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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A17

CO.33 Stimulation électrique à haute fréquence(Enterra) pour la gastroparésie réfractaire :expérience du « Kansas University MedicalCenter »

R Hejazi (1), I Sarosiek (1), J Forster (1), K Roeser (1), RMccallum (1)(1) Kansas City, Etats-Unis d’Amérique.

Introduction : La stimulation électrique gastrique (SEG) estun système implantable pour traiter la gastroparésie réfrac-taire au traitement médical post-diabétique (PD), idiopa-thique (ID) et post- chirurgicale (PC). Le système d’Enterraaux Etats-Unis a été implanté chez plus de 3.000 patients.Son efficacité et sa tolérance à long terme restent malconnues.

Buts :1) Déterminer les taux de réponse clinique, le statut nutri-tionnel, les taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c), les médi-caments utilisés pour la gastroparésie et les tauxd’hospitalisation après au moins 5 ans de thérapie Enterra.2) Analyser les résultats de 10 ans d’expérience de la SEGdans un centre expert.

Matériels et Méthodes : Entre 1998 et 2007, 213 patients(76 % F ; 65 % PD, 21 % ID, et 14 % PC), avec un âgemoyen de 40 ans (extrêmes 20-70), ont été traités avec lesystème Enterra. Deux électrodes ont été placées chirurgica-lement dans le muscle lisse de la paroi gastrique à 9 et10 centimètres du pylore, sur la grande courbure, et ont étéreliées à un dispositif de générateur d’impulsion situé dansune poche implantée dans la paroi abdominale. Seuls lespatients présentant au moins 5 ans de suivi ont été inclus.L’évaluation de l’efficacité du traitement a été clinique baséesur le score validé GI-GP TSS et le VAS.

Résultats : Efficacité clinique : 46/93 de patients (50 %)présentant un suivi moyen de 6,5 ans (extrême 5-9,5) ont puêtre évalués. La sévérité des symptômes gastro-intestinaux adiminué de 20 à 7 points (p < 0,001), et leur fréquence a étésignificativement réduite de 21 à 8 points (p < 0,001). Lepoids est demeuré stable (62 contre 71 kilogrammes). Letaux moyen d’HbA1c chez les sujets diabétiques a été réduitde 8,9 à 7,9 points. Une réduction de 40 % d’utilisation demédicaments anti-gastroparésie a été notée. Le nombre dejours d’hospitalisation a diminué de 43 à 2,3 (p < 0,001).70 % des patients ont rapporté un soulagement complet dessymptômes de gastroparésie (>70 % amélioration) et 28 %voyaient une amélioration (> 40 % et < 70 %).Complications : 24/213 (11 %) des patients sont décédés,principalement de complications cardiovasculaires et rénalesliées au diabète. 27 (13 %) ont eu un déplacement du dispo-sitif ; 13 n’ont eu aucune amélioration, avec 7 cas d’infectionde la poche de générateur d’impulsion, 2 cas d’obstructionintestine grêle, 2 cas de dispositif ayant migré au niveau dela peau, et 1 électrode ayant perforé la paroi gastrique.

Conclusion : La thérapie Enterra pourrait être efficace, avecun profil de tolérance acceptable, au long cours dans la gas-troparésie réfractaire au traitement médical.

CO.34 Transplantation hépatique (TH) de patientsavec cirrhose alcoolique (CA) alcoolisésle jour de la greffe : étude cas-contrôle

R Altwegg (1), C Vanlemmens (2), PH Bernard (3), SDharancy (4), P Wolf (5), J Dumortier (6), S Radenne (6),O Chazouillères (7), JL Faillie (1), F Navarro (1), GPPageaux (1)(1) Montpellier ; (2) Besançon ; (3) Bordeaux ; (4) Lille ;(5) Strasbourg ; (6) Lyon ; (7) Paris.

Introduction : La persistance d’une consommation d’alcoolchez les patients candidats à la TH est considérée commeune contre-indication à la greffe.

But : Etudier le devenir des patients transplantés pour CA etavec alcoolisation prouvée le jour de la greffe.

Patients et Méthodes : Enquête auprès des centres de THafin de déterminer ceux qui recherchent une alcoolisation lejour de la TH et qui greffent ces patients. Nous avonsconstitué un groupe contrôle apparié 2/1, comportant les CAtransplantés dans le même trimestre. L’objectif principal étaitde comparer la survie des patients et du greffon, et la rechutede consommation d’alcool. Les objectifs secondaires étaientde comparer la durée d’hospitalisation, les épisodes de rejet,les complications infectieuses, les complications liées à laconsommation d’alcool, les lésions histologiques du greffon.

Résultats : 8 centres remplissaient les critères d’inclusion, soit42 patients alcoolisés le jour de la TH, 34 h et 8 f, âge médian51,7 ± 8,5. Le groupe contrôle comprenait 84 patients, 66 h et18 f, âge médian 55 ± 6,7. Il n’y avait aucune différence con-cernant le sexe, les scores de Child-Pugh et MELD, le délaimédian entre l’inscription et la TH, le traitement immunosup-presseur et la durée médiane de suivi. Les patients du groupealcool étaient plus jeunes (p = 0,02), ont présenté plus de syn-drome de sevrage post-TH (p = 0,001) étaient plus souventtransplantés pour cirrhose mixte alcool+VHC (p = 0,004), oucompliquée d’un CHC (p = 0,01). Sur l’analyse du foieexplanté, il y avait plus de stéatose > 30 % dans le groupealcool (p = 0,005). La survie des patients dans le groupe alcoolet dans le groupe contrôle était respectivement de 92,9 % et90,4 % à un an, 85,8 % et 81,7 % à 5 ans (ns). La survie dugreffon dans le groupe alcool et dans le groupe contrôle étaitrespectivement de 92,9 % et 85,6 % à un an, et de 85,8 % et75,1 % à 5 ans, (ns). La rechute de consommation d’alcoolétait significativement plus fréquente dans le groupe alcool(52,5 % vs 33,8 %, p = 0,004), mais sans différence significa-tive concernant la rechute excessive, et sans impact sur lasurvie à 5 ans. Elle était plus précoce chez les patients dugroupe alcool (11 mois vs 21,4 mois, p = 0,03). Il n’y avait pasde différence significative entre les 2 groupes concernant ladurée d’hospitalisation, les complications infectieuses. Il yavait plus d’épisodes de rejet aigu chez les patients rechuteursexcessifs comparés aux patients abstinents ou rechuteurs occa-sionnels (19,2 % vs 5 %, p = 0,03). Les analyses histologiquesdu greffon ont mis en évidence une stéatose > 30 % à 1 an,plus fréquente chez les patients du groupe alcool (p = 0,03),mais cette différence n’était pas significative à 5 ans.

Conclusion : Cette étude est la première à rapporter les résul-tats de la TH chez des patients alcoolisés le jour de la greffe.Comparés à un groupe contrôle, il n’y a pas de différence ni enterme de survie du patient et du greffon à 5 ans, ni en terme derechute excessive de consommation d’alcool. Ces résultatsplaident pour une réévaluation de notre diagnostic de l’absti-nence et de la consommation d’alcool avant TH pour CA.