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BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2008, N° 295 (1) 35 GESTION FORESTIÈRE CAMEROUN Mathurin Tchatat 1 Michel Ndoumbè Nkeng 1 Joseph Claude Abena 2 Bernard Foahom 1 1 Institut de la recherche agricole pour le développement Programme Forêt et bois BP 2067, Yaoundé Cameroun 2 Ministère des Forêts et de la Faune Direction des forêts Yaoundé Cameroun Pour éviter d’abattre un volume de bois supérieur à celui autorisé, il convient de s’appuyer sur des estimations plus précises que celles dont on dispose habituellement. Au lieu de prendre en compte un tarif unique de cubage pour la zone d’activité, les auteurs proposent de déterminer un tarif par espèce dans chaque phase d’inventaire. Volumes de bois autorisés à l’exploitation au Cameroun : détermination des valeurs maximales de dépassement tolérable Opération de débardage d’une grume dans l’une des Ufa (unités forestières aménagées) étudiées. Photo D. Onana.

Volumes de bois autorisés à l’exploitation au Cameroun ...bft.cirad.fr/cd/BFT_295_35-46.pdf · DE LOS VALORES MÁXIMOS DE REBASAMIENTO TOLERABLES Para calcular el volumen de fuste

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B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 8 , N ° 2 9 5 ( 1 ) 35GESTION FORESTIÈRECAMEROUN

Mathurin Tchatat1

Michel Ndoumbè Nkeng1

Joseph Claude Abena2

Bernard Foahom1

1 Institut de la recherche agricolepour le développementProgramme Forêt et boisBP 2067, YaoundéCameroun

2 Ministère des Forêtset de la FauneDirection des forêtsYaoundé Cameroun

Pour éviter d’abattre un volume de bois supérieur à celuiautorisé, il convient de s’appuyer sur des estimations plus précises que celles dont ondispose habituellement. Au lieu de prendre en compte un tarif unique de cubage pour la zoned’activité, les auteurs proposent de déterminer un tarif par espèce dans chaque phased’inventaire.

Volumes de bois autorisés à l’exploitation au Cameroun :

détermination des valeursmaximales de dépassement

tolérable

Opération de débardage d’une grume dans l’une des Ufa (unités forestières aménagées) étudiées. Photo D. Onana.

RÉSUMÉ

VOLUMES DE BOIS AUTORISÉS ÀL’EXPLOITATION AU CAMEROUN :DÉTERMINATION DES VALEURSMAXIMALES DE DÉPASSEMENTTOLÉRABLE

Pour estimer les volumes fûts desarbres sur pied, certains opérateursutilisent le tarif de cubage de la phased’inventaire de leur zone d’activité oul’évaluent d’après leur expérience.Cependant, après l’abattage lors ducalcul des volumes réels, des écartsapparaissent par rapport aux volumesestimés. Cette situation crée descontroverses entre l’administrationforestière et les exploitants qui doiventpayer des pénalités inhérentes à cesdépassements, même s’il reste dansl’assiette de coupe un nombre impor-tant de tiges qui ont atteint le diamètreminimum d’exploitabilité (Dme). Dansle souci d’assurer une gestion ration-nelle et durable des ressources fores-tières, le ministère des Forêts et de laFaune (Minfof) a envisagé une étudepour fixer le maximum de dépasse-ment tolérable des volumes autorisésà l’exploitation. L’intention est dejuguler les incompréhensions entrel’administration et les opérateurs éco-nomiques qui constituent des parte-naires incontournables de la filièrebois, au Cameroun. L’étude a porté surdouze essences principales répartiesdans les quatre phases d’inventaireétudiées. Il en ressort que, dans cer-tains cas, les tarifs de cubage envigueur estiment assez bien lesvolumes réels. Mais dans biend’autres cas, il existe une différencesignificative entre les volumes réels etles volumes estimés. Ceux-ci sont tan-tôt sous-estimés, tantôt surestiméspar rapport aux volumes réels. Pourcorriger ces écarts, il apparaît claire-ment qu’un dépassement maximaltolérable unique ne pourrait être appli-qué à l’ensemble de la zone d’étude.Des dépassements maximaux tolé-rables sont proposés par essence etpar phase d’inventaire.

Mots-clés : dépassement tolérable,inventaire, exploitation forestière,Cameroun.

ABSTRACT

STUDY ON THE MAXIMUMALLOWABLE EXCESS OVERAUTHORIZED WOOD VOLUMES INTIMBER LOGGING IN CAMEROON

In order to estimate timber volumes,some loggers apply volume tableswhile others simply rely on their experi-ence. However, differences areobserved between actual volumesafter felling and the above estimates.This is a source of controversy betweenthe forestry administration and forestloggers, who have to pay penalties forexcess felling, even when a good num-ber of trees above the minimumexploitable diameter are still standingin the area being logged. In an effort toensure rational and sustainable man-agement of forest resources, the Min-istry of Forests and Wildlife (MINFOF)envisaged a study to set limits whichexploited volumes would not beallowed to exceed. The aim is to put anend to the misunderstandings betweengovernment administration and eco-nomic operators, the two largest stake-holders in Cameroon’s wood industry.The study covered twelve major timberspecies distributed across the fourzones corresponding to the fourphases of the nationwide inventory. Insome cases, the volume tables gavevery good estimates of the actual vol-umes. But in many others, the analysisshowed a significant differencebetween actual and estimated vol-umes. The estimated volumes areeither under or overestimated whencompared with the actual volumes. Tocorrect these differences, it was clearthat a single tolerance limit could notbe applied to the entire study zone. Tol-erance limits were therefore proposedper species and per inventory phase.

Keywords: tolerance limit, inventory,forest logging, Cameroon.

RESUMEN

VOLUMEN DE CORTA AUTORIZADOEN CAMERÚN: DETERMINACIÓN DE LOS VALORES MÁXIMOSDE REBASAMIENTO TOLERABLES

Para calcular el volumen de fuste deárboles en pie, algunos operadoresutilizan la tabla de cubicación de lafase de inventario de su zona de activi-dad o lo evalúan según su experien-cia. Sin embargo, cuando se calcula elvolumen real después del apeo, apa-recen divergencias con respecto alvolumen estimado. Esta situación ori-gina polémicas entre la administraciónforestal y los adjudicatarios que debenpagar multas por rebasamiento devolumen, aunque quede en el área decorta un número importante de tron-cos que han alcanzado el diámetromínimo de aprovechamiento (DMA).Para poder garantizar un manejo racio-nal y sostenible de los recursos fores-tales, el ministère des Forêts et de laFaune (Minfof) encargó un estudiopara definir el rebasamiento máximotolerable del volumen autorizado deaprovechamiento. Se intenta acabarcon los conflictos entre la administra-ción y los operadores económicos,que son interlocutores indispensablesdel sector maderero camerunés. Elestudio englobaba doce especiesimportantes distribuidas en las cuatrofases de inventario estudiadas. Losresultados demuestran que, en algu-nos casos, las tablas de cubicaciónvigentes calculan con bastante preci-sión el volumen real; pero en muchosotros casos, existe una diferencia sig-nificativa entre el volumen real y elestimado: a veces se sobrestima, otrasse subestima. Para corregir estos des-víos, se observa con claridad la impo-sibilidad de aplicar un único rebasa-miento máximo tolerable a toda lazona estudiada. Se proponen rebasa-mientos máximos tolerables por espe-cie y fase de inventario.

Palabras clave: rebasamiento tolera-ble, inventario, explotación forestal,Camerún.

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FOREST MANAGEMENT

Mathurin Tchatat, Michel Ndoumbè Nkeng, Joseph Claude Abena, Bernard Foahom

CAMEROON

Introduction

La gestion des ressources fores-tières est une préoccupation majeurede toutes les parties qui interviennentdans la filière bois (Fao, 2003). La pla-nification des activités d’exploitationpar les administrations en charge desforêts est devenue incontournable(Eba’a atyi, 2000). L’inventaire desressources ligneuses constitue uneétape indispensable vers cette planifi-cation, en ce sens qu’il permet d’esti-mer le potentiel du bois sur pied(Lanly, 1976 ; Fonweban, Houllier,1997). L’évaluation du volume de cepotentiel utilise certains outils commeles tarifs de cubage (Lanly, 1965 ;Thaimann, 1965 ; Lanly, Lepitre,1970 ; Houllier et al., 1991).

Au Cameroun, avant touteexploitation dans une concessionforestière (photo 1), l’opérateur éco-nomique doit réaliser un inventairedit d’exploitation (à 100 % de tauxde sondage). Sur la base de ce der-nier, il adresse une demande dénom-mée certificat de coupe au ministèreen charge des forêts, dans laquelle ilindique les volumes fûts de la totalitédes arbres et espèces qu’il souhaiteextraire de l’assiette annuelle decoupe. Pour estimer ces volumes,certains opérateurs économiques uti-lisent le tarif de cubage de la phased’inventaire de leur zone d’activitéou l’évaluent sur la base de leurexpérience. D’autres combinent lesdeux méthodes et indiquent les deuxvolumes sur leur demande. À l’aided’un logiciel baptisé Tiama, l’admi-nistration forestière vérifie les don-nées d’inventaire envoyées par lesopérateurs économiques. En général,les volumes obtenus avec Tiama sontdifférents et le plus souvent infé-rieurs à ceux communiqués par lesexploitants pour le même nombre detiges. L’administration forestière,prenant en compte les erreurs éven-tuelles du logiciel Tiama, pondère lesvolumes qu’elle obtient. C’est ce der-nier volume qui est autorisé aux opé-rateurs économiques à travers le cer-tificat d’assiette annuelle de coupeen convention provisoire (lorsque le

plan d’aménagement est en élabora-tion) ou le permis annuel d’opérationen convention définitive (lorsque leplan d’aménagement est approuvé).

Lors du calcul des volumes réelsdes fûts après abattage, l’exploitantutilise des barèmes de cubage outoute autre formule mathématiquequi intègrent d’autres caractéris-tiques mesurées sur l’arbre (Ctft,1989). Les différences des volumesobservés après exploitation sont engénéral si importantes qu’elles sontsources de controverse entre lesforestiers et l’administration, dont lamission régalienne est d’assurer uneexploitation des ressources planifiéeet durable. Il s’avère qu’en effet lesexploitants forestiers sont parfoisobligés de dépasser les quotas desvolumes qui leur sont autorisés àextraire alors qu’il reste encore dansl’assiette de coupe un nombre impor-tant de tiges ayant atteint le diamètreminimal d’exploitation (Dme). Plusprécisément, il s’agit de différencespour le même fût entre, d’une part, le

volume Tiama pondéré et, d’autrepart, le volume « réel » du fût aprèsabattage (déterminé avec un barèmede cubage ou toute autre formule). Lecontentieux est d’autant plus graveque ce dépassement donne souventlieu à une pénalité infligée à l’exploi-tant ayant dépassé la limite devolume autorisée par l’administra-tion forestière.

Les contestations découlant desestimations des volumes de boisavant et après exploitation ont justi-fié la décision d’entreprendre cetteétude de la part de l’administrationforestière. L’objectif principal de cetravail est de déterminer des valeursmaximales de dépassement tolé-rables des volumes de bois autorisésà l’exploitation par essence et parphase d’inventaire en vue de corrigerles erreurs éventuellement provo-quées par le logiciel Tiama. Un indi-cateur d’impact attendu à la suite decette étude serait l’amélioration desrelations de confiance entre l’admi-nistration et la profession.

Photo 1. Aspect d’une concession forestière en exploitation. Photo D. Onana.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 8 , N ° 2 9 5 ( 1 ) 37GESTION FORESTIÈRECAMEROUN

Le milieu d’étude

L’inventaire des ressourcesligneuses de la zone des forêtsdenses humides du Sud-Cameroun aété mené en quatre tranches ouphases d’inventaire (figure 1). Ladélimitation de chacune de cesphases ne suit pas une logique dezonage écologique, elle obéit à uneapproche géographique. L’essentielde l’exploitation forestière effectuéeau Cameroun se déroule dans cesphases et plus encore dans les unitésforestières d’aménagement (Ufa). Lesinventaires conduits lors des deuxpremières phases (Cenadefor,1983, 1985) datent du début desannées 1980, tandis que ceux desdeux dernières phases sont un peuplus tardifs (Cenadefor, 1987). Àl’occasion de ces inventaires, destarifs de cubage pour certainesespèces ou groupes d’espèces ontété établis pour chacune de cesphases. Pour ses prévisions et pourle calcul des volumes octroyés auxexploitants, l’administration faitappel aux tarifs de cubage élaboréslors de ces inventaires. Néanmoins,ces tarifs de cubage sont suscep-tibles d’induire des biais pendant les

estimations pour diverses raisons quisont difficiles à identifier a posteriori.Par exemple, la variabilité de formedes fûts en fonction des sites et de lanature des forêts peut être une causeplus ou moins « naturelle », et cen’est pas l’unique : les modalités demesure et les paramètres retenuspeuvent aussi provoquer des écartsd’estimation conséquents.

L’inventaire de la premièrephase (I) a couvert une superficie de3 100 000 ha. Elle se situait au sudde l’axe Kribi, Ebolowa, Sangmelima,limite sud de la réserve du Dja. Ils’agit donc d’une bande d’environ80 km de largeur et 350 km de lon-gueur qui s’étend le long des fron-tières du Cameroun avec la Guinéeéquatoriale, le Gabon et le Congo.L’inventaire de la phase II avait étéréalisé par le Centre national dedéveloppement des forêts (Cena-defor), actuellement Agence natio-nale des forêts (Anafor), en collabo-ration avec le Centre techniqueforestier tropical (Ctft), aujourd’hui leCirad. La zone inventoriée couvraitune superficie de 3 825 000 ha dansla province de l’Est, au sud d’uneligne joignant Lomié à Yokadouma etd’une ligne joignant Yokadouma àMboy, poste frontière avec laRépublique centrafricaine.

La zone concernée par la phaseIII de l’inventaire forestier nationalrecouvre une superficie estimée à4 600 000 ha, partagée entre les pro-vinces du Littoral, du Sud, du Centreet de l’Est. La phase IV est limitée aunord par la phase VII (phase nonencore inventoriée), au sud par laphase II, à l’ouest par la phase III et àl’est par la République centrafricaine.

Méthodologie

Échantil lonnage

La méthode d’échantillonnagestratifié a été adoptée lors de cetteétude. Les strates étaient constituéespar les différentes phases d’inven-taire. Les unités cibles de l’échantillonétaient les titres d’exploitation, enpriorité dans les assiettes de coupeconcédées dans les Ufa. Trois Ufa ontété retenues par strate (phase d’in-ventaire), les critères de choix étantessentiellement la représentativité surle plan spatial et le fait que l’exploita-tion soit ou non en activité. Le tableauI indique les Ufa retenues dans cha-cune des phases d’inventaire.

Collecte des données

Deux types de données ont étécollectés, les données secondaires etles données primaires. Les donnéessecondaires exploitées dans le cadrede cette étude sont celles habituelle-ment collectées par les exploitantsforestiers et qui sont consignées dansdes carnets de chantier (aussi appelésDF 10). Ces données sont ensuiteenvoyées au ministère chargé desforêts qui les sauvegarde dans unebase dénommée Sigif (Système d’in-formation et de gestion des informa-tions forestières). Il s’agit entre autres :des données de mensuration du dia-mètre gros bout (Dgb), du diamètrepetit bout (Dpb) et de la longueur (L) ;des essences exploitées ; de la localité(commune ou province) où est baséel’exploitation. Ces données secon-daires permettent de calculer lesvolumes fûts des arbres exploités.

Figure 1. Répartition des Ufa (unités forestières d’aménagement) échantillonnéespar phase d’inventaire.

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CAMEROON FOREST MANAGEMENT

Or, s’agissant de déterminerdes valeurs maximales de dépasse-ment tolérables des volumes à l’ex-ploitation, il est indispensable decomparer les volumes fûts des arbresabattus à ceux estimés pour cesmêmes arbres lorsqu’ils étaientencore sur pied. En effet, ces deuxtypes de volume permettent d’établirles intervalles de confiance desvolumes estimés et des volumes cal-culés des arbres abattus et donc dequantifier des différences tolérablesentre volumes. Cela n’est malheureu-sement pas possible avec les don-nées secondaires collectées, dans lamesure où les DF 10 des arbresexploités qui parviennent au minis-tère ne contiennent pas des mesuresde diamètre à hauteur de poitrine.C’est pourtant une variable essen-tielle des tarifs de cubage à uneentrée, car sans elle l’estimation desvolumes fûts des arbres sur pieds’avère impossible, d’où l’obligationde collecter les données primaires.

Les données primaires ont ainsiété directement collectées au sein dedouze exploitations forestières, à rai-son de trois exploitations par phased’inventaire. Pour l’ensemble de lazone d’étude, les données ont été pré-levées sur 1 230 arbres appartenant à37 espèces différentes. Les nomsbotaniques des espèces citées dans letexte sont consignés dans le tableau II.

Dans une assiette de coupe encours d’exploitation, des mensura-teurs se joignaient aux équipesd’abatteurs et prenaient les mesuressur tous les arbres avant et aprèsabattage (Avery, Burkhart, 1983 ;Parde, Bouchon, 1988 ; Tshiamala-Tshibangu, 1989 ; Djomo, 1996). Enoutre, des entrevues ont eu lieu avecles responsables des différentesconcessions, ce qui a permis derecueillir de précieuses informationsen ce qui concerne leur expériencede terrain et leur perception des pro-blèmes et des écueils techniques.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 8 , N ° 2 9 5 ( 1 ) 39GESTION FORESTIÈRECAMEROUN

Tableau I. Ufa retenues dans chacune des phases d’inventaire.

Phase Numéro d’Ufa Village

I 09.005 Djoum

09.017 Meyos

09.020 Messama II

II 10.003 Ngolla

10.022 Maléa

10.026 Mbol II

III 00001 Makot

10.047 Djoelempoum

10.041 Mintom

IV 10.051 Mindourou (Ndélélé)

10.056 Kosso

10.046 Bonando

Tableau II. Nom botanique des espèces citées dans le texte.

Nom commercial Nom botanique

Acajou Khaya sp.

Aningré Aningeria robusta

Assamela Pericopsis elata

Ayous/obéché Triplochyton scleroxylon

Azobé Lophira alata

Bilinga Nauclea diderrichii

Bossé clair Guarea cedrata

Dibétou Lovoa trichilioides

Doussié blanc Afzelia pachyloba

Doussié rouge Afzelia bipindensis

Ekaba Tetraberlina bifoliolata

Eyong Eribroma oblongum

Fraké Terminalia superba

Illomba Pycnanthus angolensis

Fromager Ceiba pentandra

Iroko Milicia excelsa

Kossipo Entandrophragma candollei

Moabi Baillonnella toxisperma

Movingui Distemonanthus benthamianus

Naga Brachystegia cynometrioides

Lotofa/nkanang Sterculia rhinopetala

Okan/adoum Cylicodiscus gabonensis

Padouk rouge Pterocarpus soyauxii

Padouk blanc Pterocarpus mildbraedii

Sapelli Entandrophragma cylindricum

Sipo Entandrophragma utile

Tali Erythrophleum ivorense

Les variables mesurées étaientles suivantes :▪ Le diamètre à hauteur de poitrine(Dhp) avant abattage (photo 2) pourl’estimation du volume fût de l’arbresur pied par l’application du tarif decubage correspondant. En fait, cesont les circonférences à hauteur depoitrine qui étaient mesurées à l’aided’un ruban, les conversions en dia-mètre étant faites par la suite. Les cir-conférences des arbres présentantdes contreforts ou des empattementsétaient mesurées à 30 cm immédia-tement au-dessus de ceux-ci. ▪ Les diamètres gros et petit bouts(Dgb et Dpb) et la longueur aprèsabattage de l’arbre susmentionné(photo 3) pour le calcul du volumedes arbres abattus par l’applicationdu barème de cubage : tableaux àdouble entrée donnant les volumesdes grumes en fonction de la circon-férence ou du diamètre moyen (à mi-longueur) et de la longueur.

Toutes les mesures ont étéfaites à l’aide de rubans dendromé-triques au sein de douze exploita-tions, à raison de trois sites parphase d’inventaire. Sur l’ensemblede la zone d’étude, l’échantillon adonc porté sur 1 230 arbres (suivantla répartition de 327 arbres pour laphase I, 407 arbres pour la II, 225arbres pour la III et 271 pour la IV).

Traitement des données

Les données secondaires, extrai-tes de la base de données Sigif qui acomme support le logiciel Access,ont été exportées vers Excel. Elles ontensuite été transférées vers le logi-ciel d’analyses statistiques « Statisti-cal Analysis System » (Sas Institute,2001). Ces données ont permis dedéterminer les quantités et les princi-pales essences exploitées par pro-vince au Cameroun pendant lapériode 2002-2005.

Les données primaires saisies àl’aide du logiciel Excel ont égalementété transférées vers le logiciel SAS. Lesanalyses statistiques ont porté en défi-nitive sur 12 essences des 37 mesu-rées : ayous (Triplochyton scleroxylon),

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CAMEROON FOREST MANAGEMENT

Photo 2. Mesure du diamètre d’un arbre sur pied. Photo D. Onana.

Photo 3. Mesure du diamètre à la plus grande extrémité d’un arbre abattu. Photo D. Onana.

azobé (Lophira alata), eyong (Eribromaoblongum), fraké (Terminalia super-ba), fromager (Ceiba pentandra),illomba (Pycnanthus angolensis),movingui (Distemonanthus bentha-mianus), okan/adoum (Cylicodiscusgabonensis), padouk (Pterocarpussoyauxii), sapelli (Entandrophragmacylindricum), sipo (Entandrophragmautile) et tali (Erythrophleum ivorense).Les autres essences n’ont pas étéprises en compte soit parce qu’ellesne font pas partie de la liste desessences « principales » dressée parl’administration, soit du fait d’unnombre d’individus statistiquementinsuffisant (moins de trente).

Dans un premier temps, lesvolumes des douze essences retenuesont été estimés en utilisant les tarifs decubage de leurs phases d’inventairerespectives. Dans un second temps, lesvolumes des mêmes essences ont étécalculés en utilisant les variables mesu-rées sur les arbres abattus. Les analyseseffectuées ont permis de comparer lesmoyennes des volumes de ces derniersà ceux estimés par phase d’inventaire àl’aide d’un test de Student, de détermi-ner, par phase d’inventaire et paressence, les intervalles de confiance etles écarts relatifs (suivant le rapport :[volume estimé – volume calculé] /volume calculé x 100). Ces écarts rela-tifs seront utilisés par l’administrationforestière pour fixer les valeurs dedépassement tolérables des volumesde bois autorisés à l’exploitation.

Résultats et discussion

Principales essencesexploitées au Cameroun

De 2002 à 2005, ce sont 328 844tiges représentant 175 espèces diffé-rentes qui ont été extraites des forêtscamerounaises, assises sur les phasesd’inventaire concernées par l’étudedans les provinces du Sud, du Centre,du Littoral et de l’Est. Ces zones corres-pondent respectivement aux phases I àIV couvertes par l’inventaire national.Le nombre de tiges exploitées varie enfonction des provinces ; il est de190 946, 82 282, 29 411, 26 205 res-pectivement dans les provinces duCentre, de l’Est, du Littoral et du Sud.

Le tableau III présente le classe-ment des principales essences ennombre décroissant de pieds abattusdans les provinces étudiées. Il en res-sort que les dix essences les plusexploitées diffèrent d’une province àl’autre. Il faut noter que certainesessences occupent des places dechoix dans la plupart des provinces.C’est notamment le cas du fraké,classé parmi les essences les plusexploitées dans toutes les provinces,et de l’ayous, qui occupe la premièreplace dans le Centre et l’Est et la qua-trième dans le Sud.

Volumes moyens despr incipales essences

exploitées d’après lesdonnées du Sigif

Sur les 175 espèces de bois lesplus exploitées, quelques-unes seu-lement le sont très fréquemment(photo 4). Le tableau IV présente lesvolumes moyens des essences lesplus exploitées au Cameroun entre2002 et 2005.

Ce tableau montre que, pourune essence donnée, les volumesexploités peuvent être différents dansles diverses phases d’inventaire. Celaconforte l’assertion selon laquelle àchaque type de forêt devrait corres-pondre un tarif de cubage.

Comparaison desvolumes fûts des arbressur pied à ceux abattus

Les résultats obtenus pourchaque phase d’inventaire sont consi-gnés dans les tableaux Va à Vd. Cestableaux présentent les volumes fûtsmoyens estimés et calculés à partirdes arbres échantillonnés ainsi queleurs erreurs types, qui sont une indi-cation de la précision avec laquellechaque moyenne a été estimée.

De la phase I des inventaires(tableau Va), il ressort que certainesessences telles que l’ayous, le movin-gui et le tali présentent des diffé-rences significatives (p < 0,05) entreles volumes moyens estimés (volumesur pied) et les volumes calculésaprès abattage. Pour d’autres, cesdifférences ne sont pas significa-tives ; il s’agit de l’azobé, du fraké,de l’illomba, de l’okan et du padouk.

Pour les six espèces principalesrencontrées dans la phase II desinventaires, les volumes estimés etcalculés du fraké, du padouk, dusapelli et du sipo présentent des dif-férences significatives. Par contre,les volumes de deux autres espèces(ayous et tali) ne sont pas significati-vement différents (tableau Vb).

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Tableau III. Principales espèces exploitées par province entre 2002 et 2005.

Rang ProvinceCentre Est Littoral Sud

1 Ayous/obéché Ayous/obéché Azobé Tali

2 Iroko Sapelli Illomba Movingui

3 Fraké Tali Fraké Azobe

4 Sapelli Assamela Bilinga Ayous/obéché

5 Lotofa/nkanang Fraké Tali Fraké

6 Azobé Sipo Eyong Padouk rouge

7 Doussié blanc Iroko Iroko Okan/adoum

8 Movingui Lotofa/nkanang Naga Ekaba

9 Illomba Kossipo Padouk blanc Kossipo

10 Eyong Bosse clair Doussié rouge Iroko

Pour ce qui est de la phase IIIdes inventaires, les différences nesont pas significatives pour cinqespèces bien représentées. Seull’eyong présente des volumesmoyens estimés et calculés significa-tivement différents (tableau Vc).

Quant à la phase IV des inven-taires (tableau Vd), quatre espècesprincipales sont bien représentées,parmi lesquelles une seule, le fraké,a des volumes moyens significative-ment différents.

Il ressort de ces tableaux que,dans quelques cas, les tarifs decubage en vigueur estiment relative-ment bien les volumes fûts. Mais,assez souvent, les analyses statis-tiques montrent qu’il existe une diffé-rence significative entre les volumesestimés et les volumes calculés. Lesvolumes estimés sur la base destarifs de cubage en vigueur sont tan-tôt sous-estimés, tantôt surestiméspar rapport aux volumes calculés des

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CAMEROON FOREST MANAGEMENT

Tableau IV. Volumes moyens (en m3) des essences principales exploitées entre 2002 et 2005 à partir des données du Sigif.

Nom commercial Province/Phase d’inventairedes essences Centre Est Littoral Sud

Phase III Phases II et IV Phase III Phase I

Acajou 9,61 ± 0,43 10,29 ± 0,97 7,48 ± 0,60 8,59 ± 1,12

Azobé 9,04 ± 0,05 7,81 ± 0,81 7,97 ± 0,04 10,21 ± 0,08

Dibetou 9,18 ± 0,07 10,33 ± 0,23 6,77 ± 0,25 11,49 ± 0,22

Iroko 10,78 ± 0,03 13,74 ± 0,19 9,30 ± 0,14 14,33 ± 0,20

Moabi 17,87 ± 0,84 25,53 ± 0,59 15,11 ± 1,69 23,52 ± 0,59

Adoum 11,81 ± 0,21 15,88 ± 0,65 10,79 ± 0,45 12,29 ± 0,16

Padouk 7,38 ± 0,11 9,45 ± 0,20 7,21 ± 0,21 8,66 ± 0,09

Sapelli 12,95 ± 0,05 12,88 ± 0,05 13,14 ± 0,67 18,18 ± 0,31

Sipo 13,24 ± 0,28 19,51 ± 0,28 8,80 ± 0,63 18,49 ± 0,52

Tali 6,23 ± 0,04 6,84 ± 0,03 5,92 ± 0,08 6,79 ± 0,04

Ayous 10,79 ± 0,03 12,71 ± 0,03 11,87 ± 0,46 14,94 ± 0,16

Eyong 7,17 ± 0,04 8,32 ± 0,18 6,29 ± 0,08 7,24 ± 0,14

Fraké 6,69 ± 0,01 7,76 ± 0,07 6,30 ± 0,05 7,53 ± 0,08

Nkanang 6,22 ± 0,03 7,55 ± 0,09 5,14 ± 0,29 7,47 ± 0,84

Movingui 6,00 ± 0,04 7,19 ± 0,17 5,22 ± 0,11 7,27 ± 0,05

Bilinga 11,00 ± 0,08 10,08 ± 1,08 8,51 ± 0,13 9,44 ± 0,16

Fromager 12,71 ± 0,15 15,00 ± 0,26 13,63 ± 0,36 12,12 ± 1,72

Illomba 7,11 ± 0,04 7,18 ± 0,28 6,65 ± 0,03 7,22 ± 0,14

Moyenne ± erreur type.

Photo 4. Une diversité d’essences exploitées et stockées au parc à grumes. Photo D. Onana.

mêmes arbres. De même, il n’estguère possible de prédire la variabi-lité des volumes (calculés et estimés)d’une même espèce à l’intérieur dephases d’inventaire différentes. Àtitre d’exemple, le tarif de cubageestime bien le volume réel de l’ayousdans la phase I, ce qui n’est pas lecas dans les trois autres phases. Cesdifférences justifient l’incompréhen-sion qui existe entre les exploitantsforestiers et l’administration fores-tière. Dès lors, la question qu’on esten droit de se poser est celle desavoir quels coefficients de pondéra-tion (ou valeurs maximales de dépas-sement tolérées) peuvent être admiset utilisés pour corriger les volumesestimés par le logiciel Tiama.

Intervalles de confianceet valeurs maximales de

dépassement tolérées

Le tableau VI présente les inter-valles de confiance des volumes uni-taires bruts estimés et calculés aprèsabattage à partir des échantillons dela population. Ces intervalles ont étécalculés à un niveau de significationde 95 %, indiquant qu’il y a unechance sur vingt qu’ils ne contiennentpas le volume réel moyen de la popu-lation. Ce tableau indique que, pourla plupart des espèces étudiées, lesintervalles de confiance aussi biendes volumes estimés que ceux calcu-lés en utilisant le barème de cubageparaissent assez variables quelle quesoit la phase. Ces données montrentbien que les tarifs de cubage actuels,utilisés pour l’estimation des volumesde bois au Cameroun, induisent desécarts importants vis-à-vis desvolumes de bois réellement exploités.Étant donné que les valeurs estiméeset calculées varient notablement pourune même espèce se trouvant dansdes zones d’inventaire différentes, ilen ressort qu’une tolérance unique nepourrait être appliquée, comme le faitl’administration en pondérant lesvolumes estimés par Tiama (à + 10 %)quelles que soient l’espèce d’arbre etla phase d’inventaire.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 8 , N ° 2 9 5 ( 1 ) 43GESTION FORESTIÈRECAMEROUN

Tableau Va. Comparaison des volumes de bois dans la phase I.

Essence Volume moyen Volume calculé Degré de estimé (m3)1 après abattage (m3)1 signification2

Ayous 14,36 ± 0,904 10,97 ± 0,871 S

Azobé 10,01 ± 0,820 11,64 ± 0,935 NS

Eyong / / /

Fraké 8,46 ± 1,000 8,69 ± 1,227 NS

Fromager / / /

Illomba 8,59 ± 0,482 8,55 ± 0,936 NS

Movingui 10,03 ± 0,425 8.33 ± 0,474 S

Okan/adoum 12,16 ± 1,083 11,13 ± 1,115 NS

Padouk rouge 9,15 ± 1,084 8,74 ± 1,294 NS

Sapelli / / /

Sipo / / /

Tali 9,26 ± 0,399 7,46 ± 0,297 S

1 Moyenne ± erreur type.2 NS = différence non significative (p > 0,05) ; S = différence significative (p < 0,05). Les valeurs de certaines essences marquées « / » n’ont pas pu être analyséesdu fait de leur nombre statistiquement insuffisant (< 30).

Tableau Vb. Comparaison des volumes de bois dans la phase II.

Essence Volume moyen Volume calculé Degré de estimé (m3)1 après abattage (m3)1 signification2

Ayous 15,19 ± 0,631 14,19 ± 0,672 NS

Azobé / / /

Eyong / / /

Fraké 10,19 ± 0,620 12,72 ± 0,753 S

Fromager / / /

Illomba / / /

Movingui / / /

Okan/adoum / / /

Padouk rouge 7,90 ± 0,931 10,07 ± 1,218 S

Sapelli 19,13 ± 0,644 17,71 ± 0,605 S

Sipo 26,44 ± 5,695 24,26 ± 3,499 S

Tali 8,09 ± 0,288 7,134 ± 0,327 NS

1 Moyenne ± erreur type.2 NS = différence non significative (p > 0,05) ; S = différence significative (p < 0,05). Les valeurs de certaines essences marquées « / » n’ont pas pu être analyséesdu fait de leur nombre statistiquement insuffisant (< 30).

Les valeurs positives ou négativesdes coefficients de pondération permet-tant d’apprécier les écarts pour chaqueessence et chaque phase sont consi-gnées dans le tableau VII. Elles vont, enprincipe, servir à réduire les biais impu-tables à la méthode d’estimation desvolumes par le logiciel Tiama. Quand lesvaleurs estimées et calculées ne sontpas significativement différentes, lavaleur de tolérance s’avère nulle ounégligeable. C’est le cas, par exemple,de l’illomba de la phase I et de l’ayousde la phase III. Par contre, le logiciel sur-estime beaucoup (+ 31 %) le volume del’ayous de la phase I et sous-estime net-tement (– 20 %) le volume du fraké dela phase II.

Conclusion

Cette étude avait pour objectifprincipal de déterminer des valeursmaximales de dépassement tolé-rables des volumes autorisés à l’ex-ploitation forestière par essence etphase d’inventaire. Plus précisément,il s’agissait de comparer les volumesdes arbres estimés et ceux abattus,puis de déterminer les intervalles deconfiance. Les résultats obtenus mon-trent qu’il existe dans bien des casdes différences significatives entre lesvolumes estimés par tarif de cubageet les volumes calculés sur les arbresabattus. De même, les intervalles deconfiance déterminés à un seuil designification de 5 % présentent d’as-sez grandes variabilités d’une phase àl’autre, et même souvent au sein de lamême phase. Enfin, les valeurs detolérance obtenues indiquent, pourles espèces étudiées, des valeurs rela-tivement variables non seulementd’une essence à l’autre mais aussid’une phase d’inventaire à l’autrepour une même essence.

Ces résultats viennent conforterl’hypothèse selon laquelle certains fac-teurs, y compris l’ancienneté des tarifsde cubage, sont susceptibles d’intro-duire des biais lors des estimations. Eneffet, les forêts dans lesquelles cestarifs avaient été établis ont certaine-ment évolué et/ou subi des modifica-

44 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 8 , N ° 2 9 5 ( 1 )

CAMEROON FOREST MANAGEMENT

Tableau Vc. Comparaison des volumes de bois dans la phase III.

Essence Volume moyen Volume calculé Degré de estimé (m3)1 après abattage (m3)1 signification2

Ayous 7,28 ± 0,460 7,26 ± 0,396 NS

Azobé 11,77 ± 0,899 12,93 ± 1,118 NS

Eyong 7,69 ± 0,537 9,16 ± 0,672 S

Fraké 7,53 ± 0,609 8,010 ± 0,608 NS

Fromager / / /

Illomba / / /

Movingui 6,49 ± 0,297 5,57 ± 0,41 NS

Okan/adoum / / /

Padouk rouge / / /

Sapelli / / /

Sipo / / /

Tali 9,76 ± 0,501 9,60 ± 1,829 NS

1 Moyenne ± erreur type.2 NS = différence non significative (p > 0,05) ; S = différence significative (p < 0,05). Les valeurs de certaines essences marquées « / » n’ont pas pu être analyséesdu fait de leur nombre statistiquement insuffisant (< 30).

Tableau Vd. Comparaison des volumes de bois dans la phase IV.

Essence Volume moyen Volume calculé Degré de estimé (m3)1 après abattage (m3)1 signification2

Ayous 13,86 ± 0,572 13,15 ± 0,514 NS

Azobé / / /

Eyong / / /

Fraké 7,62 ± 0,317 9,69 ± 0,349 S

Fromager 19,64 ± 2,223 18,22 ± 2,015 NS

Illomba / / /

Movingui / / /

Okan/adoum / / /

Padouk rouge / / /

Sapelli 16,86 ± 2,224 17,89 ± 1,745 NS

Sipo / / /

Tali 8,39 ± 0,897 7,66 ± 0,891 NS

1 Moyenne ± erreur type.2 NS = différence non significative (p > 0,05) ; S = différence significative (p < 0,05). Les valeurs de certaines essences marquées « / » n’ont pas pu être analyséesdu fait de leur nombre statistiquement insuffisant (< 30).

tions diverses : croissance, exploita-tions forestières, etc., d’où l’intérêt deles réactualiser. Mais, dans l’attente decette réactualisation dans différentstypes de forêt, les valeurs de toléranceproposées dans le cadre de cette étudepeuvent constituer un premier paspour pallier les erreurs actuellementconstatées et limiter ainsi les incom-préhensions entre deux partenairesaux intérêts parfois antagonistes : lescompagnies forestières désirantexploiter un volume de bois maximal etl’administration forestière devant assu-rer une planification rigoureuse desressources ligneuses.

Actuellement, l’administration,par mesure de précaution, majore sys-tématiquement, suivant un taux arbi-traire de 10 %, les volumes estiméspar Tiama pour autorisation de coupe ;et cela quelles que soient l’espèce etla phase d’inventaire. La présenteétude suggère une approche diffé-rente : elle propose des valeurs detolérance qui varient en fonction desdiverses phases d’inventaire et doncdes différentes zones forestières.

Les cas de l’ayous et du frakésont à retenir à titre d’exemple : pourl’ayous, le volume estimé par Tiamaest majoré de 31 % dans la zone d’in-ventaire de la phase I, tandis qu’ill’est seulement de 7 % en phase II, de

0 % en phase III et de 5 % en phaseIV. Quant au fraké, il est minoré d’en-viron 20 % en phases II et IV.

Par ailleurs, pour peaufiner lesvaleurs, il est possible de créer uneapplication sur la base du logicielExcel, permettant de générer lesvolumes actualisés à partir des para-mètres provenant des inventaires descompagnies forestières.

Enfin, une recommandationpeut être formulée à l’endroit desexploitants forestiers : celle de sensi-

biliser leur personnel sur la nécessitéde faire effectivement des mensura-tions fiables sur les arbres. En effet,les entretiens avec des équipes d’in-ventaire rapportent que certainsmensurateurs estiment les para-mètres des arbres (Dh, longueur dufût…) juste en les regardant. Cettefaçon d’agir contribue sans nul douteà exagérer le décalage observé entreles volumes estimés sur pied et lesvolumes calculés après abattage.

Tableau VI. Détermination des intervalles de confiance à 95 % des volumes de bois estimés (IC1) et mesurés (IC2).

Essence Phase I Phase II Phase III Phase IVIC 1 IC2 IC 1 IC2 IC 1 IC2 IC 1 IC2

Ayous [12,42 ; 16,30] [9,11 ; 12,84] [13,93 ; 16,44] [13,16 ; 15,82] [6,34 ; 8,21] [6,46 ; 8,07] [12,73 ; 14,99] [12,13 ; 14,16]

Azobé [8,30 ; 11,72] [9,69 ; 13,59] / / [9,92 ; 13,62] [10,63 ; 15,23] / /

Eyong / / / [6,56 ; 8,82] [7,75 ; 10,57] / /

Fraké [6,70 ; 10,99] [6,06 ; 11,32] [8,94 ; 11,45] [11,19 ; 12,24] [6,26 ; 8,80] [6,74 ; 9,28] [6,99 ; 8,25] [8,99 ; 10,38]

Fromager / / / / / [14,87 ; 24,41] [13,90 ; 22,54]

Illomba [7,59 ; 9,59] [6,61 ;10,48] / / / / / /

Movingui [9,18 ; 10,88] [7,38 ; 9,28] / / [5,80 ; 7,10] [4,73 ; 6,42] / /

Okan [9,96 ; 14,35] [8,86 ; 13,39] / / / / / /

Padouk rouge [6,74 ; 11,56] [5,85 ; 11,62] [5,79 ; 10,01] [7,32 ; 12,83] / / / /

Sapelli / / [17,85 ; 20,40] [16,52 ; 18,91] / / [11,90 ; 21,81] [14,00 ; 21,77]

Sipo / / [13,55 ; 39,32] [16,34 ; 32,17] / / / /

Tali [8,47 ; 10,06] [6,87 ; 8,05] [7,52 ; 8,66] [6,48 ; 7,79] [8,74 ; 10,78] [5,89 ; 13,32] [6,44 ; 10,35] [5,72 ; 9,61]

Tableau VII. Écarts d’estimation (%) pour les seuils de tolérance par espèce et par phase.

Espèce Phase I Phase II Phase III Phase IV

Ayous + 31 + 7 0 + 5

Azobé – 14 / – 9 /

Eyong / / – 16 /

Fraké + 3 – 20 + 6 – 21

Fromager / / / + 8

Illomba 0 / / /

Movingui + 20 / + 17 /

Okan + 9 / / /

Padouk rouge + 5 – 22 / /

Sapelli / + 8 / + 11

Sipo / + 9 / /

Tali + 24 + 14 + 2 + 10

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 0 8 , N ° 2 9 5 ( 1 ) 45GESTION FORESTIÈRECAMEROUN

RemerciementsNous remercions le ministère des Forêtset de la Faune qui a assuré le finance-ment de cette étude, les cadres de laDirection des forêts MM. Ntsengue,Petang, Dongmo et Foe pour leur appui.Tous nos remerciements vont égale-ment à MM. Paul Fomisang et ElvisKeleko du cabinet d’études Ica Consult,qui ont joué un rôle majeur dans la réa-lisation de cette étude.

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