24
n° 14 2015 DES 6 TQE A PARTICULIEREMENT INNOVANTS ! PAS D'ELECTRICITÉ ? PAS DE TRAM ! CUBE SOLVER : LE RETOUR STOCKER L'ENERGIE ELECTRIQUE le magazine des Electrocracks

Watt's Up n°14

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: Watt's Up n°14

n° 14 2015

DES 6 TQE A PARTICULIEREMENT

INNOVANTS !

PAS D'ELECTRICITÉ ? PAS DE TRAM !

CUBE SOLVER : LE RETOUR

STOCKER L'ENERGIE ELECTRIQUE

le magazine des Electrocracks

Page 2: Watt's Up n°14

n° 14 2015

SOM

MA

IRE

2

4

13

L'ATHENEE ROYAL DE VIELSALMDes 6 TQE A particulièrement innovants !

LE MÉTIERtechnicien en systèmes d’accès et contrôle d’accès

7LA QUALIF' LA PLUS COOL DE 2015Celle de Lucas Radoux  !

10TECHNIQUEPas d’électricité ? Pas de tram !

Page 3: Watt's Up n°14

ColofonWATT’S UP EST UNE PUBLICATION

EN VUE D’ATTIRER LES JEUNES VERS

LES FORMATIONS ET LES MÉTIERS DE

L’ÉLECTRICITÉ.

Ø www.wattsup.beØ [email protected]

Editeur responsable : Hilde De WandelerConcept et réalisation : Link Inc (www.linkinc.be)Rédaction : Link IncLay-out : Zeppo (www.zeppo.be)Photos : Sven van Baarle, Joke Van Mieghem, Christophe Toffolo

u n i o n d e s é l e c t r i c i e n su n i e v a n e l e k t r i c i e n s

WATT’S UP est une campagne menée par VOLTA à l’initiative des partenaires sociaux. La campagne vise à augmenter l’afflux d’ouvriers dans le secteur des électriciens et s’adresse non seulement aux jeunes et à leurs parents, mais aussi aux employeurs, aux écoles et aux centres de formation.

TABLE DES MATIÈRES

Vous avez un projet intéressant?Parlez-nous en sur [email protected] ou sur

www.facebook.com/wattsup.fr

3

22

20

TECHNIQUEStocker l’énergie électrique

CUBE SOLVERle retour !

17 ELECTROMECANIX CHALLENGE et les gagnants sont …

Formelec, Tecnolec et le FSE unissent leurs forces et ensemble forment VOLTA.

Marlylaan 15/8 Avenue du MarlyBrussel, 1120, BruxellesT 02 476 16 76 • F 02 476 26 76 www.volta-org.be • [email protected]

Page 4: Watt's Up n°14

4

L’ATHÉNÉE ROYAL DE VIELSALM-MANHAY

DES 6 TQE APARTICULIÈREMENT

INNOVANTS !Au mois de mai, les élèves de 6e Technique de Qualification Électricien Automaticien (6 TQE A) de l’Athénée Royal de Vielsalm-Manhay ont présenté un prototype particulièrement ingénieux au Mecatronic Contest organisé par la Haute École de Namur-Liège-Luxembourg (Henallux). Verdict ? Premier prix de l’Innovation, troisième prix de la Technologie et le prix des Étudiants. Un résultat qui les enchante … et auquel ils ont encore du mal à croire (pour une première participation au concours) !

Page 5: Watt's Up n°14

Dylan (18), Thomas (18), Robin (19), Thomas (18) et Cédric (18) : les élèves se sont montrés particulièrement motivés. Quand leurs professeurs M. Georges (en charge de l’atelier d’électricité et schémas), M. Petit et M. Delahaut leur ont proposé de participer au Mecatronic Contest, ils n’ont pas hésité un instant. Et même si le parcours a été semé d’embûches, avec quelques moments de découragement à la clé quand les essais infructueux se sont multipliés, ils peuvent être fiers du résultat !

MATÉRIEL PERFORMANT« Nous avons reçu pour 2000 euros de matériel qui devait obligatoirement être utilisé dans le prototype », explique Dylan. Ce matériel de base, offert par les sponsors du concours, comprenait un variateur de fréquence, un module de sécurité Pilz, un capteur de sécurité, un moteur pas à pas et le programme de dessin EPLAN pour les plans électriques.

VOLONTÉ ÉCOLOGIQUEL’idée de base des 6 TQE A était de construire une machine qui fabriquait des briquettes de carton (un genre de pellets) à partir de carton recyclé. Mais cette idée a dû être abandonnée au bout de quelques semaines pour diverses raisons. Il fallait tout d’abord monter trop haut en pression, mais surtout, la machine aurait été trop lourde et volumineuse pour répondre au cahier des charges. Les élèves avaient toutefois la volonté de créer un prototype écologique

et ils s’y sont tenus ! La machine remarquée par le jury fabrique des allume-feu naturels à partir de sciure de bois et de cire de bougies.

VÉRITABLE TRAVAIL D’ÉQUIPE« Il se sont très bien partagé le travail entre les parties mécanique, pneumatique et électrique », souligne M. Georges. « Nous avons commencé par tout l’aspect mécanique, notamment avec le châssis. Les profs nous ont aidés pour les soudures parce que ce n’est pas notre spécialité. Pour l’ensemble du prototype, nous avons utilisé autant que possible du matériel de récupération », ajoute Thomas.

COMMENT FONCTIONNE CE PROTOTYPE ? Deux réservoirs sont fixés sur le châssis, l’un pour la sciure et l’autre pour la cire. Un doseur est installé sous le réservoir de cire. Le moteur pas à pas règle la dose de cire. Ensuite, la cire et la sciure tombent dans la trémie, où elles sont mélangées dans un sens et puis dans l’autre. Le mélange chauffe et descend dans un cylindre à l’aide d’une vis. Pour finir, le mélange chaud est compressé avant d’être expulsé dans le bac de réception. La machine est bien entendue équipée d’un touch pannel et d’un coffret électrique plutôt complexe.

5

Dylan

Thomas

Robin

Cédric

L'ATHENEE ROYAL

BRAVO, LES GARS, ET BONNE

CHANCE POUR L’AVENIR !

Page 6: Watt's Up n°14

LES PREMIERS SURPRIS Est-ce que Dylan, les deux Thomas, Robin et Cédric pensaient avoir une chance de gagner ? « Pas vraiment, c’était la première fois que nous participions à ce concours, c’était l’inconnu », avoue Thomas. « Sur place, il y avait des prototypes bien plus beaux que le nôtre sur le plan esthétique, même si certains ne fonctionnaient pas », renchérit Dylan. Et pourtant … Cette classe de 6 TQE A a remporté le 1er prix de l’Innovation, le 3e prix de la Technologie (le 1er prix étant allé au distributeur de bonbons de l’Institut Notre-Dame de Malmédy) et le 1er

prix des Étudiants. « Quand nous avons entendu que nous n’étions pas troisièmes pour le prix de l’Innovation, nous nous sommes immédiatement dit que nous n’étions pas dans le top 3 », ajoute Robin. À l’annonce du résultat, ils sont restés bouche bée …

AVENIR C’est fiers et heureux que les élèves sont rentrés à Vielsalm avec une tablette Lenovo pour leur classe et chacun 6 places de cinéma en poche ! Forts de cette expérience, ce prototype leur aura également servi pour la qualification. Cette année, certains comptent poursuivre leurs études et d’autres souhaitent se lancer dans la vie professionnelle. Dylan et Thomas optent pour une septième chauffagiste frigoriste, afin d’élargir leurs compétences. Robin, lui, postule dans l’entreprise où il a déjà fait des stages et des jobs d’étudiants.

6

Page 7: Watt's Up n°14

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Comment lui est venue cette idée ? « Simple-ment en voyant un vieux bras robot traîner dans la classe. Je me suis dit que c’était une bonne idée, pour ma qualif’, de l’automatiser avec le matériel imposé. »

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Ou presque… car ce projet a quand même pris 4 mois, dont 1 consacré au câblage et 1,5 à l’automatisa-tion. Ses professeurs lui ont donné quelques tuyaux pour la programmation, sinon il s’est débrouillé comme un chef !

Un bras robot 5 axes ? Euh ?Et que peut faire ce bras robot 5 axes avec une unité décentralisée ET 200s, un automate S7-1500 Siemens et un panel PC tactile ? « Déplacer des pièces. C’est un modèle réduit de ce que l’on trouve dans l’industrie. »

Le jury a été séduit, car Lucas a réalisé un prototype 100 % fonctionnel à partir de ma-tériel de récupération.

Un bon conseilLucas, un conseil pour tous ceux qui doivent passer leur qualif’ cette année ? « S’investir à fond ! Quand on entend les commentaires positifs du jury, on est vraiment fier ! »

7

LA PLUS CHOUETTE QUALIF' 2015

Lucas Radoux, 18 ans, 7 TQ Conducteur de ligne à l’Athénée Royal d’Ans, est le grand gagnant

de notre concours « La plus chouette qualif’ 2015 » ! C’est son bras robot

automatisé qui a remporté le plus grand nombre de "like" sur Facebook : plus

de 400 ! Une belle prestation, récompensée par un iPad Mini

flambant neuf !

CELLE DE

LUCAS RADOUX !

?

Page 8: Watt's Up n°14

8

MECATRONIC CONTEST EN BREF

Concours organisé pour la 9e année par le Département Bacheliers en Électromécanique d’Henallux

Pour les élèves du 3e degré du secondaire technique Mission : créer un prototype utilisant l’ensemble du matériel de base fourni, selon un cahier des charges peu contraignant (concept, rôle et fonction du prototype laissés libres)

Prototypes évalués par un jury professionnel composé de membres d’Henallux et d’entreprises extérieures

17 finalistes pour cette édition 2015

Page 9: Watt's Up n°14

9

L'ATHENEE ROYAL

Page 10: Watt's Up n°14

10

Pas d’électricité ?

Quel est le point commun entre Charleroi, Bruxelles, Anvers, Gand et la côte belge ? Le tram électrique ! Et dans les prochaines années, le réseau va encore être étendu à Bruxelles et à Anvers, tandis que Liège inaugurera son tram flambant neuf. Or, pour faire rouler un tram, il faut un bon paquet d’éléments électriques

et électrotechniques.

Le tram électrique semble être une évidence. Pourtant, sa naissance ne remonte qu’à 1881. Avant cela, il n’y avait que des trams à vapeur ou tirés par des chevaux. C’est donc en 1881 que le premier tram électrique est apparu dans les rues de Berlin. Treize ans plus tard – soit en 1894 – Bruxelles avait son premier

tramway électrique sur les rails.

PAS DE TRAM !

Page 11: Watt's Up n°14

11

TECHNIQUE

AlimentationC’est un moteur électrique qui fait rouler le tram. L’alimentation électrique de ce moteur est une tension continue de 600 volts, voire de 750 volts pour les systèmes plus modernes. Les sous-stations transforment la haute tension du fournisseur vers la tension requise de 600 ou 750 V. La méthode la plus utilisée à ce jour pour acheminer cette tension continue jusqu’au tram est un câble (caténaire). Le tram y prend son courant via un pantographe. Mais de plus en plus de villes souhaitent que ces caténaires disparaissent de leur paysage et sont dès lors demandeuses de solutions sans fil. L’alimentation peut alors passer par un troisième rail. Pour éviter tout risque d’électrocution, seule la portion du rail qui se trouve sous le tram est sous tension.

Avec les caténaires comme avec le troisième rail, le retour de courant se fait par les roues et les rails.

Mais les avancées techniques ne s’arrêtent jamais. Les fabricants de trams cherchent sans relâche de nouvelles alternatives pour supprimer les caténaires. Un tram peut par exemple aussi rouler à l’induction ou sur batteries ou condensateurs, pour de courtes distances. Sans oublier les trams hybrides, qui associent diesel et électricité. Les condensateurs peuvent être rechargés pendant le temps d’arrêt du tram à l’une ou l’autre station. Mais, à l’heure actuelle, ces techniques ne sont pas encore appliquées en Belgique.

HachageDans les anciens trams, c’est une armoire électrique qui gère la com-mande des moteurs électriques.

S’ils sont montés en série, les deux moteurs reçoivent 50 % de la ten-sion. En cas de montage en parallè-le, chaque moteur reçoit le courant directement de la caténaire, ce qui lui permet de tourner à pleine puis-sance. Pour éviter les chocs lors du passage de vitesses, le courant est conduit via différentes résistances. Ce système est de moins en moins utilisé au vu des pertes excessives d’énergie au niveau de ces inter-médiaires. Une fois que le tram a atteint sa vitesse de croisière, il est généralement mis au point mort, puis reçoit de temps en temps du courant pour garder son allure. Le conducteur dispose de commuta-teurs ou de pédales pour régler cet apport d’énergie. Dans les trams modernes, ce sont les hacheurs de courant qui gèrent la puissance des moteurs. Une méthode bien plus économe en énergie et nettement plus souple.

© Geert Haelterman

© David Plas © Marcel Van Damme

Page 12: Watt's Up n°14

12

Economie d’énergieTout comme les habitations, les trams doivent constamment réduire leur consommation d’énergie. L’une des méthodes utilisées est la récupération de l’énergie de freinage. Toutefois, cette technique n’a de sens que lorsque la caténaire peut effectivement utiliser l’énergie ainsi générée.

Et ce n’est pas toujours le cas. L’un des avantages de ces nouveaux systèmes est que la caténaire subit moins de pics de charge. Le tram peut utiliser l’énergie stockée pour démarrer rapidement, sans pour autant demander plus de courant au réseau.

Systèmes d’aideLa circulation des trams requiert tout un réseau de câbles et de rails. Mais ce n’est pas tout ! Le tram doit aussi respecter le code de la route, comme les autres usagers. C’est pourquoi son parcours est jalonné de panneaux et autres signaux (l’équivalent des feux rouges). Ces signaux sont d’ailleurs couplés aux installations qui gèrent les feux rouges. Enfin, pour garantir la sécurité, il y a aussi des systèmes de protection des trains. Tous ces systèmes sont alimentés par l’électricité et commandés au départ d’un centre de contrôle, qui centralise aussi l’actionnement automatique des aiguillages. Des aiguillages qui peuvent geler l’hiver. Ils sont donc chauffés pour éviter le problème. Un chauffage qui peut notamment être électrique.

Mais encoreIndépendamment de cette infrastructure spécifique à la circulation des trams, d’autres aspects sont encore nécessaires pour le bon fonctionnement d’une ligne de trams : les panneaux d’information aux stations ou dans les wagons, le système d’annonces aux passagers sur les quais, la surveillance vidéo dans le tram ou sur le parcours, la communication entre le conducteur et le centre de contrôle, etc. Toutes ces fonctions ont besoin de câblages ou de liaisons sans fil efficaces.

En un mot comme en cent, au niveau électrique et électronique, un tram demande bien plus qu’un simple câble aérien. L’électricien a donc de nombreux terrains de jeu à explorer dans et autour du tram.

© Wim Hoste © De Lijn

Page 13: Watt's Up n°14

TECHNICIEN EN SYSTÈMES D’ACCÈS

ET CONTRÔLE D’ACCÈS

AS-TU L’ÉTOFFE D’UN TECHNICIEN DE MAINTENANCE ?

13

Page 14: Watt's Up n°14

14

LA RÉPONSE EN 6 QUESTIONSLe métier de technicien en systèmes d’accès et contrôle d’accès est le rêve de tous ceux qui ché-rissent leur indépendance. Il a sa propre camion-nette, tout le matériel nécessaire et la responsabilité d’assurer le parfait fonctionnement de plus de mille portes coulissantes, à tambours et carrousels au sein de sa zone. Tu es un as de la technique, le stress ne te fait pas peur et tu aimes la liberté ? Ce job est peut-être fait pour toi. Mais que dois-tu encore savoir (faire) d’autre ? Nous avons mené l’enquête chez ASSA ABLOY Entrance Systems, à Houthalen.

QUEL EST LE CONTENU DU JOB ?La société ASSA ABLOY Entrance Systems

est spécialisée dans l’installation et l’entretien de portes coulissantes, à tambours et carrousels, ainsi que de rideaux d’air. Chaque année, les neuf membres de l’équipe de montage installent quelque 1500 nouvelles portes, tandis qu’une quarantaine de techniciens de maintenance gèrent pas moins de 60 000 interventions, pannes et entretiens confon-dus. Ce qui fait 35 interventions par semaine par technicien.

‘Nous travaillons avec les systèmes de contrôle d’accès les plus divers et variés,’ entame Dries Vandenborne (27), technicien de maintenance. ‘Dans les blocs d’appartements, ce sont souvent des systèmes intercom. Mais nous installons aussi des détecteurs de mouvements, des claviers à codes et des lecteurs d’empreintes digitales. Ou encore des interrupteurs extra larges dans les hôpitaux, que les médecins peuvent actionner avec le coude. Tout est possible tant que nous avons un signal de courant.’

1

Dries Vandenborne

Page 15: Watt's Up n°14

HET BEROEP

15

TU AIMES LE CHANGEMENT ?ASSA ABLOY Entrance Systems a une

clientèle très variée. Des architectes aux en-trepreneurs, en passant par les petits indépen-dants, boulangers, bouchers, hôpitaux et autres établissements de soins. ‘Nous pouvons tout aussi bien nous rendre chez un pharmacien pour l’entretien d’une seule porte qu’intervenir sur des sites industriels gigantesques, comme BASF à Anvers, qui comptent des centaines de portes,’ poursuit Manuel Verheyen (44), responsable de huit techniciens en périphérie bruxelloise.

Bien qu’il soit manager, Manuel travaille toujours sur le terrain, où il apprécie surtout le contact avec les gens.

‘Nous allons partout. Y compris dans des endroits normalement inaccessibles : des quartiers opératoires, des funérariums, des zones sécurisées dans les banques. Un jour, j’ai même réparé une porte à bord d’un yacht.’

Il est donc essentiel d’avoir de bonnes relations avec les clients.

‘Les gens nous font confiance à 100 %. Parfois, ils nous donnent même un badge, pour nous éviter de demander l’autorisation d’entrer à chaque fois. Impossible sans un minimum de confiance.’

TU SAIS STRUCTURER TA PENSÉE ?

Katty Van Craeynest, responsable du personnel, nous en dit plus sur la gestion des ressources humaines.

‘Nous mélangeons volontiers les genres : d’un côté des techniciens expérimentés, d’un autre côté des jeunes diplômés que nous encadrons en interne.’

Manuel Verheyen a fait ses études dans l’aéronautique, mais le métier de technicien aéronautique ne le bottait pas.

‘Mon travail chez ASSA ABLOY n’a rien à voir avec mes études, mais ma formation m’a bien aidé. Ici, comme dans l’aéronautique, il faut réfléchir de manière structurée. Face à une porte défectueuse et à un méli-mélo de câbles, il est indispensable de garder la tête froide et de détecter le problème pas à pas. Pas évident quand les appels n’arrêtent pas d’entrer de tous les côtés.’

LE MÉTIER

2

3

Manuel Verheyen

Katty Van Craeyne

st

Page 16: Watt's Up n°14

16

TU AS ENVIE D’ÉVOLUER OU DE TE SPÉCIALISER ?

Tu ne te vois pas exercer le même métier toute ta vie ? Là aussi, le job de technicien de main-tenance est un bon début. Dries : ‘Je me suis progressivement spécialisé dans les portes à carrousels. Ca a été une source importante de motivation. Ce type de portes n’est pas assez fréquent pour que tout le monde apprenne à les maîtriser. Je trouve très chouette d’avoir reçu l’opportunité de me spécialiser dans ce domaine.’

Manuel a, lui aussi, connu une belle évolution dans la société. Entré comme technicien de maintenance, il gère aujourd’hui une équipe de huit personnes. ‘Je veille à ce que tout se passe bien, je fais le planning et j’encadre les nouveaux. En plus, je reste responsable d’une petite zone, ce qui me permet de garder un contact direct avec le terrain. Du coup, les gars de mon équipe n’ont pas vraiment l’impression que je suis leur « chef ». Nous restons avant tout des collègues.’

TU AS L’ESPRIT D’ÉQUIPE ?Un diplôme technique ne suffit pas pour être

un bon technicien de maintenance.

‘Il faut s’ intégrer dans l’équipe,’ explique Katty. ‘Vous pouvez être le meilleur technicien du monde, ça ne marchera pas si vous ne vous entendez pas avec vos collègues. Nos gars sont responsables de leur zone du matin au soir et, quand ils sont en congé ou qu’ils terminent leur journée plus tôt, les collègues reprennent leurs rendez-vous.’

Les talents de communicateur et de commercial sont aussi très précieux.

‘Quand vous êtes chez un client pour une réparation, vous pouvez par exemple souligner les avantages d’un contrat de maintenance, ou signaler qu’une porte devrait être remplacée. Chez nous, les talents commerciaux peuvent aussi travailler dans la vente. Dans ce cas, les connaissances techniques sont un atout indéniable. Les clients font plus facilement confiance à quelqu’un qui sait de quoi il parle.’

TU RÉSISTES BIEN AU STRESS ?Le technicien de maintenance est

constamment sous pression.

‘Il faut être très résistant au stress,’ explique Manuel. ‘Notre agenda est rempli d’ interventions programmées, mais il y a toujours des imprévus. Une intervention qui dure un peu plus longtemps parce qu’on ne trouve pas directement la panne, des embouteillages sur la route, … Il faut pouvoir garder son calme.’

TU SAIS GÉRER TA LIBERTÉ ?Les techniciens sont toute la journée sur la

route, sans personne pour les surveiller.

‘C’est souvent difficile pour les jeunes qui sortent de l’école. Tout le monde n’est pas capable de gérer une telle responsabilité,’ remarque Katty.

Pour Dries Vandenborne, la liberté est justement le principal avantage du métier.

‘J’ai aussi travaillé comme technicien de dépannage dans une fromagerie. Il y a un monde de différence entre les deux jobs. Mais il faut pouvoir gérer. Les clients doivent pouvoir compter sur nous.’

4

6

5

Dries a un conseil en or face à une situation de stress : ‘Penser structuré. Ne pas attendre, mais

prévenir immédiatement le client que vous serez légèrement en

retard ou demander à un collègue de vous relayer. Ou encore vous

arrêter 20 minutes sur le bord de la route pour réorganiser votre agenda.’ Bref : ne pas rester les

bras ballants.

Page 17: Watt's Up n°14

ELECTROMECANIX CHALLENGE :ET LES GAGNANTS SONT…

17

Page 18: Watt's Up n°14

18

4 GRANDS GAGNANTSL’heure des résultats a sonné. L’effervescence est à son comble.

Le 1er prix général, qui récompense l’équipe qui a obtenu le plus de points tous critères confondus, va au meuble multimédia des 3 QEM 2 du Centre Asty Moulin.

Le prix de la performance technique est remis au barman automatique des 4 QEM de la Communauté scolaire libre Georges Cousot de Dinant.

Le prix de l’esprit d’entreprise va au terrain de pétanque miniature à ratissage et éclairage automatique des 4 REO du Centre Asty Moulin.

Finalement, le prix des étudiants, attribué par les classes venues voir les prototypes, est décerné à la centrale de tri de matériaux ferreux des 4 QEM des Aumôniers du Travail de Charleroi.

Namur, 21 mai. Dans la grande salle de sport du Centre Asty Moulin, la tension est palpable, même si l’ambiance est excellente. 9 équipes en lice. 9 beaux prototypes. 9 gagnants potentiels. Tous ont leurs chances …

Les membres du jury, composé d’enseignants, de visiteurs et de sponsors, déambulent entre les stands pour coter chaque projet selon une grille d’évaluation sur 10 critères (voir encadré). Toutes les équipes espèrent gagner, mais elles se rendent compte que ça se jouera à peu de choses. « Il y a vraiment de beaux projets, des choses pratiques », souligne Axel des Aumôniers du Travail (Charleroi).

ELECTROMECANIX CHALLENGE

Page 19: Watt's Up n°14

19

LES AUTRES PROTOTYPES VALAIENT EUX AUSSI LE DÉTOUR…

Presse-cannettes : 4 QEM – ITCF Herbuchenne, Dinant

Assistance au pédalage : 4 QEM – Collège Saint-Guibert, Gembloux

Géant de Salzinnes : 3 TEM – Centre Asty Moulin

Grande roue miniature : 4 QEM – Centre Asty Moulin

Distributeur de gobelets : 3 QEM 1 – Centre Asty Moulin, Namur

MEUBLE MULTIMÉDIACe meuble est destiné aux kots, aux espaces réduits. Fermé, il peut servir de bureau ou de table. Pour travailler sur le PC intégré, il suffit d’appuyer sur un bouton pour que les plaques s’ouvrent automatiquement. Une fois ouvertes, elles actionnent un fin de course pour ne pas qu’elles se referment sur l’écran, qui se lève et se rabaisse aussi automatiquement.

CRITÈRES D’ÉVALUATION Présentation sur le stand Présentation de l’exposé Autonomie et implication des étudiants Fonctionnement correct de l’installation Utilisation rationnelle du matériel Sécurité générale Qualité de fabrication Degré de finition Difficulté technique du prototype Originalité du système

ELECTROMECANIX CHALLENGE

ET QU’EN PENSENT LES GAGNANTS DU 1ER PRIX ?« C’est gratifiant », souligne Andy, un grand sourire aux lèvres. « C’est vraiment une chouette récompense parce qu’on a beaucoup travaillé sur ce prototype. C’est motivant pour la suite, ça nous encourage à continuer. »

Damien ajoute : « J’étais persuadé qu’on allait gagner, on remplissait tous les critères, on a fait du beau boulot et on a travaillé proprement ! On a donné tout ce qu’on avait … »

Page 20: Watt's Up n°14

20

L’homme qui avait un plan II LE RETOUR !Dans le précédent numéro de ce magazine, Sven Van Thielen nous parlait de sa qualif’. A l’époque, Sven était en 6e électromécanique à l’institut technique kOsh (Herentals). Sven était un homme qui avait un plan, mais quel était ce plan encore ? Sa machine devait pouvoir résoudre un Rubik’s Cube – pas à une vitesse supersonique, mais du 100 % fait main et bien programmé. A-t-il réussi son pari ? Son passage devant le jury s’est-il bien déroulé ? Qu’a-t-il appris de l’expérience ?

UNE MACHINE CAPRICIEUSEIl y une bonne et une moins bonne nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que la machine de Sven est bel et bien capable de résoudre un Rubik’s Cube ! Sur le plan mécanique, tout fonctionne : le butoir qui positionne le cube, les bras qui le font tourner et la plate-forme qui l’accueille. Mais, à l’heure actuelle, la machine n’a pas encore réussi à recomposer les 6 faces de couleur. Elle est pro-grammée pour exécuter un nombre fixe d’opérations, mais elle n’est pas encore capable de ‘réfléchir’ à la bonne solution.

Pas encore, car il manque juste un peu de programmation. Une bonne idée pour les successeurs de Sven, donc, qui se mettront bientôt à tra-vailler sur leur propre qualif’ …

UNE FIERTÉ LÉGITIMELes professeurs de Sven sont extrê-mement fiers. Pour eux, la qualif’ est un ‘premier vrai boulot’. L’élève en est responsable du début à la fin. S’il ne fait pas le job, c’est lui qui en subit les conséquences. Rien ne se fait tout seul. Et impossible de s’en sortir avec une mentalité de foncti-onnaire !

C’est pourquoi Sven est toujours resté serein. Il a toujours su appren-dre de ses erreurs. La commande de moteurs pas à pas avec un PLC s’est avérée être un sérieux défi. Mais il faut surmonter sa décep-tion. Se changer un peu les idées et pouvoir compter sur le soutien des siens, c’est très important dans ces moments-là.

LE JU, LE JU-JU, LE JURY …Sven n’avait aucun stress particulier pour son passage devant le jury. Au fil de l’année, il en avait rencontré les différents membres pour discuter du planning et des améliorations possibles. Les jurés en profitaient aussi pour poser des questions sur la mécanique, l’électronique ou le dessin technique. Sven se sentait donc bien préparé. Mais ça reste un bon exercice de présenter un projet en live … devant un vrai public !

POUR SA QUALIF’, SVEN

JOUE AU RUBIK’S CUBE

Page 21: Watt's Up n°14

21

Fais preuve d’ initiative et cherche toi-même un chouette projet. Tu vas y passer beaucoup de temps, il vaut donc mieux qu’il te passionne.

Etablis un planning réaliste et veille à t’y tenir. Tiens compte du temps disponible et de tes propres capacités – tu pourras dormir sur tes deux oreilles. Si nécessaire, apporte quelques petits ajustements.

Les erreurs peuvent aussi te rapporter des points ! La méthode est plus importante que le résultat. Les recherches que tu fais, les tests que tu planifies : ça aussi, ça contribue au résultat final.

Il est moins difficile de construire ta machine que de résoudre les problèmes quand tu commences les tests. Garde toujours ton sang froid : il y aura sans doute d’autres moments difficiles …

Commence les tests vers Pâques au plus tard ! Sinon, tu risques de ne pas avoir fini dans les temps.

SVEN DANS LE JOURNALLe projet a même fait

l’objet d’un article dans le Nieuwsblad. Là aussi, les profs

de Sven n’ont pas tari d’éloges sur leur élève : ‘Sven est l’élève

le plus intelligent de notre école.’ Si c’est écrit dans le

journal, ça doit être vrai …

CONSEILS POUR UNE QUALIF’ RÉUSSIE

GIP

SVEN VAN THIELEN

6e électromécanique

Sven a 17 ans, est guitariste et adore le Rubik’s Cube

QU

I ?

Page 22: Watt's Up n°14

22

Stocker l’énergie électrique

C’EST POSSIBLE, ÇA ? COMMENT ÇA MARCHE ?

C’est possible, ça ?Non, il n’est pas possible de stocker l’énergie électrique. Du moins pas sous la forme de tension alternative. Dommage, mais c’est ainsi. Si c’était possible, notre vie serait beaucoup plus simple. En effet, nous sommes confrontés au problème suivant : la demande et l’offre d’électricité correspondent rarement.

Rabat-joie n°2 : David DehenauwNon, c’est une blague. Le monsieur météo de RTL TVI n’a rien à voir dans l’histoire. Le coupable, c’est la météo elle-même. Blame it on the sunshine. Comme nous puisons de plus en plus notre électricité dans des sources d’énergie renouvelable (le vent, le soleil, …), la quantité disponible est de plus en plus influencée par les conditions climatiques. Ce qui ne fait qu’accentuer le problème. Prenons l’exemple d’une nuit très venteuse. Les éoliennes tournent à fond, alors que la consommation d’électricité est très faible. Nous avons donc besoin d’une solution pour garder ce surplus, histoire d’avoir un petit stock pour les moments creux.

Petite excursion dans les ArdennesL’énergie électrique ne peut donc pas être stockée, mais elle peut être transformée en une autre forme d’énergie. Pense à l’exemple de la pile, qui fonctionne à base d’énergie chimique. Autre solution : l’énergie cinétique. Eureka! L’énergie cinétique est en effet le moyen idéal de stocker temporairement les surplus d’électricité.

Pour comprendre comment ça marche, nous avons pris la direction de la province de Liège. Plus précisément de la centrale de pompage de Coo-Trois-Ponts, à 2 pas du célèbre village de Coo. Off we go …

Comment ça marche ?Une centrale de pompage (ou centrale hydroélectrique) fonctionne selon un principe très simple. L’excédent d’électricité est utilisé pour pomper l’eau vers deux lacs artificiels, les bassins supérieurs. En cas de pic de la demande en électricité, on laisse redescendre l’eau vers un bassin inférieur et, sur le chemin, l’eau fait tourner un générateur. Le bassin

inférieur est un lac artificiel de 71 hectares (environ 50 terrains de foot).

Une centrale nucléaire de taille moyenneLa centrale de Coo-Trois-Ponts fournit environ autant de puissance qu’une centrale nucléaire de taille moyenne, soit environ 1100 mégawatts, pendant une durée maximale de 5 heures. Largement suffisant pour faire face à un pic soudain de consommation. 275 000 m3 de roche ont été excavés pour installer la salle des machines et les conduites. Au total, c’est pas moins d’un milliard d’euros – argh ! – qui a été investi.

Il existe évidemment d’autres solutions, comme les centrales hydroélectriques en mer ou les centrales de pompage qui utilisent la pression atmosphérique. Mais nous en parlerons une autre fois !

Source : De Standaard du 20 octobre 2014 et brochure Electrabel

Un tas de bois au fond du jardin, une batterie pour ton appareil photo, un sac de charbon chez Papy, une bonbonne de gaz au butane/propane pour le camping. Autant de sources d’énergie dont tu peux facilement faire des réserves. Des réserves que tu peux littéralement emporter dans ton sac à dos. Hyper pratique.

Et l’électricité, alors ? Y a-t-il un moyen de stocker l’énergie électrique ?

CA NE CO

ÛT

E R

IEN DE DEM

AND

ER

.

Page 23: Watt's Up n°14

23

CA NE COUTE RIEN DE DEMANDER

Les turbines Francis font le jobA Coo, la salle des machines – directement creusée dans la roche sur 128 m de long, 22 m de large et 40 m de haut – compte pas moins de six turbines Francis. Chaque machine peut fonctionner comme turbine (l’eau descend en chute) ou comme pompe (l’eau est pompée vers le haut). En mode turbine, le débit est de 500 m³ par seconde. En mode pompe, il varie entre 325 et 415 m³ par seconde.

La centrale est commandée au départ du centre de contrôle de Linkebeek (près de Bruxelles) et quelques minutes suffisent pour la lancer.

Page 24: Watt's Up n°14

24

Ta vie de futur électricien ne s’arrête donc pas à cette dernière page. Deviens fan et découvre en primeur les dernières infos du secteur, des vidéos marrantes, les nouveautés et des concours avec de superbes cadeaux à la clé.

1

Tes 15 minutes de gloire ?Que penses-tu de ce

numéro de WATT’s Up ?

Tu as une idée d’article

qui t’intéresserait ? Ou tu

aimerais apparaître avec ta

classe dans le magazine ?

Ecris-nous à [email protected]

Watt’s Up en ligneTu cherches des infos sur

le métier d’électricien,

sur les études et les

formations dans le

secteur ? Notre site web

répond à toutes tes

questions.

Petite piqûre de rappel ?Comment fonctionne un disjoncteur ? Qu’est-ce qu’une liaison équipotentielle ? Il est temps de rafraîchir ta mémoire sur quelques notions de base ? Surfe vite sur www.wattsup.be/fr/electropedia

www.wattsup.be

Qu’attends-tu

encore ? Fonce maintenant sur

www.facebook.com/wattsup.fr