Voici les illustrations d'Henri Ramey pour le livre de Marguerite Hebrard-Bennett

Grâce à M. Georges Forestié, je peux communiquer les infos suivantes : Marguerite Hébrard-Bennett, est née à Nègrepelisse le 16 septembre 1874, fille de Jean Soulié et de

Marguerite Giraudon. Elle s'est mariée à Paris le 4 juillet 1907 avec Enoch Arnold Bennett, écrivain et journalistes britannique, né en 1867, dont elle a divorcé en 1921. Par sa mère

elle est l'arrière petite fille d'une Marguerite Hébrard (1814-1875) à laquelle elle a emprunté son pseudonyme. Son acte de naissance n'indique malheureusement pas en

mention marginale le lieu et la date de son décès, sans doute parceque les personnes qui ont déclaré celui-ci ignoraient sa commune de naissance.

Louis Gaston Henri Ramey est né le 16 décembre1890 à La Fère dans l'Aisne, fils de Charles Gaston Ramey, médecin aide major, domicilié à Toulouse, et d'Eugénie Joly. Il est décédé à

Paris le 31 décembre 1977.

Cane couveuse

Elle suit ou précède Ses tout petits qui tantôt nés,

Ignorent qu'ils sont des poulets.

Tui... Tui... Autour d'elle ils s'agitent. Elle les guide gentiment,

Vers les prés ou sur la pelouse Où volailles vont fréquemment.

Lorsque cette cane rencontre

Une famille de canards, Qui cherche l'eau, la fiente,

Elle la suit naïvement.

Au bord de l'étang ils s'arrêtent, Les poussins mignons, ses enfants ;

Ils hésitent, ils tournent la tête, Ils hésitent inlassablement,

Puis s'en retournent carrément !

Les poussins grandis l'ont quittée...

Seule, le cœur déchiré, Elle partit vers l'eau pour s'y baigner.

Sur son chemin elle croisa Une poule à la patte cassée

Suivie de sa couvée.

«Mon aide, poule, la veux-tu ? Je suis cane, c'est entendu!

Mais les poussins, ça me connaît ; J'en ai élevé tout l'été.

«Cane, ma sœur, moi j'ai couvé,

L'été dernier, des canetons Qui se baignaient tous sous mon nez ».

«Cane, mon amie, laisse faire !...

Jamais l'homme ne tuera Notre noble instinct de mère !...

Conduis mes poussins vers les prés, Remplis de verdure et d'insectes;

Ils suivront, ils ne sont pas bêtes !... Mais ce soir, je les reprendrai !...»

La tricoteuse

Les Commerçants

Les commerçants sont d'honnêtes gens Qui se paient, qui se paient !...

On a beau tout tarifier, Ils se chargent de tout augmenter !

C'est partout la carte forcée, Au magasin ou au marché.

Les uns sont affables,

Et tant mieux; Il est, ma foi, assez pénible

De verser son argent A des gens

Qui ne sont pas contents.

« Tout est cher », on va répétant. A cela le marchand répond :

— « J'ai des taxes plus et tant, Je ne puis conserver un rond. »

On le croit, car la concurrence

L'oblige à tout moderniser. Les devantures tapageuses,

Les beaux sièges, les hauts-parleurs, Les coquettes et belles vendeuses,

Ça coûte cher !...

La marchandise, public, augmente... Car le luxe il faut le payer !... Et c'est vous qui le réclamez.

Le Cantonnier

Je parle du cantonnier Qui, après avoir toiletté

Le bord de la grand'route, Rentre tous les soirs chez lui; *

Et non de celui qui, Eté comme hiver

Isolé sur la grand'route, Nettoie fossés, bouche des trous,

Respire la terre et l'air doux, Rêve à ses enfants, à sa femme,

Pour lesquels péniblement, Il supporte l'isolement.

Le cantonnier de la commune Aime la soupe, le bon vin;

C'est un vrai et bon chrétien.

On parle de sa bonne fortune; Sa femme l'aime, il est heureux.

Cependant, il gagne très peu; Qu'importe, il est heureux !

Le cantonnier, ce bien brave homme,

Travaille, s'arrête, fait un somme; Puis reprend mécaniquement

Son pic et ses instruments.

En passant, les automobilistes Le reconnaissent, le saluent.

Il arrive qu'un garagiste S'arrête pour dire : — « Comment vas-tu ? »

Le cantonnier, jamais malade,

Répond invariablement : « Tout aussi bien que mes salades,

Ma femme et mes enfants. »

Le cantonnier est gai, il chante; Il connaît les airs du pays.

Il fredonne ceux des vedettes; La radio les lui a appris.

Très curieux, sans en avoir l'air, Ce cantonnier, bien renseigné

Sur les braconniers, les maraudeurs, De personne n'a peur.

II connaît bien des amoureux, Qui, sans vergogne,

Sous le ciel se rendent heureux Comme près de l'eau la cigogne. Il prédit souvent qu'un bâtard

Naîtra bientôt dans la commune... A moins que par hasard

Un gars ne dise à sa brune : « Ne t'en fais pas...

Chez le maire, on ira ! Ça ira ! … va ! »

L'Ecole municipale

Tous les enfants de la commune Vers l'école dirigent leurs pas;

C'est indiqué et c'est la loi, Et c'est là leur bonne fortune!

Ils quittent pendant des heures

Le foyer de leurs parents, De cinq à quatorze ans;

Ils sont simples et bons enfants! La porte de l'école

Pour quelques-uns n'est pas très loin, Mais les enfants des paysans,

Sous la neige, le soleil ou le vent, Journellement font plusieurs lieues,

Sans paraître trop malheureux!

Ils ânonnent tous sur leurs bancs Les leçons que leur maître

Va sans cesse répétant D'un bout de l'an à l'autre.

A force de rabâcher,

Patiemment, sans se lasser, Les enfants de la commune

Savent lire, compter et chanter, Et c'est là leur bonne fortune!

Des bancs de l'école ils iront

Marcher derrière leur charrue, Ou vendre du café, des denrées, * Ou s'asseoir au banc d'un lycée.

Toujours, toujours ils penseront

Aux études de leur enfance; Le cœur joyeux, ils rediront

Qu'en leur maître ils avaient confiance.

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L'école municipale, solidement fixée A l'entrée du village,

Voit les enfants qu'elle a aimés, Qu'elle a instruits, protégés,

Poursuivre sagement leur vie, Au pays.

Vers elle ils lèvent les yeux... Ils pensent aux jours trop courts, Où, ignorant tout de la vie,

Ils n'avaient ni biens ni soucis, Comme aujourd'hui !

L'église

La place du marché

La fête au village

La Fête-Dieu

Fête champêtre

Fête champêtre

Buvez du vin :

C'est le baptême D'un petit être féminin !

C'est le parrain, C'est la marraine, Qui versent le vin

De leurs biens.

Ils ont des hectares de vignes, Des poules, des oies, des canards,

Des monticules de farine, Du vieux vin et du Cognacq.

Leur champ de pommes de terre Engraissera quelques cochons. Ce sont de riches propriétaires,

Possédant bétail et maisons.

Des gens pareils, lorsqu'ils baptisent Un nouveau-né de la famille,

Après la sortie de l'église, Fêtent par de bons mets

La nouvelle baptisée. ............................ ...

C'est l'été ! Arlette ils ont baptisée...

Ils portent habits des dimanches; Ils sont nombreux à s'amuser En l'honneur de la baptisée.

Buvez du vin,

C'est le baptême De la fille d'un paysan,

Dont la chère et bonne marraine Aime les gars qui sont contents !

Buvez du vin !

La barrique est pleine : C'est la barrique du parrain!

Versez du vin !... Chantez, riez, la vie est belle !...

Arlette pleurera demain...

Le fossoyeur