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La Fondation canadienne des champs de bataille VOYAGE D’ÉTUDES DES CHAMPS DE BATAILLE 2007 POUR LES PROFESSEURS ET ÉTUDIANTS D’UNIVERSITÉ SUR LES TRACES DE NOS SOLDATS MERCI...CBF PATRONS!!! Automne 2007

VOYAGE D’ÉTUDES DES CHAMPS DE BATAILLE …...M. Charles Darrow M. Fred Davies M. Lawrence E. Davies Capc Edward M.Davis M. David Doty M.W.Alexander B. Douglas M. L. Carle Duval

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La Fondation canadienne des champsde bataille

VOYAGE D’ÉTUDESDES CHAMPS DE BATAILLE 2007

POUR LES PROFESSEURS ET ÉTUDIANTSD’UNIVERSITÉ

SUR LES TRACES DE NOS SOLDATS

MERCI...CBF PATRONS!!!

Automne 2007

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Donateurs à vieBourse des directeurs de la Fondation canadienne de la bataille de NormandieBourse de Hollinger Inc. Bourses de Power CorpBourse de la fondation Macdonald Stewart Bourse de la famille SouthamBourse de la W. Garfield Weston Bourse de General Motors DefenceBourse Molson Bourse WilsoneBourse du 75e anniversaire de la Légion royale canadienne Bourse ATCOBourse McCain Bourse Michael Potter

Mgén Clive AddyM. Jeffrey AustinM. William M. BaggsLgén Charles H. BelzileCapt William BonnarM. J.C. BrodeurBgén Ronald B. ButtonM. Hugh C. ChaddertonM. Chris ChanceMaj G. Vincent ClarkCol. John H.C. ClarryM. et Mme John CleghornSection de Comber d’I.O.D.E.Lcol Robert G. DaleBgén Duane DalyM. Charles DarrowM. Fred DaviesM. Lawrence E. DaviesCapc Edward M. DavisM. David DotyM. W. Alexander B. DouglasM. L. Carle DuvalM. Donald A. ElliottM. et Mme D. ErkerM. John FeduckMme Margaret R. FilionM. Bernard J. Finestone

Maj (ret) Robert B. FirlotteM. J.M. ForsterLt Gordon FosterLcol (H) Jack R. GarneauM. Timothy GaultM. J. L. GranatsteinGovernor General's Foot Guards,

Mess des capraux et soldatsM. Charles GruchyM. Geoffrey HayesM. Philip HowlandM. Ian L. JenningsM. Harold V. JonasMme Yvonne LeenaersBgén W. Donald MacnamaraM. S. A. MacTaggartMme Georgina H. MatthewsM. Keith MaxwellAdrian M. MacdonaldMme Kathleen D. MiddletonMaj Francis H. MilledgeM. W.J. Bill NeilM. Melbourne A. NeilyM. Kenneth O. NewellCapt C. Patrick NixonM. Robert H. O'HaraCol John Parker

M. P. A. RoggeveenRoyal Alberta United Services

InstituteM. Jeff ShankM. William C.C. SilverM. Harold F. SnyderM. Wilson SouthamMme Gwen TaylorMGen. A. James TedlieM. Andrew TheobaldCol. James H. TurnbullM. David TurnerCapt. Scott H. UsborneM. William G. WhitesideWilhampton Ltd.M. John B. WilkesMs. Jill WilliamsM. W. McKenzie WoodMme Shelagh WhitakerM. W. Peter WrightL.Col. Ed van EltenM. Frank Vera

Donateurs annuels de 2007

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« Cette année encore, le voyage d’études de la FCCB a été unegrande réussite. La Fondation a choisi 16 étudiants assidus,curieux et enthousiastes venant de tous les coins du pays. Avec leLcol David Patterson, qui a déjà participé au voyage comme étu-diant et comme chef de groupe, nous avons passé les premiersjours à explorer les champs de bataille des environs d’Arras et dela Somme.Sur la crête de Vimy, Kyle Hogaboam nous a parlé de la bataille,à l’ombre du spectaculaire monument commémoratif national,œuvre de Water Allward. Nous nous sommes réunis dans lecratère de Lichfield, où Alex Souchen et Simon Theobald nous ontparlé de deux soldats tombés au combat qui faisaient partie de la2e Division du Général Burstall. L’un d’eux était Ellis Sifton, quia mérité la Croix de Victoria à Vimy. Todd Hoffman nous a parléde Max Luloff, qui est originaire de la vallée de l’Outaouais, oùhabite Todd, et dont la sépulture se trouve dans l’annexe de Bully-Grenay. Au cimetière La Chaudière, Nicole Gale a relaté l’histoirede l’un de ses parents, Arnold Gale, lui aussi mort sur le frontouest. Dans le cimetière de Cabaret Rouge, Allan O’Hagan nousa présenté George Miller, tué le deuxième jour des combats sur lacrête de Vimy. Jon Baker a parlé au groupe d’Allan Hamacher,l'un des milliers de Canadiens portés disparus dont le nom estinscrit sur le monument commémoratif de Vimy.Le temps gris et venteux a marqué notre voyage vers Dieppe, oùle groupe a étudié les décisions ayant mené à ce raid si coûteuxmené en 1942.L’exposé d’Andrea Quaiattini, sur la plage principale, a bienprésenté le tableau d’ensemble. Le grand-père de Shantel Keys acouvert la retraite du South Saskatchewan Regiment de Pourville.Il s’est sorti vivant de la bataille. Les exposés de Shantel au pontMerritt à Pourville et au cimetière de Dieppe ont donné un bonaperçu des coûts humains de cette journée terrible qui s’est

déroulée il y a 65 ans.Nos étudiants ont été des ambassadeurs de choix tout au long duvoyage d’études, mais ils le furent particulièrement quand ils ontreprésenté la Fondation les 6 et 7 juin. Le Lgén Belzile [ancienprésident de la FCCB] a dirigé les cérémonies de la Fondation, le7 juin, au Mémorial de Caen, à la Place de l’Ancienne Boucherieet à l’Abbaye d’Ardenne. Les trois cérémonies étaient bien organ-isées et regroupaient beaucoup de monde, grâce en partie au tra-vail de Céline Garbay, vice-présidente de la Fondation en France.Notre séjour en Normandie a été marqué par des journées longues,mais instructives. Nous avons attentivement exploré les plages dudébarquement, et le directeur de la FCCB, Alec Douglas, aexpliqué comment la flottille de dragage de mines a ouvert la voievers la plage d'Omaha. Zach Mantle est lieutenant dans lesQueen’s Own Rifles of Canada. Son uniforme a donc soulevébeaucoup de commentaires quand nous nous sommes réunis àBernières-sur-mer, où le régiment de Zach a débarqué sur la plagele jour J. Sous l’inspiration des récents travaux de Marc Milner,nous avons aussi emprunté le chemin qu’a suivi le North ShoreNew Brunswick Regiment pour livrer son combat afin d’entrer àSaint-Aubin-sur-mer le jour J, puis se rendre jusqu'au village deTailleville, où une embuscade a décimé l'une des compagnies deson quartier général. Chris Hyland nous a parlé d’ArchieMcNaughton, un commandant de compagnie âgé de 41 ans qui aété tué à Tailleville ce jour-là. Richard Lamontagne a relaté l’his-toire de Bruno Leblanc, un autre soldat originaire du Nouveau-Brunswick qui a été enseveli près de McNaughton, dans lecimetière de Beny-sur-mer.Dans les jours qui ont suivi, les étudiants ont appris l’importancede lieux comme Putot-en-Bessin, Authie, Buron, Carpiquet, Point67 et Tilly-la-Campagne. Nous avons parlé de barrages d’ar-tillerie, de Nebelwerfer, de positions en contre-pente, d’ETST etdes effets de la puissance aérienne. Nous avons arpenté leschamps de bataille où se sont déroulées les opérations Spring,Tractable et Totalize. Un élève participant au voyage d’études,Mackenzie Brookes, a rappelé l’affreux combat que l’AlgonquinRegiment et le British Columbia Regiment ont livré sur la colline140 en août 1944.Toutes ces discussions ont fait en sorte que l’histoire de chacundes soldats canadiens est devenue beaucoup plus émouvante. KyleHarris nous a parlé de Thomas Albert Lee Windsor, tué après lacapture de l’Abbaye d’Ardenne. Alyssa Cundy et Amy Fallis nousont présenté deux jeunes Canadiens tués le 14 août 1944 dans labataille qui s’est déroulée au sud de Caen; ils ont été ensevelisensemble dans le cimetière de Bretteville. Par des exposés, deslectures et des chants (plus d’une fois, on a pu entendre la bellevoix de Jennifer McFarlane au milieu des pierres tombales), cegroupe d’excellents jeunes Canadiens en sont arrivés à mieuxcomprendre la contribution des générations passées à la libérationde l’Europe. »

Au cours du quatorzième voyaged’études annuel de la Fondationcanadienne des champs debataille organisé pour les étudi-ants d’université, 16 jeunes histo-riens de partout au Canada onttraversé le Nord de la France,analysant les batailles qui ontmarqué les deux guerres mondi-ales. Leurs directeurs du pro-gramme étaient M. GeoffreyHayes, Ph. D., professeur agrégé

du département d’histoire, à l'Université de Waterloo, et leLieutenant-colonel David Patterson, du Collège de commande-ment et d’état-major de la Force terrestre canadienne, qui revenaittout juste d’un déploiement en Afrique. Ce sont tous deux d’an-ciens élèves de notre programme d’études des champs de bataille.M. Hayes livre ses impressions :

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« Sur la crête de Vimy se dresse aujourd’hui un gigantesquemonument. Avec ses deux hautes tours blanches, la structureest belle et très impressionnante. Cependant, ce sont les statuesqui l’entourent qui le rendent unique, car elles symbolisent laréflexion, le deuil et la souffrance. La plupart des autresnations qui ont participé aux guerres mondiales ont choisi deglorifier leurs morts et de rendre hommage à leurs victoires.Cependant, les Canadiens ont choisi de présenter dans leurmonument le deuil et l’affliction, tandis que la taille et l’éclatde la structure ajoutent de la splendeur d’une façon différente.Le gouvernement britannique aurait, semble-t-il, préféré que lemonument de Vimy respecte les normes du Commonwealth,mais les Canadiens ont insisté pour que le monument de Vimysoit unique.Ici même, en avril 1917, les soldats canadiens se battaient. Ilsont fait une avancée de 1 200 mètres du côté peu incliné de lacolline (et non sur le versant abrupt comme pourrait le laisserpenser l’emplacement du monument). Ils avaient quatre objec-tifs à atteindre, qui correspondaient en gros aux trois lignes dedéfense allemandes. Les soldats connaissaient bien le terrain,étant donné qu’ils s’étaient entraînés et s'étaient déjà exercés àmener l’attaque sur une réplique pleine grandeur de la colline.Afin d’aider l’infanterie à tenir sa position contre un feu défen-sif nourri, les sapeurs avançaient avec l’infanterie en trans-portant des sacs de toile remplis de munitions. La bataille aduré trois jours, coûtant 3 998 vies canadiennes, mais les qua-tre objectifs ont été atteints.La bataille de la crête de Vimy n’a pas été la plus importantede la guerre, ni celle qui a coûté le plus en vies humaines, maisil y a quelques autres facteurs qui en font un événement sus-ceptible de faire vibrer notre fibre nationaliste. C’était en effetla première fois que les quatre divisions canadiennes combat-taient ensemble. C’était aussi la première fois qu’un officiercanadien, le Général Arthur Currie, était promu commandantsuprême. En outre, plus de la moitié des Canadiens étaient desvolontaires. C’est ainsi que la victoire de la crête de Vimy futconsidérée non pas comme une victoire britannique à laquelleles Canadiens avaient participé, mais plutôt comme la premièrevraie victoire des Canadiens.Le mythe se résume maintenant en une phrase : "Nous avonsgravi la crête de Vimy comme Néo-Écossais et Albertains, etnous en sommes descendus Canadiens. "La phrase qui marque le jour du Souvenir est "On se souvien-dra". La question demeure : "On se souviendra de quoi?".

Comme Canadiens réalistes, et certainement commechercheurs-boursiers en histoire réalistes, nous nous sou-venons très bien de quoi. Les statistiques, comme le nombre desoldats partis au combat, le nombre de ceux qui en sontrevenus, les stratégies et les types de munitions utilisés, sontpréservées en permanence dans nos souvenirs ou, du moins,dans nos manuels. Mais nous étudions rarement pourquoi nousnous souvenons. Pourquoi la bataille de la crête de Vimy, outout autre volet des guerres mondiales, a de l’importance pournous, Canadiens? Pour quelle autre raison honorerions-nousautant cet endroit si ce n’était que, pour certains d’entre nous,le Canada y a fait ses premiers pas?Dans les faits, Vimy a été l'une des nombreuses réussites desCanadiens dans un long cheminement vers l’indépendance etle développement d'un esprit national. En outre, le souvenir de

Vimy est simplement l'un des nombreux faits dont lesCanadiens peuvent être fiers et représente une partie, petitemais quand même importante, de ce que nous sommes. »

« Le souvenir canadien et nos liens avec notre passé peuventposer les plus grands défis à un historien. Comment peut-onétablir des liens entre ce qui s’est passé au cours de la PremièreGuerre mondiale, il y a 90 ans, et aujourd’hui, particulièrementquand les survivants de cet événement sont maintenant mortset que la guerre se retrouve dans les annales de l’histoire mili-taire? Il est encore une question plus difficile : les historiens

Jennifer McFarlane, de StonyPlain, en Alberta (à l’ouestd’Edmonton), commence sacinquième et dernière année d’é-tudes de B.A./B.Ed. avec majeureen histoire, à l’Université deLethbridge. Enseignante promet-teuse, elle examine le rôle qu’ajoué la crête de Vimy dans lenationalisme canadien.

Kyle Hogaboam, étudiant endeuxième année de M.A. àl’Université de Calgary, en his-toire politique et militaire cana-dienne, a l’intention de terminerses études en éducation et dedevenir enseignant en scienceshumaines. Il examine : «Comment nous nous souvenonsde Beaumont-Hamel, Vimy etNeuville Saint-Vaast ».

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canadiens peuvent-ils prendre en perspective le souvenir alle-mand? Oui! En suivant les traces de ceux qui se sont battus eten visitant les monuments commémoratifs et les cimetièresétablis, nous, qui avons fait le voyage d’études des champs debataille canadiens, avons réussi à comprendre ce qu’il faut pourse souvenir.Beaumont-Hamel a été le site de la Première Guerre mondialeoù nous avons fait l’expérience la plus profonde. L’endroit a ététellement bien préservé. Hallucinant! Les lignes de tranchées,les cratères d’obus et les autres traits du champ de bataille sontencore aujourd’hui bien visibles. En suivant le sentier aménagépour les visiteurs (sous la direction des très compétents guidescanadiens du centre d’interprétation), on ne pouvait que ressen-tir la présence de l’histoire. Comme historiens en formation,nous apprenons à ne pas tenir compte des émotions et àchercher l’objectivité, mais il est impossible de se trouver surun sol où le Newfoundland Regiment a été presque décimé en1916 et de ne pas s’imaginer ce qui s’y est passé : voir sescamarades fauchés et continuer d’avancer parce que c’est toutce qu'on peut faire. Voilà comment les Canadiens font le lienavec le passé : honorer ceux qui sont tombés au combat enérigeant un monument commémoratif et en visitant les sites desbatailles. C’est la raison pour laquelle il y a des monumentscomme celui de la crête de Vimy : les Canadiens ont un endroitoù aller pour se ressourcer et pour se souvenir.Cependant, une visite des champs de bataille canadiens nereprésenterait qu’un fragment du souvenir de la PremièreGuerre mondiale si on ne tentait pas de comprendre les soldatsallemands qui ont combattu et sont morts aux mêmes endroitsque les soldats canadiens. Nous avons eu la chance de visiterNeuville Saint-Vaast, le lieu du dernier repos de 44 830 soldatsallemands, le plus grand cimetière allemand de la PremièreGuerre mondiale en France. À la fin d’une journée longue etéreintante, nous avons tenté de saisir l’importance du site;pourquoi les pierres tombales étaient différentes, quelle étaitleur signification cachée. Nous n’avons peut-être pas pumesurer toute l’importance de l’endroit, mais le simple fait demarcher entre les rangs de croix et de tenter de comprendrequelque peu la raison d’un aussi grand nombre de morts a servià nous rappeler que ce ne sont pas seulement les Canadiens quiont souffert de la perte de tant de personnes. Pour nous, jeunesCanadiens, et pour ceux qui doivent porter le flambeau du sou-venir, il est impossible d’oublier les vies innombrables qui ontété perdues ici.Au centre d’interprétation de Beaumont-Hamel, un poème estresté gravé dans mon esprit et c’est une réponse qui convient àla question, car nous ne choisissons pas la façon dont nousnous souvenons, mais nous devons tout simplement nous sou-venir. »

SouvenirLa destination de l’homme n’est pas son destin;

Chaque pays pour l’un est la patrieEt pour l’autre, l’exil.

Ici l’homme meurt dans la bravoureEn harmonie avec son destin et ce sol lui appartient.

Son village doit s’en souvenir.

« Le Mémorial de Thiepval s’élève sur une crête qui domine larégion de la Somme, où d’innombrables soldats britanniques ontcombattu et sont morts pendant le reste de la Grande Guerre.C’est un monument massif, dont les dimensions imposantesvous oppressent quand vous vous en approchez et que sonombre vous recouvre.La taille du monument est de loin son trait le plus marquant. Ilen dit long sur la mentalité britannique à l’égard de la bataille dela Somme et aussi de son coût. Pour les Britanniques, la bataillede la Somme signifie la destruction d’une génération – la finefleur de sa société lui a été volée pendant toute cette campagnequi a commencé de façon terrible et sanglante le 1er juillet1916. C’est par cette expérience que les Britanniques en sontvenus à voir collectivement la bataille de la Somme comme lesymbole de tous les sacrifices qu’a faits la Grande-Bretagnependant la Première Guerre mondiale. La taille du Mémorial deThiepval reflète cette idée de sacrifice et en même temps l'im-pose à chaque visiteur qu’intimident sa hauteur et sa profondeur.L’autre trait le plus marquant du Mémorial de Thiepval est con-stitué des 16 piliers – sur lesquels sont gravés les noms des 73367 soldats à qui "les aléas de la guerre ont refusé la reconnais-sance et l’honneur que leurs camarades ont reçus à leur sépul-ture". Les larmes aux yeux, j’avançais et ce que je voyais medonnait une leçon d’humilité. Il me semblait que les noms défi-laient à l’infini. Du sol jusqu’au sommet de chaque pilier, sihaut que je ne pouvais lire les derniers noms. Du Mémorial deThiepval, comme enlacé au symbole du sacrifice collectif bri-tannique à la guerre, émanait un sens d’individualité. Derrièrechaque nom, une histoire et une vie ont connu une fin abrupteavec la guerre. Le nombre infini de noms et d’histoires jamaisracontées et l’énormité du sacrifice individuel m’ont subjuguéet ont rendu ce souvenir impérissable. La taille du monument pourrait aussi donner une idée de l’am-pleur de la bataille elle-même. La bataille de la Somme était deloin la plus grande et la plus importante à avoir marqué le coursde la Première Guerre mondiale. Les Britanniques n’avaientjamais déployé une si vaste armée sur un champ de bataille. Lenombre de soldats de la Grande-Bretagne et du Commonwealthaffectés à la campagne de la Somme a rendu insignifiant le nom-bre de soldats envoyés à la rencontre de Napoléon un siècleauparavant et contre Hitler des décennies plus tard. En ce sens, lataille du Mémorial de Thiepval reflète l’ampleur de la bataille dela Somme aux chapitres des effectifs et du matériel. »En chemin vers le port de Dieppe, le groupe a escaladé lesfalaises et franchi les plages de galets où 3 367 Canadiens ont

Alex Souchen, d’Ottawa, enOntario, effectue sa dernièreannée d'études de premier cycle àl’Université d’Ottawa. Il s'in-téresse beaucoup à la SecondeGuerre mondiale et il aimeraitcontinuer ses études pour obtenirsa maîtrise en histoire militaire.Un point marquant du voyaged’Alex a été sa visite du Mémorialaux disparus de Thiepval.

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péri, un matin ensoleillé d’août.Les étudiants devaient faire une recherche sur un soldat canadi-en et en raconter l’histoire. Shantel Keys a fait à ses collègues lerécit de la lutte héroïque que son grand-père a livrée au cours dela bataille de Dieppe.« La partie la plus marquante du voyage de la FCCB a été pour

moi la visite de Pourville, un village français juste à l’ouest deDieppe. Désigné "plage verte", elle était l’objectif du SouthSaskatchewan Regiment au cours du raid de Dieppe, le 19 août1942.

J’ai toujours été fière de la contribution de mon grand-père àl’effort de guerre, mais jamais je ne le fus autant que quand j’aifait mon exposé à Pourville. Ce voyage a été pour moi un pèleri-nage, l’occasion de voir enfin l’endroit où a été vécu ce grandmoment dans l’histoire de ma famille. Mon exposé était unhommage que je rendais à mon grand-père et à d’autres soldatsqui se sont battus en ce jour tragique du raid de Dieppe.

Mon grand-père s’est battu, puis a été blessé et capturé sur laplage verte. Le caporal du South Saskatchewan Regiment ararement raconté à ses petits-enfants ce qui s’est réellementpassé, mais mon père a souvent répété comment son père aobtenu la Médaille de conduite distinguée quand il s’est battu àDieppe. Pendant le retrait des péniches de débarquement, leCaporal Herman Keys et d’autres soldats étaient blottis derrièreun ponceau à l’endroit où la rivière Scie se jetait dans laManche. Comme le feu était nourri, grand-papa a pris sa Bren,avec autant de munitions qu’il pouvait, et a franchi le ponceau,où il s’est retrouvé à découvert, en tirant sans arrêt pendant 20minutes. Cela a temporairement repoussé l’ennemi et, ainsi, seshommes ont pu battre en retraite. Quand grand-papa s’est arrêtépour régler le régulateur de gaz, les balles d’un tireur embusquél’ont jeté à la renverse en bas du ponceau et ont mis fin à seschances de regagner la péniche de débarquement. Grand-papa abientôt été capturé par les Allemands et a vécu le reste de laguerre dans un camp de prisonniers.

En voyant la plage où autant de jeunes hommes ont été tués etblessés, je n’ai pu qu’être très reconnaissante à mon grand-pèrede ne pas avoir tu son expérience à l’étranger. Pendant lesdernières semaines de la guerre, grand-papa tenait secrètementun journal. Mon souvenir le plus intense du voyage est la grandeémotion qui m’a envahie quand j’ai lu ce que grand-papa avait

écrit : « J’écris ceci uniquement parce qu'un jour, quelqu’unpourrait trouver cela intéressant et comprendre comment je mesens actuellement. » Et quand ces mots ont surgi du passé, j’airessenti une intense gratitude tant pour les efforts de grand-papacomme soldat que pour la transmission de ses récits à d’autres

personnes. Présenter l’histoire de grand-papa à ma première vis-ite à Pourville a été pour moi une expérience incroyable. »

« Avant le début du voyage, j’ai décidé d’étudier plus partic-ulièrement l’opération Totalize. Je connaissais passablementbien le sujet parce que j’avais eu la chance de parler à mongrand-père, le Col Harvey E. Theobald, et que j’avais pu recueil-lir un certain nombre de ses récits. Cependant, je n’avais jamaisétudié les détails de l’opération. Après avoir lu diverses interpré-tations des événements et analysé les cartes, j’ai eu l’impressionque je comprenais mieux ce qui avait réussi ou ce qui avaitéchoué pendant ces quatre jours d’août 1944. Quoi qu’il en soit,il était clair que ma compréhension reposait seulement sur desmots écrits et sur des flèches tracées sur une feuille de papier.Malgré le nombre de photographies que j’avais vues et même defilms que j’avais regardés et qui décrivaient (certains avec plusde précision que d’autres) des événements particuliers, tout celame semblait un récit imaginaire.

C'est uniquement quand je me suis retrouvé sur les champs quiséparent Lorguichon et Cintheaux que j’ai eu l’impressiond'avoir une perspective plus réelle de l’opération Totalize etl’ensemble de la campagne. Au milieu de ces vastes terrains enculture, vous pouvez vous représenter le blé atteignant la tailledes soldats qui devaient s’y frayer un chemin la nuit. Sur le solmême, vous pouvez comprendre pourquoi chaque pente, silégère fut-elle (et un simple chiffre sur une carte), avait autantd’influence sur la planification et le résultat d’une opération.

J’ai tenté de me représenter la trépidation et la confusion que leshommes ont dû ressentir quand, aux petites heures du matin du7 août, plus d’un millier de bombardiers de la RAF et de laRCAF ont pilonné les positions ennemies avant que les régi-ments de blindés et d’infanterie ne passent à l’attaque. Malgrél’utilisation de balles traçantes, de fumées colorées et du clair delune artificiel, il était presque impossible pour les soldats devoir et de s’orienter dans la poussière et l’obscurité. Pendant quej’étais là, je ne pouvais que penser à la façon dont mon grand-

Shantel Keys, d’Abbotsford, enColombie-Britannique, commencesa quatrième année d’études depremier cycle (alternance travail-études) en histoire. L’histoire mil-itaire a occupé une partie impor-tante de sa vie parce que songrand-père s’est battu à Dieppe etelle a souvent entendu ce qu’il enracontait pendant qu’elle étaitenfant. Le voyage organisé par la

FCCB lui a donné l’occasion de revivre un pan de l’histoire de safamille.

Simon Theobald a aussi produit un texte sur son grand-père, unofficier dont les actions remarquables auprès du Fort Garry Horse,

tout au long de la Seconde Guerremondiale, furent l’inspiration deson exposé sur l’opérationTotalize. Simon, de Quispamsis,au Nouveau-Brunswick, poursuitdes études de troisième cycle àl’Université d’Ottawa. Il faitactuellement des recherches surl’expérience des Afro-canadiensdans les forces armées et au payspendant la Seconde Guerre mon-diale.

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père avait décrit la coordination de la première phase commequelque chose ressemblant à l’aveugle conduisant l’aveugle.Soudain, j’ai pu plus facilement comprendre l’horrible expéri-ence du British Columbia Regiment et de l'AlgonquinRegiment, qui se sont retrouvés perdus et exposés, la nuit, sansappui. En fin de compte, j’ai pu saisir sous une perspective pluslarge l’effort et le sacrifice exigés d’hommes qui, comme mongrand-père, devaient accomplir leur tâche difficile et dan-gereuse.

Bien que je me pose encore des questions sur les tactiques util-isées par le Général Simonds pour l’opération Totalize et que jeme demande s’il n’avait pas, en fin de compte, manqué l’occa-sion de surprendre les Allemands dans une position vulnérable,je peux maintenant apporter des réponses à de grandes questionssur l’opération. En premier lieu, l’offensive la nuit, combinée àl’utilisation de bombardiers lourds, a entraîné beaucoup de con-fusion et a fait en sorte que des objectifs ont été manqués. Enoutre, malgré le fait que l’opération n’ait pas permis de comblerla lacune, les Canadiens, les Britanniques et les Polonais ontquand même réussi à effectivement franchir la route Caen-Falaise, un élément essentiel à la réussite de l’opérationTractable par la suite.

Les historiens ne pourront jamais comprendre vraiment ce queles soldats ont vécu et ressenti à ce moment. Quand même, dupoint de vue universitaire et de mon point de vue personnel, enmettant le pied sur le sol de la Normandie, entouré de collègues,de mentors et d’amis, j’ai pu acquérir une meilleure compréhen-sion et une meilleure appréciation du sacrifice fait par lesCanadiens ainsi que du rôle qu’ils ont joué dans l’histoire denotre pays. »

« L'un des aspects que j’ai le plus aimés dans le voyage d’é-tudes des champs de bataille a été d’examiner la vie dequelqu’un et de raconter son histoire.

Pour préparer l’exposé sur mon soldat, je me suis donné deuxcritères de sélection : en premier lieu, je désirais rencontrer lafamille de la personne sur laquelle je ferais mon exposé. Ensecond lieu, je voulais offrir un exposé sur quelqu’un qui étaitordinaire. Par ordinaire, je veux dire quelqu’un qui a mené unevie simple, comme vous et moi. Je désirais parler de quelqu’unqui avait connu un passé humble et qui est demeuré anonymetout au long des événements ayant marqué la Seconde Guerremondiale. Je désirais en apprendre plus sur quelqu’un qui

représentait le Canadien moyen du temps. En préparant cetexposé, je me suis fixé un but : je désirais apprécier la réalitétragique de la Seconde Guerre mondiale à travers les yeuxd’une personne qui a combattu et est morte pendant cetteguerre.

Je dois cependant avouer qu'en raison de mes origines cul-turelles, j'ai fait preuve d'une certaine partialité. Comme je suisfrancophone, acadien et originaire du comté de Restigouche,dans le nord du Nouveau-Brunswick, je ressens un attachementparticulier pour les soldats du North Shore Regiment(Nouveau-Brunswick), qui, au départ, recrutaient dans moncoin de terre natale. Les membres de mon régiment actuel, lesGovernor General’s Foot Guards, naturellement, m’intéres-saient aussi particulièrement.

Avec un peu d’aide du Lcol David Patterson, j’ai finalementdécidé de suivre les traces d’un soldat du North Shore. Monexposé portait sur le Soldat Bruno Leblanc, un bûcheron acadi-en joyeux, mais timide, qui a passé son enfance dans la petiteville de Balmoral, au Nouveau-Brunswick, à quelques maisonsde chez mes grands-parents Lamontagne et Fontaine.

Quand j’ai préparé cet exposé et pendant que j’arpentais lesplages de Saint-Aubin et mettais le pied sur le sol des environsde Carpiquet, j’en suis venu à comprendre que l’identiténationale et la politique ne suffisent pas pour expliquer com-ment des milliers de personnes comme Bruno Leblanc se sontenrôlées dans les Forces canadiennes. Beaucoup trop souvent,ce sont de multiples facteurs, des facteurs qui peuvent sembleraujourd’hui ne pas avoir trop d’importance, qui permettentd’expliquer pourquoi et comment des milliers de jeuneshommes ont formé les bataillons du Canada.

Malgré les mystères et les motifs personnels qui contribuent àexpliquer le service que l’on rend à son pays, on ne peut nier labravoure et l’altruisme des milliers de Canadiens anonymesqui, comme Bruno, sont morts au front. Le souvenir de leursacrifice, de leur altruisme et de leur dévouement leur asurvécu et, je l'espère, nous survivra à nous tous. »

Richard Lamontagne, deCampbellton, au Nouveau-Brunswick, s’est attelé à la tâchede façon entièrement différente.Richard en est à sa deuxièmeannée de maîtrise en études desconflits, à l’Université Saint-Paul,à Ottawa. Depuis quatre ans, il estmembre des Governor General'sFoot Guards. Son exposé portaitsur le Soldat Bruno Leblanc.

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« L’enthousiasme a marqué le

début de mes recherches sur Mme Mary Climpson, la femmedont l’histoire est racontée au cimetière de Dieppe. Le faitqu’elle ait été membre éminente de l’Armée du Salut britan-nique a sans doute beaucoup contribué à ce que l’Armée duSalut crée une page Web consacrée à Mme Climpson. Le sitefournit une notice biographique assez détaillée de MmeClimpson ainsi que sa notice nécrologique et un article de mag-azine publié à sa mort. Comme on trouve tant d’information surelle et étant donné le rôle unique qu’elle a joué au cours de laSeconde Guerre mondiale, je pensais que quelqu’un avait déjàraconté l’histoire de Mme Climpson au cours d’un autre voy-age. Eh non! Après mon exposé, le Lcol Dave m’a dit que, bienqu’il soit venu au cimetière de Dieppe année après année, il n’ajamais appris qui était cette dame. Bien sûr, il encourageait lesétudiants à porter un regard particulier sur sa tombe, étantdonné qu’elle est assez distinctive : une Britannique tuée en1940, ensevelie avec des soldats canadiens, dont la majoritésont morts le 19 août 1942. Mais c’est là à peu près tout ce quel'on savait de cette dame. J’ai trouvé la situation assez para-doxale. D’une part, Mme Climpson était bien connue à causedu moment, de l’endroit et de la raison pour laquelle elle étaitensevelie dans le cimetière de Dieppe. Et pourtant, comme desmilliers d’autres, elle était anonyme et inconnue, simplementun nom, sur une pierre tombale, dans un cimetière. Une écras-ante impression de désespoir…

Cette impression d’anonymat m’a habitée pendant toute la suitede mon séjour en France. Les historiens ont souvent été cri-tiqués parce qu’ils ne fouillaient pas dans la vie personnelle dessoldats. Ils examinaient plutôt les brigades, bataillons, divisionset autres formations majeures afin de comprendre la guerre.L’étude de la guerre à grande échelle donne un sens de continu-ité et de progression, concepts importants qu’il est difficile desaisir quand on examine un conflit à une échelle beaucoup pluspetite. Je me rends compte que, récemment, les historiens ontfait un effort concerté afin d’examiner la guerre et le conflit debeaucoup plus près, presque intimement. Les exposés que nousavons faits sur les soldats s'inscrivent dans cette veine. Et mal-gré tout, on n’a jamais l’impression que cela suffit. Nous neconnaîtrons jamais toutes les histoires; nous ne connaîtronsjamais tous les noms; nous ne visiterons jamais toutes lestombes; nous n’irons jamais dans tous les cimetières.Cependant, ceux qui s’y trouvent ne méritent rien de moins. Jeme rends compte que ces aspects ne pourront jamais être concil-iés et qu'à ma façon, j’aide à transmettre le souvenir de ces sol-

dats en faisant partager mon expérience aux autres. Cependant,cela ne rend pas la réalité plus facile de quelque façon que cesoit. »

La Fondation canadienne des champs de bataille tient certainsservices commémoratifs et assiste à d’autres sur les plages dujour J, à la ville de Caen, au jardin du souvenir de la Fondationet à l’Abbaye d’Ardenne. Voici les observations de trois de nosétudiants :

« La journée du 6 juin 2007 s’est terminée dans le froid et la gri-saille. Peut-être un sombre héritage du même jour en 1944, unvent mordant faisait claquer sur le mât la drisse de l’unifolié quimontait la garde sur la plage Juno. Le vent traversait aussi lesvêtements de six Canadiennes qui, claquant des dents, serecueillaient solennellement en souvenir des événements qui s’ysont déroulés il y a 63 ans. Le jour s’est levé dans un froidinhabituel pour la fin du printemps, mais même les frissons lesplus violents ne pouvaient faire oublier aux Canadiens présentsque bien peu de personnes ont la chance de se trouver sur l'undes champs de bataille les plus vénérables de l’histoire et detoucher le sable qui constitue l’un des plus grands monumentsde notre pays. Et il semble que la morsure du froid ne pouvaitpas dissuader les Français de la ville toute proche de venir euxaussi rendre hommage aux milliers de Canadiens qui, un matindu début de juin, ont débarqué chez eux pour faire tomber lespremières pierres du bastion Europe.

Ainsi en est-il d’un peuple qui a été endurci par le temps et laguerre et qui porte maintenant avec fierté – fierté et gratitude –les cicatrices des batailles, car il sait que c’est seulement grâceaux sacrifices de milliers de Canadiens que les cloches deséglises résonnent dans les villages parsemant le paysage nor-mand entre la plage Juno et Caen, et que le tricolore françaisflotte au haut du mât de nombreux hôtels de ville. En effet, lesouvenir que les Français ont des Canadiens est tel que l’uni-folié flotte aux côtés du tricolore dans des endroits commeBernières-sur-Mer, Authie, Buron et Bretteville-l’Orgueilleuseet que les monuments aux Queen’s Own Rifles, North ShoreRegiment et Royal Winnipeg Rifles sont érigés dans d’innom-

Andrea Quaittini étudie, auniveau de la maîtrise àl’Université d’Ottawa, le por-trait que les médias canadiensont tracé de la guerre de Corée.Elle examine l’anonymat de tantdes nôtres qui sont tombés aucombat :

Amy Fallis, de Whitby, en Ontario, effectue actuellement sa qua-trième année d'études en histoireà l’Université St. Francis Xavier, àAntigonish, en Nouvelle-Écosse.Bien qu’elle ait étudié le rôle desForces armées canadiennes dansla Seconde Guerre mondiale, elles’intéresse particulièrement àl’expérience des populationslocales en temps de guerre et àleurs mouvements de résistance.L'immense gratitude des habitantsde la Normandie et la participa-

tion d’Amy à la cérémonie du jour J, à Bernières-sur-mer, lui ontcependant rappelé concrètement l’ampleur de la contribution duCanada en France pendant la guerre et au cours des deux guerresmondiales en général.

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brables « Place des Canadiens ».

Même par le plus froid des matins de juin, les Français réunis-sent leurs enfants en tricots d’hiver et placent dans leurs minus-cules mains un drapeau canadien tout aussi minuscule pourhonorer les milliers de vies étrangères qui ont été perdues aucours du combat livré pour les libérer de la tyrannie. Toutcomme nous, les quelques Canadiens qui ont le privilège d’êtreprésents à l’anniversaire du débarquement du jour J, ils saventexactement ce qui a été gagné et ce qui a été perdu sur lesplages de la Normandie le 6 juin 1944 et au cours de la bataillede Normandie qui a suivi.

La gratitude des gens de la Normandie est une force constanteet stable qui vivra toujours, défiant la force indomptable dutemps qui a déjà tant enseveli dans les champs de la France. »

« J’ai vu les couleurs du Régiment flotter avant de noter laressemblance entre mon uniforme et le drapeau flottant au ventà l’extérieur de leur maison. Dans la foule qui encerclait cettepetite maison, je pouvais voir tant de Canadiens – un agent depolice de Durham, un agent de la GRC et des enfants agitantdes drapeaux canadiens – tous réunis à cette résidence simpleet d’apparence normale. Cependant, ce n’était pas une maisonordinaire. Il y a 63 ans, cette place renfermait des mitrailleuses,des fusils, ainsi que de jeunes Allemands déterminés à repouss-er à la mer leurs ennemis, les alliés.

La "Maison des Queen’s Own Rifles of Canada", à quelquecinq pas de la plage, appartient à un couple français exception-nel. Le 6 juin de chaque année, les Hoffer ouvrent leur domi-

cile à tout Canadien qui se trouve en France. Chaque année, ilsse rappellent : "Ici, le 6 juin 1944, sont débarqués les Queen’sOwn Rifles of Canada", peut-on lire sur la plaque gravée dansla brique de leur maison. Cela incitait à la réflexion que de setrouver à l’endroit même où s’étaient tenus et avaient marchéles hommes et les officiers qui portaient le même insigne decoiffure que moi. J’étais honoré d'être à l'endroit où ceshommes ont versé leur sang et de respirer l’air salin qu’ils onteux-mêmes goûté il y a si longtemps.

J’ai connu la célébrité instantanée. Tout le monde connaissaitmon insigne de coiffure. En quelques minutes, j’avais serré descentaines de mains, j’avais été photographié des douzaines defois et j’avais été remercié – tout ça pour une opération à laque-lle je n’ai pas participé. Ces gens se souviennent. Il y a euplusieurs discours, tant du maire de Bernières-sur-mer que de lafamille Hoffer, avant l’hymne national et le Dernier appel. Àl’attention, j’ai fait le salut à l’endroit où mon régiment a com-battu et où ses soldats sont morts. Il n’y a pas de mots pourdécrire cette expérience : admiration, respect et honneur sontloin de suffire.

J’ai été surpris de voir autant d’enfants. J’ai donné de petitsbracelets canadiens et des épinglettes que j’avais apportés d’ici.Les enfants ont été charmés. Ils venaient me voir, s’ac-crochaient à mes jambes, demandaient à ce que je les prennedans mes bras et à ce que je leur donne la possibilité de meremercier, moi, le soldat canadien. D’une certaine façon, cesenfants, une génération après celle de la guerre, se souvenaient.

Si vous êtes Canadien et que vous n’êtes jamais allé à la plageJuno, c’est un voyage que vous devez faire. Même si de nom-breuses personnes qui vivent maintenant dans la petite ville surle bord de la mer n’ont jamais vu ce qui s’est passé pendant laguerre, les effets sont visibles partout. Ils ont conservé lesbunkers, les obstacles antichars et les fils barbelés. Ils ont con-servé la maison. Ils se souviennent. »

« Le matin du 6 juin, nous avons fièrement assisté aux céré-monies du jour J qui se tenaient à Bernières-sur-mer. En regar-dant la plage, je trouvais difficile de m’imaginer que, 63 ansplus tôt, des milliers de soldats canadiens prenaient pied sur uneplage aussi belle. La courte cérémonie s’est déroulée juste enface de la première maison à être libérée en France par les

Zachary Mantle, de Stouffville,en Ontario, en est à sa troisièmeannée en génie aérospatial àl’Université Ryerson. C’est encoiffant son « autre chapeau »,celui de lieutenant du Queen’sOwn Rifles of Canada, que Zacknous donne ses impressions surle jour J :

Allan O’Hagan, de London, enOntario, vient tout juste de ter-miner ses études de maîtrise àl’Université de Western Ontario.Il a rédigé la biographie de sonarrière-grand-père, qui a servidans le 4e Bataillon du Corpsexpéditionnaire canadien aucours de la Première Guerremondiale. Le grand-père d’Allan

a aussi servi dans l’Aviation royale du Canada au cours de laSeconde Guerre mondiale. Allan a écrit ce qui suit au sujet descérémonies du jour J :

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Forces canadiennes le 6 juin 1944.

Comme tous pouvaient le voir, un drapeau canadien flottaitfièrement au balcon du deuxième étage. Après une courte céré-monie, les propriétaires de la maison, fidèles à leur traditionannuelle, ont invité toutes les personnes présentes à prendre desrafraîchissements. Ce fut une expérience unique et vraimentmerveilleuse que de recevoir une telle hospitalité et tant dechaleur. À l’intérieur, assis en silence dans un coin, il y avait unvétéran du débarquement, M. Bill Ross. Son fils nous aexpliqué que son père avait presque perdu la vie, en évitant dejustesse une mine terrestre pendant qu’il remontait la plage.

Après cet accueil chaleureux, nous avons continué de marchersur la plage pour assister à d’autres célébrations du jour J. Lacérémonie qui a suivi était présidée par le maire de la ville.L'une des nôtres, Amy Fallis, a fait une lecture pendant le serv-ice où Bill Ross a déposé une couronne en l’honneur de sescamarades tombés au combat. Le tout a été suivi d’un café à unbar, près de la plage. Il est intéressant de noter que c’est dans cemême bar que des soldats canadiens ont acheté du vin le matindu 6 juin 1944. En soulignant et se remémorant l’histoire, on apu, avec émotion, noter que, de l’autre côté de la rue, près duposte de diffusion utilisé par la CBC le jour J, il était encorepossible de voir, 63 ans plus tard, les traces de chenilles d’unchar Sherman en bordure de la chaussée.

Après une courte réception qui a suivi la cérémonie au centrecommunautaire tout proche, nous nous sommes rendus jusqu’àCourseulle-sur-mer, sur la plage de débarquement la pluschaudement défendue après Omaha. Le tout a été suivi d’unrepas léger à un restaurant de la plage. Ironie du sort, ce restau-rant a été construit à l’endroit exact où se trouvait un canonallemand de 88 mm pendant le débarquement. Après avoirétudié le débarquement, nous nous sommes rendus au Centre dela plage Juno, un musée consacré au débarquement desCanadiens le jour J. Nous y avons participé à un service com-mémoratif auquel assistait un invité d’honneur, Phil Cockburn,ancien combattant du 1st Hussars. Les conversations avec les

nombreux anciens combattants présents se sont révélées uneexpérience empreinte d’humilité. Dans le musée, des panneaux

lumineux, des artéfacts et de courtes vidéos expliquaient ledébarquement des Canadiens le jour J. Nous avons par la suitevisité le cimetière de guerre de Beny-sur-mer, où de nombreuxCanadiens tués le jour J ont été ensevelis. Au cours de la céré-monie, Phil Cockburn et Bill Ross ont encore une fois déposédes couronnes commémoratives.

Chacun de nous a vécu une expérience vraiment remarquableen voyant et entendant ces deux hommes. Une marche parmiles innombrables rangées de pierres tombales nous a permis devraiment prendre conscience du prix ultime que les Forcescanadiennes ont payé à la bataille de Normandie. L’émotion amonté d’un cran quand on a reconnu que beaucoup d’entrenous avions à peu près l’âge des soldats qui se sont battus lejour J et qui reposent maintenant pour l’éternité parmi leurscamarades dans des cimetières comme celui de Beny-sur-mer.Les sacrifices et les épreuves qu’ont connus ces soldats sontréellement incommensurables. Ce fut vraiment une expérienceque chacun de nous conservera dans son cœur pendant le restede ses jours. »

« Pendant notre visite des divers sites militaires américains,nous nous sommes heurtés à la tragique réalité de la "guerretotale". Cependant, parler du conflit en général, et de la bataillede Normandie en particulier, dans un sens stratégique aussilarge ne rend pas justice aux millions de personnes qui ontperdu la vie dans la lutte contre le nazisme. Chaque cimetièrevisité constituait une petite pièce du casse-tête qui nous aide àcomprendre la guerre à un niveau plus personnel. Qu’il fût duCommonwealth, de la Pologne, des États-Unis ou del’Allemagne, chaque site était tout à fait unique et soulignait lesfaçons différentes dont les pays choisissent de rendre hommageà leurs citoyens et soldats morts à la guerre.

Ce qui devait être une brève halte au cimetière de guerre alle-mand de La Cambe, est devenu, selon moi, le débat le plus fon-damental de la visite. Une des questions soulevées était desavoir si la Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (laCommission des sépultures de guerre de l’Allemagne) avait

Les étudiants ont visité les cimetières canadiens, américains etallemands pendant le voyage d’études. Alyssa Cundy, originairede Vancouver, en Colombie-Britannique, a terminé ce printemps

ses études à un baccalauréatavec spécialisation en histoire àl’Université de Western Ontario.Elle poursuit actuellement desétudes supérieures à l’UWO etsonge à faire carrière au min-istère de la Défense. Plusieursdes parents d’Alyssa, dont songrand-père, ont servi dans leCorps expéditionnaire britan-

nique au cours de la Seconde Guerre mondiale. Alyssa a rédigéce qui suit au sujet du cimetière allemand établi à La Cambe aucours de la Seconde Guerre mondiale.

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représenté avec exactitude l’expérience de guerre allemande,dans la conception tant du cimetière que de son centre d’infor-mation. Plus précisément, "la Commission avait-elle la respon-sabilité (comme représentante du pays de dictature impliqué)de parler sur place des atrocités de l’ennemi?" Le fait de ne pasl’avoir fait ne constitue-t-il pas une omission flagrante?Regroupés à l’extérieur de La Cambe, nous nous sommeslancés dans un débat qui semblait aussi pertinent que toute dis-cussion sur les politiques mondiales ou l'actualité. Plus lesmesures prises par le régime étaient honteuses dans l’histoire,plus elles devraient être étudiées et débattues de façon con-structive. C’est là le message qui s'est imposé à moi au

cimetière, en tant qu’étudiante tant en histoire militaire qu’enhistoire allemande.

Ainsi, la visite au sanctuaire de l’as du char d’assaut MichelWittmann a naturellement un effet différent sur chaque person-ne qui se se rend à sa sépulture. Cependant, à n’en pas douter,la plupart seront envahis par un mélange de tristesse et d’hor-reur. Pendant que je marchais entre les multiples rangées de cessombres tombes saxonnes, je me remémorais l’inscription quej’avais lue à l’entrée du cimetière : "Les tombes de guerre con-stituent la meilleure incitation à la paix." À ce moment, je nepouvais faire autrement qu’être d’accord.

Le processus de deuil est universel, mais l’analyse de lamémoire collective est encore aujourd’hui aussi "nébuleuse"qu’elle l’était au cours de la décennie qui a immédiatementsuivi la guerre. Des discussions comme celle que notre groupede la FCCB a eue à La Cambe figurent parmi les raisons pourlesquelles un si grand nombre d’entre nous – deux générationsaprès celle de la Seconde Guerre mondiale – ont choisi d’étudi-er l’histoire. J’ai acquis une nouvelle appréciation de ces déli-cates questions historiques et je me sens vraiment privilégiéed’avoir pu en faire l’expérience en sol français. »

« Ce qui nous a frappés en premier au cimetière américain dela plage d'Omaha, c'est sa splendeur. L’étendue du terrain surlequel nous nous trouvions, le nouveau centre d’interprétationainsi que les efforts déployés pour l’entretien de l’endroitétaient évidents. Plus frappant encore était le très grand nombrede visiteurs qui s’y trouvaient. Certes, dans de nombreux autrescimetières, il y avait d'importants groupes d’écoliers et de visi-teurs ainsi que des familles au moment de nos visites mais, surla plage d'Omaha, des centaines voire des milliers de personnesvisitaient les jardins bien entretenus ou déambulaient à l’in-térieur du cimetière. Le terrain, impeccable et bien tenu, m’aimmédiatement frappé par son aspect très « américain ».L’aménagement, la végétation et l’architecture semblaient tenirà la fois de Washington et de Disneyland, cela étant dit sansconnotation péjorative. L’endroit est aménagé avec une largeallée centrale menant à un bassin d’eau, lui-même placé devantune structure romane tardive et la statue d’un homme qui sem-ble s’offrir lui-même aux cieux. L’allée centrale qui s’étenddevant la statue est flanquée de tombes de part et d’autre, tan-dis que l’ensemble de la propriété est entouré de grands jardinsqui aident à isoler l’impression américaine du cimetière. À lastructure romane tardive est diffusée de la musique et sur lesmurs s’étalent des cartes détaillées et bien faites illustrant lesdébarquements du jour J et la bataille qui a suivi. L’endroit n'estrien de moins qu’impressionnant.

À la sortie du cimetière, on se retrouve au nouveau centre d’in-terprétation. Peut-être à l’image de notre époque, le centre d’in-terprétation, quoique ouvert à tous, est doté de dispositifs desécurité et d’un détecteur de métal que chaque visiteur doitfranchir. Cette petite construction, ainsi que les mesures desécurité présentes dans le cimetière, m’ont laissé une étrangeimpression. Bien que remarquablement beau, le site était éton-nament « américanisé ». Cela contrastait fortement avec lescimetières du Commonwealth, du Canada, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la Pologne que nous avons vis-ités et qui semblaient n’être que très peu empreints de national-isme, quand ils l’étaient. Ces sites n’avaient ni musique ni dis-positif de sécurité au centre d’interprétation et laissaient le vis-iteur sans les impressions de très grand patriotisme que lecimetière américain créait. »

Kyle Harris termine présente-ment ses études de maîtrise àl’Université de Waterloo, danssa ville natale de Kitchener-Waterloo. Son mémoire derecherche porte sur la bataillede Passchendaele, où les Forcescanadiennes se sont battues en1917. Kyle a trouvé que lecimetière américain de la plage

d'Omaha était remarquablement différent de ceux tant duCommonwealth que de l’Allemagne.

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Voici ce que Nicole a écrit. « Avant le 7 juin, je ne connaissaisrien de l’Abbaye d’Ardenne ni des sombres événements qui s’ysont déroulés il y a si longtemps. À la fin de cette journée, j’enavais vraiment beaucoup appris et j’y avais connu le volet de loinle plus intense de mon voyage. La dernière cérémonie de commé-moration tenue en Normandie par la Fondation canadienne deschamps de bataille a eu lieu dans un petit jardin, près de l’abbaye,sur le sol sacré où des soldats canadiens ont été brutalementassassinés par les jeunesses hitlériennes de Kurt Meyer. Au coursde la cérémonie, en tant que participants au voyage d’études,nous portions chacun une feuille d’érable représentant chacuneun soldat tué à cet endroit. Ce fut vraiment un momentmémorable qui me suivra longtemps. L’un de nous a fait unexposé incroyablement chargé d’émotions des événements qui sesont déroulés à cet endroit. Je ne pouvais plus contenir mes émo-tions et j’ai été émue jusqu'aux larmes. J’ai été touchée au plusprofond de moi-même en pensant à ces jeunes hommes, la plu-part encore de jeunes garçons, que l’on a obligés à regarder lesrestes de leurs frères d’armes écrasés encore et encore par deschars d’assaut jusqu’à ce que ces restes ne puissent être ramassésqu’à la pelle. J’ai été vraiment subjuguée par la visite de la sallemême où dix d’entre eux ont été détenus en sachant que chacunmourrait sous des balles.

Cependant, le jardin peut presque être décrit aujourd’hui commepaisible. Les Français de l’endroit, comme tant d’autres, ont

gardé vivant le souvenir de ces événements. J’ai été émue devantl’incroyable ampleur de la préservation historique et du respectqu’ils ont transmis à la génération suivante, la preuve en étant laprésence d’étudiants si nombreux ce jour-là. Il est de la plus hauteimportance de leur raconter, à eux comme à nos enfants, lesévénements comme ceux qui se sont déroulés à cet endroit, afinde garder l’histoire vivante. Les anciens combattants ne serontpas toujours avec nous et il importe de continuer de dire ce qu’ontéprouvé tous ceux qui se sont battus et qui ont sacrifié leur viepour notre liberté, de façon que tout cela n’ait pas été vain. »

Je désire remercier la FCCB de m’avoir permis de participer auvoyage d’études en Normandie de 2007. Je suis très heureuxd’avoir eu cette chance et cette expérience a été pour moi uneleçon d'humilité. J’ai vraiment beaucoup appris sur le patrimoinemilitaire canadien et sur la guerre en général, et ces leçons meseront précieuses dans l’avenir. Je suis un meilleur citoyen, uncitoyen mieux informé, parce que j’ai fait ce voyage d’études etj’ai très hâte de faire partager mon expérience aux personnes aux-quelles j’enseigne. Je vous le dis encore une fois, je vous suis trèsreconnaissant.

L’ETST (exercice tactique sans troupe) a été l’un des exercices lesplus intéressants que j’aie jamais faits. Comme enseignant, jepeux apprécier à sa juste valeur un exercice visant à demanderaux étudiants de se mettre à la place d’intervenants de l’histoireet de tenter de prendre une décision. Pour la défense deBretteville-l’Orgueilleuse, j’avais à tenir compte de tant dechoses : éléments, objectifs, terrain, formations ennemies etdirections. Plus tard, après m’être rendu sur les champs debataille, je suis fier de dire que notre groupe a presque réussi àpositionner correctement les défenses – au moins nous avons euraison pour l’artillerie.

Je suis très impressionné par la défense de Norrey-en-Bessin parles Regina Rifles. Je n’avais jamais entendu parler d’une tellebataille. Il est inouï de voir comment C.P. Stacey et d’autres ontpeaufiné cet engagement afin de l’adapter à leurs propresthéories. Norrey a été la jetée contre laquelle les vagues du 12eSS se sont écrasées. Je le répète, j’étais tellement fier d’êtreCanadien et d’entendre ce récit. Vous pouvez être certains quetoutes les raisons seront bonnes pour que je le fasse à mes élèves.

Nicole Gale, de Petawawa, enOntario, est une nouvellediplômée de l’UniversitéAcadia, en Nouvelle-Écosse.Elle a passé sa dernière annéed’études à faire des rechercheset à terminer son mémoire depremier cycle sous le thème : «Premiers arrivés, derniers partis: Un siècle du Corps royal dugénie canadien », qui s’est

révélé très utile dans sa présentation de l'appui au combat dugénie le jour J, sur la plage Juno.

Chris Hyland est professeur ausecondaire à Vancouver. Aprèsavoir passé quatre années enOrient, il est revenu au Canadapour continuer ses études en his-toire militaire à l’Université duNouveau-Brunswick. Chris adécrit un ETST (exercice tac-tique sans troupe), où le groupe,après avoir étudié le terrain de

chaque champ de bataille, est réparti en équipes pour planifierune défense de bataillon de la tête de pont

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Voici quelques-unes des conclusions dont j'aimerais vous fairepart concernant ce que j’ai appris au sujet de l’Armée canadienneen Normandie. Pour la Seconde Guerre mondiale, le Canada aenvoyé en Europe une armée qui, certes, était petite, mais qui estallée bien au-delà de son engagement fondé sur quatre divisions.En 76 jours, l’Armée canadienne a joué un rôle important dans ladéfaite de l’Armée allemande en France. Elle a défait deuxarmées allemandes, ce qui la place au niveau de Stalingrad. Lesdeuxième et troisième divisions canadiennes ont subi le plusgrand nombre de pertes parmi toutes les divisions ayant participéaux opérations en Normandie. Cela ne tient pas au fait que lessoldats ou les dirigeants étaient de piètre qualité; c’est plutôt lerésultat des difficultés que présentaient les tâches confiées àl’Armée canadienne. À ce stade, on doit se rappeler qu’il s’agitd’une force composée entièrement de volontaires, ce qui la rendunique en son genre. De nombreux Français et Belges que j’airencontrés sont épatés par le fait que les soldats canadiens aientchoisi de venir se battre ici. Les citoyens du Canada ne devraientpas laisser la crise qui a finalement entouré la conscription jeterde l’ombre sur les réussites extraordinaires des soldats canadienssur les champs de bataille. Il faut se rappeler aussi que la cam-pagne de Normandie ne fut pas la fin des combats en Europe.L’Armée canadienne a par la suite livré quelques bataillesacharnées en Belgique et en Hollande et rempli cinq autrescimetières. La Normandie fut aussi un désastre pour lesAllemands : des 100 000 soldats qui restaient, la moitié se sontenfuis en franchissant la Dives, mais l’autre moitié ne l’a pas faitet la plupart des blindés et des véhicules de soutien desAllemands ont été abandonnés. Par la suite, malgré tout le débatet toute la controverse entourant la direction de Montgomery, aujour J+90, les forces alliées étaient supposées être rendues à laSeine. Bon ou mauvais, le plan de Montgomery a fonctionné etles forces alliées ont atteint la Seine avant le moment prévu.Enfin, il ne faudrait pas non plus oublier la contribution desRusses. Sans leurs efforts, la Seconde Guerre mondiale auraitconnu une tournure très différente. »

« Comme dernière bataille de la tête de pont, l’opération qui s’estdéroulée à Le Mesnil-Patry le dimanche 11 juin 1944 et à laque-

lle participaient des éléments des 1st Hussars et des Queen’s OwnRifles, a en quelque sorte été un tournant décisif, en ce sens queles commandants canadiens ont été forcés de s’arrêter et de réé-valuer les méthodes utilisées pour la pénétration de laNormandie. Cinq jours auparavant, les Canadiens, comparative-

ment aux autres alliés, s'étaient rapidement rendus sur la plage.Au cours des quelques jours qui ont suivi, cette réussite a faitnaître chez les Canadiens un esprit de combat agressif, mais, parmoments, trop exubérant. Des initiatives audacieuses ont étélancées pour tenter d’occuper aussi rapidement que possibleautant de terre ferme que possible entre l’ennemi et la plage.

À Le Mesnil-Patry, il est devenu évident que l’on ne parviendraitpas à déloger l’ennemi en continuant d’utiliser ces opérations depetite envergure, mais quand même exigeantes. Ici, un échéanci-er rapproché, combiné à un plan trop ambitieux auquel il man-quait le soutien approprié pour l’avance de l’infanterie et desblindés canadiens, s’est heurté à un adversaire bien camouflé etfanatique en attente d’une proie. L’échec de cette opération visantà leur permettre d’atteindre leur objectif a coûté aux Queen’sOwn Rifles et aux Hussars près de 200 hommes, de même que laperte retentissante de 34 Sherman et de 3 Firefly, tout ça en moinsde 2 heures. Avec cette perte, il est devenu clair pour les comman-dants alliés qu’il faudrait plus en fait de substance tactique que del’enthousiasme, de l’audace et de l’ardeur pour vaincre l’ennemi.Les Allemands commençaient à douter de leur concept de contre-offensive visant à "remettre le petit poisson à la mer" et ilssongeaient davantage à une défense.

Le Mesnil-Patry a montré aux commandants canadiens et britan-niques que, pour pénétrer les lignes de l’ennemi, lequel étaitmaintenant déterminé à tenir une vraie ligne de défense, il fallaitplus de planification, de soutien et de coordination entre lesunités, éléments qui avaient fait défaut dans l’opération menée cejour-là. Il faudrait près d’un mois complet après Le Mesnil-Patrypour voir les Canadiens participer à un projet aussi ambitieux quecelui du 11 juillet. C’est pourquoi il n’y a plus eu de petitesopérations. On a donc assisté à de grandes opérations commeGoodwood, Spring, Totalize et Tractable, qui appliquaient la doc-

La recherche de Todd Hoffman porte actuellement sur lesGermano-Canadiens quise sont enrôlés dans leCorps expéditionnairecanadien au cours de laPremière Guerre mondi-ale. Todd partage sontemps entre sa famille, quicompte trois adolescentsexubérants et une femmemerveilleuse, son entre-prise de construction et

ses études de premier cycle à l’Université Carleton. Todd fait iciune analyse intéressante : Le Mesnil-Patry : Tournant décisif dela victoire en Normandie.

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trine de la "force brute" de l’artillerie et de l’appui massif desbombardiers pour vaincre l’ennemi.

On trouve à Le Mesnil-Patry de nombreuses épitaphes pourtoutes sortes de personnes. Cette bataille a été qualifié de "shab-bath noir" des Hussars, d'opération brave et futile semblable à laCharge de la brigade légère, de plan "conçu dans le péché" et "nédans l’iniquité", et enfin, d'"échec complet et coûteux". Bien quel’opération ait été un échec coûteux, cette erreur n’a été faitequ’une fois et les Canadiens en ont rapidement tiré des leçons.Les batailles orchestrées seraient maintenant la norme et rem-placeraient le style libre et chaotique que les Canadiens avaienttenté d'adopter pour contrer l’ennemi par ce dimanche après-midi. »

« Comme principal effort militaire d’une "coalition" de notregénération, les opérations contemporaines du Canada enAfghanistan présentent quelques points de similitude intéressantsavec celles menées au cours de la campagne de Normandie :

1) Malgré ses modestes ressources et effectifs, le Canada a jouéun rôle de chef de file dans ce qui a probablement été la cam-pagne la plus importante de la guerre. Les Canadiens étaientparmi les premiers à débarquer sur les plages de la Normandieaux côtés des alliés anglo-américains, tandis que, dans le Sud-Estde l’Afghanistan, l’armée de volontaires du Canada se retrouveencore une fois aux côtés de la Grande-Bretagne et des États-Unis, prenant en charge la région du pays qui pose le plus dedéfis.

2) Pour la grande majorité des soldats, il s'agissait de leur "bap-tême du feu". La plus grande partie de la 1re Armée canadiennea mené ses premiers combats de guerre en Normandie (et ellecomprenait peu d’anciens combattants de la Première Guerremondiale), tandis que la mission afghane regroupait des soldatscanadiens ayant participé à des opérations de combat comme laCorée, la poche de Medak en 1995, Chypre en 1973 et le Congo.

3) Les soldats canadiens essuyaient probablement le gros des

combats. L’avance de la 1re Armée canadienne était relativementlente à cause de la force et du nombre de divisions blindées alle-mandes qu’elle a rencontrées, tandis que la province de Kandahar(d'où les talibans sont d'abord venus) a connu les combats les plusféroces depuis le début de l’invasion de l’Afghanistan. Dans lesdeux campagnes, le Canada a subi les plus grandes pertes de sol-dats per capita parmi les forces alliées.

4) Malgré son importante contribution, le Canada a été largementécarté quand est venu le temps de la planification stratégique etopérationnelle. Ni les politiciens ni les commandants des Forcesne semblaient avoir de grande influence dans le processus deprise de décisions entourant la campagne de Normandie; lesgénéraux américains et britanniques menaient la barque, et lessoldats canadiens obéissaient consciencieusement, même si, par-fois, ils n’étaient pas d’accord. De même, en Afghanistan, lescommandants canadiens semblent avoir peu d’influence réelle,laissant les soldats sur le terrain subir les conséquences des déci-sions prises par des commandants étrangers – comme la cam-pagne de destruction des champs de pavot si mal organisée.

5) Chaque campagne a mené à des divisions politiques au pays.Les pertes subies en Normandie ont précipité, au Canada, la crisede la seconde conscription avec le Québec, tandis que les opéra-tions de combat (et non de "maintien de la paix") qui sedéroulaient dans la province de Kandahar ont mené les Québécoisà s’opposer vivement à la mission afghane.

De toute évidence, cette analogie a ses limites. Après tout, la mis-sion afghane, où 2 500 Canadiens participent par rotations de sixmois, est bien peu par rapport à la "guerre totale" qui a caractériséla Seconde Guerre mondiale et aux sacrifices imposés au pays.Certains observateurs hésitent même à faire des comparaisonsentre les menaces respectives que posait le nazisme et que poseaujourd’hui le terrorisme international. En outre, les opérationsde combat "conventionnelles" ne constituent maintenant que l'undes éléments de la guerre à trois volets, dans le cadre de laquelleles soldats maintiennent la paix tout en dispensant de l’aidehumanitaire et de l’aide au développement; pendant la recon-struction de l’Europe, les forces alliées n’avaient pas à combattreune insurrection nazie ou encore à conquérir le cœur et l’espritdes gens.

Quoi qu’il en soit, il y a des pistes qui permettent aux historiensde déterminer comment et pourquoi ces deux grandes campagnesmilitaires ont été menées. Cet article ne fait qu’aborder le sujetd’un débat historique nouveau qui se déroule aujourd’hui sousnos yeux. »

Jon Baker est né dans une ferme près de Brandon, au Manitoba.Il a obtenu son baccalauréatavec spécialisation en sciencepolitique de l’Université deBrandon et en est à sa deuxièmeannée d’études de maîtrise à laNorman Paterson School ofInternational Affairs (UniversitéCarleton). Jon est aussi lieu-tenant dans la Réserve desForces canadiennes et s’estrécemment joint à l’Unité de

coopération civilo-militaire. Il commencera bientôt sonentraînement de préparation au déploiement, pour se rendre enAfghanistan en 2008 afin de travailler avec l’EPR Kandahar, etle sujet de son article est « Cinq points de similitude entre laNormandie et Kandahar ».

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Le voyage d’études des champs de bataille de Cleghorn de 2007Université Wilfrid Laurier – Université de Montréal

Ce voyage d’études visait principalement à présenter aux étudi-ants des aspects des problèmes stratégiques, opérationnels ettactiques éprouvés au cours des deux guerres mondiales. Il avaitégalement comme but secondaire d'examiner les façons dont lesnations combattantes ont constitué une mémoire utilisable deleur expérience, particulièrement en ce qui concerne lescimetières, les monuments et les musées militaires. L'accent estmis essentiellement sur l'expérience des Canadiens, mais ontient compte également de celle des Américains, desBritanniques, des Français, des Allemands et des Polonais. Levoyage d’études a été organisé de façon à accorder suffisam-ment de temps pour la visite de sites choisis tout en donnant auxparticipants l’occasion de mener des réflexions et des discus-sions. Ceux-ci devaient préparer une notice biographique d’unsoldat canadien et être prêts à animer au moins une discussionsur un sujet. Ils ont convenu avec les instructeurs du contenu dela notice et du sujet de discussion.

Les instructeurs de ce voyage d’études étaient les suivants :

M. Michel Fortmann, Université de MontréalM. Desmond Morton, Université McGillLe professeur MichaelBechthold, Université WilfridLaurierAlexandre Carette, Universitéde Montréal/Wilfrid Laurier

Malgré les conditionsmétéorologiques (la pluie – tor-rentielle par moments – et,d’autres jours, une chaleur acca-blante), notre voyage d’études aété une grande réussite. Cetteannée, on a accordé beaucoupd'importance aux champs debataille et aux monuments com-mémoratifs de la PremièreGuerre mondiale. À partir desbases qu’étaient Arras et Ypres,nous avons visité d’importantssites comme Vimy, Beaumont-Hamel, Passchendaele et lemonument canadien à Saint-Julien. Nous avons ensuite suivi

les traces des Canadiens au cours des cent derniers jours (d’aoûtà novembre 1918). Il était très important de donner aux étudi-ants l’occasion d’examiner des aspects de l’expérience militairecanadienne qui ont souvent été oubliés comme la batailled’Arleux, la seconde bataille d’Ypres, le Canal du Nord et leboisé de Bourlon.La seconde partie du voyage consistait en un examen exhaustifdes champs de bataille de la Normandie. De nos logements auMoulin Morin, à l’extérieur de Bayeux, nous avons exploré laplage Juno, l’Abbaye d’Ardenne, Carpiquet, Verrières et Falaiseparmi de nombreux autres arrêts. On a beaucoup utilisé lesobservatoires de la FCCB au Point 67 et à Saint-Lambert-sur-Dives pour permettre aux étudiants d’avoir une vue d’ensembledes importantes batailles de la crête de Verrières et de la ferme-ture de la poche de la Falaise. On a demandé aux étudiants departiciper activement aux discussions. On a organisé deuxETST (exercices tactiques sans troupe) (la défense de Putot-en-Bessin et l’attaque du village de Verrières). Les étudiants ontfait preuve d’excellence dans ces exercices difficiles qui les ontforcés à assumer le rôle d’un commandant de bataillon en 1944.Le voyage a permis aux étudiants d’acquérir une bien meilleurecompréhension du rôle joué par le Canada pendant les deuxguerres mondiales.

Mike Bechthold(CBF Alumnae 1995)

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La FCCB, en collaboration avec Historica, Anciens com-battants Canada et l’Université Wilfrid Laurier, a organiséen août le troisième voyage d’études pour les professeursd’histoire des écoles secondaires. Seize enseignants dehuit provinces sont arrivés fin prêts pour faire un exposésur un soldat enterré en France ou en Belgique. Ils avaientaussi préparé une miniconférence sur un aspect de l’ex-périence de guerre, allant de la musique aux opérations.Blake Seward, l'un des enseignants les plus novateurs etles plus honorés du Canada, avait la responsabilité dediriger les discussions sur la façon la plus efficace d’inté-grer dans les salles de cours l’expérience acquise au coursdu voyage d’études des champs de bataille. La salle decours, au Moulin Morin, en Normandie, a bien servichaque jour. Terry a mené les discussions sur place,

organisé deux ETST historiques et un exercice de prise dedécisions sur le raid de Dieppe. Alex Carette a ajouté auvolet histoire et a fait en sorte que tout se déroule ronde-ment. Colin Robertson, le président d’Historica, a par-ticipé activement à tous les aspects du voyage d’études etest revenu au Canada déterminé à continuer et à élargirnotre partenariat. On prévoit, pour 2008, un voyage d’é-tudes qui doit être dirigé par David Patterson et AlexCarette, à l'intention des enseignants utilisant le françaiscomme langue d’instruction. Un deuxième voyage d’é-tudes pour les enseignants de langue anglaise sera dirigépar Terry Copp et Blake Seward. Pour obtenir de plusamples renseignements sur les demandes de participationou sur la façon dont vous pouvez nous aider, veuillezcommuniquer avec Terry à [email protected]

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Les Mémoires...

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Pour qu’on ne les oublie pas …Célébrez la vie d’un ami ou d’un parent tombé au combat et enseveli dans un cimetière européen en par-rainant un étudiant de l’une des meilleures universités du Canada afin qu’il visite le champ de bataille oùcet ami ou ce parent s’est battu et qu’il apprenne sur place les sacrifices et contributions faits par cettepersonne à terre, en mer ou dans les airs. Quand il sera sur les lieux de la sépulture, l’étudiant ferapartager à ses collègues l’histoire de ce brave volontaire canadien.Ainsi documentée, l’histoire de votre parent ou ami demeurera vivante de deux façons. Le parrain recevraune copie reliée de l’exposé. L’étudiant transmettra le souvenir de ce militaire tout au long de sa carrièreuniversitaire, à ses futurs collègues et étudiants.

Un voyage d’études de deux semaines sur les champs de bataille, par un étudiant désigné en souvenird’un parent ou d’un ancien combattant respecté :Un an : 3 500 $*3 ans : 10 000 $*Tous les dons sont déductibles du revenu imposable