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Concours photo p. 16 Jasons ossements p. 10 Odonthologie Judiciaire p. 22 Volume 11 | Numéro 3 | Automne 2013 Lac Mégantic 1 ère partie

Voir-Dire, vol 11, numéro 3

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Journal du LSJML

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Page 1: Voir-Dire, vol 11, numéro 3

Concours photop. 16

Jasons ossementsp. 10

Odonthologie Judiciairep. 22

Volume 11 | Numéro 3 | Automne 2013

Lac Mégantic1ère partie

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VOLUME 11, NUMÉRO 3AUTOMNE 2013

Photo de la couverture par :Pascal Mireault

Rédacteur en chefDenis Cimon - [email protected]

Direction artistique/GraphismeThierry Marcoux - [email protected]

Mise en pageNabil Laham - [email protected]

Équipe de rédaction Isabelle Loranger - [email protected]

Vahé Sarafian - [email protected] Mercier - [email protected]

Révision linguistique et correctionDenis Cimon - [email protected]

Isabelle Loranger - [email protected]

Direction PhotoThierry Marcoux - [email protected]

Collaboration rédaction / photographiesZ. Bahi, T. Bakhardzieva, D. Granger, M. Lamarche,

M. Lapointe, L. Lavergne, C. Maltais, K. Marcoux-Legault, S. Noël, J. Tardif, J. Tessier, K. Thibodeau

Le Voir-Dire est publié environ trois fois par année par le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale et distribué aux employés, aux retraités et aux différents

contributeurs du LSJML.

Toute correspondance peut-être adressée au: Voir-Dire, Équipe de rédaction,1701 rue Parthenais, 12ième étage, Montréal, Québec, CANADA H2K 3S7.

Téléphone: (514) 873-3301 poste 61583. Adresse courriel: [email protected]

Tous droits réservés pour tous les pays. Toute traduction, adaptation ou reproduction de tout ou en partie par

quelque procédé que ce soit est interdite sans l’autorisa-tion de la Rédaction du Voir-Dire du LSJML.

© Décembre 2013, Voir-Dire, LSJML

Dans ce Numéro

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Dans nos activités professionnelles, nous sommes tous appelés à côtoyer sur une base quotidienne les aspects sordides de la nature humaine, que ce soit physiquement (par exemple en manipulant des objets désagréables, en Biologie ou en Médecine légale) ou psychologiquement (par exemple en lisant le journal intime d’un individu dérangé, en Documents). Cela peut devenir difficile à la longue et chacun d’entre nous se protège à sa façon (l’humour noir étant un mécanisme assez répandu…).

Mais, de temps à autre, nous arrive un dossier qui, tout en étant ardu sur le plan physique et mental, nous permet de voir l’effet de notre travail sur la population; je pense évidemment ici à ce qui a occupé tout l’espace médiatique cet été, la tragédie de Lac-Mégantic.

Dans un cas comme celui-là, nous comprenons tout de suite à quoi nous servons : nous ne sommes plus simplement un outil collectif et invisible du système judiciaire, nous sommes un groupe de travailleurs spécialisés qui rendent un service essentiel à des individus. Cet été, à Lac-Mégantic, les gens du laboratoire (autant ceux et celles qui étaient sur place que ceux qui ont travaillé davantage dans l’ombre des laboratoires) ont eu un impact considérable sur la population, des gens comme vous et moi qui cherchaient à retrouver un proche disparu, dans le but de faire son deuil d’une manière normale.

Ce qui ressort des entrevues que nous avons effectuées (et dont vous trouverez le résultat en page 6), c’est que ce fut une expérience traumatisante, mais aussi très valorisante. L’odontologie judiciaire est une des techniques utilisées pour l’identification des victimes dans un dossier de ce type; cette pratique a beaucoup évolué et nous en avons fait un portrait, que vous pourrez lire en page 22.

Le Voir-Dire d’automne contient aussi beaucoup d’autres articles : récits de deux dossiers particuliers (enfant secoué et ADN canin); résultats du sondage effectué auprès de vous, nos lecteurs; bref compte-rendu du Congrès des technologistes médicaux, auquel deux des nôtres ont participé; résultats du 6e Concours photo; activités sociales récentes; profils d’employés (certains connus de tous, d’autres moins); suite des travaux effectués pour l’Archevêché de Montréal; et bien d’autres choses encore.

Je vous souhaite bonne lecture et, étant donné la parution tardive de ce numéro d’automne, de très Joyeuses Fêtes!

Denis Cimon

Rédacteur en chef.

Le Voir-Dire tient à souligner le fait que l’essor et la reconnaissance du LSJML ne sont pas uni-quement liés au travail des professionnel-le-s ou de la direction, mais qu’ils peuvent aussi passer par l’implication des technicien-ne-s de laboratoire, comme le démontre l’article en page 11.

Un gros merci à Jolyne Tessier et Catherine Maltais pour leur enthousiasme et pour avoir pris la peine de rédiger et de nous faire parvenir cet article.

L’Équipe Phot

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Mots du DG

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Parmi les faits marquants qui auront caractérisés notre laboratoire au cours des vingt dernières années, aucun n’aura eu autant d’impacts que celui de l’explosion des wagons de pétrole dans la nuit du 6 juillet dernier au Lac Mégantic.

Dès les premiers instants, nous avons été impliqués dans le cadre du programme « Gestion des décès multiples » et de l’opération Filet IV de la Sureté du Québec. Deux pathologistes et un assistant-patho-logiste se rendent sur les lieux dès le lendemain. Ils seront bientôt suivis par une anthropologue judiciaire de Toronto contractuelle au Laboratoire. Dès le lundi, l’équipe d’opération se met en marche. Tôt le matin, odontologue, biologiste, pathologistes, directeurs de service (médecine légale, biologie, administration), directeur général, nous sommes en contact avec le bureau du coroner. Nous attendons les premiers corps des personnes portées disparues.

Heureusement, nous étions prêts. Dès lors, un véritable travail d’équipe se met en branle. Les pathologistes, assistant-pathologiste et anthropologue judiciaire fouillent la scène afin de retracer les corps et les pièces anatomiques à faire parvenir au laboratoire pour fin d’identification. Les pathologistes et assistant-pathologistes au laboratoire effectuent les expertises nécessaires à l’identification en collaboration avec les odontologues et les biologistes. Les autorités

politiques, judiciaires et la population en général sont sceptiques quant aux résultats possibles d’identification. Devant une tragédie d’une telle ampleur, où tout est tellement brûlé, calciné, bien peu croyaient possible l’identification des personnes disparues.

Pourtant, nous avons relevé le défi. Bien plus, nous avons été en mesure d’identifier trente-huit personnes portées disparues en l’espace de 19 jours. De l’inattendu, de l’inespéré. Évidemment, tout cela grâce à un travail d’équipe, non seulement au laboratoire mais également avec les corps policiers et le Bureau du coroner à l’inté-rieur du programme « Gestion des décès multiples » de notre ministère. Des félicitations et des remerciements également à tous les collègues du laboratoire qui ont su relever le défi de maintenir les autres services du laboratoire pendant cette période de temps fort occupé.

Nous avons su démontrer dans le cadre de cette catastrophe, que nous n’aurions jamais souhaitée par ailleurs, une rigueur, une efficacité et un professionnalisme qui honore tout le personnel du laboratoire.

Yves ”Bob” Dufour

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Merci à tous ceux et celles qui ont pris le temps de répondre à notre sondage; un taux de réponse de plus de 80%, c’est excellent.

Première question, bien importante : Lisez-vous le Voir-Dire?

Parmi tous les répondants, 94% lisent le Voir-Dire. Ceux qui ne le lisent pas nous disent que c’est parce qu’il n’est pas disponible en version papier. Je sais que c’est plus facile avec sa propre copie papier, pour lire à la maison ou en transit, etc. Mais n’oubliez pas que des copies papier sont disponibles et peuvent être empruntées chez les secrétaires de tous les Services, de même qu’à la bibliothèque.

Deuxième question : Préférez-vous lire le Voir-Dire…?

Là, les opinions sont à peu près également partagées : 46% des répondants préfèrent la version papier, 47% la version électronique; les quelques autres mentionnent d’autres supports, comme le téléphone intelligent ou la tablette électronique.

Troisième question : Comment lisez-vous le Voir-Dire?

Merci de votre intérêt : 54% d’entre vous lisent le Voir-Dire d’un bout à l’autre, c’est très flatteur pour l’équipe! 45% lisent certains articles seulement, ce qui est tout à fait correct. 1% regardent uniquement les images (j’avoue que je n’avais pas imaginé le Voir-Dire faire partie de la catégorie des magazines « qu’on lit pour les images », mais c’est probablement mon esprit mal tourné qui voit dans ce choix des choses…)

Quatrième question : Que pensez-vous des articles/chroniques suivant(e)s?

Parmi les articles/chroniques que vous trouvez « intéressants » ou « très intéressants », les grands gagnants sont les dossiers de nos experts (avec un score de 96%), les chroniques sur la science (95%) et la chronique Profil (87%), suivis de près par le concours photo

(84%). Vous aimez aussi les reportages sur les activités sociales du LSJML (79%) et les voyages (73%). De plus, aucun article/chronique ne tombe en dessous de la barre des 50% de lecteurs intéressés, ce qui est une bonne nouvelle.

Cinquième question : Quels sont les sujets ou articles qui manquent au Voir-Dire?

Encore une fois merci : 28% d’entre vous considèrent que le Voir-Dire est très bien comme il est. Les améliorations que les lecteurs interrogés souhaiteraient voir, c’est davantage d’articles portant sur les sciences judiciaires (58%) et des chroniques orientées vers le divertissement (24%).

Sixième question : Seriez-vous intéressé(e) à participer au Voir-Dire?

Là, une surprise : 5 personnes ont répondu « oui » et 11 « oui mais avec de l’aide ». Je demanderais à ces 16 personnes de ne pas hésiter à s’identifier à moi ([email protected]) ou à un des autres membres de l’équipe (toutes les adresses courriel sont en page 2 du Voir-Dire); il nous fera plaisir de vous donner toute l’aide et/ou le soutien nécessaire pour que vous soyez en mesure de contribuer à la production d’un Voir-Dire de qualité.

Ce que l’équipe retient de l’exercice du Sondage 2013, c’est que vous êtes généralement assez satisfait(e)s de votre journal. Nous allons donc continuer à y travailler, pour notre plus grande satisfaction et votre plus grand plaisir, en tenant compte le plus possible de vos commentaires. D’ailleurs, à ce sujet, n’attendez pas nécessairement le prochain sondage pour nous en faire part : envoyez-nous des courriels, téléphonez-nous ou accrochez-nous dans les corridors ou la cafétéria, ce journal vous appartient.

Merci de votre soutien et de votre intérêt.

Denis Cimon

Sondage

Résultats du sondage auprès de nos lecteurs

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Bonjour Denis,

Merci pour ce beau cadeau en l’honneur du 10e

anniversaire du Voir-Dire. La perspective historique est

toujours au rendez-vous. La cordialité du fonctionnement

de l’équipe de lecture est impressionnante. Les nouvelles

appropriées du programme d’aide sont réconfortantes et

rassurantes. La ligue des retraités s’enrichit de nouvelles

recrues tandis que la relève triée sur le volet nous épate.

Quant au mot du directeur, sa présence discrète est

rassembleuse.

J’ai eu l’occasion de dîner avec Michèle Langlois

toujours enthousiaste et vivifiante.

Bravo à tous.

P.S. Vous avez un beau camion, plus fonctionnel

encore. Je l’avais aperçu à la télé sur une scène de crime.

Andrée Lehmann

Bonjour groupe,

J’ai beaucoup aimé tout le contenu qui était fort intéressant

et joliment présenté. Comme il s’agissait d’une « luxueuse »

édition papier, j’ai pris grand plaisir à la parcourir en prenant

mes pauses-cigarette dehors.

J’ai été particulièrement intéressée par tous les articles

mettant en vedette nos collègues, tels : « La petite histoire

du Voir-Dire »; « Départ de Michèle, 40 ans de carrière! »;

« Mélanie Pichette assistante-pathologiste »; ainsi que par

les articles en rapport avec les sciences et technologies :

« Sexe et Écriture » - qui m’a fait bouillir les sangs, pour

employer une expression digne de l’époque; « Écriture et

cerveau » (ne serait-ce pas une tentative de la part de Vickie

pour persuader des journalistes amateurs de s’enrôler dans

le Voir-Dire?) et « Le laboratoire mobile », truffé de détails

savoureux.

J’ai également apprécié le « Club de lecture ».

Je m’en voudrais d’oublier l’article sur le coeur de Mgr

Bourget dont le côté rocambolesque m’a fort divertie.

Merci pour les bons moments de lecture que vous nous

apportez!Isabelle Marineau

Bonjour Denis,

Je viens de recevoir la dernière édition du Voir-Dire par la poste.

Félicitations pour ta participation à ce journal au cours des 10 dernières années! Même si je ne profite plus de ce dernier, je peux te dire que j’aimais beaucoup le lire entre 2003 et 2007 (date de mon départ du LSJML).Continuez votre bon travail et, si je puis me permettre une suggestion d’article pour le prochain numéro, je suis certaine que les employés du labo sont à pied d’oeuvre pour résoudre la scène de crime du Lac Mégantic. Il serait sûrement intéressant d’entendre comment leur participation a aidé l’enquête en cours et comment ils ont vécu l’expérience.

De plus, si le Voir-Dire est maintenant en version électronique, serait-il possible pour moi de le recevoir? J’adorerais lire les articles que vous écrivez avec tant de dévouement!Encore merci et au plaisir!

Annie Trépanier (ancienne de la Biologie)

De nos Lecteurs

Bonjour M. Denis Cimon,

Bonjour à vous et à toute l’équipe du Voir-Dire.Tous mes meilleurs voeux pour ce 10e Anniversaire!Toutes mes félicitations pour cette grande réalisation.Je vous remercie pour la copie que vous m’avez envoyée.Cela fait un bon bout de temps que j’avais perdu tout contact avec le journal et j’aurais aimé que ce contact continue.Bonne Chance et Longue Vie au Voir-Dire.

Salutations.

Dr Claude Pothel, pathologiste judiciaire retraité.

Les op in ions expr imées dans cet te chron ique sont ce l les des auteur s e t ne représentent pas nécessa i rement ce l les de l ’équ ipe du Vo i r -D i re .

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La scèneQuand Caroline Tanguay est arrivée le lundi 8 juillet sur la scène apocalyptique de l’incendie à Lac-Mégantic, le centre-ville brûlait déjà depuis presque 48 heures et le brasier n’était pas encore éteint. Les policiers de la SQ attendaient avec impatience l’arrivée de l’équipe du LSJML et avaient déjà procédé à des transferts des corps et en avaient mis quelques-uns sous scellés. Caroline a immédiatement demandé des renforts auprès de ses collègues du Labo et s’est plongée dans la mêlée pour tenter de protéger les scènes afin de ne pas perdre de précieuses informations, par exemple les positions des corps. Elle s’est jointe aux équipes de la SIJ et autres corps de police procédant aux fouilles. Sa première tâche était de préserver l’intégrité des scènes pour permettre une analyse systématique des lieux quand le feu serait maitrisé.

La première constatation était qu’il y avait un grand nombre de corps dans un assez bon état pour permettre leur identification. L’effondrement de la bâtisse du « Musi-Café » et la concentration des efforts des pompiers sur l’arrosage des wagons, concentrés à l’arrière de cet édifice, avaient protégé plusieurs

des dépouilles trouvées à cet endroit, contrairement aux maisons avoisinantes où les résidents avaient été presque complètement calcinés.

L’immensité de la scène était aussi impressionnante : plus de 2 km2, « c’était plus grand que la scène du 9/11 à New York » dira Renee Kosalka, l’anthropologue venue en renfort de Toronto pour épauler l’équipe locale et qui avait « fait » New York ainsi que les charniers de Bosnie, le tsunami d’Indonésie et la ferme Pickton en Colombie-Britannique.

Conditions de travailDurant les deux semaines suivantes, les membres de l’équipe du labo (Caroline Tanguay, Jean-Luc Laporte, Luc Parent et Renee Kosalka) ont fouillé systématiquement toutes les scènes (il y en avait plus de trente) et amassé tous

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Lac Mégantic6 juillet 2013

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les indices, objets, ossements, dents, etc., susceptibles d’appartenir aux disparus. Les fouilles se déroulaient dans des conditions très difficiles à cause des gigantesques quantités de pétrole qui s’étaient déversées sur le sol et qui s’accumulaient, à certains endroits plus creux. Les pompiers devaient aspirer le liquide pour que les pathologistes puissent faire leur travail, avant que le pétrole ne s’y infiltre à nouveau.

À part la chaleur accablante, il fallait aussi composer avec les émanations toxiques des sols contaminés ainsi qu’avec le niveau de bruit élevé causé par la machinerie lourde en action continuellement, les génératrices, les ventilateurs. Les pompiers mesuraient les niveaux de benzène dans l’air et aussi du monoxyde de carbone (CO) à cause de tout l’équipement en fonction et alertaient les gens sur les scènes de quitter quand les niveaux devenaient alarmants. Le port de survêtements, masques et parfois des bonbonnes ajoutait à l’inconfort des longues journées de travail de 14 à 15 heures au bout desquelles l’équipe, exténuée, avait à peine assez d’énergie pour avaler une bouchée et assister à une réunion de débriefing et de planification, avant de s’écraser au lit jusqu’au petit matin.

Esprit d’équipeOn penserait que la présence sur un même théâtre d’autant de corps de métiers et de police créerait des rivalités et des frictions quand les yeux du monde entier sont tournés vers eux, mais la réalité telle que décrite par nos représentants est tout autre. En effet, les participants aux recherches sont unanimes pour louanger l’atmosphère de solidarité et d’entraide qui régnait sur la

scène. À 6 heures du matin, pathologistes, policiers, pompiers, grutiers et autres spécialistes se retrouvaient sur la scène, prêts à affronter une autre longue journée de dur labeur. Un vétéran de l’armée s’était donné pour tâche de distribuer des Mr Freeze à tous les travailleurs des scènes : une initiative personnelle qui a été grandement appréciée, par les grandes

chaleurs qui accablaient la ville en cette période estivale. On constate que devant l’énormité de la situation, les gens se serrent les coudes et oublient leurs petits problèmes personnels.

Entretemps au laboPendant que l’équipe sur place procédait aux fouilles, les pathologistes, odontologistes, biologistes et autres s’activaient au labo pour identifier le plus rapidement possible les restes des victimes. Les fiches dentaires étaient sollicitées des dentistes, des hôpitaux, des compagnies d’assurances, de la SAAQ, afin de procéder aux comparaisons. Puisque deux éléments identificateurs différents sont nécessaires pour une confirmation d’identité, tous les corps et fragments utilisables devaient être analysés en ADN aussi. Plusieurs victimes portaient encore leurs effets personnels, tels que des bijoux et des cartes d’identité et plusieurs des corps, surtout ceux trouvés au Musi-Café, étaient relativement bien conservés. Les attentes étaient donc très élevées pour identifier, sinon toutes, au moins la plupart des victimes. Des réunions quotidiennes avaient lieu tôt le matin, réunissant des représentants du coroner et du LSJML pour faire le point sur la situation et planifier la journée. Des tableaux résumant

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les analyses terminées et celles à faire étaient communiqués à tous les intéressés. Quand les fragments d’os devinrent trop petits ou endommagés pour analyse locale, des organismes externes furent contactés pour des recherches plus poussées avec des méthodes non disponibles au labo tel que l’ADN mitochondrial.

Deuxième équipe à Lac-MéganticAprès deux semaines de travail intense, la première équipe, exténuée, était remplacée par Yann Dazé, Jacques Beauchemin Jr et Sonia Roy. Ce petit groupe refit le tamisage des sols de certaines scènes avec l’espoir de retrouver des restes humains pouvant servir à l’identification. Plusieurs éléments d’intérêt furent retrouvés et acheminés au Labo.

BilanSur les 47 disparus, 39 ont été formellement identifiés et quelques autres « présumés ». Ce bilan est inespéré, compte tenu de l’intensité de la chaleur et de la durée d’exposition. Personne au départ ne s’attendait à un tel succès dans l’identification des disparus.

Les participants en sortent avec un sentiment du travail bien accompli, mais en professionnels perfectionnistes, ils se demandent s’ils n’auraient pas pu faire encore plus.

De l’avis de plusieurs des personnes impliquées directement dans les fouilles, les moments les plus « intenses » étaient

les rencontres avec les familles des disparus qui faisaient le guet tous les jours à l’extérieur de la zone rouge pour avoir des nouvelles sur les progrès des fouilles. Des rencontres furent arrangées avec la communauté pour leur expliquer, entre autres, pourquoi on ne pouvait leur remettre les restes de leurs défunts.

Un vigile organisé dans l’église avec des photos des disparus auquel ont participé plusieurs membres du labo, a donné du « sens à ce qu’on faisait » nous dit Caroline. Luc et Jacques abondent dans le même sens. « Bien qu’on soit habitués à traiter des corps dans tous les états, de vivre l’expérience sur la scène même a ajouté un côté émotif qui m’a profondément touché » dira Luc Parent.

Vahé Sarafian

Filet IV Il y a de cela près de quatre ans, la Sûreté du Québec avait mis sur pied un groupe pour établir un protocole d’intervention rapide dans les désastres de masse, nommé « Filet IV ». Composé de membres des différents corps policiers, de coroners et de représentants du LSJML, ce groupe avait délimité les rôles de chacun et déterminé les ressources nécessaires immédiatement après une catastrophe. Leurs travaux étaient presque terminés et ils allaient présenter le programme d’intervention lorsqu’un train a déraillé à Lac-Mégantic. Si l’intervention rapide des autorités après la catastrophe et l’excellence de l’organisation sur place ont été louées par tous les témoins, locaux et étrangers, c’est en grande partie grâce à l’existence de Filet IV.

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Départ de Francine Comment donc voulez-vous faire pour écrire un mot afin de souligner la retraite de Francine?Francine qui retraite devant la charge de travail? Non, ça ne marche pas.Francine qui retraite à être serviable? Marche pas non plus.Francine qui retraite devant l’excellence du travail? Encore là, ça ne colle pas.Francine qui retraite à régler les problèmes avant même qu’ils ne surviennent? Pas meilleur.Et plus je creuse, moins je trouve.S’il est dans le département de toxicologie et de médecine légale une unanimité à laquelle tout le monde souscrit, c’est bien l’engagement total de Francine dans le bon fonctionnement du Service. Jusqu’à la toute fin, elle a été présente et a pris à cœur nos demandes répétées, donnant toujours le meilleur d’elle-même afin d’alléger autant que se peut la lourdeur de nos tâches. Elle nous accueillait par un « J’écoute! » qui illustre bien la présence dont elle nous gratifiait. Jamais d’impatience, plutôt la gentillesse caractérisait sa disponibilité.Au nom de tout le personnel qui a bénéficié de l’excellence de tes services, je te dis, ma chère Francine, un sincère « merci » et surtout profite bien de ta retraite, tu l’as vraiment méritée.

Jacques Tremblay, Toxicologue

Départ de Gilbert C’est en juin dernier que notre collègue Gilbert Gravel, de la division Balistique, nous a quitté pour une retraite bien méritée.Au cours de ses 27 années de loyaux services au LSJML, l’homme au nœud papillon a fait figure de proue à bien des niveaux. Ses implications dans des dossiers très médiatisés tels que le juge Delisle, le policier Allan Gosset et autres, ont démontré son professionnalisme et ses compétences afin d’éclairer la Cour. Il a été de nombreuses fois organisateur de soirées thématiques en lien avec le club social dont les fameux partys moules et huîtres, bières et choucroute et sushis. Le Brasseur (cofondateur des Brasseries GMT et papa de la Belle Gueule) nous manquera, tant par son sens de l’humour, son leadership et ses connaissances de dinosaure balisticien, que par ses éternels « va chier! ».Merci Gilbert et profite bien du temps avec ta famille.

Division Balistique

Départs

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LSJML en Congrès

Jasons ossementsdans CharlevoixJasons ossementsdans Charlevoix !La fin de semaine du 6 juin dernier, nous avons visité la belle région de Charlevoix, dans le cadre du congrès annuel de l’Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec, en tant que conférencières invitées.

Vous devez vous demander comment deux techniciennes de laboratoire ont fini sur la scène principale du Manoir Richelieu devant une salle comble?

Catherine a appliqué ce qu’elle dit à ses membres syndicaux : quand tu te sens lésé, fais le savoir. En janvier dernier, elle a communiqué avec l’Ordre pour signifier qu’elle n’était pas d’accord avec les nouvelles règles d’admission. Avant d’émettre son désaccord, elle a voulu s’assurer desdites modifications; elles avaient été revues à la baisse. Ce qui lui a amené une tonne de questions et d’argumentations face aux nouvelles dispositions. Pour la remercier de son appel, le responsable lui a demandé de venir expliquer son travail de pathologie au congrès 2013, mais ne faisant pas de pathologie, elle a proposé de faire une conférence à deux pour intégrer nos départements respectifs. Deux semaines plus tard, nous proposions finalement notre thème, soit l’identification judiciaire d’un ossement humain.

Nous avions décidé de séparer nos quarante minutes en trois segments : la présentation générale des activités du laboratoire, le travail de nettoyage des os effectué par les techniciens d’histologie et, pour conclure, l’extraction de l’ADN.

Durant les pratiques, nous faisions notre conférence en 35-40 minutes, mais devant les 195 congressistes, nous l’avons fait en 29 minutes… Nous nous sommes regardées et nous nous sommes dit : pas grave nous aurons plein de questions.

Une première question : Jolyne a répondu sans problème en moins de 2 minutes, mais aucune question par la suite. Pour compléter, nous avons fait une séance de « stand up » scientifique où nous avons raconté nos échantillons bizarres, les disparités entre les séries CSI et la réalité. La salle a beaucoup apprécié puisque les rires et applaudissements ont été généreux.

Nous avons eu de la misère à céder la scène à la conférencière suivante puisque nous avons été encerclées telles des «Lab Star» pour une série de commentaires, de félicitations ou de questions pratiques et techniques. Rendues dans le corridor, nous voulions fêter notre prestation, mais nos fans nous arrêtaient pour nous féliciter encore.

Nous avons complété notre voyage en visitant des perles de restaurants de la région, la terrasse et le casino de notre hôtel, le Centre de l’émeu de Charlevoix, les boutiques de Baie-Saint-Paul, la Lainerie Charlevoix Pure Laine, la Fromagerie St-Fidèle, et, la cerise sur le « sundae », nous avons fait une croisière aux baleines en zodiac à partir de Baie-Ste-Catherine.

Ce fut extrêmement enrichissant sur le plan personnel, puisque nous avons pu prendre la parole devant un large auditoire avec un plaisir incroyable, recevoir un flot de compliments et profiter d’une fin de semaine dans une région sublime!

Catherine Maltais, T.M.

Jolyne Tessier

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Echologie

Dossier en coursPlein de bonnes intentions, mais il faut être patient :• La phase 3 de SAGIR permettra de remplir nos

papiers d’absences et nos grilles horaires directement à l’ordinateur, pas besoin de les imprimer. Le projet suit son cours au niveau du Ministère qui est au courant de notre intérêt pour celui-ci.

• Demande au Café Vienne pour qu’il devienne écoresponsable (plus de tasses en vitre, des plats, ustensiles et gobelets à café recyclables). Des courriels ont été envoyés à la maison mère, mais ils sont restés sans réponse, on sent une certaine fermeture. Donc nous allons voir avec la SIQ la possibilité d’inclure une clause d’obligation d’écoresponsabilité lors du renouvellement du contrat de location (dans 4 ans).

Dossiers à suivre• Un sondage sera réalisé afin d’évaluer l’intérêt du

covoiturage au sein du laboratoire.• Des rappels seront faits de temps à autre comme :

· ne pas oublier de fermer les lumières;· fermer les écrans d’ordinateur;· bien fermer la fenêtre de la hotte après chaque

utilisation;· le plus possible, essayer d’encourager les commerces

écoresponsables.

Dossiers réalisés• Évaluer la possibilité de s’abonner à Communauto pour

remplacer les déplacements en taxis. Le Laboratoire

dépense environ 5600$ en coupons de taxi annuellement, ce qui revient à 16,52$ par personne. Avec un abonnement corporatif à Communauto, le prix de revient serait de 21.00$ par personne. Cela donnerait plus de liberté de déplacements, MAIS ce montant n’inclut pas les frais de stationnement qui sont de 20$ par jour au Palais de Justice. Donc vous comprendrez que le projet a été abandonné.

Idée, Projet, Vœux…• Organiser un point de chute au Laboratoire pour les

paniers bio.• Organiser une foire écologique avec des producteurs

locaux et une cantine mobile biologique.• Organiser un midi-conférence sur le recyclage et le

compostage.• Installer des bacs à la cafétéria pour

amasser les vieux vêtements dont les gens se débarrassent, pour les redonner à un organisme communautaire qui les donne gratuitement.

Nous sommes ouverts à tout commentaire, suggestion et idée. C’est avec des petits gestes que l’on réussit à sensibiliser les gens à l’importance de l’écoresponsabilité

.Le comité Visez-Vert du LSJML

Chaque geste compte !

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Vous êtes mal positionné à votre poste? Des douleurs surviennent? Votre chaise ne convient plus? Ayez recours aux services du nouveau comité Ergonomie du LSJML! ERGOLAB est un comité qui travaillera conjointement avec le comité SST du Laboratoire. Son mandat? Uniformiser les interventions suite aux demandes

d’évaluation en ergonomie et travailler en équipe pour améliorer les conditions de travail des collègues. Les membres du comité débordent de motivation à l’idée de commencer ce nouveau mandat, donc n’hésitez pas à entrer en contact avec la personne ressource de votre secteur! Les voici :

- Lise Lévesque (ADM)- Annie Ciarlo et Mila Bakardzhieva (BIO)- Catherine Maltais (BAL et PIÈCES)- Nicole Larochelle (CHI, INC, EXP)- Damian Angeles (TOX, ALC)- Thierry Marcoux (LML, DOC, Coroner)

Julie Tardif

RGOLABLSJML

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Née à Montréal, Christine a fait ses études primaires et secondaires à Québec, puis est revenue à Montréal pour poursuivre aux niveaux collégial et universitaire. Avant de se joindre au LSJML, elle a occupé divers emplois, plus variés les uns que les autres : gardienne d’enfants, employée de bureau (au gouvernement comme au privé), cuisinière (dans un resto-déjeuner et une garderie), commis (dans une tabagie), caissière (dans une épicerie)…Christine aime le cinéma et les voyages (Cuba, France, Nouvelle-Zélande), mais a depuis un an moins d’occasion de se satisfaire : en effet, l’arrivée du petit Olivier laisse moins de loisirs à la nouvelle maman.Sa couleur préférée : Rouge. Son repas préféré : Les pâtes..Un son/bruit qu’elle déteste : Les appareils de dentiste. Ce qu’elle fait quand elle est énervée : Je parle vite!Un autre métier qu’elle aimerait exercer : Criminologue.Sa boisson préférée : Le vin.. Selon elle, la plus grande invention de l’Humanité: La laveuse-sécheuse.Si elle pouvait rencontrer qui elle veut, la personne (vivante ou décédée) qu’elle voudrait rencontrer en premier : Bob Marley. Un souvenir de vacances agréable: L’arrivée au sommet du volcan Tongariro en Nouvelle-Zélande, qui a été le lieu de tournage des scènes du Mordor dans le film Le Seigneur des Anneaux.

Christine DesgagnéSecrétaire, Biologie/ADN

Catherine DicaireProfessionnelle, Incendie et Explosion

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Née à L’Île-Perrot, Catherine y a grandi, bien entourée de sa mère (fonctionnaire), de son père (ébéniste), d’une sœur plus jeune (équilibriste) et d’une autre soeur encore plus jeune (étudiante).Après un B.Sc. en chimie de l’UdM (financé par un travail de serveuse dans les Rôtisseries St-Hubert), Catherine est entrée (comme quelques autres lsjmliens) au service d’Algorithme Pharma, où elle a oeuvré en tant que technicienne, puis scientiste (développement des méthodes analytiques) et enfin scientiste senior. Ce qui l’a amené chez nous en juin 2013, à la recherche de nouveaux défis professionnels : « Les sciences judiciaires m’apparaissent

comme un domaine stimulant qui me permettra d’élargir mes connaissances. »Friande de sports (tennis quelques fois par semaine, yoga, vélo, patin à roues alignées, ski de fond), Catherine aime aussi la lecture (« un peu de tout bien que j ’aie un intérêt plus prononcé pour les romans policiers et les sagas fantastiques ou de science‑fiction »), le Centre des Sciences de Montréal et les soupers au resto avec des amis (« je suis un peu foodie sans être une experte »).Catherine a aussi eu la bonne fortune de voyager, soit pour le travail, soit pour le plaisir, ou les deux : le Québec (« de Val‑D’Or à Gaspé »), la Méditerranée, la Suisse (sa sœur s’y est installée pour deux ans), plusieurs villes des USA, le soleil des tropiques et des Îles Vierges. « J’ai aussi une amie qui a déménagé à New York, et c’est sans contredit ma ville préférée en Amérique du Nord après Montréal. ». Son repas préféré: J’aime bien manger, je mange de tout, j ’ai un faible pour un homard frais ou du crabe en saison, ou encore des ribs sur le BBQ, ou encore une soupe à l ’oignon en hiver après une journée à l ’extérieur... Bon, vous voyez le genre, c’est pour ça que je fais beaucoup de sport!

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Née à Shawinigan, avec deux frères et une sœur (« avec des parents qui s’efforçaient de nous inculquer les valeurs importantes de la vie »), élue présidente de classe dès la maternelle (« mes deux frères m’ayant bien préparée, je savais tenir tête aux petits gars de la classe »), elle est aussi médaillée d’argent en sauvetage, ce qui lui permet d’occuper ses étés comme responsable des piscines municipales.Après avoir brièvement tâté le travail d’infirmière, Marie-Josée a su que cela ne la comblerait jamais; ce qu’elle voulait, c’était être son propre patron et travailler soit comme chirurgienne, détective ou professeur. Elle a trouvé un métier qui combinait tout cela :

dentiste/odontologiste judiciaire. De 1988 à ce jour, elle a donc été dentiste en pratique générale, de même que clinicienne en pédodontie (soins spécialisés pour les enfants) et en parodontie (problèmes des gencives et de l’os qui entoure les dents) à l’UdM; de 2005 à 2010, stagiaire au LSJML en odontologie judiciaire; et, depuis fin 2011, odontologiste judiciaire au laboratoire, ce qui représente pour elle la concrétisation d’un vieux rêve : « depuis 2005, j’ai la chance de connaître un milieu de travail, en médecine légale, qui est doté d’une équipe jeune, dynamique, proactive et vraiment passionnée… »Marie-Josée aime pratiquer plusieurs activités nautiques comme le kayak, la nage, le paddle board; mais aussi faire de longues marches en forêt ou de la bicyclette. Elle aime les spectacles d’humour et les « belles rencontres avec les ami-e-s, qui sont à mes yeux la plus belle richesse après la santé ». Sa couleur préférée : Le bleu profond et changeant des yeux de mon amoureux.Un magasin dans lequel elle viderait son compte en banque : Un pet shop!!! Le livre qu’elle lit en ce moment : Aucun… mais j ’en écris pour des tout-petits de ma famille. Ce qui l’importune le plus : L’hypocrisie et la médisance.

Après des études collégiales en bureautique (suivies de plusieurs autres perfectionnements), Caroline a travaillé pendant huit ans comme technicienne en bureautique dans une PME spécialisée en mesures d’urgence (plans de mesures d’urgence, sécurité civile, plans d’évacuation, scénarios de risque, plans de contingences, etc.). Par la suite, elle a été sept années adjointe aux chargés de projets dans trois entreprises de gestion de projets de construction, avant de se joindre à l’équipe du service de Toxicologie au LSJML.Son passe-temps favori est la création et la confection de bijoux, passion qu’elle partage avec sa sœur cadette; ensemble, elles parcourent les festivals durant l’été pour exposer leurs œuvres. De plus, Caroline adore voyager, entre autre dans le sud, voir la mer et faire de l’apnée. Elle profite ainsi régulièrement, avec son conjoint et leurs deux enfants, de la maison familiale près de la mer en Floride. Elle aimerait bien visiter plusieurs pays d’Europe dans les prochaines années.Son animal préféré (domestique ou non) : Le singe; j’achète tout ce que je vois avec des singes rigolos, surtout pour mon fils de 2 ans. Un son/bruit qu’elle déteste : Les ronflements. Si Dieu existe, ce qu’elle aimerait qu’il lui dise à son arrivée au paradis : « Merci, tu as su semer le bonheur autour de toi. » Ce qui l’importune le plus : L’impolitesse, les gens en retard. Un souvenir de vacances agréable : Pour la fête des 6 ans de mon fils, j ’ai été au Mexique seule avec lui et nous avons fait de l ’apnée en mer, main dans la main; je n’oublierai jamais ce moment magique.

Caroline La SalleAgente de secrétariat, Toxicologie

Marie-Josée PerronOdontologiste judiciaire

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Lysanne a grandi à Beaumont, en banlieue de Lévis; elle y retourne encore, pour tondre le gazon et profiter de la piscine familiale.

Après des études à l’UQTR et à l’Université Laval, Lysanne a terminé une M.Sc. en biologie moléculaire à l’Université de Montréal. Sauf pour ses emplois d’été à Desjardins Sécurité Financière, Lysanne a toujours travaillé dans le domaine de la recherche. D’abord à l’Hôpital Notre-Dame (sur la génétique de l’épilepsie), ensuite au CHUL (sur la dystrophie myotonique) puis au CHU Ste-Justine (sur la génétique du retard mental).

Si elle se trouve maintenant au LSJML, c’est parce qu’elle aime comprendre le pourquoi des choses, qu’elle a un grand sens de la justice et aussi grâce à son API du Cégep Limoilou qui lui a fait découvrir ce domaine qui était à ce moment-là tout à fait inconnu.

Plusieurs des institutions d’enseignement fréquentées par Lysanne l’ont été à cause de leur implication dans le hockey sur glace : Lysanne joue une fois semaine et agit aussi comme arbitre pour « des matchs de calibre universitaire et collégial féminin, en plus de la ligue nationale féminine (CWHL) et du hockey mineur masculin à Montréal. » Elle pratique aussi la moto (« quand il ne fait pas trop chaud! »), le golf et le ski.

Côté culture, Lysanne adore la musique (« j’aime que mon iPhone soit à jour musicalement »), aller voir des shows (« j’essaie d’aller au Festival d’été de Qc chaque année ») et regarder un peu de télé (« je suis fan de Dexter et de Grey’s Anatomy »).

Ses voyages :

La Californie en 2009; la Nouvelle-Calédonie, en 2009 et 2010; le Costa Rica en 2013; et je rêve d’Hawaï, peut-être en 2014!Un son/bruit qu’elle déteste : Le son d’un couteau dans une assiette.Ce qu’elle fait quand elle est anxieuse?: Je gruge l ’intérieur de ma bouche.Un autre métier qu’elle aimerait exercer : Enquêteur.Selon elle, la plus grande invention de l’Humanité : Les ordinateurs et internet (je suis technodépendante, comme dirait ma mère).

Lysanne PatryProfessionnelle, Biologie/ADN

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Née à Thetford Mines, Suzanne y a vécu jusqu’à son départ pour l’université (Sherbrooke, pour un bac. en Administration des affaires, option comptabilité). Actuellement, la grande famille Marchand habite toujours la région de Thetford Mines et Suzanne a le privilège de pouvoir garder le contact avec elle.

Après quelques années au sein d’un cabinet comptable, Suzanne a obtenu un premier poste au gouvernement du Québec. Par la suite, deux ans en tant que directrice générale de la Société protectrice des animaux avant de revenir au secteur public, pour un total de 18 années d’expérience au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale où elle occupait, jusqu’en juin dernier, le poste de directrice adjointe du portefeuille de projets et de l’accompagnement. Suzanne a toujours porté un grand intérêt pour l’administration de la justice et les sciences judiciaires. Elle se considère très privilégiée de faire dorénavant partie de la belle famille du LSJML!

Pour s’occuper hors du bureau, Suzanne privilégie les passe-temps qui lui permettent de bouger en compagnie de sa fille : « En hiver, le ski alpin, la raquette et le patin constituent nos loisirs. L’été, les sports nautiques, particulièrement le ski nautique, l’escalade dans les arbres, l’équitation et les marches en montagne occupent nos moments libres. »

Ce qu’elle fait quand elle est énervéeJe marche de long en large et, en général, ça énerve les autres! L’effet est immédiat!Un métier qu’elle n’aimerait pas exercerChauffeur d’autobus à Montréal. Je n’ai pas la patience d’endurer le trafic ni de transiger avec des gens impolis.Selon elle, la plus grande invention de l’HumanitéLe iPad mini et les chaussures à talons hauts! Sérieusement, je dirais l ’eau courante.Si Dieu existe, ce qu’elle aimerait qu’il lui dise à son arrivée au paradisDésolé, mais malheureusement, nous sommes complets. Revenez dans quelques années!Ce qui l’importune le plusLes résultats de la déresponsabilisation individuelle et collective.Un souvenir de vacances agréable5 jours de trekking dans les Chics Chocs avec couchers en refuge, sans eau courante et sans électricité. Et, en primeur, une belle tempête de neige au sommet du Mont Logan (un 5 octobre) avec une rencontre avec un troupeau de caribous!!

Suzanne MarchandDirectrice de l’administration et de l’assurance qualité

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Concours photosConcours Photo

1er PrixPatauger dans les lacs du Québec, Sarah NoëlParc de la Mauricie, Québec

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Offre Banc d’essaiLes Gagnants

3ième PrixSérénité, Tzvetomila BakardzhievaGaspésie, Québec

2ième PrixIlyas à la plage, Zineb Bahi

Casablanca, Maroc

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Concours Photo

Au delà de ces qualités techniques évidente, cette photo évoque pour moi le plaisir des heures passées à poursuivre les insectes et le pur bonheur de leur chant!

Vickie Mercier

La camaraderie des jeux d’été, un souvenir impérissable des (très lointaines) vacances d’été de ma jeunesse…

Denis Cimon

Dominic Granger

J’aime cette photo où l’on retrouve à la fois les joies de l’enfance et la sérénité d’un beau paysage.

Nabil Laham

Léo Lavergne

Martine Lamarche

Qu’elle est jolie cette fillette tout droit sortie de la nuit avec cette frimousse à l’air si heureux et ce cornet qui semble si délicieux! Je prendrais bien sa place un petit moment…

Isabelle Loranger

Sarah Noël

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Coups de Coeur

Un bel exemple contextuel du bonheur que nous procurent les activités nautiques. Ici les adultes sont plus sérieux ou réservés alors que l’enfant laisse voir naturellement sa Joie! C’est une belle photo lumineuse au cadrage qui laisse porter à l’observation et au détail.

Thierry Marcoux

Dominic Granger

Sarah Noël

À part les qualités techniques de la photo (bonne profondeur de champ, luminosité et résolution), ce qui accroche, c’est la joie qui en émane et le visage de l’enfant où se lit une petite angoisse, vite surmontée par la présence rassurante et joyeuse de papa.

Vahé Sarafian

Martine Lamarche

Tsvetomila Bakardzhieva

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Concours Photo

Félicitations à Sarah Noël (Bio), Zineb Bahi (Adm) et Tzvetomila Bakardzhieva (Bio), nos gagnantes de cette édition du concours photo du Voir-Dire dont le thème Les Joies de l’été en vacance ! a permis de recueillir un peu plus d’une trentaine de photographies, toutes démontrant la joie, le plaisir en congés et qui prouvent que bien des employés du LSJML passent leur vacances au bord de l’eau, à la maison où à l’étranger ...

Thierry Marcoux

Un sac de transport pour protéger un appareil photo, plusieur lentilles et les accessoires. Léger et ergono-mique il vous suivra partout. Une gracieuseté de notre fournisseur Royal Photo du boulevard Rosemont.

Un ensemble de deux stylos dis-tingués de Parker, comprenant un pousse-mines et un stylo bille haut de gamme! Une gracieuseté d’une valeur de $50 de notre fournisseur Staples Avantage.

Une carte cadeau de $25, gracieuseté du Café Vienne qui permet de pallier à une petite crise de caféine ou de contrôler un gargouillis gastrique (surtout en réunion) ou encore de diversifier son éternel lunch...

Merci à nos commanditaires qui ont offert de beaux prix à nos gagnants

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Un nouveau-né tué par un chien en Montérégie

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Publié dans La Presse le 07 juin 2010 à 18h07 | Mis à jour le 08 juin 2010 à 06h36

Il s’agit de la mère de 17 ans, ainsi que de la grand-mère, qui sortent fumer à l’extérieur et laissent le bébé à l’intérieur. À leur retour à l’intérieur, le bébé a été mordu. Il y a trois chiens dans la maison, soit deux en liberté (des Huskies, un mâle et une femelle) et un en cage avec ses chiots (une chienne croisée venant d’avoir ses chiots).

Dans le cadre de ce dossier, pour lequel des accusations d’homicide involontaire ont été portées contre la mère, une demande nous avait été faite pour la recherche d’ADN canin, car il serait important de déterminer lequel des trois chiens présents pourrait être impliqué. Après quelques recherches dans la littérature et auprès de collègues du service de Biologie/ADN : oui, il est possible de faire ce type d’analyse, mais via d’autres laboratoires. Pour ce qui est de l’ADN humain, il n’a pas été possible de mettre en évidence le profil génétique du bébé sur les chiens (à partir d’un collier et de prélèvements de poils sur chaque chien).

Lors de l’autopsie, Dr André Bourgault a procédé à 15 prélèvements sur différentes plaies à la tête du bébé. Du côté de la biologie, j’ai procédé à des tests d’amylase sur ces prélèvements; il s’agit d’un test servant à détecter la présence de salive sur un échantillon. Aucun des tests ne s’est avéré positif; toutefois, 4 des prélèvements présentaient une faible réaction. Entretemps, les chiens étant déjà sous expertise comportementale à l’école vétérinaire de St-Hyacinthe (Université de Montréal), j’ai été contactée par Dr David Silversides qui a une certaine expertise pour procéder aux analyses d’ADN canin, qu’il peut également compléter par des analyses dans un laboratoire aux États-Unis. Nous lui avons donc transmis les quatre prélèvements faiblement positifs pour la présence de salive,

ainsi que les échantillons de sang de référence provenant de chacun des chiens. Je n’entrerai pas ici dans les détails de l’analyse de l’ADN canin, car nous avons invité Dr Silversides à venir nous donner un midi-conférence, qui a eu lieu le mercredi 6 novembre dernier, et il a alors eu la chance de nous parler de ces résultats.

Toutefois, je ne veux pas laisser le suspense trop élevé, dans CSI on connaît le coupable avant la fin de l’épisode! Ainsi, il a été possible d’identifier l’ADN du chien husky mâle. En janvier 2012, ce fut le début du procès et l’histoire a refait les manchettes, car d’autres accusations ont été portées, soit entrave à la justice, car l’accusée aurait tenté de convaincre sa mère de rendre un faux témoignage. L’accusée reste alors incarcérée. En mars 2012, il y aura finalement un plaidoyer de culpabilité à une accusation de négligence criminelle ayant causé la mort, et l’accusée recevra une sentence de 18 mois de détention.

Il s’agit donc d’un dossier très intéressant, qui a permis une belle collaboration entre des gens du LSJML, du corps policier et de l’école vétérinaire de St-Hyacinthe. Eh oui, il est donc possible d’avoir une preuve d’ADN canin.

Martine Lapointe

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Science Judiciaire

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Les événements de cet été à Lac-Mégantic nous ont toutes et tous touchés mais, une fois l’émotion passée, ils ont par la force des choses mis l’emphase sur les diverses techniques d’identification de cadavres et de « restes humains ». Comme la plupart des gens, je savais ce qu’on peut faire avec l’ADN et je connaissais un peu le travail de médecine légale dans ce domaine, mais je ne savais rien sur la capacité et les techniques d’identification de l’odontologie judiciaire. Je suis donc allé me renseigner, en questionnant Dr Robert Dorion sur ce sujet.Tout d’abord, il faut savoir que le domaine de l’odontologie judiciaire comporte deux volets : l’identification formelle d’une personne (présumée ou inconnue) et l’étude des morsures. Dans les deux cas, le spécialiste doit comparer deux ensembles de caractéristiques d’identification, provenant d’un litigieux et d’un comparatif.Dans le premier volet, le spécialiste a à sa disposition différentes sources d’identification, soit dentaires soit paradentaires, dont il examine la forme, les dimensions, les proportions, l’emplacement, etc. :• les dents, si elles sont disponibles.• les trabécules osseuses (c’est-à-dire les alvéoles dans lesquelles

les dents sont insérées, dans la mâchoire); celles-ci présentent l’avantage d’être utilisables même si la personne est édentée.

• les sinus maxillaires, frontaux, etc.• les rugosités palatines; celles-ci peuvent être particulièrement

utiles si la personne est édentée.Une fois effectuée l’examen des caractéristiques de ces différents éléments d’analyse chez une personne décédée (ou vivante, souffrant d’amnésie, de sénilité, ou soupçonnée d’identité frauduleuse, etc.), la comparaison peut se faire avec plusieurs sources : les radiographies prises chez un dentiste, les moules de dentition provenant d’un dentiste, denturologiste ou technicien dentaire, les moules pour fabrication de protège-dents (utilisés dans plusieurs sports de contact), et même les photos-souvenirs où on

voit le sourire des gens. L’odontologiste judiciaire se sert des sources qui sont disponibles, pour tenter d’y retrouver les caractéristiques détaillées qui permettront de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse de l’identité d’un individu.Il faut noter que l’unicité des caractéristiques, permettant leur utilisation pour une identification formelle, a été démontrée par plusieurs études scientifiques1.Le deuxième volet est celui de l’analyse des morsures; celle-ci doit répondre à quatre questions :• s’agit-il d’une morsure humaine ou non humaine?• la morsure a-t-elle été faite ante mortem ou post mortem?• la dentition impliquée est-elle primaire (enfant), mixte ou

adulte?• la morsure est-elle auto-infligée (automorsure) ou provient-

elle d’une tierce partie?Afin de conserver la neutralité dans le dossier - et surtout pour prévenir qu’il y ait confusion -, l’odontologiste judiciaire ne parle pas de victime et de suspect dans son analyse, puisque la victime d’une agression pourrait elle-même avoir été la source d’une mor-sure sur son agresseur : les termes utilisés sont plutôt le MOR-DEUR et le MORDU.Bien que l’odontologie ait été utilisée depuis des siècles pour l’identification de personnes décédées, la 1ère instance documentée de son utilisation lors d’un désastre s’est produite en 1897, lors de ce qu’on a appelé le drame du Bazar de la Charité, dans le 8e arrondissement à Paris. Les observations et expériences impliquées dans l’identification des 126 corps ont été recueillies par un dentiste cubain, Oscar Amoëdo, professeur à l’École odontotechnique de Paris, qui en a tiré un livre intitulé L’art dentaire en Médecine légale, paru en 1898, dans lequel il élaborait un protocole décrivant comment procéder pour l’identification par moyens dentaires dans un cas de désastre.

1 Par exemple,• pour la dentition : Rawson RD, Ommen RK, Kinard G, Johnson J, Yfantis A.

Statistical evidence for the individuality of the human dentition. J. Forensic Sciences. 1984 29:1: 245-253.

• pour les sinus : Dorion RBJ, Reichs K. The use of computed axial tomography (CAT) scans in the comparison of frontal sinus configurations. J. Canadian Society of Forensic Science. 1992; 25:1:1-16.

• Pour les rugosités palatines : Hemanth M, Vidya M, Shetty N, Karkera BV. Identification of individuals using palatal rugae: Computerized method. J Forensic Dent Sci. 2010 Jul-Dec; 2(2):86–90.

Science Judiciaire

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir…sur l’odontologie judiciaire

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Ce protocole a été suivi presque tel quel pendant plusieurs décennies. La technique d’Amoëdo a commencé à être affinée au début des années 70, pour deux raisons. La première a été la série de désastres aériens qui se sont produits sur une période de 10-20 ans; par exemple, à Tenerife, à Chicago, à San Diego, etc. La deuxième raison a été la guerre du Vietnam : le fait que les corps des soldats pouvaient pourrir en dedans de 24 heures et que la plupart des caractéristiques non squelettiques/dentaires disparaissaient, « bouffées » par les insectes, a forcé l’utilisation des dossiers et des radiographies dentaires, qui commençaient par ailleurs à se répandre. De fait, le premier cours sur l’identification de cadavres par le biais de la documentation dentaire a été donné par l’Armed Forces Institute of Pathology (AFIP), à Bethesda, Maryland aux É.-U..

Dès le début du renouvellement de la technique, les protagonistes ont senti le besoin et ont mis sur pied des structures d’encadrement. On a vu apparaître des sections d’odontologie à la Société canadienne de sciences judiciaires et à l’American Academy of Forensic Sciences, de même que la formation de l’American Society of Forensic Odontology. De plus, à la même époque, la certification des spécialistes était mise de l’avant et contrôlée par un organisme de surveillance, l’American Board of Forensic Odontology (ABFO), qui s’occupait aussi de l’éducation permanente de ses ouailles.Le volet morsures de la discipline de l’odontologie judiciaire s’est développé de manière similaire dans les années 1970. L’ABFO a contrôlé le développement des méthodes en mettant sur pied des ateliers impliquant des cas pratiques, au cours desquels les participants pouvaient : discuter et mettre sur pied des protocoles à suivre pour différents types de cas; déterminer quels tests utiliser et dans quel ordre (non-invasifs vs invasifs, etc.); discuter des différences entre les caractéristiques des morsures faites par les animaux vs humains, sur des personnes vivantes vs décédées, etc.; et soumettre des idées pour les recherches subséquentes à

effectuer.Étant donné que 99% des gens qui participaient au développement de ces protocoles n’étaient pas des chercheurs, mais des praticiens, le désavantage a été qu’il n’y a pas eu beaucoup de protocoles de recherche formels, ce qui a pu poser au fil des ans des problèmes de validation de ces méthodes, de même que de justification et d’amélioration des pratiques. Par contre, l’avantage a été que la pratique odontologique a pu évoluer rapidement et être bien circonscrite par un organisme de surveillance.Présentement, environ 90% des dossiers soumis au LSJML en odontologie sont de nature civile (par exemple, une personne décédée ou dont on présume l’identité dans un cas de maison/véhicule brulé) et 10% de nature criminelle (par exemple, lorsqu’il y a homicide); ce qui ne veut pas dire qu’un dossier du premier type ne peut pas se transformer en dossier du second type… Il y a aussi les cas de désastres (par exemple, au Québec, il y a eu Chapais, Les Éboulements, les écrasements d’avions à Mirabel et Québec, l’explosion de la CIL à McMasterville, le feu à Ayers Cliff, etc.) et les cas historiques. Dans ce dernier type de dossiers, on trouve par exemple l’identification d’anciens nazis, celle du squelette trouvé sur la propriété des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame à Westmount en 1992 (« la recluse de Notre-Dame », identifiée comme étant Jeanne Le Ber, 1662-1714) ou l’identification de corps mutilés lors de massacres (comme ceux qui se sont produits au Rwanda, en Bosnie-Herzégovine ou au Cambodge à l’époque des Khmers Rouges). Ce dernier aspect prend de l’expansion depuis l’instauration du Tribunal Pénal International (TPI).

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir…sur l’odontologie judiciaire

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Parmi les nombreux cas d’odontologie judiciaire qui ont été médiatisés au Canada, en voici deux que Dr Dorion considère parmi les plus importants et qui ont mené à l’évolution des sciences judiciaires.

Le cas Tara ManningUne jeune fille de 14 ans est tuée chez elle en 1994, poignardée à de nombreuses reprises; les suspects primaires sont son père et son frère qui sont dans la maison et disent n’avoir rien entendu. L’analyse des traces d’ADN a conduit au meurtrier, Gregory Bromby. L’ADN devint une pièce à conviction incontournable et le Code criminel canadien fut changé afin de permettre la prise d’empreintes corporelles (tel que les empreintes dentaires) et d’échantillons d’ADN de suspects, par exemple dans les cas de morsures2.

Le cas Louise ReynoldsCe dossier tient particulièrement à cœur au Dr Dorion : il lui a procuré une grande satisfaction personnelle, parce qu’il a permis la libération d’une personne injustement accusée d’homicide.En 1997, une fillette est tuée de plus de 80 coups de couteau/ciseaux, selon le Dr Charles Smith, le pathologiste chargé de l’autopsie; la mère, Louise Reynolds, est accusée de meurtre, emprisonnée en

2 Dans ce dossier, Dr Dorion avait analysé et témoigné sur les stries laissées par différents couteaux sur un matériel d’empreinte (à titre expérimental) et les avait comparées à celles laissées sur les côtes de la victime. Le sujet est abordé dans la première édition de son livre « Bitemark Evidence » publié en 2005.

attente de procès, séparée des autres prisonnières et son autre fille est saisie par l’état et mise en adoption. Le travail d’odontologie judiciaire permit de déterminer que toutes ces blessures étaient en fait des morsures de chien; la mère a été relâchée de prison quatre ans plus tard, en 2001, une semaine avant le début prévu de son procès pour homicide : le procureur retira sa plainte, faute de preuves.Ce dossier, entre autres, a mené à une réévaluation complète de toute la pratique de la médecine légale en Ontario (la Commission Goudge, 2007-2008) et subséquemment au Canada. Parmi ses nombreuses recommandations, la Commission proposait que tous les pathologistes judiciaires devaient être certifiés en médecine légale. Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada a modifié ses exigences en conséquence : d’abord une éducation formelle et un entraînement, suivi d’examens, d’une certification, et de formation continue obligatoire.Dans le même ordre d’idées, le récent rapport de la National Academy of Sciences, aux É.-U., propose qu’en plus de ce qui est décrit au paragraphe précédent, la pratique de l’odontologie judiciaire (en fait, la pratique de toutes les expertises en sciences judiciaires) soit vérifiée sur une base régulière par des tests de compétence (proficiency testing).Comme on peut le constater, le domaine et la pratique de l’odontologie judiciaire sont complexes, en constante évolution et bien encadrés. Si vous avez des questions sur le sujet, je suis convaincu que Robert, mais aussi que Sylvain Desranleau, Sylvain Laforte, Marie-Josée Perron et André Ruest seront à la fois heureux et fiers de vous répondre et de vous faire mieux connaître leur domaine d’expertise.

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Sa couleur préférée :Le VIBUJOR (non, ce n’est pas un personnage d’Harry Potter).

Son animal préféré :Le dragon de mer.

Un magasin dans lequel il viderait son compte en banque :Sûrement dans une marina, j’adore les bateaux à voile.

Le livre qu’il lit en ce moment :Destruction massive / Géopolitique de la faim, de Jean Ziegler (déprimant pas à peu près, ouf!).

Un autre métier qu’il aimerait exercer :Sauveteur, spécialisé en sauvetage extrême

Selon lui, la plus grande invention de l’Humanité :La musique, surtout celle qui touche l’âme.

Si Dieu existe, ce qu’il aimerait qu’Il lui dise à son arrivée au paradis :« C’est terminé de courir partout, tu restes avec moi maintenant. »

Ce qui l’importune le plus :L’hypocrisie.

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Gaétan LEVREAULTResponsable, ressources auxiliaires

Gaétan vient d’une famille ouvrière, dans le quartier industriel de la Pointe St-Charles. Il est le plus jeune survivant d’une famille de cinq enfants : ses deux sœurs plus jeunes (toutes deux nées un 13 octobre à 3 heures du matin, exactement à une année l’une de l’autre) sont mortes peu après leur naissance. Son père, mécanicien au CN, est décédé tôt et, comme sa mère travaillait à l’usine Domglas, ce sont ses grands-parents maternels qui ont veillé sur les enfants.

À l’École secondaire Charles-Lemoyne, Gaétan choisit une technique, car il n’a pas la bosse des sciences. Il se dirige vers la typographie et obtiendra un DEC en typographie au Cégep Ahuntsic, malheureusement au moment où la technologie rend la typographie obsolète. Il décroche un poste d’estimateur dans une imprimerie, tout en passant une entrevue au futur LSJML; il perd son poste d’estimateur mais entre quelques semaines plus tard au laboratoire, où il se trouve encore aujourd’hui, 36 ans plus tard.

D’abord affecté au service Documents, où il travaille pendant 16 ans à différentes tâches techniques, il transfère ensuite au service de la Réception des Pièces. En 1998, Gaétan est chargé du suivi des travaux de la phase 2 du déménagement du laboratoire et, suite à cela, il se retrouve responsable des fameuses « ressources auxiliaires » (c’est-à-dire tous les aménagements du laboratoire, les relations avec la SIQ, les colis, les déchets biomédicaux, les cartes d’accès et toute autre tâche connexe, selon les besoins de la direction), qui sont la cause de la phrase la plus souvent entendue au LSJML : « Yé où, Gaétan? ».

Mais cette vocation ne date pas d’hier : elle a débuté au secondaire. À cette époque,

Gaétan surveillait l’intérieur de l’école sur l’heure du midi, avec quelques copains, pour un salaire de 5$ la semaine. Un matin, le directeur appelle sa mère et demande « Yé où Gaétan? »; il était encore au lit. Le directeur lui demande de se grouiller et lui remet les clés de l’école : les Grands Ballets Canadiens venaient donner un spectacle et, puisqu’il connaissait tous les recoins, Gaétan serait responsable de s’occuper des artistes et de répondre à leurs besoins. C’était le début d’une belle carrière « de queue de veau » qui se poursuit encore aujourd’hui…

Dans ses temps libres, Gaétan pratique la marche, la bicyclette, la raquette, la lecture (« un peu de tout, je lis tout le temps »), le cinéma (« le plus souvent possible ») et le bricolage sur sa maison. Il a aussi parcouru plusieurs milliers de kilomètres pour faire du camping, d’abord un peu partout dans la province, puis dans les provinces de l’Atlantique mais aussi plusieurs fois à Myrtle Beach en Caroline du Sud, tout cela avec son épouse et parfois des amis

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En 2000, le Bureau du coroner demande une autopsie sur le corps d’un enfant de 3 ans, décédé après son arrivée à l’hôpital. C’est Dr Bourgault qui prend le dossier et qui note les éléments qui ont motivé la décision du coroner :

• l’enfant a trois ans, ce qui est plus vieux que les cas de mort subite du nourrisson, où l’enfant a habituellement moins d’un an;

• c’est le conjoint de la mère qui a amené l’enfant à l’urgence, en disant « je l’ai trouvé comme ça, je ne sais pas ce qui s’est passé »;

• cette personne n’a pas appelé le 911 et est venue elle-même porter l’enfant à l’hôpital;

• elle a pris le temps de laver le pyjama de l’enfant avant de venir à l’hôpital;

• elle n’a pas donné de raison pour cette situation.

En discutant avec l’agent de liaison du SPVM, Dr Bourgault en apprend davantage sur le cas :

• ce soir-là, la mère est partie garder

des enfants dans une autre famille et a laissé son fils sous la garde de son conjoint et de la fille de ce dernier; le conjoint n’est pas le père de la victime et sa fille, qui a 15 ans, n’est pas mêlée à l’enquête;

• avant de le quitter, la mère a soupé au restaurant avec son enfant et dit qu’il était en pleine forme, en parfaite santé; au cours de la soirée, elle l’a même pris en photo, en train de jouer sur un manège;

• le conjoint est un étudiant financièrement à l’aise, vivant sur une Bourse du Président d’Haïti;

• la fin de semaine précédente, il a emmené l’enfant aux États-Unis; il raconte que l’enfant est tombé dans l’escalier et que ce serait peut-être la cause du décès.

Les agents dans le dossier sont convaincus que « ce gars-là nous ment! » et veulent l’inculper d’homicide…Au cours de l’autopsie, Dr Bourgault note la présence d’un hématome sous-dural au cerveau, i.e. une hémorragie méningée; cela est anormal dans les circonstances telles que décrites. Le protocole habituel est suivi : les yeux sont prélevés et fixés dans le formol (délai minimum de 2 semaines) puis envoyés à l’Hôpital Notre-Dame, pour être examinés par un spécialiste de la pathologie des yeux; le cerveau lui-même est prélevé et c’est un neuropathologiste qui vient au laboratoire pour le couper et l’étudier. Il ne fait cependant pas de prélèvement de dure-mère; Dr Bourgault

doit donc retourner se pencher sur les déchets biomédicaux accumulés durant la journée de l’autopsie pour retrouver ladite dure-mère… Surprise! Il y en a deux. On demande donc au service de Biologie/ADN de confirmer que la dure-mère retrouvée est bien celle de l’enfant! Finalement, l’ensemble des expertises montre que les lésions sont récentes et ne peuvent remonter à la fin de semaine avant le décès.Une fois tous les résultats mis ensemble, la conclusion est celle d’un enfant secoué et c’est un rapport en ce sens qui est remis au coroner et aux enquêteurs.Quinze mois plus tard, lors de l’enquête préliminaire, le suspect nie tout et le neuropathologiste au dossier est un peu mal à l’aise dans son témoignage; la Couronne décide alors de s’adjoindre les services d’un 2e neuropathologiste, plus à l’aise en pathologie pédiatrique traumatique, en provenance d’Ottawa, de même que ceux d’un neurologue de la Clinique sociojuridique de l’Hôpital Ste-Justine.Rendue au procès, trois ans après les événements, la Couronne est en mesure de démontrer que les enquêteurs ont bien couvert tous les angles du dossier. Entre autres, ils ont mis la police de New York à contribution en demandant des photos de l’escalier où l’enfant était censé être tombé. Grâce à l’ensemble des éléments recueillis, les neurologues au dossier sont en mesure de contrecarrer complètement la thèse de la défense. Leurs interrogatoires et contre-interrogatoires ont été longs (celui du Dr Bourgault a duré 4 jours…) mais le suspect a finalement été déclaré coupable. Son appel a par la suite été rejeté et il a dû

Science Judiciaire

Un de mes premiers dossiers d’enfant secoué... (André Bourgault)

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Hiver 2013, Jolyne Tessier avait proposé la conception collective d’une couverture dans le cadre des activités de la Journée internationale de la femme. Suite au succès de ce projet et à la mobilisation engendrée, nous avons décidé de proposer aux employés de produire des ensembles tuque/foulard qui seront remis à la Fondation du Docteur Julien.Nous avons ouvert les inscriptions et, à notre très grande surprise, dix-huit personnes se sont inscrites! Étant donné le grand nombre d’inscriptions, nous avons demandé à Danielle Dansereau et Guylaine Nolin d’être des personnes ressources afin de nous aider à former toutes ces tricoteuses novices.Le 16 avril dernier débutaient les cours de tricot. Jolyne a expliqué le fonctionnement général, mais surtout notre adage pour les trente-deux semaines de l’activité : défaire, c’est apprendre… Les gens ont compris que la qualité du travail aura priorité sur la productivité! Jusqu’à maintenant, nous maintenons une participation moyenne de 63% par semaine. Les rencontres sont propices au tricot, mais aussi à la discussion et surtout, au plaisir! Le tricot permet de contrecarrer le stress et donne un moment de détente, si rare dans nos vies surchargées.Durant les inscriptions, nous avons reçu un généreux don de laine de la part de Vahé Sarafian. Cette laine étant en majorité de la pure laine, nous ne pouvions l’utiliser puisque ça nécessite un entretien particulier et c’est trop fragile pour survivre à des enfants plein d’énergie (comme à peu près tout ce qui

n’est pas de l’acier trempé, au demeurant)! Avec cette laine, Claudette Tessier, la mère de Jolyne, a tricoté des ensembles tuque/foulard pour adulte, des chandails du CH, des vestes de coton et des bas. Ces articles sont vendus à nos collègues pour amasser des fonds. Étant donné que la matière première est gratuite et le temps de production bénévole, tout l’argent des ventes sera remis à la Fondation. En date du 23 septembre, il y avait déjà 120$ de vente et 100$ de promesses d’achat. Si vous êtes intéressés à acheter des articles, vous pouvez passer nous voir les mardis midi, à la salle de formation, ou communiquer avec moi au 61544.

La mère et la tante d’Amélie Coutu ont aussi produit des tuques et des foulards.À la demande des participantes, le Club de tricot du LSJML offrira, à l’hiver 2014, la possibilité de concevoir des pantoufles. La formule sera la même, puisque des cours seront disponibles et si la personne n’a pas le matériel requis, tout lui sera fourni. En souhaitant que de nouveaux visages nous rejoignent!Suite au salon des artisans, 445$ ont été amassés. Merci à tous!

Karine ThibodeauCo-Responsable

Loisirs

purger sa sentence.Ce procès a donné lieu à une situation quelque peu inattendue : son interrogatoire ayant été suivi d’un hiatus de deux semaines, Dr Bourgault se présente à la salle d’audience pour son contre-interrogatoire et se fait dire par la greffière qu’il y a eu un changement de salle; elle ajoute qu’elle est très déçue de cette situation, parce qu’elle avait trouvé passionnant son témoignage sur les hémorragies rétiniennes et le dommage axonal diffus et qu’elle sera obligée de manquer la suite… Comme quoi il ne faut pas toujours se fier à notre propre évaluation, souvent trop négative, de la qualité de nos témoignages.La deuxième leçon que retient Dr Bourgault de cette expérience, c’est l’importance (et même la nécessité) du travail d’équipe dans un dossier de cette nature : dans ce cas-ci, deux neuropathologistes, un pathologiste des yeux, le service de Biologie/ADN pour identifier la bonne dure-mère, le SPVM et la police de New York. Il a pu confirmer cet état de fait dans les très nombreux dossiers du même type qu’il a eu à traiter depuis ce premier dossier en 2000.La troisième leçon, « c’est de continuer à pagayer même si un dossier semble mal enclenché et qu’il connaît des ratés ».

Denis Cimon

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Marathon de Montréal, 22 septembre

André Bourgault : 10 km en 57 minutessa fille Catherine : 21 km en 2h00Magali Loyer : 21 km en 2h18 et son fils Philippe en 1h26Pascal Mireault : 42 km en 3h14Mélanie Primeau : 5 km en 30 minutesMylène Signori : 10 km en 1h03ses fils Olivier et Jean-Christophe : 10 km; le troisième fils Félix-Antoine : 5 kmÉdith Viel : 21 km en 1h57

Spartan Race, 30 juin, Mont-Tremblant

André Bourgault et sa fille CatherineJoannie ClavetGabrielle DaigneaultYann DazéGeneviève HuppéPascal MireaultMylène Signori et son fils Jean-ChristopheJulie TardifÉdith Viel

En Forme

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Encore une fois cette année, plusieurs employés du laboratoire (et leur famille) se sont donnés à fond lors d'événements sportifs, nous prouvant à tous qu'il n'y a pas que Star Académie dans la vie! Félicitations à nos coureurs!

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Luc Parent gagne probablement son ciel, à petits pas, puisque l’Archevêché de Montréal a de nouveau demandé ses services. Le 22 mai dernier, l’aide de Luc Parent fut sollicitée pour transférer les restes du Frère Adolphe Châtillon à l’église dédiée à Saint Jean-Baptiste de La Salle de Montréal lors d’une cérémonie des plus formelles.Le Frère Adolphe mourut le 28 avril 1929 et fut enterré au cimetière de Mont La Salle. En 1962, alors que le processus canonique de sa béatification commençait, son corps fut exhumé et transféré à la résidence La Salle de Laval à Québec. Maintenant que le Frère a été déclaré Vénérable, ses restes ont été transférés à l’église paroissiale de Saint Jean-Baptiste de La Salle, en attente de sa béatification par décret pontifical. Pour être béatifié, un miracle par l’intercession du Vénérable Frère doit se produire.Quant au cœur de Mgr Bourget, il est de retour au laboratoire.

Le bocal qui le contenait a fendu pour une raison inconnue et l’Archevêché l’a remis à Luc afin de remédier à la situation. À nouveau, Luc est parti en quête de solutions pour finalement proposer une plastination du cœur, en collaboration avec l’Université de Sherbrooke. En résumé, la plastination consiste à remplacer les différents liquides organiques des tissus biologiques par du silicone. Ce procédé a été rendu célèbre par l’exposition Body Worlds de Günther Von Hagens. Luc attend maintenant l’accord de l’Archevêché de Montréal afin de donner suite à son aventure avec Mgr Bourget.Luc se sent très choyé de représenter le laboratoire auprès de l’Archevêché de Montréal dans ces dossiers particuliers. Comme il le dit lui-même : « Ce sont des moments solennels à caractère fortement historique, et comme l’histoire me passionne... ». C’est ainsi que dans les grands livres de l’Archevêché de Montréal, le laboratoire aura, à sa façon, marqué l’histoire.

Karine Marcoux-Legault

Frère Adolphe

Nouvelles

Tournoi de Golf 2013Cette année encore, le tournoi de golf a eu lieu à Terrebonne, au Club de Golf « Le versant », le 25 septembre, en une merveilleuse journée ensoleillée et calme (ça fait trois bonnes années sur trois, gare à l’année prochaine!). Vingt-six joueurs et joueuses se sont surpassés pour ramener des scores qui feraient honneur à n’importe quel groupe de professionnels de la PGA, ou presque! Le golf était suivi par le repas traditionnel au club de golf dans une ambiance très conviviale. Plusieurs personnes se sont découvert un amour pour ce sport (?) noble et ont promis de s’y mettre sérieusement dans l’avenir. À l’année prochaine? Vahé Sarafian

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Il faut se méfier des ingénieurs. Les cerveaux (du moins l’amalgame spongieux de matière vaguement neurale qui leur en tient lieu) des membres retors de cette profession dégénérée sont programmés pour la résolution de problèmes spécifiques, ce qu’ils font ma foi fort bien, mais en ignorant systématiquement l’aspect global. Le genre d’individu qui, si tu lui parles des problèmes du parapluie à résister au vent, va immédiatement s’attaquer au problème pour concevoir un modèle révolutionnaire sur lequel la résistance au vent est presque éliminée par l’ajout de larges ouvertures entre les baleines… Eh Oui! Un peu comme M. Pignon dans le fameux dîner : IL A OUBLIÉ LA PLUIE!!!!

Ainsi, quand nos bons ingénieurs ont voulu modifier l’autoroute à la hauteur de l’Acadie, ils ont fait de hauts murs étanches pour diminuer les possibilités de distraction et les changements de voies intempestifs. Ça fonctionne très bien, tant qu’il n’y a pas d’orage… Et vous vous rappelez sans doute ce que je pense de leur implication dans le renouveau des feux de circulation pour piétons, ceux-là mêmes qui interdisent toute circulation… Puis il y a les lumières éco énergétiques qui n’éclairent pas, les bouilloires électriques qui ne laissent pas bouillir l’eau, les programmes informatiques qui pensent savoir mieux que toi ce que tu veux écrire, les DVD qui te forcent à écouter les bandes-annonces et les poussettes qui se replieraient de façon tellement compacte, si quelqu’un arrivait à les replier!

Mais un des pires exemples des œillères qui les affligent (quoiqu’en fait, ce soit nous, les

affligés), c’est quand ils se sont attaqués au problème de la dépense énergétique des laveuses. Ils se sont alors exclamés avec joie : quel beau problème! Et si facile à régler! Utilisons moins d’eau! Et, pour que les nouveaux modèles se vendent plus et mieux, de géniaux conseillers en marketing (une autre gang de rapaces, ceux-là, qui font que nous nous retrouvons à constamment acheter les nouveaux produits conçus par leurs acolytes, remplaçant des articles qui fonctionnaient parfaitement pour de

nouveaux bidules très jolis, mais totalement inefficaces) leur ont soufflé : vous ne pourriez pas changer le design, aussi? Mais oui! Mettons la porte sur le devant! Et bang! Nous voilà tous à nous ruer vers l’achat de ces nouvelles machines qui utilisent moins d’eau, certes, mais qui ne lavent plus les vêtements!!! Ah! Ça va très bien pour rafraîchir les vêtements des adultes qui travaillent dans un bureau,

mais avez-vous déjà essayé de nettoyer tout morceau de linge porté par un enfant après n’importe quel repas?

Dernièrement, ces cancrelats ont également laissé libre cours à leur imagination débordante pour créer ce qui, à leurs yeux, est sans aucun doute un chef d’œuvre qui leur rapportera gloire et reconnaissance de leurs pairs : ils ont doté l’édifice de

nouvelles portes qui sont sûrement très appréciées par 2 types de personnes 1. Celles ne désirant en aucun cas entrer ou sortir de l’édifice et 2. Celles affectionnant le déplacement

à 0.0000345 km/h et affectées du syndrome du caméléon

(j’avance, j’avance pas, j’avance, j’avance pas…). Et pour s’assurer que

tous puissent profiter également de cette avancée technologique extraordinaire (dont je

ne saurais imaginer le coût…), ils pensent même

à bloquer régulièrement les portes ordinaires qu’ils ont dû installer à côté.

Heureusement, ces petites bêtes (les ingénieurs) sont

parfois utiles et peuvent généralement être contrôlées

au moyen d’enveloppes brunes! Il suffit de les garder occupées à créer de nouvelles choses, mais il faut leur interdire systématiquement de toucher à tout ce qui fonctionne bien!

Sans rancune (du moins de mon côté…!)

Vickie Mercier

Billet

Méfions-nous!

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Certains d’entre vous, parmi les plus perspicaces, ont peut-être remarqué que plusieurs de mes chroniques sont plutôt néga-tives. C’est tout à fait paradoxal car je suis en fait quelqu’un de très optimiste. On pourrait même dire que je suis la reine du positivisme et que c’est d’ailleurs parce que je suis si positive que je me montre parfois critique: j’ai la conviction profonde que tout peut s’améliorer, même vous! Bon, pour les ingénieurs, c’est vrai, c’est pas certain… mais pour les autres, ça va, j’ai confiance! Il suffit juste de vous montrer comment!

Ainsi, en parlant de la température des prochains mois, au lieu de blasphémer, dites simplement: Ouh! L’air est vivifiant aujourd’hui!

La circulation (ou plutôt l’absence de… ) sur le pont Champlain vous incommode? Remerciez Transport Québec de vous aider à prendre plus de temps pour vous et profitez-en pour vous initier à l’opéra : la tétralogie de l’Anneau du Nibelung de Wagner, 16 heures de pur plaisir! Ça devrait vous prendre 2 semaines et vous serez même contents d’arriver au travail!

Le métro cesse importunément ses activités alors que vous êtes en retard à la garderie? Pour la 3e fois de la semaine? Et on est seulement mercredi? Quel bon moment pour faire des exercices de Kegel (on n’en fait jamais assez et en plus, vous êtes déjà debout!) Profitez-en également pour dire à votre enfant que vous êtes arrivé plus tard à cause de son mauvais comportement de la veille ou du matin, ça lui apprendra!

Votre patron est sur votre dos et vous demande de justifier votre emploi du temps? Que le contribuable en vous se sente rassuré par son zèle!

Vous avez la gastro pendant le temps des fêtes? Au moins, cette année, vous ne prendrez pas 5 lbs à Noël!

Vous voyez comme c’est facile! À vous maintenant! Et si jamais vos collègues vous tapent sur les nerfs, dites-vous qu’au moins, vous n’êtes pas en Documents (et si jamais vous y êtes, ben… il doit y avoir une bonne raison à ça! C’est vous qui m’avez engagée, après tout!)

Joyeux Noël à tous et toutes!

Vickie Mercier

Joyeux Noël et

Bonne Année 2014

de toute l ’équipe du Voir-Dire

Pensons positif!

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Allées et Venues

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Dans mes favoris ...

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Pensez cybersécuritéRenseignez-vous sur les différents types d’escroqueries en ligne et sur ce que vous devriez savoir pour naviguer en ligne en toute sécuritéhttp://www.pensezcybersecurite.gc.ca/cnt/rsks/cmmn-thrts-fra.aspx

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électroniques peuvent également attirer l’attention des voleurs.http://www.protectyourdata.ca/fr/protect-your-data/

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Protégez-vous Par son contenu pertinent, diversifié et rigoureux, Protégez-Vous souhaite aider à mieux consommer et par conséquent, à mieux vivre.http://www.protegez-vous.ca/

Nous avons tous dans nos ordinateurs des liens internet favoris, ceux que nous consul-tons régulièrement et même parfois tous les jours. Ces liens nous mènent vers des sites informatifs, utilitaires, inspirants ou encore des blogues qui méritent d’être connus. Je dirais même qu’en consultant la liste des favoris d’une personne, nous en apprenons beaucoup sur celle-ci. Nous vous invitons à nous présenter un ou plusieurs de vos liens préférés.

NOM POSTE DATE

ENTRÉES EN FONCTIONADMINISTRATION Suzanne MARCHAND Directrice Administration et AQ le 3 juin 2013

BIOLOGIELysiane PATRY Spécialiste en sciences physiques le 5 avril 2013

CHIMIEJean-Philippe BOURGOUIN Technicien de laboratoire le 30 septembre 2013

INCENDIES - EXPLOSIONSCatherine DICAIRE Spécialiste en sciences physiques le 2 juillet 2013

TOXICOLOGIE Caroline LASALLE Agente de secrétariat le 19 août 2013 Julie LAQUERRE Technicienne de laboratoire le 30 septembre 2013

DÉPARTS À LA RETRAITEBALISTIQUEGilbert GRAVEL Professionnel le 25 juin 2013

INCENDIES - EXPLOSIONSSerge JUBINVILLE Professionnel le 18 octobre 2013

TOXICOLOGIEFrancine GRENIER Secrétaire le 29 août 2013