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Captive du Patron de la

Mafia Russe

Série Volkov, parrain de la Mafia#2

Par: Bella Rose & Leona Lee

Tous Droits Réservés. Copyright 2015 Bella Rose,

Leona Lee

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Avertissement: Afin d'éviter lesspoilers,veuillez lire la première

partie de la série !Son Patron de la Mafia Russe

Table des matières

Prologue

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

Chapitre Dix

UNE AUTRE HISTOIRE QUE VOUSPOURRIEZ AIMER

La maîtresse du mafieux russe

Prologue

Tanya était assise dans le fauteuil,les mains jointes. Face à elle, sameilleure amie et ancienne colocataireétait assise dans la même position, lesyeux emplis de terreur. Le crâneruisselant de sang, Vadim Volkov étaitaffalé contre le mur à côté d'elles.

« Est-ce qu'il est mort ? »demanda Alana d'une voix faible.

Tanya tendit le cou pour examinerle bel homme d'un œil critique. Sonsouffle élevait et abaissait lentement sapoitrine. « Non, il est seulement assomé.» Elle pivota et fixa son regard sur son

ami. « Bien, maintenant qu'on est seules,on dirait qu'on a tout le temps de rattrapernotre retard. »

Alana baissa les yeux. « Tanya, jesuis désolée. »

« Désolée ? » rit Tanya, amère. «Tu as plié bagage et disparu sans prévenirà peine quelques jours après être rentréeà la maison couverte de sang et de bleus.Est-ce que tu pensais vraiment que jen'allais pas partir à ta recherche ? On seconnaît depuis des années, et j'aurais jurésur ma vie que jamais tu ne tecontenterais de disparaître sans au moinslaisser un mot. »

« Je sais. Et j'en aurais laissé un,en d'autres circonstances. Mais, Tanya, la

vie de Vadim était en jeu. Et je l'aime. »Elle leva les yeux, le regard suppliant. «Je ne pourrai jamais te demander de mepardonner, mais dis-moi que tucomprends. »

« Raconte-moi ce qui s'est passé,» s'obstina Tanya. D'une certaine manière,elle comprenait ce qu'Alana avaittraversé, mais elle était décidée à ne pasla laisser s'en tirer si facilement.

« J'ai découvert que Vadim faisaitpartie de la pègre russe, et je l'ai quitté.Tu sais ce que je pense de la drogue, et ilen revendait au club. Il m'a dit qu'ilessayait de s'en sortir. Tu connais Danny? Danny n'est pas vraiment un gérant. Jeveux dire, si, c'en est un, mais il

travaillait vraiment à la fabrication defaux papiers crédibles pour que Vadimpuisse entamer une nouvelle vie. MaisStephen, le patron d'un club rival,convoitait le territoire de Vadim. C'estpresque ironique. S'il avait attenduquelques mois de plus, il l'aurait eu. Aulieu de ça, il m'a enlevée dans l'espoir deforcer Vadim à coopérer. Vadim avait lapreuve que Stephen avait tué son proprepère, et Stephen la voulait. » Alanainspira profondément. « Mais Vadim a lapolice dans sa poche. Ils ont tué Stephenpour me sauver. »

« La police ? » Tanya leva lesyeux au ciel. « Pas étonnant qu'ils n'aientpas été d'un grand secours quand je terecherchais. »

« Vadim quittait la ville. Il fallaitqu'il soit parti avant que les hommes deson père n'arrivent pour faire le ménage.Je n'avais pas beaucoup de temps pourme décider. Seigneur, Tanya, ça m'avraiment coûté de ne rien te dire. Mais jesavais que tu comprendrais. »

« Ouais », fit Tanya avec unhochement de tête. « Et si j'avais su cequi se passait, j'aurais compris. Mais jen'en savais rien. Alors je suis partie à tarecherche, et nous voilà. Sur le point demourir. »

Alana renifla avec dédain. « Tu esloin d'avoir l'air de paniquer autant qu'ille faudrait. »

« Je ne panique pas. » Tanya

inspira profondément. « Il va nous sauver.Il le faut. » Elle ferma les yeux. Elle ne setrompait pas à son sujet, si ? Il devait yavoir un truc. Elle ne l'avait pas vu dansses yeux. Cela dit, il maîtrisait mieux quequiconque l'art du mensonge et de lamanipulation.

Avait-elle vraiment envie deplacer sa vie entre ses mains ?

Tout particulièrement aprèsl'avoir quitté sur ces mots ?

« Et comment est-ce que tu t'esretrouvée ici, exactement ? » demandadoucement Alana.

Tanya prit une profondeinspiration et se lança dans son récit.

Chapitre UnUn mois plus tôt

Il avait passé plusieurs jours à lasurveiller par intermittence. Ses photosne lui rendaient pas justice. Ses longscheveux blonds ondoyaient sur sesépaules, et sa peau semblait lisse etdouce. Ses yeux bleus étaient toujoursemplis d'inquiétude, et il éprouvaitl'étrange besoin de la serrer contre lui etde lui dire que tout irait bien.

Mais ce n'était pas possible. Toutn'irait pas bien. Il y avait de forteschances pour qu'il doive la tuer. Carc'était son rôle. Quand la familleordonnait de sauter, il décidait de quelle

hauteur.

Et lorsqu'elle ordonnait de tuer, ildécidait du nombre de victimes.

Pour le moment, il ne voyaitaucune raison de la tuer. Tandis qu'ilpassait à nouveau devant sonappartement, il ne remarqua pas l'autrevoiture au bout du pâté de maisons. Denombreuses voitures étaient garées sur laroute. Le parking débordait sur la rue,voir le même véhicule plusieurs fois desuite ne l'inquiéta donc pas outre-mesure.

Il ne vit pas la personne courbéesur le siège, avec les jumelles.

Il ignorait que cette personneobéissait également à des ordres. Et ces

ordres consistaient à obtenir des réponsesà tout prix.

***

Alana avait disparu depuis troissemaines. La police ne bougeait pas.Après tout, Alana était une adulte quiavait manifestement fait ses bagages avantde partir. Il était clair qu'elle s'était enfuieavec quelqu'un. Et puisque Vadim s'étaitégalement volatilisé, il était naturel desupposer qu'ils avaient fui ensemble.

Mais Tanya ne parvenait pas à sedébarrasser du sentiment que quelquechose n'allait pas. Elle connaissait sameilleure amie depuis longtemps, etAlana n'agissait pas sur des coups de tête.Elle ne faisait pas de secrets. Tanya ne

doutait pas du fait qu'Alana étaitamoureuse de Vadim, mais quelque choseavait du se produire pour inciter son amieà faire ses bagages et à disparaître. Et cen'était pas seulement parce qu'ellesouhaitait prendre un nouveau départ.D'autant que leurs deux voitures avaientété retrouvées en ville. Qui abandonneraitsa voiture, à moins de ne pas vouloir êtreretrouvé ?

Elle faisait les cent pas dans sonsalon, le téléphone à l'oreille. « Trèsbien, mais je pense que vous m'avez malcomprise. Oui, je comprends qu'il estévident qu' Alana est partie de son pleingré. Mais ça ne veut pas dire que tout vabien. L'un des hommes les plus riches dela ville a également disparu. Ça ne vous

inquiète pas ? »

« Mademoiselle Lawson, jecomprends votre inquiétude au sujet devotre amie, mais à moins d'avoir despreuves concrètes du fait qu'AlanaJameson est en danger, il n'y a vraimentrien que nous puissions faire. Déménagern'est pas un crime. À présent, pour votrepropre sécurité, je vous supplie de laissertomber cette histoire. » La voix de l'agentà l'autre bout du fil était calme, mais elleavait une sonorité dure.

« Qu'entendez-vous par ma propresécurité ? S'il n'y a pas matière às'inquiéter, alors ma sécurité ne devraitpas être un problème », s'emporta-t-elle.« Que me cachez-vous ? »

« Je comprends que vous soyezbouleversée, Mademoiselle Lawson. Jene veux simplement pas que vous fassiezquelque chose que vous puissiez regretter.Vous devez être admise dans une école decuisine le semestre prochain, n'est-ce pas? L'Institut Culinaire Gregson n'est pasfacile à intégrer. Suivez mon conseil.Occupez-vous de votre cas, et tout irabien pour vous. »

Un cliquetis clôtura laconversation lorsqu'il raccrocha, et elleregarda fixement le combiné. « Commentest-ce qu'il sait, pour l'école ? »

Elle raccrocha le téléphone et semordit la lèvre. Avec un soupir, elle selaissa tomber sur le canapé et saisit son

bloc-notes. Elle y avait griffonnéplusieurs notes. Par exemple, elleconnaissait chacun des vêtements quepossédait Alana, et en examinant lecontenu de ses placards, elle s'étaitaperçue que son amie avait simplementchoisi des choses au hasard. Il manquaitdes pulls, des T-shirts, des jeans, desshorts, des vestes et des tongs.Manifestement, elle n'avait pas dedestination particulière en tête.

Un bijou capital manquait àl'appel. Alana ne serait jamais partie sansle petit pendentif en diamant quiconstituait l'unique présent qu'elle tenaitde sa mère. Elle savait que s'il avaitdisparu, Alana ne projetait pas derevenir. Bien qu'Alana ne le portât jamais

et ne lui eût jamaisconféré ouvertement lamoindre valeur, Tanya savait qu'Alana leconserverait jusqu'à sa mort.

En outre, son comportement avaitchangé durant les jours qui avaientprécédé sa disparition. On l'avaitsecouée. Méchamment. Tanya s'était ditque Vadim l'avait battue, mais Alana avaitprétendu avoir eu un accident de voitureau travail. Alana n'aurait jamais couvertVadim s'il l'avait frappée, Tanya avaitdonc accepté de croire que ce n'était paslui, mais elle savait très bien que cesblessures n'étaient pas le résultat d'unaccident de voiture. Sans compter le faitqu'Alana n'avait pas quitté l'appartement.Elle avait à peine quitté sa chambre. Etplus Tanya posait de questions, plus

Alana se mettait en colère.

« Qu'est-ce qui t'est arrivé ? »murmura-t-elle.

Elleavait scrupuleusementsurveillé les pages d'Alana sur lesréseaux sociaux. Alana ne publiait jamaisrien. Son téléphone portable était toujoursà l'appartement, et Tanya l'avait fouillé unmillion de fois. Aucun de ses messages nide ses e-mails n'expliquait ses actes ouson comportement.

Alana n'était pas du genre àcacher des choses à Tanya. Quelquechose n'allait pas. Alana était en danger.Tanya le savait au fond d'elle-même, maiselle n'avait aucun talent d'enquêteur. Ellen'avait pas la moindre idée de la façon

dont elle devait s'y prendre pour laretrouver. Elle s'était rendue au club etavait parlé à ses collègues. Ils étaient toutaussi perplexes quant à la disparition deleur patron. Elle avait parlé aux ancienscamarades d'école d'Alana. Aucun d'euxn'avait eu de ses nouvelles.

Quelqu'un devait bien savoirquelque chose.

Tandis qu'elle parcourait une foisencore sa liste de noms, elle s'arrêta surl'un des derniers. Il y avait ce gérant duclub dont Alana parlait toujours. Il étaitplus proche de Vadim. Quel était son nom?

David ? Daniel ? Danny.

Tout excitée, elle se leva. Danny.Alana lui avait souvent raconté queDanny appelait Vadim par son prénom etle réprimandait parfois. C'était peut-êtrelui, la clé. Sans y réfléchir davantage,elle s'empara de ses clés et se précipitaau Seven.

Il était encore très tôt, et le clubétait fermé. Se sentant légèrement stupide,elle se laissa tomber contre la porte. Elleétait si enthousiasmée par l'idée de parlerà quelqu'un de nouveau qu'elle n'avaitmême pas pensé à l'heure. Le clubn'ouvrirait pas avant plusieurs heures.

La frustration lui fit monter leslarmes aux yeux. « Espèce d'idiote, »marmonna-t-elle. Au fond d'elle-même,

elle éprouvait de la colère. Si seulementAlana lui avait dit ce qui se passait, ellene se trouverait pas dans ce guêpier àl'heure qu'il était. Tanya et Alana s'étaienttoujours débrouillées pour résoudre leursproblèmes ensemble. Mais Alana l'avaittenue à l'écart, et Tanya n'étaitmanifestement pas assez intelligente pourretrouver son amie.

« Mademoiselle ? Tout va bien ?»

Gênée, Tanya sécha ses larmes. «Ça va, » marmonna-t-elle. Elle renifla etobserva l'homme en face d'elle.

Petit. Maigre. Pâle. Ses yeuxs'ouvrirent en grand. « C'est vous, Danny.Oh mon Dieu, c'est vous, Danny ! »

s'écria-t-elle à nouveau.

Un éclair de reconnaissance passadans ses yeux, et il lança un regardnerveux autour de lui. Pour finir, il levales yeux, et elle suivit son regard pourdécouvrir une caméra de surveillance. «Vous devez être Elaina, » dit-ildoucement. « Je croyais que notreentretien ne devait avoir lieu que dansune heure. Votre enthousiasme fait plaisirà voir », dit-il d'une voix neutre. Elle ydécela cette même tonalité dure qu'elleavait entendue dans la voix de l'agent, etse redressa.

« Les bons emplois sont durs àtrouver, ces temps-ci, » balbutia-t-elle.

Il eut un sourire qui sembla

soulagé. « Je suis ravi de l'entendre. Enréalité, vous tombez bien. J'ai besoind'apporter deux ou trois bricoles au club.Ça vous ennuierait, de me donner un coupde main ? »

Soit c'était un excellent acteur,soit il avait vraiment besoin d'aide. Peuimportait. N'importe quelle excuse feraitl'affaire tant qu'elle lui fournissait uneraison de lui parler. « Bien sûr ! »

Tandis qu'elle le suivait sur leparking, elle nota qu'il n'y avait aucuneautre voiture alentour. Un sentiment depeur la submergea soudain. Et si Dannyétait la raison pour laquelle ils avaientfui, tous les deux ? Personne n'entendraitses cris. Tout petit et maigre qu'il fût, il

n'en était pas moins susceptible dedissimuler une arme.

« J'ai oublié votre nom, mais sivous cherchez Alana, vous devez yrenoncer, » dit-il en faisant volte-face. Ilsavaient atteint sa voiture et se trouvaienten sécurité, hors du champ des camérasde surveillance. « Elle est partie de sonplein gré. »

« Je sais. Et je me suis faite àcette idée. Mais quelque chose lui estarrivé avant son départ, et je crainsqu'elle ne soit en danger. Elle ne seraitpas partie sans même laisser un mot àmoins que quelque chose n'aille pas. Lapolice refuse de mener l'enquête. Je vousen prie, aidez-moi, j'ai seulement besoin

de quelques réponses. »

« Quel est votre nom ? » finit-ilpar demander.

« Tanya Lawson. Alana est macolocataire et ma meilleure amie depuisdes années. Je la connais. Je sais quequelque chose cloche. »

« Mademoiselle Lawson, pourvotre propre sécurité, vous devez laissertomber. »

Elle plissa les yeux, et le fusilladu regard. « Vous n'êtes pas le premier àme dire ça aujourd'hui. Qu'est-ce qui sepasse, à la fin ? Pourquoi ma sécuritéserait-elle en jeu ? »

Il soupira et regarda autour de lui.

« Mademoiselle Lawson, tout ce que jepeux vous dire, c'est qu'Alana a fait sonchoix en toute connaissance de cause. Sivous la connaissez, vous savez qu'elle nes'est pas décidée sur un coup de tête. Çane veut pas dire qu'elle n'est pas endanger, mais croyez-moi lorsque je vousdis qu'en la recherchant, vous ne feriezqu'empirer sa situation. »

Tanya le regarda fixement. Ellen'avait jamais réussi à tirer autantd'informations de qui que ce fût, maiscela ne répondait toujours pas à sesquestions. Cela ne faisait que confirmerses craintes. « Je n'aurais pas besoin departir à sa recherche si je savais où ellese trouve, » dit-elle doucement.

Les yeux de Danny se fixèrentsoudain sur un point derrière elle.Lorsqu'il prit la parole, sa voix étaitbasse et sévère. « Mademoiselle Lawson,j'imagine que sans elle, vous ne pouvezpas payer votre loyer. Rendez-vousservice et déménagez. Partez ailleurs sousun nom différent, n'utilisez que de l'argentliquide et restez discrète. Et, je vous enprie, laissez tomber cette histoire. »

Effrayée, Tanya tourna la tête etvit une voiture sombre longer lentement leclub. « Danny ? » demanda-t-elle d'unevoix faible. « Qu'est-ce qui se passe, à lafin ? »

« Faites-moi confiance. Il vautmieux que vous n'en sachiez rien. »

***

Andrei Volkov observait dederrière la vitre la jolie blonde qui jetaitdes regards nerveux par-dessus sonépaule. Voilà plusieurs jours qu'il lasurveillait, et elle venait seulement, encompagnie du gérant du club, de leremarquer.

« On est grillés, » dit-ildoucement. Bien qu'il eût vécu pluslongtemps aux États-Unis qu'en Russie,son accent demeurait très prononcé.

Le chauffeur n'accéléra pas enfaisant le tour du pâté de maisons. «Voulez-vous l'enlever maintenant ? »demanda-t-il.

Andrei secoua la tête. « Non.Même si elle s'enfuit, elle n'ira pas loin,et c'est notre première occasion de parlerau patron. Fais demi-tour. J'aime autant nepas avoir de public quand je lui parle. »

Il sortit son téléphone et appelason supérieur. « Mon oncle. »

« Tu as quelque chose ? »demanda son oncle d'une voix sombre.Même au téléphone, Gregory Volkov étaitterrifiant.

« Voilà plusieurs jours que je suisla fille. Il est clair qu'elle n'a aucune idéede l'endroit où son amie se trouve. Je suissur le point de m'occuper du gérant, àprésent. »

« Si elle n'a aucune information,sers-toi d'elle pour envoyer un message »,gronda Gregory. « Je ne sais pas à quelgang ou groupe cette Alana appartient,mais je veux qu'elle sache bien qu'elle nepeut pas s'attaquer à nous sans en payerles conséquences. »

Andrei se figea. « Vous voulezque je tue Tanya Lawson ? » Ça ne faisaitpas partie du plan. Sa mission n'étaitcensée être qu'une opération de rechercheet de sauvetage. Gregory Volkov étaitconvaincu du fait que son fils avait étéinfluencé, enlevé ou tué par un grouperival qui utilisait Alana comme appât.Mais jusque-là, il n'en avait eu la preuve.« Je n'ai aucune preuve de sonimplication. »

« Et si elle était impliquée, il n'yaurait pas de preuves, n'est-ce pas ? Etmême si elle ne l'est pas, cela rendrait lemessage d'autant plus percutant. Je veuxmon fils, Andrei. Tu feras tout ce qu'ilfaudra pour le ramener. Tu comprends ? »

« Oui, monsieur », dit-ildoucement. Il n'y eut pas d'adieuxformels. Seulement un cliquetis à l'autrebout de la ligne, et Andrei fronça lessourcils.

Ils étaient déjà de retour au club.Saisi d'un sentiment de frustration, Andreiabattit son poing sur le siège. « Unproblème, M. Volkov ? » s'enquitfroidement le chauffeur.

Il n'était loyal qu'envers Gregory.

Le moindre signe d'hésitation de la partd'Andrei reviendrait aux oreilles de sononcle. Il ne savait pas pourquoi ilrépugnait tant à agir à l'encontre de TanyaLawson. Dans n'importe quel autre cas, ilaurait été ravi de suivre les ordres sansmême sourciller. La quantité de sang qu'ilavait sur les mains ne l'empêchait pas dedormir. Mais, pour une raison qui luiéchappait, cette fois, c'était différent.

Elle rendait tout différent.

« Aucun problème, réponditAndrei d'un ton neutre. Encore uneimpasse. Attends-moi ici. Je ne serai paslong. »

Il claqua la portière derrière lui etse dirigea à grandes enjambées . L'arme

au poing, il se tenait prêt à abattre laporte d'un coup de feu lorsqu'elle s'ouvrit.« Pas besoin de faire ça », déclaragaiement le gérant. « Je n'avais pasvraiment prévu l'achat d'une nouvelleporte dans mon budget de ce mois-ci.Danny Sylvester, à votre service. Quepuis-je faire pour vous ? »

Andrei observa l'homme avecméfiance et lança un rapide coup d'œilderrière lui. Le club semblait vide. « Oùsont les gardes ? » gronda-t-il.

« Si vous parlez de nos videurs,ils n'embauchent pas avant six heures »,fit le gérant d'un ton neutre. « Si vouscherchez un emploi, je serais plus queravi de vous sortir un formulaire de

candidature. Nous n'engageons pas devideurs en ce moment, mais je peuxgarder votre candidature à portée de mainau cas où un poste se libérerait. »

« Arrête tes conneries », grondaAndrei. Il agita son arme afin d'intimer àDanny de se décaler et pénétra dans leclub. Personne ne lui sauta dessus, ce quiétait aussi bien. Andrei ne manquaitjamais sa cible.

Le gérant ferma la porte derrièrelui. « Souhaitez-vous privatiser le clubpour une soirée ? »

« Je t'ai dit d'arrêter tes conneries.Où est Vadim ? »

Le petit homme hocha la tête. «

Ah. Oui. L' insaisissable Vadim Volkov.Croyez-moi, si je le savais, je vous ledirais. S'il ne revient pas dans les moisqui viennent, je me retrouve au chômage.Et j'aime bien ce boulot. Il paie bien. » Ilposa les yeux sur le pistolet. « Même s'ila ses inconvénients. »

Andrei se détendit, mais gardason arme braquée sur Danny. « J'ai faitdes recherches approfondies à ton sujet.Tout concorde. En fait, trouver desinformations sur toi était presque tropfacile. »

Danny lui lança un regardinterloqué. « Désolée que ma vie soit unlivre ouvert ? Écoutez, je ne suis pasarmé. Ne vous gênez surtout pas pour

ranger votre flingue. D'après ce que jevois, je pense que vous pourriezm'écraser comme un insecte sans vousservir de votre arme. »

Ça, au moins, c'était vrai. Andrein'accordait pas la moindre confiance àDanny, mais il rangea néanmoins sonarme. « D'après les bruits qui courent, tuas rendu visite à Vadim chez lui. Vousavez parlé de quoi, tous les deux ? »

« Et pourquoi devrais-je vouscommuniquer des informationspersonnelles sur Vadim ? Je ne vousconnais même pas. »

« Disons simplement que safamille s'intéresse à ce qu'il devient. Jeserai tout à fait ravi de ressortir mon

flingue, si ça peut t'aider. »

Danny se cala dans son siège debureau et haussa les épaules. « Ça ne serapas nécessaire. Nous avons surtout parlétravail. Vadim ne pensait toujours qu'à ceclub. Il voulait s'assurer que tout allaitcomme sur des roulettes, et ça impliquait,en gros, que je travaille vingt-quatreheures par jour. »

« Ton casier est vierge, alors parquel miracle est-ce que tu t'es retrouvé àgérer cette affaire ? Je sais que tu es aucourant des profits secondaires quegénère ce club. »

Danny haussa les épaules. « Jen'ai vraiment été au courant qu'aprèsavoir travaillé ici pendant quelques

années. Je n'ai pas commencé en tant quegérant. J'ai découvert les bénéficessecondaires au moment où mes facturesont commencé à s'entasser. Vadim meproposait un salaire très généreux enéchange de mon aide. J'avais lescompétences d'organisation dont ilmanquait. Tout fonctionnait, et avec letemps, nous sommes presque devenusamis. Plutôt ironique, quand on pense quec'est à moi qu'il a chargé de faire leménage derrière lui. »

Andrei pencha la tête sur le côté.Tout ce que disait Danny concordaitparfaitement avec ce qu'Andrei savait. Eten temps normal cela ne posait aucunproblème, mais les tripes d'Andrei luidisaient toujours que Danny mentait. « Tu

n'as pas l'air plus inquiet que ça, pour untype qui en train de se faire interroger parun inconnu avec un flingue », dit-il d'unton affable. « Ça me donne l'impressionque tu es à l'aise dans ce genre desituation. »

« Oh, je suis très doué pourgarder mon sang-froid. Je crois que c'estla raison pour laquelle j'ai tant plu àVadim. De plus, vous vous ressemblezphysiquement, sans parler de votre fortaccent russe. Je suis sûr que vous faitespartie de sa famille. Vadim était une têtebrûlée. Il aimait bien lancer des menacesen brandissant un flingue, alors je croisbien que j'y suis habitué. » Danny ne lequittait pas des yeux. « Mais je suissurpris d'apprendre que sa famille ignore

où il se trouve. Il y a eu des rumeurs, etj'ai supposé que sa disparition était uneaffaire de famille. »

Andrei ignora la questiondissimulée. « Que représente AlanaJameson pour Vadim ? »

« Ah. Voilà une questionintéressante. Je sais qu'il l'aimaitbeaucoup. Je crois qu'ils étaient proches,mais je ne les ai jamais vus ensemble endehors du club. J'ai supposé que leursdisparitions devaient être liées, mais jeme suis dit que Vadim n'en était pas réduità enlever des gens pour s'envoyer en l'air.» Danny eut un sourire malicieux. « Il aeu un certain nombre de femmes dans sonlit. En même temps, parfois. »

« Qu'est-ce qui te fait penser qu'ill'aurait kidnappée ? »

« Je ne le pense pas. Je mecontente de réagir aux rumeurs. La vérité,c'est que je je connaissais pas bien Alana.Elle était nouvelle mais elle faisait bienson boulot. Elle m'avait tout l'air d'unefemme qui avait la tête sur les épaules etqui ne cédait pas facilement à sesimpulsions, ni à ses tentations. J'ai du malà croire qu'elle se serait enfuie avec lui,comme la police le laisse entendre. »

« Tu n'as jamais eu l'impressionqu'elle cachait quelque chose ? Peut-êtrequ'elle a rencontré quelqu'un au travail,ou passé quelques coups de fil suspects ?Est-ce qu'elle a montré des talents

particuliers ? »

Danny haussa les sourcils. « Destalents particuliers ? Je ne suis pas sûr desavoir de quoi vous parlez, mais non.Alana semblait normale et transparente.Je crois que la seule chose qu'elle aitcachée, c'était sa liaison. »

Andrei grinça des dents. Ce quedisait Danny n'avait aucun sens. Si Alanaétait amoureuse de Vadim, suffisammentpour s'enfuir avec lui, il aurait dû y avoirdes signes avant-coureurs. D'un autrecôté, si Alana faisait partie d'un groupequi avait enlevé Vadim, il auraitégalement dû y avoir des signes. Au lieude cela, si Danny disait la vérité, ladisparition d'Alana n'était rien d'autre

qu'une coïncidence.

Mais Andrei ne croyait pas auxcoïncidences.

« Quelques jours avant sadisparition, Vadim avait des problèmesavec un distributeur concurrent. On l'aretrouvé mort. Tu sais quelque chose à cesujet ? »

« Je sais qu'on a retrouvébeaucoup de balles. La police m'ainterrogé, et on dirait bien qu'ils n'ontaucune piste. C'est tout ce que je sais, engros. Son club est sur le point de fermer,ce qui multiplie notre activité par deux.Je trouve étrange que Vadim s'en aillejuste au moment où ses affaires allaientexploser. »

Andrei plissa les yeux. « Tu asparlé à Tanya Lawson ce matin. Qu'est-cequ'elle voulait ? »

« Sa colocataire a disparu.Qu'est-ce qu'elle veut, à votre avis ? » fitDanny en posant ses mains à plat. « Je luiai dit de laisser tomber. »

« Et elle a l'air d'être prête àlaisser tomber ? » marmonna Andrei.

« Les femmes sont parfois têtues,mais je doute qu'elle aille très loin. Je nepense pas qu'elle soit une menace pourqui que ce soit. »

Andrei eut un sourire mauvais etsortit son pistolet. « Voilà qui estintéressant. Qu'est-ce qui te fait croire

que je pourrais la considérer comme unemenace ? »

Une fois encore, Danny nesourcilla même pas à la vue de l'arme. «Vous essayez d'obtenir des réponses enagitant un flingue sous mon nez. C'est sansdoute elle que vous comptez aller voirensuite, et je ne crois pas qu'elle sachequoi que ce soit à propos de ce qui sepasse dans ce club. Si c'était le cas, ellene serait pas venueici seule et sans arme.»

« On dirait que tu fais beaucoupde suppositions, M. Sylvester. »

« Comme je vous l'ai déjà dit, jene suis pas idiot. Si vous pensez queTanya Lawson est impliquée, vous vous

trompez. Et si vous la mêlez à ça, vousmettriez probablement une personneinnocente en danger. Ça ne vous gêne pas,de faire ça ? »

En temps normal, Andrei n'auraitmême pas cillé. C'était le genre de chosesqu'il faisait tout le temps, mais cette fois,il hésitait. Et Danny revint immédiatementà l'assaut. « Elle a prévu d'intégrer uneécole de cuisine au prochain semestre.C'est une femme douée et brillante, et unavenir radieux l'attend. Son seul crime estde s'inquiéter au sujet de son amiedisparue. Elle ne vous menace en rien. »

« Tu sembles beaucoup tenir à laprotéger, M. Sylvester. Tu sors avec elle? »

Danny fronça les sourcils. « Jel'ai seulement rencontrée quelques fois. »

Andrei relâcha la pression qu'ilexerçait sur la détente. « Fais tourner leclub, M. Sylvester. Et si j'étais toi, je meprocurerais une arme. »

Il fourra son pistolet dans sonpantalon et, pour la première fois, Dannyparut sincèrement surpris. « Je l'ai déjàavertie. Elle vous verra venir. »

« Ça fait déjà un moment que je lasurveille. Le fait qu'elle m'échappe nem'inquiète pas plus que ça. »

Danny inspira profondément. « Jela surveille aussi. Et à moins que vous neconduisiez une berline brune, vous n'êtes

pas le seul à l'avoir à l'œil. »

Surpris, Andrei le regardafixement. « Je n'ai vu personne d'autre quila surveillait, » dit-il abruptement.

« Parce que vous ne cherchiezpas. Moi, oui. Vous passez devant sonappartement dans trois voituresdifférentes trois fois par jour. Hier vousl'avez suivie jusqu'au commissariat. Maisvous vous cantonnez aux voitures de luxe.Cette voiture est bien plus ancienne etpasse facilement inaperçue. Voilàmaintenant plusieurs jours qu'ils gardentun œil sur ses moindres faits et gestes. Sielle essaie de s'enfuir, ils l'auront. »

Le petit homme n'était pas aussiinutile qu'il n'y paraissait. « Et pourquoi

est-ce qu'elle s'enfuirait ? »

« Je lui ai dit de le faire. Je medisais que vous étiez la menace la plusconséquente. »

« Et maintenant ? »

« Je crois toujours que c'est vous,la plus grande menace. Mais je ne croispas que vous irez jusqu'à la tuer. »

« Et pourquoi ça ? »

« Parce que je suis encore en vie.»

Andrei grinça des dents. Il devaitêtre en train de se ramollir. Au bout d'unmoment, il tourna le dos et s'en alla. Il sedit que Tanya lui serait d'un plus grandsecours si elle restait en vie.

Et s'il ne se montrait passuffisamment rapide, elle mourrait.

Chapitre DeuxTanya entra dans l'appartement la

peur au ventre. Immédiatement, elledécrocha un sac de voyage et se mit à yfourrer ses affaires. L'avertissement deDanny résonnait encore dans son esprit,et, pour la première fois depuis qu'Alanaavait disparu, elle avait vraiment peur.

Après avoir rempli son sac dustrict nécessaire, elle s'arrêta net devantleur bibliothèque. Sa photo préféréed'Alana y était posée. Elle datait de leurpremière année de faculté, et, pour lapremière fois depuis longtemps, Alanasemblait enfin heureuse. Ses sourires etson enthousiasme étaient sincères. Tanya

la tenait dans ses bras, et elle se rappelaitcombien elle était fière de sa meilleureamie. Envers et contre tout, elles allaientbien s'en tirer. Elle allait bien s'en tirer.

« Où est-ce que tu m'as entraînée? » murmura Tanya. Avec un hochementde tête, elle tendit la main vers la porte etl'ouvrit brusquement.

Un homme immense occupaitl'entrée, les yeux rivés sur elle. Tanyatrébucha en arrière en poussant unhurlement aigu. L'homme devait bienmesurer plus d'un mètre quatre-vingt,avait des muscles saillants, et des yeuxterrifiants. On n'y voyait rien d'autre qu'unnéant d'un noir d'encre. Aucunesympathie. Aucune chaleur. Aucune

curiosité.

« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle d'une petite voix. Il entra dans sonappartement sans rien dire. «Hé, » fit-ellesoudain. « Vous ne pouvez pas entrer ici.» Elle saisit la lampe sur la tabled'appoint et la brandit dans sa direction.

Il la lui arracha des mains sanseffort et la plaqua au sol. Un secondhomme le suivit et, après avoir claqué laporte, se tint en face d'elle et lui lança unregard noir. « Garde un œil sur elle, »marmonna l'homme chauve.

Tanya se redressa. « Qui êtes-vous ? » répéta-t-elle dans un murmure.

Tous deux l'ignorèrent, et le

premier se mit à retourner l'appartementde fond en comble. Elle vit lesphotographies d'elle et Alana s'écrasersur le sol. Il arrachait les livres à leursétagères et lançat les coussins dans lesairs. Lorsqu'il en eût terminé avec lesalon, il s'attaqua aux chambres àcoucher. Elle entendit des meubless'écraser au sol, et plus il cherchait, plusil semblait se mettre en colère. Enfin, ilregagna le salon d'un pas lourd et la remitsans ménagement sur ses pieds. « Où est-elle ? » aboya-t-il.

« Je n'en sais rien ! » lui cria-t-elle en retour. Il retira sa main et lafrappa à la mâchoire. La douleur lui fitmonter les larmes aux yeux. « Je ne menspas. Je n'arrive pas non plus à la

retrouver. Je me fais du souci. »

« Tu devrais, » dit-il d'une voixplus calme. « Parce que si tu ne sais pasoù elle est, tu ne me sers plus à rien. »

La terreur l'envahit tandis qu'il laremettait à genoux. Il sortit une arme et lapointa calmement vers elle. « Pour ladernière fois. Où est-elle ? »

« Je ne sais pas. Et même si je lesavais. Je ne vous le dirais certainementpas. » Elle ferma les yeux et se détourna.Lorsque le coup de feu retentit, ellesursauta et poussa un hurlement, mais laballe ne l'atteignit jamais. Paniquée, elleouvrit les yeux et vit l'homme qui gardaitla porte s'effondrer. Du sang s'écoulait desa tête et formait une flaque. Un autre

inconnu entra dans son appartement, et lepremier se précipita vers les chambres.Elle n'avait jamais pensé que quelqu'und'aussi corpulent puisse se mouvoir aussirapidement. Le nouvel arrivant jura et selança à sa poursuite.

Un accent russe. Merde. Elle vitlà une occasion de s'échapper, et tâtonnaà la recherche de son sac, mais avantqu'elle n'ait pû franchir la porte, une mainse referma sur son bras. « Il s'est sauvé.Si tu fuis, il te tuera. »

Elle se retourna et le dévisagea. Ilétait très beau. Cela ne faisait aucundoute. Elle vit les mêmes traits délicatsqui faisaient le charme de Vadim. Lamême chevelure sombre et la même barbe

naissante. Les yeux de cet homme étaientd'un vert étincelant, et tandis qu'il ladévisageait, elle voyait en eux toute sacruauté. Mais il y avait également autrechose. « Et qu'allez-vous faire de moi ? »murmura-t-elle.

Toute trace de douceur disparutinstantanément de son visage. « Je vaisme servir de toi pour attirer ton amie. Etsi elle ne vient pas te chercher, je tetuerai. »

Elle ouvrit de grands yeuxlorsqu'il braqua l'arme sur elle. « Je voisque tu as déjà fait tes bagages. Très bien.Tu vas sortir calmement de cetappartement et t'installer sur le siègearrière de la voiture noire garée juste

devant. Si tu cries, essaies de t'enfuir, oude communiquer avec qui que ce soit, jet'abattrai, et j'abattrai cette personneensuite. Tu comprends ? »

Elle hocha vaillamment la tête. Illâcha son bras et fourra le pistolet dans sapoche. « Allons-y. Maintenant. »

Elle déglutit avec difficulté, lesyeux rivés sur le mort. Tandis qu'elletentait de l'enjamber avec précaution, elletrébucha et heurta la porte. Paniquée, ellelança un coup d'œil par-dessus sonépaule, mais il ne fit pas mine dedégainer son arme. Au lieu de cela, ilhocha la tête avec impatience. Tanyaouvrit la porte à la volée. Cette mêmevoiture qu'elle avait vu passer près du

club était garée devant l'appartement.. Unautre homme en costume s'appuyaitnonchalamment contre la portière du côtéconducteur. Il avait également une maindans sa poche.

Elle distingua le contour d'unpistolet et fit de son mieux pour ne pass'évanouir.

Il n'y avait pas le moindre passantsur le trottoir d'en face ou dans la rue.Elle avait espéré plus que tout quequelqu'un la verrait monter dans lavoiture, mais la chance n'était pas avecelle. Le chauffeur ouvrit la portière, etTanya se glissa à l'intérieur. Lorsque laportière claqua, elle s'aperçut que l'autrehomme n'était pas monté avec elle.

Elle lança un regard anxieux àtravers la vitre. Quelques minutess'écoulèrent avant qu'il ne sorte del'appartement. Tout en regardantnonchalamment à sa droite et à sa gauche,il s'avança tranquillement vers la voitureet ouvrit la portière arrière.

« L'équipe de nettoyage ne devraitpas tarder, » dit-il au chauffeur. « Le mortportait le tatouage des Sousa. »

« C'est quoi, le tatouage desSousa ? » demanda Tanya sans réfléchir.Son ravisseur tourna la tête et posa surelle un regard glacial.

« Moins tu poseras de questions,plus tu auras de chances de survivre, »finit-il par déclarer.

« Comme si vous alliez toutsimplement me laisser m'en aller, »murmura-t-elle. Sa mâchoire l'élançait, etelle y passa prudemment la main.

« Si cette femme, Jameson, vientte chercher, tu vivras peut-être. Est-cequ'il t'a frappée ? »

« Quoi ? »

« L'homme qui a mis tonappartement à sac, » s'impatiental'inconnu. « Est-ce qu'il t'a frappée ? »

« Il a essayé de me tuer, »répondit sèchement Tanya. « Qu'est-ceque ça peut vous faire, qu'il m'ait frappée? »

L'inconnu se contenta de lui

sourire. « Et je t'ai sauvé la vie. Je medisais que ça me vaudrait bien un petitpeu de respect. »

Est-ce qu'il plaisantait ? Un éclatde rire inattendu s'empara d'elle. « Oh,très bien. Vous croyez que, parce quevous m'avez sauvée, je vais vous dire toutce que je sais. Vous connaissezl'expression, tomber de Charybde enScylla ? »

Il se pencha en arrière et se caladans son siège. Il retroussa sa mancheavec désinvolture, exposant à sa vue lestatouages qui recouvraient son bras. « J'aientendu ce que tu lui disais. Bien que taloyauté envers ton ami soit très louable, ily a de fortes chances pour qu'elle te coûte

la vie. »

Tanya haussa les épaules. S'ilpouvait se montrer détendu par rapport àtout cela, alors elle ferait de même. « Jene mentais pas. Je ne sais pas où elle est.Je me suis lancée à sa recherche, mais jene suis pas allée très loin. » Elle inspiraprofondément. « Vadim et vous avez l'airde deux frères. »

« Deux cousins, en réalité. MaisVadim était comme un grand frère pourmoi, et j'ai bien l'intention de le retrouver.Si toi ou ta colocataire travaillez pour lesSousa, et si vous l'avez tué, je mevengerai sur toi, petit à petit.

Un frisson de terreur glacé courutle long de son échine. « Comment vous

appelez-vous ? » demanda-t-elledoucement.

« Andrei Volkov. »

Le fait qu'il soit si prompt à le luidonner ne lui disait rien qui vaille. « Ehbien, M. Volkov, je peux vous garantirque je n'ai jamais entendu le nom deSousa, et qu'Alana aimait Vadim. Elle nelui ferait jamais de mal. »

Andrei tourna la tête. « En effet.Et apparemment, Vadim l'aimait aussi.Mais ça signifie seulement queMademoiselle Alana Jameson fait bienson travail. Vadim n'abandonnerait pas safamille. »

« Même pas par amour ? »

murmura Tanya.

Andrei se retourna et ladévisagea. « Mademoiselle Lawson,j'applaudis votre nature romantique. Il estdifficile de conserver un point de vueoptimiste en ces temps de cynisme blasé.Mais je vous assure que j'ai reçu le mêmeentraînement que Vadim. Et il n'y a pas deplace pour l'amour en nous.”

Sa voix était glaciale, dénuée dela moindre tristesse et du moindre regret.Tanya recula dans son siège et fixa sonregard au dehors. Elle ne savait pas s'ildisait la vérité au sujet de Vadim, mais ilen était manifestement convaincu.

Elle devait s'enfuir à n'importequel prix.

***

« Je crois bien t'avoir dit de teservir d'elle pour faire passer unmessage. Ça ne requiert pas unenlèvement, en général, » dit calmementGregory à l'autre bout de la ligne. «Andrei, qu'est-ce qui te prend ? »

Andrei garda les yeux sur Tanyatandis qu'elle s'asseyait prudemment surle lit de la chambre d'hôtel. De touteévidence, le chauffeur l'avait balancé. Oualors Gregory avait des espions.

Aucune des deux options n'étaitvraiment improbable. « Il y avait unaccroc dans le plan, » déclara-t-iltranquillement.

« Les Sousa ne sont pas unaccroc, » répondit sèchement son oncle. «Ils sont une nuisance mineure. »

Ah. Il était au courant pour lesSousa. Le chauffeur l'avait donc bel etbien balancé. Cela contrariait Andrei,mais il s'en occuperait plus tard. « En toutcas, j'ai vu une opportunité, et je l'aisaisie. La loyauté de cette femme enversMademoiselle Jameson est indéfectible.Elle préfèrerait mourir plutôt que de direoù elle se trouve. On peutraisonnablement penser queMademoiselle Jameson en ferait autant.Si elle sait que son amie est en danger,elle sortira probablement de sa cachetteet essaiera de la sauver. »

Il y eut un silence à l'autre bout dufil. « Et si tu te trompes ? »

« Dans ce cas je reviendrai ànotre plan de départ. »

« Très bien. Profite de ce tempspour lui faire cracher toute lesinformations qu'elle possède. Peum'importe comment tu t'y prends. Je veuxque mon fils revienne à la maison. »

Andrei s'interrompit. « Au début,j'ai pensé que Sousa était impliqué, maissi Sousa est aussi à sa poursuite, alors iln'a peut-être rien à voir là-dedans. »

« J'ai de nombreux ennemis,Andrei. Tu le sais. Sousa n'est que l'und'entre eux. Mais ils cherchent à tirer

profit de sa disparition, et tu ne dois paslaisser cela se produire. » L'appel pritfin, et Andrei glissa de nouveau letéléphone dans sa poche.

Il n'avait pas fait part de sessoupçons à son oncle. Si Alana Jamesontravaillait pour Sousa, et les avaitdoublés, cela expliquerait pourquooi lesSousa les cherchaient.

« Qui est Sousa ? »

Andrei leva brusquement les yeux.Tanya l'observait attentivement de l'autrecôté de la chambre d'hôtel. « Qu'est-ceque je t'ai dit à propos des questions ? »fit-il d'un ton bourru.

« Je crois qu'on sait tous les deux

qu'il n'existe aucun scénario dans lequelje survis à tout ça. Vous avez l'air decroire qu'Alana est une espèce d'agent oude gangster, ce qui est faux. Ça signifiedonc que vous devrez me tuer. Alors ceque vous me dites n'a pas vraimentd'importance. »

« Dans ce cas, qu'est-ce que çapeut te faire, de savoir ? »

« S'ils n'ont vraiment rien fait deplus que s'enfuir pour être ensemble, et sivous vous rendez compte qu'elle n'a rienà voir avec votre univers violent, alorsvous pourrez la laisser partir. Et je peuxvous aider. »

Elle était soit très douée, soit trèsnaïve. Dans les deux cas, Andrei n'avait

rien à perdre. « Les Sousasont une famillede la pègre à New-York. Non seulementnous tenons fermement notre territoire,mais nous l'étendons. Les Sousa peuvents'estimer chanceux que mon oncle leslaisse en vie. Il ne sont rien du tout. »

« Ces rien-du-tout ont failli metuer aujourd'hui, » remarqua sèchementTanya. « Pourquoi en auraient-ils aprèsAlana ? »

« À toi de me le dire. »

« Alana ne travaille pas pour eux.Croyez-moi, on ne s'est jamais séparées.Il est impossible qu'Alana travaille pourquelque organisation que ce soit. Elle n'amême jamais mis les pieds à New-York.Ce n'est pas après elle qu'ils en ont. C'est

après Vadim. Il était peut-être en train devous doubler. »

Andrei renifla avec dédain. «Vadim ne doublerait jamais sa famille. »

« Si vous le connaissez si bien,alors où irait-il s'il était en cavale ? Est-ce qu'il préfère les climats chauds ? Lesclimats froids ? La ville ou la campagne ?»

« Il ferait le contraire de ce à quoije m'attendrais, » rétorqua sèchementAndrei.

« Dans ce cas, ça devrait aussivous faciliter la tâche. Partez de ce quilui plaît, et cherchez dans la directionopposée. » Elle le dévisagea. « Alana

aime bien les climats chauds. Elle préfèrela campagne, mais elle est trop belle pours'y cacher. Les gens la remarqueraient.Elle se rendrait quelque part où ellepourrait se fondre dans la masse. Quelquepart où il y aurait beaucoup de beaumonde. »

Andrei serra les dents. « Tuinsinues que je ne connais pas moncousin. Tu n'as pas tort. Nous avons étélongtemps séparés, mais le seul fait queje ne connaisse pas ses endroits préférésne signifie pas que je puisse croire unseul instant qu'il me fuirait. »

Tanya eut un sourire triste. « Maissi vous ne connaissez pas l'adulte qu'il estdevenu, alors vous n'avez aucune idée de

ce qu'il pense. Il ne vous trahit pas ens'éloignant de vous. »

« Dans ma famille, c'est la mêmechose, » s'obstinaAndrei. « Et Vadim lesait bien. »

« C'est peut-être pour ça qu'il estintrouvable. Il ne veut pas qu'on leretrouve. » Elle se tourna et son regards'attarda au-dehors. « Qu'est-ce que vousferiez si vous le retrouviez ? Vous letraîneriez devant la famille pour qu'il soitexécuté ? »

« Il est l'héritier. Il seraitpardonné. »

Elle ne se retourna même pas. «Bien sûr. Après tout, votre oncle a l'air si

indulgent. »

Andrei ne put réprimer un sourire.La belle était peut-être moins naïve qu'iln'y paraissait au premier abord.

Elle s'éloigna de la fenêtre ets'étira sur le lit. À cet instant, son haut sesouleva de quelques centimètres, et ilaperçut un soupçon de peau. Quelquechose en lui remua. Elle ne sembla pasremarquer sa réaction et leva la mainpour toucher sa mâchoire. Un étrangesentiment de rage primitive s'était emparéde lui lorsqu'il avait vu, par la fenêtre,l'homme des Sousa qui la brutalisait.Lorsqu'il mettrait la main sur lui, et il n'ymanquerait pas, il le mettrait en pièces.

Il ne le ferait pas pour Vadim ou

pour son oncle. Il le ferait pour Tanya.

Et quand viendra le temps pourtoi de la détruire, morceau par morceau,railla une voix en lui. Que feras-tu alors?

Son travail. Rien ne l'empêcheraitde faire son travail. Rien, pas même sabeauté ou ce qu'elle suscitait en lui, nepourrait pénétrer sa solide carapace. Ilétait un soldat russe. Il n'y avait pas deplace pour la moindre chaleur ni lamoindre faiblesse dans sa vie.

Plus tôt il se débarrasserait d'elle,mieux il se porterait.

Chapitre TroisTanya n'avait jamais mis les pieds

dans aussi bel hôtel auparavant. Elle étaitsortie avec un avocat à une certaineépoque, mais il avait toujours été un peupingre. Elle passa ses doigts en éventailsur les draps faits de satin blanc et fit deson mieux pour ne pas se délecter de leurtoucher luxueux tandis qu'ils glissaientcontre sa peau. La veille, sa vie avait prisun tournant passionnant. Non seulementAlana avait disparu, mais elle étaitdésormais prisonnière d'un hôtel cinqétoiles avec, pour gardien, l'homme leplus attirant qu'elle eût jamais vu.

Elle ne savait plus si elle devait

être terrifiée ou excitée.

« Combien de temps va-t-onrester ici ? » murmura-t-elle.

Andrei traversa la pièce etregarda longuement par la fenêtre. «Jusqu'à ce que j'aie un autre endroit oùaller, » marmonna-t-il.

« Jusqu'à ce que Tonton La Pègrete dise qu'on doit aller ailleurs ? » dit-elle en levant les yeux au ciel. « Allons,Andrei. Je sais que tu veux trouverVadim, et on ne les retrouvera pas en seterrant dans cette splendide chambred'hôtel. »

« Splendide ? » Il se retourna ethaussa un sourcil. « Ravi que tu t'habitues

à ton environnement. »

« Je ne m'habitue pas. Je ne faisque le décrire, » marmonna-t-elle. « Etpuis, la question n'est pas là. »

Il s'approcha du lit jusqu'à se tenirjuste devant elle. Elle leva le mentonpour croiser son regard, et se répétainlassablement qu'elle ne se laisserait pasintimider par lui. Un sourire narquoistraversa lentement son visage tandis qu'ilse penchait vers elle. Elle sentit le soufflelui manquer tandis qu'il s'approchaitencore et encore. Elle fut tentée de tendrela main et de carresser du bout des doigtsson menton mal rasé, mais la réalité larattrapa rapidement. Au lieu de cela, elleposa ses mains à plat sur sa poitrine et le

repoussa.

« Qu'est-ce que tu fais, au juste ?» Sa voix était bien plus haletante qu'ellene l'aurait souhaité, et elle s'éclaircit lagorge.

Il fit claquer sa langue contre sesdents et glissa la main sous l'oreiller. Soncœur chuta brusquement lorsqu'il en sortitsa lime à ongles. « Tu croyais que je net'avais pas vue t'armer ? » demanda-t-ilavec un petit rire. Tout en se redressant, ilexamina la lime métallique. « Et qu'est-ceque tu comptais faire avec ça ? Mepoignarder ? »

« Te poignarder ? » Elle battit descils. « Je voulais seulement prendre soinde mes ongles. Il faut bien que je sois

jolie pour mon ravisseur. »

« Peu importe. Tu seraisincapable de t'en servir. Tu oublies que jete surveille depuis plusieurs jours. Tuattrapes les araignées pour les relâcher auieu de les écraser. Tu ne poignarderaisjamais qui que ce soit. »

« Si les circonstances l'exigeaient,j'en serais capable, » marmonna-t-elle. Iln'avait cependant pas tort. Elle n'avait pasvraiment le cran de blesser qui que cesoit, et cette pensée lui avait traversél'esprit lorsqu'elle avait dissimulé la limeà ongles.

Il remit la lime dans son sac d'ungeste brusque. Surprise, elle haussa lessourcils. Au fond d'elle-même, elle était

certaine qu'il s'en débarrasserait. Ellesupposait qu'il ne la pensait réellementpas capable de s'en servir.

« Je vais commander à dîner, » ditAndrei en se redressant. « Qu'est-ce quetu veux ? »

« Du champagne et du caviar,»répondit-elle sèchement.

Il sourit et quitta la chambre àgrandes enjambées pour se rendre dans lepetit salon. À présent qu'elle était seule,elle ne pensait plus qu'à récupérer sa limeà ongles. Ou n'importe quelle autre arme.Mais à quoi cela servirait-il ? Elle avaitle sentiment qu'elle n'irait pas loin.Surtout pas si ces types, les Sousa, étaientà ses trousses.

Au lieu de cela, elle se leva ets'étira. Elle avait encore en mémoire lesouvenir des sales pattes du Sousa surelle, et elle se sentait souillée. « Je peuxprendre une douche ? » demanda-t-elle enpassant la tête par la porte de la chambre.

Il était au téléphone, le menuouvert devant lui. Au bout d'un moment, ilhocha la tête. Soulagée, elle se renditdans la salle de bains et ferma la porte àclé. Après s'être débarrassée de sesvêtements, elle se tint sous le jet d'eauchaude et s'efforça d'imaginer qu'ellebalayait jusqu'au dernier les douloureuxsouvenirs de la journée. Lorsque l'eauentra en contact avec sa mâchoire, ce futdouloureux, mais elle la frotta néanmoinsavec vigueur.

Les larmes lui montèrent aux yeux.À quoi avait-elle bien pu penser ? Ellen'était pas taillée pour ça. Tout ce à quoielle avait jamais aspiré, c'était travailleren tant que chef dans un bon restaurant,prendre quelques verres avec quelquesbons amis, et retrouver un gentil garçonen rentrant à la maison. Elle n'était pasdétective. Elle n'était pas taillée pourl'aventure. Qu'est-ce qui avait bien pu luifaire croire qu'elle pourrait retrouver etsecourir Alana ?

Elle renifla, sécha ses larmes etredressa les épaules. Peu importait dequoi elle se sentait capable. Ce quicomptait, c'était qu'elle avait les moyensde retrouver Alana. Et elle devait en tirerle meilleur parti.

Tout à coup, une ombre tomba surelle. Avec un cri aigu, Tanya se couvritimmédiatement de ses mains et passa latête derrière le rideau. Andrei s'appuyaitsur le comptoir, l'air amusé. « On neferme pas les portes à clé. »

« Comment ça, on ne ferme pasles portes à clé ? Je prends une douche.J'aimerais bien être tranquille, » gronda-t-elle. Que pouvait-il voir exactement àtravers le rideau blanc ?

« Comme tu peux le constater, lesportes fermées à clé ne m'arrêtent pas.Mais elles me ralentissent, et dans notresituation, tout ce qui me ralentit est mal.Alors on ne ferme pas les portes à clé. »

« Très bien, » bredouilla-t-elle. «

On ne ferme pas les portes à clé. Mais unpeu d'intimité, ce serait sympa. »

Son regard parcourut le rideau dedouche, et elle ne put s'empêcher defrissonner. Que ferait-elle s'il arrachait lerideau et la rejoignait dans la douche ?Elle lutterait sûrement. Il était sonravisseur, et il était hors de questionqu'elle soit attirée par lui.

Hors de question qu'elle le laissetoucher son corps et deviner ce qui lafaisait trembler d'envie.

Pendant un instant, il lui parutdangereux tandis que leurs regards secroisaient à nouveau. Certaine qu'ilparvenait à lire ses pensées et à voirl'image qui se formait dans son esprit,

elle paniqua. « Dehors, » parvint-elle àexiger.

« Le dîner sera bientôt là, » finit-il par dire tout en se redressant et ens'éloignant du comptoir. She could see thelines of his jaw as he clenched his teeth,lui tournait le dos, et quittait la salle debains d'un pas lourd. Heureusement, ilferma la porte derrière lui.

Abasourdie par sa propreréaction, elle se laissa tomber contre lemur de la douche. Qu'est-ce qui clochaitchez elle, à la fin ? Elle était là, à lamerci de l'homme le plus dangereuxqu'elle ait jamais rencontré, traquée pard'autres dangereux personnages, à larecherche de sa meilleure amie disparue,

et elle était sexuellement attirée parAndrei Volkov.

À en juger par l'humidité quis'était formée entre ses jambes,sexuellement attirée était un terme bienfaible pour décrire ce qu'elle éprouvaitpour lui.

***

Andrei ouvrit la porte à l'employénerveux du room service et lui donna ungénéreux pourboire pour le chariot denourriture qu'il apportait. L'eau de ladouche avait cessé de couler quelquesminutes après son départ de la salle debains, et il s'efforçait d'empêcher sonimagination de vagabonder. Il n'avait paspu voir grand chose à travers le rideau de

douche, mais le peu qu'il avait aperçuavait suffi à affoler ses hormones. Mêmeà présent, il l'imaginait qui se penchaitpour sécher ses longues jambes. Ilimaginait ses seins qui se soulevaienttandis qu'elle séchait ses cheveux, et sontorse mince qui s'allongeait tandis qu'elles'étirait.

Après des années d'entraînement,il avait du mal à croire qu'il bandait déjàpour une femme dont il était censé seservir pour trouver Vadim.

Il était certain d'une chose.Lorsqu'il trouverait Vadim, il le tueraitpour avoir mis Andrei dans cettesituation. Tout cela était sa faute.

Tout.

« Le dîner est là, » appela-t-ild'un ton bourru.

« J'ai pas faim, » marmonna-t-elleà travers la porte, et prit un air renfrogné.

« Si tu ne viens pas manger, jeviens te chercher et je te sors de là par laforce. Tu as exactement une minute pourt'habiller et me rejoindre, » répliqua-t-il àvoix basse. Poussant sa patience à lalimite, elle le rejoignit au bout d'uneminute et demie.

Ses longs cheveux blonds ethumides étaient retenus en hauteur par unepince, et elle s'était entièrementdémaquillée. Elle n'en était pas moinsbelle, et cela ne fit qu'accentuer sa colère.Un bleu était en train de se former sur sa

mâchoire, et il ne put s'empêcher deremarquer que ses yeux étaient rouges etenflés. Elle avait pleurée.

Méfiante, elle s'assit sur la chaise.Il poussa une assiette vers elle et ouvrit lecouvercle. Un sourire finit par apparaîtresur son visage lorsqu'il posa une flûte àchamagne devant elle et lui servit unverre. « Du caviar et du champagne ?Sérieux ? » fit-elle sèchement.

Andrei haussa les épaules. « C'estce que tu as demandé. »

Elle leva les yeux au ciel etrepoussa l'assiette. « Combien d'argentest-ce que tu as ? » marmonna-t-elle avecdégoût.

Il eut un sourire narquois et retiral'assiette. Il la remplaça par une autre,qu'il découvrit pour dévoiler uncheeseburger et des frites. Ses yeuxs'illuminèrent de plaisir. « Suffisamment,» dit-il doucement.

Tanya fourra une frite dans sabouche. « Merci, » fit-elle d'un ton raide.

« Je ne peux pas te laisser mourirde faim avant d'en avoir fini avec toi, si ?» fit-il nonchalamment tout en s'attaquantà son propre plat de steak.

« Et ça représente combien detemps, ça ? »

Il haussa les épaules. « J'attendsdes nouvelles de certaines sources. « En

attendant, on ne bouge pas. »

« Et une fois que tu auras eu cesnouvelles ? »

« Alors on ira là où lesinformations nous mèneront. Et on nes'arrêtera pas tant que je n'aurai pastrouvé Vadim. Et si je découvre qu'il estmort, on ne s'arrêtera pas tant que je nel'aurai pas vengé. »

Tanya leva les yeux au ciel. «Alana n'est pas une meurtrière. C'est uneserveuse de bar avec un diplôme decommerce. J'ai passé toute ma vie avecelle. Elle n'a rien d'un assassin. »

« Et peut-être que tu la couvres, »fit-il doucement.

« Je t'en prie. Si j'étais unemeurtrière, je ne m'armerais pas d'unelime à ongles, » rétorqua sèchementTanya tout en engouffrant le cheeseburgerdans sa bouche. Au bout d'un moment,elle avala et le fusilla du regard. « Tuserais mort à présent, parce que je seraisun assassin de génie. »

« Et les assassins de génie saventquand ils doivent cacher leurs secrets, »dit-il doucement.

Elle soupira, manifestementfrustrée par lui. « Parle-moi de ta famille,» dit-elle en mâchant une frite.

« Partager mes secrets avec toi ?Je ne crois pas, non. »

« Alors de quoi est-ce qu'on vaparler, exactement ? » marmonna-t-elle.

Parler ? Pourquoi éprouverait-elle le besoin de parler ? Elle étaitprisonnière, et il avait manifestementbesoin d'établir sa domination sur elle. «On ne parle pas. Mange ton repas ensilence. »

« On ne parle pas ? »

« Quelle partie de ça est-ce que tune comprends pas ? » dit-il froidement. «Ton seul but est de faire sortir AlanaJameson de son trou. Et tu n'as pas besoinde parler pour ça. Alors soit tu tiens talangue, soit je te bâillonne. »

Ses yeux s'ouvrirent en grand sous

le coup de la surprise, et elle rougit. Iléprouva un élan de culpabilité en lavoyant garder les yeux sur sa nourriture.Il se montrait plus dur que de raison, maisd'une certaine manière, au cours desquelques dernières heures, il avait perdul'avantage. Et c'était inacceptable.

Elle garda le silence pendant lereste du repas. Au lieu de continuersavourer son repas, elle se contentait dele picorer. Au bout du compte, il en eutassez de la voir bouder et débarrassa lesassiettes. Après avoir poussé le plateaudu repas dehors, il se retourna, mais elles'était déjà glissée dans la chambre.Andrei pensa l'y suivre afin de luirappeler qu'il ne l'avait pas autorisée àquitter la pièce, mais il y renonça.

Son téléphone sonna. Andrei avaitenvoyé le chauffeur surveiller le club, etespérait qu'il avait de bonnes nouvelles. «Dis-moi que tu as quelque chose pourmoi, » dit-il en décrochant.

« Rien de plus qu'une poignée defêtards ivres, » répondit froidementl'homme. « J'ai parlé aux videurs. Ce sonttous des hommes de Gregory, et ils n'ontrien vu qui sorte de l'ordinaire. Rien quilaisse penser qu'Alana ait été quoi que cesoit de plus que son employée et samaîtresse, et rien qui indique que Vadimait été enlevé. À moins que quelqu'un nemente, je suis pour rapporter que Vadimest parti de son plein gré. »

Andrei vit rouge. « Tu ne vas rien

faire de tel. Leur parole ne prouve pasgrand chose. Si Alana est aussi douée queje le pense, ils n'auraient rien vu. Tu nevas rien rapporter à Gregory, tu m'as biencompris ? »

Il y eut un bref silence à l'autrebout de la ligne. « Vous êtes trop prochedes évènements. Ils auraient dû envoyerquelqu'un d'autre, » finit-il par dire.

« Ils m'ont envoyé parce que jesuis le meilleur. Si j'ai la preuve queVadim est un déserteur, alors je m'enoccuperai. Mais je ne mettrai pas la têtede mon cousin sur le billot avant d'avoirdes preuves irréfutables. C'est bien clair? »

« Limpide. »

Andrei serra les dents. Lechauffeur était une nouvelle recrue.Andrei ne se rappelait même pas sonnom, mais il était clair que le chauffeuravait de l'ambition.

« Gare un oeil sur le club. Unefois que tout le monde aura quitté lebâtiment, entres-y et dis-moi ce que tutrouves. Les gardes ont l'ordre strict de telaisser accéder à tous les dossiers. »Andrei lança un rapide regard dans lachambre. « En fin de compte, envoie-moiun des hommes. Je lui ferai surveillerTanya et t'accompagnerai dans tesrecherches. » Si Vadim conservait dumatériel sensible au bureau, il ne voulaitpas que le chauffeur mette la main dessus.

L'homme donna son assentiment,et l'appel fut coupé. Andrei était doté d'uninstinct exceptionnel, et quelque chosechez le chauffeur le gênait. jusque-là, ilavait fait tout ce qu'Andrei lui avaitordinné, mais il se rebellait de plus enplus ces derniers temps. Il semblaitpersuadé que Vadim était un traître.

Bien sûr qu'il voudrait que Vadimsoit un traître. Une place se libéreraitalors dans les rangs, et celui qui l'avaitdécouvert obtiendrait une promotionimpressionnante.

Et Andrei ne pouvait nier le faitque c'était de mauvais augure. Mais iln'était pas près d'abandonner Vadim .Même si les signes étaient flagrants.

Il se rendit dans la chambre poury trouver Tanya qui fouillait dans son sacde voyage. Il l'avait déjà fouillé et n'yavait rien trouvé de dangereux, il n'étaitdonc pas particulièrement inquiet. Ilpencha cependant la tête avec un air decuriosité. « Qu'est-ce que tu cherches ? »

Elle leva la tête et le foudroya duregard sans dire un mot.

« Tu vas parler quand je te poseune question, » dit-il à voix basse.

« Je ne savais pas que j'avais ledroit de parler, » le provoqua-t-elle. « Jete suis reconnaissante pour cetteopportunité de m'exprimer que tu medonnes. Je cherche un pyjama. »

« Un pyjama ? » ricana-t-il. « Tuas été enlevée, et tu t'inquiètes de savoirce que tu vas porter pour dormir ? »

« Je n'ai pas fait mes bagages ensachant qu'on m'enlèverait, » répondit-elle sèchement. « Et on dort dans un hôtelcinq étoiles, alors pardonne-moi sij'essaie encore de garder un semblant decourtoisie. »

Il haussa les épaules. « C'est bien,que tu ailles te coucher. Je vais bientôtm'absenter pour quelques heures, et il yaura un garde à la porte. Il aura ordre dene pas te parler. Aller te coucher est lameilleure option qui te reste. »

Ses yeux s'emplirent de terreur. «Tu me laisses avec quelqu'un d'autre ? »

demanda-t-elle d'une petite voix.

« Bien. Je suis content que tut'inquiètes. Tu devrais. Je suis gentil avectoi parce que tu me fais rire. Ne t'en faispas, ce ne sera pas son cas. Reste danscette chambre, et n'interagis avec luid'aucune façon que ce soit. »

« Et quand est-ce que tu vasrevenir ? »

« Trouver ce que je cherche nedevrait pas me prendre plus de quelquesheures, » dit-il doucement. La peur danssa voix commençait à l'atteindre. « Resteici et tais-toi. Tout ira bien. »

Elle hocha la tête, et il fermadoucement la porte derrière lui. Quelques

minutes plus tard, le garde arriva. Iladressa un hochement de tête rigide àAndrei, reconnaissant qu'Andrei était d'unrang supérieur au sien.

« Elle se rebelle, mais je ne pensepas qu'elle fasse quoi que ce soit destupide. Je ne suis pas entièrementconvaincu qu'elle ne bosse pas avecAlana, alors garde un œil sur la porte.Elle ne doit pas quitter la chambre. Sielle tente quoi que ce soit, tu doist'interposer, mais si sa mise à mort n'estpas nécessaire, j'aimerais la trouvervivante en revenant. »

« Compris, » dit le garde d'unevoix atone.

Andrei lança un dernier regard en

direction de la porte de la chambre avantde partir. Il monta dans la voiture danslaquelle était arrivé le garde, et se renditau Seven. Le chauffeur se tenait contre lavoiture qu'ils utilisaient auparavant.

« Il y a des caméras desurveillance sur le parking, » lui fitremarquer Andrei. Ce type était bien àl'aise avec tout ça.

Il haussa les épaules. « Je ne m'enfais pas. C'est notre territoire, après tout.»

« Oui, mais certaines personnesqui travaillent ici ne sont pas des nôtres.Et moins on fera de bruit, moins on aurabesoin de faire le ménage. »

« On pourra détruire lesenregistrements tant qu'on sera àl'intérieur, » fit le chauffeur d'un tonblasé.

« Je te retiens ? » gronda Andrei.« Pourquoi es-tu si impatient ? »

Le chauffeur ouvrit la boucheavant de la refermer brusquement etd'incliner la tête. « Toutes mes excuses, »marmonna-t-il. Il avait dû se rendrecompte du fait qu'Andrei était à bout depatience.

« Très bien. La clé ? »

Andrei prit la clé et entra dans lebâtiment. De là, le chauffeur désactival'alarme sur le mur. « Tu prends le bureau

du gérant. Je prends celui de Vadim, »ordonna-t-il.

Le chauffeur hésita mais fit cequ'on lui demandait.

La plupart des papiers dans lebureau étaient ceux qu'on pouvaits'attendre à trouver. Des inventaires. Desinventaires factices. La liste dedistribution aux clients. Des calendrierset des emplois du temps. Des dépôts. Toutétait en ordre. En fait, tout était plus qu'enordre. Les calendriers étaient établis desmois à l'avance, et les bordereaux dedépôt étaient déjà signés. Si Gregoryn'avait pas envoyé quelqu'un pourenquêter sur la mort de son rival, ilsn'auraient même pas su que Vadim avait

disparu.

Il éprouva un bref éclaird'appréhension . Ce n'était pas bon signe.Soit Danny et Vadim formaient une équiped'enfer, soit Vadim avait prévu de partiret se donnait une longueur d'avance.

« Andrei, » appella le chauffeur. «J'ai trouvé quelque chose. »

Andrei glissa les papiersincriminants dans un dossier et le fourradans la poche de sa veste. Méfiant, ilrejoignit l'homme dans le bureau. «Qu'est-ce qu'il y a ? » Il espéraitardemment qu'il ne s'agissait pas d'unepreuve que Vadim avait préparé son coupdes mois à l'avance.

Il se trompait. « Écoutez ça. » Lechauffeur avait allumé l'ordinateur et sortiquelques enregistrements de voix. Andreisentit son cœur s'arrêter lorsqu'il entenditla voix de Vadim s'élever des haut-parleurs.

« Ne t'en fais pas, Papa. J'ai lasituation bien en main. »

Le chauffeur tendit la main pourtaper quelques mots dans le champ derecherche , et ils entendirent la voix deVadim les répéter. Ils étaient dénuésd'intonation, mais néanmoins bienenregistrés. « On dirait qu'ils ontenregistré quelques phrases-clés etpratiquement chaque mot du dictionnaire.Faire ça leur a sûrement pris des mois, »

murmura le chauffeur. « Est-ce que cen'est pas suffisant, comme preuve queVadim s'est enfui ? »

« On ne sait pas comment ilcomptait se servir de ça. On ne sait mêmepas si Vadim était impliqué dansl'enregistrement. On a peut-être fait çacontre son gré, » fit-il sèchement.

Le chauffeur le regarda, bouchebée. « Vous ne serez pas convaincu tantque Vadim ne vous aura pas dit en facequ'il s'est enfui, pas vrai ? Qu'est-ce quevous comptez faire ? Trimballer cettefille partout pour toujours et dire àGregory que vous n'êtes toujours pas sûr? »

« C'est quoi, ton problème avec la

fille ? » gronda Andrei. « J'en ai besoinpour exécuter mon plan. »

« Il n'y a pas de plan, Andrei. Iln'y a pas d'assassin. Cette fille est unpoids mort, et vous vous porterez bienmieux une fois que vous vous en rendrezcompte. Débarrassez-vous en ce soir etprésentez ces preuves à votre onclelorsque nous rentrerons. Vous serezl'héritier. »

Andrei ne voulait pas êtrel'héritier. Il était plus qu'heureux delaisser Vadim prendre les rênes. «Continue de chercher, » cingla-t-il. « Onn'a pas encore fini. »

Il quitta le chauffeur et retournadans le bureau. Ce ne fut que lorsqu'il

entendit la porte claquer qu'il réalisa quele chauffeur était parti. Pris de panique, ilse précipita dehors et vit le chauffeurs'éloigner sur les chapeaux de roue. « Faitchier, » jura-t-il en tendant la main versson téléphone.

Il n'était plus là.

Ni ses clés.

Ce fils de pute avait dû les luitirer dans le bureau. Jurant encore plusfort, il força la portière d'une voiturerestée sur place et la démarra entrafiquant les fils. Comme il l'avait dit àTanya, les portes fermées à clé leralentissaient.

Il n'aurait pas eu besoin de voler

ses clés et son téléphone s'il retournait àNew-York. Cela ne pouvait donc quesignifier qu'il se rendait à l'hôtel.

Tuer Tanya ferait bonneimpression sur son CV.

Déterminé et hors de lui, Andreiagrippa le volant et garda les yeuxbraqués sur les ténèbres devant lui tandisqu'il conduisait comme un fou furieux endirection de l'hôte.

Chapitre QuatreTanya s'efforçait de ne pas penser

au fait qu'il y avait un parfait inconnudevant sa chambre. Non qu'Andrei ne fûtpas un parfait inconnu, mais elleconnaissait au moins son nom. Cet hommedevant la porte était sans nul doute toutaussi dangereux, et elle doutait qu'il fûtenclin à lui sauver la vie.

Elle tira les draps jusqu'à hauteurde son cou et essaya de s'endormir. Elleaurait dû être épuisée, mais lesévènements de la journée avaient saturéses veines d'adrénaine. Elle était à cran,et le moindre petit bruit la faisaitsursauter.

Elle se raidit donc lorsqu'elleentendit quelqu'un frapper à la porte. Puiselle entendit qu'on parlait au garde avecce fort accent qui lu était familier.

Le chauffeur. Il fallait vraimentqu'elle apprenne son nom.

Pourquoi était-il donc rentré etpas Andrei ? Elle se glissa jusqu'à laporte et écouta, mais ils se disputaient enrusse, et elle n'avait aucune idée de cedont ils parlaient.

Mais tous deux étaient furieux.

« On attend Volkov, » finit pardire le garde.

« Non, » fit le chauffeur d'unevoix glaciale. « On s'en débarrasse

maintenant. »

Tout à cous, elle entendit unterrible fracas. Terrifiée, elle attrappa sonsac de voyage et se cacha dans la salle debains. La seule arme qu'elle avait sur elleétait sa lime à ongles, et cela serait loinde suffire. Elle lança cependant son sacdans la douche, ferma la porte a clé, etlança des regards frénétiques autourd'elle. Elle fourra la lime à ongles danssa poche, s'empara de la lunette destoilettes et se hissa sur le comptoir.

À travers les portes, elle pouvaitentendre les bruits étouffés du combat quise poursuivait. Leurs armes étaient-ellesmunies de silencieux ? Elle fut prise desueurs froides à cette idée.

Le silence retomba, et elle fit fides muscles endoloris de ses bras pourlever bien haut son arme de céramique. Etlorsqu'un corps s'écrasa en travers de lasalle de bains, elle l'abaissa avecviolence.

Le chauffeur hurla et s'étala sur lesol. Le pistolet s'envola à l'autre bout ducarrelage, et lorsqu'il tâtonna pour lerécupérer, elle le frappa une nouvellefois. Enfin, il s'immobilisa.

« C'est une tactique intéressante. »

Alarmée, Tanya lui imprima unnouvel élan, mais Andrei avait vu soncoup venir et saisit son bras. « Du calme.Ce n'est que moi. »

« Que moi ? » s'exaspéra-t-elle.Les dents serrées, elle plongea endirection du pistolet qui se trouvaittoujours sur le carrelage, et lorsqu'elle seretourna, Andrei avait dégainé le sien. «Tu vas me tuer quand tout ça sera fini. »

« C'était le plan, » dit-il d'un tonégal. « Mais les plans changent. »

Tanya ne savait rien des armes àfeu. Elle ne savait même pas si la sécuritéétait enclenchée, mais elle ne baissa pasles bras. « Et tes plans ont changé ? »

« Je ne crois pas que Vadim soitparti de force. Je crois qu'il est parti deson propre chef. »

Une vague de soulagement la

traversa. « Alors tu ne crois pas qu'Alanasoit une meurtrière ? »

« Non. » Il serra de nouveau lesdents. « Mais ça ne veut pas dire que jene compte pas t'utiliser pour l'atteindre. »Vadim est l'héritier de Gregory. Sans lui,c'est à moi que revient sa place, et je n'enveux pas. Je te propose un marché. »

Elle pencha la tête sur le côté. «Je t'écoute. »

« Tu vas rester avec moi et fairesemblant d'être mon otage pour fairesortir Vadim et Alana de leur cachette. Jevais parler à Vadim et promettre degarder sa petite excursion secrète dansl'espoir qu'il revienne auprès de lafamille. Alana et toi rentrerez chez vous

saines et sauves. »

« Et si je ne suis pas d'accord ? »

« Je t'abattrai. »

Tanya fronça les sourcils. « J'ai unflingue braqué sur toi. Je doute que tum'abattes si facilement. »

« Vu la façon dont tu vises, tu memanqueras. Et pas qu'un peu. Je parie quetu n'as jamais tiré avant, et ça suffira à tefaire hésiter. Je n'aurai aucun mal àpresser la détente avant toi. C'est unmarché honnête, Mademoiselle. Lawson.Tu veux retrouver ton amie, et je veuxretrouver mon cousin. Pourquoi est-ceque tu luttes à ce sujet ? »

« Si Alana est partie avec lui,

c'est parce qu'elle l'aime. Je ne veux paslui ruiner ça, » murmura-t-elle.

Andrei haussa les épaules. «L'amour, c'est surfait. Elle en trouvera unautre. Tu veux risquer ta vie pour sonbonheur ? »

Elle abaissa l'arme avec un juron.S'il baissait sa garde, peut-être pourrait-elle tenter de prendre la fuite en cours deroute. Il sourit et pressa la détente.

L'arme n'émit qu'un bruit sec etétouffé, mais Tanya hurla quand même. Laballe s'enfonça dans le corps duchauffeur, et du sang se mit à s'écoulerlentement de sa poitrine. « Pourquoi t'asfait ça ? » demanda-t-elle, choquée.

« Il sait que Vadim s'est enfui. Jene peux pas le laisser raconter ça àGregory. Allez, viens. Il faut qu'on partemaintenant. »

Mais elle était incapable debouger. Elle ne pouvait que regarderfixement le cadavre à ses côtés. Ellel'avait assommé, et à présent il était mort.Elle avait participé à un meurtre.

Elle l'avait fait tuer. Et elle neconnaissait même pas son nom.

« Tu viens de lui tirer dessus, »répéta-t-elle. Pour une raison ou pour uneautre, elle ne parvenait pas à se faire àcette idée.

« Tanya, » gronda-t-il avec

impatience. Voyant qu'elle ne bougeaitpas, il enjamba le corps et la remitbrutalement sur ses pieds. Il l'arracha à labaignoire et la tira hors de la chambre.Une fois qu'il eut saisi son propre sac, ilprit le temps d'arracher son arme augarde.

Le salon était sens dessusdessous. Les meubles avaient étérenversés, et il y avait du sang partout.Elle contempla la scène, bouche bée.Tellement de sang.

Le garde était mort. Lui non plus,elle ne connaissait pas son nom. « Je vaisvomir, » murmura-t-elle, les maiscrispées sur son ventre.

« Plus tard, » dit-il en l'attrappant

par le coude. Elle le suivit d'un paschancelant tandis qu'il la traînait vers lesascenseurs. « Respire, » ordonna-t-il.

Elle inspira automatiquement.Mais rien ne chassait ces images. Cesvisions de sang et de mort la suivirentjusqu'à une heure avancée de la nuit.

***

Tandis qu'il conduisait, il ui lançaun regard. Elle semblait dormir, avachiesur le siège avant, mais ses yeux étaientouverts. Et ils étaient vides. Andreisupposait que c'était la première foisqu'elle voyait un cadavre.

Lui, en revanche, avaitpratiquement grandi avec des cadavres.

Pour lui, c'était un mode de vie. À l'âgede dix ans, il avait commencé à suivreson père sur le terrain. À douze ans, ilavait pris sa première vie. Il ne parvenaitpas à se rappeler la dernière fois quequelque chose l'avait choqué.

Et il n'avait aucun mot pour laréconforter.

Il sortit son téléphone, et composaun numéro tout en gardant un œil sur laroute. « Il est quatre heures du matin, »gronda son oncle. « J'espère que ça vautle coup. »

« On a été compromis, » dit-il àvoix basse. « Le chauffeur et un desgardes du Seven sont morts. On est enroute. »

« La fille est toujours en vie ? »

« Oui. »

« Bien. Où allez-vous ? »

« Je ne sais pas encore vraiment.J'ai recueilli quelques informations auclub. Il faut que je les épluche. » Il jeta uncoup d'œil à Tanya. « Puis j'interrogeraila femme. »

« C'était des hommes de Sousa ? »

« On dirait, » mentit-il.

Gregory émit un grognement. «Tiens moi au jus. Et n'appelle plus aussitôt, bordel. »

Il raccrocha le téléphone et lançaun nouveau regard à Tanya. Elle avait

tourné la tête et le regardait fixement. «Tu as des outils spéciaux pourm'interroger ? » demanda-t-elle d'unevoix atone.

« Ne sois pas ridicule, »murmura-t-il. « Je ne vais pas t'interroger.Mais il faut qu'on préserve lesapparences. »

« Tu as tué combien de personnes? » Il remua, mal à l'aise, tandis qu'iléludait la question, et elle renifla avecdédain. C'était le premier signe d'émotionqu'elle montrait depuis leur départ. « Tune sais même pas, pas vrai ? »

« C'est un autre style de vie, » dit-il en tendant la main pour allumer laradio. Elle saisit le message et se tourna

de nouveau vers la vitre. Il ne mentaitpas. Il ne savait pas combien depersonnes il avait tué. Et c'était aussi biencar elle ne lui aurait jamais pardonné sielle avait connu le nombre.

Andrei n'était pas certain desavoir en quoi c'était si important.

Il tourna en direction d'un hôtel del'autre côté de la ville. Il était loin d'êtreaussi agréable que celui qu'ils avaientquitté, mais il était aussi facilementaccessible par l'avant que par l'arrière, cequi le rendait bien plus utile à ce stade. Ilavait dormi dans des hôtels de luxe, et ildans d'autres qui facturaient à l'heure.Pour lui, cela ne faisait pas de grandedifférence.

Il plongea la main dans son sac eten sortit une paire de menottes. Elle ne luiaccorda même pas un regard lorsqu'il lamenotta à la portière. « Je vais noustrouver une chambre. Ne t'en fais pas. Jereviens tout de suite. »

« D'accord. »

Le gérant regardait la télévision etleva à peine les yeux lorsqu'Andrei luidemanda une chambre. « Deux litsdoubles, s'il vous plaît. »

« J'en ai pas avec des litsdoubles, » dit le gérant en levant les yeux.« Des punaises. Il a fallu en brûler laplupart. Je peux vous donner deschambres côte à côte pour le même prix.»

Andrei se renfrogna. « Unechambre. »

« Même prix, mec. Sans frais. »

« Une. Chambre. » répéta Andrei.Il ne pourrait pas garder un œil sur Tanya,ni le protéger, si elle était dans une autrechance. Le gérant haussa les épaules.

« Comme tu veux. Combien denuits ? »

« Deux, mais on risque de devoirrester plus longtemps. »

« On n'a pas grand monde dans lecoin, alors ça devrait aller. » Il pritl'argent d'Andrei et lui tendit une clé. «Bon séjour. Y'a des distributeurs deglace, de boissons et de casse-croûtes de

deux côtés. »

Andrei prit la clé et hocha la tête.Tanya était toujours menottée à la voiture.« Désolé pour ça, » murmura-t-il en ladétachant.

« Tu as tué un homme aujourd'hui.Je me disais que me menotter serait lecadet de tes soucis, » dit-elle d'une voixmorne. Andrei l'ignora et rassembla leursaffaires. Une fois installée à l'intérieur,elle se dirigea vers la salle de bains.

« Je vais prendre une douche, »annonça-t-elle.

Il fronça les sourcils. « Tu en asdéjà pris une ce soir. »

« On dirait bien que je me sens

sale en étant si près d'un type mort. »

Andrei sentit sa patience voler enéclats. « Il t'aurait tuée. »

« Oui, et je l'ai assommé. Il étaitinconscient sur le sol. Il ne faisait de malà personne. »

« Il aurait couru annoncer à mononcle que Vadim était un traître. Tu saisce qu'ils font aux traîtres dans ma famille? Ils ne font pas que les tuer. Ils tuent tousceux qu'ils aiment. Une fois qu'ilsauraient trouvé ton amie, elle n'aurait paseu la moindre chance. C'est ça que tuveux ? »

Il regarda ses yeux se remplir delarmes. « Ce que je veux, c'est rentrer à la

maison et préparer le repas pour monamie et moi. Je veux remonter le temps etlui dire de ne pas faire ça. Je veux justequ'on soit en sécurité. » Elle se détourna,entra dans la salle de bains et claqua laporte.

Andrei sentit sa rage le quitter.Elle traversait une épreuve. Et il ne lecomprenait pas. Pas vraiment. Il avait eudes amis et de la famille, mais on luiavait appris à garder tout le monde àdistance. Il ne devait se rapprocher depersonne. Vadim était probablement laseule personne pour laquelle Andreiéprouvait réellement quelque chose. Il nepouvait donc pas continuer d'en vouloir àTanya parce qu'elle se laissait gagner parl'émotion. Ce mode de vie n'était pas le

sien. Elle était en train de s'adapter.

Il mit en place une caméra cachéepour surveiller la porte et en installa uneautre pour la fenêtre de la salle de bains.Elle ne cria même pas après lui pour êtreentré dans la pièce alors qu'elle sedouchait. Il n'était même pas certainqu'elle ait remarqué sa présence. Ill'entendait sanglotter.

Une fois les caméras installées etconnectées à son téléphone, il prit placesur le lit. Lorsqu'elle sortit, elle portait undébardeur et un pantalon de flannelle. Sescheveux étaient de nouveau trempés, maiselle était superbe. Il fut pris d'un soudaindésir de pencher sa tête et de frôler soncou de ses lèvres.

« J'ai le sommeil léger, » l'avertit-il. « Alors tu peux rester libre tant que tun'essaies pas de t'échapper. Si tu quittescette chambre pendant que je dors, nonseulement je te rattrapperai, mais tugarderas les menottes pour le reste dutemps qu'on va passer ensemble. C'estcompris ? »

Elle regarda le lit. « Je suiscensée dormir à côté de toi ? »

Andrei se retourna. « Pour ce quej'en ai à faire, tu peux bien dormir parterre. Mais il faut que tu dormes. Je melève dans quelques heures. »

Au bout de quelques minutes, ill'entendit traverser la pièce en traînant lespieds. Le lit s'affaissa légèrement, et il ne

put s'empêcher de sourire dansl'obscurité. Lorsqu'il ne la sentit plusbouger, il jeta un coup d'œil derrière lui.Elle était roulée en boule aussi loin de luique possible. Au moindre mouvement,elle tomberait du lit.

« Andrei ? »

C'était la première fois qu'ellel'appelait par son prénom. « Hmm ? »grommela-t-il.

« Qu'est-ce que tu fais quand tu netravailles pas pour la famille ? »

« Je ne fais jamais autre choseque travailler pour la famille, »marmonna-t-il. « Dors. » C'étaitl'habitude qui le faisait s'endormir aussi

rapidement. Il avait appris très tôt à saisirles occasions de dormir lorsqu'elles seprésentaient, et se trouver auprès d'unebelle femme était pour lui la meilleureoccasion qui fut.

Il rêva d'elle.

***

Quelqu'un la touchait. Tanya émitun faible gémissement tandis que la mainvagabondait sur son corps. Elle glissa surses seins et le long de son ventre. Elle seglissa sous son haut et effleura légèrementsa peau. De plus en plus humide, elleécarta les jambes pour faciliter l'accès àcette main, qui ne se fit pas prier. Elle seglissa par-dessus son pantalon, et sereferma sur elle. Un pouce caressa sa

fente, et elle souleva les hanches.

« Encore, » murmura-t-elle enouvrant les yeux. En tournant la tête, ellevit Andrei ouvrir les yeux. Ils se figèrenttous les deux. « Qu'est-ce que tu fais ? »persifla-t-elle.

Il sourit paresseusement. «Apparemment, je m'amuse bien endormant. Qu'est-ce que tu gémissais ?Encore ? »

« Enlève ta main, » dit-elle, lesdents serrées. Au lieu de faire ce qu'ellelui demandait, il la caressa à nouveau deson pouce. Elle prit une brusqueinspiration et s'éloigna à la hâte. Une foisen sécurité hors du lit, elle réajusta sesvêtements et le fusilla du regard.

« Toutes mes excuses, » fit-il avecun petit rire en se levant. « Ce n'est passouvent que je me réveille à côté d'unefemme excitée. »

« Je n'étais pas excitée, » mentit-elle.

« Tes tétons suggèrent lecontraire, » fit-il sèchement.

Elle se couvrit de ses mains et seprécipita dans la salle de bains. Enallumant la lumière, ce qu'elle vit dans lemiroir lui arracha presque ungémissement. L'excitation avait rougi sapeau, et ses tétons transperçaientpratiquement le tissu de son haut. Elles'aspergea le visage d'eau froide etsecoua la tête. « Reprends-toi, »

murmura-t-elle. « C'est un tueur. Tu necouches pas avec des tueurs ! »

Mais elle mentirait en refusantd'admettre qu'une partie de ses rêves étaitcomposée d'un étrange mélange d'horreuret d'érotisme. Du sang et du sexe.

Parfait.

Lorsqu'elle estima qu'elle s'étaitreprise, elle ouvrit la porte. Il étaitdebout et préparait du café. « J'ai besoind'une douche, » murmura-t-il en sepassant la main sur le menton.

Il ferait comme si de rien n'était.Cel lui convenait parfaitement. Elles'éloigna de lui d'un pas agile, et il ne luiaccorda même pas un regard en claquant

la porte. Pendant qu'il était occupé, elles'habilla rapidement et se servit une tassede café. Tout en faisant nonchalammentles cent pas, elle jeta un coup d'œil audossier sur le bureau. Curieuse, ellefouilla dans les papiers.

Andrei sortit de la salle de bains,ruisselant d'eau. Une serviette pendaitpendait bas sur ses hanches et elle putvoir que son corps était recouvert decicatrices et de tatouages. « Seigneur, »dit-elle en voyant une cicatriceparticulièrement affreuse qui courait lelong de son flanc.

Il sourit. « Les cicatrices ou mesabdos ? »

Ses abdos étaient

impressionnants, mais elle leva les yeuxau ciel. « La cicatrice. »

« Une lame très émoussée.Heureusement, elle ne s'est pas enfoncéetrès profondément, mais ça n'a jamaisbien cicatrisé. » La serviette tomba tandisqu'il fouillait dans son sac, et elle sedétourna avec un petit cri.

« On dirait que tu n'a jamais vu unhomme nu, » dit-il en riant. « Ne te gênepas pour regarder. »

Au lieu de cela, elle s'efforça dese concentrer sur les papiers devant elle.Lorsqu'elle comprit enfin ce qu'elle avaitsous les yeux, elle fronça les sourcils. «C'est une liste d'inventaire, mais le Sevenne propose pas ces produits. Ou du

moins, s'ils le font, c'est sur un menusecret. »

« C'est une liste de distributiondes drogues, » expliqua Andrei. « Onsubstitue les noms de faux produits à ceuxdes drogues. Ça permet de garder unetrace de ce qui se vend ou ne se vend pas.»

« C'est logique, » murmura-t-elleen passant à la feuille de papier suivante.C'était un reçu venant d'une bijouterie. «Et les bagues en diamant, ce sont aussides substituts ? »

Il leva brusquement la tête. « Enprincipe, non. Fais-moi voir ça. » Il luiarracha le papier des mains, et elle luiadressa un regard agaçé.

« Ça t'écorcherait de dire s'il teplaît, » marmonna-t-elle.

« On dirait que c'est une vraie, »dit-il en laissant tomber le papier devantelle.

« Attends, alors il a vraimentacheté un diamant, pas vrai ? » Un sourireéclaira son visage. « Il a demandé Alanaen mariage. Oh mon dieu, j'auraistellement voulu être là. Honnêtement, jen'aurais jamais cru qu'un homme laconduirait un jour à l'autel. Je medemande quel genre de mariage elle veut.»

« Reviens sur terre, » gronda-t-il.« Il n'y aura pas de mariage. »

Le cœur de Tanya s'arrêta. « Biensûr. Parce que Vadim doit rentrer. »

Andrei pencha la tête sur le côtéet la dévisagea. « Une minute. Est-cequ'elle se marierait sans toi ? »

Tanya haussa les épaules. « Je nesais pas. En temps normal, je dirais non,mais dans cette situation ? Elle n'a peut-être pas le choix. »

« Ton portable. Il est où ? »

« Mon téléphone ? Il est resté àl'appartement. Je n'ai pas pu le prendreavant que tu ne me traînes dehors. »

Andrei secoua la tête. « Peuimporte. Elle ne t'appellerait sans doutepas. Est-ce que tu as une adresse mail ? »

« Bien sûr que j'ai une adressemail. Tu en as besoin ? »

« Est-ce qu'elle la connaît ? »

Tanya le regarda fixement. « Ellela connaît, mais on n' échange pasvraiment de mails. On s'appelle et ons'envoie des textos. Beaucoup, en fait.Parfois, on communique via Facebookquand on a la flemme de sortir de noschambres. »

« C'est débile, » remarqua-t-il. «Enfin, peu importe. Vadim ne la laisseraitpas t'appeler, mais il la laisserait peut-être t'envoyer un mail. » Il lui fourra sontéléphone dans les mains. « Consulte taboîte mail. Et ne fais rien d'autre. »

Tanya lança le navigateur sur sontéléphone et ouvrit sa messagerie. Il luifallut quelques essais pour se rappelerson mot de passe. Au bout d'une minute,elle hocha la tête. « Ce n'est que ducourrier indésirable. »

« Ouvre-les quand même. Ellepourrait camoufler ça en courrierindésirable. »

« Tu plaisantes ? Je reçois unecentaine de mails par jour qui finissentdans ma corbeille. » Andrei tendit lamain vers le téléphone, et elle l'éloignavivement. « D'accord, d'accord. Jeregarde. » L'air renfrogné, elle se mit àfaire défiler les mails. Certains luiproposaient de la débarrasser de ses

prêts étudiants, de baisser le prix de sonassurance auto, de gagner des cartescadeaux, et, dans un cas, de rencontrerdes filles sexy des environs. Elle continuade tous les ouvrir jusqu'à ce qu'un mail àl'objet particulier retienne son attention.

« Gagnez un séjour complet àparis, avec vol, repas, hôtels et plusencore, » lut-elle d'une voix douce.

Andrei la scruta. « C'est elle ? »

« On parlait toujours d'aller àParis pour que je goûte l'authentiquecuisine française. J'adore le chocolat etles pâtisseries, mais je suis bienmeilleure cuisinière que pâtissière.C'était un de mes rêves. » Elle inspiraprofondément et ouvrit le mail. Tout en

s'installant sur le lit, elle le lut à voixhaute. « Avez-vous déjà rêvé de voir leslumières de la Tour Eiffel de la fenêtre devotre hôtel et de vous promener parmi lescafés le matin ? Participez dèsaujourd'hui afin de gagner un séjourgratuit pour vous et votre meilleur ami !Lorsque votre vie semble perdre tout sonsens, dites-vous que tout ira bien. Vousaurez du vin et danserez sous les étoilesqui scintillent comme des anneaux dediamant. C'est la vie que vous aveztoujours désirée, et vous pourrez la vivresi vous participez aujourd'hui. »

Tanya déglutit avec difficulté. «Elle me dit que tout va bien. Elle estheureuse. » Elle leva les yeux etdévisagea Andrei. « Si on les trouve, tu

les arracherais l'un à l'autre. Vadim faitpartie de ta famille. Tu ne veux pas qu'ilsoit heureux ? »

Il la regarda durement. « Tuoublies une chose, MademoiselleLawson. On n'est pas les seuls à leschercher. Et s'ils les trouvent avant nous,ils les tueront. Alors, qu'est-ce qui est leplus important pour toi ? La vie de tacopine ou son bonheur ? »

« Il n'y a jamais de juste milieuavec toi, pas vrai ? » soupira-t-elle. « Tucrois qu'ils sont à Paris ? »

« Non. Ce serait trop simple. » Ilsortit un ordinateur portable et l'ouvrit. «J'ai fait une copie des enregistrements descaméras de surveillance pris le dernier

jour où Alana a été vue. »

Il s'assit au bureau, et elle sepencha au-dessus de lui. Il sentaitdélicieusement bon, et quelques gouttesd'eau s'attardaient encore au creux de soncou. Elle fut prise d'une folle envie de sepencher et de les lécher. Au lieu de cela,elle s'efforça de se concentrer sur lavidéo lorsqu'elle apparut. « Il n'y a pas deson, » murmura-t-elle en regardant Alanaentrer dans le bureau suivie de Danny.

« Non, mais je peux lire sur leslèvres, » dit-il doucement. « Il lui dit deprendre contact avec l'inspecteur. » Ilfronça les sourcils, frustré. « Il sait que lacaméra le filme. Il fait exprès de tenir lacarte hors de portée. Bordel, je sais qu'il

est impliqué. » Il ferma brutalementl'ordinateur et émit un grognement. « Ilfaut qu'on retourne le chercher. »

« Pour que tu puisses le torturer ?» Tanya leva les yeux au ciel. « Pourautant qu'on sache, il écrit vraiment lescoordonnées de l'inspecteur. »

« Non. » Andrei recula et tapottala chaise du bout des doigts. « Il y aquelque chose qui m'échappe. Quelquechose que je ne peux pas voir. »

« On ne va pas torturer le gérantdu club, » s'impatienta Tanya. « Reviensen arrière. Regardons-la encore. »

Andrei fit ce qu'elle luidemandait, et elle la regarda de nouveau

attentivement. Tout à coup, elle tendit lamain et appuya sur la touche de pause. «Là. » Elle indiqua du doigt le reflet dansl'écran éteint de l'ordinateur. « Tu peuxl'agrandir ? »

« Tanya, c'est pas un ordinateurhigh-tech. Non, je ne peux pas zoomerdessus. »

Elle haussa les épaules. « Peuimporte. J'arrive à lire un nom. L'HôtelWest Side. C'est pas cet hôtel ? »

Andrei se retourna et ladévisagea. « T'es géniale. » Sans luilaisser le temps de réagir, il se redressaet l'embrassa.

Ce ne fut qu'un petit bisou rapide

avant qu'il ne recule, les yeux rivés surelle. Lentement, il se baissa de nouveau etl'embrassa encore. Cette fois, son baiserétait lent et brûlant. Tanya tomba sous soncharme et tendit la main pour passer sesdoigts dans ses cheveux. Ses lèvress'ouvrirent pour lui et elle sentit sa languese glisser dans sa bouche.

Elle gémit.

Andrei recula et se redressa. «Allons parler au gérant de l'hôtel etrafraîchissons-lui la mémoire. Il a peut-être quelques renseignements à nousdonner. »

Légèrement troublée par sonbaiser, et inquiète, elle le prit par le bras.« Attends, on va juste lui parler, pas vrai

? On ne va ni l'aggresser ni le torurer ? »

« Pas s'il ne me donne aucuneraison de le faire. »

« Andrei, il ne fait pas partie dela pègre. C'est un employé qui touche lesalaire minimum. Je ne pense pas qu'il vaopposer beaucoup de résistance. Jedevrais peut-être lui parler en premier. »

Il la regarda d'un air soupçonneux.« Si tu comptes essayer de te servir de luipour t'enfuir, tu vas le regretter. »

« Fais-moi un peu confiance, »dit-elle avec un sourire. « Donne moijuste une minute. » Elle disparut dans lasalle de bains et se maquilla un peu. Avecun haussement d'épaules, elle sortit son

rouge à lèvres rouge sombre. Celuiqu'elle ne portait que la nuit. Au bout d'unmoment, elle ébouriffa ses cheveux etouvrit la porte. « Je n'ai pas vraiment lesvêtements qui vont avec, mais je pensepouvoir lui soutirer quelquesinformations. »

Il la couva d'un regard avide. « Tuferas l'affaire, » dit-il d'une voix tendue.

En voyant son expression, elle neput réprimer un sourire malicieux. Il étaitbon de savoir qu'elle détenait un peu depouvoir sur lui. « Bien. J'ai peut-êtrel'allure qu'il faut, mais je ne peux pasjouer mon rôle sans savoir ce qu'il fautdemander. »

Andrei sourit et lui indiqua

quelques questions à poser. Elle prit uneprofonde inspiration, et s'efforça deprendre un air détaché tandis qu'elle sedirigeait d'un pas décidé vers le bureaudu gérant. Il était plus âgé qu'elle dequelques années. Vêtu d'habits chiffonnés,il se frottait les yeux en fixant la cafetièrequi coulait encore. Donc il n'avait pasencore pris son café. Ce serait encoreplus facile que prévu.

« Salut ! J'espérais vous poserquelques questions, » dit-elle en sepenchant au-dessus du comptoir. Sonregard plongea directement dans son haut,et elle eut du mal à ne pas lever les yeuxau ciel. Quand elle en aurait terminé, elleaurait besoin d'une autre douche. En fait,lorsque tout cela serait terminé, elle

aurait probablement besoin de prendre unbon millier de douches.

« Qu'est-ce que je peux faire pourvous ? » marmonna-t-il. « Je peux noustrouver une chambre. Je veux dire, voustrouver. Je peux vous trouver unechambre. »

« Je n'ai pas besoin d'unechambre. Seulement de quelquesrenseignements. Il y a trois semaines, ungrand Russe vous a loué une chambre. Ilétait accompagné d'une jolie femmeNoire. Vous vous souvenez de ça ? »

L'homme fronça les sourcils. « Jesuis pas censé donner des renseignementssur les clients. Vous êtes de la police ? »

Tanya jeta un coup d'œil au nomsur son badge. « Je serais volontiers de lapolice, si c'est ce qui te branche, David. »

Les yeux de David s'ouvrirent engrand. « D'ac', alors si vous êtes de lapolice, je vais vous parler sans problème.Un grand type s'est pointé, mais il avaitun accent américain. Mais quand il parlaitau téléphone, il était aussi russe qu'onpeut l'être. Et il s'est pointé seul, mais ilest pas parti seul. Et laissez-moi vousdire, la chambre était à sac quand ils sontpartis Ils se sont drôlement éclatés. »

Tanya eut du mal à ne pas laissertransparaître son dégoût. « Ils sont restéscombien de temps ? »

« Seulement une nuit. Ils étaient

déjà partis quand je suis arrivé. Les clésétaient dans le casier. »

« Est-ce que la chambre a étéoccupée depuis leur séjour ? »

David hocha la tête. « Ouais.C'est la meilleure chambre, donc je laloue souvent. On a refait la moquette y'apas longtemps. »

Soudain, la porte s'ouvrit à lavolée, et Andrei entra en trombe. «Qu'est-ce que tu fais ? » protesta-t-elle. «Je me débrouille. »

Andrei grogna et empoigna David.Lui et Tanya poussèrent tous deux un crilorsqu'Andrei le tira par-dessus lecomptoir. « Arrête ! On avait un marché,

» cria-t-elle.

« On en avait un, » murmura-t-il.« Jusqu'à ce que je trouve les camérasdans la chambre. Ou plutôt, les caméras.Une dans la chambre et une dans la sallede bains. »

Tanya recula, le souffle coupé. «Quoi ? »

David leva la main. « C'est pourdes raisons de sécurité ! » protesta-t-il.Andrei lui frappa brutalement la têtecontre le bureau, et David émit ungrognement.

« Où vont les enregistrements ? »David ne répondant pas, Andrei lesouleva par la chemise et serra le col

autour de sa gorge.

« Ordinateur, » dit-il d'une voixétranglée. « L'ordinateur. »

Andrei désigna l'ordinateur d'unsigne de tête, et Tanya se glissa derrièrele bureau pour l'allumer. David secoua latête. « Ordinateur personnel. Le sac, »s'étrangla-t-il.

L'espace d'une seconde, Tanya ledévisagea. « Si c'est pour des raisons desécurité, pourquoi est-ce que lesenregistrements vont sur ton ordinateurpersonnel ? »

« Plus tard, » gronda Andrei. Elletendit la main sous le comptoir et en sortitle sac de David’s. Elle s'assura que

l'ordinateur était bien à l'intérieur, ethocha la tête.

« Je l'ai. Je t'en prie, lâche-le.C'est un pervers dégoûtant, mais il nevaut pas la peine qu'on le tue. Je t'en prie.»

Andrei lui lança un long regardavant de lâcher David. « Si qui que cesoit vient me chercher, et si tu lui dis lamoindre chose à propos de moi ou de macompagne, je reviendrai et je te tuerai. Tucomprends ? »

David hocha la tête et se laissaglisser au sol. « Espèce de vicelard, »marmonna Tanya en se hâtant à la suited'Andrei. « Je n'ai pas eu lesrenseignements que tu voulais, mais je

sais qu'on a eu la même chambre que lui.David m'a dit qu'ils avaient refait lamoquette, et crois-moi, la plupart deshôtels de ce genre n'ont pas de moquetteaussi propre que celle de notre chambre.»

« Tanya, on a bien mieux que cetteréponse. On a la vidéosurveillance. »

Évidemment. Pourquoi n'avait-elle pas pensé à ça ? Elle sortitl'ordinateur du sac et l'ouvrit. Enquelques clics, elle trouva le fichier. «Vidéosurveillance de l'hôtel, »marmonna-t-elle. « Pas très doué pour ladissimulation. »

Elle ouvrit le fichier. Les vidéosétaient rangées par date et par chambre. «

On est bien organisé, pas vrai, David ? »En ouvrant le fichier, elle en vit une quidatait de la nuit précédente. Leur chambreétait la seule à être occupée. Elle l'ouvritet poussa un hurlement strident. C'étaitelle, nue sous la douche. « Pourriture ! »

Elle sentait le regard d'Andreipar-dessus son épaule. Prise de panique,elle ferma l'ordinateur. « De l'espace, »s'écria-t-elle. « J'ai besoin d'espace. »

Andrei éclata de rire et recula. «Pardon. »

Avec un grognement, elle rouvritl'ordinateur et ferma la vidéo d'un clic. «Très bien, Alana a disparu…ce jour-là. »Elle cliqua sur le dossier pour l'ouvrir. «Trouvé. » Elle se cala dans son siège et

regarda attentivement la vidéo.

Andrei revint se poster derrièreelle, et ils regardèrent Vadim faire lescent pas dans la pièce. Au bout dequelques minutes, il ouvrit la porte. «Alana, » fit doucement Tanya. Les bleusd'Alana étaient toujours visibles, mais ily avait autre chose sur son visage.

De la colère. Du désespoir. Del'amour.

Elle les regarda échangerquelques mots, puis l'ambiances'échauffa. Et pas qu'un peu. Lorsque lesvêtements s'éparpillèrent et qu'Alana futplaquée contre le mur, Tanya accéléra lavidéo. « Je ne crois pas que cette partiesoit nécessaire, » dit-elle en

s'éclaircissant la gorge.

Andrei eut le mérite de ne riendire. Lorsque vint le matin et que Vadimet Alana furent habillés, Tanya appuya surle bouton de lecture. « Il n'y a pas de son.Tu peux lire sur leurs lèvres ? »

Il se pencha en avant et fixa sonattention. Elle ne dit pas un mot tandisqu'il se concentrait, mais elle voyait lesmuscles de sa mâchoire se contracter.Elle voyait ses narines se dilater lorsqu'ilprenait de brusques inspirations. Enfin, ilse retourna et sourit. « Ça te dit d'aller àLas Vegas ? »

Chapitre CinqAndrei lui lança un regard et la

vit, le visage collé à la vitre du taxi. Ilréprima un sourire. Ce n'était pas grandchose à côté de New-York, mais LasVegas en mettait plein la vue. Il s'y étaitrendu quelques fois, mais n'avait jamaisvu la ville avec le même enthousiasmequ'elle.

« Est-ce que je dois craindre quetu ne t'échappes ? » plaisanta-t-il.

« Si tu me donnes un peu de tonfric, alors oui, » dit-elle, le souffle coupé.« J'adorerais jouer à quelques jeux. Uncoup de chance et je pourrais remboursermon prêt étudiant et celui d'Alana ! »

L'espace d'un instant, il ne put quela dévisager. Elle aimait vraiment Alana.Chaque fois qu'elle évoquait son avenir,son amie en faisait partie. Et, d'après lesmots qu'il avait vu Alana prononcer dansla chambre d'hôtel, ses sentiments étaientles mêmes à l'égard de Tanya.

« Je t'aime, Vadim. Et je tesuivrai n'importe où, mais il faut que tume promettes que, quand ça ne risqueraplus rien, je pourrai aller chercherTanya. C'est ma meilleure amie. Je n'aijamais rien fait sans elle. »

Il soupira. L'amour entre Vadim etAlana sautait aux yeux. Il n'avait jamaisimaginé que Vadim puisse éprouver quoique ce soit qui ressemblât à ce qu'il avait

vu sur la vidéo. Et l'affection qu'elleéprouvait pour Tanya était évidente.C'était cette affection que Tanya était entrain de remettre en question.

L'espace d'un étrange instant,Andrei voulut la rassurer en lui disantqu'Alana n'avait jamais cessé de penser àelle.

« Ou alors tu perdrais tout monfric, » grommela-t-il à la place. «N'oublie pas qu'on est ici pour trouverVadim. On n'est pas là pour jouer. »

Tanya se cala contre le siège. «C'est vrai. J'oubliais. Tu ne fais rien quine soit pas pour ta famille. On est à LasVegas. Détends-toi un peu. »

Andrei se tourna vers elle. « Ehbien, je vais devoir t'emmener faire lesboutiques. »

Ses yeux s'illuminèrent. « Lesboutiques ? Pourquoi ? »

« Je dois rester sous couverture àLas Vegas. Et ça signifie que toi aussi. »Andrei pencha la tête sur le côté et laregarda longuement. « Je crois que tuseras ravissante en rouge. »

Il aurait juré qu'il l'avait vuerougir tandis qu'elle se détournait.

Elle serait tout aussi jolielorsqu'elle retirerait ce rouge. Et il avaitdes projets pour ce soir.

***

Tanya lissa du plat de la main larobe osée qu'elle portait. La ligne dudécolleté plongeait profondément entreses seins, et la robe moulait chacune deses courbes. « Je ne peux pas porter ça, »déclara-t-elle en s'observant dans lemiroir. Andrei voulait qu'elle joue le rôlede sa maîtresse, mais porter cette robeétait bien au-delà de ses compétences.

La femme qui devrait porter cetterobe était sexy et sûre d'elle. Tanya étaitcuisinière dans un restaurant. Pas trèssexy, tout ça. Et ses trois derniers petitsamis l'avaient plaquée. Tant pis pour saconfiance en elle.

Elle s'empara cependant du fer àfriser et entreprit de travailler sa coiffure.

Andrei avait réussi à trouver une robeparfaitement assortie à son rouge àlèvres, et elle avait le sentiment qu'ill'avait fait exprès. Elle ne put s'empêcherde sourire en l'appliquant.

Le fait qu'il l'ait embrasséesuffisait à la faire se sentir sexy et sûred'elle.

« Très bien, encore une fois, » dit-elle à son reflet. « Ton nom est LisaBanks, et tu es serveuse de banquet.L'homme que tu fréquentes est TonyAnderson, et il est riche au-delà del'imagination. Il est aussi analyste. » Ellefit la grimace. « Qui diable pourraitcroire qu'un homme avec des musclespareils est un analyste ? »

On frappa à la porte de la salle debains. « Tu parles toute seule, là-dedans ?» demanda Andrei.

« Je répète, » gloussa-t-elle. « Jene fais que répéter. »

« Tu vas sortir un jour ? »

Elle se lança un dernier regard. Sielle avait su qu'elle devrait porter unerobe pareille, elle se serait calmée sur lessauces à la crème. Par chance, sonmaquillage était d'assez bonne qualitépour cacher le bleu sur sa mâchoire. Etelle avait une marque de bronzage.

Lisa Banks n'arborerait jamaisune marque de bronzage.

« Andrei, il faut que tu me trouves

autre chose, » dit-elle en ouvrant la porteà la volée. « Cette robe, ça ne va jamaisle faire. »

Il entrouvrit la bouche, et prit unebrusque inspiration. « Bordel. Tanya. » Ils'éclaircit la gorge. « Tu es très bien. »

« Très bien ? » Son visage sedécomposa. « Écoute, peut-être que tun'as pas besoin de moi. Je peux rester ici.Je promets que je ne quitterai pas lachambre. Je ne veux pas te faire rater toncoup. »

Elle l'observa de pied en cap. Ilétait vêtu d'un smoking qui dissimulaittous les tatouages de son corps. Sonregard remonta jusqu'à son cou. Elletendit la main et l'effleura du bout des

doigts. « Maquillage ? »

« Les analystes n'ont pas le coutatoué, » dit-il d'un ton brusque. « Et tuvas venir avec moi parce que tu es àtomber. » Ses doigts glissèrent le long desa joue. « Ne t'en fais pas. Je veillerai àce qu'il ne t'arrive rien. »

Elle ferma les yeux et se délectade son contact. « Andrei ? » demanda-t-elle doucement, sans pour autant savoirce qu'elle demandait. Peu importait. Il sepencha plus près et effleura ses lèvresdes siennes.

« Lisa Banks ne voudrait pasqu'on étale son rouge à lèvres, »murmura-t-il en s'éloignant.

Elle leva les yeux au ciel. « LisaBanks n'a pas l'air très marrante. Trèsbien. C'est quoi, le plan ? »

« On a un contact à Las Vegas quinous toyaute sur les gros flambeurs quipassent à Las Vegas. Certains d'entre euxdoivent de l'argent à Gregory alors onsurveille le montant de leurs gains deprès. Je ne sais pas ce que Vadim faisaitici, mais s'il est venu, Vlad devrait lesavoir. »

« Vlad sait que tu es Andrei ?Dans ce cas, pourquoi cette mascarade ?»

Andrei sourit. « Le fait qu'ils'appelle Vlad ne veut pas dire qu'il estrusse. Il ne me connaît qu'en tant que

Tony. Je ne parle pas directement à Vlad.Je garde un œil sur lui. »

« Tu ne risques pas de griller tacouverture en tant que Tony si tu luiparles ? » murmura-t-elle.

« J'aimerais ne pas le faire. Aprèstout, Vlad fait directement ses rapports àGregory, et il ne sait pas que je suis à LasVegas. Donc c'est là que tu entres enscène. »

Son cœur s'accéléra. « Pardon ? »

« Je vais t'expliquer en chemin. »Il tendit le bras. « Mademoiselle Banks ?»

« Monsieur Anderson, » fit-elled'une voix tendue en lui prenant le bras.

Côte à côte, il la conduisit jusqu'à lalimousine qui les attendait. Le chauffeurleva la cloison, et Andrei se tourna pourglisser son doigt sous la bretelle de sarobe.

« Lisa Banks n'est pas qu'unesimple serveuse de banquet. C'est unecroqueuse de diamants qui cherche àviser un peu plus haut que ce pauvrevieux Tony Anderson. Alors quand Lisaposera des questions à Vlad à propos deVadim, elle devra se montrer intéresséepar lui. Surtout qu'elle les a vus ensembleil y a un mois ou deux. Compris ? »

« Est-ce que Lisa est intimidante ?» demanda-t-elle, les sourcils froncés.

« Non. Lisa est aguicheuse. Le

sexe est une arme, ma chère. N'oubliejamais ça. » Il regarda à travers la vitre.« Nous y voilà. »

Tanya avait des papillons dans leventre. Elle s'efforça d'entrer dans lapeau de la sulfureuse Lisa Banks endescendant de la limousine, mais elleavait seulement l'impression d'être uneenfant qui jouait à se déguiser.Heureusement, Andrei jouait bien sonrôle, et elle pouvait facilement se reposersur lui. Lorsqu'ils entrèrent dans lecasino, il se mit à dépenser de l'argent entous sens comme s'il s'était agi de petitemonnaie.

Beaucoup d'argent.

Elle essayait d'affecter un air

d'ennui, mais au fond d'elle-même, ellen'en revenait pas. Andrei était-il vraimentaussi riche ? Elle s'était dit qu'il lachambrait lorsqu'il lui avait commandé ducaviar et du champagne, mais cessommes-là dépassaient la plaisanterie.

Elle aurait deux mots à lui dire àpropos de l'hôtel miteux où ils avaientséjourné. « Anderson ! Bon retour parminous ! » Les hommes lui donnaient destapes dans le dos et la regardaient avecenvie, et les femmes mettaient leurs seinsen avant en lui lançant des regardshaineux. Tony Anderson avaitmanifestement une réputation.

Et Andrei avait sans nul doutel'apparence qui collait à cette réputation.

Il se pencha en avant et luichuchotta à l'oreille. « Jette un coup d'œilsur la gauche. L' homme assis au bar, c'estVlad. Le deuxième à gauche. Je veux quetu lui rentres dedans, que tu t'excusesabondamment, et que tu le reconnaissescomme l'homme qui était avec Vadim. »

Son cœur battait la chamade danssa poitrine tandis qu'elle tournaitlentement la tête. Elle inspiraprofondément, embrassa Andrei sur lajoue et traversa la foule. Il lui vint àl'esprit, tandis qu'elle s'éloignait de plusen plus d'Andrei, qu'elle pourrait prendrela fuite. Dans cette foule, avec tout ce quise passait, il mettrait un moment à laretrouver. Peut-être qu'une fois qu'elleaurait obtenu les informations dont elle

avait besoin, elle se lancerait elle-mêmesur les traces d'Alana et l'avertirait de cequi se tramait.

Elle fit pivoter sa cheville aumoment où elle se retrouva derrière lui etlui rentra dedans. « Oh ! » s'exclamat-elleen heurtant la table. Fidèle à samaladresse, elle était parvenue à ce quetous dexu percutent le bois. « Je suistellement désolée ! »

Il tendit une main pour l'aider àreprendre son équilibre et parvint à laposer pile au-dessus de ses hanches. Sesyeux s'ouvrirent en grand lorsqu'il laregarda, et elle sourit en penchant la têtesur le côté. « Tout va bien ? »

« Oui, » baffouilla-t-il. Il retira sa

main en hâte et remonta ses lunettes. Sonaccent était à cent pour cent américain, etl'on pouvait aisément comprendrepourquoi il gardait un œil sur lesflambeurs. Vlad semblait capable de sefondre dans un mur s'il le souhaitait. Ilpassait complètement inaperçu. Voilà quiallait quelque peu compliquer la suite.

« Vous m'êtes familier. On seconnaît ? »

Que ce fut dû au choc d'avoirmarqué une mémoire, ou au choc d'avoirmarqué celle d'une femme portant unerobe aussi suggestive, Vlad recula d'unpas chancelant. « Familier ? » demanda-t-il comme s'il n'avait jamais entendu cemot auparavant.

Elle prit le siège vide qui jouxtaitle sien et se massa la cheville. Là, elle nejouait pas la comédie. D'une manière oud'une autre, elle s'était vraiment blesséeau cours de la fausse chute. « Jem'appelle Lisa Banks. Je jurerais vousavoir déjà vu quelque part. »

« Vlad. Et croyez-moi, je mesouviendrais de vous, » dit-il tandis qu'illa scrutait de la tête aux pieds.

Tanya claqua des doigts. « Vlad.Vous n'avez pas l'air d'un Russe. Oh, c'estça ! Vous étiez avec cet homme sicharmant, il y a quelques mois de ça.Quel était son nom ? Il avait un accentrusse des plus sexy. Vincent ? Vadim. »

« Une fantaisie de mes parents.

Vous connaissez Vadim ? »

Après cette vidéo, elle en savaitbeaucoup plus sur Vadim qu'elle nel'aurait souhaité. « Non, mais j'aimeraisbien en savor plus sur lui, c'est certain.Que pouvez-vous me dire ? »

Vlad lança un regard nerveuxautour de lui. « Oh, vous avez l'air d'unefille bien. Je ne pense pas que vous ayezenvie de frayer avec Vadim. De plus, ladernière fois que je l'ai vu, il avait l'airtrès amoureux. »

Bingo. Vlad avait vu Vadim aucours des dernières semaines. Commeconscient de la valeur de l'informationqu'il venait de révéler, il se repliaaussitôt sur lui-même. « Je crois que je

vais faire une partie de dés. Veuillezm'excuser, » dit-il en glissant du tabouret.

Et merde. Si elle n'obtenait pasles renseignements dont ils avaientbesoin, Andrei devrait les lui arracherpar la force. Non seulement cela ruineraitsa couverture, mais le pauvre gars lesentirait certainement passer. Elle tenditla main et lui aggripa le bras. « Je nelaisse jamais une autre femme se mettreen travers de mon chemin. » Elle glissade son tabouret de bar, se serra contre luijusqu'à ce qu'il retombe sur le tabouret, etbalaya de la main quelques peluches quise trouvaient sur sa veste. « Pourquoi nepas me dire où je pourrais trouver Vadim? Il se trouve que je m'ennuie un peu, cesoir. »

Vlad rougit comme une tomate. «Vadim n'est plus en ville. Il n'est resté iciqu'un jour ou deux, puis je crois qu'il aparlé du Colorado. Je serais tout à faitravi de vous divertir si vous cherchezquelque chose à faire. »

Elle ignora la dernière suggestiontandis qu'elle faisait courir son doigts lelong de la bouttonière de sa chemise. « LeColorado ? Mais il y fait si froid. »

« Boulder est superbe à cetteépoque de l'année. »

Bingo. Au moment même où sesdoigts allaient descendre trop bas, ellesentit une main se refermer sur sa taille. «Chérie. Qu'est-ce que tu fais ? » grondaAndrei.

Les yeux de Vlad s'arrondirentsous l'effet de la peur, et Tanya s'écarta delui. « Tony. J'aidais juste ce beau jeunehomme à remettre sa cravate en place. Jela lui ai mise un peu de travers en lebousculant. » Elle sourit et leva la mainpour redresser sa cravate.

« Très bien. Je n'aimerais pas medire que tu cherches d'autres formes dedivertissement. »

Tanya leva les yeux aux ciel àl'attention de Vlad et se retourna. « Je n'aibesoin que de toi, » dit-elle. Completelytaken by her character, she pulled Andreidown and kissed him hard. Lorsque salangue se glissa dans sa bouche, ellesentit ses mains errer le long de son dos

et sur les courbes de ses fesses. Il la serracontre elle, et elle le sentit durcir.

Prenant conscience du fait qu'ilsétaient en public, elle s'écarta de lui. « Tuas abîmé mon rouge à lèvres, » minauda-t-elle en le tirant à l'écart.

Il posa la main au creux de sesreins et la poussa pratiquement hors ducasino. « Ton fric, » murmura-t-elle ens'arrêtant à l'entrée, mais il continua des'éloigner.

« Je me contrefous du fric. » Lalimousine freina et, avant que Tanya necomprenne ce qui se passait, Andreil'attira sur ses genoux. Ses mainsremontèrent le long de ses jambes,entraînant le tissu rouge. « Alors, qu'est-

ce que tu as trouvé, Lisa ? »

Ils ne faisaient que jouer lacomédie. Peut-être qu'Andrei devaitdonner le change devant le chauffeur. Ellen'en savait rien, et honnêtement, elle s'enfichait. Elle ne parvenait à se concentrerque sur sa main qui remontait de plus enplus haut sur l'intérieur de sa cuisse.Lorsqu'il atteignit l'espace humide où sescuisses se rejoignaient, il s'arrêta, etouvrit de grands yeux.

« Je ne pouvais pas me permettred'avoir une marque de culotte, » dit-elled'une voix étouffée. Seigneur, il n'allaitpas s'arrêter en si bon chemin, si ? Aucunobstacle ne l'empêchait de glisser sesdoigts en elle. Alors pourquoi ne le

faisait-il pas ?

Avec un grondement, il l'attira àlui et captura de nouveau ses lèvres. Sesgenoux s'écartèrent, et il glissa un doigten elle tout en appuyant de son pouce surson bouton turgescent. Elle gémit etsouleva ses hanches à la rencontre de samain. Il fallait qu'il aille plus fort. Ilfallait qu'il aille plus vite.

Au lieu de cela, il ne bougea pasdu tout ses doigts. Ses yeux s'ouvrirentbrusquement et elle le dévisagea. «Qu'est-ce que tu fais ? »

« J'attends que tu me répondes, »fit-il avec un sourire.

« Et le sexe est une arme ? » Elle

haussa un sourcil et reserra lentement sesjambes. « Il va falloir faire mieux qu'unseul doigt si tu veux des réponses de mapart, » provoqua-t-elle.

Il renifla avec dédain, mais nebougea pas. Au lieu de cela, il fitlentement aller et venir son doigt en elle.C'était le plus léger des mouvements, etpourtant, il avait sur son corps un effetincroyable. « Si tu attends jusqu'à l'hôtel,je te promets que je serai loin d'être aussidoux avec toi, » murmura-t-il en léchantl'extérieur du lobe de son oreille. « Tuferais mieux de parler maintenant. »

Andrei appuya plus fort sur sonclitoris, lui coupant le souffle. « Peuimporte ce que tu comptes m'infliger, je

peux l'encaisser, » murmura-t-elle tandisque le plaisir montait en elle. Seigneur, illa touchait à peine, et elle était sur lepoint d'exploser. Souriant comme s'il enavait conscience, il ralentit sesmouvements. Elle serra les dents pours'empêcher de le couvrir de jurons, et lalimousine s'arrêta enfin.

Il retira sa main et baissalentement sa robe. Le chauffeur prit sontemps pour ouvrir la portière, et aumoment où il le fit, elle était sur sonpropre siège, et présentable.

Si l'on exceptait ses joues rougies.

Andrei ne la toucha pas tandisqu'ils entraient dans l'hôtel. Dansl'ascenseur, il s'installa dans le coin

opposé et lui adressa un sourire entendu.Elle bouillait de colère en silence.

Il ouvrit galamment la porte etl'invita à entrer d'un geste de la main,mais elle ne le regarda pas dans les yeux.Si c'était sa façon de jouer, elle ne voulaitrien avoir à voir avec ça.

Tout à coup, il saisit ses bras et laretourna. Elle poussa un cri aigu lorsqueles menottes se refermèrent sur sespoignets, bloquant ses bras dans son dos.« Andrei ! »

Il radouçit son contact et lapoussa doucement vers le lit. « Je t'auraiavertie, » dit-il d'une voix grave. « C'estta dernière chance, Tanya. Dis-moi ce queVlad t'a dit. »

Il était toujours en train de jouer,mais Tanya était sûre qu'elle n'avait rien àcraindre d'Andrei. Au lieu de cela, elleleva le menton. « Vas-y. Lisa a peut-êtrepeur qu'on étale son rouge à lèvres, maispas moi. »

Avec un grondement, il la poussasur le lit et se pencha sur elle. Il tira lehaut de sa robe sur le côté d'un coup sec,il libéra l'un de ses seins. Il en caressaimmédiatement le bout de son pouce.Encore et encore. Ses mamelons avaienttoujours été sensibles, et frôlaient àprésent la douleur tandis qu'il les pinçaitet les caressait. Lorsqu'elle geignit, il sepencha en avant et le lécha.

« Tu vas devoir faire mieux que

ça, » gémit-elle lorsqu'il s'arrêta. Le désirassombrit ses yeux tandis qu'il écartaitl'autre pan de sa robe et dévorait sonautre mamelon. Sa tête retomba enarrière, et l'inconfort dû au fait d'avoir lesmains liées disparut. Il n'y avait plus riend'autre.

« Dis-moi ce que tu as appris, »murmura-t-elle en glissant une main soussa robe. « Et je te donnerai ce que tuveux. »

Son doigt se glissa en elle, et elles'efforça de se concentrer sur ce qu'ildisait. « Y compris me libérer ? »demanda-t-elle, à bout de souffle.

Il s'interrompit, se pencha plusprès et appuya ses lèvres contre la base

de sa gorge. « Tu peux franchir cette portequand tu veux, je ne t'arrêterai pas. Vas-y.Essaie de t'enfuir. Tu ne le feras pas. Et tusais pourquoi ? »

Elle le dévisagea, le soufflecoupé. Son regard était dur, mais sa voixétait douce, et ses doigts ne cessaientjamais de bouger. « Tu as trop envie deça. Tu aimes l'aventure. L'adrénaline. Ledanger. »

Avant qu'elle ne puisse lecontredire, il appuya plus fort sur sonclitoris, et elle poussa un cri tandis queson orgasme prenait le contrôle de soncorps. Elle gémit et se débattit, puiss'effondra dans ses bras.

Mais elle garda son secret.

Alors qu'il retirait ses vêtements,il ne semblait même plus se soucier de cequ'elle avait découvert. Ses yeux nequittèrent pas ceux de Tanya tandis que sachemise, puis son pantalon, tombaient.Elle émit une exclamation étoufféelorsqu'il en jaillit, et fut prise d'un violentdésir de poser ses mains sur lui. «Enlève-moi les menottes, » haleta-t-elle.

« Pas avant d'avoir eu ce que jeveux, » gronda-t-il.

« Je t'en prie. J'ai besoin de tetoucher, » supplia-t-elle. Un grondementsourd roula dans sa gorge tandis qu'ilextirpait la clé de sa poche et se penchaitsur elle. Elle se retourna afin de luifaciliter l'accès, mais lorsque les

menottes tombèrent, il appuya sur son dospour la maintenir sur le ventre etdépouilla son corps de la robe.

« Tellement belle, » murmura-t-iltout en faisant courir sa langue le long deson dos. Elle gémit lorsque ses doigtsparcoururent ses fesses, et, alors qu'ellesoulevait ses hanches, elle était déjà denouveau humide et prête pour la suite.

D'une poussée vers le haut, elle sedégagea de sous lui en se tortillant etreferma ses doigts sur lui. Il était plusépais et plus long que tout ce qu'elle avaitconnu auparavant, et il lui fallait à toutprix l'avoir en elle. Il émit un grognementsourd et ferma les yeux alors qu'elle lecaressait, et elle fut impressionnée par

son endurance.

Combien de temps tiendrait-il enelle ? Combien de fois la ferait-il jouir ?

« Allonge-toi, » murmura-t-il.Elle le lâcha et se cala contre lesoreillers. Il prit place entre ses jambes etse pencha sur elle. « J'ai pensé à cemoment depuis l'instant où ta photo aatterri sur mes genoux. Tu n'as aucuneidée de ce que j'ai pu fantasmer. »

Tanya souleva ses hanches pour lefrôler, et il émit un grognement. « Tu n'asplus besoin de fantasmer. Je suis là. »

Sans vraiment l'avertir, il soulevases hanches et plongea en elle. Un cri deplaisir s'étrangla dans sa gorge alors qu'il

s'arrêtait à peine. Il l'étirait et l'emplissaittout entière, et lorsqu'il fut entré aussiprofondément que possible, il recula etdonna un nouveau coup de reins.

« Putain, » siffla-t-il. « Tu es siétroite. »

« Ne t'arrête pas, » supplia-t-elle.Le sexe ne lui avait jamais procurépareille sensation auparavant. Elle n'avaitjamais rien éprouvé de tel auparavant. Ilcaptura avidement ses lèvres et continuade donner des coups de boutoir en elle.Tandis que montait un second orgasme,elle roulait son bassin et se tortillait souslui. Tout en l'envelopppant de ses jambes,elle se soulevait encore et encore pour lerecevoir aussi profondément que

possible.

Elle en voulait davantage.

« Dans l'autre sens, » murmura-t-elle.

Il les renversa. Elle agrippa latête de lit tandis qu'elle l'enfourchait, il lasaisit par les hanches, et, alors qu'elle lechevauchait, il atteignit des sommetsauxquels personne ne l'avait conduitjusqu'alors. Et lorsqu'elle vola en éclatsautour de lui, il la soutint et l' obligea àtenir plus longtemps. Elle le chevaucha àtravers son orgasme, et au-delà. Sesjambes protestaient violemment, mais leplaisir était trop intense. Addictif.

« Andrei. Baise-moi, Andrei, »

gémit-elle, son corps ruisselant de sueur.Ses mains la serraient si fort tandis qu'ill'empalait brutalement qu'elle savait qu'illui ferait des bleus, mais elle s'enmoquait. Tout à coup, ses gémissements àlui rejoignirent les siens, et lorsque soncorps se tendit enfin tandis que l'orgasmele plus intense de sa vie s'emparait d'elle,il poussa un cri et se pressa contre elletandis qu'il répandait sa semence.

Épuisée et tremblante, elles'effondra sur lui. Elle n'avait jamais rienéprouvé de tel de toute sa vie.

“Boulder,” murmura-t-elle enfermant les yeux. « Il est à Boulder, dansle Colorado. »

Il l'enveloppa de ses bras, et elle

s'endormit alors qu'il était encore en elle.

Chapitre SixIl était sous la douche lorsqu'elle

se réveilla. Tanya s'étira sur le lit ets'efforça de comprendre ce qui avait bienpu se passer la nuit précédente. Nonqu'elle n'eût pas su que cela allait arriver.Leur badinage sexuel n'avait connuaucune interruption depuis l'instant où ilavait posé les mains sur elle, et si elledevait être honnête, elle savait quecoucher avec Andrei avait été inévitable.Elle avait trop envie de lui.

Et c'était apparammentréciproque.

Mais Tanya était une vraieromantique. Elle ne couchait pas avec des

hommes dont elle se fichait. Et il étaitimpossible qu'elle eût des sentimentspour Andrei. Tout ça n'était qu'uneversion particulièrement tordue dusyndrome de Stockholm.

Satisfaite de cette explication,elle se glissa hors du lit et se mit à larecherche de ses vêtements. Lorsqu'ellevit la robe rouge qui gisait sur le sol, elleserra les poings. Qui était-ce, la nuitprécédente ? Cette femme qui soutiraitdes informations aux hommes en lesséduisant ? Ce n'était pas elle. Elle nefaisait pas ce genre de choses.

Et que diable était-elle censéefaire à présent ?

L'eau cessa de couler et elle se

dépêcha de trouver quelque chose à semettre avant qu'il ne sorte de la douche.Lorsqu'il en émergea, elle lutait encorepour glisser ses jambes dans son jean, etelle tomba à la renverse, toujours vêtuede son seul soutien-gorge.

Uniquement vêtu de cette serviettebasse, il s'essuya les cheveux à l'aided'une petite serviette et la regrdalonguement. « Un problème ? » fit-il avecun lent sourire.

« Non, » se hâta-t-elle derépondre. « Aucun problème. J'ai justeperdu l'équilibre. »

« Les jambes qui flageollent, çaveut dire que le sexe était bon, » dit-ilavec un petit rire.

Elle rougit et secoua la tête. «Non. Non, je me suis seulement pris lespieds dans le jean. C'est tout. Mes jambesne flageollaient pas. »

« Alors tu nies le fait que c'étaitbien, la nuit dernière ? »

La nuit précédente avait été lameillleure de son existence, mais ellen'allait certainement pas le lui dire. «C'était pas mal, la nuit dernière. C'étaitjuste hors de mon personnage. »

Andrei leva les yeux au ciel. « Jet'en prie, ne me fais pas le coup du ‘je nefais pas ce genre de trucs d'habitude’. Onen avait tous les deux envie était c'étaitbien plus que pas mal. »

« Je ne fais pas ce genre de trucsd'habitude, » dit-elle. Elle réalisa avechorreur que ses yeux s'emplissaient delarmes. « Et je me contrefiche de ce quetu en penses. Je ne suis pas cette grue quis'habille en rouge et fréquente les casinossous couverture. Je suis un putain decuistôt pour une chaîne de restaurant, ettout ce que je veux, c'est retrouver mameilleure amie et devenir un chef. Mais tume transformes en cette femme qui seprostitue à la pègre russe. »

Il la dévisagea froidement, et ellese figea. Elle n'était pas censée la jouerdétendue ? Légèrement effrayée ethumiliée, elle se précipita dans la sallede bains et ferma la porte à clé.

Elle s'aspergea le visage d'eaufroide et entreprit de se brosser les dents.Lorsqu'elle vit son reflet dans le miroir,elle fronça les sourcils. La personne quilui retournait son regard n'avait pas l'airde quelqu'un qui avait honte. Au lieu decela, elle était pour ainsi direresplendissante. Le plaisir avaitmanifestement fait des merveilles sur sapeau.

« Tanya, » dit Andrei en frappantà la porte.

« Je me brosse les dents, »marmonna-t-elle, la bouche pleine dedentifrice.

Elle l'entendit se balancer d'unpied sur l'autre derrière la porte avant de

s'éloigner enfin. Il avait apparammentchangé d'avis à propos de ce qu'il voulaitdire. Et c'était très bien ainsi. Il n'avaitvraiment aucune raison de s'excuser. Elleavait fait tout ce qu'il lui demandait sansposer la moindre question, et ce qui étaitarrivé la nuit précédente, elle l'avaitdésiré plus que tout.

Tanya ne pouvait s'en prendre qu'àelle-même.

Après avoir fini sa toilette, elleredressa les épaules et revint dans lachambre d'un pas décidé. « Alors, c'estquoi, la suite ? » demanda-t-elle enenfilant son haut. Il l'observaattentivement, mais elle évita son regard.« Je suppose qu'on va à Boulder

maintenant ? »

« J'ai un contact à Boulder, »répondit brièvement Andrei.

« Évidemment, » marmonnaTanya. « Il y a des endroits où tu n'as pasde contact ? »

« Il y en a beaucoup. Mais siVadim est allé à Boulder, c'est parce qu'ilavait besoin de quelque chose. Et engénéral, quoi qu'il lui faille, on peut letrouver dans nos points de ralliement. LeColorado est une plaque tournante dutrafic de cocaïne. On a plusieurs gars là-bas. »

« Il a besoin de quoi, alors ? »

Andrei haussa les épaules. « C'est

une excellente question. À présent, je suissûr qu'il a de faux papiers, et Vadim a desmilliards de dollars. Évidemment, ils sontinaccessibles à moins qu'il ne les retireen liquide. » Andrei se figea. « C'est ça. »

« De quoi ? »

« On ne peut pas transporterautant de liquide sur soi. Ça attire lessoupçons. Donc il le planque dansdifférents endroits pour y avoir accèsquand il en aura besoin. »

Tanya fronça le nez. « Enl'enterrant dans les montagnes ? »

« C'est un peu plus sophistiquéque ça, » fit-il avec un rire creux. « Onparle de diamants et d'autres objets de

valeur qui peuvent être mis en dépôtsécurisé dans des banques. Des bienslucratifs achetés sous un faux nom quipeuvent facilement être vendus. Quand ila besoin de l'argent, il les vend. »

« Mais ça voudrait dire qu'ildevrait voyager en permanence. »

« Si Vadim veut rester sous lesradars de Gregory, il faudra qu'il voyageen permanence. Les gens planquent dufric dans le monde entier. Ils en gardentassez sur eux pour tenir ne année, etquand ils n'en ont plus, ils passent à lacible suivante. »

Tanya avait du mal à imaginerqu'Alana puisse être d'accord pour sedéplacer ainsi dans le monde entier, mais

après tout, elle ne pensait pas non plusqu'Alana serait du genre à tout plaquerpour partir avec un mafieux russe.

À en juger par la vidéo qu'elleavait vue, elle avait fait son choix.

« Tanya, » dit doucement Andrei.« Si tu veux t'en aller, tout ce que tu as àfaire, c'est partir. Je ne te retiendrai pas.»

« Tu l'as déjà dit, » dit-elle d'unton amer. « Tu es plutôt certain que je suisaccro à ce style de vie, et que je nepartirai pas. »

« Je me suis trompé. »

Elle leva brusquement les yeuxvers lui. « Je n'en suis pas sûre. Mais je

ne partirai pas avant qu'on l'ait trouvée.Alors allons-y. »

***

Au bout de cinq heures de route,elle dormait profondément. Andrei lançaun regard en direction de sa silhouetteendormie et fronça les sourcils. Il n'avaitpas sû à quoi s'attendre ce matin-là, maissûrement pas à des larmes ni à de lacolère.

Elle était la seule femme, detoutes celles qu'il avait eues, à avoirpleuré après.

Évidemment, il choisissait desfemmes qui savaient qu'elles ne devaientpas s'attacher à lui. Andrei ne souhaitait

rien d'autre que dépenser un peud'énergie. Il n'avait jamais recherché unerelation ni une liaison à long terme. Ily'avait eu quelques femmes qu'il avaitvues plus d'une fois, mais la plupart dutemps il ramassait des coups d'un soir , etil était toujours parti au matin.

C'était plus qu'un besoin quil'avait poussé vers Tanya. Il avait beaurefuser de l'admettre, il éprouvait quelquechose. Il était contrarié de la voir blesséeet marquée d'un hématome. Il étaitcontrarié du fait qu'elle avait pleuré. Et laserrer contre lui après qu'elle eût joui luiavait procuré un plaisir infini.

Mais ça ne durerait pas pourtoujours. Elle n'était pas le genre de fille

qui le suivrait partout. Et Gregory neconsentirait jamais à un tel accord. Leshommes de Gregory ne se mariaient passans la permission de Gregory. C'étaitsimplement leur vie.

Et quel genre de vie pourrait-iloffrir à une femme comme Tanya ? Ilpartait des mois durant pour faire le saleboulot de Gregory. Il revenait avec dusang sur les mains sans en être plustroublé que cela. Ses enfants tomberaientsous la tutelle de Gregory. Ayantgrandidans la sphère privée de Gregory, Andreiavait vu comment les choses se passaientpour les femmes. Elles avaient beau êtreassoiffées de pouvoir au début, une foisqu'elles avaient porté des enfants, ellesessayaient souvent de s'enfuir.

Elles n'allaient jamais loin.

L'autoroute avait été déserte surdes kilomètres, mais lorsque le soleiléclaira son rétroviseur, il fronça lessourcils. Sur la route plate, il pouvaitdistinguer une autre voiture qui roulait àun peu moins d'un kilomètre derrière lui.

La distance idéale pour suivrequelqu'un.

Mais il se faisait des idées.Comment quiconque aurait pu savoirqu'ils étaient à Las Vegas ? Il n'avaitaucune raison de soupçonner que Gregoryou Sousa ait envoyé des hommes à sapoursuite. Il se détendit donc, mais gardaun œil sur la voiture. Lorsque la route semit enfin à grimper, Il accéléra au sommet

de la pente et fonça dans la descente.Lorsque la voiture noire derrière luiarriva en haut, elle accéléra également.

Le cœur d'Andrei s'arrêta. Ils lesuivaient.

La voiture noire dût s'apercevoirqu'elle était grillée car elle changea devitesse. Elle se rapprochait, et bienqu'Andrei roulât déjà à bien plus de centkilomètres par heure, il ne pouvait pasaller beaucoup plus vite. Lorsqu'ilsheurtèrent une petite bosse et décollèrentdu sol, Tanya se réveilla.

« Andrei, » s'exclama-t-elle. «Ralentis. Qu'est-ce que tu fais ? »

« On nous suit, » dit-il d'un air

sombre. « Fais profil bas et accroche-toi.»

Elle pâlit et s'agrippa à la poignéede la portière, mais n'ajouta rien de plus.La voiture noire s'approcha encore etencore jusqu'à ce qu'Andrei puisse enfinvoir le conducteur. Il ne reconnut pasl'homme derrière le volant.

« Sousa, » murmura-t-il. Cedevait être un de ses hommes. « Commentil nous ont trouvés ? » gronda-t-il.

La voiture les heurta légèrement,mais cela suffit amplement. Dans uneembardée vers l'avant, Andrei perdit lecontrôle de la direction, et la voituremanqua de peu de sortir de la route.Agrippé au volant, il la redressa d'une

poussée brusque, mais la voiture noirefreinait déjà derrière lui.

« Baisse-toi, » cria-t-il en voyantle pistolet. Lorsque la balle fit voler lesvitres en éclat, il poussa Tanya au sol etse plaça au-dessus d'elle. La voituregronda tandis qu'elle sortait de la route endirection de la mince barrière de boistout près d'eux. Il l'attira en arrière justeavant que la voiture ne percute un arbre etque les airbags de jaillissent.

Elle poussa un hurlement, mais ilétait déjà en train de détacher sa ceinturede sécurité et de dégainer son arme. Dusang ruisselait de sa tête. « Reste ici, »murmura-t-il en grimpant sur le siègearrière. La vitre était en morceaux, et il se

glissa rapidement à travers.

« Ça veut dire quoi, ça, reste ici ?» s'exclama-t-elle d'une voix étranglée.Elle fit néanmoins ce qu'il disait. Andreis'accroupit derrière la voiture et sedéplaça derrnière l'arbre. Il observatandis que trois hommes sortaient de lavoiture noire et s'approchaient lentementdu lieu de l'accident, l'arme au poing.

Le conducteur était sans douteencore dans la voiture. Il visa depuis sacachette et attendit.

« La fille est inconsciente, »marmonna l'un des hommes. « Onl'emmène ou on la tue ? »

« Où est le gars de Volkov ? »

« Il n'est pas là. »

« Emmenez-la. »

Aussitôt qu'ils tendirent la mainvers la poignée de la portière, Andrei tirales deux premiers coups, touchant leconducteur de la voiture. Lorsque lestrois hommes pivotèrent, il eut facilementles deux premiers.

Le dernier homme se baissaderrière la voiture, privant Andrei d'unbon angle de tir. Trois balles atterrirentdans l'arbre, et Andrei fut forcé de sortirde sa cachette. Tandis qu'il bondissait etroulait au sol, le troisième homme passala tête derrière la voiture et braqua sonarme sur lui.

Andrei tira. L'homme s'effondraen gémissant. « Tanya, » cria Andrei enfaisant le tour de la voiture. Elle étaitrecroquevillée sur le plancher. « Ils ontdit que tu étais inconsciente. »

« Je n'avais pas vraiment enviequ'ils me demandent où tu étais passé, »rétorqua-t-elle en s'extrayant avecdifficulté de la vitre. « C'était qui ? »

Andrei se pencha pour fouiller lespoches des morts. « Les hommes deSousa, sans aucun doute. Je ne sais pas oùils pêchent leurs infos, mais ils savaientqu'on était à Las Vegas. La question, c'estde savoir s'ils savent qu'on va à Boulderou s'ils ne faisaient que nous suivre. »

« C'est important ? » demanda-t-

elle précipitemment. « On doit quandmême y aller, pas vrai ? »

« Oui, » dit-il sombrement. « Il lefaut. » Un sourire mauvais barra sonvisage. « Et pour ça, on va prendre leurspneus. »

Chapitre Sept« Tu saignes encore. Andrei, tu

dois voir un médecin, » dit Tanya tout entapottant sa plaie. Il l'avait examinée afinde s'assurer qu'elle n'était pas blessée.Ensuite, il avait arraché le système delocalisaton GPS de la voiture et il avaitrepris la route. La coupure de sa têtecontinuait de saigner, et, en dépit detoutes ses tentatives pour arrêter lesaignement, il ne cessait pas.

Elle se pencha par-dessus leboîtier à vitesses pour y appliquer denouveau la serviette . « La serviette esttrempée. Il faut qu'on s'arrête. »

« On a déjà perdu trop de temps,

» dit-il en écartant sa tête d'un mouvementbrusque. « Je vais bien. »

« Tu ne vas pas bien, » fit-elle,haussant le ton. « Andrei Volkov, tu vasgarer cette voiture devant la prochainepharmacie ou, Dieu me vienne en aide, jet'assommerai et je panserai moi-même lablessure. »

« Je conduis. Si tu m'assommes,on finira dans le décor, » dit-ildoucement.

« Andrei ! »

« Très bien, » gronda-t-il. « Trèsbien. » Il repéra l'enseigne d'une chaînede pharmacies sur la gauche et s'y gara. «Prends ce dont tu as besoin. Dépêche-toi,

» dit-il en lui tendant de l'argent. Tanya lelui arracha des mains avec un regardassassin.

« Espèce de bourrique, saletéde... » elle ne finit pas sa phrase et claquala portière. Ses mains tremblaienttoujours tandis qu'elle entrait dans lemagasin. Tandis qu'elle prenait del'alcool à 90°, de la gaze, du sparadrap etdes bandages, elle s'efforçait d'ignorerles images qui tournaient en boucle danssa tête.

L'arme braquée sur elle. Leshommes qui tombaient comme desmouches tandis qu'Andrei les abattait unpar un. Un homme comme ça, un hommequi sourçillait à peine en assassinant

quatre types, était aussi froid qu'on peutl'être. Alors pourquoi ne pouvait-elle pass'empêcher de souhaiter qu'il éprouvâtquelque chose pour elle ?

N'importe quoi.

Après avoir payé ses achats, elleremonta aussi rapidement que possibledans la voiture. Il était déjà sur la routelorsqu'elle sortit les outils de premierssecours du sac. « Tu ne pouvais pasattendre que j'aie fini ? » murmura-t-elleen se tournant pour essuyer sa plaie avecde la gaze.

« Comme je l'ai déjà dit, on aperdu trop de temps, » répliqua-t-ilsèchement.

Tanya leva les yeux au ciel ettamponna la plaie. Une fois le surplus desang enlevé, elle se servit de l'alcoolpour la nettoyer. Il ne grimaça même pasà la brûlure. « La plupart des hommespleurnichent comme des bébés, »marmonna-t-elle.

« Tu rafistoles souvent deshommes ? » fit-il.

« Quelques ex petits-amis, »admit-elle en rougissant. « Jamaispendant qu'ils conduisaient, cela dit. »

« Content d'être ton premier, » fit-il d'un ton amusé.

Elle l'ignora. « Est-ce que tesoreilles bourdonnent ? Est-ce que ta

vision est floue ? Tu te rappelles ce quetu as mangé hier soir ? »

« Non, non, et c'est toi que jevoulais bouffer hier soir, mais on n'en apas eu l'occasion. Aïe ! »

Elle savait très bien qu'elle ne luiavait pas fait mal, mais elle appuya sur laplaie un peu plus fort que nécessaire. Unefois qu'elle l'eût bandée, elle se cala denouveau dans son siège et attacha saceinture de sécurité. « J'ai aussi pris del'aspirine. On aura des courbaturesdemain. Et, contrairement à toi, je ne suispas insensible à la douleur. »

Il ne lui retourna pas une de sesremarques provocatrices, et elle soupira.Elle commençait à se lasser de ces

moments de silence gênants.

« On va où ? » finit-elle pardemander lorsqu'elle n'y tint plus.

« Je cherche un contact, mais onva jeter un coup d'œil à différentsendroits. Il se déguise en sans-abri etchange tout le temps de place. On a déjàdépassé deux de ses coins. J'ai lesentiment qu'il est sur Pearl Street. »

« Joli nom. Attends, il se déguiseen sans-abri ? Alors il fait la manche ?Vous ne le payez pas, vous autres ? »

« Oh, il n'est pas à plaindre. Etoui, il fait quand même la manche. »

« C'est horrible. Pourquoi est-ceque vous autorisez ça ? Il y a de vrais

sans-abris qui ont besoin d'argent ! »

Andrei gardait les yeux sur laroute. « En effet. Il y en a. Et Sergei en arencontré la plupart. À la fin de lajournée, il distribue sa nouvelle fortune,et une partie de la sienne, aux véritablessans-abris. »

Tanya sentit la honte lui brûler lapoitrine. « C'est gentil, » dit-elle enfin.

« On fait de sales trucs, Tanya.Mais on n'est pas tous des sales types. »

Aider les sans abris était unebonne chose, mais ça n'effaçait pasexactement le sang de leurs mains. Ellen'en fit cependant pas la remarque. Cen'était pas le meilleur moment pour se

mettre à chercher la bagarre. « Merci dem'avoir sauvée. Une fois encore, » dit-elle à la place.

Il ne dit rien en retour. Il gara lavoiture et déboucla sa ceinture desécurité. « On ne peut pas conduire surPearl Street, alors il faut qu'on marche. »

Tanya le suivit le long de la ruepavée de briques et s'émerveilla dessuperbes œuvres d'art qui y étaientexposées. Des statues de bronzes'alignaient le long du trottoir, et demagnifiques peintures étaient suspenduesà des chariots mobiles. Elle mouraitd'envie de s'asseoir simplement sur unbanc pour lire et regarder les gens passer.

S'il s'en aperçut, il n'en laissa rien

paraître. Au lieu de cela, il la saisit par lecoude. « Le voilà. Reste ici. Je ne veuxpas qu'il sache qu'on est ensemble. Etquand je partirai, attends vingt secondeset suis-moi jusqu'à la voiture. Ne t'en faispas. Je ne te quitterai pas des yeux uneseule seconde. »

Tanya hocha la tête et s'assit sur lebanc. Elle aurait voulu avoir un livre ouquelque chose pour s'occuper les mains,mais un groupe d'enfant jouaient dans ungrand bac à sable, et, à la place, elle sedivertit en les observant.

Leurs parents ne seraient-ils paspris de panique s'ils savaient ce qui sepassait juste à côté de leurs enfants ?

Si elle survivait à tout cela, elle

ne verrait plus jamais le monde de lamême façon.

***

Andrei laissa tomber quelquespièces ainsi qu'un jeton fait pour moitiéd'or et pour l'autre moitié d'argent, qu'ilgardait dans sa poche. Sergei leva lesyeux et grimaça. Les quelques fois où lechemin de Sergei avait croisé le sien,Sergei n'était pas reparti très heureux.

« Tire-toi, » grogna-t-il.

Andrei l'ignora. « T'as vu quelquechose d'intéressant, ces temps-ci ? »demanda-t-il à voix basse. Tout le mondene savait pas que Vadim avait disparu, etAndrei n'avait aucune envie de diffuser

l'information. Mais si quelqu'un d'autreétait au courant, c'était Sergei. Il avait étéproche de la mère de Vadim. Andrei avaitl'impression que Sergei n'avait jamaisentièrement pardonné Gregory pour cequ'il lui avait fait.

« Ouais. Il y a un gars qui vientplusieurs fois par semaine habillé deplumes. Il y a ces gens tout petits quiarrivent à se fourrer dans des boîtes. Et ily a ce Russe intéressant qui court après saqueue, » dit Sergei avec un large sourire.

Andrei prit une profondeinspiration et s'efforça de ne pas frapperSergei. Ce type pouvait êtreinsupportable par moments. « Et ce Russen'aurait pas de la famille qui se serait

arrêtée dans le coin ? » fit-il, les dentsserrées.

« Peut-être. Qu'est-ce que ça peutte faire ? »

« Un père très inquiet lerecherche. »

Sergei haussa les épaules. « C'estun adulte. Personne ne devrait s'inquiéterpour lui. »

Andrei se pencha en avant etdévisagea l'homme plus âgé. « Je saisqu'il a choisi de partir, Sergei. Et je saisque tu le sais. Gregory lui pardonnera s'ilrevient, mais s'il ne revient pas, Gregorypourrait bien le tuer. »

« Tu sous-estimes ton cousin, » dit

doucement Sergei. « Et je me fous de cequi pourrait arriver. Ce qui m'intéresse,c'est la jolie blonde que tu a amenée avectoi. Elle n'a pas l'air d'un otage. »

« Elle est mon otage, » rétorquasèchement Andrei.. « J'essaie d'appâter lanana deVadim. »

« Très belle femme, cette Alana.Et si gentille. Et si amoureuse. » Sonregard dépassa rapidement Andrei et seposa sur Tanya. « Elle a l'air bien prochede toi. La plupart des otages s'enfuiraientune fois seuls. Mais elle est simplementassise là à t'attendre patiemment. Oh,regarde Elle nous observe, à présent.Seigneur, est-ce de l'inquiétude dans sesyeux ? » fit Sergei avec un large sourire.

« Est-ce de l'amour dans ses yeux ? »

La rage submergeaAndrei, quiempoigna Sergei par le col et le plaquaviolemment contre le mur. « Ne laregarde même pas. »

Conscient du regard des gensautour d'eux, il lâcha Sergei et secoua sesvêtements. « Où est Vadim ? »

« Je vais te dire où il allait, maisje ne sais pas où il est maintenant. Et jene te le dis pas parce que j'ai peur de toiou parce que je veux que tu le ramènes. Jete le dis parce que tu pourrais bienapprendre deux ou trois trucs de lui. »Sergei regarda nonchalamment alentouravant de reporter son attention sur lui. « Ilva vendre deux ou trois chouettes œuvres

dans une gallerie d'art ce soir. Il était làpour les préparatifs, mais je ne sais pass'il sera là pour l'évènement. »

« Comment tu sais ça ? Est-cequ'il avait besoin de tes services ? »

Sergei sourit de toutes ses dents. «Ce qu'il voulait de moi n'avait rien à voiravec l'art. »

Andrei plissa les yeux. « Qu'est-ce qu'il voulait de toi ? »

« Des alliances. »

Chapitre HuitMarriés. Andrei avait du mal à le

croire. Vadim avait réellement l'intentiond'épouser cette femme. Que diable était-ilcensé faire de cette information ?

Frustré, il laissa Tanya à l'hôtel etpartit à la recherche de tenuesappropriées pour la soirée. Elle avaitinsisté pour acheter sa robe seule, mais iln'avait pas envie de la voir pour l'instant.En réalité, c'était plus compliqué quecela. Il ne voulait pas se la rappeler enpermanence. Le goût de sa peau. La façondont elle l'enveloppait si étroitement.

Sa manière d'embrasser.

Avec un juron, il s'arrêta dans la

rue et s'appuya contre le mur. Vadimn'était pas du genre à se marier. Andreiavait toujours pris son cousin plus âgépour modèle, et à présent que Vadims'écartait du chemin, il ne savait plus quoifaire. Vadim quittait le troupeau. Vadimétait amoureux et allait se marier.

Andrei aurait voulu dire que celalui échappait entièrement, mais la vérité,c'était qu'il comprenait très bien. Il voyaiten Tanya des choses qu'il ne voulait pasvoir. Il aimait en Tanya des choses qu'ilne voulait pas aimer.

Elle suscitait en lui des réactionsqui n'étaient pas seulement physiques.

Agacé, il la repoussa hors de sespensées et continua de marcher en

direction de la boutique. Il trouveraitVadim ce soir, et il savait exactement cequ'il lui dirait.

Andrei il lui dirait qu'il était unimbécile. Il était en train de laisser unefemme l'attendrir. Il fallait qu'il la quitteet qu'il revienne vers Gregory. Alors,peut-être qu'Andrei quitterait Tanya.

Au souvenir de la réaction deTanyaà la robe rouge, il opta pourquelque chose de plus sobre. La robenoire moulerait quand même ses courbes,et elle était fendue dangereusement haut,mais le tissu était taillé haut sur sapoitrine et couvrait la majeure partie deson dos. Elle serait toujours sexy, maisles chances seraient moindres pour

qu'elle fasse une attaque de panique en laportant.

Après avoir acheté son costume,il s'empara de ses sacs de vêtements etrepartit à pied en direction de l'hôtel.Lorsqu'il y arriva, la chambre était vide.

« Tanya ! » Il laissa tomber lesvêtements et se précipita dans la salle debains. Elle était également vide. Lapanique le submergea alors qu'il se ruaitdans le couloir et dévalait les escalier.Les hommes de Sousa l'avaient eue.Bordel, peut-être que Gregory avaitenvoyé des hommes à leur poursuite.Dans tous les cas, elle avait disparu.

Elle est peut-être partie touteseule, railla une voix dans sa tête. Il était

impossible qu'elle le quitte, n'est-ce pas ?

La triste vérité était qu'il auraitpréféré qu'elle soit blessée ou mêmemorte. Il fouilla le hall d'accueil et lespièces alentour, mais il n'y avait aucunetrace d'elle. Le cœur battant la chamade,il monta les escaliers à toute vitesse pourfouiller la chambre à la recherched'indices.

Lorsqu'il ouvrit la porte à lavolée, elle poussa un hurlement. Elle étaitassise sur le lit, couverte de Doritos quiavaient jailli de son sac lorsqu'elle avaitsursauté. « Andrei, tu veux me faire faireune attaque ? » demanda-t-elle.

« Bordel, où est-ce que tu espartie ? » demanda-t-il.

« Au premier étage, » dit-ellecomme s'il s'était agi de la chose la plusévidente au monde. « On n'a rien mangédepuis hier soir. J'avais besoin d'uncasse-croûte, et ils ont un distributeur decochonneries là-bas. »

« Tu es partie pour des chips ? Tune devais pas quitter la chambre. Je t'aidonné des ordres bien précis. »

« Des ordres ? » Elle fronça lessourcils et se leva du lit. « Tu n'as rien ditde tel. J'aurais pensé que tu ne serais passtupide au point de me donner des ordres.»

« C'était implicite, » dit-il, lesdents serrées.

« Implicite ? » rétorqua-t-elle. «Tu m'as dit que je pouvais aller où ça mechantait. Je n'avais pas compris que çavoulait dire partout sauf au premier étagepour acheter un putain de casse-croûte ! »

Les yeux étrécis, il s'approchad'elle. « Tu aurais pu nous compromettre.»

« Tu as quitté l'hôtel. J'ai à peinequitté le putain d'ascenseur. C'est quoi, levrai problème, Andrei ? Hein ? Tu n'espas en train de m'engueuler pour desDoritos, alors c'est quoi qui t'ennuievraiment ? Sergei t'a dit quelque chose ?Tu t'es enfin rendu compte que Vadimrisque de ne pas revenir avec toi ? »

« Fais gaffe, » dit-il lentement.

« Pourquoi c'est si important quetu le trouves ? C'est ton cousin. Tu neveux pas qu'il soit heureux ? » leprovoqua-t-elle.

« Ferme ta gueule, Tanya. Je tepréviens. »

« Ça t'ennuie qu'il ait une vie etpas toi ? »

« Oui, » vociféra Andrei. « Onn'est pas élevés pour tomber amoureux etse tirer avec des nanas. S'il ne revientpas, ça signifie quoi pour moi ? »

Elle le dévisagea, bouche bée. «Andrei, vous n'êtes pas la mêmepersonne. Mais ça ne veut pas dire que tune peux pas partir aussi. »

« Je ne quitterais jamais mafamille, » siffla-t-il.

« Même pas par amour ? »demanda-t-elle doucement.

L'air s'alourdit lorsqu'il se renditcompte de ce qu'elle lui demandait. « Jesors m'éclaircir les idées, » dit-ildoucement. « Je veux que tu sois habilléeet prête à partir quand je rentrerai. »

«Andrei, attends. »

Il fit volte-face. « C'est pas del'amour, Tanya. C'est une mission. La nuitdernière, ce n'était rien d'autre que dusexe. Du sexe génial, et crois moi, majolie, j'adorerais te baiser encore, maisce ne sera jamais rien de plus que ça.

Arrête de me regarder comme un chiotbattu. C'est comme ça. »

Andrei lui tourna le dos, ramassason costume sur le sol, et sortit enclaquant la porte. Une fois dans lecouloir, il s'adossa au mur et inspiraprofondément. C'était censé le faire sesentir mieux. C'était censé allégerl'atmosphère et lui faire savoir ce qu'ilressentait vraiment.

Alors pourquoi avait-ill'impression d'avoir brisé son proprecœur ?

***

Tanya garda les yeux rivés sur laporte. Seigneur. Elle l'aimait, et il venait

de la mettre au tapis. Bon sang, il avaitpiétiné, écrasé et tapé sur son cœurjusqu'à ce qu'il ne soit plus que poussière.Elle n'avait jamais autant souffert. Elle nes'était jamais sentie à ce point briséeauparavant.

Elle l'aimait, et il n'éprouveraitjamais la même chose pour elle.

« Tu ne vas pas pleurer, » se dit-elle. « Tu ne vas pas pleurer. Tu vas leprendre par le bras ce soir et tu neressentiras rien. Tu vas trouver Alana ettu vas la convaincre que cette famillen'est rien de plus qu'une bande decriminels endurcis. Il n'y a pas de finheureuse possible. »

Elle traversa lentement la pièce et

se pencha pour ramasser la robe. Elle enretira lentement le plastique et la regardalonguement.

Noire. Sexy. Sobre. Il avait dûl'écouter, après tout, car c'étaitexactement la robe qu'elle aurait choisie.Dans cette robe, elle pourrait être sûred'elle et se sentir magnifique.

Du moins, elle aurait pu, sil'homme à son bras ne venait pas de ladépouiller de tout son amour-propre.

Elle était légèrement froisséed'avoir traîné sur le sol, elle ouvrit doncà fond le robinet d'eau chaude de ladouche et la suspendit pour laisser lamagie de la vapeur opérer. De là, elle semit à rassembler lentement ses affaires

éparpillées dans la chambre. Après cesoir, qu'elle trouve Alana ou non, ellequitterait Andrei. Elle n'avait peut-êtrepas ses relations, et sans lui, elle netrouverait peut-être jamais son amie, maiselle ne pouvait plus rester près de lui. Cequ'elle avait éprouvé lorsqu'elle étautdans ses bras la hantait déjà. La sensationde ses baisers, de le sentir en elle, lahanterait toujours.

C'était une chose qu'elle nesurmonterait jamais.

Elle fourra quelques objets dansles poches de son jean et jeta le restedans son sac. Alors qu'elle sortait sonmaquillage, elle entendit la porte s'ouvrir.« Tu ne t'attendais quand même pas à ce

que je sois déjà habillée, » dit-ellesèchement en se retournant.

Ce n'était pas Andrei.

À sa place, l'homme qui s'étaitintroduit de force dans son appartemententra accompagné de trois hommes. Et ilsavaient tous une arme au poing. « Jepense que cette tenue fera l'affaire, » dit-il avec un sourire.

« Andrei sera de retour d'uneminute à l'autre, » dit lentement Tanya ense redressant.

« On l'a vu sortir, et on a deuxgars qui le suivent. Même si on ne lecapture pas, crois moi, il ne sera pas là àtemps pour te sauver. » Il leva son arme

et l'agita dans sa direction. « Tu peux mesuivre maintenant, ou bien je peux te tirerdessus et te traîner dehors. »

« Ça ferait beaucoup de bruit, »dit nerveusement Tanya. « On est autroisième étage. Quelqu'un remarquerabien une traînée de sang et une femme quihurle. »

« On a déjà soudoyé le gérant del'hôtel et son personnel. Je ne pense pasque ça posera problème. »

« Et les clients ? » souligna-t-ellerapidement. « Les autres clients de l'hôtelappelleront les secours. »

Il sourit. « Et je les soudoieraiégalement. Mais ce serait mieux si tu

venais de ton plein gré. »

Tanya renifla dédaigneusement. «Et pourquoi je ferais ça ? »

L'homme fourra son arme dans sapoche et lui tendit son téléphone. Tanyasentit la peur la transpercer tandis qu'elles'approchait. C'était une vidéo d'Alanaattachée à une chaise. Et quelqu'unappuyait un pistolet contre sa tête. «Parce que si tu ne le fais pas, tu pourrasregarder ton amie mourir. D'une horriblemort. »

Il s'écarta, et Tanya se dirigea surdes jambes flageollantes vers l'ascenseur.Il semblait qu'elle allait bel et bien voirAlana ce soir en fin de compte.

Chapitre Neuf« Donc, tu vois ? » marmonna

Tanya tout en se débattant avec les liensqui enserraient ses poignets. « Tout ça estta faute. »

« Ma faute ? Si tu n'étais paspartie à ma recherche, rien de tout ça nete serait arrivé. Tu n'as pas eu mon e-mail? » s'emporta Alana.

Tanya la regarda, bouche bée. «Oh. Exact. L'e-mail qui a fini dans moncourrier indésirable et qui avait tout l'aird'un spam ? Bien sûr. Je l'ai eu aprèsqu'Andrei m'a dit de regarder. Et que çate plaise ou non, je me serais retrouvéeici, que je te recherche ou non. Comme je

te l'ai dit, ils nous on prises pour desassassins qui travaillent ensemble. » Sesépaules s'affaissairent tandis qu'elleobservait les bleus sur le visage de sonamie. « Et tu serais quand même là sansmoi. »

« Au moins on est ensemble, » ditAlana en souriant courageusement.

« Bien sûr, » dit Tanya avec unsourire. « Je suis heureuse de mourir avectoi. »

La porte s'ouvrit avec un grandbruit. « Vous parlez beaucoup. Fermezvos gueules, » gronda l'homme. Tanyaétouffa un cri lorsqu'il entra dans lalumière.

« Toi ! Mais tu es mort ! »

Le chauffeur s'inclina et lui sourit.« Ta-da. Le kevlar, c'est génial. En fin decompte, je ne suis pas mort. Mais tout demême, j'ai une vilaine cicatrice. »

Alana fronça les sourcils. « Quiêtes-vous ? Je ne vous ai jamais vu avant.»

Le chauffeur fit signe à Tanya. «Vas-y. Dis à ton amie qui je suis. »

« Euh. » Tanya fit la grimace. Cen'était sans doute pas le moment idéalpour admettre qu'elle ne connaissait passon nom. « C'est le chauffeur qui s'estpointé avec Andrei à mon appartement. »

Alana renifla, et le chauffeur se

tourna vers elle, furieux. « Tu ne connaismême pas mon nom ? C'est Brutus ! »

« Tu ne m'as jamais jugée dignede faire les présentations. C'est ta faute,bien plus que la mienne, » riposta Tanya.Brutus leva la main et la frappa.

En plein dans la mâchoire. « Àchaque fois, » grogna-t-elle. « Fait chier.»

« Hé ! Ne levez pas la mains surelle ! » criaAlana, mais Brutus ne luiaccorda aucune attention.

« Tu m'as frappé à la tête avec unepartie des toilettes, » cracha-t-il. « Laseule raison pour laquelle tu respiresencore, c'est pour que je puisse prouver

que tu es en vie. Et quand tout ça serafini, je prendrai grand plaisir à te torturer.» Il se redressa et cria quelque chose enrusse. Tanya étouffa un cri lorsqu'un autrehomme entra dans la pièce.

C'était le Sousa. « Tu travaillespour eux ? » marmonna-t-elle avecdégoût. « Et la loyauté, alors ? »

« La loyauté ? » ricana Brutus. «Quand j'ai dit à Gregory que Vadim s'étaitenfui, il a ordonné mon exécution pourblasphème. Les Volkov ont souvent dumal à voir ce qui se trouve juste sous leurnez. Alors, avec l'aide des Sousa,j'apporte des preuves. Mais je mecontrefous de cette famille désormais.Avec les Sousa, je grimperai dans la

hiérarchie et je serai indispensable. »

« Tu as Vadim. Qu'est-ce que tuattends ? » s'emporta Tanya.

« Tu me prends pour un imbécile? Andrei est là dehors, et il a la salehabitude de revenir d'entre les morts. »

« Tu peux parler, » marmonnaAlana. À cet instant précis, Vadim se mità gémir et à remuer.

Un sourire menaçant traversa levisage de Brutus’. « Parfait. Il se réveille.À présent, on va vraiment pouvoircommencer à s'amuser. »

« Andrei ne viendra pas nouschercher, » dit soudain Tanya. « Il atrouvé la preuve que Vadim est mort. Il

rentre à New-York. »

Brutus pencha la tête. « C'est vrai? Tu ferais mieux d'espérer que non,parce que s'il ne se montre pas dans lestrois prochaines heures, vous êtes tousmorts. Et pas d'une mort du genre rapide.Le genre de mort qui prend trois jours. »Il sortit un couteau et fit courir la lame lelong de la gorge de Tanya. « En fait, jedevrais peut-être m'y mettre maintenant.On dit que l'instant présent est le meilleurmoment. »

« Laisse-la, » dit Vadim d'unevoix lasse. « C'est moi que tu veux. »

Brutus se figea, et Tanya tourna latête. Vadim avait les yeux ouverts, etgardait fermement les yeux rivés sur

l'homme. Il n'y avait pas la moindre tracede peur ou de panique dans sa voix.

Comme Andrei.

Brutus ricana. « Eh bien,techniquement, c'est ton père que je veux.Mais il n'est pas là, si ? Puisque tu es undéserteur, tu ne m'intéresses pas vraiment.Une fois que Papa Chéri verra la véritéen face, tu ne seras plus l'héritier. Mais,privé de toi et d'Andrei, Gregory Volkovse retrouve plutôt vulnérable, tu ne croispas ? »

« Il y en aura d'autres, » fit Vadimavec un haussement d'épaules. « Andrei etmoi sommes peut-être sa famille la plusproche, mais ça ne veut pas dire queGregory ne nous remplacera pas

facilement. Pour mon père, la famille,c'est bien plus que les liens du sang. »

Tandis que Vadim et Brutuscontinuaient de se disputer, Tanya serendit compte que quelque chose la gênaitdans la façon dont elle était assise. Aprèss'être tortillée un moment, elle compritqu'elle était assise sur quelque chose.

La lime à ongles était toujoursdans sa poche arrière.

Elle durcit ses traits afin dedissimuler sa surprise tandis qu'elles'employait à l'extirper de sa poche.Alana lui lança un regard interrogateur, etelle secoua la tête pour l'avertir. Etlorsque Brutus pivota brutalement enpersiflant, Alana détourna son attention.

« Et tu crois que Sousa ne tetraitera pas comme Gregory l'a fait ? Ilssont tous pareils, et tu te fourres le doigtdans l'œil si tu penses différemment, » semoqua-t-elle.

La lime à ongles glissa hors de sapoche, et elle entreprit de s'attaquer auxcordes. Lorsqu'il devint évident que lesscier prendrait beaucoup trop de temps,elle se mit à pousser le nœud afin de ledéfaire. Bientôt, la corde se détendit etelle glissa une main dehors.

Elle était libre. Et maintenant ?Brutus avait un couteau et l'homme deSousa avait un pistolet. Quelles étaientles chances pour qu'ils regardent tousdeux ailleurs lorsqu'elle libérerait Vadim

et Alana prendrait la fuite ?

Elle était certaine que lepourcentage serait de zéro.

« Plus de bavardages, » grondaBrutus. Son téléphone sonna, et il seredressa en répondant. Un sourire éclairason visage. « Andrei Volkov. L'homme àqui je voulais justement parler. »

Tanya se figea. Si Andrei venait lasecourir, il tomberait sans nul doute dansun piège. Mais quel espoir leur restait-ils'il ne venait pas ?

Il lui fourra le téléphone sous lenez. « Parle, » fit-il d'un ton brusque.

Elle le foudroya du regard. «Andrei, c'est un piège. On trouvera un

autre moyen. On va...

Une gifle. La main de Brutusbalaya sa joue tandis qu'il lui arrachait letéléphone. « Tu as une heure. Après, jeme mettrai à les tuer un par un. Tupréfères que je commence par ton cousinou par ta copine ? » Il mit le téléphonedans sa poche et se retourna pouradresser à Tanya un regard assassin. « Ettu disposes de quels autres moyens, aujuste ? »

« Celui-ci. » Elle serra fermementsa lime à ongles et se jeta sur lui. Tandisqu'elle enfonçait la lime à ongles dansson épaule, elle saisit son couteau et leretourna. « Si tu tires, je lui tranche lagorge, » dit-elle à l'autre homme.

Il braqua son arme sur Alana etsourit largement. « Ça ne fait rien. C'estun poids mort de toute façon. » Il tira, etla bouche de Tanya s'ouvrit en grandlorsqu'Alana se jeta sur le côté. Tanya neprit pas le temps de se demandercomment Alana s'était libérée. Ellepoussa violemment Brutus sur le côté etse jeta de tout son poids sur le Sousa. Iltira un autre coup, mais la balle se perdit,et Tanya lui planta le couteau dans lacuisse. Il poussa un grognement, et elle leplaqua contre le mur, où elle cogna sonbras jusqu'à ce qu'il lâche le pistolet.Tanya le saisit et fit glisser le couteauvers Alana. Elle s'empara du couteau etalla libérer Vadim. Tanya fit volte-face etbraqua son arme sur Brutus.

Vadim cilla. « La vache.Rappelle-moi de ne jamais te contrarierde quelque manière que ce soit, »murmura-t-il.

« Combien il y a de gars dehors ?» demanda-t-elle à Brutus. Il la foudroyadu regard, et ses yeux s'étrécirent. «Combien. Il y a. De gars, » lâcha-t-ellesuccintement.

« Aucun. »

Tanya pivota en entendant la voixd'Andrei et sourit. « Quoi ? »

Andrei examina la pièce. Ses yeuxse posèrent sur Alana, toujours occupée àcouper les liens deVadim. « Et en plus tues attaché, cousin ? »

Vadim sourit. « Que veux-tu queje te dise ? Ces dames sont bien plusdangereuses que je ne l'ai jamais été. »

Andrei émit un grognement ets'approcha pour lui prendre le pistoletdes mains avec précaution. « Je t'ai suiviedès qu'ils t'ont emmenée. Je ne supportaitpas l'idée de me disputer avec toi, etj'avais besoin de m'excuser. J'attendaisjuste de voir ce qu'il voulait. » Il penchala tête sur le côté. « C'est ta lime à ongles? »

Tanya laissa échapper un riresoulagé. « Tu as dit que tu étais curieuxde savoir ce que je pourrais faire avec. Jen'ai pas vraiment visé les yeux, mais ellea quand même fait l'affaire. »

Vadim se leva et poussaprudemment Alana derrière lui tandisqu'il faisait face à son cousin. « Alors,Andrei ? On fait quoi, maintenant ? »

***

Andrei donna ses ordres à lapolice locale en omettant les chapitresqui impliquaient Vadim et Alana. Brutusn'arrêtait pas de hurler qu'il avait desinformations pour Gregory, mais personnene l'écoutait. Il prit une profondeinspiration et passa le coup de fil.

« Qu'est-ce qui se passe, à la fin ?» grondaGregory. « Mon téléphone vaexploser. »

« Le chauffeur que vous m'avez

envoyé, Brutus, a réussi à survivre àl'attaque de l'hôtel. Il s'est retourné contrenous et s'est allié aux Sousa. Il pensaitque s'il trouvait Vadim, il serait promupour avoir évincé la concurrence. Il aenlevé Tanya en croyant qu'elle avaitquand même des informations, et j'ai dûme défendre pour la récupérer. »

« Et tu as trouvé desrenseignements sur Vadim ? »

Andrei se tourna et regarda soncousin échanger un baiser avec sa petiteamie. Dans son esprit, il se rejoua lavidéo de l'hôtel. Il n'avait pas dit à Tanyace qu'il avait réellement vu Vadim luidire.

« Je donnerais ma vie pour toi,

mais je ne peux pas te demander lamême chose. Reste, s'il te plaît. Si je saisque tu es en sécurité, si je sais que tu esheureuse, je serai heureux. C'est tout ceque j'attends de toi, mon amour. »

« Je n'ai aucune information surVadim. »

« Andrei, j'en ai assez de tout ça.Tu as la fille sous la main. Torture-lajusqu'à ce qu'elle livre ses informations.Fait ce qu'il faut pour me ramener monfils ! » beugla Gregory.

Il serra fermement le téléphone. «Tanya ,e travaille pas pour les Sousa.C'est une simple cuisinière. Et elle estmorte dans l'attaque. »

« Alors tu as perdu toutes nospistes ! Ramène ton cul à New-York.Maintenant. »

« Bien, monsieur. » Il raccrochale téléphone.

« Tu ne m'as pas dénoncé. »

Andrei se retourna pour dévisagerson cousin. « Non. Je ne l'ai pas fait. »

« Pourquoi ? »

Il passa les mains dans sescheveux et lui adressa un long regard. «Je ne sais pas trop. J'ai toujours penséque la famille, c'était tout. Dès lors quequelqu'un émettait la possibilité que tunous aies trahi, j'étais complètementperdu. Toi ? Nous trahir ? Tu m'a appris

tour ce que je savais de cette vie. Qu'est-ce qui pourrait bien te faire partir ? »

Vadim sourit. « Je ne t'ai pas toutappris. On n'a que trois ans d'écart, etpuis, soyons honnêtes. Tu m'as dépassétrès tôt. J'avais prévu de partir bien avantde rencontrer Alana, mais à cause d'elle,j'ai dû revoir mon emploi du temps. Jel'aime. Je lui ai demandé de devenir mafemme. »

« Félicitations. » Il inspiraprofondément et chercha un moyen de sesortir de cette situation gênante. « Bon, jecrois que je vais m'en aller. Je pense queje vais rentrer en voiture à New-York.Pour me donner le temps de réfléchir. »

« C'est vrai ? Tu y vas ? Il y a la

place pour deux de plus dans cetteaventure, Andrei. Tout ce que j'ai faitjusqu'à maintenant, c'était tuer le tempsjusqu'à ce que je puisse quitter le pays.On part la semaine prochaine. »

« Deux de plus ? » Il lança unregard mauvais à Vadim. « Je suis balèze,mais pas au point de compter pour deux.»

Levant les yeux au ciel, Vadimsecoua la tête. « Ce n'est pas ce que jeveux dire, et tu le sais très bien. »

« Je sais, » dit doucement Andrei.« Elle ne veut rien avoir à faire avec moi.»

« Et tu comptes partir avant d'en

être certain ? C'est comme ça que s'ensortent les lâches, » dit Vadim en luitournant le dos. « Tu es beaucoup dechoses, Andrei. Mais pas un lâche. »

Il laissa Andrei debout sur leparking, les clés à la main. Andrei serrales dents et ouvrit la portière. Tandis qu'ilfixait le siège du conducteur, il sut tout àcoup ce qu'il allait faire.

Il claqua la portière, fit volte-faceet se dirigea à grandes enjambées versl'hôtel. Il se foutait de savoir si ellevoulait le voir ou non. Il avait quelquechose à dire.

Il bouillonna tout le temps qu'ilmit à gravir l'escalier. Et lorsqu'il abattitson poing sur la porte, les murs

tremblèrent. Lorsque ses pas s'éloignèrentvers l'autre bout de la pièce, il posa sonavant-bras sur le chambranle. « Ouvre,Tanya. Il faut qu'on parle. »

Elle ouvrit la porte d'un gestebrusque et le dévisagea. « Andrei, tu asquasiment défoncé la porte. Qu'est-ce quine va pas, à la fin ? »

« Par quoi est-ce que jecommence ? » demanda-t-il doucement enentrant d'un pas décidé dans la chambre.« Commençons par toi. Tu étais censéeêtre une dangereuse meurtrière, etpourtant tu ne semblais pas avoir lamoindre once de violence en toi. Maisdans le peu de temps que j'ai passé avectoi, tu t'es servie de ta sexualité pour

soutirer des renseignements, tu t'eslibérée de tes liens, tu as poignardé unhomme, et tu as braqué un flingue sur unautre. »

Elle le dévisagea en ouvrant degrands yeux. « Je te demande pardon ?Andrei, tu ne penses pas sérieusement queje t'ai menti ? »

« Qu'est-ce que je suis censécroire ? Toi et Alana étiez libres, etVadim était toujours ligoté. Comment çase fait ? »

« Vadim était encore sonné par sablessure à la tête. J'avais une lime àongles, et Vadim fait apparemment porterà Alana un bracelet qui cache un genre delame rétractable. C'est plutôt chouette, en

fait, et je vais lui demander de m'entrouver un. »

Un sentiment de jalousie jaillit enlui. « Oh. Alors maintenant tu veux queVadim t'offre des bijoux ? Tu changesbien facilement de camp. »

Bouche bée, elle riposta par unegifle sur sa poitrine. « Qu'est-ce qui teprend ? Je ne change pas de camp. Cefichu bracelet m'a plu, c'est tout. »

Il la saisit par le bras et la poussacontre le mur. « Ce qui m'a pris ? Tu t'eséloignée de moi, » siffla-t-il.

« Tu te comportais comme unabruti, » murmura-t-elle. « Un peu commetu le fais maintenant ! »

Tandis qu'elle lutait contre lui, ilne put s'empêcher de céder à son instinct.Il se pencha en avant et l'embrassaviolemment tout en l'écrasant contre lemur. Lorsqu'il la lâcha enfin, elle ledévisageait, et sa poitrine se soulevait ets'abaissait rapidement. « Ça rime à quoi,Andrei ? Tu t'en vas bientôt. Merde, jecroyais même que tu étais déjà parti. »

Il avait les mots sur le bout de lalangue, mais il ne parvenait toutsimplement pas à les faire sortir. Au lieude cela,il souleva brusquement son haut etposa la main à plat sur son ventre. « Je nepartirai pas avant de t'avoir rappelé quije suis et ce que je peux te faire, »murmura-t-il.

Il sentit ses muscles se contracteret tressaillir à son contact, et il eut unsourire mauvais tandis que ses mainsmontaient plus haut. Lorsqu'elleseffleurèrent son soutien-gorge, elle croisason regard et pencha la tête sur le côté. «Andrei, » dit-elle, le souffle court. « Je nepense pas– »

« Ne pense pas, » gronda-t-il enlui arrachant son haut. « Ressens, c'esttout. » Il apposa ses lèvres sur son cou, etelle gémit. Elle hantait son sommeil, et lesouvenir de ses gémissements et de sespetits cris le suivait partout où il allait.De doux soupirs. Des cris sans retenue. Iln'était jamais rassasié d'elle, et s'il s'enallait maintenant, il ne l'aurait plusjamais.

Et ce n'était tout simplement pasune option.

Il l'écarta légèrement du mur pourdégraffer son soutien-gorge. Elle le laissaglisser au sol sans rien dire, et il caressade ses pouces les bouts durcis de sesseins. Tanya se tendit vers lui avec unpetit cri, et cela lui fit presque perdre latête. Tout ce que faisait cette femme lerendait fou.

« Tu t'es arrangée pour que je t'aiedans la peau, et à présent tu vas payer, »gronda-t-il en la poussant brutalementcontre le mur. Il ne voulait pas lui faire demal. Il faisait attention à ses bleus, etguettait ses grimaces de douleur, mais ilavait en lui une bête qui exigeait d'être

libérée. Et plus il durcissait, plus la bêteen demandait.

De la chair. Chaude et humide.

Tombant à genoux, il mordilla sapeau. Elle entortilla ses doigts dans sescheveux, tirant et poussant sans relâche,mais rien ne l'arrêtait. Après lui avoirarraché son pantalon, il repoussaimmédiatement le devant de sa culotte surle côté et enfonça brutalement un doigt enelle.

« Seigneur, » gémit-elle à cetteintrusion. Elle était déjà excitée et prête àle recevoir, mais il voulait qu'elle lesupplie. Il voulait qu'elle se dise qu'elleallait mourir sans lui.

Parce que c'était ce qu'ilressentait.

Sa culotte suivit bientôt sonpantalon, et il posa un de ses genoux surson épaule. Il s'attaqua à son clitoris avecses dents et sa langue jusqu'à ce qu'elleglisse le long du mur. Lorsque l'orgasmela traversa enfin de part en part, Andreil'attira sur la moquette de sorte qu'elle nefût plus adossée au mur et serra son corpscontre elle.

« Dis-moi ce que tu veux, »murmura-t-il en la pénétrant à peine. Elletendit le cou et gémit, mais ne dit rien.

Au lieu de cela, elle souleva seshanches et s'efforça de le prendre plusprofondément en elle, mais il se retira. «

Andrei, s'il te plaît, » gémit-elle.

« Je t'ai dit de me dire ce que tuvoulais, » murmura-t-il de nouveau.

« Baise-moi, » exigea-t-elle en luiassénant une tape sur l'épaule. Ellel'enveloppa de ses jambes et souleva seshanches, mais il se contenta de s'écarteret les souleva tous les deux. Il roula surses talons, jusqu'à ce qu'il fût assis sur lesol et adossé au lit, et qu'elle fût à chevalsur lui.

Pensant manifestement qu'elleavait pris le contrôle, elle rampa enarrière et le prit dans sa bouche. Il fermales yeux et abaissa ses mains tandis qu'illaissait sa bouche et sa langue glisser surlui. C'était ce qu'il pouvait espérer de

plus proche du paradis. Elle était plusque douée,et il se mit bientôt à donner descoups de reins dans l'espoir d'en obtenirplus, mais cela ne suffisait pas à luidonner ce qu'elle voulait.

Il la repoussa et l'attira denouveau dans ses bras, et elle tenta des'empaler sur lui. Il la retint néanmoins,et, frustrée, elle frappa de nouveau sonépaule. « Andrei, s'il te plaît. J'ai besoinde toi, » gémit-elle.

« Dis-moi ce que tu veux, »exigea-t-il une fois encore.

« Je te l'ai dit ! Je veux que tu mebaises ! » s'écria-t-elle.

« Quand ? » demanda-t-il.

Seigneur, il fallait qu'il l'entende le dire.

« Maintenant. Pour toujours, »sanglotta-t-elle. Il avait enfin entendu cequ'il voulait, et il s'enfonça enfin en elle,la pénétrant complètement. Ils gémirenttous deux lorsqu'il atteignit sa destination.De toutes les femmes qu'il avait eues,aucune ne s'accordait aussi parfaitement àlui qu'elle. Ajustée comme un gant et sichaude, ses muscles se serraient autour delui exactement aux bons moments.

Elle obtenait ce qu'elle voulait, etse changeait en bête sauvage dans sesbras. Elle pulsait et pivotait , mordait etgriffait, et ils luttaient tous deux pour lecontrôle, sans qu'aucun ne consentît àl'abandonner. Il lui fournissait un moyen

d'évacuer l'énergie et l'adrénaline quis'étaient accumulées en elle au cours desderniers jours. Il la laissa se servir de lui,and after a time of skin slapping againstskin and loud moans, il sut qu'elle étaitproche.

Il l'était aussi.

Lorsqu'il glissa sa main entre euxpour appuyer sur son clitoris, ellerenversa la tête en arrière, poussa un criet s'effondra. Jaillissant en elle, il criason nom tandis qu'il libérait enfin tout cequ'elle avait.

Et quelque part, en plein orgasme,il sut qu'il la garderait pour toujours.

Épuisé, il la serra dans ses bras.

Son corps tremblait toujours contre lui, etil fit aller et venir ses doigts sur sa peauhumide. « Je t'aime, Tanya, » murmura-t-ilenfin. « Et je ne pouvais pas partir sansque tu le saches. »

Tanya se redressa et le regardalonguement. « Et tout le reste ? »demanda-t-elle en haussant un sourcil.

Il la retourna avec un largesourire. « C'est seulement la cerise sur legâteau. » Elle poussa un cri aigu tandisqu'il maintenait ses mains au-dessus du litet lui léchait le cou. Enfin, il s'éloigna etlui sourit. « Le sexe est génial, mais cen'est pas ce qui me ramène sans cessevers toi. Pendant toutes ces années durantlesquelles j'ai pensé que New-York et

mon oncle étaient ma famille, je n'aijamais éprouvé le genre d'amour et depaix qui émane de toi. Quand je suis danstes bras, je me sens chez moi. »

Je t'aime aussi, Andrei. Mais c'estdifficile pour moi de te le dire en sachantque tu t'en vas. »

« Et si je ne m'en allais pas ? »

Il vit ses yeux s'emplir d'espoir. «Qu'est-ce que tu veux dire ? » demanda-t-elle lentement. Toujours méfiante.Toujours prudente. Il espérait qu'un jourelle n'aurait plus besoin d'être ainsi.

« Vadim m'a offert une porte desortie. Il s'en va bientôt. Il quitte le pays.Et il veut qu'on parte avec lui. Ce n'est

pas la vie que j'envisagerais pour toi,Tanya. Tu devras changer ton nom, etregarder constamment par-dessus tonépaule. »

« Mais on serait ensemble ? »murmura-t-elle. Il hocha la tête et libérases bras. Elle fit courir ses doigts sur sapeau. « Je me fiche qu'on vive dans larue, Andrei. Je ferais n'importe quoi pourrester avec toi. Pour être avec toi. »

Une vague de paix et desoulagement le traversa. Il se baissa etposa tendrement ses lèvres sur elle. Il fitlentement descendre sa main le long deson corps et la referma sur sa hanche.Alors qu'il soulevait sa jambe, ses doigtslongèrent le bord de la fente qui séparait

ses fesses. « N'importe quoi ? » lataquina-t-il.

Elle ouvrit des yeux ronds encomprenant ce qu'il comptait faire.«Andrei, » rit-elle en le repoussant.Lorsque ses doigts s'enfoncèrent plusprofondément, sa voix monta dans lesaigus. « Andrei, oh mon Dieu ! » s'écria-t-elle.

Et, bien vite, il se dirigea denouveau vers sa destination.

Chapitre DixTanya ne quittait pas Alana des

yeux. La superbe robe blanche offrait unmagnifique contraste avec sa peausombre, et ses boucles noires étaientélégamment ramenée sur le haut de sanuque. Elle semblait détendue etheureuse. La robe n'avait pas de bretelleset moulait ses hanches avant de cascaderau sol. Elle était fendue haut sur le côté,révélant des sandales blanches à talon.

« Tu es absolument splendide, »souffla Tanya.

Alana la prit par les épaules et latourna vers le miroir. « Tu es absolumentsplendide, » souligna-t-elle avec un

sourire.

Les cheveux blonds de Tanyaétaient bouclés et ramenés sur le côté.Elle avait choisi une robe ivoire qui ne sedémarquerait pas trop contre sa peau, etle tissu délicat, rassemblé à l'arrière deson cou, tombait sur sa poitrine façonbain-de-soleil. Elle moulait égalementson corps jusqu'à ce qu'elle s'évase tellela queue d'une sirène. Et dans le dos, larobe était ouverte jusqu'aux froncesrassemblées en bas de son dos.

« Andrei ne va rien comprendre àce qui lui tombe dessus, » murmuraAlana.

« Tu sais, on parlait toujours de semarier en même temps, mais je ne pensais

pas qu'on le ferait vraiment. Je veux dire,j'ai toujours pensé que je me marierais enpremier, et que tu serais ma demoiselled'honneur. Et après, quand tu aurais enfintrouvé un mec bien, je te traîneraisjusqu'à l'autel et serais ta demoiselled'honneur, » la taquina Tanya.

« Comment ça se fait que tu temaries en premier, dans l'histoire ? »demanda Alana avec véhémence.

« Parce que je disais toujours ouiaux hommes qui me proposaient de sortiravec eux, et que tu leur disais toujoursnon, » lui rappelaTanya.

« C'est vrai, » concéda Alana. «Je parie que tu n'imaginais pas qu'on semarierait à Paris. »

Tanya eut un sourire rêveur. «Paris. » Elle s'était gavée d'éclairsqueelques jours auparavant. C'était unmiracle qu'elle rentre encore dans sarobe. « On n'avait pas non plus imaginéqu'on se marierait sous des faux noms quine tiendraient jamais la route en cas devérification. » Elle fronça les sourcils. «Je n'arrive toujours pas à croire que lepetit Danny était la tête pensante derrièretout ça. »

« Je n'arrive pas à croire qu'il yavait une caméra dans la chambre dumotel. » Alana frissonna. « Je ne peuxplus séjourner dans une chambre sansl'avoir scrupuleusement vérifiée. Est-ceque tu as une idée de ce qu'on a fait danscette chambre ? »

« Oui, » fit sèchement Tanya. «J'ai vu la vidéo. Je sais exactement ce quevous avez fait dans cette chambre. Et,chérie, laisse-moi te dire, je n'auraisjamais cru que tu puisses être aussisouple. »

Alana fronça le nez et tendit lesmains vers l'avant. « Beurk. Est-ce qu'onpeut éviter de parler de ton nouveau côtévoyeur, s'il te plaît ? »

« Ouais, c'est trop tordu pour moi.En plus, on se marie aujourd'hui. Et on esten blanc. Alors on devrait sans doute secomporter comme il faut. »

Alana sourit malicieusement. «D'après ce que j'ai entendu, c'est plutôt lerouge, ta couleur ! »

Tanya ouvrit la bouche pour luiasséner une répartie cinglante, mais lesportes s'ouvrirent. « Mesdames. C'estl'heure, » déclara le valet de cérémonie.

Les deux femmes s'embrassèrent,et Tanya regarda Alana dans les yeux. «Je suis si heureuse d'être venue techercher. Non seulement j'ai récupéré mameilleure amie, mais j'ai trouvé l'amourde ma vie. »

« Je pourrais te dire la mêmechose, » murmura Alana.

Les yeux emplis d'amour etd'excitation, Alana et Tanya passèrent laporte main dans la main, prêtes àrejoindre leurs hommes devant l' autel età entamer ensemble leurs nouvelles vies.

***

Gregory Volkov s'assit à sonbureau et martela le bois du bout desdoigts. Il fixait le mur sans le voir, et sonesprit vagabondait. Trente-cinq ansauparavant, Gregory avait rencontré lafemme avec qui il pensait passer lerestant de ses jours, mais lorsqu'elle luieut donné un fils, elle devint une personnecomplètement différente. Elle nesupportait plus son rôle dansl'organisation. Et lorsqu'ils avaient quittéla Russie pour New-York, elle avait tentéà plusieurs reprises de s'enfuir avecVadim.

Lorsque Vadim eut dix ans, AnnaVolkov mourut dans un accident de

voiture. À ce jour, Gregory se demandaitencore si elle l'avait fait exprès.

Et Vadim avait disparu. Son filsunique. L'héritier de l'organisation. Celaressemblait moins à un coup des Sousaqu'à un choix personnel que Vadim avaitfait.

« Monsieur ? »

Gregory se raidit et pivota sur sachaise. « Tu ne peux pas frapper ? »siffla-t-il.

L'homme ouvrit de grands yeux etfit un pas chancelant en arrière. « Je suisvraiment désolé, Monsieur Volkov. J'aifrappé. Plusieurs fois. Comme vousn'avez pas répondu, je me suis inquiété. »

Gregory leva les yeux au ciel etagita les mains. « Qu'est-ce que tu veux ?»

« Pardonnez-moi, MonsieurVolkov, » dit l'homme en tremblant. «Mais on dirait que votre neveu ne s'estprésenté à aucun de ses points decontrôle. »

Gregory se raidit et serra lesdents. « Quoi ? »

L'homme baissa la tête. Il avaitmanifestement tiré la courte paille. «Personne n'arrive à contacter AndreiVolkov, monsieur. Il semble avoirdisparu. »

« Qui est au courant ? » gronda

Gregory.

« P-p-pa-pas grand monde,monsieur, » bégaya l'homme. « David,Isaac, et moi-même. Nous n'avons vouluinquiéter personne. »

« Bien. Que ça reste ainsi.Envoie-moi Mikhail et Stepan. »

Il ouvrit de grnds yeux. « Mikhailet Stepan ? Êtes-vous certain que c'est lameilleure marche à suivre ? »

« Si je ne le pensais pas, je net'enverrais pas les chercher, » grondaGregory. « Fais ce qu'on te dit, et n'oubliepas, le seul homme qui est certain degarder un secret est un homme mort. Neme donne aucune raison d'en venir à ce

recours. »

L'homme hocha la tête et partitprécipitemment. Gregory abattit son poingsur le bureau. D'abord Vadim etmaintenant Andrei. Il aurait juré sur savie qu'ils lui étaient loyaux, mais àprésent ? À présent il n'en était plus sûr.Il devait d'abord mesurer l'étendue desdégâts.

Puis il prendrait sa revanche.

La Fin !

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UNE AUTRE HISTOIRE QUEVOUS POURRIEZ AIMER

La maîtresse du mafieuxrusse

Par : Bella Rose

Un extrait en avant-première !

La maîtresse du mafieuxrusse

Par : Bella Rose

Tous droits réservés.

Copyright 2016 Bella Rose

Chapitre UnL’atmosphère enfumée du Club

599 piquait les yeux de Maggie. Elles’accrocha au bras de Courtney pour nepas la perdre dans la foule. La piste dedanse était pleine à craquer de corpsmoites qui se déhanchaient. Maggie avaitl’impression d’être un saumon : elleremontait la rivière à contre-courant, sanstrop savoir où elle allait.

— Je n’arrive pas à croire que tum’aies traînée jusqu’ici…, hurla-t-elledans l’oreille de Courtney pour se faireentendre par-dessus la musique.

Son amie éclata d’un rire presquehystérique.

— Arrête, je suis sûre que tuadores ! Tu ne sors jamais. Fais-toibaiser, t’en as besoin.

— Ouais, je sais pas si c’est unebonne idée…

Non, pour être franche, Maggieétait certaine que c’était une mauvaiseidée.

— Tu sais, je ne suis pas le genreà coucher avec le premier venu, expliqua-t-elle.

— Il n’est jamais trop tard pouressayer ! Viens boire un coup. On vaexaminer la marchandise.

Courtney s’accouda au barchromé. Les ampoules colorées

enveloppaient les barmans et les clientsd’une étrange aura fantomatique. Maggiesoupira. Elle savait qu’elle était partiepour avaler une mixture arc-en-ciel.

— On voudrait deuxCosmopolitans, hurla Courtney aubarman.

L’homme lui fit signe qu’il avaitentendu. Maggie le détailla du regard. CetAdonis blond aux yeux bleus aurait pujouer son propre rôle dans un film. Ellebalaya le comptoir du regard. Tous lesautres barmans avaient le même look. Cedevait être un critère d’embauche…

— Bon, est-ce qu’il y en a un quite fait de l’œil ? s’exclama Courtney enlui donnant un coup de coude.

— Pas vraiment, marmonnaMaggie.

— Ooh, et celui-ci ?

Courtney lui montra du doigt unhomme qui devait avoir un peu moins detrente ans. Il était accoudé au bar, unebière à la main.

Maggie baissa vivement le doigttendu de son amie. Elle ne pouvait pasêtre un peu plus discrète !?

— On dirait un playboy…, dit-elle.

Elle but une gorgée de son verre.L’alcool lui brûla la gorge. C’était quand,la dernière fois qu’elle avait bu ?

— Justement, chérie ! insista

Courtney. Tu ne cherches pas ton futurmari, là, tu cherches un mec qui fait bienl’amour. Il faut que tu te remettes en selle,si je puis me permettre.

— Oui, mais je préfèrerais éviterles MST…, rétorqua Maggie. Ecoute,Courtney, je sais que tu fais ça pour moi,mais on est très différentes, toi et moi.Franchement, je n’ai pas envie de baiser.

Ce fut alors que Maggie remarquaun homme de l’autre côté de la piste dedanse. Il la dévisageait sans pudeur. Sonregard était si intense qu’il semblaitaspirer tout l’oxygène de la pièce.Maggie fut soudain incapable dedétourner les yeux. Cet homme avaitquelque chose de magnétique.

— Mag ? Mag ! grogna Courtneypour attirer son attention. Tu as repéréquelqu’un ? Qui ça ? J’exige de toutsavoir !

— Tu vois le mec au fond ? Ilvient souvent ?

Maggie le pointa du doigt le plusdiscrètement possible. Courtney se dressasur la pointe des pieds et ouvrit de grandsyeux par-dessus les têtes pour repérerl’homme que lui montrait son amie. Bref,aux chiottes, la discrétion…

— Le mec aux cheveux noirs ? ditCourtney en fronçant ses sourcils blonds.Il fout un peu la trouille.

Maggie haussa les épaules.

Qu’est-ce qui faisait peur à Courtney ?L’homme n’avait pas l’air effrayant à sesyeux. Il devait mesurer plus d’un mètrequatre-vingt. C’était une bonne chose :Maggie mesurait un mètre soixante-quinze. Difficile de porter des talons àcôté d’un homme quand on fait cettetaille-là. En plus, il était large d’épaules.En fait, les coutures de sa chemise bleuesemblaient prêtes à sauter.

— Il est habillé comme pour undéjeuner d’affaires, c’est bizarre, non ?remarqua Maggie.

Courtney éclata de rire.

— Si tu veux mon avis, c’est unmafieux. Tu sais, comme dans le Parrain.Il est à la recherche de sa prochaine

victime.

— T’es con, grogna Maggie enroulant les yeux au ciel. T’as raté tavocation. Le droit de la famille, ça teconvient pas. Tu aurais dû faire carrièredans la crim’. Je te montre un mec qui meplait et tu m’en fais un baron de ladrogue…

— Il porte un pantalon noir et unechemise en boîte de nuit, grogna Courtneyen lui montrant la courte robe saumon queportait Maggie et qu’elle avait achetéetout spécialement pour l’occasion. Tu asun peu mieux à offrir. Tu n’as pas envied’un gars qui sache reconnaître tes atouts?

Maggie haussa les épaules.

Difficile d’expliquer à la pimpanteCourtney que la discrétion avait sescharmes… Maggie avait des cheveuxbruns, des yeux marron et une silhouetteandrogyne qui la rajeunissaitconsidérablement. Pour cet homme,c’était peut-être l’inverse. Il n’avait peut-être que vingt-cinq ans mais il en faisaitdix de plus.

— Il a l’air vieux, dit Courtney.Beaucoup plus vieux que toi.

— Et si j’ai envie d’un hommeplus vieux que moi ? rétorqua Maggie enfaisant une grimace à son amie. Je suiscensée prendre une leçon de sexe, non ?Un homme plus vieux que moi pourram’apprendre des trucs.

— Alors, vas-y ! Arrête de medemander ce que j’en pense et fonce !

Soudain, Maggie eut des doutes.

— Non, non, on rentre, bafouilla-t-elle. J’ai changé d’avis. C’était pas unebonne idée. Je vais t’en vouloir après…

— Trop tard, ma grande ! ditCourtney en lampant son verre. Il arrive.Tu sais ce que t’as à faire. Envoie-moi untexto demain matin. Si j’ai pas denouvelles d’ici dix heures, j’appelle lacavalerie !

Elle foudroya Maggie du regard.

— Et n’oublie pas que je seraitrès énervée. Des détails, Maggie, desdétails !

Ce n’était pas dans les habitudesde Jacob d’aller draguer une fille dans unbar. En fait, ce n’était pas dans seshabitudes de draguer tout court. Quand ilavait envie de baiser, un de ses hommeslui trouvait une fille. Ils commençaientpar lui dire tout ce qu’il y avait à savoirsur elle, puis l’heureuse élue atterrissaitdans son lit. C’était peut-être pour ça quela fille en robe rose lui parut sifascinante. D’elle, Jacob ne savait rien etses hommes non plus.

Il se fraya un chemin à coups decoude entre les danseurs. Certains seretournèrent pour protester. Il lesfoudroya d’un regard noir qui leur clouale bec. Au fil des années, il avait comprisque son regard mettait les autres mal à

l’aise. La brunette en robe rose, elle,n’avait pas eu l’air mal à l’aise. Ellel’avait même fixé des yeux.

De l’autre côté de la boîte de nuit,Sacha, son homme de main, était prêt àintervenir en cas de pépin. La sécurité,toujours la sécurité… La présence deSacha était presque étouffante, parfois.D’accord, il était à la tête del’organisation criminelle Dolohov... Celane changeait rien au fait qu’il était unhomme. Il avait des désirs. Des envies.Comme par exemple cette jeune fille auxlongues jambes vêtue d’une robe rose.Jacob mourait d’envie de plonger sesdoigts dans ses cheveux sombres jusqu’àce qu’elle lui succombe.

Même dans l’atmosphère enfuméede la boîte de nuit, il vit les yeux de labelle s’écarquiller et sa respirations’accélérer. Elle était nerveuse et excitée.Parfait. Jacob esquissa un sourire, enespérant qu’il était encore capable decharmer une femme.

— Bonjour, puis-je vous offrir unverre ?

L’espace d’un instant, elle parutdécontenancée. Elle se reprit :

— Oui, ce serait merveilleux.

— Garçon ! lança-t-il.

Jacob avait une autorité naturelle.Le barman faillit s’emmêler les pieds ense précipitant pour le servir.

— La damoiselle veut un autreverre.

C’était un ordre, pas une requêtepolie.

— Eh bien, vous avez ducaractère…, commenta la brunette.

Son amie blonde s’éclipsa, sansdoute à la recherche d’un compagnonpour la nuit. Il la chassa de son esprit.

— Je m’appelle Jacob. Vous êtes?

— Charmée, souffla-t-elle enriant.

Elle se moquait de lui ! Elle luiadressa alors un sourire de travers.

— Je m’appelle Maggie.

— Maggie.

Il goûta son nom sur ses lèvres.C’était un prénom très commun. Parfait.Elle était parfaitement ordinaire.

— Et qu’est-ce qui vous amène auClub 599, Maggie ?

— Oh, vous savez, riend’inhabituel… Je m’amuse avec desamis.

Elle jeta un coup d’œil à lablonde.

— J’ai l’impression que vous mecachez quelque chose.

Il surveilla son langage corporel.

Elle avait l’expression joueuse. C’étaitcharmant. Elle plissa le nez.

— Comment ça ? Vous pensezqu’une fille n’a pas le droit de sortirs’amuser ?

— Je n’ai pas dit ça. J’ai dit quevous aviez une autre raison de venir.

Ses yeux bruns étaient francs etsincères. Elle ne pouvait rien cacher.C’était rafraîchissant – et même un peudéroutant.

— Je suis venue pour trouver unhomme avec qui passer la nuit, avoua-t-elle.

— Et ça se passe bien ?

— Je ne sais pas. Posez-moi la

question demain matin…

Elle s’empourpra et se cachaderrière sa main.

— Oh là là, j’arrive pas à croireque j’ai dit ça. C’est à cause de l’alcool.Je n’ai pas l’habitude de boire et je suistoute mince.

Jacob haussa les épaules pour lamettre à l’aise. En fait, son audace luiplaisait.

— Non, dites-m’en plus. Vousavez une stratégie ? Quand les hommessortent avec cet objectif en tête, ils ontune stratégie.

— Eh bien, mon amie a beaucoupd’expérience dans ce domaine-là… Une

serial baiseuse, c’est comme ça que jel’appelle. Elle ne m’a rien dit departiculier : il fallait que je vienne, que jetrouve un playboy, puis qu’on aille àl’hôtel.

— Et ça fonctionne, pour lemoment ?

Le barman déposa le verre deMaggie sur le comptoir. Elle but unegorgée. Il en profita pour admirer sagorge. Quel effet cela ferait de glisser saqueue entre ses lèvres ?

— Franchement ? Elle est folle,dit Maggie en agitant la main comme pourchasser toutes ces absurdités. Et d’abord,qui va payer pour la chambre d’hôtel ?L’autre option serait d’aller chez lui, mais

c’est vraiment chercher les ennuis. Etl’amener chez moi, n’en parlons pas : jepréfère qu’il ne sache pas où j’habite !

Elle esquissa une moue.

— Bref, c’est sans espoir…

Jacob s’approcha pour inspirerson parfum. Il eut soudain terriblementenvie d’elle. Son corps répondait déjà àson désir : pour cacher son érectionnaissante, il fut obligé de se coller au bar.

Il murmura contre son oreille :

— Et si je vous disais que j’aiune chambre dans l’hôtel de l’autre côtéde la rue ? Que pensez-vous de cettesolution ?

— Hmm, murmura-t-elle. C’est

une idée…

— Dans ce cas, je propose quenous écourtions les bavardages inutiles etautres préliminaires...

C’était une plaisanterie, mais elley réfléchit sérieusement.

— Avant toute chose, il faut que jesois honnête avec vous, dit-elle.

Sa candeur amusa Jacob. Il nepourrait jamais s’ennuyer avec Maggie.

— C'est-à-dire ?

Elle poussa un soupir qui fit volerquelques mèches de cheveux.

— Je n’ai pas baisé depuis deuxans et, d’après mes souvenirs, les

dernières fois, ce n’était pas trèsperformant… Je ne suis pas en train dedire que je suis un mauvais coup, même sic’est difficile de juger.

Jacob se retint d’éclater de rire.

— Je serai enchanté de mettre finà votre période de disette et de vousdonner un peu d’entraînement.

— Pas terrible, comme phrased’approche, grogna-t-elle en levant lesyeux au ciel.

— C’est vous qui m’avez parlé devotre performance au lit ! Je n’ai fait quevous répondre.

— Merde, c’est vrai. Vous avezraison.

Elle éclata d’un rire franc etcommunicatif. Oui, il avait envie de seperdre dans son corps délicieux, maisc’était son intelligence et sa répartie quile séduisaient un peu plus chaqueseconde.

Chapitre DeuxMaggie et Jacob ne devaient pas

avoir la même définition du mot chambre.Pour commencer, quand il avait parlé del’hôtel de l’autre côté de la rue, Maggien’avait même pas pensé au Plaza. Leschambres étaient si chères !

Jacob la guida à travers le halld’entrée. Elle tâcha de prendre l’airdégagé, comme si tout était normal,comme si elle n’avait pas du toutl’impression d’être une souillon invitéedans un palais.

Deux hommes marchaient derrièreeux, à quelques mètres de distance.

— Ils nous suivent ? chuchota-t-

elle en les détaillant discrètement duregard. Je crois qu’ils sont derrière nousdepuis qu’on est sortis de boîte de nuit…

— Dois-je m’inquiéter ? Vouscomptez inviter l’un d’eux à notre partiede jambes en l’air ?

Jacob esquissa un sourire amusé,mais le ton de sa voix était tranchant.

— Mouais, bof, pas mon genre…,marmonna-t-elle. Je n’aime pas lesarmoires à glace.

— On y est.

Il la conduisit dans une cabined’ascenseur, où ils furent enfindébarrassés de leurs admirateurs un peucollants.

Jacob inséra une carte dans laporte pour accéder aux étages supérieurs.Qui pouvait bien être ce type ? Il devaitêtre plein aux as. Elle avait peut-être tiréle gros lot. Un homme d’affaires à laForbes Magazine. Elle ne s’intéressaitpas assez à ces choses-là pour enreconnaître un au premier coup d’œil. Sielle avait accidentellement ferré unmilliardaire, mais qu’elle n’était pascapable de s’y accrocher, ça lui serviraitde leçon…

Les portes s’ouvrirent sur unvestibule chaleureux, aux boiseriessombres et au marbre sable. Un immensevase fleuri se dressait au milieu de lapièce.

— C’est toujours comme ça ? sedemanda Maggie à voix haute. Des fleurs,une bouteille de vin, un plateau defromage, et le bar… On s’attendraitpresque à trouver un majordome en tenuede pingouin prêt à obéir au doigt et àl’œil.

— Je ne sais pas à quoi ressemblela chambre quand je n’y suis pas,répondit-il en haussant les épaules.

— Oui, c’est logique.

Elle ne pouvait pas lui reprocherun luxe dont il n’était même pasresponsable.

— Puis-je vous offrir un verre ?

Putain oui ! Elle était tellement

nerveuse qu’elle en aurait voulu dix.

— Oui, merci.

Elle essaya de ne pas lui montrerqu’elle se battait avec ses nerfs.

— Du vin, peut-être ? demanda-t-il en se glissant derrière le bar commes’il était chez lui. Ou préférez-vousquelque chose de plus fort comme de lavodka ?

— Du vin, ça me convient.

— Rouge ou blanc ?

— Oh, choisissez vous-même etservez-moi vite avant que je ne parte encourant ! grogna-t-elle.

Elle avait parlé à voix haute !?

Maggie plaqua sa main sur sa bouche,rouge de honte. Son manque d’expériencen’aurait pas pu être plus criant…

Il posa un verre sur le comptoir etle remplit d’un vin rouge qui sentait lesfleurs et la terre. Maggie s’en empara etle vida d’un trait. Un picotement agréablelui chatouilla le corps. C’était commeprendre un médicament contre le stress.Effet immédiat.

— Je peux en avoir un autre, s’ilvous plait ?

— Si vous promettez de le boireplus lentement, oui…

Il tendit la bouteille, les sourcilslevés comme pour répéter sa question.

Elle hocha la tête. Il ne remplit son verrequ’à moitié, le radin.

— Qu’est-ce que ça peut faire ?demanda-t-elle avec entrain. Vous necouchez pas avec les filles pompettes ?

— J’ai l’intention de vous fairedécouvrir le plaisir, souffla-t-il d’unevoix pleine de promesses qui la fitfrissonner. Je préfère que vous soyezconsciente pour en profiter.

— Et ça commence quand, laleçon ?

Elle but une gorgée de vin, dontelle fit rouler l’arôme sous sa langue.Jacob aussi, elle aurait voulu le fairerouler sous sa langue.

— Maintenant, répondit-il.

Il posa les mains sur le bar et sepencha. Maggie s’immobilisa, le soufflecoupé, puis ses lèvres touchèrent lessiennes. Elle se pencha à son tour, pouren avoir davantage. Il fit glisser le boutde sa langue à la commissure de sabouche.

Elle ne put s’empêcher de gémir.L’arôme du vin se mêla à celui de Jacob.Elle n’avait jamais rien ressenti de tel.Elle n’avait pas l’impression d’être avecun inconnu. Etait-il différent des autres ?Exotique et excitant ? Oui, mais quelquechose la mettait étonnamment à l’aise,comme s’il était capable de la protégerde tout ce que la vie pourrait lui jeter à la

figure.

Il mit fin au baiser et la dévisageaavec une intensité qui la fit frémir.

— Si tu veux changer d’avis, c’estmaintenant. Après, il sera trop tard.

Maggie rassembla les dernièresmiettes de son courage. Quand Courtneylui avait parlé de cette histoire de baisesans lendemain, Maggie ne s’était pascrue capable d’aller au bout. Maintenant,elle ne se sentait plus capable de fairedemi-tour. Elle avait envie de lui.

— Pourquoi je voudrais changerd’avis ? lança-t-elle avec assurance.

Elle tendit les doigts vers l’ourletde sa courte robe, la retira comme un T-

shirt et la déposa sur le dossier d’untabouret de bar.

— La soirée devient tout justeintéressante…

Un jour, quelqu’un avait pointé lecanon de son arme sur Jacob en leregardant droit dans les yeux. QuandMaggie dévoila son corps aux hanchesétroites, il ressentit la même boufféed’adrénaline que ce jour-là. Il avait vuqu’elle avait de longues jambes, mais sarobe ne l’avait pas laissé entrevoir sesfesses et ses petits seins rebondis.

Jacob ne résista pas à l’appel deschairs rondes qui dépassaient de sonsoutien-gorge en satin rose. Il fit le tourdu comptoir et s’arrêta devant elle. Il prit

soin de la regarder dans les yeux et desoutenir son regard avant de laissercourir un doigt sur sa gorge.

Elle avait une peau parfaite.Douce, lisse et tiède. Il glissa son indexsous la couture de son soutien-gorge etl’entendit retenir son souffle. Il n’y avaitrien de plus excitant que le gémissementsincère d’une femme. Elle devait êtreaussi candide au lit qu’elle ne l’avait étéen boîte de nuit.

— Enlève-le, ordonna-t-il.

Elle ne se formalisa pas de sonton autoritaire. En fait, ses pupilles sedilatèrent – son autorité l’excitait. Elledécrocha l’attache dans son dos et libérases seins rebondis, sur lesquels Jacob

posa ses mains.

— Ils sont beaux, murmura-t-il.Ils tiennent parfaitement dans ma main.

Il pétrit la chair sous ses doigts,jusqu’à sentir ses deux tétons se dressercontre ses paumes. Il pencha la tête pouren lécher un. Sa langue suivit les contoursde son mamelon. Elle avait un goût sucré-salé. Il referma ses lèvres autour ducharmant bourgeon.

Magie plongea ses doigts dans sescheveux.

— C’est très agréable…, souffla-t-elle.

Il prit son téton tout entier dans sabouche et lui donna un grand coup de

langue. Elle se trémoussa contre lui.Quand il la sentit trembler de tout soncorps, il sut qu’elle n’en aurait plus pourlongtemps.

Il délaissa son sein et recula d’unpas pour admirer le spectacle qu’elleoffrait. Une femme sexy et futée, perchéesur des talons aiguilles noirs, la chattedissimulée sous une culotte de satin rose.

Jacob la souleva dans ses bras.Elle était légère comme une plume. Ilaurait pu la transporter n’importe où.Quand elle se blottit contre lui, il faillit lalaisser tomber. Personne ne se permettaitce genre de familiarité avec lui. C’étaitétonnamment plaisant…

— Emmène-moi dans ton lit,

Jacob, souffla-t-elle. J’ai envie de toi.

Il traversa le salon et ouvrit laporte de sa chambre d’un coup de pied. Illa déposa sur la couverture, sans jamaisla quitter des yeux. Elle se redressa àdemi, sur les coudes, pour ne pas enperdre une miette.

Avant même que sa chemise netouche le sol, il défit sa ceinture. Leregard de Maggie le fouilla dans sesmoindres recoins.

— Qu’est-ce qu’ils veulent dire,ces tatouages ? demanda-t-elle.

Il caressa instinctivement le tigrenoir dessiné sur son épaule droite, puis lacroix sur son épaule gauche. Il y avait

également des mots en russe, mais iln’était pas pressé de les lui traduire. Il secontenta de retirer son pantalon pourdétourner son attention.

— Oh mon Dieu, souffla-t-elle. Jeveux dire… Ouah… Je peux… Je peuxtoucher ?

Cette fois, Jacob ne puts’empêcher de rire, puis les doigts deMaggie effleurèrent son ventre et il en eutle souffle coupé. Sa caresse timide le fitfondre. Elle baissa son boxer quirejoignit son pantalon sur le parquet. Ilretira rapidement ses chaussures et seschaussettes.

Maggie frôla son érection,soutirant à Jacob un gémissement rauque.

Il eut l’impression qu’il était prêt àexploser. Il avait tellement envie de lapénétrer que sa queue lui faisait mal.

Quand elle se pencha pourdéposer un baiser sur son sexe enérection, il caressa ses cheveux. Salangue darda timidement entre ses lèvres.Ce fut suffisant pour anéantir lesdernières barrières.

— Allonge-toi, Maggie. Je vais tepénétrer, ordonna-t-il d’une voix rauque.

Elle ne se le fit pas dire deux fois.Elle s’étendit sur le dos et écarta lesjambes pour l’accueillir. Jacob sepositionna entre ses cuisses, en seretenant d’une main pour ne pas l’écraser.Pour son plus grand plaisir, ce furent les

doigts de Maggie qui guidèrent sa queuedans sa chatte. Elle était déjà humide ettiède. Il en tira une satisfaction toutevirile.

Elle était aussi très étroite. Il eutdu mal à résister à la délicieuse friction.Il la pénétra lentement, centimètre parcentimètre, jusqu’à s’enfoncer tout entierdans sa moiteur tiède. Il la dévisagea,pour mémoriser le spectacle qu’elleoffrait, ses cheveux bruns répandus sur lelit, ses joues roses de désir etd’excitation.

Jacob commença à pilonner sachatte étroite. On n’entendit plus que sespetits cris de plaisir et d’agonie, ainsique le claquement moite de leurs deux

corps à chaque coup de reins. Elleenroula ses jambes autour de sa taillepour l’attirer un peu plus en elle. Il secambra et l’empala jusqu’à la garde, surson invitation.

Maggie se trémoussa et poussa uncri quand un orgasme la secoua. Lesmuscles de son bas-ventre se refermèrentsur la queue de Jacob. Il ne tiendrait pluslongtemps… Une vague de chaleur serépandit dans ses reins et lui chatouillales cuisses. Ses couilles se contractèrent.

— C’est pas fini, je vais en avoirun autre…, bafouilla Maggie entre deuxgémissements. Fais-moi jouir, Jacob !

Sa chatte s’ouvrit comme unefleur autour de son sexe. Un orgasme

balaya alors Jacob comme une vague.Maggie poussa un cri de plaisir etplongea ses ongles dans sa peau. Il la fittaire d’un baiser brutal et humide, tout enlâchant sa semence dans son corps chaudet accueillant.

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