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UCAD FACULTE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIE DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION DEPARTEMENT : HISTOIRE ET GEOGRAPHIE UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR Thème : L’Afrique au Sud du Sahara : Les rapports entre l’Afrique blanche et Cheikh Massar PENE Maleyni DIEDHIOU Ousmane DIATTA Mamadou Fodé Sarr Maimouna FAYE Mariame KEITA Oumou Hamady DAFF Sokhna NDIAYE ANNEE ACADEMIQUE : 2012 - Malick KONATE Alassane Thiam Aliou Coly Moustapha Ndiaye (Kaolack) Ndéye Mane SENE Amadou Tidiane DIEYE Abdou Karim DIEDHIOU Sous la direction de Mme Groupe 2 et 3

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UCAD

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIE DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION

DEPARTEMENT : HISTOIRE ET GEOGRAPHIE

Sous la direction de Mme WILANE

Thème : L’Afrique au Sud du Sahara :

Les rapports entre l’Afrique blanche et l’Afrique noire, organisation de l’Etat et la société

Groupe 2 et 3

Malick KONATE

Alassane Thiam

Aliou Coly

Moustapha Ndiaye (Kaolack)

Ndéye Mane SENE

Amadou Tidiane DIEYE

Abdou Karim DIEDHIOU

Cheikh Massar PENE

Maleyni DIEDHIOU

Ousmane DIATTA

Mamadou Fodé Sarr

Maimouna FAYE

Mariame KEITA

Oumou Hamady DAFF

Sokhna NDIAYE

ANNEE ACADEMIQUE : 2012 - 2013

Thème : L’Afrique au Sud du Sahara : les rapports entre l’Afrique blanche et l’Afrique noire ; organisation- Etats et Sociétés

Plan :

Introduction

I. Les rapports entre l’Afrique blanche et l’Afrique noire

1. Islamisation

2. Le Commerce

a) organisation du commerce transsaharien

b) les produits échangés

c) l’impact du commerce transsaharien

II. organisation : Etats et Sociétés

1. l’Empire du Ghana

2. l’Empire du Mali

3. L’empire Songhaï

4. Le Royaume du Tékrour

5. Le Kanem Bornou

Conclusion

Bibliographie

Introduction :

Le Sahara est un vaste désert, il s’étend du nord de l’Afrique, de l’océan Atlantique à la mer Rouge et couvre une superficie de 8 000 000 km2. Il constitue une gigantesque barrière entre les africains du Nord (Afrique blanche) et ceux du Sud (Afrique noire).

Après la pénétration de l’Islam en Afrique du nord, les arabes entreprirent, dans leur relation avec les populations soudanaises, à travers la conquête des almoravides, de l’introduire en Afrique du Nord. Facilité par ailleurs par le commerce transsaharien, l’islam a fait preuve d’adaptation et d’assimilation pour revêtir plusieurs formes selon les structures sociales et politiques et traditionnelles.

Les relations Afrique noire et Afrique blanche s’inscrivent sur deux rapports qui sont d’ordre religieux et commercial. A la suite de ce commerce, l’Afrique subsaharienne a hérité d’une grande prospérité qui a favorisé la formation de grands empires comme le Ghana, le Mali, le Songhaï, le royaume du Tékrour et le Kanem Bornou. Ces empires ont connu une organisation politique, économique et culturelle particulière.

I. Les rapports entre l’Afrique blanche et l’Afrique noire

Les Almoravides envahirent la population subsaharienne et conquirent leurs territoires, imposèrent leur tribu et forcèrent beaucoup à adopter la religion de Mahomet. Cette zone, à cause de son ouverture au monde méditerranéen, de son commerce prospère et de son rayonnement culturel était devenu la proie des conquérants Almoravides qui voulant les monopoles détenues par le Ghana (or, sel, etc.) et propager l’Islam, l’attaquèrent et la pillèrent et l’affaiblirent.

1. Islamisation

Dès le début du VIIe, les arabes vinrent en Nubie. Des traités de non-agression furent signés entre chrétiens nubiens et arabes musulmans d’Egypte.

Entre 697 et 707, le roi Mercure de Makourie[footnoteRef:1] parvint à unifier son royaume à celui de Nobatie[footnoteRef:2]. Cette unification devient redoutable pour l'Égypte musulmane. [1: La Makourie  est un royaume situé dans ce qui serait aujourd'hui la région s'étendant du nord du Soudan au sud de l'Égypte. Il est l'un des trois royaumes Nubiens qui ont émergé après la chute du royaume de Méroé, qui a dominé la région de -800 à l'an 350.] [2: Le royaume des Nobades ou Nobatie est un royaume situé dans ce qui serait aujourd'hui la région s'étendant du nord du Soudan au sud de l'Égypte]

Vers la fin du IXe siècle Les musulmans prirent le contrôle des régions minières du désert oriental et commencèrent à arabiser progressivement les Bedjas. L'islam prenait pied en Nubie et n'allait cesser d'y accroître son influence, pacifiquement ou par le fait des armes.

En 1251 l’Egypte passe aux mains des Mamelouks[footnoteRef:3]. Les rapports entre la Nubie et l'Égypte s'en trouvèrent plus tendus encore. Une première expédition contre la Nubie fut entreprise en 1265. Quelque dix ans plus tard, en mars 1276, Chekanda devint le souverain fantoche d'un royaume officiellement inféodé au sultan par un traité extrêmement rigoureux. Les Nubiens étaient notamment contraints de payer la capitation, la djiziya[footnoteRef:4], comme les autres chrétiens sous domination musulmane. La Nubie n’étant plus en mesure de s’opposer durablement à la puissance de l’Egypte mamelouke, devint une proie facile pour l’islamisation. Les mariages mixtes avec les tribus arabes établies en Nubie depuis le Xe siècle, accélèrent le processus qui toucha même bientôt la famille royale. [3: Les mamelouks  sont les membres d'une milice formée d'esclaves, affranchis et recevant une solde à l'issue de leur formation, au service des califes musulmans et de l'Empire ottoman, qui, à de nombreuses reprises, a occupé le pouvoir par elle-même.] [4: La djizîa ou djizîat1, suivant les transcriptions, est l'impôt que devaient payer les hommes pubères non-musulmans (dhimmis) en âge d'effectuer leur service militaire]

Selon la tradition orale Soninké, l’Islam aurait été introduite au Ghana en 666 par les émissaires d’Ogba Ben Nafi. Quelques décades plus tard en 735, les Omeyyades tentaient, mais en vain, d’imposer l’Islam par la force des armes. C’est au milieu du VIII siècle que l’Islam s’était réellement implanté pour devenir alors la religion des marchands Soninké. Mais c’est surtout suite à l’invasion almoravide de 1054 puis de 1087 que l’empire était islamisé.

Mais à partir du XIIIe siècle le royaume de Dongola[footnoteRef:5] ou royaume chrétien de Nubie, sera conquis, dominé puis islamisé par les arabes d’Egypte. [5: Dongola est le chef-lieu de l'État du Nord au Soudan.]

Le Tékrour étant l’un, des cibles des colonies arabo-musulmanes, vue sa position stratégique contribuait à l’islamisation du Soudan Occidental. Ce processus coïncide avec l’accession de War Diabi au pouvoir qui fut le premier à se convertir à l’islam vers 1040. Il contribua à la propagande de l’islam dans sa principauté et adopta le djihad dans la vallée du fleuve sénégal. A sa mort en 1041 son fils Labi s’enthousiasma au projet almoravide et fit lui aussi le djihad aux cotés de Yahya Ibn Omar. Le Tékrour participa ainsi à la bataille de Zallaca[footnoteRef:6] en 1086 en Espagne. La vallée devient depuis lors un fief de l’islam. La conséquence de l’islamisation fut le reflux des populations animistes et l’exode des sérère vers le Djolof puis vers le Sine. Le Tékrour fut le premier pays du soudan occidental à être islamisé mais cette conversion ne fut ni irréversible ni totale. [6: La bataille de Sagrajas ou Zalaca ( الزلاقة en arabe), se déroule le 23 octobre 1086 entre les troupes du général almoravide Youssef Ibn Tachfin et celles du roi de Castille Alphonse VI. Cet épisode de la Reconquista voit la victoire des armées maures.]

Askia Mohamed va mener une vaste conquête des territoires. Il favorise le commerce et l’enseignement Islamique tout en accordant un grand respect aux savants musulmans.

Malgré les puissantes conquêtes menées par-ci et par-là, l’islam peine toujours à s’imposer pleinement dans cette zone subsaharienne. Les religions traditionnelles résistent à l’implantation de l’islam. Ainsi le commerce transsaharien a joué un rôle majeur dans la fixation de l’islam.

2. Le commerce

Au Moyen Age, surtout à partir de l’expansion musulmane, voit se créer un grand commerce international des esclaves noirs, de l’Atlantique à la mer Rouge, suivant durant près de 13 siècles les mêmes routes transsahariennes et maritimes. Un commerce d’une stabilité et d’une durabilité exceptionnelle, donc, rendu possible par l’importance du «réservoir de main d’œuvre » que constitue l’Afrique Subsaharienne, mais aussi par des facteurs moraux et économiques.

Facteur moral : La Charia interdit de réduire un musulman à la condition servile, a contrario tout infidèle est un esclave potentiel. Dans le monde musulman, les captifs noirs razziés au sud du Sahara étaient donc les plus nombreux. Facteur économique : La guerre et le commerce sont les deux moyens d’enrichissement privilégiés des souverains des royaumes subsahariens, ce qui est également valable pour leurs guerriers et leurs marchands : la traite est donc à l’intersection de ces deux activités fondamentales, même si Pétré-Grenouillot souligne que le plus souvent, les esclaves sont plutôt un « sous-produit » qu’un but de guerre.

Outre les conflits, la traite peut être alimentée par l’esclavage tributaire, les dettes ou des condamnations, par exemple pour sorcellerie. La « production » d’esclaves est donc intensive, soit pour le marché domestique, soit pour l’exportation vers les pays musulmans. Dans les royaumes sahéliens, les captifs deviennent domestiques, soldats, mineurs, cultivateurs ou fonctionnaires. Leur carrière peut parfois être brillante : pour contrebalancer l’influence de l’aristocratie héréditaire, les rois aiment en effet s’entourer de hauts dignitaires esclaves qui leurs sont tout dévoués. Pour l’exportation, d’après Ibn Battuta, on les convoie dans des caravanes de 600 esclaves qui traversent le Sahara en deux mois et demi, au prix d’une forte mortalité (de 6 à 20%). Les femmes de certaines ethnies sont particulièrement appréciées à la cour des Fatimides ainsi que les eunuques[footnoteRef:7] noirs, mais plus nombreux sont ceux qui travaillent dans l’agriculture (notamment l’entretien des structures d’irrigation) ou deviennent artisans, mineurs (sel, or) ou soldats. D’autres esclaves font le trajet inverse : des Mamluks turcs forment ainsi la garde personnelle du roi Songhay, dont le harem est en partie composé d’esclaves venant d’Egypte. [7: Homme châtré qui gardait les femmes dans les harems]

Les estimations du nombre d’esclaves vendus en Afrique occidentale sont sujettes à des polémiques : selon les auteurs, les chiffres varient de 10 000 à 20 000 par an durant toute la période médiévale (20 millions entre 650 et 1920, dont 9 millions pour la traite transsaharienne et 3 millions pour l’esclavage interne.)

a) Organisation du commerce transsaharien

Le commerce transsaharien a occasionné l’émergence économique de cette zone. Il était géré par des communautés souvent familiales. La traversée se faisait en caravane parfois gigantesques, plusieurs milliers de dromadaires, afin de se prémunir des accidents ou des attaques des pillards « razzias ». Les familles devaient s'organiser en réseau d'information pour connaître les fluctuations de prix d'un bout à l'autre du Sahara.

Le trajet que suivent certaines marchandises est jalonné par différentes routes pour des villes étapes ou par des ports de transit. La route transsaharienne la plus ancienne de l'Ouest appelée route des chars du Sahara occidental est celle qui relie la ville Sidjlmassa à Tombouctou en passant par Taghazza et Taoudéni. En effet, Sidjlmassa était le point de passage obligé pour les caravanes allant vers le sud ou en revenant. Plaque tourmente et plus fréquentée par des commerçants venus de Fès, de Tlemcen et de toutes les villes littorales ou intérieures du Maghreb. Hormis cette grande route nous avons la route de tripoli à Gao en passant par la ville de Chademes, de Chat et de Tekadda. La route de Tripoli à celle d’Oyo du Benin en passant par la ville de Mourzouk, de Bilma, de Kano et de Zaria.

Les routes de commerce maritime au travers du golfe Persique trouvèrent leur premier centre de dépôt sur l'île de Dilmun. Dès l'époque de l'Empire romain, les routes maritimes au sein de la Mer Méditerranée et de la mer Rouge peuvent être tracées en détail grâce aux descriptions d'époque, les « périples »).

A partir de Siljimasa il faut trois mois de marche. Les marchands n'arrivent qu'au prix de fatigues épuisantes. Leurs marchandises se composent de l’or, les esclaves, le sel, le cuivre, les chevaux et d’autres produits divers.

Document 1[footnoteRef:8] : le commerce transsaharien : routes et produits [8: http://www.le-cartographe.net/dossiers-carto/afrique/52-le-commerce-transsaharien]

b) Les produits échangés

· L’or

Très tôt, le Soudan a été l'objet de mythes concernant son or, c'était le Bilal Al Tibar, c'est-à- dire, le pays de l'or. Dès la deuxième partie du VIIIe siècle l'exploitation en est entourée de toute une série de récits extraordinaires. L’or provenait du pays Lobi, de la Côte-d'Or, la vallée du moyen Niger notamment, avec les mines de Boure et celles de la haute vallée du Sénégal : mines de Bondau, or des placiers Aurifère de Bamkauk. Il est porté ensuite à la ville de Sijilmassa. D’autres cités remplissaient ces fonctions d’entrepôt ; ce fut le cas de Tombouctou. L’or constituait un revenu royal et à ce titre fit l'objet d'un véritable monopole par les souverains comme le montre cette représentation de l’empereur du Mali, Mans Mousa tenant une pépite à la main en 1375.

· Les esclaves

L'homme fut aussi un objet important de commerce. L'esclavage fut le fait surtout d'un commerce interne de l'Afrique Noire pourtant ; nous ne pouvons ignorer l'existence de caravanes d'esclaves en partance pour le Maghreb ou l'Égypte, où les esclaves étaient destinés aux travaux domestiques et autres travaux publics tels que le curage des canaux d’irrigation.

· Le sel

Le sel provenait non seulement des salines d’Awwil, mais surtout des mines de sel Gemme de Taghazâ ou des efflorescences salines de l'Erebeb. Ce produit était de première nécessité et a pu constituer un produit stratégique utile au prestige des formations étatiques qui ont contrôlé les routes : « tous les autres rois lui font des présents car ils ont un besoin indispensable du sel qui est exporté des régions de l'Islam chez eux. Il n'y a en effet, de subsistance pour eux que grâce à ce sel. Son commerce fait l’objet d’un contrôle étroit des souverains, on sait que le sel était taxé dans le royaume de Ghana, Dans le Bilad-al-Sudan le roi prélève un dinar d’or sur chaque âne chargé de sel qui entre dans le pays et deux dinars en cas d’exportation.

Parfois, il échange contre le double de son poids ou même davantage, le cours dépend du fait que les marchands sont plus ou moins nombreux ». Des entrepôts contrôlés par les souverains africains étaient construits pour conserver ce bien précieux. Le contrôle des mines de Teghaza[footnoteRef:9] a fait l'objet de luttes et se trouve être un des éléments expliquant l'invasion marocaine de l'empire de Gao en 1591. [9: Teghazza est une ancienne ville de l'extrême nord du Mali, réputée au Moyen Âge pour ses salines objectif de l'Azalaï, la route du sel qui reliait par caravane chamelière Tombouctou à Taoudeni. Elle fit une partie de la prospérité de l'Empire songhaï de Tombouctou et deGao]

· Le cuivre

Le cuivre est un produit très apprécié pour la conception de bijoux, or ce métal manque à l'Afrique occidentale. Il faisait l’objet de taxes particulières toujours dans le royaume de Ghana, ainsi le roi percevait pour chaque charge de cuivre un impôt à l’importation. Localement on ne connaît qu'une mine qui se situait dans la région de Nioro.

· Les chevaux

Le commerce des chevaux faisait également l’objet d’un contrôle de la part des souverains africains. Animal de prestige, élément important des armées ; les chevaux ont fait l’objet de l’attention toute particulière des empereurs, ainsi les empereurs de Gao avaient mis au point un système non pas d’imposition mais de préemption qui leur permettait de s’approprier les plus beaux spécimens importés du Maghreb.

· Autres produits

De l’ambre grise était exportée d’Awdaghost grâce à la proximité de l'océan. Egalement des peaux, de l'ivoire, de la noix de Kola et de la poudre d'or. En échange de ces produits l'Afrique Noire recevait les produits les plus divers.

Egalement des tribus berbères se rendent au pays des Soudans en grandes caravanes de dromadaires chargés d'énormes quantités de marchandises : cuivre rouge et colorié, manteaux, vêtements de laine, turbans, caleçons, (mazir), toutes sortes de colliers de verre, de coquillages et de pierres, diverses espèces de drogue et de parfums, des instruments en fer.

Ainsi l’échange était organisé par troc : les africains amènent les produits qui intéressent les soudanais et eux les donnent des produits qui sont rares chez eux. L’échange aussi s’est fait avec la monnaie frappée à Sijilmassa, comme la méthode dont on effectue nos achats aujourd’hui. Dans les grands on retrouve une autre manière de transaction le propriétaire de la marchandise la dépose et s’éloigne ; celui à qui intéresse la marchandise propose un prix ou un produit qu’il dépose à côté de la marchandise et si le propriétaire est satisfait du prix, il le prend et laisse la marchandise ; ainsi la transaction est effectuée.

Document 2[footnoteRef:10] : L’empire du Mali à travers le commerce transsaharien [10: www.wikipédia.org]

Le déclin du commerce transsaharien a été précipité par l’expédition et l’arrivée des Européens. En 1591, le sultan du Maroc el-Mansour lance une expédition à travers le Sahara, mais les envahisseurs se désolent de ne pas trouver les merveilles escomptées lorsqu’ils s’emparent du palais du sultan de Tombouctou. L’installation de comptoirs commerciaux par les Européens depuis la fin du XVe siècle a effectivement porté ombrage au commerce transsaharien, lequel subsiste néanmoins jusqu’au XIXe siècle. C’est ainsi, dans la seconde moitié du XVème, l'arrivée des Portugais sur les côtes occidentales de l'Afrique ouvre une ère nouvelle. Elle provoque un détournement partiel de l'or vers les comptoirs côtiers.

c) l’impact du commerce transsaharien

Le commerce transsaharien en particulier dans sa géographie des itinéraires et dans la fiscalité qu’il draine joue un rôle géopolitique important dans la genèse et la consolidation des hégémonies politiques, au nord, au cœur, et au sud du Sahara pour ne citer que les fatimides, le mouvement almoravide, le Ghana, le mali et le sonrhaï. En retour, la sécurité du commerce assurée et garantie par les pouvoirs politiques en place dans certaines régions traversées par les axes du commerce transsaharien, voire l’aménagement et l’entretien des points d’eaux aux points névralgiques sont, de facto, des facteurs non négligeables du dynamisme et de la pérennité de ce dit trafic.

Mais c’est à la conquête almoravide que certains pensent que l’islam était implanté en Awdaghost par ces derniers. Quant aux arabes, leur contact avec le Sahara occidental remonte au milieu du VIIème siècle. La communauté de Kanem était formée au VIIIème siècle par des arabes qui fuyaient le régime des abbassides et qui une fois installées dans les pays soudanais développaient des relations avec les peuples noirs du soudan. Les deux communautés arabes sur lesquelles on est le plus renseigné sont celles du Kanem et du royaume du Ghana. Au Kanem l’islam était considéré comme la religion d’état bien que les abbassides conservèrent quelques signes extérieurs de leur identité. D’autres arabes, envoyés comme soldats par les Umayyades contre le royaume du Ghana s’installèrent aussi eux aussi dans cette localité comme un groupe replié sur lui-même en particulier par le biais d’une très stricte endogamie. Quoiqu’il adopta assez rapidement les mœurs païennes des populations environnantes. Mais jusqu’au VIX siècle ils étaient un petit nombre comme voyageurs et lettrés musulmans. Les nouveaux convertis les rois noirs et leurs sujets seront permis une fois convertis de continuer à pratiquer leurs croyances animistes de l’époque. C’est cette progression ralentie de l’islam qui nous mène vers une expansion éminente de la religion musulmane. En effet l’islam est une religion de paix et de fraternité. Il ne force personne, mais ceci n’empêche qu’il a ses propres normes. Ce qui a facilité son expansion en cette zone est dû au fait que les noirs étaient déjà préparés à accepter cette religion la circoncision et la polygamie en sont les parfaites illustrations. En effet après conversion des populations et implantation avancée de la religion l’islam va montrer ses obligations juridiques, morales, sociales ou économiques celles-ci sont imposées à toutes les populations berbères et touarègues qui dominaient les routes du commerce transsaharien jusque vers 1150.

Le commerce transsaharien était pendant longtemps une institution importante dans la vie de l’état soudanais du moyen âge. C’est de la situation de celui-ci qu’apparemment à décompter de génération à génération la bonne santé politique et institutionnelle de l’état impérial .C’est ce qui explique qu’au 13e siècle lorsque les axes caravaniers transsahariens ont migré à l’Est, la conséquence était immédiate d’une déstabilisation de l’empire du Ghana et de la rapide émergence du Mali. De même ce qui explique au 14e siècle avec de nouvelles migrations les sites transsahariens résultent le déclin de l’empire du Mali au profit d’une nouvelle puissance régionale le Songhaï. D’où la nécessité de dire ce qui était le commerce transsaharien. Le soudan entre le 8e et le 16e siècle a été une zone de contact, un accélérateur de puissance pour l’état soudanais auquel il procurait les moyens économiques de sa puissance.

Le commerce transsaharien a occupé une grande place dans la prospérité de l’état soudanais médiéval. Mais encore la naissance et le développement de plusieurs villes d’Afrique du nord et beaucoup dépendent de la bonne santé de ce commerce transsaharien notamment entre le 8e et le 9e siècle. A travers le Sahara il s’est agi dans le commerce avec le soudan de drainer d’immenses richesses qui ont ensuite fait la prospérité de sociétés commerciales axées en Afrique du nord. C’est la une manière de dire que le soudan a été jusqu’au 16e siècle la banlieue de l’Afrique du nord. Et à ce titre le soudan a été une mine d’or, d’esclave assez ouvert justement la convoitise Européenne des richesses de l’or africain explique en grande partie l’expansion d’Outre-mer à la recherche du surplus économique base indispensable du décollage économique. C’est dans ce contexte qu’il faut noter que le commerce transsaharien a été le moteur de l’économie de l’empire du soudan.

II. Organisation : Etats et Sociétés

L’Afrique au sud du Sahara a vu naitre de brillants empires qui ont marqué l’histoire de l’Afrique. Parmi ceux-ci il y avait le Ghana, le Mali, le songhaï, Tékrour, et le Kanem Bornou.

Document 3[footnoteRef:11] : Frise chronologique des empires soudanais [11: www.wikipédia.org]

1. L’empire du Ghana

L’empire du Ghana est le plus ancien empire noir connu. Au milieu du Xe siècle, cet empire important s’étend des plateaux du Tagan à la vallée supérieure du Niger et du dhar Tichitt à la vallée du Haut Sénégal. Il est le plus florissant et le mieux organisé de tout l’Ouest africain à cette époque. La carte en indique l’emplacement et les limites approximatives.

Deux thèses existent sur les origines du royaume du Ghana qui deviendra plus tard un empire. Selon la tradition orale, le créateur du royaume serait un homme venu de l’Est nommé Dinga Cissé. Une autre source parle de la création du royaume par les Berbères venus du Sahara vers le Ve siècle. C’est en 990 que le Kaya Maghan Cissé vainquit le prince d’Aoudaghost et plaça cette ville sous sa dépendance et à partir de là son empire comprend les deux grands centres commerciaux du Sahel. Ainsi l’empire se serait étendu du Fouta Djallon à l’Adrar mauritanien, de l’Atlantique à la boucle du Niger.

Cet empire était gouverné par un Tounka. Il était représenté par un gouverneur dans les centres les plus importants du pays, pour y prélever les impôts. Cependant ce Tounka était plutôt un prince pacifique aimant les champs bien cultivés, le commerce et les savants. La puissance du Ghana ne provenait pas seulement de l'efficacité de l'administration, mais aussi de la possession d'une armée forte et hautement organisée. L'armée était efficace dans le maintien de la paix, en supprimant les révoltes internes, et par l'acquisition de territoires à travers les conquêtes. El-Bakri rapportait dans son livre " Kitab al Masulik Wa'l Mamalik " que le roi de l'ancien Ghana pouvait appeler et mettre dans un champ 200000 soldats et plus de 40000 archers sur un simple avis.

L’organisation sociale n’était pas moins précise. C’est ce dont témoignent les références de la tradition de Yerere des " fonctionnaires " avaient la charge des tractations commerciales ou autres, des adjoints aux responsables des rites religieux et familiaux (mariages, baptêmes, circoncisions et funérailles..). Diabé se fit construire un palais fait de pierres, comme d’ailleurs toutes les habitations des nobles de Koumbi[footnoteRef:12]. [12: Capitale de l'Empire du Ghana à partir du ive siècle, Koumbi Saleh a été localisé au sud de l’actuelle Mauritanie, lors de fouilles archéologiques en 1913.Elle servait de dépôt de sel et d'or, en liaison avec l'Afrique du Nord]

Le pays devait sa prospérité au commerce en particulier celui de l’or. En effet le Ghana est un important relais caravanier, un centre ou s’échange les produit venus d’Afrique du Nord : sel, dattes, argent, tissu etc. contre les trésors de l’empire : or, ivoire, plumes rares extraits de la vallée de la Falémé et du Haut Sénégal.

2. L’empire du Mali

De tous les empires nés en Afrique occidentale, celui du Mali est le plus illustre. Il s’étendait entre le Sahara et la forêt équatoriale, de l’Océan Atlantique à la boucle du Niger (soit sur les actuels : Mali, Sénégal, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mauritanie et une grande partie de la Cote d’Ivoire).

Il était un carrefour entre les peuples nomades du Sahara et les peuples d’Afrique noire équatoriale. C’est à partir de la victoire de Kirina[footnoteRef:13] qu’il prit une importance décisive. Il succéda au Ghana, mais alors que ce dernier était resté presque jusqu’au bout réfractaire à l’influence musulmane, le Mali sut tout de suite tirer parti de l’Islam dont il fit un instrument de centralisation politique. C’est le premier Etat Africain qui acquit une réputation internationale. [13: La bataille de Kirina opposa en 1235 l’armée du roi sosso Soumaoro Kanté et l’armée de Soundjata Keïta et ses alliés.]

Document 4[footnoteRef:14] : l’empire du mali [14: www.wikipédia.org]

On se rappelle que le peuple Manding, fixé au sud du cours supérieur du Niger, avait gardé une indépendance par rapport à l’Empire du Ghana et n’avait pas entièrement succombé sous l’occupation des guerriers de Sosso. Après Kirina, groupé derrière son souverain SOUNDIATA KEITA, il était prêt à prendre la relève du Grand Empire de l’Ouest africain.)

En 1211, le roi Moussa ALLAKOI prit la succession et régna sur cet Etat puissant. Il fit plusieurs pèlerinages à la Mecque. Mais la richesse du royaume avec les mines d’or du Bouré suscita les convoitises des puissances limitrophes. En 1224, profitant de la noblesse des successeurs de Moussa dit ALLAKOI, le roi de Sosso SOUMANGOUROU ou Soumaoro de la famille Kanté des forgerons réalisera brutalement la conquête du royaume Manding. Il annexa le royaume, mis à mort la famille royale et réduit à l’esclavage les sujets de son ancien suzerain. La légende rapporte qu’il assassinat les onze enfants du roi excepté un qui était Soundjata.

Ce dernier guéri par miracle et retrouva l’usage de ses jambes. Il entreprit de prendre l’indépendance de son pays. Après s’être procuré l’alliance des chefs mandings par la force si nécessaire, il attaqua Soumangourou « Roi sorcier » qui fut tué. Soundjata poursuivra sa marche victorieuse et entra en maître à Sosso. Il s’empara de Ghana et détruit la capitale en 1240. Soundjata, étant un grand guerrier, donna une place importante au développement de l’agriculture. Il introduit dans le royaume la culture et le tissage du coton, la sécurité régnant dans toute l’étendue de l’empire.

Après donc la célèbre bataille de Kirina en 1235, Soundjata s’empare du royaume de Sosso, puis du Ghana et des villes commerçantes. Grand conquérant, Soundjata prend la tête de nombreuses expéditions et étend son influence jusqu’aux rives du Sénégal et de la Gambie. Pour rehausser encore son prestige, il veut élever une nouvelle capitale dans son Empire, le mali, vraisemblablement près du confluent Niger-Sankarani, à l’emplacement de Niani. Désormais, l’empire du Mali remplace celui du Ghana dans le commerce avec les pays d’Afrique du nord, et Mali est le point d’arrivée des caravanes.

Le produit des mines d’Or au Bambouk et les avantages du commerce reviennent alors au roi du Mali. Soundjata divise son Empire en provinces dont il confie la surveillance à des gouverneurs appelés « Farba », choisis parmi les populations soumises et recruter des soldats pour l’armée qui devient ainsi la plus redoutable pour tout le Soudan. A la mort de Soundjata (1255), la paix règne partout dans son vaste Empire. Un captif de la famille de Soundjata, Sakoura aurait conquis le pays de Gao et poussé au nord et jusqu’au royaume de Tékrour qu’il soumit; mais c’est Mansa Kankan Moussa qui de 1307 à 1332 porta l’Empire à son apogée.

Bien qu’islamisé, l’Empire du Mali est un type même de ces royaumes négro-africains qui fonctionnaient à peu près selon les mêmes règles. C’est sous le règne de Kankan Moussa (1307 à 1332) que l’Empire va connaître son apogée. Ce dernier semble avoir été un musulman convaincu. Il fut un grand bâtisseur de Mosquées parmi lesquelles on peut citer la mosquée de Djenné, de Gao et de Tombouctou. Sous son règne, l’Islam reçue une vive impulsion. L’Etat Musulman du Ghana ne vivait plus replié sur lui-même. Il avait des contacts officiels avec les Etats Musulmans. L’Empereur était désormais en relation régulière avec les princes d’Afrique du nord et de l’Egypte. Il fit un pèlerinage spectaculaire à la Mecque : à son passage au Caire, il fit de telles distributions d’Or qu’il en fait baisser le cours pendant des années, dit-on.

Par ailleurs selon les écrits de Ibn Batouta « quiconque ne se rend pas de bonne heure à la Mosquée ne trouve pas une place pour prier, tant la foule est grande. Les noirs se couvrent de beaux habits blancs tous les vendredis ». Pour obliger les enfants à apprendre le Coran, on n’hésitait pas à les mettre aux fers. Néanmoins les maliens consommaient volontiers des viandes considérées comme impures par l’Islam comme la viande de porc. En fait, les groupes les plus profondément impies de la foi coranique étaient les commerçants Sarakolé et Dioula qui étaient depuis longtemps en contact avec l’Islam. La société malienne était bien organisée. La population est répartie en trente clans : seize clans d’hommes libres; quatre clans de Griots; cinq clans d’Artisans et cinq clans maraboutiques. Pour les rassembler, il instaure un système de parenté à plaisanterie. La musique de cours occupait une grande place autour de l’empereur. Tam-tam, kora, bala, guitares diverses, olifants, charmaient l’assistance. Et parfois, le roi et l’un de ses hauts dignitaires n’hésitaient pas à exécuter en public le pas de la danse à eux réservée: le Douga.

Document 5[footnoteRef:15] : Mosquée de Djenné [15: http://209.85.229.132/search?q=cache:F_onSyS4Wl0J:www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_villes_du_mali.asp+banco+mosqu%C3%A9e+soudan&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr]

L’organisation de l’Empire garantissait la paix intérieure: il était divisé en trois grands gouvernements, eux-mêmes étaient répartis en cantons, puis en villages. Les gouvernements surveillaient sur place le loyalisme de leurs vassaux. Eux-mêmes étaient des zélés serviteurs du souverain, maître de la religion, de la justice, de l’armée. Les voyageurs arabes étaient frappés de la paix qui régnait partout, de l’allure nouvelle que prenaient les villes du Niger, embellies par les monuments ou les influences étrangères se combinaient harmonieusement avec les reformes autochtones. Etudiants et savants s’y pressaient, venus de toute l’Afrique vers ce nouveau foyer de culture.

Avec Kankan Moussa, le Mali devenait un Empire connu au-delà des mers. Les relations commerciales étaient plus limitées en Afrique du nord. Les fabuleuses richesses de l’Empire, autant de l’éclat de la civilisation malienne attiraient les négociants de la lointaine Egypte, et même de la tripolitaine. Avec le Mali, l’Afrique noire débouchait sur les courants d’échanges internationaux. Les revenus de l’Empire consistaient en impôts, en tributs, en réquisitions de pots d’or, en taxes douanières et dépouilles de guerres. Le commerce transsaharien ne pouvait que profiter de la puissance et de la sécurité de l’Empire. Malgré ce prestigieux héritage, ses successeurs Souleymane Kamba (1369-1374) et Moussa II (1374-1387) se montrèrent incapable de diriger cet immense Empire qui plus tard connaitra son déclin.

3. L’empire Songhaï

Situé entre les deux rives du boucle du Niger, l’empire Songhaï se développe et connu une brillante civilisation entre le XIIème et le XIVème siècle. Cependant, les troubles internes et l’invasion marocaine mettront fin à cet empire.

Les textes de l’histoire du Songhaï montrent une parfaite méconnaissance sur les origines des Songhaï. Mais toute leur histoire est centrée à Koukya qui fait de ce dernier le berceau de la civilisation des peuples Songhaï.

· La dynastie des Dia (Za)

Le premier roi fut Dia Al Ayamen, mais il faut attendre l’arrivée du quinzième Dia (Dia Kossoy) pour que l’islam s’introduit dans l’Empire Songhaï. A cette période le Songhaï était vassal du Mali et c’est Ali Kolon qui libéra son peuple de la dominance malienne et créa la dynastie des Sonni.

A la mort de Kankan Moussa, Ali Kolon réussit à se libérer et se proclama roi du Gao. C’est Sonni Ali Ber qui construira l’Empire au dépend des Touaregs, des Peuls, des Mossi et du Mali. Il fut ainsi le maître du Niger et du Macina, étendant sa domination vers le Nord. A sa mort, son fils Sonni Barro le remplace mais ce dernier sera vite écarté par le général Mamadou Touré qui prend le titre d’Askia.

· Sous la dynastie des Askia

Askia Mohamed va mener une vaste conquête des territoires. Il favorise le commerce et l’enseignement Islamique tout en accordant un grand respect aux savants musulmans. Il fut un pieu et son règne est considéré comme étant la période de l’apogée de l’Empire. Ses successeurs conduiront l’empire vers la ruine. La brillante civilisation de l’empire fut marquée par une rigoureuse organisation politique, administrative, sociale et économique.

A la tête du gouvernement, il y avait des dignitaires choisis dans la parenté de l’empereur. Les ministres et les conseillés portaient le titre de Fari, Farma ou Koy. Les provinces conquises étaient dirigées par un Farma, Fari ou Farba qui dispose de tous les pouvoirs. L’armée était divisée en garde impériale et provinciale.

Sur le plan socio-économique, la société était hiérarchisée avec des nobles, des hommes castrés et des esclaves. L’économie reposait essentiellement sur l’agriculture et le commerce de l’or, du sel et des esclaves. Tombouctou et Djenné constituaient les pilliers de l’économie Songhaï.

Malgré la présence de pratiques païennes, l’Islam fut la principale religion des Songhaï. Tombouctou et Djenné sont les principales villes culturelles et religieuses. Elles sont le fief de l’intelligentsia musulmane.

4. Le royaume du Tékrour

Le Tékrour, un ancien royaume qui s’est épanoui entre les VIIIe et XVIe siècle est situé dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal qui correspond à l’actuel Matam. Différentes ethnies telles que les Berbères, les Peuls, Toucouleurs, les Sérères, les Soninkés vivant de l’agriculture et principalement du commerce y cohabitaient Le royaume a aussi joué un rôle déterminent dans l’islamisation du soudan occidental

La conséquence de l’islamisation fut le reflux des populations animistes et l’exode des sérère vers le Djolof puis vers le Sine. Le Tékrour fut le premier pays du soudan occidental à être islamisé mais cette conversion ne fut ni irréversible ni totale.

Sur le plan de l’organisation socio-politique, le Tékrour a connu une succession de dynastie qui a bien rythmé la vie politique et sociale du royaume. La société était hiérarchisée en nobles, hommes libres, artisans et captifs de guerre. La succession se faisait de père en fils. Le Tékrour aurait connu cinq dynasties dont celle des Dya Ogo[footnoteRef:16], des Manna[footnoteRef:17], des Tondyon, des Lam Termes et des Déniankobé. [16: Ogo est un village du Sénégal oriental, situé à proximité du fleuve Sénégal. C'est le chef-lieu de la communauté rurale de Ogo et de l'arrondissement de Ogo, dans le département de Matam et la région de Matam.] [17: Le Hodh Ech Chargui est une région administrative (wilaya) de Mauritanie, située dans le sud-est du pays, à la frontière du Mali. Son chef-lieu est Néma]

5. le Kanem Bornou

Le Kanem-Bornou situé au tour du Lac Tchad, fut un grand empire musulman qui dura du IXe au XIXe siècle. Sa position au centre du continent africain en faisait un carrefour stratégique. L’empire a été fondé par les Kanuris, un peuple d’origine mixte, négroïde et berbère, établi à l’Est du Lac Tchad. Il a été gouverné par la dynastie Saifawa[footnoteRef:18]. Basé sur le commerce transsaharien, cet Etat a été soumis à l’influence de l’Islam qui est devenu la religion accepté au XIe siècle. [18: Dynastie Sayfawa ou plus correctement dynastie Sefuwa est le nom des rois (oumai , comme ils s'appelaient eux-mêmes) de l' Empire Kanem Bornou- centré d'abord dans le Kanem dans l'ouest du Tchad , puis, après 1380, dans Borno (nord-est aujourd'hui Nigeria )]

Cette nouvelle religion adoptée aura un impact majeur dans l’évolution de l’empire. L’organisation politico-sociale avait déjà trouvé au XIIe siècle son schéma définitif. L’empereur était choisi dans la ligné de Dougouwa, il été musulman et portait le titre de Maï.

Sur le plan économique, le commerce était la ressource principale dans la vie économique de la société. Cette commerce du Kanem-Bornou s’est développée grâce à la présence d’une classe supérieure et aux relations avec la l’Afrique du Nord et avec le Soudan Occidental et Central.

La justice était rendue en principe par les chefs des tribus. La loi était celle du coran, la justice confiée à des Cadis, était autonome, sévère et n’épargnait même pas l’empereur.

Le royaume Kanem-Bornou atteignit son apogée avec Dounama Dilibanna qui étendit la domination du Kanem sur tous les pays du Tchad et lia des relations avec des royaumes berbères, en particulier avec les Almohades. Le plus grand souverain du Bornou fut Idriss III Alaoma.

CONCLUSON

En définitive la pénétration de l’islam en Afrique au sud Sahara a été facilitée avant tout par sa proximité géographique avec l’Arabie et surtout avec le Sahara qui était un point d’encrage pour l’avancée de l’islam en Afrique noire. Facilité par le commerce transsaharien l’islam s’est imposé facilement comme une nouvelle religion qui va transformer profondément la vie politique sociale, économique et religieuse de ces états. Dés lors de nouveaux états calqués sous le modèle islamique, vont voir le jour. L’expansion religieuse va continuer mais sera portée par d’autres personnes non arabes, des autochtones noirs qui vont devenir des portes drapeaux de l’islam, même si les religions et les pratiques traditionnelles demeurent.

Bibliographie :

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· Thiam I. D., Ndiaye. N, histoire du Sénégal et de l’Afrique, 2eme édition revue et corrigée, Dakar, N.E.A.S, 1989, 164 p

· UNESCO : Histoire générale de l’Afrique, tome II, Paris, présence africaine, 1977, 560p

· Kizerbo. J, histoire de l’Afrique Noire, Paris, Hatier, 1978, 731p

· D. T. NIANE : Le Soudan occidental au temps des grands empires, XI°-XVI°S, Paris, Éditions Présence africaine, 1975. Encore très utile pour des études de cas et des précisions sur les structures politiques, sociales, urbaines, artistiques

· J. Ki-ZERBO et D. T. NIANE : Histoire générale de l’Afrique, tomes 3 et 4, Paris, UNESCO, 1991. Synthétique mais étude par grandes zones.

· Catherine COQUERY-VIDROVITCH : Histoire des villes d’Afrique noire, des origines à la colonisation, Paris, Albin Michel, 1993. Très synthétique, pour des idées d’ensemble

· Bernard LUGAN : Histoire de l’Afrique, des origines à nos jours, Paris, Ellipses, 2009. Très synthétique, pour des idées d’ensemble

· Pierre BOILLEY et Jean-Pierre CHRETIEN « Histoire de l’Afrique ancienne , VIIIè-XVIème siècles », Doc. Photo n°8075, mai-juin 2010

· Joseph KI-ZERBO« Histoire de l’Afrique noire » ,Hatier, 1978

· Recueil des sources arabes concernant l’Afrique occidentale du VIIIème au XVIème siècle, traductions et notes par Joseph Cuoq, Editions du CNRS, 1975.

· Joseph Cuoq, Histoire de l’islamisation de l’Afrique de l’Ouest des origines à la fin du XVIème siècle, Geuthner, 1984.

· Guy Nicolas, Dynamique de l’islam au sud du Sahara, Publications orientalistes de France, 1981.

· David Robinson et Jean-Louis Triaud (eds), Le temps des marabouts (Itinéraires et stratégies islamiques en Afrique occidentale française v. 1880 – 1960), Karthala, 1997.

· René Luc Moreau, Africains Musulmans, Présence Africaine et INADES Edition, 1982.

· Jean-Louis Triaud, Islam et sociétés soudanaises au Moyen-Âge, étude historique, Recherches Voltaïques 16, 1973, publié avec le concours du CNRS.

 

 

 

Webographie :

 

 

· http://eduscol.education.fr/cid46086/actes-du-colloque-national -la-traite-negriere-l-esclavage-et-leurs-abolitions -memoire-et-histoire.html

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· http://209.85.229.132/search?q=cache:F_onSyS4Wl0J:www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_villes_du_mali.asp+banco+mosqu%C3%A9e+soudan&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

· www.wikipédia.org

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