 01 70 38 38 38 - Fax : 01 70 38 38 00E-mail : [email protected] : www.fafsea.com

Actions cofinancées par l’Union européenne.L’Europe s’engage en France avec le Fonds social européen.

sommaire

p. 02/03C’est à savoirBaromètre de conjoncture IFOP/FNSEA p. 04/05

Retour sur l’actu p. 06/08

VisionPour que les salariés valident enfin le socle

p. 09/17Des métiers de plus en plus qualifiés

p. 18/20Des formations, des régionsp. 18 Conduite de matériel agricole en Bretagnep. 19 Le CEP en Midi-Pyrénées Languedoc-

Roussillonp. 20 Le PMU se forme à l’ESG Executive Education

p. 21

Études et recherchesMieux comprendre les besoins en formation des Groupements d’employeurs agricoles

p. 22/23Fiche pratiqueAider vos salariés à choisir le bon dispositif

p. 24Parcours de proFrédéric Dupré, fleuriste de compétition

Fafsea

Les scieries agricoles et les exploitations forestières rejoignent le Fafsea via l’accord du 24 novembre 2015, signé pour deux ans par les partenaires sociaux. Il concerne les collectes des contributions de formation professionnelle continue assises sur les masses salariales 2015/2016.

{ Nouvelle famille adhérente du Fafsea }

{ Contrat de sécurisation professionnelle }

{ Nouvelle antenne régionale }

C ontrairement aux paroles de la chanson de Jacques Higelin, Cayenne, ce n’est pas fini ! Au contraire, le Fafsea vient d’y

créer une nouvelle antenne, dirigée par René Digne et animée par la nouvelle conseillère formation Hilde Constable. Elle y accompagnera entreprises

et salariés guyanais en matière de formation professionnelle conduisant à l’emploi qualifié. Un service qui se marie bien avec la devise de la ville : Fert aurum industria, qui signifie « le travail procure la richesse » (des compétences bien sûr) !

Bienvenue au secteur du bois !

Nouveau : prise en charge de la part formation

« Cayenne, ce n’est pas fini » !

OUTRE-MER/GUYANE-

Coordonnées du Fafsea Guyane :c/o BURO Club1, avenue Gustave-CharleryRoute de Montabo97300 CayenneTél. 0594 27 46 31Fax : 0594 27 40 41

Depuis le 1er janvier*, le Fafsea prend en charge

directement la part formation du contrat de sécurisation professionnelle (CSP) qui concerne les salariés licenciés pour motif économique. * Décret n° 2015-1749 du 26 décembre 2015

NATIONAL-

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N° 114 - JANVIER-MARS 2015Fafsea

EN CHIFFRE

En ce début d’année 2016, c’est une innovation majeure du Fafsea qui devrait rendre service à la totalité des

seules entreprises adhérentes de son champ de compétences : un tout nouveau partenariat passé avec les Éditions Lamy (Wolters Kluwer France).Jugez plutôt des services gratuits proposés, accessibles de

façon exclusive à partir de l’espace personnalisé (extranet) http://netservices.fafsea.com/netservices/web/login : • l’accès illimité 7j/7 et 24h/24 à toute l’information législative et réglementaire de l’année dans les quatre

domaines suivants : formation et gestion du personnel ; agroalimentaire ; environnement ; boîte à outils (formulaires, hygiène et sécurité au travail) ;• la consultation en ligne des archives de revues thématiques,

comme Liaisons sociales ;• des modèles types de formulaires ; • la possibilité de télécharger, imprimer et même envoyer par mail

des documents.

La docuthèque du Fafsea, comment ça marche ?Tout d’abord, créez votre compte Netservices grâce à un identifiant et un mot de passe (lire précédent Fafsea Infos pages 6 à 8 : http://www.fafsea.com/flipbook/Fi113/index.html).Une fois dans Netservices, cliquez sur l’onglet Docuthèque. Ensuite, rendez-vous sur le module qui vous intéresse ou utilisez le moteur de recherche qui fonctionne grâce à un système de filtres et de mots clés. Le meilleur moyen, c’est d’essayer, seul(e) ou avec nous ! Et pourquoi pas au salon de l’agriculture ? Les éditions Lamy feront des démonstrations sur le stand du Fafsea au prochain Salon de l’agriculture, qui se tiendra à Paris du samedi 27 février au dimanche 6 mars (sur l’Espace Emploi Formation situé Hall 4, Services & métiers de l’agriculture, face aux stands des Jeunes agriculteurs et de l’Anses).

C’est l’effectif maximum pour bénéficier des aides de l’AEF emploi incitant à recruter (lire Fafsea Infos n° 113 p. 4).

9 salariés au plus

Accédez via Netservices du Fafsea à la docuthèque

en ligne des éditions Lamy

http://www.legifrance.gouv.fr

Pour en savoir

Ça déménage !

Le PMU se met en scène

Le Fafsea, nouveau collecteur

{ Outre-mer/La Réunion }

{ Cérémonie }

{ Outre-mer }

w�La délégation régionale de La Réunion déménagera fin février à l’adresse suivante :20E, rue de l’Etang, ZI de Bel Air, 97450 Saint Louis. Numéro de téléphone inchangé.

w�Le 11 décembre dernier, Xavier Hürstel, PDG du Pari Mutuel Urbain (PMU), a remis le titre certifiant Responsable marketing et commercial niveau II de l’ESG Executive Education à 177 salariés des cinq directions régionales du PMU. Il a remercié le Fafsea, « qui a aidé l’entreprise dans cette innovation ». Débutée en 2013, l’opération est effectivement de grande ampleur, et représentait « un investissement important pour le PMU » (lire Des formations, des régions, p. 20).

w�Par arrêté du 23 novembre 2015, le Fafsea est autorisé à collecter, dans les départements de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion, les contributions des employeurs au titre de la formation professionnelle continue.

{ Nouveaux services aux entreprises }

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{ Certification CléA }

vision

>>> Baptisé CléA, le nouveau socle de connaissances et de compétences professionnelles ouvre des horizons aux entreprises pour accompagner au mieux leurs salariés les moins qualifiés. Il leur offre la reconnaissance de leurs acquis et favorise l’accès à la formation et à l’insertion professionnelle durable.

Pour que les salariés valident enfin le socle

CléA, certification d’un socle de connaissances et de compétences De nouveaux outils, issus de la réforme de la for-mation professionnelle de 2014, ont été créés en 2015 à destination des salariés les moins qua-lifiés, des demandeurs d’emploi et des jeunes en insertion. C’est le cas de CléA, une certifica-tion particulièrement intéressante délivrée par le Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation (Copanef), parfois en partenariat avec les CPNE des branches qui

le demandent. CléA est le nom de la certification du socle de connaissances et de compétences professionnelles qu’un individu, quel que soit son métier ou son secteur professionnel, est censé maîtriser totalement pour pouvoir assurer son employabilité et pour accéder à la formation professionnelle.

Une reconnaissance officielle CléA est une nouveauté car il cible une popula-tion vers laquelle des actions étaient jusqu’ici

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N° 114 - JANVIER-MARS 2015Fafsea

menées sans qu’aucune reconnaissance ne vienne les sanctionner. Lutte contre l’illettrisme, acquisition des bases en matière d’hygiène et de sécurité, utilisation des outils informatiques… Dorénavant, ces actions peuvent être reconnues officiellement (certification inscrite à l’inventaire du RNCP). De surcroît, et c’est la seconde nou-veauté, les dispositifs d’évaluation et de forma-tion qui conduisent à l’acquisition du socle CléA sont éligibles, pour les salariés, à tous les finan-cements classiques de la formation profession-nelle, tels que le compte personnel de formation (CPF), le plan de formation des entreprises ou les périodes de professionnalisation. S’agissant des demandeurs d’emploi, ces derniers peuvent béné-ficier des financements des conseils régionaux.

De la langue française aux règles mathématiques de base Avec CléA, les entreprises gagnent en compéti-tivité, grâce au gain d’autonomie des salariés concernés et grâce à leur fidélisation. Dans un monde qui rime avec robotisation, informatisation et dématérialisation, elles gagnent aussi en sécu-rité, grâce à une meilleure manipulation des maté-riels et une meilleure application des process. Il

faut savoir qu’en France, la moitié des 2,5 millions de personnes illettrées sont en situation de travail et que l’informatique est l’une des causes d’exclu-sion actuellement. Concrètement, ce nouveau socle commun de connaissances et de compétences professionnelles couvre sept domaines, allant de la maîtrise de la langue française aux règles mathématiques de base en passant par l’aptitude à travailler en équipe ou à utiliser Internet (lire encadré p. 8).

Une mise en œuvre simple et une grande accessibilité À ce stade, six réseaux nationaux de prestataires ont été habilités par le Copanef : l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), l’Association pour la promotion de label APP/Atelier de pédagogie personnalisée (Apapp), les Groupements d’établissements publics locaux d’enseignement (Greta), l’Institut national de formation de la ligue de l’enseigne-ment (Infrep), les Unions régionales des orga-nismes de formation (Urof) et le groupe 2A2C. Tous se sont engagés à proposer des supports d’évaluation et de formation qui soient acces-sibles à chacun, en fonction de sa situation personnelle.La mise en œuvre de CléA est simple. La Com-mission paritaire nationale pour l’emploi (CPNE) de l’Agriculture s’est d’ailleurs portée candidate auprès du Copanef pour faciliter celle-ci. Elle

w L’ANLCI fournit des supports de formation pour aider à détecter l’illettrisme dans les entreprises. Les référents CEP (conseil en évolution professionnelle) du Fafsea vont être formés, grâce aux modules de formation en ligne fournis (MOOC).

Le saviez-vous ?

6 réseaux nationaux de formation habilités : le réseau des APP, l’Afpa, le groupement de quatre organismes 2A2C, la Fédération nationale des Urof, le réseau des Greta, l’Infrep.

CHIFFRES CLÉS

7 domaines de compétences et 28 sous-domaines + 128 critères.

201 C’est le code compte personnel de formation (CPF) de CléA.

w Pour les nouveaux arrivants dans notre pays, on parle de FLE. Il s’agit d’apprendre la langue du pays où ils résident. Source : www.anlci.gouv.fr

Français langue étrangère (FLE)

w On parle d’illettrisme pour des personnes qui, bien que scolarisées en France, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante des compétences de base pour faire face de manière autonome à des situations courantes : lire une notice de médicament, rédiger un chèque, utiliser un appareil… Il s’agit de renouer avec la culture de l’écrit, avec les formations de base. Source : www.anlci.gouv.fr

Illettrisme

w Le Socle de connaissances et de compétences professionnelles correspond à toutes celles qu’un individu, quel que soit son métier ou son secteur professionnel, doit maîtriser totalement, afin de favoriser son employabilité et son accès à la formation professionnelle. Il fait l’objet d’une certification délivrée par le Copanef.

Socle CléA

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vision

Contactez le Numéro Vert Illettrisme Info Service : 0800 11 10 35. Destiné à toute personne – adulte directement concerné ou conseiller professionnel – cherchant aide, informations ou conseils sur l’illettrisme. Les appels gratuits sont redirigés vers le centre de ressources du territoire de l’appelant.

Consultez le site Certificat-clea.frTéléchargez les documents de la campagne du Copanef sur www.fpspp.org

Pour en savoir

s’effectue par l’intermédiaire de la CPNE ou des Comités paritaires interprofessionnels régionaux pour l’emploi et la formation professionnelle (Coparef).

Un marchepied pour accéder à de nouvelles qualifications Des parcours de formation ont d’ores et déjà été mis en place dans le cadre du socle profession-nel en liaison, notamment, avec des entreprises d’insertion habituées à former des publics à bas niveau de qualification, qui travailleront peut-être demain dans nos secteurs d’activité. En s’adressant à des salariés très peu qualifiés, CléA peut répondre à l’une des caractéristiques de cette population, à savoir sa grande mobilité professionnelle. En ce sens, CléA est un marche-pied pour accéder à de nouvelles qualifications professionnelles.

Les thèmes concernés par le dispositif CléA sont les suivants :• Communiquer en français : écouter et comprendre,

s’exprimer à l’oral, lire, écrire, décrire et formuler.

• Utiliser les règles de base du calcul et du raisonnement mathématique : se repérer dans l’univers des nombres, résoudre un problème mettant en jeu une ou plusieurs opérations, lire et calculer les unités de mesures, de temps et des quantités, se repérer dans l’espace, restituer oralement un raisonnement mathématique.

• Utiliser les techniques usuelles de l’information et de la communication numérique : connaître son environnement et les fonctions de base pour utiliser un ordinateur, saisir et mettre en forme du texte, gérer des documents, se repérer dans l’environnement Internet et effectuer une recherche sur le web, utiliser la fonction de messagerie.

• Travailler dans le cadre de règles définies d’un travail en équipe : respecter les règles de vie collective, travailler en équipe, contribuer dans un groupe, communiquer.

• Travailler en autonomie et réaliser un objectif individuel : comprendre son environnement de travail, réaliser des objectifs individuels dans le cadre d’une action simple ou d’un projet, prendre des initiatives et être force de proposition.

• Apprendre à apprendre tout au long de la vie : accumuler de l’expérience et en tirer les leçons appropriées, entretenir sa curiosité et sa motivation pour apprendre dans le champ professionnel, optimiser les conditions d’apprentissage, de la théorie à la pratique professionnelle.

• Maîtriser les gestes et postures, respecter les règles élémentaires d’hygiène, de sécurité et de respect de l’environnement : respecter un règlement sécurité, hygiène, environnement, une procédure qualité, avoir les bons gestes et réflexes afin d’éviter les risques, être capable d’appliquer les gestes de premier secours, contribuer à la préservation de l’environnement et aux économies d’énergie.

Sept domaines de la certification

C

« CléA permet une grande mobilité professionnelle et sécurise les salariés peu qualifiés. »

Des métiers

>>> Emplois, nouvelles technologies, formation, problématiques écologiques et énergétiques : l’agriculture française est à la croisée des chemins et doit se repenser pour assurer son avenir, tout en contribuant à nourrir 9 milliards de personnes en 2050. Points de vue des employeurs avec Xavier Beulin, Président de la FNSEA, et les responsables de filières, toutes impliquées dans ces mutations.

le dossierN° 114 - JANVIER-MARS 2016Fafsea

REPÈRES

105 000 embauches en CDI sont prévues dans le secteur entre 2015 et 2017, conformément au Pacte de responsabilité en matière d’emploi en agriculture. Cet accord porte aussi sur le recrutement de près de 124 000 contrats d’apprentissage.Source : ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, 2015

854 100 actifs travaillent au sein des 451 600 exploitations agricoles situées en France métropolitaine. Deux tiers de ces exploitations sont individuelles. La féminisation est stable parmi les actifs dirigeants (26,7 %).Source : Enquête sur la structure des exploitations agricoles, Agreste, 2013

En 30 ans,les effectifs de techniciens et cadres de l’agriculture ont plus que doublé (61 000 en 2010-2012). La hausse de la qualification résulte principalement des innovations technologiques du secteur et de la tendance à la concentration des exploitations.Source : ministère du Travail, 2015

qualifiésde plus en plus

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le dossier

de lire cet articlew Mieux appréhender les enjeux

auxquels l’agriculture française est actuellement confrontée.

w Comprendre les problématiques de chaque filière en termes d’emploi et de formation.

w Envisager l’avenir du secteur, devant conjuguer qualification des métiers, technologie, compétitivité et respect de la planète.

3 raisons

Un monde

en mutation

>>> En accueillant près de 700 000 visiteurs en neuf jours, le Salon de l’agriculture de 2015 a confirmé l’intérêt des Français pour le monde agricole. Malgré des difficultés récurrentes, le milieu bénéficie de nombreux atouts. Il est l’un des piliers de l’économie française et un levier incontournable pour lutter contre le changement climatique.

ceci malgré une concurrence accrue ces dernières années3.

Diversité de métiers et mutations technologiquesCôté emploi, le secteur est extrêmement diversifié avec des métiers liés à l’agri-culture au sens strict, à la sylviculture, mais aussi à l’agroalimentaire, à l’agro-fourniture et aux services de support. « Globalement, nous estimons que le sec-teur représente aujourd’hui près de 15 % des emplois en France, soit 3,5 millions de postes dont 1,5 million directement lié à la production agricole », détaille

L’agriculture française est présente sur l’ensemble des filières végétales et animales, avec des modes de production convention-

nels, mais aussi des Appellations d’Ori-gine Protégée et Contrôlée (AOP et AOC), et des labels biologiques répondant aux nouvelles attentes des consommateurs. Le secteur contribuait à lui seul en 20101 à hauteur de 1,6 % du PIB, un chiffre atteignant 3,1 % en associant l’agroali-mentaire. La France est par ailleurs le premier producteur et deuxième expor-tateur agricole de l’Union européenne2,

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« Le secteur représente près de 15 % des emplois en France. »

Xavier Beulin, président de la FNSEA. Au-delà des chiffres, l’agriculture est en complète mutation, avec l’apparition de nouvelles technologies : drones, trac-teurs de nouvelle génération, informa-tique embarquée, robots de traite… Un ensemble d’outils qui doit faire gagner en compétitivité. À condition de bien savoir les employer, et donc de bénéficier, pour toutes les filières, de formations dédiées tout au long de la vie professionnelle.

À l’écoute des attentes sociétalesEnfin, le secteur ne peut assurer son avenir sans aborder les problématiques mondiales de l’alimentation et s’inter-roger sur le réchauffement de la pla-nète, l’usage des sols, des ressources naturelles et notamment de l’eau… En privilégiant l’écoute des évolutions et l’échange de savoir-faire, la formation a un rôle central à jouer pour relever les défis économiques, sociaux et environ-nementaux qui étaient au programme, en décembre dernier, de la 21e confé-rence de l’ONU destinée à lutter contre les changements climatiques (COP 21).

exploitants restent un handicap de compétitivité par rapport à nos voisins. Par ailleurs, la politique agricole commune (PAC) donne aux États la possibilité d’appliquer les règlementations selon des critères différents. Cela crée fatalement des distorsions sur les conditions de production dans de multiples domaines : social, énergétique, environnemental…

Comment s’adapter à ces mutations ?Nous devons défendre les atouts de l’agriculture et de l’agroalimentaire français et simultanément être plus performants. La formation est donc cruciale, donnant par exemple accès aux nouvelles technologies, pourvoyeuses de nouveaux emplois. L’enjeu consiste aussi à élaborer une vision globale de l’ensemble de la chaîne alimentaire, pour valoriser notre diversité et notre excellence et ainsi reprendre de l’avance sur nos concurrents.

De quelle manière le Fafsea répond-il aux besoins de formation ? Les métiers du secteur sont en évolution permanente. Ceci implique de repenser les relations entre les organismes de formation et les professionnels, pour mieux mettre en phase les besoins et les enseignements. En cela, le Fafsea a un rôle fondamental à jouer, associant exploitants et salariés aux cursus. Si les apprentissages techniques sont primordiaux, ils doivent en effet s’accompagner de la bonne compréhension des nouveaux enjeux de l’agriculture, tant au niveau français que mondial.

Quelles sont les évolutions récentes de l’agriculture française ?Remarquons tout d’abord que le secteur n’a pas perdu d’emplois au cours des 30 à 40 dernières années. En revanche, ces emplois se sont déplacés, avec pour conséquence moins de postes dans la production et beaucoup plus dans les activités de transformation, dans l’agrofourniture et les services comme la comptabilité, la gestion… Parallèlement, le niveau de compétences a progressé, tant dans la connaissance des gestes essentiels que dans la maîtrise de nouveaux outils, notamment informatiques.

Certaines filières restent en difficulté…L’élevage, la production de fruits et légumes font face à une conjoncture défavorable. C’est le paradoxe de ces filières : leur excellence est reconnue, mais elles ne peuvent s’affranchir de paramètres économiques européens. Les charges sociales qui pèsent sur les

{ Interview }

« Valoriser notre diversité et notre excellence ! »

1. Source : Alim’agri, site du ministère de l’Agriculture2. Source : Eurostat, 20113. Source : Enquête sur la structure des exploitations agricoles, Agreste, 2013

Xavier Beulin, Président de la FNSEA

Page 12

le dossier

à bon escient. Cela suppose de nouvelles formations, adaptées à l’évolution du secteur, et de nouveaux canaux d’enseignement, associant par exemple des chercheurs. La formation doit également s’adresser aux professionnels qui distribuent nos produits, afin qu’ils bénéficient d’une réelle information sur les modes de production et qu’ils puissent, ainsi, mieux les commercialiser.

Quelle est la situation de l’emploi dans la filière « Fruits » ?La filière « Fruits » perd des emplois car, depuis des années, la rentabilité économique n’est pas au rendez-vous. Il s’agit de pertes d’emplois directs – responsables d’exploitation, salariés –, mais aussi indirects, en amont et en aval de la filière. Chaque année, 2 % du verger national, soit 2 000 à 3 000 hectares, disparaissent. En considérant que chaque hectare représente un poste équivalent temps plein, ce sont donc près de 3 000 emplois supprimés annuellement. Ce phénomène va perdurer si le législateur ne prend pas la mesure de nos difficultés.

Quelles seront les évolutions du secteur dans les prochaines années ?Nous assistons à une orientation de la production vers du haut de gamme, plutôt destiné à l’exportation, avec des signes distinctifs de qualité comme les AOP et les IGP. Les exploitants qui n’auront pas accès à ces marchés ne pourront donc pas survivre, d’autant que les règles de production ne sont pas harmonisées à l’échelle européenne. Des différences majeures subsistent au sein de l’Europe, tant dans les domaines fiscal que des règlementations sociales, de l’accès à l’eau, de l’utilisation de produits phytosanitaires… Les conséquences sur l’emploi de la filière « Fruits » en France sont évidentes. Il ne s’agit pas pour autant d’adopter une attitude de repli. Nous ne souffrons pas de trop d’Europe, mais au contraire de trop peu d’Europe ! Nos responsables politiques, au lieu de stigmatiser Bruxelles, devraient être plus pragmatiques.

Comment envisagez-vous les futurs besoins de formation ?L’arboriculture va prochainement entrer dans un nouveau cycle, à l’image des autres secteurs agricoles où prédominent l’automatisation, la mécanisation et, bientôt, l’usage courant de nouvelles technologies : GPS, drones… Il sera essentiel pour les agriculteurs et leurs salariés de capter des données, de les analyser et de les utiliser

Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits

« Créer des formations adaptées à l’évolution du secteur »

Fruits

w 3e pays producteur de fruits dans l’Europe communautaire, la France se place après l’Italie et l’Espagne.

w 27 640 exploitations possèdent un verger : 46 % sont spécialisées en arboriculture et 15 % cultivent exclusivement des fruits. Les exploitations spécialisées occupent 74 % du verger français et emploient la moitié de la main-d’œuvre.

w La filière représente 220 000 emplois, dont deux tiers de saisonniers.

w En 2014, le Fafsea a financé la formation de 978 salariés, uniquement sur le plan de formation pour la culture d’agrumes, de fruits à pépins et à noyau, d’oléagineux, d’autres fruits d’arbres ou d’arbustes et de fruits à coque, la transformation et la conservation de fruits.Sources : Recensement général agricole, Agreste Primeur, 2010

Le saviez-vous ?

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Quelles sont les évolutions de la filière bovine en termes d’emploi ? La filière subit un déficit d’image aussi bien en production que sur la transformation. À cela se conjugue un manque d’attractivité pour des métiers difficiles, avec des contraintes qui ne sont pas rémunérées à leur juste valeur. La baisse du nombre d’éleveurs a été drastique depuis les 30 dernières années et se stabilise aujourd’hui autour de 115 000 emplois directs

Joël Merceron, directeur général de l’Institut de l’élevage

« Entretenir les savoir-faire traditionnels et en développer de nouveaux »

Bovins

“ PRENDRE EN COMPTE LES ASPIRATIONS DE LA SOCIÉTÉ EN TERMES D’ENVIRONNEMENT ET DE DURABILITÉ. ”

3 200 heures de formation financées par le Fafsea en 2014 pour l’élevage de vaches laitières et autres bovins (uniquement sur le plan de formation)

1er cheptel européen avec 19 millions de têtes de bétail

53 % de la production sont des races à viande.

EN CHIFFRES

équivalent temps plein (ETP) pour les élevages bovins « lait » et 104 000 pour les bovins « viande ». Les emplois indirects représentent respectivement 123 000 et 79 000 ETP, selon les travaux du GIS Élevages Demain, publiés en juin 2015 et auxquels l’Institut de l’Élevage a contribué.

Le secteur sera confronté à des mutations dans les années à venir. Quelles seront-elles selon vous ?Une des grandes mutations sera certainement de mieux appréhender l’acceptabilité sociale de l’élevage, aujourd’hui questionnée, et de restaurer l’image du secteur. La baisse de la pénibilité des métiers, tout comme l’adaptation à de nouvelles technologies – robotisation, développement du numérique… –

va également participer à l’évolution de nos activités. Il subsistera cependant, en particulier en aval, des tâches nécessitant l’habileté de la main.

Comment envisagez-vous les futurs besoins de formation ?Les nouvelles technologies vont fatalement impacter les besoins de formation. Formation initiale mais aussi formation continue, avec des sessions plus courtes. L’enjeu est d’entretenir les savoir-faire traditionnels et d’en développer de nouveaux. Il s’agit également de prendre en compte les aspirations de la société en termes d’environnement et de durabilité. Enfin, la tendance étant à la concentration des exploitations, les formations au management vont prendre une importance croissante.

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le dossier

558 000 acteurs de la vigne et du vin en France

760 000 hectares cultivés, soit 10 % de la surface mondiale de vigne

3e secteur d’exportation excédentaire nationalSource : Vin et société

3 966 salariés bénéficiaires de formation financées en 2014 par le Fafsea, en culture de la vigne, fabrication de vins effervescents et vinification (uniquement sur le plan de formation)

EN CHIFFRES

Jérôme Despey, président de la commission viticole de la FNSEA

Quelles sont les évolutions de la filière viticole en termes d’emploi ?La viticulture emploie beaucoup de main-d’œuvre. Elle représente 28 % des postes en équivalent temps plein (ETP) de la production agricole, avec une progression de ces ETP de 3,7 % entre 2004 et 2014, selon la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (CCMSA). Le nombre d’établissements viticoles employeurs est stable depuis 2010 et comptait 35 600 unités en 2014. La grande diversité des emplois vitivinicoles, au niveau de la production (taille, traitements, récolte), de la vinification et de la commercialisation est un atout. De plus, l’œnotourisme, en plein développement, présente un fort potentiel d’embauches. Globalement, la situation économique actuelle de la filière est satisfaisante, malgré quelques exceptions régionales. Si la vigilance doit rester de mise, ces éléments peuvent laisser présager la capacité à employer du secteur dans les années futures.

Le secteur sera confronté à des mutations dans les années à venir. Quelles seront-elles selon vous ?Le plan stratégique de la filière vitivinicole à l’horizon 2025 a défini deux grands enjeux :

« Fidéliser les salariés et recruter des collaborateurs compétents »

Vigne

la recherche de la croissance en valeur et en volume et le maintien d’un marché national fort et durable. Par ailleurs, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) va mener en 2016 une étude sur la question du développement des compétences dans le secteur. Elle devrait permettre d’obtenir des éléments précis sur les besoins réels des entreprises et en déduire la pertinence de la réponse apportée par les organismes de formation.

Comment envisagez-vous les futurs besoins de formation ?Pour les entreprises, la formation est un moyen de fidéliser les salariés et d’avoir des collaborateurs compétents au regard des nombreuses missions à réaliser. Elle permet également d’investir dans l’avenir afin de développer de nouveaux ateliers, circuits de commercialisation, etc. Pour le salarié, c’est un moyen de développer ses compétences personnelles, afin de garantir son employabilité et d’avoir la possibilité d’évoluer professionnellement. Par exemple, un saisonnier embauché pour la taille pourrait par la formation travailler aux chais ou devenir commercial.

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FafseaN° 114 - JANVIIER-MARS 2016

w 3e pays producteur de légumes frais d’Europe après l’Italie et l’Espagne (avec 5,37 millions de tonnes)Près d’un million de tonnes sont exportées annuellement.

w 230 000 hectares sont cultivés en légumes, soit près de 1 % de la surface agricole utile (SAU) de l’Hexagone. Les principales zones de production sont situées dans l’ouest du pays (Bretagne, Val-de-Loire), le sud-est (Rhône-Alpes et Provence) et le sud-ouest (Aquitaine et Midi-Pyrénées). (source Agreste).

w 15 467 heures de formation financées par le Fafsea en 2014 pour la culture de légumes, de melons, de racines et de tubercules et la transformation et la conservation de légumes (uniquement sur le plan de formation).

Le saviez-vous ?

Jacques Rouchaussé, président des Producteurs de légumes de France

Quelles sont les évolutions de la filière légumes en termes d’emploi ?Selon la Mutualité sociale agricole, les emplois dans la filière légumes frais ont augmenté de 23 % entre 2007 et 2013, et le nombre d’entreprises est passé de 34 000 actuellement contre 31 000 voilà cinq ans. Ces exploitations incluent les serristes, les producteurs de plein champ, les producteurs de ceinture verte, les endiviers. Il faut aussi mentionner que nous devons faire appel à de la main-d’œuvre étrangère pour répondre à nos besoins, ceci alors que la pénibilité des travaux a été grandement réduite et que les salaires demeurent attractifs selon les standards français. Une communication plus pertinente sur les intérêts de nos métiers devrait conforter l’embauche dans le secteur.

Le secteur sera confronté à des mutations dans les années à venir. Quelles seront-elles selon vous ?Nous constatons depuis plus d’un an qu’il existe un réel « patriotisme alimentaire » qui

La formation doit s’adresser à tous

Légumes

donne un élan nouveau à la filière. Pour y répondre, nous devons produire plus et donc générer de l’emploi supplémentaire. Le parc de serres s’amplifie, avec pour chaque nouvel hectare de culture le recrutement d’environ sept employés permanents. Mais il ne suffit pas de produire. Face à la concurrence, l’enjeu consiste à apporter une véritable valeur ajoutée à notre production, en valorisant l’innovation, la recherche, l’expérimentation… Tout ceci nécessite des formations adaptées !

Comment envisagez-vous les futurs besoins de formation ?La formation doit s’adresser à tous. C’est d’autant plus fondamental que la filière Légumes assure 200 000 emplois directs et 200 000 postes induits. Nous faisons également travailler chaque année 120 000 saisonniers (ETP). Ces formations doivent être basées sur la connaissance de l’informatique, de l’agro-écologie, de la conversion en agriculture « Bio ». Les échanges entre le Fafsea et le Centre interprofessionnel des fruits et légumes doivent nous permettre de prospérer, avec des mix de formations in situ et en ligne, car les technologies modernes sont aussi notre avenir.

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le dossier

Céréales

“ NOUS AVONS BESOIN DE POURSUIVRE LA MONTÉE EN CONNAISSANCES, CAR L’AGRICULTURE EST DEVENUE UN SECTEUR DE PRÉCISION. ”

Jean-François Gleizes, président de Passion Céréales

Quelles sont les évolutions de la filière céréales en termes d’emploi ?La filière emploie environ 450 000 personnes, dont 55 % dans le domaine de la transformation et de la commercialisation et 45 % sur la partie production, qui rassemble près de 270 000 exploitations en France. Nous constatons depuis quelques années des difficultés à recruter, ceci alors que les métiers de la filière deviennent de plus en plus divers et spécialisés.

Le secteur sera confronté à des mutations dans les années à venir. Quelles seront-elles selon vous ?La mutation majeure, déjà en cours, est liée à la concentration des exploitations, dont le nombre diminue chaque année. Cela n’a pas d’effet négatif sur l’embauche. Au contraire puisque la filière céréalière, considérée dans sa globalité, est en mesure de créer des emplois avec des postes de spécialistes en production, mais aussi des métiers experts dans la valorisation de nos produits et dans leur commercialisation. Notre avenir passe inévitablement par une révision de nos modèles pour accompagner les changements de la société, dans une vision globale dont la communication est un atout essentiel.

Comment envisagez-vous les futurs besoins de formation ?Les modes de production de l’agriculture, et de la filière céréalière en particulier, ont grandement évolué ces dernières années. Les nouvelles technologies, la règlementation, le respect de l’environnement sont aujourd’hui des éléments centraux dans l’activité de la filière. Nous avons besoin de poursuivre la montée en connaissances car l’agriculture est devenue un secteur de précision. L’image de l’employé agricole ayant pour principale compétence la conduite d’un tracteur est révolue ! La formation doit impérativement donner aux exploitants et à leurs salariés les outils nécessaires pour maîtriser un ordinateur de bord, tirer profit d’informations satellitaires… Plus avant, c’est la spécialisation qui doit primer.

3 040 salariés ont bénéficié de formation pris en charge par le Fafsea en 2014 (uniquement sur le plan de formation et pour la culture des céréales, légumineuses et graines oléagineuses).

1er pays producteur de céréales de l’Union européenne avec 68 millions de tonnes pour 15,4 milliards d’euros en 2012

4 espèces majeures : le blé tendre, le maïs grain, l’orge et le blé dur

EN CHIFFRES

Source : Eurostat / SSP 2012

« Accompagner les changements de la société »

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FafseaN° 114 - JANVIIER-MARS 2016 CIRAD

Paul Auffray , président de la Fédération nationale porcine

Quelles sont les évolutions de la filière porcine en termes d’emploi ?La France perd chaque année environ 300 chefs d’exploitation et, depuis une dizaine d’années, la production de porcs charcutiers a diminué de trois millions de têtes. Ceci est dû aux difficultés structurelles de la filière, notamment aux contraintes administratives et aux exigences sociétales de plus en plus fortes, avec des prix d’achat régulièrement revus à la baisse. Cette dégradation touche également les salariés agricoles dans les élevages et au sein de l’industrie agroalimentaire. À terme, dans

« Le management et l’apprentissage des nouvelles technologies sont essentiels »

Porcs

un secteur marqué par un endettement assez fort des exploitants, l’érosion de l’embauche ne pourra que se confirmer si aucune stratégie d’avenir n’est engagée avec les pouvoirs publics. L’enjeu est de gagner en compétitivité, ce qui pourrait également générer des emplois dans le bâtiment, le domaine de l’énergie…

Le secteur sera confronté à des mutations dans les années à venir. Quelles seront-elles selon vous ?La concentration des exploitations est déjà une réalité, tout comme l’émergence de l’élevage « Hi-tech » utilisant les nouvelles technologies. La prise en compte des enjeux environnementaux et énergétiques, avec des bâtiments basse consommation et, plus avant, des bâtiments à énergie positive, est une autre mutation essentielle pour reconquérir le marché national en modernisant les outils de production.

Comment envisagez-vous les futurs besoins de formation ?Les chefs d’exploitation vont avoir besoin d’une offre de formation au

management beaucoup plus forte et bénéficier d’enseignements leur permettant de s’approprier les nouveaux outils informatiques. Pour les salariés agricoles, le renforcement de la formation continue sera capitale pour suivre les évolutions technologiques et sociétales. Dans les deux cas, les organismes comme le Fafsea devront néanmoins savoir élaborer, avec les représentants de la profession, des cursus globaux recentrés sur les apprentissages techniques classiques et l’acte de production. Car la technicité et la compétitivité des élevages porcins français reste aujourd’hui le point fort de notre métier.

w La viande de porc, que ce soit sous forme de viande fraîche ou de produits de charcuterie, est la première viande consommée en France, en Europe et dans le monde.

w 1 900 heures de formation financées en 2014 par le Fafsea pour l’élevage de porcs (uniquement sur le plan de formation). Exemples de formations financées : techniques de reproduction porcine, gestion de la maternité, rentabilité et biosécurité, limiter l’utilisation d’antibiotiques, réglementation et sécurité, etc.

Le saviez-vous ?

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des formations,des régions

C

BRETAGNE

>>> Pour répondre aux attentes des exploitations de leur région, les Entrepreneurs des Territoires de Bretagne ont mis en place une qualification en conduite de matériel agricole. Très complète, elle entend permettre aux stagiaires d’être autonomes dans la conduite d’une dizaine d’engins agricoles.

es Entrepreneurs des Territoires de Bretagne ont fait le constat sui-

vant : si les titulaires d’un bac professionnel disposent de solides connaissances théo-riques, ils n’ont en revanche pas d’aptitude pratique dans la conduite d’engins. Or, les exploitants agricoles ont d’importants besoins en la matière… « Nous avons donc décidé de mettre en place un Certificat de qualification profession-nelle (CQP) qui vise à former les stagiaires à la conduite de différents engins », explique Jean-Marc Leroux, délégué régional des Entrepreneurs des Territoires. Pour cela, ils se sont inspirés d’une forma-tion pertinente sur le sujet proposée en région Centre-Val de Loire, et à laquelle ils ont ajouté trois modules adaptés aux particularités régionales*. « Entre autres avantages, ce CQP permettra aux stagiaires de s’essayer à la conduite de la dizaine de machines qui peut être utilisée dans une entreprise de travaux

L agricoles », souligne Jean-Marc Leroux.

Une formation créée par et pour les professionnels Ce CQP « Salarié agricole qualifié en Polyculture » a été lancé en septembre dernier et est financé à hauteur de 50 % pour le Fafsea, l’autre moi-tié étant prise en charge par l’État. « Quatorze jeunes en contrat de professionnalisa-tion le suivent déjà, indique Jean-Marc Leroux. Leurs enseignements théoriques sont dispensés à la Maison fami-liale rurale de Montauban de Bretagne, et la formation pra-tique se fait dans l’entreprise qui les accueille. En juin, tous passeront devant un jury com-posé de professionnels. Par la suite, ils sont quasiment assurés de trouver un emploi dans l’entreprise agricole qui les a formés et dont l’objectif est, précisément, de recruter des jeunes autonomes dans la conduite d’engins. * Validation CACES ; Stockage et destockage des récoltes ; Communication professionnelle

Une affaire qui roule

“J’APPRÉCIE LA PLACE LAISSÉE À LA PRATIQUE ” Kevin Chemin, stagiaire

« J’ai suivi cette formation pour deux raisons : je voulais me spécialiser dans la conduite d’engins agricoles mais aussi développer des compétences dans les nouvelles technologies qu’on trouve aujourd’hui dans le secteur. La formation répond à ces attentes. J’apprécie beaucoup la place laissée à la pratique. Je suis également content de pouvoir rencontrer de nombreux intervenants qui viennent, par exemple, nous expliquer comment diminuer la consommation de carburants ou utiliser de nouvelles applications dédiées sur les téléphones portables. »

témoignage

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N° 114 - JANVIER-MARS 2016Fafsea

C

MÉTROPOLE

Le CEP m’a ouvert une nouvelle voie professionnelle >>> Ancien tractoriste dans la viticulture, Sylvain Cantié est devenu chauffeur de bus après avoir bénéficié du conseil en évolution professionnelle, un nouveau dispositif qui aide à prendre du recul pour mieux rebondir, parfois vers d’autres secteurs d’activité.

En septembre 2014, j’ai fait une chute de cheval qui m’a obligé à aban-donner d’un coup mon métier de tractoriste vi-

ticole. Après un mois d’hospitalisation, j’ai été déclaré handicapé et inapte à la viticulture. Je me suis retrouvé à la maison avec ma femme et mes deux en-fants, j’étais perdu. Au bout de quelques temps toutefois, je me suis inscrit à Pôle emploi et, là, l’espoir est revenu. On m’a en effet dirigé vers le Fafsea, dans l’idée de me faire bénéficier d’un congé indi-viduel de formation. Les personnes que j’ai rencontrées, d’abord à Perpignan puis à Montpellier, m’ont alors proposé les services du conseil en évolution pro-fessionnelle (CEP), une solution plus adaptée à ma situation. J’ai eu droit à un accompagnement personnalisé d’envi-ron cinq mois, qui a fait resurgir un rêve d’enfant, celui de conduire des camions. Dans un premier temps, je suis allé à la rencontre des entreprises de transport à proximité de chez moi et, très vite, une compagnie de bus m’a fait une promesse d’embauche. Ensuite, au printemps 2015, j’ai passé mon permis. Ma formation

MIDI-PYRÉNÉES LANGUEDOC-ROUSSILLON

Institué en janvier 2015 par la loi du 5 mars 2014, le Conseil en évolution professionnelle (CEP) prend la forme d’un accueil, d’un conseil méthodologique et d’un accompagnement personnalisé. « C’est un service qui s’adresse aux actifs et aux demandeurs d’emploi qui s’interrogent sur leur évolution professionnelle », précise Marie-Pierre Quintalet, référente CEP du Fafsea en région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Les candidats trouvent parfois chaussure à leur pied sans avoir besoin de suivre aucune formation, sauf pour les professions réglementées. « Nous les encourageons à revisiter leur CV, explique Marie-Pierre Quintalet. Ils découvrent bien souvent que leurs compétences sont transférables à d’autres métiers ou d’autres secteurs d’activité. » Pour sa première année d’existence, le CEP aura bénéficié à une centaine de salariés en Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon.

Pour les actifs et les demandeurs d’emploi

C

“Ma formation était prise en charge par le Fafsea et je touchais des allocations chômage.”

était prise en charge par le Fafsea et je touchais des allocations chômage, la vie me souriait à nouveau ! Depuis le mois de septembre, je retravaille, avec le sen-

timent d’avoir été sauvé. Ma route pro-fessionnelle a été brutalement coupée par un accident… Grâce au CEP, j’ai pris une autre voie. »

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des formations,des régions

C

NATIONAL

de 250 heures, incluant les fondamentaux de la relation client, la négociation et l’animation commerciales. Le tout grâce à des modules en présentiel, de l’anima-tion en interne, de l’e-learning, un accom-pagnement opérationnel et des travaux de groupes inter-sessions (cas pratiques).

remier opérateur de pari mutuel en Europe, de paris sportifs et de poker en France, le PMU cherche à innover. Pour accompagner

la transformation du réseau, le métier de commercial au PMU évolue. Le PMU a donc fait appel au Fafsea en 2013 pour l’accompagner dans un projet de forma-tion de plus de 200 chefs de secteur. « Le choix du titre de niveau II Respon-sable marketing et commercial de l’ESG témoigne de notre ambition et de notre volonté de professionnaliser notre force de vente », indique Agnès Servian, res-ponsable formation du PMU. C’est la première fois que le PMU met en place un cursus de formation certifiant et pour autant de collaborateurs : 177 ont obtenu la certification partielle validée à hauteur de quatre blocs de compé-tences sur six. Par ailleurs 11 managers ont obtenu par la VAE le titre de niveau I « Manager marketing et commercial ».

Un parcours pédagogique visant une approche différente du marchéSelon Alain Kruger, Directeur de l’ESG Executive Education, « pas facile pour les salariés de se remettre en selle. Et pourtant, chacun s’est investi ! » Son responsable pédagogique, Laurent Bourgine, confirme l’importante implica-tion des collaborateurs via un parcours de formation de 18 à 24 mois et deux cursus : l’un sur la stratégie commerciale, la prospection et le plan d’action commer-cial, d’une durée de 145 heures ; le second

P

Le PMU parie sur un titre de l’ESG >>> 211 salariés formés en deux ans par l’ESG Executive Education pour obtenir une validation partielle du titre « Responsable marketing et commercial » : un projet mûrement réfléchi par le PMU, aidé par le Fafsea.

“TESTER IMMÉDIATEMENT LA FORMATION SUR LE TERRAIN ” David Andreani, chef de secteur PMU, agence de Grenoble

“POSSÉDER UN TITRE DE L’ESG EST GRATIFIANT ” Florence Di Siervi, chef de secteur PMU, agence de Nice

Pour nous rendre le plus performants possible, le PMU s’est surpassé dans les nouveaux outils. La formation s’est faite en alternance. J’ai pu immédiatement mettre en pratique les techniques apprises sur le terrain et en mesurer l’efficacité. Désormais j’innove pour sortir de la simple visite de points de vente (presse-tabacs, stations service…). »

Mon dernier diplôme date de plus de dix ans. Le programme de l’ESG m’a permis de me remettre à jour, notamment sur l’e-mailing et le plan d’action commerciale. Le partage de pratiques avec mes collègues et les études de cas sur le PMU sont utiles dans mon travail quotidien. Posséder un titre de l’ESG est à la fois gratifiant et intéressant, car le monde professionnel bouge ! »

témoignages

« Ce parcours certifiant est un succès, se réjouit Agnès Servian. Reste à pré-parer les deux blocs de compétences non encore acquis – veille sectorielle et innovation, management d’équipe –, de façon à valider totalement le titre. » Un pari gagné d’avance ?

Remise du titre aux salariés du PMU des régions Sud-Est/Sud-Ouest

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études & recherche

enquête nous enseigne notamment que les salariés des GEA sont tenus de s’adapter à de nombreuses situations

de travail et font l’objet d’attentes très fortes de la part des adhérents. Leur avis sur la formation est plutôt positif. Ils sont parfois à l’initiative de leur propre montée en compétences. En revanche, beaucoup d’entre eux reconnaissent qu’ils n’ont pas connaissance de l’offre de formation.

L’

>>> Pour mieux répondre aux besoins en formation des Groupements d’employeurs agricoles (GEA), le Fafsea a cherché à mieux les connaître. Voici les principaux enseignements de cette étude.

Des salariés qui connaissent leurs besoins en formationCes salariés ont les mêmes besoins et attentes dans ce domaine que les autres salariés de la production agricole : ils souhaitent gagner en connaissances et compétences

techniques, augmenter leurs savoirs réglementaires (Certiphyto, etc.), mais aussi développer leurs compétences comportementales.

Les facteurs de la réussiteEn matière de formation, la réussite de ces salariés ne doit rien au hasard. L’étude montre ainsi que la prise en compte de la trajectoire du salarié dans son ensemble (projet de vie, projet professionnel) constitue un facteur favorable à la formation. Les formations sont également plus performantes lorsque le salarié accompagne les évolutions des structures GEA. Concrètement, il s’agit d’adapter leurs techniques professionnelles à une nouvelle production, à un changement de système de production, voire à un nouveau métier.

{ Salariés en Groupements d’employeurs agricoles }

Comprendre leurs besoins en formation, pourmieux y répondre

Forte de ces constats, l’étude fait deux recommandations : • Tout d’abord, elle préconise d’accompagner le développement de la GRH

dans les groupements d’employeurs. Dans ce contexte, elle propose de faire bénéficier d’une prestation de diagnostic conseil RH le GEA volontaire et de former les responsables au management des RH.

• Elle conseille également de mieux répondre aux besoins en compétences des salariés de GEA, par exemple : - en les informant mieux sur les formations, les dispositifs et les possibilités de financement ; - en les inscrivant aux formations techniques et réglementaires ; - en construisant des parcours d’intégration/formation : formation sur le lieu de travail, mais aussi sessions en centre de formation.

Ce que recommande cette étude

C

fiche pratique

Comment se former ?

> Le compte personnel de formation (CPF) Le CPF fait suite au DIF, dont il récupère les heures capitalisées non encore utilisées (voir vidéo sur notre chaine YouTube).Théoriquement à l’initiative du salarié, le CPF est utilisable tout au long de la vie professionnelle et reste attaché à la personne

LES NOUVEAUX CEP ET CPF, DISPOSITIFS PHARES DE LA LOI DU 5 MARS 2015 > Le conseil en évolution professionnelle (CEP) Par un simple appel au Fafsea, le CEP permet au salarié de bénéficier de conseils personnalisés pour son projet d’évolution professionnelle.

w

AIDER VOS SALARIÉS À CHOISIR LE BON DISPOSITIF

et non au contrat de travail. Le CPF est alimenté de 24 heures par an pour les salariés à temps plein, et au prorata pour les salariés à temps partiel. Bien que plafonné à 150 heures, pour l’instant le Fafsea abonde financièrement à hauteur de 600 heures de formation. L’occasion de faire part à vos salariés de cette mesure exceptionnelle.

>>> Malgré la réforme nationale en cours, le système de formation professionnelle est souvent jugé complexe par ses bénéficiaires. L’occasion de rappeler à vos salariés le B.A. BA des dispositifs à leur disposition, et la part d’initiative qui leur est laissée.

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Principe de prise en charge financière par dispositif (hors chambres consulaires) (selon les cas et les étapes, les règlements se font à l’entreprise, au prestataire ou au salarié)

Prise en CPF CEP BC CIF CIF CIF FHTT VAE PF PPcharge (offert au (24 h de CDD CDI prof. (CIF) (24 h deFafsea salarié) congé) congé)

Salaire que si pendant nous le temps consulter de travail pour l’AEF

Coût pédagogique

Frais annexes uniquement uniquement uniquement pour dans le cadre dans le cadre les CDD de l’AEF de l’AEF

tout ou partie, nous consulter Case vide : non concerné, car hors temps de travail (HTT)

À la potentielle initiative du salarié À la seule initiative de l’entreprise

N°86 - AUTOMNE 2009

w La finalité des formations financées par le Fafsea, c’est : • L’acquisition du socle de connaissances et de compétences• L’accès aux compétences pour des métiers en tension de main-d’œuvre • L’adaptation à l’évolution des postes de travail • Le maintien dans l’emploi • Le développement des compétences

w Les services apportés aux salariés par le Fafsea sont : • Un conseil de premier niveau • Un accompagnement à la définition des projets professionnels• L’orientation vers les organismes de formation et partenaires adaptés• L’ingéniérie financière du montage de projet de formation• Le financement de la formation professionnelle continue (salaire, frais pédagogiques,

frais annexes)• Un bilan et une évaluation/validation des compétences

Le saviez-vous ?

paysage, ce congé leur permet de suivre une formation technique rémunérée inscrite dans le Répertoire national du congé de formation professionnalisant établi par les partenaires sociaux du secteur agricole. Sa durée ne peut excéder 120 heures. Il se déroule en principe après un contrat à durée déterminée, sauf accord de l’employeur pendant le CDD.

À VOTRE INITIATIVE EN TANT QU’EMPLOYEUR > Le plan de formation (PF)Ce dernier retrace l’ensemble des actions annuelles de formation retenues par l’employeur pour le salarié et, lorsque la formation n’est pas obligatoire, fait l’objet d’une discussion annuelle. Il est aussi abordé lors de l’entretien professionnel, qui a désormais lieu tous les deux ans.

> La période de professionnalisation (PP)Réservée à des salariés déjà en poste au moment de la prise de décision de les former, la période de professionnalisation a pour objectif de favoriser le maintien dans l’emploi de salariés en CDI. Elle se déroule en alternance (formation théorique et pratique).

D’AUTRES DISPOSITIFS EN VIGUEUR > Le bilan de compétences (BC) Plus complet que le CEP, et complémentaire, le bilan de compétences aide le salarié à faire le point sur ses compétences, aptitudes et motivations et à définir un projet professionnel ou de formation.

> Le congé individuel de formation (CIF CDD et CDI)Le CIF est idéal pour une reconversion ou une évolution, et permet d’accéder à une large offre de formations. Combinable avec le CPF, le dossier CIF est soumis à une grille de critères rigoureux. Le salarié demande une autorisation d’absence, indemnisée par le Fafsea, que l’employeur a le droit de refuser une seule fois.

> La validation des acquis de l’expérience (VAE)La VAE permet de faire valider son expérience professionnelle ou associative dans le but d’obtenir une certification professionnelle. Le Fafsea finance l’accompagnement par un professionnel dans cette démarche de preuves. En cas de validation partielle, le salarié peut demander la prise en charge d’une formation à travers d’autres dispositifs.

> La formation hors temps de travail (FHTT)Ce dispositif de 120 à 1 200 heures sur deux ans se déroule hors temps de travail (RTT, congés, cours du soir, formation à distance), donc sans versement de rémunération. Le salarié doit avoir au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise. Il n’a pas besoin de l’accord de l’employeur.

> Le CIF professionnalisantMis en place pour les salariés issus du secteur agricole ou du

N° 114 - JANVIER-MARS 2016Fafsea

909 000 salariés relèvent du Fafsea du fait du champ de compétences varié de ce dernier.

6 mars 2016C’est la date butoir cette année pour faire passer les entretiens professionnels aux salariés et échanger sur les dispositifs de formation. Ces entretiens doivent avoir lieu tous les deux ans (voir sur notre site).www.fafsea.com/outils_tele/outil_telechargement_som.php

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Le site du Fafsea, onglet Salariés : www.fafsea.com

Son compte Twitter : @fafseacomSa chaîne Youtube : Fafsea national

Pour en savoir

parcours de pros

Fleuriste de compétition

FRÉDERIC DUPRÉ 1999 Bac professionnel « Production Horticole ».2003 Meilleur apprenti de France (Fleuriste).2005 Vainqueur de la coupe de France des fleuristes.2011 Meilleur ouvrier de France.2015 Participation à la Coupe du monde des fleuristes Interflora.

N° 114 - JANVIER-MARS 2016

w Fréderic Dupré voulait être paléontologue. Il est devenu fleu-riste, presque par hasard. « Durant

l’année de préparation au Bac professionnel horticole, j’ai été amené à travailler avec des fleuristes. L’univers m’a plu et j’ai décidé d’entamer une formation spécifique. » Quelques mois plus tard, sa formatrice l’inscrit d’office au concours du meilleur apprenti de France (MAF). En 2003, Jean-Pierre Raffarin lui remet

“ Grâce à des enseignants hautement qualifiés, le Fafsea apporte des aides précieuses pour se remettre en question et progresser. ”

la médaille d’or des MAF dans les salons du Sénat. « C’est alors que j’ai pris goût à la compétition. » Les bouquets s’enchaînent : première place à la coupe de France des fleuristes, vice-champion de France Inter-flora en 2006… Pour aller plus loin, Frédéric s’engage sur la voie sacrée : la préparation au concours du meilleur ouvrier de France (MOF). 2010 sonne l’heure des éliminatoires. Il fait partie des six sélectionnés parmi 36 candidats et devient

MOF l’année suivante : « La formation a été capitale, tout autant que l’exigence avec moi-même ! »

Coup de bambou !Fleuriste de compétition, Fré-déric garde pourtant un sou-venir mitigé de la Coupe du monde de 2015. « Il a fallu tout préparer en six mois. C’était les MOF en exponentiel. J’ai perdu 12 kg et suis revenu de la finale sans classement ! Un véritable coup de bambou pour moi et pour l’équipe de France ! Il faut savoir, sans se trouver d’excuses, que dans ce genre de compétition, beaucoup de choses nous échappent. »Il se consacre désormais à sa boutique de Bourges. Ses deux salariés suivent les enseigne-ments du Fafsea, dont l’un des formateurs n’est autre que leur patron. « Je suis en effet, via l’organisme Floriform, for-mateur pour le Fafsea. Contri-buer à acquérir de nouvelles compétences, booster l’acti-vité, savoir répondre à l’évo-lution des tendances et à des demandes de plus en plus exigeantes est essentiel pour l’avenir de notre métier. »

Frédéric Dupré se consacre à son magasin à Bourges. Il y emploie deux salariés, qu’ilretrouve au Fafsea, en tant que formateur.

Fafsea

>>> Meilleur apprenti et meilleur ouvrier de France, sélectionné pour la Coupe du monde des fleuristes : Frédéric Dupré aime les challenges. Lui-même formateur, il transmet son art avec passion.