É C R A N

➜ Rendez-vous jusqu’àsamedi pour la 7e éditionde cet événementconsacré au cinémadu continent africainet de la diaspora noire

Regards sur les arts, Quilombo,ce festival du cinéma d’Afri-que et de la diaspora noire,change de forme. Plus étalédans le temps (6-17 avril), ilmultiplie et intensifie, cette an-née, les partenariats. Notam-ment avec le réseau des média-thèques, auxquelles Quilombo« doit sa survie ». Égalementavec les associations montpel-liéraines qui œuvrent pour lasolidarité et la lutte contre lesida ou encore les discrimina-tions.

Une ouverture nécessairepour « croiser les publics et

toucher le plus grand nombre,

dont ceux qui pensent que "la

culture" n’est pas pour eux »,précise Soumaïla Sunjata Ko-ly, cheville ouvrière de cettemanifestation. D’où la gratuitéintégrale de toutes les projec-tions.

Douze films sont à l’affiche.Des fictions ancrées dans laréalité. Témoignages de vie,

d’espoir et d’imagination. Cesfilms rares, puisque peu oupas distribués, sont les réalisa-tions de professionnels pas-sionnés. Et de qualité numéri-que.

Les projections de cette der-nière semaine, à la médiathè-que Federico-Fellini, seront,cette année aussi, l’occasionde parler d’écriture, de trans-mission de mémoires et de sa-voirs avec des cinéastes, descinéphiles et des auteurs, dontle Congolais Guy Kombo, invi-té à parler de l’Afrique, qui fê-te ses 50 ans d’indépendance.De l’Afrique et de sa visiond’elle-même, de sa capacité àl’autocritique et à l’analyse desa situation.

Jeudi, l’écrivain Massamba

Diadhiou est attendu pour dis-cuter de l’universalité desmaux humains et de la dimen-sion universelle des grands my-thes. Entre-temps, mercredi,et toujours aux portes d’Anti-gone, un débat sur la préven-tion du sida en Afrique est an-

noncé après la diffusion dedeux documentaires. Les asso-ciations impliquées dans lecombat ont promis de parta-ger leur point de vue sans com-plaisance et en toute conscien-ce. ●

C.-S. F.

R E N C O N T R E

➜ Le créateur du festivalCinemed relie les riveset la lumière

Puisqu’il a « désormais letemps », Pierre Pitiot en profi-te pour révéler sa pensée, ali-mentée par une vie de passionpour le septième art. Un ciné-ma que le premier patron desmédiathèques montpelliérai-nes a mis en scène en lançantle Festival international du ci-néma méditerranéen.

Ces rencontres devenues ré-férences européennes et dontil explique la pertinence dansMéditerranée, le génie du ciné-ma (*), une « thèse amoureu-se » qui foisonne d’informa-tions et d’anecdotes. « Carqui dit cinéma méditerra-néen, dit influences de la lu-mière, de la sécheresse, dulieu, des accents... Et, au-delàmême de toutes réalités maté-rialistes, c’est bien une com-munauté d’esprits et une phi-losophie » dont il est question.Dans son livre, Pierre Pitiotaborde chaque pays, de riveen rive. « Sauf la Libye ; il n’ya pas de cinéma chez Kadha-fi. » Et fort peu la France,« nostra culpa... C’est lamoins hospitalière. »

Hyper documenté, son livrerepose sur une connaissancephysique du terrain ; et unemémoire précise de chaquerencontre comme de chaqueœuvre vue. Question écriture,Pierre Pitiot travaille près duPeyrou, dans un bureau auxétagères encombrées de CD

(tous les classiques dontLa panthère rose). Sur la ta-ble, des dictionnaires. En quê-te de précision. Soucieux detransmettre sans lasser. L’écri-vain note avec fierté amicale :« Mon coach est Fanette Deber-

nard ! » L’ancienne libraire,amie de longue date, qu’il arencontrée du temps où il étaitassureur. Elle le guide dansles changements de rythme dephrase. Que Pitiot encre avecclarté et simplicité, comme ilraconte la « passion cinéphile

qui a changé (sa) vie ». L’unva avec l’autre. Par l’image,l’homme a affûté sa vision du

monde et son esprit critique.Multiplié les angles de vue surl’humanité. Et sa profondeurde champ : « L’expression pic-

turale nous arrive du fond

des cavernes préhistoriques,

dont Lasco. »

Voix rapide, Pierre Pitiot tis-se des liens entre peinture etart cinématographique. Dansun sourire, il explique son hy-pothèse sur les origines du Ba-roque, « né dans le mouve-

ment au Portugal et mort

dans la surcharge des orne-

ments » à Rome. La Méditerra-née est omniprésente.Constante. Elle s’imprègne

dans l’œuvre de « Soulages

qui a retenu l’essentiel de la

captation de la lumière ».Une lumière méditerranéennequi s’imprime, pure, dure,dans l’écriture de Camus, ré-duite « à siccité ». Et que d’ici,Pierre Pitiot a abordée naturel-lement à Palavas, plage de sonenfance et de ses premières vi-sions en apnée, où sonne enco-re le patois de sa grand-mèredans des parfums de bouilla-baisse. Mais il retrouve aussiMare nostrum à Clermont-l’Hérault, d’où est originaireson épouse et dont le « paysa-

ge, au printemps, tient de la

Toscane et de la Grèce ». Et,sous le soleil de l’été, quandl’éclatant éblouit un ciel sibleu qu’il en est blanc, Pitiot vi-sualise alors des décors dewestern. Impression vive. AuSud, le cinéma est de cette lu-mière que Pierre Pitiot ressentde tout son être. Musique devie. Il se souvient du ciné-clubuniversitaire de Montpellier,qu’étudiant en droit, il a crééen 1950. Et des fins de soiréesà l’Ambiance, la cave jazz duboulevard Sarrail où il retrou-va Louis Armstrong ! Un éclatde rire de La Nouvelle-Orléansau cœur de Montpellier. En ac-cord parfait avec la Méditerra-née.

Sur l’écran noir, toutes cesémotions se partagent. « Le

pouvoir du cinéma est dans

l’identification. Le réel illusoi-

re. Quand le film est bon,

dans l’obscurité d’une salle,

on ne peut pas bouder son

plaisir. » Et, l’esprit éclairépar l’inventivité de l’autre, tou-te la mémoire se ravivealors. ●

C.-S. FOL

◗ (*) "Méditerranée, le génie ducinéma", de Pierre Pitiot, préfacede Jean-François Bourgeot, auxéditions Indigène. 205 pages, 22 €.

Livre Pierre Pitiot, explorateurde cinémas en Méditerranée

PLANÉTARIUMVACANCESNouveau spectaclepour PâquesPour les vacances de Pâques,le planétarium Galiléeprésente son nouveauspectacle : Alma,la quête de nos originescosmiques. Alma, qui signifieAtacama large millimeterarray, est un projetastronomique unique,réseau de 66 antennes enconstruction dans les Andeschiliennes, à 5 000 md'altitude, dans le désertle plus sec au monde.Ce spectacle, produitpar l’Association desplanétariums de languefrançaise (APLF) et l’Eso(European southernobservatory), proposede partir à la découvertede cet observatoire nouvellegénération qui permettra desonder les régions les plusobscures du cosmos et deremonter le temps jusqu’auxbalbutiements de l’univers.Les questions de nosorigines cosmiques pourrontpeut-être trouver leursréponses ici. La secondepartie en direct avec unanimateur sera consacréeà l’apport astronomiquede Galilée. Rendez-vous :- jusqu’au 25 avril,les mercredis et samedis,à 18 h 30 ;- du 15 mai au 30 juin,les samedis, à 18 h 30.Conseillé à partir de 10 ans.Situé à Odysseum, leplanétarium Galilée estouvert tous les jours jusqu’audimanche 25 avril inclus.Plein tarif : 6,30 €,tarif réduit : 5,30 €, tarifsPass'agglo : 5,30 € (adulte),4,80 € (jusqu'à 12 ans).www.planetarium-galilee.com.

Le film "Karmen Geï", de Joseph Gaï Ramaka, sera présenté à la médiathèque Fellini, jeudi, à 18 h. Photo D. R.

À propos de Mare nostrum, Pierre Pitiot évoque « une communauté d’esprits et une philosophie ». B. CAMPELS

Festival Quilombo déploie sesvisions d’Afrique dans la citéRestauration et Confection

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préhistoriques »

ProgrammeÀ la médiathèque Federico-Fellini (Antigone) : demain, à 16 h,Arlit, deuxième Paris d'Idrissou Mora Kpaï. Séance suivie d'unerencontre avec l'écrivain Guy Kombo. Mercredi, à 16 h, Papi(50 min) de Djo Munga et Kalala (50 min) de Mahamat SalehHaroun. Séance suivie d'un débat sur le sida. Jeudi, à 18 h, Kar-men Geï de Joseph Gaï Ramaka. Séance suivie d'une rencontreavec l'écrivain Massamba Diadhiou. Vendredi, à 16 h, Le fleuvede Mama Keïta. Samedi, à 16 h, Beauté grandeur nature de San-vi Panou. Pour en savoir plus : 06 86 99 87 87.

MONTPELLIER 6X5--- Lundi 12 avril 2010