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Visite de « Songou man » ou « l’ombre est bonne » « Songou man » ou « l’ombre est bonne », c’est le nom de l’association créée par monsieur Salifou Bounélé pour soutenir l’activité de reboisement engagée auprès de la population de la région des Savanes au nord du Togo. L’une des étapes incontournables de notre séjour en janvier 2017, était donc une visite sur le terrain des actions en cours et la rencontre avec les artisans de ce projet ambitieux.

En effet, parmi les huit membres de notre équipe en visite à Dapaong, cinq se sont investis dans l’opération « des légumes ici … des arbres là-bas ! », opération qui a permis, par la culture et la vente de la production de pommes de terre en France de soutenir au Togo « Songou man ». C’est donc avec grand intérêt, que chacun a pu faire connaissance avec Salifou et voir une partie des réalisations.

Tout d’abord en fin d’après-midi, sous la fraicheur du manguier de la maison St Jean, notre lieu d’hébergement, nous avons pu avoir une présentation détaillée (sur power point s’il vous plait ), de toute l’histoire, de la pédagogie et des objectifs travaillés par Songou Man. Pendant deux heures, notre orateur, très en verbe, a illustré, images à l’appui, l’étendu du travail entrepris.

Et très vite, nos auditeurs comprennent que le reboisement n’est qu’un point de départ et que par ce biais s’enclenche une dynamique de développement passionnante dont l’une des étapes est le développement du maraîchage, entrepris principalement par les femmes dans les espaces en

reboisement.

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Mais depuis quelques temps, c’est aussi la transformation des denrées agricoles qui est à l’ordre du jour comme la fabrication du beurre de karité ou de la moutarde de néré.

(Le Néré, ça vous dit quelque chose : l’Acacia et le …. ?) Tiens, tiens !!!

Une des femmes adhérent à Songou Man

« Avant, en saison sèche, chacun était de son côté, les jeunes partaient … »

Mais laissons la parole à Salifou lui-même qui s’exprime dans un article tiré d’une publication du Fond Mondial pour l’Environnement.

« Désespérés, ils menaçaient tous de partir mais commencent à renoncer et à rappeler ceux qui sont partis. Les effets négatifs du changement climatique ont entraîné un exode rural massif des jeunes et la dégradation du tissu social. Les propositions de Songou Man ont comme résultat non seulement de réparer la terre et la forêt, promouvoir l’agriculture durable mais elle aide au maintien des ruraux chez eux et combat le mal vivre…

… Socialement le maraîchage a changé la vie au sein des communautés.

A Tougongue, Mme Abiba en train de sarcler dit : « mon fils, même si on ne gagne rien, le temps aux funérailles et cabarets pour l’alcool est réduit et notre santé préservée ».

En pleine récolte Mme Assibi toute joyeuse devant les paniers de tomates déclare : « Avant, en saison sèche, chacun était de son côté, les jeunes partaient et laissaient femmes, vieillards et enfants. Maintenant on est tous ici : maris, épouses et enfants en harmonie, chacun à l’œuvre. La cohésion sociale est de retour »

Voilà qui exprime mieux que de longs discours les résultats du travail mené par cette vaillante association.

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Sur les différents sites de Songou man, sous les arbres plantés il y a 6 mois, un an ou plus, les activités de maraîchage battent leur plein. C’est en mini-bus que nous faisons

une tournée pour visiter des lieux de reboisement et de maraîchage.

ambiance conviviale dans le bus maraîchage sous les petits arbres

C’est la 2ème période de grande activité après la saison des pluies qui voit les cultures vivrières naître et croître jusqu’à leur récolte entre octobre et novembre. Il n’y a plus guère de temps mort pour celles et ceux qui ont rejoint Songou Man et font l’effort de travailler pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs enfants.

Salifou au premier plan devant les tas de fumier en cours de compostage. Les femmes font une pause après l’arrosage de leur plantation

La pompe à pédale, venue du Burkina Faso voisin,

une merveille de simplicité, est installée

dans les périmètres maraîchers de Songou Man

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EN 2016, 15 ha REBOISES ET CLOTURES COMMUNAUTAIREMENT

Le bilan des actions engagées au cours de l’année 2016 est éloquent: • 15 ha reboisés et clôturés communautairement, • 19 puits creusés dont 16 équipés de pompes à pédales, • 300 arbres plantés avec les écoliers dans 18 cours d’écoles soit 5400 cassias ce qui équivaut

à 16 ha cumulés, • 10 flancs de collines mis en défens et enrichis de 1 000 arbres équivalent de 3 ha reboisés. • Les pépiniéristes ont vendu ou donné 2000 arbres à des particuliers qui les ont plantés dans

leurs champs, concessions ce qui équivaut à 5 ha cumulés.

Les arbustes comme le Cacia Siaméa poussent très vite. Ici une plantation de 3 ans d’âge

Si le projet fait avec le Ministère de l’Agriculture avait pu se réaliser (mais les fonds n’ont pas été décaissés) 11 ha supplémentaires auraient pu être reboisés. Le rayon d’action de Songou Man s’étend de la préfecture de Tône aux 4 autres Préfectures de la Région (de même superficie que la Corse). Les besoins pour Songou man sont nombreux. Il y a tout simplement les motos qui s’épuisent et demandent à être remplacées. Sans moto, pas de transport et pas d’accompagnement des groupes qui se constituent. Et l’accompagnement est primordial ! On a pu le constater en voyant les pompes à pédales être à l’arrêt faute d’une petite réparation. Les femmes sont vite dépourvues devant une petite adversité et même si elles ne se découragent pas, ce sont des efforts supplémentaires pour puiser l’eau à la main.

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LE CENTRE BOTANIQUE

Autre site de notre visite. C’est le centre botanique créé par Salifou au départ pour sauvegarder la bio-diversité de la région des Savanes et principalement les différentes espèces arboricoles présentant aujourd'hui une très belle collection d’arbres.

Mais ce centre est aussi un centre expérimental pour le maraîchage et la mise en application de techniques innovantes de compostage à partir de champignons par exemple.

Un peu plus loin, nous apercevons une ruche traditionnelle fabriquée en terre cuite. Le développement de l’apiculture est à l’ordre du jour du programme de Songou Man. Un apiculteur français vient régulièrement sur Dapaong donner des conseils et organiser des formations.

Et puis, nous visitons les bâtiments de l’association où sont stockés différents outillages. C’est, et ce sera un lieu de transformation et de conditionnement des produits locaux (Néré, karité, tamarin, moringa, … ).

Le groupe de femmes qui nous accueillent dans les locaux est particulièrement enthousiaste et s’implique dans la transformation et la valorisation de ces produits. C’est pour elle, une belle activité qui pourrait à terme être source de revenu quand les filières de ventes seront bien organisées. Mais déjà, des résultats sont là.

Qui dit « transformation » dit beaucoup de tâches répétitives et ingrates. Aussi naturellement, leur besoin actuel se tourne vers l’acquisition de machines qui pourraient les aider à décortiquer riz, graines de karité ou de néré, moulin pour le broyage des graines, baratte pour le beurre de karité

L’heure avance, le soleil brille. Il fait très chaud. L’échange avec les femmes doit s’écourter mais pas question de partir sans avoir droit à un petit show des femmes qui se termine par un magnifique « SUPER » bien rythmé et bien envoyé. Bravo Songou man ! bravo femmes de la région des Savanes qui vous investissez ainsi ! Bravo Salifou pour ce dynamisme engagé vers un véritable développement des populations rurales.

Benoît BOURIN