ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance économique au Maghreb Rabat (1)

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    1/19

    1

    Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb

    Projet de communication soumis au colloque international : Enjeux conomiques, sociaux et

    environnementaux de la libralisation commerciale des pays du Maghreb et du ProcheOrient

    Commission Economique pour lAfrique des Nations Unies (UNECA)

    Rabat Maroc, 19-20 octobre 2007

    Naoufel ZIADI, CERES, TunisieAli ABDALLAH,ERUDITE (EA 437), Universit Paris XII, France

    RESUME Ltude porte sur la relation du taux de change (taux effectif rel, dsajustementet rgime) et de louverture la croissance conomique au Maghreb. Les rsultats rvlent des

    profils de croissance diffrents sur la priode 1966-2003. Bien que faisant partie dunestratgie dextraversion de la production, les variations des taux effectifs rels ninfluencentpas la croissance au Maroc et en Tunisie. Louverture agit mme ngativement dans le castunisien. Ces rsultats, peu couramment admis, montrent aussi lintrt dune approche dessries temporelles pour tirer des enseignements spcifiques chaque pays. Ils suggrentdapprofondir lanalyse pour sinterroger sur le contenu donner la spcialisation et louverture pour rendre plus efficace une stratgie dinsertion lconomie internationale.

    EXCHANGE RATE AND ECONOMIC GROWTH IN THE MAGHREB COUNTRIES

    ABSTRACT The study deals with the relation of the foreign exchange (real effective rate,misalignment and regime) and the openess to the economic growth in the Maghreb. Theresults reveal different profiles of growth over the period 1966-2003. Although belonging to astrategy of export led-growth, the variations of the real effective rates do not influence thegrowth in Morocco and in Tunisia. The openness acts even negatively in the tunisian case.These results, little usually allowed, show also the interest of a time series approach to draw

    specific lessons to each country. They suggest looking further into the analysis to wonderabout specialization and openness to make more effective one strategy of insertion to theinternational economy.

    JEL : F31 ; F43 ; O47 ; O55 ; O57Mots-cls : Taux de change, croissance, Maghreb

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    2/19

    2

    INTRODUCTION

    Une croissance conomique rapide et un dveloppement conomique en gnral sont par-dessus tout objectif macroconomique des PED dans le moyen et long terme. Ils restentlargement considrs dans lvaluation du niveau du taux de change et dans le choix du

    rgime, mais aussi comme fond du message pour une transition vers le flottement, du moinsplus de flexibilit. Cette dernire est cense mettre la politique de change davantage auservice du dveloppement comme elle fait viter le risque du dsajustement du taux de changequi lui est jug nfaste. Cela est dans le cadre dune orientation extravertie du dveloppementqui place une tension supplmentaire sur le prix relatif en gnral et le taux de change rel enparticulier (Dervis et Petri [1987]), en le considrant dterminant cl et critre de profitabilit lexport. Cependant, trs peu de travaux dans le cadre des approches de la croissance ontaccord une place la formalisation thorique de la relation de long terme entre taux dechange rel et croissance. Une raison principale nous semble rsider dans lutilisation desestimations en coupe ou en panel et souvent pour des pays ayant le mme rgime de change.La notion de dsajustement du taux de change rel, par exemple, requiert la rfrence un

    niveau dquilibre. Lorsque lon considre des pays ou des groupes de pays de niveau dedveloppement diffrent, la rfrence la plus pertinente et la plus utilise est celle de la PPA.La conclusion ne peut qutre dordre comparatif. Cela ne laisse pas apparatre les effets devariation du taux ou de changement de rgime de change au sein dun pays mais entregroupes de pays. Lahrche-Rvil [1999] soulve le fait que les explications thoriques, quandelles existent, ne permettent pas, en gnral, de rendre compte de linfluence long terme dutaux de change rel sur la croissance et le processus de dveloppement, car les approches surlesquelles elles reposent ne sy prtent pas. Lanalyse en termes de dumping montaire, parexemple, insiste surtout sur les pertes de croissance que subissent les pays industrialiss etbeaucoup moins sur les gains de croissance que les PED peuvent en tirer.

    Ce thme est devenu rcemment plus prsent grce lintrt suscit par des questionsrelatives au change et au dveloppement financier. Mais, sur le plan empirique, les variablesde change continuent poser problme. Dabord, les analyses se fondent souvent sur un tauxde change effectif rel bas sur lindice des prix la consommation calcul par le FMI1. Cecipeut livrer un message contradictoire. Cest le cas de Fanizza et al. [2002] qui ne tarissent pasdloge sur la politique de change tunisienne tablie autour dune rgle de constance du tauxde change rel, alors que celui bas sur les prix de production, indicateur de comptitivit,continuait de sapprcier. Ensuite, comme le notent Collins et Razin [1997], il ny a niconsensus sur lindicateur du dsajustement ni sur la mthodologie pour ldifier. Enfin, ilreste la question du rgime de change. Les travaux rcents autour du rgime de facto (Calvo et

    Reinhart [2002] ; Masson et Ruge-Murcia [2003] ; Reinhart et Rogoff [2004]) rvlent leslimites de ceux de jure. Nous proposons donc dexaminer la relation de la croissanceconomique des pays du Maghreb (Algrie, Maroc et Tunisie) aux variables de change : letaux de change effectif rel, son dsajustement et le rgime de change. Dans la sectionsuivante nous traitons de cette relation en explorant la controverse thorique et empirique. Lesdeux autres sont consacres lestimation conomtrique et aux rsultats. Nous suivons iciune approche des sries temporelles, plus propice tirer des enseignements spcifiques chaque pays.

    1. Pour des explications dtailles et des critiques, voir Desruelle et Zanello [1997] et Harberger [2004].

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    3/19

    3

    RELATION DU TAUX DE CHANGE A LA CROISSANCE

    Analyse de la relation

    Nous tudierons la question de la croissance par rapport au niveau et la variation du taux

    de change dans un premier temps et par rapport au rgime dans un second temps. Les deuxlments de cette relation tmoignent du rle important du taux de change dans la croissancedes conomies en dveloppement. Des tudes empiriques soulvent la relation fortementngative entre la variabilit des taux de change et la croissance conomique (Bosworth,Collins et Chen [1995]). Il peut y avoir des consquences long terme qui vont au-del delimpact couramment exerc court terme, sur la comptitivit des entreprises du paysconsidr. Une survaluation trs sensible tendra ralentir la croissance alors quune sous-valuation importante, sans tre toutefois excessive, aura pour effet de lacclrer (Collins etRazin [1997]). Delarges mouvements du taux de change rel sont associs une plus grandeincertitude par rapport aux prix relatifs qui, en retour, entranent des risques plus grands et deshorizons dinvestissement plus courts. Cela entrane des cots dajustement trs levs : un

    recul dans la production, un mouvement du secteur changeable vers le non changeable etune volatilit croissante des taux dintrt menant mme une instabilit financire. Ledsajustement du taux de change, souvent une survaluation dfavorable aux activits deschangeables, est ainsi largement voqu dans ltude de performances conomiques et y estconsidr nfaste (Edwards [1988] ; Cottani, Cavallo et Khan [1990] ; Ghura et Grennes[1993] ; Sekkat et Varoudakis [1998]). Il peut mener une rduction dans lefficienceconomique, une mauvaise allocation des ressources, une envole du capital et affaiblir laprofitabilit dans les industries o les prix relatifs sont rduits. Cest pourquoi ce phnomnea reu une attention particulire comme source importante de dsquilibre macroconomiquedont la correction est lune des conditions cruciales pour amliorer la performanceconomique et assurer la stabilit macroconomique (Doma et Shabsigh [1999]). Lespolitiques visant stabiliser le taux de change rel autour dun niveau raliste pourraient, viace mcanisme, encourager la croissance. Il est soutenu quautant linstabilit des taux dechange rels tait nfaste la croissance des exportations dans les pays dAmrique Latine,autant leur stabilit tait centrale dans la promotion de lexpansion des pays de lAsie de lest.

    Quant au rgime de change, le dbat nest pas tranch. La thorie conomique ne permetpas dtablir clairement le rgime le plus favorable la croissance. Elle voque les canaux parlesquels il peut influer sur la croissance sans avancer que celle-ci est favorise par un rgimeparticulier. Certains font valoir que le flottement peut favoriser la croissance en permettant une conomie caractrise par une rigidit des prix et des salaires nominaux damortir les

    chocs conomiques et de sy ajuster plus aisment, grce au rle de tampon jou par lesfluctuations du taux de change. Aussi, il permet un pays de mener une politique montaireindpendante, ce qui lui laisse un autre moyen pour absorber les chocs. Une conomie quisajuste plus facilement aux chocs devrait bnficier dune croissance de la productivit plusleve, du fait quelle tourne en moyenne plus prs des limites de sa capacit. Nanmoins, lestaux flottants sont par nature volatils et enclins des dsquilibres durables (Baxter etStockman [1989] ; Flood et Rose [1995]). Les chocs de change, qui sont davantage associsau flottement, pourraient perturber les dcisions en matire daffectation des ressources. Enoutre, les pays dots de systmes financiers sous-dvelopps ou fragiles prouveraient plus dedifficults face aux variations importantes des taux inhrentes au flottement.

    Les tudes rcentes font apparatre que le taux de croissance diffre peu dun rgime unautre. Mais les taux fixes sont associs une croissance lgrement plus lente et une volatilit

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    4/19

    4

    relle plus leve. Il savre nanmoins difficile de se faire une ide claire des effets duneplus grande flexibilit sur les performances conomiques. Edwards et Savastano [1999]voquent les compromis mthodologiques dans les comparaisons transversales des rgimes dechange, souvent invitables. La prise en compte de rgimes de change de facto pourraitapporter un clairage. Le passage des rgimes plus flexibles observ depuis les annes 1970

    semble moins prononc que dans les classifications officielles. Il est donc cohrent dassocier,si association il y a, la croissance conomique aux rgimes de facto. Selon Collins [1996], lechoix du rgime de change doit tre vu comme endogne. Les pays faible croissance ont dtrs probablement choisir un rgime fixe et rien nindique quun pays donn connatrait unecroissance plus rapide sil adoptait un rgime flexible. Pour lexprience latino-amricaine de1987 1992, lauteur souligne que la stabilit du taux de change rel tend tre associe une croissance conomique plus rapide autant que le passage vers la flexibilit tait associ un accroissement de volatilit de change. Bailliu, Lafrance et Perrault [2002] soutiennent quele rgime de change ne devrait pas affecter les valeurs dquilibre des variables relles mais ilpourrait influer sur le processus dajustement. Quel que soit le rgime, long terme, le taux dechange rel retrouverait sa valeur dquilibre aprs un choc conomique. Cette affirmation fait

    merger des questions concernant la manire de retrouver les valeurs dquilibre, la dure delajustement et son influence sur la croissance, de lhystrse, cest--dire que la croissanceperdue nest jamais rattrape. Le processus dynamique de transition peut cependant varierselon le type de rgime. Le rgime de change choisi influerait donc sur la croissance duneconomie par lentremise de ses effets sur le processus dajustement.

    Le taux de change et les dterminants de la croissance

    Leffet des variables relatives au change sur le taux de croissance dun pays peut tre plusou moins prononc en prsence dune catgorie de variables que dune autre. Prenonslexemple de louverture au commerce international, la thorie de la croissance endogne luiattribue un lien positif avec la croissance conomique. Il est devenu conventionnel quelouverture dune conomie fasse promouvoir la croissance conomique, une telle relation estconsidre mme comme un fait stylis (Romer [1989]). En plus des avantages comparatifs etdes conomies dchelle, les conomies les plus ouvertes sont les plus en mesure dintgrer leprogrs technologique et de tirer avantage de llargissement des marchs (Barro et Sala-i-Martin [1995]). La nature du lien entre change extrieur et croissance se prcise parlentremise du taux de change (Busson et Villa [1997]). Un taux de change rel bas permetdaccrotre les exportations par effet de comptitivit, leur dveloppement desserre lacontrainte extrieure et permet dimporter du capital non produit localement, ce qui favorisela croissance. A linverse, un taux de change rel lev favorise le secteur traditionnel pour les

    PED. De mme, une grande variabilit du change accrot lincertitude sur le rendement lexport et risque de les entraver en faisant jouer un rle important la profitabilit lexportlorsque les producteurs nationaux sont averses au risque. Le rgime de change peut aussiinfluer sur la croissance par louverture aux flux de capitaux qui peuvent gnrer desinvestissements ayant des retombes positives (Bailliu [2000]). Les effets sur la croissance,par le truchement du commerce international, seraient plus prononcs pour les pays les plusouverts. Lide rpandue est que les flux de capitaux favoriseraient davantage la croissance enrgime de flottement, du fait quun rgime plus rigide entranerait une hausse des fluxspculatifs. En effet, certains comme Dooley [1996], soutiennent que les importants flux decapitaux aux marchs mergents dans les annes 1990 taient largement encourags par lesgaranties implicites que reprsentaient les rgimes de changes fixes ou quasi fixes. Krugman

    [1998] et Corsetti, Pesenti et Roubini [1999] soulignent le rle des banques locales dans leur

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    5/19

    5

    affectation et celui de lEtat dans les garantis implicites. Les flux de capitaux sont moins,voire contre, productifs quand ils sont dirigs vers des placements improductifs.

    Rizzo [1999] met en vidence tout simplement la complexit de la relation entre le rgimede change et la croissance et les incertitudes thoriques quelle soulve. On peut sattendre

    ce que linfluence passe soit par une action sur le taux de croissance des quantits des facteurssoit par une action sur la croissance de la productivit totale. Mais les canaux de transmissionsont multiples et contradictoires et limpact final nest pas vident dterminer a priori.Laction sur la productivit totale des facteurs peut intervenir soit partir dun effet sur lavitesse dajustement sectoriel aux chocs, soit partir dun effet sur la croissance du commerceextrieur, ou de louverture en gnral, qui est son tour cense stimuler la croissance de laproductivit travers de multiples voies. Mais les deux canaux de transmission demeurentflous et controverss, notamment, pour le second, il ny a pas dunanimit concernant lanature relle du lien entre le rgime de change et la croissance des changes internationaux.De la mme faon, la relation entre rgime de change et croissance des quantits de facteursest sujette dbat. Parce quils rduisent lincertitude, les taux dintrt rels et la variabilit

    des taux de change rels, les changes fixes doivent favoriser linvestissement et acclrer lacroissance. Mais, en liminant de fait un important mcanisme dajustement, la variation dutaux de change, ils tendent exacerber les pressions protectionnistes et, dans la mesure o lesactivits lies au commerce extrieur ont une productivit suprieure, ils rduisent le niveaudefficience dun stock donn du capital. Les taux de change fixes peuvent, en plus, induireun dsajustement rel qui dforme les signaux des prix et empche lallocation efficiente desressources entre les secteurs. Autant dlments qui jouent ngativement sur la croissance.

    Autre exemple dinteraction du taux de change avec dautres variables concerne laprsence dun march financier plus ou moins dvelopp. Lhypothse veut que pour quunpays puisse tirer avantage dun rgime de flottement, il doit tre dot dun march financiersuffisamment dvelopp. Ce type de rgime saccompagne, en gnral, dune volatilit accruedu taux nominal, laquelle peut freiner la croissance en rduisant les investissements et leniveau des changes extrieurs. Un pays devrait donc afficher une croissance plus leve enrgime de flottement sil dispose dun systme financier suffisamment dvelopp pour amortirles chocs du taux de change et offrir des instruments qui permettent de se protger contre lavolatilit. Ce nest pas le cas des PED, ils ont des marchs financiers peu dvelopps. Pourfinancer leurs besoins en capitaux, les producteurs comptent essentiellement sur le marchintrieur, souvent spar du march international cause du niveau lev des risques propresau pays. Une plus grande stabilit de change entrane une rduction des taux dintrt, par labaisse de la prime de risque, et donc une augmentation de la production. Un meilleur accs

    aux marchs financiers internationaux rduit cependant cet effet et augmente ainsi le degr deflexibilit optimal du taux de change. Mme si les effets du dveloppement financier sur lacroissance peuvent tre plus prononcs dans le cas des pays qui ont un rgime de flottement,un secteur financier sain et bien dvelopp favorise la croissance quel que soit le rgime. Ledveloppement du systme financier, mesurable par sa capacit mobiliser lpargne, faciliter la rpartition des capitaux et amliorer la gestion du risque, peut favoriser lacroissance par le jeu de ses effets sur laccumulation du capital et lallocation des ressourcesoffrant des opportunits aux entreprises qui en sont les plus dpendantes (Rajan et Zingales[1998] ; Levine [2004] ; Fisman et Love [2004]). Les tudes empiriques confirment quunsystme efficace contribue la croissance. La causalit nest toutefois pas unidirectionnelle.Le niveau dactivit conomique et les innovations technologiques influencent la structure et

    la qualit des systmes financiers. En outre, des facteurs tels que le systme juridique et les

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    6/19

    6

    institutions politiques dun pays jouent un rle important dans le dveloppement financier etconomique dun pays divers moments critiques de son processus de croissance.

    ESTIMATION ECONOMETRIQUE DE LA CROISSANCE

    A la diffrence de la plupart des travaux traitant de la croissance, nous appliquons uneapproche des sries temporelles. Les tudes transversales, en coupe ou en panel, sont souventle plus suivies. Elles ont lavantage dexplorer un nombre lev de variables explicatives et demener des comparaisons entre groupes de pays. Elles demeurent toutefois fondamentalementcomparatives malgr le recours des techniques de panel dynamique qui admettent les effetsfixes ; peu dclairage est jet sur le processus mme de croissance par pays. Elles soulignent,par exemple, lnorme effet de linvestissement sur la croissance, mais qui peut ne pas tredirectement mis en vidence dans une approche des sries temporelles. Lexplication en esttrs simple. Dans les tudes transversales, o les groupes de pays peuvent tre discrimins, ladiffrence des taux dinvestissement, par exemple, se voit tout de suite entre un PED et unpays de lOCDE. En regardant de prs lvolution dans le temps du taux dinvestissement du

    mme PED, nous pourrons observer quil tait presque stable sur toute la priode. Cela nesignifie pas absence deffet, mais, tout bonnement, il agit autrement. Par l, nous soutenonsque lapproche transversale fait appel des variables influenant intuitivement la croissancesans une porte pratique pour un pays particulier, cest ce dont aurait besoin une politiqueconomique. Le recours une approche des sries temporelles y rpond, mais il va modifiergalement notre spcification de lestimation. Avant den dtailler la procdure, il nous paratintressant dvoquer certains aspects gnraux relatifs la croissance dans ces pays.

    Aperu sur la croissance au Maghreb

    Dans les travaux empiriques sintressant aux PED, peu ont voqu les pays du Maghrebou de MENA. Sur les deux dernires dcennies, la croissance conomique dans la rgion taitfaible : entre 1980 et 2000, le Pib rel par tte a stagn, compar au taux de croissancemoyenne annuelle de 4.1% en Asie de lest et 0.3% dans tous les autres PED sur la mmepriode. Cette faible performance contraste aussi normment avec les annes 1970, quand letaux de croissance du Pib par tte annuel tait de 2.3% en moyenne, au-dessus de ceux desautres PED hors Asie de lest par environ 2/3 de point.

    Sur le plan de la littrature empirique, les tudes les plus rcentes ont identifi des causesstructurelles potentielles derrire la faible performance de croissance dans la rgion MENA.Dasgupta, Keller et Srinivasan [2002] soulignent le retard, par rapport dautres rgions, dans

    les rformes macroconomiques et commerciales. Bien que linvestissement dans la rgionreste un niveau lev selon les normes internationales et historiques, Artadi et Sala-i-Martin[2002] soutiennent quil est en grande partie public et improductif. Linvestissement privtait contraint par linstabilit politique, lintervention publique excessive, la protection et largulation, et le capital humain inadquat. Abed [2003] voque cinq facteurs structurels cls :faibles institutions, domination du secteur public, marchs financiers sous-dvelopps,rgimes commerciaux hautement restrictifs et rgimes de change inappropris. Dune maniregnrale, la croissance dans la rgion se concentrait sur un nombre limit de dterminants.Aussi, les tudes qui ont fait appel un nombre lev de facteurs ne pouvaient pas tirer deconclusions sur leur importance relative, leurs analyses taient principalement bases sur descomparaisons transversales de facteurs identifis dans la littrature. Fattah, Limam et Makdisi

    [2000] ont tent une analyse empirique, mais leur tude examine le rle dun nombre trsrduit de facteurs et omet, en particulier, une variable qui capte le poids de lEtat. Hakura

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    7/19

    7

    [2004] a utilis un modle empirique qui permet une valuation plus rigoureuse desdterminants identifis par des tudes prcdentes. Elle estime quune analyse empirique peutaider dterminer sil est plus important, pour acclrer la croissance, de rationaliser lesdpenses ou damliorer la gestion du secteur public et la qualit institutionnelle.

    Figure : Taux de croissance au Maghreb

    Les pays du Maghreb sont parmi ceux dont la croissance des annes 1970 reposaitbeaucoup sur lendettement, ils ont subi gravement le retournement des conditions financiresinternationales et ont d comprimer la demande intrieure. Cet ajustement sest effectu audtriment de linvestissement. Le recours lendettement et des conditions extrieuresfavorables la croissance ont permis linvestissement datteindre des niveaux parfois trslevs sans commune mesure avec la croissance de la production passe, laffectation de cecapital tant apparue en outre peu productive. La mesure de lefficacit de linvestissement entermes de production engendre (ICOR) confirme lexistence, dans de nombreux pays, dun

    problme defficience de linvestissement. LICOR, mesur par le rapport de la moyennearithmtique des taux dinvestissement annuels et du taux de croissance annuel moyen de laproduction en termes rels, est beaucoup plus lev dans les pays mditerranens que dansdautres rgions. Il tait de 6.1, 12.2 et 46 sur la priode 1990-1995, respectivement, pour laTunisie, le Maroc et lAlgrie. Lefficacit de linvestissement est faible et sest fortementdgrade partir du milieu des annes 1980. Bisat, El-Erian et Helbling [1997] associent cela,dans une certaine mesure, de fortes dpenses en capitaux publics. Linvestissement apparatfaible, fortement orient vers le secteur public, refltant le rle dominant de lEtat, trsdpendant des conditions extrieures et moins productif que dans beaucoup dautres rgions.

    Procdure de lestimation

    Il sagit de rgresser une variable dpendante taux de croissance du PIB rel par tte (t

    Cr)

    sur une srie de variables explicatives (t

    X ) auxquelles nous ajoutons une constante ( C), qui

    peut saisir les facteurs non observables, et une variable muette temps ( T), cense prendre encompte les rpercussions des chocs mondiaux, comme les chocs ptroliers des annes 1970 oula crise de lendettement des annes 1980, ainsi que des vnements dordre climatique quignrent un profil anormal de croissance conomique. Nous pouvons spcifier lquation estimer, o

    tu est un terme derreur, comme suit :

    t t tCr C T X u = + + +

    -2 0

    -1 0

    0

    1 0

    2 0

    3 0

    1 9 6 5 1 9 7 0 1 9 7 5 1 9 8 0 1 9 8 5 1 9 9 0 1 9 9 5 2 0 0 0

    T un is i e A lg r ie

    T a u x d e c r o i s s a n c e d u P IB r e l/ t t e

    ( $ U S c o n s t a n t , 1 9 9 5 )

    e n %

    -1 2

    -8

    -4

    0

    4

    8

    1 2

    1 9 6 5 1 9 7 0 1 9 7 5 1 9 8 0 1 9 8 5 1 9 9 0 1 9 9 5 2 0 0 0

    T a u x d e c r o i s s a n c e d u P I B r e l /t te m a r o c a i n( $ U S c o n s t a n t, 1 9 9 5 )

    ( e n % )

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    8/19

    8

    Les variables explicatives (Annexe)peuvent tre prsentes en trois groupes. Dune part,elles sont de nature diffrente et agissent diffremment sur la croissance. Il est intressant demettre cela en vidence. Dautre part, cette dmarche savre ncessaire pour mener bienlestimation. La disponibilit des donnes tant limite, lapproche base sur des sriestemporelles nous oblige utiliser un nombre rduit de variables. Notre dmarche consiste

    effectuer quatre rgressions. A chaque fois, nous augmentons le nombre de variables traitesjusqu en considrer la totalit. La premire rgression constitue la rfrence et concerne lesvariables du premier groupe, les plus souvent utilises. Dans les deuxime et troisime nousincorporons celles des deux autres. Dans la quatrime nous introduisons la variable muettetemps. Hormis les muettes, toutes les variables sont en variation, ce qui les rend stationnaires.Nous suivons donc une simple rgression MCO, sur la priode 1966-2003, en effectuant denombreuses itrations, vu le nombre lev des variables. A chaque rgression, lestimationretenue est celle qui donnera le R le plus lev et le DW le plus proche de 2, critredabsence dautocorrlation des rsidus, et o les variables explicatives sont significatives.

    Le premier groupe concerne des variables relatives la politique conomique :

    investissement (INVPIB), dpense publique (GPIB), pargne (EPPIB), spcialisation (SPEC)et richesse (RICH) ; et la relation de lconomie avec lextrieur : ouverture (OUV),demande trangre (YETR), termes de lchange (TE) et investissement direct ltranger(IDE). Les trois premires variables sont des ratios au PIB. Le taux dinvestissement mesurelaccumulation du capital physique ralis par le pays. Elle est cense favoriser la croissancedu PIB rel par tte. Levine et Renelt [1992] montrent que les taux dinvestissement, encapital physique et humain, affectent positivement et significativement le taux de croissance.Les pays ayant connu une croissance durable se sont appuys sur de forts taux dpargneintrieure. Quant linvestissement, au dbut de la croissance tout au moins, son volume nestpas apparu impressionnant, suggrant que lamlioration de lefficience ait t un facteur plusdterminant que laugmentation du stock de capital. Une tude de la Banque Mondiale [1989]portant sur quatre-vingt PED et sur la priode 1965-1987, met galement en vidence le lienentre taux de croissance, dpargne et dinvestissement. Une autre du FMI [1995] montrequau cours des dix dernires annes, dans quatorze des vingt pays ayant connu la croissancela plus rapide, le taux dpargne a dpass 25% et dans aucun de ces pays, il na t infrieur 18%. Sur la mme priode, huit des vingt pays dont le taux de croissance a t le plus faibleont connu des taux dpargne infrieurs 10% et quatorze infrieurs 15%. Cependant, sepose un problme de causalit entre croissance et taux dpargne et dinvestissement. Ilsemble admis, aujourdhui, quelle est double : dune part il ny a pas dessor conomiquedurable sans effort dpargne et dinvestissement et dautre part la croissance induite rtroagitsur ces deux variables par lintermdiaire du revenu. Lpargne dont ont besoin les PED

    forte croissance peut ainsi sauto-gnrer en partie et aider laccumulation du capital.Hakura [2004] voque aussi le fait que plusieurs variables cls affectent la croissance travers leur effet sur linvestissement, la dpense publique y agit de faon significativementngatif. Elle est cense traduire limpulsion budgtaire mais elle vise aussi la consommationdu secteur public qui, selon Barro et Sala-i-Martin [1995], ninflue pas directement sur laproductivit et peut fausser les dcisions du secteur priv. Le seul canal travers lequel desvariables peuvent affecter la croissance, quand linvestissement est inclus comme variableexplicative supplmentaire, reste leur effet sur lefficience de lallocation de ressources.

    Avec la spcialisation et la richesse, nous tenons compte de la transformation structurellede lconomie. Beaucoup de PED connaissent une spcialisation excessive sur des produits

    peu porteurs ou trs risqus du point de vue de la demande en volume. Le dveloppementdun commerce intra-branche apporte une diversit de biens capitaux et permet daugmenter

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    9/19

    9

    la productivit globale des facteurs de production, bnfique la croissance. Sinon, celle-cipeut tre tire par une spcialisation interbranche dans des produits dont la demande mondialecrot rapidement. Nous utilisons ici comme indice le rapport de la production manufacturire la production industrielle, dans le cas de la Tunisie, et la production minire, dans le casdu Maroc. Dans le cas de lAlgrie, cest le rapport de lexportation du ptrole raffin au

    ptrole brut qui est utilis. Ces variables se sont rvles les plus informatives sur le processusde transformation structurelle dans ces pays. Concernant la richesse, nous lintgrons aussicomme quivalent la mesure de convergence dans lapproche transversale. Un niveau levsignifie une rduction de lcart du dveloppement avec les pays les plus riches. Rizzo [1999],par exemple, emploie lindice du dveloppement de la Banque Mondiale pour capter unventuel effet de convergence. Nous la mesurons par le rapport du revenu rel par tte endollar constant 1995 (base Chelem) au revenu pondr des principaux riches partenaires.

    Quant aux changes extrieurs, les effets attendus sont positifs. Louverture1en elle-mmeen est un facteur. En se basant sur des donnes comparatives pour 93 pays et en employantneuf indices de politique commerciale, Edwards [1998] soutient que la croissance de la

    productivit totale des facteurs est plus rapide dans les conomies les plus ouvertes. Il y aaussi louverture sur les marchs internationaux de capitaux dont le degr peut tre mesurpar les flux de capitaux privs ainsi que les entres dinvestissements directs de ltranger.Leurs effets attendus sont aussi positifs puisquils prsentent une source de financement de lacroissance. Si lapport de capitaux trangers nest pas une condition suffisante au dmarragedune forte croissance, il peut tre un dterminant important de son maintien. Les termes delchange sont lautre facteur qui influence la croissance. Leur volatilit est susceptible degner le commerce en raison de lincertitude quelle induit sur les rendements. Selon Bussonet Villa [1997], la variabilit des prix conduit les exportateurs arbitrer entre les quantitsoffertes et le risque associ ces ventes. Elle les amne fixer leur offre dexportation enfonction croissante de la profitabilit espre et dcroissante de la variance des prix lexport.Aussi, la variabilit des prix limport entache dincertitude les cots des quipements et desmatires premires imports, renforant lincertitude des rendements et limitant loffre deproducteurs averses au risque. Mendoza [1995] soutient mme que les chocs des termes delchange comptent pour prs de la moiti de la variabilit du PIB courant. Nous utilisons leratio de la somme des importations et des exportations au PIB pour mesurer le degrdouverture. Linvestissement direct est rapport au PIB. La demande trangre correspond autaux de croissance rel par tte, pondr par les parts lexport, de principaux partenaires.

    Le deuxime groupe concerne les variables montaires, rapportes au PIB : crdit intrieur(CRINT), crdit priv (CRPRIV) et masse montaire, monnaie et quasi-monnaie (MPIB). Il

    est cens traduire lapprofondissement financier de lconomie, le degr du dveloppement dusecteur financier dont les effets attendus sur la croissance sont en gnral positifs. Letroisime groupe concerne le taux de change effectif rel (TCER), son dsajustement parrapport lquilibre (DESAJ) et le rgime de change (RC). Dans une tude en panel explorantlimpact des politiques de change sur la croissance en Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie,Doma et Shabsigh [1999] ont construit trois mesures de dsajustement bases sur la PPA, surle taux du march noir et sur un modle. Elles affectent ngativement la croissance,confirmant les effets contraignants dune mauvaise gestion de change, prdits par les modlesde croissance endogne. Hakura [2004] emploie un indice de survaluation de taux de changerel bas sur les comparaisons PPA, mesure de Summers-Heston. En cas dindisponibilit,elle utilise lcart du taux effectif rel courant, calcul par le FMI, sa valeur donne par le

    1. Pour une revue de travaux consacrs la relation de louverture la croissance, voir Harrison [1996] et Sinhaet Sinha [1999] qui comme Edwards [1998] et Berg et Krueger [2003] en dressent une varit de mesures.

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    10/19

    10

    filtre Hodrik-Prescott. Lahrche-Rvil [1999] emploie un indice de distorsion moyen du tauxde change rel au cours de la priode. Il est le rapport du taux de change rel observ au tauxcalcul partir dune relation dquilibre de long terme issue du modle de Balassa, estimeen coupe sur chacune des annes disponibles (1960-1993) et pour un chantillon denviron 80pays. Il apparat, toujours selon Lahrche-Rvil, que le taux de change rel ninfluence pas la

    croissance des pays les plus pauvres de lchantillon dont le niveau du dveloppementreprsente moins de 10% de celui des Etats-Unis. Globalement, le taux de change rel a unefaible influence sur la croissance et une dprciation tend plutt lacclrer. Ltudeconomtrique confirme une sensibilit variable de la croissance au taux de change rel selonle niveau initial du dveloppement. Il apparat aussi que lensemble des pays du sud de laMditerrane se trouve dans la zone de dveloppement o une variation du taux de changerel a un impact rel et durable sur la croissance.

    Le dsajustement du taux de change effectif rel est calcul ici comme une dviation parrapport un niveau dquilibre (TCRE) selon lexpression suivante, o t et i sont les indicestemps et pays et dont une valeur positive traduit une survaluation :

    1 100ititit

    TCERDESAJ

    TCRE

    =

    Comme, par dfinition, le commerce extrieur implique uniquement les changeables, nousconsidrons un taux de change effectif rel bas sur lindice des prix de production, dont unehausse traduit une apprciation1 (Annexe), qui rend compte de la comptitivit cot, prixdpart usine, du pays par rapport aux partenaires et aux concurrents. Le TCRE est issu dunmodle2 dont la spcification conomtrique a suivi lapproche rcemment dveloppe parPesaran, Shin et Smith [2001] permettant une relation de long terme indpendamment de

    lordre de stationnarit des variables. Outre lapport thorique et empirique dune telledmarche, lvolution des taux dquilibre qui y sont issus permet de retrouver lhistoireconomique, sociale et politique de ces pays. En cela, le cas algrien est saisissant : ledsajustement a atteint deux pics de 8% en 1988 et en 1991, deux dates importantes. Dans lepremier cas, le pouvoir a maintenu le taux de change un niveau que lactivit conomique,perturb par le climat politique, ne justifiait pas. Cette dernire connaissait un ralentissementamplifi par les consquences sur les prix du ptrole de la fin de la guerre Irako-iranienne etdu prolongement du contre-choc de 1986. Dans le deuxime cas, cest un comportement desur-raction du pouvoir politique et des agents conomiques aux vnements de lpoque,dans un contexte international tendu, nourri de pessimisme et de dpression collective .

    Quant au rgime de change, nous considrons une variable muette cense indiquer pluttle changement que le rgime lui-mme. Etant donnes les limites des dclarations officiellesque soulve la notion de rgime de facto, deux alternatives soffrent nous. La premireconsiste reprer les annes de grandes dvaluations pour lesquelles la variable muetteprendra la valeur de 1 et 0 par ailleurs. La deuxime consiste suivre lvolution du tauxeffectif nominal, den dgager les tendances et de leur attribuer une valeur allant de 0 1 ou 2selon le nombre de phases. Cest elle que nous adoptons. Deux phases similaires trs nettes sedgagent pour les trois pays. Lamorce dune forte dprciation nominale et relle dans lesannes 1980, 1981 pour le Maroc ; 1985 pour la Tunisie et 1986 pour lAlgrie, en fait la

    1. Voir Abdallah [2006] pour une discussion thorique et mthodologique et pour consulter les sries calcules.2. Voir Abdallah [2005 ; 2006], pour plus de dtails.

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    11/19

    11

    dmarcation. Dans le cas du Maroc, nanmoins, une troisime phase est possible puisquedepuis la mi-1990, on constate une stabilit, voire une lgre apprciation du taux nominal.

    Nous ajoutons ces trois groupes une variable muette temps (T) signalant les vnementsmajeurs ayant un effet inhabituel sur la croissance rgulire tels quun choc ptrolier,

    un problme de la dette, une pluviomtrie ou une scheresse exceptionnelle, variable exognepar excellence. Elle prend les valeurs de -1 quand cest dfavorable, 1 dans le cas contraire et0 par ailleurs. Le taux de croissance du revenu rel par tte algrien, par exemple, passe de -13.97% en 1971 23.25% en 1972. En Tunisie, sur ces deux mme annes, il passe de 9.07% 15.96% pour retomber lanne suivante -1.6%. Le Maroc aussi a connu des phnomnessimilaires, avec un taux de croissance qui passe de -5.6% 11.45% de 1981 1982, ou de8.5% -8.15% de 1994 1995 pour retrouver un niveau assez lev avec 10.4% en 1996. Leclimat en est largement responsable. Au cours de la dcennie 1990, la production cralireglobale au Maghreb a vari de 4 8 millions de tonnes au cours de cinq annes de scheresseet de 10 18 millions de tonnes au cours de cinq bonnes annes1. Baccouche, Bouaziz etGoaied [1997] remarquent que les fluctuations conjoncturelles en Tunisie demeurent

    fortement influences par le cycle agricole aussi bien dans leur profil que dans leur ampleur.Le cycle tunisien prsente, durant la priode 1970-1986, un profil temporel atypiquecaractris par une nette asymtrie favorable aux phases de croissance. Elle tend disparatresur la priode 1989-1995 avec louverture croissante de lconomie tunisienne sur lextrieur.Le profil du cycle de lconomie tunisienne se rapproche alors davantage de celui de sesprincipaux partenaires europens, lAllemagne, la France et lItalie.

    RESULTATS ET INTERPRETATIONS

    Nous avons cherch, travers de multiples rgressions, savoir comment les variables dechange influencent, en jonction avec dautres, les taux de croissance au Maghreb. Lesrsultats, tableaux ci-dessous, confirment lamlioration considrable du pouvoir explicatif dumodle en intgrant des variables autres que celles souvent utilises, notamment la variablemuette temps. Leur analyse impose quelques observations communes. Premirement uneacclration de la spcialisation par laugmentation de la part de la production manufacturiredans la production industrielle globale en Tunisie, par rapport la production minire auMaroc ou par laccroissement du rapport exportation du ptrole raffin au ptrole brut enAlgrie, na aucun effet. Deuximement, louverture qui est largement suppose favoriser lacroissance na aucun effet dans le cas de lAlgrie et du Maroc et agit ngativement dans lecas de la Tunisie. Troisimement, la variation du taux de change effectif rel ninfluence pasla croissance au Maroc et en Tunisie, alors que les deux pays sappuient sur une extraversion

    de leur production dont le taux de change est un lment important. Aussi, pour les trois pays,les variables significatives gardent le mme signe dans toutes les rgressions.

    Le cas tunisien inspire deux remarques majeures. La premire est que la rgression derfrence prsente dj un pouvoir explicatif qui semble intressant par rapport aux rsultatsquon rencontre dans les rgressions transversales et cela seulement avec quatre variables. Parcontre lintgration de variables montaires, ntant pas significatives, naugmente en rien lepouvoir explicatif. Cela nempche pas quelles puissent agir indirectement sur la croissance.Alors que celles lies la politique de change font monter le pouvoir explicatif jusqu 77%lors dune troisime rgression que nous retenons pour lanalyse, la quatrime est entachedune auto-corrlation des rsidus. La deuxime remarque concerne les effets attendus. Les

    1. FAO, Systme mondial dinformation et dalerte rapide sur lalimentation et lagriculture : http://www.fao.org

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    12/19

    12

    rsultats confirment leffet positif de linvestissement, quel que soit la forme : national ou enflux dIDE, et leffet ngatif de la dpense publique. Nous nexcluons pas que cette dernirepuisse agir positivement par lentremise de la dpense dans les infrastructures, lducation,etc. La non disponibilit des donnes par catgorie de dpense rend la vrification difficile.Les autres variables semblent agir dfavorablement sur la croissance.

    Tableau 1. Estimation de la croissance en Tunisie : 1966-2003

    RgressionsVariables 1 2 3 4

    C

    INVPIB

    GPIB

    EPPIB

    SPEC

    RICHOUV

    YETR

    TE

    IDE

    CRINT

    CRPIV

    MPIB

    TCER

    DESAJRC

    T

    2.182(2.93)

    0.172(3.66)-0.648(-7.04)

    ----------

    ------0.162(-3.09)----------

    0.317(2.28)

    -----

    0.166(3.52)-0.641(-6.85)

    ----------

    0.267(2.83)-0.157(-2.99)----------

    0.317(2.22)

    ---------------

    2.354(3.14)

    0.135(3.56)-0.501(-6.31)

    ----------

    ------0.155(-3.74)----------

    0.351(3.05)

    ---------------

    -----

    0.424(4.44)-1.218(-1.94)

    1.671(4.14)

    0.110(4.35)-0.333(-5.68)

    ----------

    ------0.112(-4.01)----------

    0.316(4.21)

    ---------------

    -----

    0.358(5.65)-----

    4.492(6.93)R

    DW

    60.65

    2.04

    60.07

    1.95

    77

    1.96

    89.87

    2.64(.): t de student ; ----- : variable non significative

    Cest ainsi que plus douverture et un rgime de change, caractris par la dprciation dutaux de change effectif, influencent ngativement la croissance, alors quun dsajustement dutaux de change rel, signifiant sa survaluation, laffecte positivement. Cela nest pas

    couramment admis et naurait pu tre possible sans une approche des sries temporelles etsans suivre lvolution historique de chaque variable. Les effets communment attendus sontle plus souvent issus des tudes transversales. Nous dirons mme que les trois variables enquestion sont lies et concourent pour donner un tel rsultat. Dune part, les monnaiesmaghrbines exhibent, en moyenne, un trs faible dsajustement (Annexe). Dautre part, laTunisie a entam depuis plus de trois dcennies une stratgie de dveloppement oriente versle march extrieur et qui sest davantage confirme depuis les annes 1990. Mais cela nesemble pas stre accompagn dune modification structurelle dans la spcialisation quidemeure interbranche autour de produits, comme le textile, qui sont davantage concurrencset dont la valeur ajoute est de plus en plus faible. Alors que limportation de biens en capitalsest davantage accrue et que lacclration et lintensification de cette stratgie, avec une

    politique de change son service, depuis une dcennie se sont traduites aussi en partie par undplacement de la production nationale de lintrieur vers lextrieur. Le rsultat en est que

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    13/19

    13

    cela a jou en dfaveur de la croissance. Cette analyse peut trouver appui chez McCallum[1999] et Harris [2000], dont les travaux portent sur lconomie canadienne, qui soutiennentque les dprciations du taux de change, en protgeant les secteurs inefficaces et enrenchrissant les intrants, abaissent la productivit. McCallum avance que la dprciation dutaux de change nominal rduit les incitations investir dans le capital physique et humain et

    en recherche-dveloppement en vue damliorer la productivit. Harris fait valoir que ladprciation du taux de change nominal a entran une hausse du prix relatif des nouvellestechnologies et du cot relatif de la main-duvre de ce secteur, incitant ainsi les entreprises se dtourner des activits porteuses de technologie. Il avance aussi que la dprciation agalement permis de petites entreprises peu rentables de survivre au Canada alors quedautres, dans la mme situation financire, ont d fermer leurs portes aux Etats-Unis.

    Tableau 2. Estimation de la croissance au Maroc : 1966-2003

    RgressionsVariables 1 2 3 4

    C

    INVPIB

    GPIB

    EPPIB

    SPEC

    RICH

    OUV

    YETR

    TE

    IDE

    CRINT

    CRPRIV

    MPIB

    TCERT

    DESAJ

    RC

    T

    -65.2(-4.0)

    ----------

    0.063(1.74)-----

    12.575(4.10)--------------------

    -60.44(-3.64)

    ----------

    0.068 (1.89)-----

    11.85(3.82)--------------------

    -0.375(-2.69)0.221(1.78)

    -----

    -67.91(-4.18)

    0.101(2.87)-----

    0.061(2.16)-----

    12.67(4.30)-----

    0.624(2.36)----------

    ----------

    -0.373(-4.11)

    ----------

    2.255(2.99)

    -43.88(-4.44)

    -----0.101(3.38)

    ----------

    8.278(4.64)-----

    0.396(2.41)----------

    -0.097(-3.05)----------

    -----0.142(1.76)1.327(2.53)

    5.773(9.71)

    R

    DW

    41.58

    2.43

    57.33

    1.90

    72.02

    1.90

    89.72

    2.09(.): t de student ; --- : variable non significative

    Le cas marocain relve un effet positif de la dpense publique. La richesse agitpositivement sur la croissance signifiant que la rduction de lcart du dveloppement parrapport aux principaux riches partenaires se traduit par des possibilits supplmentaires deproduction. Cest aussi leffet dune croissance chez les mmes partenaires. Les deux cyclessont corrls positivement. Un point de croissance chez les partenaires se traduit par prs de0.4 point de croissance nationale. Les variables de change ont aussi un effet positif. Leraisonnement concernant le dsajustement est le mme que pour la Tunisie. Cest--dire, dansle cas o le taux de change rel tait dj bas et o le dsajustement ntait pas trs prononc,une lgre apprciation favoriserait la croissance en rendant les importations en biens decapital moins chres. Il semble que le rgime de change prvalent depuis la mi-1990 est plus

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    14/19

    14

    favorable la croissance. Cest un rgime de stabilit relative du taux nominal, mais bienaprs une priode de forte dprciation. Le crdit intrieur est le seul qui agit ngativementsur la croissance. Cela laisse penser quil contient une grande part improductive.

    En Algrie, malgr leffort accompli surtout sur les dcennies 1970-1980, linvestissementnexplique en rien la croissance. Cela confirme la thse de son inefficience, laquelle sajoutecelle de la nature improductive des dpenses publiques, soutenue ici par un coefficientngatif. Lpargne a aussi un effet ngatif, laissant suggrer quelle ntait pas dirige versdes activits productives ou quelle sest faite au dtriment de linvestissement. Les variablesqui refltent les relations extrieures du pays soulvent quelques interrogations. Alors quelIDE a produit leffet attendu, mme si sa significativit faiblit lgrement lors de laquatrime rgression, un t de student de 1.90, louverture et la croissance trangre nontaucun effet sur la croissance et les termes de lchange laffectent ngativement. Au premierabord, cela semble trange pour un pays dont lactivit conomique tourne autour de cet axe.

    Tableau 3. Estimation de la croissance en Algrie : 1966-2003 Rgressions

    Variables 1 2 3 4C

    INVPIB

    GPIB

    EPPIB

    SPEC

    RICH

    OUV

    YETR

    TE

    IDE

    CRINT

    CRPRIV

    MPIB

    TCERT

    DESAJ

    RC

    T

    -18.58(-3.03)

    ------0.35 (-3.11)-0.006(-3.16)

    -----2.71(3.23)

    ----------

    -0.102(-2.80)2.406(3.39)

    -13.07(-2.07)

    ------0.40(3.66)

    -0.005(-2.57)-----

    1.902(2.18)----------

    -0.071(-1.93)2.25(3.35)

    0.139(2.21)----------

    -----

    ------0.308(-2.74)-0.005(-2.81)

    --------------------

    -0.081(-2.39)0.652(3.71)

    -----0.068(2.09)

    -----

    0.145(2.22)-0.674(-2.96)

    -----

    1.931(3.72)

    ------0.324(-4.14)-0.003(-2.49)

    --------------------

    -0.072(-3.12)0.256(1.90)

    ----------

    0.130(2.48)

    ------0.411(-2.57)

    -----

    7.30(6.25)R

    DW

    52.7

    1.93

    59.1

    2.08

    61.5

    2.05

    83.6

    2.08(.): t de student ; ----- : variable non significative

    Cest peut-tre l que rside lexplication. En effet, les hydrocarbures, qui composaient80% des exportations algriennes dans les annes 1970, sont aujourdhui prs de 97%.LAlgrie est devenue un pays presque mono producteur et srement mono exportateur dunproduit dont les principaux partenaires restent largement dpendants. Il est donc

    comprhensible que louverture ou la croissance trangre, ne modifiant en rien la relation quilie lAlgrie ses partenaires, ninfluencent pas la croissance nationale. De mme pour les

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    15/19

    15

    termes de lchange, leur apprciation ne modifie pas forcment loffre nationale ou lademande trangre. Elle peut entraner un supplment de recettes financires dont leffet surle volume de la production nationale reste tributaire de leur utilisation. Un effet ngatif destermes de lchange sur la croissance est donc largement possible. Ce raisonnement qui insistesur la dpendance de lAlgrie son ptrole et au march international reste valable pour les

    variables de change. Cest ainsi que ni la variation du taux de change rel, ni la nature durgime de change nont un effet sur la croissance. En revanche, nous retrouvons, lopposdes cas tunisien et marocain, leffet ngatif, largement admis par la littrature thorique etempirique, du dsajustement du taux de change rel sur la croissance. Il nous semble toutefoisque lexplication habituelle soutenant que la survaluation du taux de change rel par rapport son niveau dquilibre nuit la comptitivit de lconomie et sa croissance nest pasplausible dans le cadre de lconomie algrienne dont linsertion lconomie internationalenest pas du type concurrentiel. La monnaie algrienne ne manifeste pas de tendances lourdesde dsajustement et a mme t lgrement sous-value jusquau milieu des annes 1980. Lapriode de survaluation la plus franche et la plus longue tait entre le contre-choc ptrolier de1986 et le dbut de la crise civile en 1990-1991, avec un pic de 8% en 1988. Ctait la priode

    de toutes les difficults, conomiques, politiques et sociales, pour lAlgrie et qui allaient laplonger dans une dcennie de chaos, les annes 1990. Quant laugmentation de la massemontaire, elle affecte positivement la croissance. Etant donn le poids des devises, via lesrecettes des exportations, dans le financement de lconomie algrienne, une augmentation dela masse montaire peut traduire aussi un effet de retour de leffort productif sur le marchintrieur en permettant laccs plus de liquidit et plus de possibilit de production.

    CONCLUSION

    Nous avons tent dexaminer la relation du taux de change la croissance au Maghreb surla priode 1966-2003. Les rsultats ont confirm, entre autres, la diffrence de profil de lacroissance entre les trois pays ainsi que la thse de linefficience de linvestissement algrien.Les variations des taux effectifs rels ninfluencent pas la croissance au Maroc et en Tunisie,alors quelles font partie dune stratgie dextraversion de la production des deux pays.Cependant, le plus important nous semble tre la porte de certains rsultats qui va au-del delobjectif recherch au dpart. Il sagit de la relation de la croissance la spcialisation et louverture. La premire, rapport de la production manufacturire celle industrielle, enTunisie, et celle minire au Maroc ou de lexportation du ptrole raffin au brut en Algrie,naffecte pas la croissance. La seconde, suppose favoriser celle-ci, na aucun effet dans lescas algrien et marocain et agit ngativement dans le cas tunisien. Cela nest pas courammentadmis et naurait pu tre possible sans une approche des sries temporelles et sans un suivi de

    lvolution historique de chaque variable. Les effets communment attendus sont le plussouvent issus des tudes transversales. Ce rsultat montre les limites de toute approcheconomtrique sans forcment mettre en cause la porte thorique de leffet positif de cesdeux variables sur la croissance. Il suggre donc dapprofondir lanalyse surtout dans les PEDpour sinterroger sur le contenu donner la spcialisation et louverture afin quunestratgie dinsertion lconomie internationale soit bnfique pour lconomie nationale.

    REFERENCES

    ABDALLAH A. [2005], Taux de change rel dquilibre pour un PED : Estimation pour les pays du Maghreb,Communication aux Journes de lAssociation Franaise des Sciences Economiques, Clermont-Ferrand, 19-20Mai. Disponible sur www.cerdi.org/colloque/AFSE2005/participant.asp

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    16/19

    16

    ABDALLAH A. [2006], Taux de change et performances conomiques dans les PED : lexemple du Maghreb.Thse de Doctorat. Universit Paris XII Val-de-Marne. http://doxa.scd.univ-paris12.fr:80/theses/th0234301.pdf

    ABED G. T. [2003], Unfulfilled Promise: Why the Middle East and North Africa region has lagged in growthand globalization, Finance & Development, 40(1), March, p.10-14. http://www.imf.org/external/pubind.htm.

    ARTADI E.V., SALA-I-MARTIN X. [2002], Economic growth and investment in the arab world, ColombiaUniversity Department of Economics, Discussion Paper n 0203-08, Disponible sur :http://www.columbia.edu/cu/economics/discpapr/DP0203-08.pdf

    BACCOUCHE R., BOUAZIZ R., GOAED M. [1997], Croissance potentielle et fluctuations conjoncturelles enTunisie,Economie Internationale, 69, 1er trimestre, p. 209-21.

    BAILLIU J. [2000], Private capital flows, financial development, and economic growth in developingcountries, Bank of Canada, Working Paper n 15, July.

    BAILLIU J., LAFRANCE R. and PERRAULT J.F. [2002], Does exchange rate policy matter for growth ?,Bank of Canada, Working Paper n 17, June.

    BANQUE MONDIALE [1989], Systmes financiers et dveloppement, indicateurs du dveloppement dans lemonde,Rapport sur le dveloppement dans le monde, Banque Mondiale, Washington D.C.

    BARRO R.J., SALA-I-MARTIN X. [1995], Economic growth, New York : McGraw-Hill.

    BAXTER M., STOCKMAN A.C. [1989], Business cycles and the exchange rate regime: Some internationalevidence,Journal of Monetary Economics, 23(3), May, p. 377-400.

    BERG A., KRUEGER A. [2003], Trade, growth, and poverty: A selective survey, IMF, Working Paper n03/30, February.

    BISAT A., El-ERIAN M., HELBLING T. [1997], Growth, investment, and saving in the arab Economies,IMF, Working Paper n 97/85, July.

    BOSWORTH B.P., COLLINS S.M., CHEN Y.-C. [1995], Accounting for Differences in Economic Growth,Brookings Institution, Discussion Papers in International economics n 115, October.

    BUSSON F., VILLA P. [1997], Croissance et Spcialisation,Revue Economique, 48(6), p. 1457-83.

    CALVO G.A., REINHART C.M. [2002], Fear of floating, Quarterly Journal of Economics, 117(2), May, p.379-408.

    COLLINS S.M. [1996], On becoming more flexible : Exchange rate regimes in Latin America and theCaribbean,Journal of Development Economics, 51(1), October, p. 117-38.

    COLLINS S.M., RAZIN O. [1997], Real exchange rate misalignments and growth, NBER, Working Paper n

    6174, September.

    CORSETTI G., PESENTI P., ROUBINI N. [1999], What caused the asian currency and financial crisis?,Japan and the World Economy, 11(3), p. 305-73.

    COTTANI J.A., CAVALLO D.F., KHAN M.S. [1990], Real exchange rate behavior and economicperformance in LDCs,Economic Development and Cultural Change, 39(1), October, p. 61-76.

    DASGUPTA D., KELLER J., SRINIVASAN T.G. [2002], Reform and elusive growth in the Middle East :What has happened in the 1990s ?, Middle East and North Africa Paper Series n 25, World Bank.

    DERVIS K., PETRI P.A. [1987], The macroeconomics of successful development : What are thelessons ?, NBER Macroeconomics Annual, Cambridge: The MIT Press., p. 211-62

    DESRUELLE D., ZANELLO A. [1997], A primer on the IMFs information notice system, IMF, Working

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    17/19

    17

    Paper n 97/71, May.

    DOMA I., SHABSIGH G. [1999], Real exchange rate behavior and economic growth : Evidence from Egypt,Jordan, Morocco, and Tunisia, IMF, Working Paper n 99/40, March.

    DOOLEY M.P. [1996], Capital controls and emerging markets, International Journal of Finance and

    Economics, 1(3), July, p. 197-205.

    EDWARDS S. [1988], Exchange rate misalignment in developing countries, Baltimore, Johns HopkinsUniversity Press.

    EDWARDS S. [1998], Openness, productivity and growth : What do we really know ?, The EconomicJournal, 108(1), March, p. 383-98.

    EDWARDS S., SAVASTANO M.A. [1999], Exchange rates in emerging economies : What do we know ?What do we need to know, NBER, Working Paper n 7228, July.

    FANIZZA D. et al. [2002], Tunisias experience with real exchange rate targeting and the transition to aflexible exchange rate regime, IMF, Working Paper n02/190, November.

    FATTAH Z., LIMAM I., MAKDISI S. [2000], Determinants of growth in the MENA Countries, ArabPlanning Institute, Working Paper Series n 03/01, Kuwait, Disponible sur http://www.arab-api.org/wps0301.pdf

    FISMAN R., LOVE I. [2004], Financial development and growth in the short and long run, NBER, WorkingPaper n 10236, January.

    FLOOD R.P., ROSE A.K. [1995], Fixing exchange rates: A virtual quest for Fundamentals, Journal ofMonetary Economics, 36(1), December, p. 3-37.

    FMI [1995], Lpargne et lexpansion de lconomie mondiale, Perspectives de lEconomie Mondiale, Mai, p.73-98.

    GHURA D., GRENNES T.J. [1993], The real exchange rate and macroeconomic performance in Sub-SaharanAfrica,Journal of Development Economics, 42, p. 155-74.

    HAKURA D.S. [2004], Growth in the Middle East and North Africa, IMF, Working Paper n 04/56, April.

    HARBERGER A.C. [2004], The real exchange rate : Issues of concept and measurement, Confrence enlhonneur de Michael Mussa, Juin. http://www.imf.org/external/np/res/seminars/2004/mussa/pdf/haberg.pdf

    HARRIS R.G. [2000], Le taux de change peut-il influer sur la productivit ?, Actes du Colloque Les taux dechange flottants, une nouvelle analyse tenu la Banque du Canada en novembre 2000, p. 277-313. Ottawa,Banque du Canada. Disponible sur : http://www.bankofcanada.ca/publications/working.papers/2000/harris-f.pdf

    HARRISON A. [1996], Openness and growth : A time-series, cross-country analysis for developing countries,

    Journal of Development Economics, 48(3), p. 419-47.

    KRUGMAN P.R. [1998], What happened in Asia ?, MIT Department of Economics Working Paper, January.Disponible sur : http://www.mit.edu/krugman/www/DISINTER.htm.

    LAHRECHE-REVIL A. [1999], Taux de change rel et croissance : Perspectives pour une zone euro enMditerrane,Revue dEconomie Financire, 52, Mars, p.117-32.

    LEVINE R. [2004], Finance and growth : Theory and evidence, NBER, Working Paper n 10766, September.

    LEVINE R., RENELT D. [1992], A sensitivity analysis of cross-country growth regression, AmericanEconomic Review, 82(4), September, p. 942-63.

    MASSON P.R., RUGE-MURCIA F. [2003], Explaining the transition between exchange rate regimes,CIREQ, Working Paper n 15, June.

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    18/19

    18

    McCALLUM J. [1999]. Sept considrations sur le choix dun rgime de change pour le Canada, Conjonctures,Banque Royale du Canada, Fvrier.

    MENDOZA E.G. [1995], The terms of trade, the real exchange rate, and economic fluctuations,InternationalEconomic Review, 36(1), February, p. 101-37.

    PESARAN M.H., SHIN Y., SMITH R.J. [2001], Bounds testing approaches to the analysis of levelrelationships,Journal of Applied Econometrics, 16(3), p. 289-326.

    RAJAN R., ZINGALES L. [1998], Financial dependence and growth, American Economic Review, 88(3),June, p. 559-86.

    REINHART C.M., ROGOFF K. [2004], The modern history of exchange rate arrangements : Areinterpretation, The Quarterly Journal of Economics, 119(1), February, p. 1-48.

    RIZZO J.-M. [1999], Rgime de change et croissance conomique en mditerrane, Revue dEconomieFinancire, 52, Mars, p. 133-45.

    ROMER P.M.[1989], Capital accumulation in the theory of long run growth, dans BARRO R. (ed.), Modernbusiness cycle theory, Cambridge, M.A.: Harvard University Press., p. 51-127.

    SEKKAT K., VAROUDAKIS A. [1998], Politique de change et exportations de produits manufacturs enAfrique Subsaharienne,Revue dEconomie du Dveloppement, 2, p. 55-89.

    SINHA T., SINHA D. [1999], The Relation between openness and economic growth : Postwar evidence from124 countries, Seoul Journal of Economics, 12(1), Spring, p. 67-83.

    ANNEXE

    -8

    -4

    0

    4

    8

    65 70 75 80 85 90 95 00

    en%

    Dsajustement du taux de change algrien

    -10

    -5

    0

    5

    10

    65 70 75 80 85 90 95 00

    en%

    Dsajustement du taux dechange marocain

    -8

    -4

    0

    4

    8

    12

    65 70 75 80 85 90 95 00

    en%

    Dsajustement du taux dechangetunisien

    -4

    -3

    -2

    -1

    0

    1

    2

    3

    4

    5

    65 70 75 80 85 90 95 00

    Algrie Maroc Tunisie

    IDE (en %PIB)

    Evolution des taux de change e ffectifs nominal et

    rel marocains

    60.00

    80.00

    100.00

    120.00

    140.00

    160.00

    180.00

    1965

    1968

    1971

    1974

    1977

    1980

    1983

    1986

    1989

    1992

    1995

    1998

    2001

    TCERM TCENM

    Evolution des taux de change effectifs nominal

    et rel algriens

    0.00

    50.00

    100.00

    150.00

    200.00

    250.00

    300.00

    1965

    1968

    1971

    1974

    1977

    1980

    1983

    1986

    1989

    1992

    1995

    1998

    2001

    TCERA TCENA

    Evolution des taux de change effe ctifs

    nominal et rel tunisiens

    60.00

    80.00

    100.00

    120.00

    140.00

    160.00

    180.00

    1965

    1969

    1973

    1977

    1981

    1985

    1989

    1993

    1997

    2001

    TCERT TCENT

  • 7/24/2019 ZIADI Abdallah-Taux de change, ouverture et croissance conomique au Maghreb Rabat (1)

    19/19

    19

    10

    12

    14

    16

    18

    20

    22

    24

    1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    Tunisie Maroc Algrie

    Depenses publiques en % de PIB

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    Tunisie Maroc Algrie

    Epargne en % de PIB

    0

    40

    80

    120

    160

    200

    1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    Tunisie Maroc Algrie

    Indices d es termes de l' change

    (1990=100)

    0

    40

    80

    120

    160

    200

    65 70 75 80 85 90 95 00

    Algrie Maroc Tunisie

    Indices de demande trangre au Mahgreb

    (1990=100)

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100

    1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    priv intrieur MQM

    Crdits et monnaie au Maroc

    10

    20

    30

    40

    50

    1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    Tunisie Maroc Algrie

    Investissement en % de PIB

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100

    1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    Tunisie Maroc Algrie

    Taux d'ouverture conomique

    (X+M)/PIB

    (en %)

    0

    40

    80

    120

    160

    200

    240

    65 70 75 80 85 90 95 00

    Exportations algriennes du ptrole raffin

    en %du ptrole brut

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    65 70 75 80 85 90 95 00

    Rapport de la production manufacturire marocaine la production minire

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    65 70 75 80 85 90 95 00

    Production manufacturire tunisienne

    en %de la production industrielle

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    intrieur priv MQM

    Crdits et monnaies e n Tunisie

    (% PIB)

    0

    20

    40

    60

    80

    10 0

    12 0

    1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

    priv int rieur M QM

    Crdits et monnaie en Algrie

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    65 70 75 80 85 90 95 00

    Algrie Maroc Tunisie

    PIB/H (%PIB/H partenaires)($cst 1995, Chelem)