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2 REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO PROVINCE DU SUD KIVU ASBL RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/AETA SUD KIVU Agir Pour des Elections Transparentes et Apaisées(AETA), Une Plate Forme de la Société Civile dotée de la Personnalité Arrêté Ministériel N°125/CAB/MIN/J DH/2011 www.aeta-network.org Condensé de la situation des droits humains à l’Est de la RDC : Cas du Nord et Sud-Kivu, du 2 janvier 2013 au 2 janvier 2014.- Introduction De complément aux différents rapports dressés par l’asbl RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/SUD KIVU point focal de la plateforme « AETA » en 2012 que les rebelles du M23 contrôlaient province du Nord Kivu à l’Est de la RDC. Dès leurs existences, les M23 ainsi que d’autres groupes armés, ne cessent de commettre des graves et massives violations des droits de l’homme à la population civile de la zone sous son contrôle et ses environs. Ceci s’explique par le

WordPress.com · Web viewLes combats à l'arme lourde et légère se sont intensifiés cet après-midi entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et la rébellion du M23 dans la colline

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

PROVINCE DU SUD KIVU

ASBL RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/AETA SUD KIVU

Agir Pour des Elections Transparentes et Apaisées(AETA), Une Plate Forme de la Société Civile dotée de la Personnalité

Arrêté Ministériel N°125/CAB/MIN/J DH/2011

www.aeta-network.org

Condensé de la situation des droits humains à l’Est de la RDC :

Cas du Nord et Sud-Kivu, du 2 janvier 2013 au 2 janvier 2014.-

Introduction

De complément aux différents rapports dressés par l’asbl RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/SUD KIVU point focal de la plateforme « AETA » en 2012 que les rebelles du M23 contrôlaient province du Nord Kivu à l’Est de la RDC.

Dès leurs existences, les M23 ainsi que d’autres groupes armés, ne cessent de commettre des graves et massives violations des droits de l’homme à la population civile de la zone sous son contrôle et ses environs. Ceci s’explique par le fait que l’asbl RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/SUD KIVU point focal de la plateforme « AETA » ne cessait en 2013 d’enregistrer au quotidien plusieurs bavures et violations de droits humains.

D’autres parts, il faut rappeler que les abus et atteintes aux droits humains ne se limitent pas seulement à la limite des zones contrôlées par le M23 et autres groupes armés, mais plutôt aussi partout. La preuve en ait que plusieurs bavures ne cessent de s’observer et de se répertorier aussi dans les zones sous contrôle de l’armée régulière (FARDC), de la police et des services de renseignement de la République Démocratique du Congo. C’est dans cette optique que l’asbl RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/SUD KIVU point focal de la plateforme « AETA » qui suit de très prêt la situation des droits humains sur le Kivu et particulièrement dans le Nord et Sud Kivu qu’elle tient à mettre sur pièce ce présent rapport dans lequel elle retrace différents cas faisant états aux violations des droits humains tout en y établissant les responsabilités de chacun des groupes armés sur terrain.

Le présent rapport sur la situation des Droits humains au Kivu, couvre la période allant du mois d’Aout au mois du Janvier 2013 au 2 janvier 2014.

Compte tenu de la grandeur du Nord et Sud Kivu et particulièrement des leurs territoires, la restriction des ressources et les menaces adressées à l’égard des défenseurs de droits humains, il serait erroné de prétendre étaler ici toute la réalité de la situation des droits humains au Kivu.

CONTEXTE GENERAL

Le Nord Kivu est une province dans laquelle sévissent plusieurs groupes armés. Tels que cités et localisés selon leurs zones de contrôle, tel que les rebelles et autres groupes armés s’affrontent entre eux ou contre le FARDC. Il faut aussi rappeler que le M23 et ces autres groupes armés ne possèdent pas des moyens pour prendre en charge l’effectif de leurs éléments. Tous ne sont que des parasites à la population civile. Ce qui justifie explicitement une violation intentionnelle des droits humains.

En rapport avec les abus et différentes violations des droits humains, il faut dire que tous dans leurs ensemble, partagent des responsabilités dans différents cas des violations graves des droits humains telles que viols et violences sexuelles, assassinats et meurtres, pillages, arrestation arbitraires, tortures etc.…

Avec la rébellion du M23 et autres groupes armés dans le Nord Kivu et particulièrement dans le Rutshuru et Nyiragongo, plusieurs violations des droits humains ne cessent d’être enregistrés au quotidien. Il s’agit entre autre le cas des pillages, meurtres, viols, tortures…qui sont commis par les groupes armés précités. Cette situation entraine que le peuple ne vaque plus aisément dans leurs occupations.

Loin des violations des droits humains ci hauts détaillés, il n’est à rappeler qu’au cours des affrontements, les domiciles de la population sont souvent victimes des destructions par des bombardements aveugles. Plusieurs domiciles ont été détruits dans differentés localités( groupements ou territoires)

Par ailleurs, dans les entités sous contrôle du M23 ou des autres groupes armés, la surtaxassions qui laisse à désirer. A part le blocage intentionnel des routes sur tous les axes et pour des fins inconnues, cette situation est l’une des raisons étouffant la liberté de circulation sur l’étendu des zones contrôlées par les groupes armés et le M23.

Cette dernière se solde par des répercutions négatives à la société : elle agit fortement à une pauvreté atroce qui actuellement ronge la société de cette contrait pendant que le prix prend son flambé sur les marchés des produits de premières nécessités. De l’autres cote, les frais scolaires et de soins médicaux semblent monté d’échelle au fait que le peuple est devenu pauvres.

En dehors de ce qui précède, des ressources naturelles, la faune et flore ( du Parc National de Virunga et du Parc National de Kahuzi Biega) fait l’objet des menaces sérieuses. Il faut dire que les bois sont coupés par la population civile pour la transformation de la braise, d’autres pour le chauffage et d’autres pour la vente aux usagers de la construction des domiciles.

Les idéologies de pureté identitaire s’observent déjà dans le langage des populations du Nord Kivu et dans le territoire de Kalehe/Sud kivu(Minova, Haut-Plateaux) et plus particulièrement des zones sous controle des rebelles du M23.

Le peuple de cette contrée ne veut plus ni voir ni attendre de ce qui est de la langue, de la personne avec une morphologie identique à celle de l’ethnie Tutsi vivant sur le sol rwandais car bien celle-ci est supposée apporter régulièrement son soutient au M23.

Il faut dire, qu’à moindre réaction, ces derniers peuvent faire objet des représailles et des menaces. D’autres parts, il faut dire que le M23 ne veut plus attendre de la jeunesse non alliée à son idéologie qu’il leurs accuse des Maï-Maï. En outre, ceux qui manifestent une certaine force économique (les riches) sont pourchassés par les M23. Ce sont ces derniers qui sont souvent victimes des enlèvements qui finissent par se solder par des extorsions (le payement des amendements illégales et forfaitaires).

Cette situation ne crée pas seulement la panique au sein des personnes vivant l’entité contrôlée par le M23 mais aussi elle tend diviser le lien social jadis tissé entre les différentes communautés ethniques habitant les provinces du Nord et Sud ivu Kivu en particulier et de la RDC en général.

Pour tenter d’échapper à cette situation simulée à des menaces, et par crainte des violations et des représailles considérées à une véritable chasse à l’homme, ces derniers fuient du jour au jour leurs villages et leurs territoires vers d’autres supposées plus sécurisées. C’est cette situation qui explique le déplacement massif de la population qui s’observe chaque jour tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des territoires ou des provinces sous contrôle des FARDC et groupes armés ou à l’extérieur du pays.

Il faut rappeler que ces derniers, une fois devant une volonté ferme de retourner chez eux, sont exposés à des difficultés de retour car la plus parts d’eux ne seront plus à la hauteur de retrouver ni des domiciles ni leurs ustensiles de la maison laissés.

Bukavu, Janvier 2014.

Le calme est revenu dans la localité de Kisiki après les combats qui ont opposé les Forces armées de la RDC (FARDC) aux rebelles ougandais des ADF/Nalu, vendredi 27 décembre. Les responsables du 808ème régiment des FARDC a affirmé que l’armée avait capturé un rebelle. La situation est sous contrôle de l’armée, selon les autorités militaires.

Selon les responsables du 808ème régiment des FARDC, les ADF/Nalu ont attaqué les militaires alors qu’ils étaient en patrouille de combat dans les localités de Kisiki et Mukoko. Et un violent échange de tirs s’en est suivi avant que l’ennemi ne s’enfuie.

L’armée confirme aussi les informations livrées par des sources locales selon lesquelles les combats à l’arme lourde et automatique ont été violents. Ils auront duré environ une heure. L’armée n’a donné aucun bilan de son côté. Elle affirme seulement avoir capturé l’un des rebelles et être à la poursuite du reste du groupe depuis samedi matin.

Ces affrontements entre les FARDC et les ADF-Nalu ont eu lieu quelques heures après l’arrivée à Beni du commandant de la 8ème région militaire, le général major Lucien Bauma, venu lancer des opérations de désarmement des ADF/Nalu.

La coalition des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et les Maï-Maï Shetani ont de nouveau attaqué une des positions conjointes des Forces armées de la RDC (FARDC) et les gardes-Parc à Tshondo (territoire de Rutshuru), vendredi 27 décembre.

Les pêcheurs de Vitshumbi ont indiqué que les FDLR ont été forcés de se retirer dans la brousse après trois heures de violents affrontements. Le responsable de corporation de pêcheurs de Vitshumbi, Josué Kambatsu plaide pour que les unités de l’armée soient renforcées au bord du lac pour faire face à ces attaques récurrentes des FARDC par les rebelles.

Des cas d’insécurité se sont multipliés ces cinq derniers jours à Kitshanga au Nord-Kivu. Des bandits armés ont tué le jeudi 26 décembre un officier de la police dans son domicile. Sept maisons ont également été cambriolées par des hommes armés dans cette cité le même jour.

L’administrateur du territoire de Masisi, Dieudonné Tshishiku, rapporte que ces bandits se sont introduits dans le domicile du policier et lui ont logé cinq balles dans la poitrine. À en croire la même source, les assaillants n’ont rien emporté. L’administrateur du territoire indique qu’il est difficile à l’heure actuelle d’établir s’il s’agit d’un crime crapuleux ou d’un règlement de compte.

Une vive tension règne depuis jeudi 26 décembre dans une carrière d’or située à 80 km de Punia, sur la route Kasese dans le secteur de Babira Bakwame. Des affrontements opposent les habitants de villages Mbula et Makila, qui se disputent cette carrière. Le bilan fait état de douze cases incendiées côté village Mbula.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la décision du président du tribunal de paix autorisant les creuseurs de Mbula d’exploiter cette carrière aurifère. Il s’en est alors suivi des bagarres entre les deux communautés antagonistes. La police des mines a dû tirer des balles en l’air pour disperser les deux parties. Bilan: quatre blessés.

Prise de panique la population de Mbula a fait mouvement vers Punia pour alerter l’auditorat militaire. Ce denier a aussi dépêché ses éléments pour arrêter les policiers, accusés de dissipation des munitions de guerre.

Le regain de tension, observée depuis trois jours, coïncide avec l’arrivée à la carrière du président du tribunal de paix de Punia. Ce dernier y est allé pour régler ce conflit foncier dû à la découverte depuis quelques mois d’un puits d’or dans la forêt séparant les villages Mbula et Makila.

Ces deux localités du groupement Babongena se disputent la propriété de cette carrière. Le conflit a déjà fait un mort et plusieurs blessés. Selon le président de la société civile locale, le dossier est encore pendant au tribunal de paix de ce territoire depuis six mois. La même source ajoute que ce conflit est entretenu par des personnalités politiques, sans les citer.

Les militaires congolais ont repris le contrôle de l’aéroport de Kindu occupé ce lundi 30 décembre pendant quelques heures par une dizaine d’hommes armés habillés en tenue civile.

Les assaillants de Kindu, dans l’Est de la RDC, portaient des T-shirt à l’effigie de Joseph Mukungubila, un candidat malheureux à la présidentielle de 2006 qui dirige une église évangélique depuis les années 90 et s’illustre ces derniers temps par des critiques acerbes contre le pourvoir. Ils sont arrivés à l’aéroport vers 11 heures locales. Des sources locales rapportent que ces hommes sont entrés dans le magasin d’armements pour prendre les armes. Ils y auraient pris 17 armes après avoir ligoté un lieutenant de l’armée et un officier de l’armée de l’air.

« Il y a un groupe d’hommes non autrement identifiés qui a opéré une incursion dans l’aéroport de Kindu cet avant-midi et a pu neutraliser les quelques éléments qui étaient sur place. Ils se sont emparés des installations aéroportuaires », raconte le gouverneur du Maniema, Pascal Tutu Salumu. Il affirme que le gouvernement provincial, les responsables de la septième région militaire et des services de sécurité ont mis en place un dispositif de réaction rapide. « Ce dispositif a vite réagi. Il a libéré l’aéroport mais aussi neutralisé ce groupe », explique le gouverneur, parlant de plusieurs assaillants abattus et d’autres arrêtés.

Pascal Tutu Salumu indique les assaillants capturés seront interrogés par les « services compétents ». Mais il reconnaît que quelques assaillants se sont enfuis. « Au moment où je vous parle, assure-t-il, le ratissage est en cours pour qu’on puisse les rattraper afin que nous pussions définitivement éradiquer ce groupuscule qui venait de semer l’insécurité dans la ville de Kindu. »

Au moins cinq militaires participant à la traque d'une rébellion ougandaise dans l'est de la RDC sont tombés jeudi dans une embuscade, a constaté un journaliste de l'AFP présent près du lieu de l'attaque. L'attaque s'est déroulée à Matembo, une localité du territoire de Beni, situé dans le nord de la province riche et instable du Nord-Kivu (Est), où sévissent plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers. Les cinq blessés ont été transférés à l'hôpital de la ville de Beni, chef-lieu du territoire, à environ une dizaine de kilomètres au sud de Matembo.

Un officier supérieur de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), qui soutient l'armée sur le terrain, a confirmé l'attaque à l'AFP. "Il y a eu embuscade, a priori des ADF-Nalu contre les FARDC. A priori, la situation est compliquée...", a-t-il indiqué, sans plus de précision. Elle a ciblé la jeep du colonel Mamadou Ndala, en charge des opérations contre la rébellion ougandaise Alliance des forces démocratiques et de l'Armée nationale pour la Libération de l'Ouganda (ADF-Nalu).

Le sort du colonel Ndala reste inconnu, selon le caporal Paul Safari, son garde du corps. "Juste quand est arrivé à Matembo, une roquette est arrivée du côté droit de la route et a atteint notre jeep, surmontée d'une arme lourde. J'ai commencé à tirer jusqu'à terminer toutes mes munitions, mais nos agresseurs avançaient toujours", a déclaré le garde du corps. "Quand la roquette a touché la jeep, le colonel était toujours en vie. Quand j'ai fui, je ne l'ai pas vu sortir de la voiture, je ne sais pas s'il est vivant ou pas", a-t-il précisé.

Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont capturé cinq miliciens Nyatura au terme d’un accrochage survenu, jeudi 2 janvier, à Ngungu-centre (Sud-Kivu). Des sources concordantes indiquent que ces assaillants sont gardés dans un cachot dans cette localité située à 80 km à l’Ouest de la cité de Minova.

Un chef coutumier accuse ces miliciens Nyatura d’avoir volé, mercredi, des vaches des commerçants à 2 km à l’Ouest de la localité de Ngungu. Il a indiqué que ces Maï-Maï ont été poursuivis par les militaires après qu’ils sont alertés par les commerçants victimes de ce vol.

Le président de la société civile de Ngungu indique par ailleurs que ces miliciens ont volé des habits et autres articles de commerce à la veille des fêtes de nouvel an.

Plus de quatre mille cinq cents combattants Maï-Maï des groupes Nyatura sont arrivés dans cette contrée dans le cadre de leur démobilisation. Ces combattants sont accusés de récolter les produits vivriers des habitants pour nourrir leurs familles sans l’autorisation des propriétaires, selon la même source.

Les habitants de plusieurs localités de Kalembe, Kitshanga et Pinga, dans le Nord-Kivu, qui avaient fui l’insécurité dans leurs villages, ont commencé à les regagner depuis trois jours. Selon le commandant des Forces de la Monusco, Santos Cruz, présent à Pinga vendredi 13 décembre, ces retours font suite aux opérations militaires menées par l’armée congolaise (FARDC) et la Brigade d’intervention de la Monusco contre les combattants hutus rwandais des FDLR dans cette région située à une centaine de Km au nord-ouest de Goma, la capitale provinciale.

Les habitants de Mwesso-Centre, Nyamitaba, Muheto, Busiye, Kahanga et Kahira ont regagné leurs villages après plusieurs mois d’absence. Ils avaient fuit les multiples exactions des rebelles hutus rwandais des FDLR et de quelques groupes Maï-Maï.

Pendant plus d’une année, ces rebelles avaient investi toute cette région où ils régnaient en maître, percevant des taxes, imposant des travaux forcés et allant même jusqu’à prononcer des jugements dans des tribunaux créés par eux-mêmes, selon un chef coutumier de la région.

Les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées-Armée de libération de l'Ouganda (ADF-Nalu) ont exécuté plus de vingt personnes au cours des derniers jours dans l'est de la RDC, a rapporté lundi la radio onusienne Okapi, citant des sources locales.

Selon elle, treize corps sans vie ont été découverts durant le week-end à Kyavikere, un groupement du secteur de Ruwenzori situé à environ 70 kilomètres au nord-est de Beni (dans la partie septentrionale du Nord-Kivu). Selon des sources locales, ces personnes ont été tuées par des rebelles des ADF/Nalu actifs dans cette zone.

Huit corps ont été découverts vendredi et cinq autres samedi à Musuku et Biangolo, deux villages du groupement de Kyavikere. Selon des sources locales qui attribuent ces meurtres aux ADF/Nalu, les victimes sont essentiellement des filles mineures et des femmes systématiquement violées avant d'être décapitées à la machette.

Selon le chef du secteur de Ruwenzori, Bozi Sindiwako, plus des vingt personnes ont été exécutées par ces rebelles ougandais en l'espace de trois jours, a ajouté Radio Okapi, parrainée par l'ONU.

La société civile du Nord-Kivu avait fait état la semaine dernière d'un "mouvement important de ces rebelles", qui quittaient leurs bases de Tshutshugo et Nadui au nord-est de Beni pour se diriger vers la province Orientale voisine. Ils fuyaient l'offensive annoncée par les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) contre les groupes armés présents dans la région.

Des déplacés de trois localités du haut plateau d’Uvira (Sud-Kivu) vivent dans des conditions déplorables. L’information a été livrée dimanche 15 décembre par le porte-parole de la société civile locale, Joël Muterekwa. Le chef de groupement de Kigoma, qui confirme ces informations, qualifie la situation de ces déplacés d’alarmante.

Selon Joël Muterekwa, environ 9 000 personnes ont quitté depuis la semaine dernière Bibangwa, Kitembe et Kageregere pour trouver refuge à Kitoga, Rubuga et Ndegu. Ils fuient les affrontements entre les FARDC et les rebelles burundais du Front national pour la libération (FNL), précise-t-il. Joël Muterekwa indique que la majorité d’entre eux passe la nuit à la belle-étoile. Un petit nombre seulement est dans des familles d’accueil.

Pour sa part, un activiste des droits humains de la localité de Marungu, qui a requis l’anonymat, a ajouté que ces ménages en difficulté manquent même de quoi se nourrir. La population des localités d’accueil fait la collecte des vivres chaque jour pour leur venir en aide. Toujours selon la même source, cette contribution est faible pour répondre aux besoins de tous les sinistrés.

Une source militaire à Luvungi a, de son côté, assuré que le retour de ces déplacés pourrait débuter dans un bref délai.

L’insécurité persiste dans la cité de Kiwanja à 75 km au nord de Goma dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), deux mois après la défaite militaire et le démantèlement de la rébellion du M23. Les autorités locales incriminent les ex-combattants Maï-Maï encore dissimulés dans la population civile. Le chef de cité, Michel Magenda, invite ces derniers à déposer les armes, «avant qu’il ne soit trop tard », et, la population de dénoncer tout récalcitrant.

Chaque jour qui passe, des cas de meurtres, vols à main armée, … sont registrés à Kiwanja. Michel Magenda regrette cette situation et appelle les miliciens à rendre leurs armes: «Nous entrons dans les églises pour la sensibilisation, nous regroupons les communautés, nous passons dans les écoles. Même les élèves détiennent des armes, parce que nombre d’entre eux étaient dans les groupes d’autodéfense Maï-Maï. Mais ils croient qu’on va récupérer l’arme contre quelque chose. Non ! C’est déjà révolu. Chaque patriote, qui a participé à la traque du M23, doit maintenant déposer les armes.»

Lundi à Mumbere, il avait par ailleurs demandé à la population de dénoncer, ne serait-ce que de façon anonyme, tout porteur illégal d’armes. «D’ici peu, nous allons passer à la vitesse supérieure avec les contingents de la Monusco, les FARDC et la police. Il ne faut pas nous amener jusque-là !», a-t-il menacé. Allusion faite à l’offensive annoncée par les autorités congolaises, après la défaite de la rébellion du M23 en novembre dernier, contre les groupes armés encore actifs en RDC.

Il y a six jours, des hommes armés avaient pillé au moins dix maisons à Kiwanja, à 75 km au Nord de Goma. Selon des témoins, les assaillants avaient emporté de l’argent, des téléphones, des habits, des récoltes et du petit bétail. Les autorités locales attribuent la recrudescence de l’insécurité à Kiwanja aux combattants Maï-Maï Shetani et à des éléments résiduels du groupe Nyatura.

Environ 11 000 membres de groupes armés ont fait défection depuis le début des opérations menées contre eux par l’armée et les forces de la Monusco, a indiqué mercredi 18 décembre le chef de la Monusco, Martin Kobler. Intervenant par vidéoconférence, depuis Goma dans le Nord-Kivu, à la conférence hebdomadaire de la Monusco à Kinshasa, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC a affirmé être en contact avec le gouvernement congolais afin de développer un système de désarmement, démobilisation et de réintégration (DDR) de ces démobilisés.

«On n’a pas encore un plan national de DDR. On a offert de construire un camp de DDR à Rumangabo et à Sake, mais c’était rejeté par le gouvernement. On n’a pas un plan compréhensif sur le DDR. Maintenant, on compte qu’on a 11 000 combattants», a-t-il affirmé. Tout en assurant au gouvernement son soutien, la Monusco dit refuser de prendre la responsabilité, à cet instant, de quelque chose qu’elle ne connaît pas. «Il faut avoir le plan, la vision et puis on va assurer le support. Et avec l’action d’avoir les ex combattants dans les camps, on encourage les défections», a assuré Martin Kobler.

(Par ailleurs), près de 120 combattants des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ont aussi fait défection depuis le début de l’opération menée contre eux par l’armée et la Monusco dans le Nord-Kivu. Le commandant des forces de l’Onu en RDC, le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz, l’a affirmé dans la même circonstance, toujours par vidéoconférence depuis Goma. Le Force commander a affirmé sa détermination à poursuivre les actions offensives contre ces combattants rwandais.

Trois miliciens Raïa Mutomboki ont été tués mercredi 18 décembre dans les localités de Mapimo et à Kasangati, dans le territoire de Shabunda (Sud-Kivu) lors des affrontements qui les ont opposés aux Forces armées de la RDC du 1010e Régiment. Selon des sources proches du service des renseignements de la 10ème région militaire, les soldats congolais ont capturé dix autres miliciens conduits par leur commandant Reddy Kangomo. Ils ont également récupéré des armes abandonnées par ces miliciens, mais la quantité n’a pas été révélée.

Les mêmes sources indiquent que les combats entre les deux protagonistes ont débuté depuis samedi 14 décembre. Les FARDC mènent une opération pour récupérer tous les groupements de ce territoire qui étaient jusque-là aux mains de différentes factions des miliciens. C’est lorsqu’elles sont arrivées à Kasangati et Mapimo que les Raïa Mutomboki, très actifs dans ce territoire, ont ouvert le feu. Ce groupe reste hostile au processus de démobilisation, ajoutent les mêmes sources.

Ces combats ont duré quatre jours, pour se terminer dans la matinée de jeudi avec la victoire des FARDC sur les Raïa Mutomboki dans ces deux localités, ajoutent cette source de la 10e région militaire. Six filles mineures qui étaient exploitées sexuellement par ces miliciens ont été libérées et remises à une organisation locale de Droits de l’homme.

Les FARDC disent vouloir continuer cette opération de traque de la milice Raïa Mutomboki jusqu’à la libération totale de ce territoire et le rétablissement de l’autorité de l’Etat.

Des sources administratives et militaires ont indiqué jeudi 5 novembre que les miliciens Raïa Mutomboki basés à Kozozola, à 30 km au Nord de Shabunda-Centre, mènent des attaques contre les populations dans les villages de Kabilu, Malali et Kabukinga du groupement de Beigala.

Les populations locales ont longtemps fait les frais des conflits armés récurrents qui opposaient les Raïa Mutomboki aux Raïa Mukombozi depuis quelques années dans plusieurs localités du territoire de Shabunda dans le Sud-Kivu. Les deux groupes se battaient autour de l’exploitation des carrés miniers. Si les Raïa Mukombozi ont déjà déposé les armes, les Raïa Mutomboki, eux refusent de se rendre volontairement à l’armée.

Environ neuf mille déplacés ont été enregistrés en moins d’une semaine dans trois groupements des moyens plateaux dans la province du Sud-Kivu. Ces habitants proviennent de Kigoma, Basimukwinje 2 et Bijombo. La société civile locale a indiqué jeudi 19 décembre que ces personnes fuient des exactions du groupe armé du Front national pour la libération du Burundi (FNL) qui est très actif dans les localités de Bibangwa, Kahusi et à Kitembe.

Ces déplacés représentent mille huit cent ménages, à en croire le bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) qui cite les autorités territoriales d’Uvira. La même source ajoute que certains de ces déplacés vivent dans des familles d’accueil et d’autres errent dans la nature sans aucune assistance.

Une mission humanitaire a été dépêchée, le même jeudi, pour évaluer la situation réelle des déplacés en vue d’une éventuelle aide, poursuit Ocha. L’agence des Nations unies précise que ce mouvement des déplacés remonte au début du mois en cours lorsque les FARDC ont déclenché les opérations de traque contre les combattants burundais du FNL.

Le commandement militaire du 1005ème régiment confirme ces propos. Il souligne qu’il a déployé une compagnie dans la région pour neutraliser les rebelles burundais de FNL. La même source précise que les combattants du FNL occupe les localités non contrôlées par les FARDC. Ils tracassent la population qui a trouvé mieux de se déplacer vers d’autres localités où l’armée est présente.

Quatre personnes, dont une femme, ont été tuées par des bandits armés la semaine passée dans la ville de Goma. Ce bilan est fourni par des sources de la société civile qui déplorent la multiplication des cas de banditisme dans la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Le samedi 7 décembre vers une heure du matin, indiquent des sources à Goma, deux bandits armés qui tentaient de cambrioler une maison à Ndosho se sont affrontés avec les jeunes du quartier. Une balle tirée par un bandit a blessé un jeune qui est mort peu après. L’un de deux bandits s’est échappé, l’autre a été ligoté, lapidé puis brûlé vif par les jeunes. Une femme commerçante a été abattue le mercredi 4 décembre dans la soirée par des bandits armés devant sa maison à proximité du Tribunal de grande instance de Goma. Les bandits lui auraient ravi tout ce qu’elle possédait avant de la tuer et de prendre la fuite.

La veille dans la soirée, deux autres personnes ont été abattues au quartier Majengo par des bandits qui tentaient de cambrioler une boutique. « C’est trop pour une semaine », déplorent les acteurs de la société civile à Goma.

Le maire de la ville, Naasson Kubuya, affirme être conscient de la gravité de la situation. Il indique que des enquêtes sont en cours pour arrêter les bandits. Le maire annonce que des mesures sont prises pour sécuriser la ville.

Depuis une semaine, des rebelles ougandais des ADF/Nalu se déplacent du territoire de Beni (Nord-Kivu) vers la Province Orientale, ont indiqué plusieurs sources locales lundi 9 décembre. La société civile du Nord-Kivu se dit inquiète de ce «mouvement important de ces rebelles», qui risque, selon elle, de compliquer les opérations militaires prévues par les Forces armées de la RDC (FARDC) dans la région.

Ces ADF/Nalu quittent notamment leurs bases de Tshutshugo et Nadui au nord-est de Beni et se dirigent vers l’ouest, dans le territoire de Mambassa en Province Orientale. D’autres rebelles se dirigent par contre à l’ouest, dans le territoire d’Irumu (Province Orientale), selon des sources sur place à Beni. Dans leur déplacement, ces ADF/Nalu sont accompagnés de leurs dépendants, précisent les mêmes sources. Pour la société civile, ces rebelles tenteraient de rejoindre d’autres groupes des milices actives en Ituri pour se prémunir contre les prochaines opérations militaires que les FARDC préparent dans la région de Beni.

Au lendemain de la défaite de la rébellion du M23 au terme d’une offensive menée par les FARDC appuyée par la Monusco, les autorités congolaises ont fait état de leur détermination à neutraliser tous les autres groupes armés qui ne déposeraient pas les armes.

La coordination de la société civile du Nord-Kivu appelle à cet effet au lancement immédiat des opérations militaires pour empêcher la dispersion de ces rebelles ougandais dans plusieurs territoires du pays au risque même de perpétuer leur activisme.

Pour le colonel Olivier Hamuli, porte-parole militaire au Nord-Kivu, quelque soit leur délocalisation, «les FARDC vont les pourchasser incessamment». Il appelle ainsi les combattants congolais alliés aux ADF/Nalu de se désolidariser de ces derniers.

Près de trois cents ménages de déplacés internes soit mille cinquante personnes qui vivaient dans les camps de Mugunga 2 et 3 près de Goma ont regagné le lundi 9 décembre leurs villages les groupements de Kibumba, Kanyaruchinya, Mutaho et Kibati. Ils avaient fui leurs habitations à cause de l’occupation des rebelles du M23. Ces territoires sont passés sous le contrôle de l’armée congolaise depuis la fin du mois d’octobre.

Ces anciens déplacés ont été transportés à bord des camions jusque dans leurs villages. Le gouvernement provincial leur a notamment remis de la farine de manioc, du haricot, des houes, des bâches et des ustensiles de cuisine pour leur permettre de reprendre une vie normale. Ces anciens déplacés ont déclaré être heureux de regagner leurs milieux d’origine après plusieurs mois passés dans les camps.

Les autorités provinciales indiquent qu’il s’agit de la troisième vagues de déplacés qui ont été ramenés chez eux depuis le départ du M23. Sans donner de chiffres précis, elles expliquent que le premier groupe avait été ramené en territoire de Rutshuru par une délégation du gouvernement central il y a trois semaines. Les mêmes autorités indiquent que ces mouvements de retour vont continuer au fur à mesure que la sécurité va être rétablie dans tous les coins de la province.

La brigade d'intervention de l'ONU dans l'est de la RDC a pour la première fois lancé lundi des opérations "offensives" contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) au Nord-Kivu, a annoncé mardi le commandant des forces de la Monusco, le général brésilien Carlos Alberto dos Santos Cruz, à la radio onusienne Okapi.

Ces opérations ont débuté dans la région de Kalembe, à quelques centaines de kilomètres au nord de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, voisine du Rwanda et de l'Ouganda. Selon le général dos Santos Cruz, ces opérations s'inscrivent dans un vaste plan contre les groupes armés locaux et étrangers actifs dans la région, après la capitulation début novembre de la rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23) défaite par l'action conjointe de l'armée congolaise et des Casques bleus de l'ONU.

L'offensive lancée contre les FDLR a pour objectif de libérer la route Kitshanga-Kalembe-Pinga, a ajouté le commandant des Casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) à Radio Okapi, parrainée par l'ONU.

Le général dos Santos Cruz a annoncé que la Monusco allait également renforcer son appui aux Forces armées de la RDC (FARDC) dans la traque contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées-Armée de libération de l'Ouganda (ADF-Nalu) et des groupes armés locaux. Le commandant des forces de la Monusco a ajouté que la mission onusienne avait pris des dispositions pour sécuriser la frontière entre la RDC et les pays voisins pendant ces opérations. "Tout le monde sait que la présence des groupes armés le long de la frontière crée le problème avec les états voisins. Nous avons déjà intensifié les patrouilles et des observations le long de la frontière et nous planifions des actions contre toute position des rebelles le long de la frontière", a expliqué le général brésilien.

Le commandant du groupe armé Mouvement pour la Restauration de la Démocratie au Congo (MRDC) s’est rendu aux Forces armées de la RDC, mardi 10 décembre après-midi. Le représentant du conseiller spécial du chef de l’Etat en charge des groupes armés dans le grand Nord, le colonel Franck Ntumba a indiqué à Radio Okapi que le général autoproclamé Hilaire Kombi a fait sa reddition à Mbwavinywa, un village du sud de Lubero, avec cinq officiers de sa milice.

Cette reddition arrive au lendemain du lancement des opérations militaires contre les rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Selon le commandant des forces de la Monusco, le général brésilien Alberto Carlos Dos Santos Cruz, ces nouvelles opérations s’inscrivent dans un vaste plan contre les groupes armés locaux et étrangers actifs dans la région.

Hilaire Kombi se compte parmi les chefs des milices qui ont fait la loi dans la province du Nord-Kivu. Ancien colonel des forces loyalistes, il avait déserté l’armée et s’était autoproclamé général l’année dernière. Porté à la tête du Mouvement pour la Restauration de la Démocratie au Congo (MRDC), un groupe armé sans agenda politique clair, il avait occupé en avril 2013 les villages de Abialose, Karuruma, Kikingi, Kisikizi et Mukoko, selon la société civile et se targuait d’embrigader des milliers d’hommes.

En mai dernier, ses hommes avaient attaqué et occupé brièvement la résidence du maire de Beni qui n’a eu la vie sauve qu’après avoir fui en escaladant le mur de clôture de sa parcelle. La milice de Kombi avait alors parlé d’une « d’une action militaire psychologique » pour interpeller les autorités sur l’insécurité à Beni. Une action qui avait plutôt contribué à instiller la peur auprès des habitants de cette ville. Une semaine plus tard, le 15 mai, les autorités militaires de la région lui avaient attribué une attaque armée au cours de laquelle 36 personnes avaient été tuées à Beni. Cette fois là, Hilaire Kombi avait nié.

Le colonel Bwambale Kokele alias « Aigle blanc » a été arrêté à Beni le lundi 9 décembre dans la nuit. Selon le colonel Dieudonné Muhima, commandant du premier secteur des FARDC basées à Beni, il est reproché à cet officier de l’armée congolaise son séjour illégal dans cette ville du Nord-Kivu.

À en croire la même source, le colonel Bwambale Kakolele est arrivé à Beni le vendredi dernier en provenance de Kinshasa sans autorisation de ses supérieurs. Mais d’autres sources sécuritaires confient que cet officier, autoproclamé général pendant la rébellion du CNDP, est suspecté de collaborer avec plusieurs groupes Maï-Maï et les rebelles ougandais des ADF/Nalu qu’il dissuaderait de faire reddition.

Le commandant du premier secteur des FARDC basées à Beni annonce que Bwambale Kakolele est détenu au camp militaire de l’Ozacaf en attendant une décision des responsables de l’armée.

Une certaine tension est perceptible depuis ce mercredi 11 décembre dans la matinée à Kiwanja, à 75 km au Nord de Goma. Les habitants de cette cité sont en colère après l’assassinat la nuit dernière d’un agent d’une entreprise locale de production d’eau minérale au quartier Mabungo. Il s’agirait du cinquième assassinat enregistré dans la cité depuis le départ des rebelles du M23 en octobre dernier.

Des témoins rapportent que le défunt a reçu un coup de fil alors qu’il s’apprêtait à manger. Son épouse affirme que son mari est sorti de la maison pour répondre à l’appel. L’interlocuteur aurait demandé à la victime s’il était déjà arrivé chez lui. L’épouse qui suivait la conversation a entendu son époux répondre : « Je suis chez moi. Je reviens du travail. » Juste après cet appel, des hommes armés se sont introduits dans la maison et ont tiré sur l’homme, lui logeant quatre balles dans la poitrine.

La police confirme cette version des faits et indique avoir lancé les premières enquêtes. Pour leur part, les habitants du quartier Mabungo condamnent ce cinquième assassinat depuis le retrait du M23. Ils demandent aux autorités de s’impliquer pour mettre fin à cette violence.

Les humanitaires déplorent la présence prolongée des ex-combattants et leurs dépendants à Bweremana au Nord-Kivu. Ces anciens miliciens regroupés depuis plus d’un mois dans cette localité du territoire de Masisi attendent d’intégrer le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion du gouvernement. Dans son rapport hebdomadaire publié le mercredi 11 décembre, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) déplore les conditions de regroupement de ces personnes.

Dans son rapport, Ocha évoque notamment les risques de propagation du choléra et du paludisme liés aux conditions de vie de ces 1 700 ex-combattants regroupés à Bweremana. Leurs centres de cantonnement ne sont pas suffisamment équipés en latrines et points d’eau. L’agence humanitaire pointe également les risques sécuritaires liés à une présence prolongée de ces anciens miliciens dans cette localité. Ocha fait état des cas d’exactions et de pillages des champs signalés dans la localité.

Ces ex-combattants sont issus des groupes armés Kifuafua, APCLS, MAC et NDC. Ils font partie du groupe de miliciens qui ont déposé les armes à la suite de la victoire de l’armée congolaise sur la rébellion du M23.

Lors de son récent séjour à Goma, le ministre de la Défense, Alexandre Luba, avait évoqué les difficultés financières et logistiques que connaît la mise en place du programme de démobilisation, désarmement et réinsertion des anciens combattants.

Des habitants d’Angowa, dans le groupement d’Utunda dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu fuient leur village vers Bisié, dans le groupement Wassa, à une dizaine de kilomètre d’Angowa. Ce déplacement est consécutif à la présence à Utunda de Cheka, le chef milicien de Nduma Defense of Congo (NDC), récemment chassé de Pinga par les Forces de la Monusco, ont indiqué mercredi 12 décembre des responsables administratifs locaux.

Cheka et ses hommes sillonnent depuis une semaine le long de la rivière Osso, à une quarantaine de kilomètre au nord-est du chef-lieu du territoire de Walikale. Tout au long de leur passage vers la rivière Osso, ces rebelles tracassent les paisibles citoyens, à en croire des sources locales.

Selon les responsables administratifs à Walikale, les miliciens de NDC perçoivent des taxes illégales dans les carrés miniers de Munjuli, Apiti, Kabombo, Angowa et Kisimba.

C’est depuis le 27 novembre dernier que les rebelles de Nduma Defense of Congo ont été chassés de Pinga, leur ancien fief, par la Monusco, qui assure désormais la sécurité de cette entité, en attendant le déploiement des FARDC.

Le chef rebelle Ntabo Ntaberi Cheka est encore réfractaire au processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) amorcé par le gouvernement congolais. Entre-temps, il est toujours recherché par la justice congolaise pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité par viols et pillages.

« Après le succès contre le M23, la priorité de la Monusco est de combattre les FDLR ». Le Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC, Martin Kobler l’a déclaré à Radio Okapi jeudi 29 novembre à Goma. Le patron de la Monusco a annoncé la traque contre les groupes armés actifs dans la région, et contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) en particulier. « On va cibler les FDLR parce que c’est notre priorité militaire à cet instant. La première priorité, c’est la lutte contre les groupes FDLR ici, dans la région et dans tout le pays », a indiqué Martin Kobler.

Le patron de la Monusco a aussi déclaré que des drones seront mis à contribution dans les opérations qui seront lancées prochainement contre cette force étrangère qui occupe plusieurs territoires du Nord-Kivu : « On va lancer des aéronefs sans pilote et non armés, communément appelés Drones, la semaine prochaine. Les drones sont très, très utiles dans les combats contre les FDLR parce qu’ils voient toutes les choses à partir d’une grande hauteur, d’une grande altitude » a-t-il souligné.

L’idée du déploiement des drones dans l’Est de la RDC avait été annoncée en novembre 2012 par le porte-parole du département de maintien de la paix de l’Onu, Kieran Dwyer. Il avait confié à l’AFP que les Nations unies examinaient toute une série de mesures pour renforcer les capacités de la Monusco afin de protéger les civils des groupes armés présents dans cette vaste zone de l’est de la RDC.

Le chef de la Monusco, Martin Kobler, a annoncé vendredi 29 novembre que la localité de Pinga et ses alentours, dans le Nord-Kivu, ont été libérés depuis 36 heures des combattants de Nduma Défense of Congo (NDC) du chef milicien Cheka. Le représentant de Ban Ki Moon en RDC appelle les Forces armées de la RDC (FARDC) et la Police nationale congolaise (PNC) à se déployer sur place pour sécuriser Pinga et promouvoir la restauration de l’autorité de l’Etat. «Maintenant, nous sommes prêts à établir un îlot de stabilité et à recevoir les FARDC par là, parce que c’est maintenant important de restituer l’autorité de l’Etat le plus vite possible», a-t-il affirmé.

Pinga était sous occupation de Cheka et ses hommes depuis mai 2012. Le chef milicien est accusé par plusieurs organisations des droits de l’homme de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, viols et pillages. Le 30 août 2010, un dossier judiciaire a été ouvert à sa charge à la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu.

Après avoir visité vendredi 8 novembre dernier la localité de Pinga, située à près de 200 km au Nord-Ouest de Goma, contrôlée par Cheka, le chef de la Monusco, Martin Kobler, avait déclaré qu’il envisageait des solutions urgentes à la situation sécuritaire.

Les combattants de NDC, majoritairement de l’ethnie Nyanga, et ceux de l’Alliance pour un Congo libre et souverain (APCLS) de l’ethnie Hunde vivent à couteaux tirés dans cette contrée depuis 2010. Les notables des deux communautés tentent de les réconcilier, sans succès. Les derniers affrontements entre les deux groupes remontent au 20 octobre dernier. Depuis, la situation sociale et économique de la population de cette contrée s’est détériorée. Des écoles, hôpitaux, commerces et autres activités de cette partie du Nord-Kivu tournent au ralenti.

Huit cents familles des villages de Lusowa, Buheri, Bulindi et Burumbule, dans la chefferie-collectivité de Buito, sont arrivés en trois jours dans le groupement de Kanyabayonga, dans le territoire du même nom, au Nord-Kivu. Ils fuient la menace des rebelles rwandais des FDLR contre leurs localités situées à environ 150 Km au nord de Goma. Selon des sources locales, les combattants des Forces armées de libération du Rwanda (FDLR) ont commencé à menacer la population après que des tracts invitant les habitants à se désolidariser des groupes armés ont été diffusés. Les auteurs de ces tracts ne sont pas connus. Cependant, lors de son passage dans le territoire de Butembo, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, avait demandé aux jeunes de se désolidariser des groupes armés qui sèment l’insécurité dans cette partie du Nord-Kivu.

En réaction à ces tracts, les combattants rwandais ont menacé la population de représailles en cas d’attaques de l’armée congolaise (FARDC) pour les déloger de leurs positions. Pris de peur, la population de Buito a commencé samedi dernier à vider les villages pour fuir vers le groupement de Kanyabayonga.

Le chef de ce groupement affirme que certains déplacés se dirigent vers la cité de Kanyabayonga et d’autres vers la cité de Kibirizi.

Pour la société civile du territoire de Lubero, le gouvernement doit accélérer le processus de libération de toutes les zones occupées par des groupes armés.

De son côté, le commandant de la compagnie des FARDC à Kanyabayonga affirme que le temps de divagation avec les armes sur le sol congolais est révolu. Il invite ces rebelles hutus rwandais à s’inscrire dans la dynamique actuelle de paix.

Les Nations unies ont lancé officiellement mardi à Goma, le premier drone jamais utilisé par une mission de l'ONU, a constaté un journaliste de l'AFP. L'appareil, de fabrication italienne, a décollé à 12h01 (10h01 GMT) dans un fort vrombissement de l'aéroport de Goma, capitale de la province congolaise du Nord-Kivu, à l'occasion d'une présentation à la presse en présence du chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, et de plusieurs diplomates.

La Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) dispose pour l'heure de deux avions sans pilote de ce type. Selon un expert militaire à Kinshasa, les deux drones ont commencé des vols d'essai dimanche. Ces engins, non armés, et voués exclusivement à la reconnaissance, doivent permettre aux Casques bleus de surveiller la province du Nord-Kivu, où sévissent des dizaines de groupes armés que la Monusco a pour mandat de "neutraliser". Ils doivent aussi assurer un contrôle de la frontière entre la RDC et les deux pays limitrophe du Nord-Kivu, l'Ouganda et le Rwanda, afin de dissuader ces deux pays d'apporter un soutien à certaines milices congolaises.

À terme, la Monusco doit se doter de cinq drones fabriqués par Selex ES, filiale du groupe italien d'aéronautique et de défense Finmeccanica, et compte être en mesure d'assurer à partir du mois de mars une surveillance aérienne 24 heures sur 24.

Le poste-frontière de Bunagana, à la frontière entre la RDC et l'Ouganda, a rouvert mercredi après près d'un an de fermeture liée à l'ex-rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), a rapporté la radio onusienne Okapi.

Le vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu, Feller Lutayichirwa, qui a présidé la cérémonie, a déclaré que la réouverture de ce centre frontalier à l'Ouganda entre dans le cadre de la restauration de l'autorité de l'Etat dans le territoire de Rutshuru après la défaite, début novembre, du M23.

Le poste frontalier de Bunagana avait été fermé en novembre 2012 par les autorités ougandaises sur demande de Kinshasa. Le porte-parole du gouvernement avait expliqué que la décision avait été prise pour couper à la rébellion du M23 des moyens financiers obtenus grâce à la douane. Les rebelles en avaient chassé l'armée congolaise et l'utilisaient pour collecter de l'argent.

Évoquant l'importance de ce poste frontalier pour les recettes publiques de la RDC, le directeur général de la Direction générale des douanes et accises (DGDA), Déo Ruguiza, a indiqué que l'Etat congolais avait perdu environ 625.000.000 de francs congolais (plus de 679.000 dollars, soit près de 500.000 euros) par mois pendant toute la période de la guerre.

Les habitants du groupement de Beigala, au Sud-Kivu, fuient depuis trois jours les exactions commises par les miliciens Raïa Mutomboki dirigés par un certain « Kassapard ». Selon les sources locales, un millier de déplacés se dirigent vers les villages de Malili et Muswaki, à 18 km de leurs villages. Le commandant du 1010ème régiment basé à Shabunda-Centre a confirmé cette information jeudi 5 novembre. Il a demandé aux miliciens d’adhérer au processus de démobilisation pendant qu’il est encore temps.

Les sources administratives et militaires ont indiqué que les miliciens basés à Kozozola, à 30 km au Nord de Shabunda-Centre, mènent des attaques contre les populations dans les villages de Kabilu, Malali et Kabukinga du groupement de Beigala.

Au cours de ces attaques, une femme a été violée, sept personnes kidnappées ainsi que des biens emportés. Ces hommes réclameraient les armes remises à l’armée par un milicien dénommé Shimita, qui a été désarmé.

Au total, 4820 personnes se sont réfugiées dans la cité de Kalima depuis deux semaines. Ces déplacés fuient les exactions le chef milicien Maï-Maï Kem’s et ses hommes, qui s’adonnent au trafic de l’or et les rançonnent dans les carrières de Kitamuna dans le territoire de Punia et dans les forêts de Kumba dans le territoire de Kailo. Le chef de cité de Kakutya à Kalima, Philémon Kikobya qui a livré cette information, demande de l’aide humanitaire pour ces déplacés. La dernière vague d’une dizaine de foyers est arrivée jeudi 21 novembre en provenance du secteur Hambwe dans le territoire de Kailo.

Les mouvements des déplacés ont commencé depuis le 10 novembre dernier. Ils se sont installés à Kalima, Misoke et Makundju, selon Philémon Kikobya. Ce dernier demande aux autorités militaires d’arrêter ces bandits qui déstabilisent la population.

Le chef milicien Maï-Maï Kem’s est traqué par les forces gouvernementales après avoir abattu un officier de l’armée congolaise (FARDC) le 8 novembre.

Une soixantaine de miliciens Maï-Maï de Raïa Mkombozi se sont rendus vendredi 22 novembre à Bukavu au Sud-Kivu à une position avancée des Forces armées de la RDC se trouvant à Chulwe, à 20 kilomètres du village de Nzibira, à la limite entre le territoire de Walungu et de Shabunda (Sud-Kivu). La 10ème région miliaire confirme cette information. Elle indique que ces éléments ont été conduits par leur commandant Kahasha alias Foka.

Ces miliciens se sont rendus avec leurs femmes et enfants. Ils sont arrivés présentement à Nzibira. C’est là qu’ils attendent leur désarmement, avant d’être évacués sur Bukavu, précise la 10ème région militaire. À en croire la même source, il y a encore plusieurs autres groupes qui portent la dénomination de Raïa Mutomboki, notamment ceux de Ndalumanga, de Kikuni et tant d’autres, qui sont encore actifs dans le territoire de Shabunda. Ils sont tous appelés à se rendre.

Le commandant Daniel Meshe, chef d’une autre faction de cette milice, le Raïa Mukombozi, s’était rendu avec ses hommes. Ce groupe opérait dans les localités situées entre l’endroit dit Chez Evary et Kibandamangobo, à la limite entre Shabunda et Walungu. Il se disputait avec la faction de Maheshe le contrôle d’un carré minier à Shabunda.

L’opération «Pomme-Orange », lancée par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre la rébellion du M23 a été un succès. C’est ce qu’a déclaré dimanche 24 novembre le général Bauma Ambamba, commandant de la 8ème région militaire qui pilotait cette opération. D’après lui, 715 rebelles, 201 militaires et 3 casques bleus ont été tués.

Lors d’un point de presse tenu à Kanyaruchinya à 10 km au nord de Goma, le général Bauma Ambamba a donné le bilan suivant: «Du côté des Forces armées de la RDC, morts: 201 et 680 blessés. Du côté de l’ennemi, 715 morts comptés sur terrain. Les rendus, 543 dont 72 rwandais et 28 ougandais.» Parmi les morts, on compte aussi trois casques bleus tanzaniens qui combattaient aux côtés des FARDC dans le cadre de la brigade d’intervention des Nations unies.

Toujours d’après le commandant de l’opération «Pomme-Orange », avant leur fuite en Ouganda et au Rwanda, certains combattants du M23 avaient détruit du matériel militaire et abandonné d’autres.

Prévue pour 30 jours, «Pomme-Orange » n’a duré que dix jours, soit du 25 octobre au 10 novembre, période au cours de laquelle le M23 a été neutralisé totalement.

Pour le Général Bauma, les objectifs fixés à cette opération militaire ont été atteints, car «les rebelles ont été démantelés des territoires qu’ils occupaient » depuis plus d’une année. La victoire des FARDC sur le M23 a eu comme conséquence la reddition massive de plusieurs autres combattants en provenance des différents groupes armés actifs dans la province. A ce jour, 1 020 miliciens et 96 enfants se sont rendus aux FARDC et à la Monusco, a-t-il précisé.

Quelque 1.500 ex-combattants de groupes armés actifs dans la province du Nord-Kivu pourront rejoindre l'armée régulière ou la police, a-t-on appris lundi de source officielle. "Les anciens rebelles auront la possibilité d'être intégrés dans l'armée ou la police s'ils le veulent", a déclaré le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, à l'AFP. Pour l'heure, ils sont regroupés à Bweremana, à environ 50 kilomètres de Goma, le chef-lieu provincial.

Les ex-combattants viennent du Masisi et du Rutshuru, deux territoires du Nord-Kivu, une région riche en ressources naturelles que se disputent les nombreux groupes armés de la région. La plupart d'entre eux étaient actifs dans les milices Nyatura et Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), qui se sont souvent affrontées, qui sont accusées d'exactions sur des civils et qui avaient auparavant manifesté leur désir d'intégrer l'armée. La plupart "se sont rendus depuis la chute du M23", a indiqué M. Paluku. En visite dans la province, le ministre de l'Intérieur, Richard Muyej Mangez, a encouragé les autres rebelles à se rendre.

Quatorze miliciens dont treize Maï-Maï Shetani et un combattant des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), se sont rendus dimanche 24 novembre au village de Kibuko dans le territoire de Lubero. Le délégué du conseiller spécial du chef de l’Etat en charge du regroupement des combattants des groupes armés dans le Grand-Nord, le colonel Frank Ntumba a indiqué qu’ils ont été placés dans un centre de transit à Mambango, à 10 km de Beni-ville. Le Colonel Frank Ntumba a fait savoir que ces combattants se sont rendus avec leurs armes à feu, plusieurs flèches et des couteaux.

Les miliciens Maï-Maï Shetani avaient leur base opérationnelle à Musuku, un village de la localité de Kamandi-port, à Lubero, selon le délégué du conseiller spécial du Chef de l’Etat en charge du regroupement des combattants des groupes armés dans le Grand-Nord. Quant au combattant FDLR, de nationalité congolaise, il opérait à Fatuwa, un village situé à cheval entre les territoires de Lubero et Walikale, a ajouté le colonel Frank Ntumba.

Le délégué du conseiller spécial en charge du regroupement des combattants des groupes armés dans le Grand-Nord a appelé d’autres groupes armés à s’inscrire dans la logique de la paix et à déposer les armes afin d’éviter un désarmement forcé « imminent ».

Les groupes armés se rendent à tour de rôle aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) depuis la défaite fin octobre de la rébellion du M23.

Des populations civiles des localités de Rugari, Kiwanja et Chanzu dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu détiennent illégalement des armes à feu, ont dénoncé, vendredi 22 novembre au cours d’un entretien avec Radio Okapi, des ONG de défense des droits de l’homme basées dans ce territoire. Ces activistes s’indignent de voir que des civils disposent des armes à feu sous prétexte de défendre leurs communautés.

Selon toujours ces ONG, ces armes dont on ignore encore la quantité, auraient été abandonnées par les rebelles du M23 dans leur fuite. Ces organisations indiquent que la circulation de ces armes parmi les civils est « une bombe retardement » et risque de mettre en péril les efforts pour le retour de la paix dans ce territoire de la province.

L’administrateur du territoire, Justin Mukanya, qui parle des « allégations », envisage toutefois une campagne de démobilisation afin de restaurer la confiance entre communautés. « Nous allons beaucoup peser sur les leaders communautaires locaux pour que des campagnes de sensibilisation soient intensifiées au niveau des villages et dans les coins les plus reculés du territoire de Rutshuru pour que ces armes, si elles sont entre les mains des civils, qu’elles soient le plus rapidement possible retournées soit aux FARDC, soit à la PNC, soit encore auprès des autorités politico-administratives locales les plus proches », a affirmé Justin Mukanya. Il a indiqué que la plupart des milices de ce territoire détenaient ces armes pour leur « autodéfense ».

La situation sécuritaire s’est améliorée à Shabunda ces deux dernières semaines, a déclaré le mardi 26 novembre Kasumbanya Bin Saleh, l’administrateur par intérim de ce territoire. Il participait à une séance de restitution de l’atelier sur la paix. Il a affirmé que la libre circulation des biens et des personnes est de nouveau possible après la suppression des barrières routières érigées par les hommes armés dans cette zone.

Pour Kasumbanya Bin Saleh, l’amélioration de la situation sécuritaire à Shabunda est le résultat de la sensibilisation menée conjointement par la société civile, les notables ainsi que les autorités politiques et administratives auprès des seigneurs de guerre dans les groupements Beigala, Katshungu, Bamuguba-Nord et Bamuguba-Sud depuis deux mois. Selon le rapport qu’il a présenté, plus de soixante miliciens Raïa Mutomboki ont déposé les armes depuis septembre dernier. Les seigneurs de guerre Shimita Usawa et Kikuni « Juriste » ont réuni leurs combattants dans un centre. Ce qui aurait réduit les affrontements à répétition entre l’armée et les miliciens.

Kasumbanya Bin Saleh a aussi fait savoir que les habitants des groupements Beingana, Bamuguba-Nord et Bamuguba-Sud retournent dans leurs villages où le calme règne. Des faits confirmés par des représentants des communautés locales. Cependant, dans les groupements de Batshunga et Baliga, les chefs miliciens refusent de déposer les armes. Les habitants craignent d’éventuelles attaques des militaires contre les miliciens. Mais l’administrateur du territoire intérimaire a affirmé que « le temps des affrontements armés est révolu ».

Des barrières sont toujours tenues par les services de sécurité sur la route entre Walikale-centre et Hombo Nord dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu. La société civile locale dénonce des tracasseries dont sont victimes les voyageurs à ces barrières sur ce tronçon long de plus de 70 km. Les autorités provinciales promettent que ces barrières seront bientôt démantelées.

Le week-end dernier, les responsables de la société civile du groupement de Bakano se sont plaints de l’existence de ces barrières auprès des représentants du gouvernement provincial et de la Monusco à Ottobora. Les mêmes sources parlent de 2 000 francs congolais (2,2 USD), comme montant exigé par les services de sécurité aux motocyclistes qui exploitent cette route. Les voyageurs payent entre 1 000 et 1 500 francs congolais.

La société civile accuse les FARDC, la Direction générale des migrations (DGM) et l’Agence nationale des renseignements (ANR) de percevoir cet argent. Cette pratique réduit sensiblement le trafic routier entre Walikale-centre et Hombo Nord, selon Masimango Balili, vice-président de la société civile du groupement de Bakano.

Le ministre provincial de l’Intérieur, Valérien Mbalutwirandi, reconnaît les faits, promettant le démantèlement de ces barrières dans un avenir proche. «Dès que nous terminons le processus de démobilisation, désarmement et réinsertion des groupes armés, on va démanteler ces barrières en une journée», promet-il.

Des miliciens Raïa Mutomboki ont organisé une incursion au village de Kibeleketa mardi 26 novembre tôt dans la matinée. Le gouverneur du Maniema, Pascal Tutu Salumu, a indiqué que les miliciens ont abattu le chef de poste d’encadrement administratif de cette localité. Mais des sources proches du ministère provincial de l’Intérieur parlent de cinq morts. Plusieurs biens ont également été pillés.

Pris de panique, les habitants ont quitté leurs domiciles pour se réfugier dans la forêt, vers Shabunda ou Kasese. D’autres se dirigent vers Punia, ont fait savoir des responsables de la société civile locale qui s’inquiètent des conditions de vie de ces déplacés en cette saison de pluie.

La société civile demande aux autorités ainsi qu’aux humanitaires de venir en aide à ces personnes.

Pour sa part, le gouverneur Tutu Salumu a indiqué que des militaires ont déjà été envoyés à la poursuite des miliciens Raïa Mutomboki qui ont attaqué Kibeleketa. Par ailleurs, il a affirmé que ces miliciens provenaient de Binakwa, un village du territoire de Walikale au Nord-Kivu, et seraient à la recherche des minerais.

Le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Félix Prospère Basse, a déclaré que trois cent trois miliciens se sont rendus à la mission onusienne et aux autorités congolaises au Nord-Kivu depuis le 19 novembre. Ces redditions concernent plus d’une dizaine de groupes armés actifs dans cette province.

« Il s’agit de 27 [miliciens] du groupe Maï-Maï du Front populaire congolais, 104 du groupe Maï-Maï Nyatura, 1 du M23, 2 de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain, 8 de différents groupes Maï-Maï, 3 du groupe armé Mouvement populaire d’autodéfense », a fait savoir le porte-parole militaire de la Monusco.

L’officier onusien a indiqué qu’actuellement un processus de reddition des combattants de la milice de Cheka est en cours. En outre, Foka Mike du groupe Maï-Maï Raïa Mutomboki et Daniel Meshe du Raï Mukombozi se sont rendus les 23 et 24 novembre derniers au commandant du 1002ème régiment des FARDC au Sud-Kivu. Les deux chefs miliciens étaient accompagnés de 14 membres de leurs familles et de 45 combattants de leur mouvement.

Depuis la défaite de la rébellion du M23, les redditions des groupes armés se sont multipliées au Nord-Kivu.

Le chef de la mission de l'ONU en RDC, Martin Kobler, a annoncé vendredi que les membres d'une milice accusée de viols massifs et meurtres dans l'Est allaient rendre les armes. "Il y a 36 heures, (la localité de) Pinga (a été) libérée des forces des Maï-Maï de Sheka et de Sheka lui-même. Et c'est maintenant important de restituer l'autorité de l'Etat le plus vite possible. La population attend le déploiement des FARDC (armée gouvernementale) pour y rétablir l'autorité de l'Etat", a-t-il déclaré dans un court entretien à l'AFP.

La milice d'autodéfense dirigée par Sheka Ntabo Ntaberi est active dans l'ouest de la province du Nord-Kivu, où elle affrontait d'autres milices locales pour le contrôle de l'exploitation de gisements d'or.

Le chef de la mission de l'ONU (Monusco) a précisé que les Maï-Maï Sheka étaient prêts à désarmer et à se rendre dans les centres de cantonnements où sont regroupés les centaines de combattants qui ont fait reddition depuis la chute du Mouvement du 23 mars (M23), une autre milice qui a rendu les armes le 5 novembre après un an et demi de rébellion. M. Kobler n'a pas précisé combien de personnes avaient fait reddition. Mais entre les 19 et 27 novembre, 140 combattants Sheka se sont rendus, a souligné mercredi la Monusco. Le chef de la mission onusienne n'a pas évoqué un dépôt des armes de Sheka Ntabo Ntaberi lui-même, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la justice congolaise.

La milice Sheka est entre autres accusée d'avoir participé aux viols de près de 400 personnes fin juillet et début août 2010 dans le territoire de Walikale, voisin de celui de Masisi. Son dirigeant est un ancien candidat aux législatives de 2011.

La Monusco appelle les groupes armés opérant au Nord-Kivu à déposer rapidement les armes au risque d’y être contraint. Le commandant des forces onusiennes en RDC, général Dos Santos Cruz a lancé cet appel, vendredi 15 novembre, au cours d’une conférence de presse à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Il a confirmé que la Monusco reste déterminée à éradiquer le phénomène “groupes armés” dans l’Est de la RDC, conformément à son nouveau mandat, repris dans la résolution 2098 du conseil de sécurité de l’Onu.

«Nous souhaitons que les groupes armés choisissent la reddition, qu’ils déposent les armes et retournent dans la vie civile. Mais, s’ils ne le font pas, nous allons aller de l’avant avec notre mandat, qui est d’éliminer les groupes armés. L’objectif que nous nous sommes fixés concernant les opérations militaires n’est pas influencé par quelques discussions que se soit», a-t-il déclaré.

Le commandant des forces de l’Onu en RDC a affirmé que le conseil de sécurité des Nations unies, les Etats limitrophes ainsi que les organisations multinationales africaines demandent également aux groupes armés de cesser leurs activités au Nord-Kivu: «C’est facile de comprendre pourquoi nous devons changer la donne ici au Congo. Nous devons arrêter ces groupes armés ici. Et, c’est à cela que nous allons nous atteler dans notre mandat, à éliminer les groupes armés illégaux qui opèrent ici dans l’Est du Congo.

Le général Cruz a insisté sur le fait que la Monusco n’a d’entente pour aucun groupe armé illégal qu’il soit.

Réunis au sein de l’ONG Bedewa, les notables de Walikale (Nord-Kivu) craignent les conséquences d’une éventuelle opération militaire contre la milice Nduma Defense of Congo (NDC) de Ntabo Taberi Sheka et recommandent au gouvernement de privilégier la voie du dialogue pour désarmer cette milice. Ils ont fait leur proposition dans une lettre ouverte adressée, il y a quelques jours, au président de la République, Joseph Kabila Kabange.

Pour le Bedewa, seul le dialogue et la sensibilisation peut amener à une solution durable, moins coûteuse et sans faire couler du sang des populations innocentes dans cette partie du Nord-Kivu. «De la même manière qu’ils ont été sensibilisés pour prendre les armes, ils peuvent encore l’être pour les déposer et cette voie peut donner beaucoup de fruits plus qu’une contrainte», a déclaré le secrétaire général de cette organisation citoyenne, Prince Kihangi.

Le territoire de Walikale compte au moins cinq groupes armés actifs notamment le NDC de Cheka, Maï-Maï Simba, Kifuafua, Raïa Mutomboki et le Mac.

Les enquêtes sur l’existence de fosses communes creusées par le M23 dans la chefferie de Bwisha, ancien fief de la rébellion à Rutshuru, ont débuté vendredi 15 novembre, a indiqué l’administrateur de ce territoire. Une délégation du gouvernement provincial accompagnée du chef de Busanza, un des sept groupements de cette chefferie, s’est rendue dans la localité de Rugarama pour constater l’existence de ces tranchées. Elle a recueilli plusieurs témoignages des habitants sur les meurtres de leurs proches commis par le M23.

Un chef local a conduit la délégation à l’emplacement d’une fosse commune qui renfermerait au moins 9 personnes, à Nyarukwangara. Un officier de la police judiciaire, membre de la délégation, a annoncé l’arrivée, sur ordre du procureur, d’un médecin légiste pour la suite de l’enquête.

À Rugarama, centre du groupement Busanza, les habitants se sont dits satisfaits du retour, pour la première fois depuis le départ du M23, de leur chef de groupement, Pierre Claver Sebisusa. Ce dernier était accompagné de quelques militaires des Forces armées de la RDC (FARDC). L’autorité locale n’a cependant pas pu accéder à ses bureaux, actuellement occupés par des rebelles rwandais des FDLR, après le vide laissé par le M23, dont les éléments se sont réfugiés en Ouganda. Les FDLR contrôlent aussi le poste frontalier de Kitagoma où ils perçoivent des taxes sur les marchandises.

Des éléments des groupes armés locaux et étrangers ont démantelé depuis samedi 16 novembre, quatorze barrières qu’ils avaient illégalement érigées sur le tronçon routier Kiwanja-Nyakakoma long de 95 kilomètres en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Leur autodissolution est le résultat des campagnes menées auprès de ces combattants par les chefs locaux.

Parmi des miliciens qui avaient érigé ces barrières, des chefs locaux citent les Nyatura, les Maï-Maï Shetani, le Mouvement populaire d’autodéfense (MPA), ainsi que les FLDR Foca et Rude. Ces forces négatives prélevaient de 500 à 1 000 FC (0,54 à 1.08 dollar) sur tout conducteur de moto et de 10 à 20 dollars américains auprès des automobilistes.

Les autorités locales se réjouissent de la suppression de ces barrières. Elles indiquent que beaucoup de ces milices qui opéraient dans le groupement Binza ne sont plus visibles dans le secteur.

Certains des combattants locaux ont choisi de se rendre à la Monusco, et d’autres ont repris la vie civile, précise la même source.

Les chefs locaux déclarent que ce désengagement est le fruit des campagnes menées auprès de ces combattants pour déposer les armes. Ils encouragent d’autres combattants qui détiennent encore les armes, de les déposer aux FARDC ou à la base de la Monusco, pour la cause de la paix. Ces derniers appellent cependant tous les autres groupes armés qui détiennent encore les armes à les remettre aux FARDC.

Le Chef d’Etat-major général des FARDC, le général Didier Etumba, a effectué lundi 18 novembre sa toute première visite dans les zones libérées de la rébellion du M23 au Nord-Kivu. S’adressant aux militaires à l’étape de la base de Rumangabo, il a mis en garde les soldats contre toute exaction sur les civils. Pour lui, aucun acte d’indiscipline ne sera toléré.

C’est sous une pluie battante que le Chef d’Etat-major général des FARDC est arrivé à Rumangabo, après avoir visité la colline de Kamohoro, près de Kibumba, l’une des anciennes positions du M23.

A Rumangabo, le général Etumba entouré de quelques hauts cadres du commandement militaire, a félicité les prouesses des FARDC: «Vous êtes de vaillants et patriotes soldats et vous méritez nos sincères félicitations », a-t-il lancé. Par la même occasion, le Chef d’Etat-major général a annoncé d’un ton ferme aux hommes des troupes des décisions coercitives en cas d’indiscipline. «Il faut respecter les droits de l’homme. Il faut respecter la femme. Celui qui [se sera rendu coupable d’exactions] sera attrapé sera traduit en justice », a-t-il martelé.

Après Rumangabo, la délégation s’est rendue à Kahunga, environ 6 km de Kiwanja, un ancien poste stratégique du M23. C’est ici que les rebelles avaient opposé une forte résistance aux forces loyalistes, a affirmé le chef des opérations, le général Bauma Ambamba.

C’est dans la zone de Kamulima à 3 km de Kiwanja, sur l’axe Ishasha, que le général Didier Etumba a bouclé sa visite dans le Rutshuru. À cet endroit, l’un des soldats de la Brigade d’intervention de la Monusco, qui appuie les FARDC, avait été tué lors des combats.

Les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) doivent remplacer les FARDC dans toutes les zones jadis occupées par la rébellion du M23 afin de sécuriser la population et leurs biens. Le déploiement de ces policiers constitue l’une des priorités du gouvernement évoquée mardi 19 novembre à Goma par le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, à la tête d’une délégation ministérielle dans au Nord-Kivu.

Richard Muyej a expliqué que le remplacement des militaires par des policiers devrait se faire de manière progressive : «Un premier effort a été fait avec la police territoriale. Et nous venons d’amener les éléments de l’unité spéciale de la Leni [Légion nationale d'intervention] en provenance de Kinshasa pour renforcer ce dispositif. Le déploiement est en cours et continuera à se faire, parce que ces personnes ont besoin d’être sécurisées ainsi que leurs biens».

Il a par ailleurs indiqué que plusieurs ministres étaient impliqués chacun en ce qui le concerne dans la mise en place des mesures d’accompagnement pour la relance des activités socio-économiques après la guerre au Nord-Kivu. «C’est un processus […], il faut un effort d’accompagnement. Le ministre des Affaires sociales est là; celui de la Santé, la vice-ministre de l’Enseignement primaire secondaire et professionnel (EPSP). Chacun dans son secteur a une mission précise d’accompagnement pour adoucir les souffrances [de la population locale] et petit à petit faire oublier les souvenirs amers de ces temps d’atrocité.»

Cette délégation, composée de sept ministres et d’officiers supérieurs de l’armée, séjourne au Nord-Kivu depuis le dimanche 17 novembre. Elle a pour mission de faire cette évaluation des défis de reconstruction de cette province, après la défaite militaire de la rébellion du M23.

Le président de la milice Maï-Maï Mouvement du peuple pour la défense du Congo (MPDC), Me Emmanuel Ndigaya Ngezi, a appelé ses hommes placés sous le commandement du général autoproclamé Mayele Wilondja à déposer les armes et à s’apprêter pour leur intégration au sein de l’armée (FARDC). Dans un communiqué publié mercredi 20 novembre à Uvira (Sud-Kivu), le chef militaire affirme avoir reçu l’assurance de la hiérarchie de l’armée régulière sur l’intégration de 1200 miliciens pro-Mayele.

Ndigaya Ngezi dit “la fantaisie” affirme que le désarmement et l’intégration de son groupe ont été décidés avec son état-major armé dirigé par son commandant Mayele Wilondja. Le MPDC fait partie des six groupes armés opérant dans le territoire d’Uvira qui avaient exprimé le 9 août dernier leur volonté d’intégrer les Forces armées de la RDC «pour défendre la patrie». Cette intégration, selon lui, est le seul choix qui reste pour son groupe armé après la mise en déroute des rebelles du M23, qu’il s’était engagé à combattre. Il affirme que la «hiérarchie militaire de l’Etat major des forces terrestres» à Kinshasa se dit prête à fournir de la nourriture aux combattants qui répondraient à cet appel.

Cependant, Ndigaya Ngezi regrette que cette promesse de la haute hiérarchie militaire ne soit pas connue des autorités militaires provinciales. La 10ème région militaire affirme en effet tout ignorer de cet engagement pris par leur hiérarchie à Kinshasa.

Près de 1200 combattants répartis entre Uvira, Fizi et Mwenga sont attendus dans ce processus. Certains se trouveraient dans les sites de Lusambo et Makobola, d’autres à Uvira centre, mais nombreux encore se trouvent dans la brousse.

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, conteste le nombre de combattants du M23 qui se sont rendus aux autorités ougandaises depuis la défaite de la rébellion. Le porte-parole du gouvernement ougandais a déclaré à RFI le jeudi 7 novembre qu’environ 1 600 commandants et combattants du M23 ont traversé la frontière depuis trois semaines en groupes de dix, vingt ou trente, y compris leur commandant, Sultani Makenga.

Pour le gouverneur du Nord-Kivu, ce nombre est trop élevé compte tenu des pertes enregistrées par la rébellion lors des derniers combats avec les militaires congolais. « Nous avons plus de 400 rendus. Il y a 700 qui sont au Rwanda, il y a d’autres qui sont tombés sur le champ de bataille », indique-t-il, affirmant que le nombre de ces combattants oscille entre 100 et 150.

Le gouverneur explique que l’annonce de l’arrivée de plus de mille rebelles du M23 en Ouganda est une « stratégie du M23 et ses alliés » pour intégrer au sein des FARDC « des éléments rwandais ou ougandais ». Les pourparlers entre la rébellion et le gouvernement congolais dans la capitale ougandaise ont longtemps achoppé sur la question de l’intégration des rebelles dans l’armée congolaise. Kinshasa rejetant l’intégration collective des rebelles dans son armée.

Selon l’AFP, ces rebelles sont cantonnés dans l’enceinte des bureaux des services de la Faune sauvage à Rugwerero, dans le département de Kisoro, dans le coin sud-ouest de l’Ouganda, frontalier de la RDC et du Rwanda.

Les attachés à la Défense de plusieurs ambassades accréditées en RDC affirment être étonnés par la découverte, à Chanzu, de la quantité de munitions et d’armes lourdes, appartenant aux rebelles du M23. Ils ont visité le jeudi 7 novembre les trois grands dépôts dans lesquels les rebelles avaient caché leurs munitions sur cette colline du Nord-Kivu après leur défaite face à l’armée congolaise.

Le colonel Steve Vermer, attaché à la Défense à l’ambassade de Belgique à Kinshasa, qui faisait partie de cette délégation, espère qu’une enquête sera diligentée sur la provenance de ces munitions. « J’étais impressionné par la quantité très grande des munitions qui se trouvent sur cette colline. On savait que le M23 avait de l’armement, avait des munitions, mais en telle quantité, ça m’a étonné. J’espère qu’il y aura une enquête qui permettra de voir d’où viennent ces munitions. J’ai cru voir que certaines de ces munitions étaient de fabrication russe mais je ne sais pas qui les leur a livré ». À part les armes d’origine russe, d’autres armes d’identification chinoise et arabe auraient été également découvertes sur la colline de Chanzu.

Le gouverneur de province qui a accompagné ces diplomates leur a montré deux véhicules de l’armée rwandaise abandonnés par le M23 dans cette zone. Mercredi, le gouverneur de province avait estimé à 300 tonnes, la cargaison de munitions cachées par les rebelles. Il avait déclaré que cette découverte contredisait les allégations des responsables de la rébellion qui affirmaient avoir puisé leur armement dans les dépôts de l’armée congolaise à Goma.

Le gouverneur du Nord-Kivu a assuré que ces armes constituaient un « véritable arsenal de guerre » qui pouvait permettre au M23 de tenir encore longtemps sur la colline stratégique de Chanzu d’où les rebelles ont été délogés après une opération musclée de l’armée loyaliste.

Le chef de guerre du mouvement Nduma Defense of Congo (NDC), Ntabo Ntaberi Sheka, a affirmé qu’il est prêt à abandonner la rébellion à condition que sa milice soit amnistiée et intégrée au sein de l’armée ou de la police nationale congolaise. Sheka l’a noté dans une lettre adressée au chef de l’Etat congolais et à la communauté internationale. Réagissant à cette correspondance qui lui est parvenue vendredi 8 novembre, le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, demande au chef de guerre de déposer les armes au risque d’y être contraint. Il rappelle qu’il n’est plus question d’intégrer des miliciens à l’armée de manière collective.

Dans son cahier de charges, le général major auto-proclamé Ntabo Ntaberi Sheka demande aussi au gouvernement de reconnaître les grades qu’ils se sont attribués. Le chef du N.D.C. exige aussi la transformation de son mouvement armé en parti politique et l’annulation de toutes les poursuites judiciaires nationales et internationales dont son groupe armé fait l’objet. Il est actuellement sous mandat d’arrêt émis par les autorités congolaises depuis janvier 2010. Sheka est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ce chef milicien sollicite du gouvernement une analyse rationnelle de ces revendications afin d’y apporter une suite favorable.

Le Gouverneur du Nord-Kivu, de son côté, rejette toutes ces revendications et appelle Sheka ainsi que les autres groupes armés qui pullulent dans la région de déposer les armes sous peine d’y être contraints : « On ne peut pas nous demander de faire une armée et de continuer à y intégrer des criminels. De deux, vous savez qu’il y a des crimes imprescriptibles comme des crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, des génocides. Si tous ces rebelles sont passibles de ce genre de crimes, il ne sera pas question de les amnistier », précise-t-il.

Les combattants de NDC, majoritairement de l’ethnie Nyanga, et ceux de l’Alliance pour un Congo libre et souverain (APCLS) de l’ethnie Hunde vivent à couteaux tirés dans la localité de Pinga, à près de 200 km au Nord-Ouest de Goma (Nord-Kivu), depuis 2010. Les notables de deux communautés tentent de réconcilier les deux groupes armés, sans succès.

La population a saccagé samedi 9 novembre le bureau de la police des mines à Bisie (Walikale), dans le Nord-Kivu, après que trois creuseurs ont été blessés par balle lors d’une manifestation réprimée par les policiers. Les creuseurs artisanaux de Bisie, à environ 80 Km au nord-est de Walikale centre, regroupés en coopérative minière, manifestaient contre leur évacuation de ce site en faveur de la société Mining Processing Congo. Les autorités administratives sont descendues sur le lieu dimanche pour calmer la tension.

Les creuseurs ont violemment manifesté leur refus de quitter ces six kilomètres carré où ils mènent leur exploitation artisanale.

La police des mines est intervenue en tirant plusieurs balles en l’air pour tenter de disperser les manifestants, blessant trois d’entre eux. L’un des blessés, qui se trouve dans un état grave, a été évacué ce dimanche à l’hôpital général de référence de Walikale.

En colère, la population a mis à sac le bureau et les installations de la police des mines basée à Bisie et brûlé une grande quantité de matériels, selon le commandant district de la Police nationale congolaise à Walikale. L’administrateur de territoire s’est rendu dimanche à Bisie pour calmer la tension.

Sept groupes armés locaux et étrangers continuent à semer la terreur à Rutshuru, territoire du Nord-Kivu qu’occupaient partiellement la rébellion du M23 jusqu’à sa récente débâcle face à l’armée congolaise. Ces miliciens sont essentiellement des combattants Maï-Maï et des rebelles rwandais des FDLR divisés en plusieurs groupuscules qui s’allient au gré de leurs intérêts. Ces milices sont souvent en connivence avec des groupes ethniques. Les populations des localités occupées par plaident pour un déploiement de l’armée dans ce secteur. Environ une quarantaine de groupes armés pullulent dans l’Est de la RDC.

Parmi les groupes armés actifs dans le Rutshuru, il y a quatre milices Maï-Maï, soit le Mouvement populaire d’autodéfense (MPA), les Nyatura, la Force de défense des intérêts du peuple Congolais (FDIPC) et les Shetani, et trois groupes de rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), les Soki, les Foca et les Rude. Ces groupes sont actifs sur la route entre Kiwanja et Ishasha, au nord-est de Rutshuru Centre, dans le groupement de Binza, à plus de 70 Km au nord de Goma. Ils collaborent entre eux au gré des intérêts ou des ethnies locales auxquelles ils appartiennent ou dont ils sont proches.

La population accuse ces miliciens d’être les auteurs de plusieurs exactions. Ils gèrent une dizaine de barrières et imposent des taxes variant de 500 FC (0,5 USD) à 20 dollars américains aux voyageurs qui fréquentent cet axe. Les miliciens font aussi payer des amendes aux agriculteurs qui désirent accéder à leurs champs ou récolter leurs produits et imposent des travaux forcés.

Les militaires et policiers déployés dans certains villages de ce territoire sont impuissants face à ces groupes armés.

Les conflits entre ces milices créent par ailleurs des divisions au sein des communautés locales, notamment les Hutu et les Nande, ethnies majoritaires dans la région.

Une centaine de militaires de l’armée rwandaise (RDF) ont établi leur position dans la localité Murambi, à environ 3 kilomètres au nord-est de l’aéroport international de Goma en territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu), ont indiqué dimanche 10 novembre des sources de la société civile du Nord-Kivu. Murambi est une localité frontalière au Rwanda. Dominique Bofondo, l’administrateur du territoire de Nyiragongo, confirme cette présence.

« Le gouverneur de province m’a demandé de partir là-bas [à Murambi]. Je suis parti, j’ai moi-même vu un nombre important de troupes rwandaises. Ce qui m’a inquiété c’est qu’ils ont quitté [les soldats rwandais] la frontière et sont maintenant sur le sol congolais », affirme Dominique Bofondo.

Ces militaires rwandais se sont installés « là où les FARDC faisaient leur patrouille », précise ce chef local. D’après lui, ces militaires rwandais ont profité du vide laissé par les FARDC qui étaient parties à Rutshuru combattre le M23 pour s’installer à Murambi.

Dominique Bofondo estime que le gouvernement congolais devrait « faire de cette question une urgence et ne pas la négliger au risque que cela ne coûte très cher ».

Les responsables du mécanisme conjoint de vérification des frontières de la Conférence internationale sur la région de grands lacs (CIRGL) n’ont pas encore réagi à cette allégation.

Des civils accusés d'avoir collaboré avec l'ex-rébellion M23 ont été arrêtés ces derniers jours dans les zones de l'Est de la RDC reprises par l'armée, ont affirmé lundi un ancien député et plusieurs habitants. "On cherche à identifier qui a collaboré ou facilité les activités du M23. Je connais au moins six civils qui ont été arrêtés, je crois pour enquête. Ce sont des voisins qui les ont dénoncés", a déclaré un habitant de Rutshuru, ville située à 80 kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.

À Kiwanja, à quelques kilomètres de là, un habitant a affirmé à l'AFP, sous couvert d'anonymat, qu'i