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Impression : La Rochette - Dakar

Photos de couvertures : ©Rob Buitter - Vignettes : ©WAMER/Papa Samba Diouf

L’évaluation des emploisdans les pêcheries artisanalesmaritimes sénégalaises

Par

Aliou SALL, Socio-anthropologue des pêches

Moustapha DEME, Economiste des pêches

Papa Samba Diouf, Environnementaliste et biologiste marin

..................................

août 2006

Cet ouvrage a été réalisé grace au soutien du WWF Pays-bas,nos remerciements les plus sincères à Mme Sian OWEN.

Introduction1.1 Contexte et justification de l'étude1.2 Objectifs de l'étude1.3 Méthodologie1.4 Plan du rapport

Emplois directs et annexes2.1 Pêche2.2 Transformation artisanale2.3 Mareyage2.4 Réparation mécanique et charpenterie

Emplois périphériques : conditions d'émergence,groupes sociaux et statuts

3.1 Effectifs3.2 Facteurs majeurs ayant contribué à l'émergence

et au développement des activités périphériques3.3 Caractérisation des emplois périphériques

3.3.1 L'avitaillement en matériaux et équipements de pêche3.3.2 La quincaillerie3.3.3 La vente d'emballages3.3.4 Le transport par charrette3.3.5 Les mutuelles d'épargne et de crédit3.3.6 L'habillement3.3.7 La coiffure3.3.8 La restauration3.3.9 La confection

3.3.10 La vente de légumes3.3.11 La gestion de télé-centres3.3.12 Les boutiques3.3.13 La vente de crème glacée, boissons, jus, eau et café3.3.14 La gestion de salle de jeux3.3.15 Les activités de vacances

Conclusions

Références bibliographiques

Annexes

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Liste des tableaux

Tableau 1 Nombre de pêcheurs recensés en septembre2005 dans les différents départementsadministratifs ayant une façade maritime

Tableau 2 Taille moyenne des équipages de pêche

Tableau 3 Nombre de transformateurs recensésen avril 2004

Tableau 4 Nombre d'acteurs impliqués dans les activités demareyage dans les 9 centres de pêche enquêtés

Tableau 5 Nombre d'acteurs impliqués dans les activitésde mareyage le long du littoral marin sénégalais

Tableau 6 Nombre d'acteurs impliqués dans les activitésde réparation de moteurs hors-bord et dansla construction de pirogues dans les 9 centresde pêche enquêtés

Tableau 7 Nombre d'acteurs impliqués dans les activitésde réparation de moteurs hors-bord et dansla construction de pirogues le long du littoralsénégalais

Tableau 8 Nombre d'acteurs impliqués occupés parles métiers périphériques dans les 9 centresde pêche enquêtés

Tableau 9 Nombre d'acteurs impliqués occupés parles métiers périphériques le log du littoral marinsénégalais

Tableau 10 Récapitulatif des emplois périphériqueset acteurs en lice

Liste des annexes

Bordereau d'enquêtes (évaluation des emplois)

Termes de références de l'étude

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Contexte et justification de l'étude

L'économie sénégalaise s'était longtemps appuyée sur les phosphates etl'arachide. Depuis les années de sécheresse et la crise du secteuragricole, la pêche est devenue le premier secteur de l'économie.Composante essentielle du développement rural, il s'agit d'une activité

multifonctionnelle fortement intégrée au reste de l'économie et de la sociétésénégalaise. La pêche joue un rôle stratégique pour assurer une croissance del'économie nationale. Elle joue un rôle capital dans des domaines vitaux tels quela sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté, la création d'emplois, la créationde richesses et l'équilibre de la balance commerciale du Sénégal.Si certains indicateurs économiques comme la valeur ajoutée nette générée, lacontribution à la production intérieure brute et au budget de l'Etat, l'impact sur labalance commerciale et la fourniture de protéines animales peuvent être calculésavec précision par le biais de méthodes avérées, tel n'est pas le cas avec lenombre et la nature des emplois créés par la pêche. Depuis une dizaine d'annéesune information est en permanence affichée dans les différents rapportstechniques des administrations de pêches à savoir « la pêche occupe près de

15 % de la population active sénégalaise soit environ 600 000personnes ». Cette information « grossière » ne permet pas depréciser le nombre d'emplois par type de métiers. Unetendance a toujours consisté à faire une dichotomie entreemplois directs (pêche) et emplois annexes (transformationartisanale des produits halieutiques, réparation des moteurshors-bord, construction de pirogues, etc.). Une telle approchene pourrait qu'ignorer tous les emplois dits périphériques quiassurent des moyens d'existence à des milliers de familles lelong du littoral sénégalais. Une telle étude permettrad'apprécier le poids de la pêche artisanale pour mieux lapositionner dans la politique publique de création d'emplois.

1. introduction

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introduction 7

Objectifs de l'étude

Les objectifs de cette étude sont :• L'identification de tous les types d'emplois s'exerçant le long du littoral

sénégalais.• La caractérisation des différents métiers.• L'évaluation des emplois créés par type de métier.

MéthodologieL'étude a comporté plusieurs phases :• Identification exhaustive des métiers exercés le long du littoral sénégalais.• Elaboration des supports de collecte et validation sur le terrain.• Dénombrement complet du nombre d'emplois par type de métiers

dans les dix principaux ports de pêche artisanale durant deux joursde suite et enquêtes sur la caractérisation des métiers.

• Extrapolation des résultats d'enquêtes à l'ensemble du littoralsénégalais en rapport avec le parc piroguier national.

Deux documents on été particulièrement mis à profit pour quantifier les emploisliés aux activités de pêche et de transformation artisanale des produitshalieutiques et extrapoler les résultats d'enquêtes à l'ensemble du littoral marinsénégalais. Il s'agit du recensement national de la pêche artisanale maritime deseptembre 2005 et du recensement des femmes transformatrices de la pêcheartisanale sénégalaise de 2004 tous deux conduits par le CRODT(2006).

Plan du rapportLe premier chapitre revient sur le contexte de l'étude et ses objectifs etfait la synthèse des méthodologies utilisées pour la conduite de l'étude.Les empois directs et annexes relatifs à la pêche, la transformationartisanale, le mareyage, la réparation des moteurs hors-bord et la

construction de pirogues sont analysés dans le chapitre 2. Les emploispériphériques sont détaillés dans le chapitre 3 en mettant un accent particulier surleurs conditions d'émergence et de développement, les groupes sociaux forméset leurs statuts. Le dernier chapitre fait le point sur les conclusions de l'étude etles recommandations formulées.

1.4

1.3

1.2

Au-delà des activités de production et de valorisation des produits halieutiques quioccupent des milliers de personnes, la pêche crée aussi des emplois annexes.

PêcheLes pêcheurs forment le groupe le plus important des intervenants dusous-secteur de la pêche artisanale sénégalaise. Le nombre de pêcheursest estimé à 59428 dont 57524 s'embarquent à bord d'une pirogue et1904 opèrent à pied. Plus de 79 % des pêcheurs s'activent en milieu

marin. Les quatre départements administratifs de Mbour, Saint-Louis, Dakar etRufisque concentrent plus de 65 % des pêcheurs. Le seul département de Mbouravec 16 609 pêcheurs compte pour près de 28% de l'effectif total (tableau 1).La taille de l'équipage d'une unité de pêche est fonction du type de pêchepratiqué. La senne tournante pirogue filet embarque en moyenne 16 pêcheurssuivie de la senne tournante pirogue navette et de la senne de plage normale (8pêcheurs). Les autres types de pêche ont des équipages variables oscillant entre1 et 7 pêcheurs (tableau 2).

Trois grandes communautés pratiquent traditionnellement la pêche : les wolofsde Guet-Ndar (Saint-Louis), les Lébous du Cap-Vert et de la Petite Côte, lesSérères Nyominkas des Iles du Saloum. Les pêcheurs artisans sontexclusivement sénégalais. Le métier de pêcheur se transmet de père en fils. Lajeunesse de la grande majorité des pêcheurs artisans (18-35 ans) joue en faveurde la durabilité de cette activité. Les crises successives enregistrées dans lemonde rural ont poussé cependant les agriculteurs à s'investir dans la profession(pêcheurs à bord des sennes tournantes).Certains pêcheurs (Guet-Ndariens) sont exclusivement tournés vers la mer où ilstirent l'essentiel de leurs moyens d'existence. D'autres par contre, s'adonnent àcertaines périodes de l'année à d'autres activités comme l'agriculture pluviale

(Niomynka des Iles du Saloum) et le maraîchage (Lébou de la région deDakar et de la Grande-Côte).

2. emplois directs et annexes

2.1

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emplois directs et annexes 8/9

DépartementPêche avec pirogue Pêche à pied

Total généralMilieu marin Total Milieu estuarien Total

Saint-Louis 7 751 8 864 1 1 8 865Louga 91 125 1 1 126Kébémer 308 232 323Tivaouane 1 881 1 893 1 893Thiès 3 188 3 263 8 3 271Dakar 7 940 8 115 13 8 127Rufisque 5 450 5 613 5 5 618Mbour 1 587 16 541 68 16 609Fatick 1 262 2 585 731 737 3 323Foundiougne 376 3 777 800 821 4 598Kaolack 19 125 41 41 166Bignona 619 1 512 102 108 1 621Oussouye 1 564 1 892 28 40 1 923Ziguinchor 710 1 965 31 31 195Sédhiou 8 578 29 30 608Kolda 6 356 356

TOTAL 47 060 57 524 1 764 1 904 59 428

Tableau 1 : Nombre de pêcheurs recensés en septembre 2005 dans les différents départementsadministratifs ayant une façade maritime.

Types de pêche Total général

Senne tournante pirogue filet 16,1Senne tournante pirogue porteuse 8,6Senne tournante pirogue navette 11,1Senne de plage digueul 8,2Senne de plage normale (opane) 8,8Filet maillant encerclant 6,4Filet maillant dérivant de fond 5,0Filet maillant dérivant de surface 3,3Filet dormant de fond 4,2Filet dormant de surface 4,1Trémail 4,3Casier 3,6Ligne normale 3,5Ligne traîne 2,9Ligne seiche 3,4Ligne poulpe 3,5Ligne glacière 7,4Palangre 4,4Filet fixe crevette 1,3Killi 2,7Epervier 1,9

Tableau 2 : Taille moyenne des équipages de pêche

Les pêcheurs artisans se caractérisent par un grand dynamisme et une forteadaptabilité en fonction des saisons et des zones de pêche. Ainsi, pour étaler leurcalendrier de pêche sur toute l'année, ils développent des stratégies et destactiques :

• Utilisation de plusieurs engins à bord des embarcations, ainsi plus de 20types de pêche sont ainsi pratiqués et leurs utilisations varient à court etmoyen termes en fonction de facteurs biologiques, sociaux etéconomiques.

• Redéploiement d'effort de pêche des petits pélagiques côtiers (marchélocal) vers les démersaux côtiers (seiches, poulpes,...) de juin à octobre(marché d'exportation).

• Migration le long du littoral sénégalais et de la sous-région ouest-africaineà la recherche de poisson et de marchés.

Si la fonction de pêcheur reste encore de nos jours une activité masculine, lesfemmes ont par contre traditionnellement occupé un rôle prépondérant dans lesmarchés financiers informels. Dans un contexte où les banques commercialesont toujours fait preuve d'un manque notoire de confiance à l'égard de la pêche

artisanale, ce sont les femmes qui assurent le financement desactivités. Elles interviennent non seulement auprès des unitésfamiliales mais aussi mettent à la disposition des autrespêcheurs les crédits nécessaires aux frais de sortie et decampagne. Au besoin, elles interviennent sous forme depréfinancement pour la couverture des besoins sociaux. Cetteplace dans le financement des activités de pêche leur accordeune certaine notoriété et un statut social liés particulièrement àla priorité accordée aux mises à terres des unités familiales. Les femmes ont donc réussi pendant longtemps à jouir d'uncertain statut social à travers ces rôles de tenantes principalesdes marchés financiers informels d'une part et deresponsables de vente des débarquements à partir d'unsystème alternatif d'épargne qu'elles ont développé et qui estaxé sur les tontines et les bénéfices tirés de lacommercialisation des produits de la pêche.

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emplois directs et annexes 10/11

Transformation artisanale

Au total 6631 transformateurs ont été identifiés (tableau 3). Par ordred'importance décroissante de l'effectif total par zone maritime on trouvela Petite Côte avec 1 971 acteurs suivie du Sine Saloum (1 674), de laGrande Côte (1 333), de la Casamance (1 105) et du Cap-vert (540).

Les transformatrices forment l'écrasante majorité (près de 92%) même dans lescentres de la Petite Côte où sont concentrés la plupart des hommes opérantdans le secteur. Ces derniers sont spécialisés dans la fabrication de produits nonconsommés par les populations sénégalaises. Ce qui dénote un caractèrenational marqué de l'activité de transformation artisanale des produitshalieutiques.Chaque transformatrice emploie en moyenne deux manœuvres et trois aideschargés du portage, du lavage, de l'écaillage, du fumage et du décorticage desproduits. C'est donc près de 34 000 personnes qui sont concernées. En plus ungrand nombre s'active dans la commercialisation du sel, des combustibles et desemballages pour le conditionnement des produits finis. Globalement, plus de40 000 acteurs gagnent leur vie directement dans le secteur de la transformationartisanale des produits halieutiques. Les transformatrices contribuent de façon significative à la satisfaction desbesoins alimentaires en protéines animales, surtout à l'intérieur des pays où lepoisson frais est peu ou pas du tout disponible. Les transformatrices stabilisentle mareyage en récupérant les invendus. Ces actrices sont aussi vecteurs dedéveloppement des échanges commerciaux régionaux. Les produits de latransformation artisanale font, par ailleurs, comme pour le poisson frais oucongelé, l'objet d'une exportation vers les pays de la sous région ouest-africaine.Selon les produits et les marchés ciblés, nous assistons à une tendance à laspécialisation selon le sexe et la nationalité. Les femmes sont fortementprésentes dans l'approvisionnement en produits transformés des marchésd'éclatement nationaux. Elles convoient des produits à partir des grands centresde transformations vers les centres commerciaux en général localisés dans lesrégions telles que Thiès, Kaolack, et Dakar. Le plateau de produits est composéessentiellement de Guedj, tambadjang, yeet, et kéthiak. S'agissant des produitsdestinés aux marchés sous-régionaux, les femmes sénégalaises s'arrêtent auniveau de Diaobé, point à partir duquel, elles passent le relais à leurs partenairesfemmes venant des pays de destination des produits.Relativement au financement des acticités de pêche, les femmes transformatricessont les tenantes exclusives du système informel de crédit à certaines unités depêche pratiquant le filet dormant ou le filet maillant dérivant ciblant les sélaciens.

2.2

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Mareyage

Les mareyeurs constituent une catégorie professionnelle aux fonctionsdiverses : financement de la pêche artisanale, achat de poisson sur lesplages, conditionnement et transport vers les usines, l'intérieur etl'extérieur du pays.

Le mareyage est une activité fortement dominée par les hommes. Anciensagriculteurs ou pêcheurs, la grande majorité d'entre eux s'adonnentexclusivement au commerce du poisson. Certains ont intégré toute la filièrepêche en disposant de leurs propres unités de pêche, de station de service pourl'approvisionnement des pêcheurs en carburant détaxé, de stations de réparationde moteurs hors-bord et de fabriques de glace.Les femmes se situent très souvent dans la micro-distribution et dans la vente audétail. Leur assiette financière très réduite et les rigueurs du métier (longsvoyages, heures tardives, absences prolongées) les confinent en seconde zone.Si certaines d'entre-elles évoluent dans l'environnement direct des pêcheurs(femmes de pêcheurs,..), d'autres sont poussées vers cette activité par laprécarité de leurs moyens d'existence (pauvreté, migrations, exode rurale, etc.).D'autres agents non moins importants tournent autour du mareyage. Il s'agitessentiellement :

• De collecteurs, de porteurs et d'aides à la pesée et au conditionnementdes produits au niveau des plages.

• Des commissionnaires chargés de réceptionner les expéditions et de lesécouler au niveau des marchés d'éclatement.

2.3

emplois directs et annexes 12/13

Région maritime Centres de pêche Effectif totalSexe Nationalité

Féminin Masculin Sénégalaise Etrangère

GRANDE CÔTE

Saint-Louis 616 612 4 615 1Lompoul 77 77 0 77 0Fass Boye 313 311 2 313 0Mboro 114 114 0 114 0Kayar 213 212 1 213 0Grande Côte 1 333 1326 7 1332 1

CAP-VERT

Yoff 76 76 0 76 0Thiaroye 100 100 0 100 0Bargny 364 361 3 364 0Cap-Vert 540 537 3 540 0

PETITE CÔTE

Ndayane 55 55 0 55 0Guéréo 14 14 0 14 0Ngaparou 86 86 0 86 0Saly Portudal 52 52 0 52 0Saly Niakh 6 6 0 6 0Mbour 562 457 105 557 5Trpical 74 74 0 74 0Nianing 220 220 0 220 0Pointe Sarène 209 208 1 208 1Joal 693 494 199 646 47Petite Côte 1 971 1666 305 1919 53

CASAMANCE

Abéné 49 49 0 49 0Diannah 14 14 0 14 0Kafountine 372 294 78 334 38Pointe St Georges 44 35 9 34 10Boudody 57 47 10 46 11Karabane 65 46 19 58 7Elinkine 147 42 105 92 55Djimbéring 16 16 0 15 1Cap Skirring 85 68 17 84 1Baghagha 42 39 3 42 0Adéane 61 60 1 60 1Goudomp 18 12 6 18 0Diattacunda 15 14 1 15 0Kahemba 23 10 13 12 11Fanda 97 89 8 97 0Casamance 1105 835 270 970 135

SINE SALOUM

Palmarin 74 74 0 74 0Djifre 245 241 4 242 3Ndangane 31 21 10 22 9Missirah 67 62 5 64 3Falia 38 38 0 38 0Diogane 38 27 11 38 0Moundé 36 31 5 36 0Dionewar 281 278 3 278 3Niodior 394 392 2 394 0Sipo 12 12 0 12 0Bétenty 173 172 1 173 0Baout 54 45 9 44 10Diamniadio 93 76 17 74 19Bossinkang 104 106 0 104 0Rofangué 34 26 8 25 9Siné Saloum 1674 1599 75 1918 56

TOTAL GÉNÉRAL 6 623 5963 660 6 378 245

Tableau 3 : Nombre de transformateurs recensés en avril 2004

Source : CRODT, 2005

MÉTIERS Yoff Soumb. Ouakam Hann Rufisque Mbour Joal Kayar St Louis Total

Mareyeur 6 22 13 44 22 63 72 132 11 385Micro-mareyeur 47 25 20 25 230 39 145 320 8 859Détaillant poisson 53 45 1 140 30 150 9 57 9 494Commissionnaire 23 9 0 0 30 0 0 8 8 78Conditionneur 0 50 11 12 50 101 101 24 8 357Intermédiaire (keud) 15 15 0 0 0 112 26 0 5 173Vendeur de glace 1 8 1 3 2 4 6 5 4 34Vendeur de caisson 0 13 2 7 11 2 6 3 44Mouleuse de poisson 2 3 0 10 1 69 2 0 0 87Ecailleuse 25 30 1 66 2 96 8 10 0 238Peseur 5 0 3 13 3 0 2 0 26Chauffeur frigo 0 9 32 40 23 39 20 14 177Porteur 32 30 3 64 123 155 118 200 18 743Convoyeur frigo 0 5 0 5 20 23 36 6 8 103

TOTAL 209 264 53 416 560 846 564 790 96 3798

Tableau 4 : Nombre d'acteurs impliqués dans les activités de mareyage dans les 9 centres de pêcheenquêtés.

MÉTIERS Total des 9 centres enquêtés Total des emplois sur le littoral sénégalais

Mareyeur 385 962Micro-mareyeur 859 2 147Détaillant poisson 494 1 235Commissionnaire 78 195Conditionneur 357 892Intermédiaire (keud) 173 433Vendeur de glace 34 85Vendeur de caisson 44 110Mouleuse de poisson 87 218Ecailleuse 238 595Peseur 26 70Chauffeur frigo 177 443Porteur 743 1 857Convoyeur frigo 103 258

TOTAL 3 798 9 500

Tableau 5 : Nombre d'acteurs impliqués dans les activités de mareyage le long du littoral marinsénégalais.

En plus des 9 centres de pêche enquêtés, il a été dénombré 3 798 acteurs impliquésdans les activités de mareyage (tableau 4). Rapporté au littoral marin sénégalais cesont 9 500 individus qui s'activent autour du mareyage dont 962 mareyeurs et 2 147micro-mareyeurs (tableau 5). Avec 1 285 individus, les détaillants de poissondominent les activités de mareyage le long du littoral sénégalais.

introduction 14/15

Réparation mécanique et charpenterie

Les mécaniciens jouent de plus en plus un rôle important dans lesactivités de production du fait de la forte motorisation des embarcationsde pêche en milieu marin (75 % des unités). Au total, 373 mécaniciens etapprentis mécaniciens de moteurs hors-bord ont été dénombrés le long

du littoral sénégalais (tableau 6).Les charpentiers sont des fabricants de pirogues, leur nombre est estimé à 212individus dans les 9 centres enquêtés (tableau 6) et 530 le long du littoral marinsénégalais (tableau 7). Ils opèrent dans la menuiserie ébéniste en saison morte etcertains d'entre eux disposent d'unités de pêche. Les peintres travaillent avec lescharpentiers. Plus d'une soixantaine est dénombrée.

2.4

MÉTIERS Yoff Soumb. Ouakam Hann Rufisque Mbour Joal Kayar St Louis Total

Mécanicien-apprenti 8 10 2 9 15 14 13 11 12 94Charpentier-apprenti 7 9 0 10 12 10 24 24 17 101Peintre 1 5 1 1 2 0 4 4 1 17TOTAL 16 24 3 19 29 24 28 39 30 212

Tableau 6 : Nombre d'acteurs impliqués dans les activités de réparation de moteurs hors-bord etdans la construction de pirogues dans les 9 centres de pêche enquêtés.

MÉTIERSTotal des emplois

dans les 9 centres enquêtésTotal des emplois

le long du littoral sénégalais

Mécanicien-apprenti 94 234Charpentier-apprenti 101 253Peintre 17 43TOTAL 212 530

Tableau 7 : Nombre d'acteurs impliqués dans les activités de réparation de moteurs hors-bord etdans la construction de pirogues le long du littoral sénégalais.

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Effectifs

Les emplois périphériques sont divers. Plus d'une quarantaine a étéidentifiée. Certains ont un lien direct avec la pêche comme l'avitaillement,l'emballage, la quincaillerie et le transport. Pour les autres, la présence dupoisson a favorisé leur émergence. Au total 2 587 emplois ont été

recensés dans les neuf centres faisant l'objet d'enquêtes (tableau 8) contre 6 480pour tout le littoral marin sénégalais. Le transport (charretiers en particulier) avec1 045 postes se positionnent au premier poste des emplois périphériques.

Facteurs majeurs ayant contribuéà l'émergence et au développementdes activités périphériques

La pêche a toujours été interdépendante avec d'autres activités, qu'ellessoient directement ou indirectement liées. C'est à partir des années 90qu'on assiste à l'émergence de réels marchés au niveau des quais dedébarquement. Cette situation relève d'une double dynamique

correspondant à deux évènements majeurs à savoir le processus de ladécentralisation et la construction de quais de débraquement.Le Pouvoir central a décentralisé beaucoup de compétences aux Mairies etCommunes d'arrondissement sans y accompagner les moyens requis. Ce qui aincité les élus locaux à développer des stratégies pour faire fonctionner leursinstitutions.

3.1

3. emplois périphériques :conditions d’émergence,groupes sociaux et statuts

3.2

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emplois périphériques 16/17

MÉTIERS Yoff Soumb. Ouakam Hann Rufisque Mbour Joal Kayar St Louis Total

Bague, collier, perle 0 2 0 1 2 8 0 0 1 14Balayeur 0 1 0 2 2 0 15 5 4 29Beignets, bonbons 0 8 4 8 6 7 8 2 2 45Boutique et table 6 6 1 29 9 93 41 72 4 261Cacahuète, maïs, manioc 0 7 5 0 3 63 26 11 4 119Café Touba, Nes., thé 4 12 1 21 10 78 0 13 6 145Charretier 6 0 0 0 0 48 147 200 0 401Chaussures, ceintures 22 3 1 4 6 32 7 10 0 85Coiffeur 0 0 0 0 1 1 3 2 0 7Cordonnier 1 0 0 0 1 1 0 6 0 9Cosmétiques 0 4 1 2 2 10 10 8 0 37Cure dent 0 4 0 2 1 0 6 2 1 16Eau, jus, crème glacée 0 8 7 12 11 23 32 18 6 117Electroniques 25 0 0 2 3 0 2 0 1 33Friperie(habit, chaussure)

0 8 0 9 3 29 31 3 0 83

Fruits 1 10 4 4 8 28 6 16 4 81Gérant salle de jeux 15 0 2 2 0 0 5 0 0 24Gérant télécentre 1 2 0 5 2 9 14 6 2 41Jouets 2 2 0 0 2 1 0 0 1 8Lait 0 4 0 1 0 13 0 2 0 20Légumes 0 8 0 32 0 130 11 0 0 181Loterie 0 1 0 3 0 0 0 0 0 4Matériel de pêche 0 5 2 1 3 12 5 3 3 35MEC 5 0 5 5 0 5 10 5 10 45Médicaments 0 4 1 1 4 6 2 1 1 20Œuf 0 4 1 6 0 0 1 2 0 14Pharmacopée 0 3 0 2 1 2 0 2 0 10Porteur 0 0 0 0 0 0 0 8 9 17Quincaillerie 0 0 0 3 0 5 2 8 2 20Radio, lunette, montre 0 5 0 1 7 6 1 6 0 26Réparateurde chaussure

8 3 1 0 0 2 2 0 16

Restauratrice 17 1 1 13 14 9 18 48 0 121Sachets 0 12 0 3 6 1 0 5 6 34Tailleur 5 0 0 0 0 1 5 6 0 18Tangana 0 2 1 7 8 3 29 21 4 75Thé, cola 0 5 0 7 0 2 0 6 0 20Tissus et boubousneufs

0 4 0 13 6 32 11 7 0 73

Verres et assiettes 0 1 0 0 0 4 2 0 0 7Viande-Poisson grillé 5 1 0 3 4 1 3 6 0 23Friture 0 0 0 4 0 14 0 0 1 19Essence 4 8 2 4 4 16 27 8 8 81Divers 10 11 2 37 1 51 19 6 17 154

TOTAL 137 159 41 250 130 746 501 526 97 2587

Tableau 8 : Nombre d'acteurs impliqués occupés par les métiers périphériques dans les 9 centresde pêche enquêtés.

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MÉTIERS Total des 9 centres enquêtés Extrapolation sur tout le littoral marin

Bague, collier, perle 14 35Balayeur 29 73Beignets, bonbons 45 113Boutique et table 261 653Cacahuète, maïs, manioc 119 298Café Touba, Nes., thé 145 363Charretier 401 1 002Chaussures, ceintures 85 213Coiffeur 7 17Cordonnier 9 23Cosmétiques 37 93Cure dent 16 40Eau, jus, crème glacée 117 293Electroniques 33 83Friperie(habit, chaussure)

83 208

Fruits 81 203Gérant salle de jeux 24 60Gérant télécentre 41 103Jouets 8 23Lait 20 50Légumes 181 453Loterie 4 10Matériel de pêche 34 85MEC 45 113Médicaments 20 50Œuf 14 35Pharmacopée 10 25Porteur 17 43Quincaillerie 20 50Radio, lunette, montre 26 65Réparateurde chaussure

16 40

Restauratrice 121 303Sachets 34 85Tailleur 18 45Tangana 75 188Thé, cola 20 50Tissus et boubousneufs

73 183

Verres et assiettes 7 17Viande-Poisson grillé 23 58Friture 19 48Essence 81 203Divers 154 385

TOTAL 2 587 6 480

Tableau 9 : Nombre d'acteurs impliqués occupés par les métiers périphériques le long du littoralmarin sénégalais.

La « cantinisation » à outrance de l'emprise foncière de bon nombre decommunes y compris le littoral marin a été une des stratégies adoptées pourcapter le maximum de rentes provenant des taxes ou de la location. La primautéaccordée à l'entrée de recettes municipales a engendré dans bien des cas ledéveloppement de l'occupation sauvage des espaces publics. Au niveau decertaines communes d'arrondissement, Hann par exemple, l'encouragement del'occupation sauvage de l'espace public par la recherche du maximum de rentréede recettes municipales, a engendré quelques conflits entre acteurs impliquésdans la pêche d'une part et riverains d'autre part.Avec les problèmes d'insalubrité induits par le quai de débarquement et lesproblèmes de mobilité créés par l'occupation des artères par des commerçantsde tout genre, certains riverains ont soit vendu soit loué leurs maisons pour allervers des lieux plus paisibles. Ainsi dans la localité de Joal, les Burkinabés et lesGuinéens ont réussi à accéder à la propriété foncière par le biais indirect de ceprocessus : mise à disponibilité de terre à leur profit de la part des élus locaux ;ce qui a engendré des conflits entre ces étrangers et les transformatrices nativesde la localité qui se considèrent « expropriées ».L'aménagement des quais de débarquement avec toutes les infrastructuresmises en place et induites a été fondateur de certaines activités : usine defabrique de glace, marchés de poisson, chambres frigorifiques, parkingsaménagés pour le stationnement des véhicules en général et ceux de transportde poisson en particulier. Ces infrastructures ont été accompagnées par laconstruction de routes bitumées qui ont contribué au désengorgement decertaines localités de pêche. Ceci a occasionné une plus grande fréquentationdes commerçants et un développement sans précédent de certaines activités :micro-mareyage avec un accès plus facile à la glace, développement du petitcommerce en général, prolifération des petits points de conservation des produitstenus par les femmes à l'aide de caisses isothermes fabriquées localement ou decongélateurs/réfrigérateurs récupérés, apparition de gérants de caisses demarées et de vendeurs de paniers pour le mareyage.Eu égard à l'importance croissante du secteur de la pêche en terme d'absorptiondu chômage des populations urbaines, péri-urbaines et rurales, ce secteur estfondateur de plusieurs types d'activités génératrices de revenus. Si par tradition,on reconnaît à la pêche un certain nombre d'activités annexes et connexes(mareyage, micro-mareyage, transformation artisanale du poisson, etc..), de plusen plus d'activités périphériques gravitent autour des sites de débarquements etdes aires de transformation artisanale. Avec quelques petites variantes, lesactivités majeures périphériques concernent l'avitaillement en matériaux etéquipements de pêche, la quincaillerie,

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Caractérisation des emplois périphériques

3.3.1. L'avitaillement en matériaux et équipements de pêche

Il s'avère nécessaire de préciser ici qu'une distinction est faite entre les articles dequincaillerie (peinture et autres matériaux pour le calfatage et l'étanchéité) d'unepart et les matériaux - directement - consommables pour la pêche. Concernant l'avitaillement en matériaux et équipements de pêche, plusieurscatégories d'opérateurs ont été identifiées. Les magasins du secteur formel commercialisant du matériel neuf avec despratiques commerciales combinant la vente en gros (pour les projets et autresopérateurs majeurs du secteur) et le détail. A l'origine entre les mains de libanais,on assiste à l'arrivée d'autres nationalités dans ce secteur dans le cadre departenariat : ghanéens avec des sénégalais, sénégalais en partenariat avec desasiatiques. La structure des ventes est composée principalement de : filets,cordages, vareuses, gréements/ accessoires pour la pêche à la ligne, matériauxde sécurité en mer, etc. Habituellement située dans les grandes capitalesrégionales, avec le développement des activités de pêche et l'aménagement desquais de débarquement, ces unités se sont progressivement installées, avecl'ouverture de succursales, dans presque tous les grands centres de pêche(Hann, Mbour, Saint-Louis, etc.). Traditionnellement, ces magasinsd'avitaillement s'approvisionnaient auprès des marchés européens et plusparticulièrement en France. Mais depuis une dizaine d'années, lesimportations se font à partir des pays asiatiques, notamment Taiwan puisChine. D'autres opérateurs importent les équipements de pêche despays de l'Est (pays de l'ex URSS). En plus de la meilleure qualité desproduits attribuée aux produits européens, la substitution progressivedes articles provenant des pays asiatiques et ceux de l'est audétriment des produits français s'explique essentiellement pardeux facteurs :

• La dévaluation du franc CFA qui a conduit aurenchérissement des coûts des importations.

• Les différentes foires organisées dans la capitalesénégalaise qui ont contribué à la promotion desproduits d'autres pays à monnaie moins forte.

3.3

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Les magasins de détail du secteur informel sont implantés dans lescommunautés de pêcheurs et/ou au niveau des aires de débarquement. Ilscombinent la vente du matériel neuf et celui de seconde main. Les principauxtenants sont les Baol-baol Un certain nombre d'entre eux, en capitalisantparviennent à développer leurs activités, en se spécialisant de façon exclusive etprogressivement sur le matériel de pêche mais sur une gamme très limitée :cordages, filets neufs et de seconde main ; bouée pour le balisage et lasignalisation, lampes de signalisation, vareuses d'occasion. Ces points de ventesont de type familial, le gérant et les employés relevant du même noyau lignager.

Les magasins spécialisés dans le recyclage et la revente de cordages, filets,vareuses et de façon marginale du matériel de sécurité dont essentiellementdes lampes de signalisation et des bouées de sauvetage. Spécialisés sur lematériel de pêche, ces opérateurs s'approvisionnent de façon quasi exclusive auniveau du port autonome de Dakar et plus particulièrement à partir de quai depêche industrielle, par l'entremise de réseaux très organisés. Ils connaissent ungrand succès qui s'explique par le renchérissement du coût des intrants dans lapêche artisanale depuis la dévaluation du FCFA intervenue en 1994. En effet, sousl'effet conjugué de la dévaluation du FCA et de la baisse des stocks remettant encause la rentabilité de bon nombre d'unités de pêche, l'usage du matériel recyclédans la pêche artisanale continue à connaître un succès sans précédent ; ceci endépit de la précarisation des conditions de sécurité.

Les vendeurs ambulants, compte tenu de leur incapacité à traîner du poids au-delà d'une certaine limite, offrent un plateau composé essentiellement decordages, lampes de sécurité, vareuses et quelques accessoires pour la pêche àla ligne (rouleaux ou nappes de crin, hameçons). En dépit de la dominance desBaol-baol dans cette catégorie, on y dénombre un certain nombre d'acteursrelevant d'autres groupes sociaux. En fonction de leur origine géographique et dugroupe dont ils relèvent, les perspectives accordées à l'activité sont variables.Pour les jeunes désoeuvrés sans espoir dans d'autres domaines d'activités, ilss'impliquent dans cette activité de façon temporaire ; ils ne sont ni spécialisés surun ou quelques articles spécifiques, ni animés d'une volonté à rester. Par contrepour les Baol-baol, cette phase est en général transitoire dans la mesure où unebonne partie des tenants de boutiques « fixes » est passée par cette étape.L'approvisionnement se fait à partir du port autonome de Dakar, en généralauprès de personnes ayant accès au domaine portuaire.

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Les opérateurs spécialisés dans la location de caisses de marées pour lamanutention des produits. S'appuyant sur un réseau de récupérateurs etimportateurs de caisses de marée depuis l'Europe, une catégorie de personness'adonne à cette activité jugée lucrative. Les caisses sont louées 100FCFA/usage moyennant le dépôt d'une pièce d'identité. Cette activité estexercée par les femmes originaires des communautés de pêcheurs, lesmareyeurs, les jeunes des quartiers urbains et péri-urbains. Elle a commencé àconnaître un grand succès - notamment à Hann, Mbour, Yoff et Kayar - avecl'aménagement des quais de débarquement qui a vu un accroissement des fluxde camions fréquentant les aires de débarquement.

Les vendeurs de moteurs et de pièces détachées hors bord. Si à l'accoutumée,les services du CAMP et les mécaniciens sont les principales sourcesd'approvisionnement des pêcheurs en pièces détachées, la dévaluation du FCFAa engendré une implosion de points de vente pour moteurs et pièces détachées ;avec une certaine atomicité de ces mêmes points de vente. La marque Yamaha- tant en moteurs qu'en pièces détachées - reste la référence. Cependant, onassiste de plus en plus à l'adoption de moteurs de seconde main de marque quiétait encore inconnue par les pêcheurs, avec en même temps des problèmes deservice après vente. C'est ainsi qu'on assiste à l'introduction de moteurs venantdes pays de l'est ou d'autres pays européens. Ces moteurs sont importés engénéral par des opérateurs qui ne sont pas spécialisés dans les matériaux depêche. Il s'agit en général d'opportunité saisie lors du remplissage d'un containerde marchandises. Cependant, on dénombre sur le plan national, trois à quatreimportateurs en général des européens qui ont réussi à organiser de solidesréseaux important des moteurs et des pièces détachées de marque Yamaha.Parallèlement, on peut constater la survivance et le dynamisme de réseaux pourl'approvisionnement en pièces détachées contrôlés par les mécaniciens demoteurs hors-bord. Ces réseaux commercialisant du neuf et du matériel deseconde main sont implantés depuis très longtemps entre le Sénégal d'une part,la Gambie et la Mauritanie d'autre part. A l'instar des filets et des cordages, lesuccès connu par le marché de l'occasion pour les moteurs et les piècesdétachées s'explique par le renchérissement des coûts des intrants depuis ladévaluation, conjuguée à un problème de rentabilité des unités de pêche.

3.3.2. La quincaillerieOn distingue deux sous- catégories dont les tenants de magasins assurantl'avitaillement en matériaux pour la pêche d'une part et ceux, dont le nombre estcroissant, qui sont des vendeurs ambulants. Concernant la première sous-catégorie, il s'agit de tenants de boutiques auprèsdesquels s'approvisionnent les pêcheurs pour assurer le calfatage et l'étanchéitéde leurs pirogues (mastic, parlât, goudron, etc.), les charpentiers (clous) et lespeintres (diluant, peinture). Ce sont des opérateurs économiques aux assisesfinancières très diverses, ce qui explique les différentes tailles de magasins notées(6 à 25 m2). Ces quincailleries traditionnellement localisées dans les zonesurbaines sont progressivement implantées dans les différents centres dedébarquements et certains sites de transformation assurant ainsi un service deproximité. La quincaillerie est en général contrôlée par les Baol-baol. Ces derniersen font une occupation permanente avec une réelle volonté à développer l'activitéqu'on peut apprécier aisément à partir des stratégies développées : extensiondes magasins ou à défaut de réserve spatiale, ouverture d'un autre ou deplusieurs autres magasins.S'agissant de la deuxième catégorie, il s'agit de vendeurs ambulants dont lagamme de produits est très limitée. En général, les produits de quincaillerie qu'ilsoffrent se limitent à quelques pots de peinture et de petits équipements de pêche.Ces opérateurs sont caractérisés par une certaine mobilité en terme de prioritéaccordée au choix des articles qu'ils commercialisent. S'approvisionnant engénéral par l'entremise de réseaux de distribution très diffus (Port de Dakar,grandes sociétés d'import export, etc..), le choix des marchandises àcommercialiser dépend des opportunités du moment. Ils peuvent changermomentanément d'articles et par conséquent de marchés cibles, passanttemporairement des articles de pêche vers des effets de toilettes ou l'habillement.

3.3.3. La vente d'emballage Ce sont essentiellement les vendeurs d'emballage en plastique et ceux quirevendent les caisses en polystyrène après recyclage.Les vendeurs de sachets en plastiques ciblent toutes sortes d'acheteurs surl'emprise foncière des aires de débarquement. Ils sont concentrés en particulierà l'endroit où l'on écaille et nettoie le poisson. Cette vente ambulante est assuréeexclusivement par des hommes. S'y ajoutent d'autres vendeurs qui exposent -parmi d'autres articles - des sachets sur leurs étalages.

Les récupérateurs et revendeurs de caisses en polystyrène sont essentiellementdes hommes. Cette activité qui a connu du succès au fil du temps répond defaçon efficace aux besoins croissants des pêcheurs en terme de conservation

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d'espèces nobles. En plus, le polystyrène mélangé avec de l'essence donne unesubstance collante couramment utilisée pour le calfatage et l'étanchéité despirogues.

3.3.4. Le transport par charretteParmi ces acteurs, on dénombre ceux qui travaillent de façon saisonnière et ceuxqui se sont sédentarisés au fil du temps. Activité dédiée par excellence à despersonnes issues du bassin arachidier (Saloum) et des terroirs sérères (Sine), elleest menée de façon transversale aux niveaux de la pêche, du mareyage et de latransformation. Les charretiers assurent le transport des équipements de pêche des lieuxd'habitation vers les ports de débarquement. Dans ce domaine, leur importances'est accrue notamment dans les zones où, avec l'aménagement des aires dedébarquement, les pêcheurs doivent parcourir des distances entre leurs unitésd'habitation et les ports de pêche. Certains pêcheurs sont liés à des charretierspar des contrats de prestations dont certains datent de plusieurs années. C'estle cas des migrants saint-louisiens qui affrètent chaque année des charretierssaisonniers à des périodes correspondant aux cycles migratoires de pêche. Lamorphologie spatiale prévalant dans certaines localités et par conséquent lescontraintes d'approche des unités de pêche par les véhicules, rend l'usage descharrettes incontournable pour le débarquement des produits (cas de Mbour etde Joal). Il s'agit en général d'exploitations de type familial avec une spécialisationdans le secteur de la pêche.

Dans bon nombre de localités les mareyeurs locaux font recours aux charretierspour le segment de la chaîne séparant la pirogue au camion. De même, letransport des femmes assurant le micro - mareyage dans les zones urbaines etpéri - urbaines est assuré en partie par les charretiers.Enfin, dans la transformation artisanale, les charretiers ont un rôle déterminantqu'ils jouent à travers le transport du poison vers les sites de transformation, lescombustibles, le sel, les produits finis...

3.3.5. Les Mutuelles d'Epargne et de créditCes services de proximité se sont développés dans les communautés depêcheurs. Dans les années 90, seule la CNCAS comptait une antenne pour lesservices de crédit et d'épargne au profit des communautés de pêche. De nosjours on compte de nombreuses caisses le long des plages de pêche. Le développement connu par certaines d'entre elles est lié à un certain nombrede facteurs. Premièrement, la tendance de la part de certains partenaires dedéveloppement à exiger l'ouverture d'un compte épargne dans l'une de ces

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institutions. La deuxième relève du fait que certains bailleurs font transiterautomatiquement leurs fonds dans des MEC sous formes de fonds de garantie,refusant de plus en plus à injecter de l'argent dans les projets. Enfin la troisièmeraison vient de la politique incitative de la part des autorités publiques qui veulentfaire la promotion des mutuelles en allégeant considérablement les conditions demise en place des MEC.

3.3.6. L'habillement Sous cette rubrique, sont regroupés les vêtements, tissus, chaussures, ceintures,bagues, colliers, etc.Sur la base d'un certain nombre de facteurs discriminant - taille des unitéscommerciales, mobilité des acteurs, tendance ou non à rester dans l'activité,spécialisation ou non dans les articles commercialisés, des sous groupes ont étédénombrés.Les boutiques de « prêt-à-porter » tenues en majorité par les Baol-baol.Contrairement à ceux opérant dans la quincaillerie et les équipements de pêchede seconde ? issus des mêmes zones géographiques, les vendeurs de « prêt-à-porter » sont plus jeunes : entre 25 et 40 ans. Eu égard au relatif bas niveau devie dans les communautés de pêcheurs, la qualité des produits est relativementbasse. Les produits importés traditionnellement de Turquie et du Maroc ont faitplace à des produits chinois dont ils s'approvisionnent à partir de Dakar. On noteune présence de femmes dans le « prêt-à-porter local » mais ce secteur resteencore dominé par les hommes. La friperie occupe une place de plus en plus importante dans l'habillement auniveau des communautés de pêche. Les aires de débarquement sonttransformées à l'occasion en de vrais « loumas » (marchés hebdomadaires)permanents. On compte aussi bien des hommes (en dominante des Baol-baol)que des femmes. Alors que les hommes sont extérieurs aux communautés depêcheurs, les femmes quant à elles sont en partie originaires de ces mêmescommunautés. Concernant les perspectives accordées à l'activité et la tendanceà y rester, il y a une variante. Les hommes ont tendance à développer l'activitépar l'accroissement des quantités de pièces commercialisées, les femmes, dansleur majorité, n'affichent pas une ambition à développer cette activité pour lamener de façon exclusive ou dominante. En général, la reconversion dans lafriperie, pour les femmes originaires des communautés de pêcheurs, répond à unbesoin de diversification et de maintien des revenus en baisse tirés des activitésde micro-mareyage et transformation artisanale du poisson. Les femmestransformatrices sont de plus en plus confrontées à des baisses d'activité liéesaux difficultés d'approvisionnement en matières premières. La friperie connaîtdepuis quelques années un essor sans précédent dans les communautés de

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pêche. Ce succès est à mettre à l'actif de deux facteurs dont la qualité desproduits offerts et les prix proposés qui sont en adéquation avec les moyensfinanciers de ces communautés.La vente de tissus concerne deux sous groupes : les vendeurs de tissus neufs etceux qui font l'occasion. Dans le premier, on a trois types d'acteurs. Les premiersfont du matériel destiné en général à la confection d'habits traditionnels (basin,wax principalement). Ils peuvent opérer à partir de points de vente fixe. Ceux làsont soit des hommes (toucouleurs du Fouta, libanais et quelques wolofs dansune moindre mesure) ou des femmes wolofs issues ou extérieures auxcommunautés de pêche. Ils peuvent aussi travailler comme marchandsambulants. Issus essentiellement de l'ethnie toucouleur, ces derniers ont unecaractéristique : la vente à crédit avec un système de paiement échelonnéancré ? depuis des décennies ; la récupération du crédit se faisant sur unepériode plus ou moins longue avec des remboursements journaliers assortisd'une facilité de ré -échelonnement en cas de difficultés pour l'acheteur. Lesacteurs impliqués dans la vente en neuf font du « tissu pour divers usages » :habillement, décoration intérieure, etc. On y retrouve des libanais, des jeunespersonnes issues du monde rural dont en grande majorité des Baol-baol. Enfin,une dernière catégorie s'est spécialisée dans les tissus teints en indigo etcomposée exclusivement de peulhs originaires de la Guinée. Le marché del'occasion quant à lui est assuré par la friperie. Dans cette activité, on retrouvedes hommes et des femmes. Les premiers sont en majorité des Baol-baol alorsque les femmes en général de l'ethnie wolof peuvent être originaires ouextérieures aux communautés de pêcheurs.Le marché des chaussures est caractérisé aussi par la co-existence de deuxsous-secteurs : le neuf et l'occasion. Dans le marché en neuf on compte :

• Les petites boutiques détenues en général par de jeunes Baol-baolauxquels s'ajoutent quelques toucouleurs du Fouta. Ces petitesboutiques ne font en général pas que des chaussures ; on y trouve aussides produits cosmétiques. Dans une moindre mesure, les femmes sontimpliquées dans ce petit commerce. Issues en général descommunautés de pêcheurs les femmes qui s'investissent dans lecommerce des chaussures ne font que des produits pour femmes.

• Une deuxième catégorie pratiquant le « marché par terre » et à même laplage avec des produits de qualité encore moindre. Cette dernière estcomposée quasi -exclusivement d'hommes.

Concernant le marché de l'occasion, en général entre les mains des hommes, ilconnaît un succès croissant alliant bonne qualité et prix abordable.Les ceintures sont généralement commercialisées sur les mêmes étalages queles chaussures.Les bagues et colliers peuvent être soit vendus sur les mêmes étalages, soitséparément. Le profil des acteurs impliqués et les méthodes de vente dépendent- entre autres - de la matière avec laquelle sont faits les articles. Les bagues etbracelets en métaux ou en alliage (fer, bronze, cuivre) sont vendus par descommerçants ambulants. Ce sont en général des hommes soit issus de famillede forgeron ou des revendeurs en majorité guinéens. S'agissant par contre desbagues et bracelets faits en perle, elles font l'objet d'un marché quasi contrôlépar les femmes « Laobé ».

3.3.7. La coiffureIl s'agit d'un secteur où hommes et femmes sont très actifs. Ces acteurs exercenten se spécialisant selon le sexe. On dénombre :Les salons tenus par les femmes avec une clientèle exclusivement féminine. Ellessont dans leur écrasante majorité de l'ethnie wolof. On constate une certainetendance vers un professionnalisme avec l'acquisition d'équipementssophistiqués. Cette activité attire de plus en plus de jeunes filles qui s'y installentaprès une formation auprès des écoles de coiffure en plaine expansion dans lesdifférentes régions sénégalaises. Certaines de ces femmes qui en ont lespossibilités commercialisent parallèlement des produits cosmétiques.Les salons pour hommes sont moins équipés et caractérisés par unepromiscuité, comparés aux salons féminins. Le délabrement des salons pourhommes et la promiscuité qui y prévaut s'expliqueraient certainement par lestatut de leurs tenants. Cette activité est en général quasi exclusivementcontrôlée par les peuls de Guinée. De par leur statut d'étranger et de par leurmobilité, ces derniers n'investissent pas beaucoup d'argent dans le moyen oulong terme. En dépit de la précarité des salons où ils professent, les Guinéenss'accordent des perspectives à long terme dans cette activité dans la mesure oùils en font une spécialisation exclusive. On constate là un mimétisme avec lesmigrants pêcheurs qui, au lieu de prendre certains risques en investissant dans le« durement bâti » préfèrent occuper des campements saisonniers. Les salons en plein air sont tenus en exclusivité par les Nigériens du groupe social« Haoussa ». Ils mènent généralement de pair cette activité avec une pharmacopéequi leur est spécifique, basée essentiellement sur les peaux de bête sauvage.

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3.3.8. La restauration C'est sans doute le secteur d'activités où on retrouve le plus de spécialisations -par conséquent de sous-groupes - selon l'origine géographique etl'appartenance ethnique. On dénombre plusieurs catégories d'opérateurs.

• Les restaurants, limités à une salle pour accueillir les clients, offrant desplats du jour chauds. Dans ce premier groupe, on trouve à la fois dessénégalaises et des guinéens

• Les « grill » à viande communément appelée « dibiteries ». Ici on note laprésence de mauritaniens, de sénégalais (wolofs) et des nigériens(haoussa). Les femmes sont complètement absentes de cette activité.

• Les rôtissoires à viande offrent à des prix très abordables dessandwichs et des brochettes de viande et sont contrôlées par les Peulsde Guinée.

• Les tanganas, secteur attribué par excellence aux maliens font de lapetite restauration.

• La friture de poisson vendue à la pièce est une activité tenue par lesfemmes originaires des communautés de pêche. Les prix sont encoreplus accessibles dans la mesure où l'essentiel de la matière première estconstituée de petits pélagiques connus pour leur faible valeurcommerciale.

3.3.9. La confectionA l'image de la coiffure, on note la présence d'hommes et de femmes dans cetteactivité. Les femmes assurent elles-mêmes la coupe et la couture ou à défautemploient des tailleurs payés en général à la tâche. Elles ne sont pas forcémentissues des communautés de pêche. S'agissant des hommes, ils sont en généralpropriétaires de leur unité de production. Les salons de couture sont moinsgrands et moins bien aménagés que ceux des femmes.

3.3.10. La Vente de légumes Activité pouvant être jugée marginale au départ, elle a pris de l'essor au fil dutemps non seulement dans les villages de pêcheurs mais aussi, dans bien descas, au sein même des aires de débarquement pour un nombre de raisons.

• Certaines localités sont devenues moins des villages de pêcheurs quedes marchés de poisson, c'est le cas de Hann et dans une moindremesure de Yoff. Le fait de pouvoir s'approvisionner en même temps enpoisson et en légumes est assez pratique et constitue un gain en tempsappréciable pour les ménages..• Les pratiques commerciales (vente au détail et même à la pièce) met àla disposition des couches sénégalaises, quelle que soit leur bourse, cesproduits indispensables pour la cuisine locale.

L'activité est menée exclusivement par les femmes originaires des communautésde pêche.

3.3.11. La gestion de télé-centresOn en trouve sous toutes les formes sur l'étendue du littoral : de la cabinesommaire limitée à un seul poste téléphonique à celle offrant une variété deservices (Internet, fax, photocopie..). La prolifération des télé-centres et la forteconcurrence qui prévaut dans le secteur ont obligé certains gérants à proposerdes rafraîchissements ou installer des rayons de produits cosmétiques. Lesgérants qui peuvent être des hommes ou des femmes sont de nationalitésdiverses.

3.3.12. Les boutiquesEléments importants dans l'économie informelle sénégalaise, les boutiques sontdes points de vente qu'on retrouve sur l'étendue du territoire nationale. Pendanttrès longtemps, elles sont restées entre les mains des Mauritaniens jusqu'auxévènements sanglants de 1989. Elles ont été par la suite reprises par lessénégalais qui y trouvaient un moyen de résorber le chômage des jeunes. Avecl'aménagement des quais de débarquement et toutes les activités induites, ontrouve des boutiques dans l'emprise foncière des aires de débarquement.Certaines d'entre elles sont encore entre les mains de nationaux mais la majeurepartie est passée progressivement aux mains des Guinéens. En plus de denréesalimentaires qui y sont traditionnellement en vente, on y trouve de la petitequincaillerie, des articles de pêche (nappes de crin, hameçons, etc.).

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3.3.13. La vente de crème glacée, boissons, jus, eau et café Très nombreux au niveau des aires de débarquement et en dépit de leurcaractère informel, on assiste à une spécialisation par produit selon l'originegéographique, le sexe et/ ou l'appartenance ethnique. La crème glacée faite artisanalement à domicile à partir de fruits sauvages (painde singe, bissab, etc.) est commercialisée dans de petites caisses isothermes parles femmes. Ces dernières sont issues de la communauté concernée ou dezones plus ou moins lointaines. Dans les localités comme Hann, Yoff,Soumbedioune, Saint-Louis, certaines femmes parcourent quelques kilomètrespour venir pratiquer ce commerce le long de la plage en particulier pendant lesgrandes chaleurs. Il s'agit en général de femmes wolof. On retrouve beaucoup dejeunes qui sont employés dans cette activité comme vendeurs par les femmes.

La crème glacée faite industriellement par quelques petites et moyennes unitésindustrielles, avec un type d'emballage tenant compte des exigences de santépublique, est commercialisée par des jeunes wolofs et guinéens avec uneprédominance des Guinéens. Ces jeunes travaillent sous contrat avec ces petitesunités agro-alimentaires dont une bonne partie est installée dans la zone de laSociété du Domaine Industriel de Dakar (SODIDA).

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3.3.14. La gestion de salles de jeuxIls offrent des parties de « baby foot » et de jeux vidéo dont principalement le « Nintendo ».Le « baby foot » est plus répandu pour les raisons suivantes. Premièrement, il estfait de plus en plus localement par les ébénistes du bois et les menuisiersmétalliques d'où la baisse considérable de son coût d'accès. Deuxièmement, neconsommant de l'énergie électrique, ils peuvent être aménagés en plein air ; d'oùleur expansion pendant ces dernières années le long du littoral sénégalais.Certains des tenants de baby foot sont issus des communautés de pêche.Les jeux vidéo très lucratifs sont contrôlés en grande partie par des étrangersnotamment des guinéens et des maliens. Les gérants sont jeunes et prennent enlocation de petites salles dans les communautés concernées.Les « baby foot » et les jeux vidéo sont exploités essentiellement par des hommes.

3.3.15. Les activités de vacances Dans certaines communautés du littoral les activités de vacances constituent unebonne source de revenus, en dépit de leur caractère saisonnier. Par la mêmeoccasion, elles contribuent efficacement à compenser les pertes de revenus liéesà la saisonnalité des activités de pêche. Dans les communautés de Ngor,Ouakam, Yoff et Soumbedioune, les jeunes se sont organisés pour faire ducamping payant. Cette activité est fondatrice à son tour d'une gamme deservices offerts aux visiteurs portant sur la petite restauration, la vente derafraîchissements, la vente de maillots de bain et de lunettes de soleil. Cetteactivité hivernale présente d'intéressantes perspectives pour la créationd'emplois dans les communautés de pêche.Le tableau 10 fait la synthèse des acteurs impliqués dans les emploispériphériques.

Activités Acteurs/ nationalités Sexe

Quincaillerie Libanais, sénégalais M

Equipements/ PêcheLibanais, sénégalais, ghanéens, partenaires avec pays del'Est et ceux ex-bloc soviétique

M

Habillement Sénégalais M

Coiffure Sénégalaises, guinéens F/M

Confection Sénégalais M/F

Vente légumes Sénégalaises F

Télé - centre Sénégalais M/F

Boutiques Mauritaniens, sénégalais, guinéens M

Boissons, crème glacée, jus, eau, café Sénégalais, guinéens M

Charretiers Sénégalais M

Salles de jeux Sénégalaises, guinéens M

Emballages et autres containers Sénégalais M

Camping et sports de plage Sénégalais F

Tableau 10 : Récapitulatif des emplois périphériques et acteurs en lice.

emplois périphériques 32/33

La pêche artisanale est traditionnellement perçue comme un secteur pourvoyeurd'emplois. Pour cette raison, elle a rendu dynamique tout en entretenant leursurvivance - un certain nombre d'emplois directement ou indirectement. Certainsde ces emplois ont déjà fait l'objet de quelques travaux et études en vued'apprécier l'importance de ce secteur dans l'absorption du chômage. C'est lecas du mareyage, de la transformation, de la charpente et de la mécanique desmoteurs hors bord. Les femmes ont acquis une notoriété et un certain pouvoir au fil du temps qui leuront conféré un certain statut social au sein des communautés de pêcheurs. Ceciest à mettre à l'actif de leur rôle prépondérant dans le préfinancement desactivités de pêche, à partir des bénéfices tirés de la commercialisation desproduits mais aussi des fonds provenant des systèmes alternatifs d'épargnetelles que les tontines. Les données de ce nouvel environnement ont comme synonymes : aggravationde la baisse drastique des ressources, crise dans le monde rural, nouvellespolitiques publiques mises en œuvre notamment dans le domaines del'administration territoriale - décentralisation par exemple avec une tendance à lacantinisation - et l'aménagement des quais de débarquement, des infrastructuresqui sont fondatrices de plusieurs corps de métiers autour des débarcadères.Cette combinaison de facteurs constitue depuis un peu plus de dix ans unréceptacle favorable à une sorte d'implosion d'opérateurs du secteur informelvenus se greffer à la pêche et à ses activités annexes. Ces métiers dénommés ici« métiers périphériques » ont connu un succès sans précédent du auxcaractéristiques de ce nouvel environnement. Pour les femmes dont le statutsocial et l'important rôle qu'elles jouent dans la pêche sont de plus en plus remisen cause pour des raisons liées en grande partie à la crise prévalant dans lesecteur, ces métiers périphériques constituent de réelles alternatives. On leconstate aisément à partir des activités auxquelles elles font recours, même s'ils'agit dans bien des cas de reconversion temporaire. Enfin, il s'avère nécessairede préciser qu'on assiste à une réelle division du travail et d'une tendance à laspécialisation dans tel ou tel domaine d'activité à partir des facteurs discriminantsuivants : la nationalité, le sexe, l'origine géographique et l'ethnie.

4. conclusion

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CHABOUD (C.), 1983.- Le mareyage au Sénégal. Doc. sci. Cent. Rech.océanogr. Dakar-Thiaroye, 87, 112 pages, 52 tabl., 40 fig. + biblio.

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DIOP, O., 1990, Economie de la transformation artisanale et de la distri-bution des produits de la pêche dans la région de Dakar, Thèse de doc-torat de Géographie, FLSH, UCAD.

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Références bibliographiques

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MÉTIERS Nombre TOTAL

MareyageApprenti chauffeurVendeur caisson, panierChauffeur frigoCommissionnaireConditionneurConvoyeur frigoDétaillantEcailleuseGardien frigoGlaceIntermédiaire (Keud)MareyeurMicro-mareyeurMouleuse de poissonPeseurPorteurPousse-pousseRéparateur caisson, panierVendeur sciure de bois

Réparation moteur HBApprenti mécanicienMécanicien

CharpenterieApprenti charpentierCharpentierPeintre

Emplois périphériquesBague, collier, perleBalayeurBeignets, bonbonsBoutique et tableCacahuète, mais, manioc Café Touba, Nescafé, théCharretierChaussures, ceinturesCoiffeurCordonnierCosmétiques Cure dentEau, jus, crème glacéeElectroniquesFriperie (habit, chaussure)FruitsGérant salle de jeuxGérant télécentreJouets

Bordereaux d’enquêteL’évaluation des emplois dansles pêcheries artisanales maritimes sénégalaises

ANNEXE 1 - Bordereaux d’enquête 38/39

MÉTIERS Nombre TOTAL

LaitLégumesLoterieMatériel de pêcheMECMédicamentsŒufPharmacopéePorteurQuincaillerieRadio, lunette, montreRéparateur de chaussureRestauratriceSachetsTailleurTangana Thé, colaTissus et boubous neufsVerres et assiettesViande grillée

Autres emplois notés

Notes

Notes 40/41

WAMERBureau du programmemarin pour l’Afrique de l’Ouest

9639, Sacré-Coeur III, BP 22928 Dakar SENEGALTél : +221 338 69 37 00 • Fax +221 338 69 37 02wamer@wwfsenegal.orgpour plus d’informations,visitez :http://www.panda.org/africa/wamer

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Cet ouvrage a été réalisé grace au soutien du WWF Pays-bas,nos remerciements les plus sincères à Mme Sian OWEN.