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Objectif

& action

N° 322 • Juillet-août-septembre 2014 • 1,75 € • Trimestriel • ISSN : 0154-8530

ALCOOLISMELa � n du dogme de l’abstinence

CABINES DE BRONZAGETolérance zéro pour les UV arti� ciels ?

MALADIES CARDIOVASCULAIRESLes femmes premières victimes

PRODUITS ALLÉGÉSDémêlez le vrai du faux

LIGUE CONTRE LE CANCERUne école de formation pour les bénévoles

quandon est maladeVoyager

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mutualistes n° 3222 I

Mutualistes, Courrier des lecteurs, 67, rue Blomet, 75015 Paris. E-mail : [email protected].

   ICourrier des lecteurs

Prix du numéro : 1,75 €.Abonnement annuel : 7 €(4 numéros par an) à souscrire auprès de la Ciem, 67, rue Blomet, 75015 Paris.

Commission paritaire : 0718 M 06546.Dépôt légal : juillet 2014.© Mutualistes, Objectif et Action, 2014.Reproduction interdite sans autorisation.

Réalisé avec un papier porteur du Label écologique européen, n° d’ enregistrement FI/11/1, fourni par UPM.

« Mutualistes », n° 322, juillet, août, septembre 2014. Trimestriel d’informations mutualistes et sociales édité par Ciem, Coopérative d’information et d’édition mutualiste, pour Utema (organisme régi par le Code de la mutualité). 67, rue Blomet, 75015 Paris. Tél. 01 44 49 61 00. Fax 01 44 49 61 04. Internet www.ciem.fr.

Directeur de la publication : Gérard Quittard, président de la Ciem • Directeur délégué aux publications : Philippe Marchal, administrateur • Directrice des rédactions : Laurence Tavernier-Hamon, directrice générale de la Ciem • Rédactrice en chef : Sylvie Irissou (redaction@ mutualistes.com) • Secrétaire de rédaction : Jérémie Echard • Rédacteurs : Delphine Delarue, Aude Malaret, Vanessa Pageot-Françoise • Réalisation graphique : Claire Gaspel, Gabrielle Claisse, Anne-Marie Halbardier, Christine Trembley • Chef de fabrication : Cyril Dehay • Régie publicitaire : Mistral Média, 365, rue de Vaugirard, 75015 Paris. Tél. 01 40 02 99 00. Fax 01 40 02 99 01 • Impression : Maury Imprimeur • Couverture © Garo – Phanie.

Ce numéro 322 de « Mutualistes, Objectif et Action » de 32 pages comprend : une couverture et une page spéciale (3) pour la Mucs ; une couverture et quatre pages spéciales (3, 4, 5 et 6) pour la Memf, la Mutcaf et l’Union mutualiste de prévoyance ; une couverture et quatre pages spéciales (3, 4, 5 et 22) pour la Mutuelle saint-aubannaise ; une couverture et cinq pages spéciales (3, 4, 5, 6 et 22) pour la MCA ; une couverture et cinq pages spéciales pour la Mutuelle des pays de Vilaine (3, 4, 5, 28 et 32) ; une couverture et six pages spéciales (pages 3, 4, 5, 6, 21 et 22) pour MIP ; une couverture et six pages spéciales (3, 4, 5, 6, 28 et 32) pour Avenir Mutuelle ; une couverture et sept pages spéciales (pages 3, 4, 5, 6, 21, 22 et 28) pour Sud-Ouest Mutualité.

Lunettes solaires« Dans votre article (« Santé des yeux… », n° 321, NDLR), vous donnez des conseils concernant les lunettes de soleil, mais sans parler de l’indication “UV 400” que l’on peut voir sur certaines paires. A quoi correspond-elle ? Je me demandais aussi s’il y avait une différence entre les “verres solaires” et les “verres teintés”. » (Mme A., Paris.)

Comme précisé dans notre article, le fi ltrage « UV 100 » fi ltre 100 % des ultraviolets (UVA, UVB et UVC). La mention « UV 400 » indique quant à elle une performance de fi ltre encore supérieure. Et contrairement aux verres solaires, les verres teintés ne protègent pas du soleil, dans la mesure où ils n’ont pas été traités pour fi ltrer les rayons : la teinte ne fait qu’atténuer l’éblouissement et n’a rien à voir avec le degré de protection. Porter ce type de lunettes est encore plus dangereux que de ne rien mettre du tout : derrière les verres, comme le niveau de la luminosité baisse sous l’effet de la teinte, la pupille se dilate, laissant ainsi pénétrer une plus grande quantité d’UV dans l’œil. La forme des montures des lunettes solaires est aussi très importante : 60 % de la lumière qui pénètre dans l’œil n’y entre pas de face, mais latéralement. Préférez les modèles galbés qui enveloppent bien les yeux.

Contraception défi nitive« J’ai été étonnée par le très faible nombre de vasectomies pratiquées en France (n° 321, NDLR). Les femmes choisissant la contraception défi nitive sont elles aussi peu nombreuses : pourquoi une telle situation ? » (Mme P., Bordeaux.)

Effectivement, la contraception défi nitive féminine reste peu connue en France : moins de 2 % des femmes y ont recours, alors qu’elle est remboursée, y compris (depuis novembre 2012) chez les moins de 40 ans. Aussi fi able que la vasectomie masculine, elle peut même être réalisée par voie vaginale (donc non invasive) grâce au procédé Essure (pose d’implants tubaires). Le principal frein au développement de ces techniques reste… le milieu médical, qui, mal informé ou insuffi samment impliqué, les propose trop peu, voire les refuse aux patient(e)s qui en font la demande, sous des motifs parfois douteux. Nous avions abordé le sujet il y a quelque temps dans nos pages (n° 312) : la contraception défi nitive – légale en France depuis juillet 2001 – est encore mal perçue, comme le déplore le Planning familial, qui rappelle que ces techniques sont extrêmement répandues dans quantité d’autres pays, y compris européens, et souligne par ailleurs qu’une IVG sur cinq concerne une femme de plus de 40 ans.

Ondes électromagnétiques« Antennes télé ou radio, antennes-relais pour téléphones mobiles, téléphones fi xes sans fi l, wifi : nous sommes cernés ! Y a-t-il un moyen de connaître le niveau d’exposition aux ondes électromagnétiques de son immeuble ? » (M. D., Créteil.)

Il suffi t de remplir le formulaire Cerfa 15003*01 (téléchargeable sur le site Formulaires.modernisation. gouv.fr) et d’y indiquer le lieu de la mesure souhaitée (habitation, lieu public…). La demande doit être signée par un organisme habilité (la mairie, par exemple), puis adressée à l’Agence nationale des fréquences (Anfr.fr, rubrique « Nous contacter », puis « Messages électroniques »), qui instruira le dossier et dépêchera un laboratoire accrédité indépendant pour effectuer la mesure. A noter : c’est cette agence qui rémunère les laboratoires. Vous trouverez également l’emplacement des stations radioélectriques ou les résultats des mesures du champ électromagnétique déjà effectuées à proximité de votre domicile sur Cartoradio.fr, un site édité par l’ANFR.

Hyperactivité« A la lecture de votre article sur la Ritaline (n° 321, NDLR), je me demande si mon petit garçon, qui ne tient pas en place et s’agite en permanence, ne souffrirait pas d’un TDAH. Quels sont les symptômes de ce trouble ? » (Sophia, par courriel.)

Si vous suspectez un trouble de défi cit de l’attention associé à l’hyperactivité (TDAH), la meilleure chose à faire est tout d’abord de consulter le médecin généraliste ou le pédiatre. Si vos craintes sont confi rmées, vous serez alors dirigée vers un pédopsychiatre ou un neuropsychiatre, qui sont les spécialistes les plus aptes à poser un tel diagnostic. Dans le TDAH, il y a plusieurs axes symptomatiques. L’hyperactivité est observable : l’enfant bouge trop par rapport à la norme et à sa classe d’âge, il est incapable, physiquement, de tenir en place. Autre point très important, la dimension neurocognitive, en d’autres termes le défi cit de l’attention : l’enfant a beaucoup de mal à se concentrer. Ces deux axes peuvent être présents simultanément ou non. La plupart du temps, c’est le défi cit de l’attention qui pose le plus de problèmes.

CMU ou CMUC ?« Vous annoncez l’extension de la CMUC aux étudiants isolés et en situation précaire (sur Mutualistes.com, rubrique « Système de soins » ; lire également en page 7 de ce numéro, NDLR). Quelle est la différence entre CMU et CMUC ? » (M. F., par courriel.)

La couverture maladie universelle (CMU) peut être demandée par toute personne résidant en France et ne relevant d’aucun des régimes obligatoires d’assurance maladie. Elle ne dispense pas de l’avance de frais et permet un remboursement au même taux que les autres assurés. La couverture maladie universelle complémentaire (CMUC), dont la fonction est similaire à celle d’une complémentaire santé, est gratuite et s’adresse aux personnes à faibles ressources. Les bénéfi ciaires sont couverts à 100 % pour la majorité de leurs dépenses de santé, sans avance de frais. Pour plus d’infos, consultez le site Ameli.fr.

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   IEditorial

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Objectif

& action

N° 322 • Juillet-août-septembre 2014 • 1,75 € • Trimestriel • ISSN : 0154-8530

ALCOOLISMELa �n du dogme de l’abstinence

CABINES DE BRONZAGETolérance zéro pour les UV arti�ciels ?

MALADIES CARDIOVASCULAIRESLes femmes premières victimes

PRODUITS ALLÉGÉSDémêlez le vrai du faux

LIGUE CONTRE LE CANCERUne école de formation pour les bénévoles

quandon est maladeVoyager

MUC

2 Courrier des lecteurs

3 Editorial

4 Mutualité et économie sociale

6 Europe Croatie : un système de santé en transition

7 Economie de la santé

8 Entretien Questions à Henri-Jean Aubin, addictologue. Alcoolisme : la fin du dogme de l’abstinence

10 Forme et bien-être Produits allégés : démêlez le vrai du faux

11 Question de parent : mon ado est amoureux, comment réagir ?

12 Prévention Cabines de bronzage : tolérance zéro pour les UV artificiels ?13 Maladies cardiovasculaires : les femmes premières victimes

14 Médecine La flore intestinale : un « organe » aux propriétés inattendues

15 Appendicite : de moins en moins d’opérations

16 En bref

17 Dossier Voyager quand on est malade

21 Kiosque

22 Web Sites santé pour les enfants : des contenus interactifs qui rassurent

23 Vie pratique Action de groupe : unis pour mieux se défendre24 Mobile-home : acheter sans se tromper

26 Initiatives Coopali : une alternative solidaire à la grande distribution30 Ligue contre le cancer : une école de formation pour les bénévoles

n° 322 • juillet-août-septembre 2014

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EN FRANCE, SEULES 8 % DES PERSONNES ALCOOLODÉPENDANTES BÉNÉFICIENT D’UNE PRISE EN CHARGE MÉDICALE. Il faut dire qu’en érigeant l’abstinence comme unique objectif, l’offre de soins a longtemps été en décalage avec ce que les malades se sentaient prêts à accepter. Les choses sont heureusement en train de changer : comme l’explique le professeur Henri-Jean Aubin, addictologue, des thérapeutiques centrées sur les motivations du patient se révèlent efficaces pour abaisser la consommation d’alcool à un niveau acceptable et permettre le retour à une vie normale (pages 8 et 9).Les idées reçues sur les cabines de bronzage ont la vie dure. Non, les UV artificiels ne « préparent » pas la peau au soleil ; non, ils n’aident pas à lutter contre l’ostéoporose ou la dépression saisonnière. Ils accélèrent au contraire le vieillissement cutané et augmentent sérieusement le risque de développer un mélanome, fatal dans un tiers des cas (page 12).On le sait peu, mais les femmes meurent plus souvent que les hommes de maladies cardiovasculaires comme l’infarctus ou l’AVC. En cause : des risques sous-estimés, des symptômes atypiques, un retard de diagnostic et donc d’accès aux soins... Il est urgent de développer des stratégies préventives et thérapeutiques adaptées (page 13).Qu’ils soient atteints de diabète, d’une insuffisance rénale ou d’un cancer, ils l’affirment et en témoignent : même malade, on peut voyager, à condition de s’organiser suffisamment à l’avance, d’être prudent une fois sur place et de le rester dans les jours qui suivent le retour (pages 17 à 20).Depuis plus de dix ans, l’école de la Ligue contre le cancer forme ceux qui souhaitent offrir un peu de leur temps aux patients hospitalisés. L’occasion pour les futurs bénévoles, dont la plupart ont une histoire douloureuse avec le cancer, d’appréhender au mieux leur mission d’écoute auprès des malades et de donner ainsi un sens à leur propre expérience (page 30). ◆La rédaction Mucs

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4 Imutualistes n° 322

 IMutualité et économie sociale

Frais de gestion Les mutuelles veulentmieux informer leurs adhérents

Critiquée pour l’opacité des frais qu’engendrent la gestion et l’activité d’acquisition des contrats, la Mutua-

lité française répond aux idées reçues et se lance dans une opération de transparence. Objectif : indiquer aux adhérents la part de leur cotisation utilisée pour couvrir ces frais (salaires, administration, marketing, communication, recherche et développe-ment, liquidation des prestations, gestion du tiers payant, prévention, éducation à la santé). Une démarche qui vient s’ajouter à l’obligation pour les mutuelles de publier leurs frais de gestion, imposée par la loi depuis le 1er janvier 2014. En 2011 déjà, le législateur avait exigé d’elles, mais aussi des assurances et des institutions de prévoyance qu’elles informent leurs adhérents ou clients « de manière lisible, claire et intelligible ».

17 % des cotisations perçuesLe montant des frais de gestion des mutuelles annoncé par la Mutualité fran-çaise est de 3 milliards d’euros, soit en moyenne 17 % des 17,4 milliards de cotisa-tions perçues. En pratique, sur 100 euros de cotisations santé versées, les adhérents reçoivent 81 euros en prestations et les mutuelles mettent en réserve 2 euros pour faire face aux aléas ; il reste donc 17 euros, qui sont consacrés aux frais de gestion. Mais à quoi servent ces derniers ? « Défi nis du point de vue des mutuelles, les frais de gestion, c’est la différence entre les cotisations et les prestations, explique Jean-Martin Cohen Solal, délégué général

à la Mutualité française. Dans l’esprit du public, ils servent uniquement à gérer le fonctionnement de l’organisme, mais en réalité ils sont utilisés pour bien d’autres choses. Par exemple, entrent dans le vocable “frais de gestion” les actions de prévention, les dépenses d’action sociale, celles qui accompagnent le tiers payant, les conventionnements… »

Des organismes contrôlésSi la Mutualité française reconnaît que ses frais de gestion sont bien supérieurs à ceux de l’assurance maladie obligatoire (4 %), elle estime que la comparaison n’est pas pertinente. Leurs dépenses respectives ne sont en effet pas de même nature : « Les caisses primaires n’ont pas à leur charge la perception des cotisations », rappelle-t-elle, l’Assurance maladie n’est pas soumise à la concurrence et elle n’est pas « taxée à hauteur de 13,27 %, dont 6,2 % consacrés à financer la CMU* complé mentaire ». Autre différence importante entre les deux organismes : les mutuelles ont l’obli-gation d’être en équilibre fi nancier et sont d’ailleurs régulées par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Cette dernière vérifi e le respect effectif des garanties souscrites par les adhérents et des bonnes pratiques com-merciales, notamment. Chaque année, les mutuelles publient leurs comptes lors de l’assemblée générale, à laquelle tous les adhérents peuvent participer. ◆ Aude Malaret* CMU : couverture maladie universelle, NDLR.

Qui sont les épargnants solidaires ?Les épargnants solidaires sont entre 800 000 et 1 million en France. Finansol, une association dont l’objectif est de promouvoir la solidarité dans l’épargne et la fi nance, a réalisé la première étude détaillant leur profi l. Age, région, sexe ou montant des sommes moyennes épargnées, les données recueillies auprès de 565 000 personnes, soit environ deux tiers des épargnants solidaires, permettent d’en dresser le portrait type :il s’agit d’un homme (55 %), âgé d’environ 46 ans, vivant en Ile-de-France (31 %) et investissant en moyenne 4 306 euros. Trois catégories ont été prises en compte dans l’étude : les épargnants salariés solidaires, autrement dit ceux qui souscrivent dans le cadre de l’épargne salariale, dont le nombre a explosé ces dernières années (55 % des encours, 81 % des souscriptions) ; les épargnants via une entreprise solidaire (8 % des encours, 9 % des souscriptions), par exemple ceux qui ont directement souscrit des parts de capital d’entreprise ; enfi n, les épargnants bancaires solidaires (37 % des encours, 10 % des souscriptions). C’est dans ces deux dernières catégories que l’on trouve les épargnants aux convictions les plus marquées, attachés aux valeurs d’entraide et de respect.

Depuis le 1er janvier 2014, les complémentaires santé ont l’obligation de publier leurs frais de gestion. En plus des efforts réalisés en matière de transparence, la Mutualité française a entrepris un travail de pédagogie auprès de ses mutuelles adhérentes pour expliquer comment sont utilisées ces sommes dont les montants sont régulièrement pointés du doigt.

Carole Delga, nouvelle secrétaire d’Etat chargée de l’ESS

Carole Delga a été nommée secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisa-nat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire (ESS) en rem-placement de Valérie Fourneyron, qui a pré-

senté sa démission pour des raisons de santé. Agée de 42 ans, Carole Delga était depuis 2012 députée de Haute-Garonne. Fonctionnaire territoriale de formation, elle a travaillé dans l’Admi-nistration, avant d’être élue conseillère régionale en Midi-Pyrénées et désignée vice- présidente de la région chargée de la ruralité, des services au public en milieu rural et des technologies de l’information et de la communication. Membre du Parti socialiste, Carole Delga s’y occupe des questions de justice sociale et de cohé-sion territoriale en tant que secrétaire nationale.

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n° 322 mutualistes I 5

 IMutualité et économie sociale

> En quoi la loi relative à l’économie sociale et solidaire (ESS) constitue-t-elle une nouvelle reconnaissance pour le secteur ?Elle « grave dans le marbre » la place et le rôle de l’ESS dans l’économie française. Le texte lui reconnaît une gouvernance spécifi que et consacre ses pratiques innovantes, sources de développement. Il ne faut pas oublier que le secteur représente 10 % de l’emploi français, et les mutuelles comptent tout de même 85 000 salariés. Dans le domaine de la santé, l’apport sanitaire et social de leurs prestations est très important. Cette loi leur donne des éléments pour préserver leurs fondements, se renforcer et se développer, ce qui globalement correspondait à leurs attentes en termes de reconnaissance et de nouveaux outils.

> Quelles sont les évolutions apportées par le texte ?Les évolutions concernent principalement les contrats collectifs. La loi renforce le cadre juridique de la coassurance, déjà répandue entre les mutuelles et d’autres acteurs comme les institutions de prévoyance. Les mutuelles peuvent s’associer entre elles ou avec d’autres partenaires pour couvrir un certain nombre de risques, soit au niveau d’un territoire, soit selon la nature des risques. Ensemble, elles pourront répondre aux appels d’offres des entreprises, notamment dans le cadre de l’accord national interprofessionnel*.

> Et en matière de fi nancement ?Ce texte va aussi permettre aux mutuelles d’assurer leur développement économique sans sortir du modèle mutualiste ni devoir adopter le modèle de société anonyme. La création de certifi cats mutualistes leur permet de trouver des fi nancements et d’accroître leurs fonds propres sans augmenter les cotisations et tout en conservant leur identité. Une nouvelle forme d’union mutualiste est également prévue par la loi : les mutuelles relevant du livre II pourront s’associer avec celles relevant du livre III**, renforçant ainsi leur modèle économique. ◆ Propos recueillis par Aude Malaret

* L’accord national interprofessionnel (ANI) prévoit que l’ensemble des salariés doit avoir accès à une complémentaire santé collective avant le 1er janvier 2016.** Les différents livres du Code de la mutualité réglementent les activités que peuvent exercer les mutuelles. Celles dites du livre II pratiquent des activités d’assurance. Les mutuelles dites du livre III gèrent des services sanitaires, sociaux ou médicosociaux (centres d’optique, centres dentaires, services pour personnes âgées, services de petite enfance, établissements pour personnes handicapées, cliniques, pharmacies). Cette séparation est due au droit européen, qui impose aux assureurs de ne faire que de l’assurance.

> 3 questions à Jean-Martin Cohen Solal,délégué général de la Mutualité française

Adopté au Sénat en novembre 2013 et à l’Assemblée nationale le 20 mai dernier, le projet de loi relatif à l’économie sociale et solidaire (ESS) défi nit le secteur et vise à lui donner les outils pour se développer. Plusieurs dispositions concernent particulièrement les mutuelles : possibilités de coassurance, certifi cats mutualistes ou encore création d’une nouvelle forme d’union mutualiste. Le point avec Jean-Martin Cohen Solal, délégué général de la Mutualité française.©

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Mutualité française : des ateliers pour prévenir les chutes chez les personnes âgées

Avec l’âge, le risque de chute augmente chez les personnes âgées, entraînant un nombre important d’hospitalisations. Les conséquences physiques et psychologiques ne sont pas négligeables : diminution de la mobilité, limitation des activités quotidiennes, perte de confi ance en soi, mise en péril du maintien à domicile… Les chutes constituent en outre la principale cause de décès par traumatisme chez les plus de 65 ans. Pour prévenir les accidents, la Mutualité française propose un atelier équilibre qui, grâce à des exercices stimulant le système d’équilibrage et les réfl exes parachutes, permet aux participants d’apprendre à limiter les risques en reprenant une activité physique régulière adaptée à leur âge. Ce programme comporte douze séances, à raison d’une par semaine durant trois mois.

La Mutualité française organise actuellement des ateliers de prévention des chutes dans quinze régions sur vingt-quatre : Alsace, Aquitaine, Auvergne, Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Ile-de-France, Limousin, Nord-Pas-de-Calais, Normandie, Poitou-Charentes, Guadeloupe et Guyane. Pour plus d’infos, consultez les différents sites de la Mutualité en région depuisla carte de France proposée sur Mutualite.fr.

Dans le cadre du label Grande Cause nationale 2014, attribué à l’engagement associatif, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits

des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, a présenté les mesures du gouvernement destinées à simplifi er la vie des associations. Si le dynamisme du secteur – avec

16 millions de bénévoles engagés et plus de 1 million d’associations –

ne s’est jamais démenti, nombre de structures connaissent des diffi cultés croissantes. Un portail Internet unique leur permettra de réaliser toutes les démarches administratives

en déposant en ligne et en une seule fois l’ensemble des pièces demandées. Les associations devraient bénéfi cier d’un numéro unique au lieu des deux actuels – celui du Répertoire national des associations et le numéro Siret nécessaire lors des demandes de subventions. Des évolutions qui viennent s’ajouter aux dispositions prévues par la loi relative à l’économie sociale et solidaire. Pour assurer plus de stabilité aux associations, ce texte prévoit la mise en place de conventions pluriannuelles, c’est-à-dire des subventions accordées pour plusieurs années, afi n qu’elles puissent innover et développer leurs projets.

Des bénévoles plus heureuxPlus des deux tiers des bénévoles (68 %) déclarent tirer une plus grande satisfaction de leurs activités qu’il y a deux ou trois ans, montre l’association Recherches et Solidarités dans la onzième édition de son baromètre d’opinion, réalisé du 25 mars au 23 avril auprès de 3 464 bénévoles de 18 ans et plus et publié en mai dernier. Au total, 67 % des personnes interrogées disent se sentir plus utiles depuis la crise et dans un contexte de plus en plus diffi cile. L’intérêt porté au projet associatif (55 %) et aux missions confi ées (51 %) ainsi que la convivialité (47 %) sont les principales sources de satisfaction affi chées. Ce sont aussi les premières motivations des bénévoles, preuve que leurs objectifs sont le plus souvent atteints.

Des démarches administratives plus simples pour les associations

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6 Imutualistes n° 322

IEurope

CroatieUn système de santé en transition

Entrée il y a un an dans l’Union européenne (UE), la Croatie a, pendant le processus d’adhésion, réformé son système de santé publique et intégré la législation, les orientations et les bonnes pratiques de l’UE en la matière. Le défi cit budgétaire chronique du pays et la stagnation de son économie rendent toutefois nécessaire la poursuite des réformes pour améliorer le système de soins et assurer sa viabilité à long terme.

Européenne depuis le 1er juillet 2013, la Croatie a réformé son système de santé au fi l des négociations

avec l’Union entamées en 2005, deux ans après sa demande d’adhésion. Ancien Etat de la République socialiste fédéra-tive de Yougoslavie, elle a proclamé son indépendance en 1991, mais c’est au tournant des années 2000 que ce petit pays des Balkans (4,4 millions d’habi-tants) s’est démocratisé et développé. Il a alors conduit des réformes fi scales et structurelles du système de retraite et des aides de l’Etat. Certes, l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, la mortalité infantile baisse, les indicateurs sanitaires sont assez proches – bien qu’inférieurs – de ceux du reste de l’Europe, mais la Croatie est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres de l’UE et les inégalités sociales sont criantes. Dans ce pays où l’économie stagne et où les défi cits se creusent, la Sécurité sociale connaît un défi cit budgétaire chronique, dû aux frais élevés de protection de santé et au prix des médicaments.

L’accent mis sur la préventionC’est l’Institut national croate de santé publique (HZJZ) qui supervise et coor-donne les services de santé publique. Il propose des mesures nationales de lutte contre les épidémies, participe à la recherche sur les programmes de pré-vention et de promotion de la santé et est consulté par le ministre de la Santé sur les priorités et la politique à mener dans le secteur. Le ministère a, lui, un rôle de gestionnaire du système, se char-geant notamment de la législation, du budget, du contrôle de l’état de santé

de la population et de la formation du personnel. Il assure aussi le suivi du « Plan et programme de mesures en soins de santé », lancé en 2002 et dont les cibles principales sont les femmes, les nourrissons et les enfants. Quant aux problèmes visés par ce programme, il s’agit des maladies cardiovasculaires, des cancers, de la santé mentale et des mala-dies infectieuses comme la tuberculose et le sida. L’accent est mis sur la prévention, et surtout sur la réduction des facteurs de risque au niveau individuel (alcool, tabac…). Pour la période 2012-2020, une « Stratégie nationale du développement du système de santé » a été décidée.

Une assurance maladie obligatoireProche du modèle français, le système croate de protection sociale est basé sur une assurance maladie obligatoire qui couvre tous les assurés, salariés ou non (apprentis, jeunes effectuant leur service national, agriculteurs, chômeurs inscrits, pensionnés, mineurs, étudiants, inva-lides de guerre, handicapés ou ayants droit des personnes assurées). Celle-ci peut être complétée par une assurance facultative qui permet de couvrir le ticket modérateur, autrement dit la différence entre le montant pris en charge et les frais médicaux réels. Il existe aussi une assurance maladie privée, offrant un niveau de confort plus élevé et un accès plus rapide aux soins.Pour une consultation chez son médecin traitant, le patient doit verser une parti-cipation forfaitaire de 15 kunas (environ 2 euros), soit 0,53 % du salaire mini-mum croate, fi xé à 2 844 kunas (environ 370 euros). Pour tous les autres soins,

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le taux de couverture est de 80 % ; le ticket modérateur peut être pris en charge par la complémentaire à condition de ne pas excéder 3 000 kunas (un peu moins de 400 euros). En cas d’hos-pitalisation pour des soins qui ne sont pas totalement couverts par l’assurance maladie obligatoire, le ticket modérateur est de 100 kunas (environ 13 euros) par jour d’hospitalisation. Quant aux médica-ments, ils sont classés en trois catégories selon leur taux de prise en charge (25, 50 ou 75 %). Au fi nal, si les réformes sont toujours en cours, le standard croate des services médicaux est conforme aux standards européens. ◆ Aude Malaret

Sources : « Le régime croate de sécurité sociale », Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale, Cleiss.fr ; « Le système de santé croate », Institut croate d’assurance maladie, Hzzo.hr/fr/francais-le-systeme-de-sante-croate ; « La pro-tection sociale », Institut de lexicographie Miroslav Krleza, Croatia.eu.

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 IEconomie de la santé

■ Système de santé

CMUC : le nombre de nouveaux bénéfi ciaires double en 2014Selon la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le nombre de nouveaux bénéfi ciaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) devrait doubler cette année, passant de 102 000 personnes en 2013 à environ 204 000 d’ici à la fi n de l’année 2014. Une augmentation considérable, due à la revalorisation du plafond d’accès, en juillet 2013, décidée dans le cadre du Plan de lutte contre la pauvreté. Dès l’an dernier, cette mesure avait permisà 64 000 personnes supplémentaires d’accéder à l’aide à la complémentaire santé (ACS). Fin 2014, celle-ci devrait concerner 180 000 nouveaux bénéfi ciaires.Dernière minute : à l’heure où nous rédigeons ces lignes, un arrêté ministériel vient d’étendre le bénéfi ce de la CMUC aux étudiants isolés en situation précaire. Une mesure qui devrait concerner 2 600 jeunes.

Une médecine à deux vitessesBien qu’ils demeurent attachés à leur système de santé, les Français estiment néanmoins que les patients ne sont pas tous logés à la même enseigne : selon un récent sondage Ipsos, 74 % d’entre eux pensent que les innovations et les meilleurs traitements ne sont proposés qu’à certains patients et 92 % considèrent que l’accès au système de santé est plus aisé quand on a de l’argent. Un sentiment général que l’on peut véri-fi er dans les faits, puisque 48 % des sondés disent avoir renoncé à des soins ou à des examens en raison de leur coût. Pour 88 % des Français, c’est justement l’augmentation du reste à charge qui menace le modèle universel de notre système de santé. Enfi n, 91 % des personnes interrogées déplorent la mauvaise répar-tition des médecins sur le territoire, avec pour conséquences, là aussi, des renonce-ments aux soins et des délais importants pour obtenir des rendez-vous de spé-cialistes (ophtalmo-logistes, notamment).

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Pour pallier le manque de généralistes, SOS Médecins a récemment inauguré une consultation fi xe à Paris, dans le XIXe arrondis sement. Ce centre, ouvert sept jours sur sept de 8 à 20 heures, s’ajoute à une première structure parisienne, ins tallée dans le XIIIe arrondissement, et à d’autres situées à Lyon, à Marseille, à Nantes, à Amiens ou à Bastia. Pour l’association, il s’agit de répondre à un besoin de prise en charge des petites urgences (varicelle, bronchiolite, otite…) pour les patients qui n’ont pas trouvé de solution ailleurs faute de praticien disponible. Les médecins précisent qu’ils ne sont pas traitants et n’assurent pas le suivi des malades.Pour plus d’infos : Sosmedecins-France.fr.

De 500 à 2 230 euros la jour-née, c’est l’écart surprenant des tarifs hospitaliers pra-tiqués pour des soins iden-tiques, d’après une récente étude de l’Observatoire des restes à charge en santé. Bien qu’encadrés par les agences régionales de santé (ARS), les tarifs journaliers de presta-tions (TJP) sont fi xés par les directeurs d’établissement selon « une estimation de [leurs] charges et de [leur] activité prévisionnelle », pré-cise l’étude. En clair, « le tarif journalier s’apparente à une variable d’ajustement budgé-taire ». Pour les patients, le reste à charge, équivalent à 80 % du TJP, varie donc fortement d’un établisse-ment à l’autre. La facture à régler dépendra au fi nal de la souscription ou non à une complémentaire santé et des garanties assurées.

Des tarifs très inégaux selon les hôpitaux

Page réaliséepar Mathilde Leroy

SOS Médecins ouvre des cabinets fixes en ville

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Les pharmaciens bientôt rétribués à la boîteAccord historique dans le secteur pharmaceutique : l’Assurance maladie et les syndicats sont récemment parvenus à s’entendre sur un nouveau calcul de la rémunération des pharmaciens.

Leur rétribution devrait bientôt porter sur le nombre de médicaments vendus plutôt que sur leur prix. A partir du 1er janvier 2015, les pharmaciens percevront ainsi un « honoraire de dispensation » de 80 centimes d’euro sur chaque boîte vendue, contre 53 centimes actuellement, et ce montant passera à 1 euro le 1er janvier 2016. Par ailleurs, en 2015, un honoraire supplémentaire

de 50 centimes sera versé pour les ordonnances complexes de plus de cinq médicaments. En échange de ces avancées, la marge des offi cines, liée au prix fi xé par le fabricant, est revue à la baisse. Les missions d’accompagnement des pharmaciens – par exemple le suivi des asthmatiques ou des diabétiques – sont confortées et seront préciséesdans un autre avenant.

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   IEntretien

Mutualistes. – En France, très peu de personnes ayant un problème avec l’alcool sont médicalement prises en charge : on parle de 8 % seulement. Comment en arrive-t-on à une telle situation ?▶ Henri-Jean Aubin. – Ce chiffre est exact et c’est abominable. Je précise qu’il s’agit ici de personnes qui ont eu au moins une consultation pour abus ou dépendance. C’est donc tout juste de la prise en charge. Il y a plusieurs raisons à ce phénomène. Je pense d’abord que l’offre de soins était, jusqu’à il y a peu de temps, en décalage avec ce que les malades étaient prêts

à accepter. Aujourd’hui encore, de peur qu’on ne leur dise que l’absti-nence totale est la seule solution, de nombreuses personnes, qui ne sont pas prêtes à arrêter totalement de boire, ne vont pas consulter. Et ça, c’est un problème terrible, qui est de notre fait à nous, les médecins. Nous sommes en train de revoir cette approche de fond en comble : le trai-tement de l’ alcoolisme avec un objectif d’abstinence n’est plus systématique.

Le défaut de prise en charge s’explique aussi par le fait que cer tains malades pensent que les médi-caments proposés ne sont pas efficaces. D’autres estiment en outre qu’ils ont juste un problème de

conduite d’excès et qu’ils peuvent s’en sortir seuls en se prenant en main. Der-nière explication : ceux qui boivent trop fréquentent souvent des personnes dans le même cas et, de façon assez objective, ils se disent que, fi nalement, ils ne boivent pas tellement plus que les autres. On n’évalue pas sa consommation de la même façon selon que l’on est un gros ou un petit buveur.

L’abstinence totale ne représente plus l’unique offre de soins dans la prise en charge de l’alcoolisme. D’où vient ce changement ?▶ L’idée selon laquelle l’abstinence n’est pas la seule forme de traitement possible date des années 60-70 et vient des Etats-Unis. A l’époque, des chercheurs ont montré qu’il y avait, y compris chez les alcooliques sévères, une possibilité de stabiliser durablement la consom-mation à un niveau acceptable. Outre-Atlantique, le débat a été extrêmement violent, notamment sous l’infl uence des Alcooliques anonymes, pour lesquels l’abstinence demeure la seule solution. Ces chercheurs ont ensuite émigré

Questions à Henri-Jean Aubin, addictologue

Depuis quelques années, le traitement de l’alcoolodépendance ne se résume plus au seul objectif de l’abstinence. D’autres thérapeutiques, plus ciblées et personnalisées, permettent de réduire la consommation jusqu’à un seuil acceptable et maîtrisé. Un véritable bouleversement des pratiques, qui ouvre aux malades l’accès à une prise en charge davantage centrée sur le patient et ses motivations. Le professeur Henri-Jean Aubin, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif (Val-de-Marne) et président de la Société française d’alcoologie, nous explique d’où vient cette nouvelle approche.

Alcoolisme : la fin du dogme de l’abstinence

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De peur qu’on ne leur dise que l’abstinence totale est la seule solution, de nombreuses personnes, qui ne sont pas prêtes à arrêter totalement de boire, ne vont pas consulter.

Ceux qui boivent trop fréquentent souvent des personnes dans le même cas. Alors, de façon assez objective, ils se disent que, fi nalement, ils ne boivent pas tellement plus que les autres.

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   IEntretien

au Canada, où les choses se sont mieux passées. A ce moment-là, le débat n’a pas eu d’impact en France, mais ces données, cette littérature, ce corpus de connaissances scientifiques existait. Et le livre L’entretien motivationnel de William R. Miller et Stephen Rollnick* est sorti, d’abord en anglais, en 1991, puis en français, en 2005. Cet ouvrage a eu un impact considérable et a profondé-ment modifi é la façon de comprendre la prise en charge des personnes dépendantes. Pour augmenter la motivation du malade au changement, l’idée développée était d’inverser le type de rela-tion entretenue jusque-là par les thérapeutes avec leurs patients : plutôt que de se positionner en tant qu’ experts, c’est-à-dire ceux qui détiennent le savoir et dictent la meilleure façon de s’y prendre, ce livre invi-tait les médecins à être davantage centrés sur le patient et à toujours partir de ses propres représentations. Dans cette optique, il s’agit de proposer plusieurs alternatives dans les différentes étapes du traitement, y compris en ce qui concerne les objectifs. Ce n’est plus au médecin de choisir pour le malade : l’approche relationnelle s’est modifiée et il n’est plus question d’imposer l’abstinence. Progressivement, des équipes ont été sensibilisées à cette approche et, désor-mais, la prise en charge est davantage personnalisée, elle se fait au cas par cas et ne vise plus l’abstinence à tout prix. Elle intègre aussi des thérapies compor-tementales, avec une approche très prag-matique, orientée vers la réduction de la consommation ou vers l’abstinence. Tout dépend des objectifs du patient.

Quelle est la place des médicaments dans cette nouvelle approche ?▶ Elle n’est pas systématique. On vise l’abstinence ou la réduction de la consom-mation avec ou sans médicaments. Cer-tains, comme l’Espéral, dont le principe est de rendre malade lorsque l’on boit, ou l’Aotal, qui a un autre mécanisme d’action, aident à maintenir l’abstinence. Ces traitements déjà anciens ont été déve-loppés à une époque où il allait de soi que produire un médicament pour lutter contre l’alcoolisme, c’était forcément pour maintenir l’abstinence. Depuis, d’autres

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molécules sont apparues. On peut citer par exemple le Selincro, qui devrait arriver en France dans le courant de l’année et qui a été conçu spécifi quement pour accom-pagner la réduction de la consommation.

Permettre la réduction de la consom-mation à un seuil tolérable sans viser systématiquement l’abstinence, c’est aussi l’intérêt du baclo-fène, dont on a beaucoup parlé récemment.▶ Ce médicament est une véritable révolution, mais c’est un peu différent. Le baclofène n’a pas été déve-loppé pour traiter la dépendance à l’alcool. C’est le livre du docteur Ameisen**, sorti en 2008, qui a révélé au grand public son effi cacité contre l’alcoolisme, à un moment où des changements avaient déjà commencé à s’opérer dans la prise en charge. Après cette parution, il y a eu une immense vague d’espoir de la part des malades, qui ont exercé une véritable pression sur les médecins pour se faire prescrire le produit. Cela prouve bien la diffi culté de certains à accepter l’idée de vivre sans alcool dans une société où il demeure très présent, à tous les niveaux de la vie sociale. C’est donc l’augmen-tation considérable des prescriptions qui a permis d’aboutir, il y a quelques semaines, à une recommandation

Qu’est-ce qu’une consommation excessive ?Selon les experts, une consommation est dite à risque dès qu’elle augmente la probabilité de développer une maladie de l’alcool (cancer, cirrhose…) ou de tomber dans la dépendance. Le seuil maximum est fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à vingt et un verres par semaine pour un homme et à quatorze verres pour une femme, sachant qu’un verre correspond à 10 cl de vin, à 25 cl de bière ou à une dose d’alcool fort. Les spécialistes estiment aussi que si dans une seule soirée on dépasse quatre verres pour une femme et six verres pour un homme et que cela arrive plus d’une fois par mois il y a matière à s’inquiéter et éventuellement à consulter.

Le baclofène peut être prescrit au patient pour l’aider soit à réduire

sa consommation, soit à maintenir l’abstinence après le sevrage.

temporaire d’ utilisation délivrée par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, NDLR). Désormais, le baclofène peut être prescrit soit pour aider au maintien de l’abstinence après un sevrage, soit pour contribuer à une réduction de la consommation.

S’agit-il vraiment d’un médicament miracle comme on a pu l’entendre ?▶ Non, il y a malheureusement des échecs avec le baclofène, et l’on manque encore de recul vis-à-vis de ce produit. Les effets indésirables peuvent être importants au niveau du système nerveux central, avec des risques de somnolence, d’insomnie et des douleurs très variables d’un individu à l’autre. Mais il faut bien comprendre que l’on est face à des patients prêts à compo-ser avec ces inconvénients, du moins jusqu’à un certain point. Ce qu’ils sou-haitent avant tout, leur motivation, c’est

résoudre un problème d’alcoolo dépendance qui leur pourrit l’existence. Au-delà des risques sani-taires tels que la cirrhose, le cancer, les maladies cardio vasculaires, voire

la mort, l’alcoolisme touche aussi l’entou-rage du patient. Cette maladie peut déve-lopper de la violence et une forme de souffrance destructrice du réseau rela-tionnel, à commencer par le couple et la famille. Grâce à des médicaments comme le baclofène, un plus grand nombre de patients parviennent à reprendre une vie normale, sociale et profession-nelle, sans recours fréquent à l’alcool. Ce sont autant de réussites dont on ne peut que se réjouir. ◆

Propos recueillis par Delphine Delarue

* L’entretien motivationnel, aider la personne à enga-ger le changement, de William R. Miller et Stephen Rollnick. Inter Editions (448 pages, 32 euros).** Le dernier verre, du docteur Olivier Ameisen. Denoël (298 pages, 19,25 euros).

Ce n’est plus au médecin de choisir pour le patient. L’approche relationnelle s’est modifiée.

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Produits allégésDémêlez le vrai du faux

Depuis la fi n des années 60, les produits allégés envahissent les rayons des supermarchés, nous promettant minceur et bonne santé. Sont-ils réellement utiles et, surtout, sans danger ?

Les Français sont de gros consommateurs de produits allégésVrai. Plus d’un tiers des Français consom-ment des produits allégés en sucres au moins une fois par semaine et 25 % achètent régulièrement des produits dits light. Même si le marché semble s’essouf-fler depuis quelques années (30 % de la population estime aujourd’hui que les allégés sont à éviter ou à exclure), il représentait encore 1,5 milliard d’euros en 2011. Les femmes entre 35 et 65 ans sont les premières consommatrices, avec un objectif principal : perdre du poids.

Les produits allégés contiennent moins de graisses Vrai, mais pas seulement. Est dit allégé un aliment moins calorique que son équi-valent de référence « traditionnel » (chips, mousse au chocolat, boisson, laitage…). L’allégement peut porter sur les graisses ou les sucres. Il doit se révéler significatif (au moins 25 %) et être mentionné sur l’emballage.

Ils apportent moins de calories Vrai et faux. Ils sont moins riches en graisses ou en sucres, mais cela ne fait pas toujours une grosse différence en termes de calories. Il n’y a ainsi que 10 à 15 calories d’écart entre un yaourt à 0 % de matières grasses (MG) et son équiva-lent nature classique. La différence est plus importante pour les sodas light, qui parviennent à n’apporter quasiment aucune calorie. A contrario, une compote

L’aspartame sur la selletteBien que comptant de plus en plus de détracteurs, l’aspartame a été offi ciellement déclaré « sans risque » par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en décembre 2013. Un avis rassurant, très attendu par les industriels – à la suite de quelques études scientifi ques inquiétantes, concernant notamment les risques de naissance prématurée ou de cancer –, mais qui fait déjà débat, y compris chez les nutritionnistes. Et si l’aspartame « ne fait pas de mal », fait-il pour autant « du bien » ? Cela semble diffi cile à prouver, y compris pour ses principales « indications », le surpoids et l’obésité. Le feuilleton ne fait que commencer.

« allégée en sucres » sera parfois plus sucrée et plus calorique qu’une compote « sans sucres ajoutés ».

Ils sont beaucoup moins naturelsVrai. Alléger un aliment nécessite diverses techniques industrielles : on peut ajouter de l’eau, des édulcorants, des émulsifiants, des épaississants, des fibres, de l’air… Du coup, les produits sont plus « trafiqués ». Par exemple, le yaourt à 0 % MG contient parfois de la gélatine de porc ! Et cela peut tourner à l’aber-ration : le chocolat allégé en sucres est

plus gras (pour compenser) et aussi calo-rique (mais moins goûteux) que le clas-sique, le camembert allégé est plus salé (pour le goût)... Quant aux produits laitiers à 0 % MG, ils contiennent moins de gras, mais plus de sucres, qui font grimper l’insuline et augmentent le stockage.

Ils font maigrirFaux. Leur efficacité sur l’amincissement n’est démontrée ni en France ni aux Etats-Unis. Au contraire, une récente étude américaine a prouvé que la consommation de boissons light pousse les personnes en surpoids à manger plus d’aliments solides et caloriques (y compris lors de grignotages). Maigrir devient alors mis-

sion impossible.

Les nutritionnistes les recommandent

Plutôt faux. Les médecins nous reprochent d’en abuser sous prétexte de « légèreté ». Fausse ment déculpabilisé,

on ne se surveille pas et l’on en consomme souvent plus qu’on ne l’aurait fait avec un produit classique, d’où un bilan énergé-tique identique, voire supérieur.

Les boissons light limitent le risque de diabèteFaux. Une étude française publiée fin 2013 par des chercheurs de l’Inserm* et portant sur 70 000 femmes suivies durant quatorze ans montre que les boissons light (généralement sucrées à l’aspartame) augmenteraient le risque de diabète dit de type 2 (qui touche près de 3 millions de personnes dans notre pays). En boire plus de 1,5 litre par semaine ferait même grimper ce risque de 59 % ! Explica-tion : l’aspartame, par son goût, augmente l’appétence pour le sucre et, surtout, fait grimper la glycémie, enclenchant le sys-tème de réponse insulinique, qui lui-même induit stockage (donc surpoids) et diabète (lire également l’encadré). ◆ Isabelle Delaleu

* Institut national de la santé et de la recherche médicale.

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   IForme et bien-être

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   IForme et bien-être

Question de parentMon ado est amoureux, comment réagir ?

Hier encore c’était votre bébé, et le voilà amoureux ! Qu’il vous semble encore « trop jeune » ou

pas, souvenez-vous de vos premières amours, de la tornade émotionnelle qui les a accompagnées, et laissez votre ado vivre les siennes paisiblement : à cet âge, on est souvent très romantique, et le premier amoureux ne s’oublie jamais. Faites donc preuve de précaution : pas de question trop intrusive, pas d’interdiction, pas d’avis définitif et brutal sur le ou la « chéri(e) » (même si son style ne vous comble pas de bonheur). Cela reste son choix et son histoire : respectez l’intimité de votre enfant, tout en lui rappelant, bien sûr, qu’il peut discuter avec vous et que vous restez prêt à l’écouter ou à répondre à ses questions. Il est important qu’il sache pouvoir vous faire confiance en cas de doute ou de difficultés, quelles qu’elles soient.

Une relation à « cadrer »C’est à vous, en tant que parent, de fixer – dans le dialogue et la négociation – les règles à respecter : participation active à la vie familiale, travail scolaire (surtout s’il est au lycée et que des examens impor-tants approchent), activités sportives ou culturelles habituelles… Votre ado doit comprendre que la vie ne peut pas se limiter à sa relation amoureuse. Quant aux horaires de visite et aux possibilités pour l’élu(e) de son cœur de dormir à la maison, cela devra se discuter ensemble, car tout dépend du modèle d’éducation, plus ou moins libéral, adopté dans votre famille. De toute façon, les premières relations sexuelles se feront, avec ou sans autorisation parentale « officielle »

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Il arbore un sourire nigaud, compulse frénétiquement son portable, a le rose aux joues et l’œil dans le vague : les signes ne trompent pas, votre ado est « in love ». Que dire, que faire et comment l’ accompagner dans son « vertige de l’amour » ?

(lire l’encadré ci-dessous). Cela dit, en tant que parent, on n’a pas forcément envie d’héber ger un « petit couple établi » tous les week-ends et l’on est en droit, égale-ment, d’exiger un minimum de discrétion pour ne pas être gêné par le bruit de leurs ébats ou ne pas assister à leurs câlins « non-stop » sur le canapé du salon.A l’inverse, on ne doit pas chercher à tout savoir : le jeune a besoin, comme chacun, de conserver son jardin secret et son intimité, il n’a pas à tout raconter de son histoire d’amour. Il doit juste être assez en confiance pour pouvoir en parler librement, si besoin, avec l’un ou l’autre de ses parents.

Et si ça « casse » ?Quand viendra le temps de la rupture, quels qu’en soient les motifs, ne culpabi-lisez pas votre ado, qui s’en remettra peut-être très vite : « Les amours adolescentes

sont vouées à être éphémères, expliquent Rica Etienne et Sylvain Mimoun (lire « Pour en savoir plus »). C’est ainsi que les jeunes apprennent l’amour, en s’aimant, puis en se quittant. Quitte à souffrir un peu. Ça aussi, c’est la règle du jeu. »S’il vit un vrai chagrin d’amour, ne mini-misez surtout pas sa peine (par des phrases du type « Une de perdue, dix de retrouvées »…), mais soutenez-le et proposez-lui des distractions (les copains, eux, sont là pour le consoler). Expliquez-lui enfin que le temps atténue toujours le chagrin et qu’une autre rencontre, un jour prochain, fera de nouveau s’emballer son cœur. ◆ Isabelle Delaleu

Pour en savoir plus> Pour l’adolescent comme pour ses parents, une bible qui explique, rassure, déculpabilise… : Ados, amour et sexualité, du docteur Sylvain Mimoun et de Rica Etienne, Albin Michel (304 pages, 16,50 euros).> Pour les parents, un livre qui, entre autres thèmes, aborde l’amour et le sexe : Aider son ado à bien grandir, d’Odile Brandt, Leduc.S éditions (160 pages, 10 euros).

Les ados et l’amour, en chiffres• Premier baiser : 13-14 ans (contre 16-17 ans pour la génération des grands-parents).• Premier rapport sexuel : 17 ans et 3 mois pour les filles, 17 ans et 6 mois pour les garçons, dans 70 % des cas au domicile des parents.• La moitié des jeunes de 15 à 18 ans ont déjà fait l’amour, mais 25 % des filles et 21 % des garçons sont encore vierges à 18-19 ans.

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L e Brésil a interdit les cabines de bron-zage, et ce n’est pas pour rien. D’ail-leurs, d’autres pays s’interrogent,

souligne le professeur Jean-Luc Schmutz, chef du service de dermato-vénérologie aux hôpitaux de Barbois à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle). Ces machines produisent des UVA (ultraviolets A, NDLR) à haute dose et, si l’on a longtemps cru en leur innocuité, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. On sait que ces ultraviolets pénètrent profondément dans l’épiderme et le derme et qu’ils peuvent provoquer des cancers de la peau. » Et le risque n’est pas négligeable : selon la Ligue contre le cancer, le fait d’avoir été exposé au moins une fois dans sa vie à un appareil émettant

des UV artifi ciels accroît de 15 % le risque de développer un mélanome cutané, un cancer grave, mortel dans un tiers des cas. Cette augmentation serait même de 75 % quand la pratique débute avant l’âge de 35 ans. En France, d’après une synthèse d’études publiées par l’Institut de veille sanitaire (INVS) en 2012, 4,6 % des cas de mélanomes seraient attribuables aux cabines de bronzage.

Capital solaire à préserver« Nous avons tous un capital solaire en fonction de notre type de peau et de notre couleur, explique le professeur Schmutz. Plus vous accumulez du rayonnement UV au cours de votre vie, plus vous grignotez ce capital et plus vous risquez de développer un cancer de la peau. » Associer l’exposi-tion solaire annuelle à la fréquentation régulière des cabines et aux bains de soleil estivaux est ainsi loin d’être anodin. L’usage régulier des UV artifi ciels pro-voque aussi une accélération du vieillis-sement de la peau et accroît les risques d’érythème, d’infl ammation de la cornée, voire de lésions cutanées et oculaires en cas de prise de médicaments photo-sensibilisants, comme les somnifères ou les antidépresseurs.Malgré tous ces risques, le recours au bronzage artifi ciel poursuit son déve-loppement en France. Pour ses adeptes, outre le fait que cette pratique donne bonne mine, elle permettrait de prépa-rer la peau au soleil. C’est également ce qu’affirment les professionnels du bronzage pour convaincre leurs clients.

Or, « la pigmentation acquise par les séances d’UV artifi ciels ne représente pas une protection effi cace », martèle la Ligue contre le cancer sur son site Internet. « Le problème, ajoute le professeur Schmutz, c’est que ces personnes, parce qu’elles sont déjà hâlées, vont se sentir protégées. En vacances au bord de la mer, elles vont donc avoir tendance à s’exposer beaucoup trop longtemps dès le premier jour et risquer de véritables brûlures. »

Aucun effet sur l’ostéoporose et la dépression saisonnièreAutre idée reçue : les cabines de bronzage transformeraient la vitamine D inactive en forme active, aidant ainsi à lutter contre l’ostéoporose. « C’est faux, affi rme le professeur, tout simplement parce que dans les cabines à UV, théoriquement, il n’y a pas d’UVB, et ce sont justement eux qui permettent la synthèse de la vita-mine D. » Les cabines de bronzage ne sont donc pas effi caces contre l’ostéoporose, pas plus qu’elles ne le sont contre la dépression saisonnière. Dans ce dernier cas, seule la lumino thérapie sous contrôle médical peut donner des résultats. « Fina-lement, conclut le professeur Schmutz, il n’y a pas de seuil minimum tolérable avec les UV artifi ciels. La publicité devrait être interdite, comme c’est le cas pour les cigarettes. Ces deux produits sont classés comme cancérogènes par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et devraient donc avoir le même traitement. » On ne peut pas être plus clair. ◆ Delphine Delarue

Cabines de bronzageTolérance zéro pour les UV artificiels ?

A l’approche d’un séjour en bord de mer et de l’« épreuve » du maillot de bain, nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur l’éventualité de passer par la case bronzage artifi ciel. Bien que les ultraviolets (UV) émis par les cabines aient été reconnus comme cancérogènes par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les idées reçues sur la sécurité et les bénéfi ces de cette pratique ont la peau dure.

Accro aux UVSelon une étude citée dans un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH, n° 18-19, 20 mai 2012, INVS), le recours fréquent aux ultraviolets (UV) artifi ciels favoriserait le risque de développer une dépendance psychologique. Les résultats montrent en effet que, sur 229 étudiants ayant régulièrement recours au bronzage artifi ciel, 31 à 39 % présentent des critères d’addiction. En d’autres termes, ils sont « soumis à un incontrôlable besoin de s’exposer aux UV, besoin pouvant aller jusqu’à nécessiter une prise en charge psychiatrique spécifi que », expliquent les docteurs Civatte et Bazex dans l’éditorial du BEH.

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   IPrévention

Maladies cardiovasculairesLes femmes premières victimes

De plus en plus touchées par les maladies cardiovasculaires, les femmes sont hélas moins bien diagnostiquées que les hommes, au risque d’un retard de prise en charge et d’une perte de chances de survie.

Au contraire d’une idée reçue, la première cause de mortalité chez les femmes, ce n’est pas le cancer

du sein, mais les maladies cardiovas-culaires : elles en meurent huit fois plus. Et elles n’en sont pas moins victimes que les hommes : sur 147 000 personnes décédant chaque année, en France, de maladies cardio et cérébro-vasculaires, 54 % sont des femmes. Les infarctus sont les plus fréquents, suivis par les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les mala-dies artérielles périphériques (obstruction d’une artère).

De plus en plus jeunesPar ailleurs, les femmes sont touchées de plus en plus jeunes : parmi celles ayant eu un infarctus, les moins de 50 ans représentent aujourd’hui plus de 11 %, alors qu’elles n’étaient que 4 % il y a vingt ans. « On a longtemps affirmé que les femmes étaient protégées par leurs hormones jusqu’à la ménopause, observe le professeur Claire Mounier-Vehier, chef du service de médecine vasculaire et d’hypertension artérielle au CHRU de Lille et vice-présidente de la Fédération française de cardiologie. Ce n’est plus vrai depuis qu’elles ont adopté les mêmes modes de vie et les mêmes comportements à risque que les hommes : tabac, consommation

des artères, ainsi que les thromboses. Sans compter que les artères des femmes, plus petites que celles des hommes, sont d’ emblée plus vulnérables... »

Des symptômes particuliersAutre particularité, les signes avant- coureurs d’un infarctus sont souvent diffé-rents de ceux des hommes : au lieu d’une douleur dans la poitrine, au bras gauche ou à la mâchoire, les femmes peuvent res-sentir des troubles digestifs, des sueurs, des nausées, un essoufflement ou une grosse fatigue. Autant de symptômes qui ne les alertent pas et qu’elles mettent sur le compte du stress. A l’imagerie, on ne voit souvent pas d’obstruction des artères coronaires principales – contrairement aux hommes –, mais une altération des petites artères du cœur, avec atteinte de la microcirculation.

Un diagnostic souvent retardé« Le problème est que le corps médical a lui aussi tendance à se tromper sur ces symptômes », constate le professeur Mounier-Vehier. C’est vrai sur toute la ligne de soins : du généraliste au cardio-logue, en passant par les urgences. Une enquête réalisée dans le Nord-Pas-de-Calais montre que, pour un infarctus, les femmes arrivent aux urgences une heure plus tard que les hommes. « C’est un retard de diagnostic dommageable », regrette le professeur Mounier-Vehier. Il est urgent que les stratégies thérapeutiques soient adaptées aux femmes. ◆ Suzanne Kestenberg

d’alcool, stress au travail. » Un stress amplifié par la charge d’une double jour-née, professionnelle et familiale.Chez les plus jeunes, l’effet protecteur des œstrogènes naturels pourrait encore être diminué du fait de la progression de l’obésité, du diabète et de la sédentarité. « Après 35 ans, l’association tabac et contraception œstroprogestative majore aussi le risque d’accident thrombotique, ajoute le professeur Mounier-Vehier. A partir de la ménopause, la chute hormo-nale favorise l’apparition du syndrome métabolique (la “bouée” autour de la taille), le durcissement et l’épaississement

Quelle prévention ?Pour prévenir les maladies cardiovasculaires, les femmes doivent être attentives à trois phases clés de leur vie hormonale. • Lors de la prescription d’un contraceptif, signaler au médecin les antécédents familiaux en cas de phlébite, d’embolie pulmonaire, etc. Après 35 ans, il est conseillé de choisir un moyen de contraception autre que la pilule œstroprogestative (le stérilet, par exemple), car les œstrogènes de synthèse, surtout lorsqu’ils sont associés au tabac, renforcent le risque d’obstruction des artères.• Durant la grossesse, dépister l’hypertension, qui peut révéler ou aggraver un problème cardiaque.• A la ménopause, hypertension, prise de poids, excès de cholestérol et diabète étant fréquents, renforcer les mesures préventives : bouger trente minutes par jour ou au moins trois fois par semaine ; manger mieux (limiter le sel et l’alcool, consommer davantage de fruits et légumes et de poissons gras) ; dormir suffisamment (au moins six heures par nuit) ; gérer le stress par tout moyen (le yoga, le tai-chi…, mais aussi le rire, qui dilate les artères).

Pour en savoir plus• Fedecardio.org : le site de la Fédération française de cardiologie (FFC). Consulter en particulier la brochure Cœur, artères et femmes et faire le test « J’aime mon cœur ».• Le cœur des femmes, par Danièle Hermann. Robert Laffont-Versilio (288 pages, 20 euros).

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Aujourd’hui, 11 % des femmes victimes d’un infarctus ont moins de 50 ans.

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   IMédecine

La flore intestinaleUn « organe » aux propriétés inattendues

La transplantation de fl ore intestinale est en train de devenir une méthode de soin pour certaines infections nosocomiales.

A l’origine d’infections nosocomiales parmi les plus sévères, la bactérie Clostridium difficile est responsable à elle seule

de plus d’un millier de morts par an. « C’est après plusieurs rechutes suivant l’arrêt

du traitement par antibiotique destiné à combattre cette bactérie que l’on procédera à une transplantation florale », précise le professeur Laurent Beaugerie, gastroentérologue à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Le cas se présente

quand le malade, souvent âgé, a un système immunitaire trop faible

ou quand l’antibiotique a déstructuré sa flore intestinale. « Le résultat est une dysbiose aiguë

(déséquilibre de la flore intestinale, NDLR) dès le deuxième jour de traitement, poursuit le professeur. La greffe fécale pratiquée

à ce moment précis aura une efficacité supérieure à 90 %. » L’intervention est réalisée par coloscopie ou par simple lavement une fois les matières fécales saines diluées dans du sérum physiologique et après évacuation d’une partie de la flore contenant la bactérie pathogène. Comme pour le don de sang, les donneurs d’échantillons fécaux subissent un interrogatoire sélectif destiné à écarter tout agent infectieux dans les selles.A l’heure où nous écrivons cet article, un premier essai de transplantation fécale dans le cadre de la maladie de Crohn est prévu à l’hôpital Saint-Antoine. Des applications sont par ailleurs à l’étude, en partenariat avec l’Institut national de recherches agronomiques (Inra), sur l’inflammation du foie d’origine non alcoolique, qui impacte gravement la flore intestinale, et sur les maladies neurologiques, dont la dépression. Parmi les autres pistes de recherche, selon le professeur Beaugerie, « on pense à inclure des bactéries issues de matières fécales prétraitées dans des gélules et, pourquoi pas, à concevoir une flore artificielle ».

La flore intestinale, rebaptisée microbiote intestinal par les scientifiques, est aujourd’hui

considérée comme un organe à part entière. Formée chez le fœtus durant

l’accouchement et pesant jusqu’à 2 kilos chez l’adulte, elle est

peuplée de 100 000 milliards de bactéries, soit dix fois plus que dans le reste de notre corps. Comme pour les empreintes digitales, chacun de nous possède un microbiote par-ticulier, mais, comme pour les groupes sanguins, la population se répartit en trois groupes de composition

bactérienne homogène, dits entérotypes, quelle que soit l’origine géographique des individus.Notre microbiote assure des fonctions essentielles : la transformation des aliments en nutriments et en énergie, ainsi que la synthèse des vitamines et des oligo-éléments. Il joue aussi un rôle important dans la maturation de notre système immunitaire global, et pas seulement intestinal. Des recherches récentes lui ont encore découvert d’autres fonctions. L’une des dernières études réalisées sur sa richesse micro-bienne, coordonnée par le professeur Dusko Ehrlich, de l’Institut national de recherches agronomiques (Inra), montre

Depuis une dizaine d’années, des chercheurs étudient la fl ore de notre intestin. Celle-ci joue en effet un rôle allant bien au-delà de la digestion : on fait désormais le lien entre un défi cit en bactéries intestinales et l’obésité, le diabète ou encore les maladies cardiovasculaires.

Infections nosocomiales : guérir grâce à la greffe fécale ?

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De récentes recherches ont montré que lorsque les bactéries intestinales sont nombreuses et variées, la santé est meilleure.

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   IMédecine

n° 322 mutualistes

La flore intestinaleUn « organe » aux propriétés inattendues

Une douleur au ventre, en bas à droite, est vite soupçonnée de traduire une appendicite… au risque bien souvent

de se tromper. Pendant longtemps, par précaution, on a procédé à l’ablation pure et simple de ce petit bout d’intestin dont on ne connaît pas encore vraiment l’utilité. Or, selon la Drees*, ce n’est plus le cas : de 300 000 par an en 1980, le nombre d’interventions a chuté à 83 400 en 2012. La raison principale est que l’on y voit désormais plus clair, grâce aux progrès de l’imagerie médicale : dans la plupart des cas, les chirurgiens font passer une échographie ou, mieux, un scanner pour affi ner leur diagnostic. C’est ainsi que pra-tique le docteur Jérôme Loriau, chirurgien à l’hôpital Saint-Joseph à Paris. « N’opérer qu’en cas de besoin est notre objectif n° 1, affi rme ce dernier, car ouvrir l’abdomen d’un individu n’est jamais anodin », même si l’on procède généralement par cœlio-chirurgie – ce qui consiste à opérer à travers une toute petite incision.

Deux formes à distinguerLa Drees relève cependant une évolution différente selon la nature de l’appendicite. On en compte en effet deux sortes : les formes simples et les formes compliquées. Les premières, plus répandues chez les enfants et les adolescents, sont celles pour lesquelles les interventions sont en recul. Pour les formes graves, incluant la péritonite et concernant plus souvent les âges extrêmes de la vie, le nombre d’interventions reste stable.Une autre raison pourrait expliquer la baisse des opérations des appendicites simples : certains gastroentérologues les traitent par antibiotiques. Pour le docteur Corinne Vons, chirurgienne digestive

L’appendicite fait l’objet de trois fois moins d’interventions qu’il y a vingt ans, et la tendance est encore à la baisse. Dans certains cas, les antibiotiques prennent le relais de la chirurgie.

à l’hôpital de Bondy (Seine-Saint-Denis), ce traitement se révèle effi cace : « La dou-leur s’estompe et le problème est résolu en quatre à cinq heures », dit-elle. Cette spécialiste a réalisé une étude auprès de 240 patients. Après un an de suivi, il apparaît que les antibiotiques ont suffi et ont évité l’opération dans 63 % des cas. Cela dit, la période de mise sous antibio-thérapie est encore à déterminer.Pour le moment, le débat reste vif, entre spécialistes, sur les moyens de réduire les interventions dites inutiles et, sur-tout, sur la façon de traiter au mieux les appendicites simples. En fait, l’anti-biothérapie est encore expérimentale et n’est d’ailleurs pas retenue comme une option de traitement par la Haute Autorité de santé (HAS). Quant aux formes compliquées d’appendicite, que l’on se rassure : aucun risque n’est pris, elles font consensus parmi les spécialistes en étant toujours vouées à une intervention immédiate. ◆ Laure Masson

* Direction de la recherche, des études, de l’éva-luation et des statistiques (Drees), « La longue diminution des appendicectomies en France », Etudes et Résultats, n° 868, février 2014.

AppendiciteDe moins en moins d’opérations

C’est pour les appendicites simples, plus répandues chez l’enfant et l’adolescent, que le nombre d’interventions recule.

ainsi que plus les bactéries intestinales sont nombreuses et diversifi ées, meilleure est notre santé.

Pauvre en bactéries, riche en kilos« L’étude révèle que près d’un quart des personnes dont nous avons analysé les bactéries intestinales ont perdu 40 % de leur richesse microbienne, souligne le professeur Ehrlich. Or, le groupe défi citaire en bactéries compte 80 % d’obèses. En comparant les personnes pauvres en bactéries et les autres, nous avons découvert que les premières risquaient davantage de développer des complications liées à l’obésité – diabète, problèmes lipidiques (triglycérides, choles-térol) –, elles-mêmes à l’origine d’un risque accru de maladies cardiovasculaires et peut-être de certains cancers. » Une deuxième étude, réalisée sur des per-sonnes obèses ou en surpoids et également coordonnée par l’Inra, donne d’autres résul-tats intéressants : « En analysant seulement six espèces bactériennes manquantes, révèle le professeur, il est possible d’identifi er les personnes à risque de complication, et cela avec une précision de 95 %. »

Prévenir le diabète ?Une question se pose alors : sera-t-il un jour possible de détecter les signes avant-coureurs de maladies liées à une insuffi -sance bactérienne de la fl ore intestinale et de se donner ainsi des moyens de pré-vention effi caces ? Un tel projet est déjà en cours : le professeur Ehrlich travaille sur un test diagnostique conçu à partir de gènes bactériens de la fl ore intestinale qui sera capable de détecter les personnes risquant de développer un diabète de type 2 ou une maladie cardiovasculaire. Ce test sera sans doute opérationnel d’ici à la fi n de l’année.Autre question : la flore déficitaire en bactéries est-elle la cause ou la consé-quence de pathologies telles que l’obésité ou le diabète ? « On ne peut pas encore trancher, répond le professeur Ehrlich, mais jusqu’à présent les résultats d’essais de transplan tations fécales font plutôt penser à un rôle causal. » Lorsque l’on greffe à des souris diabétiques une partie du microbiote d’un animal sain, en effet, le diabète régresse. Il en est de même des résultats de greffes fécales appelées à se développer en milieu hos-pitalier en cas d’infection noso comiale par la bactérie Clostridium difficile (lire l’encadré). ◆ Suzanne Kestenberg

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■ Cancer du sein

Les Français toujours accros aux psychotropesSelon une étude Celtipharm relayée par Le Parisien-Aujourd’hui en France, la consommation d’anxiolytiques et d’hypnotiques poursuit sa progression dans notre pays. Désormais, près d’un Français sur trois en consomme régulièrement. Utilisés contre l’angoisse, les insomnies, la douleur ou la dépendance aux drogues et à l’alcool, le mésusage de ces médicaments met chaque mois en danger 230 000 personnes dont 92 000 ont plus de 70 ans. Pris à mauvais escient ou sur de trop longues périodes (plus de douze semaines pour les anxiolytiques et quatre pour les hypnotiques), les psychotropes induisent un risque de dépendance, de perte de mémoire, de chute et d’accident de la route.

En raison de l’évolution des conditions météo-rologiques et de la mondialisation des voyages et du commerce, des maladies comme la dengue, le paludisme ou le chikungunya concernent désor-mais les régions tempérées de l’Europe. Le 17 avril dernier, l’édition 2014 de la Journée mondiale de la santé, consacrée à ces pathologies, a été l’occasion pour l’OMS de rappeler les principes de prévention élémentaires, en particulier en direction des pays européens. Pour se protéger des vecteurs comme le moustique de type Aedes, que l’on trouve aujourd’hui dans le sud de la France, il est conseillé d’appliquer

un produit répulsif sur la peau dès la tombée de la nuit, de porter des che-mises à manches longues et des pantalons de cou-leur claire. Dans l’idéal, les fenêtres doivent être

équipées d’une moustiquaire. Par ailleurs, les voya-geurs qui se rendent dans les zones de paludisme (renseignez-vous sur Pasteur.fr) doivent suivre un traitement préventif et, pour les zones à risque de fi èvre jaune, le vaccin est fortement recommandé.

Une enquête pour mieux cerner la fi bromyalgieMieux cerner la fi bromyalgie et en optimiser la prise en charge, c’est l’objectif de la grande enquête lancée le 12 mai, pour quatre mois*, par l’association Fibromyalgie SOS sur son site Internet (Fibromyalgiesos.fr). Encore mal connue, cette maladie diffi cile à diagnostiquer, qui se traduit par des douleurs intenses, des courbatures et une très grande fatigue, concernerait un million de personnes en France. L’étude, dont les résultats seront communiqués en avril 2015, permettra d’en savoir plus sur le vécu, les besoins et les attentes des patients.

* Pour répondre à l’enquête (jusqu’au 15 septembre 2014) : Fibromyalgiesos.fr.

Les véritables facteurs de risqueSelon une analyse d’études de la Haute Autorité de santé (HAS), et contrai-rement aux idées reçues, la consommation de café, de pamplemousse ou de thé, le tabagisme ou encore les prothèses en silicone n’indui raient pas de risque supplémentaire de développer un cancer

du sein. Pas de preuve scientifi que « robuste » non plus pour la taille des seins, leur densité élevée après la ménopause, le port de soutien-gorge ou l’utilisation de déodorant. Et si la consommation d’alcool, de viande grasse, la grossesse tardive ou non menée à terme, la contraception hormonale et le diabète de type 2 sont bien associés à une augmentation du risque, celle-ci reste tout de même très « modérée » et ne nécessite pas de surveillance spécifique en dehors du programme national de dépistage organisé (50-74 ans). Ce n’est pas le cas, en revanche, pour les femmes ayant déjà souffert d’un cancer du sein, celles ayant un antécédent d’irradiation thoracique consécutif au traitement de la maladie de Hodgkin, celles dont un membre de la famille proche a été atteint ou celles portant certaines lésions bien spécifi ques : pour elles, la HAS recommande la mise en place d’un dépistage précoce systématique avant l’âge de 50 ans.

Page réalisée par Mathilde Leroy

Maladies vectorielles : en Europe aussi

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IEn bref

Comme les adultes, les enfants consomment trop de sel

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D’après une étude britannique parue récemment dans la revue Hypertension et menéesur 340 jeunes Londoniens âgés de 5 à 17 ans, 70 % des enfants dépasseraient les doses de sel recommandées. Les 5-6 ans consomment par exemple une moyenne de 3,75 grammes par jour, alors que la dose

maximale conseillée est fi xée à 3 grammes, et les 8-9 ans atteindraient 4,72 grammes, contre 4 grammes recommandés. Une tendance que l’on trouve également en France, selon plusieurs travaux. Or d’après les auteurs de l’étude britannique, cette surconsommation

entraînerait des risques de pression artérielle accrue à l’âge adulte. Les principales sources de sel dans l’alimentation des enfants sont les produits céréaliers, les produits à base de viande, le lait et les produits laitiers.

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Dossier réalisé par Vanessa Pageot-Françoise

V o-ya-gez ! La maladie n’est pas un obstacle, s’exclame le docteur Véronique Naneix-Laroche, du centre de vaccination interna-tional et de conseils aux

voyageurs du CHU de Purpan, à Toulouse. J’ai même rencon-tré une femme souffrant de polyarthrite qui était partie faire le tour du monde avec son mari en vélo tandem. La ques-tion n’est pas de savoir si l’on peut voyager, mais comment bien s’y préparer. » Certains rêvent de pays tropicaux, d’autres espèrent juste revoir la famille ou des amis en France, comme une parenthèse dans leur combat contre la maladie. « Ces vacances, c’était un cadeau, je ne les espérais pas, témoigne Catherine Thoraval, atteinte d’un cancer. C’est l’Institut Curie, où je suis suivie, qui m’a parlé de la possibilité de faire un “break”. J’ai choisi de partir quinze jours en Bretagne avec mon compagnon. J’ai pu

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Passer quelques jours avec ses proches en France,

découvrir le patrimoine européen ou faire le tour

du monde : chacun rêve d’une parenthèse dans la maladie.

Diabétiques, cardiaques, dialysés, insu� sants rénaux

ou atteints d’un cancer, ils ont voyagé, découvert,

partagé. La clé : bien s’organiser plusieurs mois avant et rester

prudent une fois sur place.

vivre des moments de bonheur et oublier pour un temps la maladie. » Depuis mai 2011, l’Institut Curie (Paris) a mis en place des consultations « vacances » pour

les patients sous traitement médi-cal, excepté ceux qui sont en

attente d’une intervention chirurgicale ou en cours

de radiothérapie. « Dans certains cas, nous trans-férons le dossier, après accord médical, à un centre habilité à soigner les malades atteints d’un

cancer, explique le doc-teur Laure Copel, de l’ins-

titut. Pour d’autres situations plus simples, des soins à domicile

peuvent être organisés avec des soignants libéraux, à qui les informations médicales sont également transmises. Par ailleurs, nous sommes en train de développer des partenariats avec certaines fondations ou organisations pour permettre aux patients d’accéder à des lieux de vacances dédiés, en toute sécurité et selon leurs ressources, avec possibilité d’aides fi nancières. »

Voyagerquand on est malade

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18 Imutualistes n° 322

La Bretagne a aussi attiré Régis Volle, insuffi sant rénal, dialysé depuis 1967 : « La dialyse, c’est un vrai fi l à la patte, mais je voulais continuer à vivre nor-malement. A l’époque, quasiment personne ne partait. Je me suis acheté une remorque pour embar-quer les 300 à 400 kilos de matériel de dialyse et je suis parti en vacances. Là, j’ai découvert la voile et je me suis pris au jeu, en naviguant ensuite en Corse ou en Turquie. » Dans les années 70, il équipe deux caravanes de dialyse, puis, vingt ans après, il monte IDO*, une asso-ciation qui organise des séjours pour les insuffi sants rénaux, dialysés ou greffés. Si les croisières ne représentent encore que 10 % de l’offre, elles sont plébiscitées : les dialysés, suivis par une équipe médicale, peuvent continuer leur traitement à bord en toute sécurité.

Le dossier médical sur une clé USB« Quand on est malade, il

est primordial de bien anticiper son voyage, ne se rai t - c e que pour avoir le temps de prendre tous les rendez- vous médicaux

préalables », souligne le docteur Naneix-Laroche. Il

est conseillé de consulter son médecin généraliste ou spécialiste trois à six mois avant le départ, selon la pathologie. En cas de maladie cardiovasculaire, les exa-mens sont nombreux : bilan complet et évaluation cardiologique, comprenant une échographie, un électrocardiogramme, voire une épreuve d’effort. Pour les dia-lysés, il faut compter quatre mois avant que le dossier médical ne soit complété et transmis au centre de référence du lieu de villégiature ou à l’équipe médicale du bateau de croisière, après accord du médecin référent. Le délai est le même pour une consultation « vacances » de l’Institut Curie.Côté vaccins, là aussi, mieux vaut être prévoyant. Le vaccin contre la fi èvre jaune, obligatoire pour certaines destinations tropicales comme le Sénégal, le Kenya ou le Brésil, est contre-indiqué pour les personnes immunodéfi cientes ou celles qui sont transplantées, greffées ou séro-positives. « Nous avons rencontré des patients qui ont dû annuler leur voyage parce qu’ils ne pouvaient pas être vaccinés », se souvient Véronique Naneix-Laroche. ©

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De façon générale, il faut être à jour de ses vaccinations et de ses rappels. Quant aux traitements antipaludéens, qui ne sont délivrés que sur ordonnance, ils présentent un risque iatrogène (inter action) avec les anticoagulants, par exemple : pensez

à bien spécifi er au médecin tous les médi-caments que vous prenez par ailleurs. Faites-lui rédiger votre ordonnance en dénomination commune internationale (DCI), qui indique le nom de la molécule du médicament, comprise par tous les praticiens du monde. Dans un pays non francophone, une version de l’ordonnance en anglais sera utile. Contactez votre médecin spécialiste ou hospitalier : il y a en général, dans tous les hôpitaux, un professionnel de santé anglophone qui traduira la prescription. Enfi n, enregistrez votre dossier médical sur une clé USB, il pourra ainsi vous accompagner dans tous vos déplacements.

Douanes :gardez la prescription sur vousDiabétique depuis ses 8 ans, Lucette Bicard n’avait jamais pris l’avion, préfé-rant les voyages en voiture ou en car pour découvrir la France et l’Europe. « C’est mon diabétologue qui m’a convaincue, raconte-t-elle. Une fois mon diabète sta-bilisé, j’ai sauté le pas avec un voyage en Grèce, puis en Croatie. J’ai toujours adoré l’histoire et le patrimoine, alors je me suis régalée. » Côté médicaments, elle emporte tout en double, à la fois dans son bagage à main et dans celui en soute, en comptant « large » : « Je prends toujours mes médicaments pour deux ou trois jours

La pharmacie de voyageOutre vos traitements habituels, votre bagage doit contenir,

selon votre destination, un certain nombre d’articles.• Instruments : thermomètre, petits ciseaux.

• Blessures : désinfectant, matériel de pansement (gaze stérile, pansements rapides, bandes adhésives ou élastiques).• Fièvre et douleurs : antidouleur, anti-in� ammatoire.

• Système digestif : médicaments contre les diarrhées liquides sans � èvre

et la diarrhée du voyageur, les nausées et les vomissements, le mal des transports.

• Protection cutanée : crème solaire avec indice de protection élevé (supérieur à 20), selon votre type de peau,

l’intensité des rayons, la durée d’exposition et l’activité prévue ; spray ou crème contre les démangeaisons et les piqûres d’insectes.• Conjonctivite : gouttes oculaires.• Refroidissement : gouttes nasales, spray nasal décongestionnant avant le vol.• Désinfection de l’eau : tablettes désinfectantes.• Prévention contre le paludisme : médicaments antimalariques (selon la destination), lotion anti-moustiques pour la peau et insecticide pour les textiles et la chambre.• Infections sexuellement transmissibles : préservatifs masculins ou féminins.Pour plus d’infos, consultez votre pharmacien habituel.

Côté vaccins, mieux vaut bien s’informer avant de choisir sa destination : certains malades se voient contraints d’annuler leur voyage faute de pouvoir être vaccinés.

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de plus que la durée du voyage, car on ne sait jamais, on peut être bloqué à l’aéroport au retour », explique-t-elle. Depuis 2006, elle est passée sous pompe à insuline. A l’aéroport, lors des contrôles, il faut faire un choix : « Pour éviter de devoir se déshabiller afi n de montrer la pompe, on doit soit l’enlever, la mettre dans une petite pochette, la déposer dans la ban-nette de contrôle, puis la remettre après les contrôles, soit la conserver branchée sur soi et accepter une palpation de sûreté, témoigne Lucette Bicard. Personnellement, j’ai testé les deux et, fi nalement, je pratique la première solution. »Les porteurs d’un pacemaker, eux, peuvent normalement passer sans danger les por-tiques de sécurité des aéroports de la plu-part des pays. Par mesure de précaution, et ce même en France, les aéroports préfèrent toutefois l’éviter, les ondes électromagné-tiques des portiques pouvant dérégler l’appareil. Signalez-le et gardez précieu-sement votre carte de porteur d’un stimulateur cardiaque. Mais attention : si vous échappez à ce passage, vous ne pourrez pas déroger à la palpation de sécurité.Pour les médicaments liquides stockés dans votre bagage à main, prenez avec vous la prescription : vous devrez la présenter lors des contrôles à l’aéro port, à l’aller comme au retour. Idem pour les seringues, les ampoules ou les stylos à injection (diabète). Quant aux

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voyageurs sous traitement médical à base de certains médicaments stupéfi ants ou contenant des substances psychotropes, ils devront se munir d’une autorisation de transport délivrée par l’agence régionale de santé (ARS) où est enregistré et exerce

le médecin prescripteur (formulaire téléchargeable sur Ars.sante.fr).

Ce document sera réclamé lors de toute réquisition des auto-rités françaises douanières, policières ou de gendarmerie au départ ou au retour, ainsi que par les autorités compé-

tentes du pays visité. Cela ne concerne que les pays de l’ espace

Schengen, comme l’Italie, la Grèce ou la République tchèque (voir la carte

de l’espace Schengen sur Mutualistes.com). Pour les autres destinations, il est impératif de se renseigner auprès

de l’ambassade ou du consulat du pays afi n de connaître les règles en vigueur et de se rapprocher de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produitsde santé (ANSM ; lire « Pour en savoir plus », en page 20) dix jours minimum avant la date de départ prévue.

« Please, get me a doctor »Passé le contrôle, et une fois rhabillé, vous embarquez. Pour les vols long-courriers, marchez toutes les heures ou dès que pos-sible, afi n d’éviter les risques de thrombose veineuse, aussi appelée phlébite (forma-tion d’un caillot dans une veine). Environ un voyageur sur 6 000 en souffre. Selon l’OMS, le risque est multiplié par deux après quatre heures de voyage et plus, les facteurs aggravants étant l’obésité, la taille (plus de 1,90 m ou moins de 1,60 m), les contraceptifs oraux et les troubles sanguins héréditaires.Juste avant d’arriver à destination, vous mettez votre montre à l’heure locale, mais comment adapter votre traitement au décalage horaire ? Anticipez cette ques-tion avec votre médecin spécialiste, qui saura convenir avec vous d’une méthodo-logie en fonction de votre maladie et de votre destination. Pour les diabétiques, l’adaptation se fait au-delà de trois heures de décalage horaire, à la fois pour la prise de médicaments ou les injections et pour le régime alimentaire.Ça y est, vous êtes arrivé, dépaysement total ! Le guide touristique à la main, les médicaments dans une pochette iso-therme pour les protéger de la chaleur, vous êtes paré. Gardez aussi, partout où vous allez, les coordonnées de la représentation diplomatique française.

Comme tout voyageur…• Buvez de l’eau en bouteille et évitez systématiquement les glaçons et l’eau du robinet.• Brossez-vous les dents avec de l’eau embouteillée ou bouillie.• Assurez-vous que les produits laitiers comme le lait, le fromage ou le yaourt sont pasteurisés et réfrigérés. Dans le doute, évitez-les.• Ne mangez pas de légumes crus ou de salade, ni de fruits qui ne peuvent être pelés.• Ne mangez pas de viande, de poisson ou de crustacés crus ou pas assez cuits.• Protégez-vous du soleil en portant des vêtements couvrants, un chapeau et des lunettes solaires et en appliquant réguliè rement une crème solaire adaptée à votre peau.• Portez des chaussures fermées pour prévenir les coupures, les blessures, les piqûres d’insectes ou les morsures de serpent.• Ne nagez pas dans les eaux, ruisseaux, canaux ou lacs tropicaux, qui peuvent être infestés de parasites.

Demandez à votre médecin quelle méthodologie adopter pour adapter votre traitement au décalage horaire.

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logie en fonction de votre maladie et de votre destination. Pour les diabétiques, l’adaptation se fait au-delà de trois heures de décalage horaire, à la fois pour la prise de médicaments ou les injections et pour le régime alimentaire.Ça y est, vous êtes arrivé, dépaysement total ! Le guide touristique à la main, les médicaments dans une pochette iso-therme pour les protéger de la chaleur, vous êtes paré. Gardez aussi, partout où vous allez, les coordonnées de la représentation diplomatique française.

• Ne mangez pas de légumes crus ou de salade, ni de fruits qui ne peuvent être pelés. de poisson ou de crustacés crus ou pas assez cuits.

en portant des vêtements couvrants, un chapeau et des lunettes solaires et en appliquant réguliè rement une crème

• Portez des chaussures fermées pour prévenir les coupures, les blessures, les piqûres d’insectes ou les morsures de serpent.

ruisseaux, canaux ou lacs tropicaux, qui peuvent être

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L’ambassade ou le consulat pourront vous communiquer, en cas de besoin, une liste de médecins parlant français ou spécialisés ou encore vous mettre en relation avec un professionnel de santé agréé par leurs services. Pro fi tez aussi de votre voyage pour apprendre quelques mots d’anglais. L’Association des diabé-tiques de France (lire l’encadré « Pour en savoir plus ») a mis en ligne un glossaire français-anglais dans lequel tous les internautes peuvent trouver des traduc-tions utiles : « Je ne me sens pas bien », « I don’t feel well » ; « Appelez un docteur », « Get me a doctor » ; pharmacie, drugstore (chemist en Angleterre) ; services des urgences, emergency ward…Enfi n, si vous avez prévu des randonnées en montagne, ne surestimez pas vos capa-cités, la raréfaction de l’oxygène pouvant entraîner des diffi cultés respiratoires et une augmentation du rythme cardiaque.

Etre remboursé de ses soins à l’étrangerLe voyageur qui reçoit des soins à l’étran-ger doit régler ses frais médicaux sur place, et peu importe qu’il s’agisse de soins hospitaliers ou non, dans le secteur public ou privé. Pour les voyages dans les pays de l’Union européenne, demandez à votre caisse pri-maire une carte européenne d’assurance maladie (CEAM). Celle-ci est gratuite, valable un an et permet de bénéfi cier de la prise en charge des soins médicaux aux conditions de l’assurance maladie en vigueur dans le pays de séjour. Elle vous évite d’avancer les frais de traitement sur place (à part une éventuelle franchise ou participation aux coûts, selon les conditions dans le pays). La facture sera ensuite directement adressée à votre caisse, en France.

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Si vous avez oublié votre carte euro-péenne ou si vous voyagez ailleurs dans le monde, conservez toutes les factures et tous les justifi catifs de paiement dans un établissement de santé ou en médecine de ville, pour demander un rembour-

sement à votre retour. Contactez, si possible rapidement, votre caisse

primaire depuis l’étranger pour l’informer des soins d’urgence, particulière-ment en cas de maladie chronique, d’accident ou d’hospitalisation.

Dans certains pays, les soins, notamment hospi-

taliers, coûtent très cher. Il est donc prudent d’être couvert

par un contrat d’assurance ou d’assis-tance. Renseignez-vous précisément sur votre assurance actuelle, en véri-fi ant les garanties, les modalités d’assis-tance, la prise en charge des maladies dites préexistantes ou encore la couver-ture des membres de la famille. Exigez de préférence des documents écrits.

Pour en savoir plus• Association des diabétiques de France : Afd.asso.fr, rubrique « Dossiers », puis « Voyages ».• Autorisation pour le transport de médicaments stupéfi ants ou contenant des substances psychotropes : Ars.sante.fr ou Ansm.sante.fr.• Contre-indications du vaccin contre la fi èvre jaune : Medecine-voyages.fr/publications/fi cheinfovaccinStamaril.pdf (Société de médecine des voyages).• Informations réactualisées surles conditions sanitaires de la plupart des pays du monde : Cimed.org (Comité d’informations médicales).• Liste des ambassades et consulats français : Diplomatie.gouv.fr.> Pour encore plus d’infos, consultez Mutualistes.com.

Si vous recevez des soins hors de l’Union européenne, conservez bien toutes les factures pour en demander le remboursement à votre retour.

Au retour, ne négligez pas votre santé> En cas de maladie chronique, il est conseillé de voir son médecin généraliste ou spécialiste au retour de vacances. Si vous avez consulté ou avez été hospitalisé durant le voyage, notez avec précision les symptômes présentés, les mesures prises, les médicaments administrés. Rapportez si possible le dossier médical ou d’hospitalisation, les coordonnées du praticien et les emballages des médicaments.> De façon générale, consultez le plus tôt possible un médecin si, à votre retour, vous ressentez les symptômes suivants : � èvre (plus de 38 °C), frissons ; maux de tête ou douleurs à la nuque ; diarrhées (persistant plus de deux ou trois jours, fébriles ou sanglantes) ; problèmes de peau (rougeurs, boutons, saignements, jaunisse) ; toux, douleurs thoraciques ; symptômes génito-urinaires (brûlures ou sang dans les urines, pertes vaginales) ; risque d’infection sexuellement transmissible (IST).

En général, ces assurances sont incom-plètes et ne couvrent pas les dépenses d’hospitalisation, de sauvetage et de rapa-triement de l’étranger dont les coûts sont très élevés. Il peut donc être utile de sous-crire une assurance maladie- accident complémentaire couvrant l’Europe ou le monde entier ou une assurance de voyage.Enfi n, n’hésitez pas à contacter des asso-ciations de malades, qui vous conseilleront à partir de l’expérience d’anciens voya-geurs, autant pour la question assuran-tielle que pour tous les autres points… et profi tez de vos vacances ! ◆* Pour plus d’infos : Idotourisme.com.

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   IKiosque

■ JeunesseTout savoirsur les antioxydantsNon seulementles antioxydants préservent l’organisme des agressions de la vie moderne (stress, pollution), mais ils luttent contre le vieillissementet la détérioration des cellules qui s’accompagne de l’apparition de maladies commele cancer. Ce guide vous propose de découvrir leurs vertus et d’apprendre à les utiliser, que ce soit dans votre assiette ou sous formede compléments alimentaires. Grâceaux explications – parfois assez techniques –,vous saurez aussi comment mesurervotre stress oxydantet quels gestes adopter pour mieux le réduire.

Guide des compléments antioxydants, de Daniel Sincholle et Claude Bonnie. Thierry Souccar éditions, « Nature et vitamines »(224 pages, 12 euros).

L’allergie alimentaire expliquéeaux enfantsArthur est un petit garçon comme les autres : il aime aller en classe, jouer avec ses copains pendant la récré, faire de la peinture… Seulement voilà, Arthur est allergique. A la cantine, pas question de prendre des risques : pour être sûr de ne manger que des aliments tolérés, il vient chaque jour avec son panier-repas. Cet album, qui retrace la journée d’école d’un enfant allergique, est l’occasion de rappeler en image et de façon ludique les règles de prudence à respecter pour manger en toute sécurité. Joliment illustré, il peut être utilisé aussi bien par les parents que par le personnel éducatif pour dédramatiser l’allergie alimentaire auprès de ceux qui en sont atteints comme auprès de leurs camarades. Après l’histoire, les auteurs proposent de découvrir deux recettes « sans ».Arthur est allergique, et alors ? de Marie-Constance Mallard et Camille Piantanida. Libre Label, « Petit label » (32 pages, 12 euros).

Bien qu’il soit recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pendantau moins les six premiers mois de vie du nourrisson, l’allaitement ne concerne que 50 % des mères françaises. Si Muriel Ighmouracène, infi rmière puéricultrice, puis directrice de crèche associative et consultante en lactation, a décidé d’écrire cet ouvrage, c’est d’abord pour que les femmes puissent faire leur choix en connaissance de cause, de façon déculpabilisée et totalement assumée. Combien de temps allaite-t-on ? Est-ce que ça fait mal ? Quand doit-on sevrer le bébé ? Aurai-je assez de lait ? Mes seins seront-ils abîmés ?… : toutes les questions trouvent leur réponse

et tous les thèmes sont abordés, qu’ils soient techniques – les positions idéales, par exemple – ou psychologiques, comme le regard des autres, les relations avec le père, le lien avec l’enfant ou la crainte de ne pas être une bonne mère. Un guide pratique bienvenu, qui dédramatise l’allaitement : il était temps.J’allaite, j’allaite pas ? de Muriel Ighmouracène. Larousse Poche (176 pages, 5,99 euros).

Page réalisée par Delphine Delarue et Aude Malaret

Pour une reconnaissance des « victimes collatérales » du cancerAlors qu’eux aussi vivent l’expérience intime de la maladie, les proches des patients atteints de cancer sont rarement reconnus commedes victimes à part entière. Avec ce livre,la Ligue contre le cancer propose un recueilde réfl exions et d’expériencesdestiné à sensibiliserles professionnelsde santé, les pouvoirs publics et l’ensemblede la population.Détresse émotionnelle, dépression, état physique diminué, troubles du sommeil, culpabilité, diffi cultés professionnelleset isolement sont autant de caractéristiquesque l’on retrouve chezla plupart de ces personnes, dont certaines accompagnerontle malade jusqu’à l’agonie et à la mort. Reconnaître cette spécifi cité et les droits auxquels aspirent les proches est un premier pas vers une améliorationde leur situationet de celle des malades.Un bel ouvrage, dur mais nécessaire, qui a le mérite de traiter d’un sujet très peu évoqué.

Les proches, ces autres victimes du cancer, par La Ligue contre le cancer. Autrement (208 pages, 17 euros).

Allaitement, mode d’emploi

L’allergie alimentaire expliquée

Cultiver le bonheur en méditantAvec cet ouvrage, les éditions Quotidien malin s’attaquent à ce qui, chez nous, est en passe de devenir un véritable phénomène de mode : la méditation. Pratiquée depuis des millénaires en Asie, elle séduit désormais les Occidentaux, parce qu’elle propose une discipline de vie différente et accessible, qui conduit à porter davantage attention au moment présent, à développer un regard plus serein sur les événements et à faire confi ance aux ressources qui existent

en chacun de nous. Une façon particulière de cultiver le bonheur, présentée ici avec une approche laïque, simple et pratique, adaptée aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui. L’auteure, mère de trois enfants, chef d’entreprise et pratiquante assidue, nous explique les bases de la discipline, axées sur la pos-ture, la respiration et l’attention. Elle donne aussi des astuces pour surmonter les obstacles de la méditation et pour en appliquer chaque jour les bienfaits.

La méditation, c’est malin, de Marie-Laurence Cattoire. Quotidien malin éditions (192 pages, 6 euros).

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IWeb

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Chu-rouen.fr/internet/animation/animation_pediatrie.html(à partir de 3 ans avec l’aide des parents)Sur ce site coordonné par les services pédiatriques du CHU de Rouen, l’enfant découvre l’univers de l’hôpital à travers un « avatar » : un personnage souriant qui navigue de pièce en pièce, de la salle de consultation à la chambre en passant par le bloc opératoire. Les différents lieux apparaissent sous forme de photo graphies, afin de donner des repères « réels ». Les intervenants, les soins pratiqués et le matériel utilisé (perfusion, mesure de la tension, pansement, etc.) sont présen-tés en détail. Le site anticipe aussi les questions du petit patient : mes parents resteront-ils près de moi ? pourrai-je emporter mes jouets ou mon doudou ? vais-je avoir mal ?...

Sparadrap.org(à partir de 3 ans avec l’aide des parents)Une grenouille virtuelle qui propose à l’enfant de visiter un hôpital ou sim-plement de s’amuser pour dédramati-ser l’univers médical, c’est le parti pris de l’association Sparadrap, spécialisée dans les livrets pédagogiques santé à destination du jeune public. En cliquant sur l’animal, en bas à gauche de la page d’accueil « Enfants », l’internaute peut partir à la recherche d’objets perdus par les médecins, répondre à un quiz, jouer au mémo ou encore colorier. La rubrique « L’hôpital », largement illustrée, répond à toutes les questions pratiques : que faut-il emporter ? qui va s’occuper de moi ? comment va être la chambre ?... Enfin,

la rubrique dédiée aux piqûres (vaccin, prise de sang, perfusion ou anesthésie) est l’occasion pour les parents d’aborder ce sujet sensible avec les plus petits.

Jielge.pagesperso-orange.fr/lapinmuco.htm(à partir de 3 ans avec l’aide des parents)Ce blog perso consacré à la muco viscidose invite les 3-8 ans à découvrir le quoti-dien de Jeannot, un lapin qui tousse, qui s’essouffle dès qu’il court avec ses copains d’école et qui aimerait ne plus l’avoir, cette maudite mucoviscidose. Le dessin est très doux, et la navigation simple pour que les enfants puissent eux-mêmes suivre l’histoire. A noter : en tête de chaque chapitre, un lien renvoie vers une présentation de la maladie et une liste des principales associations luttant contre la mucoviscidose.

Corpscite.be(à partir de 7 ans et ados)Pour les enfants qui désirent mieux connaître leur corps, ce site belge décrypte le fonctionnement de chaque organe, son rôle, ses besoins et son interaction avec les autres. Loin du cours classique d’ana-tomie, il met en parallèle le corps humain et une cité imaginaire : le système sanguin

est un fleuve, le cerveau un réseau de décision, les poumons sont un lieu boisé, les reins des zones de filtrage… Grâce à une navigation très accessible, le jeune internaute peut à tout moment basculer d’un endroit à un autre.

Soc-nephrologie.org(à partir de 7 ans et ados)Puisque le jeune public plébiscite la bande dessinée, pourquoi ne pas lui parler santé en utilisant cette forme d’expression ?

C’est ce que fait la Société de néphro-logie pour expliquer le rôle du rein, la dialyse et la greffe. Après avoir cliqué sur la rubrique « Espace public », puis sur « Enfants », l’internaute choisit sa BD en ligne selon son âge : Le rein trognon, Le rein gonflé ou Mes aventures de dialyse, cette dernière étant destinée aux plus grands, qui peuvent s’identifier à Marie, en attente d’une transplantation, ou à Tony, dialysé, dans une BD très réaliste. ◆

Vanessa Pageot-Françoise

Sites santé pour les enfantsDes contenus interactifs qui rassurent

Pour préparer les enfants à une hospitalisation, leur parler d’une maladie ou dédramatiser une piqûre, le Web emprunte l’imaginaire des plus petits, avec des contenus colorés et pédagogiques.

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 IVie pratique

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Les domaines de la santé et de l’envi-ronnement en sont en revanche exclus. Pas question, donc, de recourir à ce mode d’action pour les prothèses PIP ou le Mediator. Vous pourrez par ailleurs obtenir réparation pour préjudices maté-riels, mais pas pour dommages corporels ou moraux.

Quelle est la procédure ?Le litige doit être signalé à l’une des seize associations agréées par l’Etat. Si l’association est saisie par au moins deux personnes, elle peut décider d’engager une action de groupe devant le tribunal de grande instance. Le juge déterminera alors si la responsabilité du professionnel peut être engagée, auquel cas il établira le montant du préjudice et le professionnel sera condamné. Viendra ensuite l’étape de l’indemnisation des consommateurs. S’ils sont clairement identifi ables (par exemple les passagers d’un vol déterminé), la procédure est dite simplifi ée : ils seront tous indemnisés, sans même avoir besoin d’en faire la demande. Si leur identifi cation est plus diffi cile, ils devront eux-mêmes se signaler auprès de l’entreprise condamnée. Celle-ci aura néanmoins l’obligation d’en informer sa clientèle, dans des conditions qui restent à défi nir par décret. ◆

Catherine Doleux

Pour plus d’infos : Economie.gouv.fr.

En France, l’action de groupe a été créée par la loi du 17 mars 2014, dite loi Hamon, qui renforce dans

de nombreux domaines la protection des consommateurs (lire l’encadré ci-contre). Elle permet d’obtenir facile-ment une indemnisation du préjudice subi pour des litiges du quotidien, là où il fallait jusqu’ici engager une procé-dure complexe dissuasive. Pour ce type d’ affaires, portant sur des montants faibles, les personnes lésées renonçaient d’ailleurs le plus souvent à toute action. Cette nouvelle procédure nécessite cepen-dant, pour entrer en vigueur, la parution d’un décret attendu d’ici à la fi n de l’été.

Pour quel type de litige ?L’action de groupe peut être mise en œuvre en cas de différend lié à la vente de biens ou à la fourniture de services. Il s’agira, par exemple, de facturations abusives de la part d’un opérateur de télé-phonie ou d’un fournisseur d’énergie. La procédure s’applique aussi aux préjudices nés de pratiques anticoncurrentielles, comme une entente tarifaire entre diffé-rents opérateurs de téléphonie mobile.

Au lieu de faire un procès de façon individuelle, les personnes lésées par une entreprise commerciale, en raison notamment de pratiques anti concurrentielles, vont pouvoir obtenir réparation via une association de consommateurs agréée qui agira en leur nom. Ce nouveau dispositif s’inspire des « class actions » américaines.

Les autres mesures phares de la loi Hamon• A partir du 1er juillet 2015, la tarifi cation dans les parkings se fera au quart d’heure, et non plus à l’heure selon la règle « Toute heure commencée est due ».• La durée de garantie des appareils électroménagers, téléviseurs, ordinateurs, etc., va passer à deux ans. Le fabricant devra en outre indiquer la durée de fabrication et de commercialisation des pièces détachées.• Au-delà de la première année, les contrats d’assurance pourront être résiliés à tout moment, et plus seulement à la date de l’échéance annuelle.• Pour faciliter l’achat de lunettes sur Internet, les prescriptions de l’ophtalmologiste devront indiquer l’écart pupillaire.• Vous pourrez revenir sur un achat fait en ligne ou à la suite d’un démarchage à domicile dans un délai de quatorze jours (au lieu de sept actuellement).• Les professionnels du rachat de métaux précieux (or, argent, platine…) aux particuliers devront établir un contrat précisant notamment le poids de l’objet, ainsi que la date, l’adresse et le lieu de conclusion du contrat, et comportant un bordereau détachable afi n que le consommateur puisse faire jouer son droit de rétractation pendant vingt-quatre heures.• L’emprunteur disposera d’un délai d’un an à compter de la signature du prêt immobilier pour résilier l’assurance décès-invalidité souscrite simultanément et lui substituer un autre contrat présentant des garanties équivalentes. A défaut, la banque pourra refuser la substitution.

Action de groupeUnis pour mieux se défendre

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IVie pratique

Au regard des règles d’urbanisme, le mobile-home est une « résidence mobile de loisirs » et, à ce titre, son

installation n’est en principe possible que sur un terrain de camping ou dans un parc résidentiel de loisirs, ce qui implique un loyer à verser pour l’emplacement et des règles à respecter.

Un toit mobile pour les loisirsUn mobile-home ne doit être occupé que de façon temporaire ou saisonnière : il ne peut en aucun cas constituer votre résidence principale. Il doit en outre

conserver ses moyens de mobilité (roues et timon). Sur le terrain où il sera installé, pas question de l’intégrer dans un amé-nagement « en dur » (terrasse en béton, véranda…), mais vous pourrez l’agré-menter d’une terrasse ou d’un auvent démontables. Le fait qu’il soit raccordé

Mobile-homeAcheter sans se tromperAcquérir une résidence secondaire à un prix abordable et s’assurer ainsi, pour les vacances, le confort d’un « petit chez soi », voilà qui peut inciter nombre de personnes à investir dans un mobile-home. Ce type de bien est toutefois assorti de contraintes réglementaires et fi nancières qu’il faut bien mesurer avant de sauter le pas.

Charte de transparenceFace aux abus constatés dans les cam pings qui accueillent sur leur terrain des mobile-homes appartenant à leurs clients, la Fédération française de camping et de caravaning (FFCC) a élaboré une charte de transparence. Vous trouverez la liste des campings signataires de celle-ci sur le site Ffcc.fr.

Le chiffre à retenir3,8 millions de foyers sont concernés par la suppression de l’exonération d’impôt sur le revenu des majorations de retraite ou de pension pour charges de famille (source : compte rendu de la Commission des fi nances de l’économie générale et du contrôle budgétaire).

L’Administration qui ne dit mot consent

Solutions naturelles pour une maison toute propreTrop de produits d’entretien dans vos placards ? Trop de désordre autour de

vous ? Ce livre devrait vous simplifier la vie, grâce à de nom-breuses astuces pour rendre votre maison propre et rangée, le tout de façon écono-mique et éco logique. Dans cette compila-tion de cinq ouvrages,

consacrés au rangement, au ménage, aux détachants naturels, au vinaigre et au bicarbonate, vous apprendrez à chasser les mauvaises odeurs ou à venir à bout des taches les plus tenaces, mais aussi à conserver les aliments dans le frigo ou encore à gérer votre paperasse. Un ouvrage malin et des conseils faciles à mettre en pratique. Une maison toute propre, c’est malin : les meilleures astuces 100 % pratiques pour un intérieur impeccable, de Julie Frédérique, Michel Droulhiole et Camille Anseaume. Leduc.S, « Quotidien malin » (552 pages, 17 euros).

Pour simplifi er les relations avec l’Administration, la loi du 12 novembre 2013 (parue au Journal offi ciel du 13 novembre) pose un principe : lorsque l’on fait une demande à l’Administration et que celle-ci ne rend aucune réponse dans les deux mois, son silence vaut accord (auparavant, il valait rejet). On ne peut que se réjouir de cette nouvelle règle… sauf que le principe souffre, comme souvent en droit français, de plusieurs exceptions. Il ne s’appliquera pas, par exemple, si la demande touche aux relations entre l’Administration et ses agents, si elle présente un caractère fi nancier, si elle ne concerne pas le seul demandeur… Bref, une simplifi cation en demi-teinte.

aux réseaux d’eau, d’électricité, d’éva-cuation des eaux usées, de téléphone… ne lui retire pas son caractère mobile. Enfi n, vous ne serez pas redevable de la taxe d’habitation, mais vous devrez, en revanche, régler la taxe de séjour.

Côté budgetSi vous achetez un mobile-home neuf, comptez entre 25 000 et 75 000 euros selon sa surface et la qualité des prestations. A cela s’ajouteront les frais de transport et d’installation (calage, raccordement aux différents réseaux…). Diffi cile de donner une estimation, car les montants varient en fonction du nombre de kilomètres à parcourir et des contraintes liées à l’acces-sibilité du terrain (un grutage est parfois nécessaire). Pour limiter le budget, il peut être judicieux d’acheter un mobile-home d’occasion déjà installé.Ajoutez à l’investissement de départ la location du terrain. Là encore, il est dif-fi cile de donner un ordre de prix, tant il existe de différences entre le bord de mer et les zones rurales. Une chose est sûre : soyez vigilant sur les clauses du contrat de location. Veillez en particulier au libellé de la clause de revalorisation annuelle du loyer. Et si vous comptez proposer votre mobile-home à la location, analysez de près les conditions : certains contrats l’interdisent, d’autres limitent le nombre de personnes. Dernier point à ne pas négli-ger : certains gérants d’emplacements exigent, pour l’image du camping, que les mobile-homes soient régulièrement remplacés, par exemple tous les dix ans. ◆

Catherine Doleux

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 IVie pratique

■ Droit des locataires

Qui béné� cie du préavis réduit ?Lorsqu’un locataire désire mettre fi n à son bail, il doit en informer le propriétaire trois mois à l’avance, mais s’il a perdu son emploi, ce délai est ramené à un mois, même s’il en retrouve un entre-temps. C’est ce que vient de rappeler la Cour de cassation dans un arrêt du 5 février 2014. Le préavis réduit est aussi accordé au locataire dont l’état de santé constaté par un certifi cat médical justifie un changement de domicile, au bénéficiaire du RSA ou de l’allocation pour adulte handicapé, en cas de mutation professionnelle ou de premier emploi. La loi du 24 mars 2014 autorise également ce préavis pour les logements situés dans une zone « tendue », où la demande de location est plus forte que l’offre. Un décret doit défi nir précisément les zones concernées.Pour tout ce qui concerne le logement et en particulier le bail, renseignez-vous auprès des agences départementales d’information sur le logement (Adil), via le site Internet Anil.org (rubrique « Votre Adil ») ou par téléphone au 0 820 16 75 00.

Des titres-restaurant numériques

Les titres-restaurant peuvent aujourd’hui prendre la forme d’une carte à puce rechargeable ou d’une application sur smartphone. Les salariés sont alors débités de la somme exacte à payer, dans la limite de 19 euros par jour. C’est un avantage par rapport au ticket papier, sur lequel le commerçant ne rend pas la monnaie. En revanche, et c’est là un inconvénient, le dispositif est moins souple. D’abord, la carte est nominative et n’a qu’un seul utilisateur : plus question de donner un chèque-restaurant à un enfant. Ensuite, de nombreux commerçants acceptent plusieurs tickets-restaurant pour une valeur totale supérieure à 19 euros. Avec la carte, ce ne sera plus possible.

Pour plus d’infos : Ticketrestaurant.fr.

Stationnement dans une copropriétéDans un immeuble en copropriété, le propriétaire d’un véhicule ne peut pas se garer devant son garage si ce dernier donne sur les parties communes (arrêt de la chambre civile de la Cour de cassation, 17 décembre 2013). Les copropriétaires peuvent faire placer des poteaux anti-stationnement entre les portes de garage, afi n de faciliter la circulation des véhicules dans la partie commune.Report de délai

pour l’accessibilité des lieux publicsAu 1er janvier 2015, tous les établissements accueillant du public (hôtels, restaurants, boutiques, bureaux de poste, monuments historiques…) et les transports collectifs devraient être accessibles aux personnes handicapées. Compte tenu de la diffi culté de mise en œuvre de cette mesure, des délais sont toutefois accordés aux collectivités territoriales et aux entreprises, dans le cadre de l’« Agenda d’accessibilité programmée ». La majorité des établissements (80 %) se verront accorder jusqu’à trois ans supplémentaires. Pour les structures de grande capacité et les bâtiments du patrimoine, ce délai pourra être porté à six ou neuf ans.

Un billet de 10 euros plus sécuriséLe 23 septembre, un nouveau billet de 10 euros sera mis en circulation. Comme le billet de 5 euros vert, il comportera des signes de sécurité améliorés afi n d’aider les commerçants, mais aussi les particuliers, à mieux repérer les faux billets.

Le chiffre à retenir15 ans, c’est la durée de validité des cartes d’identité délivrées depuis le 1er janvier 2014 (au lieu de dix ans auparavant).

Page réalisée par Catherine Doleux

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Payer ses impôts en espèces : possible, mais désormais limitéSi la note dépasse 300 euros, vous ne pouvez plus régler en liquide votre tiers provisionnel de l’impôt sur le revenu, vos impôts locaux, une amende ou encore une facture hospita-lière au guichet du centre de la Direction générale des fi nances publiques. Le but de cette mesure ? Améliorer la sécurité des usagers et des agents en diminuant le volume des espèces manipulées, lutter contre le blanchiment d’argent et réduire le traitement manuel des encaissements par l’Administration. Payer au guichet reste possible, mais uniquement par chèque ou par carte bancaire.

Précarité énergétique : la procédure des impayés modifiée

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En cas d’impayé de factures de gaz, d’électricité ou d’eau, le consommateur ne peut pas se voir couper la fourniture de ces services durant la « trêve hivernale », qui l’hiver prochain s’étendra du 1er novembre au 31 mars. Ce dispositif est d’application générale : il concerne tous les consommateurs, quel que soit le montant de leurs revenus.

Les fournisseurs d’électricité peuvent toutefois réduire la puissance fournie (excepté aux consommateurs bénéfi ciant de la tarifi cation spéciale « produit de première nécessité ») : pour les abonnements d’au moins 6 kilovoltampères (kVA), elle sera ramenée au minimum à 3 kVA, et pour les abonnements à 3 kVA, elle passera à 2 kVA.

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environnementaux exigeants, achetés en circuit court et vendus à prix coûtant. »

Impact écologique limitéSur les étals, la farine, les pâtes, les huiles de colza et de tournesol viennent de Seine-et-Marne, les tisanes de l’Yonne, la char-cuterie provient des Deux-Sèvres, le jus de pomme de Normandie. « La proximité fait que l’impact écologique des transports est limité et l’absence d’intermédiaire permet aux producteurs de vivre correctement, et ça aussi, c’est très important », ajoute Michel Jouhanneau, l’autre cofondateur de Coopali. Pour les produits plus lointains, comme le café ou le chocolat, l’association fait appel à Terra libra, un grossiste spé-cialisé dans le commerce équitable. Une enseigne « de confiance », selon l’associa-tion, puisqu’elle effectue « un vrai travail

Pour les membres de l’épicerie autogérée Coopali, les courses, c’est un jeudi soir sur deux. Et en ce mois

de mars, ils sont plusieurs dizaines à répondre à l’appel, bien décidés à remplir leur panier de produits issus de l’agri-culture paysanne, du commerce équitable ou de la filière bio. L’ambiance chaleureuse et conviviale qui règne dans le petit local de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) traduit l’enthousiasme général pour cette coopérative alimentaire, née en septembre dernier. Ici, rien n’a été laissé au hasard. Ce qui se joue, c’est l’expérimentation concrète d’une consommation en dehors des schémas traditionnels de la grande dis-tribution. « Le principe de Coopali, explique Mikhal Bak, cofondatrice de l’épicerie, c’est de proposer des produits de qualité qui répondent à des critères sociaux et

A Champigny-sur-Marne, en banlieue parisienne, l’épicerie autogérée Coopali propose des produits de qualité à haute valeur environnementale et sociale, dont la plupart proviennent de producteurs locaux, sans inter-médiaire, et sont vendus à prix coûtant. L’idée : sortir des circuits classiques de la grande distribution et favoriser une consommation responsable.

de solidarité » avec les producteurs des pays du Sud, « en les aidant notamment à développer le marché local ». Le respect d’une certaine éthique sociale, qui privi-légie la prise en compte des conditions de travail des « petites mains », fait aussi partie intégrante de la démarche. « Pour moi, explique Nicole, qui compte parmi les quatre-vingts « adhérents copains » de l’asso ciation, ce qu’il y a de bien chez Coopali, c’est que l’on sait ce que l’on met dans son assiette et dans quelles conditions cela a été produit. Et puis, le fonctionnement est totalement démocratique, nous avons tous notre mot à dire, c’est très appréciable ! »

Structure collégiale« Après nous être inspirés des structures similaires, comme la célèbre coopérative new-yorkaise Park Slope Food Coop, les Gase (groupement d’achat solidaire et éthique, NDLR) bretons ou encore L’Indé-pendante, une coopérative parisienne, nous avons finalement fait le choix d’une association loi 1901 », précise Mikhal. « Sauf qu’ici, ajoute Michel, il n’y a pas de bureau ni de président, mais des membres collégiaux, désignés par tirage au sort, qui partagent tous les mêmes responsabilités. » Chacun participe à l’organisation et choi-sit les produits qui seront mis en vente. Tous les débuts de mois, les membres provisionnent leur compte Internet du montant dont ils auront besoin pour faire leurs courses et un jeudi sur deux, quand le local ouvre ses portes, chacun note ce qu’il a pris sur un formulaire, puis déduit la somme correspondante de son compte. Une cagnotte solidaire est également mise en place pour aider ceux dont les revenus sont les plus modestes. « Par nos achats, conclut Mikhal, nous cautionnons une idée de justice sociale, militante : que les produc-teurs puissent vivre de leur production sans être écrasés par la grande distribution et que les consommateurs achètent les pro-duits à leur juste prix en sachant d’où ils viennent. Cette base évidente devrait être respectée partout, non ? » ◆ Delphine DelaruePour plus d’infos : Coopali.net.

CoopaliUne alternative solidaire à la grande distribution

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Un jeudi soir sur deux, les membres de Coopali font le plein de produits d’épicerie sèche.

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■ Le Bus des curiosités

En route vers la cultureLe projet est né d’une frustration : celle de ne pas pouvoir faire venir des spectacles dans les petites communes des environs de Bordeaux, faute de moyens et d’équipements. Et si la culture ne peut pas se déplacer jusqu’aux spec-tateurs, la solution la plus simple est de les y emmener. Véronique Pommier, programmatrice en milieu rural, a créé le Bus des curiosités, qui à la demande des muni-cipalités transporte ses passagers vers une destination inconnue, à la découverte d’un spectacle vivant. « Ne pas dévoiler le lieu et le programme à l’avance permet d’éviter les préjugés, souligne-t-elle. Les participants n’ont pas le temps de se dire que ce n’est pas pour eux. Et quand ils sortent, ils ont les yeux qui brillent. » Depuis la première saison (2011-2012), les 41 sorties organisées en Gironde ont réuni près de 1 600 curieux. Le projet, qui s’est étendu à la Champagne-Ardenne et à la Haute-Normandie, devrait bientôt s’implanter dans d’autres régions.Pour plus d’infos : Busdescuriosites.fr.

« Comment c’était à votre époque ? » Telle est la question posée par la station montpelliéraine Radio Clapas (93,5 FM) dans « Mots croisés », une émission pas comme les autres, puisqu’elle est réalisée par des enfants âgés de 6 à 10 ans. Pendant les vacances scolaires, ils partent en groupe de dix à la rencontre des résidants d’une maison de retraite de la région. Encadrés par Laure Méravilles, journaliste, ils ont une semaine pour réaliser six émissions d’une heure sur l’école, la transmission des savoirs, la gastronomie, la musique et l’évolution des modèles familiaux. Au programme : préparation des questions le matin et enregistrement l’après-midi. Les propos collectés sont ensuite diffusés sous forme d’interviews. Pour plus d’infos : Radioclapas.fr.

Juniors et seniors sur la même longueur d’onde

Page réalisée par Aude Malaret

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Se meubler à petit prix avec Emmaüs DéfiPour les personnes en situation de précarité qui accèdent au logement, l’ installation se révèle souvent source de diffi cultés : pas facile de se sentir chez soi quand les contraintes fi nancières prennent le dessus. Sur le principe des banques alimentaires, Emmaüs Défi a créé en région parisienne la Banque solidaire de l’équipement, qui aide des personnes orientées par les travailleurs sociaux à s’équiper en biens neufs à petit prix. Dans l’appartement témoin de l’association, les bénéfi ciaires choisissent les meubles et l’électroménager en fonction de leurs besoins, mais surtout de leurs priorités et d’un budget préalablement défi ni. La commande est prise en charge par l’entrepôt de l’asso-ciation, où des salariés en insertion se forment aux métiers de la logistique. Le partenariat avec Carrefour – qui, grâce à des dons d’équipement, a rendu possible le lan-cement de cette Banque solidaire – permet à certains d’être ensuite embauchés dans la grande distribution.

Pour plus d’infos : Emmaus-defi .org.

Mobilité réduite : un annuaire collaboratif des lieux accessiblesL’isolement, voilà sans doute le plus grand risque auquel sont exposées les personnes à mobilité réduite. Une situation à laquelle tout le monde peut être confronté, en raison de son âge, de son état de santé ou après la naissance d’un enfant. En fauteuil roulant depuis une trentaine d’années, Damien Birambeau a fondé le site Internet Jaccede.fr et sa version mobile, qui recensent les lieux selon leur degré d’accessibilité. Le dispositif fonctionne sur le mode collaboratif. Pour chaque endroit visité (cinéma, restaurant, cabinet médical…), le contributeur remplit une fi che : marches, rampes, accès réservé…, tout est passé au crible. Plus de 35 000 lieux ont déjà été notés, mais cela ne représente que 5 % des 650 000 sites ouverts au public. Damien Birambeau prévoit donc de développer le côté ludique de l’annuaire, pour inciter les « citoyens engagés » à y participer.

Pour plus d’infos : Jaccede.com.

Un déjeuner solidaire et gastronomiqueUne fois par mois, Tous à table invite des personnes en situation de précarité à déjeuner dans un restaurant gastronomique. Orientés par les services sociaux ou des associations partenaires, ces convives paient seulement 10 % de l’addition. Le restaurateur leur réserve 20 % des tables, tandis que les autres sont occupées par des clients solidaires, qui paient le tarif normal. « Les personnes qui ont été exclues de la société doivent y retrouver leur place, explique Flavio Nervegna, fondateur et président. Pour cela, il faut leur redonner confi ance et estime de soi. » Déjà 3 500 bénéfi ciaires depuis 2011, et Flavio Nervegna ne compte pas s’arrêter là : le 30 août prochain, à Paris, il organisera sur le même principe un grand festival gastronomique et musical.

Pour plus d’infos : Tousatable.org.

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Devenir bénévole à la Ligue contre le cancer, ça ne s’improvise pas. En ce lundi du mois de mai, au siège

parisien de la fédération, une douzaine de volontaires ont fait le déplacement pour participer à l’un des modules proposés par l’école de formation de l’association. Intitulé « Relations entre bénévoles et malades », « cet enseignement est destiné à clarifier le rôle de ceux qui intervien-dront à l’hôpital pour accompagner les patients, explique Fabienne, formatrice pour la Ligue. La formation est conçue pour les aider à développer leur aptitude à communiquer dans un contexte parti-culier, celui du cancer. Pour les écoutants, il s’agit d’établir une relation d’aide bien spécifique, qui ne va pas de soi. »Marc, Alice, Xavier ou Sophie*, tous les stagiaires ont une histoire intime, doulou-reuse avec cette maladie. Endeuillé par la perte d’un proche, ancien malade, accom-pagnant d’un parent, chacun souhaite désormais offrir un peu de son temps pour soutenir les patients et donner du sens à son expérience.

Recueillir la parole du patient« Nous aidons aussi les bénévoles à prendre du recul par rapport à ce qu’ils ont vécu, ajoute Michel Vaillant, direc-teur de l’école. Ils ne doivent pas se sentir investis d’une mission de sauvetage du malade ou régler leurs comptes avec la maladie. Le rôle essentiel à tenir, c’est celui de l’écoute. » Ni membre de la famille,

Les modules de formation permettent aussi aux bénévoles de se rencontrer, de témoigner et de partager leur expérience.

Depuis plus de dix ans, l’école de la Ligue contre le cancer forme celles et ceux qui seront amenés à œuvrer bénévolement sous ses couleurs. Le module « Relations entre bénévoles et malades » les prépare tout parti-culièrement aux missions d’accompagnement. Un rôle bien spécifique, centré sur l’écoute attentive et qui a toute sa place dans le parcours de soins.

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ni ami, collègue ou soignant, le bénévole est là pour recueillir la parole du patient, lui permettre de décharger ses peurs. « Le malade peut ainsi se confier sans retenue, ce qui n’est pas possible avec ses proches, trop impliqués émotionnellement, précise Fabienne. Cela lui permet aussi d’intégrer l’expérience difficile qu’il est en train de vivre. » Dans cette optique, tout au long de la journée de formation, exercices pra-tiques et enseignements théoriques se succèdent. Les participants sont initiés à une technique d’écoute utilisée par tous les bénévoles de la Ligue. « La meilleure position à adopter, c’est l’attitude compré-hensive et la reformulation, insiste la formatrice. On écoute l’autre avec le moins de filtrages possible afin d’entendre ce qui est important pour lui. Avec la reformu-lation, le patient comprend qu’il a été

bien entendu, que ses émotions ont été perçues correctement. Ça lui fait du bien. »

Règles et éthiqueCette méthode peut sembler un peu contraignante pour le bénévole qui sou-haite aller plus loin dans la relation. « Que faire si un malade très isolé demande mon numéro de téléphone ? », questionne une stagiaire. « Attention, répond Fabienne, il faut absolument protéger sa sphère privée. Si vous avez une demande particulière, le responsable de votre comité départemental pourra vous aider. » Un fonctionnement parfaitement huilé, qui répond aussi à un autre objectif : « En entrant à la Ligue, les bénévoles intègrent une institution, précise Michel Vaillant. Il y a donc une éthique et des règles qui fixent des limites à leur intervention. C’est une façon à la fois de les protéger et d’obtenir un discours homogène de leur part, quel que soit l’endroit où ils assurent leur mission. »Enfin, les formations permettent aux béné-voles d’échanger : « Venir ici m’a permis de partager mon expérience et de mieux appréhender mes futures interventions, conclut Sophie. Maintenant, je me sens prête. J’ai hâte. » Mission accomplie pour Fabienne et Michel. ◆ Delphine Delarue

* Les prénoms ont été modifiés.Pour plus d’infos : Ligue contre le cancer, tél. 0 810 111 101, site Ligue-cancer.net.

Ligue contre le cancerUne école de formation pour les bénévoles

2 000 personnes formées chaque annéeCréée en 2002 par le professeur Francis Lara, l’école de la Ligue contre le cancer forme environ 2 000 personnes par an. Son rôle : transmettre son savoir-faire concernant l’écoute des malades et la gestion d’une association, ainsi que son expérience du monde médical. Une cinquantaine de modules sont proposés, répartis en quatre axes verticaux : connaissance de la Ligue et de la maladie, approche médicosociale (visite des malades, points d’accueil…), prévention (conférences, contact auprès des entreprises…) et administration (comptabilité, gestion…).

Pour tout renseignement sur les formations, contacter Michel Vaillant, le directeur de l’école : tél. 01 53 55 24 71 ; e-mail [email protected].

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