Vocal GrammaticsUne écriture pour le beatbox

Sommaire

Résumé du projet

Origine du projet

Prise de position

Réflexion formelle

Fonctionnement du système

Outil de diffusion et de partage

Travail en cours

Annexes : étapes de travail

Sommaire

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Résumé du projet

Résumé du projet

Le beatbox est issu de la culture hip-hop. Cette discipline vocale voit le jour à la fin des années 70, elle permet de produire des séquences rythmiques sans utiliser d’instruments de musique. Orientée à ses débuts sur le mimétisme instrumental, la pratique du beatbox évolue au fil du temps et devient un art musical singulier aux tonalités vocales très diversifiées.

Longtemps cette pratique est le domaine réservé d’une poignée de virtuoses qui ne communiquent pas leurs savoirs. Mais dans les années 2000 des beatboxers souhaitent démocratiser la discipline et mettent en ligne des tutoriels afin de donner les clés de compréhension de la production du son. Malgré cela, l’apprentissage du beatbox reste très laborieux. La production sonore fait appel en majorité à des organes phonatoires internes. Dans ces conditions, il est difficile pour le beatboxer d’avoir une représentation mentale de sa performance. C’est pourquoi plusieurs tentatives de création d’un système d’écriture sont menées, mais sans qu’aucune n’apporte de réponse pleinement satisfaisante.

La méthode mise au point s’appuie sur une approche phonétique, elle analyse la production du son à partir de deux paramètres fondamentaux : le lieu où il est produit, et la façon dont il est produit. Ces données, représentées par des sous-graphies, sont combinées entre elles et forment des caractères composés. Avec l’appoint de signes complémentaires et de signes rythmiques, ce système modulaire permet de retranscrire l’intégralité la production vocale humaine avec un vocabulaire formel réduit.

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Origine du projet

Origine du projet

C’est dès mon initiation au beatbox que j’ai commencé à m’intéresser à la question de son écriture. Á l’époque, le système le plus abouti avait été créé par Dan Stowell en 2003, un universitaire britannique spécialisé dans les questions sonores. Son système s’appuyait sur l’utilisation de l’alphabet phonétique international. La démarche était intéressante, cependant le résultat était loin d’être pleinement fonctionnel. Il souffrait des problèmes relatifs à l’IPA ( manque d’universalité dans la détermination des signes, recours à un très grand nombre de glyphes, choix parfois arbitraires de la détermination signe / son ). De plus l’IPA est un système linguistique et non musical, l’écriture de séquences était alors particulièrement absconse.

Retransciption du beatbox grâce à

l’alphabet phonétique internationnal par

Dan Stowell

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Origine du projetOrigine du projet

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Quelques années plus tard, en 2006, la question de l’écriture a avancé, grâce au travail de Léa Chappon, étudiante spécialisée en typographie à l’école Estienne. Pour la première fois, un concepteur graphique est en charge du projet. Léa entreprit, grâce à son regard de typographe, d’apporter une réponse aux problèmes rencontrés par le système de Dan Stowell. Elle prit, elle aussi, l’IPA comme base et elle en retravailla certains signes, afin de les doter d’une sémantique formelle propre au beatbox. Il en résulta un système hybride, à mi-chemin entre l’IPA et un alphabet dédié. Les qualités typographiques du système étaient incontestables, et le retravail des signes permit d’améliorer la lisibilité.

Le parti de l’étudiante, consistant à modifier graphiquement l’alphabet phonétique, posait néanmoins un problème limitant sa portée. En effet, la réinterprétation graphique aboutit finalement à la création d’un répertoire composé d’un nombre fixe de signes. Ceux-ci convenaient à la notation d’un panel de sons formant la base de la discipline, mais ils ne permettaient pas la retranscription de tous les sons. Le système obtenu restait de ce fait incomplet, et s’il pouvait servir de base pour une initiation, il n’offrait pas une solution permettant la représentation de l’immense diversité des sons, issue de la multitude de pratiques vocales du beatbox.

Typographie beatbox par Léa Chapon,

2006

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Origine du projet

Ma première tentative en vue de résoudre le problème d’un système d’écriture pour le beatbox eut lieu en 2013. L’idée était née d’un projet d’étude appeler « code » proposé pendant mon parcours au sein de l’ésad d’Amiens. En l’espace de trois mois, je mis en place un système d’écriture modulaire et abstrait indépendant de L’IPA. Plusieurs catégories de sous-signes se combinaient pour former des caractères composés. Ce système comportait cependant de nombreux défauts. Le plus important d’entre eux était l’aspect abstrait des signes qui rendait le système difficile à apprendre. Cette recherche avait, au final, généré plus de questions qu’elle n’avait apporté de réponses.

En 2015 l’opportunité de traiter la question en profondeur se présente, grâce à ma cinquième année d’étude à l’ésad, année entièrement consacrée à la réalisation d’un projet personnel. J’ai débuté mes recherches dès l’été précédant l’année scolaire. J’ai commencé par apprendre le solfège, et j’ai approfondi la question de la notation musicale en me documentant sur ses origines et ses évolutions jusqu’à nos jours. Puis je me suis documenté sur la retranscription du langage. J’ai analysé les différents systèmes d’écriture : alphabet, sinogrammes, hiéroglyphes, etc. Enfin, je me suis intéressé plus en profondeur à L’IPA, ainsi qu’a de nombreux systèmes alternatifs de représentation phonétique.

En parallèle à ce travail de recherche et de réflexion sur l’écriture, je me suis documenté en profondeur sur l’origine, l’histoire et l’évolution du beatbox. Cette étude m’a permis de confirmer le besoin réel d’un système d’écriture et aussi de prendre position sur un principe de mise en place d’un système cohérent et intelligent capable de favoriser une évolution qualitative, non restrictive de la pratique du beatbox.

On dit que l'écriture ne représente pas la langue, mais elle la donne à voir.

Michel Melot

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Prise de position

Prise de position

Créer un système de notation utile à l’apprentissage du beatbox est pertinent car il aidera à la démocratisation de la discipline. Cependant, si son potentiel de retranscription est restreint à une pratique basique, la portée artistique d’une telle écriture sera limitée. En effet, un beatboxer expérimenté ne pourra pas s’en servir pour retranscrire une composition sonore élaborée. Le problème est majeur, car si le beatbox veut rattraper son retard sur les autres disciplines hip-hop, il doit à la fois se populariser et aussi être capable de mettre en valeur tout son potentiel créatif. Ainsi, pour qu’un système de notation soit réellement vecteur d’évolution, il doit pouvoir servir d’outil aux beatboxers les plus chevronnés, et ainsi les aider à développer leur art. Ils représentent l’excellence de la discipline et ils servent de modèles aux jeunes débutants.

Les exemples précédemment étudiés, nous montrent que l’appropriation d’un système préexistant comme l’IPA pose de nombreux problèmes. En effet, le beatbox est hybride : vocal mais non linguistique, musical mais non instrumental, bruitiste par nature. C’est pourquoi, envisager la création d’un système spécifique est nécessaire. Cependant, créer un système capable de soutenir l’immense diversité sonore, tout en laissant une place au renou-vellement constant du lexique, est particulièrement ardu. Trouver la flexibilité graphique nécessaire est pourtant crucial, car la richesse du beatbox vient de sa capacité à constamment se renouveler. Le système ne peut donc pas être normatif, et il doit impérativement permettre à chacun des praticiens d’exprimer sa personnalité.

Écrire la voix, c’est aussi éveiller la voix de l’autre. Isabelle Kzywkowski

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Réflexion formelleRéflexion formelle

Réflexion formelle

La souplesse d’utilisation est une notion primordiale à tout système de notation. En effet, la retranscription d’un langage doit permettre à ses utilisateurs de s’exprimer librement. Cependant le principe de liberté est probablement un des plus antinomiques à la création d’une norme. Malgré cette contradiction, cette notion de liberté permet de déverrouiller l’apparente insolvabilité du problème posé par la retranscription du beatbox. Le manque de flexibilité est sûrement le plus gros point faible du solfège. Certes, le système rend possible une retranscription tonale juste, mais il offre peu d’autonomie dans la manière d’envisager un acte musical. Ainsi la notation du beatbox doit prendre le contre-pied du solfège. Si cette déclaration peut paraître purement conceptuelle, nous allons voir que, prise au pied de la lettre, elle ouvre des pistes de représentation particulièrement intéressantes. Ainsi la notation musicale se base sur la fixité des hauteurs sonores produites par les instruments. Elle s’intéresse donc au résultat acoustique produit. En ce qui concerne le beatbox, chercher à déterminer un résultat juste est peu judicieux. Il est plus pertinent de s’intéresser à la source même d’une technique vocale, plutôt qu’à sa manifestation acoustique. On délaissera ainsi la notion bien trop limitative de justesse de production, et on invitera au contraire le beatboxer à exprimer toute son identité vocale.

L’idée d’une telle notation se rapproche du principe de la tablature, dans le sens où elle retranscrit les moyens mis en œuvre pour produire un son. Si dans le cas de la guitare, la mise place de ce système est très facile, créer une sorte de tablature vocale est infiniment plus compliqué. En effet, les sources sont multiples et la morphologie humaine est bien plus sophistiquée que le manche d’une guitare. Parler de la source pour décrire un son vocal est pourtant pertinent. L’alphabet phonétique international cherche à recouvrir cette valeur sémantique en classant ses signes sur des schémas anatomiques.

Malheureusement, les caractères qui le composent, issus de multiples signes typographiques, ne permettent d’avoir les informations morphologiques que par la mémorisation de schémas complexes. L’utilisation d’un caractère formellement porteur de sens représente une solution à ce problème. L’apprentissage et l’utilisation d’un tel système, évitant une gymnastique mentale inutile, sont beaucoup plus simples. De plus le système permet notamment la compréhension d’un signe de manière instinctive. Cette donnée est particu-lièrement intéressante pour la retranscription d’une pratique vocale à portée artistique. En effet, en plus d’offrir un moyen de pallier la non-connaissance d’un signe, elle invite le lecteur à s’essayer à sa production sonore. Cette interpré-tation invite à l’expérimentation vocale, et pourquoi pas, à l’élaboration de nouvelles techniques.

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Fonctionnement du systèmeFonctionnement du système

Fonctionnement du système

La méthode mise au point s’appuie sur une approche phonétique, elle analyse la production du son à partir de deux paramètres fondamentaux : le lieu où il est produit ( le point d’articulation ), et la façon dont il est produit ( le mode d’articulation ).

Ces données, représentées par des sous-graphies, sont combinées entre elles et forment des caractères composés. Avec l’appoint de signes complémentaires et de signes rythmiques, ce système modulaire permet de retranscrire l’intégralité la production vocale humaine avec un vocabulaire formel réduit.

De plus, tout utilisateur connaissant les sous-graphies est en capacité de déchiffrer un signe inconnu et aussi de coder une technique vocale inédite. Les signes de point d’articulation sont morphographiques. Chaque organe de la phonation possède un signe s’il est fixe, des déclinaisons s’il est mobile. Cette correspondance directe, entre signe et organe de production du son, facilite l’apprentissage et favorise la lecture.

Explosif labiodental

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Fonctionnement du systèmeFonctionnement du système

Classic Snare Drum Explosif bilabial fricatif apicodental

Occlusion de l’air au niveau des lèvres

avec relâchement explosif. L’ expiration

se poursuit, le rapporchement entre

la langue et les dents produit un son

de friction au passage de l’air.

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textetexte

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Outil de diffusion et de partageOutil de diffusion et de partage

Outil de diffusion et de partage

Pour aider à la compréhension du système, une application pédagogique interactive est en cours d’élaboration. Une version alpha a été réalisée pour permettre de tester les première fonctionnalités.

Cette première version permet aux utilisateurs de se familiariser avec la valeur des différents signes ainsi qu’avec la manière de les composer. L’application offre aussi la possibilité de découvrir les techniques vocales des beatboxers grâce à une bibliothèque, ou chaque signe est mis en correspondance avec son résultat sonore.

De plus, elle propose une initiation à l’écriture grâce à un composeur de signes. Cet outil permet d’explorer toutes les combinaisons articulatoires possibles. Ces combinaisons sont écoutables lorsqu’elles ont été répertoriées, et enregistrables lorsqu’elles sont inconnues. Cette fonctionnalité permet à chacun d’agrandir le répertoire commun en soumettant ses propres caractères composés, afin qu’ils soient intégrés aux versions futures.

Bibliothèque de sons

Outil de composition de signe

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Travail en coursTravail en cours

Travail en cours

Depuis sa création, le projet est en évolution permanente. Nous nous concentrons à présent sur trois axes principaux.

Le premier concerne le perfectionnement du système d’écriture en lui-même. Après avoir recueilli les avis de professionnels dans les domaines de la musique, de la typographie et de la linguistique, nous sommes passé à une phase de tests auprès de beatboxers chevronnés. Avec Antoine Pinchaud a.k.a Andro, champion de France 2015 ( Tag battle ), nous avons vérifié et validé le fonctionnement du système, en retranscrivant des sons. Lors de cette phase d’expérimentation, nous avons identifié des ajustements à effectuer afin de perfectionner la retranscription. Il s’agira par exemple d’affiner la segmentation de certains modes d’articulation, d’apporter des corrections morphologiques à certains points d’articulation et d’envisager l’ajout d’une série de signes d’interprétation.

Antoine qui, à l’occasion de ces collaborations, découvrait le système d’écriture a été enthousiasmé par ce nouvel outil et sa facilité d’appropriation et d’utilisation.

Parallèlement à ces ajustements techniques, un travail de recensement de sons, consistant à les enregistrer, à expliquer leur production et à les documenter a été engagé avec Antoine. Ainsi nous avons identifié 90 techniques classiques de beatbox et quelques techniques vocales qui lui sont propres. Ce répertoire intégrera sous peu la prochaine version de l’application.

Le troisième axe concerne l’application, les outils présents sur la version alpha vont recevoir une série d’améliorations et de nombreuses fonctionnalités supplémentaires. Cela concerne la création d’un outil didactique interactif, l’intégration d’un enregistreur de sons, d’un outil de composition de séquence,

d’une bibliothèque de sons, d’un répertoire personnel et l’ajout d’applications ludiques. L’ensemble de ces évolutions qui sont en cours de spécification permettront, le développement de la future version bêta, qui sera mise à disposition pour un test grand public.

L’enjeu de ce projet est de mettre au point un outil complet au service de l’ensemble des beatboxers. Il a des objectifs multiples : - Inciter le grand public à découvrir l’univers musical du beatbox - Permettre aux néophytes d’apprendre des techniques vocales étonnantes - Donner aux beatboxers chevronnés la possibilité de se perfectionner et de partager leurs savoirs.

Vous pouvez suivre l’évolution du projet et le soutenir grâce à sa page Facebook : facebook.com/vocalgrammatics/

A world standard is not something drawn up on the board. It has to prove its worth in the real world, react to its environment and develop continially.

Johannes Bergerhausen Une norme mondiale ne peut être une idée simplement planifiée. Elle doit prouver sa valeur au contact du monde réel, réagir à l’environnement dans lequel elle s’inscrit et évoluer continuellement.

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Étapes de travailÉtapes de travail

Annexes : étapes de travail

Élabration des règles de composition

des signesRecherches

morphologiques

Mise au point des premiers

signes d’organesPremiers essais de

signes composés

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Étapes de travailÉtapes de travail

Réflexions sur les valeurs rythmiques

des signesRecherches

formelles

Stabilisation typographique

Écriture des premières séquences

rythmiques

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Étapes de travail

Mise au point des règles

typographiques de combinaison