M E F P C I E D D
Kumba, 04 - 07 Mars 2015
Rapport préparé par
Patricia DJOFANG, Patrice KAMKUIMO & Moise KONO
ATELIER DE PLANIFICATION DES ACTIONS DE LA PLATEFORME
POUR L’ANNÉE 2015 ET DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS
SUR LA PROBLÉMATIQUE DE L’EXPLOITATION MINIÈRE ET
DROITS DES COMMUNAUTÉS
M E F P C I E D D
Page | 2
SOMMAIRE
INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 4
CONTEXTE ET JUSTIFICATION ........................................................................................................... 4
OBJECTIFS ET RÉSULTATS ATTENDUS ............................................................................................ 5
MÉTHODOLOGIE..................................................................................................................................... 5
DÉROULEMENT DE L’ATELIER ........................................................................................................... 6
PREMIÈRE JOURNÉE .............................................................................................................................. 6
I. Session 1. Restitution des travaux des commissions et présentation des actions 2015 des projets des
membres devant impliquer la plateforme ................................................................................................... 6
I.1 Résultats des travaux de la commission sur les problèmes de la dynamique interne ........................ 6
I.2 Résultats de la commission sur la stratégie et plan spécifique de plaidoyer (CFP-FERN) ............... 6
I.3 Actions 2015 avec la plateforme dans le cadre du projet « VPA Implementation- Championing
Forest people’s Rights & Participation » ................................................................................................ 7
I.4 Actions 2015 avec la plateforme dans le cadre du projet EPI-FLEGT .............................................. 7
I.5 Actions 2015 avec la plateforme dans le cadre des projets d’observatoire national des conversions
des forêts et d’analyse des défis de l’APV- CED .................................................................................... 7
I.6 Discussions, échanges et capitalisation des actions pour la planification 2015 ................................. 7
II. Session 2. Réflexion sur les problématiques de l’heure en relation avec l’APV-FLEGT et la
gouvernance forestière ................................................................................................................................ 8
II.1 Restitution des travaux de la 3ème réunion du groupe de travail technique du CCS No 6
(conversion des forêts, résultats de l’AIS, suivi des impacts de l’APV…). ............................................ 8
II.2 Nouveaux développements dans la redistribution des revenus fiscaux forestiers ....................... 9
II.3 Restitution du travail de collecte des données des représentants PA suite aux recommandations
du CNS .................................................................................................................................................... 9
III. Session 3. Élaboration du Plan d’action annuel 2015 .................................................................... 10
DEUXIÈME JOURNÉE ........................................................................................................................... 18
IV. Construction des positions de la plateforme pour les évènements et/ou actions imminentes de
gouvernance ........................................................................................................................................... 18
IV.1. Revue et validation en plénière de la correspondance adressée au Ministre de la Planification
et du Territoire ................................................................................................................................... 18
IV.2. Identification et validation des principaux problèmes, des améliorations observées, des défis
persistants dans la gestion des ressources naturelles ......................................................................... 18
V. Session 4. Point sur la communication et visibilité ............................................................................. 19
M E F P C I E D D
Page | 3
TROISIÈME JOURNÉE .......................................................................................................................... 19
Module 1 : La mine et ses impacts............................................................................................................ 20
Module 2 : Exploitation minière au Cameroun ......................................................................................... 23
Présentation du film de 19 minutes : Gabon Niger - Les OUBLIÉS de la contamination RADIOACTIVE
AREVA ..................................................................................................................................................... 25
Module 3 : Les droits de communautés dans les projets miniers ............................................................. 25
QUATRIÈME JOURNÉE ........................................................................................................................ 30
Module 4 : Les initiatives de bonne gouvernance .................................................................................... 30
Module 5 : La Nouvelle Norme ITIE ....................................................................................................... 32
Module 6 : Rôle des OSC dans la gouvernance minière .......................................................................... 33
CONCLUSION : Implication des membres de la Plateforme Forêt dans l’amélioration de la
gouvernance minière ................................................................................................................................. 35
ANNEXES ................................................................................................................................................ 36
ANNEXE 1 : LISTE DE PRÉSENCE .................................................................................................. 36
M E F P C I E D D
INTRODUCTION
Le Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) a organisé du 04 au 07 mars 2015 à l’Hôtel
VIANELLO, l’atelier de «planification des actions de la plateforme pour l’année 2015 et renforcement
des capacités sur la problématique de l’exploitation minière et droits des communautés ». L’atelier a été
organisé dans le cadre du projet « Congo Basin VPA Implementation – Championing Forest Peoples’
Rights and Participation » qui est financé par l’Union européenne (UE) et UKaid, et est mis en œuvre par
le Centre de Développement International et de Formation (CIDT- acronyme anglais) de l'Université de
Wolverhampton, FERN, Forest Peoples Programme (FPP), Centre pour l’Information Environnementale
et le Développement Durable (CIEDD) et Maison de l’Enfant et de la Femme Pygmées (MEFP) en
République centrafricaine (RCA), CED et Forêts et Développement Rural (FODER) au Cameroun.
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
En 2014, la plateforme Forêt et Communauté (CFP) s’est engagée dans un processus de dynamisation.
Sur le plan interne, il s’est agi d’améliorer son fonctionnement et ses interventions en matière de
promotion des droits des communautés locales et autochtones. À ce titre, De nombreux travaux ont été
amorcés. On peut citer entre autres l’élaboration d’un plan quinquennal d’action stratégique, l’élaboration
du plan d’action annuel 2014 et la mise en œuvre d’activités y relatives, l’élaboration d’un draft de charte,
l’élaboration d’un draft de stratégie de plaidoyer, etc. Sur le plan externe, la plateforme a amélioré sa
visibilité – et ce en affinant son mécanisme de représentativité, en adoptant une nouvelle dénomination et
logo, la réflexion sur une stratégie de communication qui permet de mieux valoir ses positions et
proposition... La finalité recherchée à travers toutes ces dynamiques est sans ambages une meilleure
protection des droits des communautés forestières dans les processus de gestion durable des ressources
naturelles. En décembre 2014, l’évaluation des actions de la plateforme pour 2014 et l’identification
préliminaire d’actions prioritaires pour 2015 ont été amorcées. Cet exercice de capitalisation des acquis,
d’identification des défis à relever pour l’année 2015 et de planification opérationnelle devant être
parachevé, la nécessité pour les membres de CFP de pouvoir se réunir à cette fin est donc indéniable. Le
présent atelier trimestriel est organisé par la Coordination de la plateforme avec l’appui financier de CIDT
dans le cadre du projet EU CFPR « Congo Basin VPA Implementation – Championing Forest Peoples’
Rights and Participation ». En outre, suite à la mobilisation des ressources additionnelles pour la conduite
de l’action de mise à niveau des membres de la plateforme sur la gouvernance minière, une séance de
renforcement des capacités des membres de la plateforme sera faite à la suite de la planification, et ce
grâce à l’appui financier de Natural Ressource Governance Institute (NRGI) et de Misereor et l’appui
technique du CED et CEFAID.
M E F P C I E D D
Page | 5
OBJECTIFS ET RÉSULTATS ATTENDUS
De manière générale l’atelier visait à contribuer à la mise œuvre effective du plan d’action quinquennale
stratégique de la plateforme. Mais de manière spécifique, il était question de:
finaliser l’identification des actions prioritaires et élaborer le plan d’action opérationnel pour l’année
2015;
discuter sur les positions à construire ainsi que les stratégies à adopter pour influencer au mieux des
droits des communautés dans les discussions de l’heure sur la gouvernance;
renforcer les capacités des membres de CFP sur la problématique de l’exploitation minière en rapport
avec les droits des communautés.
Les résultats attendus de l’atelier étaient les suivants :
les résultats des travaux en cours des commissions sont présentés, capitalisés et validés le cas échéant.
les activités devant impliquer la plateforme en 2015 dans le cadre des projets portés par les
organisations membres sont présentés et capitalisés pour le plan d’action annuel ;
les problématiques de l’heure en relation avec l’APV-FLEGT et la gouvernance forestière (conversion,
résultats de l’AIS, implication des PA dans les instances locales de gestion des revenus, nouvelles
orientations dans la redistribution des revenus, OI officiel) sont présentés, discutés et les défis
inhérents ou actions à entreprendre sont identifiées ;
l’identification des actions prioritaires à réaliser pour l’année 2015 est parachevé et le plan d’action
opérationnel 2015 est élaboré ;
les points restants du draft de la charte (aspects en attente de consensus et autres points restants) sont
revus et validés ;
les positions de la plateforme pour les événements de gouvernance imminents (semaine FLEGT 2015
et révision du plan d’action FLEGT, semaine sur la gestion des ressources naturelles…) sont
construites ;
les outils de visibilité et de communication développés sont présentés (calendrier, BLOG…) et
enrichis ;
les capacités des membres de la plateforme sur la problématique de l’exploitation minière et des droits.
MÉTHODOLOGIE
L’atelier était un moment de production d’idées, de réflexion, de planification et de mise à niveau sur la
problématique minière. Le mode de prise de décision était le consensus. Les travaux se sont déroulés
suivant une méthodologie comportant des exposés/présentations et des sessions d’échange en
plénière pour en ressortir les actions prioritaires pour cette année. L’atelier a regroupé une quarantaine de
M E F P C I E D D
Page | 6
représentants des organisations de la société civile membres de la Plateforme y compris les représentants
des communautés locales et autochtones (voir liste de présence en annexe).
DÉROULEMENT DE L’ATELIER
Sur la base du programme prédéfini, les travaux de l’atelier se sont déroulés pendant quatre
jours. Le déroulement journalier de l’atelier est décrit dans lignes qui suivent.
PREMIÈRE JOURNÉE
Le 04 mars dès 10h 00mn, l’atelier a effectivement débuté avec l’arrivée et enregistrement
des participants. La modération du premier jour a été assurée par le binôme Harrisson NNOKO
(AJESH) et Serge DJOMO (CIEFE).
Le mot de bienvenue de M. Moïse KONO a été suivi de la prière introductive de Mme. Elisabeth
GELAS qui a invité l’assistance a observé une minute de silence pour le repos de l’âme du
collègue Stanley EKOKO. L’un des modérateurs a ensuite animé la séance de présentation des
participants (nom, organisation, responsabilité), du rappel des objectifs et résultats attendus de
l’atelier et amendement du programme. Cette phase préliminaire a précédé la session de
restitution des travaux de commissions et présentation des actions des membres de la plateforme.
I. Session 1. Restitution des travaux des commissions et présentation des
actions 2015 des projets des membres devant impliquer la plateforme
I.1 Résultats des travaux de la commission sur les problèmes de la dynamique interne
La restitution des travaux de la commission sur les problèmes de la dynamique interne a été faite par Mme.
Elisabeth GELAS (CRADIF). Étant donné que le travail n’était pas prêt à être présenté en plénière, les
membres de la commission ont été invités à se réunir en fin de journée pour finaliser ce travail de façon à
le présenter le lendemain.
I.2 Résultats de la commission sur la stratégie et plan spécifique de plaidoyer (CFP-FERN)
La restitution des résultats de la commission sur les stratégies et plan spécifique (CFP1-FERN2) a été faite
par M. Barthélemy TCHEPNANG (CAJAD).
Il en ressort que deux actions de lobbying ont été discutées lors d’un atelier restreint avec FERN. Celles
relatives qui visaient d’une part à «changer la tutelle du cadrage institutionnelle de l’APV» et «proposer
un plan d’action des communautés et OSC représentés au CNS à cet effet n’ont pas été jugées pertinentes.
M E F P C I E D D
Page | 7
La plénière a toutefois souligné l’impératif pour CFP de rester conséquent et fidèle à sa philosophie en
matière de sécurisation des communautés locales, et suggéré la poursuite des discussions entre la
commission et le partenaire.
I.3 Actions 2015 avec la plateforme dans le cadre du projet « VPA Implementation- Championing
Forest people’s Rights & Participation »
La restitution des échanges pour identifier les axes d’actions pour 2015 a été faite par M. Moïse KONO
(CED).
Il en ressort qu’en cette année 2015, comme acquis la plateforme dispose des fonds pour les activités. Par
ailleurs, FPP à proposer des pistes pour la réforme de la loi. Par conséquent, il ne reste plus qu’à la
plateforme de choisir ses points d’actions prioritaires.
I.4 Actions 2015 avec la plateforme dans le cadre du projet EPI-FLEGT
La présentation des actions 2015 dans le cadre du projet « Évaluation Participative des Impacts de l’APV-
FLEGT» faite par M. Barthélemy TCHEPNANG a permis de constater l’implication de la plateforme
CFP. Dans le cadre dudit projet mis en œuvre par CAJAD & FODER, la plateforme CFP est concernée
par deux ateliers d’appui de la mise à jour sur l’APV au Cameroun et la validation du guide de suivi des
impacts de l’APV au Cameroun. M. Barthelemy TCHEPNANG a donc exhorté l’assistance à insérer dans
le plan d’action de la plateforme en cours de validation ces actions financées dans le cadre du projet EPI-
FLEGT.
I.5 Actions 2015 avec la plateforme dans le cadre des projets d’observatoire national des conversions
des forêts et d’analyse des défis de l’APV- CED
La présentation des actions 2015 avec la plateforme dans le cadre a été faite par M. Moise KONO.
La présentation des objectifs et résultats des projets «Observatoire des conversions des forêts» et
«Analyser les défis de mise en œuvre de l’APV-FLEGT» ont permis de constater l’implication de
plateforme lors de la collecte des données, la validation du rapport sur les risques liés aux conversions des
forêts et au cours de la réalisation vidéo sur les menaces liées aux conversions des terres forestières.
I.6 Discussions, échanges et capitalisation des actions pour la planification 2015
Les discussions et échanges en plénière au regard des opportunités qu’offrent les différents projets ont
permis de capitaliser les actions ci-après
1. Vulgariser l’outil de prise en compte des
spécificités des groupes socio-
professionnels dans la mise en œuvre des
APV.
2. Appuyer les actions de la plateforme
concernant le suivi des forêts en matière
de droits des communautés.
3. Suivre et contribuer au processus de la
réforme foncière.
M E F P C I E D D
Page | 8
4. Appuyer la participation de la plateforme
à la semaine sur 20 ans de gestion des
ressources naturelles.
5. Appuyer à la participation à la semaine
FLEGT à Bruxelles.
6. Appuyer l’Organisation d’un atelier
d’information sur l’évolution de l’APV
au Cameroun par (CAJAD-FODER).
7. Appuyer l’organisation de l’atelier de
validation du guide (projet EPI-FLEGT)
par la plateforme.
8. Appuyer techniquement les OSC de la
plateforme CFP pour la collecte des
informations relatives aux questions de
conversions des forêts.
9. Collecter et analyser les risques liés à la
conversion des forêts et présenter le
rapport aux OSC de la plateforme CFP.
10. Impliquer les OSC de la plateforme CFP
dans la réalisation d’une vidéo liée aux
questions de conversions.
11. Distribuer le document de l’AIS aux OSC
membres de CFP afin qu’elles
l’exploitent pour mieux reconstruire les
positions de la plateforme.
12. Capitaliser les besoins en information en
fonction des rapports des actions de
gouvernance forestière menées sur le
terrain par les OSC.
13. Élaborer des notes de positions sur les
questions d’indisponibilité d’information
ou sur les différentes réformes des textes
forestiers.
II. Session 2. Réflexion sur les problématiques de l’heure en relation avec
l’APV-FLEGT et la gouvernance forestière
II.1 Restitution des travaux de la 3ème réunion du groupe de travail technique du CCS No 6
(conversion des forêts, résultats de l’AIS, suivi des impacts de l’APV…).
La restitution des travaux du groupe de travail du CCS No6 a fait ressortir les points suivants : La réunion
multipartite d’analyse des résultats de l’AIS1 programmée du 20-22 janvier 2015 n’a pas été tenue du fait
de la réticence du MINFO qui a quant à lui plutôt organisé une réunion d’analyse en interne avec l’appui
de la GIZ. Le rapport de ladite réunion interne du MINFOF a été lu lors de la troisième (3ème) réunion du
groupe de travail mais le document n’a pas encore été partagé.
Des travaux de cette troisième réunion, on retient en premier point la considération qu’à l’administration
du caractère légal de l’attribution des ventes de coupe dans le cadre des récupérations (article 73 de la loi)
avec comme source énoncée du problème actuel l’inexistence des procédures y relatives pourtant les
procédures d’attribution existe bel et bien dans le cadre réglementaire. En second point, le MINFOF n’est
pas prêt à fournir les informations telles que les cartes de localisation des titres attribués (VC «spéciales»)
qui bien que rentrant dans la catégorie des informations à rendre publique semblent encore stratégiques.
1 Auditeur Indépendant du Système
M E F P C I E D D
Page | 9
La transmission des résultats d'analyse des vérificateurs par type de titre proposé par le MINFOF reste
attendue. Pour CFP, il est question d’élaborer une liste d’autres textes pour lesquels une demande formelle
requérant les informations encore jugées « stratégiques » sera adressée au MINFOF.
II.2 Nouveaux développements dans la redistribution des revenus fiscaux forestiers
La loi N°2014/026 du 23 décembre 2014 portant loi de finances de la République du Cameroun pour
l’exercice 2015 en son article 243 donne une nouvelle répartition de la redevance forestière annuelle.
Selon l’article 243 de la loi des finances N°2014/026, le redevance forestière annuelle (RFA) est assise
sur la superficie du titre d’exploitation forestière, et constituée du prix plancher et de l’offre financière.
Le produit de la RFA est reparti de la manière suivante :
État…….50%
Communes….50%
Les modalités d’application des dispositions fiscales de la loi des finances 2015 28 janvier 2015 sont
précisées dans la circulaire N°004/MINFI/DGI/LRI/L du 28 janvier 2015; des dispositions relatives à la
fiscalité forestière mentionnées dans son quatrième chapitre, la RFA est repartie comme suit :
50% au profit de l’État
50% au profit de la commune bénéficiaire, répartit ainsi qu’il suit :
appui au recouvrement : 10% des 50%, soit 5% de la RFA;
centralisation au FEICOM : 45% des 50%, soit 22.5% de la RFA;
commune de localisation du titre d’exploitation forestière : 45% des 50% restant, soit
22,5%.
Du regard porté par CFP, on retient que des recherches et analyses doivent davantage être menées à ce
sujet en vue de bien comprendre l’idée et la vision de la nouvelle loi de finances 2015 et de son impact
sur les communautés, et ce dans l’optique de proposer une action de plaidoyer efficace quant à l’accès des
communautés aux revenus fiscaux issus de l’exploitation forestière.
II.3 Restitution du travail de collecte des données des représentants PA suite aux recommandations
du CNS
La restitution du travail de collecte des données sur le niveau d’implication des peuples autochtones (PA)
dans les instances locales de suivi de la gestion forestière (CPF, Comité riverain, etc.) a été faite par Valère
DJEMA. Il ressort de cette présentation que l’identification des communautés riveraines a révélée
l’implication des BAKA dans les comités. Cette implication s’illustre par la présence des BAKA dans les
postes de bureau jusqu’au niveau du comité communal. Cependant, la problématique de fonds demeure
car la présence dans le comité communal reste figurative et ces derniers n’influence pas les prises de
décisions. L’étude a été menée dans la zone de l’océan prise comme échantillon.
M E F P C I E D D
Page | 10
En vue d’apporter son appui à la collecte des données sur le niveau d’implication des BAKA recommandé
par le CNS, la plateforme CFP prévoie s’organiser et développer une stratégie de collecte de données sur
les préoccupations des BAKA dans la mise en œuvre de l’APV. Plus précisément à travers la mise en
place d’un canevas par un groupe de travail qui s’investira à fournir le maximum d’information de base
au représentant des PA. Par ailleurs, la plateforme compte appuyer les communautés/PA à la collecte de
leurs préoccupations pour leur implication à la mise en œuvre de l’APV-FLEGT à travers l’outil développé
dans le cadre du projet EPI-FLEGT mis en œuvre par CAJAD et FODER.
III. Session 3. Élaboration du Plan d’action annuel 2015
Cette session à consister en l’analyse de l’état de mise en œuvre du plan annuel 2014, l’identification des
potentielles actions et une revue des actions préliminaires identifiées lors de l’atelier du précèdent atelier
de décembre 2014.
Les séances d’échanges en plénière sur la base du programme annuel de travail 2014 de la plateforme CFP
ont permis d’une part de restituer le niveau de réalisation des activités prévues tel que présenté dans le
tableau ci-dessous, et d’autre part, d’identifier davantage les activités à mener pour l’année 2015.
M E F P C I E D D
Activités
à réaliser
Résultats
attendus
Responsables Partenaires
potentiels
Echéance Suivi de la mise en
œuvre /
Observations
Niveau de réalisation
de l’activité
Chantier stratégique N°1 : Suivi – Evaluation et veille des politiques publiques, actions et pratiques de gouvernance des ressources minières,
foncières et forestières
1. Concevoir et
mettre en œuvre
le dispositif de
collecte, de
traitement et
d’exploitation
des données
Un dispositif de
collecte, de
traitement et
d’exploitation
des données
existe au sein de
la Plateforme
Coordination et
membres de
l’ECFP
La coordination
attend l’outil
développé par le
projet CAJAD-
FODER
Fin 2014 Le dispositif a été conçu
en 2014 mais pas finaliser
par conséquent n’est pas
encore mis en œuvre
Le dispositif n’est pas
disponible mais c’est en
cours et sera inscrit
dans le plan d’action de
2015
2. Capitaliser les
données
existantes à partir
du travail réalisé
par les membres
de la Plateforme
et celles
disponibles
auprès d’autres
sources
Toutes les
données
disponibles au
niveau des
membres de la
Plateforme ont
été exploitées
Coordination et
membres de
l’ECFP
Fin 2014 Elle dépend de la première
et par conséquent
reconduit pour l’année
2015
3. Analyser, traiter,
publier et diffuser les
informations liées
aux problématiques
minières et foncières
Une première
publication écrite
et ou
audiovisuelle sur
les données
existantes existe
L’idée ici était de
partager les infos
des banques aux
autres membres
, APED, PAPEL,
ASTRADHE,
CADER, ONED,
CAM ECO,
COMINSUD,
CRADIF (CEFAID
CED, FCTV,
CAFT)
Un package
d’informations sur le
secteur minier a été
compilé et partagé aux
membres de la plateforme,
d’autres initiatives restent
à développer.
Le CED a cherché
l’opportunité de venir
outiller les membres de
la plateforme
Le CEFAID et CAFT
ont mis à disposition
des informations qui
ont été consignées en
banque de données.
Cette activité a été
reconduite et d’autre
OSC ont rejoint le
M E F P C I E D D
Page | 12
groupe qui en était
responsable
Chantier stratégique N°2 : Accès à l’information, communication et échanges entre acteurs sur la gouvernance des ressources minières foncières et
forestières
1. Identifier et
réaliser une
cartographie des
acteurs publics et
privés producteurs
et consommateurs
de l’information
sur la gouvernance
et son actualisation
La cartographie
des acteurs
publics et privés
producteurs et
consommateurs
de l’information
sur la
gouvernance
existe
CEDLA
AJESH
Fin 2014 Le compte rendu a été
fourni par Patrice le
deuxième jour au cours
de la session sur la
communication et
visibilité. Toutefois
cette action doit être
actualisée de façon
permanente
2. Réaliser et
actualiser un
mapping des
membres de la
Plateforme Forêts
Le mapping des
membres de la
Plateforme existe
Coordination Août 2014 Ceci a été effectivement
fait le premier élément est
un google groupe mis en
place
3. Renforcer des
capacités des
membres dans la
collecte, la
production de
l’information et sa
diffusion dans leurs
localités et
différents réseaux
Les compétences
et les capacités
ont été renforcées
dans la collecte,
la production de
l’information et
sa diffusion
La coordination et
les membres
Il y’a eu des recherches
d’opportunités pour
renforcer les capacités sur
les questions minières et
autres. Un atelier de
renforcement de capacités
des membres CFP sur les
questions minières s’est
tenu du 06 au 07 mars
2015.
Cette année les axes en
termes de capacitation
sont déjà lancés
1) Le renforcement des
capacités sur l’OIE
programmé par le
FODER qui se tiendra
d’ici le 23 mars 2015 à
Ebolowa
2) atelier du 06 au 07
mars 2015 sur les mines
Chantier stratégique N°3 : Influencer les politiques, actions et pratiques des décideurs et acteurs publics et privés de la gouvernance forestière,
foncière et minière
M E F P C I E D D
Page | 13
1. Elaboration de la
stratégie de
plaidoyer de la
Plateforme
La stratégie de
plaidoyer de la
Plateforme existe
CAFT, APED,
GDA, AJESH,
CED, CAJAD
Un document a été
préparé et présenté à
l’atelier de la plateforme
de mars 2014. Le
document reste à être
amélioré, adapté au PAS
2014-2018 et validé.
le plan d’action n’est
pas finalisé.
2. Former les
membres de la
Plateforme sur la
stratégie de
plaidoyer de la
Plateforme
Les membres de
la Plateforme
sont formés sur
la stratégie de
plaidoyer
À déterminer À déterminer Renforcement de
capacités
3. Réaliser un état
des lieux de la
mise en œuvre
des réformes
forestière,
foncière et
minière
Un état des lieux
de la mise en
œuvre des
réformes
forestière,
foncière et
minière est
réalisé
CED… CIDT, FPP,
FERN, FODER,
CIEDD &MEFP
Octobre 2014 Plusieurs fois l’état des
lieux de la réforme
forestière a été fait par la
plateforme et avec l’appui
de RRI via les Chefs
traditionnels, un comité ad
hoc a été mis en place au
premier ministère pour
suivre ce dossier.
Les pistes de solutions
sur les questions
foncières et minières
peuvent être
capitalisées en termes
de suivi. Les résultats
du travail des autres
réseaux doivent faire
l’objet d’une restitution
et d’un échange.
Pour les questions
minières il sera
question de faire un état
de lieux de l’évolution
de cette réforme
4. Élaborer et
mettre en œuvre
des actions de
plaidoyer sur les
réformes et
processus en
cours
Examen critique
des avants projets
de politique
Des actions de
plaidoyer sur les
réformes en cours
menées
Des actions de
plaidoyer sur les
GDA, CEFAID,
ASTRADHE,
FODER, CED,
La Coordination et
les membres
CIDT, FPP,
FERN
Août 2014 La présente activité est
complémentaire à
l’activité précédente liée à
l’état des lieux.
Un draft d’examen
critique du projet de
politique forestière a été
préparé par le groupe
technique et présenté lors
Et de suivre, évaluer le
niveau de prise en
compte de nos
propositions et de
recadrer notre plaidoyer
si nécessaire
M E F P C I E D D
Page | 14
forestière, loi
forestière et
autres textes
pertinents
Actions
continues de
plaidoyer
Publication des
notes de position
sur des processus
en cours
processus en
cours menées
de l’atelier de mars 2014 :
des actions de finalisation
dudit draft sont en cours
de mises en œuvre aux
fins de sa validation lors
de la plénière de la
plateforme.
Lors du récent CNS, la
représentation de la
plateforme a soulevé la
problématique de la
poursuite de la
consultation des parties
prenantes sur le projet de
loi forestière, et qui de
surcroît était une
recommandation du CCS
No5. La hiérarchie du
MINFOF se conforte sur
la position selon laquelle
le projet actuel de loi n’est
plus à leur niveau, mais à
la primature où des
consultations avec les
autres sectoriels
(départements
ministériels) sont en
cours : des réflexions sur
la suite du plaidoyer sur ce
processus devront être
menées d’ici la prochaine
réunion de la plateforme.
Une note de position et
deux notes de
commentaires ont été
publiées/soumis aux
acteurs concernés :
(1)La note de position sur
les leçons apprises de la
M E F P C I E D D
Page | 15
pratique de l’OE a été
largement publiée
(2)La note de
commentaire (sur la mise
en ligne des informations
à rendre publiques listées
à l’annexe VII) préparée
par le comité restreint
(FODER, SAILD, GDA
et CED) et validée par
tous les membres de la
plateforme a été
officiellement transmise
au Secrétaire Général du
MINFOF (président du
CNS).
(3)La note de
commentaire sur les NIEF
a été transmise au Bureau
d’études en charge de la
conduite du processus, et
une réunion de
clarification du contenu de
la note (manquements et
recommandations
suggérées) a été tenue
avec le cabinet.
Chantier stratégique 4 - Renforcer les capacités organisationnelles et institutionnelles de de la Plateforme
1.Élaborer de la
charte de la plate-
forme forêt pour
définir l’identité,
l’organisation et le
fonctionnement
ainsi que la
communication
interne de la
Plateforme.
La Charte de la
Plateforme
existe, l’identité
de la Plateforme
est clairement
définie, son
organisation et
fonctionnement
ainsi que sa
stratégie de
communication
interne.
CAMEROON-
ÉCOLOGY, CEW,
SAILD, FCTV,
CED, GDA,
CRADIFT,
FODER.
Fin mars 2014 Un draft de la charte a été
préparé et présenté à
l’atelier de la plateforme
de mars 2014. Le
document reste à être
amélioré et validé lors des
prochaines rencontres de
la plateforme CFP.
M E F P C I E D D
Page | 16
1. Identifier les
besoins en
renforcement des
capacités
organisationnelles,
institutionnelles et
en compétences des
membres de la
Plateforme
Les besoins en
renforcement des
capacités
organisationnelle
s,
institutionnelles
et en
compétences des
membres de la
Plateforme ont
été identifiés
Membres de la
plateforme
Mars 2014 CIDT, FPP,
FERN, CIEDD
et MEFP
Une analyse des besoins
en renforcement des
capacités des membres de
CFP a été faite lors de
l’atelier de mars 2014
avec l’appui de CIDT.
2. Mettre en œuvre
des actions de
renforcement des
capacités des
membres de la
plateforme
Préparation et
tenue d’un atelier
de mise à niveau
des membres de
la plate-forme sur
les questions
minières et
foncières.
Formation
restreinte en
cycle de gestion
des projets
Etc.
Des actions de
renforcement des
capacités des
membres de la
plateforme sont
menées
Membres de la
plateforme :
CED, FODER,
COMINSUD,
CEW (activité liée
à l’atelier de mise à
niveau sur les
questions minières
et foncières) et
CEFAID.
En cours CIDT, FPP,
FERN
Well-
Grounded
Etc.
1. Représentation de
la Plateforme
dans les
différentes
rencontres et
instances
Plaidoyer
auprès du CCS
pour
l’élaboration
La Plateforme a
participé aux
différentes
instances et
rencontres
organisées sur la
gouvernance
forestière,
foncière et
minière
Coordination et
membres de la
plateforme
En cours CIDT, FPP,
FERN, CIEDD
& MEFP
UE, GIZ
La représentation de la
plateforme a porté à
l’attention du CNS la
nécessité d’élaboration du
Règlement intérieur de
cette instance sans
toutefois obtenir une
réponse concrète à ce
sujet : cette demande sera
donc une fois de plus
M E F P C I E D D
Page | 17
d’un règlement
intérieur du
CNS
Préparation et
tenue des
réunions de la
plate-forme
préalable à
celles du CNS
et CCS, Etc.
formulée au prochain
CNS.
Deux réunions de la
plateforme ont été tenues
depuis le début de l’année
(février et mars 2014), et
ce en prélude au CNS
d’avril 2014. La prochaine
réunion devrait se tenir en
fin juillet, le prochain
CNS étant attendu pour
fin juillet/début août.
2. Mobiliser les
ressources
financières pour la
mise en œuvre du
Plan d’Action
Stratégique de la
Plateforme
La Plateforme a
mobilisé des
ressources
financières
permettant de
mettre en œuvre
son Plan
Stratégique
Membres de la
plateforme
En cours Des initiatives de projet
conjoint se développe
progressivement : à titre
d’exemple dans le cas de
l’appel FAO.
18
Page | 18
DEUXIÈME JOURNÉE
IV. Construction des positions de la plateforme pour les évènements et/ou actions
imminentes de gouvernance
IV.1. Revue et validation en plénière de la correspondance adressée au Ministre de la
Planification et du Territoire
La première action imminente a portée sur la rédaction des termes de références du prochain
Observateur Indépendant au Cameroun. Une proposition de draft de lettre sur la position de la
société civile par rapport à l’OI officiel a été présentée par Mme Christiane HELLOW
(FODER) ensuite mandatée en plénière.
Chaque membre a préalablement reçu séance tenante un exemplaire de ce draft et y a apporté
ces commentaires. La séance d’échanges a permis d’intégrer tous les amendements et d’adopter
le document final. La lettre adressée au Ministre de la Planification et de l’Aménagement du
Territoire portait sur la demande de participation de la société civile à l’élaboration des termes
de références de la prochaine phase du projet Observateur Indépendant. La coordination a été
chargée d’imprimer le document final et de transmettre les copies à qui de droit.
IV.2. Identification et validation des principaux problèmes, des améliorations
observées, des défis persistants dans la gestion des ressources naturelles
En préparation de la conférence sur les 20 ans de gestion des ressources naturelles organisée
par le Centre pour l’Environnement et le Développement, les membres de la plateforme CFP
ont réfléchi sur les principaux problèmes, améliorations et défis dans 20 ans de gestion des
ressources naturelles au Cameroun. Un brainstorming en plénière a permis de ressortir les
succès, échecs et point à améliorer.
Les succès ont porté entre autre sur la disponibilité des informations de l’annexe 7, la
participation de la société civile à la réforme forestière, la mise en place d’un cadre de
concertation avec le processus APV/FLEGT (CNS, CCS).
Les échecs ont porté sur le dispositif de traçabilité du bois (toujours pas opérationnel), une
faible application du régime de sanctions, une mauvaise gouvernance dans la gestion des
retombées de l’exploitation forestière, la non prise en compte des communautés locales
autochtones dans la gestion des ressources et un cadre juridique qui n’autorise pas l’utilisation
du droit d’usage à but lucratif.
Pour les points à améliorer il s’agit de renforcer les capacités des OSC dans la mise en œuvre
de l’APV, Améliorer les approches en matière d’information des communautés et sensibiliser
les parties prenantes, d’améliorer la participation des OSC et des communautés locales et
autochtones dans les instances de prise de décision, assurer l’intégration effective des
19
Page | 19
dispositions pertinentes en matière de droit des communautés, Améliorer le mécanisme de
partage des bénéfices, renforcer la reconnaissance du rôle des communautés dans la lutte contre
l’exploitation illégale, renforcer la lutte anti-corruption, développer les astuces de collecte des
informations sur l’APV qui prennent en compte les spécificités socio-professionnelles,
améliorer le cadre juridique pour la gestion durable des forêts communautaires et le
développement des communautés, élaborer des standards d’évaluation du niveau de
participation des parties prenantes dans l’APV, reconnaître la propriété individuelle et
coutumière des arbres aux communautés.
V. Session 4. Point sur la communication et visibilité
La présentation des outils de visibilité et de communication de la plateforme a été faite par
Patrice KAMKUIMO (CED) qui a présenté le logos de la plateforme, le blog et le calendrier
annuel.
L’enrichissement en plénière a permis d’apporter des modifications sur la couleur en fond du
logo et de retenir la version finale.
En ce concerne le calendrier, les suggestions pour les messages ont été présentés et il a été
convenu que chaque organisation devrait envoyer le logo de sa structure à la Coordination.
TROISIÈME JOURNÉE
La consolidation du plan opérationnel annuel 2015 a été finalisée la matinée du 6 mars. Ensuite,
a démarré l’atelier de renforcement des capacités de CFP sur l’exploitation minière et les droits
des communautés qui s’est achevé le 7 mars.
Contexte, objectifs et attentes de la formation
Moise, un des coordonnateurs de la Plateforme Forêt, a d’abord introduit brièvement la séance
de formation décrivant le contexte de l’initiative et en présentant l’équipe d’animation. Il a
alors rappelé que dans le cadre de la programmation stratégique de la Plateforme, les membres
ont indiqué qu’ils désirent poser des actions pour la bonne gestion des ressources naturelles
dont celles issues de l’industrie extractive. C’est dans ce cadre que l’équipe du Programme
industrie extractive du CED a été invitée à dispenser cette séance de formation.
Edwige, du programme industries extractives du CED a ensuite précisé le contexte, les objectifs
ainsi que le programme de la séance de formation. Voici les éléments de contexte qui justifient
les besoins de partage de connaissances et d’informations entre les OSC des deux secteurs :
La forêt et les mines sont reliées, notamment par le fait que le développement des mines
se trouve souvent dans des zones forestières ;
Il y a de plus en plus de chevauchements entre permis miniers et forestiers ;
20
Page | 20
Il y a une initiative en cours de mise en place d’une plateforme qui regroupera non
seulement les acteurs du secteur minier, mais aussi les acteurs des secteurs forestier et
agro-industriel ;
Le périmètre d’application de l’ITIE est flexible, il dépend de chaque État et le
Cameroun pourrait donc, si besoin est, l’ouvrir au secteur forestier.
Les objectifs de cette formation sont multiples les voici en résumé :
Objectif général
Renforcer les capacités de la Plateforme Forêt sur les droits des communautés liés à
l’exploitation minière au Cameroun et les initiatives de bonne gouvernance dans le secteur ;
Objectifs spécifiques
1. Outiller les membres de la Plateforme Forêt pour participer aux plateformes
multi-acteurs ;
2. Outiller les membres de la Plateforme Forêt afin qu’ils puissent
encadrer/accompagner les communautés avec lesquelles ils travaillent pour
faire face aux problèmes rencontrés dans le cadre de activités minières.
Suite aux exposés sur le contexte et les objectifs et du programme, tous les participants ont été
invités à se présenter (Voir liste des participants) et à partager leurs attentes dont les principales
ci-après nommées :
Connaître les impacts de l’exploitation minière sur l’environnement et les
communautés riveraines ;
Connaître les droits des communautés par rapport à l’industrie extractive, notamment
quels sont les mécanismes de transferts ;
Quels rôles peuvent jouer les OSC par rapport à l’industrie extractive ?
Connaître les mécanismes de contrôle et les initiatives de bonne gouvernance (ITIE et
Kimberley) ;
Connaître les liens entre la forêt et la mine ainsi que les problématiques de
chevauchements des permis d’exploitation ;
Comment obtenir les informations sur l’industrie extractive ?
Connaître les impacts économiques et sur le développement de l’industrie extractive.
Module 1 : La mine et ses impacts
Le module introductif à la mine ou plutôt à l’exploitation minière et ses impacts a été présenté
par Marie-Hélène BOIS-BROCHU (Volontaire CUSO au CED). L’on peut retenir que
l’exploitation minière désigne toutes les opérations effectuées dans de cadre de l’exploitation
21
Page | 21
d’un gisement. Elle comprend les opérations allant de l’exploration à la fermeture du site en
passant par la construction de la mine et de ses installations de transformation ainsi que le
transport du minerai. La majorité des minerais qui sont exploités sur le continent africain sont
destinés à l’exportation. Selon leurs caractéristiques propres, les différents matériaux sont
utilisés dans diverses industries :
Fer: Usages industriels multiples. Alliages, l’acier, fonte, etc.) outils, emballages,
construction, etc.
Diamant: Joaillerie (Bijoux), industriel (parebrise, coupe)
Bauxite: Aluminium (emballage, automobile, construction, article de maison,
utilisations de pointe)
Or: joaillerie, nanotechnologies, électrolyse, contact électrique
Calcaire: Ciment
Cobalt: Métallurgie, alliages, accumulateur électrique
Nickel: Alliages, accumulateur, sels (usages industriels)
Uranium: Énergie nucléaire, traitement médicaux, armes nucléaires
L’exploitation minière se réalise en plusieurs phases. Chaque phase comprend plusieurs
opérations qui sont ainsi regroupées par rapport aux objectifs qu’elles poursuivent, mais aussi
au cadre légal qui les régissent.
Les impacts de la mine
L’exploitation minière est une des activités économiques ayant le plus d’impacts
environnementaux, et ce, dès la phase d’exploration notamment par l’ouverture des routes,
l’utilisation de machineries et le bruit des opérations. Même si cette phase a des impacts, le
code minier actuel n’oblige pas les entreprises à réaliser une étude d’impacts avant d’effectuer
leurs activités liées à l’exploration.
Exploration (1 à 10 ans)
•Objectif: Évaluer l'importance du gisement, s'il sera rentable de l'exploiter et comment sera-t-il exploité?
•Titre: Permis d'exploration, émis par le Ministère des Mines
Exploitation (5 à 100 ans)
•Objectif: Exploitation et commercialisation du minerai
•Titre: permis d'exploitation, émis par décret présidentiel
Fermeture de la mine (1 à 5 ans)
•Objectif: Réhabilitation du site
•Pas de titre proprement dit mais doit être prévu lors de la demande de permis et prévu par le décret d'application du Code Minier
Utilisation future possible
22
Page | 22
Il y a deux principaux types d’exploitation, la mine à ciel ouvert et la mine souterraine. La mine
à ciel ouvert a plus d’impacts environnementaux, car un vaste territoire doit être déboisé,
dynamité et creusé. La mine souterraine à moins d’impacts sur l’environnement, cependant, il
y entraîne une problématique plus grande pour la sécurité et la santé des travailleurs.
Les impacts environnementaux
La phase qui a le plus d’impacts est la phase d’exploitation. L’air, l’eau et le sol sont affectés
par l’activité minière. Voici une image qui résume les différentes sources de contamination
possibles.
Forêt et faune : déforestation et perte d’habitat ;
Eau : Rareté ou indisponibilité de la ressource et pollution des cours d’eau et des
nappes phréatiques ;
Sol : Érosion des sols et possibilité de contamination par le drainage des eaux polluées ;
Air : Poussières souvent toxiques dispersées par le vent
Impacts sur la santé
Les impacts environnementaux concernent la contamination de l’eau, le sol et l’air des
communautés riveraines engendrant de nombreux effets néfastes sur la santé des membres de
ces communautés. Dans les zones contaminées par l’exploitation minière, les communautés
sont aux prises avec des problèmes tels que des maladies cardiovasculaires, des troubles
respiratoires, des cancers, l’infertilité chez les hommes et les femmes, l’augmentation des
fausses couches, des mutations génétiques et la prévalence du VIH/SIDA.
Impacts socio-économiques
L’exploitation minière, par l’accaparement du sol peut créer des impacts socio-économiques
négatifs sur les communautés riveraines tels que la perte d’usage des forêts et de terres
cultivables pour l’alimentation et les activités génératrices de revenus. De plus, l’exploitation
minière peut engendrer la migration de nombreux travailleurs ce qui peut entraîner la hausse
23
Page | 23
du coût de la vie, la quasi absence d’employés locaux dans la mine et enfin des tensions entre
les communautés et les minières. Par contre, si les projets de réformes et des initiatives de
bonne gouvernance sont effectives, des impacts socio-économiques suivants sont possibles :
création d’emplois locaux, mise en place de projets de développement, perception de transferts
infranationaux aux communes et aux communautés riveraines et enfin des entrées
supplémentaires d’argent au Trésor National qui sera réinvestie par l’État.
Impacts cumulés
Enfin, les études d’impacts de l’exploitation minière ne devraient pas prendre en compte les
sites d’exploitation séparément. Pour une prise en compte de tous les impacts de l’activité
minière sur l’environnement et les populations du Cameroun, l’ensemble des infrastructures
des mines, incluant les infrastructures de transports comme les chemins de fers, et la
multiplicité des projets miniers sur le territoire doivent être considérés pour que l’on puisse
connaître et prévenir les impacts cumulés tels que la déforestation, la perte de biodiversité,
l’accès à l’eau et la terre par les populations.
Module 2 : Exploitation minière au Cameroun
Le module 2 sur l’exploitation minière au Cameroun a été présenté et animé par Edwige. Il
ressort que l’État joue un rôle de première importance dans le domaine minier au Cameroun.
En effet, c’est lui qui définit la politique minière ainsi que l’organisation, le contrôle,
l’attribution des droits d’exploitation ainsi que le suivi des activités de ce secteur. Le Cameroun
s’appuie aussi sur le développement de ce secteur comme un pilier vers l’émergence dans le
Document de Stratégie pour la Croissance (DSCE).
À cet égard et dans un esprit de libéralisme économique, l’État attend que le secteur privé via
l’exploitation minière mène à l’accroissement de ses revenus (détenteur de 10% du capital des
sociétés), à la création d’emplois, à la mobilisation et acquisition de technologies appropriées,
à l’amélioration de l’information géologique et minière et enfin à la formation du personnel
camerounais.
Le potentiel minier camerounais n’est pas encore totalement connu, mais l’on sait qu’il est
riche en ressources minérales solides : or, diamant, saphir, cobalt, manganèse, nickel, bauxite,
rutile, etc. Il y a déjà près de 100 permis miniers accordés, équivalent à environ 25% de la
superficie. Parmi, ceux-ci on compte cinq permis d’exploitation :
1. 2 pour le marbre à Figuil, à la société ROCAGLIA ;
2. 1 pour le calcaire à Figuil à la société CIMENCAM;
3. 1 pour le nickel, cobalt et manganèse à Lomié, à la société GEOVIC (Qui a
récemment cessé ses activités) ;
4. 1 pour le diamant à Mobilong, à la société C&K Mining
Le secteur minier présente quelques problèmes
Le contexte dans lequel se développe le secteur minier camerounais comporte certains
problèmes qui pourraient empêcher l’État et sa population de s’appuyer sur celui-ci pour
24
Page | 24
contribuer à son émergence. En effet, en ce moment, la contribution du secteur au PIB est de
moins de 1%. Comme on a pu le constater par le nombre de permis d’exploitation, l’activité
minière en est à son début au Cameroun. Le pays ne maîtrise pas encore son potentiel minier
et manque de moyens de vérification des déclarations des sociétés minières. De plus, on
constate une insuffisance de moyens matériels et humains pour contrôler les activités des
entreprises sur le terrain. Un autre problème est celui de la faible concertation entre les
administrations sectorielles qui résulte sur le terrain à des chevauchements entre les permis
minier, forestier et agro-industriel, de mêmes qu’avec les aires protégées et les forêts
communautaires. Enfin, on dénote aussi que l’application des textes de lois est faible et que la
corruption ainsi que le manque de transparence dans la gestion administrative du pays
n’épargnent pas le secteur de l’industrie extractive.
Mais aussi des opportunités
Comme nous l’avons vu plus tôt, il y a plusieurs problématiques qui affectent la gouvernance
minière, cependant, il y a aussi plusieurs opportunités à saisir afin d’améliorer celle-ci.
Premièrement, le PRECASEM, programme de la Banque Mondiale est en cours depuis 2012
et vise une plus grande transparence effective dans le secteur minier et le renforcement des
capacités de ses acteurs.
Deuxièmement, l’opportunité est celle de l’ITIE, Initiative de Transparence dans l’Industrie
Extractive, qui sera l’objet principal d’un module ultérieur.
Troisièmement, il y a la réforme du Code minier en cours qui est une opportunité de
renforcement de cette loi afin que le développement du secteur profite à tous. Dans un
document destiné aux parlementaires, mais aussi à toutes les parties prenantes du secteur, on a
identifié des piliers à prendre compte. Les 14 piliers décrits sont les suivants : la fiscalité, la
clause de stabilisation, le prix de transfert, le conflit d’intérêts, la transaction sur les titres et
permis, le contrat-type, la transparence, la protection de l’environnement, la santé, la gestion
de l’eau, la consultation des communautés, le développement communautaire, les mécanismes
de résolution des litiges et la coordination interministérielle.
La séance de discussions et échanges a été amorcée à la suite de cette présentation. La
problématique liée à la prise en compte des transactions directes seulement par le
gouvernement a suscitée de nombreux débats. Est-ce que c’est normal ? Il faudrait inclure dans
la loi la nécessité de renégocier avec le gouvernement avant la transaction?
Une question concrète sur l’inexistence de permis communautaire d’exploitation comme pour
les forêts (permis artisanaux communautaires) a fait émerger la nécessité pour la société civile
de faire des propositions dans ce sens.
Les participants se sont montrés très enthousiastes à connaître les droits de communautés à
chaque étape du projet minier. Notamment sur les droits des populations lors de l’exploration.
Ces questions ont été abordées lors de la présentation suivante sur les droits des communautés.
25
Page | 25
Présentation du film de 19 minutes : Gabon Niger - Les OUBLIÉS de la
contamination RADIOACTIVE AREVA
La projection du film « Gabon Niger - Les OUBLIÉS de la contamination RADIOACTIVE
AREVA » a suscité de nombreuses questions et remarques en relation avec les défis de
durabilité et de gouvernance dans le cadre des projets miniers. La plus grande réaction a été la
suivante : Est-ce qu’il y a des voies de recours pour des populations qui sont victimes des
impacts après le départ de la minière ?
Cas de Mobilong : le projet est vendu et revendu à d’autres acheteurs internationaux. On
demande ou on intimide les populations pour qu’elles partent ? Dans ce cas, il semble qu’il n’y
a pas eu d’études d’impacts avant l’octroi du permis d’exploitation.
Cas de Lomié : La première étude d’impacts n’avait pas été faite selon les règles de l’art et la
société civile avait demandé de faire une seconde d’étude ce qui a été fait.
Cas de Ngoyla : Il faut revoir quels sont les impacts évalués par les études d’impacts comme
par exemple l’afflux de population dans des villages qui ne sont pas préparés logistiquement.
De plus, on devrait exiger des études d’impacts dès la phase d’exploration.
Cas d’Akom II : L’étude d’impact de Camiron a été présentée et on semblait bien prévoir la
réhabilitation du site après la fin de la mine. Camiron avait retenue des ONG pour faire de la
sensibilisation, mais finalement c’est le sous-préfet qui a assumé cette charge.
Module 3 : Les droits de communautés dans les projets miniers
La présentation portant sur les droits des communautés dans les projets miniers a été faite par
Éric ÉTOGA (CED). L’on a entre autres pu retenir que le Cameroun dispose d’un système
juridique à trois sources, hiérarchisées par la constitution :
Internationale ;
Régionale (Afrique) et; Art 45 constitution de 1996
Nationale.
Les instruments de protection des droits de l’Homme sont consacrés par la Constitution dans
son Préambule.
Le droit au développement par le biais de l’exploitation des ressources naturelles est également
consacré dans le préambule de la constitution. Il affirme :
La résolution d’exploiter les richesses naturelles ;
Le but d’assurer le bien-être de tous en relevant le niveau de vie des populations sans
aucune discrimination ;
26
Page | 26
La résolution de rendre effectif le droit au développement par la coopération avec les
autres États qui veulent l’y aider.
La gestion des ressources naturelles ; minières notamment est organisée et encadrée à travers
plusieurs instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux, desquels, durant les
trois phases d’un projet minier, on peut identifier l’ensemble des droits des communautés
décrits dans les tableaux ci-après :
DURANT LA PHASE D’EXPLORATION
AU NIVEAU INTERNATIONAL AU NIVEAU NATIONAL
Dro
it à
l’i
nfo
rma
tio
n e
t à
la
pa
rtic
ipa
tio
n
- L’information favorise la participation de
tous à la construction de la nation (articles 15,
16, 19 et 27- DNUDPA)
- Toute personne a droit à l’information (art 9-
CADHP)
- Droit à toute information relative à la gestion
de l'environnement (mesures de préventives,
substances et activités dangereuses dans leurs
collectivités…) détenues les autorités
publiques, et
- Droit de participer aux processus de prise de
décision. (Principe 10 déclaration de Rio)
- Le CLIP : droit de déterminer librement leur
statut politique et d’assurer librement leur
développement économique, social et culturel
(art 3, 28 DNUDPA, Art 20 CADHP, Art 1, 2,
3 du PIDCP et PIDESC)
- Obligation faite au promoteur de se conformer à la législation
environnementale (art 118 et 120, décret d’application de la loi
minière) ;
- Droit pour les populations d’être informés et sensibilisés sur les effets
préjudiciables des activités (art 7 loi sur l’environnement) ;
- Droit d’être informés et sensibilisés sur les mesures prises pour
prévenir ou compenser ces effets (art 7 loi sur l’environnement) ;
- Toutes les parties prenantes concernées doivent participer à la gestion
environnementale et des ressources naturelles (article 9 de la loi de 96) ;
- Droit de donner leurs avis sur le projet lors des consultations et
audiences publiques (Décret 2013, Article 20 (1) ;
Tous les moyens modernes et traditionnels de communication, les
autorités traditionnelles et les associations qui œuvrent dans le domaine
de l’environnement et du développement (art 74 loi 96)
- La participation et la preuve de la consultation des populations doit
obligatoirement être prouvé par un procès-verbal contenant leurs avis
et décrivant la méthodologie et les procédures employées dans la
collaboration promoteur-populations, après chaque réunion avec les
populations
- Pour la Notice d’impact environnemental (projet de petite envergure)
la commune a la faculté de fortement influencée sur la décision
d’extraire (décret du 14 février 2013, les modalités de réalisation des
EIES).
27
Page |
27
Dro
it
d’a
ccès
à
la
ju
stic
e et
à
la
rép
ara
tio
n
Selon la Déclaration de l’ONU sur les droits
des PA, si ces dernières ont des terres,
territoires et ressources qu’elles possèdent,
occupent ou utilisent traditionnellement (Art
28 DNUDPA), et qu’elles s’en trouvent privés
parce que confisqués, pris, occupés, exploités
ou dégradés sans CLIP, les PA peuvent avoir
recours devant les juridictions nationales, y
faire entendre leur cause et défendre leurs
droits reconnus par les lois et la constitution
(Art 7 CADHP, Art 8 DUDH, Art 3 PIDCP).
- La responsabilité civile délictuelle qui nait du dommage subi du fait
d’autrui ou de la chose appartenant à autrui (articles 1382, 1383 et 1384
du code civil) ;
- Le principe pollueur-payeur (Je pollue je paie, je répare le dommage,
je supporte les frais résultant de la prévention, réduction ou la lutte
contre ce dommage (art 9, la loi de 1996) ;
- Droit à une indemnité pour le propriétaire du sol ou le détenteur de
droits fonciers coutumiers ou d’occupation (l’article 73 (1) loi minière ;
- Droit des populations affectées par l’exploitation à une compensation
dont le montant est prélevé sur la taxe ad valorem et sur la taxe à
l’extraction des produits des carrières (L’article 89 du code minier
(clarifié par le décret d’application).
Dro
it à
un
e te
rre
, u
n h
ab
ita
t
et a
ux
ress
ou
rces
La DNUDPA protège les droits des
communautés « aux terres, territoires et
ressources qu’ils possèdent et occupent
traditionnellement ou qu’ils ont utilisés ou
acquis (Art 26(1), 25) ;
Le Protocole à la Charte Africaine relatif aux
droits de la femme en Afrique assure le droit
pour la femme et l’homme d’accéder à un
logement et à des conditions d’habitation
acceptables (art 16)
- Indemnité pour le propriétaire du sol ou le détenteur de droits fonciers
coutumiers ou d’occupation ;
-
Dro
it à
un
en
vir
on
nem
en
t
sain
Obligation pour les États –membres de
promouvoir un environnement sain (Art 58,
Traité instituant la communauté économique
africaine)
Tout personne a le droit de vivre dans un
environnement sain ; et de vivre de manière
épanouie (art 18, Protocole à la Charte
Africaine relatif aux droits de la femme en
Afrique)
- Le droit de chacun à un environnement sain et à un équilibre
harmonieux au sein des écosystèmes et entre les zones urbaines et les
zones rurales est protégé par la loi cadre de 96 (art 5)
- Obligation pour toutes les lois et règlements de protéger le droit de
tous les citoyens à un environnement sain
M E F P C I E D D
DURANT LA PHASE D’EXPLOITATION
AU NIVEAU INTERNATIONAL AU NIVEAU NATIONAL
Les
dro
its
à
l’in
form
ati
on
, à
la
pa
rtic
ipa
tio
n e
t le
dro
it
à u
n e
nv
iro
nn
emen
t
sain
Idem phase d’exploration ; et
- Découle de leur respect à la phase
d’exploration et s’exprimera en termes de
suivi durant la phase d’exploitation
- Découle de la phase d’exploration et consiste au suivi des
activités prévues d’un commun accord avec les communautés
et l’administration.
Dro
it d
’acc
ès à
la j
ust
ice
et à
la r
ép
ara
tio
n ;
et
le d
roit
à u
ne
terre
, u
n
ha
bit
at
et
au
x
ress
ou
rces
- Idem phase d’exploration ; et
- Découle de leur respect à la phase
d’exploration et s’exprimera en termes de
suivi durant la phase d’exploitation.
Le
dro
it a
u d
ével
op
pem
ent/
co
nte
nu
(lo
cal)
- Ce droit a été proclamé et est prôné par la
déclaration de 1986 sur le droit au
développement
- Obligation pour les Etats d’élaborer et
mettre en œuvre des programmes communs
de formation et de perfectionnement des
cadres afin de mettre en valeur les
ressources humaines et les capacités
technologiques endogènes appropriées,
nécessaires à l'exploration, à l'exploitation
et à la transformation des ressources
minières et hydrauliques ».(L’article 56(f)
du Traité instituant la communauté
économique africaine)
Pour la petite mine et la mine industrielle :
- Droit des populations affectées par l’exploitation à une
compensation équivalent à 25% (10% pour les populations
riveraines ; 15% pour la commune territorialement
compétente) des recettes recouvrées aux titres de la taxe ad
valorem et de la taxe à l'extraction pour toute activité
d'exploitation des substances minérales (art 89, code minier,
art 137 décret N°2014/1882/PM du 04 juillet 2014). Ces 25%
sont reversées dans le compte du receveur municipal
territorialement compétent.
Le reste est attribué au trésor public (50%) et 25% au titre
d'appui aux suivi et contrôles techniques des activités
concernées par les ingénieurs et agents commis de
l’administration en charge des mines.
Le même pourcentage leur est également dû sur la production
des eaux de source, eaux minérales et des eaux thermo
minérales. (Art. 239(5), loi de finances de 2015).
Pour la mine artisanale :
Le CAPAM doit procéder à un prélèvement pour l’État de
12,8% dont 10% est réservé à la réalisation des projets
destinés aux populations riveraines
29
Page |
29
Dro
it d
’acc
ès a
ux
bén
éfic
es i
ssu
s d
e
l’ex
plo
ita
tio
n
- Ce droit est prôné par la déclaration de
1986 sur le droit au développement ;
- Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement
Conformément aux dispositions du code minier amendé de
2010 en son article 16(1) et à l’article 65 (2) les populations
au niveau local bénéficient de la transformation, la formation,
l’emploi et de la création de richesse. Elles doivent donc être
recrutées et formées sur la base des propositions du promoteur
de projet qui doit procéder à des réalisations sociales et
transformer un minimum de 15% de la production de
substances minérales qu’il aura extrait.
A LA PHASE DE FERMETURE
AU NIVEAU INTERNATIONAL AU NIVEAU NATIONAL
Le
dro
it à
l’i
nfo
rma
tio
n
Dro
it à
la
pa
rtic
ipa
tio
n
Le
dro
it à
un
en
vir
on
nem
ent
sain
Idem phase d’exploration ; et
- Découle de leur respect à la phase
d’exploration et s’exprimera en termes de
suivi durant la phase d’exploitation
- Découle de la phase d’exploration et consiste au suivi des activités
prévues d’un commun accord avec les communautés et
l’administration.
Dro
it d
’acc
ès à
la
ju
stic
e et
à
la r
ép
ara
tio
n
Dro
it à
un
e te
rre
, u
n h
ab
ita
t
et a
ux
ress
ou
rces
- Idem phase d’exploration ; et
- Découle de leur respect à la phase
d’exploration et s’exprimera en termes de
suivi durant la phase d’exploitation.
- Idem phase d’exploration
30
Page |
30
Le
dro
it à
un
en
vir
on
nem
ent
sain
Le
dro
it à
la
réh
ab
ilit
ati
on
des
sit
es
min
iers
Idem phase d’exploration
Eu égard aux articles 118 et 120 du décret d’application de la loi
minière suscités, la loi sur l’environnement en son article 9 consacre,
pour la gestion des ressources naturelles, le principe pollueur-payeur,
selon lequel les frais résultant des mesures de prévention, de réduction
de la pollution et de la lutte contre celle-ci et de la remise en l’état des
sites pollués doivent être supportés par le pollueur.
Conformément aux articles 16 de la loi minière de 2001, 130 du décret
de 2002 et 65 (2) du décret de juillet 2014, un plan de réhabilitation du
site doit être déposé en même temps que la demande de permis
d’exploitation et un compte doit être ouvert à cet effet.
Des questionnements sous forme de propositions d’action pour que les droits des communautés soient connus et
reconnus ont ponctué la présentation et animée les discussions, il s’agit de :
Les réunions publiques ?
Le CLIP ?
Loi d’accès à l’information ?
La protection des droits fonciers coutumiers ?
La redevance de superficie annuelle ?
Quand commenceront les formations des locaux/nationaux ?
La restitution des terres après exploitation ?
La participation des populations au contrôle comme avec les OI dans le secteur forestier pour toutes les
phases?
C’est sur ces discussions conclusives que ce sont achevés les travaux du troisième jour de l’atelier CFP.
QUATRIÈME JOURNÉE
La quatrième journée a été consacrée aux modules sur les initiatives de bonne gouvernance dans le secteur
minier, la nouvelle norme ITIE, le rôle des OSC dans la gouvernance minière et les membres de CFP ont par la
suite procédé à l’identification de possibles actions auxquels ils pourraient s’engager aux fins d’améliorer les
droits des communautés dans la gestion minière : les actions validées par la plénière ont été inscrites dans le
plan annuel opérationnel 2015).
Module 4 : Les initiatives de bonne gouvernance
Le module sur les initiatives de bonne gouvernance dans le secteur des industries extractives – au niveau
international, régional et enfin celles auxquelles a adhérées le Cameroun – a été animé par Edwige JOUNDA
(CED).
M E F P C I E D D
La session a débuté par une énumération des problèmes de gouvernance dans le secteur minier.
Les participants ont été appelés à identifier les problèmes en lien avec l’installation de la mine: il
a par ailleurs été observé que les problèmes identifiés par les participants à la suite du
brainstorming étaient identiques à ceux survolées depuis le début de la formation témoignant donc
de la participation active à la formation.
La formatrice a tenu à préciser que le but des initiatives de bonnes gouvernances est de régler ces
problématiques, mais aussi à contrer la malédiction des ressources qui décrit la tendance
d’augmentation de la pauvreté et des disparités socio-économiques dans les pays riches en
ressources naturelles.
En ce qui concerne, les initiatives mises en œuvre à l’échelle internationale et régionale, il
s’agit de :
La loi “Dodd-Frank Wall Street Reform Act”
Loi adoptée en juillet 2010 par le Congrès américain : elle comporte deux dispositions qui donnent
des outils de transparence aux acteurs des pays dans lesquels une société minière américaine est
implantée. En effet, cette loi vise à lutter contre l’appropriation des profits de ce secteur par des
groupes armés. Elle exige aussi la divulgation de tout paiement d’une compagnie américaine du
secteur minier, pétrolier ou gazier ou de sa filiale à un gouvernement étranger.
La Directive européenne sur les obligations de transparence et les exigences de
transparence de la BEI
Directive récente, révisée en 2013, visant à contraindre les entreprises du secteur pétrolier, minier,
gazier et forestier à publier l’ensemble des paiements qu’elles versent aux pays dans lesquels elles
opèrent, projet par projet. Cette directive s’applique aux entreprises cotées dans les bourses
européennes et aux multinationales européennes.
La vision minière africaine
Adoptée en Février 2009 par les Chefs d’État et de Gouvernement d’Afrique avec pour but
d’intégrer le secteur minier africain dans un processus continental de développement social et
économique. Au-delà de l'amélioration des régimes miniers nationaux, elle vise à déterminer
comment l'exploitation minière peut contribuer véritablement au développement local, national et
régional. Le Centre Africain de Développement Minier est la structure/l’outil de mise en œuvre de
la VMA avec la mission prioritaire de coordonner et prendre en charge le développement des
capacités.
Les initiatives internationales mises en œuvre par le Cameroun sont les suivantes:
Le processus de Kimberley
Lancé en mai 2000 et représentant un régime international de certification des diamants bruts. Il
s’agit d’une initiative multipartite (gouvernements, ONG et Conseil Mondial du Diamant) avec
pour objectif de mettre un terme au commerce des ‘’diamants de la guerre’’ ou « diamants du
32
Page | 32
sang ». La commercialisation est donc assujettie à la présentation d’un certificat. Le Cameroun a
par ailleurs pris le 2 Novembre 2011 un décret portant Création, organisation et fonctionnement
du Système de Certification du Processus de Kimberley en République du Cameroun.
L’Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (ITIE)
L’ITIE est une norme internationale née sous l’impulsion de la société civile en 2002. Cette norme
internationale pour la transparence dans la gestion des revenus issus de l’exploitation de ressources
naturelles concerne en premier lieu les ressources extractives (pétrole, mines, gaz). L’adhésion à
l’ITIE est volontaire et les pays qui y adhèrent doivent former un groupe comprenant trois parties
prenantes : le gouvernement – les compagnies extractives – la société civile. L’ITIE est un
processus évolutif. Une nouvelle norme a d’ailleurs vu le jour en 2013. Le Cameroun a débuté le
processus d’adhésion en 2005 en tant que pays candidat, et a été déclaré pays conforme en octobre
2013.
Faisant suite à la présentation des initiatives existantes de bonne gouvernance, la série des
questions réponses a été ouverte. L’essentiel du contenu de ces échanges est présenté dans le
tableau ci-dessous.
Questions Réponses Est-ce que vraiment l’exploitation minière prime-
sur les autres types d’exploitation, comme la loi des
forêts?
Oui, en droit minier, le principe de loi appliqué est
que la propriété du sous-sol emporte celle du
dessus (forêt par exemple).
Est-ce qu’une société au Cameroun a déjà obtenu
un certificat Kimberley ?
Oui, C&K a entre autre produit des diamants
certifiés
Est-ce que le Cameroun a du Charbon (minerai) ? Non, pas en tant que minerai internationalement
commercialisable
Est-ce que le Cameroun a ratifié et/ou adhéré à
toutes ces initiatives ?
Le Cameroun peut se prévaloir des initiatives
européenne et américaine suscitées devant des
entreprises concernées par ces initiatives, mais ne
peut pas les ratifier. Des initiatives énoncées, le
pays a ratifié le processus de Kimberley et l’ITIE
Est-ce que le ministère des mines publie ses
chiffres ?
Pas le ministère directement, mais certaines
informations sont disponibles via les rapports ITIE
Module 5 : La Nouvelle Norme ITIE
De la présentation faite par Edwige JOUNDA sur la nouvelle norme ITIE, l’on a retenu en
substance que ladite norme est une série d’exigences auxquelles doivent se conformer les pays
après avoir accepté de mettre en œuvre l’ITIE. Il existe deux catégories de pays mettant en œuvre
la norme : les pays candidats et les pays conformes.
Les exigences pour devenir pays candidats sont les suivantes :
33
Page | 33
1. Émettre une déclaration publique: son intention d’implémentation de l’ITIE ;
2. Nommer un haut responsable chargé de mener le processus d'implémentation;
3. Mettre sur pied un groupe multipartite (GMP) pour superviser l'implémentation de l'ITIE ;
4. Le GMP doit élaborer et suivre un plan de travail dûment chiffré et respectant les
échéances de validation et de rapport fixées par le Conseil d'Administration de l'ITIE ;
5. Déposer une demande de Candidature à l’ITIE auprès du Conseil d’Administration de
l’ITIE.
Pour devenir conforme, les pays candidats doivent effectuer des publications régulières et
ponctuelles des rapports ITIE selon les délais exigés. Il y a présentement 31 pays conformes dans
le monde.
Avec la nouvelle norme, les pays doivent dorénavant respecter 7 exigences plus détaillées que les
21 exigences de l’ancienne norme, il s’agit de :
1. Un suivi rapproché par le Groupe multipartite.
2. La publication régulière et ponctuelle de rapports ITIE.
3. Des rapports ITIE contenant des informations contextuelles sur les industries extractives.
4. La publication de rapports ITIE exhaustifs incluant la divulgation gouvernementale
complète des revenus issus des industries extractives ainsi que la divulgation de tous les
paiements significatifs versés au gouvernement par les entreprises pétrolières, gazières et
minières.
5. Un processus d’assurance crédible basé sur l’application de normes internationales.
6. Des rapports ITIE compréhensibles, activement promus, accessibles au public et
contribuant au débat public.
7. Que le Groupe multipartite prenne des mesures pour agir en fonction des enseignements
tirés et évaluer les résultats et l’impact de la mise en œuvre de l’ITIE.
L’ancienne norme ITIE visait le rapprochement des recettes perçues par L’État et des paiements
effectuées par les sociétés sous l’œil attentif de la société civile. La nouvelle norme va au-delà de
la vérification des déclarations liées aux paiement et recettes. Elle couvre toute la chaîne de
décision des industries extractives, allant de l’attribution des licences à la gestion des
revenus/recettes.
Les pays qui adhèrent à l’ITIE peuvent s’approprier l’Initiative et aller au-delà en incluant des
exigences plus contraignantes que celles de la Norme. Par exemple, certains pays exigent la
publication des contrats dans leurs législations, tandis que d’autres ont décidé d’élargir le périmètre
de l’ITIE à l’industrie forestière.
Module 6 : Rôle des OSC dans la gouvernance minière
De la présentation faite par Marie-Hélène Bois-Brochu, l’on a pu retenir que les rôles que peuvent
jouer les organisations de la société civile dans la gouvernance minière sont entre autres :
34
Page | 34
Dans l’ITIE
au cours de la préparation, les OSC doivent examiner les TDR de l’administrateur et les
formulaires de déclaration ainsi qu’effectuer des examens périodiques du plan de travail
au cours du rapprochement, les OSC peuvent examiner et commenter le rapport
préliminaire et en faire une analyse
au cours de la diffusion, les OSC peuvent éduquer le public et plaider en faveur
d’améliorations du processus ITIE.
Coalition Camerounaise Publiez Ce Que Vous Payez (CCPCQVP)
La CCPCQVP fait partie d’un réseau global d’organisations de la société civile dont l’objectif est
de rendre le secteur extractif plus transparent et responsable, afin que les revenus des industries
pétrolières, gazières et minières contribuent à l’amélioration des conditions de vie des populations
des pays riches en ressources naturelles. Les membres réalisent des actions par organisations et
des actions conjointes, comme la publication du magazine d’information «En toute Transparence».
Création et mise en place d’une Plateforme multi-acteurs
Un processus de création et de mise en place d’une plateforme multi-acteurs pour une gestion
concertée des ressources naturelles au niveau local est en cours. Voici les étapes de sa mise en
œuvre.
Etape 1. Rencontre de concertation des partenaires pour l’élaboration d’un modèle de plateforme
multi-acteurs
Etape 2. Validation du modèle de plateforme avec les différentes parties prenantes
Etape 3. Mise en place des différentes plateformes pilotes.
Le contenu des échanges faisant suite à la présentation du rôle des OSC dans la gouvernance
minière est résumé dans le tableau ci-dessous.
Questions Réponses Qu’est-ce que l’ITIE peut faire pour les peuples
autochtones? Est-ce qu’une formation peut être faite
pour les peuples autochtones ?
Il n’y a pas de précision sur les communautés autochtones,
mais on mentionne précisément les communautés locales. En
ce qui concerne les possibilités de formation, la priorité est
donnée aux zones où il y a de l’activité minière.
Les revenus sont publiés seulement de façon globale
et non par entreprise ?
Depuis 2010, les chiffres sont publiés par entreprise (de
manière désagrégée)
Plateforme multi-acteurs et Publish What You Pay,
comment en faire partie ?
Pour Publish What You Pay, il y a des critères d’adhésion,
pour les plateformes multi-acteurs, les OSC de la commune
où se trouve la plateforme pourront y participer
Quels sont les contraintes ou les sanctions pour un
pays qui ne respecte pas la norme ITIE ?
Il n’y a pas de sanctions monétaires ou d’emprisonnement,
mais un pays peut être suspendu temporairement ou radié.
Ceci influence l’image du pays et peu décourager les
investisseurs.
Combien de pays d’Afrique centrale font partie de la
norme ITIE ?
Il y a la RDC (suspendu), le Gabon (radié), Tchad, Guinée
Équatoriale et le Cameroun.
35
Page | 35
CONCLUSION : Implication des membres de la Plateforme Forêt dans
l’amélioration de la gouvernance minière
Au terme de la formation, les membres de la CFP ont identifié les aspects sur lesquelles porteraient
leurs éventuelles contributions à l’amélioration de la gouvernance minière. Il s’est agi de :
Sensibilisation, formation des communautés sur leurs droits par rapport aux mines
Plaidoyer pour que les firmes recrutent les OSC locales à chaque étape pour les
accompagner dans la gestion et la prise en compte des droits des communautés.
Diagnostic des droits de communauté sur la question minière
Plaidoyer sur l’amélioration des lois
Plaidoyer pour une meilleure concertation entre les ministères œuvrant dans le secteur des
ressources naturelles.
Plaidoyer pour exiger une étude d’impacts de l’exploration (Code Minier)
Documenter les atteintes aux droits des communautés
Plaidoyer pour que l’État prenne en charge l’exploration
Rapport parallèle au rapport de l’ITIE publié par les OSC
S’affilier en tant que Plateforme Forêt et Communauté à l’ITIE.
Accès à l’information sur le partage des bénéfices
Prendre en compte les droits suivants :
o Droits des communautés à l’information
o Indemnisation effective des communautés
o Respect des normes environnementales
o Droits de péremptions pour les communautés dans les zones minières
Contribution au processus de révision du Code minier (analyse des propositions faites pour
identification des contributions additionnelles) : suggestion a été faite d’impliquer dans
cette action la Coalition Camerounaise PWYP, Projet Promess- FODER Cameroun.
C’est sur ces derniers points que l’atelier a été clôturé.