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COLLOQUE DU 25 MAI 2007 L'ARCHIVAGE ÉLECTRONIQUE FACE À SES
RESPONSABILITÉS ORGANISÉ PAR
© Preuve & Micrographie
ÉTAT DES LIEUX
LE TITANIC AVANT
L'ICEBERG
L'archivage électronique face à ses responsabilités
Intervention de Lucien PAULIAC, président de l'Association
Durant des siècles, le papier fut un vecteur privilégié de l'information écrite, permettant :
- de l'enregistrer
- de l'administrer
- de la véhiculer
- de l'archiver
- de la prouver
Des moyens informatiques surpuissants permettent aujourd'hui d'envisager de remplacer l'ancestral papier, désormais honni, considéré comme encombrant, malcommode,
obsolète…
On espère qu'ils feront au moins aussi bien…
Cette notion semble dater des années 80, où l'on assista à l'apparition des premiers disques optiques numériques (DON).
L'ARCHIVAGE ÉLECTRONIQUE
Très vite baptisés "supports WORM", ces médias suscitèrent un grand engouement.
Les disques WORM étaient réputés irréversibles et on leur attribuait alors une durée de vie de plusieurs siècles.
À l'époque, certains parlaient à leur propos de "Notaire électronique"
Traçabilité des phases
d'enregistrement
Horodatage
Traçabilité des accès
Migrations de supports
Migrations de systèmes
d'exploitation
Délivrance d'attestations
Intervention d'un tiers
Sauvegardes Back-up…
SUPPORTS WORM
Mais, curieusement, ceux-ci nécessitaient une foule de procédures annexes
Le premier système "officiel" d'archivage électronique date de 1995.
Il se fondait sur les disques WORM
En fait, l'instant était HISTORIQUE, car on assistait à la naissance d'une NOUVELLE CONCEPTION DE L'ARCHIVAGE :
L'ARCHIVAGE "USINE À GAZ"
C'est surprenant car, de par leur réputation d'irréversibilité et de durée de vie, il était permis de penser
qu'avec les disques WORM, le plus dur était acquis en termes d'archivage.
Il est donc troublant de constater qu'en application des spécifications en vigueur, ceux-ci nécessitent apparemment
d'être "bordés" de toutes part. Cela induit une inquiétante question :
LES SUPPORTS WORM
SONT-ILS DES SUPPORTS
D'ARCHIVAGE ?
…mais, bon, c'était le début… Après tout, on peut imaginer qu'une méfiance salutaire à l'égard d'un média trop nouveau ait
entraîné, à l'époque, ce surcroît de précautions.
Plus de dix ans après, on devrait être fixé.
Alors, où en est-on du côté de chez WORM ?
Voici le "WORM LOGIQUE"Le principe fondateur du WORM consistait à ce que
l'enregistrement des données entraîne une destruction physique de la capacité de réenregistrement.
Aujourd'hui, des supports comme des disques durs ou des bandes magnétiques revendiquent les propriétés du WORM, non pas par une transformation physique, mais grâce à une
protection en écriture reposant sur un élément externe. Intrinsèquement, de tels supports demeurent totalement
réversibles et sont néanmoins répertoriés "WORM".
Et maintenant, la CRYPTOGRAPHIE
ou, pour être précis, le "chiffrement" des données.
Elle s'assortit d'un cortège fait de "hashage", scellement, signature électronique, signature numérique…
Désormais, entre le "WORM physique", le "WORM logique" et les mystères de la cryptographie,
les choses ne se simplifient pas vraiment du côté de l'usine à gaz :
SUPPORTS WORM
Traçabilité des phases
d'enregistrement
Traçabilité des accès
Migrations de supports
Migrations de systèmes
d'exploitation
Délivrance d'attestations
Intervention d'un tiers
Sauvegardes Back-up…
Horodatage
Chiffrement
Scellement numérique
Signature électronique
Signature numérique
HashageMots de passe
Réplications
?
Revenons un instant sur le "Notaire électronique" suscité par les premiers disques WORM.Il est intéressant d'observer que cette conception suggérait alors que la fiabilité intrinsèque d'un support pouvait se substituer à la fiabilité d'un Officier public.
INTERVENTION D'UN TIERS
Curieusement, c'est l'inverse qui se profile, puisqu'on en est actuellement à préconiser une intervention humaine pour attester du contenu du support.
La fiabilité n'est plus ce qu'elle était ?
INTERVENTION D'UN TIERS
Le tiers en question serait-il magicien?
On peut se poser la question, tant son intervention est présentée
comme un moyen capable d'aplanir toutes les difficultés.
Visiblement, le fameux principe qui permet de résoudre les problèmes en les déplaçant reste une valeur sûre.
Rappelons quand même que, dans l'administration de la preuve, une attestation émanée d'un tiers relève de la
"preuve par témoins", laquelle est tout simplement prohibée du champ de la preuve par écrit.
A défaut d'invention fondamentale, on constate quelques beaux effets de sémantique, avec des
appellation très impressionnantes. Ainsi, le "coffre-fort électronique", dont le nom laisse entendre que nos
données seront intouchables.
"Le Parisien" du 16 mai 2007
Tout va donc pour le mieux dans le plus électronique des mondes…
Bien sûr, on s'est vite aperçu que la durée de vie des supports WORM ne s'exprimait pas en siècles, mais en années qui tenaient parfois sur les doigts d'une main.
Mais, lorsqu'un insolent évoquait cette précarité, on lui rétorquait qu'un mystérieux support était dans les cartons,
qu'il serait doté d'une capacité et d'une durée de vie impressionnantes, et qu'il résoudrait tous les problèmes…
Dans les années 90, la sortie d'un support magique était
imminente…
…elle l'est toujours.
Et pourtant, on en est sûr : l'archivage-usine-à-gaz, ça va
forcément marcher. Ça fait partie de nos grandes
certitudes. De celles qui fabriquent…
LES NAVIRES INSUBMERSIBLES
Car, c'est historique, le Titanic était INSUBMERSIBLE.
Doté d'une double coque et de compartiments étanches, le géant des mers NE POUVAIT PAS COULER.
Surtout, son insubmersibilité ne devait pas être mise en doute, car cela revenait à dénigrer le plus haut niveau de la technique et du savoir-faire du moment.
Et c'est parce qu'il était réputé insubmersible que l'on a commis les imprudences qui ont entraîné son naufrage.
C'est donc parce qu'il était insubmersible… qu'il a coulé.
Actuellement, le mot "technologie" est le reflet de l'infaillible…
…et on rit au nez de celui qui en doute
Électronique ou pas, une politique d'archivage ne se bâtit ni sur des chimères, ni sur la loi du business.
La fiabilité du long terme ne se décrète pas.
Aujourd'hui, les supports numériques changent de nom et de capacité tous les trimestres, les nouveaux systèmes
organisent l'obsolescence des anciens, les spécifications nécessitent d'être entièrement réécrites, mais le spectacle
continue, en dépit de quelques beaux naufrages…
Citons notamment les mésaventures de la NASA, qui avait soigneusement "archivé" sur des bandes
magnétiques les données infiniment précieuses qu'elle avait été chercher sur la planète Mars.
Mais, quelques années plus tard, lorsque des scientifiques ont voulu travailler sur ces données, ils se
sont aperçus que de nombreuses bandes étaient devenues illisibles.
"SVM" avril 1999
Prises au piège du long terme, de nombreuses entreprises cherchent actuellement à sauver des
données importantes, qui se trouvent en grand danger d'illisibilité sur les supports numériques où elles ont été
enregistrées.
Pourtant, à l'époque où ces données ont été ainsi "archivées", les responsables étaient très sûrs d'eux et
de leurs méthodes, et il était interdit d'en douter.
La logique de l'usine à gaz ne peut avoir que des effets pervers face aux nécessités de l'archivage, qui requièrent
avant tout la stabilité et l'obligation de résultat.
Elle pourrait se justifier s'il n'existait pas d'autre solution.
Fort heureusement, cette complexité trop complaisamment cultivée n'est ni un passage obligé, ni une fatalité.
Il existe des moyens d'archivage de documents numériques, simples, à la fiabilité vérifiée, et présentant toutes garanties, même sur des durées supérieures au
siècle.
Ils sont décrits dans les exposés intitulés "LA MICROGRAPHIE INFORMATIQUE"
et "APOLOGIE DE LA SIMPLICITÉ".
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