Download pdf - Chronic Art

Transcript
Page 1: Chronic Art

19 RUE BERANGER75003 PARIS - 01 40 29 83 30

OCT 12Mensuel

Surface approx. (cm²) : 323

Page 1/1

GALLIMARD5712073300509/GFS/OTO/2

Eléments de recherche : GALLIMARD : maison d'éditions, toutes citations y compris ses collections Partie 1/2 (cf fiche pour détails)

RENTREE LITTERAIRE

PARCE QU'IL N'Y A PAS MEILLEURROMAN DE LA DÉSILLUSION

Jonathan DeeLa Fabrique des illusions (Pion)

Dans la lignée d'un Jonathan Franzenou d'un Jay Mclnerney, Jonathan Deepoursuit le portrait entamé dans Les

Privilèges, celui d'une élite névrotique, avec desfamilles dissoutes, cloîtrées dans leurs lotis-sements aux façades interchangeables, DJ biences golden boys and girls, réfugiés new-yorkaisnourris à l'ambition, incapables de donner un sensà leur existence. Après le monde de la finance, Deeexplore celui de la pub pour illustrer les mirageset le vide sous-tendus par la fabrique aux illusionsqu'est cette Amérique de la réussite et du faux-semblant. Progressivement, il accélère son récit, lefragmente, varie les angles, assène la conclusionde son drame annoncé. Plus grand sera le rêve, etplus dure la chute. J.C.

PARCE du'AFTERPOP,C'EST QUAND MÊME QUELQUE CHOSE

Agustin Fernandez HailoNocilla Dreams (Allia)

Dernier-né du mouvement ibériqueAfterpop, Agustin Fernandez Hailo, 45ans, s'attaque avec ce premier roman au

mythe de la route, modèle de la liberté et de la quêtede soi. Succession de citations d'intellectuels et descènes avec des héros historiques ou fictifs, le romana la forme d'un rhizome : chacun est relié à la routeUS50, au Nevada ; au milieu, un arbre d'où pendentdes chaussures. Line esthétique du désert, rétro etquasi biblique, nous piège dans des rêveries complai-santes de westerns et de road-movies 80's. Enièmeréinterprétation du mythe? Non : en même temps queces images, c'est «la beauté terrible » de la globali-sation qui nous est jetée à la figure. A l'opposé de cerhizome, il y a l'arbre de la route US65 : maigre et sec,il se dresse là où tout est à construire. 6.M.

PARCE QUE CECIN'EST PAS UN ROMAN

Nick FlynnContes à rebours (Gallimard)

Nick Flynn n'écrit pas de fiction mais dela poésie, et puis ce genre de textes :l'excellent Encore une nuit de merde

dans cette ville pourrie en 2006, Contes à reboursaujourd'hui. Mémoires, autofiction, carnet debord... Tout commence par le heurt entre deux jeuxd'images une échographie et Abou Ghraib. Nais-sance à venir et torture. Le cheminement de Flynnse trace au plus intime, l'angoisse de la paternité sefaisant une nouvelle fois prétexte pour l'explorationde ses parts d'ombre et de lumière. Rythme haché,syncopé, succession rapide de bribes de pensées,d'histoire, sans autre ordre apparent que celui dufil de la mémoire. Face à l'irrationalité du monde sedégage quelque chose de très fragile, très précieux,qui à travers une voix toute de retenue touche àl'universel. J.C. •••

Recommended