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III/ L’influence des médias intro : actualité du sujet…média accusés de manipulation à la fois par les représentants d’un mvt social (Gilets jaunes) et par le pdt français lui-même (« les media ne cherchent plus la vérité »…) et font l’objet d’une méfiance croissante (notamment chez les jeunes…cf emprise des théories du complot) champ d’étude : jusqu’où élargir la focale dans la définition des « media »…presse, audiovisuel, internet, réseaux sociaux ? (nécessité aborder internet car les frontières se brouillent avec media traditionnels mais rester prudent sur les effets des réseaux sociaux : des effets spécifiques pas encore bien appréhendés par les sc sociales : seulement qq conjectures) pbmatisation : - media : outil de la démocratie ? . permettent faire lien représentants/représentés (dans les deux sens : informer opinions/renseigner gouvernants…) . instrument de contrepouvoir ex mediapart sur affaire Benalla - …ou menace pour la démocratie ? . cf Turquie / Russie : volonté asservir les média pour en faire outils de propagande . cf fake news susceptibles d’influencer les élections ds pays occidentaux… …pas seulement voir comment les « politiques » influencent les citoyens a travers les média… mais comment les media changent la (façon de faire) politique (personnalisation, story telling…ex Trump) Suggère approche « dialectique » (thése/antithèse/synthèse…) Commencer par idée la plus familière : les médias ‘tout puissants » (I) nous manipulent/mentent… Avant de la discuter (effets limités II) Puis de nuancer (effets complexes III : ex media parviennent pas tjs à nous dire « ce qu’il faut penser » mais « à quoi il faut penser »…) approche sociologique consiste à s’interroger sur les modalités de la « réception » (cf socio de la réception) qui se déroule dans un certain contexte sociologique (par exemple : réception des média ds contexte familial…) A/ Des médias tout-puissants ? Hypothèse simple ici : média peuvent faire aux gens ce qu’il veulent : gavage d’un public-cible passif… Harold Lasswell propose un modèle d’analyse fonctionnaliste appelé le modèle de la seringue hypodermique. Il présente les récepteurs comme passifs et atomisés et incapables de refuser ou de résister aux messages transmis. Un propagandiste peut ainsi se contenter de diffuser son message pour pouvoir agir sur les comportements des individus.

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III/ L’influence des médias

intro : actualité du sujet…média accusés de manipulation à la fois par les représentants d’un mvt social (Gilets jaunes) et par le pdt français lui-même (« les media ne cherchent plus la vérité »…)et font l’objet d’une méfiance croissante (notamment chez les jeunes…cf emprise des théories du complot)

champ d’étude : jusqu’où élargir la focale dans la définition des « media »…presse, audiovisuel, internet, réseaux sociaux ? (nécessité aborder internet car les frontières se brouillent avec media traditionnels mais rester prudent sur les effets des réseaux sociaux : des effets spécifiques pas encore bien appréhendés par les sc sociales : seulement qq conjectures)

pbmatisation :- media : outil de la démocratie ?

. permettent faire lien représentants/représentés (dans les deux sens : informer opinions/renseigner gouvernants…)

. instrument de contrepouvoir ex mediapart sur  affaire Benalla- …ou menace pour la démocratie ?

. cf Turquie / Russie : volonté asservir les média pour en faire outils de propagande

. cf fake news susceptibles d’influencer les élections ds pays occidentaux…

…pas seulement voir comment les « politiques » influencent les citoyens a travers les média…mais comment les media changent la (façon de faire) politique (personnalisation, story telling…ex Trump)

Suggère approche « dialectique » (thése/antithèse/synthèse…) 

Commencer par idée la plus familière : les médias ‘tout puissants » (I) nous manipulent/mentent…Avant de la discuter (effets limités II)Puis de nuancer (effets complexes III : ex media parviennent pas tjs à nous dire « ce qu’il faut penser » mais « à quoi il faut penser »…)

approche sociologique consiste à s’interroger sur les modalités de la « réception » (cf socio de la réception) qui se déroule dans un certain contexte sociologique (par exemple : réception des média ds contexte familial…)

A/ Des médias tout-puissants ?Hypothèse simple ici : média peuvent faire aux gens ce qu’il veulent : gavage d’un public-cible passif… Harold Lasswell propose un modèle d’analyse fonctionnaliste appelé le modèle de la seringue hypodermique. Il présente les récepteurs comme passifs et atomisés et incapables de refuser ou de résister aux messages transmis. Un propagandiste peut ainsi se contenter de diffuser son message pour pouvoir agir sur les comportements des individus.

..cf expérience concoctée avec sociologues fonctionnalistes par Orson Wells le 30 oct 38 CBS diffuse émission radio annonçant débarquement martiens à Princeton…ss forme de nouvelles de radio -> paniques, des milliers de gens s’enfuient avant fin émission où l’on annonçait que l’info était fausse !

pls approche : manipulation explicite / ou clandestine

1. Propagendala propagande est « une action exercée sur l'opinion en vue de propager une idée, une doctrine » (propager des idées explicites):

Vision déclinée de théo critique école de Francfort (Adorno…)

- utilisation media dans dictatures :. cf propagande nazi : …public fortement suggestible manipulable par matraquage plus ou moins subtil  cf « Le dictateur » 

. cf Russie Turquie : contrôle presse (fermeture media hostiles) menace ou liquidation des journalistes indép (A Politovskaïa) / messages pro Poutine martelés (mecace des étrangers ext ou int dt seul le Pouvoie en place peut 

protéger…) : réunion chaque semaine au Kremlin pr décider infos semaine suivante…

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• mais aussi dans démocraties…. Cf rééd récente livre de Edward Bernays (1927 neveu de S Freud !) pionnier ds ce domaine aux USATitre « Propaganda – comment manipuler l’opinion en démocratie » 1927 Son idée : le contrôle de l’opinion est nécessaire pour éviter les désordres et les nelles techniques permettent de l’assurer…EB montre comment pdt Wilson (avec un cabinet de journal/pub/intell) a réussi à persuader les US à entrer en guerre en 1917 par une campagne de masse orchestrée par un « bureau » spécialisé…Lui-même contribuera…à  renverser des gvts en Amer. Latine par campagne mediat….cf entrée guerre en Irak par Bush précédée campagne de désinformation orchestrée par la FOX (cf film « Vice » 

qui vient de sortir) sur dangerosité programme nucléaire irakien….. 

Rem :- E bernays parviendra à inciter les femmes US à fumer (campagne pub pr le cpte d’une FMN du tabac !)- un publicitaire français J Séguéla vendra son savoir-faire à hoes polit de couleur différente ( a fait élire Mitterand sur 

slogan « La France tranquille » ?)

2. La persuasion clandestine(au delà) média exercent influence inconsciente. cf Tchakhotine « le viol des foules par la propagande politique » paru en 39 se réfère au modèle hypnose. cf débat sur le pouvoir (controversé) des « images subliminales »…. cf ouvrage classique de Vance Packhard « la persuasion clandestine » à propos de la publicité (arguments rationnels inefficaces, importance de la forme du message…)

3. La domination idéologiquedef idéologie : « système d’idées et de croyances offrant à une collectivité humaine une représentation du monde et qui propose une orientation pour l’action »…Cf Althusser, penseur d’inspiration marxiste dénonçant les média comme « Appareils Idéologiques d’Etat » au service des dominantsD’autant plus efficace que n’apparaît pas comme « propagande » évidente : aujourd’hui dans les pays occid moins de « propagande » politique à proprement parler mais :

Des médias sous influenceHier sous influence directe des Etats : le ministre de l’info de De Gaulle imposait les gds titres du JT télévisé… Aujourd’hui média plutôt soumis aux puissances d’argent..cf concentration récentes 

- Ex Dassault influençant ligne du « Figaro » - Ex Bolloré : Direct matin du groupe Bolloré a longtemps soutenu Gbagbo en Cote 

d’Ivoire

Plus subtilement : chroniques éco TV/radio reflétant une « pensée unique » (favorable à mondialisation, anti impôts…)+ influence plus ou moins directe des sponsors / annonceurs : ex émission capital déprogrammée sur M6 à la demande de certains annonceurs (Mc Do…) menaçant de retirer leurs budgets pub ! Dans certains pays (ex Italie de Berlusconi) le pouvoir maitrise à la fois chaines TV privées et publiques… …tandis que les journaux « indépendants » connaissent des difficultés croissantes (même le journal Le Monde amené à accepter entrée dans capital d’un affairiste tchèque…)

Soft idéologyaujourd’hui influence idéologique s’avance sous apparence de absence d’idéologie !

. pression de l’audimat (P Le Lay PDG de TF1 : « je vends du temps de cerveau humain disponible pour coca cola »… si une émission ne trouve pas son public elle ne « rapporte » pas de publicité donc…retirée de la grille (risque avec introduction de la pub sur chaines publiques en France)

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. ici internet peut renforcer ce phénomène : ex les  faits divers « font du clic » sur les sites des journaux régionaux…incite à privilégier ce type d’ « info »…

. Bourdieu (dans son opuscule « la télévision ») dénonçait l’« escapism » : la TV industrie de « divertissement » (mot à prendre au 1er degré)  favorisant le détournement des « vrais pbs » ; pour lui médias utilisés pour entretenir apathie sociale : la télé « opium du peuple »… des minutes précieuses consacrées à des choses futiles...mais le futile est important ! cf TV Berlusconi : sous les paillettes un « conservatisme mou »

B/ Des effets limités ?Ne pas exagérer effets des média : ex certains films lourdement promus par les media (blockbusters) font des flops alors que des films « confidentiels » font parfois gros scores (ex : les « Chtis »…)Egalement vrai en politique : ex éclatant en 2005 avec « non » au référendum alors que media massivement pour le « oui »…

Les premières études empiriques américaines (« Une personne pense politiquement comme elle est socialement » J. Lazarsfeld, The people’s choice , 1944) conduisent ainsi à relativiser cet impact des médias mettant en évidence la prégnance de socialisa-tion… Etude d’une campagne électorale aux USA révèle que celle-ci entraine :. très peu de déplacements de votes, pratiquement pas de « conversion » mais de rares indécis qui se positionnent…. renforcement des opinions et comportements existants . le vote reste lié à des caractéristiques sociales lourdes (profession, âge…) 

quelles analyses ? idée générale : la communication pas univoque, l’intentionnalité n’épuise jamais complètement la signification sociale d’un msg… le récepteur ne reçoit pas passivement un message comme il a été codé d’autant plus qu’il n’est pas seul (réception collective) et qu’il est lui-même porteur de convictions/valeur (pas une page blanche sur laquelle on peut écrire : pas un « cerveau disponible ») Des études relevant des « cultural studies » mettent à jour 3 formes de réception

- Hégémonique (qui accepte la teneur idéologique)- Oppositionnelle (qui la rejette)- Négociée (qui compose…)

1. Le filtrage de l’information Une réception sélective

-  tout le monde ne s’expose pas pareillement aux média…en l’occurrence une « campagne » po par ex atteint surtout ceux qui ont déjà un pt de vue ! les autres pas intéressés… si les plus « politisés » surtout regardent les émissions politiques… ne vont pas facilement changer d’avis !

- souvent on s’oriente vers programme correspondant à ses préférences : sympathisant LFI ne va pas regarder Macron à la télé mais plutôt Mélenchon : effet de renforcement…d’autant plus qu’Internet amène chacun à se tourner vers media correspondant déjà à son « point de vue » (ici chaine des « insoumis » : « Le media »)

- et même si on est exposé à discours contraires à ses convictions, on ne retient que ce qui cadre avec son système de pensée svt (si dissonance cognitive ou affective, le message est ignoré…) ; ex lors d’un débat entre deux candidats opposés, les militants des deux camps sont sincèrement persuadé que leur cadidat a été meilleur (pareil pour un match de foot !)

cf expérience psy réalisée aux USA auprès d’un échantillon : « Tous écoutèrent un discours de dix minutes sur les affaires nationales, pour moitié de tendance prodémocratique et pour moitié antidémocratique. On dit aux auditeurs qu’on leur faisait subir un test sur leur mémoire. Vingt et un jours plus tard, on les interrogea, et on vit que leurs mémoires étaient nettement meilleures pour ce qui s’harmonisait avec leurs opinion politiques. Ils avaient tendance à oublier ce qui n’était pas conforme à leurs idées préconçues. » / d’autant plus que l’individu pas seul face au média, il est socialisé :

« Two step flow » theoryImportance de la « médiatisation » (faux ami !) du message par le groupe :

- souvent msg media reçus en groupe ou « appropriés » collectivement par discussions : les indécis tendent à se ranger de l’avis de leur gpe d’appartenance même si média pousse ds l’autre sens car il en coûte de rentrer en conflit avec les proches (sanctions sociales…) et plus gratifiant d’être en phase…

- Lazarsfeld met en évidence un modèle de com à deux étages (two- step flow) : les électeurs choisissent de voter pour un candidat donné essentiellement en fonction de leur 

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entourage. Parmi leurs proches, certains sont plus influents : ce sont des « leaders d'opinion ». Ces personnes sont justement les plus exposées aux médias, ils filtrent, interprètent et transmettent les informations à leurs pairs. Ils répercutent celles qui sont conformes aux opinions dominantes du groupe auquel ils appartiennent, et rejettent ou réinterprètent celles qui sont déviantes. L'influence des médias sur l'ensemble de la population se fait donc en deux temps : d'abord le message délivré par les médias, ou un média en particulier, est reçu et plus ou moins assimilé par un leader d’opinion, ensuite, celui-ci fait partager son choix de vote aux personnes qu’il connaît.

/mais le rapport aux média va dans les 2 sens : pas seulement voir « ce que les médias font aux gens » mais aussi « ce que les gens font aux médias » : 

2. Les medias détournés Décodages

Importance du contexte culturel : - Ex : l’engouement des milieux pop pr programme tv facile (séries/ téléréalité / jeux) apparaît comme signe naïveté ou 

pauvreté culturelle… pas si simple : une étude sur réception du feuilleton Dallas montre que décodage très différents selon milieu / pays : soit image du rêve US, soit expression des haines familiales, voire de l’impérialisme… (ex en Algérie succès lié à nostalgie pour modèle familial ancré dans tradition…)

- …pareil pour les discours po : . il existe un décodage « savant » cf mode du fact checking (désigne une méthode consistant à vérifier et valider l'exactitude des chiffres, des informations…) . mais aussi sur mode populaire :

cf   « cultural studies » : Hoggart par ex montre que ds milieux populaires on porte une « attention oblique » aux média, au prisme des références de la cult popon met à distance : on ne se laisse pas « embobiner » par les « politiciens » (les « ils ») ! les « moins cultivés » sont pas plus faciles à manipuler…au contraire…cf le rejet du référendum Européen en France : la plupart des média  « politiquement corrects » étaient favorable à la Constitut europ… 

Comment les gens « se servent » des médiasS’appuyer ici sur la distinctions entre fonctions manifestes et latentes de Merton

- ainsi une enquête US (années 50) montre que pour 41% des femmes regarder un « feuilleton tv » représente non pas un divertissement mais aide à « mieux vivre » sa vie en apprenant par ex comment se comporter en sté,  avoir sujet discussion avec amis, avoir des relations sociales par procuration

- de fait parfois TV ou journaux  sont support :. d’une vraie sociabilité (on regarde ensemble ou on en parle même pour se moquer !) effet de réseau (discussion de comptoir ou post sur les réseaux sociaux…).voire de socialisation (ex « friends » ou « l’amour dans le près » comme prescripteur des nouvelles relations amoureuses !)

.on peut même y voir une fon de « valorisation sociale » (ex : les « experts » du foot, ou celui-qui-connait-tous-les-épisodes-de-breaking-bad… !).ou de « catharsis » (violence à la TV : libération agressivité ! (vrai pour certains psy)…une enquête socio sur les « guignols de l’info » montre  multiples utilisations insoupçonnées de ce programme : socialisation à vie po / information sur événement /  fonction tribunitienne / catharsis ……vaut aussi pour les jeux vidéo ? certains psy affirment que jeux vidéo même violents permettent à jeunes :. de se créer indispensable espace à eux . de se réapproprier scènes violentes (ex jeu Flight simulator…). voire conforter confiance en soi en remportant victoires symboliques (réparation narcissique d’enfants en souffrance). et puis créer du lien : jeu en ligne ! (et non geek no life !)

Les médias « manipulés » ?«  ce que les gens font aux média » : parfois ce sont les acteurs sociaux qui « manipulent les média » :.  ex jeunes attirant journalistes le jr de l’an dans leur quartier pour brûler des voitures ! . irruptions de manifestants sur plateaux TV en direct…. s’inviter sur émission interactive pour dénoncer le « politiquement correct »

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. détournement sur internet d’images ou commentaires vu/entendus dans les média

conclusion :aujourd’hui bcp considèrent que les visions critiques dénonçant manip du peuple par média était en fait élitiste : sous estimant capacité des gens à résister à influence média voire à détourner

/ cela ne veut pas dire que les média n’ont pas d’influence :

C/ Des effets complexeson déplace l’interrogation … non plus les média nous disant « ce qu’il  faut penser » mais :. ce à quoi il faut penser . ce à quoi il ne faut pas penser. ou… comment penser 

1. La fonction d’agenda (à quoi il FAUT penser)Pour bcp de domaines aujourd’hui, individus seulement informés par médias…or ceux ci n’accordent pas importance égale à ts les sujets -> Mc Combs « la presse ne réussit peut être pas à dire aux gens ce qu’il faut penser mais est extrêmement efficace pour

dire à ses lecteurs à quoi il faut penser » à tel momentEx : aujourd’hui on  titre sur agriculture (salon) ou l’antisémitisme (incident Finkelkraut) puis on oublie…Un pouvoir de suggestion qui avance sous les dehors de l’évidence : les journalistes eux mêmes en sont « victimes » « c’est l’info » à traiter pcq les autres l’ont déjà couvert ! phénomène circulaire d’autoréférencement dénoncé par  Bourdieu à ce que tous les journaux se ressemblent de plus en plus…

…avec des conséquences : une Enquête montre  que plus un sujet est traité par les médias plus il est considéré comme parmi « les plus importants pour le pays aujourd’hui »…ex : ex un épisode de violence sur médiatisée au printemps 2002 contribue à mettre en avant le thème de l’insécurité contribuant au résultat surprenant du 1er tour de sprésidentielles…

2. La spirale du silence (à quoi il ne faut PAS penser)une censure cachée…Les médias sont en mesure de faire passer telle opinion pour légitime : l’espace public se vide d’opinions qui pourtant peuvent être partagés par de nombreuses personnes (même une majorité !) mais qui ne peuvent élargir leur influence faute de diffusion !

-  certaines « idées » sont écartées :(politiquement correct…) en France certains dénoncent consensus « gauchisant » des médias (où l’on est forcément féministe, contre les inégalités, pour les droits de l’homme, l’Europe…)  …Mais on pourrait à l’inverse montrer que personne ne défend à la TV des idées comme : augmenter l’impôt pour réduire inégalité ou accroître les moyens de l’Etat: ce qu’on appelle la « pensée unique » (la dictature de l’audimat contribue à gommer tous les pts de vue minoritaires qui font fuir l’auditeur (dc les annonceurs…) cf théorie de l’électeur median…

…cela explique un paradoxe : plus il y a de chaînes TV plus c’est pareil ! ex : chaines musicales ! ( « hits only »…) 

- certaines populations sont écartées pb de « accès » aux médias réservé à ceux qui ont du capital social (cf nombre de « fils à papa » à la TV !) ou éco (en mesure de « créer un événement médiatique » ex promo des blockbusters…)sous représentation des « minorités » : peu de français ayant un « accent » régional  à la TV, minorités ethniques…

3. « the medium is the message »« le message c’est le médium » Mc Luhan « Pour comprendre les médias » (ouvrage paru en 1968)( thèse dont l’intérêt est relancé avec internet…) « jusque là les chercheurs ont considéré les médias comme des conducteurs neutres transparents, se focalisant sur le contenu du message mais ce qui compte c’est le média lui même en tant qu’il est capable de transformer notre sensibilité, notre façon de voir le monde… « en réalité le message c’est le medium lui-même ! » 

Page 6: m1meefsesdijon.files.wordpress.com€¦ · Web viewintro : actualité du sujet…média accusés de manipulation à la fois par les représentants d’un mvt social (Gilets jaunes)

une approche dite « technologique » soulignant la force propre des dispositifs indépendamment des contenus (ex : étude sur impact de l’imprimé sur les imaginaires nationaux…) et qui s’intéresse aux effets cognitifs des technologies mises en œuvre :

- Ainsi les mass media bouleversent notre rapport aux autres (on passe du proche au lointain sans transition -> « village global » mais tendance à ignorer le plus proche ! 

- L’illusion d’une proximité avec les « people » / dirigeants médiatisés tend à reléguer les « corps intermédiaires » (conséq polit : personnalisation du pouvoir…)

- les média audio visuels ont des contraintes techniques où éco  qui « biaisent » la réalité ou qui contribuent à « définir » la situation d’une certaine manière qui s’impose:

- les contraintes du format audiovisuel privilégie les « fast thinkers » (expression de Bourdieu) : la pensée doit être simple rapide…ce qui favorise les idées reçues au détriment des pensées complexes (Twitter : 140/280 signes…)cf le dernier livre de Christian Salmon « L’ère du clash » :

«  La vie politique, sociale ne s’ordonne plus en séquences ou feuilletons. Elle n’est plus rythmée par l’intrigue mais par l’imprévisibilité, l’irrup -tion, la surprise, une logique de la rupture qui relève davantage d’une sismographie politique que du storytelling. On est passés de la story au clash, de l’intrigue à la transgression sérielle, du suspense à la panique, de l’argument au fake, de la séquence à une suite intemporelle de chocs. Fini le storytelling  ? Bienvenu dans l’ère du clash  !  »  Un ouragan emporte nos sociétés hyperconnectées et hypermédiatisées. Le vent a tourné, nous l’éprouvons tous fortement.L’époque n’est plus tout à fait, ou seulement, à la manipulation et au formatage des esprits, comme encore au milieu des années 2000, quand ré-gnait sur le discours médiatico-politique le storytelling.L’explosion du Web, l’éclosion des premiers réseaux sociaux créaient l’environnement favorable à la production et à la diffusion d’histoires. Or, de même que l’inflation ruine la confiance dans la monnaie, l’inflation des stories a érodé la confiance dans les récits. Le triomphe de l’art de ra-conter des histoires, mis au service des acteurs politiques, aura entraîné, de manière fulgurante, le discrédit de la parole publique. Cette défiance est aujourd’hui revendiquée par les hommes politiques eux-mêmes.Christian Salmon nous montre les logiques qui nous ont conduits à la confusion actuelle.Dans le brouhaha des réseaux et la brutalisation des échanges, la story n’est plus la clé pour se distinguer. La conquête de l’attention, comme celle du pouvoir, passe désormais par l’affrontement, la rupture, la casse des «  vérités  ». Désormais, viralité et rivalité vont de pair, virulence et violence, clash et guerre des récits. Fini le storytelling  ? Bienvenue dans l’ère du clash !

- passage des « mass média » à internet suggère de  nouveaux bouleversement en terme d’intégration : autrefois l’ORTF était un grand « grand intégrateur »… (notamment ds cadre famille avec internédiation des parents…) le passage à internet + écran indiv change la donne (réception entre pairs ou réseaux d’affiliation) favorisant liens horizontaux (avec possib nelles sociabilités / liens communautaires) voire interactivité ( cf effets de synergie pr construire intelligence collective : cf les Wiki / les Cté de chercheurs…) : suggère utopie d’un média anti hiérarchique..…mais internet conduit aussi à segmentation…risque enfermement communautaire / redondances (cf vulnérabilité aux rumeurs à partir de son réseau »…) voire enfermement solitaire et vulnérabilité faute de médiatisation du groupe d’appartenance, des figures d’autorité… (ex site jihadistes recrutant parmi les asociaux…)

-  d’un autre coté : risque hypercentralisation données voire contrôle planétaire (cf scandale Cambridge analytica mettant en cause Facebook… risque totalitarisme (cf utilisation surveillance mutuelle en Chine…)

Conclusion : les derniers développement techniques (big data…) pourraient paradoxalement redonner aux « influenceurs » les moyens de développer des formes de propagande relevant du modèle dit de la « seringue hypodermique », notamment dans le domaine politique (cf les inquiétudes récentes sur des campagnes ciblées de désinformation destinées à influencer les électeurs en vue du scrutin européen…) :

« Les publicités politiques sur Google, Facebook ou Twitter permettent à l’annonceur de choisir, selon une multitude de critères, auprès de qui il souhaite que son message s’affiche. En fonction des législations nationales, il est possible de choisir de cibler uni-quement les femmes ou les hommes, les personnes d’une certaine tranche d’âge, d’une certaine tranche de revenu estimé, les personnes ayant « liké » telle ou telle page… Ce qui permet de diffuser des messages conçus pour une démographie électorale très spécifique, et qui sont invisibles pour le reste des électeurs.

L’efficacité de ces publicités est encore sujette à débat. La recherche montre que de très nombreux facteurs entrent en ligne de compte lorsqu’il s’agit de choisir un bulletin de vote, et ces publicités sont aussi vues dans un contexte dans lequel les médias, l’entourage et bien d’autres éléments jouent un rôle. La publicité ciblée possède cependant un avantage particulier. Comme l’ex-plique notamment la chercheuse britannique Kathleen Hall Jamieson dans un livre paru fin 2018, Cyberwar (non traduit) : « La plupart des citoyens sont assez résistants à la communication politique (…). Mais les indépendants, les personnes qui ne sont pas à l’aise face au choix qui s’offre à elles, et celles qui se décident à la dernière minute y sont plus sensibles. » Or, les options de ci-blage proposées par les géants du Web permettent précisément de s’adresser, pour un coût modique, à ces personnes plus « vul-nérables ». » extr. Le Monde 16 fev 2019