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MUC N° 335 • OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017 • 1,88 € • TRIMESTRIEL • ISSN : 0154-8530 Santé au travail Prévenir les risques professionnels N° 335 • OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017 • 1,88 € • TRIMESTRIEL • ISSN : 0154-8530 ÉVÉNEMENT La mutuelle des Scop fête ses 170 ans SOCIÉTÉ En finir avec la tyrannie des apparences BURN OUT Quand les parents craquent SOLIDARITÉ Une plateforme pour l’accueil des réfugiés

ÉVÉNEMENT La mutuelle des Scop fête ses 170 ans€¦ · les cabines de bronzage. Mutualistes, Courrier des lecteurs, 67, rue Blomet, 75015 [email protected] . ˜ PRÉSENT

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MUC

N° 335 • OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017 • 1,88 € • TRIMESTRIEL • ISSN : 0154-8530

Santé au travailPrévenir les risques professionnels

N° 335 • OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017 • 1,88 € • TRIMESTRIEL • ISSN : 0154-8530

ÉVÉNEMENTLa mutuelle des Scopfête ses 170 ansSOCIÉTÉEn fi nir avec la tyranniedes apparences BURN OUTQuand les parents craquentSOLIDARITÉUne plateforme pour l’accueil des réfugiés

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Prix du numéro : 1,88 €.Abonnement annuel : 7,50 € (4 numéros par an) à souscrire auprès de la Ciem, 67, rue Blomet, 75015 Paris.

2 Mutualistes 335

Origine du papier : Allemagne - Augsbourg.aux de bres recyclées 0 %.

Certi cation ce magazine est imprimé sur un papier porteur de l’écolabel européen, fourni par PM, sous le certi cat N I 00 .« Eutrophisation » ou Impact de l’eau » : PTot 0,00 g tonne de papier.

MUTUALISTES, n° 335, octobre, novembre, décembre 2017.

Trimestriel d’informations mutualistes et sociales édité par Ciem, Coopérative d’information et d’édition mutualiste, pour Utema (organisme régi par le Code de la mutualité). 67, rue Blomet, 75015 Paris. Tél. 01 44 49 61 00. Internet www.ciem.fr.

• Directeur de la publication : Gérard Quittard, président de la Ciem. • Directeur délégué aux publications : Philippe Marchal, administrateur. • Directrice des rédactions : Laurence Hamon, directrice générale de la Ciem. • Rédactrice en chef : Sylvie Irissou (sylvie.irissou@ ciem.fr). • Rédacteurs : Isabelle Coston, Delphine Delarue, Vincent Portois, Léa Vandeputte. • Réalisation graphique : Claire Gaspel, Gabrielle Claisse, Edwige Kokten. • Impression : Maury Imprimeur SAS, rue du Général-Patton, ZI, 45330 Malesherbes. • Couverture © Shutterstock.

Ce numéro 335 de « Mutualistes, Objectif et Action » de 32 pages comprend : une couverture et quatre pages spéciales (3, 4, 5 et 6) pour la Memf et la Mucs ; une couverture et cinq pages spéciales (3, 4, 5, 6 et 22) pour la Mutuelle saint-aubannaise ; une couverture et six pages spéciales (3, 4, 5, 6, 7 et 22) pour la MCA ; une couverture et six pages spéciales (3, 4, 5, 6, 21 et 28) pour MIP ; une couverture et six pages spéciales (3, 4, 5, 6, 21 et 32) pour la Mutuelle des pays de Vilaine ; une couverture et huit pages spéciales (3, 4, 5, 6, 21, 22, 28 et 29) pour Sud-Ouest Mutualité ; une couverture et huit pages spéciales (3, 4, 5, 6, 21, 22, 28 et 32) pour Avenir Mutuelle. Ce numéro comporte deux encarts, un feuillet recto-verso « Parrainage agents SNCF » et un dépliant de quatre pages « Appel à candidatures élection des délégués individuels de la Mutuelle complémentaire d’Alsace », pour les lecteurs de la MCA.

Commission paritaire : 0718 M 06546.Dépôt légal : octobre 2017.© Mutualistes, Objectif et Action, 2017.Reproduction interdite sans autorisation.

→ OBJETS CONNECTÉS« J’ai lu avec attention votre dossier

“Surveiller sa santé grâce aux objets connectés” (n° 334, NDLR). J’aurais besoin d'une précision : pourriez-vous m’expliquer quelle est la différence entre un objet considéré comme un dispositif médical et un autre qui ne l’est pas ? » (MME C., NICE.)

Un objet connecté sera qualifié ou non de dispositif médical (DM) selon son usage et la volonté de son fabricant. Par exemple, un objet connecté mesurant la fréquence cardiaque dans un cadre de loisir n’est pas considéré comme un DM, contrairement à un objet effectuant cette même mesure chez un patient atteint d’une pathologie cardiovasculaire. Les DM entrent dans le champ de surveillance de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ils doivent, en outre, afficher un marquage CE spécifique, qui atteste de leur conformité à la réglementation européenne. Mais cette démarche coûte cher et certains fabricants font donc le choix de rester sur des produits grand public centrés sur le bien-être plutôt que sur la prise en charge médicale. Dans tous les cas, avant de choisir un objet connecté, mieux vaut demander conseil à un professionnel de santé.

→ KÉRATOSE ACTINIQUE

« Votre article sur la kératose actinique (n° 334, NDLR), met en garde contre une exposition au soleil trop intensive, mais ne mentionne pas les cabines de bronzage. Les risques sont-ils les mêmes ? » (MME V., PAR COURRIEL.)

La kératose actinique, une lésion de la peau dite précancéreuse, est consécutive à une exposition solaire chronique. C’est la raison pour laquelle les personnes travaillant en extérieur en sont souvent atteintes. Les rayons ultraviolets (UV) des cabines de bronzage sont tout aussi dangereux, car ils contribuent de la même manière à épuiser le capital soleil de la peau. Les personnes aux yeux et à la peau clairs (phototypes I et II), qui ont une faible capacité à bronzer, et les plus de 60 ans voient leur risque augmenter. Ils doivent donc faire particulièrement attention au soleil et, bien entendu, éviter les cabines de bronzage.

Mutualis tes, Courrier des lec teurs, 67, r ue Blomet , 7501 5 Paris . [email protected].

→ PRÉSENT D’USAGE« Dans votre numéro 332, j’ai lu que la cour d’appel de Paris a considéré

comme présent d’usage une somme représentant 2 % du patrimoine du donateur. Ce qui n’est pas mentionné, c’est si l’on peut faire ce présent une seule fois ou tous les ans. » (MME D., BELVÈZE-DU-RAZÈS.)

Il n’existe pas de définition légale, donnée par le Code civil, du présent d’usage ; c’est donc aux tribunaux de le définir. Ainsi, le présent d’usage pouvant s’élever à 2 % du patrimoine est une position de la justice. De là à imaginer que l’on peut donner à chaque Noël,

anniversaire ou autre événement (réussite à un examen, mariage…) une somme d’argent équivalant à 2 % de son patrimoine, c’est aller un peu vite...Faire des présents d’usage à répétition est dangereux à deux titres :• si, lors d’un contrôle fiscal, l’Administration constate que des sommes importantes ont régulièrement été données à un enfant, elle peut les requalifier en revenus

ou en donation et les soumettre à l’impôt sur le revenu ou aux droits de donation ;• si, au moment du décès, les héritiers découvrent que l’un d’eux a reçu des dons répétés, ils peuvent demander en justice une requalification en donation. Par exemple, si une personne donne à l’un de ses enfants 2 % de son patrimoine trois fois par an (Noël, anniversaire et passage dans la classe supérieure), cela représente au total 6 %. Et si elle renouvelle l’opération pendant cinq ans, cela représentera 30 % du patrimoine. Les frères et sœurs du bénéficiaire de ces présents peuvent se sentir lésés…Pour plus de renseignements, demandez conseil à votre notaire.

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ED I T O

Mutualistes 333 3

2 COURRIER DES LECTEURS3 ÉDITO4 ACTUALITÉ DE LA MUTUELLE 1847-2017 : la mutuelle des Scop fête ses 170 ans5 Le mot du président : la prévention santé, une priorité incontournable

7 ÉCONOMIE DE LA SANTÉ8 ENTRETIEN Questions à Jean-François Amadieu, sociologue : peut-on sortir de la tyrannie des apparences ?

10 MÉDECINE Seniors, attention à la fonte musculaire11 Ménopause : les médecines douces pour bien passer le cap12 Burn out : quand les parents craquent

13 FORME ET BIEN-ÊTRE Mon enfant bégaie, comment réagir ?14 Massage, modelage, massage bien-être : quelles différences ?15 Et si on testait le « biking » ?

16 EN BREF17 DOSSIER Santé au travail : prévenir les risques professionnels

21 KIOSQUE22 WEB Dire stop à la violence

23 VIE PRATIQUE Assurance chômage, les nouvelles règles24 Covoiturage, mode d’emploi

26 INITIATIVES Les jardiniers de Tournefeuille cultivent le partage30 Une plate-forme dédiée à l’accueil des réfugiés

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Santé au travailPrévenir les risques

professionnels

17LA MUCS, LA MUTUELLE DES SCOP, FÊTE SES 170 ANS ET, MALGRÉ SON « ÂGE », ELLE A CHOISI D’ÊTRE DANS SON TEMPS ET DE PRENDRE LE TOURNANT DE L’INNOVATION TECHNOLOGIQUE au service des adhérents : nouveau site Internet, application santé sur mobile, info prévention en ligne pour les adhérents et les entreprises…

AVEC L’ACCÈS GÉNÉRALISÉ À INTERNET, L’EXPLOSION DES RÉSEAUX SOCIAUX ET LA POSSIBILITÉ DE DIFFUSER SES PROPRES PHOTOS SUR LA TOILE, UNE TYRANNIE DU PARAÎTRE S’EST IMPOSÉE DANS NOS SOCIÉTÉS. Le phénomène est criant dans le monde du travail : être jeune, grand, mince et beau, c’est trouver plus facilement un emploi, gagner davantage et évoluer plus rapidement. En France, la loi qui depuis 2001 reconnaît l’apparence physique comme motif de discrimination est encore largement ignorée et peine à s’appliquer. Pourtant, dans l’opinion publique, l’attente est là. Ce qui manque, c’est une impulsion politique : il devient urgent de s’attaquer aux injustices causées par les kilos en trop ou les marques du temps, comme nous l’explique le sociologue Jean-François Amadieu (pages 8 et 9).

CONCURRENCE EXACERBÉE, RECHERCHE INCESSANTE DE RENTABILITÉ, DÉLAIS TOUJOURS PLUS COURTS, POSTES DE PLUS EN PLUS POLYVALENTS : DANS TOUS LES SECTEURS D’ACTIVITÉ, LES CONDITIONS DE TRAVAIL SE SONT PROFONDÉMENT MODIFIÉES ces dernières décennies. De nouvelles pénibilités sont apparues, entraînant au sein de la population active une nette augmentation des troubles musculo-squelettiques (TMS) et des pathologies psychiques.Or ces affections ont un impact direct sur l’absentéisme et le turn-over, et donc sur la performance et la productivité. Les employeurs n’ont pas le choix, ils doivent mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé physique et mentale de leurs salariés, et pas seulement parce que la loi les y oblige : lorsqu’une seule personne va mal au sein d’une équipe, c’est toute l’entreprise qui en pâtit à plus ou moins long terme (pages 17 à 20).

DEPUIS JUIN 2015, LE PROGRAMME « COMME À LA MAISON » (CALM) DE L’ASSOCIATION SINGA MET EN RELATION DES RÉFUGIÉS, SEULS OU EN FAMILLE, ET DES PARTICULIERS PRÊTS À LEUR OUVRIRLEURS PORTES durant trois mois à un an. Cette immersion chez l’habitant présente pour les personnes accueillies de nombreux bénéfices : elles peuvent apprendre la langue et les codes socioculturels, mais aussi mener à bien un projet d’insertion. Quant à leurs hôtes, ils ont le juste sentiment de se rendre utiles,de « faire quelque chose » face à une actualité qui ne saurait laisser indifférent (page 30).

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1847-2017 : la mutuelle des Scop fête ses 170 ansDepuis 1847, la mutuelle des Scop est �dèle à l’éthique mutualiste. En 170 années d’existence, elle a traversé de graves épidémies (le choléra en 1849, la varicelle en 1870, la grippe espagnole en 1919), plusieurs révolutions, trois guerres et leurs séquelles, deux occupations étrangères. Elle a accompagné l’évolution de la société et la mise en place du système de protection sociale, dont on peut dire qu’elle fait pleinement partie, principalement dans le domaine de la couverture maladie.La société philanthropique L’Union du commerce fusionne avec la Mutuelle générale des Scop (MGScop) en 1997, conduisant à la modi�cation de la raison sociale, qui devient Mutuelle Union du commerce et des Scop, ou Mucs. Elle devient ainsi la mutuelle de référence pour les Scop.Aujourd’hui, notre mutuelle protège 8 700 personnes et accompagne plus de 180 entreprises pour répondre à leurs besoins en santé et en prévoyance.

KALIVIA : UN SERVICE POUR MAÎTRISER VOTRE BUDGET OPTIQUE ET AUDIOEn vous adressant à un opticien ou à un centre d’audioprothèse du réseau Kalivia, notre partenaire, vous béné�ciez de tarifs réduits sans renoncer à la qualité ni au choix. Autre avantage : vous êtes dispensé de toute avance de frais sur simple présentation de votre carte mutuelle.Kalivia, ce sont plus 5 200 centres d’optique et 3 300 centres audio.

Espace adhérent : indispensable

La Mucs met à votre disposition un espace personnel sécurisé accessible sur Internet ou via une application mobile gratuite.

Depuis le site www.mucs.fr ou depuis votre tablette ou votre mobile, vous béné�ciez ainsi de

tous les services de la mutuelle :• votre carte de tiers payant déma-térialisée ;• l’accès à vos derniers rembourse-

ments santé, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, et à vos demandes de prise en charge hospitalière ;

• la possibilité de déposer des documents pour un remboursement, une demande de prise en charge… ;

• la géolocalisation des professionnels de santé conventionnés et les coordonnées

des opticiens et des centres audio du réseau Kalivia ;

• tous vos contacts (équipe Mucs, assistance à domicile IMA, Prio-

rité santé mutualiste).

Comment obtenir l’application mobile Mucs ?Tapez « Mutuelle appli santé » dans le store de votre Smartphone ou tablette (éditeur : Synergie mutuelles), puis connectez-vous à l’aide de votre numéro d’adhé rent, présent sur votre carte 2017 (code à huit chiffres commençant par 2900).

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TOUJOURS AVEC VOUSVous avez besoin

d’une nouvelle carte mutuelle ? Grâce à l’application mobile santé

de la Mucs, vous pourrez la télécharger directement dans votre espace adhérent,

puis l’imprimer chez vous ou l’afficher directement

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LE MOT DU PRÉSIDENT

A vec la formule choc d’un « reste à charge zéro » pour les assurés sociaux d’ici à 2022, nos gouvernants ne se

cachent pas d’annoncer une extension de la couverture des frais de santé à la charge des

complémentaires santé, mutuelles ou pas. Tandis qu’avant toute réforme de la prise en charge des soins, notamment en optique, en dentaire et en audioprothèse, les statistiques of�cielles af�chent déjà une augmentation annuelle de 2,5 % du coût des complémentaires. Autant dire que, pour l’adhérent mutualiste, cette extension de la prise en charge de soins, actuellement �nancés au minimum par l’Assurance maladie, conduirait à une augmentation considérable de sa cotisation.

A cela le gouvernement objecte que, globalement, sa politique de santé devrait progressivement abaisser les coûts des soins, en particulier en remettant à plat les prescriptions et examens inutiles. Ceux-ci ont été récemment chiffrés à un quart du budget de la Sécurité sociale, soit 50 milliards d’euros. D’où l’annonce d’une politique publique de relance de la prévention pour changer les comportements des professionnels de santé et des patients, mais aussi réduire la progression alarmante de pathologies chroniques dans notre pays – celle-ci se chiffre à 100 000 personnes de plus par an relevant de soins de longue durée.

Vu de la Mucs, et au regard des 35 millions de personnes couvertes par l’ensemble des mutuelles, cette mise en avant d’une importante réduction des frais de santé laisse pantois. Mais mieux vaut se placer en situation d’acteurs de cette nouvelle priorité de prévention plutôt que de subir passivement les contraintes réglementaires qui s’an-noncent. Certes, les démarches de prévention n’auront à l’évidence qu’un impact à long terme. Cependant, leur effet ne peut être que béné�que et rejoint l’éthique de responsabilité partagée qui est la nôtre, comme coopérateur aussi bien que mutualiste.

Aussi, à proportion de ses moyens, la Mucs va-t-elle mettre à l’étude des initiatives novatrices en matière de prévention. D’autant que les nouvelles technologies apportent de plus en plus de solutions à notre portée, pour peu que nous puissions les adopter en nous groupant avec des partenaires qui acceptent de partager leur potentiel en ce domaine. C’est dans cette optique que nous prévoyons d’organiser prochainement un débat public ouvert sur ce thème. Une opportunité pour poursuivre la modernisation de la Mucs !●

Nous y étions !La Mucs était présente à la conven-tion nationale des Scop les 6 et 7 juillet dernier à la maison de l’Amé-rique latine, à Paris. L’occasion pour la mutuelle de rencontrer ses adhé-rents et de parler de la protection sociale des coopé rateurs.

La prévention santé, une priorité incontournable

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Santé Scop

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C O N O M I E D E L A S A N T É

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20 millions de décès évités d’ici à 2020 grâce aux vaccinsLes vaccinations pratiquées entre 2001 et 2020 dans 73 pays à revenus faibles et intermédiaires permettront d’éviter 20 millions de décès et d’économiser 350 milliards de dollars en coûts sanitaires, selon une étude citée dans le Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 9 septembre. « Les cas de décès et d’invalidité évités grâce à la vaccination pratiquée au cours de ces deux décennies entraîneront des gains de productivité permanents, respectivement esti-més à 330 milliards […] et 9 milliards de dollars », ajoute l’OMS. L’organisation précise toutefois que ces projections ne seront effectives que si les taux de couverture des vaccinations contre Hæm ophilus influenzæ type B, l’hépatite B, le papillomavirus humain, l’encéphalite japonaise, la rougeole, Neisseria meningitidis sérogroupe A, le rotavirus, la rubéole, Streptococcus pneumoniæ et la fièvre jaune sont atteints.

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Les mutuelles leaders du remboursement des frais de santéSelon une étude sur la couverture des risques sociaux par les orga-nismes complémentaires, publiée en juillet par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les mutuelles constituent le premier acteur privé pour le remboursement des frais de santé. Ce sont toujours elles « qui dominent le marché, avec 52 % des cotisations collectées en 2015 », indique l’étude. Les institutions de prévoyance demeurent à 18 %, alors que les assureurs gagnent un point par rapport à 2014, pour passer à 30 %. Et quand l’analyse porte sur les nouveaux groupes (qu’ils soient mutualistes, de protection sociale ou d’assurances), ce sont les groupes mutualistes qui arrivent en tête, avec 42 % des cotisations encaissées, contre 32 % pour les groupes assureurs et 26 % pour les institutions de prévoyance.

Migrants : une situation sanitaire très préoccupanteDans son numéro du 5 septembre, le Bulletin épidémio-logique hebdomadaire (BEH) alerte sur la situation sani-taire extrêmement préoccupante des migrants. Les données recueillies auprès des structures qui prennent ces popula-tions en charge révèlent une fréquence importante de patho-logies infectieuses (infections respiratoires aiguës, syn-dromes grippaux, gale), d’épisodes épidémiques (rougeole, varicelle, grippe) et d’insécurité alimentaire au sein des camps. La violence est aussi très marquée : 62 % des per-sonnes accueillies au Comité pour la santé des exilés ( Comede) entre 2012 et 2016 ont déclaré avoir été victimes de violences, 14 % de torture et 13 % de violences liées au genre et à l’orientation sexuelle. On constate également la présence de tableaux dépressifs (22 % des accueillis) et de troubles psychiques graves, de type syndrome post- traumatique (16 %). En�n, le BEH cite des travaux de l’Inserm qui soulignent des niveaux de suivi prénatal « très inadé-quats et un risque accru de décès maternel ».

LA FIN DU RSI FIXÉE AU 1er JANVIER 2018Le Premier ministre, Edouard Philippe, l’a confirmé lors d’une visite dans un salon de coiffure dijonnais le septembre le régime social des indépendants (RSI), criti-qué pour son coût et son manque d’effica-cité, va être abandonné. Sa suppression définitive, fixée au 1er janvier 2018, sera suivie d’une période transitoire de deux ans au cours de laquelle les 6,6 millions de Français concernés (professions libérales, auto-entrepreneurs, artisans et commer-çants) seront intégrés au régime général de la Sécurité sociale. Ils conserveront néanmoins leur spécificité, puisqu’ils bénéf icieront « d’une gouvernance dédiée », a précisé le Premier ministre. Les indépendants devraient en outre profiter, dès le mois de janvier, d’une baisse de coti-sations destinée à compenser la hausse de la CSG prévue par l’exécutif.

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EN T R E T I E N

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Mutualistes. – Dans votre livre « Le poids des apparences », publié il y a une quinzaine d’années, vous dénonciez déjà le fait que l’aspect physique et la manière de s’habiller avaient un impact énorme dans notre vie quotidienne. Qu’est-ce qui a changé depuis ?Jean-François Amadieu. – Ce livre est sorti en 2002 et, à ce moment-là, Facebook n’existait pas. On a tendance à oublier que la diffusion des images sur Internet, l’extension des réseaux sociaux et l’apparition du Smartphone sont des phénomènes très récents. Ils ont des effets consi-dérables, que ce soit au travail ou dans la vie privée. Avec ces outils, l’apparence joue un plus grand rôle qu’auparavant. Aujourd’hui, ce que les gens échangent sur le Web, ce sont essentielle-ment des images et des vidéos : l’activité centrale s’organise autour du paraître. Par exemple, les Américains ne mettaient jamais de photo sur leur CV. Maintenant, les employeurs, aux Etats-Unis comme ailleurs, vont sur Google, tapent le nom de quelqu’un et trouvent des tas d’images. Autre exemple avec les sites de rencontres, apparus en quelques années : on ne fait même plus semblant de s’attacher à un texte ou à une personnalité, il n’y a que l’apparence physique qui compte. Et à tout cela s’ajoutent les phénomènes d’addiction. Les études montrent que les personnes qui utilisent le plus les réseaux sociaux sont aussi celles qui sont les plus narcissiques et les plus soucieuses de leur apparence. Par rapport à

ce que l’on observait il y a quelques années, incontestablement, nos images diffusées partout ont beaucoup plus d’impact sur nos destinées que ce n’était le cas il y a encore quelques années.

Comment cette tyrannie du paraître se manifeste-t-elle aujourd’hui ?L’un des points les plus clairs et les plus étudiés, c’est l’impact sur la vie professionnelle. Prenez l’accès à l’emploi. On a des enquêtes menées par le Défenseur des droits, des sondages réalisés chaque année depuis 2013 dans lesquels on demande aux chercheurs d’emploi s’ils sont discriminés et à quel sujet. Le premier motif de discrimination qu’ils évoquent, c’est le fait d’être senior. Pour trouver un emploi, il faut être jeune, dynamique, en forme. Si on reconnaît facilement l’expérience des seniors et leur autonomie dans le travail, on les estime en revanche incapables de se tenir au courant des nouvelles technologies, peu créatifs et moins �exibles. Le deuxième motif de discri-mination dans l’accès à l’emploi, c’est l’apparence physique, en particulier le poids et la taille. Etre une femme obèse ou un homme petit et fluet réduit considérablement les chances. A l’âge et à l’apparence physique on peut ajouter le handi-cap. Il y a une problématique commune à ces discriminations : les employeurs cherchent des personnes qui ne sont pas susceptibles de tomber malades et de manquer de dynamisme. Il faut en plus avoir une apparence séduisante, surtout dans les métiers du commerce. Et tous ces motifs ne sont

Peut-on sortir de la tyrannie des apparences ?

QUESTIONS À JEAN-FRANÇOIS AMADIEU, SOCIOLOGUE*

Dans son livre « La société du paraître », Jean-François Amadieu nous explique comment, depuis l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux, nous vivons plus que jamais dans le culte de la beauté et de la jeunesse. Une tyrannie dont les effets sociaux, psychologiques et sanitaires sont majeurs et contre laquelle les opinions publiques commencent à s’élever.

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L’éducation positive, c’est respecter son enfant, l’écouter.

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EN T R E T I E N

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pas uniquement valables pour l’accès à l’emploi, ils comptent aussi pour le niveau de salaire et le déroulement de la carrière. Etre jeune, mince, grand et beau, c’est assurément trouver plus faci-lement un travail, évoluer professionnellement et gagner davantage. Ce qui est frappant par rapport à tout ça, c’est que, pendant des années, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) puis le Défenseur des droits n’ont pas du tout parlé du poids des discriminations par l’apparence physique, alors qu’une loi existe à ce sujet depuis 2001. Dans notre pays, seules les questions de discrimination par le genre, la race ou l’orientation sexuelle semblent dignes d’intérêt.

Dans votre dernier livre, vous expli-quez aussi que, parallèlement, les men-talités évoluent, des voix commencent à dénoncer ces discriminations.Il y a une sorte de ras-le-bol de la part des opinions publiques. Cela se traduit par exemple par le mouvement de la « fat acceptance », qui regroupe des associations défendant les inté-rêts des personnes en surpoids ou obèses. Je pense à Allegro Fortissimo ou à Regard XXL. En même temps, plusieurs émissions de télévi-sion à succès, comme The Voice ou X-Factor, ont permis à des personnes au handicap visible d’apparaître sur les écrans. On peut également relever le succès de séries comme Ugly Betty, dont l’héroïne est une jeune �lle ronde, mal habillée, qui porte des lunettes et un appareil dentaire. Dans la presse magazine aussi, il y a une sorte de prise de conscience : un nombre croissant d’articles sont consacrés aux obèses, même si c’est souvent pour faire de la prévention. Certaines couvertures, certes encore très rares, présentent des femmes plus rondes ou des stars sans maquillage. De leur côté, des célé brités jouent le rôle de porte- drapeau en revendiquant leur droit à être elles-mêmes, à s’assumer telles qu’elles sont. Dans plusieurs pays, en�n, les pouvoirs publics essaient d’endiguer le �ot des images modèles de minceur et de jeunesse. En France, les élec-tions de mini-miss sont désormais interdites, les mannequins doivent présenter un certi�cat

médical de bonne santé pour pouvoir exer-cer leur métier et les photos « photoshopées » devront bientôt en porter la mention.

Il y a donc de bonnes raisons d’espérer sortir un jour de cette tyrannie ?Les avancées dans la reconnaissance des discri-minations en raison des apparences sont très lentes et il reste encore beaucoup à faire. Quand on pense aux sources d’inégalités et d’injus-tice, on parle encore d’origine sociale, de niveau d’instruction, de revenus, de patrimoine, de lieu d’habitation, de genre, de religion ou d’origine migratoire. On oublie toujours de mentionner le capital beauté et l’apparence physique. Et nous n’en sommes pas encore au point que les personnes handicapées envahissent les écrans ou que les publicités et les magazines fémi-nins se prennent de passion pour des égéries en surpoids. Mais du côté des opinions publiques, l’attente est là. Même si les téléspectateurs sont toujours dans une forme de paradoxe : ils conti-nuent à rêver sur le concours Miss France et sont encore très sensibles à la beauté avec les mêmes standards qu’avant. Cependant, douce-ment, les changements que j’ai évoqués touchent tout le monde et font évoluer nos stéréotypes. Ils accompagnent les mobilisations citoyennes contre les diktats du jeunisme, de la beauté et de la bonne santé. Ce qui manque désor-mais, c’est une impulsion politique. Pourquoi ne pas promouvoir le CV anonyme ou des tests professionnels qui mesurent les compétences plutôt que la plastique des candidats ? Hélas, les élus n’inscrivent pas ces questions à leur agenda. C’est pourtant invraisemblable de ne pas prendre en compte ce type de discrimination, ces souffrances que vivent un certain nombre de personnes, les femmes notamment, dans l’indifférence générale. Il faudrait des person-nalités politiques qui se fassent les porte-parole de ceux qui sont moqués, discriminés sur ces sujets. Pour l’instant, on ne les voit pas. ●

* Jean-François Amadieu est professeur à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, membre de l’agence Entreprise et Handicap.

La société du paraître : les beaux, les jeunes et les autres, de Jean-François Amadieu. Odile Jacob (256 pages, 22,90 euros). A lire également, du même auteur, Le poids des apparences : beauté, amour et gloire, paru chez Odile Jacob poches (200 pages, 8,90 euros).

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Prévenir le risque de dépendance« Le fait de voir fondre ses muscles en vieillissant est souvent vécu comme une fatalité, or l’effet de l’âge est en réalité modeste, assure le professeur Rolland. Comme pour l’anémie, que l’on avait tendance à associer à la sénilité, la sarcopénie n’est pas inéluctable. Certaines personnes très âgées possèdent une masse musculaire comparable à celle de jeunes adultes. Le patrimoine génétique, mais aussi l’activité physique et le statut nutritionnel sont des paramètres déterminants. » Le spécialiste insiste donc sur l’importance de maintenir sa force, notamment par des exercices de résistance, même après 80 ans.Combiner activité physique et alimentation riche en protéines (d’origine animale ou végétale) est par ailleurs essentiel. L’apport protéique quotidien recommandé est de 1 à 1,2 gramme par kilo de poids du corps. La prise de vitamine D peut également aider à maintenir la masse et la force musculaires. Dans les cas de sarcopénie sévère, où le patient est rapidement épuisé, des compléments nutritionnels hyperprotéinés peuvent être prescrits.

L’espoir de nouveaux traitementsDe nombreux travaux de recherche sont en cours pour mieux comprendre les mécanismes physiologiques qui concourent à la perte de muscle. Le fait que la sarco-pénie soit en� n reconnue comme maladie « ouvre la voie vers de nouvelles possibilités thérapeutiques », se réjouit le professeur Rolland, qui évoque le déve-loppement de traitements innovants, comme les anti- myostatines et autres molécules prometteuses. Celles-ci améliorent la synthèse protidique chez les patients pour lesquels la mise en place d’un programme d’activité physique est dif� cile. ●

Moins connue que l’ostéoporose, la sarcopénie touche pourtant 20 à 33 % des femmes et 45 à 64 % des hommes de plus de 70 ans. « Cette

perte de la masse et de la force musculaires liée à l’avan-cée en âge retentit sur les capacités motrices », souligne Yves Rolland, professeur de gériatrie au gérontopôle et au CHU de Toulouse et membre de la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG). Le patient rencontre des dif� cultés à se déplacer, à se lever ou à monter les escaliers et perd progressivement son autonomie.« Un alitement prolongé, par exemple lors d’une hospitalisation, peut accélérer le processus de fonte des muscles », indique le professeur Rolland, qui ajoute que, « si l’inactivité est l’une des principales causes de sarcopénie, la dénutrition et les modi� cations hormonales qui surviennent avec l’âge, aussi bien chez les femmes que chez les hommes, ainsi que certaines maladies infectieuses peuvent contribuer à cette perte progressive de la masse musculaire ».

Poser le diagnostic Pour établir un diagnostic, les médecins s’appuient sur deux paramètres, la masse musculaire et la baisse des capacités physiques. La première est évaluée grâce à un appareil appelé ostéodensitomètre (Dexa). Couramment utilisé pour dépister l’ostéoporose, il sert principale-ment à mesurer la densité osseuse, mais permet aussi « de quanti� er la masse maigre au niveau des bras et des jambes, composée essentiellement de tissu musculaire ». Quant à la force physique, un test simple comme la vitesse de marche suf� t pour l’estimer. « Une vitesse inférieure à un mètre par seconde associée à une faible masse musculaire caractérise la sarco-pénie », précise le gériatre.

Avec l’âge, la masse musculaire a tendance à fondre et le manque d’activité associé à une malnutrition peut engendrer une sarcopénie. Cette maladie, qui affecte généralement les plus de 75 ans, augmente le risque de chute et de fracture.

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Troubles du sommeil, libido en berne, bouffées de chaleur… La ménopause peut être à l’origine de nombreux désagréments au quotidien. Des solutions naturelles existent pour vous aider à aborder cette période plus sereinement.

Ménopause : les médecines douces pour bien passer le cap

’acupuncture contre les ou ées de c aleurDe jour comme de nuit, une sensation de chaleur intense envahit sans crier gare votre décolleté, votre cou, puis vous monte au visage ? Ces bouffées de chaleur sont favo-risées par le stress et les émotions. La bonne nouvelle, c’est que l’acupuncture permet, selon une étude américaine, de réduire ce symptôme de 36,7 %. « Le traitement de fond repose sur un travail sur tout le système nerveux, pour réguler l’énergie, et sur la stimulation de certains points spéci� ques de l’équilibre hormonal », explique Catherine Vermès, médecin acupuncteur à Paris. Comptez au minimum trois ou quatre séances pour constater une amélioration.

a p ytot érapie calme les sautes d’ umeurMélancolie, troubles de l’humeur, tristesse… Les varia-tions hormonales agissent sur les émotions et l’état psychique général. L’irritabilité peut être soulagée avec des tisanes à base de � eurs de ballote, d’aubépine, de lavande ou de passi� ore. En cas de déprime, essayez les infusions de basilic frais. Celles de gentiane et de safran sont également béné� ques pour le moral. Les propriétés relaxantes des plantes peuvent être couplées à une cure de magnésium en cas de fatigue physique et psychique.

a sop rologie permet de retrouver le sommeilA la ménopause, les réveils nocturnes liés aux bouffées de chaleur peuvent être une source d’anxiété au moment du coucher. « La relaxation dynamique, associant des mouvements doux à des exercices de respiration, en individuel ou en groupe, permet alors de mieux gérer son stress et de retrouver un sommeil de qualité, assure Catherine Aliotta, sophrologue et fondatrice de l’Institut de formation à la sophrologie. Le travail sur la respiration abaisse le rythme cardiaque en cas de palpitations, fréquentes durant cette période. »

Les exercices de sophronisation, qui reposent sur la visualisation mentale de sensations agréables, aident aussi à relâcher les tensions musculaires et mentales.

’oligot érapie pour garder une elle peauEn vieillissant la peau se modifie, elle perd de sa souplesse et de sa fermeté, elle devient plus � ne et sèche. A contrario, des boutons peuvent réapparaître. Contre l’acné, le zinc a montré son ef� cacité. Cet oligoélement peut également apporter une réponse aux problèmes d’ongles cassants et de chute de cheveux. Associé au sélénium, il lutte contre le vieillissement cutané. On trouve du zinc dans les huîtres, le foie de veau, le jaune d’œuf, les légumineuses (haricots secs, lentilles, pois cassés), mais on peut aussi en prendre sous forme de complément alimentaire, associé ou non à des vitamines.

’ oméopat ie ooste la li idoLe désir � uctue tout au long de la vie, mais au moment de la ménopause, certains soucis passagers (déséqui-libre hormonal, départ des enfants du nid familial, etc.) peuvent in� uer sur la libido. « Des granules de Graphites sont recommandés en cas d’absence de désir et de plaisir chez une femme au métabolisme ralenti », indique le docteur Corinne Avogadri-Boyer, médecin homéopathe à Paris. Les patientes qui, après une période d’abstinence, présentent une baisse du désir ou une frigidité peuvent prendre Conium maculatum. Et si la sécheresse vaginale pose problème lors des rapports, elles opteront pour Natrum muriaticum et Platina. La spécialiste conseille de suivre ces différents traitements durant au moins six mois. La dilution et le nombre de granules à prendre chaque jour sont à dé� nir en fonction de l’intensité des symptômes. Aussi, demandez conseil à votre médecin homéopathe ou à votre pharmacien. ●

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S i la différence entre l’enfant rêvé et la réalité familiale n’est facile à vivre et à accepter pour personne, chez certains parents elle se révèle

fortement – et anormalement – délétère. Ils en arrivent même à « craquer », se retrouvant dans le cabinet du médecin ou du psy, laminés et épuisés physiquement, mais aussi moralement et émotionnellement. Comme lors d’un burn out professionnel, sauf que dans leur cas il est provoqué par la vie familiale. Et le phénomène est de plus en plus fréquent.

Trop de pression« Ces parents, explique Liliane Holstein, psychanalyste, souffrent d’un excès de fatigue. Vie professionnelle, nuits courtes, week-ends remplis de multiples acti-vités : ils ne s’arrêtent jamais et vivent en permanent surmenage. » Mais la fatigue, même forte, ne suffit pas à déclencher un burn out. Le nœud du problème se situe ailleurs, « dans une certaine idéalisation du rôle de parent, une obsession de tout contrôler, un surinvestissement, avec une pression de réussite à tous les niveaux ». L’enfant doit réussir scolairement, mais aussi socialement et artistiquement : son temps libre est rempli d’anniversaires, de cours de dessin, de mini-stages d’anglais, de sorties au musée ou au mur d’escalade. Il doit en plus prendre son bain

Bien que souvent caché, voire tabou, le burn out parental consume certains parents. Submergés puis anéantis par l’ampleur de la tâche éducative, ils coulent à pic.

Burn out : quand les parents craquent

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tous les jours, s’entendre raconter une histoire chaque soir, manger frais et bio. Bref, ses parents « en font trop » et veulent être non seulement des « super-parents », mais « les meilleurs parents ». « Souvent, ils cherchent en cela à rattraper leur éducation, à faire mieux que leurs propres parents (on note souvent des douleurs anciennes ou des con� its larvés avec les grands- parents) », observe Liliane Holstein. Ces raisons très personnelles viennent fréquemment s’alourdir avec la forte pression exercée par les amis, mais aussi par les réseaux sociaux, qui présentent de parfaites images d’Epinal, où l’enfant, équilibré et heureux, s’épanouit en harmonie dans un décor parfait, propre et bien rangé, qui sent bon les gâteaux (« maison », bien sûr). Une vision idyllique, mais qui fausse les repères de certains parents fragiles et peu sûrs d’eux.

Une famille en sou ranceL’enfant pâtit également de cette permanente mise sous pression qu’exercent ses parents, sur eux comme sur lui. Il devient parfois colérique, exigeant, agressif, capricieux, voire ingérable. L’adulte va alors perdre davantage pied, � nissant par remettre en question son amour pour son petit, ou par être torturé par l’ambivalence de ses sentiments, dans une vraie distanciation affective et une perte de l’épanouissement parental. Quant au couple, il se fragilise et, à terme, ce n’est plus qu’une coquille vide, constituée de deux parents qui, au lieu de faire front ensemble, s’éloignent l’un de l’autre. Pourtant, pour la spécialiste, c’est bien le couple qui peut sauver la situation : en se ressoudant, en aidant le parent en burn out à reprendre progressivement con� ance en lui, en établissant de nouvelles règles familiales et de coparentalité. Mais dans la majorité des cas, l’aide d’un spécialiste s’impose, a� n de prendre le problème à bras-le-corps, de travailler sur ses émotions et, � na-lement, de trouver de nouveaux repères et de renouer avec la joie d’être parent. Même imparfait, mais apaisé et heureux. ●

Nos remerciements à Liliane Holstein, psychanalyste et auteur de l’ouvrage Le burn out parental, surmonter l’épu isement et retrouver la joie d’être parents, (éd. Josette Lyon, 328 pages, 19 euros).

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Mon enfant bégaie, comment réagir ?

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Près de 5 % des enfants sont atteints de bégaiement. Si ce trouble peut parfois être transitoire, il ne faut pas pour autant le négliger.

ou d’émotion négative. Selon l’âge de l’enfant et la persis-tance du bégaiement, différentes approches thérapeu-tiques peuvent ensuite être proposées (programmes Lidcombe, Parent Child Intervention, etc.). « Quelle que soit l’approche choisie, les parents y sont fortement associés, explique l’orthophoniste. Nous leur conseillons de relâcher la pression autour de la parole de l’enfant, de lui accorder des moments privilégiés seul à seul et de prendre le temps de l’écouter. Les comptines sont aussi un outil de travail très intéressant, car l’enfant ne bégaie pas quand il chante. »

Savoir lui parlerD’autres conseils sont également prodigués sur la façon de l’aider au quotidien et de renforcer ses acquis. Par exemple, s’il bloque sur un mot ou la � n d’une phrase, mieux vaut lui faire une proposition et reformuler sa pensée en précisant : « Est-ce bien cela que tu voulais dire ? » Il aura alors le sentiment d’avoir été compris. Il est aussi préférable de lui poser des questions précises, et une seule à la fois, pour l’aider à structurer sa pensée. Il s’agit de lui faire reprendre con� ance en lui en le rassu-rant et en le félicitant de ses progrès.Si l’aide adaptée de l’entourage ne suf� t pas et que le bégaiement persiste, un traitement plus suivi de l’enfant sera envisagé. Le travail sera alors davantage centré sur l’analyse de la parole, le contrôle de la vitesse et de la � uidité. Le petit patient apprendra aussi à dédramatiser son trouble. Cette prise en charge peut également être proposée aux enfants plus grands. ●

* Pour plus d’infos : Begaiement.org ; [email protected] ; tél. 09 84 25 74 67.** Pour le choisir, renseignez-vous auprès de votre médecin ou d’une association, car tous les praticiens ne sont pas spécifiquement formés au bégaiement.A noter : la Journée mondiale du bégaiement se déroulera le 22 octobre.

Le bégaiement est un trouble de la � uence. L’enfant répète de façon très marquée les sons (ggg… gâteau) ou la première syllabe

d’un mot (mamama… maman), fait des pauses au milieu des mots ou encore allonge anormalement les sons (éééééécole). Il a aussi tendance à éviter le regard de son interlocuteur, à taper du pied et à s’énerver lorsqu’il a du mal à s’exprimer. Dans 80 % des cas, le bégaiement apparaît au moment de l’élaboration du langage. Il peut aussi se manifester chez des enfants plus grands qui jusque-là parlaient très bien, et plus rarement à l’adolescence.

Consulter le plus tôt possibleLorsque ces accidents de la parole se répètent depuis plusieurs semaines, à la maison ou à l’école, il convient d’en parler au médecin traitant ou au pédiatre. « D’une façon générale, il ne faut pas hésiter à consulter dès lors que l’enfant donne le sentiment de lutter contre les mots et de faire visiblement des efforts pour s’exprimer, recommande Sylvie-Elisabeth Brignone, orthophoniste à Saint-Amour (Jura) et présidente d’honneur de l’asso-ciation Parole bégaiement*. Une consultation devient urgente s’il a plus de 3 ans et demi et si les signes durent depuis plus de six mois. Plus le bégaiement est repéré tôt, avant l’âge de 5 ans, plus il est facile de le corriger, en raison de la grande plasticité du cerveau à cette période de la vie. »

Prendre le temps de l’écouterDans un premier temps, l’orthophoniste** va analyser les facteurs susceptibles d’intervenir dans le bégaiement. Un événement marquant (l’arrivée d’un bébé dans la famille, un rythme scolaire trop rapide, un déménagement…) peut en effet être à l’origine de l’apparition du trouble, lequel a tendance à s’accentuer en cas de fatigue, d’excitation

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Massage, modelage, massagebien- tre uelles diff érences Profiter d’un massage pour se détendre et faire disparaître les tensions accumulées au cours de la journée, beaucoup en rêvent. Mais entre les différentes dénominations, les diverses techniques et les nombreux praticiens, il est parfois difficile de s’y retrouver.

Dans une société qui lutte contre le stress, le massage a forcément

le vent en poupe. Les pressions et le pétrissage exercés du plat de la main ou du bout des doigts apaisent, relaxent, vivi� ent. Les techniques utilisées (massage californien, orien-tal, ayurvédique, shiatsu…) sont aussi variées que les lieux de pratique (cabi-nets, instituts, spas, thalasso, etc.) et chacun use de son propre vocabulaire, mais trois termes incontournables se côtoient : massage, modelage et massage bien-être.

es défi nitions légalesLe Code de la santé publique dé� nit le terme massage, lorsqu’il est prati-qué par un masseur- kinésithérapeute, comme « toute manœuvre externe, réalisée sur les tissus, dans un but thérapeutique ou non, de façon manuelle ou par l’intermédiaire d’appareils autres que les appa-reils d’électrothérapie, avec ou sans l’aide de produits, qui comporte une mobilisation ou une stimulation méthodique, mécanique ou ré� exe de ces tissus ». La notion de modelage est, elle, établie par la loi relative au développement et à la promotion du commerce : « On entend par modelage

toute manœuvre superficielle externe réalisée sur la peau du visage et du corps humain dans un but exclusivement esthétique et de confort, à l’exclusion de toute � nalité médicale et thérapeutique. Cette manœuvre peut être soit manuelle, éventuellement pour assurer la pénétration d’un produit cosmétique, soit facilitée par un appareil à visée esthétique ». Quant au massage bien-être, il n’a pas de dé� -nition légale, mais la Fédération fran-çaise du massage bien-être (FFMBE) propose la sienne : celui-ci constitue « un accompagnement personna-lisé, par le toucher, utilisant un ensemble de techniques manuelles pour favoriser, entretenir et opti-miser le bien-être global du client ».

Entre est étique et t érapeutiqueDeu x g ra ndes catégor ies se distinguent donc, les massages dits thérapeutiques, réservés aux masseurs-kinésithérapeutes, et ceux dits de confort, pratiqués par les esthéticiennes (modelages) ou par les praticiens en massage bien-être. Là encore, la distinction est � oue. « Il est très dif� cile, voire impos-sible, de savoir où s’arrête le confort

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et où commence la thérapeutique, constate Jean-François Dumas, secré-taire général de l’Ordre des masseurs- kinésithérapeutes. Lorsqu’un patient se rend dans un cabinet pour un massage, le kiné procède en effet à un bilan thérapeutique afin de détecter des pathologies sous-jacentes et d’offrir une prise en charge adaptée. » Les praticiens en massage bien-être réalisent, eux, un entretien préalable. « Nous discutons avec la personne pour lui proposer une technique personnalisée, en termes de rythme et d’intensité, pour l’aider à se relaxer, mais aussi pour stimuler ou toni� er », explique Marion Cantat, administratrice de la FFMBE. Côté formation, la durée est très variable : les kinés font cinq années d’études pour obtenir un diplôme d’Etat, les esthéticiennes obtiennent un certi� cat d’aptitude professionnelle (CAP) en deux ans et les praticiens en massage bien-être doivent suivre une formation de deux cents heures minimum pour être agréés par la FFMBE.Quel que soit le masseur choisi, il est conseillé de demander l’avis de son médecin avant de se faire masser, a� n de s’assurer de l’absence de contre- indications. ●

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Vous savez pédaler et vous avez envie de vous défouler ? Essayez le « biking » : du cyclisme en salle à la fois intense et tendance.

Révolu, le temps des balades à bicyclette où l’on pédalait à son rythme, nez et cheveux au vent : aujourd’hui, le vélo se pratique en salle

et à une cadence infernale. Et on ne dit plus vélo, mais biking, cycling ou RPM (pour « Round per Minute », « tour à la minute » en anglais). L’idée ? Avaler les kilomètres et se dépenser sans compter, mais sans (vraiment) bouger.

Le sport « qui monte »Tendance lourde du �tness, la discipline se pratique sur des vélos �xes, en cours collectif et en musique. Sous la houlette d’un coach (qui montre l’exemple et pédale lui aussi) et dans une ambiance généralement surchauffée avec musique ultra-tonique, on enchaîne échauffement, puis accélérations, simulations de montée, passages « en danseuse », récupération sur « du plat », nouveaux sprints, pendant une séquence épuisante d’environ quarante-cinq minutes. Une parenthèse sportive « à fond », à l’effet totalement « défouloir », explique Djamel Bensa�, coach cycling. Mais c’est également « un cours très “cardio”, durant lequel on brûle énormément de calories (jusqu’à 600 lors d’une séance de quarante-cinq minutes) et on travaille son cœur à la fois en endurance et en résis-tance, en plus de renforcer le bas du corps en �nesse et d’améliorer le retour veineux ».

Tout en intensitéUn sport parfait, donc, pour s’af�ner, se muscler (tout le corps travaille, abdos compris) et fuseler ses cuisses sans les gon�er, mais aussi se dépenser et se dépasser, ou encore s’amuser et se déconnecter complètement. Il est vrai que l’ambiance peut surprendre les non-initiés, mais une chose est sûre, de plus en plus de personnes y adhèrent. La recette remporte d’ailleurs un tel succès

qu’aujourd’hui, non seulement la plupart des salles de sport proposent des cours de biking, mais on voit égale-ment se multiplier des salles dédiées, aux atmosphères survoltées avec vidéos de paysages futuristes, pour des séquences à un rythme d’enfer.

Précautions de pédalageOn recommande aux débutants de progresser à leur rythme. Si la musique imprime la cadence et que le coach booste ses cyclistes pour qu’ils « donnent tout », rien n’oblige à calquer sa cadence sur celle de sa voisine, surtout si elle a vingt ans de moins. Les cours sont collectifs, mais chacun doit y aller à son rythme pour éviter le coup de barre ou la blessure, tout en recherchant la progression et le dépassement de soi. On veillera à s’hydrater abondamment avant, pendant et après l’effort, car on transpire énormément, et à ne pas pratiquer à jeun, pour éviter l’hypoglycémie : une banane, des fruits secs constituent une bonne collation une heure avant la séance (on peut aussi consommer des pâtes au repas précédent). Côté équipement, on choisit des chaussures adaptées (les modèles de �tness classiques ou les baskets ne sont pas recommandées, il faut opter pour des modèles spéci�ques) et des vêtements en �bre anti-transpirante, coupés près du corps. Durant le cours, on suit les conseils du coach pour la position, qui doit être précise (pour ne pas se blesser le dos) : dos droit et buste en avant à 45 degrés, on se rapproche du guidon, comme pour attaquer une côte. Et on termine la séance tout en douceur (pas d’arrêt brutal) pour ralentir son rythme cardiaque (qui grimpe quasiment à son maximum), puis on prend le temps de s’étirer soigneusement pour éviter d’atroces courbatures. ●

Et si on testait le « biking » ?

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Insuff isance cardiaque les quatre signes qui doivent alerterSelon la Société française de cardio-logie (SFO), le nombre de personnes souffrant d’insuffisance cardiaque serait largement sous-estimé. Alors que les autorités sanitaires parlent d’un million de personnes touchées et de 73 000 décès par an, une étude menée par le Groupe insuffisance cardiaque et cardiomyopathies (Gicc) de la SFO avance une prévalence de 3,6 %, soit près de deux millions de malades. Pour améliorer la prévention de cette maladie cardiovasculaire mal connue, qui se caractérise par l’incapa-cité du cœur à envoyer suff isamment de sang aux différents organes, le Gicc relance une campagne d’information et rappelle les quatre symptômes qui doivent conduire à consulter : un essouff lement, une prise de poids, des œdèmes et de la fatigue. Seule une prise en charge précoce permet de ralentir la progression de la maladie et d’améliorer la qualité de vie des patients.

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C l’autre inégalité hommes-femmesDans le monde, l’accident vasculaire cérébral(AVC) touche davantage les femmes que les hommes, et c’est même la première cause de morta-lité féminine. Selon l’Institut natio-nal de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ce phénomène serait dû à l’infl uence de certains facteurs de risque, plus importante chez les sujets féminins. Parmi ces facteurs, on trouve l’hypertension, dont la survenue pendant la gros-sesse augmenterait le risque d’AVC de nombreuses années après l’accouchement, ou encore la fi bril-lation auriculaire, qui doublerait le risque d’attaque cérébrale par rap-port aux sujets masculins. Les études internationales pointent aussi des difficultés de prise en charge et de traitement : chez la femme, « les délais sont plus longs pour arriver à l’hôpital et le diagnos-tic moins vite posé que chez l’homme, ce qui entraîne un traitement moins approprié », explique l’Inserm.

L’ARTHROSE DU GENOU DEUX FOIS PLUS FRÉQUENTE QU’EN 1940La prévalence de l’arthrose du genou aux Etats-

nis aurait doublé depuis 0, d’après une étude menée par des chercheurs américains et finlandais sur près de 2 00 squelettes. elon les scientifiques, ce phénomène n’est pas seulement dû à l’allongement de la durée de vie. D’autres facteurs seraient en cause le manque d’activité physique, à l’origine d’un amincissement des cartilages articulaires et d’un affaiblissement des muscles qui les maintiennent, ainsi qu’une alimentation déséquilibrée. rop riche en sucre et en graisses, notre nourriture provoque des inflammations chroniques des articulations, elles-mêmes aggravées par la sédentarité. En rance, cette maladie douloureuse et handi-capante touche près d’un tiers des personnes

gées de 6 à ans.

Alcool et grossesse :la vigilance s’impose« Vous buvez un peu, il boit beaucoup » : c’est le slogan clé de la campagne nationale d’information lancée par Santé publique France le 9 septembre, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibili sation au syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). D’après une enquête menée par l’agence, « trop de Français minimisent encore l’impact d’une consommation faible ou ponctuelle d’alcool pendant la grossesse ». Ainsi, 21 % des personnes interrogées

pensent « qu’il est conseillé de boire un petit verre de vin de temps en temps pendant la grossesse ». Selon une autre étude, publiée le 16 mai par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), un tiers des femmes enceintes ne respectent pas totalement le message « zéro alcool pendant la grossesse », pour, disent-elles, « se faire plaisir » et ne pas « s’empê-cher de vivre ». Pourtant, même une con sommation ponctuelle présente des risques pour le fœtus et l’enfant à venir, notamment des retards de croissance, des anomalies physiques et des troubles de la mémoire, du comportement et des apprentissages.

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◗◗◗

La récente intensification du travail induit de nouvelles formes d’orga-nisation qui ne sont pas sans risques sur la santé physique et mentale des salariés. Ces contraintes se traduisent essentiellement par une augmentation des troubles musculo- squelettiques (TMS) et des pathologies psychiques au sein de la population active. Pour protéger leurs salariés, les entreprises doivent mettre en place des démarches de prévention. DOSSIER RÉALISÉ PAR DELPHINE DELARUE

Ces dernières décennies, la manière de travailler s’est profondément transformée. On fait la chasse aux temps morts, aux pauses, on encou-rage la polyvalence et la concur-rence entre les employés, on

raccourcit les délais, on pousse la compéti-tivité à son paroxysme… Or cette intensi�-cation du travail a des incidences directes sur la santé physique et mentale des sala-riés. Progressivement, la notion de risque professionnel s’installe. En 2014, les pres-tations versées par l’Assurance maladie au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT-MP) se sont élevées à 8,5 milliards d’euros.Les nouvelles pénibilités liées au travail se traduisent essentiellement par une augmen-tation importante des troubles musculo- squelettiques (TMS) et des pathologies psychiques. « Les TMS sont la première maladie d’origine professionnelle recon-nue en France, précise Laurent Kerangueven,

Santé au travailPrévenir les risques

professionnels

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ergonome et expert à l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies profession-nelles (INRS). En 2014, ils ont représenté 87 % des pathologies liées au travail. » Ces affections de l’appareil locomoteur causent des douleurs et une gêne fonctionnelle qui vont parfois jusqu’au handicap (lombalgies, cervicalgies ou syndrome du canal carpien).

Des contraintes biomécaniques, mais pas seulement« Les TMS sont favorisés par les contraintes biomé-caniques, c’est-à-dire  les efforts physiques intenses, les postures inconfortables,

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les positions statiques maintenues de manière prolongée, la répétitivité des gestes et l’utilisation d’outils vibrants, explique l’expert. Mais leur origine est en réalité multifactorielle, à la fois liée à l’ergonomie du poste, à son environne-ment, à l’organisation du travail et aux facteurs de risques psychosociaux qui peuvent être sources de stress. »« Tous les secteurs d’activité sont touchés », constate l’INRS dans un document d’infor-mation, les métiers les plus concernés étant ceux « de la mécanique, du travail des métaux, du bois, des industries graphiques, les ouvriers quali� és de la réparation automobile, les ouvriers du bâtiment, des travaux publics, des indus-tries de process ou encore les ouvriers non quali� és de la manutention ». Les TMS touchent aussi le secteur tertiaire, comme les coiffeurs, les esthéticiens ou les boulangers, qui restent debout pendant de longues heures. Sans parler du travail de bureau prolongé sur écran d’ordina-teur, qui concernait déjà plus de 50 % des travailleurs en 2010.Très gênants pour les salariés, les TMS coûtent également très cher à l’employeur. « Ces troubles ont un impact direct sur l’absentéisme et le turn-over, ce qui peut entraîner une baisse notable de la perfor-mance et de la productivité de l’entre-prise », souligne Laurent Kerangueven. Selon l’agence Santé publique France,

◗◗◗ les TMS se situent au deuxième rang des causes médicales de mise en invalidité, juste après les affections psychiatriques.

Pathologies psychiquesLa souffrance psychique constitue l’un des principaux motifs de recours au réseau des consultations de pathologie profession-nelle. D’après un rapport de l’Agence euro-péenne pour la sécurité et la santé au travail publié en 2014, 25 % des travailleurs euro-péens déclarent ressentir un stress pendant la plus grande partie ou la totalité de leur temps de travail. Or, si le stress est une réaction naturelle d’adaptation à un contexte donné, son prolongement dans le temps peut se révéler dramatique.« Les facteurs de risque qui peuvent géné-rer de la souffrance psychique au travail sont désormais bien identi� és », assure Valérie Langevin, expert en prévention des risques psychosociaux auprès de l’INRS. Repartis en six familles, ils concernent « l’intensité et le temps de travail, c’est-à-dire la charge et la complexité du travail ; les exigences émotionnelles, tout ce qui concerne la charge émotionnelle dans le cadre du contact avec les clients ou le public ; le manque d’autonomie, de marge de manœuvre, de participation aux déci-sions ; le manque de soutien social, de reconnaissance, les rapports dégradés avec les collègues ou la hiérarchie ; les con� its de valeurs, lorsque l’on est par exemple amené à accomplir des actes que l’on désapprouve ; et, en� n, l’insécurité de la situation de travail, autrement dit les formes de précarité de l’emploi, mais aussi les changements importants et répétés

EN 2014,LES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUESONT REPRÉSENTÉ

87 % DES PATHOLOGIES LIÉES AU TRAVAIL.

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de souffrance est très importante, il arrive que les employés redoutent d’aller au bureau. « Pendant longtemps, ces personnes vont continuer à travailler tant bien que mal, et puis, à un moment donné, ce n’est plus possible : elles s’effondrent. Elles sont bien plus nombreuses qu’on ne le croit. » En 2015, l’Assurance maladie n’a reconnu que 418 cas de pathologies psychiques liées au travail. Pour qu’une dépression, une anxiété généralisée ou un stress post-traumatique soit reconnu au titre des maladies profes-sionnelles, son lien direct et essentiel avec le travail doit avoir été démontré et la patho logie doit induire un taux d’inca-pacité permanente partielle (IPP) supé-rieur à 25 %. Des critères particulièrement restrictifs. Pourtant, selon une étude réali-sée à partir des données de l’enquête Sumer 2003, le stress au travail serait responsable ◗◗◗

qui peuvent être mal accompagnés ». Dans de tels contextes, on ne donne plus au  salarié les moyens d’accomplir correcte-ment sa tâche. Il ne parvient plus à atteindre ses objectifs, il n’est pas satisfait, il culpabilise et se sent frustré.

E ondrement du travail collectifMais ce n’est pas tout : pour de nombreux observateurs, on assiste en parallèle à la disparition progressive de l’organisation collective du travail. « Les coopérations professionnelles sont empêchées, il n’y a plus de véritable collectif de travail, observe le docteur Dominique Huez, méde-cin du travail et vice-président de l’associa-tion Santé et Médecine du travail. C’est un phénomène majeur, du fait de certaines politiques managériales qui favorisent le développement de l’individualisme. L’objectif, c’est de pouvoir garder des marges de manœuvre contre la résistance au changement, de faire en sorte qu’il n’y ait pas de coalition de travailleurs qui tiendraient un point de vue argu-menté sur les conditions dans lesquelles ils entendent travailler. » En un mot, les  salariés sont isolés et ont bien du mal à faire entendre leur voix, notamment en matière d’organisation. Et quand la situation

ancers professionnels 11 000 à 23 000 nouveaux cas par an

L es cancers arrivent au deuxième rang des maladies profession-nelles les plus déclarées auprès de l’Assurance maladie, juste derrière les TMS. Selon le Plan cancer 2014-2019, 4 à 8,5 %

des cas dépistés en France seraient d’origine professionnelle, soit entre 11 000 et 23 000 nouveaux cas par an. Les cancers reconnus en maladie professionnelle sont le plus souvent liés à une exposition à l’amiante. Parallèlement, d’autres cancers d’origine professionnelle augmentent, en particulier celui de la vessie (dû aux hydrocarbures aromatiques polycycliques utilisés pour les teintures, les colorants…) et celui de la face lié aux poussières de bois.Aujourd’hui, seule l’amiante est interdite en France. Certains agents cancérogènes, comme le benzène ou le plomb, font l’objet de valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP). Les autres sont soumis à des règles d’utilisation au sein de l’entreprise. Pour protéger ses salariés, l’employeur est tenu d’évaluer régulièrement les risques et de substituer les produits nocifs par de nouvelles substances (si ce n’est pas possible, il doit réduire l’exposition grâce au travail en vase clos ou à l’aspiration à la source). L’entreprise a également l’obligation de fournir aux salariés une information écrite et une formation sur les dangers qu’ils encourent et les procédures de sécurité à suivre, ainsi que des équipements de protection individuelle.

SEULEMENT

418CAS DE PATHOLOGIES PSYCHIQUESLIÉES AU TRAVAIL ONT ÉTÉ RECONNUSPAR L’ASSURANCEMALADIE EN 2015.

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Malheureusement, en prat ique, les employeurs qui ont mis en place des procé-dures pour traiter les risques psychosociaux sont encore loin d’être majoritaires (seule-ment un tiers des entreprises en Europe, d’après un rapport de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail publié en 2014). « Si, aujourd’hui, tous les grands constructeurs automobiles ont des services de prévention dédiés à la santé et à la sécurité des salariés qui travaillent sur les lignes de production, la prise de conscience est plus récente dans d’autres secteurs, qui doivent aussi composer avec des dif� cultés � nancières, structurelles et politiques, conclut Laurent Kerangueven. Mais toutes les entreprises doivent bien comprendre que la prévention des risques professionnels est un pilier à part entière de leur performance. » En d’autres termes, quand un salarié va mal, c’est toute l’entreprise qui en pâtit à plus ou moins long terme. ●

◗◗◗

De nombreux sites Internet explorent les différents aspects des risques professionnels. oiciles plus complets • Inrs.fr, le site de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS).• Risques-professionnels.fr, le site de la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) de l’ ssurance maladie.• nath.org, le site de la édération nationale des accidentés du travail et des handicapés ( nath).

de 15 à 20 % des cas de dépression et de syndrome anxieux chez les hommes, et de 14 à 27 % des cas chez les femmes.

Responsabilité de l’entrepriseIl faut savoir qu’en matière de risques profes-sionnels, c’est la responsabilité du chef d’en-treprise qui est engagée. Même s’il n’existe pas de réglementation spéci� que aux TMS ou aux maladies psychiques, « l’employeur a l’obligation de préserver la santé physique et mentale de ses salariés », souligne Laurent Kerangueven. En clair, il doit prendre les mesures de prévention nécessaires pour éviter tout type d’accident du travail ou de maladie professionnelle. « Au sujet des TMS, par exemple, il existe un certain nombre d’articles dans le Code du travail qui visent à prévenir les risques liés à des activités comme le travail sur écran, la manutention de charges ou celles qui exposent aux vibra-tions mécaniques. L’employeur a le devoir de les appliquer. »Pour répondre à ses obligations, le chef d’entreprise « doit faire une évaluation complète des facteurs de risques psycho-sociaux auxquels sont exposés ses sala-riés et mettre en œuvre les actions de prévention correspondantes, ajoute Valérie Langevin. La démarche de prévention doit également être paritaire, c’est-à-dire associer les représentants du personnel : c’est un élément important de réussite ». L’entreprise peut aussi s’appuyer sur l’aide des services de santé au travail, qui regroupent désormais des équipes pluridisciplinaires (médecins, infirmières, psychologues du travail, ergonomes), compétentes à la fois pour l’aménagement des postes et pour l’accompagnement dans l’organisation du travail. Dans la même optique, l’employeur peut solliciter l’aide du CHSCT, des ressources humaines, des services de prévention des caisses d’assurance retraite et santé au travail (Carsat) et des agences régionales d’amélio-ration des conditions de travail (Aract).

Comment faire reconnaîtreune maladie professionnelle ?Pour être reconnue comme maladie professionnelle, une patholo-

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L’art de cuisiner sainement

Avoir une bonne alimentation ne se limite pas à choisir des aliments sains, il faut aussi être attentif à la manière de les cuisiner. Certains ustensiles, par exemple, peuvent générer des substances

indésirables, et la cuisson, si elle est mal maîtrisée, peut conduire à la formation de composés cancérigènes. Cet ouvrage en quatre parties explique tout ce que l’on doit savoir (avantages, inconvénients, risques potentiels) sur les « poêles, casseroles et plats à enfourner », « les différents types de cuisson », les « emballages et contenants » et « l’électroménager ». Très pratique, un tableau récapitulatif permet de faire le point sur ces informations à la � n de chaque section.

Opération détox dans ma cuisine, de Romain Morlot. Editions Eyrolles (130 pages, 19,90 euros). En librairie le 26 octobre 2017.

Une revue exclusivementtournée vers l’autreLancé au mois de juin par les éditions Scrineo, le trimestriel Aider est la première revue exclusivement tournée vers l’autre. Son sujet central ? La solidarité. Un thème d’actualité, à l’heure où les situations de fragilité se multiplient au sein de nos sociétés, du fait du vieillissement de la population, des crises économiques et des confl its internationau u ourd’hui, en rance, millions de personnes ont choisi de donner de leur temps dans les asso-ciations. Aider est leur revue et celle de tous ceux qui s’intéressent

à l’engagement, que ce soit dans le domaine du handi-cap, de la maladie, de la perte d’autonomie, du grand

e ou de tout autre type de vulnérabilité vec des por-traits, des reportages, des dossiers thématiques, des réfl e ions philosophi ues et des conseils prati ues, la rédaction et ses collaborateurs (auteurs, psychologues, médecins, historiens, kinésithérapeutes…) proposent un contenu particulièrement riche et de grande qualité qui explore toutes les facettes de l’empathie. Résolu-ment positive, cette revue a de beaux jours devant elle.

ne pas man uer Aider, n° 1 (juin 2017) et n° 2 (octobre 2017). Editions Scrineo (120 pages, 9,90 euros). Disponible en kiosque, en librairie et sur Internet (Aider-larevue.fr, sur abonnement pour accéder à la totalité des articles).

S ' E N G A G E R P O U R L E S A U T R E S , S ' E N G A G E R P O U R U N P R O C H E

DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

POURQUOI CE SENTIMENT

DE CULPABILITÉ ?

REPORTAGE

EN MARAUDE AVEC MÉDECINS

DU MONDE.

PRATIQUE

J’AI ENVIE D’ÊTRE UTILE, OÙ

M’INVESTIR ?

TÉMOIGNAGES

4 PARENTS D’AUTISTE

S’ENGAGENT.

PHILO

MA VIE A-T-ELLE ENCORE

DE LA VALEUR ?

PSYCHO

COMMENT FAIRE FACE

À SON AGRESSIVITÉ ?

CAHIER DE RESSOURCEMENT

SOPHRO, ART CRÉATIF,

ART-THÉRAPIE

ERIC EMMANUEL SCHMITT

« CE QU’ON A DE COMMUN AVEC L’AUTRE,

C’EST LA FRAGILITÉ. »

W W W. A I D E R - L A R E V U E . F R

Etre heureux, ça s’apprendLe bonheur est à la portée de tous : c’est en résumé le message que font passer les deux auteurs de cette bande dessinée. Après la théorie – on apprend par exemple que le bonheur est lié à la liberté, au rapport à soi-même, à l’optimisme, à l’intégrité et au rapport aux autres –, place à la mise en pratique. Caroline, le personnage principal, et ses trois amies,

Serena, Ana et Simone, apprennent au � l des chapitres à s’alléger, à être bien dans leur corps, à mieux s’exprimer, à se connaître et à s’accepter, à se lâcher, à se faire du bien et, en� n, à se lancer dans de nouveaux projets. Grâce à cet ouvrage, le lecteur découvre

de multiples trucs et astuces pour rester de bonne humeur et être heureux au quotidien.

Cultiver le bonheur pour les nuls, de Caroline de Surany et Estelle Quinion. Editions Delcourt (96 pages, 16,95 euros).

Un calendrierdes plantes qui soignentCréé par Terre vivante, l’« éditeur de l’écologie pratique », ce calendrier original vous permettra de découvrir les bienfaits naturels des plantes. Chaque mois, il vous propose deux recettes, une beauté et une santé, élaborées à partir de la même plante de saison, pour préparer vos baumes, masques et autres remèdes. L’amandier et ses propriétés calmantes et exfoliantes, le genévrier et ses vertus anti-in� ammatoires, antalgiques et drainantes ou encore la sauge, réputée pour soulager les rhumes, les indigestions et les contusions : les plantes n’auront plus de secret pour vous . Idéal pour s’initier aux bases de la phytothérapie.

Le calendrier 2018, ces plantes qui soignent, de Sylvie Hampikian et Birgit Debord-Kilian (illustrations). Terre vivante éditions (24 pages, 9,90 euros).

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Allo119.gouv.frLe Service national d’accueil

téléphonique de l’enfance en danger (Snated) gère le numéro d’urgence 119*, plus connu sous le nom d’Allô enfance en danger. Ce service, qui a reçu 1 494 appels quotidiens en 2015, écoute les enfants et les adultes

qui signalent une situation dangereuse ou en passe de l’être,

avant de transmettre ces éléments aux cellules de recueil des informations préoccupantes (Crip), présentes dans chaque département. Une vidéo pédagogique illustre très bien ce fonctionnement dans la rubrique « Communication, documentation ».

* Appel gratuit, disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Ce numéro n’apparaît sur aucun relevé téléphonique détaillé.

WE B

Stop-violences-femmes.gouv.frChaque année, 216 000 femmes

âgées de 18 à 75 ans subissent des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire et 86 000 sont victimes d’un viol ou d’une tentative de viol.

Ce site Internet a été créé pour les aider. En plus

de rappeler l’existence du 39 19*, numéro d’écoute et d’orientation,

il répertorie les associations locales et nationales. La rubrique « J’ai besoin d’aide » cite la loi et délivre des conseils aux femmes pour assurer leur sécurité. Tout au long de la navigation, deux liens indispensables et toujours accessibles permettent d’effacer les traces de son passage sur le site et de quitter rapidement la page.

* Appel anonyme et gratuit, du lundi au vendredi de 9 à 22 heures, le samedi, le dimanche et les jours fériés de 9 à 18 heures.

Stop-harcelement-sexuel.gouv.frDès la page d’accueil, un constat

est posé : « 8 % des agressions sexuelles et 25 % des gestes déplacés sont subis sur le lieu de travail ou d’études ». Après avoir fait le point sur ce qu’est le harcèlement sexuel

et sur les peines encourues par ceux qui en sont coupables,

ce site invite le visiteur à agir. La rubrique « Outils de prévention »

propose en effet de télécharger gratuitement et d’af�cher sur son lieu de travail des messages de sensibilisation. Les victimes sont, elles, orientées vers le service téléphonique dédié à toutes les personnes qui subissent des violences : le 08 842 846 37*.

* Numéro non surtaxé, disponible sept jours sur sept de 9 à 21 heures.

Nonauharcelement.education.gouv.frPour lutter contre le harcèlement

scolaire, qui concerne chaque année 70 000 élèves, le ministère de l’Education nationale a créé, avec ce portail, un véritable outil de sensibilisation. La rubrique « Les ressources » explique ce que

recouvre le terme « harcèlement » et met à disposition de nombreux clips

vidéo, dont celui de la campagne 2016 sur le cyber-harcèlement. La rubrique

« Que faire » donne, quant à elle, des clés pour réagir ef�cacement, que l’on soit victime ou témoin, parent ou professionnel de l’éducation, et rappelle que le numéro gratuit 30 20* est là pour écouter, orienter et conseiller.

* Appel et service gratuits. Du lundi au vendredi de 9 à 20 heures et le samedi de 9 à 18 heures (sauf les jours fériés).

Physique, psychologique, sexuelle : la violence peut revêtir de multiples formes. Adultes et enfants qui en sont victimes ou témoins trouveront sur des sites Internet dédiés un soutien et une aide bienvenus.

Dire stop à la violence

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La nouvelle convention d’assurance chômage, datée du 14 avril 2017, s’applique aux salariés dont la �n du contrat de travail intervient à

compter du 1er novembre 2017. Parmi eux, toutefois, ceux dont la procédure de licenciement pour motif économique a été engagée avant le 1er novembre 2017 restent soumis à l’ancienne convention (14 mai 2014).Si la fin de votre contrat de travail est antérieure au 1er novembre 2017, la noti�cation de vos droits au chômage envoyée par Pôle emploi reste valable.

Des conditions « retouchées »Comme avec l’ancienne convention, pour avoir droit aux allocations de chômage, il faut : avoir perdu involontairement son travail ; être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de Pôle emploi ou suivre une formation ; être physiquement apte à travailler ; résider sur le territoire français ; être à la recherche effective et permanente d’un nouvel emploi ; et, en�n, ne pas pouvoir prendre sa retraite à taux plein.Il est nécessaire, en outre, de justi�er d’une durée minimale de travail. Vous devez désormais avoir travaillé au moins 610 heures (soit quatre mois de travail) ou 88 jours (au lieu de 122 dans l’ancienne convention) au cours des 28 derniers mois pour les salariés de moins de 53 ans et au cours des 36 derniers mois pour les salariés de 53 ans et plus.

Des changements pour les seniorsLa durée d’indemnisation du chômage est déterminée selon une règle simple : un jour de travail donne droit à un jour d’allocation de retour à l’emploi (ARE). La durée maximale d’indemnisation varie toutefois en fonction de l’âge. Un salarié qui perd son emploi entre 50 et 52 ans

Assurance chômage : les nouvelles règlesBaisse de droits pour certains seniors, révision du délai de carence avant le versement des premières allocations, hausse de la part patronale des cotisations : tels sont les principaux changements instaurés par la nouvelle convention d’assurance chômage.

a désormais droit à 24 mois d’indemnisation, comme les plus jeunes (au lieu de 36 mois à partir de 50 ans dans l’ancienne convention). Si la rupture du contrat survient alors qu’il a entre 53 et 54 ans, il peut prétendre à 30 mois d’indemnisation, avec la possibilité d’obtenir six mois de plus s’il se forme. Si elle a lieu alors qu’il est âgé de 55 ans ou plus, il peut être indemnisé pendant 36 mois. Pour déterminer la durée maximale d’indemnisation, c’est l’âge que vous avez atteint à la date de la rupture de votre contrat de travail qui est pris en compte.En�n, avec la nouvelle convention, les chômeurs âgés de 50 à 55 ans qui souhaitent entrer en formation béné�cient, sur leur compte personnel de formation (CPF), d’un crédit d’heures supplémentaires pouvant aller jusqu’à 500 heures.

Délai de carence raccourciLe versement des allocations ne commence pas dès le lendemain de la rupture du contrat de travail. Trois délais repoussent le premier jour de chômage indemnisé :• Le premier est calculé en fonction des jours de congé qui vous restent à prendre à la �n de votre contrat de travail et pour lesquels vous percevez une indemnité compensatrice.• Le deuxième est appliqué si votre employeur vous verse des indemnités de licenciement supérieures à celles prévues par le Code du travail (par exemple, celles prévues par la convention collective applicable dans votre entre-prise) : le surplus sert en effet à calculer un délai de carence. Celui-ci peut reporter le début de votre indemnisation au maximum de 150 jours (au lieu de 180 jours dans l’ancienne convention).• Le troisième est un différé de sept jours applicable dans tous les cas. ●

ET LES COTISATIONS PATRONALES ?• Une contribution exceptionnelle de 0,05 % est portée à la charge des employeurs pendant un temps limité (entre le 1er octobre 2017 et le 30 septembre 2020 au plus tard). Elle est appliquée à l’ensemble des contrats de travail.• Un employeur qui embauchait un jeune de moins de 26 ans était jusqu’à présent exonéré de cotisation patronale d’assurance chômage pendant trois mois. Cet avantage est supprimé à compter du 1er octobre 2017.• La surcotisation à la charge des employeurs appliquée pour les contrats à durée déterminée (+ 3 % pour les contrats de moins d’un mois, + 1,5 % pour les contrats de un à trois mois) est supprimée à compter du 1er octobre 2017, sauf pour les contrats à durée déterminée dits d’usage (CDDU), pour lesquels elle est maintenue pendant encore dix-huit mois.

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Pas moins de 24 % des propriétaires de voiture ont déjà proposé le covoi-

turage*. Le coût partagé des trajets fait de celui-ci un moyen de transport beaucoup moins cher que le train. Sa convivialité, sa souplesse en sont également des atouts. Il séduit en� n pour des raisons écologiques : des voitures plus remplies se traduisent par une baisse de tra� c.

Une défi nition légaleIl faut cependant savoir que le covoi-turage répond à une dé� nition légale. C’est dans le cadre d’un trajet qu’il effectue pour son propre compte que le conducteur peut proposer une ou plusieurs places dans son véhicule. En outre, l’argent qu’il demande aux personnes transportées doit corres-pondre à un partage des frais liés à l’utilisation du véhicule (carburant et péage). Cela ne peut en aucun cas lui permettre de s’enrichir, sinon il ne s’agit plus de covoiturage.

émarc es en lignePour proposer des places dans votre voiture ou trouver un conducteur pour une destination à un jour et une heure donnés, rendez-vous sur une des plateformes de mise en rela-tion : à côté de Blablacar.fr, leader du marché, il en existe bien d’autres, mais dont les offres sont plus réduites (par exemple Idvroom.com, le service de la SNCF). Quel que soit le site

Au fil des années, le succès du covoiturage ne se dément pas. Ce mode de transport collaboratif séduit conducteurs et passagers pour le partage des frais et pour des considérations écologiques. Si le concept semble paré de tous les avantages, la réalité est plus nuancée.

Covoiturage, mode d’emploi

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de transport collaboratif, la démarche est la même :• L’espace « conducteur » permet de faire l’offre de voyage, de préciser la destination, les villes traversées, la date et l’heure de départ, le nombre de places…• L’espace « Passager » permet de trouver un trajet et de le réserver.Le paiement se fait en général via le site par carte bancaire ou système PayPal.Les témoignages et les avis laissés sur les plateformes laissent apparaître la réalité d’un système marchand. Pour « rentabil iser » le voyage, certains conducteurs n’hésitent pas à prendre le maximum de passagers, obligeant certains d’entre eux à voya-ger avec la valise sur les genoux, ou encore à sortir de l’autoroute plus tôt que prévu pour économiser des péages. Mieux vaut lire attentivement les annonces (les itinéraires proposés, le temps de trajet estimé…) ainsi que les avis laissés, a� n d’éviter ce type de déconvenues.

es tarifs proposésPar ailleurs, l’esprit originel du covoi-turage semble se perdre un peu. C’est en tout cas ce que déplorent les adeptes de la première heure. L’une des causes en est la mise en relation payante des conducteurs et des passagers via les plateformes sur Internet. Certes, il existe des sites gratuits, mais les offres y sont très limitées, voire inexistantes.

En ce qui concerne le prix du voyage, les sites de mise en relation indiquent, le plus souvent, un tarif au kilomètre à multiplier par la distance à parcourir. Sur Idvroom.com, l’indemnité indi-quée est de 0,07 euro par kilomètre et les frais de réservation s’élèvent à 0,20 euro de partie � xe, plus 10 % du prix du trajet. BlaBlaCar indique un tarif maximum de 0,08 euro par kilomètre et par passager, auquel il faut ajouter les frais de réservation : entre 1 et 9 euros, en fonction du prix payé par le passager. Pour un voyage Clermont-Ferrand-Paris le jeudi 13 juillet 2017, les prix s’éche-lonnaient entre 24 et 40,50 euros tout compris.

ssurance o ligatoireLe propriétaire du véhicule a l’obli-gation de souscrire une assurance responsabilité civile. Cette garantie couvre les dommages qui peuvent être occasionnés à des tiers, les passagers en l’occurrence, lors d’un sinistre. Pour les conducteurs qui proposent le covoiturage, il est néanmoins indis-pensable de véri� er leur contrat et de faire le point avec leur assureur. Il convient notamment de faire atten-tion que votre assurance couvre bien les trajets entre votre domicile et votre lieu de travail si vous pratiquez ce genre de covoiturage. ●

* Source : baromètre de la prévention routière, Allianz, mars 2017.

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IMMOBILIER : LE PRIX DIFFÈRE SELON L’ÉTAGELe prix du mètre carré grimpe avec les étages, selon une enquête réalisée à Paris et dans les dix plus grandes villes françaises*. Ainsi, pour un même logement, la différence de coût entre le rez-de-chaussée et le dernier étage peut atteindre 25 % selon la région. D’autres para-mètres sont toutefois à prendre en compte. Dans un immeuble parisien doté d’un ascenseur, le prix d’un appartement au sixième étage se trouve majoré de 19 % ; sans ascenseur, le prix du bien le plus cher est au quatrième étage, avec un surcoût de 2, %. Plus inattendu, l’écart de prix est notable entre le premier étage et le rez-de-chaussée : plus 9 % dans un immeuble avec ascenseur, plus 7 % sans ascenseur.Dans tous les cas, le rez-de-chaussée est boudé, car on y subit des nuisances : pollution sonore (accès au local des poubelles, bruits de la rue, etc.), problèmes de sécurité (ouverture des fenêtres, accès à l’appartement facilité, etc.), manque de lumière Cela dit, il peut offrir des oppor-tunités : le choisir permet d’acquérir plus de surface pour un budget donné.* Meilleursagents.com, 19 mai 2017.

Les radars n’auraient pas d’impact sur la mortalité routièreSelon la Cour des comptes, les radars deviennent chaque année plus rentables pour les caisses de l’Etat, mais ne remplissent pas leur but initial : réduire le nombre de décès sur les routes. Les amendes ont en effet rapporté plus de , milliard d’euros en , un montant en hausse de , par rapport à élas, la mor-talité routi re est elle aussi en hausse personnes ont été tuées sur les routes de rance en , contre en et en

, et c’est bien la vitesse e cessive ui est responsable de cette hécatombe.

our uoi un tel parado e a hausse des recettes est notamment due au déploie-ment des radars « feu rouge » et des radars chantier , ainsi u’à la verbalisa-tion électronique. Par ailleurs, les radars sanctionnent majoritairement des petites infractions de vitesse, ce qui n’a pas d’inci-dence en termes de sécurité routière.

SURENDETTEMENT : SURTOUT NE MENTEZ PAS !Pour saisir la commission de surendettement, il faut remplir l’imprimé Cerfa n° 13594*01, dans lequel on doit mentionner toutes les informations nécessaires à l’étude de sa situation financière : les revenus, les charges, ainsi que tous les emprunts souscrits. Le demandeur déclare sur l’honneur l’exactitude des informations fournies. Au vu de celles-ci, la commis-sion de surendettement, qui siège à la Banque de France, se prononce sur la recevabilité du dossier. L’examen porte plus précisément sur l’importance du surendettement, l’origine non professionnelle des dettes et la bonne foi du demandeur. Or l’oubli volontaire de déclarer une dette caractérise la mauvaise foi, selon la position adoptée par la Cour de cassation . Dans l’affaire en question, un parti-culier avait obtenu de la commission de surendette-ment un plan pour régler ses dettes. Quelque temps plus tard, il dépose une nouvelle demande. La commission déclare ce deuxième dossier recevable, mais des créanciers (c’est-à-dire des entreprises à qui la personne surendettée ou débitrice devait de l’argent) s’y opposent et saisissent la justice. Les juges leur donneront raison : le débiteur ne pouvait pas à nouveau bénéficier de l’intervention de la commission de surendettement, car le fait d’avoir dissimulé l’une de ses dettes a eu pour conséquence d’aggraver son endettement et caractérise sa mauvaise foi.* Cour de cassation, 2e chambre civile, 11 mai 2017, pourvoi n° 16-15.481.

Collège vers la n des devoirs à la maisonL’association ZupdeCo, qui lutte contre le décrochage sco-laire, milite depuis uel ue temps dé à pour la disparition, au coll e, des devoirs à aire à la maison es raisons en sont multiples ces derniers e acerbent les iné alités entre les él ves, car les difficultés ue rencontrent certaines amilles ne sont pas prises en compte ils ont porter au amilles la responsabilité de la réussite scolaire ; ils sont souvent vécus comme la cause de crises quotidiennes au sein du foyer ; tous les parents ne maîtrisent pas les bases de la pédagogie pour accompagner leurs enfants… Des arguments qui semblent avoir été entendus d s la rentrée - , un temps d’études gratuit, encadré par des enseignants volontaires et rémunérés en heures supplémentaires, est proposé dans certains coll es t d’ici à uatre ans le temps d’or aniser les plannin s, de trouver des locau , le dispositi sera déployé partout en France.

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Dominique, Pauline et Viviane partagent leur passion avec les visiteurs du jardin de l’Association des jardiniers de Tournefeuille (AJT).

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Les jardiniers de Tournefeuille cultivent le partage

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Entre la salle de concert Le  Phare et la coulée verte du Touch, l’Asso-

ciation des jardiniers de Tournefeuille (AJT) a fait d’un terrain de plus de 2 hectares un jardin luxuriant. Passé le portail d’entrée, la vice-présidente, Dominique Dupouy, retraitée active à l’origine de l’éclosion du projet en 2005, commence la visite guidée.

Respecter la natureDevant le plan du jard in, el le présente les lieux : « L’espace se compose de zones collectives et de zones individuelles. Soixante-treize familles cultivent des parcelles qui vont de 70 à 200 m². Chacun dispose d’un composteur, d’un récupérateur d’eau et d’une cabane, en vis-à-vis sur celle du jardin voisin a� n d’encourager les échanges. » Un bassin de réten-tion alimenté par les eaux de pluie permet de remplir les réservoirs des jardiniers. En plus d’interdire l’utilisation d’herbicide et d’engrais chimiques de synthèse, l’AJT encou-rage le paillage, qui offre l’avantage de réduire les arrosages, de limiter la pousse des mauvaises herbes et d’enrichir le sol.

Cheminant au cœur des parcelles, on croise Danielle, passionnée d’ike-bana, l’art � oral traditionnel japonais, qui donne des cours aux adhérents. « C’est l’esprit de notre associa-tion, se félicite Dominique Dupouy. Nous avons tous quelque chose à apporter aux autres, à partager. » Un peu plus loin, Viviane, qui porte dans un panier ses légumes fraîche-ment ramassés, nous fait un signe de la main.

Faire découvrir la biodiversitéLa visite se poursuit au centre du jardin. Un espace pédagogique, appelé Butinopolis et dédié à la biodiversité, a été aménagé par les bénévoles. « Ce parcours ludique fait découvrir aux enfants, mais aussi aux adultes, les insectes utiles à l’équilibre du jardin, explique la vice-présidente de l’AJT. Le terrascope permet d’observer la faune souterraine qui améliore la structure et la composi-tion du sol, la spirale aromatique fait cohabiter dans un espace réduit différents microclimats et la mare, avec ses grenouilles, abrite tout un écosystème. Nous avons aussi installé un hôtel à insectes, pour montrer les différents habitats,

des ruches ainsi qu’un poulailler. » Juste à côté, Pauline, une animatrice employée par l’association, met en place les derniers plans sur un petit lopin de terre avant d’accueillir les enfants pour un cours de jardinage. A quelques pas de là, au pied de la butte, des parcelles rondes sont desti-nées aux femmes qui souhaitent, elles aussi, s’initier à cette activité. La « Parcelle des familles » est quant à elle scindée en huit parties, mises à la disposition des béné� ciaires des Restos du cœur, du Secours catho-lique et du Secours populaire.Treize nationalités se côtoient au sein de l’association. « Les jardins ressemblent aux jardiniers », observe Dominique Dupouy. Les lieux sont ouverts aux visites et sont « adap-tés pour accueillir les personnes en situation de handicap », précise-t-elle. L’association connaît un tel succès – cent vingt personnes sont sur la liste d’attente pour avoir accès à une parcelle – qu’elle a décidé d’ouvrir, avec l’aide de la municipa-lité, un nouvel espace d’ici à la � n de l’année, à proximité du premier jardin, près de la base de loisirs de la Ramée. ● Pour plus d’infos : Jardiniersdetournefeuille.org.

L’Association des jardiniers de Tournefeuille, en Haute-Garonne, multiplie les projets sur un terrain de plus de 2 hectares. Jardins familiaux ou partagés, cours pour enfants, adultes et handicapés, animations, visites guidées, tous les moyens sont bons pour parler de jardinage.

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La presse écrite s’engage pour le recyclagedes papiers avec Ecofolio.

Tous les papiers se recyclent, alors trions-les tous.

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qui sont des gestes forts.

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CONDUIRE L’AUTOMOBILE D’UN SENIORMalheureusement, il arrive un moment où une personne âgée n’est plus en mesure de conduire son véhicule, par exemple parce qu’elle est frappée d’un handicap ou qu’elle perd la vue. Si elle vit dans une petite localité sans transports publics, elle est alors est condamnée soit à l’iso-lement, soit au risque d’acci dent. Pour permettre aux seniors de continuer à se déplacer sans avoir à prendre le volant, l’asso ciation AgirABCD a monté l’opération CAR (« Conduire l’automobile du retraité »). Elle recherche, dans ce cadre, des personnes prêtes à conduire la voiture de personnes âgées qui ne peuvent plus le faire elles-mêmes. Les chauffeurs solidaires peuvent être rému-nérés par le retraité au moyen du chèque emploi- service univer-sel (Cesu). Née dans le Lot-et-Garonne (47), cette initiative, qui s’étend désormais au Pas-de-Calais (62) et à la Somme (80), mérite d’être élargie à toute la France.Pour plus d’infos, contacter Jean-Alain Trimouille, le concepteur de CAR47, au 05 53 96 97 98.

DES PETITES PIEUVRES POUR APAISER LES PRÉMATURÉSDe plus en plus d’hôpitaux accueillent dans les couveuses de leur service de néonatalogie des petites pieuvres en crochet. Fabriquées par un réseau de bénévoles, celles-ci sont strictement contrôlées, lavées et emballées, car « ce ne sont pas des doudous », tiennent à rappeler les responsables du projet « Petite pieuvre sensation cocon », mais de véri-tables objets thérapeutiques qui facilitent les soins. Pour être admises dans les couveuses, elles doivent donc répondre à toutes les exigences de sécurité. Depuis plusieurs années, elles font leurs preuves dans les hôpitaux danois, suédois, belges, hollandais et désormais français, où elles procurent un apaisement certain aux bébés malades ou prématu-rés. Ces derniers s’agrippent aux tentacules doux et colorés, évitant ainsi d’arracher les sondes qui les aident à respirer.Pour plus d’infos : Petitepieuvresensationcocon.weebly.com.

Féminine malgré la chimioPour continuer à se sentir belle malgré la perte de ses cheveux due à un traitement par chimio-thérapie contre un cancer du sein, Julie Meunier, une jeune femme de 27 ans, a eu l’idée de créer Les Franjynes. Cet accessoire de mode, qui repré-sente une jolie alternative aux perruques, se compose d’un turban, à nouer de différentes façons, agrémenté d’une frange. Sur son site Internet, la créatrice propose aux femmes atteintes d’un cancer ou d’une alopécie une collection de sept teintes de frange, du blond au poivre et sel, en passant par le brun et le roux. Pour les 4-12 ans, elle a imaginé une gamme de cinq couleurs (Les Franjynettes) et, pour les 1-10 ans, deux bonnets noués en turban.

Pour plus d’infos : Lesfranjynes.com.

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Enfants handicapés : comme des poissons dans l’eau

L’association Et moi je veux nager ! orga-nise à la piscine olympique de Dijon des cours de natation destinés aux enfants et aux adolescents en situation de handicap. Le projet, lancé par Eric Cormery, profes-seur à l’UFR Staps de l’université de Dijon, réunit ainsi chaque mercredi après-midi une vingtaine de jeunes âgés de 7 à 19 ans atteints de trisomie, d’autisme ou présen-tant un handicap moteur. Accompagnés chacun d’un étudiant inscrit en troisième année de licence dans la fili re ctivité physique adaptée santé » (Apas), ils apprennent à surmonter leur appréhen-sion de l’eau et à profiter des oies de la natation. Surtout, ces séances hebdoma-daires leur ont oublier leur différence ils redeviennent des en ants comme les autres et ac ui rent confiance en eu et dans leur rapport à autrui.

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Cela fait plusieurs années que mon mari et moi étions sensibles à la question des réfugiés. On se demandait comment on

pouvait aider. Nos enfants sont partis, nous avons des chambres libres. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire », raconte Laurence. Depuis trois mois et demi, cette femme et son mari accueillent Abbas, jeune réfugié irakien, dans leur pavillon d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). C’est en cherchant une association compétente sur Internet que le couple a découvert la communauté Singa et son programme « Comme à la maison » (Calm), une plate-forme destinée à mettre en relation des réfugiés et des personnes prêtes à leur ouvrir leurs portes. Lancé en juin 2015, ce dispositif a déjà permis l’accueil de plus de 300 personnes et familles en région parisienne, mais aussi à Lyon, à Lille et à Montpellier. Il a en outre été sélectionné pour participer à une expérimentation sur les dispositifs d’accueil de réfugiés chez les particuliers menée conjointe-ment par la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal) et la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS).

Au-delà du simple hébergement« Notre programme ne se limite pas à un simple hébergement chez l’habitant, explique Vincent Berne, responsable du dispositif à Singa France. Il y a bien sûr la dimension d’avoir un toit, mais ce n’est abso-lument pas la � nalité. La � nalité, c’est l’échange, vivre en immersion avec une famille, parce que ça a énormément de béné� ces : l’apprentissage de la langue, mais aussi des codes socioculturels, et le développement du réseau social et professionnel. » Abbas, par exemple, a pu béné� cier de l’aide de Laurence

Une plate-forme dédiée à l’accueil des réfugiésL’association Singa a développé une plate-forme pour mettre en relation les réfugiés et les particuliers qui souhaitent leur ouvrir leurs portes. Baptisé Calm, ce programme propose une période d’immersion chez l’habitant allant de trois mois à un an, entièrement tournée vers l’avenir et l’insertion professionnelle des personnes accueillies.

et de son mari pour décrocher un entretien professionnel dans son domaine, l’ingénierie des bâtiments et travaux publics. « Le manque de réseau, c’est vraiment un problème pour ces personnes, observe Laurence. Elles ont des compétences, mais elles ne savent pas à qui s’adresser. Ce réseau, nous, nous l’avons, donc nous essayons d’en faire pro� ter. »

Projet professionnelPour intégrer le programme, les réfugiés doivent avoir un projet d’intégration précis : recherche d’emploi, formation professionnelle, reprise d’études ou encore développement entrepreneurial. A� n de les aider, Singa organise des ateliers d’insertion professionnelle (rédaction de CV, de lettre de motivation…). De son côté, Abbas suit des cours de français et cherche du travail a� n de pouvoir, par la suite, trouver un logement autonome. Pour développer son réseau, s’il le souhaite, il peut également participer aux ateliers « passion » (photo, cuisine, couture…) proposés par la communauté Singa. « Pour l’instant, tout se passe bien, assure-t-il. Cela m’apporte beaucoup de choses d’être dans cette famille, je suis très content. C’est très enrichissant. » Grâce à Calm, Abbas a pu en� n se poser, quitter le foyer d’accueil précaire dans lequel il vivait jusque-là, ré� é-chir, se projeter et s’impliquer totalement dans son projet d’insertion. Une démarche qui a déjà porté ses fruits pour de nombreux autres réfugiés. Sur les 300 personnes et familles accueillies depuis le lancement du programme, 44,2 % ont trouvé un emploi, 27 % ont repris des études ou suivi une formation, 3,6 % ont développé un projet entre-preneurial et 61,5 % ont pu s’installer dans un logement autonome. ●

Pour plus d’infos : Singafrance.com.

Grâce au programme

Calm, Abbas, jeune réfugié irakien, a pu

poser ses valises chez Laurence.

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