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Bull. Fr, Pêche Piscic. {2000} 357/358 : 439-460 — 4 3 9 — LOCALISATION DE LA PÊCHE, EFFECTIFS DE PÊCHEURS ET PRODUCTION DES ESPÈCES AMPHIHALINES DANS LES FLEUVES FRANÇAIS. G. CASTELNAUD CEMAGREF Bordeaux - Unité de Recherche Ressources Aquatiques Continentales 50, Avenue de Verdun, 33612 Cestas cedex, France. Tel : 05 57 89 08 03 - Fax : 05 57 89 08 01 - E-mail : [email protected] Reçu le 15 novembre 1999 Received 15 November, 1999 Accepté le 07 septembre 2000 Accepted 07 September, 2000 RÉSUMÉ li n'existe pas de bilan récent sur la pêche des poissons et agnathes amphihalins en France prenant en compte l'ensemble des espèces, l'ensemble des catégories de pêcheurs et l'ensemble des zones exploitées. Face à ce constat, nous avons analysé les résultats des études et des publications les plus récentes sur les pêches intérieures aux filets et aux engins ainsi que les résultats des suivis statistiques des captures régionaux ou nationaux, afin d'aboutir à une estimation plus actuelle et plus précise des effectifs de pêcheurs et des productions de la pêche des espèces amphihalines dans les fleuves français. Tous les départements côtiers, sauf le Nord et le Pas-de-Calais, renferment des pêcheries d'anguilles au stade civelle surtout et aussi au stade jaune et argenté. Ces pêcheries sont essentiellement commerciales et beaucoup plus importantes dans le Golfe de Gascogne, alors que celles de saumon et truite de mer sont essentiellement sportives et se concentrent en cette qualité plutôt en Manche - Bretagne. Sur le bassin de la Loire la pêche du saumon est interdite et sur le bassin de la Garonne, celle des deux espèces de salmonidés l'est. Du fait de ces interdictions et bien que la pêche de l'alose feinte y soit limitée, le bassin de l'Adour vient en tête avec six espèces officiellement pêchées. On passe à cinq espèces dans le bassin de la Garonne puis à trois sur le bassin de la Loire, à deux sur le bassin de la Charente et du Rhône où l'on recherche une espèce différente d'alose. Sur les bassins du Rhin, de la Seine et de la Vilaine, on capture seulement l'anguille. Nous avons dénombré, pour l'année de référence 1997, 1 413 professionnels dont 448 professionnels en eau douce et 965 marins-pêcheurs, 1 423 pêcheurs non- professionnels maritimes à pied, 7 536 pêcheurs non-professionnels fluviaux à pied ou en bateau, 2 974 pêcheurs aux lignes de saumon et 2 030 pêcheurs aux lignes de truite de mer, recherchant les espèces amphihalines dans les cours d'eau français. Au total, on obtient une production en poids de 1 750 tonnes et un chiffre d'affaires de 462 MF avec 410 5 tonnes et 410,5 MF pour la civelle, 302 tonnes et 18,1 MF pour anguille, 581 tonnes'et 8,7 MF pour les aloses, 140 tonnes et 15,4 MF pour la lamproie marine, 14,3 tonnes et 1,6 MF pour les salmonidés et 303,5 tonnes pour 7,4 MF pour le «et et le mulet. La production des pêcheurs autres que professionnels est prise en compte Pour la civelle dans son ensemble, pour l'essentiel des aloses et pour les salmonidés qui o n t la particularité d'être spécialement recherchés par les pêcheurs aux lignes. Article available at http://www.kmae-journal.org or http://dx.doi.org/10.1051/kmae/2001060

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LOCALISATION DE LA PÊCHE, EFFECTIFS DE PÊCHEURS ET PRODUCTION DES ESPÈCES AMPHIHALINES DANS LES FLEUVES

FRANÇAIS.

G. C A S T E L N A U D

CEMAGREF Bordeaux - Un i té d e R e c h e r c h e Ressou rces Aqua t iques Cont inenta les

50, Avenue de Verdun, 3 3 6 1 2 Ces tas cedex , France.

Tel : 05 57 89 08 03 - Fax : 05 5 7 89 08 01 - E-mai l : gerard .cas te inaud@cemagre f . f r

Reçu le 15 novembre 1999 Received 15 November, 1999

Accepté le 07 septembre 2000 Accepted 07 September, 2000

RÉSUMÉ

li n'existe pas d e b i lan récent sur la p ê c h e des po i ssons et agna thes amphiha l ins en France prenant e n c o m p t e l ' ensemble des espèces , l 'ensemble des catégor ies de pêcheurs et l 'ensemble des z o n e s explo i tées.

Face à ce consta t , n o u s avons ana lysé les résu l ta ts des é tudes et d e s publ icat ions les plus récentes sur les p ê c h e s in tér ieures aux f i lets et aux eng ins a insi q u e les résultats des suivis stat ist iques des cap tu res rég ionaux ou nat ionaux, af in d 'about i r à une est imat ion plus actuelle et p lus p réc ise d e s effect i fs d e pêcheurs et des product ions de la pêche des espèces amphihal ines d a n s les f leuves f rança is .

Tous les d é p a r t e m e n t s côt iers , sauf le Nord et le Pas-de-Cala is , renferment des pêcheries d'angui l les au s tade civel le su r tou t et auss i a u s tade j aune et a rgenté . C e s pêcheries sont essent ie l lement commerc i a l es et b e a u c o u p p lus impor tan tes dans le Gol fe de Gascogne, a lors q u e ce l les d e s a u m o n et t ru i te de mer sont essent ie l lement spor t ives et se concentrent en cet te qua l i té p lutôt en M a n c h e - Bre tagne. Sur le bass in de la Loire la pêche du saumon est in terdi te et sur le bass in de la Garonne , cel le des deux espèces de salmonidés l'est. D u fai t d e c e s in terd ic t ions et b ien q u e la pêche d e l 'alose fe inte y soit limitée, le bassin de l 'Adour v ient en tê te avec six espèces of f ic ie l lement pêchées . O n passe à cinq espèces dans le bass in d e la G a r o n n e puis à t rois sur le bass in de la Loire, à deux sur le bassin de la Cha ren te et d u R h ô n e o ù l'on recherche une espèce di f férente d 'a lose. Sur les bassins du Rh in , d e la Se ine e t d e la V i la ine, o n capture seu lemen t l 'anguil le.

Nous avons d é n o m b r é , pou r l 'année d e ré férence 1997, 1 413 profess ionnels don t 448 professionnels e n e a u d o u c e et 9 6 5 mar ins -pêcheurs , 1 4 2 3 pêcheu rs n o n -professionnels mar i t imes à p ied , 7 5 3 6 pêcheu rs non-pro fess ionne ls f luv iaux à p ied o u e n bateau, 2 974 pêcheurs aux l ignes de s a u m o n et 2 030 pêcheurs aux l ignes de trui te de mer, recherchant les e s p è c e s amph iha l i nes d a n s les cours d 'eau f rançais .

Au total, on obt ient u n e p roduc t ion en po ids d e 1 7 5 0 tonnes et un chi f f re d'af faires de 462 MF avec 410 5 t onnes et 410 ,5 M F pour la civel le, 302 tonnes et 18,1 M F pour anguille, 581 t o n n e s ' e t 8,7 M F pour les a loses, 140 tonnes et 15,4 M F pour la lampro ie marine, 14,3 tonnes et 1,6 M F pou r les sa lmon idés et 303 ,5 t onnes pour 7,4 M F pour le «et et le mulet. La p roduc t ion d e s pêcheu rs aut res q u e profess ionnels est pr ise en compte Pour la civelle dans son ensemb le , pou r l 'essent iel des a loses et pour les sa lmon idés qui o n t la particularité d 'ê t re spéc ia lemen t recherchés par les pêcheurs aux l ignes.

Article available at http://www.kmae-journal.org or http://dx.doi.org/10.1051/kmae/2001060

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Le chif fre d'affaires d e la pêche des amph iha l ins est dom iné par l'espèce anguille spéc ia lement par le s tade civel le qui en dé te rm ine à lui seul 89 %. Ainsi en 1997, la civelle passe au premier rang des ressources du Gol fe de G a s c o g n e avec une valeur 1,66 fois supér ieure à cel le de la sole.

Cet te posi t ion hégémon ique de l 'anguil le est d iscutée en regard de la viabilité de la pêche profess ionnel le dans les eaux intér ieures f rançaises.

Mots-c lés : espèces amph iha l ines , France, f leuves, géograph ie , effort de pêche nomina l , p roduct ion .

F ISH ING L O C A T I O N , F I S H E R M E N A N D P R O D U C T I O N O F MIGRATORY SPECIES F I S H E R I E S IN T H E F R E N C H R I V E R S .

A B S T R A C T

N o recent s ta tement exists concern ing the migratory spec ies f isheries in the French rivers.

To est imate the more precisely the number of f i she rmen and the productions, we ga thered a n d ana lysed all t he l i terature avai lable a n d used the resul ts of the regional and nat ional stat ist ical f isher ies survey.

In all t he French coasta l depar tmen ts , except Nord and Pas-de-Calais, we can find ee l f isher ies, par t icu lar ly g lass eel f isher ies. T h e y are m o r e impor tant a long the Bay of Biscay and are main ly commerc ia l f isher ies. At the cont rary the Salmonids fisheries are concent ra ted a long the Bri t tany and the Engl ish Channe l coast , and are mainly sportive f isher ies.

In the Loire bas in , the sa lmon f ish ing is banned and in the Garonne basin, the sa lmon f ishing and the trout f ish ing are banned . Accord ing to these bans, the Adour basin is on the top wi th six migra tory spec ies f i shed, t hough the twai te s h a d f ishing is limited. Five dif ferent migratory spec ies are captured in the Garonne bas in , th ree in the Loire basin, two in the Charen te bas in a n d in the Rhône bas in , whe re a di f ferent spec ie of shad occur. In the Rhine bas in , the Se ine basin a n d the Vi la ine bas in , on ly eel is captured.

W e coun ted a total of 1 4 1 3 profess ional f i she rmen , d iv ided in 448 river professional f i she rmen , a n d 965 mar ine profess ional f i she rmen , a total of 1 423 marine non­profess ional f i she rmen, 7 536 river non-profess iona l f i she rmen , 2 974 sportive salmon f i she rmen and 2 0 3 0 spor t ive sea trout f i she rmen , w h o capture migratory species in French rivers.

T h e tota l p roduct ion is 1 750 tons w i th a tu rn-over of 4 6 2 mill ions FF ; this product ion is c o m p o s e d of 410 ,5 tons a n d 410 ,5 mil l ions FF for the g lass eel , 302 tons and 18,1 mi l l ions FF for the ee l , 581 tons a n d 8,7 mi l l ions de FF for the shad , 140 tons and 15,4 mil l ions FF for the lamprey, 14,3 tons and 1,6 mil l ion FF for the salmonids species, 303 ,5 tons a n d 7,4 mi l l ions F F for f lounder a n d mul let . T h e product ion of the non­profess ional f i she rmen is evaluated and inc luded for the g lass eels, for the main part of shad a n d for the Sa lmon ids wh ich are especia l ly f i shed by anglers .

T h e turn-over of the migratory spec ies f isher ies is domina ted by eel , especially the g lass eel s tage wh ich provide 89 %. In 1997, the g lass eel is on the top of the fisheries resources of the Bay of Biscay with a va lue equa l to 1,66 % of the value of the sole.

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The par t i cu la r pos i t i on of g l ass ee l a m o n g t h e m ig ra to r y spec ies is d i s c u s s e d in connection wi th t he v iab i l i t y of p ro fess iona l f i she r ies in t he F rench in land wa te rs .

K e y - w o r d s : m i g r a t o r y s p e c i e s , F rance , r ivers , l oca t ion , f i sh ing ef fort , p roduc t i on .

INTRODUCTION

Il n'existe p a s d e b i lan récen t s u r la p ê c h e d e s p o i s s o n s et a g n a t h e s a m p h i h a l i n s en France prenant e n c o m p t e l ' ensemb le d e s e s p è c e s , l ' ensemb le d e s ca tégo r i es d e pêcheurs et l ' ensemb le d e s z o n e s exp lo i t ées .

Les que lques t r avaux d i spon ib l es on t r a i sonné par en t i tés b i o g é o g r a p h i q u e s o ù l'essentiel des e s p è c e s , m a i s p a s t o u t e s , é ta ien t d e s m ig ra teu rs a m p h i h a l i n s . A N O N Y M E (1987), dans un t ravai l d ' a rch i ves t rès fou i l lé , a a n a l y s é les s ta t i s t iques d e s p ê c h e s maritimes d ispon ib les p o u r les p r i nc ipa les e s p è c e s a m p h i h a l i n e s d e 1896 à 1986 d a n s les estuaires, et a ten té d e les rel ier à d e s p h é n o m è n e s é c o n o m i q u e s et soc i aux : évo lu t ion d u nombre de p ê c h e u r s , d e s pr ix d e v e n t e d e s e s p è c e s et d u c o m m e r c e ex tér ieur de la France en po i ssons d ' e a u d o u c e . L'état é tab l i pa r C A S T E L N A U D et d e V E R D I L H A C (1982) concernai t auss i les es tua i res et les z o n e s m i x tes d e s g r a n d s f l euves , avec un « blanc » pour le R h ô n e ; 1 5 0 0 p ro fess ionne l s et 4 0 0 0 a m a t e u r s env i ron d é g a g e a i e n t un chiffre d'affaires d e 130 MF, p o u r u n e p r o d u c t i o n d e 3 6 0 0 t o n n e s e n 1 9 8 1 .

ELIE (1986) , d a n s s o n éva lua t i on pour l ' année d e ré fé rence 1985 , p rena i t lui auss i en compte essen t i e l l emen t les es tua i r es et les z o n e s m i x tes d e s f l euves d u l i t toral d e la façade Manche — A t l an t i que ; il a r r iva i t à u n e p r o d u c t i o n d e 1 6 5 0 t o n n e s de po i ssons et d'agnathes a m p h i h a l i n s à laque l le il a jou ta i t u n e p roduc t i on d 'angu i l l es d e 1 7 0 0 t o n n e s pour les lagunes m é d i t e r r a n é e n n e s . En t re t e m p s , l ' in tervent ion d u C E M A G R E F a u se in d u «Groupe Eva lua t ion d e s S t o c k s » réun i pa r l ' I S T P M 1 e n 1 9 8 2 - 1 9 8 3 , mont ra i t , à la stupéfaction de t o u s , q u e l 'angui l le a u s t a d e c ive l le s e p laça i t su r le p lan é c o n o m i q u e à la 4e place parmi les e s p è c e s m a r i n e s c a p t u r é e s d a n s le Go l fe d e G a s c o g n e ( I S T P M , 1983 ; EUE et RIGAUD, 1984 ) .

Par la su i te , les ch i f f res g l o b a u x m is à l 'appui d e l ' impor tance d e s e s p è c e s amphihalines on t é té d é r i v é s d e s p r é c é d e n t s e t d e s é ta ts a n n u e l s d e dé l i v rance d e licences aux m a r i n s - p ê c h e u r s pa r la C I P E 2 (EL IE e t R I G A U D , 1984) pu is ren fo rcés par ceux qui se rappo r ta ien t à la p ê c h e p ro fess ionne l l e e n e a u d o u c e ( C A S T E L N A U D et BABIN, 1992 ; B A B I N , 1993) : 1 0 0 0 à 1 2 0 0 m a r i n s - p ê c h e u r s , 4 0 0 à 5 0 0 en t rep r i ses d e Pêche fluviale, 4 à 6 0 0 0 a m a t e u r s , 1 4 0 à 1 5 0 M F d e chi f f re d 'a f fa i res (EL IE , 1992 , 1993) . Le panorama exhaus t i f d e la p ê c h e et d e l ' aquacu l tu re su r le ter r i to i re na t iona l q u ' a d r e s s é W.A. DILL (1993) p o u r la F A O - C E C P I 3 a u d é b u t d e s a n n é e s 9 0 condu i t à des ch i f f res parcellaires et le p lus s o u v e n t s o u s - é v a l u é s e n c e qu i c o n c e r n e les amph iha l i ns , m a l g r é une recherche d o c u m e n t a i r e p o u s s é e .

Face à c e cons ta t , il a p p a r a î t q u e les résu l ta ts d e s é t u d e s et des pub l i ca t ions les Plus récentes su r les p ê c h e s a u x f i le ts et a u x e n g i n s d a n s les e a u x in té r ieu res f rança ises a |nsi que les résu l ta ts d e s su iv is s ta t i s t i ques d e s c a p t u r e s d i spon ib les a u n iveau rég iona l e t national, peuven t ê t re ut i l isés d a n s u n e ten ta t i ve d 'es t ima t ion d e s ef fect i fs de p ê c h e u r s et des product ions p lus ac tue l l e et p lus p réc i se d e la p ê c h e d e s e s p è c e s a m p h i h a l i n e s .

2 nstrtut Scientifique et Technique des Pêches Marit imes, devenu IFREMER mmiss^on des Poissons Migrateurs et des Estuaires, organisme professionnel national des Pêches Maritimes

«aes Elevages Marins. émission Européenne Consultative pour les Pêches dans les eaux intérieures de la FAO.

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C'est le travail que nous nous p roposons d'ef fectuer dans cet te publ icat ion, afin qu'à l'aube du xx Ê s iècle, dans l 'attente des résul tats futurs des suiv is stat ist iques officiels mis en p lace progress ivement par le C S P 4 et le C R T S 5 , les sc ient i f iques et les différents acteurs de la gest ion des espèces amph iha l ines puissent d isposer d 'un bi lan de référence. Ce bi lan concernera la pêche aux f i lets et aux eng ins et en par t ie la pêche aux lignes des espèces amph iha l ines sur le doma ine publ ic f luv ia l , c 'est-à-di re sur l 'ensemble des fleuves f rançais j usqu 'à l 'embouchure , lagunes méd i te r ranéennes exc lues. Il sera établi pour l 'année de ré férence 1997.

M A T E R I E L E T M E T H O D E

Espèces c o n c e r n é e s

Toutes les e s p è c e s a m p h i h a l i n e s p r é s e n t e s sur le ter r i to i re national, sauf l 'esturgeon eu ropéen Acipenser sturio, en t iè rement pro tégé, font actuel lement l'objet de pêches et sont donc pr ises en comp te dans cet te éva luat ion. Elles se divisent en deux groupes . Le premier g roupe c o m p r e n d les espèces su iv ies de façon prioritaire du fait de leur grand intérêt hal ieut ique et pour lesquel les il existe des données plus ou moins nombreuses et préc ises : a lose vra ie (Alosa alosa), lampro ie mar ine (Petromyzon marinus), angui l le (Anguilla anguiila) s tades civel le, j aune et argenté, saumon (Salmo salar) et t rui te de mer (Salmo trutta). Le second groupe c o m p r e n d les espèces suivies de façon seconda i re , du fait de leur moindre intérêt hal ieut ique et économique ou d'une abondance apparente faible et pour lesquel les les données sont rares : mulet (Liza ramada), f let (Platichthys flesus), a loses fe intes (Alosa fallax fallax et Alosa fallax rhodanensis) et lampro ie f luviat i le (Lampetra fiuviatilis).

Dél imitat ion géograph ique d e la pêche des di f férentes espèces

La p ê c h e des e s p è c e s a m p h i h a l i n e s es t dé l im i t ée de façon globale par dépar tement , à part i r de la superpos i t ion :

- de la car te de répart i t ion des pêcheurs profess ionnels qui recherchent les espèces amph iha l ines , ( C A S T E L N A U D et B A B I N 1992, B A B I N 1993, C A S T E L N A U D et al., 1994);

- de la car te de répart i t ion des captures de sa lmon idés en 1997 (PORCHER, 1998 et F O U R N E L et al. 1998) ;

- de la car te de p résence de l 'anguil le (ALLARDI et K E I T H , 1991 ; KEITH, 1998; C H A N C E R E L , 1994) ;

- de la car te de répart i t ion en 1997 des pêcheurs amateurs aux filets et aux engins qui sont suscept ib les d 'en capturer, établ ie par le C S P ( C H A N G E U X , com. pers.).

O n suppose que dans les dépar temen ts des hauts de bass ins où les anguilles sont recensées, les pêcheurs amateu rs qui ont droit généra lement à des nasses et à des lignes de fond , capturent cet te espèce .

Cet te pêche des espèces amph iha l ines est ensu i te d issoc iée de façon plus P r e C i ^ par espèce et par zone de pêche à part i r des in format ions con tenues dans CASTELNAu et B A B I N (1992) , C A S T E L N A U D et al. (1994) , P O R C H E R (1998) et FOURNEL et A (1998) et des in format ions ob tenues auprès des exper ts scient i f iques, des administrations et des représentants des pêcheurs . Les zones de pêche représentent un ou plusieurs bass ins f luv iaux qui sont découpés en secteurs , fonct ion des l imites administratives et de

4 Conseil Supérieur de la Pêche 5 Centre Régional de Traitement Statistique des pêches maritimes.

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données d isponib les su r les ef fect i fs d e p ê c h e u r s et les p roduc t ions . Le bass in d e la Garonne par exemp le , es t d é c o u p é e n u n s e c t e u r ava l a p p e l é G i ronde qu i c o m p r e n d l'estuaire et les z o n e s m i x tes d e G a r o n n e et D o r d o g n e et e n un sec teu r a m o n t appe lé Garonne-Dordogne.

Les effecti fs e t les p r o d u c t i o n s

Les effectifs d e p ê c h e u r s p ro fess ionne l s m a r i t i m e s et f l uv iaux son t établ is à part i r des résultats de C A S T E L N A U D et al. ( 1994 ) , à par t i r d e s résu l ta ts d e l 'enquête récente d e CHAMPION (1999) c o n f r o n t é s à c e u x d e l ' enquête d e C A S T E L N A U D et B A B I N (1992) . Des ajouts et co r rec t i ons son t e f fec tués à par t i r d e s d o n n é e s d e su iv i d e s cap tu res d e 1997 de C A S T E L N A U D et al. (1999) p o u r la G i r o n d e , d e s d o n n é e s d e su iv i s ta t is t iques d e 1997 de P R O U Z E T et al. ( 1998 ) et d e C U E N D E (1998) pou r le bass in d e l 'Adour, d e s informations récen tes p rovenan t d e la C N A P P E D 6 ( B O I S N E A U , com. pers.) et d e la C I P E (GUERNALEC, com. pers.).

Du fait q u e les p ê c h e u r s a u x f i le ts et a u x e n g i n s au t res q u e p ro fess ionne ls ne son t pas seulement d e s a m a t e u r s q u i ne c o m m e r c i a l i s e n t p a s leu rs p r i ses , n o u s les regrouperons s o u s l ' a p p e l l a t i o n « p ê c h e u r s n o n - p r o f e s s i o n n e l s » c o m m e d a n s CASTELNAUD et al. ( 1994 ) . L o r s q u ' o n n e d i s p o s e p a s d ' i n fo rmat ions par t icu l iè res, on estime que les ef fect i fs d e p ê c h e u r s r eche rchan t les e s p è c e s a m p h i h a l i n e s co r responden t aux effectifs to taux d e p ê c h e u r s o b t e n u s pou r c h a q u e s e c t e u r d e p ê c h e c i rconscr i t .

Les effectifs d e p ê c h e u r s non -p ro fess i onne l s m a r i t i m e s à p ied co r responden t a u x pêcheurs non-p ro fess ionne ls m a r i t i m e s à p ied d e c ive l les d é n o m b r é s e n 1989 par CASTELNAUD ef al. (1994) sau f pou r le bass in d e l 'Adour et les cou ran ts landais où le chiffre a été ac tua l isé e n 1 9 9 7 g r â c e a u x d o n n é e s d e P R O U Z E T et al. (1998) . Les effect i fs de pêcheurs non -p ro fess ionne l s f l uv iaux a u x f i le ts et a u x eng ins son t es t imés sur la b a s e des l icences d e p ê c h e a m a t e u r d é l i v r é e s e n 1 9 9 7 e t e n r e g i s t r é e s pa r le C S P (CHANGEUX, com. pers.) e t pou r la G i r o n d e e n 1 9 9 7 su r la b a s e d e s d é n o m b r e m e n t s effectués par C A S T E L N A U D et al. ( 1999) . Les ef fect i fs d e p ê c h e u r s d e loisir aux l ignes recherchant les s a l m o n i d é s son t t r o u v é s d a n s P O R C H E R (1998) et F O U R N E L et al. (1998).

Les chif fres d e p r o d u c t i o n e n po ids p rov i ennen t essen t i e l l emen t d e C A S T E L N A U D et al. (1994) pour la p ê c h e d e la c ive l le e n 1 9 8 9 , d e B A B I N (1993) pour la p ê c h e d e l'ensemble des e s p è c e s e n 1 9 8 9 par les p ro fess ionne ls f luv iaux , d e P O R C H E R (1998) et FOURNEL et al. (1998) p o u r la p ê c h e d e s s a l m o n i d é s e n 1 9 9 7 par les p ê c h e u r s a u x lignes et les p ro fess ionne l s . C e s ch i f f res son t c o m p l é t é s d 'une par t par c e u x d e GUERAULT et al. (1994) p o u r les c a p t u r e s e n 1989 d e ce r ta i nes e s p è c e s par les mar ins -pêcheurs, de C A S T E L N A U D et al. ( 1999 ) p o u r la p ê c h e p ro fess ionne l l e et n o n -professionnelle d e t o u t e s les e s p è c e s au t res q u e les s a l m o n i d é s d a n s la G i ronde , la Garonne et la D o r d o g n e ( m o y e n n e 1 9 9 0 - 1997) , d e P R O U Z E T et al. (1998) et C U E N D E (1998) pour la p ê c h e p ro fess ionne l l e et non -p ro fess ionne l i e d e tou tes les e s p è c e s sur le bassin de l 'Adour e n 1 9 9 7 ( m o y e n n e 1 9 8 7 - 1997 ) . C e s ch i f f res son t comp lé tés d 'au t re par t Par ceux de R O B I O N et A D A M (1998) pou r la p ê c h e pro fess ionne l le d e l 'angui l le d a n s le lac de Grand-Lieu en 1 9 9 7 , d u C R T S ( G R A N D P I E R R E , com. pers.) d a n s la V ie , le Lay et la Sèvre Niorta ise, d e C U E N D E ( 1 9 9 8 , corn, pers.) d a n s le Rh in en 1997, d u C S P (CHANGEUX corn, pers.) d a n s le R h ô n e et d a n s la S e i n e e n 1997 , de LE C O R R E (1999) Pour la pêche p ro fess ionne l le d e l 'a lose d a n s le R h ô n e .

Les poids d e s a l m o n i d é s c a p t u r é s par les pêcheu rs aux l ignes ont é té ca lcu lés à Partir du poids m o y e n et d e l 'effectif to ta l i nd iqués pa r F O U R N E L et al. (1998) pour les

Nationale de la Pêche Professionnelle en Eau Douce

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Bull. Fr. Pêche Piscic. (2000) 357/358 : 439-460 — 444 —

truites de mer et à partir des poids moyens et des effectifs par classes d'âge indiqués par PORCHER (1998) pour les saumons.

Du fait du caractère très artisanal de la pêche dans les eaux intérieures françaises, les espèces variées sont commercial isées sur des marchés locaux, à partir de circuits courts ; la vente directe est très développée et les intermédiaires sont des mareyeurs, poissonniers, restaurateurs essentiel lement. Il n'existe pas de système d'enregistrement officiel des prix pratiqués comme en criée pour les poissons de mer et encore moins de mercuriale.

Afin d'estimer un chiffre d'affaires de la pêche des espèces amphihalines dans les f leuves français, nous avons déterminé comme BABIN (1993) un prix moyen de vente en 1997 par le pêcheur pour chaque espèce au niveau national à partir des informations fournies par CASTELNAUD et al. (1999), CHAMPION (1999), PROUZET et al. (1998), C U E N D E (1998), par les représentants des pêcheurs (BOISNEAU, com. pers. ; GUERNALEC, com. pers.), les pêcheurs eux-mêmes et certains mareyeurs.

Les prix de vente de ces espèces sont assez semblables d'une région à l'autre. Pour la civelle, un prix de vente moyen de la campagne 1996 - 1997 a été obtenu auprès de la CIPE (GUERNALEC, com. pers.). On retient pour les aloses, le prix moyen de vente de l'alose vraie en Gironde, du fait de l ' importance de la production de cette espèce dans cette région par rapport aux deux autres espèces d'aloses feintes et aux autres régions. Le saumon et la truite de mer ne sont déclarés à la vente que dans le bassin de l'Adour. Nous appl iquerons donc le prix moyen pratiqué en 1997 dans cette région à l'ensemble de la production enregistrée dans les fleuves français. On calcule pour les autres espèces, un prix de vente moyen sur les principales zones de production, c'est-à-dire la Loire aval et la Gironde pour la lamproie et le flet, la Loire aval, le lac de Grand-Lieu et la Gironde pour l'anguille sub-adulte, le Rhône, la Loire aval et la Gironde pour le mulet.

RÉSULTATS ET DISCUSSION

Localisation de la pêche

La Figure 1 montre les départements où des pêcheurs professionnels, non-professionnels et de loisir capturent des espèces amphihal ines de façon sûre et les départements où des pêcheurs non-professionnels capturent, certainement en amateurs vrais, des espèces amphihal ines de façon très probable : Drôme, Isère, Mayenne, Indre, Puy-de-Dôme, Tarn-et-Garonne, Tarn, Haute-Garonne, Charente.

Dans les départements du Cantal et de Lozère, ni les pêcheurs amateurs, ni l'anguille ne sont présents et dans les départements de Corrèze, de Savoie et de Haute-Savoie, qui abritent des pêcheurs aux filets et aux engins, soit ceux-ci ne recherchent pas l'anguille, soit celle-ci n'y est pas inventoriée.

Tous les départements côtiers, sauf le Nord et le Pas-de-Calais (Figure 1) renferment des pêcheries d'anguil les au stade civelle surtout et aussi au stade jaune et argenté. Ces pêcheries sont essentiel lement commerciales et beaucoup plus importantes dans le Golfe de Gascogne, alors que celles de salmonidés sont essentiellement sportives et se concentrent en cette qualité plutôt en Manche-Bre tagne : Somme, Seine-Maritime, Eure, Calvados, Manche, ll le-et-Vilaine, Côtes d'Armor, Finistère, Morbihan. Les pêcheries commerciales de salmonidés se trouvent dans les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.

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Bull. Fr. Pêche Piscic. (2000) 357/358 :439-460 — 4 4 5 —

I Présence de pêcheurs toutes catégories capturant des espèces amphihalines

• Présence de pêcheurs amateurs aux filets et aux engins susceptibles de capturer des espèces amphihalines

Rgure 1

Répartition par d é p a r t e m e n t d e s p ê c h e u r s d ' e s p è c e s amph iha l ines .

Rgure i

Distr ibut ion o f m ig ra to ry s p e c i e s f i s h e r m e n in the f rench d e p a r t m e n t s .

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Bull. Fr. Pêche Piscic. (2000) 357/358 : 439-460 — 4 4 6 —

Tab leau I

Z o n e s d e p ê c h e d e l 'angui l le s t a d e c ive l le et s u b - a d u l t e , d u s a u m o n , de la truite de

m e r et d e s au t res e s p è c e s a m p h i h a l i n e s .

Tab le I

F ish ing a reas of g lass e e l , s u b a d u l t e e l , s a l m o n , s e a t rout a n d of others migratory

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G O U E S S A N , G O U E T

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VILAINE, ERDRE, D O N , OUST, C H E R E

(24) LOIRE, SEVRE-NANTAiSE, GRAND-LIEU

BAIE DE BOURGNEUF, VIE

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SEVRE-NIORTAISE

(28) CHARENTE, SEUDRE*

G IRONDE, GARONNE, D O R D O G N E , ISLE

CANAL DE LEGE

(31) C O U R A N T S DE MIMIZAN, CONTIS, HUCHET, V IEUX-BOUCAU

(32) ADOUR, NIVE, BIDOUZE, GAVES

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E AUTRES ESPECES

S E U D R E : CIVELLE U N I Q U E M E N T

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M Fr. Pêche Piscic. (2000) 357/358 : 439-460 — 4 4 7 —

Les cours d 'eau qu i s e t rouven t d a n s l ' ensemb le d e c e s d é p a r t e m e n t s , o ù son t enregistrées des cap tu res de c ivel le , d 'angu i l le j a u n e o u a rgen tée , de s a u m o n où de t ru i te de mer et des aut res e s p è c e s a m p h i h a l i n e s son t r assemb lés pa r zones au Tableau I. La Figure 2 permet de v isua l i ser leur pos i t ion g é o g r a p h i q u e et ind ique toutes les espèces nobles recherchées d a n s les s ix bass ins f luv iaux ident i f iés au Tab leau I : Rhône , V i la ine, Loire, Charente, G a r o n n e , Adour . O n r e m a r q u e q u e la cap tu re d e s au t res espèces amphihalines est s y s t é m a t i q u e m e n t assoc iée à ce l le d 'un o u p lus ieurs s tades d'Anguilla anguilla.

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Figure 2

Carte de localisation des zones de pêche et des cours d'eau, avec les différentes espèces amphihalines nobles recherchées dans les grands bassins.

Figure 2

Map of fishing areas and rivers with the different important migratory species fished in the large basins.

Le Tableau II p réc ise d a n s ces bass ins a ins i que dans le bass in de la Se ine , les Murs d'eau et les par t ies de cou rs d 'eau où se pra t ique la pêche des amph iha l ins . Les imites indiquées son t ce l les au de là desque l l es , v ra i semb lab lemen t , il n'est p lus cap tu ré espèces amph iha l ines , sauf peu t -ê t re l 'angui l le (F igures 1 et 2) .

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Bull Fr. Pèche Piscic. (2000) 357/358 ; 439-460 — 4 4 9 —

Il faut remarquer q u e sur le bass in d e la Loi re la p ê c h e du s a u m o n es t interdi te et que sur le bassin d e la G a r o n n e , ce l le d e s d e u x e s p è c e s de sa lmon idés l'est. Du fait de ces interdictions et b ien q u e la p ê c h e d e l 'a lose fe in te y soi t l imi tée, le bass in d e l 'Adour vient en tête pour le n o m b r e d ' e s p è c e s nob les o f f ic ie l lement pêchées . De six espèces on passe donc à c inq d a n s le bass in d e la G a r o n n e (F igure 2) pu is à t ro is sur le bass in de la Loire, à deux sur le bass in d e la C h a r e n t e et d u R h ô n e où l 'on recherche une e s p è c e différente d'alose. Sur les bass ins du Rh in , de la Se ine et d e la Vi la ine, on cap tu re seulement l 'anguil le.

Les effectifs d e p ê c h e u r s

Le Tableau III p résen te s e l o n le d é c o u p a g e en sec teu r le p lus adap té en regard du Tableau I, le récapitulat i f d e s d o n n é e s d ispon ib les les p lus récentes sur les effectifs de pêcheurs, par ca tégor ies : m a r i n s - p ê c h e u r s p ro fess ionne ls , pêcheu rs pro fess ionnels en eau douce, pêcheurs non -p ro fess ionne ls mar i t imes , p ê c h e u r s non-pro fess ionne ls f luv iaux, pêcheurs aux l ignes.

Le total des p ê c h e u r s p ro fess ionne ls f luv iaux par sec teu r co r respond aux chif f res produits par C H A M P I O N (1999) pour l 'année de ré fé rence 1997 auxque l s s 'a joute celui de BOISNEAU (com. pers.) pou r ia Sèv re -N io r ta i se en 1998 . Le total des mar ins -pêcheurs sur la période 1989 - 1997 es t o b t e n u pour c h a q u e sec teu r en re tenant soi t l 'effectif le p lus actuel qui englobe t ous les p ê c h e u r s (Loi re ava l , G i ronde , Adour ) , soit le seu l effectif disponible (Rhône, S o m m e et N o r d Se ine , B a s s e - N o r m a n d i e et Bre tagne , Vi la ine, V ie -Lay-Sèvre Niortaise, C h a r e n t e - S e u d r e , cana l d e Lège) .

Les chiffres d e C A S T E L N A U D et B A B I N (1992) pe rme t ten t de consta ter l 'évolut ion des effectifs d e p ro fess ionne l s f l u v i aux en t re 1 9 8 9 e t 1 9 9 7 : ceux -c i a u g m e n t e n t légèrement sur le R h ô n e , la S a ô n e et le D o u b s , le Rh in et la D o r d o g n e moyenne , ma is diminuent par tout a i l leurs, c 'es t -à-d i re d a n s les par t ies b a s s e s d e s f leuves (zones mixtes) et dans les part ies a m o n t du fait d 'une nécess i té de p lus fo r te pro fess ionna l isa t ion diff ici le à assumer par les p ê c h e u r s ( C H A M P I O N , 1999) , d 'ar rê ts pour c a u s e d e rentabi l i té insuffisante ou de dépa r t à la retra i te. Cec i est par t i cu l iè rement vra i pour le bass in de l'Adour qui pe rd à l 'aval d e s p ê c h e u r s mono -spéc i f i ques d e c ivel le, le bass in d e la Garonne qui perd des p ê c h e u r s à l 'aval et à l 'amont (p lus a u c u n pro fess ionnel en Haute Garonne et Tarn) et pou r le bass in d e la Lo i re qu i pe rd d e s p ê c h e u r s à l 'aval et à l 'amont (plus aucun pro fess ionne l en P u y d e Dôme) a ins i qu 'au lac d e Grand -L ieu .

On abouti t a ins i à u n to ta l d e 1 4 1 3 p ro fess ionne ls don t 4 4 8 pro fess ionne ls en eau douce et 965 mar ins -pêcheu rs . C e de rn ie r chi f f re est à rapprocher du n o m b r e de l icences dépêche aux m ig ra teurs dé l i v rées par la C I P E qui étai t de 961 en 1997 ( G U E R N A L E C , com. pers.). Les or ig ines d i ve rses et le d é c a l a g e d a n s le t e m p s des chi f f res d e not re évaluation suff isent à exp l iquer la l égè re d i f fé rence cons ta tée . Ma is il y a auss i des incertitudes entre la dé l i v rance de l i cences et les pra t iques réel les ; par exemple,_ les Pêcheurs d'angui l le e n mer cô t iè re ne p rennen t pas fo rcément de l icence. A U B R U N (198b) et DESAUNAY et A U B R U N (1988) en d é n o m b r a i e n t env i ron 88 e n 1986 .

Il est diff ici le d e rappor te r c e s ef fect i fs à c h a q u e espèce c ib le. Cependan t , la majorité de ces pêcheu rs cap tu ren t d e s angu i l les aux d i f férents s tades . C o m p t e tenu des seules évaluations ac tua l i sées d e l 'effort d e p ê c h e nomina l que nous possédons , c 'est -à-jjre celles e f fec tuées su r la G i r o n d e ( C A S T E L N A U D et al., 1999) et sur l 'Adour i ROUZET ef al., 1998) nous re t iendrons pour l 'année de ré férence 1997 , les chi f f res suivants :

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Bull. Fr. Pêche Piscic. (2000) 357/358 : 439-460 — 4 5 0 —

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Bull. Fr. Pêche Piscic. (2000) 357/358 :439-460 — 451 —

- la civelle est r eche rchée par 3 0 0 p ro fess ionne ls f luv iaux et 9 3 0 mar ins -pêcheurs environ ; l 'anguille séden ta i re ou d 'ava la ison est r eche rchée par 2 2 0 profess ionnels fluviaux dont 150 pèchen t auss i la c ive l le et 110 mar i ns -pêcheu rs env i ron qui pèchent pratiquement tous auss i la c ive l le ; l 'angui l le t ous s t a d e s con fondus mob i l i se 1 3 0 0 professionnels env i ron ;

- les aloses v ra ie et fe in te son t r eche rchées essen t ie l l emen t sur les bass ins de la Loire, de la Garonne , d e l 'Adour, d u R h ô n e et de la Cha ren te , et peuven t concerne r environ 150 pro fess ionne ls f l uv iaux e t 130 m a r i n s - p ê c h e u r s ;

- la lamproie ma r i ne a b s e n t e d u R h ô n e , peu t c o n c e r n e r un effectif un p e u mo indre de pêcheurs profess ionnels , soi t 2 6 0 env i ron ;

- les sa lmonidés pour ra ien t c o n c e r n e r une c i nquan ta ine d e pêcheu rs profess ionnels ou plus avec les cap tu res acc iden te l l es .

A titre de c o m p a r a i s o n , B A B I N (1993) d é n o m b r a i t en 1989 pa rm i les profess ionnels fluviaux, 237 pêcheurs de c ive l les , 2 4 0 pêcheu rs d 'angui l le , 186 pêcheurs de lampro ie marine, 178 pêcheurs d 'a lose v ra ie , 5 3 p ê c h e u r s de s a u m o n .

On aboutit au Tab leau III à un tota l d e 1 4 2 3 pêcheu rs non-pro fess ionne ls mar i t imes à pied, 7 536 pêcheurs non -p ro fess ionne l s f luv iaux à p ied ou en ba teau , 2 974 pêcheurs aux lignes de s a u m o n et 2 0 3 0 p ê c h e u r s aux l ignes d e t ru i te de mer.

Nous n'avons a u c u n e in fo rmat ion sur les pêcheu rs non-pro fess ionne ls mar i t imes qui recherchent l 'anguil le sub -adu l te et éven tue l l emen t d 'au t res e s p è c e s d 'amphiha l ins . Cet te catégorie de pêcheurs n 'étant p a s assu je t t i s à un rég ime de l icence de pêche pour exercer, leur dénombrement s 'avère dif f ici le et c 'est pourquo i nous rappor tons les seuls effecti fs estimés pour la pêche d e la c ive l le d a n s C A S T E L N A U D et al. (1994) .

Les effectifs de p ê c h e u r s non-p ro fess ionne ls f luv iaux co r responden t à d e s pêcheurs qui recherchent de façon a v é r é e d e s e s p è c e s amph iha l i nes d a n s les dépa r temen ts côt iers et de façon probable au m o i n s l 'angui l le sub-adu l te d a n s les au t res dépa r temen ts (Figure 1). Dans les d é p a r t e m e n t s cô t ie rs le n o m b r e de pêcheu rs et la var ié té des l icences attribuées témoignent d e l ' impor tance d e ces pêches . Par exemp le d a n s le dépa r t emen t de la Gironde qui concen t re le p lus g r a n d n o m b r e de pêcheu rs non-pro fess ionne ls f luv iaux à pied ou en ba teau , o n d é n o m b r e e n 1997 sur les seu les zones mix tes de Garonne -Dordogne - Isle, p rès d e 2 0 0 p ê c h e u r s avec une l i cence fi let amateu r de 60 m, 4 7 6 pêcheurs avec une l icence pet i te p ê c h e a m a t e u r ou angui l le amateur , 116 pêcheurs avec une licence tamis c ivel le a m a t e u r et p rès d e 1 4 0 0 pêcheu rs avec une l icence carre let amateur.

Les 7 536 p ê c h e u r s non -p ro fess ionne l s f luv iaux d é n o m b r é s ™J^U ™j^6

englobent les pêcheurs non -p ro fess ionne ls f luv iaux de civelle don t (effect i f avait exe estimé à 1 250 en 1989 par C A S T E L N A U D état. (1994) .

Les pêcheurs d e loisir a u x l ignes p e u v e n t ce r t a i nemen t pêcher à ^ W s l e s a u m o n et la truite de mer d a n s ce r ta ins sec teurs . Ma i s c o m m e n ° u % n ° ^ d'information à ce sujet , n o u s cons idé re rons q u e la s o m m e des effecti fs d e> P « ^ ^ J lignes de saumon et d e s p ê c h e u r s aux l ignes de t ru i te de mer représente e n 1 f 7 ' ^ e c t J total officiel des pêcheu rs a u x l ignes d e sa lmon idés , soi t 5 004 . A ces P ^ 5 « u * * f ^ ® * salmonidés s 'a joutent les p ê c h e u r s a u x l ignes d 'a lose en Do rdogne , G i a rwne Gave« d'Oloron et de Mauléon, R h ô n e et A r d è c h e et su r tou t les pécheu rs aux lignes d angui l le , dont i

e nombre est i nconnu m a i s s a n s dou te non nég l igeab le .

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Les product ions

Le Tableau IV p résen te les d i f fé ren tes d o n n é e s d e p roduc t ion d ispon ib les sur la période 1989 - 1997 pour les p r inc ipa les e s p è c e s d 'amph iha l i ns et cec i par secteur, se lon le même découpage q u e pour les ef fect i fs d e p ê c h e u r s au Tab leau III . Pour c h a q u e espèce et c h a q u e s e c t e u r o n a cho is i la d o n n é e d e c a p t u r e qu i para î t la p lus représentative : par e x e m p l e la cap tu re m o y e n n e pour la G i r o n d e et pour l 'Adour, ou b ien la donnée de cap tu re m in ima le d e C A S T E L N A U D et al. (1994) pour la c ivel le du fait de la tendance décro issante o b s e r v é e a u n i veau na t iona l .

La product ion d 'a lose fe in te a é té rappo r tée pour la C h a r e n t e et le R h ô n e dans la colonne Alose du Tab leau IV d u fait q u e les cap tu res y ont é té es t imées ( L E C O R R E , 1999 ; BABIN, 1993). Cel le de G i r onde , d e lo in la p lus impor tan te , peu t var ier de 20 à 50 tonnes . Elle n'est pas ind iquée du fait q u e s o n suiv i es t t rès a léa to i re ( C A S T E L N A U D et al., 1999). Cette production es t d e t ou tes f açons in fér ieure aux f luc tua t ions annue l les autour de la moyenne de cel le de l 'a lose v ra ie . La p roduc t ion de lampro ie f luviat i le l imi tée au bass in d e la Garonne ne doit rep résen te r q u e q u e l q u e s cen ta i nes d e k i l og rammes .

On obtient les ch i f f res su i van ts d e p roduc t i on e n t o n n a g e et en va leur pour l 'année de référence 1997 :

- c ive l le : 410 ,5 t o n n e s ,

410 ,5 mi l l ions d e f rancs , (pr ix m o y e n 1 0 0 0 F/kg) ;

- anguille s u b - a d u l t e : 3 0 2 t onnes ,

18,1 mi l l ions de f rancs , (pr ix m o y e n 6 0 F/kg) ;

- a loses : 581 t o n n e s ,

8,7 mi l l ions d e f rancs , (pr ix m o y e n 15 F/kg) ;

- lamproie m a r i n e : 140 t onnes ,

15,4 mi l l ions d e f rancs , (pr ix m o y e n 110 F/kg) ;

- saumon : 11,5 t o n n e s ,

1,4 mi l l ion d e f rancs , (pr ix m o y e n 120 F/kg) ;

- truite de m e r : 2 ,8 t o n n e s ,

0,2 mi l l ion d e f rancs , (pr ix m o y e n 7 0 F/kg) ;

- mulet : 2 4 6 t o n n e s ,

1,7 mi l l ion d e f rancs , (pr ix m o y e n 7 F/kg) ;

- flet : 57,5 t onnes ,

5,7 mi l l ions d e f rancs , (pr ix m o y e n 10 F/kg) ;

soit une p roduc t ion to ta le en po ids de 1 751 ,5 t onnes (ar rond ies à 1 7 5 0 tonnes) Pour une valeur de 4 6 1 , 7 mi l l ions d e f rancs (ar rond is à 4 6 2 mi l l ions de f rancs) . La F igure 3 compare ces p roduc t ions par e s p è c e s o u g roupes d 'espèces .

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300

581 • mill ions de francs ^ ; , : r

410,5 410,5

302

18,1 I

303,5

140

15,4 14,3 1,6

angui l le lampro ie sa lmonidés

Figure 3 Production en tonnage et en valeur des principales espèces amphihalines dans les fleuves français.

Figure 3 Production and value of the main migratory species fished in french rivers.

On voit que le chiffre d'affaires pour certaines espèces est réalisé dans quelques bassins seulement : Gironde pour l'alose, Loire et Gironde pour la lamproie, Normandie, Bre tagne , Adour pour les salmonidés. Les productions sont beaucoup plus disséminées pour I anguille, tous stades confondus, ce qui est conforme à la répartition des pêches et des pécheurs (Tableaux I et III ; Figures 1 et 2).

Il faut noter que comme pour les salmonidés, la production des pêcheurs autres que professionnels a été prise en compte pour les autres espèces lorsque cela a été possible. Ceci est le cas pour la civelle dans l'ensemble des zones de pêche (CASTELNAUD étal 1994), pour l'alose vraie, l'anguille et la lamproie marine en Gironde (CASTELNAUD et ai, 1999). De ce fait, pour la civelle, les aloses et la lamproie marine les chiffres représentent pratiquement tou te la production nationale. Par contre, cela est moins sûr pour l'anguille sub-adulte qui peut être pêchée par de nombreux pêcheurs non-professionnels aux filets et aux engins et par des pêcheurs aux lignes.

Ceci est moins sûr aussi pour les salmonidés qui ont la particularité d'être

spécialement recherchés par les pêcheurs aux lignes, mais aussi semble-t-il par des pécheurs amateurs aux filets et aux engins. Comme pour les autres espèces, les estimations de captures son t entachées d'incertitudes, ce qui est confirmé par les taux* déclarations des captures de saumon indiqués par PORCHER (1998) et les t a u x de

declarations de captures de truite de mer discutés par FOURNEL et al (1998). D'après

cet auteur, sur la rivière atelier la Bresle, près de 80 truites de mer non-déclarées ont été capturées a la ligne en 1997 pour 37 déclarées et 250 à 300 truites de mer non-déc larées

ont ete capturées par les pêcheurs à pied au filet à proximité de l'embouchure ; les c a p t u r e s

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de la pêche pro fess ionnel le et non -p ro fess ionne l l e e n ba teau son t i nconnues ( F O U R N E L et al. 1998). De te l les c a p t u r e s (acc iden te l les ou d i r igées) son t ce r ta inemen t réa l isées par des pêcheurs aux f i lets et eng ins d a n s d 'au t res bass ins , en G i r o n d e - G a r o n n e - D o r d o g n e par exemple. Les cap tu res rée l les to ta les d e s a l m o n i d é s son t es t imées à 4 0 0 0 par E U Z E N A T (com. pers.).

Si l'on s 'en t ient a u x ch i f f res d e cap tu res réper to r iés , o n cons ta te q u e le po ids des captures des pêcheurs a u x l ignes est éva luée à 4 ,2 t o n n e s pour le s a u m o n et 1,2 t onne pour la truite de mer. Pour pouvo i r es t imer un ch i f f re d 'af fa i res d e la p ê c h e des amphihalins, nous a v o n s pr is le par t i de ca lcu le r un chi f f re d 'af fa i res co r respondan t à la production totale de s a l m o n i d é s à par t i r du seu l pr ix d e ven te ex is tant . C e cho ix peu t êt re contesté. Certains d é f e n s e u r s d e s s a l m o n i d é s par exemp le , a rguen t du fait q u e la va leur du poisson noble p é c h é à la l igne es t ne t t emen t p lus impo r tan te q u e ce l le occas ionnée par la pêche p r o f e s s i o n n e l l e . M a i s d e t o u t e s f a ç o n s , m ê m e s i le ch i f f re d 'a f fa i res correspondant aux s a l m o n i d é s es t sous -éva lué , il ne rep résen te qu ' un fa ib le pourcen tage du chiffre d'affaires de la p ê c h e d e l ' ensemble d e s e s p è c e s amph iha l i nes qui est d o m i n é par l'espèce angui l le, s p é c i a l e m e n t le s t ade c ivel le qu i e n dé te rm ine à lui seu l 89 %.

Tableau V Comparaison e n va leur d e la c ive l le d 'angu i l l e a u x a u t r e s e s p è c e s d u Gol fe d e Gascogne en 1 9 8 1 , 1 9 8 9 et 1 9 9 7 .

Table V Comparison of t h e v a l u e of g l a s s ee l a n d o thers s p e c i e s in t h e Bay of B iscay in 1981,1989 a n d 1 9 9 7 .

_ 1981 Classement Espèce Quantité en t Valeur MF 1 Merlu 9 301 154,7

2 Langoustine 5 872 118,4

3 Sole 2324 82,9

4 Civelle 1000 76,0

=—-1989 1 Merlu 13 857 320

2 Sole 4 377 241

3 Civelle 520 208

(17) (Civelle) (61) (14)

1 Civelle 410,5 410,5

2 Sole 3 977 247

' — . 3 Merlu 7 233 167

4 Anchois 11608 133

5 Langoustine 2 786 124

19ai.

(6) (Civelle) (90,4) (113,5)

^ u u l a z u l i l e u i r u q u e l o i r i v i n o u \ i » o o ; .

années de l'état statistique CRTS (GRANDPIERRE, corn. pers.). uonnees de l'état statistique CRTS (GRANDPIERRE, com. pers.). i Q Q V 6 a u c l a s s e m e n t suite à la valeur corrigée par le Groupe Evaluation des stocks de l'ISTPM pour 1981, par CASTELNAUD et al. (1994) pour 1989 et par le présent travail pour 1997. bassement originel et valeur dans l'état statistique du CRTS (GRANDPIERRE, corn. pers.).

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E n 1 9 8 1 , la va leur co r r igée d e ia c ivel le ( I S T P M , 1983) essent ie l lement produite sur la f açade a t lant ique (Tableau IV) p laçai t ce l le-c i au 4 e rang d e s ressources du Golfe de G a s c o g n e ap rès le me r l u , la langous t ine et la so le (Tab leau V) ; e n 1989, avec 520 tonnes et une va leur de 208 MF, cel le-c i remonta i t à la 3 e p lace, ap rès le mer lu et la sole. En 1997 , avec u n e produc t ion es t imée à 410 ,5 t o n n e s et u n e va leur assoc iée de 410,5 MF, la c ivel le passe e n tê te avec u n e va leur 1,66 fo is supé r ieu re à ce l le de la sole, li est à noter qu ' en 1989 , le C R T S , sur la base d e s déc la ra t ions d e cap tu res des marins-pêcheurs, p laçai t la c ivel le e n 17 B pos i t ion et e n 1997 , e n 5 e pos i t ion .

Dans l 'état s ta t is t ique 1997 , on s 'aperço i t q u e la p roduc t ion de civelle déclarée est p resque c inq fo is in fér ieure à ce l le que n o u s avons es t imée . En fait, les statistiques du C R T S prennent en c o m p t e un iquemen t la p ê c h e des mar ins -pêcheurs ; les 90 tonnes d é c l a r é e s s o n t d o n c à c o m p a r e r à la p r o d u c t i o n e s t i m é e d e s marins-pêcheuss un iquemen t , soit 260 t onnes , chi f f re qu i rejoint les éva lua t ions récentes de 2 à 300 tonnes d e la C I P E ( G U E R N A L E C 1998 , com. pers.). Le rappor t en t re product ion déclarée et p roduc t ion es t imée n'est p lus de 1 à 5, ma is de 1 à 3. N o u s ne pouvons connaître le taux d e sous-déc la ra t ion pour c h a q u e e s p è c e ma is o n peut pense r qu' i l est beaucoup plis impor tan t pour la c ivel le q u e pour les au t res espèces . II faudra i t que ce taux soit d'au m o i n s 4 0 % pour la so le af in qu 'e l le c o n s e r v e sa Ve p lace théo r i que .

L'anguil le a u s t ade sub-adu l te , avec une p roduc t ion es t imée de 302 tonnes et tu chi f f re d 'af fa i res de 18,1 MF, remon te d a n s ce t état s ta t is t ique d e la 4 6 e place à la 17* p lace ent re le cé teau et le l ieu j aune . S i l 'on a jou te la va leur d e cet te production d'anguifc sub -adu l te à la va leur d e la p roduc t ion de la c ivel le pou r cons idé re r l 'espèce anguHtetoœ s tades con fondus , on obt ient 4 2 8 , 6 MF, c e qu i con fo r te s a suprémat ie par rapport aœ ressources ha l ieu t iques du gol fe de G a s c o g n e et à l 'ensemble des espèces amphihafas pu isqu 'e l le rep résen te a lors 93 % du chi f f re d 'af fa i res to ta l .

Ma is cet te sup réma t i e qu i repose su r le chi f f re d 'af fa i res de ia pêche d'un atewnesl a l é a t o i r e et pa r vo i e d e c o n s é q u e n c e la ren tab i l i t é d e s en t rep r i ses de pêclte p ro fess ionne l le basée essen t ie l l emen t sur les e s p è c e s amph iha l i nes , pourrait être mise ai cause . En effet, la par t de la pêche d e la c ivel le rep résen te en 1997 plus de 5 0 % * chi f f re d 'af fa i res tota l pour les pêcheu rs pro fess ionne ls f luv iaux e n Gi ronde et en Ateair d 'ap rès C H A M P I O N (1999) , p lus d e 7 0 % d u chi f f re d 'af fa i res des marins-pêcheurs m A d o u r d 'après P R O U Z E T et al., (1998) et une par t c e r t a i n e m e n t prépondérante ducfcifc d 'af fa i res d e s que lques 7 0 0 mar i ns -pêcheu rs qui font ia sa i son de civelle dans Ite e m b o u c h u r e s et les es tua i res et qu i pèchen t les e s p è c e s mar i nes pour le reste dutemps-

II fau t a u s s i r e m a r q u e r q u e la m o b i l i s a t i o n d e la ma jo r i t é des p ê c t a » pro fess ionne ls mar i t imes et f luv iaux sur la p ê c h e d e ia c ivel le p e r m e t aux autres df'awiirfe terra in p lus l ibre pou r pra t iquer d 'autres t ypes d e pêche c o m m e cel le de la tapne mar ine , de l 'angui l le sub-adu l te , de la crevet te et d e rentabi l iser leur entreprise à part i r* ces pêches , ce qu ' i ls ne pour ra ient fa i re si la concu r rence devenai t impor tante, du fait Ane réduc t ion de la p ê c h e de la c ivel le et d 'une reconvers ion des pêcheurs .

C O N C L U S I O N

A M N H I H Î I ! , . / W l S é U n b , , a n s°e^éeonûmlqu© de la pêche des espà» P n̂A r̂̂ l e ! l e i J v e 8 irm^m à la fin d e s années 1990, plus exactement ttoZ nnL !t^T6 1 « ? 9 L a V e f d e S d 0 n n é e s é P a r s e s « * ™ « la période 1 9 8 9 - 1 »

h , ? H , l T r ° T m f § l , m l t é s * e e t t e P â r t i e *>» «aux Intérieures que consiste* m i l S l m e î l t < V i a U X / a r 8 0 U C l d e e o h ê < ^ ^ du fait que les informations ommm^ les lagunes méditerranéenne! 8 0 n t difficiles d'aeeès ou font défaut pendant cette pësi<*-

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Dans le chiffre d 'af fa i res d e la f i l ière p ê c h e d e s e s p è c e s amph iha l i nes n o u s avons mon t ré la place secondai re d e s s a l m o n i d é s et la p l ace s t ra tég ique d e l 'espèce angu i l le , spécialement du s tade c ive l le don t la va leur é c o n o m i q u e es t hyper t roph iée par les prix pratiqués depuis que lques a n n é e s .

Assurément, ce son t d ' abo rd les emp lo i s et les revenus q u e génèren t les act iv i tés de pêche commerc ia le et d e loisir qu i dé te rm inen t le p lus , ac tue l lement , l ' impor tance sociale et économique d e s e s p è c e s amph iha l i nes . C 'es t d 'a i l leurs sur la va lor isat ion actuelle ou potent iel le d e ces e s p è c e s par la p ê c h e q u e l 'on s 'appu ie pour just i f ier les plans et actions de res taura t ion et pou r s ' oppose r à l ' implantat ion de projets industr ie ls o u obtenir une l imitat ion d e s impac ts . Ma i s ce t te va lo r isa t ion es t su je t te à con t roverse ; des conflits d'intérêt ex is tent et d e s p r o b l è m e s d e pa r t age d e c e s ressources nature l les renouvelables se posen t .

Du fait des par t icu lar i tés , d e l 'or ig inal i té et d e la comp lex i té de leurs cyc les biologiques, de leurs qua l i t és es thé t i ques o u d e leur é t range té , d e leurs qua l i tés gastronomiques, les e s p è c e s a m p h i h a l i n e s on t u n e va leu r s y m b o l i q u e , cu l tu re l le , patrimoniale qui s 'a jou te à leur in térêt soc ia l et é c o n o m i q u e .

La gestion de c e s e s p è c e s peu t pe rme t t re d 'env isager un redép lo iemen t d e l 'activité de la pêche pro fess ionnel le , c e p e n d a n t qu 'e l le se ra l imi tée par le pr inc ipe de p récau t ion , par une redistr ibution en t re les d i f fé rents ut i l isateurs et d e nouve l les af fectat ions des stocks. La restaurat ion poss ib le et la p ê c h e potent ie l le d a n s le fu tur d 'une espèce amphihaline s u p p l é m e n t a i r e , l ' es tu rgeon Acipenser sturio d o n n e à la F rance une responsabilité acc rue d a n s la b io -conserva t ion au n iveau e u r o p é e n ; la France est dé jà , en effet, le seul pays d 'Eu rope d e l 'Ouest à dé ten i r d e s popu la t ions d 'espèces amph iha l i nes autres que l 'angui l le e t les s a l m o n i d é s à un n iveau su f f i sant pou r permet t re une exploitation par pêche .

Les suivis s ta t i s t iques of f ic ie ls , l ancés au n iveau na t iona l , devra ient permet t re à l'avenir d'établir d e s b i lans pé r i od iques et d 'ent rer d a n s le x x e s ièc le avec les out i ls indispensables à la ges t i on d e s e s p è c e s amph iha l i nes . O n ne peu t pré juger d e leur efficacité, qui sera à la m e s u r e d e s m o y e n s consen t i s et des m é t h o d e s app l iquées , maïs malgré l 'optimisme ind i spensab le af f iché par ses p romo teu rs , il faudra sans doute q u e passe une généra t ion d e p ê c h e u r s pour obten i r des résu l ta ts f iab les, réal is tes et représentatifs, c o m p t e t enu d ' une par t , d u travai l à réal iser pour obten i r une b o n n e couverture de la p ê c h e p ro fess ionne l le e t non-p ro fess ionne l le et d 'aut re par t du c l imat d e concurrence et de mé f i ance qu i règne à c a u s e de l'état apparen t des s tocks et d e s t e m p s * réponse des e s p è c e s a u x ac t ions de res taura t ion et de ges t ion , des restr ic t ions administratives et rég lemen ta i res a ins i q u e des en jeux f inanc iers .

REMERCIEMENTS

Je suis t rès redevab le à Dav id B A R B I E R et à Phi l ippe C A M O I N pour leur a ide dans «a réalisation des Tab leaux , F igu res et dan§ Sa mis® on f o rme du tex te .

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Page 21: LOCALISATION DE LA PÊCHE, EFFECTIFS DE PÊCHEURS ET ... · bull. fr, pêche piscic. {2000} 357/358 : 439-460 439 localisation de la pÊche, effectifs de pÊcheurs et production des

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