Vivre en ressuscité aujourd’hui! - SOCABI · 2017. 11. 11. · Michel GOURGUES o.p. 11 Les questionnements contemporains au sujet de la résurrection Alexandre KABERA 14 ENTREVUE

AVR IL - MA I 2014 • VOL XXX N O1

REVUE BIBLIQUE POPULAIRE • PUBLICATION SOCABI

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comprendre la résurrection aujourd’hui

dossierComment vivre en ressuscité...

rencontre / Steve LemayRésurrection dans la désolation

Vivre en ressuscitéaujourd’hui!

rochain numéro !

Le numéro de juinLa Terre sainte : de la terre au cœur))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))

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AVANT-PROPOS

03 Vivre en ressuscité aujourd’huiYves GUILLEMETTE

DOSSIERComment vivre en ressuscité...

04 La résurrection et l’Ancien Testament :une question de justice divineFrancis DAOUST

06 La rencontre du Christ ressuscité, historicité et expérienceOdette MAINVILLE

09 « Toi qui dors, réveille-toi », ou la résurrection déjà engagéeMichel GOURGUES o.p.

11 Les questionnements contemporains au sujet de la résurrectionAlexandre KABERA

ENTREVUE14 Résurrection dans la désolation

Steve LEMAY, Philippe VAILLANCOURT

16 PISTES DE RÉFLEXIONGeneviève BOUCHER, Francine VINCENT

17 SOCABIEN

18 PRIÈREHeureux de croire

SOMMAIREA V R I L

VOL XXX NO12014

Vivre en ressuscitéaujourd’hui!

Société catholique de la Bible2000 rue Sherbrooke Ouest, Montréal(Québec) H3H 1G4

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(514) 925-4300poste 297

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Président : Marcel DUMAIS o.m.i.Vice-présidente : Béatrice PEDNEAULTSecrétaire : Yves GUILLEMETTE ptreTrésorier : Jean DUHAIMEÉvêque ponens : Mgr Luc BOUCHARDAdministrateurs/trices :André BEAUCHAMP, Christiane CLOUTIER-DUPUIS, Jean DUHAIME, Béatrice PEDNEAULT, Clément VIGNEAULT

COMITÉ DE RÉDACTION

Rédacteur en chef : Yves GUILLEMETTE ptre,Geneviève BOUCHER, Sébastien DOANE, Alexandre KABERA, Francine VINCENT

COLLABORATION À CE NUMÉRO

Francis DAOUST, Sébastien DOANE, MichelGOURGUES o.p., Yves GUILLEMETTE ptre,Odette MAINVILLE, Steve LEMAY, Philippe VAILLANCOURT

CONCEPTION GRAPHIQUEFabiola ROY

ISSN 2291-2428 (En ligne)

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Directeur de la rédaction : Yves GUILLEMETTE ptre

AVANT-PROPOS ░

PARABOLE REVUE BIBLIQUE POPULAIRE • AVRIL- MAI 2014 _ VOL XXX NO1

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C hrist est mort pour nos péchés, selon les Écritures. Il a été enseveli, il est ressuscité letroisième jour, selon les Écritures (1 Corinthiens 15, 3-4). En quelques mots bien percutants,on a là le « noyau dur » de la foi chrétienne, tel que proclamé par les premiers hérauts de

l’Évangile, témoins de la rencontre du Vivant, et auquel nous voulons faire écho dans ce numéroprintanier de Parabole.

Nous vous proposons une démarche en trois temps sur la résurrection. D’abord, une réflexionà partir des Écritures. Francis Daoust retrace l’émergence de la croyance en la résurrectiondans les deux siècles précédant la venue de Jésus. Odette Mainville interroge les évangilesqui témoignent des manifestations du Christ ressuscité et de l’expérience de la rencontredu Vivant par les disciples. Michel Gourgues nous montre que nous sommes déjà engagésdans un processus de résurrection par notre baptême.

Puis, nous verrons que la résurrection n’est pas confinée à un savoir. Elle est une questionde foi au cœur de la vie, une question de vie au cœur de la foi. De même qu’on ne peutsavoir ce qu’est l’amour si on n’a pas fait l’expérience d’être aimé et d’aimer, on n’a pasidée de l’espérance qui naît de la foi au Ressuscité si on n’a pas fait l’expérience de la victoirede la vie et de l’amour dans des situations où toute forme de mort semblait l’emporter. Letémoignage du curé Steve Lemay de la paroisse Sainte-Agnès de Lac-Mégantic est révélateurd’une expérience de « résurrection en acte ». Enfin Alexandre Kabera partage certainsquestionnements actuels au sujet de la résurrection, comme quoi la croyance en la résurrectionn’est pas une évidence. Je vous laisse sur ces mots du pape François tirés de l’ExhortationLa Joie de l’Évangile. Nous n’avions pas fait appel à lui en préparant ce numéro, mais sesréflexions rejoignent nos objectifs!

La résurrection du Christ « n’est pas un fait relevant du passé; elle a une force de vie qui a pénétréle monde. Là où tout semble être mort, de partout, les germes de la résurrection réapparaissent.C’est une force sans égale. Il est vrai que souvent Dieu semble ne pas exister : nous constatonsque l’injustice, la méchanceté, l’indifférence et la cruauté ne diminuent pas. Pourtant, il est aussicertain que dans l’obscurité commence toujours à germer quelque chose de nouveau, qui tôt outard produira du fruit. (…) Chaque jour, dans le monde renaît la beauté, qui ressuscite transforméepar les drames de l’histoire. Les valeurs tendent toujours à réapparaître sous de nouvellesformes, et de fait, l’être humain renaît souvent de situations qui semblent irréversibles. C’est laforce de la résurrection et tout évangélisateur est un instrument de ce dynamisme. » (No. 276)

« Cette fécondité est souvent invisible, insaisissable, elle ne peut pas être comptée. La personnesait bien que sa vie donnera du fruit, mais sans prétendre connaître comment, ni où, ni quand.Elle est sûre qu’aucune de ses œuvres faites avec amour ne sera perdue, ni aucunede ses préoccupations sincères pour les autres, ni aucun de ses actes d’amour envers Dieu,ni aucune fatigue généreuse, ni aucune patience douloureuse. » (No. 279)

Au nom du comité de rédaction, je vous souhaite de vivre la joie de Pâques au quotidien.

Vivre en ressuscité aujourd’hui

La résurrection du Christ« n’est pas un fait relevant du passé;

elle a une force de viequi a pénétré le monde.

Là où tout semble êtremort, de partout,

les germes de la résurrection

réapparaissent... »

Pape François • Exhortation La Joie de l’Évangile



Une idée tardive et rarement exprimée

L e concept d’une résurrectioncollective des morts est uneidée qui fait son apparition

très tardivement et très sommairementdans l’Ancien Testament. En effet, outreles affirmations très fortes du livre deDaniel (Dn 12, 1-3) et du deuxième livredes Maccabées (2 Macc 7, 1-42; 14, 37-46),deux livres « récents » qui datentvraisemblablement du IIe siècle av. J.-C.,l’Ancien Testament est essentiellementmuet au sujet de la résurrection. Il existebien certains cas isolés de retour à la vie,tel que celui du fils de la veuve de Sarepta,opéré par le prophète Élie (1 R 17, 17-24)ou celui de l’enfant de la Chounammite,suscité par Élisée (2 R 4, 32-37). Maisil s’agit là de résurrections temporaires(car les enfants vieilliront et mourront ànouveau un jour) et singulières (car ellesne touchent que des individus précis).Les Pères de l’Église, et plusieurschercheurs modernes à leur suite, sesont efforcés de dénicher des extraitsde l’Ancien Testament qui semblentparler de manière implicite ou non de larésurrection des morts. Mais on reconnaitaujourd’hui que des passages commecelui de la vision des ossementsdesséchés du livre d’Ézéchiel (Ez 37, 1-14)ne sont pas des descriptions de la granderésurrection des morts, mais plutôt desannonces d’une renaissance nationaledu peuple de Dieu. Malgré tout cela, leconcept de la résurrection répond à un

problème préoccupant qui surplombeet traverse tout l’Ancien Testament : celuide la justice et de la rétribution divines.

La doctrine de la rétributionSous-jacente à l’ensemble de l’AncienTestament, la doctrine de la rétribution estle principe selon lequel Dieu récompensele juste pour ses actions bonnes, par denombreuses bénédictions telles qu’unedescendance nombreuse et juste, larichesse, la santé, la paix et une longuevie; en revanche il punit l’impie pour sesactions mauvaises, par une variété demalédictions telles qu’une descendancelimitée ou mauvaise, la maladie, lapauvreté, le danger et une mort prématurée.

On retrouve cette idée partout dansl’Ancien Testament, dans des récits trèsanciens, dans la prédication des prophèteset même dans le Nouveau Testament.À titre d’exemples, dans le récit vraisem-blablement très ancien de la veuve deSarepta cité plus haut, celle-ci interrogele prophète Élie de la manière suivante :« Que me veux-tu, homme de Dieu? Es-tuvenu chez moi pour rappeler ma faute etfaire mourir mon fils? » (1 R 17, 18), car elleconsidère que la mort de son fils est unchâtiment divin causé par son péché. Parla voix du prophète Ézéchiel, Dieus’adresse avec émotion au peuple de

Juda afin de lui éviter la mort : « Par mavie! – oracle de Seigneur YHWH – je nedésire pas la mort du méchant, mais qu’ilrevienne de sa voie et qu’il vive. Revenez,revenez de vos voies mauvaises;pourquoi donc mourriez-vous, maisond’Israël? » (Ez 33, 11). Dans le récit del’aveugle-né de l’évangéliste Jean, lesdisciples demandent à Jésus : « Rabbi,qui a péché, lui ou ses parents, pourqu’il soit né aveugle? » (Jn 9, 2), car ilscherchent à trouver de qui provient lafaute qui a causé la maladie de cethomme.

C’est cependant dans la littérature desagesse de l’Ancien Testament que cettedoctrine est le plus clairement exposée.Le livre des Proverbes la résume demanière particulièrement limpide à traversde petites formules antithétiques trèsconcises telles que celles-ci : Qui pratiquela justice va à la vie, mais qui poursuitle mal [va] à la mort (Pr 11, 19) ; Aucunmalheur n’arrive au juste, mais lesméchants sont comblés de maux (Pr 12, 21).

Une doctrine qui pose problèmeTrès simple au niveau théorique, ladoctrine de la rétribution comportecependant d’importantes failles auniveau pratique. En effet, différents

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Doctorant, Université de Montréal

Francis DAOUST PréliminaireskLa résurrection des morts fait partie de notre credo, maisil n’en fut pas toujours ainsi dans le peuple de Dieu. À quelmoment commence-t-on à croire à la résurrection dansl’histoire d’Israël? Que croyait-on avant? Quels sont lesquestions et les événements qui ont mené à cette innovationthéologique? Que nous en dit l’Ancien Testament? Puis,avec le temps, où en était la réflexion à ce sujet dansla société de Jésus?

La résurrection et l’Ancien Testament :une question de justice divine

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Pistes de réf lexion p.16�

DOSSIER ░


auteurs bibliques font remarquer que denombreux méchants vivent dans la paixet l’opulence alors que plusieurs justessouffrent dans la misère et l’indigence.Tout le livre de Job est consacré à cettequestion qui dérange grandement. Job,qui est un homme juste, est frappé par denombreux malheurs : il perd tous sestroupeaux, ses enfants meurent tous,puis il est atteint dans son corps mêmepar la maladie. Ses amis soutiennent quela justice de Dieu n’est pas en cause etque si Job est ainsi châtié, c’est qu’il acertainement commis une faute. Mais Jobpersiste à maintenir qu’il n’a pas péchéet demande à Dieu un procès en bonne etdue forme afin de plaider son innocence.Dieu s’adresse finalement à lui afinde révéler que sa justice n’est pasdéficiente, qu’elle dépasse incommen-surablement celle des hommes et queceux-ci ne peuvent aspirer à la comprendretotalement. Dieu finit par redonner endouble tout ce qu’il avait enlevé à Job etce dernier mourut beaucoup plus tard,« vieux et rassasié de jours » (Jb 42, 17).Malgré l’épilogue heureux de ce récit, lesauteurs bibliques, et en particulier ceuxdu corpus de sagesse, ont continué à sequestionner au sujet de cette rétribution quine fonctionne pas toujours dans la réalité.

Une rétribution au-delà de la mortL’influence de la pensée grecque sur lepeuple juif a ouvert la voie à de nouvellesréflexions au sujet de la rétributionet de l’au-delà. Devant le constat du

fonctionnement douteux de la doctrinede la rétribution durant le vivant desjustes, et confiant en la justice divine,l’auteur du livre de la Sagesse, unouvrage composé au Ier siècle av. J.-C.en Égypte, dans le milieu fortementhellénisé d’Alexandrie, introduit l’idéed’une existence post-mortem auprès deDieu. Ainsi, les justes qui n’ont pastrouvé leur récompense de leur vivant, latrouvent auprès de Dieu après la mort :Les âmes des justes sont dans la main deDieu et nulle torture ne les atteindra.Aux yeux des insensés ils ont parumourir, leur départ a été tenu pour unmalheur et leur voyage loin de nous pourun anéantissement, mais ils sont en paix.

C’est cependant dans le cadre d’unesituation de persécution que la premièreaffirmation claire de la résurrection faitfinalement surface dans l’Ancien Testament.Au IIe siècle av. J.-C., les Juifs de Jérusalemqui refusèrent le culte à Zeus établi parAntiochus IV Épiphane furent martyriséset exécutés. À ces gens qui mourraient enraison de leur foi vint l’espérance d’unerésurrection et d’une vie éternelle. Ainsis’adressent deux frères martyrisés au roiAntiochus : « Toi, scélérat, tu nous exclusde la vie présente, mais le Roi du mondenous ressuscitera pour nous rendre unevie éternelle, nous qui mourrons pour seslois » (2 Macc 7, 9) ; « Nos frères, en effet,après avoir supporté une peine de courtedurée, boivent maintenant à la vie qui netarit pas » (2 Macc 7, 36).

Le livre de Daniel, qui date lui aussi duIIe siècle av. J.-C, situe la résurrectiondans un cadre eschatologique et est lepremier à en faire un grand événementgénéralisé. Mais les propos que tientl’auteur de Daniel laisse sous-entendreque la résurrection ne s’adresse pas àl'ensemble de l’humanité, mais tout demême à un nombre important demorts : Et beaucoup de ceux qui dormentau pays de la poussière se réveilleront,ceux-ci pour la vie éternelle, et ceux-làpour l’opprobre, pour l’horreur éternelle(Dn 12, 2).

La portée de la résurrection de Jésusdépasse largement le simple cadre de lajustice et de la rétribution, mais y prendtout de même racine. La résurrection deJésus signifie, sur ce plan, que Jésusétait un juste et que Dieu valide sonministère. Pierre souligne d’ailleurs cetaspect lorsqu’il s’adresse à la foule lorsde la Pentecôte : « …devant Pilate …vous avez chargé le saint et le juste;vous avez réclamé la grâce d’un assassin,tandis que vous faisiez mourir le princede la vie. Dieu l’a ressuscité des morts :nous en sommes témoins » (Ac 3, 13-15).

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« S’ils ont, aux yeux deshommes, subi des châtiments, leur espérance était pleined’immortalité (Sg 3, 1-4). »

Dans Job, Dieu révéle que sa justice dépasse incommensurablementcelle des hommes.

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Professeure retraitée de la Faculté de théologie et de sc. des religions de l’Université de Montréal

Odette MAINVILLE

La rencontre du Christ ressuscité, historicité et expérience

M atthieu dit que Jésus estapparu à Marie de Magdalaet à « l’autre Marie » aux

abords du tombeau, le matin dePâques, ainsi qu’aux Onze disciplessur une montagne en Galilée. Luc nerapporte aucune apparition auxfemmes, mais fait état d’une apparitionaux disciples d’Emmaüs, à Pierre etaux Onze, non pas en Galilée, mais àJérusalem. Jean parle d’une apparitionà Marie de Magdala, seule près dutombeau, aux Onze à Jérusalem, le soirde Pâques, à Thomas, une semaineplus tard, puis à sept disciples aubord du lac de T ibér iade, à unedate indéterminée. Quant à Marc, ilne rapporte aucune apparition, maisfait un résumé de tout ce qu’il a glanédans les autres évangiles.

Allez donc établir une concordanceentre ces témoignages évangéliques!Et pour en rajouter, Paul fournit uneliste, en 1 Corinthiens 15, 5-8, contenantde nouveaux récipiendaires tout enignorant certains déjà nommés dansles évangiles. Cette liste énumère desapparitions : à Pierre, aux Douze, à Cinqcents frères, à Jacques, aux Envoyés età Paul lui-même.

À qui Jésus est-il apparu?On peut poser quelques balises afind’établir un certain ordre dans la listeglobale des christophanies 1.

Précisons d’emblée que les manifestationsde Jésus vivant aux disciples aprèssa mort enclenchèrent chez eux uneprofonde réflexion qui les amena àconclure que, Dieu, en relevant Jésusd’entre les morts, a marqué de sonapprobation intégrale tout ce qu’il aaccompli au cours de sa mission terrestreet, en conséquence, ce sera vers lui qu’ilfaudra désormais se tourner pourconnaître la volonté de Dieu, avecl’impératif de poursuivre son œuvre.

Les apparitions avaient donc des viséesvocationnelles et missionnaires. Il fallaitabsolument poursuivre l’œuvre de Jésuset poser les assises de la communautéchrétienne. Mais pour reprendre cetteœuvre à leur compte, les destinatairesd’apparitions se devaient, d’abord etavant tout, de la bien connaître.

Partant du fait que les apparitions avaientpour but la mission, en l’occurrence, cellede poser les bases de la communauté,on doit alors poser la question : Qui se

qualifiaient le mieux pour assumercette mission? Bien sûr, les premierssont ceux que Jésus avait lui-mêmeformés, notamment les Douze 2. Mais Pierren’est-il pas nommé comme bénéficiaired’une apparition en solo par Luc et parPaul? De façon générale, les spécialistess’accordent pour dire que la premièrechristophanie a effectivement été àl’intention de Pierre, et ce, pour uneraison relativement facile à comprendre :Pierre, ayant renié Jésus, n’aurait pureprendre la tête du groupe sans qu’il fûtréhabilité par le Ressuscité lui-même. Oncroit donc que, selon toute logique, lesdeux premières christophanies furent àPierre d’abord, puis aux Douze ensuite;ce qui correspond aussi aux deuxpremières mentionnées sur la listede Paul, en 1 Corinthiens.

Par contre, les autres personnagesinscrits sur la liste de Paul seraientégalement tout désignés pour répondreà l’objectif de la mission. Jacques, frèrede Jésus, qui deviendra par la suiteresponsable de l’Église de Jérusalem, atrès probablement eu besoin du chocinitial d’une apparition pour adhérer aumouvement de Jésus, considérant sesréticences à son endroit au temps de son

PréliminaireskComment les évangiles présentent-ils le Christressuscité ? Quelle a été l’expérience des disciples ?Quel est l’enracinement historique des récits d’apparition ?Quelle espérance ces récits veulent-ils transmettreaux chrétiens ?

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1 « Christophanie » signifie : apparition du Christ.

� Pour en savoir plus2 L’appellation « Douze » est parfois utilisée par les auteurs sacrésmême après la disparition de Judas.

DOSSIER ░


ministère terrestre. Quant aux « Envoyés »,ceux qui parcourront les régionsenvironnantes et les pays étrangerspour répandre l’Évangile, il apparaîtcrédible qu’ils aient, eux aussi, étéstimulés par une visite de Ressuscité. Ence qui concerne la christophanie à Paul,dont il témoigne lui-même à quelquesreprises, elle serait à l’origine de sagigantesque activité missionnaire àtravers l’Empire romain. Reste l’apparitionaux « Cinq cents frères », la plusmystérieuse, qui a laissé bien descommentateurs perplexes. Je risquecette explication : il pourrait s’agir d’ungroupe de personnes qui auraient « vu »le Ressuscité lors d’une prédicationdes disciples. Cette christophanie aurait,

en quelque sorte, servi à authentifierleur proclamation de la résurrection,considérant la difficulté de convaincrel’auditoire de l’authenticité de cetévénement sans précédent . Car,comprenons-le bien : annoncer qu’un mortest maintenant vivant risque davantaged’attirer le sarcasme que l’adhésion.Ces Cinq cents frères auraient donc puconstituer la première communauté témoin.

Et les autres apparitions?Il est fort possible que les autresapparitions, celles véhiculant desintentions catéchétiques, n’aient pasde caractère historique. Elles auraient étécréées tardivement, sur le modèle des

premières, pour conférer un poidsaccru à l’enseignement qu’elles visaientà livrer, en attribuant cet enseignementau Ressuscité lui-même.

Ainsi, à ceux et celles qui regrettent dene pouvoir encore rencontrer Jésusphysiquement, la christophanie auxdisciples d’Emmaüs dit que, non, ce nesera plus possible, mais que les lieuxprivilégiés pour le rencontrer seront parles Écritures et le Mémorial de la Cène.Quant à la christophanie à Thomas, ellelivre un enseignement sur le fait que,en dépit de la disparition des témoinsoculaires, la foi continuera de se répandre.Mais le Ressuscité ne se manifesteradésormais que par la bouche de ceux

« Les apparitions ont des visées vocationnelles

et missionnaires. »

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LES APPARITIONS DU RESSUSCITÉ

28,9-10À Marie de Magdala

et à l’autre Marie (aux abords du tombeau)

28,16-20Aux Onze

(sur une montagne en Galilée)

Matthieu

24,13-33Aux disciples d’Emmaüs

(sur la route vers Emmaüs)

24,34À Pierre (à Jérusalem)

24,36-49Aux Onze (à Jérusalem)

20,11-18À Marie de Magdala

(au tombeau)

20,19-23Aux Onze (à Jérusalem)

20,24-29À Thomas (à Jérusalem)

21,1-25Aux Sept disciples

(au bord du lac de Tibériade)

15, 5-8À Pierre, aux Douze,

aux Cinq cents frères, à Jacques, aux Envoyés

et à Paul (dans des lieux non identifiés)

Luc Jean 1 Corinthiens

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et celles qui le proclament et quipoursuivent ses œuvres. Autrementdit, croire sans voir. Enfin, concernantl’apparition aux sept disciples au borddu lac, en appendice de l’évangile deJean, il suffit de la relire attentivementpour voir qu’elle vise clairement àconfirmer la réhabilitation de Pierre etce, par le Maître, lui-même.

Que dire maintenant de l’apparitionaux femmes ? Sujet délicat s’il en estun! Rappelons d’abord que Luc, si pro-femmes tout au long de son œuvre, nesait rien d’une telle apparition. Marcn’en parle pas et elle est absenteégalement de la liste paulinienne. EnMatthieu, l’apparition attribuée aux deuxfemmes, Marie de Magdala et l’autreMarie, reproduit si fidèlement le messagequ’elles venaient de recevoir de la partdes anges au tombeau que, selon l’avisde nombreux chercheurs, il s’agiraitde l’évolution, au cours des premièresdécennies, de l’angélophanie initiale enchristophanie. Jean, pour sa part, nementionne qu’une apparition à Marie deMagdala au tombeau, ignorant l’autreMarie, pour des motifs théologiqueségalement.

Les apparitions sont-ellestoutes historiques ?Qu’en est-il, au juste, de la vraisemblanceou de l’historicité des apparitions? Ilfaut bien l’admettre, l’expériencechristophanique en est une de foi et nulne pourrait prouver que le Ressuscité sesoit réellement manifesté. Ce qui esttoutefois « prouvable », c’est la métamor-phose des disciples consécutivementà cette expérience. Ces hommes, sansinstruction et sans influence, peureux aupoint d’abandonner leur Maître aumoment crucial de son arrestation et dese sauver pour ne pas être eux-mêmesarrêtés, et même de le renier pour cequi est du chef du groupe, ces mêmeshommes, dis-je, reviennent en forceaprès l’expérience de la rencontre,affrontent les autorités, proclament àtue-tête que Jésus est vivant et plus rienne peut les arrêter. Cela a effectivementété historiquement observable. Quant àl’expérience elle-même, bien qu’elle ensoit une de foi, elle ne laisse aucundoute aux récipiendaires concernantson authenticité. Par ailleurs, l’évolutionde la proclamation initiale en récits, toutcomme la matérialisation des descriptions,

telles qu’on les retrouve dans les évangiles,relèveraient aussi de développementsultérieurs, élaborés pour les besoinsde la catéchèse. Car à l’origine, on neracontait pas les apparitions; on lesénumérait seulement (comme on leretrouve sur la liste de Paul), pour appuyerla proclamation de la résurrection de Jésus.

Des questions demeurentLe sujet des apparitions demanderaitun développement beaucoup plus élaboré,évidemment. Il semble néanmoinsraisonnable de retenir que les seuleschristophanies ayant caractère d’historicitéseraient celles répertoriées dans la listede Paul, lesquelles sont simplementnommées et non racontées. Les autresseraient des catéchèses tardives. Ànoter aussi que, plus on s’éloigne del’événement de Pâques, plus les récitsprennent de l’expansion et moins ilssont réconciliables entre eux. La raisonest simple : les évangélistes les ontdéveloppés indépendamment les unsdes autres, pour les besoins de leurscommunautés respectives. D’où toutesces divergences en termes de personnes,de nombre, de temps et de lieux.

░ DOSSIER08

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L’expérience christophanique en est une de foi et nul ne pourrait prouver que le Ressuscité

se soit réellement manifesté. Ce qui est toutefois « prouvable », c’est la métamorphose des disciples

consécutivement à cette expérience.

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« Toi qui dors, réveille-toi », ou la résurrection déjà engagée

░ DOSSIER09

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Collège universitaire dominicain, Ottawa

Michel GOURGUES o.p. PréliminaireskQuand nous pensons à notre propre résurrection, nousl’envisageons comme un événement futur appartenant àl’au-delà et à un temps qui nous échappe. Mais commentfaut-il comprendre cette affirmation de saint Paul : En effet,quand vous avez été baptisés, vous avez été mis autombeau avec le Christ, et vous êtes aussi ressuscités aveclui, parce que vous avez cru en la puissance de Dieu qui l’aramené d’entre les morts (Colossiens 2, 12). Sommes-nousdéjà ressuscités ?Q uand exactement saint Paul a-

t-il fait la rencontre du Christ ?On s’entend généralement

pour dater l’événement des alentoursde l’an 35.Une chose est frappante : àcette date très ancienne, cinq ans à peineaprès la mort de Jésus, les premièrescommunautés avaient déjà fixé dansun formulaire le contenu essentiel deleur foi. C’est cette confession de foique Paul dit avoir reçue quand il estdevenu disciple. Et c’est elle qu’ilrappelle dans sa première lettre à lacommunauté de Corinthe : « Je vous aitransmis en premier lieu ce que j’avaismoi-même reçu », écrit-il au début duchapitre 15. C’est alors qu’il cite le credole plus ancien qui nous soit resté, oùs’exprime pour ainsi dire le noyau dur dela foi chrétienne des origines. Touttient en deux strophes parallèles detrois membres chacune, déjà gravéessans doute dans les mémoires :

« Christ est mort pour nos péchésselon les Écritures,il a été mis au tombeau.Il est ressuscité le troisième jourselon les Écritures,il est apparu à Céphas.

Dans la suite, Paul fait porter l’attentionsur le premier membre de la deuxièmestrophe : « Christ est ressuscité ». C’estque, dans ce long chapitre, il se proposede répondre à une difficulté, qu’il laisse

entrevoir au v. 12 : « comment certainsparmi vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pasde résurrection des morts ? » Ainsi donc,tout en admettant la résurrection deJésus, des Corinthiens n’arrivaient pas àcroire à la résurrection des croyants à sasuite. Paul s’applique alors à montrercomment l’espérance de notre proprerésurrection vient se greffer sur la foi encelle du Christ, comme il l’avait affirmé encondensé quelques chapitres auparavant :« Dieu, qui a ressuscité le Seigneur,nous ressuscitera, nous aussi, par sapuissance » (1 Co 6, 14). Une affirmationqu’il reprendra en termes équivalentsdans sa deuxième lettre : « Celui quia ressuscité le Seigneur Jésus nousressuscitera nous aussi avec Jésus. »(2 Co 4, 14)

Du futur au présentCe que Dieu a fait pour lui, il le ferapour nous. Telle est donc la certitudefondamentale. Mais cette résurrection-avec-le-Christ, pour les croyants commepour ce dernier, c’est celle que Dieuréserve pour après la mort. Ailleurs,cependant, dans le témoignage duNouveau Testament et de Paul lui-même,il est encore question, non plus seulement �


« Ce que Dieu a fait pour lui, il le fera pour nous. »

d’une résurrection future, mais d’unerésurrection déjà advenue : « Vous êtesressuscités avec le Christ ».

Et ce qui est frappant, c’est que cettecertitude d’une communion déjà inauguréeau mystère du Christ ressuscité s’est,elle aussi, affirmée très tôt, aussi tôtque l’affirmation de la résurrectionfuture à sa suite. Cela ressort de deuxpassages particuliers que nous allonsconsidérer de plus près.

« Sors de ton sommeil et lève-toi »Le premier se présente sous une forme trèspoétique dans la Lettre aux Éphésiens :« Éveille-toi, toi qui dors,lève-toi d’entre les morts,et sur toi luira le Christ. » (Ep 5, 14)

Images et symboles se pressent ets’enchaînent : d’abord sortir du sommeil,comme on le fait chaque matin, puis selever, sortir de son lit, puis accéder à lalumière du jour qui, lui aussi, vient dese lever. « Éveille-toi, lève-toi » : cesverbes sont ceux-là mêmes que le Nouveau

Testament, en jouant sur l’analogie entrele sommeil et la mort, utilise pour parlerde la résurrection du Christ. Mais letroisième membre, « sur toi luira leChrist », manifeste que ce n’est pas à luiqu’on s’adresse ici, mais bien au croyant.Et quand donc celui-ci a-t-il accès àla lumière ?

Quelques versets auparavant, Ep 5, 8a proclamé : « Vous êtes maintenantlumière dans le Seigneur ». Et, poursuit-il, cette transformation survenue auniveau de l’être, croyants et croyantesdoivent encore la laisser transparaîtreau niveau de l’agir : « Marchez en enfantsde lumière ». On comprend qu’à traversce symbolisme de la lumière, c’estl’expérience croyante qui se trouveévoquée. Dès lors, dans la proclamationde 5, 14, le symbolisme du réveil et dulever doit renvoyer à une expérienceantérieure. Laquelle ?

De tous les écrits du Nouveau Testament,la Lettre aux Éphésiens est sans doutecelle qui, de diverses manières, fait leplus souvent référence au baptême et àl’expérience baptismale. Du début à lafin, du chapitre 1 au chapitre 5, cela s’yretrouve pas moins de sept fois. Cedoit donc être le baptême qu’évoqueen termes symboliques la proclamationde 5, 14 en y voyant le lieu où croyants etcroyantes, accédant à une vie nouvelle,sont associés à la résurrection du Christ.

« Si nous sommes mortsavec lui… »Le second passage est l’un des plus connuscar il est toujours chanté aujourd’hui :« Souviens-toi de Jésus Christ ressuscitéd’entre les morts ». Celui-là se trouve dansla Deuxième lettre à Timothée (2 Tm 2, 8).Cette dernière, comme la Lettre auxÉphésiens, compte parmi les lettres lesplus tardives. Mais tout indique que lepassage qui nous intéresse, tout commela proclamation de Ep 5, 14, est bienantérieur à la lettre et qu’il doit reproduireune hymne traditionnelle connue et

chantée dans les communautés. Ettout indique que cette hymne, elle aussi,devait être proclamée lors du baptême.On y lit en effet : « Si nous sommes mortsavec lui, avec lui nous vivrons » (2 Tm 2, 14).Puisque le verbe est au passé et puisquece sont des vivants qui s’expriment, il nepeut s’agir d’une mort future ou éventuellemais d’une mort passée et donc d’uneexpérience spirituelle. Ce qui s’exprimealors, c’est la conviction qu’au baptêmeles croyants ont été associés à la mortet à la résurrection du Christ. C’estcette conviction que, par la suite, s. Paulapprofondira dans ses lettres : Nousavons été ensevelis avec le Christ par lebaptême dans la mort, afin que, commele Christ est ressuscité des morts parla gloire du Père, nous vivions nousaussi dans une vie nouvelle (Rm 6, 4).Et encore : « Ensevelis avec lui lors dubaptême, vous en êtes aussi ressuscitésavec lui » (Col 2, 12). Puis un peu plus loin :« Du moment que vous êtes ressuscitésavec le Christ, recherchez les chosesd’en haut… » (Col 3,1).

Les membres avec la TêteTelle est donc la conviction chrétienne.À la plénitude des temps, Dieu, en Jésus,s’est inséré dans notre monde et il avoulu partager notre vie, notre conditionet notre expérience. De ce que nousavons à vivre, il a tout pris, y compris ladure réalité de la mort, et d’une mortcomme peu d’entre les humains ont à ensupporter (Ph 2, 6-8). Étant ainsi entrédans notre vie, Dieu, en Jésus, a voulula faire déboucher dans la sienne. Par lafoi, scellée au baptême, les croyantschoisissent de se rattacher au Christ – saintPaul dit qu’ils se greffent sur lui (Rm 6, 5).Et c’est ainsi que, étant les membres deson corps, ils ont la certitude d’avoir étéintroduits déjà avec la Tête, le Christ,premier-né d’entre les morts, dans la viede Dieu. Et cette réalité tient déjà d’une« résurrection » car, tout en restant tenduevers une pleine communion, elle modifiede façon décisive les horizons et la façonde vivre la vie.

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«Étant ainsi entrédans notre vie, Dieu, en Jésus, a voulu la faire déboucher

dans la sienne. »

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Alexandre KABERA, ptre

Vicaire paroissial à Sainte-Dorothée et Saint-Théophile, Laval, diocèse de Montréal

D ans les jours ordinaires denotre vie, l’enseignement surla résurrection ne nous dérange

en rien. Mais quand nous sommesconfrontés à la maladie, aux dramesnaturels et aux tragédies humaines,les questionnements surgissent. Certainsévénements nous bouleversent tellementque nous en oubl ions les not ionsimportantes de la foi chrétienne. Tantôtnous nous disons que Dieu nous aabandonnés, tantôt nous nous demandonscomment nous pouvons vivre enressuscités malgré ces drames. Certainescroyances traversent parfois notreesprit avant de revenir à notre foichrétienne grâce sans doute à la mainde Dieu.

« Mon mari ne croit pas en la vie après la mort »Un médecin venait de mourir d’un cancer.Il travaillait dans un grand hôpital deMontréal. Ses collègues étaient dans lapeine. L’un d’eux, de retour à la maison,rapporte la nouvelle à son épouse. Il finitson récit en lui confiant qu’il ne croit pasen la vie après la mort. Sa femme me fitpart de son questionnement.

– « Je te demande un conseil », me dit-elle. « Mon mari affirme qu’il ne croitpas en la vie après la mort. Pour lui,quand une personne meurt, c’est fini.Il n y a rien d’autre après. Qu’est ce queje dois lui dire ? »

– « Madame, dis-lui que la question est de croire ou non. Pour nous les chrétiens,la vie ne nous est pas enlevée, elle est transformée. En plus, nous avons une demeureéternelle dans la maison de notre Père. »

Je sais que ce discours s’adresse la plupart du temps à ceux qui croient déjà. Maispour ceux qui ne croient pas, l’enseignement sur la vie après la mort n’est pas évident.Je connais cet homme. Je sais qu’il va à l’église de temps en temps. Depuis mon entretienavec son épouse, j’ai perdu l’illusion que ceux qui vont à l’église croient en tout cequi s’y enseigne.

Au moment des funérailles, qui n’est pas bouleversé ? La mort vient arracher à la vieceux et celles que nous aimons. « Monsieur le curé » a beau parler de la résurrection,nous lui disons en quittant que son sermon était profond, mais nous savons bien quece n’était qu’un sermon. Même Bossuet avec sa grande éloquence n’a pu répondreà l’éternelle question : « Pourquoi dois-je voir mon père, ma mère, … mourir ? ». Lamort, surtout celle d’un proche, nous intrigue, nous bouleverse et nous dépasse.

« Tantôt nous nous disons que Dieu nous a abandonnés, tantôt nous nous demandons comment nous pouvons vivre

en ressuscités malgré ces drames. »

PréliminaireskAlexandre Kabera relate quelques expériences personnellesqui démontrent que, même chez les catholiques, larésurrection n’entraîne pas une adhésion de foi commesi ça allait de soi. Des tragédies humaines, des catastrophesnaturelles, des tragédies personnelles sont souventperçues comme des pierres d’achoppement pour la foi.Il n’en faut pas plus pour que certains rejettent la foi elle-même. Comment vivre en ressuscité malgré les drames ?Comment parler de la résurrection de façon crédibledevant le scandale que suscitent tant de tragédies ?

Les questionnements contemporains au sujet de la résurrection

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Une des hymnes de la Liturgie des Heures chante :

« À la mesure sans mesure de ton immensité tu nous manques Seigneur,…À l’infini de ta présence le monde crie sa désolation de n’éprouver que ton silence ».

La question demeure quant à l’absence et au silence de Dieudevant les tragédies humaines.

Les croyances modernes sur la résurrectionMarie Ève était en train de travailler à la sacristie alors queje venais de célébrer les funérailles d’un paroissien. Elles’approche pour me dire :

- « Vous savez, mon père, moi je crois en la réincarnation ». - « Comment ça ? » de lui répondre.- « J’ai un fils, le plus jeune, il a les mêmes réactions que monfrère mort il y a cinq ans. Quand je l’observe, je crois que c’estson oncle qui est revenu en mon fils », me confie-t-elle.

Je lui ai promis d’en parler plus longuement une autre fois.Je sais que la réincarnation est l’une des croyances dubouddhisme et de l’hindouisme, mais ce jour-là, j’ai apprisque des catholiques l’ont adoptée, même si pour les Québécoiscela est assez connu et peu surprenant.

Aux États-Unis, il y en a qui célèbrent à Pâques, le « ZombieJesus Day ». Pour eux, tout ce qui surgit de la mort est zombie !

En Afrique du Centre et de l’Est, il y avait des croyancespopulaires anciennes, selon lesquelles les esprits des mortss’installent dans les volcans. De là, ils peuvent nuire auxmembres de leur famille. C’est pourquoi, on pratique certainsrituels traditionnels pour les apaiser. Par exemple, pourquelqu’un qui avait apprécié la bière et la viande, on verseraun peu de bière par terre et on déposera quelques morceauxde viande grillée dans la maison afin d’apaiser l’esprit decelui qui est mort. Depuis l’évangélisation par les missionnaires,ces croyances ont disparu chez ceux qui ont adhéré auchristianisme et qui croient en la résurrection. Mais cela neles empêche pas de se demander, comme les disciples deJésus à la descente du mont Tabor, ce que Jésus entendaitpar « ressusciter d’entre les morts » (Mc 9, 10).

De Lac-Mégantic à l’Isle-VerteLa journée avait été ordinaire pour les habitants de Lac-Mégantic.Mais cette nuit-là, tout le village fut secoué par un tragiqueincendie. Un train qui transportait du pétrole a déraillé. Lefeu emporta près de 50 personnes. La plupart étaient réuniesdans le Bar Musi-café pour y passer du bon temps. Elles n’ontpas survécu. Les images du feu qui embrase cette petite villerestent encore vives dans nos mémoires.

Il en fut ainsi pour les habitants du Bas Saint-Laurent. La journéeavait été ordinaire là aussi. En fin de soirée, une résidence privéesituée dans la petite localité de l’Isle-Verte, prit feu. Beaucoupde personnes âgées périrent dans l’incendie. Comment nepas penser à la peine de leurs enfants, de leurs petits enfants.Un village tout entier s’est retrouvé le cœur brisé.

Les deux événements ont eu lieu dans la même province duQuébec, de surcroît en moins d’un an. Ces drames sont survenusla nuit, au moment où on s’y attendait le moins. Quelle grandetristesse ? En peu de temps des vies humaines sont disparues ànos yeux. Que la terre leur soit légère. Eux s’en vont et nousrestons. Mais leur départ change le visage de nos paysages,extérieurement mais surtout intérieurement.

Notre questionnement continue son chemin : « Commentvivre en ressuscités malgré ces drames ? » J’ai apprécié laréponse du curé de la paroisse Sainte-Agnès de Lac-Méganticà un journaliste qui lui demandait : « Qu’est-ce que vous avezfait pour aider les survivants de votre ville après le drame ? »Il a répondu : « J’ai d’abord proposé une présence et un silenceà ceux et celles qui en avaient besoin ».

Où est Dieu devant les tragédies humaines ?Les medias ne ratent aucune occasion de nous montrer desimages horribles au point que les tragédies humaines sedéroulent devant nos yeux. Il nous arrive de trouver lesscènes de guerre et de tueries plus cruelles que les filmsd’horreur.

Une question a toujours été lancée comme un cri de détressepar les survivants des génocides du 20e siècle, qu’ils soientJuifs, Arméniens, Cambodgiens, Rwandais : « Où étaitDieu pendant que les nôtres mourraient ? »

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ConclusionEn s’inspirant du Nouveau Testament, le Catéchisme del’Église catholique affirme au sujet de la résurrection : « Nouscroyons fermement, et ainsi nous espérons, que de mêmeque le Christ est vraiment ressuscité des morts, et qu’il vitpour toujours, de même après leur mort les justes vivrontpour toujours avec le Christ ressuscité et qu’il les ressuscitera audernier jour (cf. Jn 6, 39-40). Comme la sienne, notre ré-

surrection sera l’œuvre de la Très Sainte Trinité » (n° 989).Même promis à la résurrection, nous sommes à la fois fortset fragiles. Entre la promesse de l’immortalité et la réalité dela mort, parfois dramatique, l’espace est occupé par tout unquestionnement sur la résurrection. Continuer à croire en larésurrection malgré les tragédies naturelles et personnelles,voilà le défi de tout disciple de Jésus aujourd’hui.

Illustration • Église de Ribeirao Bonito, Salvador

« Pour nous les chrétiens, la vie ne nous est pas enlevée, elle est transformée. En plus, nous avons une demeure éternelle dans la maison de notre Père. »

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Résurrection dans la désolation

Entrevue avec Steve LEMAY,curé de la paroisse Sainte-Agnès de Lac-MéganticAuteur : Philippe VAILLANCOURT, journaliste

L ’orsqu’il est sorti précipitammentde chez lui le soir du 6 juillet2013, Steve Lemay n’aurait pu

imaginer pareille vision dantesque.Le brasier consumait le centre-villede Lac-Mégantic, engloutissant chairs etstructures au fur et à mesure qu’explosaientles wagons bondés de pétrole dutrain fantôme de la Montreal, Maineand Atlantic Railway. Impuissant face àpareille désolation, le curé s’est tournévers la statue du Sacré-Cœur sise au-devant de l’église Sainte-Agnès, àquelques dizaines de mètres seulementde la catastrophe. La statue – etl’anecdote – sont par la suite devenuesemblématiques de la ténacité et de la foides résidents de l’endroit. Et du jeuneprêtre.

Des mois plus tard, la plaie demeurevive. « Nous avons été là-dedans sansinterruption », observe Steve Lemay àquelques jours de Pâques. Ordonné en2008, le prêtre de l’archidiocèse deSherbrooke a vécu au cours desderniers mois son plus grand défipastoral à vie. « La vie ne peut plusêtre ce qu’elle était », reconnait-il. Saprière devant la statue le soir du dramene visait pas à épargner l’église, maisà demander d’emblée le soutiennécessaire pour faire face à ce queLac-Mégantic aura à assumer. « Je trouveque nous avons été exaucés », dit-il.

« Le Seigneur n’a pas permis que la communauté soit atterrée. Aujourd’hui, on sedemande comment on a pu tenir. Notre réponse, c’est l’amour de Dieu. Quand je repenseà la pression des médias, des funérailles, à l’organisation de la communauté, je me dis :‘comment ai-je pu faire ça ?’ Le Seigneur nous a permis de nous tenir debout », assure-t-il.

Chair et chaireLa fragilité et la mort occupent une grande place depuis le mois de juillet. Les obsèquesdes 47 victimes de la tragédie se sont poursuivies jusqu’en novembre 2013. « AprèsNoël, après plusieurs funérailles, je ne me sentais plus apte à le faire. C’était comme sije n’avais pas pu sortir de ce cycle-là encore. J’ai demandé à mon évêque de m’envoyerde l’aide : pas parce que je doutais de ce que je disais, mais je me sentais fatigué »,explique-t-il. « Tout ce que j’avais pu dire au sujet de la mort et de la résurrection… j’aiaussi eu besoin de laisser déposer ça. Même si c’est moi qui l’avais dit, j’ai senti ce besoin. »

Pour les funérailles, la question des dépouilles était délicate. Comment devait-il parlerde la résurrection de la chair alors que le feu a consumé subitement et brutalement tantde corps ? Steve Lemay s’est appuyé sur le désir profond des proches de retrouver uneprésence physique des disparus. « Notre corps reflète plus que notre personnalitéphysique : notre visage, nos gestes, notre tendresse expriment ce qu’on est. Notre corpsreflète que nous ne sommes pas qu’un corps ! Maintenant, imaginez le désir de Dieu

Préliminairesk

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La tragédie qui a frappé la municipalité de Lac-Mégantic restera gravée dansla mémoire historique du Québec. Dans cette entrevue, le curé de la paroisseSainte-Agnès, Steve Lemay, apporte un autre regard sur l’événement. Il livre letémoignage d’un pasteur pour qui la foi en la résurrection a été purifiée etapprofondie parce qu’il a porté son regard « vers les pousses de vie : laprésence signifiante de gens aimants autour des personnes éprouvées ».

Notre corps reflète que nous ne sommes pas qu’un corps ! Maintenant,imaginez le désir de Dieu

que nous ne soyons pas perdus. »

Steve Lemay, curé de la paroisse Sainte-Agnès


que nous ne soyons pas perdus. Comment ? Je l’ignore. Maisj’y crois. Et je prends à témoin le désir de ne pas laisser lecorps perdu », disait-il aux proches des victimes.

Un désir qui évoque pour lui l’espérance du matin de Pâques.Avant même de demander « pourquoi » et « comment », lesdisciples ont voulu retrouver celui qu’ils aiment. « Où est-il ?Ce désir du cœur humain s’enracine dans le désir encore plusgrand du dessein de Dieu. Son amour peut atteindre toutce que nous sommes. C’est là que la résurrection de lachair arrive. Comment ? Je l’ignore, mais je ressens ce désirde Dieu, qui évoque une expérience qu’on essaye de partageravec la limite de nos mots », affirme-t-il.

Essentielles pousses de vieAprès avoir vécu des expériences si intenses pendant plusieursmois, le retour à la routine s’est accompagné d’une certainelourdeur, particulièrement vis-à-vis les aspects organisationnelset administratifs à gérer. « Quand on touche de si près lafragilité, puis la force de la vie, on en vient à vouloir s’en tenirà l’essentiel. Après, on voit venir de plus loin tout ce qui nouséloigne du sens premier de notre ministère. C’est vrai pourmoi comme pour des pères et des mères d’ici. Dans le retourau quotidien, bien des choses peuvent sembler superficielles.Ou du moins superflues. »

C’est dans ce contexte que le rapport du curé à la résurrections’est approfondi. « Être confronté à la mort, ça fait partie duquotidien, mais y être avec une telle intensité, ça nous obligeà revisiter notre foi en la résurrection, la resituer, la renommer. »

Pendant des semaines, des questions fondamentales n’ontpas cessé d’habiter la population, en quête de réponses etde réconfort. Des questions qu’il partageait. « Je l’assois surquoi ma foi en la résurrection ? Qu’est ce qui permet de croireque je vais goûter et participer à cette promesse ? J’ai étéobligé de porter mon regard vers les pousses de vie : laprésence signifiante de gens aimants autour des personnes

éprouvées. Ceux qui aident les autres refusent de donner ledernier mot à la mort. Ce sont des avant-goûts donnés de larésurrection. Celui qui par ses gestes fait triompher la vie, ne lefait pas seul : il s’appuie sur l’expérience de Dieu dans son existencepour être propulsé vers les autres. Le bien n’est pas seul. »

Expérience concrèteSteve Lemay identifie à cet égard deux passages évangéliquesmettant en scène la solitude. Le premier concerne la mort deJésus sur la croix, qu’il lie à la colère de certaines personnes.« J’invitais à faire comme le Seigneur, qui a crié son abandonen croix. Il a exprimé sans le nier un sentiment douloureux vis-à-vis Dieu. » Ce cri – « mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »- constitue selon le prêtre un « acte de foi ». « Dieu peut alorsbriser notre solitude, et orienter vers lui ces questions. Ennommant leur tristesse et leur désarroi, certains prenaientconscience qu’ils n’étaient pas abandonnés et que Dieu écoutait. »

Le second passage concerne les disciples d’Emmaüs. Lui-mêmeaffecté par la perte de tant de concitoyens, Steve Lemay a pumiser sur de solides amitiés pour l’épauler dans l’épreuve,une expérience qu’il compare à celle des disciples. « Deuxamis partagent un deuil et marchent ensemble. Puis le Christfait irruption et vient changer la perspective : il fait jaillir sa viede ressuscité au milieu de l’amitié. J’ai expérimenté ça souvent…On peut ensuite reprendre la route et retourner vers ce qui nousa fait souffrir, retourner affronter les ténèbres et la mort. Car j’aivécu l’expérience du ressuscité. L’amitié peut permettre ça. »

Alors que la communauté s’affaire à préparer les commémorationsde l’été prochain, il rappelle que le processus de réappropriationde la vie n’est pas rectiligne. « Moi non plus je ne sais paspourquoi c’est arrivé et si tout ça a un sens. Mais je sais que Dieune permettra pas que nous soyons emportés par tout ça. Ça peutsembler fataliste de dire qu’on ne peut ressusciter sans passerpar la mort, mais c’est la réalité. On parle souvent d’expérience :on peut adhérer intellectuellement à la résurrection, maiselle nécessite aussi une expérience concrète dans notre vie. »

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« Ceux qui aident les autres refusent de donner

le dernier mot à la mort. Ce sont des avant-goûts

donnés de la résurrection. »

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« Toi qui dors, réveille-toi » ou la résurrection déjà engagée

D’entrée de jeu, Michel Gourgues pose non pas la question quitue, mais celle qui ouvre à la vie : Sommes-nous déjàressuscités? Dans son article, il poursuit avec deux citationsbibliques tirées de la lettre aux Éphésiens :

• « Éveille-toi, toi qui dors, lève-toi d’entre les morts, et sur toi luira le Christ » (5,14)

• « Vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur. Marchez en enfants de lumière » (5,8)

Comment ces deux extraits bibliques font-ils écho en moi ?

Comment m’interpellent-ils à laisser la vie entrer en moi, à vivre debout, en ressuscité ?

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La résurrectionet l’Ancien Testament :une question de justice divine

Après nous avoir présenté ce que dit l’Ancien Testament sur larésurrection, Francis Daoust affirme que la résurrection de Jésussignifie qu’il était un juste et que par cela Dieu validait sonministère. Dieu se reconnaît donc en Jésus : son visage d’un Dieumiséricordieux même envers les méchants, son messaged’amour, ses valeurs, ses choix, ses actes, son style de vie. Jésusétait parfaitement ajusté au désir et à la volonté de Dieu pourl’humanité. C’est pourquoi Dieu le ressuscite et l’ouvre à une viesans fin. Il n’en tient qu’à nous d’entrer dans cette vie avec lui.

Qu’est-ce que cela change ou confirme de ma compréhensionde la résurrection de Jésus ?

Par ma vie, suis-je témoin de cette résurrection ? Commentsuis-je, à mon tour, ajusté au désir d’amour et à la volontéde Dieu dans le quotidien de ma vie ?

Regard de Luc sur la naissance de Jésus

Le texte d’Odette Mainville ne nous invite pas à chercher despreuves scientifiques des apparitions de Jésus, mais à prendreconscience de la métamorphose de ceux et celles qui ont faitla rencontre de Jésus Christ, le Ressuscité : cette rencontreinattendue les a transformés de l’intérieur, propulsés dans lamission et ouverts à l’espérance.

En est-il de même pour moi, aujourd’hui ? À quels signes peut-on reconnaître chez moi cette métamorphose ?

Les questionnementscontemporainsau sujet de la résurrection

« Quand nous sommes confrontés à la maladie, aux dramesnaturels et aux tragédies humaines, les questionnementssurgissent », nous rappelle Alexandre Kabera. Il ajoute : « Continuerà croire en la résurrection malgré les tragédies naturelles etpersonnelles, voilà le défi de tout disciple de Jésus aujourd’hui. »

Nommez une expérience difficile que vous avez vécue.Qu’est-ce que cela a soulevé comme questionnement parrapport à votre foi?

Qu’est-ce qui vous a aidé à traverser cette épreuve, à approfondir votre foi et à retrouver l’espérance?

Résurrection dans la désolation

Suite au drame vécu à Lac-Mégantic, le curé de la paroisseSainte-Agnès, Steve Lemay, affirme « qu’on peut adhérerintellectuellement à la résurrection, mais qu’elle nécessiteaussi une expérience concrète dans notre vie. » Son témoignagenous permet de dire que le soutien, l’amitié, la solidaritépermettent de tenir debout quand les genoux fléchissent.Steve a accepté d’entrer dans le mystère, de s’abandonnersans nécessairement tout comprendre. Sa foi en la résurrectiona été purifiée et approfondie parce qu’il a porté son regard« vers les pousses de vie ».

Quelles sont les nouvelles pousses de vie qui ont surgide votre expérience difficile nommée précédemment?

Composez une prière d’Action de grâce, un alléluia, qui traduit à Dieu votre nouvelle vie en Jésus Christ.

� POUR ALLER + LOIN

02 Francis DAOUST • pages 4-5

03 Odette MAINVILLE • pages 6-8

04 Michel GOURGUES • pages 9-10

05 Alexandre KABERA, ptre. • pages 11-13

06 Steve LEMAY & P. VAILLANCOURT • pages 14-15

Pistes de réflexionGeneviève BOUCHER et Francine VINCENT

Ces pistes se rattachent au texte de chaque auteur de ce numéro.Pour vous replonger dans le texte des auteurs,

cliquez sur le numéro correspondant.

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Le Psautier des solitudes a été présenté le 23 mars à Rockland(Ontario), le 30 mars chez les filles de l’Assomption à Campbellton(N.B.) ainsi que le 6 avril chez les sœurs de Sainte-Anne à Lachine.

Prières de toujours, Lecture intégrale du livre des Psaumesa eu lieu au Gesù les mardis midis du carême avec le comédienMichel Forgues.

SOCABI prépare plusieurs projets intéressants pour rendrela Bible plus accessible: un Festival Bible et culture,une formation biblique sur le web, une série devidéo sur les quatre évangiles…

La mission de SOCABI est de promouvoir,auprès du public en général,

la connaissance de la Bible et de son interprétation en rapport avec

les défis sociaux et culturels contemporains.

Michel Forgues,

homme de théâtre

Le Psautier des solitudes,supervisé par Jean Duhaime

Quelques réalisations de Socabi, Le Psautier des solitudes

Parabole vous invite à célébrer la sortie de ce numéro de Parabole

le jeudi 24 avril à 19 h 30à la Librairie Paulines

2653, rue Masson (angle 2e Avenue)Montréal (Québec) H1Y 1W3

Les collaborateurs de Paraboleseront présents pour animer uneréflexion contemporaine sur larésurrection.

Qu’est-ce que vivre en ressuscité aujourd’hui?

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Soirée de lancementà la librairie Paulines

ENTRÉE LIBRE

�Un vin d’honneur sera servi. Au plaisir de s’y rencontrer…

Depuis quelque temps, SOCABI produitdes capsules Mots et symboles de laBible à l’antenne de Radio Ville-Marie(91,3 FM Montréal). Ce sont des extraitsdu Lexique sympathique de la Bibleécrit par Sébastien Doane. Vous pouvez les écouter à la fin desmesses dominicales les samedis vers19 h 50 et les dimanches vers 9 h 50.

Mots et symboles de la Bible

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SOCABI • assemblée générale annuellele samedi 3 mai de 9 h à midiSalle paroissiale Oscar-Gauthier,Église Saint-Léon, 310 avenue Clarke, Westmount

Elles sont aussi disponibles sur :http://www.interbible.org/medias/lexique.html

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Société catholique de la Bible2000 rue Sherbrooke Ouest, Montréal(Québec) H3H 1G4

Yves GUILLEMETTE ptre

Heureux de croire Heureux sommes-nous de croire sans avoir vu!

Heureux sommes-nous de croiregrâce aux témoins qui, comme une chaîne vivante,nous précèdent sur les chemins du Vivant de Pâques.

Heureux sommes-nous de croirecar la rencontre du Ressuscité nous apporte la paix intérieure et la joie de savoir que Dieu saisit notre vie dans une étreinte d’amour.

Heureux sommes-nous de croirequand nos communautés chrétiennes, en observant le commandement de l’amour fraternel,laissent transparaître les dons du Ressuscité :la paix, la joie et le pardon

Heureux sommes-nous de croirequand, éclairé par l’Esprit, notre regarddiscerne les signes de l’œuvre du salutque Dieu poursuit fidèlement dans nos vies.

SourceVenez et voyez. Partages bibliques

pour adultes en compagnie de Jean, Novalis, 2005

Illustration • Jean-Luc Bonduau

Documents

Vivre en ressuscité aujourd’hui! - SOCABI · 2017. 11. 11. · Michel GOURGUES o.p. 11 Les questionnements contemporains au sujet de la résurrection Alexandre KABERA 14 ENTREVUE