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Web viewIls adoptent une attitude démystifiante par rapport à l’art en s’amusant à détourner les tableaux ou éléments de tableaux de ... une sortie, un

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TITRE DE L'OEUVRE

La Salita ou Las Meninas

AUTEUR - DATE - GENRE - DIMENSION - TECHNIQUE - LIEU DE CONVERSATION

Equipo Crónica, Rafael Solbes et Manuel Valdés - 1970 - Acrylique sur toile - 200 x 200cm Fundación Juan March, Madrid

Palette des couleurs

Couleurs vives, dominantes vertes, grisesJaune, rouge

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Art, créations, Arts, techniques, Arts, étatsculture expressions et pouvoir

Arts, mythes et Art, espace, Arts, rupture,religions temps Continuité

Arts de l’espace Arts du langage Arts du quotidien......................................................... .......................................................... ..........................................................

Arts du son Arts du spectacle vivant Arts du visuel.......................................................... .......................................................... Peinture, acrylique

Brève biographie de l’auteur :

Les auteurs du tableau sont les membres du groupe espagnol Equipo Crónica, groupe formé en 1964 par Rafael Solbes (Valencia, 1940 – 1981), Manuel Valdés (Valencia, 1942) et Juan Antonio Toledo. Ce dernier l’abandonne rapidement et il finit par se dissoudre à la mort de Solbes en 1981. Il s’agit, comme son nom l’indique, de peindre des “chroniques”, qui visent à dénoncer certains aspects de la société sous Franco (au moment de la création) à travers d’œuvres proches du mouvement américain du Pop Art. Ils adoptent une attitude démystifiante par rapport à l’art en s’amusant à détourner les tableaux ou éléments de tableaux de grands maîtres de la peinture espagnole tels que Velázquez ou Picasso.

Contexte (historique, social, artistique …) : Contexte historique : Le tableau est composé en 1970, alors que l’Espagne est encore sous la dictature de Franco depuis 1936. Celle-ci prendra fin en 1975 à la mort de ce dernier. Si la dictature a duré près de 40 ans, on peut remarquer plusieurs étapes. Entre 1936 et 1960, la dictature est extrêmement répressive. Franco contrôle tous les pouvoirs et applique une censure rigoureuse. De nombreux artistes (comme Picasso, Buñuel…) ont d’ailleurs pris le chemin de l’exil. A partir des années 60, on remarque une légère ouverture vers une libéralisation de l’économie et la censure laisse place à l’autocensure. Les dirigeants comprennent mènent alors des campagnes publicitaires pour attirer les touristes étrangers en Espagne. Elles seront connues grâce à leur slogan « Spain is different » / « España es diferente » et mettent en avant deux atouts de l’Espagne : le soleil et la plage. C’est à ce moment que les peintres décident de monter le groupe Equipo Crónica et dépeindre et critiquer ces dernières années du franquisme.

Le tableau dans l’œuvre du groupe. Les membres de Equipo Crónica ont souvent travaillé à partir de séries et « La Salita » fait partie de « Autopsia de un oficio » créée entre 1970 et 1971. Elle est composée de 33 peintures qui proposent une réflexion sur l’acte de peindre et la place du peintre. Dans ces tableaux, les artistes reprennent et détournent très souvent des œuvres hispaniques connues. Influence artistique : Ce tableau a été constuit sur le modèle du Pop Art, mouvement né après la seconde guerre mondiale dans une société marquée par une forte croissance économique. Celui-ci s’inspire de la publicité, des magazines, des modes de productions qu’il peut parfois dénoncer, parfois glorifier.

Analyse de l'oeuvre

Le tableau la «Salita», aussi appelé « las Meninas » reprend la composition de l’œuvre de Veláquez, « las Meninas » ou « La familia de Felipe IV», tableau de 1656. Equipo Crónica propose une vision originale d’une grande partie des personnages du tableau qu’il replace dans un décor de salle à manger des années 1970.

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Composition de l’œuvre : au premier plan, nous pouvons voir les personnages présents dans l’œuvre de Velázquez, presque inchangés qui côtoient une bouée en forme de canard et un ballon de plage, au second, un décor d’appartement des années 70 (tableaux, mobilier, d’époque) et un autoportrait des deux peintres et au fond, une porte ouverte donnant à voir un salon très kitsch. En reprenant ainsi la structure et les personnages de l’œuvre de Velázquez, les artistes nous invitent à un jeu de comparaison entre les deux tableaux.

Analyse : Les personnages : Personnages de Velázquez   : Les personnages du premier plan sont, nous l’avons dit, les mêmes personnages que ceux de l’œuvre de Velázquez, à savoir au centre l’infante Marguerite-Thérèse vêtue d’une robe à crinoline gris clair. Sa position centrale semble lui donner de l’importance. Elle est entourée de ses demoiselles d’honneur (les Ménines), elles même vêtues de robes du XVIIème siècle. A leur droite, on retrouve le couple de nain Nicolasito et Mari-Barbola et le chien. A leur droite, Velázquez semble être en train de peindre puisqu’il porte un pinceau et une palette de peinture. Mais le spectateur ne peut que s’interroger sur cette activité puisque le peintre, qui semble toujours regarder le miroir qui lui était nécessaire pour peindre son autoportrait dans le tableau de Velázquez, n’a plus de toile. Celle-ci a été remplacée par une plante verte standard des plantes d’appartement. Cette posture suscite donc l’interrogation du spectateur. Certains personnages ont quant à eux disparu (Marcela de Ulloa, la gouvernante, Diego Ruiz de Azcona et José Nieto Velázquez). Nouveaux personnages: Marcella de Ulloa et Diego Ruiz de Azcona ont été remplacés par deux hommes portant des cartons à dessins. Il s’agit d’un autoportrait des deux artistes de Equipo Crónica. Ils portent des vêtements noirs avec un col blanc dont il est difficile de déterminer l’époque, ils pourraient se fondre dans le décor du XVIIème comme dans celui du XXème.

Décor et objets

Le décor Nous nous retrouvons dans un appartement contemporain. Les murs verts et le carrelage gris nous plonge dans l’univers coloré du Pop Art et peut rappeler des publicités de l’époque. Tous les éléments, le carrelage, l’étagère au fond, les livres dont certains en édition « poche », les tableaux, le poste de télévision semblent rappeler un appartement standard à tendance kitch.

Objets   au premier plan : Au premier plan : un ballon de plage rouge et une bouée en plastique en forme de canard. Ces deux objets rappellent les nouvelles activités en vogue et en développement dans les années 60 en Espagne, les activités balnéaires et le football. En effet, l’essor économique de l’Espagne passe par une ouverture des portes de l’Espagne aux touristes étrangers en mettant en avant les plages et le soleil d’Espagne. Le football est quant à lui devenu le sport national et revêt une importance capitale. En plaçant ces éléments à côté d’un Velázquez qui peint on ne sait quoi, on peut penser que les peintres nous invitent à nous interroger sur la place de l’art et de la culture dans la société actuelle. L’Espagne, réputée pour ses peintres et écrivains célèbres est-elle en train de devenir un simple lieu touristique qui n’attire que pour la plage et le foot ?

Au second plan : Sur le mur du fond, de petits tableaux, reproductions en grande quantités de tableaux de petite facture que l’on pourrait trouver dans un supermarché, remplacent les tableaux de maîtres visibles dans le tableau de Velázquez. Cela nous confirme la vision d’une culture artistique en déclin au profit d’une société plutôt tournée vers la consommation ou tout le monde possède les mêmes objets. La multiplicité des objets visibles sur une étagère bas de gamme standardisée et dans la petite salle du fond (livres, bibelots, canapés à fleurs, lampes …) abonde en ce sens. Le miroir où se reflétaient les rois a disparu mais l’importance prise par la télé (encore contrôlée par Franco à l’époque et où la publicité est largement diffusée) est marquée par sa présence sur la même étagère que les livres. S’agit-il d’un clin d’œil à de nouvelles formes de pouvoir qui se sont immiscés dans nos foyers ?

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Couleurs et lumière: Les couleurs sont vives et lumineuses. Le bleu/vert du mur du fond met en évidence les éléments de décor que nous venons de citer. Certains objets incongrus comme la bouée, le ballon et la plante (jaunes et rouges et verts) attirent particulièrement le regard pour inviter à la réflexion. Les aplats de couleurs peuvent faire penser à la sérigraphie, moyen utilisé par la publicité à l’époque. La lumière semble être naturelle, elle éclaire particulièrement les personnages et le mur du fond. Elle peut venir de la fenêtre visible sur le côté droit. Là où on était dans un endroit complètement clos, sans fenêtre dans le tableau du XVIIème siècle, on trouve ici un regard vers l’extérieur, une sortie, un cadre moins intimiste.Conclusion Les artistes à travers la reprise des personnages font dialoguer leur œuvre avec celle du XVIIème siècle. Le titre, indéfini, la « Salita » ou « les Ménines » semble comme celui de Velázquez nous inviter également à la réflexion : qu’est-ce qui est représenté : la petite salle, les Ménines… ?

Références; oeuvres liées; rayonnement:

Las Meninas, 1656, Velázquez

Tableaux de la série autopsia de un oficio La rendición de Torrejón, Equipo Crónica, 1970-1971El perro , Equipo Crónica, 1970

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