GE.
Comité pour l’élimination de la discrimination
à l’égard des femmes
Examen des rapports soumis par les États parties en application de l’article 18 de la Convention
Sixième rapport périodique des États parties devant être soumis en
2010
Gabon*
[19 janvier 2012]
* Conformément aux informations communiquées aux États parties concernant le traitement
de leurs rapports, le présent document n’a pas été revu par les services d’édition.
Nations Unies CEDAW/C/GAB/6
Convention sur l’élimination de toutes les formes
de discrimination à l’égard des femmes
Distr. générale
13 septembre 2013
Original: français
VERSION PRELIMINAIRE NON
EDITEE
CEDAW/C/GAB/6
2
Table des matières
Paragraphes Page
Avant-propos .................................................................................................................................... 3
Introduction ............................................................................................................. 1 4
I. Le statut de la femme gabonaise dans la société avant et après la ratification
de la CEDEF ........................................................................................................... 2-8 4
II. Rappel du contexte qui a prévalu à la ratification de la CEDEF ............................. 9-17 5
III. Examen concomitant de la mise en œuvre de la CEDEF, des préoccupations
et recommandations du Comité ............................................................................... 18-164 7
Article 1er
de la Convention : Définition de la discrimination................................. 18-30 7
Article 2 de la Convention: Élimination de la discrimination ................................. 31-39 8
Article 3 de la Convention: Le plein développement et le progrès des femmes ...... 40-43 10
Article 4 de la Convention: Accélération de l’égalité entre les hommes
et les femmes par des mesures spéciales ................................................................. 44-46 10
Article 5 de la Convention: Rôles et stéréotypes sexuels ........................................ 47-49 10
Article 6 de la Convention: Répression de la prostitution et du trafic
des femmes sous toutes les formes .......................................................................... 50-71 11
Article 7 de la Convention: Participation à la vie politique et publique .................. 72-86 15
Article 8 de la Convention: Représentation des femmes à l’échelon
international............................................................................................................. 87-88 18
Article 9 de la Convention: La nationalité .............................................................. 89 18
Article 10 de la Convention: Promotion de l’éducation des femmes ...................... 90-98 19
Article 11 de la Convention: Promotion des femmes dans l’emploi ....................... 99-103 22
Article 12 de la Convention: Égalité dans le domaine de la santé ........................... 104-119 23
Article 13 de la Convention: Avantages sociaux..................................................... 120-124 29
Article 14 de la Convention: Problèmes particuliers des femmes rurales ............... 125-137 30
Article 15 de la Convention: Égalité en droit civil .................................................. 138-145 31
Article 16 de la Convention: Élimination de la discrimination dans le mariage ..... 146-164 32
IV. Obstacles à la pleine participation des femmes sur un pied d’égalité
avec les hommes à la vie politique, sociale, économique et culturelle .................... 165 35
V. Conclusion .............................................................................................................. 166-167 36
Bibliographie .................................................................................................................................... 37
CEDAW/C/GAB/6
3
Avant-propos
L’article 18 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes, en abrégé CEDEF, fait obligation aux États parties de
présenter, après un rapport initial, des rapports périodiques tous les quatre ans, ainsi qu’à la
demande du Comité.
Le Protocole facultatif à la CEDEF habilite le Comité à recevoir et à examiner des
communications et des pétitions émanant de particuliers ou de groupes de particuliers, ou
formulées en leur nom, qui prétendent être victimes des violations des droits protégés par la
Convention conformément aux dispositions des articles 1er
et 2 dudit Protocole.
Nous remercions le Ministère de la famille, de la promotion de la femme et de la
protection de la veuve et de l’orphelin, de nous avoir désigné pour élaborer ce travail face à
son souci et à celui du Gouvernement de notre pays de parvenir à un épanouissement
complet de la femme gabonaise.
Nous essayerons le plus possible de respecter l’article 18 dans son intégralité, bien
que plusieurs paramètres indépendants de notre volonté peuvent faire en sorte que ce travail
ne soit pas complet.
Que tous les experts associés à ce travail trouvent ici l’expression de notre profonde
reconnaissance.
(Signé) Honorine Ntsame Allogo, épouse Nzet Biteghe
CEDAW/C/GAB/6
4
Introduction
1. Après le rapport initial du 14 juin 1988, suivi des deuxième, troisième, quatrième et
cinquième rapports combinés examinés par le Comité à ses 669e et 670e séances tenues le
13 janvier 2005 à New York (CEDAW/C/GAB/CC/2-5), le Gabon présente le sixième
rapport périodique sur la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les
formes de discrimination à l’égard des femmes, en abrégé CEDEF. Ce rapport sera centré
sur les points suivants:
i) Rappel du statut de la femme gabonaise avant et après la ratification de
la CEDEF;
ii) Contexte qui a permis la ratification de la Convention;
iii) Examen concomitant de la mise en œuvre de la Convention depuis le dernier
rapport et des préoccupations, observations et recommandations du Comité
lors de l’examen des cinq rapports combinés;
iv) Obstacles à la pleine participation des femmes sur un même pied d’égalité
avec les hommes à la vie politique, sociale, économique et culturelle;
v) Conclusion.
I. Le statut de la femme gabonaise dans la société avant et après la ratification de la CEDEF
2. Le statut de la femme gabonaise peut être évalué en trois grandes étapes:
• Avant la colonisation;
• Pendant la colonisation;
• De l’indépendance à nos jours.
3. Avant la colonisation, son rôle était essentiellement lié à ce que la société dans
laquelle elle vivait avait décidé unilatéralement pour elle: épouse, mère, actrice au foyer et
pouvant jouer un rôle particulier à un certain âge dans le conseil de famille où elle était
sollicitée pour donner des avis en ce qui concerne les problèmes matrimoniaux. Exemple:
mariage des filles, préparation à la vie sexuelle, à la vie au foyer, etc.
4. Pendant la colonisation, l’occident, notamment la France, va apporter son droit qui
va provoquer un conflit dans les mentalités, à savoir que la femme ne doit plus être
considérée comme une majeure incapable, mais qu’elle doit jouir de ses droits et prendre
des décisions sur sa propre vie.
5. De l’indépendance à nos jours, la prise de conscience “réveillée” par le colonisateur
va faire son chemin et on arrive à parler tantôt de la complémentarité entre hommes et
femmes, tantôt de l’égalité des droits de l'homme et de la femme.
6. Après la loi du 31 mai 1963 supprimant la dot, suivie de la suppression des
tribunaux de droit local et l’adoption de la première partie du Code civil en 1972, l’éveil de
la femme se fait en silence, freinée un peu par le parti unique qui supprime les associations.
7. Sur le plan international, les voix s’élèvent pour parler de plus en plus de
l’émancipation et de la promotion de la femme.
8. Sur le plan interne, des lois sur l’obligation scolaire de 0 à 16 ans, le consentement
de la femme au mariage, l’interdiction de marier une fille même coutumièrement avant
l’âge de 15 ans, voient le jour.
CEDAW/C/GAB/6
5
II. Rappel du contexte qui a prévalu à la ratification de la CEDEF
9. Le Gabon, pays d’Afrique centrale, situé dans le golfe de Guinée et à cheval sur
l’Équateur, a une superficie de 267 667 km2. Il est limité au nord par le Cameroun, au
nord-ouest par la Guinée équatoriale, à l’est et au sud par la République du Congo et à
l’ouest par l’océan Atlantique. Sa population, à dominante féminine (plus de 51 %), est
faible et ne dépasse pas 1,5 million d’habitants. Malgré les plaques socioculturelles issues
de ses us et coutumes, il donne une place importante à la femme.
10. La CEDEF a été ratifiée par le Gabon le 21 janvier 1983. Son influence se fait
remarquer sur le plan politique par la nomination des femmes à des postes de prise de
décisions sous le parti unique et une politique de la promotion de la femme prônée par le
chef de l’État.
11. La Conférence nationale du mois d’avril 1990 va provoquer la naissance de
plusieurs associations féminines et associations politiques où la voie des femmes se fait
remarquer. La question de la femme devient une réelle préoccupation.
12. Le Gouvernement et les acteurs sociaux mettent des politiques en œuvre pour
reconnaître à la femme sa place d’acteur au développement.
13. C’est ainsi qu’on peut noter d’une manière générale les avancées significatives
suivantes:
Sur le plan juridique
14. Suite à la révision constitutionnelle intervenue après la Conférence nationale en
1990 dans l’article 2, alinéa 2, sur l’égalité des droits entre l’homme et la femme et la
modification substantielle intervenue dans la loi organique sur la Cour constitutionnelle qui
permet à la femme de soulever l’inconstitutionnalité d’un texte jugé discriminatoire, on
note la préoccupation de révision des deux parties du Code civil afin d’y extirper les articles
discriminatoires à l’égard des femmes. À ce titre, un projet de réécriture de la deuxième
partie du Code civil qui traite des successions a déjà été élaboré par le Ministère de la
famille et de la promotion de la femme avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la
population et deux ateliers de réécriture de la première partie du Code civil avec la
collaboration du Parlement.
15. Des textes d’application de la loi no 37/98 du 20 juillet 1999 portant Code de la
nationalité gabonaise viennent d’être pris pour la mise en pratique effective des nouvelles
dispositions qu’elle renferme, notamment l’acquisition réciproque de la nationalité
gabonaise par l’effet du mariage et la double nationalité pour la femme gabonaise qui ne la
perd plus du fait de son mariage avec un étranger.
Sur le plan social
16. Après le processus d’institutionnalisation de l’approche genre et notamment la mise
en place des points focaux dans les ministères clefs, le Gabon s’attèle à l’élaboration de la
politique nationale Genre avec l’appui du PNUD et de l’UNFPA. Il est retenu également:
• La mise en place dans les neuf provinces du Gabon des services du Ministère de la
famille et de la promotion de la femme;
• La création des haltes garderies et des cases communautaires;
• L’appui au développement du microcrédit au Gabon;
• La mise en place des réseaux d’associations et ONG de défense des droits de la
femme et des réseaux d’associations sur les autres secteurs de développement pour
une meilleure coordination des actions des femmes;
CEDAW/C/GAB/6
6
• La mise en place, en plus de la CORFEM (Coordination des associations et ONG
féminines), d’autres coordinations des réseaux d’associations, notamment le Centre
national d’appui aux organisations des femmes du Gabon (CENAF-Gabon) avec
l’appui de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) et
des coordinations mixtes, notamment le PROGREANE (Programme de
renforcement des capacités des acteurs non étatiques) avec l’appui de l’Union
européenne;
• L’intensification de la vulgarisation des droits des femmes par l’Observatoire des
droits de la femme et de la parité (ODEFPA), notamment dans l’édition des
brochures, l’animation des émissions de radios et télévisions, les causeries, les tables
rondes, les conférences-débats, le soutien juridique de toutes femmes victimes de
violences matrimoniales et de discriminations diverses, et la vulgarisation de la
CEDEF sur les chaînes de radio publiques et religieuses, dans les syndicats et dans
toutes activités menées par l’ODEFPA;
• Les activités menées par l’ADDFE (Association pour la défense des droits de la
femme et de l’enfant) sur la défense de la CEDEF ainsi que les autres associations
telles qu’AGASS (Association gabonaise des assistantes sociales) pour la promotion
économique des femmes;
• La création de quatre (4) établissements de microfinances agréés par le Ministère de
l’économie et des finances sur accord de la COBAC, dont deux sont dirigés par les
femmes sous la forme associative pour l’autonomisation financière et économique
des femmes;
• L’existence d’autres associations opérationnelles sur le terrain.
Sur le plan politique
17. Il convient de noter:
• Le renforcement de la démocratie, notamment l’absence de discrimination entre
hommes et femmes sur la base de la loi no 24/96 du 6 janvier 1996 sur les partis
politiques;
• La participation effective des femmes dans l’organisme de gestion des élections
politiques dénommé la Commission électorale nationale autonome et permanente
(CENAP). Lors de l’élection du Président de la République en novembre 2005,
l’élection des députés de décembre 2006 et juin 2007, l’élection des conseillers
municipaux et départementaux en 2007 et 2008 et l’élection des sénateurs du
18 janvier 2009, plusieurs femmes ont été nommées présidents des commissions
électorales provinciales, départementales et communales (loi no 7/96 du 12 mars
1996 modifiée);
• La nomination des femmes aux postes de prise de décisions dans les partis
politiques, dans les institutions constitutionnelles, au Gouvernement et dans
l’administration;
• Les activités de l’association de femmes GERDESS Gabon tendant à
l’encouragement des femmes à s’intéresser à la politique et à se positionner comme
candidates dans différentes consultations électorales.
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7
III. Examen concomitant de la mise en œuvre de la CEDEF, des préoccupations et recommandations du Comité
Article 1er
de la Convention: Définition de la discrimination
Préoccupation no 18 et recommandation n
o 19 du Comité
18. La préoccupation no 18 du Comité est relative à l’absence de la définition de la
discrimination et du principe d’égalité entre hommes et femmes dans la Constitution de la
République gabonaise ou dans tout autre texte législatif, ainsi que l’interprétation limitative
que le Gabon fait de l’obligation que la Convention lui impose d’éliminer la discrimination
et de veiller à la stricte application de ces principes.
19. La recommandation no 19 porte sur l’inscription dans la Constitution ou d’autres
lois nationales pertinentes de la définition de la discrimination et le principe d’égalité
entre hommes et femmes, tel que cela découle des dispositions des articles 1er et 2 de
la Convention.
20. Le Comité engage le Gabon à élaborer et à appliquer sans retard une stratégie
nationale et un plan d’action intégré en vue de la pleine application de toutes les
dispositions de la Convention, et l’introduction du principe de l’égalité des sexes dans ses
politiques et plans sectoriels existants, et à renforcer au besoin ses programmes de
promotion de la femme par des mesures temporaires spéciales, conformément aux
dispositions de l’article 4, alinéa 1, de la Convention et la recommandation générale no 25.
Mesures prises
21. Au Gabon, l’initiative des lois appartient au Gouvernement et au Parlement, (art. 53
de la Constitution).
22. Après la présentation des rapports combinés au Comité en janvier 2005, et après un
compte rendu des préoccupations et recommandations de celui-ci, l’application des
dispositions de l’article 1er sur l’introduction de la définition de la discrimination n’est pas
encore effective. Elle nécessite soit une révision de la Constitution par une réécriture des
dispositions de l’article 2, alinéa 2, qui dispose que “la République gabonaise assure
l’égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction d’origine, de race, de sexe,
d’opinion ou de religion”, soit une insertion dans le Code civil (qui est une loi) en
s’appuyant sur la rédaction actuelle de la Constitution et de la CEDEF. Le groupe de mots
“sans distinction de sexe” est toujours d’actualité.
23. Cependant, en date des 14 février 2007 et 11 novembre 2008, Mme
le Ministre de la
famille et de la promotion de la femme a saisi le Président de la Cour constitutionnelle pour
l’insertion du mot discrimination, et sa définition contenue dans la CEDEF, dans la
Constitution. À la suite de cette demande, la Ministre de la famille a été reçue en audience
par le Président de la Cour constitutionnelle en présence des experts et de l’ODEFPA. Les
démarches pour une harmonisation dans ce sens sont favorables et suivent leur cours.
24. Il faut aussi noter que, dans le nouveau Code du travail (loi no 3/94 du 21 novembre
1994, modifiée par la loi no 12/2000 du 12 octobre 2000), l’article 8 dispose que “tous les
travailleurs sont égaux devant la loi et bénéficient de la même protection et des mêmes
garanties. Toute discrimination en matière d’emploi et de conditions de travail fondée
notamment sur la race, la couleur, le sexe, la religion, l’opinion politique, l’ascendance
nationale ou l’origine sociale est interdite.”.
25. D’autre part, dans l’esprit de la CEDEF, le Ministère de la famille et de la promotion
de la femme, avec l’appui des partenaires au développement (PNUD et FNUAP) et en
collaboration avec le Parlement et les associations et ONG de défense des droits de la
femme, a tenu, en septembre 2005, un premier atelier sur la révision du Code civil, du Code
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8
de la nationalité et des textes relatifs au personnel féminin des forces de défense et de
sécurité. Les questions soulevées par le Comité ont été discutées et les rapports transmis
aux initiateurs des lois.
26. Un deuxième atelier portant sur la révision des régimes de pension de l’État, du
Code pénal et du Code du travail a été organisé en octobre 2006.
27. Les conclusions de ces deux ateliers ont été soumises en Conseil des ministres.
28. L’ODEFPA et un autre expert, avocat au barreau national, ont servi comme
consultants nationaux pour une étude sur la deuxième partie du Code civil en janvier 2007.
Ils ont fait des propositions de réécriture ou de suppression, article par article, des textes
jugés discriminatoires dans cette partie du Code civil relatif aux successions. Ce travail est
en possession du Gouvernement, représenté par le Ministère de la famille, et a fait l’objet
d’une présentation au public, notamment aux ONG et associations de défense des droits de
la femme, ainsi qu’aux partenaires au développement lors de la Journée internationale de
lutte contre les violences faites aux femmes, édition de novembre 2008.
29. Le Gabon est engagé en juillet 2007, en partenariat avec l’UNFPA et le PNUD, à
élaborer un document de politique nationale Genre.
30. Un atelier portant sur l’examen du rapport préliminaire d’analyse des disparités et
inégalités entre hommes et femmes dans les différents secteurs a eu lieu à l’Assemblée
nationale les 20 et 21 mai 2008 sous l’égide du Ministère de la famille et de la promotion
de la femme avec les représentants des autres ministères, de la Présidence de la République,
des associations et ONG de défense des droits des femmes et de l’enfant, avec la
collaboration des partenaires au développement.
Article 2 de la Convention: Élimination de la discrimination
Préoccupation no 20 et recommandation n
o 21 de la Convention
31. La préoccupation no 20 porte sur l’accès des femmes à la justice et aux voies de
recours en cas de violation de leurs droits qui pourrait être compromis par des obstacles
économiques et culturels.
32. La recommandation no 21 a trait à la suppression des obstacles qui subsistent et de
veiller à ce que les femmes puissent accéder à des moyens de recours abordables, efficaces
et rapides, notamment par le biais des campagnes de sensibilisation sur la disponibilité des
voies de recours contre la discrimination et l’octroi de l’aide judiciaire. Le Comité
encourage l’État gabonais à vérifier l’efficacité de ces mesures.
Mesures prises
33. Le Gouvernement gabonais, dans ses budgets annuels 2005, 2006 et 2007 a accordé
financièrement la priorité à l’autorité judiciaire afin que toutes les structures, tant sur le plan
des bâtiments que sur l’accès des citoyens à une justice équitable, soient mises en place.
Cette décision a vu, outre la construction de bâtiments ou le réaménagement des structures
existantes, mais surtout les mesures permettant l’accès facile de tous les justiciables sans
distinction de sexe à une justice équitable.
34. S’agissant des femmes démunies financièrement, il y a la mise en place effective du
parquet de la famille ayant à sa tête des magistrats hommes et femmes pour prendre en
charge leurs dossiers, le renforcement de la gratuité des dossiers de réclamation de pensions
alimentaires déposés par les femmes, à plus de 90 % pour contraindre les pères à s’occuper
de leurs enfants en cas de séparation ou même lorsque les conjoints sont encore dans la
même maison.
CEDAW/C/GAB/6
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35. S’agissant des mesures temporaires durables, une synergie a été mise en place pour
assurer une protection juridictionnelle des droits de la femme afin de lever les obstacles
économiques et culturels entre la Commission nationale de la famille et de la promotion de
la femme (Ministère de la famille), l’ODEFPA, le service social du Ministère de la justice
et le parquet de la famille. À cet effet, lorsqu’une femme est victime de violations de ses
droits, lorsqu’elle veut se plaindre en justice et qu’elle n’a pas de moyens financiers pour
prendre un avocat pour sa défense, l’OPDEFPA rédige la plainte pour la femme en question
et les organismes cités ci-dessus se mettent en relation avec le parquet de la famille pour
que les droits de celle-ci soient protégés et qu’elle n’ait pas de frais à débourser. C’est le
parquet de la famille qui se saisit du dossier et ordonne les enquêtes. La procédure est
suivie jusqu’au jugement de l’affaire. Plusieurs affaires, qui pouvaient faire l’objet de frais
de justice importants, sont souvent réglées à l’amiable par le biais de cette synergie.
36. Dans les dossiers criminels, l’État désigne d’office des avocats pour défendre les
accusés et prend en charge les honoraires de ceux-ci.
37. En ce qui concerne les obstacles culturels, les organismes ci-dessus ainsi que les
associations et ONG de défense des droits de la femme opèrent des rencontres avec des
femmes victimes des plaques socioculturelles afin qu’elles comprennent qu’elles sont des
personnes à part entière et des citoyennes. Ces rencontres produisent des résultats positifs
dans les foyers, au niveau éducatif et psychologique. L’ODEFPA par exemple au cours des
années 2006 et 2007 a soutenu plus de 100 femmes en difficulté conjugale, en invitant les
époux pour des entretiens et un dialogue franc avec leurs épouses. Sur les 100 femmes, 30
ont divorcé et ont gagné leur procès, 35 sont en séparation de fait et de corps et ont trouvé
des emplois ou exercent des activités productrices de revenus, 20 ont repris leurs études et
15 ont retrouvé la joie conjugale par des réconciliations. C’est la clinique juridique de
l’ODEFPA qui s’occupe de ces femmes.
38. En plus du travail de sensibilisation fait sur le terrain par la société civile, un nouvel
organisme vient d’être mis en place appelé CENAF-Gabon (Centre national d’appui aux
organisations de femmes du Gabon). Cet organisme rassemble les associations et ONG
féminines regroupées en réseaux en renforçant leurs capacités. Il est appuyé par le
Gouvernement gabonais et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique
(ACBF). Cet organisme, par le biais de son Réseau Démocratie – Droit – Paix (REDDP), a
assuré, en juin 2008, une formation de parajuristes à tous les chefs de quartier femmes en
priorité, mais y a associé des hommes pour respecter le genre. Cette formation était axée sur
les moyens de défense en droit que les femmes doivent connaître et utiliser lorsqu’elles sont
victimes d’une quelconque violation de leurs droits. Ces chefs assurent à leur tour la
sensibilisation dans les quartiers placés sous leur autorité avec l’aide des juristes membres
de ces réseaux. Des brochures de vulgarisation des droits des femmes ont été distribuées
gratuitement: comment porter plainte, les composantes de la justice gabonaise, les
différents degrés de juridiction et leur rôle, etc. Une relance a été faite au Ministre de la
justice pour le fonctionnement effectif de l’assistance judiciaire gratuite qui fait l’objet
d’une loi.
39. Tous les autres mécanismes décrits dans les précédents rapports combinés existent et
fonctionnent.
Article 3 de la Convention: Le plein développement et le progrès
des femmes
40. Outre la participation des femmes à la vie publique et politique qui sera développée
à l’examen de l’article 7 de la Convention, il y a lieu de noter la présence des femmes dans
la presque totalité des secteurs jusqu’ici réservés aux hommes. Ainsi, on trouve des femmes
menuisiers, électriciennes, frigoristes, responsables dans les stations de distribution de
carburant, chauffeurs de taxi et de bus, pasteurs dans les églises (malgré l’opposition
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10
farouche des responsables religieux, elles ont créé des églises avec leurs diplômes de
pasteur) avec sous leur autorité des hommes, entrepreneurs, architectes et autres.
41. Au niveau du commerce, elles sont impliquées dans le commerce formel comme
dans l’informel. Certaines sont à la tête de PME et PMI (petite et moyenne entreprise ou
moyenne industrie).
42. Pour contourner les banques, elles se regroupent en associations de regroupement de
fonds et, suivant un calendrier préétabli, elles se distribuent ces fonds qui leur permettent de
créer des structures de leur choix pour assurer leur indépendance financière.
43. Au niveau de la formation, il n’y a pas de discrimination d’accès fondée sur le sexe
dans telle ou telle structure de formation.
Article 4 de la Convention: Accélération de l’égalité entre les hommes
et les femmes par des mesures spéciales
44. Dans les forces armées, le nombre de femmes au grade de général a augmenté.
Jusque-là, la gendarmerie et la police n’avaient pas encore de femmes nommées à ce grade.
Cela a été fait. Le nombre de femmes à ce grade passe de deux à cinq (deux femmes
militaires en retraite, une issue de la police, une issue de la sécurité pénitentiaire, une issue
de la gendarmerie nationale).
45. Les mesures de protection de la maternité dans le Code du travail, le statut de la
fonction publique et le statut général des fonctionnaires demeurent (interdiction de licencier
une femme au motif de sa grossesse ou de son accouchement, congé de maternité de 14
semaines obligatoires avec salaire, heures d’allaitement, interdiction aux femmes des
travaux inadaptés à leur santé). Toutes ces mesures sont appliquées par les employeurs au
secteur privé ainsi qu’à la fonction publique.
46. Le Grand Prix du Président de la République pour la promotion des activités
socioéconomiques des femmes a été institutionnalisé ainsi que l’octroi des médailles aux
mères génitrices et de cœur.
Article 5 de la Convention: Rôles et stéréotypes sexuels
Préoccupation no 30 et recommandation n
o 31
47. La préoccupation no 30 du Comité concerne la prévalence des coutumes et des
traditions préjudiciables profondément ancrées: mariage précoce, mariage forcé, polygamie,
pratiques relatives au veuvage, le lévirat et la persistance des stéréotypes qui sont
discriminatoires à l’égard des femmes et qui portent atteinte à leurs droits fondamentaux.
Le Comité relève le peu d’effort fourni par le Gabon à ce sujet pour s’attaquer directement
à ces pratiques et stéréotypes à cause de l’adhésion générale de la population à celle-ci.
48. Dans la recommandation no 31, le Comité exhorte le Gabon à prendre sans délai des
dispositions législatives pour modifier ou abroger ces coutumes et pratiques culturelles
discriminatoires, aider les femmes à exercer pleinement leurs droits fondamentaux,
concevoir et lancer des campagnes de formation et de sensibilisation pour faciliter
l’acceptation du principe de l’égalité entre hommes et femmes et la remise en cause des
attitudes stéréotypées concernant les rôles de chacun d’eux, inclure dans cette campagne
hommes et femmes, fonctionnaires, communautés et chefs traditionnels, employeurs et
grand public, collecter avec les organisations de la société civile, la radio et la télévision, et
la presse écrite pour atteindre ce but et procéder à une révision de programmes et manuels
scolaires pour appuyer cette action.
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11
Mesures prises
49. Malgré la situation hybride de la législation gabonaise qui est à cheval entre les
conventions ratifiées, la résistance de certaines coutumes par rapport à la loi et les lenteurs
relatives à la procédure de révision des textes jugés discriminatoires, le travail de
sensibilisation des femmes est réellement fait sur le terrain par les associations de défense
des droits de la femme, les associations religieuses, ainsi que le Ministère de la famille et de
la promotion de la femme par diverses actions qui sont entre autres:
• L’installation des points focaux Genre dans tous les ministères;
• Les séminaires de sensibilisation dans les locaux de l’Assemblée nationale et en
d’autres lieux comme les églises, les communautés, les chefs de quartier, sur les
questions de mariage et des droits fondamentaux;
• La mise en place effective dans chaque province des services du Ministère de la
famille dont l’un des buts est de faciliter l’acceptation du principe de l’égalité entre
hommes et femmes par le biais des fonctionnaires qui y sont affectés et le soutien
des associations dans les provinces œuvrant dans ce cadre;
• Les actions menées par l’association des veuves et des orphelins, l’association des
femmes musulmanes pour combattre les stéréotypes et l’idée d’infériorisation de
la femme;
• Le réveil des femmes elles-mêmes par la saisine des tribunaux en cas de violations
de leurs droits;
• La répression du mariage précoce et du mariage sans consentement de la fille âgée
de moins de 15 ans, d’une peine d’emprisonnement de un à cinq ans (art. 264 du
Code pénal). Ces peines sont aggravées à dix ans d’emprisonnement si l’acte sexuel
a été accompli ou tenté sur la fille et de la réclusion criminelle à temps si les rapports
sexuels ont entraîné la mort de l’enfant;
• La suppression dans les nouveaux manuels scolaires des stéréotypes mettant en
exergue la division sexiste du travail.
Article 6 de la Convention: Répression de la prostitution et du trafic
des femmes sous toutes les formes
Préoccupations nos
24, 25 et 28, et recommandations nos
26, 27 et 29
50. Les préoccupations nos
24, 25 et 28 ont trait à l’absence d’une législation spécifique
sur la violence faite aux femmes afin de l’éliminer, notamment dans la famille. Le Comité
déplore l’insuffisance de statistiques relatives à la situation des femmes dans tous les
domaines couverts par la Convention, tout comme les précisions sur les effets des mesures
prises et les résultats obtenus. D’autre part, le Comité déplore qu’il y ait eu des mesures
contre le trafic des enfants, mais pas contre la traite des femmes.
51. Le Comité recommande:
• La mise en place d’un système complet de collectes de données;
• La définition des indicateurs mesurables pour évaluer l’évolution de la situation des
femmes et les progrès accomplis au niveau de l’égalité de fait entre hommes
et femmes;
• L’inclusion dans le rapport des données statistiques et une étude de ces données
ventilées par sexe et par zone urbaine ou rurale en indiquant les effets de ces
mesures adoptées et les résultats obtenus;
CEDAW/C/GAB/6
12
• L’adoption en priorité de toutes mesures de lutte contre les violences faites aux
femmes et aux filles;
• La reconnaissance de la violence comme une violation des droits fondamentaux
reconnus aux femmes par la Convention;
• La promulgation d’une législation pénale sur la violence faite aux femmes
(y compris celle commise dans la famille) et l’accès immédiat à une protection des
victimes, la poursuite et la sanction des auteurs de ces violences;
• La sensibilisation des fonctionnaires chargés de l’application des lois, les
prestataires de santé, les travailleurs sociaux, les responsables des communautés et le
grand public sur le caractère inacceptable des violences;
• L’octroi d’une aide médicale, psychologique et juridique.
52. Le Comité propose en outre à l’État de demander une aide internationale pour la
collecte des données et leurs analyses.
Mesures prises
53. Sur la législation en matière de violences faites aux femmes. Bien qu’une législation
spécifique en matière de violences faites aux femmes n’ait pas encore été promulguée dans
la mesure où le Code pénal ne distingue pas d’une manière générale la violence par
l’emploi du mot “quiconque”, on note cependant quelques spécificités qui aggravent les
sanctions lorsque les violences sont exercées sur des enfants filles et lorsque ces violences
sont commises en famille par les ascendants ou autres personnes ayant autorité sur l’enfant.
Il s’agit des articles 235 du Code pénal qui punit d’un emprisonnement de un à cinq ans et
d’une amende de 24 000 à 240 000 francs les auteurs de violences sur les enfants de moins
de 15 ans et s’il y a eu préméditation ou guet-apens, la peine sera de trois à dix ans.
54. Si ces violences ont entraîné une infirmité permanente ou la mort sans intention de
la donner, le coupable est puni d’une réclusion criminelle à temps. Si les coupables sont les
père et mère légitimes, adoptifs ou naturels ou autres ascendants légitimes, ou toute autre
personne ayant autorité sur l’enfant ou ayant sa garde, les peines sont aggravées selon
les cas:
• Deux à dix ans d’emprisonnement, réclusion criminelle à temps, réclusion criminelle
à perpétuité ou la peine de mort si les violences sont exercées sur un enfant de moins
de 15 ans, s’il y a eu préméditation ou guet-apens, si les violences ont été suivies de
mutilation, d’amputation ou de privation d’un membre, de cécité, de perte d’un œil
ou autres infirmités permanentes, ou si elles ont entraîné la mort sans intention de la
donner, ou s’il est révélé qu’elles étaient pratiquées habituellement même sans
intention de donner la mort;
• Ces aggravations persistent aux articles 236 et 239 assorties des peines
complémentaires de l’interdiction de l’exercice des droits civiques;
• Il en est de même du chapitre sur les menaces, l’avortement, les arrestations et
séquestrations arbitraires qui sont des violences.
55. S’agissant spécifiquement de l’avortement provoqué, c’est dans le sens de la
protection de la femme enceinte qu’il est puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et
d’une amende de 24 000 à 500 000 francs CFA si on oblige la femme à le faire, qu’elle y ait
consenti ou non.
56. Il faut noter que l’abandon volontaire d’une femme enceinte par son époux sans
motif grave est puni d’un emprisonnement de un mois à deux ans et d’une amende de
24 000 à 500 000 francs ou l’une de ces deux peines.
CEDAW/C/GAB/6
13
57. En ce qui concerne les attentats aux mœurs qui sont des violences, le viol est puni et
devient un crime puni de la réclusion criminelle à temps s’il a été commis sur une fillette de
moins de 15 ans ou sur une femme en grossesse ayant une déficience mentale.
58. Il en est de même des attentats à la pudeur avec ou sans violence qui sont aggravés
lorsqu’ils sont effectués sur des mineurs ou lorsque les coupables sont des ascendants de la
personne sur laquelle a été commis l’attentat, ou s’ils sont de la classe de ceux qui ont
autorité sur elle.
59. Dans les propositions de révision de certains articles du Code pénal, il a été proposé
que les violences faites aux femmes doivent faire l’objet d’une législation particulière.
60. Le projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre les mutilations sexuelles a
été soumis par le Gouvernement au Conseil d’État qui l’a visé. Il a été discuté à
l’Assemblée nationale et au Sénat avant d’être adopté par les deux chambres en dernière
lecture.
61. Les indicateurs relatifs à la question de la violence faite aux femmes ont été établis
pour la première fois de manière concertée par un comité interministériel à l’occasion de la
commémoration de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
(édition 2004).
62. Le tableau ci-après est éloquent à ce sujet, bien qu’il ne concerne que Libreville,
capitale du Gabon.
63. S’agissant de l’octroi d’une aide médicale, psychologique et juridique, les victimes
des violences sont prises en charge dans les structures sanitaires publiques et l’accès à la
justice est gratuit en s’adressant au parquet de la République. L’aide psychologique est
assurée par les associations de lutte contre les violences faites aux femmes.
64. S’agissant du trafic des enfants et des femmes, l’ordonnance no 04/2001 du 14 août
2001 a été rejetée par le Parlement, mais a été remplacée par la loi no 09/2004 du
21 septembre 2004 réprimant le trafic des enfants. Les articles 20 et suivants de ladite loi
disposent que “quiconque aura organisé, facilité un trafic d’enfants ou y aura participé,
notamment par le transport, l’introduction sur le territoire national, l’accueil,
l’hébergement, la vente, l’emploi illicite ou en aura tiré un avantage quelconque sera puni
de la réclusion criminelle à temps et d’une amende de 10 à 20 millions de francs. Les
complices et les instigateurs seront punis des mêmes peines.”.
CEDAW/C/GAB/6
14
Tableau 1
Types de violences Cas enregistrés Pourcentage
Psychologique
Menaces verbales 640 35,75
Injures 320 17,88
Humiliations/délations, fausses accusations 250 13,97
Répudiation 270 15,08
Spoliation 310 17,32
Total 1 790 100
Physique
Coups 400 49,38
Blessures 320 39,51
Blessures ayant entraîné la mort 90 11,11
Total 810 100
Sexuelle
Rapport forcé 62 19,75
Viol (inceste) 190 60,5
Sodomisation 62 19,75
Total 314 100
Total général 2 914 100
Source: Ministères de la famille, intérieur, justice (2000-2004).
65. Il avait été signalé dans le précédent rapport que la traite des femmes est une
pratique encore méconnue au Gabon. Mais dans l’esprit de la CEDEF, une réunion sous-
régionale des experts sur le thème “Luttons contre la traite des personnes, en particulier des
Femmes et des enfants” a eu lieu à Libreville (Gabon) du 9 au 11 mai 2006, suivie de celle
de Turin (Italie). Ces réunions ont abouti à un accord multilatéral de coopération régionale
pour la lutte contre la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants en
Afrique de l’Ouest et du Centre, entre la CEDEAO et la CEEAC conclu à Abuja (Nigéria),
le 5 juillet 2006. Cet accord a été signé par le Gabon, représenté par le Ministre des affaires
étrangères ainsi que les experts en matière de défense des droits des personnes. L’accent a
été mis sur le trafic des femmes.
66. Dès lors que l’accord de coopération est signé entre États, la législation sur le trafic
des femmes en principe devrait suivre.
67. S’agissant de la stratégie globale de lutte contre la traite, le Comité de suivi, qui a
été mis en place par le Gouvernement sous la tutelle du Ministère du travail avec ses
antennes provinciales ainsi que les centres de recueillement des enfants à Libreville et
Port Gentil avec la collaboration des ambassades des pays en provenance de ces enfants,
fonctionne. Les utilisateurs de ces enfants, non seulement font l’objet de poursuites
judiciaires, mais doivent les indemniser avant leur rapatriement et leur insertion dans leur
pays d’origine.
68. D’autre part, à partir du mois de novembre 2004 et après la promulgation de la loi
sur le trafic des enfants, avec l’appui du projet sous-régional LUTRENA (Lutte contre le
trafic des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre), les associations ODEFPA et
ADDFE, en collaboration avec des psychologues et les médias, ont fait la sensibilisation
dans les provinces ciblées pour le trafic des enfants (Estuaire, Ogooué maritime, Haut-
CEDAW/C/GAB/6
15
Ogooué et Woleu Ntem) pour présenter les dangers de ce phénomène sur la vie des enfants
et la répression instituée par l’État gabonais. Cette sensibilisation a été suivie d’un film
réalisé par l’ODEFPA et l’ADDFE à cet effet dans le but de décourager les auteurs de ce
trafic et la vulgarisation des moyens de défense face à ce phénomène.
69. Un plaidoyer a été fait à l’Assemblée nationale par l’ODEFPA sur les insuffisances
et l’harmonisation du texte de répression sur le trafic des enfants le 16 mars 2005.
70. Des séminaires, organisés en direction des forces de sécurité et des communautés
qui pratiquent ce phénomène, ont été organisés à Libreville par la représentation du Bureau
international du Travail (BIT) avec l’ODEFPA, l’ADDFE et le Comité de suivi sur le trafic
des enfants, appuyé financièrement par LUTRENA. La loi sur le trafic des enfants a été
distribuée à toutes les forces de sécurité et a fait l’objet d’une large diffusion dans les
médias.
71. Ces actions ont entraîné une baisse du phénomène. L’enquête organisée à cet effet
n’a pas pu avoir lieu, la vulgarisation du texte sur la répression du trafic des enfants ayant
entraîné un verrouillage d’informations de la part des communautés pratiquantes.
Article 7 de la Convention: Participation à la vie politique et publique
Préoccupation no 34 et recommandation n
o 35 du Comité
72. La préoccupation no 34 porte sur le faible niveau de participation à la vie politique et
publique des femmes, en particulier au Sénat, à l’Assemblée nationale, au niveau
international, et l’insuffisance de l’application des articles 7 et 8 de la Convention et de la
recommandation générale no 2 sur la place des femmes dans la vie publique et politique.
73. Le Comité recommande l’augmentation du nombre des femmes aux postes de prise
de décisions, le renforcement des programmes de formation et d’information existants et la
création d’un environnement favorable à leur participation.
Mesures prises
74. La Constitution, la loi no 24/96 du 6 juin 1996 relative aux partis politiques et la loi
no 7/96 du 12 mars 1996 modifiée relative aux élections politiques garantissent aux citoyens
des deux sexes l’égal exercice des droits politiques et l’égal accès dans tous les organismes
et institutions publiques.
75. Cependant, il y a lieu de noter que l’accès aux chambres du Parlement est
subordonné à l’élection des candidats au suffrage universel direct et indirect pour une durée
de cinq ans pour les députés et six ans pour les sénateurs. À ce niveau, en plus d’une
volonté manifeste du Président de la République de pousser les leaders des partis politiques
à présenter des candidatures féminines auxdites élections et l’exigence d’un quota pour les
élections locales, la loi sur les partis politiques a institué des candidatures indépendantes
(cela signifie que toute personne majeure remplissant les conditions légales et jouissant de
ses droits civils et politiques peut se présenter à tout type d’élection politique) qui
permettent même aux femmes qui ne sont pas membres des partis politiques à se présenter à
tout type d’élection politique. Il y a aussi l’exigence des femmes elles-mêmes d’être aux
postes de prise de décisions dans les partis politiques et d’être investies par ceux-ci lors des
élections politiques.
76. Cette volonté se manifeste également dans les différentes campagnes de
sensibilisation faites par les partis politiques dans toutes les provinces lors des campagnes
électorales, conférences-débats et causeries où l’on demande aux électeurs de voter pour les
femmes lorsqu’elles sont candidates.
77. Mais cette volonté est censurée par le résultat des urnes où l’on note que certains
électeurs ne votent pas toujours pour les femmes malgré leurs carrure et compétence, y
CEDAW/C/GAB/6
16
compris l’électorat féminin. Il y a toujours un problème de mentalité et d’éducation de base
où on continue à croire que les femmes ne sont pas aptes à occuper certaines fonctions.
Malgré cela, la sensibilisation continue dans ce sens.
78. S’agissant de l’accès des femmes aux postes de prise de décisions, les chiffres sont
les suivants:
Tableau 2
Fonctions Homme Femme Total Rapport genre (%)
Premier Ministre 1 0 1 0
Vice-Premier Ministre 1 2 3 66,67
Ministre d’État 3 0 3 0
Ministre 23 5 28 21,74
Ministre délégué 13 1 14 7,69
Total général 41 8 49 100
Source: Secrétariat général du Gouvernement (2009).
79. Au niveau du Parlement, l’effectif des députés et sénateurs est le suivant:
• Élection des députés de décembre 2006 et juin 2007 (partielle): sur un total de 120
députés, la onzième législature compte 20 femmes (13 femmes titulaires et 7
femmes suppléantes). Quatre femmes occupent des postes de responsabilité au
bureau de l’Assemblée nationale: sixième Vice-Président du bureau, premier
Secrétaire du Bureau, premier Rapporteur de la Commission des affaires sociales,
des affaires culturelles et de la communication, premier Rapporteur de la
Commission de la planification, de l’aménagement et de l’environnement. Il faut
signaler que c’est une Gabonaise qui est Vice-Présidente des femmes
parlementaires.
80. Au niveau du Sénat, l’effectif de l’élection de 2002 est le suivant:
• Sur 91 membres, on a 14 femmes sénateurs. Deux femmes occupent des postes de
responsabilité au bureau du Sénat: deuxième questeur et cinquième Secrétaire.
81. Il reste entendu que ces chiffres peuvent être modifiés lors de l’élection des
sénateurs de janvier 2009.
82. Sur le plan administratif, on note sur 203 personnels au Sénat:
• Une femme chef de Cabinet du Président;
• Sept femmes conseillers;
• Quatre femmes occupant des postes de directeur;
• Trois femmes chefs de service.
83. Au niveau des instances locales, on remarque une présence féminine, bien
que timide.
84. Les données sur l’élection des conseillers départementaux et communaux des
scrutins des 27 avril et 23 novembre 2008 ne sont pas complètes en raison de leur reprise
dans certaines localités. Leur représentation figure dans les tableaux ci-après.
CEDAW/C/GAB/6
17
Tableau 3
Représentation des femmes dans les instances locales selon le sexe et la région
Province
Conseillers communaux Maires centraux Conseillers départementaux Président du conseil
Hommes Femmes
Rapport
genre % Hommes Femmes
Rapport
genre % Hommes Femmes
Rapport
genre % Hommes Femmes
Rapport
genre %
Estuaire 42 9 21,43 2 100
Haut-Ogooué 200 46 23 12 0 160 21 13,13 10 1 10
Moyen-Ogooué 34 11 32,35 2 0 27 7 25,93 2 100
Ngounié 115 30 26,09 8 1 12,5 123 9 7,32 8 1 12,5
Nyanga 82 20 24,4 6 0 77 8 10,39 6 0
Ogooué Ivindo 61 9 14,75 4 0 54 8 14,81 4 0
Ogooué Lolo 67 21 31,34 4 0 54 6 11,11 4 0
Ogooué maritime 80 23 28,75 2 1 50 49 5 10,2 3 0
Wolen Ntem 99 11 11,11 4 1 25 79 7 8,9 5 0
Total général 738 171 23,17 42 3 7,14 665 80 12 46 6 0,13
85. Au niveau de la justice, qui est un secteur de gouvernance hautement stratégique, les
femmes y sont présentes dans les différents corps en tant que magistrats, greffiers, avocats,
huissiers, etc. Dans ce secteur, les femmes ont une représentation significative avec près de
40 %. C’est en tant que greffières qu’elles marquent leur présence.
CEDAW/C/GAB/6
18
Tableau 4
Présence des femmes par rapport aux hommes dans les institutions judiciaires
(année 2007)
Fonctions Hommes Femmes Total % de femmes
Procureur, procureur adjoint et substitut 25 9 34 26,47
Président de tribunal 15 7 22 31,82
Secrétaire général 1 2 3 66,67
Cours constitutionnelle 7 2 9 22,22
Cours suprême - - - -
Conseil supérieur de la magistrature - - - -
Conseil d’État 12 4 16 25
Médiateur 0 1 1 100
Cours des comptes 9 4 13 30,77
Cours de cassation 18 4 22 18,18
Commission de lutte contre l’enrichissement
illicite - - - -
Barreau 47 18 65 27,69
Total 93 33 126 26,19
Source: Ministère de la justice, 2007.
86. En ce qui concerne les mesures spéciales, elles ne peuvent être prises que par
l’autorité de décision. La sensibilisation est faite, mais il faut qu’elle soit suivie de
décisions concrètes.
Article 8 de la Convention: Représentation des femmes à l’échelon
international
87. Les femmes assistent aux conférences internationales, mais leur représentation dans
des postes d’institutions internationales est très faible. L’un des problèmes noté déjà dans
les autres rapports est l’absence du rapprochement d’époux dans les deux sens. Lorsqu’un
homme bénéficie d’un poste sur le plan international, son épouse le suit automatiquement et
si elle est fonctionnaire, on lui trouve un poste au lieu d’affectation ou de nomination de
son époux. Or, l’inverse n’est pas encore possible. Si la femme tient à son poste, soit elle va
seule en bénéficiant d’un arrangement au foyer (le mari accepte), soit elle est obligée de
divorcer si le mari n’accepte pas. Divers plaidoyers ont été faits à ce sujet à l’Assemblée
nationale avec l’appui du FNUAP, mais la situation reste stagnante. La proposition
d’amendement du texte sur le rapprochement d’époux fait partie des textes soumis par le
Ministère de la famille et de la promotion de la femme au Gouvernement.
88. Au niveau international, sur 35 ambassadeurs: 33 hommes, 2 femmes.
Article 9 de la Convention: La nationalité
89. Les dispositions innovatrices de la loi no 37/98 du 20 juillet 1998 portant Code de la
nationalité, notamment dans ses articles 20 à 24, qui instituent des droits égaux pour
l’homme et la femme mariés à des non-Gabonais, et signalées dans le précédent rapport
n’ont pas changé. L’article 34 de la même loi permet à toute personne ayant acquis la
nationalité gabonaise d’y renoncer dans les conditions et formes prévues par la législation.
Cette renonciation est constatée par décret. Actuellement, ce sont les dispositions
CEDAW/C/GAB/6
19
réglementaires pour permettre la meilleure utilisation et application du Code de la
nationalité qui sont prises au fur et à mesure.
Article 10 de la Convention: Promotion de l’éducation des femmes
Préoccupation no 32 et recommandation n
o 33 du Comité
90. Le Comité est préoccupé par le contraste entre l’obligation scolaire de 0 à 16 ans et
le taux de fréquentation des filles qui varie de 39 % au premier cycle, 7,20 % au deuxième
cycle, et qui tombe à 2,63 % dans l’enseignement supérieur. Au niveau du primaire, les
statistiques en matière de couverture de la scolarisation, autrement dit l’indice entre les
filles et les garçons au niveau est presque égal à l’unité. Cela signifie que le Gabon a atteint
l’objectif no 5 de l’École pour tous relatif à l’égalité et, en même temps, une partie de
l’OMD no 3 relatif à l’égalité de genre, en ce qui concerne l’école primaire.
Tableau 5
Taux net et taux brut de scolarisation
Taux net de scolarisation Garçons Filles
Ensemble 96,2 95,7
Taux brut de scolarisation Garçons Filles
Ensemble 132,9 128,2
Source: Bulletin d’analyse statistique no 1 – Enseignement primaire au Gabon, 2008.
91. L’inégale répartition des femmes enseignantes du primaire au niveau national est
mesurée par le pourcentage des femmes enseignantes. Cet indicateur est important pour
apprécier la féminisation du corps enseignant et pour évaluer les besoins en formation selon
le genre.
Tableau 6
Distribution des enseignants par province et par sexe
Province
Enseignants
Garçons Filles Total
Estuaire 1 132 2 280 3 412
Haut-Ogooué 357 357 714
Moyen-Ogooué 140 170 310
Ngounié 284 185 469
Nyanga 159 74 233
Ogooué Ivindo 193 96 289
Ogooué Lolo 157 99 256
Ogooué maritime 262 489 751
Woleu Ntem 410 385 795
Ensemble 3 094 4 135 7 229
Pourcentage 42,8 57,2 100
Source: Bulletin d’analyse statistique no 1 – Enseignement primaire au Gabon, 2008.
Disparité dans l’enseignement technique et scientifique
92. L’examen de la situation dans les secteurs de l’enseignement secondaire montre que
très peu de jeunes filles s’orientent vers les filières scientifiques et technologiques après la
CEDAW/C/GAB/6
20
classe de troisième. Au public, elles ne seront que 8,76 % en seconde C, en terminale elles
ont une présence marginale. Au privé, la tendance reste un peu plus élevée.
Tableau 7
Situation des filles dans les filières scientifiques et technologiques
Niveau Public Pourcentage Privé Pourcentage
Troisième 4 244 82,57 1 519 78,21
Seconde S 450 8,76 181 9,32
Première S 236 4,59 119 8,13
Terminale C 16 0,31 9 0,46
Terminale D 194 3,77 114 5,87
Total 5 140 100 1 942 100
Source: Document de promotion des filles dans les filières scientifiques et technologiques au Gabon,
2001.
Enseignement technique
93. Au niveau de l’enseignement technique, les garçons sont davantage dans les filières
féminines (telles que la comptabilité); exception faite de Libreville, ils n’embrassent pas la
profession de sténodactylo, ce qui traduit une évolution des mentalités en zone urbaine. Les
filles, tout en évoluant dans les filières traditionnellement féminines, ont une présence
significative dans les filières réservées aux hommes.
Tableau 8
Présentation des effectifs des différents diplômes techniques et professionnels
par centre
Centres Options
Garçons Filles
Total Effectif % Effectif %
Libreville Aide comptable 71 82,56 220 68,30 291
Sténodactylo 5 5,81 85 26,4 90
Employé de banque 10 11,63 17 5,3 27
Total 86 100 322 100 408
Port Gentil Aide comptable 29 87,88 64 67,4 93
Sténodactylo 4 12,12 31 32,6 35
Total 33 100 95 100 128
Franceville Aide comptable 2 100 8 38,1 10
Sténodactylo 0 0 13 61,9 13
Total 2 100 21 100 23
Mouila Aide comptable 5 100 13 56,5 18
Sténodactylo 0 0 10 43,5 10
Total 5 100 23 100 28
Source: Ministère de l’enseignement technique et formation professionnelle session 2007.
L’enseignement supérieur
94. Les données de 2003 montrent des disparités importantes pour l’entrée à
l’université. Les filles font encore à peine plus du tiers des effectifs. Il y a 64,43 % de
CEDAW/C/GAB/6
21
garçons contre 35,57 % de filles. De manière globale, on note une très grande variation des
écarts. Les filles comptent pour plus de 30 % en lettres, droit et médecine et sont moins
présentes dans les filières proprement scientifiques.
Tableau 9
Filières à l’université et répartition par sexe
Université (facultés) Localisation
Hommes Femmes
Total Effectif % Effectif %
Lettres Libreville 2 383 59,32 1 634 40,68 4 017
Droit/sciences économiques 1 341 69,16 598 30,84 1 939
Sous-total UOB 3 724 2 232 5 956
Faculté de médecine Estuaire Owendo 489 57,6 368 42,94
Sous-total Université de sciences
et santé 489 368 857
École polytechnique de Masuku Haut-Ogooué 161 85,64 27 14,36 188
Faculté de science 511 84,88 91 15,12 602
Institut supérieur d’agronomie
et de biochimie 85 76,58 26 23,42 111
Sous-total Université scientifique
et technique de Masuku 757 84,02 144 15,98 901
Total Universités 4 970 64,43 2 744 35,57 7 714
Source: Annuaire statistique de l’enseignement supérieur 2003-2004.
Les grandes écoles
95. Au niveau des grandes écoles, on note une grande progression des filles, avec
toutefois des retards importants au niveau de l’École normale supérieure d’enseignement
technique (ENSET) et de l’École nationale des eaux et forêts (ENEF). Les filles sont
94,21 % contre seulement 5,64 % des garçons. À l’Institut supérieur de technologie (IST),
il y a moins d’écart entre les filles (39,05 %) et les garçons (57,05 %).
Tableau 10
Répartition des effectifs par sexe dans les grandes écoles
Grandes écoles
Hommes Femmes
Total Effectif % Effectif %
École nationale des eaux et forêts (ENEF) 64 86,48 10 13,52 74
École normale supérieure (ENS) 594 85,49 313 34,51 907
École nationale supérieure d’enseignement technique 184 94,36 11 5,64 195
École nationale supérieure de secrétariat 14 5,78 228 94,21 242
Institut national de sciences et de gestion 187 64,04 105 35,96 292
Institut national de technologie (IST) 161 57,05 119 42,05 280
Total grandes écoles 1 204 60,05 786 39,05 1 990
Source: Annuaire statistique de l’enseignement supérieur 2002-2003.
96. Le Comité exhorte l’État gabonais à mettre dans ses actions prioritaires l’accès des
jeunes filles et des femmes à tous les niveaux de l’éducation en prenant même des mesures
spéciales et temporaires adéquates pour encourager les parents et les enfants (par exemple:
CEDAW/C/GAB/6
22
octroi des bourses aux filles, primes aux parents, etc.), et l’information du public sur
l’importance de l’éducation en tant que droit humain essentiel pour l’autonomisation de la
femme, l’intégration dans les systèmes de l’éducation et de la formation, la connaissance de
la CEDEF.
97. Bien que le constat fait par la CEDEF soit exact sur le plan statistique, il n’en reste
pas moins que l’État gabonais ne crée aucune discrimination entre les garçons et les filles
sur l’accès à l’éducation et à la formation à tous les niveaux. L’État encourage plutôt les
filles à l’éducation. Par exemple: construction des haltes garderies dans les provinces pour
permettre aux filles mères économiquement faibles de ne pas interrompre leurs études à
cause de la naissance d’un ou des enfants, formation des éducatrices communautaires pour
pallier aux problèmes des enfants en zone rurale.
98. Les campagnes de sensibilisation sur l’importance des études faites par l’AFEG
(Association des femmes éducatrices du Gabon) à travers le Gabon vont dans le même sens.
Article 11 de la Convention: Promotion des femmes dans l’emploi
99. La Constitution de la République gabonaise dispose dans l’article 1er
, alinéa 7 du
titre préliminaire, que chaque citoyen a le droit de travailler et le droit d’obtenir un emploi.
Nul ne peut être lésé dans son travail en raison de ses origines, de son sexe, de sa race, de
ses opinions (loi no 3/91 du 26 mars 1991, modifiée par la loi n
o 13/2003 du 19 août 2003).
100. L’article 2 du Code du travail dispose que toute personne, y compris la personne
handicapée, a droit au travail. L’exercice d’une activité professionnelle est un devoir
national.
101. L’article 8 du même Code dispose que tous les travailleurs sont égaux devant la loi
et bénéficient de la même protection et des mêmes garanties. Toute discrimination en
matière d’emploi et de conditions de travail fondée notamment sur la race, la couleur, le
sexe, la religion, l’opinion politique, l’ascendance nationale ou l’origine sociale est
interdite. Le statut général des fonctionnaires et le statut général de la fonction publique
disposent des mêmes garanties au niveau de l’emploi.
102. Ainsi, il n’y aucune discrimination au Gabon en matière d’emploi. À diplôme ou
qualification professionnelle égal, salaire égal pour les citoyens des deux sexes. Tous les
autres textes de loi cités dans le précédent rapport n’ont pas subi de modification en
défaveur de la femme. Ils restent d’actualité et sont appliqués.
103. Il n’y a que l’âge de départ à la retraite qui a été porté à 60 ans au lieu de 55 ans
pour les fonctionnaires indépendamment des militaires, dont l’âge de la retraite évolue en
fonction du grade, ainsi que les corps qui disposent des statuts particuliers où l’âge de la
retraite est maintenu à 65 ans (par exemple: magistrats, médecins, inspecteurs du
travail, etc.).
Article 12 de la Convention: Égalité dans le domaine de la santé
Préoccupation no 36 et recommandation n
o 37 du Comité
104. Elle est relative au manque de précision sur les mesures prises pour lutter contre la
mortalité infantile et maternelle et l’accès aux services de planification familiale et sur la
prévalence du VIH/sida. Le Comité recommande d’inclure dans le rapport des statistiques
détaillées et une analyse des mesures adoptées sur les points ci-dessus, y compris dans les
zones rurales, et l’effet de ces mesures.
CEDAW/C/GAB/6
23
Mesures prises
105. Le Gabon a depuis longtemps fait de la santé une des priorités de sa politique
nationale et a adhéré à différentes initiatives internationales visant la réduction de la
mortalité maternelle et néonatale. Il s’agit notamment de l’Initiative de la maternité sans
risque et l’Initiative de Bamako en 1987, du Programme d’action de la Conférence
internationale sur la population et le développement (CIPD) en 1994, de la quatrième
Conférence mondiale sur les femmes à Beijing en 1995 et du Sommet du Millénaire pour le
développement en 2000. Les objectifs 4 et 5 de ce Sommet du Millénaire visent la
réduction de deux tiers de la mortalité infantile et de trois quarts de la mortalité maternelle
entre 1990 et 2015.
106. Le Ministère de la santé publique, appuyé par différents partenaires, met en œuvre
ces différentes initiatives.
107. Les actions entreprises dans le secteur de la santé de la reproduction couvrent les
quatre (4) domaines suivants:
1. Politique
• La création d’un Comité national en santé de la reproduction en 1991;
• L’adoption de l’initiative VISION 2010 des Premières Dames en 2001;
• L’adoption de la Feuille de route africaine pour accélérer la réduction de la
morbidité et mortalité maternelles et néonatales adoptée par les Chefs d’État de
l’Union africaine lors du Sommet d’Addis-Abeba 1:
• Les États généraux de la santé en 2005;
• La Politique nationale de la santé de la reproduction 2001-2010;
• Le Plan national de développement sanitaire 2007-2011;
• La Politique nationale de santé de la reproduction 2003-2015;
• La célébration des journées de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale en
septembre 2006 et 2007;
• L’élaboration du Guide pratique de prévention de la transmission mère-enfant du
VIH/sida (PTME) en 2004;
• Le document de politique et normes nationales en matière de PTME en 2006;
• Le Guide de prise en charge des PVVIH en 2005;
• Le document de Stratégie, croissance et réduction de la pauvreté (2006);
• La Carte sanitaire nationale 2007;
• Le Plan d’action d’élimination du tétanos néonatal et maternel;
• La création d’un Ministère de lutte contre le VIH;
• L’élaboration et l’adoption du Plan stratégique national contre le VIH/sida,
2008-2012.
2. Cadre juridique
• L’ordonnance 64/69 d’octobre 1969 interdisant la promotion et l’usage des
contraceptifs;
• L’ordonnance 001195 donnant les orientations de la politique de santé en
République gabonaise;
CEDAW/C/GAB/6
24
• Le décret 1158/PR/MSPP du 4 septembre 1997 fixant les attributions et
l’organisation du Ministère de la santé publique et de la population;
• Le décret 000488/PR/MSPP de mai 1995 portant création, organisation et
fonctionnement des régions et départements sanitaires;
• La loi no 001/2000 définissant certaines mesures générales de protection sanitaire et
sociale de la femme, de la mère et de l’enfant, notamment l’accès à la planification
familiale;
• L’arrêté no 0044LMSP/CAB du 10 février 2005, définissant la liste des
médicaments, produits, objets ou autres moyens de contraception et de protection
délivrés en pharmacie ou dans un centre agréé et sous contrôle médical;
• L’arrêté no 00051IMSP définissant la tarification des tests de dépistage;
• Le décret portant réglementation de la commercialisation des substituts du
lait maternel.
3. Initiatives, projets et programmes
• Projet Maternité sans risques adopté en 1987 et mis en œuvre en 1992;
• Projet d’Appui à la santé de la reproduction en 1997-2002;
• Plan stratégique VIH/sida;
• Projet Prestations en santé de la reproduction et amélioration de la qualité des soins
de santé de la reproduction en 2002-2006;
• Plan de sécurisation des produits de santé de la reproduction en 2007;
• Élaboration des normes et standards en santé de la reproduction en 2007;
• Initiative Hôpitaux amis des bébés;
• Création des programmes de promotion de la santé de la mère et de survie de
l’enfant;
• Mise en œuvre de la Prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIM)
depuis 2000;
• Mise en œuvre de la Prévention de la transmission mère-enfant du VIH/sida (PTME)
en 2002;
• Mise en œuvre du plan d’urgence du Programme élargi de vaccination (PEV)
en 2006;
• Mise en place du Fonds thérapeutique national de lutte contre le sida en 2001;
• Mise en place du Fonds multisectoriel de lutte contre le sida en 2003-2004;
• Éligibilité du Gabon au Fonds mondial d’aide à la lutte contre le sida, la tuberculose
et le paludisme dans les volets paludisme et sida (2004-2005);
• Mise en œuvre d’une campagne intégrée de supplémentations de vitamines A et de
déparasitage en 2007;
• Plan national d’accélération de la survie de l’enfant au Gabon (2009-2015).
Résultats de la mise en œuvre de ces différentes initiatives, notamment:
• Renforcement des capacités des prestataires de soins dans le domaine de la santé
maternelle, néonatale, infantile et en santé de l’adolescent;
• Formation en planification familiale;
CEDAW/C/GAB/6
25
• Création du centre de santé de la reproduction (SR);
• Création de centres de traitement par réhydratation (TRO);
• Création des centres de prise en charge du paludisme;
• Équipement des centres de santé et hôpitaux;
• Construction et réhabilitation d’infrastructures sanitaires;
• Amélioration de la couverture vaccinale qui passe à 82 % en 2008. Le taux de
couverture de VAT est de 54 %;
• Gratuité de l’accouchement et de la césarienne au centre hospitalier de Libreville
depuis 2007.
4. Recherche opérationnelle
• Enquête Maternité sans risque dans la Ngounié en 1993;
• Enquête Maternité sans risque dans l’Estuaire en 1995;
• EDSG 2000;
• Évaluation de la disponibilité, de l’utilisation et de la qualité des soins obstétricaux
d’urgence au Gabon en 2003;
• Audits des complications obstétricales (Near-Miss) au centre hospitalier de
Libreville;
• Des enquêtes conjointes avec la faculté de médecine dans le domaine de la santé de
la mère et de l’enfant.
Situation sanitaire actuelle des femmes: Pas de données désagrégées
selon les groupes d’âge et le sexe.
• Mortalité infantile – 61pour 1 000 (2000);
• Mortalité des moins de 5 ans – 91,4 pour 1 000;
• Mortalité néonatale –31 pour 1 000;
• Mortalité maternelle – 519 pour 100 000 (2000);
• Soins prénataux – CPN1: 94 % et CPN4: 63 %;
• Accouchements assistés – 87,3 % (2000);
• Soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) – 17 % des structures
sanitaires (2003);
• Prévalence contraceptive – 14 % (2000);
• Prévalence VIH – 5,9 %;
• VAT2 femmes enceintes – 67 % (2008).
CEDAW/C/GAB/6
26
Tableau 11
Présentation des structures sanitaires
Région sanitaire CHU CHL CHR HR
Hôpitaux
spécialisés
Bases
épidémio-
logiques
Bases
d’hygiène SMI CAT
Centres
médicaux
Centres
de santé
urbains
Centres
de santé
ruraux
Dispen
-saires
Cases
de
santé
Total Gabon 0 1 8 3 3 10 11 11 15 42 16 16 472 97
Libreville-Owendo 0 1 0 1 1 1 1 0 7 1 9 0 0 0
Ouest (Estuaire) 0 0 0 0 1 1 1 3 0 3 0 1 23 4
Sud-Est (Haut-Ogooué) 0 0 1 2 0 1 1 1 1 11 1 0 81 2
Centre (Moyen-Ogooué) 0 0 1 0 0 1 1 2 1 2 1 1 27 10
Centre Sud (Ngounié) 0 0 1 0 0 1 1 1 1 8 1 2 86 12
Sud (Nyanga) 0 0 1 0 0 1 1 0 0 5 0 1 36 12
Est (Ogooué Ivindo) 0 0 1 0 0 1 1 1 2 3 1 2 45 21
Centre Est (Ogooué Lolo) 0 0 1 0 0 1 1 1 1 3 1 3 69 7
Maritime (Ogooué
maritime) 0 0 1 0 0 1 1 1 1 2 1 1 50 4
Nord (Woleu Ntem) 0 0 1 0 1 1 1 1 1 4 1 5 55 25
Source: Carte sanitaire 2007.
108. En ce qui concerne spécifiquement les maternités, c’est Libreville qui vient
largement en tête avec 29 % des structures.
Tableau 12
Nombre de maternités
Localité Nombre Pourcentage
Libreville 18 29
Estuaire
Haut-Ogooué 12 19
Moyen-Ogooué 4 6
Ngounié 10 16
Nyanga
Ogooué Ivindo 4 6
Ogooué Lolo
Ogooué maritime 10 16
Woleu Ntem 5 8
Total 63
Source: Enquête sur la disponibilité de l’utilisation et de la qualité des soins obstétricaux.
109. Au niveau de la prise en charge des complications de l’accouchement, toutes les
régions disposent d’équipements à des degrés divers: tables d’accouchement, tables
d’opération, tables de réanimation néonatale, boîtes d’accouchement et boîtes de
césarienne. Par contre, pour la prise en charge des complications des nourrissons à la
naissance, on relève une certaine faiblesse dans les structures de prise en charge.
CEDAW/C/GAB/6
27
Tableau 12
Présentation de la situation des ressources matérielles pour la prise en charge
de la santé maternelle par région
Province
Table
d’accouchement
Table
d’opération
Table de
réanimation
néonatale
Boîte
d’accouchement
Boîte de
césarienne
Libreville 42 21 19 94 43
Estuaire 6 0 2 5 0
Haut-Ogooué 21 8 4 23 0
Moyen-Ogooué 6 1 8 17 0
Ngounié 22 6 3 41 19
Nyanga 5 1 2 8 1
Ogooué Ivindo 5 4 0 12 3
Ogooué Lolo 6 5 3 7 4
Ogooué maritime 16 6 10 33 12
Wolen Ntem 9 4 0 9 5
Total 138 56 51 249 87
Source: Enquête sur la disponibilité de l’utilisation et de la qualité des soins obstétricaux d’urgence
au Gabon. Ministère de la santé, FNUAP, décembre 2003.
Accès aux services de santé
110. Un ménage est considéré comme ayant accès à un service de santé lorsqu’il est situé
à un service situé à moins de 30 minutes d’un établissement sanitaire. L’accès aux services
de santé se situe à 66 % en milieu urbain, alors qu’il est de 53 % en milieu rural.
Accouchements enregistrés selon les structures sanitaires
Tableau 13
Accouchements enregistrés selon les structures de santé
Nombre Pourcentage
À domicile 1 096 3,2
Dans les structures publiques 28 144 82,4
Dans les structures parapubliques 1 426 4,2
Dans les structures privées 3 496 10,2
Total 34 162 100,0
Source: Enquête sur la disponibilité de l’utilisation et de la qualité des soins obstétricaux d’urgence
au Gabon. Ministère de la santé, FNUAP, décembre 2003.
Recours au personnel qualifié
111. Globalement, une large majorité de femmes bénéficie de l’assistance d’un personnel
formé lors de l’accouchement à plus de 87 %.
CEDAW/C/GAB/6
28
Tableau 14
Taux d’accouchements effectués par un personnel médical
Personnel médical Pourcentage
Médecins 18,5
Sages-femmes 64,1
Infirmières 2,9
Matrones/accoucheuses formées 1,9
Ensemble du personnel formé 87,3
Accoucheuses traditionnelles 4,2
Parents/autres 7
Personne 1,5
Source: EDS (Enquête démographique et de santé) 2000.
112. Les écarts se font sentir selon le milieu de résidence. Les zones urbaines bénéficient
davantage de l’assistance du personnel médical.
Tableau 15
Taux d’accouchements assistés par du personnel qualifié selon le milieu de résidence
Personnel médical Urbain Rural
Médecins 22,6 7
Sages-femmes 67 56,1
Infirmières 2,4 4,3
Matrones/accoucheuses formées 1,3 3,5
Ensemble du personnel formé 93,3 70,9
Accoucheuses traditionnelles 0,8 13,7
Parents/autres 4,9 12,8
Personne 1,1 2,6
Source: EDS (Enquête démographique et de santé) 2000.
Mortalité des enfants
113. Le taux de mortalité infanto-juvénile est estimé à 91/1 000 en 2007, le taux de
mortalité infantile à 61/1 000 en 2007 et le taux de mortalité néonatale à 31/1 000 en 2004.
Quarante et un pour cent des enfants avec fièvre ont reçu un antipaludique (OMS), 55 %
des enfants dorment sous moustiquaire imprégnée en 2008 contre 18 % en 2006.
Consultations prénatales (CPN)
114. Le taux de couverture pour les soins prénatals est de 91 %, le taux d’accouchements
est de 87 % selon l’EGEP (Enquête générale d’évaluation de la pauvreté) 2005; 20 % des
structures assurant les accouchements sont aux normes SONU (Soins obstétricaux et
néonataux d’urgence).
Mortalité maternelle
115. Le taux de mortalité maternelle est de 519 pour 100 000 naissances vivantes et il
demeure trop élevé. Les principales causes sont en premier lieu les complications liées aux
avortements et ensuite, les travaux prolongés.
CEDAW/C/GAB/6
29
Tableau 16
Taux d’accouchements assistés par du personnel qualifié selon le milieu de résidence
Principales causes de décès Pourcentage
Complications d’avortement 28,8
Hémorragies de la délivrance 22,7
Travaux prolongés ou dystociques 25,8
Autres 22,7
Source: EDS (Enquête démographique et de santé) 2000.
Planification
116. La proportion des femmes qui utilisent la contraception se situe entre 0 et 25 %.
Femmes et VIH/sida
117. Soixante-cinq établissements de santé assurant les consultations prénatales offrent
également des services de prévention de la transmission mère-enfant.
118. Soixante-dix pour cent des femmes enceintes vues en consultations prénatales ont
fait le test de dépistage, 77 % d’entre elles ont été en possession des résultats ; 8,1 % ont été
séropositives, 61 % ont reçu un traitement antirétroviral. Il est à noter que le dépistage et le
traitement antirétroviral sont gratuits. Vingt-sept pour cent des enfants sont suivis.
119. Les enfants orphelins et affectés par le VIH bénéficient d’une prise en charge
scolaire (8,1 %) et d’un appui nutritionnel (1,5 %).
Article 13 de la Convention: Avantages sociaux
120. Au Gabon, les femmes fonctionnaires ont droit à tous les avantages sociaux prévus
par les statuts de la fonction publique et des fonctionnaires: salaires, allocations familiales,
allocation de rentrée scolaire, prise en charge dans les structures sanitaires publiques en cas
de maladie survenant sur elles-mêmes, leurs enfants ou leurs époux.
121. En cas de décès de l’époux fonctionnaire, la femme mariée, employée ou
fonctionnaire ou au foyer bénéficie de la pension du conjoint survivant. Les femmes
employées dans le secteur privé ou contractuel de l’État ou indigentes déclarées bénéficient
des prestations des organismes de sécurité sociale que sont la Caisse nationale de sécurité
sociale et la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale. Il en est de même
de celles qui exercent des professions libérales qui sont affiliées à ces organismes.
122. S’agissant des prêts bancaires, prêts hypothécaires et autres formes de crédit
financier, les femmes en bénéficient dès lors qu’elles remplissent les conditions légales en
dehors de quelques conditions supplémentaires lorsqu’elles sont en communauté de bien et
disposant d’un compte joint (information du mari et non son autorisation puisque, selon
l’article 262 du Code civil, la femme est libre de disposer de son salaire et peut se faire
ouvrir un compte courant en son nom propre si elle exerce une profession ou
l’administration et la jouissance de ses biens personnels).
123. S’agissant des activités récréatives, des sports et de la vie culturelle, ils sont garantis
aux femmes aux termes des articles 1er
, alinéa 13, et 18 de la Constitution. Plusieurs
femmes sont engagées dans les activités sportives et ont remporté des trophées.
CEDAW/C/GAB/6
30
124. S’agissant des autres avantages sociaux, on note:
• L’aboutissement du projet pilote d’octroi de microcrédits aux femmes dans la
province de la Nyanga pour assurer leur autonomisation et qui s’est étendu dans les
provinces du Haut-Ogooué et du Woleu Ntem;
• La structuration des associations de microfinances en vue de l’institution d’une
banque pour aider les femmes qui ne peuvent pas accéder aux crédits dans les
banques privées. Quatre établissements de microfinances agréés par le Ministère de
l’économie et des finances sur accord de la COBAC ont été mis en place. Deux sont
dirigés par les femmes en forme de mutuelle (de type associatif). L’on remarque
même que ce sont les femmes qui remboursent le mieux.
Article 14 de la Convention: Problèmes particuliers
des femmes rurales
Préoccupation no 38 et recommandation n
o 39 du Comité
125. Cette préoccupation a trait à la situation des femmes rurales en raison de leur
isolement géographique et du fait qu’elles n’ont pas accès à une alimentation adéquate et à
des conditions d’hygiène acceptables, ni aux soins de santé, à l’éducation et aux activités
productrices de revenus. Le Comité regrette l’absence d’informations statistiques sur les
femmes rurales et autochtones.
126. Le Comité demande au Gabon d’adopter à titre prioritaire les mesures nécessaires
afin que les préoccupations ci-dessus soient remplies. Il invite l’État gabonais à demander
au besoin l’assistance des organismes compétents des Nations Unies pour améliorer le
niveau de vie des femmes rurales.
Mesures prises
127. Le Ministère de la famille et de la promotion de la femme accorde une attention
soutenue à la situation des femmes rurales qui, en raison de leur éloignement géographique,
ne bénéficient pas toujours de certains services essentiels.
128. Afin de pouvoir initier et mettre en œuvre un plan d’action en faveur des femmes
rurales, le département a commis une enquête nationale sur “les besoins socioéconomiques
des femmes rurales” avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population. Les
résultats de cette enquête permettront, d’une part, de constituer une base de données
spécifique et, d’autre part, d’initier des projets de développement en leur faveur.
129. Le Ministère a également créé en zone rurale des cases communautaires où des
éducatrices font bénéficier aux femmes rurales des causeries éducatives sur l’hygiène (du
milieu et du corps), la nutrition et le VIH/sida. Des cours d’alphabétisation fonctionnelle
sont également dispensés en fonction du niveau de compétence de l’éducatrice
communautaire.
130. Pour renforcer le pouvoir économique de la femme rurale, deux projets sont mis en
œuvre, l’un depuis 1997 et le second depuis 2003. Il s’agit:
• Du Grand Prix du Président de la République pour la promotion des activités
socioéconomiques des femmes, qui consiste à encourager les femmes exerçant des
activités telles que la pêche, l’agriculture, l’artisanat et autres. Il a été
institutionnalisé et c’est le Ministère de la famille et de la promotion de la femme
qui est chargé de recueillir les dossiers des candidates chaque année suivant
l’activité choisie dans toutes les provinces. Il sélectionne ensuite les meilleurs
dossiers qui sont qualifiés pour recevoir ces prix;
CEDAW/C/GAB/6
31
• Du Projet d’appui au développement du microcrédit au Gabon (PADMG). Le
PADMG, mené en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le
développement, a pour objectif général de réduire la pauvreté et d’améliorer les
conditions de vie des populations féminines vivant en zones rurales et périurbaines.
Dans ce cadre, la microfinance a été retenue comme l’un des instruments pour lutter
contre la pauvreté par l’élargissement de l’accès aux femmes rurales, à travers la
réalisation et/ou le développement d’activités génératrices de revenus.
131. Le mode opératoire est le suivant:
• Identification des organisations de femmes;
• Appui à la structuration;
• Élaboration du projet;
• Financement du projet.
132. Les montants des prêts varient de 100 000 francs à 2,5 millions de francs CFA pour
les prêts individuels et de 100 000 francs à 5 millions de francs CFA pour les projets
collectifs et ou communautaires.
133. Le taux d’intérêt appliqué est le plus bas de la place financière de Libreville, soit
4 % l’an, et les modalités de remboursement sont fonction de la nature de l’activité.
134. Les domaines de financement sont: l’agriculture, l’élevage, la pisciculture, la
transformation alimentaire, la pêche, l’artisanat, le petit commerce, la couture, la coiffure et
les services.
135. Actuellement, le projet couvre quatre provinces (Nyanga, Haut-Ogooué, Wolen
Ntem, Estuaire) et sera progressivement étendu aux cinq autres.
136. Outre le renforcement des capacités financières, le projet s’attèle à donner aux
femmes rurales un minimum de formation sur la gestion associative, l’identification et le
suivi d’un projet, la comptabilité simplifiée, la gestion d’un microcrédit. Au total, 785
femmes ont déjà été formées.
137. Le tableau ci-dessous retrace le nombre de projets financés depuis 2006.
Phase Montant
Nombre d’associations
financées
Projets
collectifs
Projets
individuels
Nombre
financés
Nombre de
bénéficiaires
1 34 374 896 9 5 26 31 77
2 16 766 263 9 4 26 30 64
3 39 725 138 20 20 54 65 253
4 15 000 000 15 15 - 15 126
5 195 000 000 52 47 16 63 265
Total 300 866 298 95 91 122 204 785
Article 15 de la Convention: Égalité en droit civil
138. Au Gabon, le Code civil garantit la capacité juridique et l’exercice de celle-ci pour
les citoyens des deux sexes: conclusion des contrats, administration des biens ainsi que le
même traitement à tous les stades de la procédure judiciaire.
139. S’agissant de la liberté d’aller et venir à l’intérieur de la République gabonaise, d’en
sortir et d’y revenir, elle est garantie à tous les citoyens sous réserve de l’ordre public
conformément aux dispositions de l’article 1er
du titre préliminaire, alinéa 3, de la
Constitution.
CEDAW/C/GAB/6
32
140. Cependant, il faut souligner que dans la conclusion des contrats et l’administration
des biens, lorsque les époux sont mariés sous le régime de la communauté, le mari est le
premier administrateur de la communauté et son épouse le supplée. Lorsque le mari se
trouve dans l’incapacité d’assurer ce rôle (absence, détention, longue maladie, privation de
l’exercice des droits civils par une juridiction), la femme le remplace automatiquement.
141. Sous tous les régimes, le choix de la résidence appartient au mari. Mais, si cette
résidence présente des dangers d’ordre physique ou moral pour la famille, la femme
demande au tribunal le choix d’une autre (art. 254 du Code civil).
142. En ce qui concerne la liberté de circulation, le Commissariat à la documentation
exige une autorisation de l’époux lorsque la femme mariée veut sortir du territoire national.
Il n’y a aucun texte qui le dit. Le groupe de mots “sous réserve de l’ordre public” subit une
interprétation malsaine lorsque, sur sa base, on demande à la femme mariée une
autorisation de sortir de la part de son époux; celui-ci n’ayant pas la même exigence.
143. Un plaidoyer a été fait à ce sujet par l’Association des femmes juristes. Ce plaidoyer
reste lettre morte.
144. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de l’exercice de ses fonctions, cette autorisation n’est
pas exigée.
145. S’agissant des banques, on note une nette amélioration de l’interprétation de
l’article 257, alinéa 2, du Code civil sur le mot “notification”. L’octroi des crédits bancaires
se fait normalement. Dans les régimes séparatistes, cette notification n’est même pas exigée
dans la mesure où dans ce type de régime, chacun des époux administre ses biens.
Article 16 de la Convention: Élimination de la discrimination
dans le mariage
Préoccupation no 22 et recommandation n
o 23 du Comité
146. La préoccupation no 22 est relative à la persistance dans le Code civil et le Code
pénal des dispositions légales discriminatoires, notamment celles ayant trait au mariage et
aux relations familiales, la reconnaissance de la polygamie et l’absence de progrès
constatée dans la codification des lois discriminatoires malgré les études faites à ce sujet.
147. Le Comité engage l’État gabonais à accélérer le processus de réforme juridique
visant à éliminer ces dispositions discriminatoires afin de se conformer aux dispositions des
articles 2 et 16 de la CEDEF et la recommandation générale no 21 du Comité sur l’égalité
dans le mariage et les relations familiales et assortir ces réformes d’un programme et d’un
calendrier précis afin de rendre opérationnel le Comité interministériel en charge desdites
réformes. L’État doit prendre en outre des mesures supplémentaires pour mieux faire
comprendre l’importance que revêt cette réforme pour la réalisation de l’égalité de droit et
de fait des hommes et des femmes.
Mesures prises
148. La polygamie est une pratique assez répandue au Gabon puisqu’elle touche plus
d’une femme en union sur cinq (21 %). Le nombre de femmes ayant au moins une
coépouse augmente régulièrement avec l’âge; de 18 % à 20-24 ans, la proportion passe à
22 % à 30-34 ans et atteint un maximum de 33 % à 45-49 ans. La pratique est plus
répandue en milieu rural (26,4 %) qu’en milieu urbain (19,5 %). Au niveau des provinces,
celles du nord (25 %) et du sud (28 %) se caractérisent par un niveau plus élevé que
les autres.
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149. La relation entre la polygamie et le niveau d’études n’est significative qu’à partir de
deux coépouses. Les femmes sans instruction sont beaucoup plus nombreuses. Au fur et à
mesure que le niveau d’instruction augmente, ce nombre décroît (source: RGPH 1993).
150. En dehors des actions menées par le Ministère de la famille et de la promotion de la
femme, les associations et ONG de défense des droits de la femme sur le plan de la
sensibilisation, déjà notées à l’article 2 de la Convention et aux préoccupations et
recommandations no 18 et 19 du Comité, la sonnette d’alarme sur la polygamie a été menée
par le Réseau Droit – Démocratie – Paix (REDDP) du CENAF-Gabon par une grande
campagne de sensibilisation radiotélévisée le 16 novembre 2007, suivie d’un séminaire sur
les avantages et les inconvénients de la polygamie et la monogamie dans les locaux du
Sénat le 17 novembre 2007, en présence des représentants des deux chambres du
Parlement, en particulier les députés et les sénateurs femmes, et un public relevant de toutes
les couches sociales et composé d’hommes et de femmes. Cette activité était soutenue par
la Fondation du renforcement des capacités en Afrique (ACBF). Le rapport, avec toutes les
interventions du public incorporées, a été ventilé.
151. En effet, il était question de mettre en exergue les textes qui consacrent la polygamie
et la monogamie, la contradiction avec la CEDEF qui est une norme supérieure par rapport
aux lois nationales et l’immobilisme notoire des parlementaires à ce sujet malgré les
plaidoyers et les diverses actions citées ci-dessus. Le CENAF-Gabon, à cet effet, a procédé
à une enquête dans les mairies de Libreville ainsi qu’au tribunal de première instance de
ladite ville. Le choix du régime monogamique est largement dominant. D’une manière
générale, plus de 91 % des mariages célébrés à l’état civil sont sous l’option monogamique.
Toutefois, cette attitude n’est pas uniforme selon les âges car l’attirance vers le choix de
l’option polygamique s’élève avec les années. Ainsi chez les hommes de 45 ans et plus, on
enregistre 16 % des mariages sous l’option polygamique, tandis que pour les femmes c’est
plutôt auprès de celles qui ont 35 ans et plus qu’on enregistre la même tendance.
152. Au cours de ce même séminaire, la distribution de la brochure “Polygamie ou
monogamie, à vous de choisir” a été faite aux participants. Cette brochure présente les
méfaits de la polygamie sur le problème de l’égalité des sexes et sa pratique actuelle qui est
très différente de celle des aïeux.
153. Au niveau de la Constitution, le peuple gabonais, après avoir affirmé son
attachement aux instruments juridiques internationaux ratifiés par lui dans le préambule,
alinéa 2, proclame à l’alinéa 3 “son attachement à ses valeurs sociales profondes et
traditionnelles, à son patrimoine culturel, matériel et spirituel, au respect des libertés, des
droits et des devoirs du citoyen”. Malgré les plaidoyers faits au Parlement et au
Gouvernement, en passant par des séminaires de sensibilisation, forums et autres, par la
société civile, l’immobilisme du législateur s’explique par l’attachement à cette pratique
traditionnelle.
154. Le mariage en famille, appelé communément mariage coutumier, bien que n’ayant
aucun effet juridique, est pratiqué dans tout le Gabon. Il a surtout pour but d’associer les
familles des mariés à l’acte solennel qu’est le mariage en vue de le bénir en y apportant leur
caution morale, matérielle et même spirituelle. Il n’a pas d’aspect discriminatoire dans la
mesure où ce sont les futurs époux eux-mêmes, après avoir pris la décision de s’unir, qui
vont informer les parents qui consacrent par la suite la promesse de mariage. Il reste
entendu que le mariage forcé est prohibé (art. 211 et 212 du Code civil).
155. Un projet de texte est actuellement en discussion à l’Assemblée nationale sur le
point de savoir s’il faut aligner le mariage coutumier au même niveau que le mariage
célébré par les officiers d’état civil afin de mettre fin à toutes les injustices subies par les
femmes qui sont dans cette situation sur le plan successoral par leurs belles-familles.
156. En tout état de cause, tout en continuant les plaidoyers, il y a lieu de noter que les
réalités économiques et les mentalités actuelles de la tranche d’âge des personnes qui sont
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en âge de se marier feront disparaître la polygamie réellement, car la suppression textuelle
va pérenniser le constat actuel: la multiplicité des maîtresses même pour les hommes mariés
sous l’option monogamique.
157. S’agissant du maintien dans le Code civil et le Code pénal des dispositions légales
discriminatoires, les réponses données lors de l’examen de l’article 2 de la Convention sont
valables pour l’article16. Cependant, il faut noter que toutes les dispositions légales citées
dans le précédent rapport périodique pour assurer l’égalité des droits de l’homme et de la
femme sont maintenues. Ainsi, cette égalité est assurée:
• Pour les rapports familiaux, au regard des dispositions des articles 1er
du titre
préliminaire, paragraphe 1, alinéa 1, 78 et 80 du Code civil;
• Pour contracter mariage, choisir librement son conjoint et ne contracter mariage que
de son libre et plein consentement (77, 178 et suiv. du Code civil);
• Pendant la jouissance du mariage et lors de sa dissolution, en tant qu’époux et
parents quel que soit l’état matrimonial (art. 254 à 296 du Code civil);
• Au niveau du planning familial, la tutelle, la curatelle, la garde et l’adoption des
enfants (loi no 1/2000 du 18 août 2000 libéralisant la contraception entre autres
mesures, le Code civil en ses articles 527 et suivants s’agissant de la tutelle,
articles 640 et suivants en ce qui concerne la curatelle, articles 273, alinéa 4, 274,
275 et 294 s’agissant de la garde en privilégiant l’intérêt supérieur de l’enfant,
articles 449 à 480 en ce qui concerne l’adoption plénière et simple);
• Pour l’accès à l’information et l’éducation, et les moyens nécessaires pour leur
permettre d’exercer ces droits (art. 1er
, al. 1, 4 et 5 de la Constitution);
• Au niveau des droits personnels des époux, y compris le choix du nom de famille,
d’une profession et d’une occupation (art. 78, 80, 261 à 263 du Code civil);
• Sur l’acquisition, la gestion, l’administration de la propriété (er
, al. 10, de la
Constitution, et toutes les dispositions protectrices du couple dans les régimes
matrimoniaux contenues dans les articles 305 et suivants du Code civil).
158. L’inscription du mariage dans un registre officiel est prévue dans les dispositions de
l’article 177, alinéa 6 in fine, du Code civil.
159. Les mariages d’enfants ne sont pas autorisés au regard des dispositions de
l’article 203 du Code civil et la répression est assurée par les dispositions des articles 264 et
265 du Code pénal.
160. Au niveau des fiançailles, seule la rupture abusive entraîne la réparation devant le
tribunal pour le ou la fiancé(e) qui a subi un préjudice matériel et moral du fait de cette
rupture. Les père et mère de celui qui a subi le préjudice peuvent également demander la
même réparation. La réparation peut également être demandée aux personnes qui, ayant
autorité sur le ou la fiancé(e), ont incité ce dernier à rompre abusivement la promesse de
mariage. Ces actions en réparation se prescrivent dans un délai d’un an à compter du jour
où les fiançailles ont été rompues.
161. D’autre part, aucune action ne peut être accordée pour contraindre au mariage le ou
la fiancé(e) qui s’y refuse (98 à 202 du Code civil).
162. S’agissant de l’âge de la majorité, le Gabon a ratifié la Convention relative aux
droits de l’enfant (CDE) qui fixe l’âge de la majorité à 18 ans, ce qui correspond à la
majorité électorale au Gabon. Cependant, la majorité civile reste fixée à 21 ans, et l’âge de
l’émancipation par le mariage fixé à 15 ans pour la fille et 18 ans pour le garçon. Dans les
propositions de réécriture des textes discriminatoires, il a été demandé que l’âge de la
majorité soit uniforme, surtout que la CDE est une norme supérieure au Code civil.
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Sur les recommandations nos
40 et 41 du Comité
Recommandation no 40: Application intégrale de la Convention
163. Le Gabon, malgré quelques difficultés structurelles, économiques et socioculturelles,
avec l’ensemble des textes juridiques et des actes concrets visibles sur le terrain, s’efforce
d’appliquer intégralement la CEDEF. C’est un travail de longue haleine qui nécessite
d’abord une révolution des mentalités des populations et des décideurs. C’est cette
révolution, caractérisée par l’acceptation intégrale de l’approche genre, une véritable
volonté politique des décideurs et l’implication de l’ensemble des couches sociales qui
doivent comprendre l’importance de l’égalité des sexes et notamment l’importance de la
femme comme acteur du développement, qui devrait aboutir à l’application totale et
concrète de la Convention.
Recommandation no 41: Adoption des mesures concrètes pour encourager et faciliter
la société civile à la mise en œuvre de la CEDEF et le suivi des observations générales,
ainsi que sa consultation lors de la rédaction du rapport périodique
164. La légalisation par l’État des organisations de la société civile, leur reconnaissance
comme partenaires au développement vis-à-vis du public et de l’État et l’aval des
partenaires internationaux, leurs activités libres dans toutes les provinces du Gabon et leur
consultation dans chaque rédaction du rapport périodique pour la mise en œuvre de la
CEDEF sont des mesures concrètes exigées par le Comité.
IV. Obstacles à la pleine participation des femmes sur un pied d’égalité avec les hommes à la vie politique, sociale, économique et culturelle
165. Ces obstacles sont de plusieurs ordres et peuvent être résumés de la manière
suivante. Malgré la volonté manifestée par le pouvoir en place de promouvoir la femme sur
tous les plans, celle-ci se heurte:
• À une législation hybride qui lui reconnaît tous ses droits, mais qui en même temps
semble les lui retirer en voulant respecter certaines valeurs traditionnelles qui
annihilent ces droits;
• À la lenteur des mécanismes d’adoption, d’abrogation ou l’amendement de certains
textes discriminatoires décriés depuis un certain temps;
• De l’attitude de certains chefs de partis politiques qui veulent continuer à utiliser les
femmes pour leur action dynamique sur le terrain sans les présenter aux différentes
consultations électorales avec le préjugé d’emblée qu’elles ne seront pas élues;
• Aux pesanteurs socioculturelles toujours vivaces malgré la sensibilisation accrue sur
l’importance et le rôle de la femme;
• Le manque de solidarité entre femmes;
• La résignation de certaines femmes qui refusent de revendiquer leurs droits même
lorsqu’elles ont raison et qui refusent même de s’informer malgré le rôle de
sensibilisation de la société civile et l’État lui-même;
• L’esprit de facilité et le désir d’être constamment assistée même lorsqu’on peut se
prendre en charge soi-même;
• L’égoïsme qui entraîne la préférence des hommes par rapport aux femmes dans la
nomination aux postes de prise de décisions et de direction, que ce soit dans les
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institutions constitutionnelles, le Gouvernement, l’administration centrale et le
secteur privé;
• Le problème d’alphabétisation, et des routes pour les femmes rurales qui veulent
écouler leurs produits agricoles et artisanaux ainsi que l’éloignement des structures
sanitaires pour leur bon état physique;
• L’absence de structures économiques étatiques dans tous les villages pour permettre
aux femmes rurales de se prendre en charge, ce qui bloque parfois leur dynamisme
reconnu.
V. Conclusion
166. Malgré ces obstacles, on peut tout de même affirmer que la situation de la femme
gabonaise a bel et bien évolué. La prise de conscience de la société entière sur l’importance
et le rôle capital de la femme comme moteur dans l’évolution d’une nation, le réveil des
femmes elles-mêmes, avec l’appui de la société civile internationale et nationale, permet
cette affirmation.
167. Il faut noter le rôle joué par le Président de la République gabonaise pour la
promotion de la femme à tous les stades, la reconnaissance et la défense de ses droits avec
la mise en place de plusieurs structures permettant l’application du plan d’action adopté
pour l’égalité et l’équité de genre.
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Bibliographie
Constitution
CEDEF
CDE
Code civile première et deuxième partie
Code pénal
Code du travail
Rapport initial et rapports combinés du Gabon sur la mise en œuvre de la CEDEF
Travaux et brochures de vulgarisation des droits de la femme de l’ODEFPA
Travaux des Ministères de la santé, de l’hygiène publique, chargé de la famille et de la
promotion de la femme
Rapport général de la mise en place de la politique de l’équité de genre et égalité des sexes
Travaux de Mme
Essono, spécialiste en genre
Renseignements des points focaux Genre dans les ministères
Travaux du Comité de suivi sur le trafic des enfants
Travaux du CENAF-Gabon
RGPH.