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A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES 24 avril 2017 : 102e anniversaire du génocide arménien de 1915 perpétré par le gouvernement Jeune-Turc 102 ans de déni : ça suffit ! --------------------------------------------------------------- ---- VEILLE MEDIA Lundi 17 juillet 2017 Retrouvez les informations sur notre site : http://www.collectifvan.org Rubrique Info Collectif VAN : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 et Rubrique News (Revue de Presse) : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=4&page=1 SOMMAIRE Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] vous propose une revue de presse des informations parues dans la presse francophone sur les thèmes concernant le négationnisme, le racisme, l'antisémitisme, le génocide arménien, la Shoah, le génocide des Tutsi, les crimes perpétrés au Darfour, la Turquie, l'Union européenne, l'occupation de Chypre, etc... Nous vous suggérons également de prendre le temps de lire ou relire les articles mis en ligne dans la rubrique Info Collectif VAN et les traductions regroupées dans notre rubrique Actions VAN . Par ailleurs, certains articles en anglais, allemand, turc, etc, ne sont disponibles que dans la newsletter Word que nous générons chaque jour. Pour la recevoir, abonnez- vous à la Veille-Média : c'est gratuit ! Vous recevrez le

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A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES24 avril 2017 : 102e anniversaire du génocide arménien de 1915

perpétré par le gouvernement Jeune-Turc102 ans de déni : ça suffit !

-------------------------------------------------------------------

VEILLE MEDIALundi 17 juillet 2017

Retrouvez les informations sur notre site :http://www.collectifvan.orgRubrique Info Collectif VAN :

http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1et Rubrique News (Revue de Presse) :

http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=4&page=1

SOMMAIREInfo Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] vous propose une revue de presse des informations parues dans la presse francophone sur les thèmes concernant le négationnisme, le racisme, l'antisémitisme, le génocide arménien, la Shoah, le génocide des Tutsi, les crimes perpétrés au Darfour, la Turquie, l'Union européenne, l'occupation de Chypre, etc... Nous vous suggérons également de prendre le temps de lire ou relire les articles mis en ligne dans la rubrique Info Collectif VAN et les traductions regroupées dans notre rubrique Actions VAN. Par ailleurs, certains articles en anglais, allemand, turc, etc, ne sont disponibles que dans la newsletter Word que nous générons chaque jour. Pour la recevoir, abonnez-vous à la Veille-Média : c'est gratuit ! Vous recevrez le document du lundi au vendredi dans votre boîte email. Bonne lecture!

16/07/2017 - TIERI BRIET - Mediapart Turquie : Sevan Nisanyan a choisi la liberté et s'est enfui de prison !

13/07/2017 - Reporters sans frontières

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Turquie/Etat d'urgence : Une année noire pour les journalistes

17/07/2017 - Collectif VAN Collectif VAN : l'éphéméride du 17 juillet

15/07/2017 - Kedistan Turquie: Deniz Yücel toujours retenu en otage dans les geôles turques

15/07/2017 - Allan Kaval - Le Monde Turquie : les alévis ou la gauche étouffée

16/07/2017 - Hala Kodmani - Libération Turquie : à Ankara, Erdogan éteint les lumières

15/07/2017 - Louis Imbert - Le Monde Turquie : la vie suspendue des « intouchables »

16/07/2017 - Nouvel Obs Turquie : un an après le putsch raté, Erdogan veut "arracher la tête des traîtres"

17/07/2017 - Le Monde et Reporters sans frontières Turquie : « Le Monde » et Reporters sans frontières lancent un appel en faveur de la liberté de la presse

17/07/2017 - L'Express Syrie: le conflit a fait plus de 330 000 morts depuis 2011

16/07/2017 - Pierre Serna - Le Monde Pierre Serna : « L’esclavage était bien un crime contre l’humanité»

17/07/2017 - Le Télégramme Vel d'Hiv. Un message et une main tendue à Israël

17/07/2017 -Le Parisien - RCF Georges Képénékian 35ème maire de Lyon ?

17/07/2017 - Stéphane Aubouard - L'Humanité Turquie. Le sultan Erdogan fête son premier anniversaire

16/07/2017 - L'Express Turquie: pas d'adhésion à l'UE sans respect de la démocratie, selon Juncker

16/07/2017 - Marie Persidat - Le Parisien Garges-lès-Gonesse : une stèle à la mémoire de trois génocides

15/07/2017 - Marie Jégo - Le Monde

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En Turquie, les commémorations du putsch raté comme socle du nouveau « récit national »

16/07/2017 - RFI Turquie: Erdogan tacle le CHP et ouvre un nouveau chapitre du roman national

17/07/2017 - Claire Guyot, Noé Michalon, Salomé Parent, Anne-Sophie Thill - La Croix Un an après le coup d’Etat raté, où va le pays ?

13/07/2017 - Paris Match Belgique L’échec du coup d’État en Turquie, une victoire de la démocratie pour le vice-premier ministre turc à Bruxelles

16/07/2017 - Quentin Raverdy - Libération Turquie : la martyrologie des victimes, une propagande bien rodée

17/07/2017 - Béchara MAROUN - L'Orient-Le Jour Pour Aznavour, une étoile hollywoodienne et des concombres libanais

16/07/2017 - Le Point Putsch raté en Turquie : Erdogan met en garde les "traîtres"

INFOS COLLECTIF VAN

Turquie : Sevan Nisanyan a choisi la liberté et s'est enfui de prison !

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Nota CVAN : L'opposant arménien de Turquie, Sevan Nisanyan, qui purgeait une peine de 11 ans et demi de prison en Turquie pour des motifs fallacieux d'absence de permis de construire, a annoncé sur son compte Twitter que "l'oiseau s'est envolé". Il a souhaité aux 80 millions de citoyens turcs de pouvoir en faire autant (pour échapper à cette prison qu'est devenue la Turquie). Sevan Nisanyan ne confirme pas qu'il aurait fui à l'étranger mais cela est fort probable. L'intellectuel iconoclaste devait rentrer d'une permission mais a pris la clé des champs. Sevan a changé sa photo de profil par celle d'un oiseau. Chapeau l'artiste !" Le Collectif VAN vous invite à lire un article de Tieri Briet annonçant cette bonne nouvelle paru sur Mediapart le 16 juillet 2017.

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Mediapart

Sevan Nişanyan, l'oiseau s'est envolé

16 juil. 2017 Par TIERI BRIET Blog : Des livres face aux prisons

En provenance de Turquie, les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes. Alors on ne va pas se priver de celle-ci : Sevan Nişanyan vient de s'évader de sa prison.

Sevan Nişanyan est un personnage aussi remarquable qu'inclassable. Auteur turc d'origine arménienne, bâtisseur et franc-tireur politique, il continuait d'alerter et d'inventer en prison où, depuis le 2 décembre 2014, il purgeait une condamnation aussi injuste qu'acharnée.

En 2010, dans le village où il a édifié une véritable cité des mathématiques, là où des centaines d'étudiants venus des quatre coins de la Turquie viennent apprendre avec les meilleurs chercheurs, Sevan Nişanyan a édifié une haute tour sur laquelle il a posé une plaque, son message aux autorités : « La tour a été construite en 2010 pour protester contre l'idiotie du gouvernement. »

Le 14 juillet, il s'est fait la belle et l'a clamé sur son compte tweeter : « L'oiseau s'est envolé. Nous souhaitons la même chose aux 80 millions de turcs encore emprisonnés».

Bravo l'artiste !

En avril, dans L'interminable liste des auteurs et écrivains emprisonnés en Turquie, voici le portrait que nous avions dressé de Sevan Nişanyan :

Sevan Nişanyan est né en 1956 à Istanbul. Il a étudié la philosophie et les sciences politiques aux Etats-Unis avant de devenir enseignant, auteur, journaliste et linguiste, emprisonné depuis trois ans pour son livre « La fausse République ». Plusieurs peines de prison prennent le prétexte d'irrégularités sur le plan immobilier, Sevan Nişanyan ayant ouvert, en 1995, plusieurs maisons d'hôtes dans le village de Şirince, à proximité du site d'Ephèse, où il restaure d'anciennes maisons à l'abandon en respectant l'architecture traditionnelle. Il est aussi l'auteur d'un livre important sur les toponymes en Turquie, paru en 2010. En détention, il a rédigé le premier dictionnaire étymologique de la langue turque et des guides de voyage. Il a aussi écrit dans la presse (pour Taraf et Agos, le journal fondé par Hrant Dink). Actuellement incarcéré à la prison de Torbali, près d'Izmir.

★ Un Cahier rouge, à la croisée des écritures de résistance

& pour continuer de suivre les aventures de Sevan Nisanyan sur twitter

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Liberté et Justice pour Sevan Nisanyan

Comité international : Eschenheimer Anlage 20 A D - 60318 Francfort, Allemagne

Contacts :

Turquie : Sait Çetinoğlu. E mail : [email protected] Arménie : Sako Aryan. E mail : [email protected] Moyen-Orient : Hrach Kalsahakian. E mail : [email protected] Allemagne : Ali Ertem. E mail : [email protected] France : Séta Papazian. E mail : [email protected] Etats-Unis : Nadya Uygun. E mail : [email protected]

Merci au Collectif VAN pour la traduction et les infos.

https://blogs.mediapart.fr/tieri-briet/blog/160717/sevan-nisanyan-loiseau-sest-envole

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=96878

Turquie/Etat d'urgence : Une année noire pour les journalistes

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN publie ci-dessous le Communiqué de Reporters sans frontières en date du 13 juillet 2017.

Reporters sans frontières

13 juillet 2017

Sous état d’urgence : une année noire pour les journalistes en Turquie Un an après la tentative de putsch en Turquie, Reporters sans frontières (RSF) dresse un état des lieux accablants pour la liberté de la presse. Le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan a profité de l'état d'urgence pour intensifier sa chasse aux voix critiques. Le journalisme est aujourd’hui à l’agonie.

Il y a un an, le 15 juillet 2016, la population turque parvenait à déjouer une sanglante tentative de putsch. Mais au lieu de répondre à cette aspiration démocratique, le gouvernement turc s’est enfoncé dans une spirale liberticide sans précédent, sous prétexte de lutter contre les putschistes.

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L’état d’urgence instauré cinq jours après le coup d’Etat raté lui a permis de fermer manu militari de nombreux médias indépendants. Avec plus de 100 journalistes derrière les barreaux, la Turquie est aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les professionnels des médias. Le pays occupe la 155e sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2017.

“Nous demandons aux autorités turques de libérer immédiatement tous les journalistes emprisonnés du faite de leurs activités professionnelles et de restaurer le pluralisme anéanti par l’état d’urgence, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de RSF. La détention arbitraire prolongée sans raison et l’isolement des prisonniers doivent être considérés comme des formes de mauvais traitements. En attendant que la Turquie restaure de réelles possibilités de recours, nous appelons la Cour européenne des droits de l’homme à statuer le plus rapidement possible pour mettre fin à cette tragédie.”

Prison d’abord, procès ensuite

Bientôt un an de détention sans jugement

Avec l’anniversaire de la tentative de putsch, la plupart des journalistes emprisonnés s’acheminent aussi vers l’anniversaire de leur détention. Pourtant, les actes d’accusation n’ont commencé à tomber qu’au printemps et les grands procès commencent seulement. Les “juges de paix”, nouveaux hommes de main du pouvoir, recourent à la détention provisoire de façon systématique. Et rejettent généralement les demandes de libération sans prendre la peine d’argumenter.

Trente journalistes commenceront enfin à être jugés le 18 septembre à Istanbul. Vingt d’entre eux, comme Şahin Alpay, Mümtazer Türköne ou encore Mustafa Ünal, sont emprisonnés depuis près d’un an. Ils encourent chacun trois peines de prison à vie. Leur crime ? Avoir collaboré avec le quotidien Zaman, fermé par décret en juillet 2016. L’acte d’accusation présente ce journal d’opposition comme “l’organe de presse” de la confrérie Gülen, que les autorités considèrent comme responsable de la tentative de putsch. Moyennant quoi ces journalistes sont accusés “d’appartenance à une organisation illégale” et d’implication dans le coup d’Etat raté. Pour avoir défendu Zaman en justice, l’ancien éditorialiste et avocat Orhan Kemal Cengiz risque lui aussi la prison à vie.

La remise en liberté de 21 autres journalistes a été bloquée in extremis le 31 mars et les magistrats qui l’avaient ordonnée ont été suspendus. Le parquet d’Istanbul a justifié ce revirement en ouvrant une nouvelle enquête contre 13 d’entre eux, dont Murat Aksoy et Atilla Taş, pour “complicité” de tentative de putsch. De nouvelles accusations dont ils commenceront à répondre le 16 août, en plus de celle “d’appartenance” à la mouvance Gülen. Chacun d’entre eux risque deux fois la prison à vie.

Les célèbres éditorialistes Ahmet Altan, Mehmet Altan et Nazlı Ilıcak

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auront passé un an derrière les barreaux quand leur procès reprendra le 19 septembre à Istanbul. Ils sont accusés d’avoir émis des “messages subliminaux” en soutien aux putschistes au cours d’une émission de télévision. Quatorze collègues poursuivis dans le même dossier risquent comme eux trois peines de réclusion à perpétuité assorties de 15 ans supplémentaires.

En province, d’autres journalistes accusés de complicité avec le mouvement Gülen ont été remis en liberté conditionnelle au compte-gouttes. A Antalya, les correspondants de Zaman Özkan Mayda et Osman Yakut ont ainsi été libérés le 24 mai après huit mois de détention provisoire. A Adana, deux journalistes, Aytekin Gezici et Abdullah Özyurt, sont encore incarcérés parmi les treize accusés “d’appartenance” à la confrérie. Mais dans les deux cas, les procès se poursuivent, avec potentiellement de lourdes peines de prison à la clé.

De nouvelles arrestations en cascade

Le procès de 19 journalistes et collaborateurs du quotidien républicain Cumhuriyet s’ouvrira le 24 juillet à Istanbul. Douze d’entre eux, dont le rédacteur en chef Murat Sabuncu, l’éditorialiste Kadri Gürsel, le caricaturiste Musa Mart et le journaliste d’investigation Ahmet Şık, sont en prison depuis sept à neuf mois. Accusés de liens avec plusieurs organisations “terroristes” du fait de leur ligne éditoriale, ils risquent jusqu’à 43 ans d’emprisonnement. Mais le harcèlement du journal ne s’arrête pas là : pour un tweet immédiatement effacé, le directeur de la rédaction web, Oğuz Güven, risque dix ans et demi de prison pour “propagande” de Gülen. lI a été remis en liberté conditionnelle à la mi-juin après un mois de détention provisoire.

Le quotidien nationaliste Sözcü, un des tout derniers titres critiques du pouvoir, est à son tour dans la tourmente. La directrice de l’information de son site web, Mediha Olgun, et le reporter à Izmir Gökmen Ulu ont été emprisonnés le 26 mai. Pour avoir publié un article sur le lieu de villégiature d’Erdogan à la veille du coup d’Etat raté, ils sont accusés de “tentative de meurtre contre le président de la République” et “soutien” à Gülen.

Un régime d’exception généralisé

Le recours systématique à la détention provisoire ne s’applique pas seulement en cas de complicité supposée avec la tentative de putsch. Pas une semaine ne passe sans son lot de journalistes arrêtés arbitrairement. Tunca Öğreten et Ömer Çelik sont incarcérés depuis fin décembre 2016 pour des révélations sur le ministre de l’Energie et gendre du président Erdoğan, Berat Albayrak. Le documentariste Kazım Kızıl a quant à lui passé près de trois mois en détention provisoire à Izmir avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire le 10 juillet. Interpellé alors qu’il couvrait une manifestation, il est accusé d’avoir “insulté le Président de la République” dans ses tweets.

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L’état d’urgence est aussi une opportunité pour les autorités de faire taire les dernières voix critiques sur la question kurde. Plus politisée que jamais, la justice tend à traiter ce problème comme une simple affaire de terrorisme. Le 16 mai, une peine de prison ferme a été prononcée pour la première fois à l’encontre d’un participant à la campagne de solidarité avec le quotidien prokurde Özgür Gündem, le journaliste et militant des droits humains Murat Çelikkan.

Des conditions de détention inhumaines

Des détenus malades maintenus en détention

A 73 ans, l’ancien éditorialiste de Zaman Şahin Alpay souffre de troubles respiratoires, de problèmes cardiaques et de diabète. Dans sa cellule de Silivri, iI ne peut dormir sans masque respiratoire. Ce qui n’empêche pas la justice de prolonger sa détention provisoire depuis un an. Tout comme celle de Nazlı Ilıcak, vétéran du journalisme et de la politique turque âgée de 72 ans. La jeune reporter de Zaman Ayşenur Parıldak, incarcérée depuis août 2016, est quant à elle plongée dans une grande détresse psychologique depuis que sa libération, ordonnée par un tribunal d’Ankara, a été bloquée in extremis début mai. Extrêmement inquiète, sa famille évoque des risques suicidaires.

L’isolement, une autre forme de mauvais traitement

Pour RSF, l’isolement prolongé, les visites réduites au strict minimum, l’interdiction des correspondances s’apparentent à des formes de mauvais traitement. Le journaliste germano-turc Deniz Yücel, correspondant du quotidien Die Welt, est en détention provisoire depuis février 2017. Pour avoir recueilli une interview auprès d’un dirigeant du PKK, il est accusé de “propagande d’une organisation terroriste”. Le président Erdogan, qui le qualifie publiquement de “traître” et de “terroriste”, en a fait un otage dans la crise diplomatique ouverte avec l’Allemagne.

Son avocat, Veysel Ok, témoigne : “il est maintenu dans un isolement total, sans aucun contact avec qui que ce soit en dehors des visites de ses avocats et membres de sa famille. A une ou deux exceptions près, il n’est pas autorisé à recevoir ou envoyer du courrier. Son acte d’accusation n’est toujours pas préparé. Et nous n’avons toujours pas pu prendre connaissance de son dossier, étant donné qu’il y a secret de l’instruction.”

Tout comme d’autres activistes de la société civile, le représentant de RSF en Turquie, Erol Önderoğlu, a envoyé des cartes postales à de nombreux journalistes emprisonnés. Mais ce courrier ne leur a jamais été délivré.

Le droit à la défense piétiné

C’est aussi Veysel Ok qui défend le célèbre éditorialiste et romancier Ahmet Altan. Il raconte à RSF de quelle manière l’état d’urgence piétine le

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droit à la défense de son client : “je n’ai qu’une heure par semaine pour discuter avec lui de l’acte d’accusation et des dizaines de classeurs en annexe. Un seul échange de documents avec mon client prend au moins 20 jours : ces papiers doivent passer par la direction de la prison, le parquet de Bakırköy, celui de Çağlayan, et enfin le tribunal qui instruit l’affaire. Il est impossible de se préparer normalement à un procès dans ces circonstances.”

Un an de déni de justice

La CEDH, dernier espoir des journalistes emprisonnés

Depuis l’instauration de l’état d’urgence, la Cour constitutionnelle turque, qui jouait un rôle essentiel pour tenter de faire respecter la liberté d’expression, est paralysée : saisie de nombreux cas de journalistes emprisonnés, elle n’a encore rendu aucune décision. Face à l’absence de tout recours effectif, de plus en plus de journalistes emprisonnés saisissent directement la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), dont les décisions sont contraignantes pour Ankara. A ce jour, une vingtaine de recours ont été enregistrés, dont ceux de Şahin Alpay, Murat Aksoy, Ahmet Altan, Deniz Yücel ou encore Ahmet Şık.

Le 29 mai, RSF a organisé un rassemblement devant le siège de la Cour, à Strasbourg, pour souligner que tous les espoirs reposaient désormais sur elle. Quelques jours plus tard, après dix mois d’attente et de négociations, la CEDH a amendé son statut de manière à rendre plus flexible l’ordre de traitement des dossiers : certains recours urgents émanant de Turquie, de Russie ou d’Azerbaïdjan pourront désormais être traités en priorité, même s’ils ne concernent pas le “droit à la vie ou à la santé”.

Le pluralisme anéanti sans recours

Près de 150 médias ont été fermés, sans procès, dans le cadre des décrets-lois adoptés sous l’état d’urgence. Le pluralisme est désormais réduit à une poignée de journaux harcelés et à faible tirage. Si une vingtaine de titres liquidés ont finalement été autorisés à rouvrir, l’écrasante majorité n’a encore eu droit à aucun recours : la chaîne de télévision de gauche Hayatın Sesi, le quotidien prokurde Özgür Gündem et bien d’autres ont saisi en vain la Cour constitutionnelle. Face à cette inaction, les avocats de la chaîne prokurde IMC TV ont saisi la CEDH.

Les autorités peuvent toutefois se défausser sur une nouvelle Commission de recours, créée en février 2017 pour tenter d’éviter des condamnations internationales. Cette institution est censée examiner les recours de quelque 200 000 individus ciblés par des sanctions administratives, mais aussi ceux des médias, associations et fondations liquidés sous l’état d’urgence. Mais la commission n’est toujours pas opérationnelle : elle commencera à recevoir les dossiers à partir du 23 juillet. Et de sérieux doutes pèsent sur son indépendance : cinq de ses sept membres sont nommés par l’exécutif.

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L’arbitraire des sanctions administratives

De nombreux journalistes ont fait l’objet de sanctions administratives depuis un an : cartes de presse annulées, retraits de passeports, confiscation de biens… Le 2 avril, le journaliste Kutlu Esendemir a appris à l’aéroport d’Istanbul que son passeport avait été annulé en vertu d’une enquête visant le journal Karar, avec lequel il avait collaboré. Un recours introduit trois jours plus tard auprès du parquet d’Istanbul n’a donné aucun résultat à ce jour.

Cela fait bientôt un an que Dilek Dündar est interdite de sortie du territoire et empêchée de rejoindre son mari, le journaliste Can Dündar, contraint à l’exil en Allemagne. Après avoir attendu pendant des mois une explication du ministère de la Justice, elle a saisi la Cour constitutionnelle, qui reste également silencieuse.

Retrouvez les précédents bilans de RSF sur l’état d’urgence en Turquie :

“État d’urgence, état d’arbitraire” (19 septembre 2016) https://rsf.org/sites/default/files/turquie.etatdurgence.fra_.def_.pdf

“Six mois d’état d’urgence en Turquie : le journalisme à l’agonie”(19 janvier 2017)

https://rsf.org/fr/actualites/six-mois-detat-durgence-en-turquie-le-journalisme-lagonie

https://rsf.org/fr/actualites/sous-etat-durgence-une-annee-noire-pour-les-journalistes-en-turquie

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=96872

Turquie: Deniz Yücel toujours retenu en otage dans les geôles turquesInfo Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite à lire cette information publiée sur Kedistan le 15 juillet 2017.

Kedistan

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Soutien • Ecrivez à Deniz Yücel !

15 juillet 2017

Deniz Yücel, le correspondant à Istanbul, du quotidien berlinois Die Welt, est toujours retenu en otage dans les geôles turques.

Accusé de propagande pour une organisation terroriste et d’incitation à la haine et à la violence, Deniz, ayant la double nationalité, allemande et turque, après treize jours de garde à vue, a été placé en détention le 27 février 2017, après 13 jours de garde à vue. Il attend son procès pour lequel il n’y a toujours pas d’acte d’accusation, sauf la sempiternelle “propagande pour une organisation terroriste”, passe-partout pour empêcher toute expression journalistique contraire aux options du régime. Il fait partie des plus de 160 journalistes actuellement en prison.

Envoyez-lui des lettres !

Dilek Mayatürk Yücel, la compagne de Deniz, fait un appel, pour inviter tout le monde à écrire à Deniz. Rappelons que comme pour faire un pied de nez à l’injustice turque, Deniz Yücel, 43 ans, né en Allemagne de parents turcs, s’est marié en avril, avec la productrice de télévision Dilek Mayatürk, dans la prison de Silivri près d’Istanbul.

Kedistan relaie bien volontiers cet appel, sachant que tout courrier envoyé est un cadeau pour celle et celui qui, dans les prisons turques, partage avec ses co-détenues, les nouvelles de l’extérieur. A chaque contact avec les prisonnierEs que nous avons, l’importance de ce lien nous est rappelé. Alors, comme c’est la saison des vacances, de voyages et des cartes postales, n’hésitez donc pas !

Dilek souligne que seules les lettres en turc sont donnés à Deniz.

A chaque campagne de soutien vers les prisons en Turquie, c’est la même situation. Nous répétons donc cette fois pour Deniz : Pour lui écrire rapprochez de vos amiEs turcophones, découvrez les associations dans votre coin… La solidarité est un de meilleurs lieux de rencontre pour faire connaissance avec de nouveaux amis. Envoyez-lui des cartes-postales avec un court message, et une identification, même sans votre véritable nom…

Au cas où, en voici une idée…

Cher Deniz, Pour que tu puisses enrichir une collection d’images des lieux où tu pourras te rendre quand tu retrouveras des ailes…

Sevgili Deniz, Kanatlarına yeniden kavuştuğunda gidebileceğin yerlerin bir koleksiyonunu oluşturup zenginleştirebilmen için…

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Et voici son adresse :

İlker Deniz Yücel 9 Nolu Kapalı Ceza İnfaz Kurumu B Blok 54 Nolu Koğuş Silivri Turquie

La lettre de Deniz Yücel

Une lettre de Deniz avait été publiée dans Cumhuriyet en juin dernier. Le journaliste y exprimait sa réaction suite à la déclaration d’Erdoğan, après son rencontre avec Merkel.

Monsieur le Président de la République Recep Tayyip Erdoğan, au retour du somment de l’OTAN à Bruxelles la semaine dernière, a parlé aux journalistes dans son avion. Il leur a parlé de l’entretien qu’il a réalisé avec Angela Merkel. Selon l’article de Hürriyet, Erdoğan a déclaré avoir répondu la Chancelière Angela Merkel, concernant ma libération : « Je lui a rappelé, ‘Chez-vous, vous avez beaucoup de Deniz, je vous ai déjà fourni leurs dossiers’. »

Une réponse bien intéressante.

Combien de journalistes qui et se trouveraient en Allemagne, et travailleraient dans les médias de Turquie, et qui auraient la nationalité des deux pays ? De plus, qui seraient arrêtés seulement pour leur chroniques et articles, qui, leurs vieux articles étant considérés comme crime, leurs mauvaises traductions prises comme preuve, seraient envoyés en prison, et qui sont tenus en isolement ? Combien de journalistes turcs y a-t-il, déclarés par la personne au plus haut de l’Etat allemand, d”agent” et “terroriste” alors qu’il n’y a même pas encore un acte d’accusation ?

Bien sur il n’y en a pas?

Cette déclaration ne peut avoir une seule explication. “Une partie [sous entendu Allemagne] demande ma libération. Quant à l’autre partie, elle veut l’extradition de certaines personnes recherchées en Turquie, qui se sont réfugiées en Allemagne. C’est une affaire de troc. Et ce type de calcul, démontre pourquoi depuis plus de 100 jours, je suis retenu en otage.

Mais ce n’est pas un bon calcul.

Je ne vais pas défendre les putschistes, les juges et procureurs qui ont abusé de leur charge. Et je n’ai aucun point commun avec ces personnes. Depuis les deux ans, durant lesquelles j’ai représenté Die Welt en Turquie, je n’ai fait que du journalisme et seulement du journalisme. Par exemple le soir du 15 juillet, j’étais un de ceux, membres de presse étrangère, qui se

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comptaient dans la rue. Quand le Président de la République a fait appel à la population au petit matin, nous avions trois mètres de distance entre nous.

Lorsque l’ordre d’arrestation à mon encontre a été confirmé, je n’ai pas fui ; au contraire, je suis allé me rendre avec ma propre volonté, et j’ai été arrêté. Ensuite, je n’ai jamais fait une demande d’extradition, ni personne d’autre ne l’a faite en mon nom… Par ailleurs, en tant que citoyen de la République Turque, il n’est pas légalement possible que je sois extradé vers un autre pays, et je ne le souhaiterais pas. La seule chose que je demande, c’est d’être jugé équitablement. C’est à dire un jugement, respectant la Constitution et les lois, commençant par le Code de la Presse et prenant compte de la Convention européenne des droits de l’homme et les principes de Droit universels. Je demande également, en continuité de cette demande, et toujours conformément aux procédures du Droit turc, d’être jugé en liberté. Dans un procès qui se déroulerait dans ces conditions, je suis sûr d’être acquitté, comme je suis sûr de mon prénom.

En résumé, le Président de la République, en exprimant dans sa déclaration précédente, que je ne “pourrais pas être extradé”, avait raison. Mais cette fois-ci, il se trompe. En Allemagne, dans ce sens, il n’y a pas “beaucoup de Deniz”. Il n’y a pas une seule autre personne qui soit dans le même cas de figure ou dans un cas semblable.

Mais en Turquie, de Ahmet Şık à Tunca Öğreten, de Kadri Gürsel à Mahir Kanaat, de Şahin Alpay à İnan Kızılkaya, de Barbaros Muratoğlu à Bünyamin Köseli, de Meşale Tolu, jusqu’à Mediha Olgun qui vient de nous rejoindre, ils sont beaucoup, autant que je ne je peux citer tous les noms…

Deniz Yücel “Cette personne est un agent terroriste”

Le 8 juillet, Erdoğan dans la conférence de presse à la fin de G20, répondait un journaliste allemand, qui demandait des nouvelles de Deniz Yücel :

Avant tout je voudrais que vous sachiez ceci ; les membres de la presse ne possèdent pas de liberté sans limites. Les membres de presse aussi commettent des crimes et quand ils commettent des crimes, la justice fait les considérations nécessaires. Moi, je suis une personne qui avait été emprisonnée pour avoir lu un poème. Je sais très bien ce que sont la liberté d’opinion et la liberté d’expression.

Je voudrais aussi que vous sachiez particulièrement ceci ; une grande majorité de ceux que vous connaissez tels que membres de presse sont des personnes qui aident et soutiennent le terrorisme.

La veille, c’était le Ministre de Justice Bekir Bozdağ qui faisait des

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déclarations. Voici une traduction fidèle de ses propos :

Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais vu de demande de la part d’un représentant ou d’une organisation internationale, pour s’entretenir avec des prisonniers de droit commun. Ils ne s’intéressent qu’à des personnes emprisonnées pour appartenance ou soutien aux organisations terroristes qui travaillent contre la Turquie.

L’Allemagne a tenu des entretiens de haut niveau, concernant une personne de nationalité allemande, disons plutôt, de nationalité allemande mais d’origine turque, qui est retenue en Turquie. Pourtant il y en a d’autres [des prisonniers] qui sont allemands de naissance… Aucune des autorités allemandes, ni de l’Etat allemand, ni de l’Ambassade d’Allemagne, n’ont réclame de Turquie, quoi que soit pour ces personnes.

Mais quand il est question de Deniz Yücel, tout le monde se mobilise, du premier ministre au président, en passant par les consuls. Je demande ; ‘Pourquoi cette personne est-elle si importante pour vous ? Expliquez. Pourquoi les autres citoyens allemands ne représentent rien pour vous ?”. Leur problème est autre. Leur soucis n’est pas d’empêcher, s’il y a, maltraitance et torture dans les prisons de la Turquie, c’est de calomnier la Turquie en l’utilisant, et de changer l’image de la Turquie en négatif.”

Traductions & rédaction par Kedistan.

http://www.kedistan.net/2017/07/15/ecrivez-a-deniz-yucel/

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=96880

Turquie: Deniz Yücel toujours retenu en otage dans les geôles turquesInfo Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite à lire cette information publiée sur Kedistan le 15 juillet 2017.

Kedistan

Soutien • Ecrivez à Deniz Yücel !

15 juillet 2017

Deniz Yücel, le correspondant à Istanbul, du quotidien berlinois Die Welt, est toujours retenu en otage dans les geôles turques.

Accusé de propagande pour une organisation terroriste et d’incitation à la

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haine et à la violence, Deniz, ayant la double nationalité, allemande et turque, après treize jours de garde à vue, a été placé en détention le 27 février 2017, après 13 jours de garde à vue. Il attend son procès pour lequel il n’y a toujours pas d’acte d’accusation, sauf la sempiternelle “propagande pour une organisation terroriste”, passe-partout pour empêcher toute expression journalistique contraire aux options du régime. Il fait partie des plus de 160 journalistes actuellement en prison.

Envoyez-lui des lettres !

Dilek Mayatürk Yücel, la compagne de Deniz, fait un appel, pour inviter tout le monde à écrire à Deniz. Rappelons que comme pour faire un pied de nez à l’injustice turque, Deniz Yücel, 43 ans, né en Allemagne de parents turcs, s’est marié en avril, avec la productrice de télévision Dilek Mayatürk, dans la prison de Silivri près d’Istanbul.

Kedistan relaie bien volontiers cet appel, sachant que tout courrier envoyé est un cadeau pour celle et celui qui, dans les prisons turques, partage avec ses co-détenues, les nouvelles de l’extérieur. A chaque contact avec les prisonnierEs que nous avons, l’importance de ce lien nous est rappelé. Alors, comme c’est la saison des vacances, de voyages et des cartes postales, n’hésitez donc pas !

Dilek souligne que seules les lettres en turc sont donnés à Deniz.

A chaque campagne de soutien vers les prisons en Turquie, c’est la même situation. Nous répétons donc cette fois pour Deniz : Pour lui écrire rapprochez de vos amiEs turcophones, découvrez les associations dans votre coin… La solidarité est un de meilleurs lieux de rencontre pour faire connaissance avec de nouveaux amis. Envoyez-lui des cartes-postales avec un court message, et une identification, même sans votre véritable nom…

Au cas où, en voici une idée…

Cher Deniz, Pour que tu puisses enrichir une collection d’images des lieux où tu pourras te rendre quand tu retrouveras des ailes…

Sevgili Deniz, Kanatlarına yeniden kavuştuğunda gidebileceğin yerlerin bir koleksiyonunu oluşturup zenginleştirebilmen için…

Et voici son adresse :

İlker Deniz Yücel 9 Nolu Kapalı Ceza İnfaz Kurumu B Blok 54 Nolu Koğuş Silivri Turquie

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La lettre de Deniz Yücel

Une lettre de Deniz avait été publiée dans Cumhuriyet en juin dernier. Le journaliste y exprimait sa réaction suite à la déclaration d’Erdoğan, après son rencontre avec Merkel.

Monsieur le Président de la République Recep Tayyip Erdoğan, au retour du somment de l’OTAN à Bruxelles la semaine dernière, a parlé aux journalistes dans son avion. Il leur a parlé de l’entretien qu’il a réalisé avec Angela Merkel. Selon l’article de Hürriyet, Erdoğan a déclaré avoir répondu la Chancelière Angela Merkel, concernant ma libération : « Je lui a rappelé, ‘Chez-vous, vous avez beaucoup de Deniz, je vous ai déjà fourni leurs dossiers’. »

Une réponse bien intéressante.

Combien de journalistes qui et se trouveraient en Allemagne, et travailleraient dans les médias de Turquie, et qui auraient la nationalité des deux pays ? De plus, qui seraient arrêtés seulement pour leur chroniques et articles, qui, leurs vieux articles étant considérés comme crime, leurs mauvaises traductions prises comme preuve, seraient envoyés en prison, et qui sont tenus en isolement ? Combien de journalistes turcs y a-t-il, déclarés par la personne au plus haut de l’Etat allemand, d”agent” et “terroriste” alors qu’il n’y a même pas encore un acte d’accusation ?

Bien sur il n’y en a pas?

Cette déclaration ne peut avoir une seule explication. “Une partie [sous entendu Allemagne] demande ma libération. Quant à l’autre partie, elle veut l’extradition de certaines personnes recherchées en Turquie, qui se sont réfugiées en Allemagne. C’est une affaire de troc. Et ce type de calcul, démontre pourquoi depuis plus de 100 jours, je suis retenu en otage.

Mais ce n’est pas un bon calcul.

Je ne vais pas défendre les putschistes, les juges et procureurs qui ont abusé de leur charge. Et je n’ai aucun point commun avec ces personnes. Depuis les deux ans, durant lesquelles j’ai représenté Die Welt en Turquie, je n’ai fait que du journalisme et seulement du journalisme. Par exemple le soir du 15 juillet, j’étais un de ceux, membres de presse étrangère, qui se comptaient dans la rue. Quand le Président de la République a fait appel à la population au petit matin, nous avions trois mètres de distance entre nous.

Lorsque l’ordre d’arrestation à mon encontre a été confirmé, je n’ai pas fui ; au contraire, je suis allé me rendre avec ma propre volonté, et j’ai été arrêté. Ensuite, je n’ai jamais fait une demande d’extradition, ni personne d’autre ne l’a faite en mon nom… Par ailleurs, en tant que citoyen de la

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République Turque, il n’est pas légalement possible que je sois extradé vers un autre pays, et je ne le souhaiterais pas. La seule chose que je demande, c’est d’être jugé équitablement. C’est à dire un jugement, respectant la Constitution et les lois, commençant par le Code de la Presse et prenant compte de la Convention européenne des droits de l’homme et les principes de Droit universels. Je demande également, en continuité de cette demande, et toujours conformément aux procédures du Droit turc, d’être jugé en liberté. Dans un procès qui se déroulerait dans ces conditions, je suis sûr d’être acquitté, comme je suis sûr de mon prénom.

En résumé, le Président de la République, en exprimant dans sa déclaration précédente, que je ne “pourrais pas être extradé”, avait raison. Mais cette fois-ci, il se trompe. En Allemagne, dans ce sens, il n’y a pas “beaucoup de Deniz”. Il n’y a pas une seule autre personne qui soit dans le même cas de figure ou dans un cas semblable.

Mais en Turquie, de Ahmet Şık à Tunca Öğreten, de Kadri Gürsel à Mahir Kanaat, de Şahin Alpay à İnan Kızılkaya, de Barbaros Muratoğlu à Bünyamin Köseli, de Meşale Tolu, jusqu’à Mediha Olgun qui vient de nous rejoindre, ils sont beaucoup, autant que je ne je peux citer tous les noms…

Deniz Yücel “Cette personne est un agent terroriste”

Le 8 juillet, Erdoğan dans la conférence de presse à la fin de G20, répondait un journaliste allemand, qui demandait des nouvelles de Deniz Yücel :

Avant tout je voudrais que vous sachiez ceci ; les membres de la presse ne possèdent pas de liberté sans limites. Les membres de presse aussi commettent des crimes et quand ils commettent des crimes, la justice fait les considérations nécessaires. Moi, je suis une personne qui avait été emprisonnée pour avoir lu un poème. Je sais très bien ce que sont la liberté d’opinion et la liberté d’expression.

Je voudrais aussi que vous sachiez particulièrement ceci ; une grande majorité de ceux que vous connaissez tels que membres de presse sont des personnes qui aident et soutiennent le terrorisme.

La veille, c’était le Ministre de Justice Bekir Bozdağ qui faisait des déclarations. Voici une traduction fidèle de ses propos :

Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais vu de demande de la part d’un représentant ou d’une organisation internationale, pour s’entretenir avec des prisonniers de droit commun. Ils ne s’intéressent qu’à des personnes emprisonnées pour appartenance ou soutien aux organisations terroristes qui travaillent contre la Turquie.

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L’Allemagne a tenu des entretiens de haut niveau, concernant une personne de nationalité allemande, disons plutôt, de nationalité allemande mais d’origine turque, qui est retenue en Turquie. Pourtant il y en a d’autres [des prisonniers] qui sont allemands de naissance… Aucune des autorités allemandes, ni de l’Etat allemand, ni de l’Ambassade d’Allemagne, n’ont réclame de Turquie, quoi que soit pour ces personnes.

Mais quand il est question de Deniz Yücel, tout le monde se mobilise, du premier ministre au président, en passant par les consuls. Je demande ; ‘Pourquoi cette personne est-elle si importante pour vous ? Expliquez. Pourquoi les autres citoyens allemands ne représentent rien pour vous ?”. Leur problème est autre. Leur soucis n’est pas d’empêcher, s’il y a, maltraitance et torture dans les prisons de la Turquie, c’est de calomnier la Turquie en l’utilisant, et de changer l’image de la Turquie en négatif.”

Traductions & rédaction par Kedistan.

http://www.kedistan.net/2017/07/15/ecrivez-a-deniz-yucel/

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=96880

Collectif VAN : l’éphéméride du 17 juillet

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - La rubrique Ephéméride est à retrouver quotidiennement sur le site du Collectif VAN. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée). Vous pouvez retrouver tous les éphémérides du Collectif VAN dans la Rubrique Actions VAN, en cliquant ici

Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie) http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=51673

Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie) http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=55304

Ça s’est passé un 17 juillet (les événements sont classés du plus ancien au plus récent) :

17 juillet 1203 -- Les croisés prennent Constantinople: les croisés prennent la ville byzantine de Constantinople. Suite à l’appel du pape Innocent III en 1202, quelques chevaliers avaient pris la route des

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croisades, à destination de l’Égypte. Les Vénitiens acceptèrent de transporter les croisés par voie maritime à condition que les chevaliers s’emparent, pour eux, de Zara, en Dalmatie. Dès lors, plus personne ne s’intéressa à la reconquête de la Terre sainte et tous se mirent en tête de rétablir Isaac II Ange sur le trône byzantin. Le pape eut beau excommunier les Vénitiens, rien n’empêcha les croisés de s’attaquer à d’autres Chrétiens. Quelques mois après cette première prise, ils s’empareront une nouvelle fois de la ville et la pilleront avant d’établir l’Empire latin d’Orient.

L'Internaute

17 juillet 1287 -- 90 hommes, femmes et enfants juifs sont égorgés quand l'accusation de meurtre rituel contre les juifs d'Oberwesel (Allemagne) se propage : les persécutions atteignent la communauté de Münstermaifeld, dans la vallée du Rhin. Israelvivra.com

17 juillet 1349 -- Les juifs de Meiningen (Thuringe, Allemagne) qui ont survécu au massacre du 10 avril sont arrêtés et brûlés sur le bûcher. Israelvivra.com

17 juillet 1648 -- 600 juifs sont égorgés quand les hordes cosaques de Bogdan Khmielnicki s'emparent de Pavolocz (Ukraine). Israelvivra.com

17 juillet 1915 -- Empire ottoman/Rapport consulaire du Consul des Etats-Unis à Trébizonde, M. Oscar S. Heizer daté du 28 juillet 1915. Extrait du rapport du Consul américain: "Le 17 juillet, comme je voyageais à cheval avec le consul d'Allemagne, nous rencontrâmes trois Turcs qui creusaient dans le sable une tombe pour un cadavre nu que nous voyions tout près de là dans le fleuve. Le cadavre paraissait avoir séjourné 10 jours et plus dans l'eau. Les Turcs disaient qu'ils venaient d'enterrer plus haut, le long du fleuve, quatre autres cadavres. Un autre Turc nous dit que, peu avant notre passage, un autre cadavre avait été emporté par le fleuve vers la mer." Imprescriptible.fr : Vilayet de Trébizonde

17 juillet 1915 -- Empire ottoman/Mardin : le premier convoi, comprenant 250 membres des grandes familles arméniennes de Mardin, est mis en route, escorté par des gendarmes commandés par çerkez Sakir. Ils sont exécutés à l’arme blanche ou au fusil à Imam Abdul, près de Tell Armen, par les hommes du président de la cour martiale de Dyarbekir, Tevfik bey. Ce convoi composé des familles de notables – hommes survivants, femmes, enfants, personnes âgées – quitte Mardin le 17 juillet à deux heures du matin. Il est composé de voitures et de montures et comprend 250 personnes – neuf familles. Memdouh les attend à la sortie de la ville. Il fait arrêter le convoi et se fait remettre l’argent et les bijoux. Il explique à ses victimes qu’elles vont à Alep rejoindre leurs maris, mais qu’elles risquent d’être dépouillées en route par des bandits kurdes ou arabes. Leur argent et leurs bijoux leur seront restitués dès leur arrivée. Puis le

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convoi repart, sous la conduite de Chakir et de Tewfik, tandis que Memdouh s’en revient avec son butin. Les déportés se dirigent au sud-ouest, vers Ras ul-Aïn, en empruntant la route de Tell Armen. Monsieur Petros Djinandji parvient à lancer de sa voiture son enfant de trois ans dans les bras d’une villageoise chrétienne qui l’adoptera. Mais le bébé meurt trois mois plus tard11. Après deux heures de route, le convoi est arrêté à Harrin par des miliciens qui obligent les déportés à se dévêtir : ils cherchent de l’argent jusque dans les ourlets des robes. *** (Ternon, 2002 :139-144). © Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions | © Yves Ternon pour le texte Mardin 1915 Mass Violence - par Raymond Kévorkian Imprescriptible.fr : Premier convoi des familles de notables arméniens

17 juillet 1915 -- Empire ottoman/Récit d'une Arménienne déportée d'Erzeroum jusqu'à Mossoul, Bagdad et Bassorah: "le 17 juillet de la même année, il nous fut intimé l'ordre de partir d'ici huit jours. Parmi ma famille, il y avait les frères de mon père Joseph Abrahamian, son frère Antoine avec sa femme et moi, le prêtre et sa nièce Cuyano [sic] Agob. Il y avait aussi mon oncle François avec sa femme et ses deux enfants (un garçon et une fille), la sœur de mon père, Serpolié [sic]4avec son fils âgé de 25 ans, il y avait aussi la fille d'une autre sœur de mon père, avec quatre enfants, et son mari du nom de Krikor. Tous ensemble dans sept voitures nous sortîmes du pays. Le 22 juillet nous arrivons à Ilidja, après 15 jours nous sommes arrivés à Erzengan [sic]5, nous occupions 2 voitures et les 5 autres renfermaient nos bagages. Nous restâmes dans cette ville 8 jours. Ne pouvant faire le voyage en voiture, nous avons dû faire la traversée à cheval jusqu'à Kharpout. Après quelques jours, nous arrivâmes à Khemar où tous les hommes furent pris ; nous étions escortés depuis Erzeroum par 150 gendarmes et un général turc." Imprescriptible.fr : Archives française

17 juillet 1915 -- Empire ottoman: sur l’Euphrate, la situation est pire encore, ainsi qu’en témoigne le consul allemand d’Alep, Rössler: « La présence de cadavres dans l’Euphrate, déjà signalée, et qui a été constatée à Roumkale, Biredjik et Djerablous, a duré vingt-cinq jours, ainsi que cela m’a été précisé le 17 juillet. Les cadavres étaient tous attachés de la même manière, deux par deux et dos à dos. Cette disposition systématique montre qu’il ne s’agit pas de tueries occasionnelles, mais d’un plan général d’extermination conçu par les autorités [...] Les cadavres sont réapparus, après une interruption de plusieurs jours, de plus en plus nombreux. Cette fois il s’agit essentiellement de femmes et d’enfants ». © Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions | © Yves Ternon pour le texte Mardin 1915 Imprescriptible.fr : L’arrivée des premiers déportés

17 juillet 1915 -- Empire ottoman : lettre datée de Koniah 17 juillet 1915. D'un résident étranger de Koniah à Mr. N. {Peet} à Constantinople, communiqué par le Comité Américain de Secours aux Arméniens et aux

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Syriens. Espérant avoir l'occasion de vous envoyer cette lettre par l'entremise de Miss FF. je puis écrire librement. Disposez-vous de quelque moyen pour m'envoyer jusqu'à une cinquantaine de livres pour secourir les Zéïtounlis à Sultanieh ? Le gouvernement les y laisse mourir de faim. Au commencement on leur donnait des rations de pain; puis 150 dirhems de farine par tête et par jour, (les enfants au-dessous de cinq ans étaient exclus] plus tard on réduisit la ration à cent dirhems. Et, il y a maintenant quatre semaines que cette distribution a entièrement cessé. On ne permet pas aux déportés de s'éloigner du camp pour chercher du travail; ils ne peuvent que chercher des racines et des herbes dans les champs et cela a occasionné plusieurs cas d'empoisonnement. Les exilés de Koniah, au nombre de 107, à qui on envoie de l'argent et des vivres de chez eux, ouvrirent une souscription entr’eux et recueillirent 1.400 piastres par semaine pour fournir du pain aux affamés. Imprescriptible.fr: Les exilés de Zeïtoun

17 au 18 juillet 1915 -- Empire ottoman/Mouch : 5 000 habitants des quartiers hauts sont escortés à Komer, Khaskiugh, Norchèn, Arintchvank, Alizrnan, enfournés dans ses granges et brûlés vifs. Environ 10 000 femmes et enfants des villages de la plaine de Mouch — Sorader, Pazou, Hasanova, Salehan, Gvars, Meghd, Baghlou, Ouroudj, Ziaret, Khébian, Dom, Herguerd, Norag, Aladin, Goms, Khachkhaldoukh, Souloukh, Khoronk, Kartsor, Kizil, Aghatch, Komer, Cheïkhlan, Avazaghpiur, Plel et Kurdmeydan —, sont déportés vers l’ouest, par la vallée de l’Euphrate oriental (Murat su), sous la conduite de gardiens kurdes. Beaucoup sont massacrés dans les gorges du Murat su qui s’ouvrent à l’ouest de Genc, par des çete kurdes venus de Jabahçur. ** (Kévorkian, 2006 :424). Mass Violence - par Raymond Kévorkian

17 juillet 1919 -- De nombreux juifs sont massacrés quand des unités commandées par Volynetz, lié à l'Armée nationale ukrainienne, se livrent à un pogrome à Teplik (Podolie). Israelvivra.com

17 juillet 1920 -- France : publication du N°4037 du périodique « L’Illustration ». Au sommaire : "Le deuxième siège d’Aintab". Archives Imprescriptible

17 juillet 1941 -- L'« instruction concernant les commissaires politiques » (WCT XII/19) prévoit un traitement spécial pour les commissaires, les juifs et les adversaires du régime national socialiste, dont les prisonniers de guerre russes.

A Lwow (province de Galicie, R.S.S. d'Ukraine), les nazis ordonnent le port obligatoire d'un signe distinctif pour les juifs. Ceux qui ne le porteront pas seront fusillés. Les juifs doivent verser également une « contribution » de 20 millions de roubles.

1 200 juifs sont conduits hors de Slonim (province de Grodno, R.S.S. de

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Biélorussie) et assassinés par les SS. Les juifs doivent également payer une amende de 2 millions de roubles, et un Judenrat (Conseil juif) entre en fonction.

Les juifs sont assassinés par les envahisseurs allemands et roumains à BelgorodDnestrovskiy (Weissenburg, Bessarabie) mais environ 4 000 d'entre eux avaient réussi à fuir jusqu'à Odessa.

10 000 juifs sont assassinés par l'unité d'action D à Kichinev (Bessarabie), où vivent 70 000 juifs au moment de son occupation par les troupes allemandes et roumaines.

Les juifs habitent Kichinev depuis le XVIIIe siècle. Israelvivra.com

17 juillet 1942 -- 995 juifs sont déportés de Vienne (Autriche) à Minsk (R.S.S. de Biélorussie), où ils sont fusillés par les SS.

Les SS tuent 2 500 juifs au cours d'une Aktion à Druya (R.S.S. de Biélorussie). Israelvivra.com

17 juillet 1942 -- Les juifs aveugles ou sourds n’ont plus le droit de porter un brassard pour les signaler à l’attention des automobilistes. Compagnienomades.free.fr

17 juillet 1942 -- Second jour de la grande rafle dans la région parisienne, ordonnée par les autorités allemandes d'occupation et exécutée par les autorités françaises : tous les juifs qui n'ont pas été arrêtés le premier jour sont recensés puis transportés vers divers centres de regroupement, d'où ils sont déportés vers plusieurs camps de concentration à l'Est. 928 juifs internés à Pithiviers, un camp de regroupement en zone occupée, sont déportés dans des wagons bondés au camp d'extermination d'Auschwitz. 18 d'entre eux seront encore en vie à la libération d'Auschwitz en 1945. 1 500 juifs de Radomysl (R.S.S. d'Ukraine) sont déportés au camp de travail forcé de Dembica. Sur ordre de René Bousquet, secrétaire général de la police au ministère de l'Intérieur, 13 000 juifs, dont 4051 enfants, de Paris et la région parisienne sont arrêtés dans la nuit par la police française. Ils sont parqués dans la salle de sports du Vélodrome d'Hiver où ils resteront plusieurs jours. Acheminés à Drancy, les prisonniers seront ensuite conduits dans les camps d'extermination d'Auschwitz à partir du 19 juillet. La rafle du Vel' d'Hiv' est organisée par le gouvernement de Vichy de manière spontanée : jamais les autorités allemandes n'ont donné l'ordre de mettre en oeuvre une telle opération. Israelvivra.com L'Internaute

17 juillet 1998 -- Conférence des Nations unies à Rome : Signature de la Convention portant statut de la création d’une Cour pénale internationale

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[.pdf, 468 ko]. 120 pays en faveur du texte. 7 votent contre (Etats-Unis, Inde, Chine, Israël, Viêt-Nam, Barheïn, Qatar) 21 pays (essentiellement des pays arabes) s'abstiennent. La Documentation française

Compilation réalisée par le site www.collectifvan.org

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=65636

GENOCIDES

Garges-lès-Gonesse : une stèle à la mémoire de trois génocidesLe Parisien

Marie Persidat|16 juillet 2017, 18h30

La commune a inauguré une « stèle pour la paix » ce dimanche, jour du 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv.

« Arménie, Rwanda, Shoah. Hommage aux victimes des génocides ». Ce message, assorti du dessin d’une colombe, trône désormais près de l’hôtel de ville de Garges-lès-Gonesse. La commune a inauguré une « stèle pour la paix » ce dimanche, jour du 75e anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv. Bien sûr, la cérémonie a rendu hommage à toutes les victimes juives de la Seconde Guerre mondiale, avec une pensée particulière pour Simone Veil. Mais à travers ce monument en verre transparent, la municipalité a voulu délivrer un message encore plus large.

L’engagement de la ville remonte à janvier 2015. Juste après l’attentat contre Charlie Hebdo, le conseil municipal adopte à l’unanimité un « vœu de combat contre les génocides et pour la paix », texte évoquant déjà l’idée concrète d’une stèle. En parallèle, l’Union franco-arménienne (UFA) de Gonesse demande depuis des années « à sept villes du Val-d’Oise de voter une motion de reconnaissance du génocide arménien », explique Philippe Haroutiounian, conseiller municipal à Gonesse et membre de l’UFA. « Six municipalités l’ont fait. Nous leur demandons ensuite de construire des monuments pour perpétuer la mémoire. Nous pensons que c’est utile en particulier pour les enfants. »

Des stèles sont déjà sorties de terre à Gonesse, Arnouville, Sarcelles et Villiers-le-Bel rendant hommage aux Arméniens et Assyro-Chaldéens. Car si cette dernière communauté est toujours pourchassée aujourd’hui, elle l’était déjà en 1915 et 1916 au moment du massacre organisé dans l’empire Ottoman et ordonné par le gouvernement turc. « C’est l’histoire qui se répète », souligne Philippe Haroutiounian. Garges a décidé

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d’associer, pour son monument, la communauté juive ainsi que celle du Rwanda. « C’est le 8e monument évoquant le génocide rwandais », se félicite Marcel Kabanda le président de l’association Ibuka France qui milite pour la reconnaissance de l’extermination des Tutsis en 1994.

  leparisien.fr http://www.leparisien.fr/garges-les-gonesse-95140/garges-les-gonesse-une-stele-a-la-memoire-de-trois-genocides-16-07-2017-7138077.php

TURQUIE

En Turquie, les commémorations du putsch raté comme socle du nouveau « récit national »Pour les islamo-conservateurs au pouvoir, il était primordial de replonger la population dans ce qu’ils appellent « l’épopée » et dont le président Erdogan ressort en héros.

LE MONDE | 15.07.2017 à 19h02 • Mis à jour le 17.07.2017 à 07h54 | Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)

Des centaines de milliers de Turcs ont passé une bonne partie de la nuit de samedi 15 à dimanche 16 juillet sur l’un des ponts qui enjambe le Bosphore à Istanbul, pour commémorer l’échec du putsch survenu un an plus tôt contre le président Recep Tayyip Erdogan, lequel, plus puissant que jamais, se fait désormais appeler « chef » (reis) ou « commandant en chef » (baskomutan).

Tête d’affiche du programme des commémorations, M. Erdogan a fait une entrée triomphale samedi soir sur le pont aux environs de 21 heures, escorté par les familles des « martyrs » – 250 personnes tuées la nuit du putsch – aux côtés desquelles il avait cheminé depuis sa résidence du quartier d’Uskudar, sur la rive asiatique.

Le pont, devenu depuis celui « des martyrs du 15 juillet » est celui que les militaires factieux avaient bloqué dès les premières heures du putsch. C’est là qu’ils avaient ouvert le feu sur les civils venus les affronter à mains nues. Trente-cinq personnes avaient alors été tuées, dont le publicitaire Erol Olçak, un ami de longue date du président Erdogan, connu pour avoir mené la plupart des campagnes électorales du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002) ainsi que son fils, âgé de 16 ans.

« Arracher la tête de ces traîtres » de putschistes

Pétri de ressentiment, M. Erdogan a tenu devant ses adeptes sur le pont un de ces discours agressifs dont il a le secret, promettant d’« arracher la tête de ces traîtres » de putschistes, menaçant d’imposer à ceux d’entre

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eux qui comparaissent actuellement devant plusieurs tribunaux le port d’un « vêtement unique, comme à Guantanamo », la prison américaine à Cuba où les détenus sont revêtus de combinaisons orange. « J’en ai parlé au premier ministre », a-t-il déclaré, confirmant que sa parole a désormais force de loi.

En réalité, l’idée d’imposer un « uniforme » aux milliers de putschistes emprisonnés a jailli d’une controverse survenue la semaine dernière, lorsqu’un militaire jugé à Mugla (sud-ouest) a comparu habillé d’un tee-shirt avec le mot « héros » inscrit en grandes lettres.

Chauffée à blanc, la foule présente sur le pont a conspué les médias un tant soit peu critiques du pouvoir islamo-conservateur, notamment une équipe de la télévision CNN Türk, visée par des quolibets et des projectiles.

Promesse de retour de la peine de mort

Brandissant des drapeaux turcs et des portraits de M. Erdogan, les adeptes du « Grand Homme » (un autre surnom de M. Erdogan) se sont figés dans le silence lorsqu’il a commencé à parler. La symbiose était totale lorsqu’il a une nouvelle fois promis le retour de la peine de mort : « Nous sommes un Etat de droit. Si cela m’est présenté après être passé par le Parlement, alors je l’approuverai. »

Les Turcs qui auraient souhaité ignorer le discours de M. Erdogan n’ont pas pu y parvenir. Dès minuit, un message présidentiel était diffusé via les portables des abonnés aux deux principaux opérateurs du pays, Turkcell et Vodafone.

En tentant d’appeler un contact, les abonnés ont alors eu la surprise d’entendre M. Erdogan implorant « la compassion de Dieu pour nos martyrs » en cette « journée de la démocratie de l’unité nationale ». C’est aussi à partir de minuit que les muezzins des 81 régions du pays ont psalmodié à tue-tête la prière des morts depuis les minarets, comme ils l’avaient fait la nuit du putsch pour inciter les fidèles à s’opposer physiquement aux putschistes.

Prières, discours, projections de films, inaugurations de monuments, « marches de l’unité », fanfares ottomanes : les commémorations se sont succédé à un rythme soutenu durant tout le week-end.

« L’épopée »

Pour les islamistes au pouvoir, il était primordial de replonger la population dans ce qu’ils appellent « l’épopée ». « Une épopée a été écrite pendant la plus sombre des nuits », a déclaré le premier ministre Binali Yildirim en ouvrant la session parlementaire consacrée au souvenir du putsch à Ankara.

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Ce récit enjolivé est censé servir de socle au nouveau roman national dans lequel le président Erdogan apparaît comme le sauveur de la Turquie. Les cérémonies de commémoration ont visé à « sanctifier » la nouvelle construction idéologique en vogue chez les islamo-conservateurs. Se posant en chef de l’Oumma, la communauté des croyants, le numéro un turc ne s’est jamais départi de sa vision du putsch raté, qualifié par lui de « don de Dieu » au moment de son retour à Istanbul à l’aube du 16 juillet.

Sa base électorale, recrutée dans les quartiers pauvres et conservateurs des grandes villes ainsi que dans les villes et les villages de l’Anatolie profonde, reste captivée par le mythe qui lui est raconté. La tentative de putsch et le tour de vis qui a suivi n’ont fait que rendre le « leader » encore plus populaire parmi ces couches de la population.

Aides aux familles des « martyrs »

Comme ce fut le cas après le putsch, les familles pieuses et modestes ont apprécié la gratuité des transports publics et l’apparition de stands délivrant à boire et à manger pour rien en ce week-end de commémorations.

La politique d’assistanat des catégories pauvres de la population (11 millions de personnes sur une population totale de 79 millions) fonctionne à plein régime. Pour le reste, les employés du secteur public ont été fortement incités à participer aux commémorations avec leurs familles, sous peine de se voir sanctionnés.

Un véritable culte est voué aux « martyrs », dont les familles jouissent d’un statut spécial, avec toutes sortes d’aides à la clef. Dans le métro d’Istanbul, les affiches des 250 morts du putsch étaient omniprésentes. Toute la journée de samedi, des familles ont fait des selfies devant le panneau érigé en mémoire des martyrs sur la place Taksim à Istanbul.

Malgré cette atmosphère de kermesse, tous les Turcs n’étaient pas à la fête, loin s’en faut. Affectés par le climat de peur qui règne dans la société, troublés par le manque de réponse sur ce qui s’est réellement passé la nuit du putsch, certains ont préféré se tenir à l’écart des commémorations.

Aysel (son prénom a été modifié), dont le mari enseignant a été condamné en mars à six années de prison pour des vétilles (il avait un compte à la banque Asya, la banque de la communauté de Fethullah Gülen, donné comme le commanditaire du soulèvement) a préféré rester confinée chez elle.

« Je n’ai plus aucun espoir en mon pays, je ne crois plus en rien », assure cette mère de famille de 48 ans, contrainte de faire des heures de route pour rendre visite à son mari incarcéré dans une prison surpeuplée.

50 000 personnes emprisonnées en un an

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Livrant en pâture le nom du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999 et désigné comme le principal coupable, le président Erdogan a fait traquer sans relâche ses supposés partisans. En un an, 150 000 fonctionnaires ont été limogés par vagues successives. Près de 50 000 personnes ont été emprisonnées, tant des supposés gülenistes que des militants de gauche, des journalistes de talent, une dizaine de députés du parti HDP (prokurde) et une centaine de maires de villes kurdes.

Et les purges vont se poursuivre, M. Erdogan l’a promis. Dès la semaine prochaine, l’état d’urgence imposé depuis le 20 juillet 2016 sera reconduit. Vendredi 14 juillet, à la veille des commémorations, plus de 7 000 militaires, policiers et employés de ministères ont été radiés de la fonction publique par décret-loi, ce qui ne leur laisse aucun recours.

Perçues par de nombreux Turcs comme la revanche disproportionnée d’un président paranoïaque, les purges entament chaque jour davantage la crédibilité du gouvernement islamo-conservateur.

La justice est devenue la valeur la plus demandée dans le pays, comme l’a prouvé Kemal Kiliçdaroglu, le chef de l’opposition kemaliste, qui a rassemblé près de 2 millions de manifestants le 9 juillet à Istanbul après avoir marché vingt-cinq jours avec le slogan « justice » pour seule revendication. Jamais la Turquie n’aura été aussi divisée.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2017/07/15/un-an-apres-le-putsch-rate-le-pouvoir-turc-met-les-grands-moyens-pour-celebrer-cette-epopee_5161038_3210.html#dYskOxlYI6R30IoD.99

Turquie : « Le Monde » et Reporters sans frontières lancent un appel en faveur de la liberté de la pressePlus d’une centaine de journalistes sont actuellement emprisonnés en Turquie, souvent sans inculpation formelle et parfois dans des conditions draconiennes.

LE MONDE | 15.07.2017 à 13h05 • Mis à jour le 16.07.2017 à 06h33 | Par Le Monde et Reporters sans frontières

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Classée 155e sur 180 au Classement mondial de la liberté de   la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), la Turquie est aujourd’hui sans conteste la plus grande prison pour journalistes du monde. Quelque 150 d’entre eux sont actuellement derrière les barreaux. Les chiffres diffèrent selon les organisations : 166 selon la plate-forme P   24 pour   un journalisme indépendant en Turquie , 159 (à la fin avril) selon l’Association turque des journalistes, 136 d’après le site d’information indépendant Bianet…

Il est difficile de tenir un décompte exact tant les arrestations sont fréquentes et tant les procédures judiciaires sont expéditives, lacunaires. Les incarcérations sont souvent décidées sans inculpation formelle, les demandes de liberté conditionnelle presque systématiquement rejetées. Toute critique du pouvoir est assimilée à une apologie – voire à une complicité – du terrorisme, ou encore à une insulte au chef de l’Etat.

Conditions de détention draconiennes

Les conditions de détention de certains de ces journalistes, dont quelques-uns ont plus de 70 ans (Sahin Alpay, Nazli Ilicak), sont draconiennes : régime d’isolement (comme pour le Germano-Turc Deniz Yücel, correspondant du Welt ), une heure de visite par semaine seulement, entretiens avec les avocats filmés et en présence de gardiens, etc. A l’heure où s’ouvrent les procès, les peines encourues sont très élevées, dix années de prison et plus, voire la réclusion à vie.

La situation de ceux restés en liberté n’est guère enviable : 123 sont partis en exil d’après l’Association turque des journalistes, dont l’ancien rédacteur en chef de Cumhuriyet, Can Dündar ; plus de 775 cartes de presse ont été supprimées ; plus de 150 titres ont été purement et simplement fermés, leurs locaux mis sous scellés et leur équipement saisi. Les biens de plus de 50 journalistes ont été saisis en vertu de l’état d’urgence avant même une quelconque condamnation. Les passeports de dizaines d’entre eux ont été annulés, dont celui de Dilek Dündar, qui ne peut plus rendre visite à son mari en Allemagne depuis un an. Des journalistes étrangers sont arrêtés et/ou expulsés sans explication. La censure d’Internet et des réseaux sociaux a atteint des niveaux inédits.

Le Monde et Reporters sans frontières (RSF) ont décidé de s’associer pour lancer un appel en faveur de la liberté de la presse en Turquie. Un an après le coup d’Etat manqué du 15   juillet   2016 , qui avait vu une mobilisation sans précédent de la société civile pour s’opposer aux putschistes, le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan s’est enfermé dans une spirale répressive et paranoïaque en menant de gigantesques purges touchant tous les pans de la société.

S’attaquer à la presse, c’est faire reculer tout un pays

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Si nous avons choisi d’alerter sur celles qui affectent les journalistes, c’est parce que la presse a joué un rôle fondamental dans le développement et l’ouverture de la Turquie tout au long des années 2000. S’attaquer à la presse, c’est faire reculer tout un pays, qui a montré qu’il aspirait à la démocratie. Or une presse libre et indépendante est la condition de base du débat démocratique.

Parmi tous les journalistes turcs emprisonnés, nous avons choisi de mettre en exergue dix hommes et femmes. Le Monde et RSF appellent les autorités turques à les libérer, ainsi que tous les journalistes détenus sans preuve d’une implication individuelle dans la commission d’un crime.

Nous demandons également l’arrêt des poursuites pour motifs politiques, notamment celles visant Erol Onderoglu, représentant de RSF en Turquie - depuis 1996, membre du conseil de l’International Freedom of Expression Exchange (IFEX), et collaborateur régulier de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à qui il est reproché d’avoir pris part à une campagne de solidarité en faveur du journal prokurde Ozgür Gündem, suspendu en août 2016. La même campagne vaut à l’écrivaine Asli Erdogan d’être aujourd’hui poursuivie.

Portraits de dix journalistes emprisonnés

Ahmet Sik

Arrêté le 30 décembre 2016. Ce célèbre journaliste d’investigation est lauréat de nombreux prix (dont le prix Guillermo-Cano pour la liberté de la presse, remis par l’Unesco en 2014). Il est accusé de faire la « propagande d’une organisation terroriste » et de « dénigrer la République turque et ses institutions ». On lui reproche d’avoir critiqué le gouvernement autour de la question kurde, de la menace terroriste ou encore de la livraison d’armes turques à des groupes islamistes en Syrie.

Nazli Ilicak

Arrêtée le 26 juillet 2016. Cette ancienne députée âgée de 72 ans est une figure de la vie médiatique et politique turque. Elle est accusée d’avoir des liens avec « l’organisation terroriste FETÖ » (mouvement Gülen). Licenciée d’un quotidien progouvernemental, en 2013, pour avoir demandé la démission de quatre ministres mis en cause dans une affaire de corruption.

Kadri Gürsel

Arrêté le 31 octobre 2016. Editorialiste très connu en Turquie et au-delà. Il est accusé de « complicité avec l’organisation terroriste FETÖ ». Président de l’International Press Institute en Turquie, il a été licencié du quotidien Milliyet pour avoir dénoncé dans un tweet la responsabilité d’Erdogan dans le terrorisme de l’organisation Etat islamique (EI) en Turquie.

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Musa Kart

Arrêté le 31 octobre 2016. Ce célèbre caricaturiste est accusé de complicité « avec l’organisation terroriste FETÖ ». Il est connu pour ses caricatures peu flatteuses d’Erdogan et dessinait quotidiennement dans le journal d’opposition Cumhuriyet. Il a reçu, en 2006, le Prix de la liberté de la presse de la part de ses confrères de l’Association des journalistes de Turquie.

Sahin Alpay

Arrêté le 30 juillet 2016. Il est éditorialiste et politologue. Il est accusé d’avoir fait « l’éloge d’une organisation terroriste » et « légitimé par voie de média la tentative de coup d’Etat » du 15 juillet 2016. Il est professeur de sciences politiques et a été licencié pour ses propos critiques vis-à-vis d’Erdogan.

Tunca Ogreten

Arrêté le 25 décembre 2016. Il est accusé de « collaboration avec une organisation terroriste ». Il a couvert les révélations de hackeurs turcs impliquant le ministre de l’énergie (et gendre d’Erdogan) dans la reprise en main des grands médias turcs, la répression du mouvement Occupy Gezi en 2013, ou encore le trafic de pétrole entre la Turquie et l’EI.

Ahmet Altan

Ecrivain et ancien rédacteur en chef du journal Taraf. Il est arrêté le 9 septembre 2016. Accusé d’avoir soutenu la tentative de coup d’Etat en « passant des messages subliminaux à la télévision ». Figure incontournable du journalisme en Turquie.

Murat Aksoy

Arrêté le 31 août 2016. Ce chroniqueur a été licencié du quotidien progouvernemental Yeni Safak en 2013 pour ses critiques de la répression du mouvement Occupy Gezi. Il est désormais accusé d’appartenir à « l’organisation terroriste FETÖ » et d’avoir participé à la « tentative de renverser le gouvernement ».

Aysenur Parildak

Arrêtée le 11 août 2016. Cette jeune correspondante du quotidien Zaman, également étudiante en droit, est accusée d’appartenir à « l’organisation terroriste FETÖ ». Comme dans le cas de Murat Aksoy et de plusieurs autres journalistes, sa libération, ordonnée par un tribunal, a été bloquée in extremis début mai. Une volte-face qui la plonge dans une grande détresse psychologique.

Inan Kizilkaya

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Arrêté le 22 août 2016. C’est le directeur de la rédaction du journal kurde Ozgür Gündem, martyr de longue date de la presse turque et fermé manu militari dans le cadre de l’état d’urgence. Il est visé par plusieurs dizaines de poursuites judiciaires pour liens avec une « organisation terroriste ».

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2017/07/15/turquie-le-monde-et-reporters-sans-frontieres-lancent-un-appel-en-faveur-de-la-liberte-de-la-presse_5160983_3210.html#LGmIe40A8t01U58K.99

Turquie : à Ankara, Erdogan éteint les lumières Libération

Par Hala Kodmani — 16 juillet 2017 à 20:06

Les commémorations du coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016 ont été l’occasion pour le président autocrate de démontrer sa toute-puissance dans un pays où la société civile est muselée depuis un an. La démesure des célébrations ce week-end dans la capitale et à Istanbul n’a d’égale que l’ampleur de la répression.

Turquie : à Ankara, Erdogan éteint les lumières

Il est 3 h 32 précises à Ankara dimanche quand Recep Tayyip Erdogan prend la parole en haut des marches à l’extérieur du Parlement turc. Un an, minute pour minute, après que les militaires putschistes ont bombardé par avion l’Assemblée dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016. On vient de revivre le moment en son et lumière avec effets spéciaux. Les projecteurs s’éteignent, plongeant la place dans l’obscurité, tandis que la façade du Parlement s’illumine. On entend le vrombissement d’un chasseur F16, puis une déflagration. On sent les vibrationsavant de voir l’impact de la première bombe sur le bâtiment qui se lézarde. Une voix raconte les faits. Des images projetées derrière les fenêtres du Parlement montrent des manifestants agitant le drapeau turc. Ceux qui l’année dernière avaient répondu à l’appel désespéré de leur président qui s’était adressé à eux à travers le portable de la présentatrice de la chaîne CNN Türk. Ce dernier plan n’a pas été intégré à la reconstitution de cette nuit épique où la République d’Erdogan a vacillé.

Le 15 juillet 2016, il était 22 h 40 quand un groupe de militaires factieux a tenté un coup d’Etat avec des chars, des avions de chasse et des hélicoptères. Erdogan se trouvait en villégiature et a été transporté in extremis par ses fidèles dans l’armée par avion jusqu’à l’aéroport Atatürk d’Istanbul encerclé par les putschistes. C’est de là qu’il s’est adressé à la population qui a répondu massivement à son appel en descendant dans les rues des plus grandes villes du pays pour faire échec aux putschistes.

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Ceux-là avaient fait 250 morts parmi les forces de la police et de l’armée ainsi que des civils. Accusant le prédicateur Fethullah Gülen exilé aux Etats-Unis d’être derrière le coup d’Etat manqué, Ankara a lancé des purges d’une ampleur sans précédent : plus de 50 000 personnes ont été arrêtées, plus de 100 000 limogées par vagues successives tout au long de l’année écoulée.

La légende de l’homme providentiel

La commémoration de ce 15 Temmuz (juillet) consacrée «Fête de la démocratie et de l’unité nationale» a pris des proportions à la démesure devenue caractéristique de Recep Tayyip Erdogan. La nuit de sa résurrection, sa «nuit du destin» - du même nom que celle célébrée par les musulmans peu avant la fin du ramadan -, est devenue plus sainte que tout autre date dans le calendrier turc. Car même si le Président n’a pas attendu ce 15 juillet pour se considérer comme l’homme providentiel de son pays, sa victoire sur le putsch est venue consacrer sa légende.

La célébration officielle a commencé samedi 15 juillet au matin à Ankara par une première réunion au Parlement en présence de tous les partis, y compris d’opposition, même si ceux-là n’ont pas eu droit à la prise de parole. Depuis plusieurs jours, la capitale turque est rouge de drapeaux. Le pays détient d’ailleurs le record de vente de l’étendard national. Le drapeau recouvre les façades des bâtiments publics et des tours du centre d’affaires où il est étendu le long de 10 à 20 étages. Des drapeaux débordent des étals dans les rues et pèsent sur le dos des vendeurs ambulants qui en proposent de toutes les tailles, entre 10 et 50 livres turques (entre 2,5 et 12 euros). Ils sont surtout agités par les foules qui, par centaines de milliers, ont été invitées à fêter l’événement dans les rues. Des vidéos sponsorisées par le gouvernement racontant l’«épopée du 15 juillet» sont diffusées depuis plus d’une semaine à la télévision. Les sociétés de télécommunication envoient des messages à leurs abonnés pour leur souhaiter une belle célébration du 15 Temmuz et leur offrir des appels et des SMS gratuits pour l’occasion.

«Nous arracherons la tête de ces traîtres»

Dans la journée, Erdogan a fait un aller-retour Ankara-Istanbul, où une cérémonie grandiose était organisée près du pont enjambant le Bosphore, qui a connu l’un des épisodes les plus sanglants du putsch avorté. Le Président a inauguré un mémorial dédié aux victimes après avoir récité une prière. «Avant tout, nous arracherons la tête de ces traîtres», a lancé Erdogan en désignant les gulénistes. Il a repris ses attaques contre «les ennemis de la démocratie et du peuple turc» dans son discours de la nuit à Ankara, le troisième en moins de vingt-quatre heures. «Il ne fait plus autre chose que ça», disent les mauvaises langues. Alors qu’il avait affiché en arrivant au Parlement son visage fermé habituel, les zygomatiques figés, le tribun s’est animé devant son public.

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Plusieurs milliers de Turcs étaient rassemblés en rangs compacts devant le Parlement. Des femmes en grande majorité, têtes couvertes de foulards multicolores pour la plupart, mais aussi des jeunes, des enfants étaient là depuis deux heures en attendant leur leader. La foule joyeuse a été chauffée par des hymnes patriotiques, agitant ses drapeaux au rythme de la musique. Yasmin, présente avec son mari et ses deux enfants, a fait le long parcours organisé de la fin de l’après-midi jusqu’à l’aube. Le rassemblement géant parti du quartier Ulus à 18 heures a marché cinq kilomètres jusqu’à la place Midan-Kizilay, rebaptisée Midan-du-15-Temmuz où une tente géante a été dressée avec des boissons gratuites. Juste avant 23 heures, les manifestants se sont dirigés vers le Parlement. «Nous sommes là pour défendre la démocratie contre les "terroristes" qui ont voulu ébranler la République en renversant notre président et en portant atteinte aux institutions», affirme Yasmin avant d’ajouter : «Et puis elle est belle, cette fête !»

Outre la population turque, le monde a aussi été appelé en témoin de la commémoration de cette «victoire de la démocratie». Quelque 300 journalistes étrangers ont été invités par le gouvernement pendant quatre jours à Ankara pour couvrir l’événement. Russes, Tunisiens, Egyptiens, Soudanais, Bosniaques, Kirghizes mais aussi certains venus de bien plus loin : Bolivie, Argentine, Pakistan, une quarantaine de pays sont représentés. Les moins nombreux sont les Occidentaux, trois correspondants de la presse européenne seulement attirés par la promesse d’une rencontre avec le président Erdogan, annulée quelques heures avant le rendez-vous prévu.

Les limogeages se poursuivent

«C’est du jamais-vu !» peste le professeur Haydar Çakmak, historien francophone qui enseigne les relations internationales à l’université Gazi d’Ankara. Il a tenu à ne pas sortir de chez lui pendant quarante-huit heures «pour ne pas être bloqué par les routes barrées et constater la fermeture des banques et services, ni être témoin de cette folie. On ne sait pas ce qu’on célèbre. Quelle fête ou quelle commémoration ? Ce n’est ni une fête nationale ni une fête religieuse, elle emprunte aux deux et dépasse tout.» L’universitaire insiste sur la fracture d’une Turquie clairement divisée, comme l’a montré le résultat du référendum, remporté de justesse en avril par Erdogan, qui a modifié la Constitution pour accroître les prérogatives du Président. «Une moitié de la population est très critique envers cette célébration et l’autre ne sait pas quoi penser. Même les gens qui soutiennent le gouvernement ne sont pas conscients de ce qu’ils font. Les foules qui participent aux rassemblements et à la fête sont pour la plupart des gens transportés en car par la mairie AKP [le parti islamo-conservateur du Président, ndlr] d’Ankara. Il y a comme une obligation de participer à la fête. Les fonctionnaires et les autres personnes dépendant de l’Etat manifestent par peur d’être accusés de complicité avec les gulénistes.»

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Car les limogeages se poursuivent depuis un an dans tous les services de l’Etat. Une nouvelle liste de 7 000 fonctionnaires suspendus a été publiée samedi matin dans les journaux turcs, et vient s’ajouter aux 110 000 autres depuis un an. La majorité d’entre eux se retrouvent sans emploi, et ont beaucoup de mal à en retrouver, y compris dans des entreprises privées, qui ont peur d’employer ces «suspects», au risque d’être attaquées par le pouvoir. «Alors que l’année dernière après l’échec du putsch, la majorité de la population a sincèrement manifesté son opposition et s’est mobilisée pour défendre la constitutionnalité turque, les excès d’Erdogan et les purges ont introduit le doute sinon sur un "coup monté" du moins sur "un laisser-faire calculé" de la part du gouvernement», estime le professeur Çakmak. La démocratie et l’unité nationale si grandement célébrées en ce 15 juillet semblent particulièrement menacées dans une Turquie au pouvoir de plus en plus autocratique et à la société divisée. Dans un an, les Turcs seront-ils aussi nombreux à participer à la fête ?

Hala Kodmani

http://www.liberation.fr/planete/2017/07/16/turquie-a-ankara-erdogan-eteint-les-lumieres_1584234

Turquie: Erdogan tacle le CHP et ouvre un nouveau chapitre du roman nationalPar RFI

Publié le 16-07-2017 Modifié le 16-07-2017 à 09:08

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et des représentants de l'opposition étaient réunis pour commémorer le premier anniversaire du coup d'Etat manqué du 15 juillet 2016. Une tentative qui a marqué le point de départ de purges d'une ampleur sans précédent dans l'histoire du pays. Des dizaines de milliers de personnes arrêtées et plus de 150 000 limogés ou suspendues de leur fonctions, toutes accusées de liens présumés avec Fettulah Gülen qu'Ankara considère comme l'instigateur du putsch. Recep Tayyip Erdogan a fait de cette commémoration le socle du roman national qu'il entend réécrire.

«La grande nation turque a vaincu les traîtres et a riposté aux putschistes... Nous marchons pour remercier nos martyrs et nos héros... Nous avons vécu des jours difficiles, mais nous sommes une grande nation, et nous l'avons démontré ce soir», nous explique Ayse, venue avec ses enfants sur le Pont des Martyrs

Ecoutez le reportage de notre correspondant sur le Pont des Martyrs du 15-Juillet sur le Bosphore 16/07/2017 - par Alexandre Billette Écouter

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Recep Tayyip Erdogan a voulu faire du premier anniversaire du putsch raté une démonstration de force : d’abord en rassemblant sur le pont du Bosphore à Istanbul, celui-là même que les chars des putschistes avaient bloqué, des centaines de milliers de sympathisants, et en tenant deux discours particulièrement agressifs devant ses fidèles à Istanbul puis devant le Parlement à Ankara.

Le président turc a promis donc « d’arracher les têtes des traîtres à la Nation »… Notre peuple n’a pour arme que son drapeau et sa foi, a encore dit Recep Tayyip Erdogan, une phrase à l’image de cette nuit de commémoration, nationaliste et religieuse, rapporte notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette.

L'opposition kémaliste dans le collimateur ?

Une semaine après un rassemblement monstre de l’opposition à Istanbul, qui clôturait une semaine de marche « pour la justice » entre Ankara et Istanbul, le président turc a donc repris la main hier et a particulièrement pris pour cible justement Kemal Kiliçdaroglu le chef du parti kémaliste CHP, en l’associant aux putschistes. On pouvait difficilement ne pas faire le parallèle cette nuit entre cette marche de l’opposition et la marche du président Erdogan sur le pont. Les médias pro-gouvernementaux ont d'ailleurs martelé que cette dernière avait été plus suivie que pour le rassemblement de l’opposition.

Le signe peut-être, d’une nouvelle offensive que Recep Tayyip Erdogan entend mener cette fois, contre le premier parti d’opposition au Parlement...

Un nouveau chapitre au roman national

Le pouvoir turc tient à faire de la commémoration du putsch raté un chapitre important du nouveau roman national turc que Recep Tayyip Erdogan veut écrire. Le président turc n’hésite pas d’ailleurs à qualifier la résistance au putsch comme une « deuxième guerre d’indépendance », après celle menée par Mustafa Kemal Atatürk il y a près de 100 ans pour abolir le Sultanat et proclamer la République de Turquie.

Le président veut s’approprier cette symbolique, jusque dans les moindres détails. Ainsi, dans la nuit de samedi à dimanche, les opérateurs de téléphonie mobile ont remplacé les sonneries d’appel par un extrait de discours du président turc sur le putsch raté… Un symbole anecdotique mais très révélateur de la volonté du pouvoir de faire de ces commémorations une épopée au profit de Recep Tayyip Erdogan.

http://www.rfi.fr/europe/20170716-turquie-erdogan-tacle-chp-chapitre-roman-national-commemoration-coup-etat

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Turquie : la vie suspendue des « intouchables »Victimes des purges massives, quelque 22 000 personnes ont rejoint un groupe de soutien sur Facebook.

LE MONDE | 15.07.2017 à 09h19 • Mis à jour le 15.07.2017 à 09h23 | Par Louis Imbert (Istanbul, envoyé spécial)

Ce groupe privé sur Facebook est une Turquie en miniature. Il relie des syndicalistes de gauche, un professeur d’université islamiste, un coiffeur conservateur, ancien électeur du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), une veuve mère de deux enfants, sans emploi ni affiliation politique… Environ 22 000 personnes ont rejoint ce groupe de soutien en ligne, créé en 2016 par un enseignant victime des purges dans lesquelles s’enfonce la Turquie depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016.

Ces purges visaient à l’origine le réseau de l’imam Fethullah Gülen, instigateur supposé du putsch raté. Etendues, depuis, à diverses formes d’opposition, elles frappent presque au hasard. Quelque 50 000 personnes sont actuellement emprisonnées, selon une estimation de l’Association des droits de l’homme turque (IHD). Environ 104 000 sont poursuivies en justice, selon des chiffres officiels datant du mois de mars. Plus de 135 000 ont été limogées ou suspendues de leur emploi par décrets gouvernementaux ou décision administrative.

Comptes bancaires fermés

Les administrateurs de ce groupe Facebook estiment qu’une large part de leurs membres figurent dans ces statistiques. Ils envoient des questionnaires, « mais peu de gens répondent : ils ont peur », dit Ekin Bayrakli, 29 ans, ancien conseiller pédagogique dans une école élémentaire du grand ouest d’Istanbul.

M. Bayrakli a perdu son emploi en septembre 2016, il ne sait pas exactement pourquoi. Il avait rejoint brièvement, en 2012, un syndicat affilié à la mouvance Gülen. C’était une façon de résister à son proviseur, qui demandait aux employés du lycée de s’encarter auprès d’un autre syndicat lié à l’AKP, dit-il. Le jeune homme suppose que son nom est demeuré sur une liste d’adhérents, qui n’aura pas été mise à jour, ou dans des archives.

M. Bayrakli n’est pas poursuivi en justice, mais il est inemployable : un décret gouvernemental le mentionne explicitement. Son passeport et sa carte bleue ne sont plus valides, mais il s’estime chanceux : ses parents le logent et le soutiennent. D’autres membres du groupe ont vu leurs comptes bancaires fermés. D’autres encore leurs biens gelés mais non saisis : ils ne peuvent vendre une maison ou une voiture pour subvenir à

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leurs besoins. Leurs relations sociales s’effacent, disent-ils, hormis quelques amis et des parents proches : ils sont devenus des -« intouchables », des proscrits.

Rencontres entre « purgés »

Le médecin Omer Faruk Gergerlioglu, l’un des fondateurs de Mazlumder, un mouvement islamiste de défense des droits civiques repris en main par son aile pro-gouvernementale en mars, a organisé des rencontres furtives entre « purgés », à Istanbul. Certains font des sit-in dans le centre-ville : ils ne sont pas nombreux. Des militants socialistes expérimentés y guident des femmes voilées. M. Gergerlioglu, lui-même renvoyé de son hôpital cet hiver, organise des événements à coloration plus islamiste dans le quartier d’Usküdar, où ces femmes se sentent plus à l’aise.

Vendredi 23 juin, des membres du groupe ont rejoint plusieurs centaines de manifestants dans une rue commerçante d’Usküdar, en soutien à deux enseignants purgés, Nuriye Gülmen et Semih Ozakça, en grève de la faim depuis cent sept jours au moment de la marche, et emprisonnés depuis le 22 mai. Des passants les photographiaient, ravis pour certains. Ils reprenaient leurs chants en chœur, mais peu se sont joints au cortège.

« Nos proches eux-mêmes nous plaignent mais ils ne nous croient pas : ils préfèrent écouter Erdogan », se plaintHalit Mert (un nom d’emprunt). Cet ancien proviseur de lycée dans un quartier excentré d’Istanbul a trouvé un emploi au noir dans un magasin de jouets, après neuf mois d’inactivité. Il a grincé des dents lorsque sa sœur et ses parents, qui l’aident financièrement, ont voté « oui » au référendum du 16 avril, qui a conféré des pouvoirs élargis au président Erdogan : un blanc-seing tacite donné aux purges.

« La justice est débordée, et les prisons sont pleines »

A plus de 50 ans, M. Mert est très isolé. Il avait construit l’essentiel de son cercle social autour de la confrérie de Fethullah Gülen. Dans sa jeunesse, il avait été hébergé dans les dortoirs du mouvement. Il avait suivi des cours du soir dans ses écoles, et y a inscrit plus tard ses enfants. Il détenait un compte à la banque Asya, liée au mouvement, aujourd’hui en liquidation. Il se rendait à des conférences religieuses. Depuis 2013, après que des magistrats « gülenistes » ont lancé des enquêtes pour corruption contre des proches d’Erdogan, M. Mert, critique de l’AKP, s’est beaucoup exprimé contre le parti au pouvoir sur les réseaux sociaux.

« La direction du mouvement à l’étranger n’a pas encouragé les anciens sympathisants à manifester. De toutes façons, ce n’est pas dans leurs usages, dit M. Mert. Ils les ont appelés à se protéger, à ménager leur santé, à tenter de vivre une vie normale. » M. Mert estime cependant n’avoir plus rien à perdre. Il s’engage. Il a rendu visite, en mars, à des députés du Parti républicain du peuple (CHP, opposition kémaliste), au Parlement à Ankara, avec une cinquantaine de purgés. « J’ai la chance

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de vivre à Istanbul. La justice est débordée, et les prisons sont pleines, dit-il. Mais je pense que je finirai par être emprisonné. »

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2017/07/15/turquie-la-vie-suspendue-des-intouchables_5160952_3210.html#WXzPXStH9yRpKuIZ.99

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Un an après le coup d’Etat raté, où va le pays ?Claire Guyot, Noé Michalon, Salomé Parent, Anne-Sophie Thill, le 17/07/2017 à 6h00

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, une poignée de militaires tentaient de renverser le président Recep Tayyip Erdogan. Les affrontements ont fait 265 morts.

Depuis l’échec du putsch, le président a accentué son emprise sur le pays en purgeant l’appareil d’État des éléments qui lui étaient hostiles.

Le président Erdogan est-il aussi puissant qu’il en a l’air ?

Depuis un an, le chef de l’État turc multiplie les démonstrations de force, à grand renfort de meetings et de culte de la personnalité, à l’image du meeting géant qui s’est tenu samedi à Istanbul. Aboutissement de ce processus : la réforme constitutionnelle, validée de peu par un référendum en avril, a renforcé ses prérogatives, en supprimant le poste de premier ministre et en autorisant le président à diriger un parti politique.

« Il y a eu un rapprochement des pouvoirs politique et judiciaire, analyse le journaliste turc Ali Bayramoglu, au chômage depuis qu’il a quitté le journal pro-AKP Yeni Safak.La nouvelle Constitution, qui entrera en vigueur dans sa totalité en 2019, permet d’ores et déjà au président et à l’Assemblée nationale de nommer les membres du Haut Conseil des juges et les procureurs. »

Sur la scène internationale, Recep Tayyip Erdogan veut promouvoir la vision d’une Turquie proactive. « L’objectif est de montrer un pays puissant dans une région en pleine restructuration avec la Syrie et l’Irak

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en guerre, d’où un discours indépendantiste, voire fermé sur lui-même », observe Ali Bayramoglu qui est aussi sociologue. « Erdogan veut être le second Atatürk, mais il n’en a pas la stature. Il profite d’une société qui reste traditionnelle, où le chef de famille est très respecté », prévient le politologue franco-turc Ali Kazancigil.

« Plus Erdogan s’éloigne de la démocratie, et plus son pouvoir devient précaire, prévient cependant Ali Bayramoglu. Il se croit assez fort. Mais la société turque a des racines plurielles, occidentalisées comme conservatrices, et l’armée est divisée entre plusieurs groupes. Il peut créer des querelles qui peuvent provoquer sa chute. »

L’opposition peut-elle se renforcer ?

Le Parti républicain du peuple (CHP) a lancé le 15 juin, la « marche pour la justice », en signe de protestation contre le pouvoir politique turc. Pendant trois semaines, deux millions de personnes, selon le CHP, ont relié Ankara à Istanbul. La principale formation d’opposition s’était mobilisée après l’incarcération de l’un de ses leaders, le député Enis Berberoglu, accusé d’espionnage. Un emprisonnement rendu possible par la levée par le Parlement turc, en mai 2016, de l’immunité des députés visés par des procédures judiciaires.

Après l’arrestation de plusieurs de ses parlementaires, dont ses deux coprésidents, le parti d’opposition laïque pro-kurde HDP (Parti démocratique des peuples) avec ses 59 députés avait décidé en novembre de boycotter durant deux semaines le Parlement qui compte 550 députés.

«Il faudrait que l’opposition se trouve un leader. La “marche pour la justice” en a consacré un, Kemal Kiliçdaroglu, alors que son leadership commençait à être contesté dans le parti. Entre réussir une marche et devenir leader d’une opposition en passe de l’emporter, il y a quand même un chemin très long», analyse Jean Marcou, chercheur spécialiste de la Turquie.

Du côté du régime, le président Erdogan, du fait de ses pouvoirs accrus, est redevenu le chef de son parti (AKP), qui dispose de 317 députés. Il peut aussi compter sur la direction du Parti d’action nationaliste (MHP), troisième force politique avec 11 % des sièges au Parlement. Son chef, Devlet Bahçeli, s’est aligné sur les positions du président Erdogan en appelant à voter en faveur du référendum du 16 avril, visant à renforcer les pouvoirs présidentiels.

Les purges entravent-elles le fonctionnement de l’État ?

Quelques heures seulement après la tentative de coup d’État, des purges massives ont été lancées : des centaines de généraux, de juges et de procureurs ont été arrêtés, ainsi que des policiers, des journalistes et des universitaires. Vendredi dernier, veille des célébrations du premier

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anniversaire, 7 563 policiers, soldats et membres du ministère ont été limogés.

Selon le ministère de la justice turc, en un an, la reprise en main par le régime aurait conduit au licenciement de 169 013 personnes et à l’emprisonnement de 50 510 autres. « Aujourd’hui, beaucoup ont perdu tous leurs droits, explique Ali Kazancigil. Ils n’ont plus de sécurité sociale, ne peuvent plus cotiser pour leur retraite.On aurait pu penser que l’administration allait souffrir de tous ces départs mais globalement, tout continue de fonctionner. »

De nouveaux fonctionnaires, fidèles au président Erdogan et à l’AKP, occupent désormais les postes : s’ils sont « logiquement moins qualifiés que leurs prédécesseurs », Ali Kazancigil estime que la forte « tradition étatique » de la Turquie permet de maintenir une certaine continuité. « Le vrai problème va être de tenir cette situation dans la durée, dit-il encore. Dans l’éducation par exemple, le limogeage de tous ces professeurs aura des conséquences : on va voir apparaître des générations de jeunes mal formés. Sur la durée, les effets seront dévastateurs. »

Que représente l’islam pour le président Erdogan ?

Le leader turc poursuit sa politique d’islamisation du pays. Interdiction de vendre de l’alcool après 22 heures, autorisation de porter le voile au Parlement et dans les universités, cours obligatoires de morale religieuse : Recep Tayyip Erdogan enchaîne les réformes visant à répandre des principes islamiques dans la sphère publique. Plus encore que par ses réformes, cette promotion de l’islam se retrouve dans son discours politique. Brandissant le Coran à ses meetings, le leader de l’AKP mobilise la religion afin d’attirer un électorat turc en grande partie conservateur.

« Le terme d’islamisation de la société turque n’est pas approprié, souligne Didier Billion, directeur adjoint à l’Iris. La société turque est islamisée depuis le XIe siècle. Erdogan a su comprendre la sociologie de son pays et surfer sur sa base conservatrice. Une bonne partie de la population soutient ses réformes et les considère comme tout à fait normales. »

En annonçant en 2012 vouloir « former une jeunesse religieuse », le dirigeant turc semblait revenir sur un islamisme politique modéré, prôné un temps comme un modèle par les révolutions arabes.

Pour Didier Billion, « ce militantisme pour un islam politique n’est pas nouveau chez Erdogan, qui était déjà engagé dans les jeunesses islamistes. Seulement, il a compris qu’il ne pourrait pas accéder au pouvoir en prônant une application stricte de l’islam. Depuis dix ans, le renforcement de son parti, l’AKP, et ses victoires électorales successives ont changé la donne, lui permettant de mettre en place ses réformes ».

Claire Guyot, Noé Michalon, Salomé Parent, Anne-Sophie Thill

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http://www.la-croix.com/Journal/coup-dEtat-rate-pays-2017-07-17-1100863322

L’échec du coup d’État en Turquie, une victoire de la démocratie pour le vice-premier ministre turc à Bruxelles Rédaction Paris Match Belgique | Publié le 13 juillet 2017 | Mis à jour le 13 juillet 2017

En visite avec Erdogan à Bruxelles pour le premier anniversaire du coup d’État, le vice-premier ministre turc est revenu sur les évènements du 15 juillet 2016 

« L’échec du coup d’Etat du 15 juillet 2016 n’est pas seulement important pour la Turquie mais également pour l’Europe car la démocratie s’est imposée », a déclaré le vice-premier ministre turc, Numan Kurtulmus, lors d’une conférence de presse jeudi matin à l’ambassade de Turquie à Bruxelles. Celle-ci se tenait au lendemain d’un rassemblement dans le centre de la capitale marquant le premier anniversaire du coup d’Etat manqué en Turquie.

« Nous avons rendu hommage hier à ceux qui ont perdu la vie pour nous défendre. Nos pensées vont également à celles et ceux qui ont été blessés il y a un an. S’il n’y avait pas eux ces héros du 15 juillet 2016, on ne tiendrait pas cette conférence de presse aujourd’hui », a indiqué le vice-premier ministre turc, avant de souligner que cette tentative de putsch était « l’un des plus importants actes de trahison à l’encontre de la Turquie ». « On ne l’oubliera pas et on trouvera les responsables ».

M. Kurtulmus a ensuite tenu a remercier les autorités belges d’avoir autorisé sa visite en Belgique, contrairement aux décisions récentes prises en Autriche, aux Pays-Bas et en Allemagne où des ministres turcs ont été déclarés personae non gratae. Les relations entre la Turquie et les pays de l’Union européenne se sont tendues en raison notamment des purges menées par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan après ce coup d’Etat avorté.

Avec Belga

https://parismatch.be/actualites/societe/57599/turquie-echec-coup-etat-democratie

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Turquie : la martyrologie des victimes, une propagande bien rodée Libération

Par Quentin Raverdy , correspondance à Istanbul — 16 juillet 2017 à 20:06

Les 250 personnes mortes pour s’être opposées aux putschistes font l’objet d’un culte organisé par l’Etat.

Impossible de tenir le fil d’une conversation, le téléphone n’en finit pas de sonner. «Vous savez, jusqu’au 15 juillet, c’étaient nos enfants. Mais depuis le 16, ce sont les enfants de la Turquie tout entière», s’explique Ihsan. A ses côtés, Zeki acquiesce d’un plissement des yeux. Il y a encore un an, ces deux gaillards ne se connaissaient pas. Leurs fils, Onur Ensar Ayanoglu (27 ans) et Onur Kiliç (23 ans), eux, étaient amis. Le 15 juillet 2016 au soir, lors de la tentative de coup d’Etat, ils sont allés comme des centaines d’autres sur le pont du Bosphore à Istanbul. Face à eux, des putschistes en armes occupent la chaussée. Plus tôt dans la nuit, le Président, Recep Tayyip Erdogan, avait appelé à la mobilisation du peuple. «Mon fils m’a appelé pour me dire que la patrie tout entière était en danger et qu’il fallait agir. Il n’était pas sûr de revenir», se souvient Zeki Kiliç, le visage fermé. Ce soir-là, à travers la Turquie, 250 sehit («martyrs», en turc), essentiellement des civils et des policiers, ont perdu la vie. «Ce qui nous aide, c’est de savoir qu’ils sont morts pour notre pays», se répète Ihsan.

Un an après cette nuit d’été, le pays ne les oublie pas. Le 11 juillet, sous une chaleur de plomb, la Turquie donnait le départ de la semaine de commémoration du putsch manqué en célébrant la mémoire de ses sehit. Tout l’exécutif turc est mobilisé. Le président Erdogan, le chef du gouvernement ainsi qu’une vingtaine de ministres se rendent aux quatre coins du pays pour fleurir les tombes. Les monuments commémoratifs sortent de terre à Istanbul et Ankara. Dans les stations de métro, aux arrêts de bus, des affiches figent sur le papier leurs actes de bravoure. «Maintenant, il a des rues, des écoles à son nom… même une mosquée !» explique Ihsan Ensar Ayanoglu, fier de montrer sur son portable les dizaines de lieux rebaptisés en l’honneur de son fils Onur. Zeki Kiliç doit s’éclipser : deux membres du ministère de la Famille et des Politiques sociales l’attendent chez lui.

«Sacralité»

D’ordinaire réservé aux fonctionnaires et soldats tombés dans l’exercice de leurs fonctions, le statut de sehit vient d’être étendu aux civils. «L’attaque était contre l’Etat. Si des gens meurent pour lui, on se doit de les célébrer en héros», confie l’un des agents du ministère. «Ils viennent voir si j’ai besoin de quelque chose, si le quartier a besoin de quelque chose», explique Zeki. Grâce à ce statut, la famille ou le conjoint du martyr touche une pension ainsi qu’une allocation mensuelle auxquelles

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s’ajoutent de nombreuses aides (pour les transports, inscription des enfants à l’école, prêts, etc.). «Ils viennent surtout pour partager notre peine», rajoute le père. Comme pour tenter de pallier cette absence, le portrait du sehit Onur Kiliç a fleuri un peu partout sur les murs de l’appartement.

Une «martyrologie» initialement empruntée par l’Etat à la tradition coranique pour célébrer le sacrifice des soldats morts à la bataille des Dardanelles (1915-1916) et durant la guerre d’indépendance (1920-1922), dates symboliques de l’historiographie de la République turque. Plus tard, le pays célébrera les sehit tombés contre la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Un culte sans cesse utilisé par les pouvoirs en place à des fins politiques, rappelle le politologue Ahmet Insel. «Le président Erdogan veut faire du 15 juillet une date commémorative et constitutive de sa "Nouvelle Turquie" et de son régime. Les martyrs de cette Turquie donnent de la sacralité à cela.» Une sacralité dont le pouvoir abuse. «Régulièrement, Erdogan évoque le devoir de venger ces martyrs. Il cherche à justifier toutes les opérations exceptionnelles faites sous l’Etat d’urgence [plus de 100 000 personnes limogées et 50 000 incarcérées, ndlr]. Cela a une fonction de légitimation de l’Etat en cours.» Et pour un journaliste ou un politicien turc, questionner les circonstances du 15 juillet et les purges qui l’ont suivi, c’est prendre le risque d’être accusé de trahir la mémoire des 250 martyrs.

Des cars entiers de curieux

Dans ce panthéon du 15 juillet, un nom ressort : Omer Halisdemir. Le 15 juillet au soir, le sergent reçoit par téléphone son tout dernier ordre : abattre le général de brigade Semih Terzi, en route pour prendre le contrôle du QG des forces spéciales à Ankara et appeler ainsi les casernes du pays au soulèvement. Un acte de bravoure qu’il paiera de sa vie, mais qui se révélera décisif dans la déroute du coup d’Etat. La commémoration du soldat Halisdemir frôle désormais la canonisation. Des cars entiers de curieux viennent pour visiter sa sépulture. Jusqu’à la dérive. «Des opportunistes ont essayé de profiter de son nom, témoigne ainsi Çagdas Bagmesli, patron d’une entreprise spécialisée dans la propriété intellectuelle. On a vu que le nom a été utilisé dans beaucoup de domaines : magasins de prêt-à-porter, d’armes, de papeteries ou de fabricants de jouets, etc.» Sa veuve a été forcée de faire appel aux services d’un entrepreneur turc pour déposer la marque «Ömer Halisdemir». La mémoire du soldat intéresse aussi l’armée turque, estime Ahmet Insel : «Même si peu de soldats ont pris part au coup d’Etat, beaucoup ne se sont pas mobilisés pour mater les putschistes. Avec Halisdemir et son sacrifice, l’armée turque veut se refaire une virginité.»

Quentin Raverdy correspondance à Istanbul

http://www.liberation.fr/planete/2017/07/16/turquie-la-martyrologie-des-victimes-une-propagande-bien-rodee_1584237

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Turquie : les alévis ou la gauche étoufféeDans la région de Tunceli, en Anatolie orientale, cette communauté constitue l’un des derniers bastions de la gauche turque. 80,4 % des électeurs ont voté non à la réforme constitutionnelle. Et, face à la répression, beaucoup songent à émigrer.

LE MONDE | 15.07.2017 à 18h33 • Mis à jour le 16.07.2017 à 12h08 | Par Allan Kaval (Ovacik (province de Tunceli, Turquie), envoyé spécial)

A l’approche du mois de mai, la petite bourgade d’Ovacik et ses environs sont tout juste sortis des rigueurs de l’hiver. De toutes parts, de hautes montagnes aux cimes enneigées masquent l’horizon, dominant les rues aux façades délavées. Le rire de quelques enfants jouant sur une place griffe à peine le silence.

Sur un mur terne, un visage rouge sombre, peint au pochoir. Figé dans son éternelle jeunesse, il reproduit les canons de l’esthétique révolutionnaire marxiste. C’est celui d’Ibrahim Kaypakkaya, une figure mythique de l’extrême gauche turque et l’un de ses « martyrs » les plus illustres. Mort sous la torture en 1973, dans sa vingt-quatrième année, il avait tenté de lancer une guérilla d’inspiration maoïste dans les montagnes de la région.

« Ici, nous nous sommes toujours opposés à l’Etat et l’Etat nous a toujours vus comme des ennemis » Fatih Maçoglu, maire d’Ovacik

La province de Tunceli, où se trouve Ovacik, est l’un des derniers bastions de la gauche turque, une enclave montagneuse isolée qui tranche sur la carte électorale du pays. Lors du référendum du 16 avril, 80,4 % de ses électeurs locaux se sont opposés à la réforme constitutionnelle voulue par le président Recep Tayyip Erdogan, le plus haut score du non de toute la Turquie. A Ovacik, ils étaient même 90,1 %.

Plus de quarante ans après la mort de Kaypakkaya, la municipalité de cette sous-préfecture isolée est tenue par ses partisans. A la tête de la seule mairie communiste de Turquie, Fatih Maçoglu a accédé à une certaine notoriété en imposant notamment la gratuité des transports publics sur le territoire de la petite commune et en y développant la culture de haricots biologiques. « Ici, nous nous sommes toujours opposés à l’Etat et l’Etat nous a toujours vus comme des ennemis, notre refus d’Erdogan est le fruit de cette histoire, de cette identité ! », se félicite M. Maçoglu,qui a affiché dans son bureau un portrait de Che Guevara.

Dans la provincede...

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CULTURE

Pour Aznavour, une étoile hollywoodienne et des concombres libanaisL'Orient-Le Jour 

L'interprète de « La Bohème » s'est produit samedi soir pendant plus d'une heure et demie, près des ruines de la forteresse de Faqra, et s'est confié à « L'Orient-Le Jour ».

Béchara MAROUN | OLJ17/07/2017

Charles Aznavour ne se prend plus très au sérieux. À 93 ans, tout juste arrivé à Beyrouth pour y célébrer un concert, il prend un réel plaisir à rappeler à qui voudrait l'entendre que l'âge a fait bien de ravages. « J'ai perdu beaucoup d'audition, mais je vous vois très bien, dit-il, un sourire malicieux aux lèvres, aux journalistes. Yalla, prenez-moi en photo tant que je suis encore regardable, voyez-vous. » Sur la scène du Festival international de Faqra-Kfardebian, où il a chanté ses amis, ses amours et ses emmerdes, il se confie. « Je n'ai plus beaucoup de mémoire, mais je me suis fait acheter un téléprompteur », dit-il en indiquant un écran placé sur le devant de la scène, avant d'enchaîner avec une sélection de ses titres les plus connus : Hier encore, Comme ils disent, La Bohème, ou Emmenez-moi. La voix n'est plus ce qu'elle était. Mais Charles Aznavour chante avec la même fougue et ce timbre si particulier qui est le sien ; ses chansons, toutes empreintes de nostalgie, semblent aujourd'hui prendre un sens plus profond. Tel un sage voulant partager avec son public les leçons d'une vie, il s'enlace lui-même le temps d'une petite valse en solo sur scène pour chanter Serre-moi, Nul n'est maître de son destin et On ne peut garder sans cesse sa jeunesse. Heureux de se retrouver devant une salle comble, M. Aznavour tacle « la presse française » : « Voilà, je suis là et je chante. Ils n'ont pas toujours raison. J'ai eu la chance d'avoir la voix grincée depuis toujours, et rien n'a changé. » 

« Nous sommes des Orientaux »Dans le lobby de l'hôtel Le Royal de Dbayeh, qui l'a accueilli le temps de son séjour au pays du Cèdre, Charles Aznavour se promène à midi et s'arrête de temps en temps pour regarder la mer, ses grandes lunettes de soleil laissant transparaitre son regard doux et vivace, et ses multiples rides. De ses nombreux voyages au Liban, il garde une foule de souvenirs, notamment sur la folie des Libanais au volant de leurs voitures. « En arrivant à l'hôtel, j'ai bien cru que mon "chauffard" allait monter les marches de l'escalier en voiture, raconte-t-il. Mais votre pays a beaucoup

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d'humour. Quand je suis ici, je ne sais plus quelle langue parler. Je me souviens être entré dans un petit magasin où j'ai d'abord parlé l'espagnol et l'anglais sans succès, avant qu'on me réponde en arménien. » « Je pourrais aller partout dans le monde et raconter que chaque pays que je visite est mon préféré, explique-t-il encore à L'Orient-Le Jour. Ce n'est pas vrai. Mais je prends beaucoup de plaisir à venir chez vous. Nous sommes des Orientaux. »

 « Pas un Arménien chronique »Alors qu'il avoue écrire encore chaque jour, même s'il « jette 80 % de tout ce qu'il écrit », Charles Aznavour, qui recevra bientôt son étoile sur le Walk of Fame de Hollywood, se dit « inquiet pour la chanson française quand de nombreux jeunes artistes français veulent chanter en anglais ». « Il y a pourtant une jeunesse féminine venus d'ailleurs, du Canada, d'Arménie, etc., qui présente de belles choses. C'est ce qui fait la chanson française », dit l'auteur-compositeur. De son attachement à l'Arménie, Charles Aznavour affirme ne pas être un « Arménien chronique ». « Je suis conscient que j'aurais pu être né d'un père arabe ou juif ou noir. Je ne suis pas sectaire. J'ai fait deux chansons pour l'Arménie, mais je suis français et défends la chanson française. » Et d'ajouter, taquin : « J'écris encore, mais mon prochain thème, je ne vous le dirai pas. Vous me le piqueriez. »

Du Liban, Charles Aznavour connaît « surtout Feyrouz ». « Il s'en est fallu de peu qu'on fasse un duo », dit-il. Mais pas que. « Voyez-vous, j'ai beaucoup de terres en France et je produis beaucoup d'olives, raconte M. Aznavour. Mais je n'aime pas les concombres français, alors j'en prends d'ici. » « Ils sont où mes concombres, au fait ? » dit-il en se retournant vers un responsable de la municipalité de Kfardebian. « Dans votre chambre prêts à rentrer avec vous, dit ce dernier. À l'année prochaine, Monsieur ! »Et M. Aznavour de répondre : « Pourquoi si tard ? ! » 

https://www.lorientlejour.com/article/1062628/pour-aznavour-une-etoile-hollywoodienne-et-des-concombres-libanais.html

FRANCE

Georges Képénékian 35ème maire de Lyon ?Le Parisien

17 juillet 2017 Par J.U.

Ce lundi 17 juillet à 17 heures le conseil municipal va élire un nouveau maire. Il devrait s'agir de Georges Képénékian, actuel 1er adjoint en charge de la culture et des grands événements.

Géorges Képénékian, 68 ans le 9 août, prendrait donc la suite de Gérard Collomb. L’omnipotent futur ex-maire de Lyon l’a choisi. « Képé »

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comme l’appelle affectueusement le microcosme lyonnais n’était toutefois pas programmé pour réussir en politique. Son portrait par Julien Urgenti : 

 

Un homme engagé

Ce fil d’immigré arménien a d’abord fait carrière comme chirurgien-urologue. Figure reconnue de sa profession le docteur Képénékian s’est aussi fait connaitre à Lyon hors du monde médical. D’abord par sa volonté de faire entrer la culture dans les hôpitaux. Un pari osé et réussi, notamment au Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc où il occupe depuis 2005 la fonction de directeur de la stratégie.

Autre engagement fort de l'élu, la reconnaissance du génocide arménien. Il occupe d'ailleurs toujours un poste d'administrateur de la Fondation Bullukian.

La politique par la culture

Militant socialiste depuis ses jeunes années, il rentre dans le cercle fermé de Gérard Collomb seulement lors de la campagne municipale de 2008. Il devient alors adjoint à la culture un poste qu’il a gardé après les élections de 2014 tout en gravissant les échelons.

C'est à partir de 2014 qu'il devient premier adjoint. Deux mandats ou presque à la culture et aux grands évènements qui auront permis de valider l'image d'un homme cultivé certes mais aussi travailleur, connaisseur et au sens de l'humour aiguisé. Un élu qui a, à son bilan, aussi bien les récents scandales liés aux frais des responsables des instiututions culturelles que l'incroyable développement de l'offre culturelle de la ville. 

Un maire pantin ?

Si Denis Broliquier (UDI) et Stéphane Guilland (LR) seront candidats face à lui, nul doute de l'issue du scrutin. Avant même d'être élu, Georges Képénékian doit faire face aux critiques. Ses opposants dénoncent déjà un maire pantin qui serait aux ordres de Gérard Collomb. L'intéressé avoue sans peine qu'il consultera le ministre de l'intérieur, tout en précisant qu'il s'assoit dans le fauteuil du maire pour poursuivre la politique engagée depuis 2014. 

https://rcf.fr/actualite/politique/georges-kepenekian-35eme-maire-de-lyon

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SHOAH

Vel d'Hiv. Un message et une main tendue à Israël Le Télégramme

Publié le 17 juillet 2017 à 00h00Modifié le 17 juillet 2017 à 06h52

Emmanuel Macron a réaffirmé, ce dimanche, la responsabilité de la France dans la rafle du Vel d'Hiv en 1942, et lancé un plaidoyer contre l'antisémitisme et le racisme. Des déclarations faites en présence du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qu'il a ensuite chaleureusement reçu à l'Élysée.

La responsabilité de la France« Oui, je le redis ici, c'est bien la France qui organisa la rafle puis la déportation et donc, pour presque tous, la mort des 13.152 personnes de confession juive arrachées les 16 et 17 juillet à leur domicile », a déclaré le président de la République, soulignant que la rafle « fut l'oeuvre de la police française, pas un seul Allemand n'y prêta la main ». Le chef de l'État a expliqué vouloir « que se perpétue le fil tendu en 1995 par Jacques Chirac », premier président à reconnaître la responsabilité de la France dans les persécutions antisémites, et non celle du seul régime de Vichy.

Une charge en règle contre le racisme et l'antisémitisme Martelant son pupitre, le chef de l'État a dénoncé avec flamme le racisme et l'antisémitisme « qui sont encore bien présents ». « Un jour, parce qu'on s'est tu, parce qu'on n'a pas voulu voir, le passage à l'acte intervient. Alors ce qui n'était chez les uns que de la haine formulée différemment, et chez les autres une forme de lâcheté (...), ça devient des vies fauchées et des gestes qui tuent », a-t-il dit. « Nous ne céderons rien à l'antisionisme car il est la forme réinventée de l'antisémitisme », a-t-il ajouté.

L'affaire Sarah Halimi

Emmanuel Macron a aussi évoqué l'affaire Sarah Halimi, une femme juive tuée, en avril, à Paris, par un voisin musulman, pour lequel la qualification antisémite n'a pas été retenue à ce stade. « Malgré les dénégations du meurtrier, la justice doit faire désormais toute la clarté sur la mort de Sarah Halimi », a dit le chef de l'État, très applaudi pour cet appel.

« Cher Bibi » Benjamin Netanyahu, auquel Emmanuel Macron a donné du « cher Bibi », a, pour sa part, salué le « geste très, très fort » que constitue, selon lui, l'invitation du président français. Le dirigeant israélien a ensuite insisté sur la lutte contre « l'islamisme radical qui veut détruire la civilisation européenne ».

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Les deux dirigeants se sont ensuite entretenus plus d'une heure à l'Élysée, avant une déclaration au cours de laquelle Emmanuel Macron a rappelé la position française : souhait d'une reprise de négociations israélo-palestiniennes pour une solution à deux États, avec Jérusalem pour capitale ; soutien « indéfectible à la sécurité d'Israël » mais condamnation de la colonisation. Autre déclaration très attendue par le dirigeant israélien, Emmanuel Macron l'a assuré de sa « vigilance » sur la mise en oeuvre de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et dit « partager ses inquiétudes sur l'armement du Hezbollah » libanais, soutenu par l'Iran.

© Le Télégramme

http://www.letelegramme.fr/france/vel-d-hiv-un-message-et-une-main-tendue-a-israel-17-07-2017-11598508.php#H8bZTLgzSJ8MPQyX.99

L’ESCLAVAGE

Pierre Serna : « L’esclavage était bien un crime contre l’humanité»Dès 1794, les députés de la Convention avaient défini cette pratique comme un « crime de lèse-humanité », explique le professeur Pierre Serna. La loi Taubira de 2001 n’a donc fait aucun anachronisme.

LE MONDE | 16.07.2017 à 06h30 • Mis à jour le 16.07.2017 à 13h53 | Par Pierre Serna (professeur à l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne et membre de l’Institut d’histoire de la Révolution française)

L’article 2 de la loi du 21 mai 2001 dite « loi Taubira » stipule que l’esclavage est un crime contre l’humanité. Quatre ans plus tard, l’article 4 de la loi du 23 février 2005 indique que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française en outre-mer ». Dès lors, la mobilisation des historiens contre cet aspect normatif de la loi, donnant un sens moral à l’histoire et enjoignant de l’enseigner, ne se fait pas attendre : le 25 mars 2005, deux textes – signés par plusieurs historiens de renom, puis le 13 avril par la Ligue des droits de l’homme – demandent son abrogation, appuyée par des milliers de signatures.

Au même moment, l’historien Guy Pervillé mène la riposte, remettant en cause la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Encore quelques mois et un collectif d’historiens célèbres signe le 13 décembre 2005 un appel à la « Liberté pour l’histoire », s’opposant à toute forme de loi qui confondrait, à l’aide de termes contemporains, mémoire et Histoire. Sont critiquées les lois de 1990, faisant du négationnisme un délit, les lois de janvier et mai 2001 reconnaissant le génocide des Arméniens et l’esclavage comme des crimes contre l’humanité et, pour faire bonne mesure, la loi de février 2005.

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Entre-temps, Olivier Grenouilleau, le 12 juin 2005, dans le Journal du dimanche, remet en cause ce concept, déclarant que le problème réside dans le terme choisi dans la loi Taubira, soit le « crime contre l’humanité » qui ne peut que pousser à la comparaison avec la Shoah. Le sous-entendu est clair : la ministre, en maniant l’anachronisme, a commis une faute grave et perturbé le travail des spécialistes. S’ensuivra une plainte posée contre M. Grenouilleau par un collectif d’associations. J’en parle tranquillement : je fus l’un des dix premiers historiens modernistes de l’université française à signer en faveur de sa liberté d’expression.

Une nouvelle qualification

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/16/l-esclavage-etait-bien-un-crime-contre-l-humanite_5161107_3232.html#ETLDlvf3uKX8zx2j.99

RUBRIQUE AGENDARASSEMBLEMENTS-COLLOQUES-EXPOSITIONS- SPECTACLES-

PARUTIONS

Agenda - ARAM : Lancement de la bourse d’études sur « la présence arménienne en France »Agenda - ARAM : Lancement de la bourse d’études sur « la présence arménienne en France » - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Soucieuse d’encourager le développement des études universitaires sur la mémoire arménienne en France, l’Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM) propose pour l'année universitaire 2017/2018 une bourse destinée à des étudiants menant leurs recherches en France et en français et préparant un mémoire ou une thèse sur « la présence arménienne en France », que ce soit sur un plan historique, sociologique, anthropologique, politique, littéraire, linguistique, psychanalytique, mémorielle ou encore interdisciplinaire. La bourse est dotée de 5000 euros. Les dossiers sont à déposer avant le 10 novembre 2017. Pour demander le dossier à l'association : [email protected].

Publié le 30 mai 2017

Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM)

L’Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne annonce la création d’une bourse d’études sur « la présence arménienne en France » pour l’année universitaire 2017-2018.

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Soucieuse d’encourager le développement des études universitaires sur la mémoire arménienne en France, l’Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM) propose une bourse destinée à des étudiants menant leurs recherches en France et en français et préparant un mémoire ou une thèse.

Pour le président de l’association Jacques Ouloussian, cette démarche se veut clairement incitative : « notre objectif est d’encourager les étudiants à se pencher sur des sujets liés à la présence arménienne en France, dans une perspective pouvant être historique, sociologique, anthropologique, politique, littéraire, linguistique, psychanalytique, mémorielle ou encore interdisciplinaire. Cela permettra l’émergence de travaux et de sujets qui sont à ce jour, dans les cartons ! »

Les étudiants pourront bénéficier du fonds documentaire de l’association, qui a vocation à être mis en lumière à travers cette initiative.

L’association a bénéficié du soutien financier du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. « C’est grâce à cette aide que nous pouvons proposer cette bourse » a conclu Jacques Ouloussian.

Cette bourse est dotée de 5000 euros. Les dossiers sont à déposer avant le 10 novembre 2017.

Obtenir le dossier à remplir : [email protected]

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=96483

Agenda - "Peindre la mémoire-Témoigner de ces vies" : L'Exposition de F. Mayran au CNMA

Agenda - "Peindre la mémoire-Témoigner de ces vies" : L'Exposition de Francine Mayran au CNMA - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Centre National de la Mémoire Arménienne à Decines (Lyon) accueille "Peindre la mémoire-Témoigner de ces vies" l'exposition de Francine Mayran du 1 juin au 20 septembre 2017 dans son parcours européen. Vous êtes tous conviés au vernissage jeudi 1 juin à partir de 19h00. (Centre National de la Mémoire Arménienne 32 rue du 24 avril 1915, 69150 Décines-Charpieu.)

Publié le 16 mai 2017

Le Centre National de la Mémoire Arménienne à Decines (Lyon) accueille

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"Peindre la mémoire-Témoigner de ces vies" l'exposition de Francine Mayran du 1 juin au 20 septembre 2017 dans son parcours européen Vous êtes tous conviés au vernissage Jeudi 1 juin à partir de 19h00

Une exposition de Francine Mayran, passeuse de mémoire, pour rappeler l'humanité des victimes de génocides, pour que leurs regards s'adressent à nous, nous demandant de nous réveiller face à la barbarie du monde.

Rien n’est plus fort que le témoignage direct !

Malheureusement bientôt les derniers témoins auront disparu; il nous faudra à notre tour porter leur mémoire et leur message. C’est cela l’objectif de son travail artistique.

Ce sera un moment exceptionnel de lien entre les mémoires des 3 génocides, avec une visite commentée de l'exposition et la présence de plusieurs témoins: Maurice Schiff (rescapé de la Shoah), Jean Pierre Kotchian (descendant arménien), Anny Romand (descendante arménienne), Jean Paul Ruta (Président d'IBUKA Lyon, rescapé du génocide des Tutsis)

L'artiste, ainsi que plusieurs des témoins y dédicaceront leur livre

Les vernissages sont toujours des moments émotionnellement très forts... avec quelques surprises chaleureuses et des rencontres dont nous pouvons tous nous enrichir humainement

Entrée libre

Centre National de la Mémoire Arménienne 32 rue du 24 avril 1915, 69150 Décines-Charpieu. Mercredi : 9h30-12h30 / 14h00-17h45 Vendredi : 9h30-12h30 / 14h00-18h15 Samedi : 9h30-12h30

Cette exposition est enrichie de films que l'artiste a monté, liant ses œuvres à des témoignages directs de rescapés et descendants. Certains films sont le fruit d'une collaboration avec des scolaires et des enseignants.

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=96388

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Agenda - Journée de la mémoire de l’Holocauste : Expositions et événements en FranceAgenda - Journée de la mémoire de l’Holocauste : Expositions et événements en France - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Mémorial de la Shoah étend son activité et son travail de prévention du racisme, de l’antisémitisme et des génocides au-delà de ses murs. En France, de nombreuses villes accueillent une partie de la programmation et du Mémorial.

Mémorial de la Shoah

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Expositions et événements en France

Le Mémorial de la Shoah étend son activité et son travail de prévention du racisme, de l’antisémitisme et des génocides au-delà de ses murs. En France, de nombreuses villes accueillent une partie de la programmation et du Mémorial.

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SHOAH ET BANDE DESSINÉE du 19 janvier au 30 octobre 2017

L'exposition

La mémoire contemporaine réserve une place particulière à la Shoah, un événement sans précédent dans l’Histoire. Le propre de tout événement est d’être historicisé, médiatisé, bref de devenir sujet de fiction. Le génocide des Juifs d’Europe ne pouvait y échapper. Non sans prudence, erreurs et tâtonnements, parfois avec génie, la bande dessinée s’est donc emparée de la Shoah.

C’est ce parcours historique et artistique dans ce qu’il est convenu d’appeler le 9e art que vous invite à explorer l’exposition Shoah et bande dessinée, en interrogeant les sources visuelles de ces représentations, leur pertinence, leur portée et leurs limites.

Il appartenait logiquement au Mémorial de la Shoah de s’emparer du sujet, de s’interroger sur les tenants et les aboutissants de cet art, populaire s’il en est, et ce dans toute sa diversité, des comics à la bande dessinée franco-belge, des romans graphiques aux mangas.

Autour de cette exposition, de nombreuses rencontres sont organisées au Mémorial, dont celle du 22 janvier 2017 sur le thème « Pourquoi les super-héros n’ont-ils pas libéré Auschwitz ? » avec la présence exceptionnelle de Chris Claremont, l’homme qui fit de Magneto (X-Men) un rescapé de la

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Shoah.

http://expo-bd.memorialdelashoah.org/expositions.html

http://www.memorialdelashoah.org/evenements-expositions/commemorations/manifestations-commemoratives-a-vocation-pedagogique.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=95487

Agenda - Parution de Tigrane l'Arménien : Un thriller engagé et puissant

Agenda - Parution de Tigrane l'Arménien : Un thriller engagé et puissant - Collectif VAN - www.collectifvan.org - "1914 : Bedros Arevchadian débarque de sa lointaine province afin de poursuivre ses études dans le meilleur lycée de Constantinople. Seul survivant de sa famille en 1918, il devient un des « vengeurs » de l’opération Némésis qui vise à éliminer les responsables du génocide arménien. Un siècle plus tard, ses petits-fils, Thierry, le commissaire européen, et Tigrane, le douanier, tentent de récupérer des documents qui rendraient impossible le négationnisme de l’État turc, lorsque, à deux pas de Thierry, une balle tue le patron de la Stolz qui produit un pesticide accusé d’empêcher la reproduction des abeilles. Mêlant le temps du génocide au nôtre, Olivier Delorme nous entraîne d’Istanbul à Tiflis, et de la Vienne des années 1920 à l’Athènes d’aujourd’hui meurtrie par la crise, dans une intrigue haletante où s’imbriquent roman historique et suspense d’un thriller au fil duquel la vie amoureuse de Tigrane connaît de profonds bouleversements."

Nota CVAN : Olivier Delorme nous livre un thriller magistral mêlant histoire du génocide arménien et dénonciation du sort inique que l'Union européenne fait subir à la Grèce. On le comprend : Olivier Delorme n'est pas qu'un écrivain, c'est aussi un homme engagé qui prend avec talent la défense des Arméniens d'hier et des Grecs d'aujourd'hui. C'est aussi un roman d'amours multiples, écrit de main de maître et qui se lit d'une traite. La colère de l'auteur contre l'injustice transparaît dans la dédicace puissante qu'il a faite au Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] :

Parce que le négationnisme m’est insupportable et que la Vigilance s’impose pour empêcher que les victimes de la Barbarie ne soient tuées une seconde fois par l’oubli… et parce que le roman permet aussi de toucher un « autre public ». Bien cordialement,

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Olivier Delorme Paris le 25.V.2017

Dans un précédent roman, L'or d'Alexandre, Olivier Delorme avait notamment abordé la question de la spoliation des collections juives par les nazis. Si l'Histoire (romancée) guide toujours l'inspiration de l'auteur, elle se marie aussi, et avec beaucoup de pertinence, à l'actualité.

Équipe de la Veille-Média du Collectif VAN

Tigrane l'Arménien

Auteur : Olivier Delorme Genre : Roman Collection : Littérature Date de parution : 2017 Date de mise en vente : 4 mai 2017 Les éditions La Difference

Tigrane l'Arménien

Lire un extrait :

https://www.ladifference.fr/media/feuilleteuse/extrait-978-2-7291-2319-2.pdf

TÉLÉCHARGER :  Tigrane l'Arménien d'Olivier Delorme - Dédicace faite au Collectif VAN;

Le Monde 18/05/2017; Nouvelles d'Arménie juin 2017

http://www.collectifvan.org/pdf/12-31-43-19-06-17.pdf

http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=96647

Agenda - Paru : Génocide. Anatomie d’un crime et Genèse du droit international d'Yves TernonAgenda - Parution : Génocide. Anatomie d’un crime et Genèse du droit international d'Yves Ternon - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous annonce la parution des ouvrages d’Yves Ternon Génocide. Anatomie d’un crime, éd. Armand Colin, 2016, et Genèse du droit international. Des pères fondateurs aux conférences de La Haye, éd. Karthala, 2016.

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Génocide - Anatomie d'un crime d'Yves TERNON - Préface d'Annette Becker

Editeur : Armand Colin Année : 2016 Imprimeur/Fabricant : 95-Domont : Dupli-print Description : 14 x 22 cm, 304 pages Collection : Le temps des idées Notes : Contient 4 articles publiés précédemment dans la "Revue d'histoire de la Shoah" et 3 exposés faits lors de conférences, de colloques ou d'enseignement dispensé par le Mémorial de la Shoah. - Bibliogr. p. 288-292. Index Sujets : Racisme - Histoire - Génocide -- 20e siècle ISBN : 9782200614423 Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris Prix : 23,90 euros Achat possible sur : Amazon

Présentation

Génocide. Ce néologisme, créé par Rafael Lemkin en 1943 pour signifier la destruction des Juifs d’Europe, assassinés pour ce qu’ils étaient, n’appartient hélas pas au passé. Avant la Shoah, le monde avait été témoin du génocide des Arméniens en 1915 ; plus près de nous, en 1994, les Tutsi furent également les victimes de ces destructions de masse. Yves Ternon s’est consacré depuis les années 1960 à l’étude de la médecine allemande sous le national-socialisme. Il est depuis devenu un historien de premier plan sur la question du crime de génocide.

Cet ouvrage, qui constitue la synthèse de ses recherches sur la question, est consacré dans un premier temps à « décortiquer » les sources idéologiques, juridiques et historiques ; dans un second temps, aux paramètres ayant conduit à leur application visant à la destruction du peuple arménien de l’Empire ottoman, des Juifs d’Europe et des Tutsi du Rwanda.

La préface de l’historienne Annette Becker revient sur le parcours d’Yves Ternon, parcours ayant abouti à cette réflexion autour de la genèse du racisme biologique et du crime de génocide.

Une réflexion nécessaire à l’heure où le monde est de nouveau plongé dans d’autres formes de violences.

Analyse scientifique. Le terreau idéologique : "Penser, classer, exclure.

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Origine du racisme biologique". L'infraction criminelle : "Qu'est-ce qu'un génocide ?" Méthode de travail : "Approche comparée des génocides avérés du XXe siècle : génocide des Arméniens. Génocide des Juifs d'Europe Génocide des Tutsi au Rwanda". Dossiers criminels. Le rôle de la guerre dans l'accélération du processus génocidaire. "Violations des lois et coutumes de guerre au cours des guerres des Balkans (1912-1913)". "Le génocide des Arméniens de l'Empire ottoman (1915-1916). Cent ans de recherche". Première étape de la mise en application du racisme biologique par purification de la race allemande : "L'Aktion T4. De l'usage des chambres à gaz par l'organisation SS". Les méfaits de l'ethnisme : "Le génocide des Tutsi au Rwanda (avril-juillet 1994)

http://www.armand-colin.com/genocide-anatomie-dun-crime-9782200614423

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Genèse du droit international : Des Pères fondateurs aux conférences de la Haye Broché – 18 avril 2016 de Yves Ternon (Auteur)

Détails

ISBN : 9782811114534 Nombre de pages: 480 Hauteur: 215 mm Largeur: 135 mm Date de parution: 2016 Date de publication: 18/04/2016 Editeur: Karthala Prix : 27,00 €

Résumé

Comme le développe Yves Ternon dans cet ouvrage, le droit international est l’œuvre de Pères fondateurs. Pour chacun d’eux, son élaboration se situe dans un espace politique et un mouvement de pensées qui influencent leur œuvre. Ce droit, ils l’ont construit avec les philosophes, les publicistes et autres témoins de leur temps, tout en demeurant attachés aux intérêts de leur nation.

Description complète

Pendant plus de vingt siècles, les jurisconsultes ont débattu du droit. Traitant des lois naturelles, ils faisaient référence aux principes moraux du monde civilisé et à la nécessité pour les États de s’accorder sur des règles qui leur permettraient de coexister dans la paix. Après qu’Athènes eut ébauché les premières règles d’un droit international privé, Rome rédigea un jus gentium, ensemble des droits accordés aux peuples étrangers, un

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droit que Justinien codifia pour le monde chrétien.

Au XVIe siècle, le théologien catholique espagnol Vitoria pose la première pierre de l’édifice d’un droit des gens, expression de la renaissance de l’humanisme. Au XVIIe siècle, Grotius fixe les règles de ce droit dans la guerre et dans la paix, alors qu’au terme de la guerre de Trente Ans, la paix de Westphalie tente d’établir un équilibre européen. Les jurisconsultes du XVIIIe siècle incluent le droit des gens dans le droit naturel, puis Vattel, dans un ouvrage écrit en langue française – et non plus en latin – dissocie ces deux droits, au nom de la raison. Les Lumières, les Révolutions américaine puis française, l’Empire napoléonien imposent les principes des droits de l’homme : on commence à parler d’un droit international.

Au XIXe siècle, conscients de la nécessité de contenir les violences de guerre, les jurisconsultes posent les fondements d’un droit pénal international. Au terme de congrès et de conférences, ils les font adopter par de plus en plus de nations. Néanmoins, à la veille de la Première Guerre mondiale qui ouvre un siècle de violences extrêmes, ce droit n’est qu’une ébauche.

Comme le développe Yves Ternon dans cet ouvrage, le droit international est l’œuvre de ces Pères fondateurs. Pour chacun d’eux, son élaboration se situe dans un espace politique et un mouvement de pensées qui influencent leur œuvre. Ce droit, ils l’ont construit avec les philosophes, les publicistes et autres témoins de leur temps, tout en demeurant attachés aux intérêts de leur nation.

Yves Ternon, historien, s’est spécialisé dans l’étude des crimes de masse et a initié une approche comparée des trois génocides qui ont marqué le XXe siècle : des Arméniens de l’Empire ottoman, des Juifs dans l’Europe occupée par les nazis et des Tutsi du Rwanda. Il a notamment publié : Les Arméniens. Histoire d’un génocide ; L’État criminel (ces deux livres aux Éditions du Seuil) ; Guerres et génocides au XXe siècle (chez Odile Jacob).

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DOSSIERS PERMANENTS

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SOMMAIRE : http://www.collectifvan.org/article.php?id=21105

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EphéméridesLa rubrique "Ephéméride" du Collectif VAN a été lancée le 6 décembre 2010. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée).

Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie)

Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie)

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Veille-Media Toutes les Veilles-Media à télécharger sur : http://www.collectifvan.org/rubrique_veille.php?r=9&page=1

MEDIAS

Quelques émissions TV & radios

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où les citoyens peuvent intervenir

Soyez un citoyen actif et participez aux débats dans les médias.

Quelques coordonnées :

TF1 - 1, quai du point-du-jour 92656 Boulogne cedex Tel : 01 41 41 12 34 / 0803 809 810 — Fax : 01 41 41 28 40 Internet : www.tf1.fr

France 2 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15 Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 98 74 Internet : www.france2.frEmail : [email protected]

France 3 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15 Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 75 02 Internet : www.france3.frEmail : [email protected] [email protected]

Canal + - 85-89 quai André Citroën 75711 Paris cedex 15 Tel : 01 44 25 10 00 Fax : 01 44 25 12 34 Internet : www.cplus.fr

France 5 - 8, rue Marceau 92785 Issy-les-Moulineaux cedex 9 Tel : 01 55 00 74 74 — Fax : 01 55 00 77 00 Internet : http://www.france5.fr/Email : http://www.france5.fr/contact/

Ecrivez à Alain Le Garrec, médiateur des programmes sur : http://www.france5.fr/contact/W00069/2/71909.cfm

Arte - 2a rue de la Fonderie 67080 Strasbourg cedex Tel : 03 88 14 22 55 — Fax : 03 88 14 22 00 Internet : www.arte-tv.comEmail : [email protected]

M6 - 89, av. Charles de Gaulle 92575 Neuilly/Seine cedex Tel : 0825 06 66 66 - Fax : 01 41 92 66 10 Internet : www.m6.fr

iTélé - 6 allée de la Deuxième DB 75015 Paris Tel : 01 53 91 50 00— Fax : 01 53 91 50 01 Internet : www.itelevision.fr

LCI - 54 av. de la Voie Lactée 92656 Boulogne cedex Tel : 01 41 41 23 45— Fax : 01 41 41 38 50 Internet : www.lci.fr

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Quelques émissions TV :

France2 :

Relations.france2

Participez

"On n'est pas couché"Chaque samedi soir, en deuxième partie de soirée, retrouvez Laurent Ruquier entouré de Natacha Polony et Aymeric Caron. Vous voulez donner votre avis ? Contactez l'émission au 01 41 11 11 11 On n'est pas couchéParticipez au débat sur le Forum.

Ce soir (ou jamais !) de Frédéric Taddéï. Tous les vendredis, en direct à 22h30 Participez au débat sur le Forum.

Mots croisés avec Yves Calvi Tous les lundis, en deuxième partie de soirée, Mots croisés provoque et nourrit le débat citoyen avec ceux qui font l’actualité. Une fois l'émission terminée, continuez le débat sur le Forum.

Quelques émissions Radio :

Europe 1www.europe1.frSemaine de 10h30 à 12h00 Jean-Marc Morandini Coup de pied dans le PAF chaque matin : Jean-Marc Morandini nous dit tout sur le monde du petit écran au travers de reportages et d’enquêtes dans les coulisses de la télé. Egalement en studio chaque matin, une star du petit écran ou un patron de chaîne répondra aux questions de Jean-Marc Morandini et des auditeurs. A découvrir aussi, le zapping de la télé de la veille et les commentaires des auditeurs qui donnent leurs coups de cœur et leurs coups de gueule sur le répondeur de l’émission au 01 42 32 42 32 ou en direct au 01 42 32 15 15.

RTLwww.rtl.frEn semaine de 13h00 à 14h00 Pierre-Marie Christin"Les auditeurs ont la parole" Pierre-Marie Christin présente de 13h00 à 14h00, “Les Auditeurs ont la Parole”. Réagissez à l'actualité par téléphone (32 10) ou sur internet. Entre 10H et 14H, une standardiste prend votre témoignage. Avant 10H et après 14H, vous pouvez laisser vos messages sur le répondeur, sans oublier de laisser vos coordonnées téléphoniques si vous voulez participer à l'émission.

France Interwww.radiofrance.fr

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Le téléphone sonne En semaine de 19h20 à 20h00Si vous voulez poser une question, témoigner et/ou intervenir à l'antenne... - le téléphone 01.45.24.70.00 dès 17h - Internet, en utilisant le formulaire de la page "Pour intervenir". - le SMS+ pour réagir pendant l'émission, de 19h20 à 20h : sur votre téléphone mobile, saisir le code " TEL " suivi d'un espace, votre question puis valider et envoyer au 6 20 30. (0.35€ par message plus le prix du sms) Le lundi, mardi, jeudi et vendredi à 19h20, nous vous invitons à réagir sur un thème de l'actualité, à poser vos questions aux invités du téléphone sonne. Vous pouvez également, après la diffusion, réécouter l'émission dans son intégralité.

Là-bas si j'y suisEn semaine, à 15h Exprimez-vous sur le répondeur de « Là-bas si j’y suis » : 01 56 40 37 37 ou par mail : [email protected].

RMCwww.rmcinfo.fr

BOURDIN & Co Le 1er show radio d'info Du lundi au vendredi de 6h à 10h. Découvrez une nouvelle façon de traiter l'info du matin avec "Bourdin &Co" ! Finis les journaux austères et redondants. Voilà enfin un espace de liberté où auditeurs, politiques et journalistes sont logés à la même enseigne. Jean-Jacques Bourdin agite, provoque, polémique, et vos réactions ne se font jamais attendre! Un ton débridé et sincère pour des échanges parfois musclés mais toujours respectueux. Pour intervenir : Appelez le 3216 (0,34€/min).

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L'association des auditeurs de France Culture

L'association des Auditeurs de France Culture (aafc), créée en 1984, rassemble les personnes qui veulent manifester leur intérêt pour cette chaîne de radio dont les émissions sont écoutées et appréciées au delà de nos frontières.

L'objet de l'association est de regrouper les auditeurs de France Culture pour favoriser des rencontres et coordonner les actions visant à :

- l'évolution de la chaîne dans le maintien de sa qualité ;

- la préservation de son identité et de sa spécificité ;

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- l'amélioration de sa technique et de son confort d'écoute ;

- son ouverture aux différents aspects de la culture ;

- son rayonnement et développement de son influence ;

- sa pérennité.

L'Association se déclare attachée au caractère de service public de France Culture et ne saurait en aucun cas se substituer à lui. Elle se veut pluraliste et indépendante de tout engagement politique, confessionnel, syndical et philosophique.

Association des auditeurs de France Culture 83 boulevard Beaumarchais 75003 Paris Téléphone : 01 42 09 03 67 Courriel : [email protected]

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Collectif VAN[Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]

BP 20083, 92133 Issy-les-Moulineaux - France Boîte vocale : +33 1 77 62 70 77 - Email: [email protected]

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