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n°9 Une société sans travail ? Rêve ou cauche- mar ? Les deux mon général ! Si elle ne fonctionnait pas avec autant de consommation et de rémunération, la so- ciété serait plus juste. Le travail ne serait plus rémunéré, nous serions plus égaux les uns à l’égard des autres. Ce serait une vie sans taxes, notamment sans TVA. Un plein d’essence ou un caddy de « ménagère de moins de cinquante ans avec temps de cerveau disponible pour TF1 », par exemple, coûte plus cher au smicard qu’à son directeur. Il y aurait plus d’égalité. Des personnes plus solidaires, avec le sens de l’entraide et de la communication, réunies pour créer quelque chose de constructif et lutter contre le chacun pour soi. Le rêve. Toujours des riches qui s’enrichissent Cependant, un monde sans travail serait comme un monument ou un chef-d’œuvre en péril. Ce serait la France défigurée. De plus, on s’y ennuierait. Sans travail, pas d’argent pour se nourrir, se vêtir, se loger. Encore moins d’argent pour se faire plaisir, pour partir en vacances, pour profiter de la vie. Et plus rien pour survivre. Plus de tra- vail, plus de sou, on reviendrait au temps de la préhistoire. Un retour en arrière. Le cauchemar. Par rapport au Moyen-âge pas de changement, il y a toujours les riches et les pauvres. Délocalisation, robotisation, informatisation suppriment de l’emploi. Le but est d’enrichir ceux qui sont déjà riches. Les autres, la grande majorité, subissent et perdent leur motivation. La reconnaissance n’existe presque plus dans le travail. Il n’y a plus de considération de l’employé. Il n’est que la représentation d’un chiffre d’affaires potentiel. Le travail, pour ceux qui en ont un, n’est plus qu’un gagne-pain dans la plu- part des cas. Mais paradoxe des paradoxes, la société pousse au crime, à la consom- mation. « La tentation est forte. L’incitation à l’achat est permanente. On a l’impression d’une normalité par l’accessibilité à tous ces produits », condamne la rédaction d’Émer- gence. Et des pauvres qui s’appauvrissent Et pourtant « on se promène avec la calcu- latrice pour ne pas dépasser son budget », reconnait cette même rédaction. « Si tu ne peux pas, tu n’as qu’à pas acheter. » C’est ce qu’on s’entend rétorquer. « Ça fait mal de se dire qu’on ne peut pas. C’est une privation. C’est frustrant. » C’est ce qu’on ressent. Plus tu es pauvre, plus tu es assisté, moins tu as le droit de t’exprimer, et plus tu fais des efforts « en obéissant au doigt et à l’œil » moins tu es récompensé. Allons à l’Élysée manifester. On plaisante… Une société sans travail ? EST-CE POSSIBLE ? SOUHAITABLE ? UNE UTOPIE, UNE CHIMÈRE ? LE SOUVENIR DU JARDIN DES DÉLICES ? Qu’est-ce qu’on in peinse ? DÉCEMBRE 2011 Journal d’informations pour et par des allocataires du RSA du territoire Val d’Authie - Val de Nièvre Vœux En 2012, tout est possible, surtout en mai Détail du tableau de Jérome Bosch, le jardin des délices. ÉMERGENCE - journal édité par l’association Cardan avec l’aide du Conseil général de la Somme Responsable de l’édition : Association Cardan http://assocardan.free.fr Comité de rédaction : Alain Trocmé, Angélina Coffinier, Anita Sannier, Annick Ques, Bénédicte Dufrancatelle, Christine Ansseau, Élodie François, Florent Périmony, Valérie Pacceu. Avec l’aide de Jacques Frantz, Lœtitia Haye, Thierry Martin Ce que nous avons devant nous, c’est la perspective d’une société de travailleurs sans travail Hannah Arendt Nicolas « Ça serait triste un monde sans travail. Pour la plupart des personnes, ne pas travailler c’est se sentir inutile. » Annick « Sans travail, on se sent dévalorisé. On n’est plus un être humain s’il n’y a plus de travail. Nos compétences, on ne peut plus les mettre en valeur, les exercer. » Valérie « Dans un monde sans travail, il y aurait peut-être plus de tolérance, d’entraide et de par- tage. Parce que là on est chacun de son côté, égoïste. » Christine « Ce serait être les uns avec les autres, alors que c’est les uns contre les autres. Aujourd’hui, le problème c’est qu’il n’y a pas de travail, donc la vie est plus dure et les gens n’y arrivent plus. » Paroles des uns et des autres À l’approche de cette nouvelle année, la rédaction d’Émergence vous remercie de l’intérêt que vous portez à la lecture du journal. Elle vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année. Elle vous présente dans la mesure du possible ses meilleurs vœux nourris d’espoir, de solidarité, de partage et d’amour. Amiens : Parfums d’hiver Jusqu’au 31 décembre, de la rue de Noyon avec sa grande roue à la place de l’hôtel-de-ville avec la mai- son du père Noël, se tient le plus grand marché de Noël du nord de la France fort de ses 150 chalets, ses nombreuses animations, notamment square Saint- Denis avec un voyage dans l’univers de Jules Verne, et divers spectacles de rue. Lundi de 14h à 19h30 ; du mardi au dimanche de 10h30 à 19h30. Conty : samedi 10 et diman- che 11 décembre Saint-Ouen : dimanche 11 décembre Naours : 10 et 11 décembre Marché de Noël L’homme est ce qu’il fait. André Malraux La Troupe des amis de Beauval présente son spectacle Solitudes en face en face. Le 15 décembre à 20h30 à Vignacourt le 16 décem- bre à 15h à Naours, le 20 décembre à Doullens, espace culturel, à 20h30, le 21 décembre à Beauval, salle des fêtes, à 20h30. Entrée gratuite Théâtre La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. Charles De Gaulle Rien ne sert d’être vivant s’il faut que l’on travaille. André Breton

Vœux Une société sans travail - intranet.cg80.fr · Ansseau, Élodie François, Florent Périmony, Valérie Pacceu. Avec l’aide de Jacques Frantz, Lœtitia Haye, Thierry Martin

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n°9

Une société sans travail ? Rêve ou cauche-mar ? Les deux mon général !Si elle ne fonctionnait pas avec autant de consommation et de rémunération, la so-ciété serait plus juste. Le travail ne serait plus rémunéré, nous serions plus égaux les uns à l’égard des autres.Ce serait une vie sans taxes, notamment sans TVA. Un plein d’essence ou un caddy de « ménagère de moins de cinquante ans avec temps de cerveau disponible pour TF1 », par exemple, coûte plus cher au smicard qu’à son directeur. Il y aurait plus d’égalité. Des personnes plus solidaires, avec le sens de l’entraide et de la communication, réunies pour créer quelque chose de constructif et lutter contre le chacun pour soi. Le rêve.

Toujours des riches qui s’enrichissentCependant, un monde sans travail serait comme un monument ou un chef-d’œuvre en péril. Ce serait la France défigurée. De plus, on s’y ennuierait. Sans travail, pas d’argent pour se nourrir, se vêtir, se loger. Encore moins d’argent pour se faire plaisir, pour partir en vacances, pour profiter de la vie. Et plus rien pour survivre. Plus de tra-vail, plus de sou, on reviendrait au temps de la préhistoire. Un retour en arrière. Le cauchemar. Par rapport au Moyen-âge pas de changement, il y a toujours les riches et

les pauvres. Délocalisation, robotisation, informatisation suppriment de l’emploi. Le but est d’enrichir ceux qui sont déjà riches. Les autres, la grande majorité, subissent et perdent leur motivation. La reconnaissance n’existe presque plus dans le travail. Il n’y a plus de considération de l’employé. Il n’est que la représentation d’un chiffre d’affaires potentiel. Le travail, pour ceux qui en ont un, n’est plus qu’un gagne-pain dans la plu-part des cas. Mais paradoxe des paradoxes, la société pousse au crime, à la consom-mation. « La tentation est forte. L’incitation à l’achat est permanente. On a l’impression d’une normalité par l’accessibilité à tous ces produits », condamne la rédaction d’Émer-gence.

Et des pauvres qui s’appauvrissentEt pourtant « on se promène avec la calcu-latrice pour ne pas dépasser son budget », reconnait cette même rédaction. « Si tu ne peux pas, tu n’as qu’à pas acheter. » C’est ce qu’on s’entend rétorquer. « Ça fait mal de se dire qu’on ne peut pas. C’est une privation. C’est frustrant. » C’est ce qu’on ressent. Plus tu es pauvre, plus tu es assisté, moins tu as le droit de t’exprimer, et plus tu fais des efforts « en obéissant au doigt et à l’œil » moins tu es récompensé.Allons à l’Élysée manifester. On plaisante…

Une société sans travail ?EST-CE POSSIBLE ? SOUHAITABLE ? UNE UTOPIE, UNE CHIMÈRE ? LE SOUVENIR DU JARDIN DES DÉLICES ?

Qu’est-ce qu’on in peinse ?

DÉCEMBRE 2011Journald’informationspour et pardes allocatairesdu RSAdu territoireVal d’Authie -Val de Nièvre

VœuxEn 2012, tout est possible, surtout en mai

Détail du tableau de Jérome Bosch, le jardin des délices.

ÉMERGENCE - journal éditépar l’association Cardanavec l’aide du Conseilgénéral de la SommeResponsable de l’édition :Association Cardanhttp://assocardan.free.frComité de rédaction :Alain Trocmé, AngélinaCoffinier, Anita Sannier,Annick Ques, BénédicteDufrancatelle, ChristineAnsseau, Élodie François,Florent Périmony, ValériePacceu.Avec l’aide de JacquesFrantz, Lœtitia Haye,Thierry Martin

Ce que nous avons devant nous, c’est la perspective d’une société de travailleurs sans travail

Hannah Arendt

Nicolas « Ça serait triste un monde sans travail.Pour la plupart des personnes, ne pas travailler c’est se sentir inutile. »Annick « Sans travail, on se sent dévalorisé. Onn’est plus un être humain s’il n’y a plus de travail.Nos compétences, on ne peut plus les mettre en valeur, les exercer. »Valérie « Dans un monde sans travail, il y aurait

peut-être plus de tolérance, d’entraide et de par-tage. Parce que là on est chacun de son côté, égoïste. »Christine « Ce serait être les uns avec les autres, alors que c’est les uns contre les autres. Aujourd’hui, le problème c’est qu’il n’y a pas de travail, donc la vie est plus dure et les gens n’y arrivent plus. »

Paroles des uns et des autres

À l’approche de cette nouvelle année, la rédaction d’Émergencevous remercie de l’intérêt que vous portez à la lecture du journal.Elle vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année. Elle vous présente dans la mesure du possible ses meilleurs vœux nourris d’espoir,de solidarité, de partageet d’amour.

Amiens : Parfums d’hiverJusqu’au 31 décembre, de la rue de Noyon avec sa grande roue à la place de l’hôtel-de-ville avec la mai-son du père Noël, se tient le plus grand marché de Noël du nord de la France fort de ses 150 chalets, ses nombreuses animations, notamment square Saint-Denis avec un voyage dans l’univers de Jules Verne, et divers spectacles de rue.Lundi de 14h à 19h30 ;du mardi au dimanche de 10h30 à 19h30.Conty : samedi 10 et diman-che 11 décembreSaint-Ouen : dimanche 11décembreNaours : 10 et 11 décembre

Marché de Noël

L’homme est ce qu’il fait.André Malraux

La Troupe des amis de Beauval présente son spectacle Solitudes en face en face.Le 15 décembre à 20h30à Vignacourt le 16 décem-bre à 15h à Naours,le 20 décembre à Doullens,espace culturel, à 20h30,le 21 décembre à Beauval,salle des fêtes, à 20h30.Entrée gratuite

Théâtre

La vie n’est pas le travail :travailler sans cesse rendfou. Charles De GaulleRien ne sert d’être vivants’il faut que l’on travaille.

André Breton

Marc Pfeil, informaticienprogrammeur

Fabienne Pfeil Quès,techniciennede laboratoire

Régis Cocu,retraité

Marie-Élise Saguez,responsable de la

médiathèque de St-Ouen

Croyez-vous à un monde sans travail ?R. C. Un monde sans travail c’est la galère par manque d’argent. Le pouvoir d’achat esten baisse : pas de courses, pas de loisirs, pas de droits aux crédits. Ça nous interdit beau-coup de choses, on ne peut pas payer son loyer, on se retrouve sous les ponts.M.-É. S. Imaginons un monde sans travail : on reviendrait au temps jadis où la principa-le occupation pour survivre était de se nour-rir, se vêtir et avoir un toit sur la tête. Que faisaient ceux qui ne savaient pas coudre, chasser, construire ? Ils allaient demander à ceux qui « savaient » de le faire pour eux en échange de biens en nature : victuailles, meubles… Un « savoir faire » a ainsi été re-connu ; un besoin d’un côté l’amenait à une rétribution de l’autre.Un monde ne peut être sans travail, l’aug-mentation de la population et de ses besoins, le rend indispensable. Le travail évolue, des métiers disparaissent, d’autres apparaissent. Mais cela est, et reste une valeur qui permet de faire vivre le quotidien.M. P. Un monde sans travail voudrait diresans argent, fondé sur des services ou deséchanges de savoir-faire.L’homme est fait pour évoluer et non pas sta-gner, donc forcément pour inventer des nou-veaux procédés pour avoir plus de confort et plus de rendement.

L’homme n’a jamais pu se contenter de ce qu’il possède, mais c’est aussi ce qui lui permet d’avancer, de découvrir de nouvelles choses.Personne ne peut échanger des ficelles pi-cardes contre une voiture ou un lave-linge contre un vaccin. Ce sont toujours les rêves et projets qui font progresser.F. P. Q. Notre société est fondée sur la consommation, et tout un chacun est tenu de percevoir de l’argent pour pouvoir acheterdes produits de la vie courante.De plus, avoir un travail permet de participer à la société, être reconnu pour son travail. Sans travail, il est très difficile de trouver saplace, et bien souvent la perte d’un emploiest vécue comme une désocialisation.Un monde sans travail nous ferait revenir autemps où les hommes produisaient leurs pro-pres biens de consommation (potager, pou-lailler…).Cependant, cela accentuerait les inégalités sociales et risquerait de rendre le monde plus anarchique en rendant les hommes envieux et jaloux les uns envers les autres.Ne plus travailler serait pour moi une chosetrès difficile à vivre car je pense que le tra-vail permet de s’accomplir et de se connaîtresoi-même.

LE RELAIS EST UN RÉSEAU D’ENTREPRISES À BUT SOCIO-ÉCONOMIQUE INSTALLÉ À L’ÉTOILE POUR LUTTER CONTRE L’EXCLUSION. IL EMPLOIE DES PERSONNES ORPHELINES DE TRAVAIL.En 2004, la fermeture de l’usine les Moulins Bleus pour raison économi-que a pour conséquence le licenciement de 200 personnes. Les entrepri-ses ayant fermé les unes après les autres, une dy-namique collective (élus, communauté de commu-nes, Conseil général) a permis à ce site de redémarrer l’activité avec une cinquantaine de personnes grâce à la création du Relais 80, antenne du réseau national de cette as-sociation.L’activité principale concerne le textile avec la collecte, le tri et le recyclage. Le Relais propose aussi d’autres métiers : la fabrica-tion de peinture, le conditionnement…À L’Étoile, la boutique Ding Fring commer-cialise les textiles collectés et qui sont en très bon état. Elle propose des articles d’habillement de seconde main à petit prix. Les arrivages sont permanents. On y trouve des vêtements de marque, vintage, rétro,

costumes, tailleurs. Il y a aussi des accessoires, des chaussures, de la ma-roquinerie. Les hommes, les femmes et les enfants peuvent donc satisfaire leurs envies. « Ding Fring, quand bonne affaire rime

avec solidaire ! », le slogan de cette boutique ne peut

que susciter l’adhésion. Le site de L’Étoile a ouvert un magasin de meubles dans lequel se vendent des meubles en kit, des meubles de bureau, des meubles anciens, des meu-bles et objets de brocante. Il est ouvert le mercredi et le samedi aux mêmes horaires que la boutique.

du lundi au vendredi de 13h30 à 17h, le sa-medi de 10h à 12 h et de 13h30 à 17h30.

Foch : du lundi au samedi de 9h30 à 12h et de 14h à 18h30.Coordonnées : www.dingfring.com

Le Ding Fring de L’Étoile

Tout c’qu’on foé pour nous

Réactions à réactions

Tchottes causettes

INFOS PRATIQUESA DI L A g en c e d ép a r t e -m en t d ’i n f o rm at i o n s u r l e l o g em en t

L’ADIL a pour fonctions essentielles d’informer et de conseiller.Elle offre une information neutre, gratuite et person-nalisée sur tous les aspects juridiques, financiers et fis-caux relatifs au logement.Dans le domaine juridique, l’ADIL informe sur :- les droits et obliga-tions des locataires (bail, loyer et charges, dépôt de garantie, état des lieux, réparations…),- les relations de voisi-nage,- la réglementation sur la qualité de l’habitat (décen-ce, insalubrité, amiante, plomb, termites…).Maison du Logement13 boulevard Maignan-Larivière 80000 AMIENSTél. : 03 22 71 84 50Mail : [email protected]

L e R e l a i s , u n e b o n n e é t o i l eLa vie s’achève, mais letravail jamais

Proverbe arabe

V i s m a v i e av e c lac o m p a g n i e Ch en ev oyLa compagnie Chenevoy se produit mardi 17 janvier à 20h30 dans la salle des fê-tes de Domart-en-Ponthieu. À l’affiche Vis ma vie, une pièce de théâtre écrite à partir de témoignages re-cueillis auprès d’habitants de la vallée de la Nièvre par Valérie Deronzier, écrivain.Prix des places : 8 plein tarif ; 5 tarif réduit ; 2,5 jeune public et scolaires.

R e p ri s e d ’em p l o iVous avez repris un emploi au cours du mois, vous de-vez fournir les justificatifs de votre activité. Envoyez la photocopie de vos bul-letins de salaire à l’adresse ci-dessous : Centre informa-tique 25, TSA 35112, 27093 ÉVREUX Cedex 9.Ne pas les adresser à votre agence pôle emploi.