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Bulletin trimestriel d’information du réseau Immigration Développement Démocratie n° 39 - janvier-mars 2014 - 2 euros infos DOSSIER Projet fédérateur : en avant ! IDD vous adresse ses meilleurs vœux pour l’année 2014

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Bulletin trimestriel d’information du réseauImmigration Développement Démocratie

n° 39 - janvier-mars 2014 - 2 euros

infos

DOSSIERProjet fédérateur :

en avant !

IDDvous adresseses meilleursvœux pourl’année 2014

Au sommairede ce numéro

3 ActualitésAgenda / Diasporas marocaines /IDD Infos évolue / Visa pour le voyage

4 ÉvénementDroit à l’éducation pour tous : lesmobilisations des associations issuesde l’immigration marocaine

6 RéflexionsUne rencontre pour repartir ensembleHommage à Nelson Mandela

7 DOSSIERNouveau projet fédérateur : quellesambitions, perspectives et activités ?

11 Actualité du réseauConcours photo IDD / Association DadghD Dine pour le développement / ATMF-BHL / FAF-MF / Khamsa / MCDA

16 Parcours militantMohammed Bazza, de l’ATMF BHL à IDD

éditoL’année 2013 restera une année marquée par des événe-ments importants : des personnages estimés nous ont quit-tés, notamment Stéphane Hessel, Albert Jacquard et plusrécemment Nelson Mandela. Ils continueront à éclairer notreexistence pour un monde meilleur. L’année 2013 a par ail-leurs connu de graves atteintes aux droits humains à traversle monde, y compris aux portes de l’Europe où des centainesde migrants perdent leur vie en méditerranée à quelquesmètres de la terre ferme. Le drame de Lampedusa, le 3 oc-tobre dernier, où plus de trois cents hommes, femmes, en-fants ont péri au large de cette île sans que les gardes côtesitaliens ne cherchent à les secourir, restera une honte aufronton de la politique menée par l’Union européenne. Cettepolitique aveugle qui se barricade derrière des murs visibleset invisibles contre des migrants à la recherche d’une viemeilleure, ne peut produire que des drames humains ettransformer la Méditerranée – mer d’échanges culturels,commerciaux et sociaux depuis l’antiquité – en un immensecimetière marin. L’année 2014 aura aussi son lot de détresseset d’injustices, mais aussi de conquêtes sociales des peuplespour la dignité, la liberté et une vie décente.Au niveau de notre réseau IDD, l’année 2013 a été une annéede transition vers des programmes de développement soli-daire plus ambitieux, et ce malgré les difficultés que connaîtle secteur associatif dans sa globalité, liées à la crise imposéepar les milieux financiers et dont sont victimes les popula-tions pauvres et les structures d’accompagnement social.Cette nouvelle année ouvre de meilleures perspectives dansle cadre du projet fédérateur triennal, qui mobilisera lesénergies des associations membres d’IDD au Nord commecelles des associations partenaires au Sud.L’actuel numéro de la rentrée 2014 donne une idée de la ri-chesse et de la diversité des actions menées et à venir. C’estnotre modeste contribution pour un monde meilleur.Meilleurs vœux 2014 !

Abdallah ZniberPrésident d’IDD

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LES ASSOCIATIONS MEMBRES DU RÉSEAU IDD EN FRANCERÉGION ESTATMF BHL – Association des travailleurs maghrébinsde France - Bassin houiller lorrain (Saint-Avold – 57)03 87 92 30 53 – [email protected] 54 – Espace de solidarité associative et de for-mation (Maxéville – 54)03 83 97 03 16 – [email protected] ici et ailleurs (Vandœuvre-lès-Nancy – 54)09 54 24 17 82 – [email protected] – Migrations et co-développement Alsace(Rixheim – 68)03 89 44 52 13 – [email protected] (Vandœuvre-lès-Nancy – 54)03 83 56 92 70 – [email protected]

PARIS et RÉGION PARISIENNEAAT – Association des ami(e)s de Taourirt(Paris)01 39 78 95 12 – [email protected] (Gennevilliers – 92)01 47 94 71 93 – [email protected] – Fédération des associations deFiguig Maroc-France (Aubervilliers – 93)06 63 97 13 55 – [email protected] /[email protected] MAIT (Villetaneuse – 94)06 14 84 40 04 – [email protected] ET HORIZONS (Argenteuil – 95)06 67 09 58 74 – [email protected]

RÉGIONSOUEST etNORDCRÉPUSCULE(Angers – 49)06 09 89 32 38 – [email protected] 2 RIVESFRANCO-MAROCAINES(Tourcoing – 59)03 20 26 72 38 –[email protected]

actualités

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GUIDEVisa pour le voyageParce que de nombreuxjeunes souhaitent se lancerdans un projet de sejour al’etranger, souvent avec unedimension de solidarite in-ternationale, le CCFD-Terresolidaire publie une versionrenouvelee du guide péda-gogique Visa pour le voyage.Un voyage solidaire n’estpas une fin en soi, mais uneetape qui s’inscrit dans uneperspective plus globaled’engagement citoyen et de solidarite internationale. Bien prepare et suivi d’untravail de restitution, un projet de sejour a l’etranger peut devenir une veritableexperience d’education au developpement et se reveler un tremplin pour desengagements futurs, source de changements ici et la-bas. Cette nouvelle versiondu guide s’accompagne d’un site Internet dedie a la demarche, qui propose tousles contenus du guide ainsi que des fiches pedagogiques supplementaires, donneacces a des ressources multimedias, et offre la possibilite de laisser des com-mentaires et de proposer des animations.Site : www.visapourlevoyage.org

L’agenda du trimestre

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janvierCourant janvier : sortie du couvre-passeport de citoyenneté universellewww.o-c-u.org

Du 24 au 26 : rencontre nationaled’IDD - Consolider le réseau pourmieux s’approprier l’avenir, à Mehdia,Kenitra (Maroc)Informations : 01 55 79 09 34

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févrierSamedi 1er et dimanche 2 : formationa la demarche Visa pour le voyageVoir brève ci-contre

Jeudi 20 : Journée mondiale de lajustice socialewww.un.org/fr/events/socialjusticeday

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marsSamedi 1er et dimanche 2 : assembléegénérale d’IDD à ParisInformations : 01 55 79 09 34

Samedi 8 : Journée internationale desdroits des femmeswww.un.org/fr/events/womensday

Samedi 22 : Journée mondiale del’eauwww.un.org/fr/events/waterday

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avrilSamedi 7 : Journée mondiale de lasantéwww.who.int/world-health-day/fr

Du 18 au 20 : troisième éditiondu Forum social mondial Maghreb /Machreq sur les migrations

REVUEDiasporas marocainesPeut-on parler de diaspora marocaine ou de « communauté transnationale » pourqualifier la présence de plus de 3,5 millions de ressortissants marocains dans plusde 30 pays d’accueil ? Coordonné par Rachid Alaoui, socio-économiste à l’InstitutEthique & Diversité, ce nouveau numéro de la revue Hommes et migrations inter-

roge les différentes dynamiques qui contribuentà constituer des diasporas marocaines à traversles aspects les plus novateurs de ces migrationsdans le monde depuis une décennie. Les destina-tions géographiques, les profils des migrants, lesrecompositions identitaires et culturelles dans lespays d'accueil, sont analysés comme des leviersefficaces pour les réseaux d'échanges transnatio-naux. Les diasporas marocaines à l'étranger par-ticipent au développement de leur pays d'originesur de nouvelles bases et attendent que les ré-formes engagées par l'État marocain en matièrede citoyenneté transnationale se concrétisent.Infos : www.hommes-et-migrations.fr

IDD Infos évolue !Porté par une nouvelle dynamique de communication interne au sein d’IDD, lebulletin adopte quelques évolutions. Si les rubriques ne changent pas, la pagi-nation s’étoffe en fin de numéro de 4 nouvelles pages dédiées à l’actualité desassociations du réseau. Les pages « Événement » et « Réflexions » passent endébut de numéro, en compagnie, dès le prochain numéro (printemps 2014),d’une nouvelle rubrique consacrée au nouveau projet fédérateur. Plus que ja-mais, nous comptons sur les associations du réseau pour nous transmettre lesinformations qu’elles souhaitent partager.

RÉGIONSOUEST etNORDCRÉPUSCULE(Angers – 49)06 09 89 32 38 – [email protected] 2 RIVESFRANCO-MAROCAINES(Tourcoing – 59)03 20 26 72 38 –[email protected]

Le 23 novembre dernier, le réseau IDD dédiait une journée aux en-jeux du droit à l’éducation pour tous, dans le cadre de la Semainede la solidarité internationale. Animations, ateliers, table-ronde, ontpermis d’aborder cette question, cruciale au Maroc comme ail-leurs, dans un souci de pédagogie plus que d’exhaustivité.

événementDroit à l’éducation pour tous :les mobilisations des associationsissues de l’immigration marocaine

Les enjeux de l’initiativeLa journée consacrée par IDD au Droit à l’éducation pour tous était l’occasion de rappeler l’ambition éducative des actions so-lidaires du réseau IDD dans les villages ruraux du Maroc. Plus que jamais, le réseau IDD considère en effet que la démocratieest une condition indispensable au développement humain et solidaire, et que la démocratisation des consciences passe avanttout par l’accès à l’éducation tout au long de la vie, une éducation de qualité qui permette à chacun de vivre dignement et departiciper pleinement à la gestion de la chose publique en connaissance de ses droits et de ses responsabilités.Avec pour toile de fonds une logique de solidarité transnationale et de responsabilité citoyenne là-bas et ici, cette journée, quis’inscrivait également dans le projet « Les OMD pour les OMD », a permis de valoriser l’apport des associations issues de l’im-migration dans le développement de l’éducation au sein des villages marocains, en lien avec les enjeux du deuxième Objectif dumillénaire pour le développement (OMD) : Assurer l’éducation primaire pour tous. Cette rencontre permettait également desouligner la façon dont les impacts de nos actions en termes de citoyenneté, ici en France, viennent enrichir les actions là-bas.À un an de la fin des OMD, le bilan que l’on peut déjà dresser de ce processus s’avère très mitigé, et l’éducation reste une despriorités de l’ONU dans l’« agenda post-2015 ». Au Maroc, des mesures politiques ont permis d’améliorer le système éducatif,mais des inégalités spatiales et socio-économiques persistent dans l’accès à l’éducation pour tous.Face à ces constats et au regard des scénarios de développement post-2015 qui se profilent au niveau mondial et au Maroc,il apparaît essentiel pour IDD de contribuer à la réflexion sur le rôle des associations issues de l’immigration. L’enjeu est defaire émerger des pistes de réflexions et des recommandations pour une éducation formelle et non formelle accessible à tous.La mise en œuvre par IDD du nouveau projet fédérateur au Maroc et en France (voir dossier pp. 7 à 10), tout comme son im-plication dans le projet « Les OMD pour les OMD » porté par le GRDR à l’échelle européenne, nourriront la dynamique asso-ciative du réseau et donneront aux associations issues de l’immigration ainsi qu’à leurs partenaires associatifs villageois lesmoyens d’agir avec plus d’efficience et d’efficacité dans les territoires, là-bas comme ici.

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Le déroulement de la journéeDe 11h jusqu’à 18h30, la rencontre a fait sesuccéder ateliers, table ronde, thé-palabre,projections, animations, expositions... Deux« ateliers en mouvement » ont abordé, pourle premier les questions sensibiliser, s’appro-prier, approfondir, pour le second les dimen-sions témoigner, valoriser les projets, prendreconscience pour mieux agir. La table ronde quiclôturait la journée était consacrée quant à elleaux perspectives post-2015, autour de l’inter-rogation « Quelles recommandations pour l’ac-cès à l’éducation pour tous au Maroc ? ».Voici un retour synthétique sur ces trois tempsforts de la journée du 23 novembre.

TABLE RONDEQuelles recommandations pour l’accès àl’éducation pour tous au Maroc ?Trois interventions ont introduit les échanges. Abdellatif Mor-tajine (IDD / Khamsa / Plate forme euro-marocaine MDCD) ad’abord évoqué la vision de la gouvernance mondiale en ma-tière de migrations et d’éducation. Puis Ali El Idrissi (groupemarocain de réflexions sur l’enseignement public) a apportédes éléments chiffrés quant à l’état des lieux de l’éducation auMaroc. Enfin Nicole Soye (pôle Maroc du Groupement des re-traités éducateurs sans frontières – GREF) est intervenue surla déperdition scolaire en tant que phénomène social et struc-turel au Maroc.À partir de ces prises de paroles, la table ronde a mis en pers-pective les expériences et les actions menées par des associa-tions issues de l’immigration dans la dynamique plus globaledes enjeux internationaux et nationaux du droit à l’éducationpour tous. Il s’agissait de réfléchir ensemble sur la façon dontles acteurs associatifs de développement local peuvent influersur les enjeux internationaux qui sont à l’œuvre, et d’être forcede changement sur le plan éducatif au Maroc.Dans le domaine de l’éducation, la situation au Maroc pré-sente deux versants : un versant prometteur au regard desavancées sur le plan politique et institutionnel, avec notam-ment la mise en œuvre de la Charte de l’éducation et de la for-mation et la création d’une direction de l’éducation informelleau sein du Ministère de l’éducation national ; mais aussi unversant plus alarmant, si l’on considère les insuffisances en in-frastructures scolaires et les incohérences en matière d’orga-nisation et de contenus pédagogique au plan national – desconstats d’autant plus inquiétants qu’ils se concentrent dansles zones rurales, où l’analphabétisme persistant alimente desformes d’exclusions sociales endémiques ayant des répercus-sions sanitaires, environnementales, économiques et socialesfortes.Quatre recommandations ressortent de cette journée :1. Se positionner en qualité d’intermédiaires, de facilitateurset de médiateurs dans le cadre des processus de concertationau niveau local et dans le cadre des coopérations internatio-nales franco-marocaines.2. Plaider en faveur d’une reconnaissance des associations is-sues de l’immigration dans les instances de participation et dedécision concernant le développement local.3. Inscrire de manière durable les actions en faveur de l’éducationdans les politiques publiques, à l’échelle locale et nationale.4. Poursuivre les actions de développement en faveur del’amélioration des conditions de vie des élèves : constructiond’infrastructures, accès à l’école, création de passerelles entreéducation formelle et informelle.

Atelier en mouvement n° 1Ce groupe s’est penché sur la question de l’appropria-tion des thèmes et des réflexions.La question de la sensibilisation a été abordée à tra-vers un exercice de micro-trottoir sur les OMD, destinéà tester la percée de ces derniers dans l’opinion pu-blique. Partis à la rencontre des habitants d’Aubervil-liers, les jeunes bénévoles de JadIDD ont recueilli lesparoles de douze personnes, six femmes et sixhommes. Si la majorité d’entre eux ne connaissaientpas les OMD, ils les ont qualifiés de « nécessaires »,« utiles », « nobles », « inscrits dans un esprit de soli-darité entre les pays ».Le « jeu des OMD » a ensuite permis de croiser la dy-namique des OMD au niveau mondial avec les connais-sances et les expériences des associations du réseauau Maroc.Un dernier temps de discussion était dédié à l’étatd’avancement des OMD au Maroc, du point de vue ins-titutionnel et du point de vue de la société civile, etplus spécifiquement sur l’OMD 2 « Éducation primairepour tous ».

Atelier en mouvement n° 2Cet atelier a permis aux associations de présenter leursactions et leurs projets dans le domaine de l’éducationau Maroc, en revenant sur les fondamentaux qui gui-dent leur action associative : les raisons pour les-quelles elles s’engagent, en particulier dans ledomaine de l’éducation.La plupart des associations ont exprimé leur profondeenvie d’agir pour changer les mentalités et ont évoquéleurs activités et l’énergie qui les anime comme un leit-motiv au changement social et culturel.Mais les participants ont cherché avant tout à fairepartager des informations et des messages sur desproblèmes récurrents qui se posent dans les villagesau Maroc. Ces problèmatiques réflétent, dans la ma-jorité des cas exposés, des situations complexes – descomplexités qui font que, parfois, les choses stagnent,traînent, poussant finalement les populations à aban-donner le combat pour leurs droits. Ab

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Mandela vivra !

Le 5 décembre dernier, Nelson Mandelanous a quittés. Le monde entier lui arendu hommage, y compris ceux quil’ont combattu en favorisant la créationet la mainmise de l’apartheid sur un peu-ple qui a réussi en définitive à casser leschaînes de cette forme d’esclavage mo-derne. Mandela a été le symbole dupeuple sud-africain. Mais au-delà, il adonné une belle leçon de générosité etd’Histoire à ses propres geôliers. Les es-claves d’hier sont capables de donner lemeilleur en favorisant la création d’unesociété multiculturelle, basée non passur l’appartenance ethnique, raciale oureligieuse, mais sur l’adhésion à un pro-jet de société d’égalité, de liberté et dedémocratie. Alors que le monde actuel s’oriente deplus en plus vers des schémas d’exclu-sion et de rejet de l’Autre, Mandela nouslaisse un message d’avenir : celui quetoutes les formes de racisme sont à ban-nir, car elles mènent les peuples vers desimpasses meurtrières. La seule alterna-tive est le combat pour l’avènement desociétés basées sur la justice sociale,l’égalité des droits, la reconnaissancedes diversités culturelles comme enri-chissement mutuel, et non pas l’enfer-mement sur soi. Son message et son action éclairent leprésent et l’avenir.

Abdallah Zniber

Les retrouvailles prochaines, au Maroc, de l’ensemble du réseau, auront pour toilede fond trois concepts portés par le nouveau projet et chers à IDD : la ruralité, la dé-mocratie participative et le rôle des migrants dans le développement socioculturel,économique et politique, au Nord comme au Sud. Dans cette optique, la rencontrepoursuit un triple objectif : de convergence des définitions et des contours de cestrois concepts pour tous les membres du réseau ; d’appropriation du projet locale-ment et globalement ; de mise en place d’une stratégie d’action permettant d’avancerensemble dans la réalisation du projet.

La ruralitéComme dans de nombreux pays à travers le monde, la ruralité a beaucoup évolué auMaroc. Longtemps perçue de manière négative, elle bénéficie aujourd’hui, du fait desproblématiques urbaines, d’une nouvelle attractivité qui, pour s’affirmer, doit s’ac-compagner de mesures permettant de préserver le cadre rural, d’améliorer la qualitéde vie des habitants et de leur garantir l’accès aux droits fondamentaux. Ceci engen-dre des exigences en termes notamment de services, qu’ils soient publics ou privés.Encourager le développement du monde rural, c’est donc d’abord favoriser l’accès àdes services et des infrastructures de base (éducation, commerces, soins, transports,culture, etc.), mais aussi apporter un soutien au développement économique de cesterritoires qui recèlent de nombreux atouts.

La démocratie participativeL’une des évolutions naturelles de la démocratie est l’avènement de la démocratieparticipative. Tous les observateurs s’accordent pour dire que la démocratie repré-sentative fige la contribution des citoyens dans le geste électoral. Les mouvementsde rue et les manifestations montrent les limites des pouvoirs accordés par les popu-lations aux élus. Dans la mesure où la nouvelle Constitution marocaine pose pourprincipe que le peuple est la source unique et exclusive de la souveraineté, il est né-cessaire de faire confiance aux individus et à leurs capacités à être à la source de lasagesse publique, de l’équité collective et du savoir. Le développement humain d’unterritoire ne peut être pérenne si les habitants et les collectivités de ce territoire nesont pas au cœur du processus. C’est aussi dans cette perspective que l’école doitêtre refondée et repensée pour préparer et accompagner les parcours personnels etles besoins collectifs, et former des citoyens conscients de l’intérêt général.

La place des migrantsAu vu des bouleversements rapides que connaît le monde, le Maroc est devenu uneterre d’émigration, au même titre que les pays « développés », tout en restant uneterre d’immigration. La place et le rôle des migrants marocains, aussi bien que celledes migrants au Maroc, est à redéfinir à tous les niveaux : socioculturel, économiqueet politique. Il est admis que la solidarité est la traduction politique de la fraternité.L’action des migrants et de leurs associations pour un développement solidaire nesera plus efficace et plus pertinente qu’à condition que leur participation soit recon-nue et qu’une place importante leur soit accordée.

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réflexions

Du 24 au 26 janvier prochains aura lieu à Mehdia(Maroc) une rencontre des associations françaises etmarocaines d’IDD, dans le cadre du lancement du nouveau projet fédérateur (voir le dossier central). Ceseront là les premières lignes d’un nouveau chapitredans l’histoire du réseau.

Une rencontre pourrepartir ensemble HommageHommage

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Fruit d’une démarche lancée il y a plus d’un an, le nouveau projet duréseau, Partenariat entre associations et collectivités locales de France et duMaroc : la démocratie participative pour un développement humain et soli-daire au Maroc, a obtenu le soutien de l’Agence française de développement(AFD). Ce projet triennal marque une nouvelle étape importante dans laconsolidation du réseau en France et au Maroc. L’heure est venue de faire lepoint sur les différentes déclinaisons opérationnelles de ce projet dense etambitieux, porteur de nombreux enjeux non seulement pour le réseau, maiségalement pour imaginer et expérimenter de nouvelles approches en termesde développement solidaire.

Nouveau projet fédérateur :quelles ambitions,perspectives et activités ?

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La jeunesse : le potentiel et le défidu MarocPlus de la moitié de la population marocaine a au-jourd’hui moins de 25 ans ! Cette jeunesse représenteun véritable potentiel pour le pays, mais c’est aussi undéfi à relever car la situation des jeunes est inquiétanteet leurs revendications sont nombreuses.Tout d’abord, le taux d’activité chez les 15-24 ans estseulement de 33,7 %, d’après les chiffres diffusés en2012 par le Haut-commissariat au plan (HCP), soit unjeune actif sur trois. Ceux qui poursuivent leurs étudesà l’université ne sont pas pour autant épargnés par lechômage. Les jeunes sont d’ailleurs présents dans diffé-rents mouvements sociaux, comme celui des « diplô-més chômeurs », afin d’exiger la reconnaissance deleurs diplômes par l’État et des emplois correspondantà leurs compétences. Ces dynamiques rallient de plusen plus les jeunes ruraux, qui sont les plus touchés. Les jeunes se sont également fortement investis dansles actions du Mouvement du 20 février qui, à l’instardes autres mouvements du Printemps démocratique auMaghreb en 2011, ont exprimé les attentes de la popu-lation en termes de réformes démocratiques et d’accèsaux droits. En effet, de manière explicite, les manifes-tants réclamaient haut et fort le respect de leur dignitéet de leur soif de liberté et de justice, ainsi que leur rejetdu Makhzen, le système d’autorité en vigueur depuisplusieurs siècles dans le pays. La prise en compte des attentes et des revendicationsdes jeunes, différentes de celles de leurs aînés à l’heured’Internet et de la mondialisation, est un défi à relever.Cela peut générer des rapports sociaux déséquilibrésou tendus, au sein des familles mais aussi dans la so-ciété.

Le réseau IDD s’engage dans un projet très ambi-tieux et porteur de préoccupations qui sont aucœur des combats qui ont toujours animé le ré-seau. Cette nouvelle aventure, qui durera trois ans,est une occasion de consolidation du réseau, dedynamisation des engagements individuels et col-lectifs, de partage et d’ouverture sur d’autres ex-périences et d’autres modes de fonctionnement etd’action.Ce nouveau projet collectif tombe à point nommépour redonner du souffle aux associations, dansun contexte politique incertain, un climat socialtendu et une situation économique très difficile. Ilconstitue, en France comme au Maroc, une ré-ponse associative pour sortir par le haut de cettesituation critique.Si les institutions sont fragilisées et contestées, lesvaleurs modernes affaiblies et les injustices tou-jours plus criantes, l’action citoyenne se doit demettre en place des solutions alternatives et deprendre des initiatives qui réinventent le vivre en-semble et redonnent confiance en soi-même,confiance en l’autre et confiance dans les cadrescollectifs fondés sur un contrat social qui protègeet émancipe les êtres humains.

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Un projet aucœur du réseau

Il est dans l’essence d’IDD, en tant que réseau, de permet-tre à l’ensemble de ses associations membres de vivre devraies dynamiques collectives. Depuis la création du réseauà l’aube de l’an 2000, différents projets se sont succédés,concourant à créer un « esprit IDD » fondé sur des orien-tations politiques, stratégiques et opérationnelles parta-gées, et à développer les compétences des associationsmembres, au Maroc comme en France, liant ainsi en per-manence réflexion et action – chacune nourrissant l’autre.Les bibliothèques rurales sont sans doute le projet le plusemblématique du réseau, mais on peut tout autant consi-dérer les deux chartes élaborées par IDD1 comme les fruitsd’une vision et d’une ambition communes à tous les mem-bres du réseau.

Les antécédents du nouveau projetDepuis 2010, IDD s’est lancé dans deux projets successifs,mieux connus dans le réseau sous le nom générique, maistrès explicite, de « projets fédérateurs ». Ceux-ci ambition-naient notamment, à partir d’un certain nombre d’activités(principalement de rencontres et de formations), de ren-forcer les capacités des acteurs marocains en termes de dé-veloppement local, sur fond d’égalité entre les femmes etles hommes et de promotion de la jeunesse. Ces projetsont effectivement permis aux acteurs marocains de se for-mer et de s’outiller et, ce faisant, ont lancé sur le terrainune nouvelle génération d’animateurs associatifs rompusaux enjeux du développement, au montage de projets, auxtechniques de communication.C’est sur l’ensemble de ces acquis que repose le nouveauprojet du réseau IDD, Partenariat entre associations et col-lectivités locales de France et du Maroc : la démocratie par-ticipative pour un développement humain et solidaire auMaroc, élaboré avec l’IFAD (Institut de formation desagents de développement – Rabat) et le CCFD-Terre soli-daire (Paris). « Ce partenariat, indique Christiane Dardé(IFAD), c’est aussi la construction en commun de ce nouveauprojet, pas à pas, durant deux années ».

1 La Charte du développement culturel adoptée en 2000, etla Charte pour un développement solidaire adoptée en 2008

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Des activités multi-dimensionnellesCe nouveau projet explore différents enjeux, allant du ren-forcement des capacités des acteurs de développement àune plus grande implication des populations (en particulierles jeunes et les femmes) dans le développement de leurterritoire, en passant par la promotion de la démocratie par-ticipative locale et de la concertation, et par l’expérimenta-tion à l’échelle communale de modèles de développementparticipatifs.

Ces enjeux se déclinent en quatre grands types d’objectifset d’activités :

• Le renforcement des capacités des acteurs de développe-ment au niveau communal, à travers 4 sessions de formationau niveau national au Maroc, 6 sessions de formation enFrance, 8 sessions de formations territoriales au Maroc (àraison de 2 dans chaque pôle géographique) et 13 ateliersd'échanges d’expériences thématiques ou territoriaux.

• L’implication et la mobilisation des populations grâce àdes missions d’accompagnement (renforcement de l’anima-tion des espaces communautaires et appui aux activités), àune Université d'été de jeunes et à 20 missions d’échangesde jeunes.

• La concertation et la répartition des rôles entre acteursdu développement, à travers des missions d’accompagne-ment à la création et au renforcement des espaces deconcertation, 3 visites-études d’expériences (France / Maroc/ Mali) et 8 réunions de validation des processus (Maroc).

• La création et la diffusion de « modèles de démocratieparticipative communale » à partir de formations et de mis-sions « communication » (blogs et web-radios), d’un travailde suivi-évaluation du projet, de publications et de sémi-naires (à mi-parcours et final).

Les principes transversaux mis en avant sont la participationtant des femmes que des jeunes, et le fait de conduire ceprojet en parallèle en France et au Maroc, de manière à ré-pondre aux attentes exprimées par le réseau sur les deuxrives de la Méditerranée.

Les femmes et le développementLes femmes du milieu rural marocain ont été fortementmarginalisées politiquement, socialement et économi-quement. L’enjeu est actuellement de leur donner uneplace concrète dans le développement. Actrices écono-miques à part entière, notamment dans l’agriculture etdans le secteur informel, porteuses de la transmission dessavoirs entre les générations et souvent gardiennes desliens familiaux dans les zones à forte émigration, lesfemmes constituent le vecteur du changement dans lepays. Mais leur rôle n’est cependant pas vraiment re-connu, que ce soit dans la sphère privée ou dans le sec-teur associatif, car la place qui leur est accordée au seindes instances dirigeantes est trop faible. Sur le plan poli-tique, elles sont également peu présentes dans lesconseils communaux, au Parlement ou au gouvernement,et cela malgré des actions de discrimination positive,dont un quota de 30 % des postes d’élus réservés auxfemmes au niveau national depuis 2011.Abde

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Renforcer la vie associativeLa spécificité de ce nouveau « projet fédérateur » est des’attaquer aux difficultés des associations aussi bien fran-çaises que marocaines. L’équilibre repose donc sur la satis-faction des besoins propres à chaque aire géographique,tout en favorisant une vision partagée d’un développementlocal qui s’appuie davantage sur les citoyens. Dans le projet,explique Christiant Dardé, « les associations marocainessont à la fois bénéficiaires des formations et de l’accompa-gnement, et acteurs majeurs du changement attendu. Ellessont les intermédiaires privilégiés pour faire le lien entre leshabitants, les groupes cibles et les responsables commu-naux. Elles devraient être aptes à mobiliser et influencer lesuns et les autres pour une meilleure écoute, concertation,participation, et au final un développement qui répondemieux aux attentes des citoyens. » Pour Emmanuelle Ben-nani (CCFD-Terre solidaire), « ce qui est motivant, c’est d’ai-der les acteurs marocains à sortir de la logique "top-down".Les changements d’attitude vont venir du local. Les popula-tions doivent avoir voix au chapitre. Les associations localespeuvent mobiliser les gens, les pouvoirs publics. (...) Noussommes dans un contexte de développement local dans lecadre de la décentralisation au Maroc. » L’idée centrale, ré-sume Mohamed El Hadi (ATMF-BHL), est de « profiter duprojet fédérateur pour impliquer les communes ici et là-bas,pour monter des projets dans le cadre de la coopération dé-centralisée ». Comment, à présent, avancer de concert ? Ily a tout d’abord un impératif d’information afin que l’en-semble du réseau, de part et d’autre de la Méditérranée,parte sur les mêmes bases. « Nous nous sommes rendus surplace au Maroc en juin dernier afin d’expliquer le projet ànos partenaires ainsi qu’aux présidents de communes », ex-plique Mohamed El Hadi. La prochaine étape, décisive, serala grande rencontre du réseau à Mehdia (Maroc), du 24 au26 janvier, afin de lancer le projet en partageant les ré-flexions de tous les membres du réseau (voir p. 6).

Des partenaires précieuxLe montage du projet a été réalisé en étroite collaborationentre IDD et l’IFAD, et avec l’accompagnement étroit duCCFD-Terre solidaire, deux partenaires historiques d’IDD, fi-dèles et proches du réseau. Ce partenariat ne va pas s’arrê-ter là, puisque les deux associations sont associées audéroulement même du projet. Mais, explique EmmanuelleBennani, « le projet, c’est IDD qui le mène avec l’IFAD. LeCCFD aura plutôt un rôle de "titilleur" », notamment en in-terrogeant sa mise en œuvre. Il sera donc plutôt impliquédans la gouvernance du projet et son suivi administratif. Deson côté, « l’IFAD assurera principalement la formation endirection des associations partenaires d’IDD et des respon-sables communaux (...), mais aussi des représentants des as-sociations membres du réseau IDD, précise Christiane Dardé.Les femmes et jeunes seront parmi les cibles prioritaires. (...)L’IFAD assurera également le suivi méthodologique des ex-périmentations de concertation communale réalisées parIDD et contribuera au suivi et à l’évaluation de tout le pro-cessus. » En fin de parcours, « un manuel de formation seraédité à destination de tous les acteurs qui souhaiteront ex-périmenter ces modèles de développement participatif ».Pour l’IFAD, le projet permettra aussi de « travailler avec lesassociations et certains de leurs bénévoles et volontaires quel’IFAD a formés auparavant. Les liens et la confiance mu-tuelle établie avec eux au fil du temps, leur histoire et leurparcours commun depuis plus de quatorze ans, vont enrichirencore la dynamique et font également toute la force du défià relever. » Un autre enjeu, plus spécifique aux associationsfrançaises du réseau, sera de leur permettre de « mieuxcomprendre les nouveaux enjeux au Maroc », souligne Em-manuelle Bennani.

Faire grandir IDDLes trois années qui s’ouvrent seront cruciales pour l’asso-ciation IDD elle-même. « L’enjeu, estime Emmanuelle Ben-nani, est de permettre la montée en puissance d’IDD en tantque tel. (...) Au bout de ces trois ans, IDD volera de ses pro-pres ailes. » Ce projet incarne donc l’âge de la maturité del’association. « Souplesse », « compétences », « autono-mie », « partage des responsabilités », « confiance », sontquelques-uns des mots-clés qui pourraient le mieux définirle défi à relever par le réseau. Ils sonnent comme une exi-gence, afin d’être à la hauteur des ambitions. De ce point devue, conclut Emmanuelle Bennani, « les six premiers moisseront cruciaux ».

Raphaël Mège

Pour l’accès aux droits fondamentauxdans les zones rurales marocainesLes zones rurales marocaines, situées au-delà de l’axestratégique de la côte Atlantique (Casablanca /Rabat / Tanger), dans les zones enclavées du pays, ontlongtemps été oubliées par les politiques publiquesmarocaines et considérées comme le « Maroc inutile».Ces territoires connaissent un déficit aux plans écono-mique et social, qui se caractérise par le manque d’in-frastructures de base (établissements scolaires etuniversitaires, services de santé, et services publicsplus généralement).Cette situation limite considérablement l’accès des po-pulations à leurs droits fondamentaux : le droit à l’édu-cation, le droit au travail, ou encore le droit à la santéne sont pas assurés, et les jeunes et les femmes sontles plus touchés. Le dernier rapport du PNUD sur le dé-veloppement humain en 2011 a d’ailleurs classé leMaroc au 130ème rang mondial de l’Indice de Dévelop-pement Humain (IDH), ce qui représentait un net reculde son classement mondial.

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ATMF-BHLFestival du film arabe

À l’occasion du 24ème festival du film arabe de Fameck, l’ATMF-BHL qui, depuis plusieurs années déjà, délocalise les projec-tions dans tout le bassin houiller lorrain, a noué un partenariatavec le centre social ASBH afin d’apporter une nouvelle di-mension culturelle et innovante. Le partenariat avec cette as-sociation disposant d’infrastructures permettant l’accueil deces séances de projections-débats, a pour objectifs de valori-ser la culture d’origine et de porter à la connaissance du grandpublic, dans différentes villes du bassin houiller, des aspectsméconnus du monde arabe. Avec l’aide des membres del’ATMF-BHL et des responsables et salariés de l’ASBH, dix pro-jections de films ont ainsi été organisées sur différents sites,suivies de débats avec différents intervenants.Les jeunes des collèges R. Schumann de Hambourg-Haut etA. Fournier de Freyming-Merlebach ont ainsi assisté à la pro-

jection du film saoudien Wadjda, qui s’est prolongée par une discussion passionnée avec Mme Mejdaoui, ethnologue,et M. El Maloui, enseignant de langue et de culture d'origine (ELCO) et membre de l’ATMF-BHL. Le 12 octobre, c’està Forbach que le public a pu échanger avec M. Galloro, directeurdes études du Laboratoire de sociologie, après la projection de Latrace des pères. Et le 19 novembre, à l’occasion de la projection dufilm algérien Yema, le public du centre social de Creutzwald a par-tagé un temps de débat avec les bénévoles de l’ATMF-BHL, la prési-dente du festival et la vice-présidente de la Fédération des œuvreslaïques (FOL), organisatrice du festival.Ces nombreux événements ont permis des échanges très densesavec les habitants du bassin houiller. Cette réussite renforce le par-tenariat entre l’ATMF-BHL et l’ASBH et promet une nouvelle colla-boration avec Le Carreau à Forbach.Site : http://atmf.bhl.free.fr

actualitédu réseau

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Ces cinq pages sont dédiées aux activités des membres du réseau IDD en France et au Maroc, dontelles reflètent la vitalité. Dans ce numéro : le festival de cinéma de l’ATMF-BHL, le séminaire de la

FAF-MF sur le rôle des migrants dans le développement de l’Oriental, le projet porté par MCDA au-tour de l’apiculture, les activités de l’association Dadgh D Ddine, et les différents projets de Khamsa...

CONCOURS PHOTOLes enfants en chemin (Mohamed Bougezda)En amont de la journée du 23 novembre sur le droit à l’éduca-tion pour tous (voir pp. 4-5), IDD avait lancé un concours photopour illustrer le thème de cette journée tout en témoignant del’engagement des associations du réseau sur cette question.C’est le cliché ci-joint (qui illustre également la couverture de cebulletin), pris par Mohamed Bougezda (association Les deuxrives) et intitulé Les enfants en chemin, qui a été choisi.

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Fédération des associationsde Figuig Maroc-FranceSéminaire sur le rôle des migrantsdans le développement de laRégion de l’OrientalComment dynamiser l’action des migrants dans le déve-loppement de la Région de l’Oriental ? Cette dernière esten effet l’une des régions du Maroc dont la diaspora estla plus importante. C’est cette richesse humaine, disper-sée dans les grandes villes du Maroc et dans plusieurspays d’Europe, qu’il s’agit de mobiliser pour agir avec ellesur le développement du territoire de l’Oriental.

À cette fin, l’association Migrations & Développement etla Fédération des Associations de Figuig Maroc-Franceont organisé à Figuig, les 29 et 30 octobre derniers, avecl’appui de l’Agence de l’Oriental, de l’ADS, et de la Com-mune de Figuig, un séminaire qui a rassemblé des asso-ciations de migrants originaires de l’Oriental, ainsi quedes associations de développement local venant des dif-férentes provinces de l’Oriental. Avec les administrations(notamment le ministère de l’Agriculture) et les collecti-vités locales, ces organisations ont réfléchi ensemble au-tour des questions suivantes : - Comment intégrer les initiatives collectives et indivi-duelles des migrants dans les plans et stratégies aux ni-veaux tant local que régional et national ?- Comment bâtir une coordination entre migrants et lesacteurs locaux ? Pendant deux journées de réunions et de visites de ter-rain, plus de 130 participants1 ont échangé sur leurs pra-

tiques et sur les collaborations qui pouvaient se tisserentre acteurs locaux et associations de migrants. Des travaux, il est ressorti les conclusions suivantes : - Les associations de migrants, les associations locales etles élus locaux de l’Oriental doivent se concerter sur lesprojets pour que chacun se trouve valorisé dans les ac-tions de développement : quand chacun agit sur son ter-rain, il n’y a pas de contradiction entre les intérêtsrespectifs des élus, des associations de migrants et desassociations locales.- Les Plans Communaux de Développement (PCD) sontun bon outil pour impliquer les migrants de la communedans les projets communaux. Cependant, les migrantssont en demande d’information sur les PCD.- Les associations de migrants originaires de l’Oriental ontbesoin de renforcer leurs capacités pour soutenir des pro-jets de développement dans leur village ou ville d’origine.- Des journées de travail et de réflexion sont à prévoir surle soutien que les migrants peuvent apporter pour lacommercialisation des produits du terroir (la PlateformeEuro-marocaine Migration-Développement-Citoyenneté-Démocratie se penchera sur la question) sur les marchésintérieurs (Maroc) et extérieurs (international) : les mi-grants de l’intérieur peuvent agir sur le marché national,les migrants internationaux sur les marchés à l’exporta-tion.- Le projet de créer un collectif ou une structure de coor-dination des associations de migrants agissant sur le dé-veloppement de l’Oriental est sur la table. - Il a été proposé de faire de la journée du migrant (le 10août), dans chaque commune, un moment de rencontreentre associations de migrants, éluEs et associations dedéveloppement local, pour favoriser les partenariats,synergies et convergences nécessaires à l’élaboration etla mise en place de projets communs.- Il est proposé d’organiser un autres séminaire sur lemême thème en 2014, qui pourrait se tenir dans uneautre ville de l’Oriental.Site : www.faf-mf.org1 Parmi ces 130 personnes, étaient présents les représentants de 14associations de migrants (France, Belgique, Hollande) et de 18 asso-ciations de développement local marocaines (Oujda, Jerada, Nador,Taourirt, Figuig), des élus locaux (dont l’ajointe au maire d’Aubervillierset le Président de la Commune de Figuig), des responsables des ad-ministrations décentralisées, et des étudiants de l’Université d’Oujda.

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actualité du réseau

KHAMSAUne coopération pour lapetite enfanceKhamsa a initié il y a quelques mois un projet decoopération décentralisée entre le Conseil généralde Meurthe-et-Moselle et la province de Sidi Kacemau Maroc. Porté par l’association Khamsa en Franceet par la Fondation de Had Kourt pour le dévelop-pement au Maroc, ce projet est axé sur les problé-matiques liées à l’enfance. Dans le cadre de cettecoopération, un plan annuel de formations à été misen place à Sidi Kacem pour améliorer les compé-tences des acteurs de la petite enfance sur place, etune structure de coordination et d’audit a été créée.Une psychologue française a été également embau-chée pour apporter son aide et ses compétencesdans cette région où les moyens humain autour dela protection de l’enfance sont très limités. Confiantdans la réussite de cette coopération, le gouverne-ment marocain s’est engagé pour la bonne réalisa-tion de ce projet. Il est important de préciser que lalégislation marocaine est déjà très complète dans cedomaine mais, comme souvent au Maroc, ce sontles moyens humains et matériels qui manquent leplus pour passer de l’écrit au concret.Site : http://association-khamsa.blogspot.com

KHAMSAProjet École pour tousLe prochain chantier École pour tous se déroulera du 25 avril au 10 mai prochains. Il aura pour cadre l’école Benim-guild, dans la commune Iquaddar (province d’El Hajeb, région de Meknes Rachidia Tafilalet). L’école, qui accueilleactuellement trois instituteurs et 79 enfants, dont 31 filles, sur six niveaux, a besoin d’être reliée en eau et en élec-tricité. Les deux salles de classe seront également isolées, et un système de chauffage est actuellement à l’étudepour que les enfants puissent suivre les cours dans de bonnes conditions, dans cette région où les hivers sont froids.Enfin, une bibliothèque / salle multimédia sera aménagée dans l’école, ainsi que des aires de jeux et des espacesverts. Les acteurs locaux, dont l’association Espace Citoyens, se mobilisent déjà pour que ce projet puisse voir le jour.Site : http://association-khamsa.blogspot.com

MCDAUne apiculture moderne, productive et génératrice de revenusLa population d'Ouled Ftata (province de Khouribga), commune rurale située dans une région semi-aride entre600 et 850 m d'altitude, est constituée de petits éleveurs – petits paysans très pauvres, cultivateurs et, très ré-cemment, producteurs de lait. Dans cette zone, l'apiculture reste très aléatoire et d'usage principalement familial.Mais le paysage alentours s'est quelque peu modifié ces dernières années dans les alentours, avec la plantationd'oliviers et l'expérimentation du « goutte à goutte », qui a fait tâche d'huile à Ouled Ftata. La sollicitation en 2007d'un jeune apiculteur amateur, et l'intérêt de plusieurs apiculteurs locaux, sont à l'origine de cet ambitieux projetporté par l'Association Dar Aït El Had El Maati à la MIR (Maison des initiatives rurales), initié et soutenu par MCDAet l'École nationale d'agriculture (ENA) de Mekhnès, et cofinancé par la Fondation OCP. Sur la suggestion d’un

professeur de l'ENA, il a été décidé de développerl'arboriculture mellifère en complément de la floreexistante, très riche en début de saison. Les arbresdoivent en effet prolonger les rentrées de pollens etde nectars indispensables aux abeilles, et apporterleur lot dans l'équilibre du paysage d'Ouled Ftata.La structure de la ruche traditionnelle ne permet pasà l'apiculteur de visualiser l’état général de cettedernière, et donc de prendre les dispositions néces-saires à son entretien et son maintien. Dans detelles conditions, la récolte annuelle demeure aléa-toire : celle-ci est en moyenne de 1 à 2 kg et aumieux de 5 à 6 kg par ruche.

Les principales différences entre la ruche tradition-nelle et la ruche à cadre résident dans la préserva-tion du lieu de vie de la colonie, et dans unrendement annuel de plus de 15 kg de miel parhausse, avec la possibilité de rajouter des haussessupplémentaires. Si l'environnement mellifère lepermet, plusieurs récoltes pourront donc avoir lieudans l'année, cette activité devenant dès lors rému-nératrice. L'acquisition de connaissances complé-mentaires est néanmoins indispensable pour mieuxconnaître cet environnement. Une formation pra-tique sera dispensée par un apiculteur profession-nel, tandis que des formations plus théoriquesseront délivrées par des apiculteurs amateurs mem-bres de MCDA. Un horticulteur professionnel est parailleurs chargé de former des apprentis pour pro-duire des boutures et semis. Enfin, un local mielleriepermettra d'extraire et mettre en bocaux le mielproduit, permettant à la filière miel d'Ouled Ftatade se développer. Une histoire à suivre...Contact : [email protected]

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Fédération des associationsde Figuig Maroc-FranceSéminaire sur le rôle des migrantsdans le développement de laRégion de l’OrientalComment dynamiser l’action des migrants dans le déve-loppement de la Région de l’Oriental ? Cette dernière esten effet l’une des régions du Maroc dont la diaspora estla plus importante. C’est cette richesse humaine, disper-sée dans les grandes villes du Maroc et dans plusieurspays d’Europe, qu’il s’agit de mobiliser pour agir avec ellesur le développement du territoire de l’Oriental.

À cette fin, l’association Migrations & Développement etla Fédération des Associations de Figuig Maroc-Franceont organisé à Figuig, les 29 et 30 octobre derniers, avecl’appui de l’Agence de l’Oriental, de l’ADS, et de la Com-mune de Figuig, un séminaire qui a rassemblé des asso-ciations de migrants originaires de l’Oriental, ainsi quedes associations de développement local venant des dif-férentes provinces de l’Oriental. Avec les administrations(notamment le ministère de l’Agriculture) et les collecti-vités locales, ces organisations ont réfléchi ensemble au-tour des questions suivantes : - Comment intégrer les initiatives collectives et indivi-duelles des migrants dans les plans et stratégies aux ni-veaux tant local que régional et national ?- Comment bâtir une coordination entre migrants et lesacteurs locaux ? Pendant deux journées de réunions et de visites de ter-rain, plus de 130 participants1 ont échangé sur leurs pra-

tiques et sur les collaborations qui pouvaient se tisserentre acteurs locaux et associations de migrants. Des travaux, il est ressorti les conclusions suivantes : - Les associations de migrants, les associations locales etles élus locaux de l’Oriental doivent se concerter sur lesprojets pour que chacun se trouve valorisé dans les ac-tions de développement : quand chacun agit sur son ter-rain, il n’y a pas de contradiction entre les intérêtsrespectifs des élus, des associations de migrants et desassociations locales.- Les Plans Communaux de Développement (PCD) sontun bon outil pour impliquer les migrants de la communedans les projets communaux. Cependant, les migrantssont en demande d’information sur les PCD.- Les associations de migrants originaires de l’Oriental ontbesoin de renforcer leurs capacités pour soutenir des pro-jets de développement dans leur village ou ville d’origine.- Des journées de travail et de réflexion sont à prévoir surle soutien que les migrants peuvent apporter pour lacommercialisation des produits du terroir (la PlateformeEuro-marocaine Migration-Développement-Citoyenneté-Démocratie se penchera sur la question) sur les marchésintérieurs (Maroc) et extérieurs (international) : les mi-grants de l’intérieur peuvent agir sur le marché national,les migrants internationaux sur les marchés à l’exporta-tion.- Le projet de créer un collectif ou une structure de coor-dination des associations de migrants agissant sur le dé-veloppement de l’Oriental est sur la table. - Il a été proposé de faire de la journée du migrant (le 10août), dans chaque commune, un moment de rencontreentre associations de migrants, éluEs et associations dedéveloppement local, pour favoriser les partenariats,synergies et convergences nécessaires à l’élaboration etla mise en place de projets communs.- Il est proposé d’organiser un autres séminaire sur lemême thème en 2014, qui pourrait se tenir dans uneautre ville de l’Oriental.Site : www.faf-mf.org1 Parmi ces 130 personnes, étaient présents les représentants de 14associations de migrants (France, Belgique, Hollande) et de 18 asso-ciations de développement local marocaines (Oujda, Jerada, Nador,Taourirt, Figuig), des élus locaux (dont l’ajointe au maire d’Aubervillierset le Président de la Commune de Figuig), des responsables des ad-ministrations décentralisées, et des étudiants de l’Université d’Oujda.

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Une année foisonnanteVoici un aperçu en images d’une année riche en activités.

Participation au Village des enfants « copain du Monde »Une délégation marocaine composée de trois enfants et d’un accom-pagnateur a participé, du 9 au 23 août, au village des enfants « copainsdu Monde » 2013 organisé par le Secours populaire français.

Réalisation d’un filmEn collaboration avec son association partenaire à Paris, l'associationa réalisé un film éducatif qui a été projeté au siège local de l'associa-tion, puis en août à l’occasion d’un festival de films.

14 septembre – Distribution de livres et cahiersL'association a distribué des livres et des cahiers aux élèves de l’écoleAit Hammou.

6 octobre – Participation au Forum des Alternatives MarocL’association était présente à ce Forum qui avait pour thème « le dia-logue parallèle pour une réelle place de la société civile dans laconstruction de la démocratie ».

8 octobre – Exposé sur l’agricultureAssuré par Mohamed Messoudi, cet exposé portait sur le projet de« Maroc vert », les produits locaux et les moyens utilisés pour augmen-ter la production.

9 novembre – Excursion à véloLa commission des sorties et excursions de l’association a organisé unerandonnée cycliste à travers les champs, les Kasbahs, le désert, jusqu’ausiège local de l’association.

12 novembre – Rencontre avec les représentants de l’associa-tion AP2i (Paris) à propos de projet CinéMouvantCe cinéma itinérant ira de village en village pour projeter des films à celleset ceux qui ne sont jamais alléEs au cinéma ou n'y vont pas souvent.

8 et 10 décembre – Organisation d’une fête pour les enfantset les femmes

Site de l’association :http://associationdadghddine.azurewebsites.net

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KHAMSARegards de migrantsKhamsa vient de publier Regards de Migrants, re-cueil de témoignages et de parcours d’une dizainede migrants de Nancy et de ses environs.

actualité du réseauKHAMSADes activités tous azimuts pour la Semaine de la solidarité internationale

Le samedi 23 novembre dernier, Khamsa clôturait sa Se-maine de la solidarité internationale en participant à lajournée sur le Droit à l’éducation pour tous organisée parle réseau IDD. Cette semaine de la solidarité sans fron-tières avait commencé le week-end précédent par le mar-ché du monde solidaire de Nancy, organisé par le collectifassociatif LorSud et le Conseil général de Meurthe et Mo-selle. Ce marché, qui rassemble pas moins de 80 associa-tions de toute la région Lorraine, mêle vente de produitsartisanaux et activités de sensibilisation à la solidarité in-ternationale et au développement. Fidèle à ce rendez-vous depuis sa création, Khamsa y tenait un stand où,entre des produits de l’artisanat marocain et les dernières

publications de l’association, on pouvait fleurir de quelques pensées solidaires un arbre à palabres conçu par lecélèbre calligraphe marocain Mohammed Qarmad, qui s’est rendu disponible pour les enfants de la ville de Van-dœuvre en les accueillant dans des ateliers de calligraphie organisés par l’association. Le matin même, c’est aulycée Emmanuel Héré de Laxou, partenaire de Khamsa lors des chantiers Écoles pour tous, que les élèves ont étésensibilisés aux problématiques liées à l’éducation autour de projections-débats. Certains lycéens ont d’ailleursrejoint l’association pour se mobiliser lors de ses diverses activités. Toujours dans le cadre de la Semaine de la so-lidarité internationale, l’association Khamsa a également organisé une table ronde sur la question du systèmeéducatif marocain, en présence de M. Moulay Ali El Idrissi, membre du groupe de réflexion sur l’école publiquemarocaine. Cette rencontre était précédée de la présentation d’un recueil de témoignages et d’une exposition,Regards de migrants. Cette semaine chargée en participation et en mobilisation a montré qu’il était possible deréunir de nombreuses personnes autour de causes solidaires. On aimerait que cette semaine dure un peu pluslongtemps...Site : http://association-khamsa.blogspot.com

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KHAMSAProjet – Les migrants dans les OMDLes Objectifs du millénaire pour le développement sontactuellement observés à la loupe par l’ONU, dans l’op-tique d’avancer sur les orientations post-2015. Dans cettedynamique, Khamsa, comme d’autres acteurs, s’est mo-bilisée pour que les droits des migrants soient reconnuset gérés à un niveau mondial, et non à l’échelle de chaquepays, avec les politiques répressives qui en découlent.L’ONU, estimant que les questions liées à la migrationsont transversales aux autres OMD, n’a pas estimé utiled’inscrire ces problématiques dans les nouvelles orienta-tions post-2015. C’est dans ce contexte que Khamsa, as-sociée à ses partenaires (LorSud, l’ATMF et le Mouvementpour une alternative non-violente de Nancy), a organiséle 18 décembre dernier, journée internationale des mi-grants, une conférence sur le thème de la gouvernancemondiale des migrations. Lors de cette conférence, LucasMartin, directeur du CIEMI (Centre d’informations etd’études sur les migrations internationales) et PedroVianna, rédacteur en chef de la revue Migrations Société,ont abordé les questions suivantes : quelles sont les mi-grations dans le monde ? Quelles sont les tentatives derégulation mises en place ? Quelles alternatives ? Et nous,citoyens, associations, que pouvons-nous faire ?Site : http://association-khamsa.blogspot.com

Fonds régional dedéveloppement dela vie associative

parcoursmilitant

De l’ATMF-BHL à IDDMohammed, tu as été parmi les membresfondateurs du réseau IDD en France, peux-tunous rappeler les conditions de création duréseau ?Le rôle positif de l’immigration en France etau Maroc, les différents projets de dévelop-pement et de solidarité des associations is-sues de l’immigration, les difficultés querencontrent ces associations au Maroc : ces

éléments ont débouché sur plusieurs questions. J’en citerai deux : commentaider et organiser ces associations de solidarité issues de l’immigration à ac-complir leurs missions ? Le développement est- il possible sans la démocratie ?Moi ainsi que d’autres personnes et associations nous sommes attelés à la ré-flexion pour répondre à ces questions. Fin 1998 est née l’idée de s’organiserpour susciter la réflexion et l’échange entre associations et avec différents par-tenaires. Début 1999, nous avons créé le réseau Immigration DéveloppementDémocratie, alors composé de huit associations et de quelques personnes res-sources. Un groupe de travail d’appui au projet s’est constitué pour travaillersur trois axes : santé, développement culturel, infrastructures. Au mois de juin1999, j’ai rédigé avec Abdallah Zniber le premier bulletin IDD Infos, qui en estaujourd’hui à son 39ème numéro. En septembre 1999, nous avons lancé le projet« 10 villages, 10 bibliothèques pour l’an 2000 ». Cette idée est devenue réalitégrâce à la mobilisation de l’ensemble du réseau en France et au Maroc. Depuis,ce projet a pris de l’ampleur, devenant la référence principale des actions duréseau IDD.

Tu es de nouveau membre du bureau d'IDD. Comment vois-tu l'évolution duréseau IDD et ses perspectives d'avenir ?IDD permet de mettre en valeur le dynamisme et le potentiel des associationsmembres issues de l’immigration. Notre évolution naturelle est de renforcerdes démarches participatives, démocratiques, dans les projets des associationsmembres, avec une meilleure prise en compte du genre et une véritable im-plication des citoyens. L’autre axe prioritaire est de contribuer au développe-ment des partenariats entre les différents acteurs de développement(associations issues de l’immigration et collectivités), ici et là-bas, dans la luttecontre les exclusions et les inégalités et pour un développement humain soli-daire. Un autre axe est de tisser davantage de liens avec des organisations im-portantes aux niveaux européen et international et avec des collectivitésterritoriales en France et au Maroc.

Quels sont les projets qui te tiennent à coeur ?Je suis plus favorable aux projets liés à l’éducation et aux initiatives écono-miques à finalité sociale qui participent à la construction d'une nouvelle façonde vivre et de penser l'économie, en plaçant l’humain au centre du dévelop-pement économique et social.

Propos recueillis par Abdallah Zniber

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Coordination éditoriale& maquetteRaphaël Mège

Rédaction & contributionsMohammed BazzaHorya FadelaneRaphaël MègeLaure SimoutreAbdallah Zniberet les membres du réseau

Photo de couvertureMohamed Bougezda

ISSN : 2268-0748

Tous les numéros d’IDD infos sontconsultables sur notre site :www.idd-reseau.org

Ce bulletin est édité avec lesoutien de :

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Mohammed Bazza