]Les Cahiers techniques
AménagementsRespecter
les arbres en place
1
[
Avertissement
Ce cahier technique présente des recommandations techniques et réglementaires pou-
vant concerner l'activité des services de l'agglomération et des communes, celle des
partenaires, spécifiques aux plantations d'arbres et tout acteur dont l'activité est sus-
ceptible d'agir sur la préservation et / la création d'espaces arborés.
Il se veut une référence commune pour l'ensemble des professionnels concernés, mais
aussi une base de concertation dans un esprit d'amélioration permanent.
Les CCTP pourront librement s'inspirer ou se référer, à tout ou partie d'un cahier. La
mention explicite d'une version datée du cahier devient alors une clause du cahier des
charges de travaux.
ActualisationToute remarque est bienvenue auprès du service qui se charge de l'actualiser.
Ce cahier est un document évolutif.
Les versions successives, datées, sont conservées à la D.E.E.V. de la C.A.
Cahiers associés
◗ Cahier technique n° 1 - Aménagements - Respecter les arbres en place
◗ Cahier technique n° 2 - Projet initial et réhabilitation - Réussir l'arbre à la conception
◗ Cahier technique n° 3 - Entretien - Soigner et élaguer durable
◗ Cahier technique n° 4 - Sécurité et suivi - Surveiller et décider à temps
◗ Cahier technique n° 5 - Animation locale - Valoriser les espaces arborés
AuteurCommunauté d'agglomération - Direction de l'Environnement et des Espaces Verts
Bureau d'études : Aubépine; M.Schmutz - Contact : Mme Keignaert - 01 39 44 82 35
Version Juin 2011
Organismes
directionsServices
Année,
contributeurContributions principales
Aubépine SARL
SCOP2007-10 - Thomas Schmutz Cahiers 1 à 5, Version initiale
Cambium 2007-10 - Emmanuel Courtaux Cahiers 1 à 5, Version initiale
C.A. SQY
Urbanisme
Etudes générales
& prospective2007 - Jasmine Dozias Cahiers 2, 5
C.A. SQY
InfrastructuresVoirie - travaux 2007 - Guillaume Bresson Cahiers 1, 2
Voirie - exploitation
Éclairage public
2007 - Christian Desbureaux
2007 - Richard CailléCahiers 1, 2
C.A. SQY
Assainissement2007 - Nathalie Roux Cahiers 1, 2
C.A. SQY -
Environnement
et espaces verts
Travaux neufs 2007 - Romuald Gentil Cahiers 1, 2
Entretien 2007-10 - Véronique Keignaert Cahiers 1 à 5
Services et personnes associés à l'élaboration et à l'actualisation du cahier
1
Les ennemis de l'arbre en place
à Saint-Quentin-en-Yvelines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
◗ La qualité des sols . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
◗ La voirie et son entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
◗ Les réseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
◗ Les espaces verts et leur entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
◗ Les nécroses de l’écorce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
La valeur des arbres et les dommages de chantier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
◗ La valeur d'un jeune arbre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
◗ La valeur d'un arbre adulte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
◗ Le chantier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Respecter les arbres en place : comment faire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
◗ Faire valoir les arbres en place . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
◗ Tirer parti d'arbres en place lors des chantiers de construction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
◗ Limiter les dommages aux arbres à conserver lors des interventions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Annexe N° 1 : recommandations pour la mise en œuvre
des travaux à proximité des plantations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Annexe N° 2 : estimation de la valeur des arbres
> 20 cm de diamètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
SommaireCahier technique 1
Aménagements - Respecter les arbres en place[
]
La réussite ou l'échec de la protection des arbres repose sur une chaîne de compétences entre de nombreux métiers de
l'aménagement urbain. Ces compétences s'articulent autour de deux principes :
◗ Un contrôle vigilant à chacune des phases d'un aménagement, depuis sa conception jusqu'à la réception du chantier,
◗ Un barème d'évaluation des dommages - et surtout de la valeur - des arbres en place, premier pas vers un respect
des résultats obtenus par la génération d'aménageurs précédente.
À chaque étape surviennent des problèmes classiques et une palette de solutions envisageables :
solutions légères, solutions lourdes (création, requalification).
La “bonne” solution, la plus adaptée, relève d'un arbitrage au cas par cas.
Préambule[]
2
Les ennemis de l’arbre en place
à Saint-Quentin-en-Yvelines[ ]
Les arbres de Saint-Quentin-en-Yvelines
sont souvent des “jeunes/vieux”,
de croissance inférieure à celle à laquelle
on aurait pu s'attendre. Ce vieillissement
précoce résulte souvent de contraintes
de sols importantes dues aux terrassements
d'urbanisation, aux apports de matériaux
de remblais, aux stationnements
ou passages de véhicules, au piétinement,
au stockage de matériaux divers.
La qualité des sols
La terre “végétale” compacte
et stérile
Le constat marquant à Saint-Quentin-en-Yvelines est
la faible profondeur d'enracinement, souvent inférieure
à 30 cm, et même à 10 cm ! La ville s'est implantée sur des
terres agricoles de qualité correcte mais dont les arbres
ne bénéficient que rarement : l'urbanisation a engendré
un remaniement et un tassement des terres peu favorables
à l'enracinement.
De plus, les aménagements de voirie limitent le périmètre
d'exploration des racines en raison de leur structure
impénétrable.
Il en résulte une croissance bloquée avec des arbres
chétifs, vieux avant l'âge, fragiles et à mortalité précoce.
La solution est souvent d'en prévoir le remplacement
sur tout l'alignement.
Cette carence racinaire est préjudiciable là où l'on attend des
arbres d'ombrage - en particulier sur les parkings - ,
des voûtes, du prestige.
Les feuilles et le bois mort étant systématiquement
ramassés, le sol est pauvre en humus et l'activité de
la microflore et de la microfaune est faible.
Sans humus, le sol se compacte très facilement.
De plus, l'absence de champignons symbiotiques des raci-
nes (mycorhizes) empêche l'assimilation des minéraux du
sol et l'arbre se trouve carencé.
L'inventaire a relevé les symptômes suivants, par ordre d'importance :
• enracinement inférieur à 30 cm de profondeur,
• sols remaniés compactés,
• blessures aux troncs par des véhicules,
• blessures lors du désherbage, blessures au collet lors de la tonte,
• Nécroses (“coups de soleil”) surtout sur les plus chétifs : sorbiers, érables, tilleuls.
La réverbération accroît le phénomène.
3
En 1989 déjà, François Freytet (spécialiste de
l’arbre) relevait un taux d'échec de
plantation de 26 % sur les squares et les
places (ex : berges de la Sourderie, 418
chênes rouges d'Amérique remplacés en
raison d'un sol inadapté).
Le taux d'échec était à l'époque
considérable sur les hêtres (90% d'échec !),
chênes, tulipiers, féviers (50-60% d'échec),
important sur charme, merisier, bouleau
(30-40%) en raison de l'inadaptation au
milieu urbain.
Des pertes plus modérées sont notées pour
les tilleuls (25 %), l'aulne de Corse sur les
talus (20%), les érables et marronniers
(10-15 %), et enfin les platanes qui
confirmaient déjà leur plasticité (10 %).
4
Les ennemis de l’arbre en place
à Saint-Quentin-en-Yvelines[ ]Le stationnement sauvage des véhicules
est souvent à l'origine de blessures
sur les troncs et les racines.
Ici, le dos d'une camionnette accolée au
tronc d'un jeune platane. Les branches
basses sont cassées.
surface en béton. C'est le principal lieu d'enracinement
à Saint-Quentin-en-Yvelines.
◗ “Au fil d'eau”, juste sous les sabots d'ancrage des bordures
de trottoir ou de rigoles de parking.
◗ Dans le fond de forme empierré, s'il présente une poro-
sité favorable à l'exploration racinaire après compaction.
Cette dernière qualité a inspiré la solution du mélange
terre-pierre.
L'imperméabilité de surface
La minéralisation des trottoirs supprime généralement
l'alimentation en eau du sol. Il arrive aussi que les fosses
des arbres soient noyées, par exemple dans une tranchée
en bas d'un parking, par excès d'apport. Cette eau peut en
outre être chargée de toxiques (sels de déneigement, hydro-
carbures).
Mais, ce sont surtout les écarts violents qu'elle engendre entre
sol sec et sol ennoyé qui sont fatals à l'arbre.
En retour, il arrive qu'une dalle béton limite le tassement
d'un sol, et lui préserve un minimum de vie.
Le sol urbain impénétrable aux
racines au-delà de la fosse
Même pour le plus petit arbre urbain, une fosse de plan-
tation confortable de 6 m3 ne représente qu'un biberon
pour les premières tétées, certe indispensable à la bonne
reprise, mais insuffisant au-delà des trois premières années
après plantation.
Ce problème est sans doute plus grave encore que l'im-
perméabilité de surface, à laquelle on pense en priorité.
Prenons un petit arbre urbain de 10 m de hauteur.
Son houppier couvre couramment 25 m2 (5m x 5m) de
surface aérienne.
Ses racines ont nécessairement colonisé au minimum
cette surface, soit l'équivalent de 12 m3 de sol (si l'on compte
une profondeur de 50 cm), voire 25 m3 (sur 1 m de profondeur).
Au-delà de la fosse, l'enracinement est présent principalement
dans trois horizons :
◗ Sous les revêtements de trottoir, les racines superficielles
récupèrent l'eau de condensation. Ces racines occasionnent
des soulèvements très marqués du bitume, du bicouche
ou de l'enrobé peu épais, moins importants avec une
Cet arbre n'a pas développé son système racinaire au-delà de la fosse initiale
de plantation.
Dépérissement du houppier chez ces arbres âgés d'une vingtaine d'années. Leurs raci-
nes ont atteint un élément limitant leur développement et même entraînant leur mort.
La fosse de plantation se transforme parfois en puits drainant, fatal à l'arbre.
5
Les réseaux
Une rue est un faisceau de réseaux de distribution et d'éva-
cuation. Les branches partagent l'espace aérien avec les
réseaux électriques ; les racines partagent le sol avec les
réseaux d'eau potable, eau usée, eau pluviale, gaz, câble
numérique, fibre optique, éclairage public.
La réverbération
La couleur claire des façades et la nature des matériaux de
construction (surfaces lisses comme le verre) peuvent
engendrer une réverbération intense provoquant des brû-
lures sur le tronc et le feuillage.
L'augmentation de la température et la diminution de l'hu-
midité de l'air entraînent une diminution des réserves en
eau du végétal, pouvant conduire à des carences et au
dépérissement.
Le couloir de vent
La production de mouvements d'air, courants d'air fré-
quents, est particulièrement dangereuse pour les jeunes
plantations dont le système d'ancrage racinaire n'est pas
encore bien installé et pour les arbres vieillissants dont le
bois peut devenir cassant.
La voirie et son entretien
Le véhicule et l'engin blessant
Les blessures du système racinaire, du collet, du tronc ou
des branches dues aux chocs par des véhicules, à l'entre-
tien des trottoirs (engins de nettoyage, tondeuses, débrous-
sailleuses, etc.), aux travaux réalisés à proximité des plan-
tations ou encore au vandalisme peuvent altérer les arbres.
Les blessures de type arrachage ou casse de branches, les
écorçages occasionnent des plaies très difficiles à cicatriser.
Elles entraînent à terme des pourritures pouvant non seu-
lement altérer le fonctionnement de l'arbre et son bon
développement, mais aussi poser des problèmes de sécu-
rité en diminuant la résistance mécanique de l'arbre.
Les sels de déneigement et autres
toxiques
Des substances comme les sels de déneigement, les désher-
bants, les détergents, les métaux lourds, les huiles de vidange,
les résidus d'hydrocarbures, les fuites de gaz, les produits
de chantier, les déjections canines peuvent détériorer les carac-
téristiques du sol et se révéler toxiques pour les arbres.
Les poussières et aérosols peuvent altérer l'activité photosyn-
thétique des arbres. Extrait d'un plan de récolement des réseaux
Dépôt de polluants
6
Les ennemis de l’arbre en place
à Saint-Quentin-en-Yvelines[ ]Les espaces verts et leur
entretien
Le gazon
Le gazon est le dispositif le plus asséchant pour le sol en pied
de jeune arbre. La concurrence pour l'eau va décroissant
lorsque le pied d'arbre est occupé respectivement par de
l'herbe tardivement fauchée (après épiaison), un parterre
d'annuelles ou de vivaces, des arbustes couvre-sol ou
un paillis.
La tonte
Lors de la tonte, l'écorce fine des jeunes arbres est souvent
blessée par la débroussailleuse à fils. Cette pratique doit
être proscrite au bénéficie de l'arrachage manuel.
Le plus pertinent est de prévoir une couverture au pied des
jeunes arbres pour éviter la pousse des herbes indésirables :
paillis, massif couvre-sol, etc.
L'arbre voisin
Beaucoup d'arbres à Saint-Quentin-en-Yvelines ont été
plantés à 5-6 m de distance les uns des autres, ce qui est
serré pour des arbres. Ces sujets, arrivant au stade adulte,
génèrent de par leur surdensité des problématiques de
gestion :
◗ efficacité limitée de l'éclairage dispensé par les candéla-
bres en raison de la densité de feuillage,
◗ gêne sur front bâti proche (manque de lumière chez les rési-
dents, humidité et mousses sur les revêtements extérieurs),
◗ concurrence de développement des houppiers provo-
quant un allongement important des branches pour trou-
ver la lumière avec des risques de rupture,
◗ concurrence racinaire qui amène les arbres à prospecter
le sol en surface engendrant des désordres sur les enrobés.
Une distance plus classique de 12 à 15 m permet de
laisser respirer les arbres, mais aussi la ville.
L'insecte et le champignon
Les agents pathogènes interviennent le plus souvent sur
des individus affaiblis par un environnement urbain
défavorable et/ou agressif. On constate alors des attaques
de pucerons, de chenilles, d’acariens, de scolytes…
Écorçage et blessure au collet de ce platane
7
2000-2003
Nombre d’arbres touchés
0
200
400
600
800
1000 3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
2008
Intensité moyenne d’un arbre touché
Les nécroses de l’écorce
Conséquence du microclimat urbain défavorable
et agressif, beaucoup de jeunes arbres “craquent” en de
longues fentes verticales sur le tronc, véritables portes
ouvertes aux attaques de champignons.
Les nécroses sont apparues dès les années 1990.
Sur les 17 000 arbres, 900 arbres sont touchés. Un échan-
tillon de stations atteintes a fait l'objet d'un suivi plus fin
et d'une analyse comparée entre deux dates de passage.
Les constats confirment, sans établir de preuve formelle,
plusieurs facteurs :
◗ Les arbres bloqués dans leur croissance (moins de
10 cm/an) sont les plus touchés. Ce sont surtout des
sorbiers, des merisiers, des érables.
◗ Le facteur sol compacté semble fortement lié au
phénomène.
◗ La réverbération aggrave nettement la situation.
◗ Frênes et platanes ont souvent refermé leurs plaies
entre 2002 et 2008.
Une part importante des stations a exprimé des fentes d'échaudure marquées après la
canicule de 2003. Sur les 3 000 arbres ici contrôlés, la fréquence est passée de 300 à 900
arbres touchés.
Les 14 000 autres arbres d'alignement sont peu ou pas touchés.
L'intensité moyenne a été en partie compensée par les arbres qui ont commencé à
refermer leur plaie, mais aussi par le remplacement des arbres les plus touchés.
Nécrose avec attaque parasitaire.
Plaie en cours de fermeture.
Nom
bre
d’ar
bres
Larg
eur e
n cm
des
lésio
ns
8
La valeur des arbres
et les dommages de chantier[ ]La valeur d’un jeune arbre
Il est d'usage de retenir comme barème d'indemnisation d'un
arbre jeune (jusqu'à 20 cm de diamètre de tronc) le coût
de remplacement à l'unité, actualisé et majoré des frais
d'entretien annuels.
Le coût de remplacement est évalué forfaitairement à
1,5 à 2 fois le coût initial de plantation, cette plus-value
correspondant au surcoût d'une intervention à l'unité.
À savoir :
à Lille, le tribunal d'instance
a assermenté quelques agents
pour dresser des PV
concernant en particulier
les dommages aux arbres.
Plantation
initiale
Plus value pour
un chantier à l'unitéRemplacement
1 - Ouverture fosse de plantation
(au moins 3 m3)71 € 1.5 106 €
2 - Mise en place terre végétale 81 € 1.5 120 €
3 - Fourniture d'un arbre 20/25 cm
de diamètre, motte grillagée600 € 1.5 900 €
4 - Plantation 110 € 1.5 165 €
5 - Suivi cultural 180 € 1.5 270 €
TOTAL 1 042 € 1 561€
Les arbres d'alignement, de mail, de bosquets, isolés sont
plantés en grand sujets à SQY, généralement du 20-25 cm
de circonférence, en motte grillagée.
À ceci s'ajoute, le cas échéant, la réfection de la fosse avec
maçonnage.
Prenons un cas type à Saint-Quentin-en-Yvelines, aux tarifs
en euro HT 2008.
La valeur d’un arbre adulte
Les racines sont couramment arrachées et/ou écrasées
lors des travaux.
Les ramures sont souvent victimes des coups portés par
les bras des pelles mécaniques ou des flèches des grues.
Elles sont l'objet d'amputations consécutives aux accidents
lorsqu'elles ne sont pas préventives. La plupart du temps,
ces amputations sont irréversibles.
0-20 20-30 30-50 50-70 > 70Âge (an)
Âge (an)0-20 20-30 30-50 50-70
◗ Les jeunes adultes qui valent aujourd'hui 1 000 à 2 000 €
doubleront leur valeur dans 20 ans.
◗ Beaucoup de jeunes adultes sont malheureusement
abattus et remplacés après 30 ans.
◗ L'arbre patrimonial qui embellit la ville est l'ancien,
évalué entre 3 000 et 10 000 €.
◗ Les arbres anciens et vétérans placés très en vue
atteignent - ou atteindront à terme - 10 000 à 15 000 €.
Vale
ur e
n eu
ro
Arbres d’aligement
Arbres d’aligement et parcs
◗ l'assainissement, les déblais de sous-sol assèchent le sol
en surface, au moment même où l'arbre connaît une
amputation racinaire.
Dans les 5 à 10 ans qui suivent, l'arbre lutte pour survivre,
“ça passe ou ça casse” : la rupture d'alimentation entraîne
le dépérissement “en tête” de la ramure, parfois irréversible.
Au-delà, les blessures ouvrent la voie à des champignons
qui font insidieusement pourrir le bois des racines
d'ancrage. Le foyer d'infection se développe généralement
à partir de la zone amputée et peut remonter depuis
l'appareil racinaire jusqu'au tronc.
L'ouragan de décembre 1999 a révélé, de manière specta-
culaire, la véritable histoire du paysage racinaire d'arbres
qui avait subi, parfois bien des années avant, des ampu-
tations sévères.
9
Le chantier
Les principaux chantiers pouvant toucher les arbres,
à Saint-Quentin-en-Yvelines, au quotidien sont :
◗ les fouilles de tranchées de réseau par des concessionnaires,
◗ la requalification d'un trottoir ou d'une piste cyclable
défoncée par les racines,
◗ l'installation ou la requalification d'un abribus,
◗ la création d'allées,
◗ l'aménagement de voies nouvelles, de pistes cyclables,
◗ les aménagements paysagers.
Le chantier impacte les arbres de plusieurs façons,
malheureusement simultanées :
◗ les blessures sur le tronc,
◗ l'amputation des racines,
◗ la compaction du sol par passage des engins, et/ou
stockage de matériau, y compris de la terre végétale,
provoque l'asphyxie sournoise des racines dans l'aire de
passage et de stationnement des engins : grues, bulldozers,
camions, véhicules.
En coupant les racines de cet arbre, des tranchées d'alimentation électrique l'ont
privé de ses capacités d'absorber l'eau.
Branches arrachées par un engin de chantier. Même en réalisant une coupe
propre de la partie blessée, c'est un foyer d'infection parasitaire.
10
Respecter les arbres en place :
comment faire ?[ ]Faire valoir les arbres
en place
Prendre en compte les prescriptions
de préservation lors de l'instruction
des permis de construire
Au même titre que la trame écologique, les plantations
structurantes méritent d'être protégées.
Elle relie une trame naturelle (forêts, ruisseaux et vallons
affirmés) et une trame anthropique (parcs publics, jardins
privés, étangs, fossés, talus de voirie).
Cette protection peut concerner les plantations récentes
que l'urbaniste considère menacées, mais aussi les arbres
situés dans les secteurs à urbaniser, issus d'implantation
spontanée dans les friches urbaines.
◗ Inventorier et classer au plan local d'urbanisme une trame
verte et bleue à l'échelle de l'agglomération.
◗ Inventorier les unités remarquables et les classer en EBC
(espaces boisés classés).
Tirer parti d’arbres en
place lors des chantiers de
construction
Intégrer des arbres en place dès
l'esquisse du projet
Si une esquisse d'aménagement a déjà été produite en
AMO (assistance à maîtrise d'ouvrage), le spécialiste de
l'arbre arrive souvent déjà trop tard pour sauver les arbres
qui le mériteraient.
Avant aménagement, inventorier les arbres présents per-
met d'évaluer leur valeur d'avenir dans le projet. Les arbres
peuvent par exemple être classés de valeur faible (< 200 €, coût
de replantation d'une tige après travaux), moyenne (500
à 2 000 €), forte (2 000 à 10 0000 €), très forte (15 000
à 30 000 €).
◗ Inventorier les arbres et massifs d'intérêt environnemental
(refuge, corridor).
◗ Positionner les arbres d'avenir, même sommairement,
à l'amont de toute intervention.
◗ Si la valeur des arbres en place le justifie, exiger la
présence d'un spécialiste de l'arbre et sa mobilisation
dès les premières esquisses.
L'un des chantiers traumatisants est le
changement des conduites d'eau côté voie.
Les tranchées font parfois le tour
des arbres, sans égard pour les racines.
Une réunion de chantier préalable
à la fouille permettrait de trouver
des modalités moins traumatisantes
pour les arbres
Limiter les dommages
aux arbres à conserver lors
des interventions
Faire respecter à chaque DICT,
les recommandations pour limiter
l'impact sur les arbres et leurs
racines
Les racines d'un arbre, c'est comme une conduite de gaz.
Toute entreprise devant intervenir “à proximité” d'une ligne
EDF, d'un réseau de gaz, est tenue de déposer une DICT
(Déclaration d'intention de commencement de travaux)
auprès du gestionnaire de réseau concerné. Une agglomé-
ration peut imposer une DICT obligatoire pour toute inter-
vention à moins de 5 m d'un arbre.
Il est alors souvent nécessaire qu'un agent spécialiste se
déplace pour évaluer le meilleur compromis technique au
cas par cas.
Dans certains cas, le maintien des arbres est incompatible
avec le réseau ou la voirie. Il est alors préférable de prévoir
d'abattre des sujets d'importance modérée.
Quand cela est possible, on peut choisir aussi de préserver
par exemple un, deux, trois arbres-portes, situés en tête de
l'alignement.
◗ Diffuser le document des recommandations par écrit, en
particulier avec les DICT, et renvoyer sur un site où ils sont
disponibles. Ce document figure en annexe n° 1 du
présent cahier et peut être intégré dans les DCE.
◗ Adapter les recommandations à la grandeur des arbres.
◗ Rappeler systématiquement en réunion de chantier, et
dans le PV de réunion, les règles de simple respect à proxi-
mité des arbres : distances de retrait, limitation des déblais,
remblais, tassements, etc.
◗ Déplacer le réseau.
◗ Modifier le sens de la tranchée d'accès. Préférer des tran-
chées disposées en étoile plutôt qu'une saignée droite
passant au collet.
◗ Limiter la profondeur de décaissement à 10-15 cm pour
l'aménagement d'un passage piéton-vélo.
◗ Lors d'ouvertures de tranchées et dans le cas où l'on
rencontre des racines d'un diamètre égal ou supérieur à
6 cm, passer le réseau si possible sous la racine.
◗ Gainer les fils proches des branches.
◗ Tailler préventivement et dans les règles de l'art des
branches gênantes pour l'intervention.
◗ Exiger une coupe propre des racines gênantes.
11
Mettre en œuvre un barème
d'indemnisation des dommages
aux arbres lors d'un chantier
En l'absence de règlement de voirie, la direction de l’environ-
nement et des espaces verts de la C.A. peut sensibiliser les
acteurs clefs à différents stades d'un projet.
◗ Transmettre les recommandations au concepteur dès
les études préliminaires (annexes n° 1 et 2).
◗ Arguer aux intervenants et aux concessionnaires que la
protection des arbres relève de la protection d'un bien
public.
◗ Valider, en conseil communautaire, une règle d'indem-
nisation : barème, règles d'usage dans les principaux cas
de figure d'opérations urbaines.
Le barème d'indemnisation des villes de France pour les
arbres supérieurs à 20 cm de diamètre figure en annexe
n° 2 au présent cahier des charges et devient le document
contractuel de la Communauté d'agglomération et des
signataires de la charte, pour toutes démarches d'indem-
nisation de dommages causés aux arbres.
◗ Préciser au DCE des intervenants que toute atteinte sérieuse
à l'arbre fera l'objet de l'application du barème d'indemnité.
◗ Intégrer les arbres aux états des lieux avant et après travaux.
◗ En cas de dommages, négocier des mesures compensa-
toires “structurelles”, plutôt que la replantation de
quelques grands sujets coûteux qui ne remplaceront
jamais les arbres anciens endommagés.
Anticiper et poser des protections
physiques sur le chantier
◗ Intégrer toutes les prescriptions de protection de l'arbre
dès le marché d'appel d'offres.
Le document des prescriptions figure en annexe n°1
du présent cahier et peut être intégré dans les DCE.
◗ Définir clairement les circulations et les aires de stockage :
chemins de roulement, itinéraires des engins et des
véhicules, zones de stockage et de stationnement, dans
le plus grand respect des “zones de protection”.
◗ Si nécessaire, supprimer préventivement quelques arbres
ou haies pour ouvrir des passages, des aires de dépôt.
◗ Clôturer l'aire racinaire autour des grands arbres à préserver,
pour la protéger de toute intervention durant toute la
durée des travaux (généralement six mois à deux ans).
◗ Préciser qui pose les clôtures et gaines de protection,
et le type de clôture.
Une barrière de clôture de l'aire racinaire
évite que celle-ci serve d'aire de dépôt, de
stockage de terre, de parking et de passage
d'engins.
Une protection physique des troncs s'impose
souvent pour affirmer l'intention de
respecter les arbres. Si elle est vraiment
utile, cela signifie souvent que le chantier
est d'emblée trop proche de l'arbre.
12
Annexe 1
cahier technique N°1[ ]Recommandations pour la mise en œuvre de travaux
à proximité des plantations
Type de travauxNature des
perturbations causées
Mesures curatives
ou préventives envisageables
Accrocher des lignes,
des câbles ou amarrer
des échafaudages
Blessures de l'écorce et
des tissus, casse de branches
◗ Interdit.
A titre exceptionnel et après autorisation spéciale de la DEEV, l'accrochage d'une
ligne peut être autorisée en insérant une protection entre l'écorce et la ligne.
Planter des clous ou des broches,
installer des panneaux d'indica-
tion ou des affiches
Blessures de l'écorce et
des tissus conducteurs◗ Interdit.
Réaliser un feu à proximité
des arbres
Risques de brûlures
et d'échaudures◗ Interdit dans les périmètres définis par l'aplomb de l'extrémité des branches.
Projection de poussières,
particules de béton,
limons, etc.
Asphyxie du feuillage ◗ Éloignement des zones de mise en œuvre des matériaux (bétonneuse, etc.).
◗ Lavage des feuilles à l'eau en fin de chantier et une fois par semaine en
période de végétation.
Rehaussement du niveau
du sol par remblaiement
Enterrement du collet,
asphyxie du système
racinaire
◗Fortement déconseillé.
◗En cas de nécessité absolue, le procédé devra être validé au préalable par le
gestionnaire des arbres.
◗Réalisation de grilles suspendues assurant la continuité des niveaux de sol jusqu'au
pied des arbres.
◗Pour une épaisseur inférieure à 30 cm : remblaiement sur la surface de l'assiette
racinaire par des matériaux ne modifiant pas les échanges d'air et d'eau entre
l'atmosphère et le sol (galets, graviers posés sur un géotextile).
◗Pour une épaisseur supérieure à 30 cm : remblaiement sur la surface de l'assiette
racinaire par un substrat riche et léger pour garantir une bonne porosité permet-
tant la création de nouvelles racines superficielles. Obligation de prévoir un
système d'aération de cette couche.
Décaissement du sol
Fragilisation du collet,
blessure du système racinaire,
limitation de son aire de déve-
loppement pouvant entraîner
des problèmes d'ancrage
◗ Les décaissements de plus de 10 cm sont interdits sur la surface de l'assiette
racinaire.
◗ Tout mouvement de terrain à proximité directe sera soumis à l'agrément
du gestionnaire.
Creusement du sol
(excavation et tranchée)
Blessure du système
racinaire et assèchement
pouvant conduire à la mort
irrémédiable d'une partie
des racines
◗Éloignement des excavations hors de l'assiette racinaire.
◗Remblaiement avec des matériaux non compactés, de même nature que ceux
trouvés et accessibles aux racines.
◗Si des racines sont rencontrées pendant des travaux de fouilles, il est interdit de
les couper ou de les abîmer. L'intervenant doit contacter le gestionnaire qui fera
intervenir des personnes spécialisées.
◗ Le comblement sera effectué par des matériaux adéquats, après que les plaies
des racines ont été parées d'un produit cicatrisant fongicide.
◗Si les tranchées restent ouvertes pendant une durée supérieure à 24 h, en période
de végétation, l'intervenant doit prévoir le recouvrement des racines par une bio-
membrane ou une géomembrane contenant un substrat tourbeux humide.
◗ Pour une intervention d'une durée supérieure à une semaine, le dispositif décrit
ci-dessus doit prévoir le maintien d'une humidité constante.
◗ En dehors de la période de végétation, une protection doit être mise en place dès
lors que la tranchée reste ouverte plus de 15 jours.
13
Type de travauxNature des
perturbations causées
Mesures curatives
ou préventives envisageables
Passage et stationnement
d'engins de chantier,
installation de cabanes
de chantier
Casse et arrachage
de branches
(risque de pourriture)
Blessures du tronc (écorce
et tissus conducteurs)
Tassement du sol superficiel
et parfois de la partie
profonde conduisant à une
détérioration des racines
◗ Interdiction d'installer des cabanes de chantier dans le périmètre défini par l'aplomb
de l'extrémité des branches des arbres.
◗S'il s'avère absolument nécessaire d'intervenir sur la partie aérienne de certains
arbres pour en limiter l'emprise, l'intervenant doit prévenir le gestionnaire avant
le démarrage du chantier.
◗ Les opérations de taille doivent obligatoirement être réalisées par une entreprise
spécialisée et agréée par le gestionnaire et ne peuvent en aucun cas aller à l'en-
contre des règles de l'art et du respect de la biologie des arbres. Les frais sont à la
charge de l'intervenant.
◗Définition de zones de circulation passant hors de l'assiette racinaire.
◗En cas d'impossibilité de protéger l'ensemble de la zone de l'assiette racinaire :
pose de graviers et plaques d'acier ou autre permettant de répartir la charge.
Interdiction de s'approcher à moins de 2 m de la partie extérieure du tronc.
◗ Protection des abords de l'arbre variable selon la durée et la nature du chantier.
◗ Chantier de courte durée (moins de 2 semaines) et de faible ampleur : une pro-
tection simple peut suffire. Le tronc sera entouré d'une ceinture élastique consti-
tuée par des pneus ou des tuyaux souples de type drain agricole. Autour de cette
ceinture, des planches d'une hauteur minimum de 2 m seront assemblées les
unes aux autres. Ces planches ne devront en aucun cas être en contact direct avec
le tronc (risque de frottement). L'utilisation d'un entourage continu du tronc sur
une hauteur de 2 m réalisé avec un tuyau souple peut être autorisée.
◗ Chantier de longue durée ou de grande ampleur : la protection sera consti-
tuée d'une enceinte de 4 m2 formée d'une palissade de 2 m de hauteur (en
bois ou en grillage). Il est interdit de déposer des matériaux ou des déchets
à l'intérieur du périmètre.
Entreposage de matériels
et de matériaux
Tassement du sol, blessures
des racines, empoisonnement
du sol et des arbres
◗ Interdiction d’entreposer des matériaux hors de l'assiette racinaire et de stocker
ou de déposer temporairement des matériaux (terre, gravats, ciment, béton),
outils, engins, etc. au pied des arbres et dans un rayon minimum corres-
pondant à l'assiette racinaire.
◗ Éloignement des zones d'entreposage des matériaux hors de l'assiette racinaire.
Confection d'un nouveau
revêtement
Tassement du sol, blessures
des racines, intoxication
◗ Recours à des solutions techniques permettant d'éviter le tassement
(trottoir suspendu, utilisation de mélange terre/pierres au niveau de la
fosse de plantation, etc.).
Pose d'un revêtement de sol
imperméable
Asphyxie du système racinaire
(limitation des échanges en
eau et en air avec l'atmos-
phère)
◗ Choix de matériaux poreux.
Épandage d'herbicides Intoxication des arbres ◗Pratique raisonnée des traitements phytosanitaires.
Épandage de sels
de déneigementIntoxication des arbres
◗ Recours à des produits de substitution.
◗ Diminution des quantités épandues par amélioration de l'efficacité
des engins, des pratiques et des produits.
◗ Protection temporaire des pieds d'arbres en période de salage.
Déversement d'hydrocarbures
et autres produitsIntoxication des arbres
◗Éloignement des zones d'entreposage des matériaux et des cuves hors
de l'assiette racinaire.
◗ Installation de bacs de récupération des eaux d'infiltration et de ruissellement.
14
Annexe 2
cahier technique N°1[ ]Estimation de la valeur
des arbres > 20cm de diamètre
(méthode des grandes villes de
France)
I - Évaluation de la valeur d’aménité
des arbres
La valeur d'aménité ou d'agrément de l'arbre est obtenue
en multipliant entre eux les quatre indices suivants :
A. Indice selon les espèces et variétés.
B. Indice selon la taille.
C. Indice selon l'état sanitaire.
D. Indice selon la situation, la valeur esthétique.
Dans le cas d'un arbre déjà mort, la valeur d'aménité sera
considérée comme nulle.
A. Indice selon les espèces et variétés
L'indice selon les espèces et variétés correspond au prix
moyen de vente au détail TTC en vigueur, l'année du pré-
judice, appliqué pour les professionnels pour un arbre dans
la force 10/12 (feuillu) et 150/175 (conifère), référence faite
aux catalogues des pépinières de la région Île-de-France.
La valeur de l'indice à prendre en considération est 1/10 e
du prix de référence à l'unité.
Il permet de prendre en compte la rareté de l'essence, sa
complexité de culture et de soins, son adaptation à la région.
B. Indice selon la taille
L'indice, établi en fonction de la circonférence du tronc
mesurée à 1 m du sol, exprime l'augmentation de la valeur
en fonction de l'âge de l'arbre (cf. Tableau. 1).
Circonférence
(en cm)Indice
10 à 14 0,5
15 à 22 0,8
23 à 30 1
31 à 40 1,4
41 à 50 2
51 à 60 2,8
61 à 70 3,8
71 à 80 5
81 à 90 6,4
91 à 100 8
101 à 110 9,5
111 à 120 11
121 à 130 12,5
131 à 140 14
141 à 150 15
151 à 160 16
161 à 170 17
171 à 180 18
181 à 190 19
Circonférence
(en cm)Indice
191 à 200 20
201 à 220 21
221 à 240 22
241 à 260 23
261 à 280 24
281 à 300 25
301 à 320 26
321 à 340 27
341 à 360 28
361 à 380 29
381 à 400 30
401 à 420 31
421 à 440 32
441 à 460 33
461 à 480 34
481 à 500 35
501 à 600 40
601 à 700 45
Tableau. 1 - Indice selon la circonférence
15
C. Indice selon l'état sanitaire
L'état sanitaire pris en considération est celui de l'arbre
avant préjudice.
Il est estimé en fonction de l'état général du houppier
(plaies, tronc abîmé, présence de parasites) et du stade de
développement (jeune, adulte, vétéran, ancien).
La vigueur de la végétation est estimée par rapport à la
vigueur de la végétation propre à l'espèce, de même qu'en
fonction du développement du sujet par rapport aux
contraintes de l'environnement.
La valeur de l'indice peut varier de 2 à 8.
Note 8 : très bon état, arbre sain et vigoureux.
Note 6 : légèrement altéré, arbre sain, vigueur moyenne,
blessures et altérations mineures en cours de cicatrisation.
Note 4 : altéré, arbre de faible vigueur, blessures non cica-
trisées.
Note 2 : dépérissant, arbre à très faible développement,
blessures et/ou parasites ne permettant pas de garantir sa
survie, bois mort important.
D. Indice selon la situation, la valeur esthétique
La valeur de l'indice pourra varier de 3 à 8 et correspond
à la somme des trois critères décrits ci-dessous :
◗ La valeur esthétique de l'arbre sera estimée en fonction
de son port, de l'ampleur de sa couronne, de l'intérêt de
son tronc, de sa ramure...
Note 4 : alignement ou arbre isolé remarquable dont
l'essence, le développement, la forme ont un fort impact
sur le paysage urbain (ex : centre-ville, parcs et jardins).
Note 3 : alignement ou arbre isolé dont la présence com-
pose ou met en valeur un espace ou un site (ex : avenues,
boulevards, rues, entrées d'agglomération).
Note 2 : impact paysager significatif, structuration du pay-
sage et du réseau routier (ex : zone de boisement sur
talus routier).
Note 1 : impact peu significatif (plantations de faible enver-
gure, baliveaux en boisement).
◗ L'homogénéité de la plantation
Note 1 : alignement hétérogène (plus de 80 % des arbres
sont présents).
Note 2 : alignement homogène (moins de 80 % des arbres
sont présents).
◗ L'intérêt patrimonial
Note 2 : arbres protégés par des lois ou des règlements
(arbre ou site classés).
Note 1 : pas de protection spécifique.
Soit un platane, beau sujet en alignement, sain, présen-
tant une bonne vigueur de végétation et de circonfé-
rence 120 cm (équivalent diamètre : 38 cm). Sa valeur
d'aménité pour l'année 2010 sera estimée comme suit :
A. Indice selon les espèces et variétés :
Tarif fournisseur : 35 € x 1/10e = 3,5
B. Indice selon la taille (circonférence) :
120 cm, soit indice 11
C. Indice selon l'état sanitaire :
Très bon état, soit 8
D. Indice selon la situation, la valeur esthétique :
4 + 2 + 1 = 7
Valeur d'aménité = 3,5 x 11 x 8 x 7 = 2 156 € TTC.
Hors réalisation des travaux d'abattage, d'essouchage,
de maçonnerie éventuelle, de fourniture de l'arbre,
de plantation, d'apport de terre et suivi cultural,
pouvant multiplier par 3 le coût de remplacement
(soit 6 468 € HT).
Exemple
II - Estimation des indemnités en cas
de dommage causés aux arbres
Les dégâts causés à un arbre seront estimés par rapport à
la valeur d'aménité de cet arbre. Le montant de l'indem-
nisation sera fonction de l'importance de la lésion et sera
calculé en suivant le barème figurant au présent chapitre
(cf. point D).
Dans l'éventualité où les dégâts entraîneraient la perte de
l'arbre, le montant de l'indemnisation correspondra à la
somme du montant de la valeur d'aménité de l'arbre et
du coût de son remplacement, y compris les travaux
d'abattage et d'essouchage.
A. Blessures au tronc, écorce arrachée ou décollée
Les blessures en largeur ne cicatrisent que très lentement,
ou même pas du tout. Elles sont souvent le siège de foyers
d'infections et diminuent la force de résistance de l'arbre,
sa vie et sa valeur.
Dans le cas de blessure, il sera établi un pourcentage de la
lésion par rapport à la circonférence du tronc à la hauteur
16
Annexe 2
cahier technique N°1[ ]de ladite blessure. Il ne sera pas tenu compte de la longueur
de la lésion, celle-ci n'influant ni sur la cicatrisation ni sur la
végétation future du végétal.
Dans l'éventualité où les tissus conducteurs de sève sont
détruits à plus de 50 %, l'arbre sera considéré comme perdu.
B. Branches coupées, cassées, arrachées ou brûlées
Pour évaluer l'étendue des dommages causés à la cou-
ronne d'un arbre, une proportion sera établie comme décrit
précédemment, en tenant compte de son volume avant
la mutilation.
L'arbre est considéré comme perdu :
◗ si la moitié des branches est coupée, cassée, supprimée
ou brûlée dans leur partie inférieure ;
◗ si les dégâts occasionnés déprécient entièrement l'arbre :
la moitié des branches est coupée sur le haut du houppier,
essence ne repoussant pas sur le vieux bois (les conifères par
exemple), arbre présentant un port particulier (rideau
par exemple).
C. Arbres ébranlés, racines coupées
1. Arbres ébranlés
Un arbre ébranlé par un choc peut engendrer des dégâts
au niveau du système racinaire, difficilement estimables,
pouvant entraîner sa perte. On pourra compter la valeur
entière de l'arbre.
2. Racines coupées
L'évaluation des dommages est calculée comme décrit pré-
cédemment en tenant compte de la proportion des racines
coupées ou cassées par rapport à l'ensemble du système
racinaire dans un rayon de 1 m autour du collet.
% lésionIndemnité en % de
la valeur d'aménité
12 12
13 13
14 14
15 15
16 16
17 17
18 18
19 19
20 20
21 21
22 22
23 23
24 24
25 25
26 27
27 29
28 31
29 33
30 35
31 38
32 41
33 44
34 47
35 50
36 53
37 56
38 59
39 62
40 65
41 68
42 71
43 74
44 77
45 80
46 83
47 86
48 89
49 92
50 95
51 et plus
100 + coût
de remplacement,
d’abattage et d’essouchage
Tableau. 5 - Barème d'indemnisation en cas de dommages causés aux arbres
% lésionIndemnité en % de
la valeur d'aménité
1 1
2 2
3 3
4 4
5 5
6 6
7 7
8 8
9 9
10 10
11 11
17
III - Coût de remplacement d’un arbre
Dans l'évaluation du coût d'indemnisation réclamé pour
tout préjudice créé au patrimoine arboré, la valeur d'amé-
nité de l'arbre peut être augmentée, suivant les cas, du
coût des prestations annexes telles que définies ci-après :
◗ travaux d'abattage et d'essouchage, de maçonnerie,
◗ fourniture d'arbre, travaux de replantation,
◗ suivi cultural
A. Coût des travaux d'abattage et d'essouchage
Le coût des travaux d'abattage et d'essouchage d'un arbre
est fonction de sa hauteur et de sa circonférence mesurée
à 1 m du sol.
Ce coût, comprenant l'abattage, le démontage et l'essou-
chage à la carotteuse mécanique, est établi en référence au
prix des marchés d'élagage et d'abattage de la Communauté
d'agglomération.
B. Prix de fourniture d'arbre
Le prix de fourniture d'un arbre correspond au prix de vente
au détail TTC arrondi - appliqué pour les professionnels par
les pépinières de la région pour un arbre dans la force 20/25
(feuillu) et 250/300 (conifère), référence étant faite au cata-
logue desdites pépinières en vigueur l'année du préjudice.
C. Coût des travaux de replantation
Le coût des travaux de replantation d'un arbre comprend :
◗ l'ouverture d'une fosse de plantation de 3 à 6 m3
exécutée par engin mécanique selon la force des arbres
à remplacer,
◗ la fourniture et la mise en œuvre de 3 à 6 m3 de terre
végétale,
◗ l'amenée à pied d'œuvre et la préparation des arbres,
y compris la mise en jauge ou le paillage éventuel,
◗ l'ouverture du trou de plantation et la plantation propre-
ment dite, y compris la fourniture et la mise en place
de l'amendement, d'un drain agricole, des tuteurs et
nattes de jonc,
◗ la façon de cuvette et le plombage, à raison de 150 l d'eau
par arbre,
◗ la fourniture et la mise en œuvre d'écorce d’un paillage
des cuvettes,
◗ le suivi cultural pendant 1 an (arrosage, désherbage,
vérification des tuteurs, colliers et nattes).
D. Suivi cultural
La plantation est suivie d'une période d'entretien
obligatoire d'un an minimum, comprenant l'arrosage,
le désherbage manuel au pied des arbres, la vérification et
le remplacement des tuteurs, liens d'attaches, nattes
de protection.
Au cours de cette période, il sera effectué un constat
de plantation, un constat de conformité des essences
(au printemps), un constat de reprise des végétaux
(à l'automne) avec replantation si arbres morts. Ces
procédures donneront lieu à un procès verbal signé par
l'entreprise et le représentant de la C.A.
Ces coûts sont établis en référence aux prix des marchés
d'entretien des espaces verts de la Communauté
d'agglomération.
Les prix seront révisés selon la formule suivante (circulaire
du 29 février 2008 relative à la création des index
espaces verts) :
Index EV 4 : travaux d'entretien des espaces verts
0,75 (NAT x CS1 / NATo x CS1o) + 0,15 Im / Imo + 0,10 Es / ESo
NAT : Indice général des salaires BTP (FFB)
CS1 : Coefficients des charges travaux publics (FNTP)
Im : Indice matériel (FNTP)
Es : Supercarburant sans plomb (INSEE)
si l'on reprend la valeur d'aménité calculée dans
l'exemple précédent, on imagine que lors d'un
chantier, l'arbre est blessé sur le tronc à 50 cm du sol ;
la largeur de la plaie est de 50 centimètres.
Valeur d'aménité :
2 156 €
Importance des blessures :
50/120 = 42 %
Valeur de l'indemnité :
71 % de la valeur d'aménité soit 1 532 €
Exemple