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FESTIVAL D'AUTOMNE À PARIS 1997 Yoritsuné Matsudaïra Genji monogatari Maison de la Culture du Japon à Paris 9, 11, 12 décembre 1997 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés

Yoritsuné Matsudaïra...conscience de la nécessité de créer un style musical japonais passe par l'adaptation de chants populaires du district de Nanbu et aboutit à la composition

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Page 1: Yoritsuné Matsudaïra...conscience de la nécessité de créer un style musical japonais passe par l'adaptation de chants populaires du district de Nanbu et aboutit à la composition

FESTIVAL D'AUTOMNE À PARIS 1997

Yoritsuné MatsudaïraGenji monogatariMaison de la Culture du Japon à Paris9, 11, 12 décembre 1997

Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés

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Genji monogatariEchos d'amour lointainsMono-opéra en deux actes,d'après le roman de Shikibu Murasakipour soprano solo et ensembleinstrumental (1990/93-97)

Dédicace : "En hommage à Yumi Nara, avecbeaucoup de sympathie artistique"

Effectif : flûte, flûte en sol, hautbois (et coranglais), clarinette en si bémol, (et petiteclarinette en mi bémol), basson, cor en fa,trompette, trombone, quatre percussions, piano,piano préparé, célesta, harpe, koto, shô, û(et shô), soprano soloEditions Durand

Acte I, environ 45 minutesEntracte 20 minutesActe II, environ 45 minutes

Yumi Nara, soprano

Mayumi Miyata, shôKo Ichikawa, û (shô grave)Chieko Fukunaga, kotoMachiko Takahashi, flûte solo

Ensemble ErwartungDirection, Bernard Desgraupes

Réalisation scénique et lumières,Jean Kalman

Coordination technique, Annick Bordier

Perruque et maquillage, Sylvie LerayRobe, Agnès b.Kimono prêté par Emi Wada

Maison de la Culture du Japon, équipe techniqueDirecteur technique, Bernard JolyChef machiniste, Laurent GrardChef électricien, Pierre CosladoMachiniste, Emmanuel BoulzeElectricien, Antoine Seigneur-Guerrini

YORITSUNÉ MATSUDAÏRA

Coproduction : Festival d'Automne àParis / Hebbeltheater BerlinEn coréalisation avec la Maison de laCulture du JaponAvec le concours du Département desAffaires Internationales - Ministère dela Culture et de la CommunicationDans le cadre de l'Année du Japon enFrance

Le Festival d'Automne à Paris remercieAgnès b. et Emi Wada

France Musique, partenairedu Festival d'Automne à Paris,enregistre et diffuse le Genji monogatari.

Couverture : affiche de Tadashi Kawamata. Imprimerie Jarach-La Ruche, Paris.Festival d'Automne à Paris, 156 rue de Rivoli 75001 Paris Téléphone 01 53 45 17 00 Télécopie 01 53 45 17 01. http://www.festival-automne.com

Yoritsu.n.é Matsuclaïraet le Genji mon.og-atariYoritsuné Matsudaïra, né à Tokyo en 1907, est lepremier des compositeurs japonais à avoir abordéla délicate question de la confrontation avec lamusique savante occidentale. Formé dans l'espritnouveau impulsé par l'ère Meiji à partir de 1868,instaurant l'intégration de la culture occidentaledans le Japon moderne, Matsudaïra s'estimprégné de l'esprit européen notamment enétudiant la littérature française à l'universitéKeio et en subissant l'influence de Debussy et decertains compositeurs du Groupe des Six. Lapremière attitude de Matsudaïra consiste donc às'inscrire dans cette tradition rapportée jusqu'àsa rencontre avec Alexandre Tcherepnine, envisite au Japon en 1934, qui le conduira à prendreses distances autant avec l'impressionnismemusical qu'il juge démodé qu'avec le néo-classicisme ambiant. Convaincu de l'importancede trouver sa voie en tant que compositeurjaponais, il participe à la fondation de la SociétéJaponaise pour la Musique Contemporaine(«Nihon Gendai Sakkyokuka Renmei») en 1937,société qu'il présidera de 1956 à 1960. La prise deconscience de la nécessité de créer un stylemusical japonais passe par l'adaptation de chantspopulaires du district de Nanbu et aboutit à lacomposition d'un premier Thème et Variations pourpiano et orchestre en 1939, basé sur des chants dela même origine. La position anti-occidentale dupouvoir japonais pendant la seconde guerremondiale correspond à une période de silencepour Matsudaïra qui renoue avec la musiqueeuropéenne dès 1945. Dans cette position délicateentre tradition et modernisme, Matsudaïradevient membre du groupe «Shin Sakkyohu-ha»(avec Yasuji Kiyose, Humio Hayasaka, UratoWatanabe, Kunio Otsuki et Akihiro Tsukatani)tout en refusant les compromis trop commodess'il plaide en faveur de la musique occidentale, iln'en demeure pas moins critique à l'égard detoute forme d'imitation servile de celle-ci autantque du «japonisme musical» consistant à intégrerdes échelles pentatoniques ou autres élémentstypiques dans un contexte étranger. La nécessitépour Matsudaïra de fonder une véritabletradition japonaise le conduit à exploiter lerépertoire du gagaku auquel il emprunte sonmatériau pour un nouveau Thème et variationspour piano et orchestre qu'il compose en 1951 etqui est récompensé au vingt-sixième Festival dela S.I.M.C. à Salzbourg l'année suivante (Karajanen dirigera la première mondiale en 1952).Poursuivant cette voie avec les Métamorphoses surSaibara pour soprano et orchestre de chambre(1953), Matsudaïra tente avec succès lacombinaison entre technique sérielle et traditiondu gagaku, association mise en oeuvre et sanscesse explorée depuis Figure sonore dont Boulezdonnera la première audition au DomaineMusical en 1958. Dès lors, le nom de Matsudaïraest admis parmi ceux des créateurs

internationaux, notamment depuis la suite dedanses Bugaku kumikyoku (1960) primée à Rome en1962 jusqu'au récent Shun-o-den récompensé auConcours international de composition GoffredoPetrassi en 1993.Dans ce contexte, il n'est pas étonnant de voirMatsudaïra se tourner vers le genre opéra avecGenji monogatari, composé entre 1990 et 1993, crééau Japon en 1995 dans une première version, avecYumi Nara.

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Un roman du XI' siècleLe texte originel du Genji mono gatari constituel'un des premiers exemples de monogatari, genrenarratif apparu vraisemblablement auIX' siècle et lié à la culture aristocratique de lacapitale Heiankyô (rebaptisée Kyoto par la suite).Imprégné jusque-là de merveilleux et defantastique, le genre connaît son point culminantavec le Genji mono gatari dû à la poétesse ShikibuMurasaki (ca 978-1014), elle-même fille d'unpoète célèbre et entrée au service comme dame decour de l'impératrice Akiko. Au-delà de la qualitémême du récit, la nouveauté du Genji mono gatariréside dans l'adoption d'un style réaliste, prenantmodèle sur les moeurs de la Cour alors dominéepar le clan des Fujiwara. Ce monumental roman,rassemblant quelques cinquante-quatre livres,considéré comme l'un des chefs d'oeuvre de lalittérature japonaise, relate la vie amoureuse duprince Genji, fils de l'empereur et d'une favorite.Au travers du thème de la grandeur et de ladécadence du prince Genji, le roman, écrit enlangue parlée de l'époque, compose un portraitvivant de la société aristocratique japonaise avecses conventions et ses contradictions : àl'ascension sociale du prince correspondra ladéchéance et l'exil, chaque étape étant symboliséepar les nombreuses femmes qu'il a aimées. Plusencore, elles illustrent les différentes facettes desa personnalité, partagée entre la compromissionet la quête de la femme idéale.Le récit de ce prince imaginaire que l'empereur apris sous sa protection après la mort de sa mère,débute avec les noces du jeune garçon âgé dedouze ans avec sa tante Aoi. Rapidement déçu parce mariage imposé, Genji, devenu adolescent,parvient à séduire sa belle-mère Fujitsubo, qui luidonnera un fils que l'empereur, s'en croyant ledigne père, désignera bientôt comme le princehéritier. La culpabilité oedipienne qui habiteFujitsubo la conduira à se retirer dans un temple.Après la mort de sa première femme, Genjiépouse en secondes noces Murasaki, la nièce deFujitsubo, qui incarne l'épouse idéale et permet àGenji de connaître une période de bonheurintense et stable. C'est après sa liaison avecOborozukiyo, autre concubine de son souverainpromise au frère aîné de Genji, que le scandaleéclate et que le prince est contraint à quitter lacapitale. Exilé dans le village de Suma, il

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connaîtra Akashi, fille d'un gouverneur et femmeplus effacée, dont il a un autre enfant. Revenu àKyoto, il est pardonné et assiste à l'intronisationde son premier fils qui, ayant appris sa véritablepaternité, nomme Genji son premier ministre.Intervient encore Rokujô, une veuve issue de lanoblesse, qui se vengera de l'attitude orgueilleusede Genji. La princesse Onnasannomiya, concubinede Genji, est séduite à son tour par Kashiwagi etlui donne un enfant, Kaoru, que Genji croit êtreson fils : ainsi, le prince connaît à son tour lasituation de l'empereur. A la mort de sa deuxièmefemme Murasaki, Genji se retire définitivementde la vie publique et meurt à cinquante-quatreans. Les dix derniers livres du roman sontconsacrés à Kaoru.

Un opéra du XX' siècleC'est à partir des Trois airs du Genji mono qataricomposés par Matsudaïra en 1990 pour YumiNara que le compositeur élabore le projet d'unopéra en deux actes sur le même sujet. Ce «mono-opéra» pour une seule voix de soprano etensemble instrumental mêlant instrumentsoccidentaux et japonais, consiste en un montagenon systématiquement chronologique de passageschoisis du texte, ne retenant que certainspersonnages féminins : incarnées par une voixunique, ce sont ces femmes qui, au travers deleurs récits amoureux ou de lamentation,dresseront le portrait du prince Genji, dupersonnage principal absent et ne vivant qu'autravers des récits féminins. S'inspirant de latechnique traditionnelle du chant japonais,Matsudaïra s'attache plus aux nuances vocalesqu'à l'intelligibilité du texte, privilégiant ainsil'univers sonore du poème.La sélection des personnages féminins par lecompositeur, limités à cinq, correspond à des airspersonnalisés grâce à des associationsinstrumentales (mis à part celui d'Oborozukiyo),souvent annoncées dans les prologues et enrelation avec les situations.Les parties instrumentales font référence augagaku auquel elles empruntent les partiesdansées (Bugaku) : l'ouverture correspond ainsi àla danse de Genji et de Tôno Chûjô, son rivalpolitique, danse dans laquelle Genji apparaît«rayonnant de charme», de même que les deuxinterludes importants, Jo I (n° 5) et II (n° 14),chacun situés au centre de chaque acte etrespectivement encadrés par les airs de Fujitsuboet d'Akashi. Enfin, la partition comprend uninterlude, «Elégie en l'honneur de l'empereurdéfunt», que Matsudaïra a adapté à partir d'unchant ancien (n° 6 avec piano préparé). Quant audernier numéro intitulé «Chimère», il constituel'épilogue de l'oeuvre avec la retraite de Genji,parvenu au terme de cette longue quête d'unamour finalement inaccessible.

Genji monoga.ta.ri

Acte IOuverture : Séigaïha

flûte solo, hautbois, clarinette en sib, basson, percussions,marimba, vibraphone, piano, harpe, koto, shô, û"Séïgaiha" (Vagues de la mer bleu ) est un genredu Gagaku, la musique de la Cour impériale.Cette danse à deux, d'origine chinoise, estconsidérée comme la plus parfaite expression dela splendeur et de la grâce. Genji exécutant lethème de "Seigaïha" est décrit au chapitre 7,Momijinoga (Fête d'automne). Le jeune garçon àla beauté presque surnaturelle, venait de fêterses 18 ans. L'auteur le présente rayonnant decharme ; son père lui-même, l'Empereur, s'enémut aux larmes. Tôno Chûjô, son partenaire dedanse, qui était aussi son rival politique, setrouve, quant à lui, qualifié par comparaison de"sombre arbre des montagnes à côté d'une fleurde cerisier".

Oborozukiyo ni (Air d'Oborozukiyo)soprano soloLors de la fête des cerisiers au printemps, leprince Genil, un peu ivre, s'introduisit encachette dans le Palais de l'Impératrice Kôkiden.Une femme lui apparut alors, qui chantait lesdeux deniers vers d'un poème ancien très connu"Oborozukiyoni Nirumonozonaki" (Rien ne secompare à la lune évanescente du printemps).Enflammé d'ardeur, il l'attira à l'écart et lui fitl'amour. Lorsque le Prince voulut savoir sonnom, elle refusa de le lui révéler. C'était, en fait,la soeur cadette de l'Impératrice, promise auprince héritier (le frère aîné de Genji).Chapitre 8, Hanano En (Fête des fleurs de cerisiers).Genji avait 20 ans.

Prologue à Fujitsuboflûte, petite clarinette en mib, harpe, caisse claire, koto,shô

Yogatari ni (Air de Fujitsubo)soprano et shôFujitsubo, la concubine préférée de l'Empereur,fut pour Genji son premier et plus grand amour.Le désir du jeune Prince était d'autant pluspassionné que Fujitsubo représentait l'amourinterdit, étant sa belle-mère. Mais Genji parvintà lui rendre visite et à accomplir secrètementson désir. Fujitsubo en resta bouleversée, tandisque Genji se lamenta sur leur rencontreéphémère. Fujitsubo lui répondit par un poème"Yogatarini Hitoyatsutaen Taguïnaku UkimiosamenuYumeninashitemo". (Notre histoire se transmettramême si le malheur de mon existence ne reste qu'unrêve jamais éveillé).Fujitsubo, enceinte, mit au monde le fils deGenji. Ce rendez-vous secret, primordial pourla suite des événements, est brièvement relatédans le chapitre 5, Wakamurasaki.Le Prince Genji avait 18 ans.

S. Jo I (Bugaku)petite flûte, hautbois (et cor anglais), clarinette en sib(petite clarinette en mib), basson, cor, trompette, trombone,percussion, marimba, vibraphone, piano, célesta, harpe,koto, shô, û

Ruïka : Elégie en l'honneur del'Empereur défuntsoprano et piano préparéL'Empereur, père de Genji, mourut peu de tempsaprès avoir cédé son titre au frère aîné de Genji.Fujitsubo, sa concubine, en fut alors trèsaffectée.Ce chant ancien tiré de Kojiki a été transmisjusqu'à nos jours.

Ookatano (Air de Fujitsubo)soprano et ûAprès la mort de l'Empereur, Fujitsubo restatourmentée. L'ex-impératrice, mère toutepuissante du nouvel empereur, redoublaitd'hostilité envers son ancienne rivale, tandisque Genji la sollicitait de nouveau dans l'espoirde renouer leur relation. Pour échapper à cesépreuves, Fujitsubo décida de se retirer dans untemple lors de la commémoration du premieranniversaire de la mort de l'Empereur. A cetteannonce, Genji fut accablé de tristesse. Fujitsuborépondit au poème du Prince : "OokatanoUkinitsuketewa Itoedomo ItsukakonoyooSomukihatsubeki". (J'abandonne ce monde of je nepeux plus vivre, mais mon coeur reste en ce mondeauquel il appartient).Chapitre 10, Sakaki. Genji à l'époque de cetteépisode avait 23 ans.

Interlude pour Nagekiwabishô, clarinette en sib, basson, bongos

Nagekiwabi (Air de Rokujô)soprano et percussionAoï, la première épouse de Genji, fut possédée pardes mauvais esprits lors de sa grossesse. Genji fitappel aux prières des moines. Un jour, le visagede sa femme se transforma et une voix qui n'étaitpas la sienne interpella le Prince. Genji reconnutalors Rokujô, la noble dame délaissée. Sa rancuneavait été trop forte, Rokujô lui exprima sonprofond chagrin dans un poème"Nagekiwabi Soranirnidaruru wagatamaoMusubitodomeyo Shimogaïnotsuma". (Que mon âmedéchirée par une si grande peine, errante dans levent, soit cousue, emprisonnée par les ourlets de monhabit !).Délivrée des mauvais esprits, Aoï accoucha d'untrès beau garçon.Genji avait alors 22 ans. Chapitre 9, Aoï.

Acte I Instrumentation Situation Age deGenji

Oborozukiyo(n° 2)

(soprano solo) union de Genji et de lasur de l'impératricequi refuse de dévoilerson identité.

20ans

Fujitsubo(n° 4)

shô : orgue àbouche(prologue n° 3)

«la féminité éternelle»selon Matsudaira ;union de Genji avecsa belle-mère.

18

arts

Fujitsubo(n° 7)

û : de la familledu shô

Fujitsubo se retire pouréchapper à l'emprisede Genji.

23ans

Rokujô(n° 9)

percussion chagrin de Rokujô quis'exprime par la bouchede Aoï.

22ans

Acte II

Murasaki(n° 11)

flûte(prologue n° 11)

«transmet une variationde Fujitsubo».

26ans

Akashi(n° 13)

koto(prologue n° 12)

poème d'adieu quechante Akashi avant ledépart de Genji.

28ans

Akashi(no 15)

célesta et koto poème d'amour quechante Akashi à Genjià Kyôtô.

29ans

Murasaki(n° 17)

flûte et flûteen sol

dernier poème chantépar Murasaki à Genjiavant de mourir.

51

ans

Alain Poirier Yumi Nara. Photo B. Enguérand

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Acte IIPrologue à Mu.rasaki

flûte, cor anglais, bongos, marimba, harpe, shô

Wakaretemo (Air de Murasaki)soprano et flûte soloLes relations de Genji avec Oborozukiyo furentdécouvertes par la belle-famille de l'Empereur,et le Prince risquait à tout moment d'être chasséde la Cour. Il décida de partir à Suma, unvillage des environs de Kyoto. Murasaki voulaitl'accompagner mais Genji préféra s'y rendreseul pour ménager la susceptibilité du clanhostile à sa personne. Pour la consoler il luirécita un poème l'assurant que son image dansle miroir ne le quitterait pas. Murasaki luiadressa en réponse : "Wakaretemo Kagedanitomarumononaraba Kagamiomitemo Nagusametemashi".(Si l'image demeure malgré la séparation, jetrouverai dans ce miroir quelque réconfort à matristesse).Genil était âgé de 26 ans. Chapitre 12, Suma.

Prologue à Akashihautbois, clarinette en sib, bongos, harpe, koto, shôAu cours de son exil à Suma, il y eut un terribleorage qui dura plusieurs jours. Genji rêva que leRoi-Dragon des mers l'invitait dans son palais.Il comprit qu'il était temps de partir. Cela faisaitdéjà un an qu'il avait quitté la capitale.

Nahozarini (Air d'Akashi)soprano et kotoL'Empereur défunt, père de Genji, apparut aussidans son rêve pour lui conseiller de partir.Arriva juste à ce moment un message duGouverneur d'Akashi (province des côtes de laMer Intérieure) l'invitant à venir s'installerchez lui. Depuis longtemps ce dernier projetaitde marier sa fille à Genji, bien que son rang demodeste gouverneur de province ne le lui permîtpas. Mais le jeune Prince, touché par l'accueilchaleureux du Gouverneur, accepta d'envoyerdes lettres d'amour à sa fille, la DemoiselleAkashi. Consciente de son statut d'inférioritépar rapport aux autres épouses de Genji, elleredoutait d'être abandonnée et s'efforça de luirésister. Cependant par une belle nuit de pleinelune au cours de laquelle Genji lui rendit visite,ils devinrent amants. Genji apprécia sonraffinement et fut agréablement surpris par sasensibilité musicale lorsqu'elle joua, pour lui, dukoto. Genji fut bientôt rappelé à la Cour parl'Empereur. Juste avant son départ pour Kyoto,Genji lui laissa en souvenir son propre koto.Akashi lui répondit par un poème : "NaozariniTanomeokumeru Hitokotoo TsukisenuneniyaKaketeshinobamu". (Un mot prononcé à la légère etun koto pour assurance, le son de mes pleursretentira toujours en lui). Chapitre 13, Akashi.

Jo II (Bugaku)petite flûte, hautbois (cor anglais), clarinette en sib,basson, cor, trompette, trombone, 2 percussions, marimba,vibraphone, piano, harpe

Ka-warajito (Air d'Akashi)soprano, célesta, kotoL'année suivant le retour du Prince à la Cour,l'Empereur abdiqua en faveur du fils secret deGenji qui devint empereur à 11 ans (Genji avait29 ans). Le Prince fut promu Ministre tandisqu'Akashi mettait au monde leur fille enprovince. Deux ans après, elle décida de venir àKyoto avec l'enfant et s'installa dans unedemeure à la montagne. Genji, embarrassé vis-à-vis de Murasaki, ne se manifesta pas tout desuite, mais finit par lui rendre visite. Akashisortit alors le koto qu'il lui avait laissé etrépondit au poème de Genji."Kawarajito Chigirishikotoo TanominiteMatsunohibikini Neosoeshikana". (Votre promessede fidélité m'a tenu compagnie, mêlant mes soupirsà ceux du vent dans les pins).Chapitre 16, Matsukaze.

Michiyuki (Interlude)vibraphone, harpe, piano, marimba

Okutomiru (Air de Murasaki)soprano, grande flûte, flûte en solCe poème se situe à la fin de la deuxième partiedu roman. Genji avait reçu le titre honorifiqued'ex-empereur". Une autre nièce de Fujitsuboqu'il avait épousée accoucha d'un garçon, conçuavec un autre, mais élevé comme le propreenfant de Genji. Murasaki dont la santé étaitdevenue fragile souhaita se retirer dans untemple, mais Genji ne le lui permit pas. Samaladie s'aggrava. Par un beau jour d'automneoù elle se tenait assise en fin d'après-midi pourcontempler des fleurs de hagi (lespedeza), Genjiet la fille d'Akashi (adoptée par Murasaki)vinrent lui tenir compagnie.Alors Murasaki récita "Okutomiru Hodozohakanakitomosureba Kazenimidaruru Haginouwatsuyu".(A peine posée sur les fleurs de hagi, le vent dispersela rosée).Elle s'allongea et mourut. Genji avait atteint51 ans. Chapitre 40, Minori.

Maboroshi (Chimère)soprano, flûte, koto, shô, ûMaboroshi signifie chimère. C'est le chapitre quidécrit un an de la vie de Genji après la mort deMurasaki. Genji, plongé dans ses souvenirs,décida de se retirer dans un temple. Commenceensuite un nouveau récit avec d'autrespersonnages par lesquels on apprendincidemment la mort du Prince Genji.Chimère est un requiem qui exprimel'impermanence, un thème majeur de cet opéra.

D'après Yuki Takahata

Shikibu Murasaki, Le Dit du Genji, traduction intégraleRené Sieffert, collection Contes et romans du MoyenAge, Publications orientalistes de France, 1977.

BiographiesYumi Nara, sopranoAprès une licence dans le domaine des arts àl'Université de Sôai à Osaka, Yumi Nara reçoit lepremier Grand Prix au Concours de musiquefranco-japonaise qui l'amène du Japon auConservatoire National Supérieur de Musique deParis, boursière du Gouvernement français. Elley obtient un prix pour l'interprétation desmélodies françaises.Depuis 1985, Yumi Nara adeveloppé une carrière internationale, chantantle répertoire de Monteverdi à John Cage. Elle acréé de nombreuses oeuvres contemporaines (deMaurice Ohana, Jean-Claude Eloy, YoritsunéMatsudaira) et participé à des spectaclesmusicaux. Elle a chanté sous la direction de JeanFournet, Pierre Boulez, Peter Eôtvôs, PaulMéfano, Diego Masson, Guiseppe Sinopoli et aparticipé à de nombreux enregistrements.

Mayumi Miyata, shôNée à Tokyo, Mayumi Miyata étudie auKunitachi College of Music. Spécialiste durépertoire de musique de cour, Gagaku, elleparticipe à de nombreuses représentations duThéâtre National du Japon et donne en 1983 sonpremier récital de shô. John Cage, Klaus Huber,Toru Takemitsu ont écrit à son intention. En1993, elle crée Landscape V de Toshio Hosokawa,suivi, en 1996, de Utsurohi-Nagi.(Le shô est un orgue à bouche comptant dix-septtuyaux de bambou que l'interprète tient dans sa main,devant le visage, et dont le timbre, particulièrementriche, s'exerce dans un registre limité).

Ko Ichikawa, û (shô grave)Né à Tokyo en 1963, Ko Ichikawa a étudié laphilosophie occidentale à l'Université et,parallèlement, a été élève de Mayumi Miyata etHideaki Bunno pour le shô et de Sukeyasu Shibapour le Gagaku. Il a joué au Festival du LincolnCenter à New York, au Festival Octobre enNormandie, et à Oslo. Il joue le répertoireclassique du Gagaku et les oeuvrescontemporaines.

Chieko Fukunaga, kotoDiplômée de musique japonaise de l'UniversitéNationale des Beaux-Arts de Tokyo en 1974,Chieko Fukunaga a obtenu un prix au Pan MusicFestival de Tokyo en 1976 et 1979, Prix de Cultured'Osaka en 1981. Elle a créé Origin, de ToshiIchiyanagi, au Festival Europalia en 1989, estmembre du groupe Gende Sankyoku Ensemble,enseigne le koto et donne des concerts dans lemonde entier.

Machiko Takahashi, flûteEn Europe depuis 1969, Machiko Takahachiétudie au Conservatoire de Genève avec AndréPépin. En 1970, elle obtient le Premier Prix devirtuosité. Elle joue ensuite avec l'Ensemble2E2M jusqu'en 1978 et rejoint le NederlandsChamber Orchestra. Depuis 1991, elle enseigne à

Amsterdam et joue régulièrement comme flûtesolo, avec l'ensemble de chambre duConcertgebouw.

Ensemble ErwartungFondé en 1985, c'est un ensemble de solistes quis'adapte aux effectifs les plus variés de lamusique du XX' siècle. Il s'est produit auxFestivals de Lille, d'Alicante, d'Evian, de Genève,à la Mostra de Venise, à l'Automne de Moscou, àl'opéra de Bucarest.

Bernard Desgraupes, chef d'orchestreAncien élève de l'Ecole Normale Supérieure,Bernard Desgraupes a mené parallèlement desétudes de mathématiques et de musique. A latête de l'Ensemble Eerwartung qu'il a fondé en1985, ou comme chef invité d'autres formations,il se consacre principalement au répertoire de lamusique du XX' siècle. Il fonde la CompagnieOpus Opera qui se consacre à l'opéra de chambreet est l'émanation lyrique de l'EnsembleErwartung.

Jean Kalman, scénographie, lumièresNé en 1945 à Paris. Après des études dephilosophie, Jean Kalman a réalisé deséclairages pour le théâtre : La Cerisaie, LeMahabharata, La Tempête auprès de Peter Brookau Théâtre des Bouffes du Nord. Il a collaboréavec les plasticiens Richard Serra, IannisKounellis, Christian Boltanski. Avec HeinerGoebbels pour Ou bien le Débarquement désastreuxet Schwarz auf Weiss. Ses éclairages pour desmises en scène de Deborah Warner ont étérécompensés par plusieurs prix au Royaume-Uniet aux Etats-Unis.

partenairedu Festival d'Automne à Paris

enregistre les concerts dédiés aux oeuvresde Toshio Hosokawa (diffusion le 29 décembre à 23hdans «Le Bel Aujourd'hui»), et Yoritsune Matsudaïra.

Programmes et fréquences sur 3615 France Musique (1,29 F/mn) et au 08 36 68 10 66 (2,23 F/mn)

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