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Revue trimestrielle éditée par la cellule de communication du vice rectorat des relations extérieures et des manifestations scientifiques Campus Hasnaoua I. Auditorium. Tel & Fax : 026 41 05 79 . Couriel : [email protected] Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou L'argumentation plausible en mathématiques. P 02 Le taux d’ouverture de l’économie Algérienne (de 1980 à 2005). P 16 اﻟﻤﻬﻨﻲ اﻟﺮﺿــﻰ ﻣﺤﺪدات. P 66 Patrimoine architectural et urbain des XIX éme et XX éme siècles en Algérie. P 34 ﺧﻠﺪون اﺑﻦ ﺣﺴﺐ اﻟﺘﻌﻠﻴﻢ ﻧﻘﺎﺋﺺ, ﻗﺒﻠﻪ ﻣﻦ اﻟﻤﻘﺘﺮﺣﺔاﻟﺤﻠﻮلو. P 70 De la phrase au texte : l’enseignement du français en Algérie. P 46 CampuS SOMMAIRE Tragedy in the Modern Age: The Case of Arthur Miller.P50

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Revue trimestrielle éditée par la cellule de communication du vice rectorat des relations extérieures et des manifestations scientifiques

Campus Hasnaoua I. Auditorium. Tel & Fax : 026 41 05 79 . Couriel : [email protected]

Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou

L'argumentation plausible en mathématiques. P 02

Le taux d’ouverture de l’économie Algérienne (de 1980 à 2005). P 16

P 66 . محددات الرضــى المهني

Patrimoine architectural et urbain des XIXéme et XXéme

siècles en Algérie. P 34

, نقائص التعليم حسب ابن خلدون.والحلول المقترحة من قبله P 70

De la phrase au texte : l’enseignement du français en Algérie. P 46

CampuS

SOMMAIRE

Tragedy in the Modern Age: The Case of Arthur

Miller.P50

Page 2: option sciences du langage

Edition : Cellule de communication. Vice Rectorat des relations extérieures de l’UMMTO

Directeur de la publication : Pr. Rabah Kahlouche, Recteur Responsable de la rédaction :

Pr Hocine Fellag ,Vice Recteur chargé des relations extérieures. Comité de Lecture :

Pr Mohamed Dahmani , Pr Tahar Taleb Pr Mohamed Morsli , Pr Salah Belaid, Pr Iddir Ahmed-Zaid Conception et réalisation : Djamila Mansour Adresse Campus : Hasnaoua I. Auditorium. Tel et Fax : 026 41 05 79/ 026 41 07 92 Couriel : [email protected]

L'argumentation plausible en mathématiques………………………………….… Nasser DOUAL

02

Le taux d’ouverture de l’économie Algérienne (de 1980 à 2005)…………….…... Yves NIZIGIYIMANA

16

Patrimoine architectural et urbain des XIXéme et XXéme siècles en Algérie……... Boussad AICHE, Farida CHERBI et Leila OUBOUZAR

34

De la phrase au texte : l’enseignement du français en Algérie…………………... Aldjia OUTALEB

46

Tragedy in the Modern Age: The Case of Arthur Miller…………………….…… Amar GUENDOUZI

50

..................................................……………………… محددات الرضــى المهني عبد النور أرزقــي

66

……………………………نقائص التعليم حسب ابن خلدون, والحلول المقترحة من قبله فتيحة حداد

70

Instructions aux auteurs………………………………………………….... 71

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Le Sens et la Mesure Chronique de Hocine FELLAG

Y a-t-il un lien entre Pluton et Platon ? A priori, rien. Pourtant, leurs parcours ont peut-être quelque chose de commun. Voyons cela de plus près. Pluton vient de subir un changement de statut. En effet, pendant très longtemps, cet astéroïde est considéré comme une planète, la neuvième de notre système solaire. Puis, les progrès de la science ont fait que de nouveaux corps célestes possédant des propriétés analogues à celles de Pluton ont été découverts. Des chercheurs exigèrent alors à ce qu’on accorde aussi à ces astéroïdes le statut de planètes. Pas question de deux poids deux mesures. L’union astronomique internationale ayant vu qu’il y avait trop de candidats a décidé de redéfinir ce que voulait dire planète et a classé Pluton dans la catégorie des planètes dites naines. Actuellement, cette décision continue à être contestée par une partie de ces scientifiques mais ils la respectent et l’acceptent tout en espérant la changer en 2009. En un mot, Pluton a été déclassée car elle n’a apparemment aucune influence sur le système solaire. Le philosophe Platon dont les idées ne sont pas nécessairement partagées par les philosophes a eu pour premier mérite de nous révéler l’extraordinaire philosophie de Socrate, son maître, qui n’écrivait pas car c’était sur les places publiques qu’il diffusait ses idées. Celui-ci manifestait un courage qui s'alliait à une maîtrise de soi en toute circonstance car il ne s’est jamais emporté et a toujours supporté avec flegme injures ou critiques. Le second mérite, et pas des moindres, de Platon a été sa contribution au rayonnement de la science. En effet, Platon est souvent considéré par un grand nombre d’auteurs comme le véritable inventeur de l’université. Issu d’une famille noble, Platon a suivi pendant huit ans les enseignements de Socrate et a été affecté par la perte cruelle de ce dernier quand il a bu la ciguë suite à sa condamnation à mort par un tribunal Athénien. Dans sa vie mouvementée, Platon a été contraint à l’exil et vendu en esclave. C’était un de ses amis qui l’a reconnu et l’a racheté. En revenant à Athènes, il acheta un gymnase et un parc pour y fonder l’académie, première école organisée comme une université avec son statut, son règlement, des logements pour étudiants, des salles de conférences, un musée et une bibliothèque. On y enseignait la littérature, les mathématiques et même la musique. Il a écrit sur le fronton de cette école:« Nul n’entre ici s’il n’est géomètre ». Ceci ne voulait pas

dire qu’il fallait être un spécialiste en géométrie pour y entrer mais il exigeait que l’on ait au moins des capacités d’abstraction pour participer aux débats du niveau de cette école. Aujourd’hui, l’université doit être

en mesure d’avoir un impact réel sur son environnement par ses travaux et par les générations qu’elle est sensée former. L’université est condamnée à concevoir sa vision futuriste avec la création de formations nouvelles en parallèle avec les celles qui sont à la base. Pour pouvoir avancer, comme le disait Platon, il faudrait parfois formuler des idées fortes pour

inspirer la critique à condition que celle-ci soit mesurée et sensée. L’interdisciplinarité s’impose de plus en plus et elle est à elle seule un vrai programme. Nous sommes à l’ère du multimédia. Beaucoup disent que les

vieilles sciences semblent ne pas faire recette. Pourtant, celles-ci sont cachées dans le téléphone gadget, les

médicaments ou les transports. A force de ne pas les voir, on finit presque par les oublier. Dans l’espace universitaire, tous les gestes quotidiens doivent révéler le respect du caractère spécifique de l’université. Par exemple, dans une bibliothèque, respecter le livre et la science est synonyme de respect

du silence et de la réflexion. En tant que scientifiques, on doit toujours se donner l’opportunité de revenir sur ce que nous faisons pour en cerner l’unité et élever notre savoir au statut d’une expérience à partager. L’ouverture aux autres est un vrai signe de confiance en soi. L’université est le lieu par excellence qui doit s’inscrire dans une vraie dynamique de recherche de sens et de partage du savoir. Elle doit réfléchir aussi bien sur elle-même que sur ce qui l’entoure. Le

train du développement est en train de passer. Il faut, soit le prendre et y trouver une place en l’adaptant aux besoins des générations montantes, soit se condamner à nager dans les ruisseaux pendant que les grandes institutions naviguent dans le fleuve du savoir. L’adaptation n’est jamais un renoncement à la pensée. Mais, quelle que soit l’option choisie, si une université ne peut pas suivre le rythme de l’explosion scientifique fulgurante que connaît le monde actuel, alors elle aura très peu d’influence sur sa société et sera peut-être condamnée à subir un sort analogue à celui de Pluton dans le système solaire.

Hocine Fellag

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L'argumentation plausible en mathématiques

Nasser DOUAL Département de Mathématiques, Faculté des Sciences, UMMTO

1. Introduction

e qui caractérise les mathématiques des autres sciences est l'usage systématique du raisonnement déductif en tant que moyen de preuve. La déduction est la méthode de raisonnement par laquelle on infère à partir d'un principe ou d'une

hypothèse toutes les conséquences qui en découlent. Dans une déduction, la conclusion est strictement une conséquence des prémisses, à l'inverse de l'induction où la conclusion n'est pas contenue dans les prémisses. Descartes précisera que la déduction prend appui sur une certitude pour accéder à une autre, alors que dans l'intuition, par exemple, une évidence est immédiatement présente à l'esprit.

Les grecs possédaient dans leur mythologie deux déesses dédiées à « l'intelligence » ([11]). La première s'appelait Métis et représentait la ruse, l'intelligence pratique et elle était consacrée par exemple aux navigateurs dont l'expérience et l'intuition leur permettaient de se tirer d'affaires dans les situations difficiles. Elle représentait généralement des capacités difficiles à saisir d'une pensée susceptible de s'adapter à des problèmes peu formalisables, à des décisions instinctives plutôt qu'à des déductions véritablement rigoureuses. La seconde déesse Athéna personnifie une intelligence plus ''technique''. Elle correspond de son côté à une forme de pensée moins intuitive et plus formelle que celle rattachée classiquement à Métis.

En logique traditionnelle, la déduction conclut nécessairement du vrai au vrai, alors que l'argumentation plausible (induction, intuition, analogie, simulation, ...) ne conclut que du vrai au probable ou au vraisemblable. Ce dernier type de raisonnement ne peut donc être utilisé en tant que moyen de justification dans une démonstration mathématique. Cependant, à l'université, les étudiants utilisent souvent l'induction, l'analogie,... pour valider une proposition mathématique. Ce constat nous a fait sentir la nécessité d'expliciter le rôle de ces types de raisonnement dans l'activité mathématique et d'expliquer dans quel cadre ils peuvent être présentés dans l'enseignement des mathématiques. 2. La conjecture dans l'activité mathématique

L'activité mathématique consiste essentiellement à résoudre des problèmes de mathématiques, c'est-à-dire, la recherche de réponses à des questions ouvertes. En général, face à un problème ouvert, le mathématicien se livre parfois à des calculs, des tâtonnements, des expériences, puis à partir des données accumulées, il émet une ou plusieurs conjectures qui semblent raisonnables. Arrivé-là, il tente d'apporter la preuve de la véracité de cette conjecture. S'il n'y arrive pas, il tente d'améliorer sa connaissance du problème pour émettre une nouvelle conjecture plus précise qu'il espère ''démontrable''.

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A chaque stade, la démarche est dialectique: calculs-observations; observations-conjectures; conjectures-preuve; preuve-contre-exemple; contre-exemple-nouvelle conjecture,.... On retrouve les trois dialectiques que G. Brousseau appelle: dialectique de l'action, dialectique de la formulation, dialectique de la validation ([3]).

Une nouvelle découverte est presque toujours, du moins au début, une affaire de pure conviction; par la suite, bien entendu, quand on a constaté la réalité de ce qu'on ''sentait'', il faut trouver une justification logique qui puisse satisfaire les critiques les plus difficiles : la démonstration.

En bref, on peut donc distinguer deux phases distinctes dans la stratégie de résolution, la première consiste à ''pronostiquer'' la conclusion et la seconde, à essayer de démontrer la supposition émise. R. Blanché ([2]) les résume à l'aide des deux verbes « trouver-prouver »: l'un n'est pas moins indispensable que l'autre à la science, qui requiert l'esprit d'aventure autant que l'esprit de rigueur. Polya ([13]) de son côté, écrit : « Les mathématiques achevées, présentées sous une forme définitive, paraissent purement déductives et ne comportant que des preuves. Mais les mathématiques en gestation ressemblent à toute autre connaissance humaine au même stade de développement. Vous devez deviner un théorème avant de le démontrer; vous devez deviner le principe général de la démonstration avant d'entrer dans les détails... »

Dans l'évaluation, ainsi d'ailleurs que dans l'enseignement des mathématiques, le verbe ''conjecturer'' est quasiment tabou alors que dans la recherche mathématique , c'est presque la règle que de '' conjecturer d'abord et de démontrer ensuite''.

Eclairons ce qui précède d'un exemple emprunté à l'histoire des mathématiques ([5]).

Beaucoup des premiers travaux du mathématicien allemand Gauss (1777-1855) sont dus à son habitude de faire des calculs et d'observer les résultats comme c'est le cas de dans sa recherche de loi de distribution des nombres premiers.

Lorsqu'on examine une liste de nombres premiers, on remarque que leur distribution est très

irrégulière. Il n'existe par exemple aucun nombre premier entre 114 et 126, alors qu'il y en a cinq entre 97 et 109. Aucun ordre ne semble les régir. Est-ce vraiment le cas, ou bien existe-t-il un ordre subtil qu'une étude approfondie pourrait révéler ? C'est l'une des principales questions que les mathématiciens se sont posées à propos des nombres premiers, et à laquelle les réponses ne sont à ce jour que partielles.

La raréfaction des nombres premiers est une propriété assez bien comprise aujourd'hui. On désigne par π(x) le nombre de nombres premiers ne dépassant pas x. A défaut de trouver la valeur exacte de π(x) pour un x donné, le problème demeure toujours ouvert , les mathématiciens essayent de comparer cette fonction à d'autres qu'ils connaissaient déjà.

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Dès 1798, en examinant des tables étendues de valeurs de π(x), obtenues par lui-même et et par d'autres, le mathématicien allemand Gauss affirmait avoir observé que les valeurs de la fonction π(x) étaient approximativement celles de la fonction x/log x, particulièrement pour x assez grand. D'où la conjecture de Gauss:

1log).(lim =∞→ xxxx π

Le tableau 1 met en évidence qu'en passant d'une puissance de 10 à la suivante, la quantité x/π(x) augmente approximativement de 2.3 (≅log 10), or ceci n'apparaît clairement que pour x supérieur à 10000 et laisse entrevoir la quantité énorme de calculs auxquels Gauss dut se livrer et son ingéniosité pour conjecturer un tel résultat.

x π(x) x/π(x) log x 10 4 2.5 2.3 100 25 4.0 4.6 1000 168 6.0 6.9 10000 1229 8.1 9.2 100000 9592 10.4 11.5 1000000 78498 12.7 13.8 10000000 664579 15.0 16.1

Tableau 1. La conjecture de Gauss est appelée aujourd'hui: le théorème des nombres premiers. Le théorème des

nombres premiers a pour conséquence la loi de raréfaction des nombres premiers: 0)(lim =∞→ nn

La densité des nombres premiers tend vers zéro ''à l'infini''. En quelque sorte lorsque l'on avance vers les entiers de plus en plus grands, les nombres premiers se font de plus en plus rares bien qu'il y en ait toujours une infinité.

n π(n) π(n)/n 10 4 0.40 100 25 0.40

1000000 78498 0.079 1000000000 50847534 0.051

Tableau 2 Le tableau 2 montre que sur les cent premiers nombres entiers, 40% sont premiers et ce taux

diminue à 5% pour les nombres compris entre un et un milliard. On peut remarquer en particulier l'importance que joue l'observation dans la formulation de

conjectures. L'observation est selon, C. Hermite (1822-1901), la source féconde de l'invention.

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De plus, les expériences successives que l'on tente permettent d'un point de vue logique tout au plus de montrer qu'une conjecture est fausse. En effet, bien que l'accumulation des résultats expérimentaux contribue à renforcer la conviction du mathématicien, néanmoins, ce dernier ne peut se contenter de vérifications expérimentales aussi convaincantes et nombreuses soient-elles. L'exemple suivant est à cet égard explicite: on considère la formule

1²1141 += λα (1) On se pose alors la question suivante: existe-t-il un nombre entier λ tel que le nombre α soit lui-même un entier?

L'expérimentation montre que pour toute valeur de λ inférieure à un milliard, α ne peut être un nombre entier. Peut-on alors se permettre d'affirmer avec certitude que le problème posé ne possède aucune solution ? Evidemment non, d'ailleurs la théorie de l'équation de Pell-Fermat appliquée à α²-1141λ²=1 nous apprend que (1) admet des solutions et que la ''taille'' de la plus petite solution dépend de la longueur de la période du développement en fraction continue de 1141 qui possède justement une période fort longue. En fait, la plus petite solution de l'équation (1) s'écrit :

b=30693385322765657197397208 soit un nombre de 26 chiffres. 2.1. « Pédagogie » de la conjecture

On appelle conclusion d'un problème la propriété à démontrer. Dans un problème donné, la conclusion est soit connue, soit inconnue.

Le fait de connaître la conclusion explicitement ne peut en général que simplifier le problème,

parfois même au point de le rendre trop facile. Par exemple dans le cas du calcul de la somme de la série 1²+2²+2²+...+n², si la conclusion est connue alors le problème sera posé comme suit : Montrer que

6)12)(1(²......²2²1 ++

=+++nnnn

et alors il est clair que le problème devient plus simple (il suffit par exemple de raisonner par récurrence).

Dans le cas où la conclusion est connue, on dispose de méthodes de démonstration qu'on ne peut pas utiliser si la conclusion est inconnue (Modus tollens, raisonnement par récurrence, démarrer de la conclusion,...) La ''pédagogie'' de la conjecture postule que la situation de l'apprenant cherchant un problème dont il ne connaît pas la solution peut être analogue à celle d'un mathématicien face à un problème ouvert. Ainsi, lorsque la conclusion d'un problème est inconnue, la première étape consistera à essayer de ramener ce dernier à un problème à conclusion connue.

Un des rôles du raisonnement plausible est de permettre de ''pronostiquer'' la conclusion éventuelle d'un problème dont la conclusion n'est pas donnée explicitement.

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Dans ce qui suit, on présentera quelque exemples de raisonnement plausible. 3. Pseudo-syllogisme de Polya

Polya ([13]) définit le pseudo-syllogisme suivant :

De « si p, alors q » , et « q » , on déduit que « p est plus vraisemblable » Il est clair que l'énoncé « q et si p, alors q » n'est pas associée à une tautologie du calcul des propositions; autrement dit, il se peut que l'on ait l'énoncé conditionnel vrai, le conséquent vrai et l'antécédent vrai, mais il se peut aussi que l'on ait l'énoncé conditionnel vrai, le conséquent vrai et l'antécédent faux.

Ainsi, étant donné un énoncé « p » pour lequel on a comme seule information le fait que les énoncés « si p, alors q » et « q » sont vrais, l'énoncé « p » est contingent. Supposons donc que nous avons conjecturé que « p » est vrai. Connaissant un théorème conditionnel dont « p » est l'antécédent, nous pouvons examiner la valeur de vérité du conséquent. Si ce dernier est faux alors la proposition « p » est fausse. Si le conséquent est vrai, on conserve notre conjecture qui a gagné en vraisemblance. Exemple : « preuve par 9 » : preuve improprement nommée

Soit a, b, c trois nombres écrits en base 10 tels c=a.b; On note ra , rb et rc les restes de la division par 9 de la somme de leurs chiffres. En raison des propriétés de congruences modulo 9, rc=rab où rab représente le reste de la division par 9 du produit ra.rb. On dispose les résultats dans une croix, on écrit dans l'ordre ra puis rb (sous ra ), rc à droite de ra et de rb et enfin rab à gauche de ra et de rb .

On a alors le théorème suivant : « Si la multiplication du produit c=a.b est juste alors la preuve par 9 est juste i.e. (rc =rab ) ».

Les enfants apprennent à « faire la preuve par 9 » en sixième année élémentaire, et contrôlent ainsi leurs résultats. On a constaté que lorsque la « preuve est fausse», la plupart des élèves testés savent qu'ils doivent refaire leurs calculs pour chercher l'erreur. Cependant, lorsqu'elle est juste, ils pensent tous que leur opération est juste et pourtant il est seulement plus « vraisemblable » qu'elle soit juste. Dans le manuel de sixième année, aucune situation de contre-exemple n'est apparue (produit faux et preuve par neuf juste). Dans certains cas, notre enseignement « pousse » les apprenants à inventer des théorèmes en acte : « théorèmes» qui permettent d'apporter une réponse exacte dans un certain nombre de situations. 4. Induction

L'induction est l'opération qui consiste à fonder des généralisations à partir de faits observés, de cas individuels que l'on appelle propositions inductrices. Le raisonnement inductif est basé sur le principe suivant: « si l'on observe de nombreux A dans des conditions variées, et si l'on constate que tous ceux qui ont été observés sans exception possèdent la propriété B, alors tous les A doivent posséder la propriété

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B » ([4]). La caractéristique principale d'un raisonnement par induction réside dans le fait que l'information contenue dans la conclusion va au-delà de celle contenue dans les propositions de départ. Aristote le définit comme le « passage du particulier au général ». L'induction est la dernière étape de la démarche expérimentale bien connue dans les sciences expérimentales, mais néanmoins présente en mathématiques. Elle y est d'ailleurs de plus en plus importante avec l'avènement de l'ordinateur.

En mathématiques, l'induction se traduit par l'énoncé d'une conjecture susceptible d'être confirmée ou infirmée par un raisonnement déductif; dans le premier cas cette conjecture devient un théorème, définitivement vrai. Dans le cas des sciences de la nature, l'induction débouche sur l'énoncé d'une hypothèse, susceptible d'être confirmée ou infirmée par de nouvelles expériences; dans le premier cas cette hypothèse devient une loi, provisoirement vraie. 4.1. Exemple 1: nombres premiers

Considérer les nombres premiers strictement supérieurs à 3. Ecrire ces nombres en fonction de 6. Quelle conjecture pouvez-vous formuler ?

Pour répondre à la question posée, nous pouvons commencer naturellement à expérimenter. On a les restes des congruences modulo 6

5≡ 5, 7≡1, 11≡5, 13≡1, 17≡5, 19≡1, 23≡5, 29≡5, 31≡1 Observation. A ce niveau, on cherche une régularité. Dans l'exemple présent, elle est apparente, en effet le reste de la division par 6 des dix nombres premiers considérés est soit 1, soit 5. Hypothèse : On peut alors supposer que tout nombre premier p s'écrit sous la forme 6k+1 ou 6k+5. Conjecture :

Avant de proposer éventuellement l'hypothèse émise comme conjecture, on peut la tester sur d'autres nombres premiers afin de la confirmer (au sens d'augmentation de la plausibilité) dans le cas où elle est vérifiée sur tous les autres exemples choisis ou de l'infirmer au moyen d'un contre-exemple. Prenons par exemple, 43, 101, 65537. Comme le reste vaut soit 1 soit 5, on peut alors conjecturer:

{ }*,16,5 NkkEppremierp ∈±=∈≥∀

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4.2. Exemple 2: nombre de diagonales d'un polygone

Conjecturer le nombre de diagonales d'un polygone convexe à n côtés.

On désigne par D(n) le nombre de diagonales d'un polygone convexe à n côtés. on a

n 3 4 5 6 7 D(n) 0 2 5 9 14

Tableau 3

On n'a pas, du moins à priori, de régularité apparente mais avec un peu plus d'attention, on pourrait observer que pour n=4, 5, 6, 7,

D(n)=D(n-1)+(n-2) du fait que 5=3+2, 9=4+5, 14=5+9. De plus, on\ constate que pour n=8, n=9 et n=10, l'hypothèse émise reste vraie. Ceci conduirait à énoncer la conjecture suivante

D(n)=2+3+...+(n-2)=n(n-3)/2 Autre possibilité

On peut par exemple calculer le polynôme d'interpolation qui passe par les cinq points (3,0), (4,2), (5,5), (6,9), (7,14) du tableau 3 et supposer que D(n) suit cette loi, pour tout n. On obtient D(n)=n(n-3)/2. ce qui conduirait à énoncer la même conjecture que précédemment. 4.3. Remarque.

Dans les questions à conclusion connue, il arrive que des étudiants vérifient la proposition pour quelques cas particuliers et affirment l'avoir démontrée. A ce niveau, il y a lieu de signaler la non reconnaissance de la différence de traitement des contre-exemples en mathématiques par rapport aux usages du quotidien. En effet, dans la vie quotidienne on ne va certainement pas décréter faux quelque chose qui est une ''infinité'' de fois vraie et une seule fois fausse. Cette confusion est, à mon sens, amplifiée par la place réduite qu'on accorde à la recherche de contre-exemples dans l'évaluation. Or, chez beaucoup d'étudiants, il y a absence d'une solide épistémologie scientifique, remplacée à défaut par une épistémologie purement scolaire: « c'est important parce que ça figure aux examens ». 5. Analogie

Dans son acception ancienne, l'analogie était une identité de rapports. Si a/b=c/d, on peut dire que a est à b, ce que c est à d. Ainsi, deux objets dont certaines dimensions homologues sont dans le même rapport peuvent être dits, analogues. L'idée d'homologie impose que l'on ne mette pas en correspondance, par leurs dimensions, que des parties qui jouent, dans les objets auxquels elles appartiennent, des fonctions équivalentes. Par exemple, un rectangle et un cercle ou un triangle ne peuvent pas être dits analogues, même si le rapport de certaines de leurs dimensions prises deux à deux est identique. Par

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contre, deux rectangles dont le rapport (longueur)/(largeur) est le même sont analogues dans le cadre de cette première définition de l'analogie. On dit dans ce cas que les figures sont semblables.

Limitée d'abord à cette définition, la signification du concept d'analogie a évolué au cours du

temps pour aboutir essentiellement à l'idée de ressemblance, qui implique elle-même l'existence à la fois de points communs et de différences. Ainsi donc, l'analogie exprime une équivalence partielle. Établir une analogie, c'est donc, en premier lieu, mettre en correspondance des entités qui demeurent distinctes, mais que l'on considère comme étant équivalentes d'un certain point de vue.

Résoudre un problème par analogie, c'est chercher sa solution à l'aide de celle d'un problème similaire. Dans la vie sociale, l'analogie intervient lorsqu'il s'agit d'argumenter et de créer des images destinées à frapper le public et à aider à faire passer le message. Comme exemple, on peut citer le virus informatique: un désordre qui résulte d'éléments perturbateurs introduits dans les programmes, leurs effets et leur propagation sont analogues à ceux des virus sur les organismes vivants.

Le raisonnement par analogie a un statut ambigu. Il ne bénéficie pas, comme la déduction et l'induction, des références des sciences solidement constituées, comme les mathématiques (déduction) et les sciences expérimentales (induction).

Les doctrines pseudo-scientifiques on toujours fait un grand usage de l'analogie. Le 16e siècle fut l'âge d'or de l'astrologie, du moins en Europe. Cardan, Crolluis,...et beaucoup d'autres savants spéculèrent sur les astres. Ils pensaient que l'être humain est inextricablement en relation avec l'univers par de nombreuses correspondances et qu'il existe nécessairement une analogie entre microsome (être humain) et macrosome (ensemble des astres). ([12]).

L'analogie a été mentionnée comme un des ressorts du raisonnement juridique. Souvent le jugement est prononcé sur la base de cas antérieurs ou cas prévus par la loi qui sont déclarés semblables ou analogues à celui qui est en délibération.

Dans les tests dits d'intelligence (par exemple quotient intellectuel Q.I.), on fait souvent appel au raisonnement par analogie ([1]) : 1) Renard est à tanière ce que oiseau est à a) arbre b) voler c) nid 2) Roue est à charette ce que patte est à a) galop b) course c) cheval 3) Syllabe est à mot ce que chiffre est à a) numéro b) mathématiques c) nombre

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Dans les trois questions, la réponse est c) : le renard a sa tanière et l'oiseau son nid, la patte du cheval remplit une fonction analogue à celle de la roue d'une charrette.

Bien qu'il soit difficile de supprimer les analogies plus ou moins pertinentes lors de l'apprentissage, il est important de savoir que beaucoup d'obstacles didactiques sont crées par l'usage ''abusif'' des analogies dans l'enseignement. Ainsi, le courant électrique considéré comme analogue au débit de l'eau dans une canalisation est une analogie suffisante à un certain niveau, mais devient un obstacle lorsqu'on veut passer au niveau de la connaissance scientifique ([9]). 5.1. Exemple 1: sphère/tétraèdre

Circonscrire une sphère à un tétraèdre donné. (2) Le problème consiste à chercher le centre de la sphère. On peut considérer le problème analogue de la géométrie plane: circonscrire un cercle à un triangle donné. (3)

Dans le problème ''réduit'' on a: - l'inconnue est un point M - les données sont trois points A,B,C. - la condition du problème consiste en l'égalité MA=MB=MC.

Divisons la condition en deux parties : MA=MB et MA=MC. A chaque partie de la condition

correspond un lieu géométrique. Le premier est la médiatrice du segment AB, le deuxième lieu est la médiatrice du segment AC. Le point cherché M est l'intersection de ces deux droites. On a alors démontré que le point cherché est le point d'intersection des médiatrices.

Par analogie, on peut conjecturer que le centre de la sphère est l'intersection des plans médiateurs. Nous avons ici un exemple simple de l'analogie générale qui existe entre la géométrie plane et la géométrie dans l'espace. Les problèmes (2) et (3) ne sont pas équivalents, néanmoins il peut arriver que l'analogie entre (2) et (3) nous suggère quelque remarque utile pour paver le chemin qui nous mènera à la solution de (2).

Bien entendu, ceci ne représente pas une démonstration au sens mathématique du terme, cependant dans le cas présent, la conjecture émise est vraie. Pour la démontrer, il suffit d'appliquer la démonstration précédente au cas du tétraèdre, la condition du problème exprime l'égalité entre quatre segments: MA=MB=MC=MD. 5.2. Exemple 2: Entiers algébriques

On appelle entiers algébriques les nombres qui sont racines d'un polynôme à coefficients entiers et dont le coefficient du terme du plus haut degré est 1. L'introduction de ces nombres en théorie des nombres se justifie par les informations qu'ils apportent sur les équations diophantiennes.

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On veut trouver l'ensemble E des couples d'entiers (x,y) vérifiant l'équation diophantienne y²+2=x3

On a ( )( ) 33 222² xyyxy =−−−+⇔=+

Les deux termes 2−+y et 2−−y n'ont pas de facteur commun. Si nous supposons que pour

qu'un produit de deux nombres premiers entre eux soit un cube, il faudra que chacun d’eux soit un cube, par analogie aux propriétés des entiers relatifs, on obtient x=3 et y=±5. On vérifie qu'effectivement les points (3,5), (3,-5) sont solutions de l'équation diophantienne donnée, d'où la conjecture

E = {(3,5) ,(3,-5)} Bien entendu, on n'a pas démontré que E est effectivement égal à l'ensemble {(3,5),(3,-5)} car nous n'avons pas prouvé que le théorème de décomposition d'un cube en produit de deux cubes est valable pour les nombres de la forme 2−+ ba .

Même les meilleurs mathématiciens succombent parfois à la tentation de la ''démonstration'' par analogie. C'est une erreur de même type que l'on retrouve dans la démonstration d'Euler concernant le grand théorème de Fermat pour n=3. En effet, Euler a introduit les nombres de la forme

ZbZaiba ∈∈+ ,,3 Par analogie avec les propriétés des nombres entiers, il a utilisé, sans démonstration, que le produit de deux nombres de la forme 3iba + premiers entre eux n'est un cube que si chacun d'eux est un cube. 6. Intuition

L'intuition n'est pas simple à définir et les définitions sont nombreuses. Intuition: saisie immédiate de la vérité sans l'aide du raisonnement, faculté de prévoir, de deviner, pressentiment. En un sens philosophique général, l'intuition est un mode de connaissance par lequel l'esprit a un contact direct, sans médiation, avec son objet sensible ou intellectuel. Pour Descartes (1596-1650), elle est la connaissance qui découvre les évidences, les idées claires. L'intuition est ''anticipatrice'' et ''pénétrante''; elle nous donne le sens d'une situation avant que les éléments de celle-ci ne soient entièrement explorés. D'après Fischbein ([7]), l'intuition fournit au sujet une sorte de théorie première basée sur un lot d'évidences mais simultanément, elle peut être aussi une formidable source d'erreurs car elle peut installer une cohérence artificielle entre des données pratiques ou théoriques.

L’intuition, bien entendu, n’est pas stable, elle peut évoluer avec le sujet grâce à un ensemble de connaissances a posteriori. René Thom cité dans ([10]) illustre la nécessaire relation entre intuition et déduction : « la déduction est à l’aveugle ce que l’intuition est au paralytique, l’une avance mais ne se voit pas, l’autre voit mais n’avance pas ».

Dans notre cas, on ne s'intéresse pas à l'intuitionnisme : école mathématique fondée par le mathématicien et logicien Hollandais L. Brouwer (1881-1966). Les intuitionnistes considèrent que le

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principe du tiers exclu n'est pas un principe universellement valide. Ils contestent la validité de cet énoncé lorsqu'on quantifie sur des ensembles infinis et qu'on n'a pas de preuve constructive du résultat annoncé. 6.1. Exemple 1: calcul approché de π

Soit c un cercle de rayon R. On considère pn un polygone régulier à n côtés et inscrit dans c. On remarque, en considérant une représentation graphique, que plus le nombre de côtés augmente, plus la différence entre le périmètre du cercle et celui du polygone diminue. Intuitivement, on peut conjecturer qu'à la limite le périmètre du « polygone » sera égal à celui du cercle, et par suite on peut ainsi obtenir la valeur de π.

C'est de cette manière que le mathématicien grec Archimède (287 av. J.C.-212 av.J.C.) a essayé de

trouver π (initial du mot périmètre en grec). L'idée consiste à considérer deux polygones réguliers à n côtés, l'un est inscrit dans le cercle et l'autre circonscrit, puis à encadrer le périmètre du cercle entre ceux des deux polygones en question. Plus n augmente, plus la précision de calcul de π est meilleure. Pour n=96, Archimède a obtenu :

143,3722

70103141,3

71103 ≅=+<<≅+ π

On démontre que par passage à la limite, le périmètre du polygone inscrit est égal à celui du

polygone circonscrit. Ce qui confirme la validité de la conjecture émise. 6.2. Exemple 2: Hypoténuse versus côtés d'un triangle rectangle

Point n'est besoin d'être mathématicien pour comprendre que la droite représente le parcours le plus bref entre deux points. Du même coup, il est facile de voir que la somme de la longueur des deux côtés d'un triangle est strictement supérieure à la longueur de l'hypoténuse. Dans ce qui suit, on va « prouver » qu'il n'en est rien!!! On considère un triangle ABC rectangle en A. On veut comparer les longueurs a et b+c où a=BC, b=AC et c=AB. Pour cela, on dessine un escalier ayant pour base l'hypoténuse BC du triangle rectangle considéré; la longueur totale des segments de droite qui constituent notre escalier est égale à la somme des deux autres côtés du triangle. En augmentant le nombre de marches, et donc de contremarches, de l'escalier, on remarque visuellement que l'ensemble de ces segments se distingue de moins en moins de l'hypoténuse. Intuitivement, on serait tenter d'affirmer, qu'en continuant ce partage à l'infini, l'escalier finira par se confondre avec l'hypoténuse, et donc, l'hypoténuse serait égale à la somme des deux côtés. D'ailleurs, dans un test destiné aux étudiants de troisième et quatrième année de mathématiques pendant plusieurs années de suite, tous ont affirmé qu'à la limite l'escalier se confondra avec l'hypoténuse. Voilà comment, on peut se fier à notre ''intuition'' quand on la projette sur l'infini. En fait, la ''vision'' finie appliquée à des processus infinis peut aboutir dans beaucoup de situations à de telles absurdités.

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Ne peut-on pas se poser à juste titre la question suivante : « L'uniformité des réponses n'est-elle pas, du moins en partie, un effet de l'enseignement ? »

La même démarche ''intuitive'' a été utilisée dans les exemples 1 et 2, cependant, dans le premier cas la conjecture émise est vraie et dans le second exemple, elle est fausse. Ceci doit inciter l'apprenant à une plus grande vigilance dans son utilisation dans le raisonnement démonstratif. 7. Conclusion

A travers ces quelques exemples, on a voulu montrer l'importance du raisonnement plausible en mathématiques. La confusion plausibilité/déduction est très répandue, y compris chez les étudiants de fin de cycle en mathématiques. Les difficultés des étudiants proviennent, en partie, de l'absence de discussions sur le « méta » au niveau des différents paliers de l'enseignement. Schoenfeld ([14]) soutient que de très mauvaises performances habituelles des étudiants en résolution de problèmes ne sont pas dues à de mauvaises connaissances mathématiques mais à de mauvaises façons de les mettre en oeuvre : les étudiants vont « à la chasse aux canards' », alors que le mathématicien, lui, change de stratégie dès qu'il se sent sur une mauvaise voie.

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L'enseignement n'accorde qu'une place réduite voire inexistante pour la formulation de conjectures : Combien d'énoncés d'exercices comportent-ils le verbe conjecturer ?

L'enseignement des mathématiques devrait informer le plus possible les étudiants des différents aspects de l'activité mathématique. On devrait leur inculquer en même temps qu'une somme d'information, un certain degré de savoir-faire: c'est pourquoi, il est utile de souligner la méthodologie dans la résolution de problèmes. En conséquence, il est important d'entraîner les élèves à conjecturer et dans le cadre de cette activité l'enseignant ne peut donc plus exiger d'emblée la « bonne solution ». A ce sujet, on citera cette remarque de Polya ([13]): « le professeur de mathématiques a d'excellentes occasions de montrer le rôle de la conjecture dans la découverte ». On peut espérer développer chez l'apprenant des capacités favorables telles que :

- Le sens de l'observation

- La lecture critique de tout résultat formulé (vérification de sa vraisemblance) : il est surprenant que, bien souvent, on n'habitue pas les élèves à examiner d'un oeil critique ce qu'ils obtiennent comme résultats. Dans les examens, combien de fois ne trouvent-on pas des résultats qui ont « mauvaise forme » et qui, de toute évidence, réclament une correction bien simple. L'appropriation d'une telle démarche permettrait en particulier de détecter les erreurs dites « d'inattention ». Il n'est pas rare au niveau universitaire que des étudiants encadrent des résultats où ils obtiennent des probabilités strictement supérieures à 1; la lecture critique permettrait à l'étudiant de se rendre compte que le résultat obtenu est erroné. Il peut alors chercher la source. Cette dernière peut provenir des calculs effectués, de la méthode utilisée, des données du problème,...

- Maîtrise des règles de validation du raisonnement mathématique : l'induction, l'analogie, l'intuition, la simulation ou tout autre raisonnement plausible apparaîtront alors comme des moyens qui peuvent suggérer des directions de recherche mais qui ne sauraient avoir valeur de démonstration. 8. Bibliographie [1]. AGOSTINI F./ DE CARLO N.A., Les jeux de l'intelligence, France loisirs, 1986. [2]. BLANCHÉ R., L'axiomatique, Presses universitaires de France, 1967. [3]. BOUVIER A., La mystification mathématique. Hermann, 1981. [4]. CHALMERS A. F., Qu'est ce que la science ? La découverte, Paris, 1987. [5]. COHEN H., Les nombres premiers, La recherche N°278 , pp 760-765, 1995. [6]. DAHAN - DALMEDICO A. / PEIFFER J., Une histoire des mathématiques, Editions du Seuil, 1986.

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[7]. FISCHBEIN E., Intuition in science and mathematics, Dordrecht, 1987 [8]. FUCHS A. / REEB G., Logique, OPU, 1986. [9]. HENRY M., Didactique des mathématiques. IREM de Besançon, 1991. [10]. HOUDEMENT, C. et KUZNIAK, A., Formation des maîtres et paradigmes géométriques. R.D.M. 20/1, Pensée Sauvage, 2000. [11]. LOMBARD P., De l'intuition à l'argumentation, APMEP N°451, 2004. [12]. OLÉRON P., Le raisonnement. Presses universitaires de France, 1989. [13]. POLYA G., La découverte des mathématiques, Dunod, Paris, 1967 [14]. SCHONFELD A., Mathematical problem solving, Academic Press, 1985

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Le taux d’ouverture de l’économie Algérienne ( de 1980 à 2005)

Yves NIZIGIYIMANA*1 et Pr. Mohamed DAHMANI

Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université de Tizi-Ouzou.

1. Commerce et développement e postulat tient à deux idées : a- Le commerce extérieur entraîne le développement économique

d’un pays et b- la libéralisation des échanges accroît l’ouverture des économies ainsi que leur intégration au reste du monde. C’est la thèse défendue depuis la fin de la seconde guerre

mondiale par les institutions multilatérales telles que la Banque Mondiale, le F.M.I., l’O.C.D.E. et l’O.M.C., (ex-G.A.T.T.). Celles-ci ont toujours encouragé le principe de l’ouverture sur l’extérieur et l’adhésion à la mondialisation libérale, « bénéfiques aux pays ayant opté pour cette stratégie de développement ». Selon cette thèse, l’ouverture des économies « nationales » ne peut que contribuer, d’une part, à une diversification des exportations en fonction des avantages comparatifs et compétitifs et, d’autre part, à une réduction de la dépendance vis-à-vis d’un marché ou d’un produit d’exportation. Les économies externes, les plus-values et les valeurs ajoutées mondiales dont profiteront les néo-économies libérales sont au moins de deux ordres : a- L’intégration avec les marchés étrangers assurera aux « économies nationales » d’être moins tributaires de leur marché intérieur et b- la croissance de l’économie mondiale permettra de compenser les fléchissements de ces « économies ex-autocentrées ». A contrario, une forte ouverture (dépendance) peut par ailleurs fragiliser une économie face à des chocs ou contre-chocs d’ordres sécuritaires, pétroliers, financiers ou autres, néfastes pour la croissance et le développement des pays encore sous-développés ou émergents.

Les échanges commerciaux de l’Algérie comme ceux de tout autre pays sont marqués par le système d’organisation de l’économie. En effet, le commerce extérieur d’un pays appliquant le libéralisme est différent du commerce extérieur d’un pays appliquant le protectionnisme. C’est le cas pour l’Algérie dans la mesure où le commerce extérieur de l’indépendance à la fin de la décennie 80 était fortement protectionniste tandis qu’à partir de 1990, l’Algérie applique le libéralisme économique et le répercute sur son commerce extérieur. Pour mieux appréhender le taux d’ouverture de l’économie et en particulier celui de l’économie algérienne, on doit comprendre la signification de ces deux notions que sont le protectionnisme et le libéralisme.

* Lauréat de la 28ème promotion de la faculté des sciences économiques et de gestion de L’UMMTO

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Par définition, le protectionnisme désigne un ensemble de mesures mises en place par les acteurs économiques, généralement l’Etat, pour se protéger de la concurrence extérieure et par là gérer ses relations commerciales avec ses partenaires. C’est une doctrine économique qui se traduit politiquement par le nationalisme où le marché national est très protégé. Il existe toute une série de mesures protectionnistes. D’une part, nous avons les mesures tarifaires qui influent directement sur les prix des marchandises importées. D’autre part, les mesures non tarifaires regroupant toutes les restrictions relatives à la qualité des marchandises importées. A ces mesures, on peut ajouter celles liées à la limitation des quantités échangées avec l’extérieur que sont les quotas ou les contingentements. Depuis la révolution d’octobre 1917, le protectionnisme est synonyme de socialisme.

Même s’il est dépassé, le protectionnisme revient sous forme de « patriotisme économique »

qu’on pourrait définir comme un comportement spécifique du consommateur, des entreprises et surtout des pouvoirs publics consistant à favoriser le bien ou le service produit au sein de leur nation ou de leur groupe de nations.

Les expériences ont montré que le protectionnisme ne favorise pas la concurrence, n’encourage pas l’innovation. Il n’encourage ni l’esprit d’entreprise, ni le dynamisme économique. Il ne met pas en valeur ou ne profite pas des avantages comparatifs du pays. En fait, il dissimule les aspects négatifs et les insuffisances des économies nationales.

A l’opposé du protectionnisme, le libéralisme est un ensemble de doctrines politiques et économiques qui font de la liberté individuelle, la valeur suprême que toute collectivité humaine se doit de garantir. Ainsi, le libéralisme économique représente la doctrine selon laquelle la liberté du marché constitue une condition nécessaire et suffisante du bien être économique et le fondement d’une société juste. Il s’appuie donc sur la libre circulation des marchandises et la non-intervention de l’Etat.

Etant une politique économique mise en application par les régimes économiques libéraux et capitalistes, le libéralisme repose sur quelques fondements. D’une part, il doit y avoir une libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des hommes; ceci à travers la suppression de toute barrière liée au protectionnisme. D’autre part, le libéralisme révèle les atouts, les aspects positifs des pays mais aussi les valeurs négatives, les aspects répulsifs des mêmes pays; et enfin, le libéralisme propose un « Etat minimum » devant assurer la fonction de régulation du marché. Ainsi, Adam SMITH propose une société fondée sur un échange de services où chacun sert l’intérêt général en servant son intérêt particulier. C’est le principe de la « main invisible ».

2. L’histoire économique de l’Algérie depuis l’indépendance connaît elle aussi ces deux systèmes. En effet, depuis l’indépendance aux années 1987, l’économie algérienne a connu une période de « construction du marché national », en appliquant un modèle socialiste de développement basé sur le protectionnisme et connaît, avec les limites de ce système précédent, un modèle capitaliste de développement basé sur la mondialisation (de 1990 à nos jours).

Cette évolution de l’économie algérienne se répercute sur l’organisation du commerce extérieur.

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Le commerce extérieur de l’Algérie est marqué par l’importation de la majeure partie de ses consommations (domestiques et industrielles) ainsi que la mono-exportation des hydrocarbures qui assurent une majeure partie de ses ressources en devises.

Le graphe ci-dessous retrace l’évolution des échanges commerciaux de l’Algérie avec le reste du monde de 1980 à 2005. On a mis un accent sur la part des exportations de pétrole dans les échanges commerciaux de l’Algérie avec le reste du monde. Il s’avère que les hydrocarbures représentent une part importante des exportations totales de l’Algérie. Presque la totalité.

Graphe 1 : Evolution du commerce extérieur de l’Algérie (de 1980 à 2005)

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AnnéeExportation des hydrocarbures exports imports

Source : données statistiques de l’Office National des Statistiques (ONS) et du

Centre National d’information et des statistiques (CNIS)

Quant au graphe ci-dessous, il représente l’évolution de la balance commerciale de l’Algérie de 1980 à 2005. Il marque un solde négatif en 1986, en 1994 et en 1995 puis en 1998. On remarque qu’à partir de l’an 2000, la balance commerciale de l’Algérie enregistre un solde de plus en plus excédentaire.

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Graphe 2 : Solde de la balance commerciale (de 1980 à 2005)

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année

vale

urs

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DA

)

Solde

Sources : données statistiques de l’ONS et du CNIS

Les importations algériennes peuvent être réparties en trois groupes, il s’agit des biens de consommation (alimentaires et industriels), des biens intermédiaires (produits chimiques, produits agricoles destinés à la transformation industrielle, baryte, produits en fer et en acier,…) et des biens d’équipement (machines pour l’industrie lourde).

Quant aux exportations de l’Algérie, elles peuvent être regroupées en quatre grandes catégories que sont les hydrocarbures, les produits miniers, les produits agricoles et les produits industriels. Contrairement aux autres produits, l’exportation des hydrocarbures a connu une croissance très importante; c’est d’ailleurs la principale caractéristique de l’économie algérienne. En effet, la place occupée par les hydrocarbures dans les exportations algériennes est devenue de plus en plus importante jusqu’à faire de ses produits le poste exclusif des exportations algériennes et la source interne quasi-unique du financement du processus de développement économique.

Depuis l’indépendance, les partenaires commerciaux de l’Algérie sont représentés par la CEE (Communauté Economique Européenne) et depuis peu de l’Union Européenne avec la France largement en tête des fournisseurs. Son plus grand client est constitué par les Etats-Unis d’Amérique vers lesquels s’écoulent une grande partie des hydrocarbures de l’Algérie.

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Après le départ des Français, l’économie algérienne sera marquée par la mainmise de l’Etat sur les échanges extérieurs qui se manifestera par la nationalisation du commerce extérieur et des importations en particulier. Ce processus commence avec les années 1970.

Cette évolution des relations commerciales avec l’extérieur sera caractérisée par deux moments. D’une part, il s’agit de la phase de contrôle (1963-1973) qui correspond à la mise en place des procédures de contrôle tels que les tarifs douaniers, le contrôle des changes ainsi que la mise en place des mesures quantitatives relatives aux importations, et des Groupements Professionnels d’Achat (GPA) qui sont des intermédiaires obligés entre l’Etat et les membres des différentes entreprises regroupées dans le cadre de leur profession particulière. D’autre part, il s’agit de la mise en place du monopole. Celui-ci est accordé aux seules entreprises publiques qui vont désormais bénéficier des Autorisations Globales d’Importation (AGI) à travers le Programme Général d’Importation. Cette évolution des relations commerciales de l’Algérie avec l’extérieur marque la concrétisation de l’objectif de l’Etat : l’application d’un système socialiste de production que viendra consacrer la loi 78.02 du 11 février 1978. Cette loi marque le caractère exclusif du monopole de l’Etat sur le commerce.

La décennie 80 sera marquée par une série de réformes. En effet, le début des années 80 est marqué par le second choc pétrolier. Les avoirs en devises passent de 1,8 milliard de dollars US à 3,4 milliards de dollars US. Mais cette situation ne dure pas suite à la baisse des prix du pétrole brut (1985-86). Cette situation pour le moins critique entraîne des performances médiocres de la part de l’économie algérienne, car faut-il le rappeler, l’essentiel des recettes provient de la rente pétrolière. Cette baisse des recettes dans un pays appliquant une politique socialiste de production, avec tous les handicaps qu’elle comporte, entraîne une montée du chômage, un endettement externe et interne, une baisse du niveau de vie, un élargissement des inégalités sociales et le développement de la corruption. Ces conséquences constituent un « mélange » qui, catalysé par une pression populaire, exige des réformes politiques et économiques représentant un progrès relatif du point de vue de la libéralisation économique pour ne pas déborder.

Suite à l’essoufflement du système socialiste de production, des réformes seront donc mises en

place. Les entreprises publiques deviennent autonomes avec la loi 88-01 et sont appelées à accueillir des partenaires privés par le biais des cessions d’actions ou d’augmentation de capital à l’exception des entreprises déclarées stratégiques. La loi 88-25 du 12 juillet et ses prolongements amorce un véritable pas vers le libéralisme. Le plafond à l’investissement privé est aboli; l’office de suivi et de contrôle de l’investissement privé (OSCIP) est dissout et l’agrément préalable est supprimé. Toutefois, une discrimination est faite entre les investissements prioritaires et les autres investissements. Des réformes vont aussi toucher les investissements directs étrangers avec l’apport de la loi de finances complémentaire pour 1990 qui admet désormais l’établissement de firmes nationales ou étrangères d’import-export marquant par là le début d’un long processus vers le libéralisme. Des mesures visant à encourager les exportations seront mises en place à partir des années 80 en matière d’exonération fiscale, de subventions aux exportations, de remise sur les tarifs de transport (concernant les exportations nouvelles) et en matière d’assurance sans oublier la généralisation des comptes devises à toutes les activités productives par le règlement 90-02 de la Banque d’Algérie.

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Depuis les années 70, le commerce extérieur de l’Algérie est marqué par une forte exportation des hydrocarbures. Il est donc évident que pour commencer notre analyse, on essaie d’apprécier l’évolution du cours mondial des hydrocarbures tout au long de notre période d’étude (de 1980 à 2005).

Le graphe ci-dessous retrace l’évolution des prix du pétrole pour la période qui nous concerne. Cette courbe des prix du pétrole révèle une grande instabilité des prix du pétrole tout au long de cette période. En effet, le pétrole varie selon les événements géopolitiques qui affectent les pays producteurs de cette ressource tant convoitée.

Graphe 3 : Evolution des prix du pétrole (de 1980 à 2005)

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année

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olla

r US)

Monnaie du jour

Source : publications de la British Petroleum

Le graphe suivant met en relation l’évolution du commerce extérieur algérien et l’évolution des

prix du pétrole de 1980 à 2005. Il nous montre aussi à quoi ressembleraient les exportations sans les hydrocarbures. Nous remarquons donc à travers cette représentation, que les exportations totales de l’Algérie sont de loin plus élevées que les exportations non-pétrolières. Celles-ci sont très minimes. Il apparaît de ce fait que le pétrole constitue le principal poste des exportations algériennes. En effet, les exportations sont soumises aux variations des prix du pétrole. Ceci est d’autant plus fort depuis la mise en place du Programme d’Ajustement Structurel (PAS), 1995-1998. En effet, la valeur des exportations est plus élevée chaque fois que les cours baissent. La période allant de 1986 à 1988 est marquée par une baisse des exportations. Ceci est dû au fait que le prix du pétrole a chuté en 1986. En 1998, en 1999 et en 2002, les exportations de l’Algérie connaissent encore une baisse suite à la chute du prix du baril correspondant à ces mêmes périodes. Par contre, chaque fois qu’il y a flambée des prix du baril de pétrole, les exportations algériennes se portent de plus belle comme le témoigne le début de notre millénaire où le pétrole atteint des prix sans précédent. Ce qui procure à l’Algérie des réserves de change importantes (62 milliards de dollars US en mai 2006). On peut donc affirmer qu’en plus du fait que les exportations constituent la majeure partie des ressources en devises, elles financent aussi les importations.

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Ceci du fait qu’à partir de la mise en place du PAS, on enregistre une hausse importante des importations consécutives à la hausse des exportations et de la libéralisation totale de l’économie nationale.

Graphe 4 : Evolution du commerce extérieur de l'Algérie

H H: Hors hydrocarbures

Source : les données statistiques de l’ONS et du CNIS 3. On peut maintenant tenter d’appréhender le taux ou le degré d’ouverture de l’économie algérienne de 1980 à 2005. Il se mesure suivant la part du commerce extérieur dans la production2. Selon le Système des Comptes Economiques Algériens (SCEA), le taux d’ouverture de l’économie se calcule par la valeur du commerce extérieur (exportations+importations) rapportée à la Production Intérieure Brute (la PIB). Toutefois, pour effectuer des comparaisons internationales, on prendra en considération le produit Intérieur Brut (le PIB) utilisé par les institutions internationales comme le véritable indicateur de la production d’un pays. Dans notre démarche, nous essayons de vérifier si le taux d’ouverture élevé (théoriquement proche de 100%) signifie que l’économie d’un pays est intégré à l’économie mondiale, que les échanges du pays avec l’extérieur sont diversifiés, que par contre un taux d’ouverture inférieur à 50% traduit une économie faiblement ouverte sur l’économie mondiale, donc protectionniste, isolationniste et sous-développée; comme d’aucuns le pensent. Pour tenter une réponse, nous proposons d’étudier le taux d’ouverture de l’économie algérienne d’abord pendant la période de planification donc de monopole basé sur le socialisme, ensuite après la mise en place du PAS et la libéralisation de l’économie algérienne.

2 Le taux d’ouverture est différent du taux de couverture des importations par les exportations.

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Année

exports export H Himports

Valeurs (million DA)

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Le graphe ci-dessous nous représente l’évolution du taux d’ouverture de l’économie pendant la période de planification. Nous tenons à représenter le degré d’ouverture en tenant compte de la part des exportations des hydrocarbures.

Graphe 5 : Taux d'ouverture de l'économie algérienne (de 1980 à 1990)

Sources : données statistiques de l’ONS et du CNIS. Ce graphe vient confirmer que le taux d’ouverture de l’économie, en tenant compte des

exportations des hydrocarbures, est plus élevé que le degré d’ouverture hors-exportations des hydrocarbures. Tout au long de cette période (1980-1990), le taux d’ouverture est globalement plus du double du taux d’ouverture hors-exportations des hydrocarbures. On remarque aussi que le début des années 80 est marqué par un fort taux d’ouverture et que la période de 1986, 1987 et 1988 est marquée par les taux d’ouverture les plus bas. En plus, on sait qu’en 1979, les prix du baril flambent; on sait aussi que les prix du baril connaissent une baisse pendant la période 1986, 1987, 1988. On est donc en mesure d’affirmer que pendant la période de l’Algérie protectionniste, le degré d’ouverture de l’économie est conditionné par la valeur des exportations des hydrocarbures. Par ailleurs, on peut dire que les ressources pétrolières importantes du début de la période permettent à l’Algérie d’allouer un budget important à ses entreprises disposant du monopole à l’importation. De ce fait, les échanges commerciaux se retrouvent gonflés par l’augmentation des importations. La fin de cette période correspond à la remise en question du mode de production socialiste.

Le graphe ci-dessous représente l’évolution du taux d’ouverture de l’économie algérienne de 1990

à 2005. Comme dans le cas précédent, nous représentons le taux d’ouverture de l’économie en mettant en évidence la part des exportations des hydrocarbures dans la constitution du taux d’ouverture de l’économie algérienne.

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Taux d'ouvertureTaux d'ouverture H.H

Valeurs (million DA)

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Graphe 6 : Taux d'ouverture de l'économie algérienne (de 1991 à 2005

Sources : données statistiques fournies par l’ONS et le CNIS

Ce graphe nous confirme lui-aussi, une très large différence entre le taux d’ouverture issu des

hydrocarbures et le taux d’ouverture issu du commerce extérieur hors-hydrocarbures. On remarque tout au long de cette période, que sans les exportations des hydrocarbures, l’Algérie aurait un taux d’ouverture qui ne vaudrait même pas la moitié de celui que nous avons avec les exportations des hydrocarbures. En effet, de 1991 à 2005, le taux d’ouverture avec hydrocarbures passe de 43,6% à 67% ; sans hydrocarbures, ce même taux, pour la même période, avoisine les 20%! On remarque également que le taux d’ouverture de l’Algérie baisse chaque fois que le prix du baril de pétrole sur le marché mondial diminue. C’est le cas en 1993, en 1998 et en 2002. En revanche, le taux d’ouverture augmente chaque fois que le prix sur le marché mondial du baril augmente comme c’est le cas entre 1990 et 1991, en 1995, en 2000 pour enfin conforter sa hausse avec 2004. Cette période correspond à la mise en place du processus de libéralisation de l’économie algérienne et par là du commerce extérieur. Ceci devrait marquer une hausse du taux d’ouverture hors hydrocarbures de l’économie algérienne mais ce n’est pas le cas. En fait ce taux varie entre 17% et 27% durant toute cette période.

A travers la comparaison entre le taux d’ouverture de l’économie algérienne d’une part avec les

exportations de pétrole et d’autre part sans les hydrocarbures, nous constatons que le taux d’ouverture de l’économie algérienne varie lui aussi en fonction du prix du baril de pétrole. Ceci est vrai que l’on soit dans la période de planification donc de protectionnisme ou dans la période de libéralisation du commerce extérieur algérien. A la question de savoir si le taux d’ouverture plus élevé entraîne une diversification des échanges, on serait tenté de répondre que ce n’est pas vrai pour le cas de l’Algérie dans la mesure où même si le taux d’ouverture a augmenté ces dernières années, ce n’est que suite aux exportations d’un

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seul produit. La preuve est que le taux d’ouverture sans le pétrole n’a pas beaucoup varié ces dernières années (de 1996 à 2004). Autrement dit, la libéralisation des échanges extérieurs de l’Algérie avec ses partenaires n’a pas entraîné une plus grande ouverture de son économie.

Dans notre analyse, nous tenons à cerner l’évolution de la croissance du commerce extérieur, d’en faire la comparaison avec la production pour enfin dégager les incidences sur le taux d’ouverture. Le graphe ci-après nous montre une variation du commerce extérieur simultanée à la variation du produit intérieur brut. En effet, le commerce extérieur ainsi que le PIB connaissent une baisse de la croissance en 1986, en 1993, en 1998 et en 2001. En revanche, le commerce extérieur et le PIB enregistrent une forte croissance en 1990, en 1996, en 2000 et se consolide à partir de 2003. Mais pourquoi ces périodes ? Il s’avère que ces périodes de chute de la croissance correspondent aux chutes des prix du pétrole tandis que les périodes de forte croissance correspondent à une forte hausse du prix du baril de pétrole sur le marché mondial. Nous remarquons aussi que pendant la période socialiste, le commerce extérieur et la production ne varient pas beaucoup. Par contre, pendant l’Algérie libérale, il y a de fortes variations de la production entraînant des variations du commerce extérieur.

Graphe 7 : Croissance du commerce extérieur et de la production

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Source : données statistiques de l’ONS et du CNIS

Comme nous l’avons vu, le taux d’ouverture diminue en 1986, en 1993, en 1998 et en 2002. Par contre, ce taux connaît de fortes hausses en 1981, en 1990, en 1996, en 2000 et conforte une hausse à partir de 2004.A titre de comparaison, en 2004, le ratio moyen d’ouverture pour l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne est de 45% ; mais les écarts peuvent varier du simple au double ; par exemple pour l’Ile

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Maurice, ce ratio est passé de 70% en 1980 à 100% en 2004. En Algérie, ce rapport entre le commerce extérieur des marchandises rapporté au PIB est resté voisin de 70%. D’après le graphique ci-dessous, nous constatons qu’à partir de 1988, ces périodes de variation du taux d’ouverture de l’économie correspondent aux périodes de variation de la production. Cela nous pousse à dire qu’à partir de la mise en place du PAS (1995-1998), le taux d’ouverture de l’économie varie avec la croissance de la production ainsi que celle du commerce extérieur. Plus la croissance de la production est bonne, plus le taux d’ouverture est élevé. Seulement, cette production est loin d’être diversifiée. Elle est le seul fait de l’exportation des hydrocarbures. Autrement dit, même si le taux d’ouverture varie en fonction de la croissance de la production, et donc du commerce extérieur, seule la détermination du prix du baril de pétrole détient la clé de leurs variations. Toutefois, nous ne remarquons pas de relation directe entre le taux d’ouverture de l’économie algérienne et la croissance de la production pendant la période de l’Algérie protectionniste (1980-1988). On est en mesure de dire que pendant l’Algérie libérale, la croissance de la production influe positivement sur le taux d’ouverture tandis que le protectionnisme et le socialisme inhibent la relation qui devrait exister entre la production et le degré d’ouverture de l’économie algérienne.

Graphe 8 : Taux d'ouverture et croissance de la production (évolution de 1980 à 2005)

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)Taux d'ouverturecroissance du PIB

Source : données statistiques de l’ONS et du CNIS

Pour compléter notre étude, il est de notre souci de comparer le taux d’ouverture de l’Algérie à

celui d’autres pays afin d’en cerner sa véritable signification. Nous avons donc choisi de comparer l’Algérie à un pays se trouvant dans la même région. Il s’agit de la Tunisie.

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Le choix de la Tunisie n’est pas anodin. En effet, la Tunisie est un pays voisin de l’Algérie. Ces deux pays se trouvent dans la même zone géographique, ils sont frontaliers et ont connu le même colonisateur même si celui-ci n’a pas appliqué la même politique. C’est aussi un pays qui a eu la même initiative, que l’Algérie en terme d’intégration économique notamment en rapport avec la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) et en signant un accord de libre échange avec l’Union Européenne. En effet, celle-ci est le principal partenaire commercial de ces pays. Toutefois, des différences peuvent être observées en rapport avec le commerce extérieur de ces deux pays. En effet, la Tunisie ne dispose pas de ressources pétrolières aussi importantes que celles de l’Algérie. En revanche, la Tunisie exporte des produits très diversifiés à l’étranger et s’en porte relativement bien. A titre d’exemple, en 2004 le commerce extérieur est marqué notamment par l’accélération des exportations de produits fournis par les industries mécaniques et électriques, par le secteur de l’agriculture et la pêche sans oublier les produits fournis par les industries agroalimentaires. Le graphe ci-dessous compare le taux d’ouverture de l’économie algérienne et celui de la Tunisie durant ces douze dernières années (de 1992 à 2004).

Graphe 9 : Taux d'ouverture de l'Algérie et de la Tunisie (évolution de 1992 à 2004)

Source :- données statistiques fournies par l’ONS (Algérie) - données statistiques fournies par l’institut national de la statistique,

ministère du développement et de la coopération internationale de la Tunisie. Le graphe ci-dessus nous montre l’évolution du taux d’ouverture de l’économie algérienne comparé à celui de la Tunisie pendant la même période. C’est-à-dire de 1992 à 2004. Il nous révèle entre autres que la Tunisie est plus ouverte au commerce extérieur que l’Algérie. On remarque également à travers cette représentation que le taux d’ouverture de la Tunisie ne varie pas selon le prix du baril de pétrole, même si elle en produit. Ce qui n’est pas le cas pour l’Algérie. Ceci est dû au fait que le

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commerce extérieur de la Tunisie est diversifié par rapport à celui de l’Algérie. D’ailleurs, l’économie tunisienne est beaucoup tournée vers l’extérieur. La Tunisie reçoit également beaucoup d’investissements directs étrangers que l’Algérie. Nous avons tenu aussi à comparer le taux d’ouverture de l’Algérie à celui de l’ensemble des pays de l’Afrique subsaharienne. Le graphe 11 nous retrace cette évolution de 1994 à 2003.

Graphe 11 : Taux d'ouverture de l'Afrique Sub-saharienne et de l'Algérie (de 1994 à 2003)

Source : - ONS pour le cas de l’Algérie

- World Bank Africa Database; African development indicators 2005 The world Bank, Washington DC 2005

Nous constatons de par ce graphe que le taux d’ouverture de l’Algérie est au-dessus de la moyenne subsaharienne tout au long de cette période. Autrement dit, l’économie algérienne est plus ouverte au commerce extérieur que la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne. La question qui se pose est celle de savoir si c’est réellement le cas. Il s’avère que ce taux ne reflète pas l’ouverture réelle de l’Algérie au commerce mondial. Il faudrait tenir compte des exportations sans-hydrocarbures. Or nous savons que les résultats sont très différents. En effet, pour la seule année de 2003, nous constatons que le taux d’ouverture de l’Algérie avec exportation des hydrocarbures est de 55,4% tandis que sans les hydrocarbures, il est de 19,3% contre une moyenne sub-saharienne de 53%. Ce qui veut dire que sans les hydrocarbures, le taux d’ouverture de l’Algérie serait très largement inférieur à la moyenne sub-saharienne.

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Nous avons enfin choisi de comparer l’Algérie à un pays développé et qui plus est l’un de ses principaux partenaires commerciaux: la France. Le graphe 12 nous révèle donc que le degré d’ouverture de l’Algérie est supérieur à celui de la France pendant une bonne partie de cette période (de 1999 à 2005)!

Toutefois, nous reconnaissons que si le taux d’ouverture de l’Algérie est aussi performant, c’est dû

pour l’essentiel à l’exportation des hydrocarbures et nous savons que les cours actuels du pétrole affichent des prix records. Cela ne veut donc pas dire que l’Algérie est plus ouverte que la France au commerce extérieur, mais plutôt il faudrait se poser la question de savoir si ce taux d’ouverture reflète réellement l’ouverture de l’Algérie. Or nous savons que sans les hydrocarbures, ce taux est très en deçà de ce que nous avons actuellement. En considérant l’année 2005, nous constatons que le taux d’ouverture avec hydrocarbures de l’Algérie est de 67,8%, sans hydrocarbures, il est de 20,6% tandis que celui de la France est de 53,2%.

Graphe 12 : Taux d'ouverture de la France et de l'Algérie (évolution de 1999 à 2005)

Source : - ONS pour l’Algérie

- Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques.

Somme toute, nous reconnaissons que le taux d’ouverture de l’économie algérienne est beaucoup élevé. Ceci dans la mesure où il atteint les 67% en 2005. Il est détourné de sa vraie signification dans la mesure où il est très largement dépendant des exportations des hydrocarbures. En effet, si on se limite à cette valeur, on serait tenté d’affirmer que ce taux révèle une grande diversité des échanges commerciaux de l’Algérie, une grande intégration au commerce mondial ainsi qu’une optimisation de la mise en valeur des avantages comparatifs de ce pays. Or ce n’est pas le cas. On remarquera que la réalité est toute autre. En effet, le taux d’ouverture de l’Algérie sans les exportations de pétrole est très en deçà des valeurs

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enregistrées comme le montre notre étude. De ce fait, on comprendra que même si on a trouvé dans nos calculs que la croissance de la production varie ces derniers temps avec celle du commerce extérieur, il s’agit en fait de la croissance du seul fait de la production et des exportations de pétrole. 4. Ainsi, à la lumière de notre étude, nous constatons que l’économie algérienne a été profondément marquée par les années passées sous le monopole et la planification par l’Etat. En effet, cette économie socialiste a adopté et mis en place un protectionnisme bien rodé. Ce protectionnisme visant une plus grande autonomie économique s’est avéré être un handicap. Cette période est en effet marquée par une mauvaise gestion des relations commerciales par les entreprises publiques. En plus, les ressources pétrolières permettent de financer facilement les importations. Ce qui inhibe en quelques sortes les limites du protectionnisme qui seront mises au jour par la chute des prix du pétrole, les émeutes d’octobre 1988 et surtout la grave crise politique de 1990-1998.

Avec la remise en question de ce système, vient la période de transition visant à préparer le terrain

pour une Algérie libérale dont les échanges commerciaux avec l’extérieur seront soumis aux lois du marché. Toutefois, il n’est pas facile d’effacer des décennies de socialisme. C’est pourquoi ces changements vont s’effectuer petit-à-petit et avec le concours des institutions internationales entre autres le FMI et la Banque Mondiale. Les réformes économiques vers le libéralisme vont donc commencer à partir de 1988 et vont continuer au fil du temps pour libérer encore plus le commerce extérieur.

Aussi, à travers notre étude, on constate que le commerce extérieur de l’Algérie reste profondément dépendant des prix du pétrole aussi bien pendant l’Algérie protectionniste que l’Algérie libérale. Ce qui signifie que ce n’est pas la libéralisation du commerce extérieur qui a entraîné la croissance du taux d’ouverture de l’économie, mais le pétrole. On peut donc dire que l’ouverture de l’économie algérienne n’est pas synonyme de diversification des produits d’exportation, de réduction de la dépendance vis-à-vis d’un seul marché. Car elle n’a pas permis de mettre en avant les avantages comparatifs du pays. Mais après l’épuisement des réserves du pétrole, quelle sera la source d’entrée de devises ? Références bibliographiques :

- BENNISSAD Hocine; La réforme économique en Algérie (ou l’indicible ajustement Structurel);

OPU, Alger 1991.

- BENNISSAD Hocine; Algérie de la planification socialiste à l’économie de marché; ENAG,

Alger 2004.

- BERTHOUD Arnaud et FRYMAN Roger, Le libéralisme économique: interprétations et analyses;

L’harmattan, Paris 1989.

- HIBOU Béatrice; L’Afrique est-elle protectionniste ?; Karthala, Paris 1996.

- MEGRELIS Christian ; Danger: Protectionnisme; Calmann-Levy 1978.

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- M’HAMSADJI-BOUZIDI Nachida; Le monopole de l’Etat sur le commerce extérieur :

expérience algérienne (1974-1984); OPU, Alger 1985.

- MOHSEN-FINAN Khadidja; l’Algérie: une improbable sortie de crise ?; IFRI, Paris 2000.

- MOREAU Pierre-François; Les racines du libéralisme : une anthropologie; Le seuil, Paris 1978.

- NIZIGIYIMANA Yves, Le protectionnisme et le taux d’ouverture de l’économie : exemple de

l’économie algérienne; mémoire de fin d’études, Tizi Ouzou 2006.

- ANEP; Algérie : guide économique et social, édition 1986 .

- World Bank Database; African development indicators 2005 ; The World Bank, Washington DC

2005.

Page 34: option sciences du langage

A Quelque chose malheur est bon

Le tsunami de décembre 2004, dans l’océan indien, a engendré un tragique paradoxe. En effet, le tsunami a apporté des informations grâce auxquelles les géophysiciens améliorent la modélisation et surtout la prévision de ces vagues monstrueuses. Cette tragédie est la mieux documentée de l’histoire et les informations recueillies ont amélioré la compréhension du phénomène.

Le cerveau ne peut pas simuler

des nombres aléatoires Des expériences géométriques prouvent que le cerveau humain ne sait pas produire du hasard. C’est ce qui ressort d’une étude présentée par Jean Paul Delahaye et Nicolas Gauvrit (pour la science, mars 2006). En effet, selon ces auteurs, pour un humain, jamais rien n’est vraiment au hasard. Par conséquent, le fonctionnement logique et les calculs des cerveaux ne ressemblent en rien à ceux des ordinateurs qui peuvent produire des nombres au hasard.

Allo ! Cousine de Terre Bleue ?

En 1995, la première planète dénommée tournant autour d’une étoile semblable au soleil a été détectée. Depuis, la moisson a été riche puisque près de 180 planètes extrasolaires ont été détectées. Un débat sur l’existence d’une jumelle de la Terre est ainsi ouvert. Devons-nous nous faire à l’idée que notre planète bleue est unique ou existe-t-il d’autres planètes Terre accompagnant les cent milliards d’étoiles de la Voie lactée ? (pour la science, septembre 2006)

Une nuit étoilée turbulente Une équipe de chercheurs de l’université de Querétaro au Mexique a étudié la structure mathématique des représentations du célèbre peintre Vincent Van Gogh. Le résultat est époustouflant car ils ont abouti à la conclusion que le peintre a dessiné la turbulence avec une précision jamais obtenue par aucun autre artiste. Le tableau le plus célèbre qui a attiré les chercheurs est la nuit étoilée ci-dessous (la recherche, septembre 2006)

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Pluton a plié bagage

Soixante-treize ans après sa découverte par l’américain Clyde Tombaugh, Pluton est banni du cortège des planètes et est considérée comme une « planète naine ». En effet, après la découverte d’une vaste population de petits corps qui lui ressemblent. Les scientifiques ont alors émis l’idée que ces astres (Xena, Sedna,, ..) doivent être acceptées comme planètes puisque Pluton l’est déjà. La réponse du l’Union Astronomique Internationale (UAI) réunie en congrès à Prague en août 2006 est non, y compris pour Pluton. Désormais, on appellera planète uniquement les corps célestes qui gravitent autour du soleil, qui sont assez massifs pour être quasi sphériques et s’ils dominent gravitationnellement leur environnement en faisant le vide dans leur voisinage. Cependant, il se trouve que la communauté scientifique n’est pas tout à fait unanime car plus de 300 membres de l’Union Astronomique Internationale contestent la décision et le vote en plus du fait que seuls 428 sur 10000 membres ont participé à ce congrès de l’UAI. La fronde va continuer mais avant 2009, il n y aura aucune modification de cette décision. Que sera alors le sort des manuels scolaires qui continuent à considérer Pluton comme planète ? (source pour la science, octobre 2006)

Sahara Story Il semblerait que le dernier chapitre de la longue histoire de l’adaptation des hommes aux changements climatiques n’est pas encore écrit. En effet, selon une étude menée par deux chercheurs américain et anglais, depuis 10 000 ans, le Sahara fut au moins à deux reprises une savane foisonnante de vie. En utilisant des recherches guidées par satellite, ils montrent comment la réduction du nombre et de la superficie des oasis aurait un impact sur la diversité écologique et les schémas migratoires des oiseaux. (pour la science, septembre 2006)

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Patrimoine architectural et urbain des XIX éme et XX éme siècles en Algérie. « Projet Euromed Héritage II. Patrimoines partagés »

Boussad AICHE, Farida CHERBI et Leila OUBOUZAR

Département d’Architecture

ans le précédant numéros de Campus, nous avions présenté le projet « Euromed Heritage II, Patrimoines partagés » auquel a participé l’équipe de recherche du département d’architecture de l’UMMTO. Nous revenons aujourd’hui plus en détail sur l’une des contributions au projet « Patrimoines partagés ». Cette contribution qui a fait l’objet d’une publication3, a abordé la

question de la connaissance et de la reconnaissance du patrimoine architectural et urbain des XIX et XX siècles en Algérie. Elle s’est donnée comme objectif d’explorer l’évolution historique de la pratique de sauvegarde de ce patrimoine, les instruments juridiques dont s’est doté le pays, le rôle des différents acteurs dans la pratique de gestion et de protection du patrimoine et la place consacrée à la période XIX et XX è. siècles.

Représentation par excellence d’une altérité, cet héritage est aussi le vestige d’une période

délicate de l’histoire du pays. En effet, même si la valeur d’usage qui lui est associée est largement admise, la question de la reconnaissance patrimoniale reste toujours posée.

Au cours des dernières années, la négligence, la surexploitation, les transformations anarchiques et

une succession malheureuse de catastrophes naturelles4 ont gravement altéré ou partiellement détruit ce patrimoine. Même si des tentatives de réhabilitation sont entreprises çà et là, l’absence de méthodologie et de savoir-faire font parfois peser sur son devenir, de sérieuses menaces. Il serait toutefois injuste d’affirmer que s’agissant du patrimoine traditionnel il en est autrement. Même si dans ce cas, des statuts de «patrimoine national » ou même «universel » sont accordés; dans la pratique, loin d’être suffisantes, ces mesures restent encore sans effets ; le cas de la Casbah d’Alger est probablement l’exemple le plus révélateur.

3Boussad Aiche, Farida Cherbi, Leila Oubouzar, Patrimoine XIX è. et XX è. siècles en Algérie ; un héritage à l’avenir incertain, in Romeo Carabelli, Alexandre Abry (sous la direction), Reconnaître et protéger l’architecture récente en Méditerranée, Maisonneuve et Larose, Paris, 2005, PP. 147-170. 4 A Alger, les inondations de l’hiver 2001 ont causé la destruction d’un grand nombre d’immeubles principalement dans le quartier de Bab-el-oued . Le séisme de mai 2003 a, aussi dans les villes de Boumerdes, Zemouri, Reghaia, Alger et beaucoup d’autres encore, endommagé une grande partie du parc immobilier.

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La notion de patrimoine architectural et urbain associée aux XIX è. et XX è. siècles

Pour l’Algérie, beaucoup s’accordent à dire que la notion de patrimoine est un héritage de la colonisation française5. Si tel est le cas, il convient de s’interroger sur le sens qu’il revêt dans le contexte algérien d’aujourd’hui.

Au-delà de la valeur artistique ou économique d’un bien culturel, la notion d’identité est

fondamentalement liée à celle du patrimoine. La reconnaissance comme patrimoine d’un héritage qui ne porte pas en lui des valeurs reconnues par tous comme déterminant son identité propre, peut pour certaines idéologies, représenter un insurmontable compromis.

A ce titre, en Algérie, la production architecturale et urbaine des XIX è. et XX è. siècles issue de la présence française dans le pays, constitue un exemple édifiant. La conception patrimoniale rapportée à un espace architectural importé, voir imposé tel que c’est le cas de l’héritage colonial, renvoie indéniablement aux concepts de sens et de reconnaissance et par voie de conséquence au rapport de dissonance qui les fondent. On peut donc, à juste titre affirmer qu’en Algérie, la notion de patrimoine architectural et urbain associée aux XIX è. et XX è. siècles, complexe et ambigu, est fortement problématique.

Même si pour certains, la charge émotionnelle associée à cet héritage, continue de constituer sa principale caractéristique, d’autres, essentiellement les milieux universitaires et une frange de la société civile, la perçoivent comme une mémoire partagée issue de la rencontre des cultures méditerranéennes.

S’il est vrai que le patrimoine est toujours l’objet de controverses, en Algérie il devient un terrain favorable aux querelles idéologiques. La question de la conservation (quel monument conserver et pourquoi) n’est alors plus appréhendée de manière objective6. A ce titre, l’architecture issue des XIX è. et XX è. siècles, longtemps injustement marginalisée est loin de susciter l’intérêt qu’elle mérite. Cela rend certaines démarches de classement d’édifices du XIX ème. XX ème d’autant plus intéressantes à l’exemple de; la jumenterie de Tiaret initiée par le ministère de l’Agriculture, de la mine de Kenadsa initiée par le ministère de l’industrie, ou encore la centrale électrique de Boghni initiée par la SONELGAZ et le ministère de l’Energie. Ces différentes institutions ont jugés utile de sauvegarder un patrimoine immobilier en péril. Pourtant, même si, le temps aidant, ses valeurs architecturale et économique sont peu à peu admises dans le milieu universitaire7 ou associatif, toute démarche vers une

5 Oulebsir Nabila «La construction du patrimoine en Algérie de la conquête au centenaire (1830-1930). Thèse de doctorat, EHESS, Paris, 2000, P270 6 Cette question a fait l’objet de plusieurs réflexions dans diverses revues. Les cahiers de recherche, Monde arabe contemporain, N° 6, «Patrimoine, identité, enjeux politiques » Gremmo, Maison de l’orient méditerranéen, Lyon, France. La revue Insaniyat, N°12. Le patrimoine, CRASC, Oran, Septembre - Décembre 2000. Ces numéros thématiques sont consacrés à la perception du patrimoine au-delà de l’inventaire et de la conservation et intègrent la dimension identitaire au débat sur le patrimoine. 7 Il est intéressant de noter la tendance actuelle dans les écoles et instituts d’Architecture à investir dans un pourcentage important des villes Algériennes à l’exemple du colloque international « ALGER lumières sur la ville » qui s’est tenu à

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reconnaissance officielle comme «patrimoine historique »8 semble représenter à ce jour une gageure. Au moment même où, une forme d’attachement à cet objet qui défini aussi l’image des villes algériennes se construit progressivement, à un moment où on note çà et là des tentatives timides de protection de certains ensembles urbains et architecturaux9, la question de sa place et de son devenir doit être posée de manière sérieuse et objective.

Historique du patrimoine

Dès les premières années de la conquête, les structures des villes algériennes vont subir de profondes mutations. Le contrôle et la maîtrise des territoires nouvellement conquis vont constituer tout d’abord l’une des priorités majeures, dans les villes principales du pays. L’appropriation de l’espace se fera dans des conditions dramatiques ; destruction et mutilation des structures préexistantes afin de permettre l’établissement et la «sécurisation » des troupes militaires et des colons10.

Durant les premières décennies du XIX siècle, dans un contexte de quête des origines latines et de

promotion des valeurs classiques véhiculées par l’architecture romaine, la puissance coloniale va, avant toute chose, se soucier de la prise en charge des sites et des monuments historiques de la période romaine d’abord, puis ceux relatifs aux autres époques.11 «Fort logiquement, la prise de conscience d’un patrimoine commun qui va, au-delà de la période musulmane rattache plus encore la métropole et l’Afrique du Nord »12.

Dès 1840, les missions scientifiques vont introduire en Algérie une conception du patrimoine

architectural et des méthodes de mise en valeur et de conservation. Jusqu’à 1842, Amable Ravoisié, pionnier des explorations scientifiques de l’Algérie13 va, avec ses descriptions et son répertoire construire les bases d’une identification et d’une mise en valeur des monuments de l’Algérie.

l’EPAU à Alger, en mai 2002, ou « Images et citadinités qui s’est tenu au CNRPH (musée du Bardo) à Alger, en décembre 2005. 8 La place du patrimoine des XIX et XX siècles dans le corpus des édifices protégés représente moins de 6% du patrimoine national protégé ce qui, illustre très bien la très faible prise en charge et l’absence d’intérêt envers ce patrimoine récent. Il devient impératif aujourd’hui de mettre en place des campagnes de sensibilisation et de valorisation de ce patrimoine. 9 Le récent classement de nombreux édifices néo-mauresques à Alger (les bâtiments de la Grande poste,la wilaya, la dépêche algérienne, les galeries algériennes) est révélateur de l’intérêt que commence à susciter l’architecture de l’époque coloniale. 10 Picard, Aleth ; Architecture et urbanisme en Algérie, D’une rive à l’autre (1830-1962)- REMMM, N°73-74, Figures de l’orientalisme, Edisud, 1996, p122. 11 Oulebsir, Nabila ; «La découverte des monuments de l’Algérie. » . Figures de l’orientalisme en architecture. REMMM, N°73-74, Edisud, 1996. P58. 12 Ruel, A. ; «L’archéologie : la passerelle invisible du patrimoine à l’identité », Alger 1860-1939. Le modèle ambigu du triomphe colonial. Mémoires, N°5, Mars 1999. 13 Voir à ce sujet, l’ouvrage de Amable Ravoisié «Exploration scientifique de l’Algérie », Tome I et II. Librairie de Furmin, Didot Frères, Paris, 1866. La bibliothèque nationale du Télémly à Alger conserve une copie de ce précieux document.

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Si l’architecture locale n’a pas, dans un premier temps, suscité d’intérêt, Napoléon III, à l’occasion de ses visites en Algérie en 1860 puis en 1865, sera favorable à une politique de mise en valeur de la culture locale14. Ses recommandations pour une ouverture aux arts et à l’architecture du pays, vont poser les jalons d’une approche patrimoniale de l’architecture et des monuments de l’Algérie.

Plus tard, en 1872, Edmond Duthoit avec son étude sur la conservation des monuments arabes15 va

jouer un rôle prépondérant dans la construction d’un savoir sur les monuments de l’Algérie. Il crée ainsi un cadre privilégié pour la reconnaissance et l’identification des monuments de l’Algérie, fondé principalement sur un transfert de conception et de méthode en matière de conservation. En 1880, Il sera nommé architecte en chef des monuments historiques, inaugurant ainsi l’une des premières structures du patrimoine en Algérie et les premières expériences de restauration.

En 1887, la loi relative à la conservation des monuments et objets d’art ayant un intérêt historique

et artistique est promulguée. Elle va ainsi asseoir les bases juridiques de l’action du service des monuments historiques de l’Algérie. La première liste officielle des monuments historiques est établie cette même année et comptera sept monuments. La seconde, dressée en 1900 rassemblera un total record de 84 monuments classés.

Avec la loi de 1930, les concepts de patrimoine et de monuments sont étendus aux ensembles

naturels. Outre les considérations historiques, les dimensions scientifiques, légendaires et pittoresques fondent pour la première fois la définition des valeurs patrimoniales. La loi de septembre 1941 apporte quant à elle, les éléments de réglementation des fouilles archéologiques. En février 1943, la loi instituant les «abords » de 500 mètres autour des monuments classés et inscrits est promulguée, introduisant ainsi une valorisation du monument dans sa relation à son environnement.

Indissociable de la législation patrimoniale en vigueur en métropole, c’est donc sur une

perception moderne et occidentale du patrimoine et du monument historique que sont fondées la législation et les pratiques de protection du patrimoine en Algérie.

A l’indépendance, l’état algérien préoccupé par les taches urgentes de reconstruction, conserve les

cadres législatif et administratif hérités de la présence française en Algérie dans ses dispositions non contraire à la souveraineté algérienne16. Ce n’est qu’en 1967 que seront promulgués les premiers textes juridiques définissant la politique en matière de protection et de mise en valeur des monuments et des sites historiques.

14 Beguin ,François ; « Arabisances, décor architectural et tracé urbain en Afrique du Nord. 1830-1950 » Dunod, p19 15 Terme générique utilisé dans la littérature du XIX è. siècle pour qualifier aussi l’architecture maghrébine. 16 Recueil législatif sur l’archéologie, la protection des sites , des musées et des monuments historiques. Agence nationale d’archéologie et de protection des sites et monuments historiques, Alger, Algérie.

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La nouvelle loi adoptée en 1998, aujourd’hui en vigueur investi des thématiques nouvelles, jusque là inexploitées. Cette ouverture vient palier aux dispositions de la précédente ordonnance, et propose ainsi dans le fond, une vision nouvelle du concept de patrimoine. Les tendances et les courants architecturaux

Au lendemain de la colonisation, un nouveau mode de production se substitue à la logique et à la

cohérence des tissus originels créant ainsi une rupture irréversible avec les structures spatiales et sociales des centres anciens. L’acte de bâtir obéit alors à de nouveaux paramètres et à de nouveaux concepts, au détriment d’un équilibre ancestral. Les villes vont ainsi devenir un véritable laboratoire d’idées et de formes exportées de la métropole17.

Si ce bouleversement a changé irrémédiablement le paysage urbain ainsi que l’image des villes, il

a surtout inauguré une ère nouvelle dans l’histoire de l’architecture algérienne.

L’héritage colonial contribue aujourd’hui fortement à la structuration des espaces, à l’enrichissement des typologies architecturales et à la définition de l’image urbaine. Effectivement, les constructions en sont les signes les plus tangibles et les plus durables. « Formes importées » ou issues d’un « métissage culturel » cette production constitue aujourd’hui un répertoire architectural et artistique riche et varié, qui nous renvoie à son histoire. Elle représente aujourd’hui « un patrimoine partagé » entre les deux rives de la Méditerranée. L’histoire de l’architecture des influences et des échanges réciproques entre les deux cultures peut nous éclairer et expliquer les modalités de leur production.

Ces images et ces typologies, reflètent en effet l’expression des pensées et tendances ayant

prévalues à l’époque. Leurs fondements et leurs effets sur la production architecturale restent étroitement liés à l’histoire de l’architecture ainsi qu’à l’histoire du pays lui même. Les débuts de la colonisation seront marqués par des interventions radicales sur les tissus urbains existants. Percés de voies, démolition, transformations de bâtiments existants,…

Afin de permettre l’installation des troupes françaises, des villes seront crées et des médinas seront

complètement déstructurées ou détruites sans aucun souci de sauvegarde ou de préservation. Une partie importante de la ville de Tizi-Ouzou sera entièrement rasée pour permettre la construction de la ville coloniale.

17 Boughaba, Salwa ; « L’architecture de la ville comme lieu de l’affrontement et du dialogue culturel ». Thèse de Doctorat, EHESS, Paris, 1999

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Les documents du Génie militaires rendent compte des lourdes transformations qu’ont subi ces villes18. Certaines correspondances et documents graphiques nous intéressent à plus d’un titre. Elles nous renseignent sur l’attitude de l’administration coloniale à l’égard du patrimoine local et nous éclairent sur les premières orientations données en terme d’architecture et d’urbanisme. On notera à ce propos un certain nombre de textes et de documents d’archives qui feront de la ville une description négative, argument qui justifiera les destructions massives de maisons ainsi que d’importants bâtiments et l’adoption de règlements sur les alignements.

Jusqu’à la fin du XIX è. siècle le néoclassique français sera le style dominant en Algérie19, et à

l’image des models français, les principales implantations coloniales dans les villes algériennes seront de type Haussmannien. L’aménagement du front de mer d’Alger, en 1865 par l’architecte Frédéric Chasseriau sera l’une des images les plus représentatives de cette tendance.

Au tournant du siècle l’avènement du «style Jonnart 20» en Algérie va marquer l’abandon

progressif de l’architecture néoclassique au profit de tendances «orientalistes » qui comme le souligne J.-J. Deluz ambitionnent de récupérer le décor islamique et l’expression populaire21. En donnant une image de la France protectrice et soucieuse des traditions ce «style du protecteur », destiné a gagner la sympathie des autochtones, va donner, dès 1898, une orientation nouvelle à l’architecture Des bâtiments publics prestigieux et emblématiques, dont beaucoup marquent aujourd’hui encore très fortement le paysage urbain de nombreuses villes algériennes, seront édifiés. On pourra ainsi citer à titre d’exemples, la wilaya (architecte Henri Petit) ou encore la grande poste (architectes Voinot et Tondoire) à Alger, l’Hôtel Cirta à Constantine22.

Plusieurs critiques rejetant cette architecture qualifiée de pastiche, seront adressées par les

professionnels de l’époque à cette forme « d’orientalisme »23. Ce style continuera à avoir des émules jusqu’à la fin des années 1930. 18 Les écrits des militaires, ainsi que les documents graphiques (plans des villes, édifices, etc.) concernant l’intervention du Génie dans les nouveaux aménagements peuvent aujourd’hui être consultés essentiellement aux Archives du service historique de l’armée de terre (SHAT, Château de Vincennes) et au Centre des Archives d’Outre-mer (AOM) d’Aix-en-Provence en France. Bien que ne faisant pas partie des centres documentaires étudiés, il nous a semblé utile de souligner l’intérêt que représente la consultation de ces archives pour la recherche. Les plans d’aménagement urbains ainsi que les relevés précis d’édifices existants auxquels seront affectés de nouvelles fonctions au lendemain de la colonisation, constituent une documentation précieuse sur l’architecture précoloniale. 19A ce sujet Jean Jacque Deluz, écrira : « l’architecture classisante d’appartenance européenne a été pendant soixante dix ans l’architecture officielle de l’empire français en Algérie où la politique d’empire survécue à l’empire ». Deluz, J.-J. ; « L’urbanisme et l’architecture d’Alger, aperçu critique », OPU / Mardaga, 1988, p 30. 20 Charles-Celestin Jonnart a été gouverneur général d’Algérie au début du XX è. siècle 21 Idem 22 Dans un article d’Edmond Doutté qui paraît dans la revue Africaine n° 50 en 1906 l’auteur cite une circulaire recommandant l’utilisation d’une architecture plus locale et faisant référence au patrimoine architectural algérien adressée par le Gouverneur Général d’Algérie Jonnart, aux trois préfets d’Algérie au sujet de la construction des bâtiments publics instituant ainsi une forme de style officiel. 23 Aiche, B. Formes architecturales de l’époque coloniale à Alger, les prémices d’une nouvelle architecture (1830 - 1930), Colloque ; Alger, lumières sur la ville, EPAU, Alger, 2002.

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Avec la célébration du centenaire, en 1930, on assistera au déclin progressif de cette tendance – bien que quelques projets continuent encore à être réalisés dans ce style jusqu’à la fin des années 1930 - au profit d’une vision plus moderniste mettant en avant le caractère méditerranéen de l’Algérie. Le contexte international favorable au mouvement moderne aura des répercussions sur ce qui va se passer en Algérie en terme de production architecturale. La spécificité de l’architecture algérienne durant les années 1930 apparaît déjà à travers les travaux d’architectes tels que Paul Guion (le musée national des beaux-arts à Alger), Marcel Lathuillière (l’asile de nuit à Alger) ou Xavier Salvador (la salle des fêtes à Tizi-Ouzou, qui deviendra le Cinéma Djurdjura).

Cette génération d’architecte à tendance moderniste que l’on a aussi appelée les algérianistes a

joué un rôle important 24 dans le mouvement architectural d’avant- garde. La célébration du centenaire de la colonisation, qui verra le lancement d’un programme ambitieux de grands équipements, sera l’occasion pour eux, de présenter des projets nouveaux, «d’esprit moderne et d’expression régionale»25 inaugurant ainsi une ère nouvelle, celle de l’architecture moderne.

Bien que n’ayant réalisé aucun de ses projets en Algérie, le Corbusier aura une grande influence

sur ces architectes qui vont participer à l’édification des villes algériennes. La production architecturale inspirée par le courant moderniste durant cette époque va constituer un épisode majeur de l’histoire du mouvement moderne en Algérie. Son expression dans le contexte algérien obéit aussi à un certain particularisme que sous-tend un environnement social, physique, politique et culturel.

La production architecturale des XIX ème. et XX ème. siècles, marquée par l’empreinte française,

constitue aujourd’hui une composante fondamentale de nombreuses villes algériennes. Ce patrimoine varié, à l’image de la diversité des tendances architecturales a fortement imprégné le paysage urbain et architectural des villes et villages d’Algérie. Le cadre législatif

Les deux principales lois de l’Algérie indépendante en matière de protection du patrimoine ; l’ordonnance 67-281 du 20 décembre 1967 et la loi 98-04 du 15 juin 1998, constituent aujourd’hui l’essentiel de l’arsenal juridique.

En élargissant la notion de biens culturels au patrimoine immatériel ignoré jusque là, la nouvelle

loi 98-04 du 15 juin 1998 constitue une réelle avancée. Elle définit la notion du patrimoine culturel, comme « l’ensemble des biens culturels immobiliers, mobiliers et immatériels ».

Par ailleurs Guiauchain dans son ouvrage intitulé « Alger » qui paraît en 1905, soulevait déjà les limites de cette tendance 24Malverti, Xavier ; « Alger, Méditerranée, soleil et modernité », Architectures françaises d’Outre-mer,ouvrage collectif dirigé par M. Culot et J. M. Thiveaud, AAM, Liège, 1991. p. 35 25 Idem, p. 42

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Les biens culturels immobiliers comprennent les monuments historiques, les sites archéologiques et les ensembles urbains ou ruraux26. Les biens culturels mobiliers quant à eux concernent le produit des explorations archéologiques, les objets d’antiquité, les éléments résultant du morcellement des sites historiques, le matériel anthropologique et ethnologique, les biens culturels liés à la religion, l’histoire de l’évolution sociale, économique et politique, les biens d’intérêts artistique, les manuscrits et incunables, livres, documents ou publications d’intérêt spécial, les objets numismatiques ou philatéliques et les documents d’archives27.

La notion de biens culturels immatériels, introduite par la nouvelle loi est définie « comme une

somme de connaissances de représentations sociales, de savoir, de savoir-faire, de compétences, de techniques, fondés sur la tradition dans différents domaines du patrimoine culturel représentant les véritables significations de rattachement à l’identité culturelle détenus par une personne ou un groupe de personnes. »28

La volonté d’affirmer l’identité culturelle en la mettant en étroite relation avec la dimension

patrimoniale apparaît comme un fait nouveau, révélateur d’une nouvelle approche face à la question identitaire qui s’affirme aujourd’hui comme un véritable fait de société.

Alors que la précédente ordonnance concernait essentiellement les fouilles, les sites et les

monuments historiques, les dispositions de la loi de 1998, font référence au patrimoine culturel dans un sens plus large29. Dans un contexte mondiale favorable à l’évolution du concept de patrimoine, le glissement sémantique, en faveur de l’introduction de la notion de biens culturels, dans la loi 98-04, pourrait être assimilé à une volonté d’ouverture vers des horizons plus larges de la dimension patrimoniale.

Dans la pratique, il existe néanmoins des décalages importants entre les textes promulgués et leur

mise en œuvre et faute de décrets d’application, la loi devient inopérante dans bien des cas.

Les secteurs sauvegardés

La loi « Malraux » sur les secteurs sauvegardés et la restauration immobilières, adoptée en France, en août 1962, juste après l’indépendance de l’Algérie n’aura pas eu de répercussion sur l’ordonnance de 1967. Cette dernière englobera néanmoins la notion de site historique à protéger, défini comme un ensemble d’immeubles urbains ou ruraux pouvant appartenir à une ville ou à un village30.

26 Voir la loi 98-04, article 8 27 Voir la loi 98-04, article 50 28 Voir la loi 98-04, article 67 29 Ainsi l’intitulé de la nouvelle loi est : Loi 98-04 relative à la protection du patrimoine culturel alors que la précédente ordonnance avait pour intitulé : Ordonnance 67-281 du 20-12-1967, relative aux fouilles et à la protection des Sites et monuments Historiques et Naturels 30 Ordonnance 67-281, titre III, sou-titre1, article

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Il faudra attendre la loi de juin 1998, pour voir introduire de façon plus claire la notion de secteurs sauvegardés, bien que dans les faits, ceci n’empêchera pas le classement de nombreux villages avant la promulgation de cette dernière31.

La loi précise à ce sujet que les ensembles urbains ou ruraux tels que les médinas, Ksours32 villages et agglomérations traditionnels caractérisés par leur prédominance de zone d’habitat, et qui par leur homogénéité et leur unité architecturale et esthétique, présentent un intérêt historique, architectural, artistique ou traditionnel de nature à en justifier la protection, la restauration la réhabilitation et la mise en valeur, sont érigés en secteurs sauvegardés33. Ainsi la vision de la notion de patrimoine bien qu’elle ne soit pas fragmentaire n’inclue pas de fait la période des XIX ème. et XX ème. siècles dans le processus de patrimonialisation. A ce sujet l’introduction des secteurs sauvegardés qui constitue certes, une réelle avancée, n’intègre pas dans sa définition les ensembles urbains ou ruraux des XIX ème. et XX è. siècles. Effectivement, dans son article 41, la loi 98-04 fait références uniquement aux centres historiques traditionnels tels que les Casbahs, médinas, ksours, les villages et agglomérations traditionnels. Cette omission (volontaire ou involontaire ?) peut être fortement préjudiciable pour la sauvegarde des lieux de mémoire produits durant les XIX è. et XX è. siècles. Elle soulève aujourd’hui un certain nombre de questions sur la place à donner à l’héritage colonial et pose le problème du rapport de la société algérienne à son histoire, ancienne autant que récente et à son patrimoine aujourd’hui en péril.

Les secteurs sauvegardés sont crées et délimités par décret pris sur rapport conjoint des ministres

chargés ; de la culture de l’intérieur, des collectivités locales et de l’environnement, de l’urbanisme et de l’architecture. Ils peuvent aussi être proposés par les collectivités locales ou le mouvement associatif au ministre chargé de la culture. La création des secteurs sauvegardés intervient après avis de la commission nationale des biens culturels. Ils sont dotés d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur tenant lieu de plan d’occupation des sols (POS)34. Il constitue ainsi un véritable cahier des charges pour les constructeurs et devient une référence réglementaire pour les pouvoirs publics locaux.

C’est sur la base du respect ou non de ses dispositions que l’acte d’urbanisme est autorisé et qu’un

permis de construire, de lotir ou de démolir relatif aux travaux entrepris dans un secteur sauvegardé, est délivré.

Cette décision n’est donné qu’avec l’accord préalable des services du ministère chargé de la culture dans un délai maximum de deux (02) mois suivant la transmission de la demande de construire ou de lotir par l’autorité chargé de son instruction.

31 Voir entretien réalisé avec M. Khelifa Abderahmane, op. cit. 32 Il s’agit des typologies traditionnelles et villageoises du sud algérien 33 Loi 98-04, article 41 34 Ces instruments d’urbanisme sont définis par la loi n°90-29 du 1er. décembre 1991 ainsi que par les décrets n° 91-177 et n°91-178 du 28 mai 1991 et précisent l’environnement juridique algérien en termes d’urbanisme et d’aménagement. Les plans d’urbanisme concernent l’échelle de la ville, ou d’une partie de la ville. Il s’agit des plans directeurs d’aménagement et d’urbanisme -P.D.A.U- et des plans d’occupation des sols -P.O.S-

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Aujourd’hui l’un des obstacles à la réhabilitation et à la sauvegarde des sites historiques est d’ordre juridique. Ce problème épineux s’est posé et continue à se poser dans le cas de la Casbah d’Alger à titre d’exemple. Bien que classé en novembre 1991 sur la liste du patrimoine national, en décembre 1992 sur la liste du patrimoine mondial et en secteur sauvegardé en 2003, elle est encore sujette à des dégradations multiples et parfois irréversibles. Si la loi 98-04 a essayé d’apporter « des solutions législatives à certains problèmes de propriété, du droit de maintien dans les lieux des habitants et de l’aide financière tant attendue des pouvoirs publics dans un cadre réglementaire approuvé »35, le respect et la mise en œuvre de ces textes seront confrontés à plusieurs difficultés.

Ainsi les cas du site antique de Tipasa36, ou de la Casbah d’Alger pourtant classés patrimoine mondial, sont aujourd’hui dangereusement menacés. Si l’environnement juridique est une condition nécessaire à la protection du patrimoine, il reste malheureusement inopérant pour le préserver.

L’exemple représentatif du centre historique d’Alger, « la Casbah », est intéressant à analyser à

plus d’un titre. Le périmètre de ce secteur concerne aussi bien la partie haute de la médina avec son tissu originel que la partie basse avec ses constructions des XIX et XX siècles, qui intègre notamment l’ouvrage monumental du boulevard du front de mer de l’architecte Frédéric Chassériau.

Ainsi les nombreux édifices sur le front de mer (la chambre de commerce, ex. Palais consulaire37

de l’architecte Henri Petit ou le sénat à titre d’exemple) pourront désormais en théorie, bénéficier de mesure de protection. Malencontreusement la délimitation du secteur sauvegardé de la Casbah à Alger n’a pas tenu compte de l’unité architecturale de cet ouvrage associé à l’image de la ville, qui se prolonge au-delà du secteur protégé. Cette situation met en avant le problème épineux et délicat, posé par le choix de la délimitation à donner à un secteur sauvegardé. Le patrimoine classé des XIX et XX siècles

L’Algérie compte sur son territoire un nombre considérable de sites et monuments historiques témoins indéniables de sa diversité et de son épaisseur culturelle. Les 43138 monuments et sites historiques inscrits sur la liste du patrimoine culturel national en 2000, sont loin de couvrir l’ensemble des édifices, des sites et des ensembles urbains, villageois, etc. de valeur architecturale, artistique, historique méritants d’être classés.

35 Zadem, Rachida, Colloque Alger lumières sur la ville, mai 2002, EPAU, Alger, p. 146 36 . Après avoir été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1982, le site antique de Tipasa a été porté sur la liste du patrimoine mondial en péril en juin 2002 lors de la 26 ème. Session du comité qui s’est tenue Budapest. Source UNESCO 37 Des éléments de façade (caryatides) de l’édifice abritant la chambre de commerce ont malheureusement été endommagé lors du séisme de mai 2003. 38 355 sont classés ,3 sont inscrits sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et73 sont en instance de classement. 7 sites et monuments sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial :La Kalaa des Beni Hammad, Le tassili N’ajjer, La vallée du M’zab, Djemila, Tipasa, Timgad et la Casbah d’Alger (source UNESCO).

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En dépit de l’importance que représente l’héritage architectural des XIX è. et XX ème. siècles au sein des villes et villages d’Algérie, on compte uniquement 22 monuments et sites historiques classés ont été répertoriés. Ce chiffre est représentatif de la faible prise en charge de ce patrimoine malgré une production architecturale et urbaine riche et variée à travers l’ensemble du territoire.

L’examen détaillé des critères de classement révèle que dans de nombreux cas, ces édifices ont été

consacrés plutôt pour leur valeur symbolique qu’architectural ou artistique. Ainsi les classements des établissements pénitenciers ou de la maison dite des «22 » à titre d’exemple, commémorent des événements historiques et obéissent avant tout à une volonté de reconnaissance des actes de résistances du peuple algérien durant l’occupation coloniale.

On notera aussi l’intérêt porté durant les années 1990, aux ouvrages industriels et hydrauliques, avec le classement de la centrale électrique diesel de Laghouat, le barrage de foume El-Ghorza, à Sidi-Okba et la station hydraulique de Boghni, témoins de l’architecture du XX ème. Siècle.

Quatre musées nationaux, (qui, il faut le rappeler sont placés sous la tutelle de la direction du patrimoine culturel), ont aussi fait l’objet de classement surtout pour la valeur et la richesse des collections qu’ils renferment que pour la valeur esthétique ou architecturale des édifices.

Perspectives

Les travaux du Génie militaire, les grands édifices de la période second empire, le nombre important d’ouvrages d’art, ou encore le patrimoine néo-mauresque, sont autant de témoignages, de la richesse de la créativité architecturale des XIX è. et XX è. siècles, qui au-delà de leurs desseins, ouvrent aujourd’hui le débat sur la nécessité de porter un autre regard, dans le cadre d’un projet global de réhabilitation du patrimoine afin d’entreprendre la sauvegarde et le classement des édifices les plus représentatifs de ces différentes tendances.

Aujourd’hui la reconnaissance patrimoniale de ces sites et monuments historiques tarde à se

mettre en place. Il est vrai que les monuments prestigieux des grands centres urbains, recueillent une forte adhésion pour leur sauvegarde et leur protection.

Néanmoins le patrimoine dit ordinaire trop souvent méconnu, reste largement marginalisé. Ainsi

des typologies, plus discrètes telles que les villages, les fermes et caves agricoles témoins de l’histoire du monde rural, les mairies, les lieux de culte, les jardins publics sont autant de témoignages de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, qui méritent une reconnaissance en tant que patrimoine. Leur état de dégradation malheureusement avancé aujourd’hui nous interpelle, afin de sauver de l’oubli ces lieux de mémoire.

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L’investigation des champs les plus divers dans le domaine de la recherche peut prétendre aujourd’hui à la construction d’un ensemble de corpus relatif au patrimoine, qui reste un préalable pour sa sauvegarde. L’identification de l’abondante production architecturale des XIX et XX siècles, passe par une connaissance préalable de ce patrimoine. L’inventaire, l’archivage, la collecte de documents anciens (graphiques ou écrits) et de relevés d’édifices, peut constituer une banque de données considérable, mémoire de ce patrimoine. Une liste des monuments historiques en péril concernant les nombreux cas d’édifices en état de dégradation avancée devrait aussi être établie.

Conclusion

Aujourd’hui, les menaces qui pèsent sur l’héritage des XIX è. et XX è. siècles, nous interpellent. Si sa reconnaissance en tant que patrimoine national, dans certains milieux universitaires et scientifiques est aujourd’hui en cours, le nombre limité de monuments classés, appartenant à cette période, malgré son importance, soulève plusieurs questions.

Dans la pratique, beaucoup reste à faire quant à sa préservation pour peu que le souci de

sauvegarde dépasse les clivages idéologiques. Son devenir constitue un enjeu essentiel, tant sur le plan, urbanistique et architectural qu’économique et social. Les quelques initiatives en faveur de la protection du patrimoine des XIX è. et XX è. siècles, commencent néanmoins à faire jour. Bien que très limitées, elles sont porteuses d’espoir pour la sauvegarde cette mémoire partagée.

Porte d’entrée, rue Didouche Mourad, Alger

Tout Totem, Diar Essaâda, El Madania, Alger Architecte F. Pouillon, 1958.

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De la phrase au texte : l’enseignement du français en Algérie

Aldjia Outaleb Département de Français Université de Tizi Ouzou

es problèmes touchant à l’enseignement sont de nos jours au centre de nombreux champs de réflexion, de débats multiples et de nombreuses polémiques. Durant ces dernières années, la

famille « enseignants » s’inquiète d’une baisse (de plus en plus importante) du niveau des élèves.

L’enseignement fait couler beaucoup et de plus en plus d’encre aussi bien au sein des équipes

spécialisées (dans la réflexion théorique, dans l’activité pédagogique) qu’au sein du public. En effet, beaucoup d’enseignants s’étonnent des piètres résultats de leurs élèves et ce, malgré

leurs efforts permanents. Les parents d’élèves ont eux aussi trouvé l’occasion -par le biais de la presse écrite, lors des rencontres provoquées par les chefs d’institutions scolaires- pour dénoncer ce qui ne va pas dans notre école publique. « (…) l’école publique nécessite de grandes réformes. Il faudrait assouplir les programmes pour permettre aux enseignants d’être un peu plus pédagogues car la surcharge des programmes amène les enseignants à être moins à l’écoute de l’enfant. » « (…) le système scolaire est un véritable échec. Les dégâts sont déjà énormes et risquent encore de s’aggraver (…) »

Les parents suggèrent aussi qu’il y ait plus de séances consacrées au cours de français pour

améliorer la formation de leurs enfants. Parmi les phrases les plus fréquemment formulées quant à la langue d’étude : « le français est une langue internationale comme l’anglais. C’est une langue de la technologie, donc de l’avenir. » « le français est un moyen de promotion sociale ( …) Les parents veulent le changement des méthodes d’enseignement : « elles sont archaïques et révolues. Elles sont à améliorer, à moderniser. » Ils proposent l’adéquation entre les programmes et le projet de société, leur ouvertures sur le développement du monde, c’est-à-dire la science et le savoir.

On a tendance à croire que tout échec dans l’enseignement général (langues ou matières scientifiques et techniques) est automatiquement imputé à la méthode utilisée ; et pour pallier les insuffisances et améliorer les résultats, une seule et unique solution (que nous croyons miraculeuse) s’impose : changer de procédure et de méthode d’enseignement.

Les recherches en didactique des langues en général, du français (langue étrangère et/ou langue

seconde) en particulier rendent compte d’un important rapprochement entre les sciences du langage

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(psycholinguistique, pragmatique, sociolinguistique) et les sciences cognitives. Cependant, la réalité, c’est-à-dire, celle que vivent les enseignants et les enseignés, est loin de correspondre et de suivre l’évolution de la recherche en didactique qui ne cesse d’avancer.

Nous constatons, comme le notent déjà Robert GALISSON et Henri BESSE (1980) dans leur

ouvrage Polémique en didactique, du renouveau en question que les théoriciens (les linguistiques et les praticiens, c’est-à-dire les enseignants) n’appartiennent pas au même monde. D’une part, nous avons les théoriciens dans leurs laboratoires ; ils mènent leurs recherches sans se préoccuper des réalités et problèmes d’échec scolaire. D’autre part, nous observons les enseignants dans leurs salles de cours ; ils appliquent à la lettre les théories émanant des premiers et continuent ainsi pendant de longues années à appliquer comme aux premiers jours une méthode qui a déjà montré ses insuffisances.

Le développement des études linguistiques a connu une évolution vertigineuse alors que celui de

l’enseignement des langues s’est retrouvé devant une impasse. Les linguistiques contemporaines se préoccupent uniquement de la représentation énonciative. Nous, les enseignants, refusons d’admettre que la grande partie de la linguistique, celle de la phrase ne puisse plus être prise en charge au même plan si ce n’est avec plus d’acuité que le reste de la structure textuelle…

Effectivement, ces dernières années, l’enseignement des langues en général, du français en

particulier, est sorti du cadre étroit de l’étude de la phrase pour se consacrer uniquement et totalement à l’étude du texte. C’est ainsi que vient « triomphalement » s’installer également en Algérie, l’approche communicative dont l’objectif principal est de développer la compétence de communication, comme son nom l’indique, et la typologie textuelle.

Mais, que faut-il entendre par « travailler la compétence de communication » ? Henri BOYER (1990 : 51) dans Nouvelle introduction à la didactique, nous explique : « A partir

de cette notion de compétence de communication qui est la clé de voûte de l’approche communicative (…) il s’agit de reconstituer l’ensemble des codes et des sous-codes, des règles, des normes socioculturelles, des rôles qui interviennent et font la communication.» Aujourd’hui, l’enseignement d’une langue étrangère, en l’occurrence le français, ne s’occupe plus de la linguistique de la phrase, c’est-à-dire de la compétence linguistique. La priorité de l’enseignement est désormais accordée à l’acquisition de « normes » d’emploi se distinguant radicalement de celles du « système » linguistique. Pour Pierre MARTINEZ (2004) savoir communiquer dans une langue, c’est savoir également communiquer en connaissant la règle du jeu, c’est-à-dire qu’il ne suffit pas simplement de connaître le système linguistique, il faut également savoir surtout s’en servir en fonction du contexte social.

L’approche communicative qui prend en charge cet enseignement vise chez l’apprenant la

capacité de comprendre et de produire des énoncés (se référant uniquement au code de l’écrit) acceptables mais aussi et surtout comprendre et produire des énoncés adéquats à des situations

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socioculturelles qui les sous-tendent. Elle met l’emphase sur l’implication de l’apprenant dans l’acquisition des habiletés de communication. Pour ce faire, les activités d’enseignement/apprentissage sélectionnées et composant le programme ont pour objectif de provoquer la réflexion de l’apprenant, c’est-à-dire que l’approche communicative insiste sur « l’interaction » et d’après la théorie de KRASHEN cité par Henri BOYER (1990 : 89), l’acquisition d’une langue étrangère est « plutôt relative au degré d’implication de l’apprenant par rapport au matériau linguistique manipulé, c’est-à-dire ; à son insertion dans une activité d’interactivité réelle ». Mais, nous savons pertinemment que :

-cet enseignement ne convient pas du tout à des apprenants algériens vu que le français n’est pas leur langue maternelle ;

-quand bien même, nos élèves maîtriseraient les notions basiques du français, la classe étant un milieu fortement « ritualisé », « artificiel » serait de ressembler à un milieu naturel. La didactique étant une discipline, ne peut se constituer réellement et entièrement à partir de pratiques observables dans la classe sans opérer d’après Pierre MARTINEZ (2004) un retournement qui la conduise du « ce qui se passe » à « comment le concevoir ».

Dans la même visée, Robert GALISSON et Henri BESSE (1980) soutiennent que l’authenticité

réelle d’un texte, ce n’est pas seulement son intégralité matérielle mais c’est avant tout le fait de réunir les conditions extralinguistiques de production et de réception dans lesquelles il s’inscrit. Dès lors que le texte contient un trop grand nombre de concepts non connus des apprenants ou de références connotées propres à la culture véhiculée par la langue étrangère, par le simple fait que les élèves-lecteurs ne peuvent plus se retrouver, le circuit de communication dans lequel le texte support de travail devrait réellement fonctionner est complètement rompu. Le document avec son « authenticité relative » deviennent des apparences fallacieuses.

Nous nous demandons donc, si vraiment un apprenant (élève scolarisé) de langue étrangère (ou de

langue seconde) peut accéder à la compétence communicative reconnue chez le natif car nous supposons que l’accès à une compétence de communication relève beaucoup plus de la volonté et de l’implication du sujet que des activités sélectionnées par l’enseignement. De plus, en Algérie, ces activités « magistrales », qualifiées de « monotones » car non attrayantes (dont l’exemple des textes supports l’illustrent) complètement vidées d’un quelconque apport culturel (ne référant à aucune culture) non seulement ne motivent pas mais ne facilitent pas non plus l’apprentissage du français. Parallèlement, l’approche communicative voulant dépasser trop tôt la compétence linguistique, l’élève apprenant cette langue étrangère ne se retrouve plus dans la complexité de cette langue. Geneviève ZARATE (1993) dans Représentation de l’étranger et didactique des langues nous rappelle que la relation existant entre langue et culture et la culture véhiculée par cette langue dépend du contexte national où la langue étrangère est enseignée et que la description d’une culture étrangère obéit à des règles particulières lorsqu’elle se situe en contexte scolaire.

L’institution scolaire a toujours été appréhendée en Algérie, et continue de l’être comme

l’expression d’une entité nationale ; elle est ainsi impliquée directement dans la construction de l’identité nationale de l’élève. L’enseignement de la langue étrangère (ici, le français) occupe alors une

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place chimérique. Nous nous trouvons devant un paradoxe extravagant : d’une part, l’école devant promouvoir l’enseignement des langues étrangères ; d’autre part, cette même institution devant (parallèlement) veiller aux enseignements et contenus orientés uniquement vers la promotion de l’identité et de la culture nationales, ce qui n’encourage pas, nous le répétons, l’enseignement/apprentissage des langues étrangères.

L’objectif ainsi tracé, la linguistiques-fonctionnaliste vise l’accès au « savoir-faire » alors qu’en

Algérie, tout le monde (enseignants, parents et enseignés) est conscient du fait que la grande majorité des apprenants n’a pas encore accès au savoir linguistique. Ainsi la compétence communicative a-t-elle vraiment une existence sans que non seulement elle soit précédée mais aussi accompagnée d’une bonne maîtrise de la compétence linguistique. Cette substitution trop rapide de la compétence linguistique par la compétence communicative nous mène tout droit vers l’échec.

Dans D’hier à aujourd’hui la didactique générale des langues étrangères – du structuralisme au

fonctionnalisme- Robert GALISSON (1980), nous lisons, d’une part, que la compétence de communication est une capacité que l’on retrouve chez le natif. Un apprenant peut-il atteindre cette compétence par un seul apprentissage : celui proposé par l’institution scolaire, en deux heures de temps par semaine?

D’autre part, les didacticiens considèrent que la compétence communicative comme étant encore plus simple qu’elle ne l’est en réalité. Ces mêmes didacticiens ne distinguent plus entre la compétence d’un apprenant de langue maternelle et un autre apprenant de cette même langue qui lui est par contre complètement étrangère. L’apprenant de la langue étrangère ne pouvant atteindre la compétence des natifs de la langue cible ne peut que produire des énoncés erronés qui représentent la manifestation d’une tout autre langue bien différente et de sa langue maternelle et de la langue cible. En conclusion

Depuis les toutes premières méthodes d’enseignement des langues étrangères, les enseignants ont

toujours été préoccupés par un seul souci majeur : faire parvenir les élèves à la bonne construction grammaticale au niveau d’abord de la phrase pour accéder plus tard à celle de longs textes…

Bibliographie

-Henri BOYER (1990), Nouvelle introduction à la didactique, Clé International.

-Robert GALISSON (1980), D’hier à aujourd’hui la didactique générale des langues étrangères, du

structuralisme au fonctionnalisme, Clé International.

-Robert GALISSON et Henri BESSE (1980), Polémique en didactique, du renouveau en question, Clé

International.

-Pierre Martinez (2004) La didactique des langues étrangères, Paris, PUF.

-Geneviève ZARATE (1993) Représentation de l’étranger et didactique, Paris, PUF.

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Tragedy in the Modern Age: The Case of Arthur Miller

By Amar GUENDOUZI University of Tizi Ouzou-Algeria

rthur Miller is one of the advocates of a modern conception of tragedy. His play Death of a Salesman had been rejected by some critics on the basis that it was not in conformity with the main tenets of the classical tragedy. In reaction to these critics, Miller wrote an essay entitled “The Tragedy of the Common Man” (1958) in which he defended his conception of tragedy. In

the following paper, we shall attempt to highlight some aspects of Miller’s work in relation to his essay. To achieve this aim, we shall begin by defining what Aristotle’s conception of tragedy is, and then we shall trace briefly the development of the tragic genre from the antiquity to the present age. We shall put emphasis on the modern transformations and we shall discuss two of Arthur Miller’s works, namely Death of a Salesman and The Crucible. Aristotle defines tragedy as “a representation of an action that is serious” (2000: 64); that is to say a dramatic performance destined to a high class audience. Aristotle adds that through the arrangement of events, tragedy arouses fear and pity, and brings about the purgation of such emotions. Purgation is the English translation of the Greek word Katharsis. Aristotle made this concept the basic principle that determines the organisation of the tragic plot and the conception of the tragic hero.

In order to excite the Kathartic effect, Aristotle prescribes three unties: one, the unity of time; two the unity of place, three, the unity of plot. According to him, the time duration of the tragic plot should be limited to “one revolution of the sun” i.e. twenty-four hours, its spatial setting should be restricted to a single area, and its various incidents should be arranged so that “if anyone of them is differently placed or taken away, the effect of wholeness will be seriously disrupted” (ibid. 68). In other words, tragic plots, unlike epic ones, are never episodic.

According to Aristotle, the master tragic plot that can reach the Kathartic effect in its fullest sense is the complex plot that accompanies the hero’s change of fortune with a reversal and discovery. This master plot involves tragic heroes that are drawn from stories of “a few families”, above all the legends and the myths of Troyes and Thebes. Aristotle defines the tragic hero as follows:

“He is the sort of man who is not conspicuous for virtue and justice, and whose fall into misery is not due to vice and depravity, but rather to some error, a man who enjoys prosperity and high reputation, like Oedipus and Thyestes, and other members of families like theirs” (ibid. 73).

We infer from the definition that the tragic hero in classical tragedies is a mythical figure who is neither too good nor too bad. His fall into wretchedness is made intelligible through an error (hubris) which is the consequence of a tragic flaw (hamartia). Thus, most protagonists in Greek tragedies possess

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hamartia and hubris. They are very high standing people betrayed by their own weaknesses. Their decadence is called nemesis. Northrop Frye defines it as “the rightening of the balance”; the balance being “the order of nature” that the hero has disturbed.

Aristotle’s insights to the “art” of tragedy exerted a lasting influence on Western literature in general, and on the English one in particular. In the Middle Ages, Chaucer defined tragedy as follows: Tragedy is to seyn a certyn story As olde bookes maken us memorie Of hym that stood in great prosperitee And is yfallen out of a high degree Into miserie, nd endeth wreccedly ( quoted in Burian P. 2001: 178) As it can be noticed, this definition echoes strongly Aristotle’s rise and fall pattern and the stature of his heroes. The influence of these two levels of representation extended also to the Elizabethan tragedies which, though fundamentally derived from Seneca’s revenge tragedy (also called tragedy of blood), remained close to Aristotelian norms and dealt with people of high status, such as Kings and Princes, and described their fall. One instance is provided by Shakespeare’s Othello which fits strongly Aristotle’s concepts of the tragic hero and plot.

In the twentieth century, many aspects of the classical tragedy, as described by Aristotle, were questioned and dramatists broke away from the Greek canons. As we have already mentioned, Arthur miller is among the fiercest modern exponents of a modern conception of tragedy. His play Death of a Salesman has been dismissed on the basis that its protagonist Willy Loman lacks the stature of a tragic hero.

Miller’s conception of tragedy retains only its catastrophic ending. It contends that “the last appeal of tragedy is due to our need to face the fact of death in order to strengthen ourselves for life, and that over and above this function of the tragic viewpoint, there are and will be a great number of formal variation (our emphasis) which no single definition will ever embrace.” ( the allusion to Aristotle should not be mistaken here) (1983 :166).

The first Aristotelian protocol refuted by Miller in his essay is that which deals with the stature of the hero. Miller distinguishes between stature and rank and argues that if the Greek dramatists dealt solely with characters of high estate, it is because they were living in a hierarchical society. Relying heavily on this idea, Miller goes on to demote the traditional conventions of tragedy.

According to Miller, the common man can pretend to a tragic status and his story can provide materials for tragedy provided that his story engages issues of importance, such as the sense of personal dignity, the survival of the race, or the relationships of Man to God. According to us, this variation ought to be understood against Aristotle’s rise and fall pattern. For in modern societies where the political

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systems are democratic, Kings and Princes no longer raise our passion, and the low man’s misery and loss are as tearing as the fall of Kings was for the Greeks.

Besides his rejection of Aristotle’s rise and fall model in favour of the thematic issue aroused by the dramatic performance, Miller questions the highbred position of the tragic heroes. Keeping in mind the distinction between stature ad rank already stated, the American playwright argues that the common man can evoke tragic feelings on two conditions:

One: He should display an intensity of feeling and passion. This quality cannot be achieved if the protagonist’s commitment to his course is not the maximum possible. In other words, the hero should be faithfully devoted to his quest and his involvement should be strong and vigorous

Two: The hero should be aware of his social condition and the implication of his choice. He may lack intellectual fluency to verbalise his situation or even a complete consciousness, but he should never be unaware of the ultimate questions that he sacrifices his life for.

As regards the tragic flaw, the modern tragic hero may or may not have a defect of character or Hamartia. Miller remarks that “the flaw, or crack in the character is really nothing – and need to be nothing, but his inherent willingness to remain passive in the face of what he conceives to be a challenge to his dignity, his image of his rightful status.” He also adds tat there are only the passive people, those who do not question their lot, who are “flawless”.

What comes out from Miller’s overall revision of the Poetics is that he has shifted Aristotle’s focus on the form of tragedy to the content of tragedy; in other words, the American dramatist shifted the genre’s interest from plot to theme. Besides, Miller has also overlooked Aristotle’s concept of Katharsis and has drawn the portrait of the tragic hero from the lower classes rather than from the higher ones. The reason is that the common man is more representative of the modern societies than the highbred.

Miller’s plays illustrate his modern conception of the tragic. In what follows, we try to analyse two of them, namely Death of a Salesman and The Crucible in order to show how modern tragedy, as defined by Miller, applies to them.

Death of a Salesman (1949) is Miller’s most successful play. It relates the story of Willy Loman, a salesman in his early sixties, who dreams to become a successful businessman and to be “well liked by people”. But Willy’s dream is an illusion, and his precarious social and economic condition is compounded by his entanglement with his own son Biff. At the end of the play, Willy realises that he can never fulfil his dream. But when he receives insurance that Biff loves him, Willy commits suicide so that his family would benefit from the insurance money.

The portrait of Willy Loman is at odds with that of his classical counterparts. His very name suggests his humble origin (low man). But in spite of his low social status, Willy succeeds to impress the

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reader. The reason is that even though he fails to materialise his dreams of respectability and success, he still keeps his dignity. For in the play, Miller is careful to stress his character’s struggle to retain his dignity as much as he engages the issues of material success and popular esteem.

Willy Loman’s struggle to preserve his own image of himself, i.e. his dignity, may be illustrated in

his arguments with the other characters around him. They include his argument with Howard that he can still sell, his arguments with Charley over the card game and the job and his argument with his own son Biff about not being a “dime a dozen” i.e. worthless. “I am not a dime a dozen”, says he, “I am Willy Loman, and you are Biff Loman” (1986: 132). All these examples show that Willy is eager to take action rather to remain passive in front of what challenges the ‘image of his rightful status’.

Behind Willy’s continuous struggle to keep his personal dignity, Miller probes the essence of the American Dream and depicts the shortcoming of the capitalistic society during the years of depression. In fact, Willy drifts in and out of a dream. In spite of his old age, the ideals of success in business and respectability in society still stir his emotions and hearken his passions. Through all the play, his credo remains “someday I’ll have my own business, and I’ll never have to leave home anymore (…) bigger than uncle Charley! Because Charley is not liked – He’s liked but he’s not well liked” (ibid. 30).

In Death of a Salesman, Willy Loman stands more like the scapegoat of the capitalist society and

the bitter illusions of the American dream than the victim of any of his personal shortcomings. Like all tragic heroes, he remains faithful to his vision, and his ‘struggle upward’ remains firmly established in his character and hopes. And if he has chosen to commit suicide, it is not because he has failed to accommodate the new order and has given up his efforts at social enhancement. He himself refutes this alternative when he says: “you can’t eat the orange and throw away the peel! A man is not a piece of fruit” ( ibid. 82). Instead, willy has consciously chosen to invest his last asset, i.e. his life, for the price of the insurance money. His ultimate vision is that the hopes he placed in the American dream were misguided, and that his dream of success can be achieved only through and after death.

The Crucible (1953) is another play that sustains analysis with Miller’s idea of the tragic. It is an

allegory that re-writes the Salem Witch Hunt of 1962. Its plot is articulated around questions of politics, land ownership, power struggles, and personal vengeance. It describes the tumult wrought upon early Salem when the village was overtaken by accusations of witchcraft. At the end of the story, many persons are convicted and unjustly sentenced to death. Among these convicts, there is John Proctor who has been unrightfully involved by a young girl who managed to take revenge against his wife Elizabeth.

John Proctor seems the main character of The Crucible. Arthur Miller describes him as an “even

tempered” and a “not easily led” individual, who does not support any faction in the town. He alludes to his modest status when he writes that Proctor “ is a sinner, not only against the moral fashion of the time, but against his own vision of decent conduct” (P. 27). Decoded through Miller’s standards of heroism, this statement informs us that Proctor does not belong to Salem’s clerical institution, and that he is not an exceptionally virtuous character, nor even a famous landowner.

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If Proctor seems to be the hero of The Crucible, it is because he makes a clear stand against the court, and because he is the character that shows the strongest opposition to the established order*. In addition, among all the other characters of the play, he is the one that struggles the most fiercely to retain his dignity. Bravery is thus a trait of character that suits him well. For instance, he confesses honestly to his wife his flirtations with Abigail and asks her forgiveness. He also self-denounces his love affair to the court in order to spare his wife’s life. Proctor exhibits dignity even when he signs the false confession of witchcraft. After he knew that Judge Danforth will post it on the church door and will use him as an example to get other people confess, Proctor tears the paper into pieces and shouts : “ Because I cannot have another life! Because I lie and sign my self to lies! Because I am not worth the dust on the feet of them that hang ! How may I live without my name ?

Proctor’s tragic fate may be read against the backdrop intricacies of the plot. But a close reading of The Crucible reveals that the play is an allegory whose main issue is tightly linked to the McCarthy Hearings between 1950 and 1954. At that time, many American intellectuals suspected of sympathy for communism, just as those characters suspected of witchcraft in the play, were arrested, interviewed, and blacklisted. As a consequence, a mass hysteria and a mindless persecution swept the United States of America and brought the individual liberties to a severe test.

The witch-hunt mechanisation of The Crucible allows Miller to make a covert but intelligent stand

against the insanity of the McCarthy Hearings. The intolerance of Salem’s clergy and Judge Danforth’s inquisitive procedures are the means through which he warns against the paranoia and the superstition that may result out of a group’s desire to make all the people conform the their own code of behaviour. Behind Proctor’s stoic resistance and his tragic end, Miller also makes a high claim for the American “founding principles”, such as the freedom of speech and the freedom of worship, and reminds that history repeats itself, and that if people would not take care, America would again fall in the same havoc that was wrought upon early Salem.

As a conclusion to our discussion of Miller’s plays and our comparative study between the Greek

and the modern tragedies, as embodied respectively in the theories of Aristotle and Arthur Miller, we can say that before all tragedy is a quest for literary form. And whatever form it may take, it arouses aesthetic pleasure on condition it remain faithful to the values of the community it represents. Accordingly, Miller can be said to be successful in his departure from Aristotelian conception of tragedy, because he has adapted his literary medium both to America’s social reality and to its literary tradition. He has thus drawn the portrait of his main characters in the same lineage with their literary ancestors, such as Huck Finn, Jay Gatsby, and the popular heroes of Horatio Alger’s fictions, and has made a high claim for the thematic issue in order to align his plays with the didactic propensity inherent in the American fiction.

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Works Cited : - Aristotle. “ Poetics”. Classical Literary Criticism. Trans. Dorsch, T.S. 1965. London :

Penguin, 2000

- Burian, Peter. “Myth into Muthos: the shaping of Tragic Plot”. The Cambridge Companion to

Greek Tragedy. Ed. P. E. Easterling. 1997. Cambidge University Press, 2001.

- Frye, Northrop. Anatomy of Criticism. 1957. London : Penguin, 1990.

- Miller, Arthur. The Crucible. 1953. London : Penguin, 2000.

- ……………Death of a Salesman. 1949. New York : Penguin, 1986.

- ……………“Tragedy of the Common Man”. Tragedy Developments in Criticism. Ed. R.P.

Draper. 1980. Hong kong: Macmillan, 1983.

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Revue Campus N°4

والحلول المقترحة من قبلهنقائص التعليم حسب ابن خلدون

أستاذة مساعد ة مكلفة بالدروس: فتيحة حداد :أستاذة

جامعة مولود محمري تيزي وزوة ي ب ر ع ل ا ة غ ل ل ا سم دوق اآ ه ب ا

أهم القطاعات على الرغم من أن التعرف إلى فلسفة ابن خلدون التربوية التعليمية هي جزء من آل، ولبنة في بناء، وإحدى

) المسألة التعليمية التربوية( ، بحيث ربطها 1الفكرية التي تناولها بحثا وتقريرا آالعمران واالجتماع، والفلسفة واالقتصاد، والتصوفدور "و" جون ديوي" بالمجتمع أآثر من ربطه إياها بقطاعات الفكر األخرى التي تناولها بالبحث مثله مثل علماء الغرب المحدثين أمثال

تتمثل في تحليله لمختلف المشاآل االجتماعية التي تواجهها التربية في مجتمع "ديوي "بحيث أن قوة ". التربية األخالقية"في آتابه " آايمية العصر الحديث، أما قوة ابن خلدون في هذا التحليل نفسه فتظهر وتتجلى في نظرته االجتماعية الواسعة اآلفاق التي آانت تواجهها الترب

إال أن الدارس آلراء ابن خلدون .في عصره آنذاك ، وإن آان الفرق بينهما يتعلق بطبيعة المجتمع الذي تقوم به التربية في آال العصرين .2،وإن آنا نعيش في عصر ديوي زمانيا"جون ديوي" التعليمية والتربوية يجدها أآثر مالءمة ألوضاعنا نحن اليوم من آراء

على هذا الوجه إال رغبة منه دائما في اإللمام بعناصر نظريته ) التعليمية التربوية ( لدون لهذه المسألة وما تحليل ابن خ

"ديوي"وعلى الرغم من أنني أبتعد عن الرأي القائل بأن البن خلدون نفس المفهوم االجتماعي الذي يؤديه التعليم عند . االجتماعية المتكاملة - رغم اختالف العصرين- "ديوي "تفطن للعالقة الوثيقة بين الحياة االجتماعية والتعليم، وحللها بدقة أآثر من ألنني أرى أن ابن خلدون قد

3لكن بأسلوبه الخاص و طريقته الخاصة، على حد تعبير دآتور عبد اهللا شريطاجتماعية وصناعية، إن ساءت حط وقد اعتبر ابن خلدون الكتابة خطوة أولى وأساسية في تطور التعليم وتأسيسه، آونها ضرورة

: ، ولم ينطلق ابن خلدون هذا المنطلق إال إلدراآه وتيقنه ألمرين هما ) عبر آل العصور واألزمنة( مستوى التعليم

هي المرحلة األولى التي تميز اإلنسان عن الحيوان : الكتابة-أوالمن جهة والتقدم العلمي والرقي الثقافي من جهة ) المتعلم(عليم لدى التلميذ له أثره السيئ على سير مراحل الت: الفساد في الكتابة-ثانيا

مائلة إلى الرداءة بعيدة عن الجودة ، وصارت الكتب إذا انتسخت فال فائدة نفصارت الخطوط بإفريقية والمغربي: ( أخرى، حيث يقول والتصحيف وتغيير األشكال الخطية عن الجودة، حتى ال تكاد تقرأ إال تحصل لمتصفحها منها إال العناء والمشقة لكثرة ما يقع فيها من الفساد

إال أنني أجد بعض النقائص األخرى ) التعليم( لكن رغم آل هذا، أي آل هذه الترتيبات التي أنشأها ابن خلدون في هذا الميدان . 4) بعد عسروقد عدد ابن خلدون . بطهم الجانب النظري للتعليم بالجانب التطبيقيفيما قال به خاصة بعد ما لمسه من إخفاق لدى األفراد والجماعات في ر

:هذه النقائص على النحو التالي

):التلقين( عدم المناقشة -1يؤآد ابن خلدون على انتشار ظاهرة التلقين في التعليم في المرحلة األولى له، في عهده آنذاك، خاصة في تعليم القرآن الكريم أين يكلف

آان تعليم القرآن :( بحفظ آيات آتاب اهللا دون مناقشة، وبطريق عفوية آلية نحو ما عبرت عنه أسماء فهمي في هذا الشأن الصغار ...) بطريقة التلقين بمعنى أن الطفل آان يكرر ما يذآره المعلم من فقرات إلى أن يتم له حفظها بطريقة آلية ، ابن خلدون يرفض هذا 5

وأيسر طرق هذه الملكة قوة اللسان بالمحاورة والمناظرة : ( ...ة والمحاورة من أجل اآتساب ملكة اللغة، يقولالمنطق ويطالب بالمناقشفتجد طالب العلم منهم بعد ذهـــاب الكثير من أعمارهم في مالزمة . في المسائل العلمية، فهو الذي يقرب شأنها ويحصل مرامها

1))يفاوضونالمجالس العلمية سكوتا، ال ينطقون و ال

.1986تربية والتعليم اإلسالمية، دار اقرأ للنشر والتوزيعن موسوعة ال2 عبد األمير شمس الدين ، الفكر التربوي عند ابن خلدون ،وابن األزرق ،ط 1 .648ص .1975: عبد اهللا شريط ،التفكير األخالقي عند ابن خلدون، الشرآة الوطنية للنشر والتوزيع، الجزائر 2 .650 المرجع نفسه ص 3 .752-751م ص 1968: بيروت. لجنة البيان العربي ، 2علي عبد الواحد وفي، ط : ابن خلدون ولي الدين عبد الرحمان، المقدمة تح - 4 .163عبد اهللا األمين التعمي، المناهج والطرق التعليم، ص- 5

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Revue Campus N°4

وهـــذا السبب األول الذي يرآز عليه ابن خلدون إنما هو سبب ملموس حاليا، و عيبا جسيما تعاني منه مؤسساتنا التربوية، و آذا وما و اإلشكال مع معلمينا هو إدراآهم لهذا المشكل . الهياآل اإلدارية األخــرى التابعة للمنظومة التربوية المكلفة بالمتابعة البيداغوجية

.مدى تأثيره في انحطاط المستوى التعليمي إال أنهم يتغافلونه

:الحفظ دون الفهم -2و إال فحفظهم أبلغ من حفظ سواهم، لــشدة عنايتهم به، و ظنهم أنه المقصود من الملكة العلمية و : ((... ويستدل على رأيه هــــذا قائال

الواهي، غير الحامل لفائدة، و يرى أن القدرة أو الملكة العلمية ال تكمن في الحفظ ، أي أن ابن خــلدون يسقط الحفظ 2))ليس آــذالك الكثير، دون الفهم و المناقشة، و إنما وجب على المتعلم أن يفهم ما يحفظ حتى يتمكن مما هو فيه من علم، و هذا يعني أن ابن خلدون

قــد قدمنا أنه ال بد من آثرة الحفظ، لمن يروم تعلم اللسان، : ((يقوللم يرفض الحفظ، و إنما يجب أن تكون طريقة الحفظ جيدة، حيث .3))و على قدر جودة المحفوظ وطبقته في جنسه، و آثرته من قلته تكون جودة الملكة الحاصلة عنه للحافظ

:آثــرة التأليف للمادة الواحدة -3أعلم أنه مما أضر : (( ر، و الوقوف على غاياتها، حيث يقــول يـــرى ابن خلدون أن آثــــرة التـأليف في تحصيل العلوم ضـــا

بالناس في تحصيل العلم و الوقوف على غاياته آثرة التأليف و اختالف االصطالحات في التعليم، و تعدد طرقها، ثم مطالبة .4))المــتعلم و التلميذ باستحضار ذلك، وحينئذ يسلم لــه منصب التحصيل

:آــثرة االختصار -4العلوم، خاصة عند المتأخرين، معتمدين في هذا على في مقابلة الكثــرة، في التأليف للمادة الواحدة نجد آثرة االختصارات فيو هــذا طبعا يؤدي إلى صعوبة تلقى المادة العلمية المراد 1حصر مسائل العلم و أدلته باختصار األلفاظ و حشر المعاني في التعليل منها

يرى ابن خلدون أنها طريقة سيئة في التعليم، بحيث إن التلميذ ينقطع فهمه لها نظرا لصعوبة المعاني، مما يؤدي إلى دراستها، بحيثذهــب آثير من المتأخرين إلى : (( قصور الملكات المتحصل منها، حتى ولو آانت الموضوعات المطلوبة بسيطة، حيث يقول

بها ويدونون منها برنامجا مختصرا في آل علم يشتمل على حصر مسائله و أدلتها، اختصارالطرق، و األنحاء في العلوم، يولعونوربما عمدوا . فصار ذلك مخال بالبالغة و عسيرا على الفهم . باختصار في األلفاظ، و حشو القليل منها بالمعاني الكثير من ذلك الفنوها تقريبا للحفظ، آما فعله ابن الحاجب في الفقه و أصول الفقه، إلى الكتب األمهات المطولة في الفنون للتفسير و البيان، فاختصر

وهو فساد في التعليم، و فيه إخالل بالتحصيل، و ذلك ألن فيه تخليطا على . وابن مالك في العربية، و الخوانجي في المنطق و أمثالهم .2))وء التعليم آما سيأتيالمبتدىء بإلقاء الغايات من العلم عليه، وهو لم يستعد لقبولها بعد، وهو من س : فالمتعلم هنا يكون أمام أمور عدة عليه تحقيقها عن طريق التعامل معها، أهمها

.الكتب الكثيرة المؤلفة في المادة الواحدة -1 .اختالف االصطالحات في التعليم ذاتـــه -2 .تــــعدد طرقه -3 .مطالبة الطالب أو التــلميذ باستحضارها في الوقت المطلوب -45- :رة القواعد في العلوم اآللية آـــث -6

يــرى ابن خلدون أن اإلآثار من القواعد و القوانين في العلوم التي هي آالت لغـــيرها مثل الــعربية و المنطق و أمثالهما خروج في تحصيل العلوم و ربما يكون هــذا عائقـــا. عن مقاصدها، و بالتالي يصبح االشتغال بها لغوا مقاصدها، و بالتالي يصبح االشتغال

عـــلوم مقصودة بالــذات، : اعلم أن العلوم المتعارفة بين أهل العمران على صنفين: ((حيث يقـــول المقصودة التي شأنها أهم آالشرعيات من التفسير و الحديث و الفقه و علم الكالم، و آالطبيعيات و اآللهيات من الفلسفة، وعلوم هي آلة ووسيلة لــهذه العلوم،

فلهذا يجب على المعلمين لهــذه العــلوم اآللية أن ال يستبحروا في شأنها و ال يستكثروا ... آالعربية و الحساب وغيرهــــما للشرعيات .، وقد أصاب ابن خلدون في هذا 1))من مسائلها، وينتبهوا المتعلم على الغرض منها ويقــفوا به عنـــده

:االقــتصار على القرآن -6

ـقد الحظت أن ابن خــلدون قد أسس في منهجه التعليمي خاصة في المرحلة األولى له للقــرآن آعلم أساسي وضروري عام لـعلى المعلم االهتمام به من اجل ترسيخه لدى المتعلم الصغير السن، إال أن الدراسات الحديثة خاصة مع ظهور التقنيات الفنية . وشامل

رة للسير الحسن للمؤسسات التعليمية و التربوية قد لمسوا أن تدريس القرآن الكريم ضرورة البد منها رغبة الدقيقة في المتابعات المباش

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لكن االقتصار عليه فقط ال يتماشى و التطورات التي يواآبها . في صقل شخصية التلميذ وتعزيز مبادىء الدين اإلسالمي الحنيف فيها .ا هــذاالتعليم بداية من عهد ابن خلدون إلى يومن

:استعمال العنف الذي يقضي على شخصية الطفل ورجــولته -7

إن إقامة التعليم على اإلآراه و الشدة و العنف بدل التشويق، وإرهاف الحس مضر بالتعليم و المتعلم خاصة مع أصاغر الولدان ن المتعلمين أو المماليك أو الخدم ســطابه و من آان مرباه بالعسف و القهر م: (( ، حيث يقول ابن خلدون 2ألنه من سوء الملكة

القهر، و ضيق على النفس في انبساطها، وذهب بنشاطها ودعاه إلى الكـــسل و حـــمل على الكذب و الخبث، و هو التظاهر بما في ي تساعد على حفظ النظام فابن خلدون هنا يعالج مشكلة العقاب آأحد العوامل الت 3))غير ضميره، خوفا من انبساط األيدي بالقهر عليهبحث في المسألة بطريقة عميقة و دقيقة، محاولة منه استيعابها من خالل الترآيز على في الدراسة، لكنه بحثها بشكل علمي، بمعنى أنه

رتب آنتيجة ثغراتها، بحيث إنه لم ينــــظر ألضــــرار العقاب و الشدة و القسوة، من جانب واحد فقط ، و إنما بحث أبعادها التي تتفي إصدار هــذا العقا ب من جهة ) األستاذ( حتمية قاسية في حق المتعلم من جهة، و تأثيرها على مستواه التعليمي، ومدى أحقية المعلم

ه زد على هذا فإن ابن خلدون قد ربط بين مساوئ العقاب ومسؤولية الدولة اتجا . 1وقد مثل لهذا بالعالقة بين الحاآم و المحكوم. أخرىفينبغي للمعلم في متعـــلمه و الوالد في ولده : (( األساليب غير السلمية المنتهــجة من قبل المعلمين في معـــاقبة الــــتالميذ، حيث يقول

ب ال ينبغي لمؤد": و قد قال محمد ابن أبي زيد في آتابه الذي ألفه في حكم المعلمين و المتعلمين. أن ال يستبدوا عليهم في التأديب من لم يؤدبه الشرع ال أدبه اهللا ": ومن آالم عمر رضي اهللا عنه"الصبيان أن يزيد في ضربهم إذا احتاجوا إليه على ثالثة أسواط شيئا

لكن ابن خلدون لم يسكت عن آل هذا بحيث نجده اقترح بدائل لهذه النقائص من . 2))"حرصا على صون النفوس من مذلة التأديب . " :ان التعليم، وآذا بعث جيل مثقف حامل للواء العلم و التحدي المعرفي، و قد جاءت مقترحاته على النحو التاليأجل تطوير ميد

الحـــلول المقترحة في ميدان التعليم من قبل ابن خــلدون-1

التربوية التعليمية، و التي حاولت بــعد أن نظر ابن خلدون لواقع التعليم في عصره، من خالل تحديده لثغراته، نجده يقف مع اقتراحاته : حصرها فيما يلي

:أن يكون تلقين العلوم تدريجيا -1تأتي هذه الطريقة آرد فعل من قــبل ابن خــــلدون على استـــعمال العنف و اإلآراه في التعليم في عصره، بحيث يرى أن التعليم يجب

أعلم أن تلقين العلوم للمتعلمين إنما يكون مفيدا : ((دقيقة، و قد شرح هذا بدقة قائالأن تتبع فيه منهجية خاضعة للمنطق، و األسس العلمية الإذا آان على التدريج شيئا فشيئا، وقليال قليال، يلقى عليه أوال مسائل من آل باب من الفن، هي أصول ذلك الفــــن و يقرب له في شرحـــها

بمعنى أن يكون تلقـــين . 1))تعداده لقبول ما يرد عليه حتى ينتهي إلى آخر الفنعلى سبيـل اإلجمال، ويرعى في ذلك قوة عقله، و اسقدرات و ) الطالب، التلميذ (بحيث إن للمتعلم . العلوم بشـكل تدريجي مكرار بصفة تصاعدية بما يناسب الطالب و الموضوع معا

ع أو للفن جزئيات و اختالفات على المعلم أن يراعيها أيضا في استعدادات معينة على المعلم أن يعيها ويحسن التعامل معها، آما للموضوتقديم علمه، و في هذه اإلشارة القصيرة التي أوردها ابن خلدون في شأن مراعاة استعداد قدرات التلميذ العقلية و النفسية حضور قوي له

.بين علماء التربية و التعليم المعاصرين، وبين علماء النفس المحدثين أيضا

:عدم إرهــاق فكر الطالب و اإلحاطة بطبيعة هذا الفكــر-2أن يعرف نوعية المتعلمين الذين يتعامل معهم، بمعنى أن يدرك مدى قدرة استيعابهم ) األستاذ(يرى ابن خلدون أنه من واجب المعلم

جيا، بحيث يتأثر بما يكتسبــه من معلومات و مهارات للمعلومات التي يتلقونها من قبله، ونوعيتها، ألن الفكر اإلنساني بطبيعته يتطور تدريلـــذلك وجدت ابن خلدون . و مــا يعرض له من خبرات تــتحكم آلها آما وآيفا في ســــالمة ونمـــو فكر المتــعلم، وسالمته و إنجاحه

. 2يربط هــذا االقتراح أو هذا الرأي بتطور الفكر اإلنساني الذي يتطور شيئا فشيئا : عــدم االنتقال من فــن إلى فن آخــر قبل فهمه -63

من عــلم إلى علم جــديد إال بعد التأآد من فهم مــا سبقه، أي أن ) المتعلم( يـــؤآــد ابن خــلدون على ضرورة االنتقال بالطالب دي به إلــــى العجز وعــدم الفــهم، وقــلة ، و الذي سيـــؤ)المتعلم( ابن خلدون هنا يتحاشى الخلط الذي من الممكن أن يصيب الطالب

و ال يخلط مسائل الكتاب بغيرها حتى يعيه من أولــه إلى آخــره، ويحصل أغراضه، و يستولي منه على : (( ... التحصيل، حيث يــقول ـا بقي، وحصل له نشاط في طلب المزيد، و ملكة بها ينفذ في غيره، ألن المتعلم إذا حصل ملكة مــا في علــم من العلوم استعد بــها لقبول مـ

.1030ابن خــلدون، المــقدمــة، ص -1 .660عــبد اهللا شريط، التفكير األخــالقي عند ابن خــلدون، ص -2

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النــهوض إلى ما فوق، حتى يستولي على غايات العـــلم، و إذ خــلط عليه األمــر عجز عن الفهم، وأدرآــــه الكــلل، و انطمس فــكره، .1))ويئس من التحصيل، وهــجر العلم و التعليم

:البتعاد عن التــجريدات اعـــتماد الطريقة الحسية للصــغار بمعنى ا-4

يبعد ابن خلدون طريقة األساليب التجريدية، خـــاصة مع المتعلمين الصغار، لــهذا وجدته يــؤآد على التجربة الميدانية، وفي هذا ــبول العلم و فــــإن ق: (( دليل على خضوع منهج ابن خــلدون في الميدان التعليمي إلى المنطق العلمي، بـحيث يقول في هــذا الصدد

ويــكون المتعلم أول األمــر عاجزا عن الفهم بالجملة، إال في األقل، و على سبيل التقريب و اإلجمال و . االستعدادات لفهمه تنشأ تدريجياق ، فالعادة هــنا تتحقق وتكتسب بــصورة واضحة مع التعليم الحسي عكس صعوبة حصولها مع التعليم عن طري2))باألمثال الحسية

دعامة حسية جسمية،وأخــرى فكرية معنوية لذلك آــان نقل المعلومات : التجريد، ألن الملكة التي يريد ابن خــلدون تكوينها، لــها دعامتان .3إلى التلميذ بالمباشرة أصوب و أآمــل

: تنويع األســـاتذة للكبار -5خــاصة لهؤالء المتعلمين (، و توزيعها )المشيــخة(لتعليم هو آثرة األساتذة يــرى ابــن خــلدون أن ما يزيد المتعلمين آمــاال في ا

، و آذا الرحلة في طلب العلوم، حيث يرى أن مــا يزيد في آمال التعليم الرحــلة )الكبارـوى رســـوخا فعلى قدر آثرة أشتـد استحكاما وأقـ... إال أن حـــصول الملكات : (( في طلب العلوم ولــقاء المشيخة، ويؤآد هــذا قائال7

و تــعدد المشايخ، يفيده تمييز االصطالحـــات بما يراه من اختالف طرقهم فيـــها، وتنهض ... الشيوخ يكون حصول الملكات ورســـوخه .وترقيتهوهـــذا رغبة في رفع مستوى التعليم . .1))قــواه إلى الرســوخ، واالستحكام في الملكات، ويصحح معارفه ويميــزها

. عــدم القصور في التعليم على القوانين اللغوية المجــردة عن الواقـــع و االستعمال-6

يــعتمدون واقعهم اللغوي في تعليمهم للقوانين اللغوية، أي أنهم يأخــذون ) األساتذة) (المشيخة(يفضل ابن خلدون لو أن المعلمين يضربون في معطياتهم التطبيقية أمثلة نموذجية مــأخوذة من واقعهم المحيط بــهم، و ذلك نــظرا منه في دروســهم الملقاة على تــالميذهم، ف

.القتراب المتعلمين من واقـــعهم هذا يــوميا، وهــذا مــا لم نالحظه نحن اليوم في واقع مــدارسناناسبت عــصره، وتنــاسب عصرنا الحالي رغم التقدم إن ابن خــلدون قد حــاول إرساء مقاييس وقــواعد للتعليم : أخيــرا أقــول

رغــم خلو عــهده من هذه التقنيـات . التكنولــوجي، وآــذا التطور في الفكــر التربوي التعليمي الذي آل إليه التعليم بمناهجه وطــرائقه اليوملــكن مــا وجدته واضحا في آراء . على السير الحسن لــهذه الهيكلةو الوســـائل المســاعدة للمـــعلم و المتعلم، وآذا لكل مــا يخدم ويــساعد

ابن خلدون التعليمية ومقترحاته آبديل للنقائص التعليمية في عصره، هـــو إلمامه العام بــهذا الميدان في إطــار اجتماعي بحت، أي أن ابن . مع بــكل مشاآله، و يتحسسه هــذا المجتمع بــدوره، وقــد أصابخــلدون حــاول أن ينظر للمدرسة آهيكلة وبناء اجتماعي يتحسس المجت

و هل حقيقة هــذا قد أفادتنا آراء ابن خــلدون في تنظيم مــدارسنا اليوم، و نحــن في القرن العشرين؟ وهــل تتناسب آراؤه التعليمية التربوية لضمان سير مــدرسة جيل معاصر سليم فكريا و معنويا، أي مــدرسة و المبادئ الغربية في ميدان التربية و التعليم التي أسست خصيصا

معاصرة تــخدم الطفل الطالب فــكريا، و تــراعي أبعاده النفسية بــكل تقلباتها من جهــة، وأحــواله االجتماعية بــكل فوارقــها من جهة .أخــرى، في تجليات مظاهر الحياة

:قائمة المصادر والمراجع 8 .1968بيروت . لجنة البيان العربي2علي عبد الواحد وفي، ط: ون ولي الدين عبد الرحمان، المقدمة ابن خلد .1 .1975: عبد اهللا شريط، التفكير األخالقي عند ابن خلدون، الشرآة الوطنية للنشر والتوزيع ، الجزائر .2 للنشر أعة التربية والتعليم اإلسالمية، دار اقر موسو2عبد األمير شمس الدين، الفكر التربوي عند ابن خلدون، وابن األزرق، ط .3

. 1975والتوزيعالمناهج وطرق التعليم عند القابسي، وابن خلدون، الطبعة الثالثة ، مرآز جهاد اللبييين للدراسات التاريخية، : عبد اهللا األمين النعمي .4

. 1992ليبيا .1993: بيروت. ة األولى، دار الغرب اإلسالمينظرات في التراث اللغوي العربي، الطبع: عبد القادر المهيري .5 العريان مكتبة األنجلوا المصرية باالشتراك مع مؤسسة فرانكلين للطباعة والنشر، القاهرة ، محمد علي: ترجمة: جون ديوي للتربية .6

.نيويورك دون تاريخ . 1993تصدرها جامعة الجزائر : مجلة حوليات الجزائر

.1032، 1031ابن خــلدون، المقدمة، ص -1 .1031المصدر نــفسه، ص -2 .661عــبد اهللا شريط، التفكير األخالقي عندابن خــلدون، ص -3

.1045 -1044 ابن خــلدون، المــقدمة، ص-1

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محددات الرضــى المهني ـ دراسة ميدانيـة ـ

عبد النور أرزقــي

أستاذ مساعد بقسم علم النفس وزو-جامعة تيزي

:مقدمــــة

ي وم الرضى المهن ي مفه نفس التنظيم م ال ي عل شتغلون ق ر الم ـاهيم The professional satisfaction يعتب ر المفــ ن أآث مة الروح المعنوي شابهة آ اهيم سيكولوجية أخرى مت ه من مف رتبط ب ا ي ا لم دا دقيق ة ،The moraleغموضا، ذلك لصعوبة تحديده تحدي الدافعي

The motivation اه ي The attitude ، االتج اط المهن صعوبة قي The job involvementاالرتب ل ول ه .اسه ودراسته والمي ورغم آونوي العنصر ه ألي عمل يحت ه لمالزمت تم ب من المواضيع الكالسيكية إال أنه الزال غـامضا، يستدعي البحث والدراسة،والبد ألية منظمة أن ته

ه المؤشر األ . البشري ل، ولكون رات الموجودة بمحيط العم د من المتغي ر ويعتبر الظاهرة األآثر أهمية الرتباطه بالعدي را وصدقا عن آث تعبي . ومهما يكن الغموض الذي يكتنف المفهوم فقد اجتهد الباحثون في وضع تعاريف آثيرة متنوعة. السير الحسن للعمل

:تحديد المفاهيــم

ة ت سيطة وطفيف ات ب اك اختالف سية وبعض الحاالت األخرى إال أن هن ة نف ي آحال ين الرضى المهن ر ب شـابه الكبي م الت رق رغ ر الف ظهذي فهو، وإن أعتبر أحد المشاعر، يختلف عن . وتفصل بينها ل ال ا هو مجموعة من استجابات " المي ق بموضوع م ي تتعل ول الت د ). 9"(القب فق

ة ضيع أي ن ي ة ل ذه الحال ي ه ه، فف يكون ميل الفرد قويا رغم عدم رضاه، ذلك ألسباب أخرى آاضطراره للعمل فيميل لعمله مع عدم رضاه عن .فرصة لتغيير العمل إن سنحت له

الشعور الذاتي لكل فرد من أفراد جماعة بأهمية العمل آوسيلة " التي تعنيالروح المعنويةويختلف أيضا عن تلس ). 10"( وتحقيق أهداف الفرد والجماعةتحد روح ) 1953 ( VITELES)11(ويظهر الفرق بينهما من خالل تعريف في أن ال رى ب ذي ي ال

ا ستقبل بينم ا للم ر توجه ا،فهي إذن أآث ة م دفاع عن أهداف جماعة أو منظم ه، و ال اء علي المعنـوية هي اتجــاه من الرضى مع الرغبة في البقرا عن الحاضر والماضي ر تعبي ات . الرضى أآث اعي للغاي المعنى الجم ق ب ة، تتعل ا بجماع ة دوم ة مرتبط روح المعنوي داف ال ان بأه واإليم

سهم في . الجماعة، أما الرضى فيرتبط بالقيمة التي يعطيها الفرد لحالته المهنية ورغم ذلك فإن بينهما عالقة وطيدة، آالهما يؤثر في األخر وي .تكوينه

شغ االرتباطأما عن ة وين ه بجدي رد، ينظر إلي ا فهو االلتحام بالعمل لدرجة احتالله حيزا هاما قي حياة الف ه ذهني ط . ل ب اط فق فال يقتصر االرتبواحي ة واحدة أن يصبح العمل جزءا من : على االلتحاق بمكان العمل آل يوم إنما االرتباط به من آل الن ى جسميا، وبكلم ا وحت سيا، عقلي نف

. عامـل المرتبط بعمله راضيا عنهالفرد، فاالرتباط إذن آما يبدو ليس الرضى رغم العالقة الكبيرة بينهما، إذ من المفروض أن يكون اللبية " وإن تشابه معه لدرجة صعوبة التفرقـــــة بينهما فإنه االتجــاهأما عن ة أو س ة إيجابي ذه النزعة قيم "( نزعة نحو موضوع ما، تصبح ه

دة عكس الرضى الذي هو حالة إيجابية نحو موضوع ما، وآما يبدو فإن ب ،BOGARDUSآما يقول بوجاردوس) 12 ة وطي . ينهما أيضا عالقاه ، فالرضى ذا االتج ل الموضوعات والمواقف المرتبطة به رد لك ى استجابات الف ا عل ا ودينامي أثيرا موجه سبب ت اه ي يرى ألبورت أن االتج

اه راره يعزز االتج ا أن الرضى بتك ه ، آم اه نحو ذاك العمل أو نحو أحد جوانب ه االتج شارك في تكوين ضا أن ومن اال . المهني ي ات أي ختالفشعور ر ال الرضى حالة عابرة ال تدوم طويال بينما االتجاه يرتبط ويتدخل حتى في تكوين سمــات الشخصية، ومن حيث المنشأ الرضى ينشأ إث

ة المبكرة، بنوع بسعادة تجاه العمل أما االتجاه فتتدخل في تكوينه أسباب أخرى آثيرة مرتبطة بالخبرات السابقة خاصة المتصلة بمرحلة الطفول ق هدف من ... التربية، بالبيئة االجتماعية، بالثقافة وبالدين ون لمجرد تحقي د يتك ا الرضى فق ه، أم ا لتكوين ا م ة نوع رة طويل االتجاه يتطلب فت

ا األهداف أو إرضاء رغبة من الرغبات، وتبعا لذلك فإنهما يختلفان أيضا في المدة التي يستغرقانهما في التغيير، آما أنه عند محاولتنا تغييرهمد سلوآات . تكون العملية مع االتجاه أصعب من الرضى، إذ تتطلب تخطيطا ودقة آبيرين وبرنامجا معقدا واالتجاهات ذات دخل آبير في تحدي

اال ي انفع تحكم ف راد وال سلوك األف ؤ ب ي التنب د ف ا تفي ي تميزه صائص الت ة الخ سب ، ومعرف ة فح يس المهني راد ل ول. تهماألف رطن يق مي

588 ، ص1975الهيئة المصرية العامة للكتاب،: القاهرة . معجم العلوم االجتماعية إبراهيم مدآور، -) 9 .182، ص 1984 الجامعية،ديوان المطبوعات: ، الجزائر 1ط. المرشد في علم النفس االجتماعي عبد الحميد محمد الهاشمي، - 10

11 -Hand,unetteD..MARVIN D: IN.’‘The nature and causes of job satisfaction ,.A. E,LOCKE Rand Mc Nally college publishing : CHICAGO,book of industrial and organizational psychology

company,1976, P-1298. .144، ص 1974دار النهضة العربية، : بيروت . دراسات في علم النفس االجتماعي محمد عبد الرحملن عيسوي، -12

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MERTON " : ا شخصيا ا إيمان ون به انوا ال يؤمن ى وإن آ ـاس حت ا الرضى ) 13."(تؤثر االتجاهات السائدة في المجتمع في سلوك الن ، أم . فال

رد يستعمل مصطلح الرضى للتعبير عن الشعور الذاتي باالرتياح أو اللذة، يوصف من طرف الفرد ذاته دون مالحظته مباشرة من ط رف فه إن في . أخر من الخارج، أو هو حالة الكائن عندما تشبع حاجة من حاجات سيط ف ذا التعريف الب ى ه احثين عل ين والب ة المهتم وإذا اتفق أغلبي

ذا االختالف . مجال العمل يوجد الكثير من التعاريف وحتى االختالفات من باحث ألخر ر ال ومن األسباب التي أدت إلى ه شابه الكبي موجود الت . عن مشاعر العامل تجاه عمله، قد تكون إيجابية وقد تكون سلبية) آلها ( وبعض الحاالت األخرى والتي تعبر بينـــه

ى رضى المس ة أو حت ؤول غالبا ما يستعمل مفهوم الرضى المهني للداللة عن حالة العامل بعد تحصله على حافز آالزيادة في األجر أو الترقيسعـادة ) 14(يعرفه أحمد صقر عاشور. عنه رد بال ر عن درجة إحساس الف ي تعب ـوك . بالحالة النفسيــة الت ه لـ LOCKE)1969) (15(ويعرف

ورت نهم ALPORT) 1954) (16(بالحالة العاطفية السـارة الناتجة عن قيمة المهنة، آما يعرفه ألب ـراد من مه ان . بموقف األف ا يكن ف ومهمى درجة لهذا ى أن يصل إل ه إل رد راضيا عـن عمل ان الف ا آ " الموقف درجات متراوحة بين السلبية واإليجابية، آلما ارتفع نحو اإليجاب آلم

دام الرضى "الرضى التام ا ال يمكن أن . ، والعكس، آلما انخفض موقفه نحو السلب آلما تدنت درجة رضاه إلى أن تصل إلى انع ة أنه والحقيقذه نصل لد م تتحقق ه ا ل ل من الرضى م ا يقل ـة أفضل مم ق درجـ ـا ويبعث أمال لتحقي ون دافع ـالة يك رجة الرضى المطلق، فالرضى عن حـ

ثال الدرجة، ولتعدد جوانب الحياة، إذ من الصعب الوصول إلى الرضى عن آل الجوانب، فقد يرضى العامل عن سياسة مؤسسته اإلشرافية ماه أو عن منصبه وال يرضى ع رد تج شـاعر الف ن راتبه أو عن العالقة التي تربطه بزمالئه ، لذا يعتبر الرضى متغيرا يمثل محصلة مختلف م

ـر، صلة بمختلف جوانب العمل آالرضى عن األجــ جوانب عمله، ما يعني أن الرضى العـام عن العمل هو مجموع لعوامل رضى فرعية متى درجة رضاهم عن الجوانب األخرى ... عن محتوى العمل ، عن جماعة العمل . ودرجة رضى العمال عن جانب من تلك الجوانب تؤثر عل

ه ه بالمعمل وحيات ين حيات ة ب رد آالعالق ـاة الف ل جوانب حي ين آ ة الموجودة ب ه وال تخفى العالق ر الراضي عن ظروف خارجه ، فالعامل غيا المعيشية من الصعب تحقيق رضاه عن العمل ، فال ينبغي وال ة أو " مجردا "يمكن تصور رضى مهني لوآا بال خلفي ا ال يمكن تصور س مثلم

ـ . من هنا تذهب بعض سياسات التسيير إلى االهتمام بكل جوانب حياة العامل وتسعى لتحسينها جملة . جذور بعض آ رى ال ك ي ى ذل اء عل : وبناتز اي KALTZآ ورس MACCOBY ، ماآوب ورانMORS ،م ـور GURIN،ج ق الرضى إال FLOOR وفا ن تحقي ه ال يمك أن

ك ى ذل ة، وعل اة المختلف ة في الرضى عن جوانب الحي ل األشعة المتمثل ه آ أن الرضى محور مرآزي تتالقى في ب، وآ ل الجوان باجتماع آر من عوامل ال . يؤآدون وجود الرضى الكلي والرضى الجزئي، تحقيق األول يرتبط بتحقيق الثاني ة آالرضى وقد عددوا الكثي رضى الفرعي

درجات ... عن األجر، عن محتوى العمل، عن ساعات العمل، عن ظروف العمل ائي ل اتج النه ر عن الن ام تعب أن درجة الرضى الع ويرون ب ) 17.(رضى الفرد عن مختلف الجوانب المتصلة بالعمل

ـامل عن جانب ومما الشك فيه أن هناك عالقة بين الرضى عن جانب من جوانب العمل والرضى عن الجوانب األخرى، فدرجة رضى العروم . تؤثر على درجة رضاه عن الجوانب األخرى ق ف صدد يعل ذا ال ـاط درجات الرضى بالجوانب VROOM) 1964( وفي ه أن ارتبـــ ب

وفر فرص المختلفة للعمل يرجع إلى أن العمل الذي يعطي ميزات معينة في جانب معين يعطي ميزات في الجوانب األخ ذي ي ـرى، فالتنظيم الك ال، لكن ذل ين العم ( الترقية من المفروض أن يرفع من األجر، ويحسن ظروف العمل ونوعية اإلشراف وحتى فرص نسج عالقات حسنة ب

ك يم .ال يعني أن رضى الفرد عن جانب معين آاف آدليل لرضاه عن الجوانب األخرى ) العالقة بين جوانب الرضى ى ذل أن وعل ول ب كن القة، إذ ال . الرضى نسبي، أي قد يرضى الفرد على الكثير من جوانب حياته دون رضاه على آل أو بقيـة الجوانب سم الرضى بالديموم آما ال يت

دائمين ق ا . يعني الرضى الحالي البقاء آذلك لمرحلة طويلة، ذلك التسام الظروف الحياتية بالتحول والتغير ال ة تحقي ع وأهمي لرضى تكمن وتنبعن طبيعة العنصر البشري، الذي يحيا دوما حاالت من االنفعاالت والمشاعر تؤثر بطريقة أو بأخرى على تصرفاته وسلوآه، فعطاء العامل

.مرتبط بنسبة آبيرة بمستوى رضـاه

:أهمية الرضى المهني ه . في آل مجاالت العمل وفي آل وقت يعتبر الرضى من األمور الهامة التي تستوجب االهتمام بها سببين، األول لكون ) الرضى ( ذلك ل

م يحدث ا إذا ل ان األجر مرتفع ى وإن آ وره، حت ه وثب اء العامل وجديت هدف آل عمل آغاية حياتية وهو من األسباب األساسية التي تضمن بق سلبية أو -والثاني إلسهامه في باقي االتجاهات، إذ يحدث أثارا . ومرتفعاالرضى لسبب أو آلخر لن يكون العامل مستقرا ولن يكون أداؤه جيدا

. على آل الظواهر الموجودة في مجال العمل-إيجابية

.158،ص 1982دار المعارف، : ، القاهرة 6ط. علم النفس الفيزيولوجي أحمد عكاشة، -) 13 .53، ص 1979دار النهضة العربية للطباعة والنشر، : ، بيروت 2 طيإدارة القوى العاملة، األسس السلوآية وأدوات البحث التطبيق أحمد صقر عاشور، -) 1415 Advisory : Michigan , Work research unit:” In .The concept and its measurement: ” Job satisfaction,SHEILA Cameron-)

conciliation service, 1973, p- 1. .208، ص 1982، ديوان المطبوعات الجامعية: الجزائر . الجتماعي اسمحاضرات في علم النف محي الدين مختار، - 16 140 -139 أحمد صقر عاشور،مرجع سبق ذآره، ص - 17

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: أثـاره على الصحة العضوية -1دى آما أن للصحة العضوية أثارا على الناحية النفسية فهي أيضا تتأثر بالصحة النفسية وقد بينت دراسات عديدة تدهور الحالة الجسمية ل

شكل العضوية . المهاجرين بفعل المشاآل االجتماعية والنفسية التي يعيشونها ة متنوعة L’organisme ت ا وحدة وظائفي ا مع محيطه بتفاعلهة أو المحيط اة مع مختلف ظواهر البيئ ـراي . تبعا الختالف األفراد ألنها توظف معطيات اإلدراك للحي د دب د دراسة R.DEBRY) 18(أآ بع

ببية ة س سيكوسماتيكي وجود عالق سكر،ويفترض الطب الب سية وداء ال ة النف وجود ارتباطات جد واضحة بين المشاآل ذات اآلثار على الناحيوفي هذا الصدد بين الحالة النفسية وحالة الوظائف العضوية، والرضى آأحد أهم مسببات التوازن النفسي يشكل تأثيرا على الصحة العضوية،

رغ الؤه HERZBERGتوصل هرزب شهية ، عصر ) 1959) (19( وزم دان ال رأس، فق آالم ال ضوية الموضوعية آ ى أن األعراض الع إلة ي، آنتيجة حتمي رار الالرضى المهن د تك ان تحدث بع ـورك. الهضم والغثي د ب ا وج ين الرضى ) 1970 ( BURKE)320(آم ـا ب ارتباط

ى أن ) 1955 (WHYTE) 21(أما وايت.ضوية آالتعب، صعوبة التنفس، صداع الرأس و التعرق المهني وبعض األعراض الع فقد توصل إلويؤآد الكثير من البــــاحثين وجود عالقة مبـاشرة بين الالرضى . نسبة من حاالت القرحة المعدية ظهرت عند العمــال غير الراضيين بعملهم

، ) 1969(وقد سبق لهاوس أن حاول تحليل وفهم ذلك تجريبيا ,SALES , HOUSE وهــاوسالمهني وبعض األمراض، نذآر منهم سـالسفي * 22Serum cholesterolتوصل إلى وجود عالقة سببية بين رضى وارتياح األفـراد في عملهم وتغيرات في مستوى مصل الكولسترول

يس . ألمراض آأمراض القلب أجسـامهم خالل مدة العمل، ارتفاع هذه المادة يؤدي إلى حـدوث بعض ا أن الرضى شرط أساسي ل يظهر إذن بو لضمان بقاءهم في المؤسسة بل حتى لبقاء الحالة العضوية في أحسن صورها، فضمان رضى العامل فقط لضمان الصحة النفسية للعمال أ

د من رضاه ه وتزي ذه تقلص معانات ق أحد شروط الصحة العضوية، وه بعض أل . يعني تحقي المور وذهب ال ك آب ر من ذل PALMOREآث .لذي جعل من الرضى شرطا من شروط طول العمر مؤآدا تكرار طول العمر عند العمال الراضيين) 1969( : على الصحة العقليـة -2

وم د ي ا بع زداد يوم ا ي ا صراعا داخلي ه رغم عدم رضاه يحي ليجعل من إن العامل الذي ترغمه ظروفه االجتماعية على البقاء قي عملين احثين يفترضون وجود عـالقة ب ذي جعل الب را، األمر ال ة عمله ضغطا آبي نهم بالموضوع . الالرضى والصحة العقلي ر م تم الكثي د اه وق

ة في KORNHAUSER ) 23(آكورنهاوسر د دراسة معمق د بع ذي أآ ة، ليضعوا 1965ال ين الرضى والصحة العقلي ة ب ة قوي وجود عالقة - الالرضى -وضعية العمل : عناصر معادلة ذات ثالثة شاآل الصحة العقلي اح . م ى االرتي ذي يبعث عل سبة لمحيط العمل ال والعكس بالن

شاآل واالضطرابات د عن الم ة أبع ة العامل العقلي باب الرضى بحيث يجعل حال وفر أس ى . وي ـارا عل ضا أث صحة العضوية أي والشك أن لل .الصحة العقلية

: األخـرى على االتجاهات-3

اة ى رضاهم عن الحي أثيرا عل ي ت إن للرضى المهن ك ف لكون العمل جزءا من الحياة اليومية فإن له تأثير على حياة األفراد، وعلى ذلبصفة عامة ، بل أآثر من ذلك يعد الجانب األهم في سعادتهم ورضاهم ألن العمل هو المجال الذي يقضون فيه معظم وقتهم، ولكونه مصدر

ق . قوتهم ـة سوى بغرض تحقي ة مهن تهن أي وحتى من الناحية النفسية يمكن أن نقول بأن العمل ضرورة حياتية،إذ يوجد من الناس من ال يم، رغم اآتفائهم ماديا والشك أن العمل أحد "البد لي أن أآون آغيري، أشتغل وأتقاضى أجرا عن جهدي : " التوازن النفسي فيقول بعضهم

ز . ة الحياتية أهم عوامل السعاد ل من وات ( ولهذا فإن للرضى المهني آاتجاه أثار واضحة على مختلف االتجاهات، في هذا السياق توصل آ1952 ( WEITZ آورنهاوسر،)1972( ، إريس وباريت )1965 (IRIS,BERRETT ـال ين اتجاهات العمــ ة ب ة قوي ى وجود عالق إل

قيقة أن التأثير متبادل، فكما أن التجاهات العمل آثارا على اتجاهات الحياة فإن التجاهات الحياة والح).24(نحو عملهم واتجاهاتهم نحو حياتهم ي تعترض ا، وال شك أن المشاآل الت ا وجوانبه آثارا على الحياة العملية، إذ ال يمكن الفصل بين الناحيتين، الحياة مرتبطة بين جميع نواحيه

ي أن . رة أو بأخرى على توازنه في معمله وتشكـل أحد مكونات مستوى رضاه العامل خارج معمله تؤثر بصو ه يمكن للرضى المهن آما أنة جدا، إذ النفس، وهي نتيجة هام ة ب ع من الثق ي يرف يؤثر على نظرة الفرد لنفسه أو لقدراته، وقد أآد هرزبرغ وزمالؤه بأن الرضى المهن

.العامل يبذل آل ما بوسعه ويقدم آل ما لديهالثقة بالنفس واإليمان بقدراتها يجعالن

.diabétiques organisation mentale des: l’équilibre psychosomatique, DEBRAY Rosine-18

PARIS : Dunod,1983,p-16. 13 12 19- . LOCKE,E.A.,op.cit,p-1328-1329

. مصل الكولسترول هو مادة شحمية في الجسم تنتج غذاء للجسم، زيادة إفرازه تعني ارتفاع معدلها عن المستوى الطبيعي 22 16 23 -Ibid,p-1328-1329.

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:على األداء -4 ) THORNDIKE ) 1917 في أول اهتمام بالرضى وعالقته ببعض جوانب السلوك أظهرت الدراسات المخبرية لثورندايــك

وآانت . ن تزايد إحساس الفرد بالتعب أن األداء يمكن أن يبقى ثابتا أو يتحسن بالرغم مPOFFENBERGER ) 1928( وبوفنبرجر فكرة آون الرضى المهني عامال مسببا في السلوك المهني وبالخصوص مستوى األداء من نتائج دراسات هـاوثورن التي أآدت أنه عند

ال شك أن لمستوى يتحسن األداء والروح المعنوية، و... إدخا تغييرات على محيط العمل آفترات الراحة، ساعات العمل، نوع االشراف ويشير الكثير إلى أنه لفهم طبيعة العالقة بين الرضى المهني والسلوك المهني البد . الرضى دخل في تحديد نوع ومستوى األداء لدى العامل

نذ ظهوره من فهم طبيعة الشعور وعالقته بطريقة العمل أو أسلوبه، وقد شكلت عالقة الرضى باألداء أهم مواضيع علم النفس الصناعي موبعد نتائج هاوثورن توصلت مدرسة العالقات اإلنسانية إلى أن الرضى متغير سببي واألداء . آفرع يهتم بالمشاآل والظروف العمليـة

متغير ناتج، فالعامل الذي يرتفع رضاه عن عمله يزداد تحمسه للعمل، مما ينتج لديه إقباال وامتنانا آبيرين تجاه عمله، وهذا يؤدي وتذهب الدراسات التي أجريت في ما بعد إلى اعتبار . ضرورة إلى ارتفاع أدائـه وإنتاجه والعكس عند العامل الذي ينخفض رضـاهبال

، التغيـب واالتصال الرسمي وغير الرسمي، ومتغيرا تابعا أحيانا أخرى ، ءالرضى متغيرا مستقال أحيانا، يؤثـر في سلوك األفراد آاألداآاألجر، المكـافآت، نظـام المنح والسلطة وحتى األداء، وبعد ذلك تكاثرت البحوث والدراسات وظهر العديد من المحاوالت يتأثر بعوامل

التي استنتجـت بأن األفـراد ال يربطون بين العوائد التي يحصلون عليها MARCH,SIMON) 1958( آدراســـة مـارش وسيمـون عوائد ومدى تحقيق طموحاتهم وتوقعاتهم، بمعنى حتى وإن آان العائد معتبرا إذا لم يقارب الطموح لن ، إنما بين ال)25(ومستوى أدائهم

يحدث الرضى، وهي إشارة إلى أن العالقة بين الرضى واألداء ليست بالبساطة التي صورها باحثو مدرسة العالقات اإلنسانية، إنما عميقة وقد عدد المهتمون بموضوع عالقة الرضى المهني بطريقة . المؤسسات لنظام حوافز دقيق وعقالني تبني- آاستنتاج -ومعقدة، مما يستلزم

:العمل عدة جوانب أو مؤشـرات نذآر منها . الغيــاب أو االنقطـاع - . الشكـاوى والتظلمات - . االنتـاج والمردود - . التمــارض - . األخطــاء والحوادث -

: األســاسية عوامل الرضى المهنيـام ضافرها الرضى الع ون بت شير . إذا آان رضى العمال يتدرج من حيث القوة بتعدد الجوانب التي تسببه فإن لذلك عوامل آثيرة تك ون

.قبل استعرضها إلى اختالف المهتمين من حيث اعتبارها وفهم دورها The wage :األجــر - 1

ة األجر وضرورته إذا اعتمدنا الربط بين ا ر بأهمي ا نق يما العضوية فإنن ـاجات الس ا يكن لرضى وإشباع الحـ ق الرضى، ومهم لتحقيراف ة اعت ذول، وهو بمثاب د المب ة للجه المنطلق،فإنه ال يمكن إهمال العائد المالي آعنصر من عناصر تحقيق الرضى لكونه النتيجة المنطقي

شية لما قدم ومكافأة عليه، ولكون النقود ة وتحسن الظروف المعي اة المادي ات الحي ا متطلب ى به ي تقتن د من . الوسيلة الوحيدة الت أجري العدي ، سوبر ، ستروارت ،برنت MILLER ) 1941( ، ميلـر THOMPSON ) 1939( الدراسات حول ذلك نذآر منها دراسات طومسن

سمن ـاريوت دSUPER,STREWART,BERNETT, HANDELSMAN، ) 1952( وهاندل ي وم ) 1955( نرل,DENERLEY MARRIIOTT ميث دل وس ين ... KONDAL,SMITH ) 1963( وآن ة ب ة طردي ود عالق ى وج ا عل دت آله أآ

ر . مستوى الدخل والرضى المهني باعات أخرى غي وإذا آانت أثار النقود على إشباع الحاجات العضوية واضحة، فإن لها أيضا آثارا أو إشة في عضوية آتوفيره أو ـة والمكان راف باألهمي يال لالعت ة ودل ة االجتماعي زا للمكان ه رم تسببه للشعور باألمن واالرتياح واعتبار األفراد ل

ار يمكن إذن ... المنظمة واتخـاذه من قبل المحيط مقياسا لنجـاح الفرد وتفوقه، آما تمثل عنــد البعض االحترام والبعض اآلخر منبع االعتب فالقيم، وهي هـامة في آل المجتمعـــات مهما آان مستوى تلبية الحاجات، ذلك لطبيعة النفس البشرية نـاهيك عن آونها مصدر أن ترمز لكل

ال بغض النظر عن ). حرية التصرف ( االستقاللية والحرية ع العم ولهذا فإن أمل رفع األجر يتجدد من وقت آلخـر وباستمرار ولدى جمي .وحاالتهم االقتصادية والمـادية ، على العموم يميلون لعدم الرضى بمرتباتهم أآثر من حاالت رضاهم عنهاوضعيـاتهم المهنية

.58 أحمد صقر عاشور،مرجع سبق ذآره، ص - 25

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The promotional opportunities :فرص الترقية – 2ب، إ ادة في المرت ي الزي ة تعن رة، إذ أن الترقي ة آبي ا إن العالقة بين الرضى عن األجر والرضى عن فرص الترقي ى اعتباره ضافة إل

وق وان التف ضا عن تمكن وهي أي ى ال زام وحت اني وااللت ذول والتف د المب ي . اعتراف من لدن اإلدارة بالجه د أشـارت معظم الدراسات الت وق اهتمت بالموضوع إلى وجود عالقة طردية

ة ، إذ آلما وفرتها المؤسسة آلما ارتفع )26(بين توفر فرص الترقية والرضى المهني ى أسس علمي يما إذا ارتكزت عل مستوى الرضى السا وال يرفضونها . موضوعية ـروم . ورغم االختالف بين األفراد من حيث السعي للحصول عليها فإن األغلبية يحبونه رى ف ) 1964) ( 27(ي

ة المتاحة أقل من طموحاته، بمعنى أن أثـر الترقية على رضى الفرد يتوقف على مدى توقعه لها، يقل رضى العامل آلما آانت فرص الترقي .آلما لم تحقق له مؤسسته آل طموحاته وتوقعاته آلما قل رضاه، وآلما آان طموح الترقية لديه أقل عما هو متاح له فعال آلما زاد رضــاه

The style of supervision :نمط االشــراف – 3

ه ال يقتصر تأثـر العامل باألجر والترقية فق دور حول ا ي ل م ط، إنما يتأثر بكل ما هو موجود في عمله، بشكل مباشر أو غير مباشر، فكوهي . من ظواهر وأحداث يمكن أن يتدخل في تشكيل وتحديد مستـوى رضـاه، ومن بين العناصر الهامة المؤثرة في الرضى نمط اإلشراف

را . شأننتيجة توصلت إليها معظم الدراسات التي أجريت في هذا ال ال يمكن لإلنسان أن يشتغل على طريقة اآللة، إذ حتى وإن آان أجره آبيى رضاه أثير عل ة ت امالتهم اليومي ي يتخذها المشرفون في مع ة الت إن للطريق ود . وعمله مضمونا وأمنه وافرا ف والحديث عن اإلشراف يق

أثر ديكتاتوري، بالضرورة للتطرق للقيادة وعالقتها بالرضى، فرضى العامل يت تبدادي، ال نمط االس ين ال ادة، وال شك أن ب نمط القي را ب آثيي الفوضوي والديمقراطي اختالف من حيث تحقيقها للرضى، والتجارب آلها تؤآد على أن القيـادة الديمقراطية أآثرها تحقيقا للرضى المهن

ـاون لما تحتوي من مبادئ إنسانية وتضمن من حقوق اجتماعية آتكافؤ الفرص، ة والتع انون، العدال ام الق ذآر ... حرية الرأي، المساواة أم ن .على سبيل المثال دراسات ليكرت وزمالؤه

The job content :محتـوى العمل – 4

ـونه اهتما احثون يول رة أصبح الب را إلى وقت قريب لم يكن محتوى العمل من المواضيع التي يهتم بها، لكن في العشريات األخي ا آبي مدة ه العدي ه بمتغيرات د المؤدي إلي ويعتبرونه من العوامل الهامة في تحديد مستوى الرضى المهني، بل يذهب البعض العتباره العنصر الوحي

ة ة بالرضى . آالمسؤولية، طبيعة أنشطة العمل، فرص اإلنجاز، تقدير اآلخرين ألداء الفرد، النمو والترقي وى العمل عالق وال شك أن لمحتر، قست دة آدراسة ولت دتها دراسـات عدي ـاته وهي نتيجة أآ ل حيثي أثر بك ( المهني العتبار العامل عنصر فيه، يتحرك ضمنه وبالتـالي يت

1952 ( WALTER, GUEST بروفي ، )1959 ( BROPHY فـروم، )28 ).(1964( ،فروم و آورنهوسر ) 1964 ( The hours of work :سـاعات العمل - 5

اح للنظام نهم من يرت ل للعمل بال انقطاع، م يختلف األفـراد من حيث تفضيل وقت العمل، فمنهم من يفضل العمل ليال ومنهم من يمي وعلى ذلك فإن لتوزيع ساعـات... الذي يحتوي فترات راحة آثيرة وهكذا

ذا العمل آثرا على رضى العامل، مما يؤآد ضرورة دراسة ميول المستخدمين في تحديد ساعات العمل وتوزيعها ومن جانب آخر إدخال ه .المتغير آعامل محدد في عملية االختيار

The physical working conditions :الظروف الفيزيقية للعمل – 6

فأجري الكثير من التجـارب شكلت الظروف الفيزيقية وتأثيرها على األداء نقطة اهتمام الباحثين منذ ظهور علم النفس الصناعي، والبحوث في شتى أنحـاء العالم، ذلك لما لها من تأثير على العامل وسلوآه، إذ أن لإلنسان حدود وعتبات التحمل في آل العوامل

ا على درجة تقبله وانطالقا من تأثيرها على درجة تحمله فإنها تؤثر أيض... آاإلضاءة، الحرارة، التهوية، الضوضاء، االهتزاز والنظافة .وقد أشارت معظم الدراسات إلى أن لسوئها عالقة آبيرة بعدم الرضى. لبيئة العمل آعالقة متعدية وبالتـالي على رضاه عن العمل

The working group: جمـاعة العمل – 7

فإذا آان تفاعله مع الجماعة التي يعمل معها . ه تؤثر جماعة العمل على رضى الفرد بالقدر الذي تمثل مصدر منفعة أو مصدر توتر ليحقق له منافعا فذلك يسهم في تشكيل رضـاه، أما إذا آان تفاعله معهم مصدر توتر أو إعاقة في سبيل إشباع حاجاته أو تحقيق أهدافه فذلك

ة للعامل للتفاعل مع اآلخرين، فإذا لم ويالحظ أن أثر جماعة العمل على الرضى يتوقف على الفرص المتاح. يشكل عدم رضاه عن عملهتسمح له طبيعة العمل بالتفاعل مع عمال يشكلون مصدر إشباع له فإن هذا يسبب تدهور الموقف النفسي تجاه عمله، بمعنى يتسبب في

147 المرجع السابق، ص -19 26

146-144 المرجع السابق،ص - 2862

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ويالحظ أنه إلى جانب اعتبار . انخفاض مستوى رضـاه، ونفس النتيجة إذا ما أرغمته طبيعة العمل على التفاعل مع أفراد يخلقون لديه توتراآل أفراد العمل جماعة عمل فإن داخل هذه الجمــــاعة الكبيرة جماعات صغيرة تتكون من مجمــوع األفراد الذين تربطهم عالقات صداقة

.منبثقة عن تماثل الطباع والشخصيات، آثيرا ما يميل ويحقق الفرد التفاعل معهم

:النتــــائج وحدة االنتاج لالحذية باقبو من 29دراسة مع عينتين، إحداهما من القطـاع الصناعي وأخرى من القطــاع التربوي، األولىأجرينا ال

طبقنا ). إداريون وأساتذة ( موظف 60ية البويرة، تتكون من عامال، بينما الثانية من ثانوية الشرفة بوال190والية بجاية وتتكون من :محاور هياستبيانا يتكون من ستة

. العوامل الخارجية للعمل المحددة للرضى- . العوامل المحيطة بالعمل - . العوامل االجتماعية - العوامل التنظيمية- . محتوى العمل -

هذا إلى جانب المقابلة ، طرحنا سؤالين بشكل منفصل. أما المحور السادس فيتضمن أسئلة لتقدير الرضى .ي عشتها في عملك جعلتك راض اذآر الخبرات الت-: هما

. اذآر الخبرات التي عشتها قي عملك جعلتك غير راض - :وآان الهدف وراءهما معرفة الخبرات المهنية ومدى تدخلها في تحديد مستوى الرضى وآانت النتائج

: خبرات الرضى والالرضى في خمسة أبعاد وهي من خالل تحليل محتوى التقارير الشفهية المسجلة أثناء المقابالت يمكننا أن نصنف . والمتمثلة في وسائل النقل، القرب أو البعد عن المسكن، قلة العمل، المشاآل العائلية والظروف المعيشيةالعوامل الخارجية

. وهي ظروف العمل، المرتب، التشجيعات و الزيادة في األجورالعوامل المحيطة بالعمل .وهي العالقات، جماعة العمل، معاملة المسئولين، التجمعات والشعور باالنتماء لجماعة العمل العوامل االجتماعية .وهي التنظيم، التسيير، ساعات العمل، اإلعالم و اإلنتاجالعوامل التنظيمية

.وهي المنصب، الرتابة، االستقرار المهني، الترقية والتكوين المهنيمحتوى العمل ( تليها العمل) %59(كرارا في ما يخص الرضى عند عينة القطاع الصناعي في الشعور باالنتماء لجماعة العمل تمثلت الخبرة األآثر ت

وهذا في جو تسوده البطالة وإفالس الوحدات اإلنتاجية وغلقها وبالتـالي تسريح العمال السيما أن أغلبية العمال ) %39) ( آوني أعمل والمقصود بظروف العمل هو جو العمل الذي يشتغل فيه، ) . %20( فظروف العمل ) %37( ت أرباب أسر، ثم بدرجة أقل المواصال

على نسبة ال بأس بها فذلك راجع تأما عن تحصل المواصال. والشعور باالنتماء لجماعة العمل آبيرة) الخبرة ( وال شك أن العالقة بينها مل عـن مكان السكن ناهيك عن توفر المواصالت بعد التطور الكبير الذي شاهده المتالك البعض لوسائل نقل خاصة وإلى قرب مكان الع

( وإن آانت النسبة صغيرة نوعا ما ثم العالقات ) %35( أما عند عينة القطاع التربوي فالخبرة األآثر تكرارا هي المنصب . هذا القطـاع أن يكون منصب العامل في حقل التربية واألستاذ على وجه الخصوص أمر منطقي ). %22( فالشعور باالنتماء لجماعة العمل ) 25%

أما عن العالقات وإن . أحد عوامل الرضى، فيكفي أن تشعر بأنك تقدم المعرفة وتشارك في تنوير العقول وتربية األجيال لتكون راضيارقون بين العالقة التي تربطهم فيما بينهم والتي تربطهم تحصلت على المرتبة الثانية فإن نسبتها صغيرة،ذلك ربما راجع لكون األساتذة يف

ورغم آل ذلك فإن نسبة ال بأس بها يشعرون باالنتماء للجماعة . باإلداريين ولكون العالقة اإلدارية غالبا ما تتسم بالصرامة والرسمية أآثرل أخرى من طرف العينتين آالقرب من المعمل، السكن، وقد ذآرت عوام. وهو أمر يساعد فعال على أداء المهام بصدق وجدية والتزام

.ساعات العمل، المشارآة في تربية األجيال والشعور باالهتمام به، لكن بنسب صغيرة جدا( على التوالي ثم تليه ظروف العمل %75و% 92أما عن الخبرات المؤدية لالرضى فقد تحصل المرتب على أآبر نسبة عند العينتين،

وهي ذات صلة وثيقة ببعضها، إذ ) % 64( فقلة التشجيعات المادية ) %69( د عينة القطاع الصناعي والظروف المعيشية عن ) % 83وإلى جانب ذلك . عدم تمكن العامل من تحسين ظروفه المعيشية يعني انخفاض المقابل المادي من مرتب وتشجيعات مادية آالمكفآت والمنح

لكن ال يعتبرونها من أهم مسببات ... ، قلة فرص التكوين وسوء التنظيم Gaspillageعمل، آثرة التضييع ذآروا عوامل أخر آجماعة ال، الفرق ) %60( فقلة التشجيعات المادية ) % 70( أما عند عينة القطاع التربوي فتأتي في المرتبة الثانية الظروف المعيشية . الالرضى

لمالحظة العامة هي أن الجوانب المادية هي السبب األآبر في تحديد مستوى الرضى، العامل وا. الوحيد إذن في عدم ذآر ظروف العملوإذا أدمجنا ما ذآر من خبرات الرضى والالرضى . غير راض ألنه يرى بأن مرتبه منخفض، وألنه ال يمكنه من تحسين ظروفه المعيشية

غم شعورهم بنوع من الرضى بموجب العمل مع بعض فإنهم يشعــرون بالالرضى نستنتج بأنه رغم تجـــانس وتالحم العمـــال بينهم ورآخبرة مسببة للرضى " االنتماء لجماعة العمل " آخبرة مسببــــة لالرضى و" المرتب " والفرق بيت نسبة . بسبب تدني عوائدهم المـــادية

راسة التي أجريت في إطار إعداد رسالة ماجستير تحت إشراف األستاذ بوسنةآانت محل الد 29

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ا وبين المنصب آخبرة مسببة للرضى عند القطاع التربوي آبير لصالح المرتب عند عينة القطاع الصناعي، وبينه ) 33( آبير نوعا ما وفي التحليل الكلي، حسب األبعاد الخمسة، نجد بأن البعد األآثر تدخال لدى العينتين على حد سواء فيما يخص الرضى هو ). 40( أيضا

وفي ) % 0.22( ثم العوامل المحيطية ) % 0.24( فالعوامل التنظيمية ) % 0.67( ثم بعده االجتماعي *30 )01( البعد الخارجي االقتراب أي ما تسبب في الشعور بالرضى أآثر هو األمور المتعلقة بمكمالت العمل آالمواصالت، ) . % 0.14( األخير محتوى العمل

فإن العوامل المحيطة بالعمل أما عن خبرات الالرضى،). محتوى العمل ( من الدار والعائلة، العالقات المهنية وليس العمل في حد ذاته 01.7( بعدما احتلت المرتبة ما قبل األخيـرة في الرضى، والعوامل الخارجية أصبحت في المرتبة الثانية ) 03.03( أخذت المرتبة األولى

( العوامل التنظيمية الخبرة األآثر تحديدا لالرضى وهي أيضا الخبرة األقل تحديدا للرضى، بعدهما تأتي والمعنى نفسه ، إذ شكلت) ).0.45(فمحتوى العمل ) 0.48( التي احتفظت بنفس المرتبة ثم العوامل االجتماعية ) 0.85

وبعد رصد اإلجابات المتضمنة في المحاور الخاصة بمحددات الرضى في االستبيان وجمعها تم ترتيبها حسب تأثير آل واحد منها وتدخله :بأخذ المدى بين المرتبة األولى والمرتبة العاشرة آمعيار لمعرفة الفرق بين أبعاد المحددات فكان الترتيب في تحديد مستوى الرضى، ذلك

والعوامل التنظيميــة ، أما المرتبة .المرتبة األولى رجعت للعوامل الخارجية والعوامل المحيطة، المرتبة الثانية احتلتها العوامل االجتماعيةنسجل اختالفا طفيفا فقط قي أبعاد الرضى يتمثل في احتالل وهو تقريبا نفسه في المقـابالت،. ت لمحتوى العملالثالثة واألخيرة فكان

العوامل المحيطية للمرتبة ما قبل األخيرة، أما في أبعاد الالرضى فالعوامل المحيطية آانت في المرتبة األولى، أي الخبرة األآثر تحديدا .الرضى الخبرة األقل تحديدا له، مع احتالل العوامل التنظيمية لمرتبة قبل العوامل االجتماعيةلالرضى بعدما آانت في أبعاد

:، فقرة بفقرة، في المراتب العشر األولى فيكون آما يلي )محددات الرضى ( أما الترتيب بشكل فردي . فرص العمل -1 . مسـاعدة المؤسسة في حل المشاآل االجتماعية -2 .مع العمال العالقة -3 . المستقبل المهني -4 . المرتب -5 . األآل في المؤسسة -6 . الكفاءة واألجـر -7 . اإلنتاج -8 . المرتب والقدرات -9

. المشاآل العائلية -10ولى بدل فرص مع اإلشارة إلى اختالف طفيف بين عينة القطاع الصناعي والقطاع التربوي إذ في هذه األخيرة جاء المنصب في المرتبة األ

العمل و التشجيعــــات في المرتبة السادسة بدل األآل والوضعية السكنية في المرتبة السابعة بدل الكفاءة واإلنتاج والزيادة في األجور في ائل النقل، المرتبة الثامنة بدل اإلنتاج، مع عدم ذآر بعض األمور آالظروف الفيزيقية، المسافة الفاصلة بين المعمل والمسكن، نظافة وس

... األآلاألول الذي تحصل من بين العوامل المحيطة بالعمل على . نالحظ بأن المرتب يحتل مرتبة هامة، يعتبر من محددات الرضى األساسية

ظة ونفس المالح.وحتى ضمن العوامل الخارجية توجد عوامل ذات عالقة بالمرتب آفرص العمل والمستقبل المهني. إحدى المراتب األولىيؤآدون بأن توفرها يجعلهم راضيين، إذا ما توفر العمل يشعرون بنوع من : المرتبة األولى بالنسبة لفرص العمل التي تحصلت على

الرضى إثر ضمانهم الستمرار العمل وتأآدهم من صحة المؤسسة بسير العمل وضمان المرتب والعيش، فهم يربطون بين عيشهم آغـاية المرتب، : إذا تمعنا النظر قي العوامل المرتبة في المراتب العشر األولى نجد أآثر من نصفها ذات صلة بالمرتب وهيو. وعملهم آوسيلة

فرص العمل،المستقبل المهني،الكفاءة واألجر،اإلنتاج المرتب و التشجيعات، وحتى المشاآل العائلية التي يفكر قيها العامل وهو في المعمل وال نجد األمور غير المرتبطة باألجر بشكل مباشر إال في المراتب األخيرة، ففي المرتبة األخيرة نجد . الناحية الماديةنجد أغلبيتها مرتبطة ب

االحترام من طرف الرؤساء، قبلها األهمية والمكانة في المؤسسة، االحترام بين العمال، التجمعات، االستقاللية في العمل، الرتابة، معاملة يالحظ إذن بأنه ال اإلشراف وال االستقاللية وال حيوية العمل وال حتى المكانة واألهمة في العمل التي هي من ... ة الرئيس المسئولين، آفاء

المفروض أمور يوليها الفرد أهمية بــالغة، احتلت المراتب األولى، بشكل أخر هي محددات ليست أساسية أمام محددات ذات عالقة وثيقة .ديةبالناحية الما

أما في ما يخص قياس الرضى ففي السؤال المباشر الهادف إلى معرفة مستوى الرضى فإذا أدمجنا تقديري راضي وجد راضي النتحصل عند عينة القطاع التربوي، وهذا يعني أن أغلبيتهم غير %30أي ربع العمال عند عينة القطاع الصناعي و% 25.26سوى على نسبة

.راضيين

100بعد جمع نسب آل العوامل التي تكون آل بعد، التي ذآرت آخبرات ثم يقسم الحاصل على عامل تم تحديد وزن آل * 30

60

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: الخـــاتمة، MASLOWنستنتج بأن للمرتب مكانة هامة لدى العمال، وأن عملهم يرتبط بالدرجة األولى بمرتبهم، وآأننا أمام هرم مــاسلو

المستقبل ( وظهرت أيضا بعض الجوانب األخـرى آاألمنية مثل الضمانات الوظيفية . حيث تتصدر الحاجات الفسيولوجية باقي الحاجاتوال نجد الحاجة لالنتماء واالنتساب التي يعدها ماسلو من . اجات االجتماعية آالعالقة مع اآلخرين مثلما هو في هرمهوالح) المهني

ما قبل قبل األخيرة رغم ذآرها في المقابلة آأول خبرة تؤدي للرضى الحاجات االجتماعية والهامة في تحقيق الرضى إال في المرتبةالحاجات الفسيولوجية والحاجات إلى تقبل رأي ماسلو الذي يرى أن هذه الحاجة ال تظهر سوى بعد إشبــــاع- آتفسير-المهني مما يدفعنا

.األمنيةحاجات، " مجموعة " ال بد من اإلشارة إلى غياب تلك الستاتيكية التي اتسم بها هرم ماسلو من تسلسل الحاجات ونمطية انتماء األجزاء لكل

وعلى خالف ما يرى هرزبـرغ بأن الفرد يسعى لتحقيق ذاته بعمله، سجلنا عدم رضى العامل رغم . عن مجموعتهافبعض الحاجات تنفصلشعوره بتقدير شخصه من طرف غيره ورغم االحترام الذي يلقـاه من زمالئه العمال والمشرفين، مما يدل على أن الجوانب المادية هي

الهامة والتي تستدعي بحوثا أخرى ومن نتائج الدراسة.إنما لبقاء ما ينبغي أن تشبعه غير مشبع ) سمة( الهامة لديه وهذا ليس لكونه مادي عدم إظهار فروقات شاسعة بين العينتين من حيث محددات الرضى، مما يؤآد بأن العمل ال زال لم يشبع الحاجات األولى المشترآة بين

والفرق هو في . من قطاع ألخر باختالف ظروفها، نوع عملها ومستويات أفرادها العلميةالعمال، لدرجة عدم ظهور حاجات عليا قد تختلف آون ظهور الحاجات األولية عند ماسلو آدوافع راجع إلى حرمان الفرد من مشبعاتها، أما سبب اهتمام العامل في عينتينا بالمرتب

.نخفاض القدرة الشرائية وحرمانه من وسائل العيش الكريم والرفاهيةوالزيادات فهو الغالء الفاحش والصعوبة الكبيرة لظروف المعيشة وا -)تلخيص النتائج( محددات الرضــى المهنـي -

المحـــــــــــــــــــــــــــــــــددات القطــــــــــاع التربــــــــــــــــوي طـــــــــاع الصنـــــــــــاعـــي القالرتبة

. المنصب . فرص العمــــــل 01 مساعدة المؤسسة للعمال في حل المشاآل االجتماعيــةمساعدة المؤسسة للعمال في حل المشاآل االجتماعيــة 02 .العالقـة مع بقيـة العمــال .ل العالقـة مع بقيـة العمــا 03 المستقبـل المهنــي . المستقبـل المهنــي 04 . المرتب .المــرتب 05 . التشجيعــات . األآـل بالمؤسســة 06

. الوضعيـة السكنية . الكفـــاءة واألجــر 07 . الزيــادة في األجـر . االنتــاج 08 .المرتب حسب القدرات .المرتب حسب القدرات 09 . المشـــاآل العائلية . المشـــاآل العائلية 10 . آفاءة المسئول ) .المواصالت ( التنقـل 11 .قبول المسئول لآلراء . وسائل النقل وراحتهـــا 12 . معـاملة المسئولين . التشجيعــات 13 . فـرص التكوين . الزيــادة في األجــور 14 . الترقيــة . الوضعيــة السكنيـة 15 . سيولة المعلومات . الظروف القيزيقية 16 . اهتمام المسئول بالعامل .فـرص التكوين 17 . توظيف القدرات . الترقيــة 18 . ساعات العمـل .كن المسـافة الفاصلة بين المعمل والمس 19 ..االستقالليــة في العمل . نظافة وسائل النقل 20 . االحتــرام بين العمـال . سيولة المعلومات 20 . الكفـــاءة واألجــر . . سهولة العمــل 22 ).اإلنتاج ( العطـــاء . فــرص الراحــة 23 . للجمـاعة االنتمــاء . األمــن 24 .األهمية والمكانة في المؤسسة . ساعات العمـل 25 . االحتــرام من طرق المسئولين .توظيف القدرات 26

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Revue Campus N°4

. .إنتظـام العمـل 27 .اهتمام المسئول بالعامل 28 .آفــاءة المسئول 29 . نظافـة مكان العمل 30 . قبول المسئول لآلراء 31 . معـاملة المسئولين 32 . الرتــابة 33 . االستقالليــة في العمل 34 Les clans التجمعــات 35 . االحتــرام بين العمـال 36 . االنتمــاء للجمــاعة 37 . األهمية والمكانة في المؤسسة 38 .ــرام من طرق المسئولين االحت 39

:المــراجع

.1982دار المعارف، : ، القاهرة 6ط . علم النفس الفيزيولوجي أحمد عكاشة، -1 . 1975الهيئة المصرية العامة للكتاب، : القـاهرة . معجم العلوم االجتماعية إبراهيم مدآـور، -2 .1982ديوان المطبوعات الجامعية، : الجزائر . االجتماعيمحاضرات في علم النفس محي الدين مختار، -3 . 1974دار النهضة العربية، : بيروت .دراسات في علم النفس االجتماعي محمد عبد الرحمن عيسوي ، -4 . 1982دار النهضة العربية للنشر والطباعة، : بيروت . علم النفس االجتمـاعي"ـــــــــــــــــــــ ـــــ "-5 .1984، 1ديوان المطبوعات الجامعية، الطبعة: الجزائر . المرشد في علم النفس االجتماعيعبد الحميد محمد الهاشمي، -6د صقر، - سلوآية وأدوات البحث التطبيقي عاشور، أحم ة، األسس ال وى العامل روت . إدارة الق شر، : بي ة للطباعة والن دار النهضة العربي

.1979، 2الطبعة Les aspects humains de ,’.‘Le climat organisationnel et la satisfaction au travail .L.J,Bergeron-7

. 1982, édition Goeten morni: Montreal, l’organisation : Michingan , ’Work research unit.the concept and its measurement: Job satisfaction’.sheila,Cameron-8

Advisory conciliation and arbitration service, 1973. 9-Cardinet,J.,Francis,G. ‘ Etude de quelques déterminants des satisfactions

.1967Juin ,Janvier,2-1. Nos ,Le travail humain’ . professionnelles .1983,Dunod: Paris.etiques -s diaborganisation mentale de: L’equilibre psychosomatique,.R,Debray-10

.1991,BERTI éditions: )ALGERIE(TIPAZA , Communucation et motivation,.E, DICHTER-11 al of applied -Journ, ’.’Job characteristics as satisfiers and dissatisfiers,.F, Friedlander--12

.6,1964.No,48.vol,psychology Traduit .( clefs d’une gestion efficace,Les motivations,.W.S,rmanGelle-13

par Serge cagnalari ).Paris : Dunod,1971. -yor-New.Statistical analysis in psychology and education,.F.A,George-14

k : International student edition,5th edition,1981. industrial and organizational Handbook of’.he nature and causes of job satisfaction’T,.A.E,Locke-15

: Chicago, )Dunette .Marvin D.( psychology Rand Mc nally college publishing company,1976.

58

Page 71: option sciences du langage

L’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou Capitale Nationale de la Statistique

L’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a abrité les 30 et 31 octobre une rencontre

des statisticiens universitaires Algériens établis en Algérie et à l’étranger qui ont organisé des

Journées d’Etudes sur la Statistique et son Utilisation

Etat des lieux et Perspectives

Après une brève introduction des membres du comité de préparation des ces journées

auxquelles ont participé des chercheurs Algériens établis à l’étranger, sur les objectifs, tous

les participants ont souligné la nécessité de fonder la Société Algérienne de Statistique.

Les principaux arguments relevés s’appuient essentiellement sur la nécessité de créer

un cadre d’échanges efficace à l’intérieur de la communauté des statisticiens algériens, mais

aussi avec l’ensemble des acteurs des secteurs utilisateurs. De façon unanime, les personnes

présentes ont souligné l’apport que constituera un tel cadre dans le développement des

compétences scientifiques nationales.

La création de la Société Algérienne de Statistique est, pour les intervenants, une

occasion de consolider la position de la discipline statistique dans son rôle au sein de

l’université Algérienne, mais aussi dans sa participation au développement du pays.

Pour concrétiser les objectifs indiqués ci-dessus, le débat a mis en évidence la nécessité de

se doter de différents outils techniques ; nous en citons :

• Un cadre de rencontres scientifiques et techniques,

• Une (ou plusieurs) revue(s) scientifique(s) spécialisée(s),

• Des bulletins d’information

• Un cadre d’actions envers les secteurs utilisateurs

• Un programme de formation

• Un annuaire des statisticiens

Page 72: option sciences du langage

La formation des jeunes générations pour assurer la relève a été évoquée par des

intervenants dans les débats. Par ailleurs, avec insistance, les personnes présentes ont

souligné l’apport que constituerait l’association du développement de l’aspect théorique de la

statistique avec sa mise en pratique.

Les échanges entre les statisticiens présents à l’assemblée ont été, de l’avis de tout le

monde, bénéfiques pour l’ensemble des participants.

Les articles des statuts adoptés lors de ces journées soulignent clairement le caractère

exclusivement scientifique de la Société Algérienne de Statistique en conformité avec la

réglementation en vigueur. De plus, ils mettent l’accent sur la promotion de la statistique tant

sur le plan quantitatif que qualitatif.

Après un large débat, il a été décidé de fonder la Société Algérienne de Statistique

autour d’universitaires, dont l’activité professionnelle est l’enseignement de la statistique

et/ou la recherche en statistique, et les utilisateurs de l’outil statistique.

Le bureau composé de neuf membres de sept universités différentes a été constitué.

Celui-ci a la charge de déposer le dossier d’agrément auprès des autorités nationales.

Quant au siège national, il est fixé au département de Mathématiques de la faculté des

Sciences de l’UMMTO.

Le programme d’actions sur lequel travaillera le bureau portera, entre autres, sur :

- l’organisation d’un Congrès International de Statistique par année dans une université

Algérienne. Le premier aura lieu à l’USTHB en Novembre 2007.

- L’édition d’une revue spécialisée de Statistique de renommée reconnue par l’AMS

(American Mathematical Society)

- Encourager le rapprochement avec les secteurs utilisateurs de la statistique pour la

mise en place des licences professionnelles dans le cadre du LMD.

Il reste à souhaiter bonne chance à cette nouvelle structure qui va rassembler les

meilleures compétences en statistique se trouvant sur le territoire national ou à l’étranger

pour participer activement au développement dans ce domaine important de l’université

Algérienne qui en a bien besoin.

La cellule de communication

Page 73: option sciences du langage

Instructions aux auteurs 1. Objectifs et domaines d’intérêt :

Campus est une revue de

l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou à caractère exclusivement scientifique ayant pour but de diffuser et vulgariser des thèmes visant à l’épanouissement du savoir.

Elle constitue un espace d’expression qui contribue au développement des échanges scientifiques pour susciter des contacts permanents entre l’ensemble des membres de la communauté universitaire. Cela permet aussi de mieux informer l’opinion sur les différentes missions essentielles et les potentialités de notre université.

Ainsi, il et fait appel à tous les membres de cette communauté (personnel enseignant et non enseignant et étudiants) pour nous envoyer leurs contributions portant sur des sujets scientifiques, technologiques, littéraires, … etc.

Les articles doivent être rédigés conformément aux instructions décrites ci-dessous. Notre souhait est de dynamiser le débat scientifique et intellectuel au sein de notre université.

Toutefois, il est important de signaler que les articles publiés n’engagent que leurs auteurs et aucun article jugé diffamatoire ou qui ne cadre pas avec les objectifs de la revue ne sera publié.

Les rubriques disponibles sont :

• Actualités et informations universitaires • Contribution scientifique (article de

vulgarisation) • Portrait, enquête ou dossier (sur une

personnalité scientifique ou une institution, organisme …etc)

2. Manuscrits Les articles soumis à publication

doivent être remis au service de la communication du vice- rectorat chargé des relations extérieures sur disquette (ou CD) accompagnée d’une copie imprimée sur papier A4 de bonne qualité.

Les articles doivent être dactylographiés en Word avec des marges gauche et droite de 3cm, une interligne simple et la police de caractères Times New Romans (14).

Ne pas mettre des numéros de page. Les références bibliographiques complètes doivent figurer à la fin du document et ne doivent comporter dans le texte que le numéro de la référence (ex [5]), Les notes de bas de page doivent être évitées. Les auteurs peuvent accompagner leur article d’une photo ou illustration positionnée à l’endroit prévu à cet effet. Tout article traduit doit être accompagné de sa version originale.

A la réception, le demandeur remplit une fiche de dépôt et un accusé de réception lui sera remis.

la Rédaction Les articles publiés dans la revue CAMPUS n’engagent que leurs auteurs.

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Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou

Edition : Cellule de communication. Vrelex. UMMTO

Directeur de la publication : Pr. Rabah Kahlouche, Recteur

Responsable de la rédaction: Pr Hocine Fellag,

Vice Recteur chargé des relations extérieures et des manifestations scientifiques.

Adresse : Campus Hasnaoua I. Auditorium.

Tel et Fax : 026 41 05 79

Couriel : [email protected]